L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 10:22 
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La réponse de la divine Aaria’Weïla à Lysis se fait un peu rude. Enfin aussi rude que son caractère doux, altruiste et posé lui permet d’exprimer. Sans doute a-t-elle été blessée par les propos sans diplomatie de ma faera. Directe, franche, elle l’a toujours été vis-à-vis de moi, quitte à être offensante. Mais j’ai appris à vivre avec. Maintenant qu’elle est dotée d’un corps de chair, elle le montre aux autres également, et là ça peut être bien plus délicat. Ainsi troublée, la reine répond qu’elle cherche à tirer meilleur parti de chaque situation, et non pas forcément la facilité. Elle peut prendre des décisions dures, mais pas irréfléchies pour autant. Elle ne rebondit pas sur mes propres paroles qui suivent celles de Lysis, sans doute occultées par l’affront possible qu’elle vient de recevoir de la part de ma faera. Pourtant elles se voulaient explicatives de ce qu’entendait Lysis. J’espère en tout cas qu’elle en tiendra compte, à l’avenir, et qu’elle saura quelle est notre position par rapport à tout ça. On ne veut que la réussite de cette mission et la sauvegarde de ce monde, quel qu’en soit le prix pour ses habitants.

Elle détourne cependant la conversation sur Ixtli, répondant à ma demande. Et lorsqu’elle annonce que l’aigail n’est plus à Ilmatar, je sens comme un poids sur mon plexus, une gêne somatique de la frustration qui vient de poindre en moi. Elle est partie. Oh, pas à Elivagar pour accompagner Earnar, bien sûr, mais vers le volcan afin de s’assurer que ses coulées pyroclastiques ne touchent pas l’eau. Une mission dont je ne nie pas l’importance ni l’urgence, mais… elle ne m’a pas prévenu. Je comptais sur elle, je lui ai exprimé clairement la veille, et je n’ai même pas droit à un au revoir, à une explication, à une attention particulière. Ce qu’on a vécu hier soir est donc si peu signifiant pour elle ? Je serre les mâchoires, me sentant presque trahi, comme si elle s’était jouée de moi et de l’intérêt que je porte pour elle. Déjà hier elle ne m’a pas salué lors de mon départ de la salle de réception. Là, elle réitère en quittant la cité sans même se soucier de moi. Ce n’est pas comme si elle ignorait quelle était ma chambre, ni n’avait de moyen de le savoir.

Et Aaria qui l’encense en la qualifiant de femme remarquable. Remarquable, oui, sans aucun doute. Mais bien à propos ? Les sentiments maternels de l’esprit incarné sont touchants, mais je n’ai pas le plaisir de les apprécier, là. Ainsi, cela n’aura été que le présent. Un présent gâché en un passé désormais amer. Je déteste ce sentiment d’abandon qui point en moi, inexplicablement. Je ne l’ai jamais ressenti, et il est fort déplaisant.

(Je t’avais pourtant prévenu.)

(De quoi ? Comment aurais-tu pu savoir qu’elle partirait aujourd’hui.)

(Je l’ignorais. Mais je t’ai dit de nombreuses fois qu’en dehors du plaisir qu’elles procurent, les choses de l’amour ne sont pas pour toi, Cromax.)

Pas pour moi. Oui, je sais avoir toujours été victime d’un souci d’attachement, d’une difficulté notable à m’attacher à un être et à m’y tenir. Une inconstance qui ne m’a jamais posé le moindre souci, même si les victimes de mes caresses se sont sûrement souvent retrouvées dans ma position d’aujourd’hui. Et je n’éprouve pour autant aucune empathie pour elles. Et je n’accepte pas non plus ce sentiment qui malgré moi me ronge. J’aimerais avoir à me rassurer, me dire qu’elle n’a pas eu le temps, qu’elle avait d’autres choses à penser, mais… non. Ce ne seraient qu’excuses infondées et poudre aux yeux.

Je serre les poings, retenant une respiration forcée pour faire bonne figure devant la reine, sa protectrice. Mais en moi, quelque chose s’est brisé. Cette cité me semble moins belle, moins enchanteresse. J’ai moins envie de me battre pour elle, moins envie de l’aider. Et pourquoi, après tout, les sylphes plutôt que d’autres ? Elle a arraché en moi la part de rêve qui entourait Ilmatar de par sa présence. C’est con, de voir à quoi ça tient, et je ne m’en sens que plus bête d’avoir tant cru… en elle. Quelle bêtise. Qu’espéré-je, après tout ? J’aurais été bien naïf de croire en une histoire comme on en conte dans les légendes. Depuis quand est-ce que cela m’effleure même l’esprit ? Non, ça a été une erreur d’y croire. Une erreur d’espérer. Lysis a raison : l’amour n’est pas pour moi, et toute l’amertume qui me gagne maintenant en est la preuve. Oh, dorénavant je n’aurai plus de pitié envers mes amantes. Je les prendrai et les jetterai avec moins de respect que je n’ai jamais eu. Je n’hésiterai même peut-être plus à user du pouvoir de la broche qui me ceint le poitrail. Pour être sûr de les blesser. Pour être sûr de ne plus l’être. Plus jamais.

Ah, que je déteste ce sentiment en moi, cette émotion rageuse. Je me sens floué, je me sens piétiné. Ainsi donc Ixtli veut que je sois sans cœur. Eh bien je le serai. Je dois me renforcer, me blinder, ne plus me laisser aller à cette faiblesse, à cette candeur, cette innocence plaisante qui me transportait hier. C’était si agréable, pourtant… Mais ça m’a exposé, ça m’a fragilisé. Au fond de moi, une étincelle d’espoir vacille. Étincelle qu’elle a elle-même allumé la veille, et qui n’existait pas alors. Et il est toujours plus dur de perdre ce qu’on vient de recevoir que de vivre sans le connaître.

Je suis totalement silencieux, prostré, pendant que nous poursuivons notre avancée. Même cet entretien tant attendu avec Aaria, cette rancœur est parvenu à l’amoindrir, à le gâcher. La beauté de ces jardins, que la veille j’aurais parcouru avec émerveillement au bras de l’ondine, me parait plus terne ce matin. Pourtant, l’endroit est joli, profondément inspirant, avec cette petite porte menant vers un jardin plus sauvage, donnant sur un sentier serpentant au cœur d’une forêt plus dense. Un frisson me gagne : il fait plus froid, ici. Mais n’est-ce pas cette ignoble sensation de solitude imposée qui renforce l’effet ? La Reine me mène jusqu’à une clairière, dont la neige recouvre le sol éclairé des lueurs du matin. La neige vierge crisse sous nos pas aériens, un plaisir dont j’adore profiter, habituellement.

(Sors-toi de cet état d’esprit de merde, Cromax. Tout de suite.)

Elle a raison, mais… ce n’est pas si simple. Je prends une grande inspiration avant de soupirer profondément, relâchant de la buée par ma bouche. Oui, je dois l’oublier. Postposer cette aigreur dépitée à notre prochaine rencontre. Je tente de faire le vide dans mon esprit quand la voix d’Aaria’Weïla me surprend. Elle m’annonce son départ avec un sourire, arguant qu’il est des rencontres que l’on doit faire seul. Elle m’annonce sa présence dans le palais, si je veux la retrouver plus tard. Je lâche prise. Ma mâchoire tremble, et aucun mot n’en sort. J’occulte. Je lui fais un signe de la main pour lui signifier ma gratitude de la conversation que nous avons eue, et de m’avoir mené ici. Puis elle disparait dans une volute fumeuse. Mon regard se porte sur le lac gelé ornant le centre de la clairière, jonché de roches disparates. Le silence tombe, et je mure mon esprit, inspirant et expirant calmement. Je rejette toute pensée négative, je rejette toute pensée impliquant Ixtli. Ce n’est pas pour elle que je suis ici. Plus pour elle. Je suis là pour rencontrer l’esprit du vent.

Et à peine cette pensée me frôle qu’une voix vient me surprendre, murmurant dans le vent, soufflée comme si elle n’était pas prononcée par un être de chair. Et cette voix s’adresse à moi, me salue. Je fronce les sourcils, néanmoins, surpris de la manière dont elle me nomme : Seigneur de l’Ombre. Perplexe, je regarde autour de moi. Seule Oaxaca et son sergent Aer’q ont connaissance de cette appellation. Et la voix salue également Lysis, n’hésitant pas à citer les fluides dont elle est composée. Qui que soit cet esprit, ce n’est pas n’importe qui. D’une voix claire, je réponds à son attention :

« Bonjour, ô Terhenetar, maître de l’air. Je m’avance vers toi ce jour pour maîtriser ce pouvoir que l’essence de ce monde m’a confié. Peux-tu m’y aider, esprit des vents ? »

(Ouais, n’en fais pas trop non plus.)

(Il t’a saluée aussi, Lysis.)

(Ouais… Salut à toi, vertueux venteux.)

Il faut que je sois prudent : il semble doté de pouvoirs télépathiques, et sera sûrement au fait de mes discussions mentales avec Lysis. Il sait mon secret sans que je ne l’aie révélé ici, et connaît la présence de ma faera à mes côtés. J’espère qu’elle ne sera pas un fardeau pour l’épreuve qu’il aura à me soumettre. Aaria a insisté sur l’importance de la solitude pour faire cette rencontre.

(Je fais partie de toi !)

(Il n’empêche qu’il nous a salués comme deux entités distinctes.)

(Moui. Je partirai s’il le demande.)

Elle n’en sera aucunement rancunière. Elle sait quand s’effacer. Enfin, non, pas habituellement, mais là je sens qu’elle comprend. Silencieux, immobile devant la glace du lac où est perdu mon regard, j’attends la réponse de l’esprit.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 13:32 
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Ilmatar – Clairière de Terhenetar

Pour Cromax

    Un rire, léger, aérien, transmis par le bruissement du vent dans les feuilles, par une brise faisant voleter quelques flocons de neige.

    « Maître de l’air ? Ô non, jeune Sindel aux multiples vies, je ne suis pas maître du vent. Je suis le vent. Mais Terhenetar est bien mon nom, du moins ainsi que les Sylphes m’appellent. »

    Sur ces mots, les vents qui emplissent la clairière semblent s’affoler, se faire plus vivaces, comme s’ils se concentraient vers le centre de la clairière, au-dessus de l’un des énormes rochers. L’air semble alors se comprimer, se mélanger pour former, petit à petit l’esquisse d’une forme, puis cette même forme se précise jusqu’à devenir matérielle. Là où l’instant d’avant ne se trouvait que du vide, un être lupin se tient alors. Il est semblable à un loup de la taille d’un petit cheval, dont la fourrure est d’un blanc immaculé, parcourue de tâches ou de lueurs d’un bleu très clair faisant écho à une marque située sur son front. L’air semble agiter sa longue fourrure de neige, la parcourant de volutes aériennes.

    De deux bonds lestes, il saute à bas des rochers pour s’avancer vers Cromax et s’arrêter à sa hauteur, ses yeux à la hauteur des siens.

    « Il est en mon pouvoir de te montrer la maîtrise de l’essence du vent qui est en toi, et je t’aiderai dans cette voie. »

    Il entreprend alors de faire lentement le tour de Cromax, et même si ses yeux ne quittent pas les siens, il peut sentir le vent s’agiter tout autour de lui, l’enrober dans un écrin doux duquel semblent s’échapper une infinité de murmures, qui se dissolvent dans les airs lorsque Terhenetar se trouve devant lui.

    « Ta venue, cependant, est dangereuse pour les miens, Seigneur de l’Ombre, car de ton choix futur dépendra beaucoup. Tes décisions passées ont montré une volonté de vivre et de suivre tes volontés au mépris de tes alliances, et en ceci tu représentes une inconnue, une variable puissante. »

    Il fait une pause durant laquelle il ne le quitte pas un instant du regard.

    « Il a été résolu de faire confiance à l’Être sans regard pour ses actions, qu’il soit Seigneur de l’Ombre ou faera. »


[Cromax – xp : 2,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mar 21 Juil 2015 11:31 
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Immobile que je suis, je n’en reste pas moins soupçonneux à l’égard de cette voix sans visage qui sait étonnamment beaucoup de choses sur moi. Je ne pensais pas l’accès à mes souvenirs si aisé. Le verrouillage de ma mémoire doit être défaillant. À moins bien sûr que ce ne soit pas la télépathie, la lecture d’esprit qui donne à cet esprit des informations confidentielles me concernant mais bien un lien particulier avec Oaxaca ou Aer’q, les deux seuls êtres qui connaissent à la fois le secret de Lysis et mon grade officiel, mais masqué, au sein des troupes d’Oaxaca. Enfin je doute que ce soit ici le cas, raison pour laquelle j’ai naturellement penché sur la lecture de mon esprit. Encore une magie mentale privative des libertés individuelles comme la volonté, la conscience et même le souvenir. Ah, que je n’aime pas ça.

Pourtant, c’est d’un ton léger, accompagné d’un petit rire gracieux, que la voix continue de s’adresser à moi. Il précise qu’il n’est ni maître de l’air, ni même du vent, mais le vent lui-même, personnifié. Enfin, si on admet que l’on puisse personnifier le vent. Et en guise de personne, pour l’instant je n’ai que l’air qui me fouette doucement le visage, tournant en une brise légère dans les feuilles des arbres alentours. Il me confirme néanmoins s’appeler Terhenetar. Je suis bel et bien en face de celui que je devais rencontrer. Enfin. Il est autour de moi, quoi. Je suis en sa présence.

(As-tu noté la manière dont il t’a surnommé ?)

(Elfe aux multiples vies, oui. Étrange.)

Je ne serais guère surpris qu’il sache également pour mon pouvoir de métamorphose, s’il y fait bien référence. Car une vie je n’en ai qu’une. Et elle m’est précieuse, ô combien précieuse. La chose la plus précieuse que je possède en vérité, et sur laquelle je suis le seul apte à veiller.

(À moins qu’il ne fasse référence à tes conquêtes.)

Nombreuses, effectivement, mais je doute que ce soit le cas. À ses mots, je réponds à mon tour, m’adressant donc au vent :

« Et moi qui ne suis pas Sylphe, comment dois-je t’appeler ? »

Autant ne pas le froisser, s’il ne veut pas porter ce nom imprononçable que lui ont donné les résidents d’Ilmatar. Je pourrais l’appeler TNT, pour condenser son pseudonyme. Ça pète bien, je trouve, comme consonance. Mais alors, la brise se mue en rafales, en bourrasques plus violentes, convergeant vers le centre de la clairière en soulevant la neige vierge qui n’est pas encore tassée en un bal élégant de flocons balayés. Le point de convergence de ces courants venteux se dessine peu à peu sous mon regard éberlué et suspicieux. J’ai placé par pur réflexe la main sur la garde de ma rapière, prêt à la dégainer si le danger se fait sentir. Je ne perds pas mon attention sur le curieux évènement en train de se dérouler devant moi. À nul autre pareil, dans ma longue existence d’aventurier. L’air se comprime, se densifie jusqu’à ce qu’une forme imprécise, une silhouette finisse par se dessiner sur l’énorme rocher posé sur la glace de ce lac gelé. Plissant les yeux, j’en distingue la forme générale : à quatre pattes, type animal, mais assez grand néanmoins. Un prédateur, au vu de la forme des pattes et de son corps en général. Et alors que les secondes s’égrènent, tout se précise. Un loup. Un loup, mais drôlement plus grand que les loups gris communs qu’on retrouve dans les forêts sauvages de Yuimen. Celui-ci a le pelage blanc parsemé de volutes bleutées. Des marques élégantes et luminescentes rappelant le symbole étrange qui semble gravé sur son front lupin. Sa toison est assez longue, même pour un loup, et ressemble plus à une chevelure au vent qu’à une fourrure de prédateur. Ses yeux de glace m’observent, alors qu’il bondit de manière leste en bas de son rocher pour venir me rejoindre au niveau du sol.

Je me campe sur mes appuis, fléchissant légèrement les jambes et écartant les pieds. Je dois être prêt à le recevoir si jamais il attaque. Être assez souple pour l’esquiver, ou s’il est trop rapide, pour culbuter correctement sous son assaut. Nos regards se croisent et se jaugent, comme un duel mental. Je ne cille pas, et soutient ce regard clair qui me parait percer mon âme. Ce n’est qu’alors qu’il reprend la parole, m’indiquant qu’il peut m’aider à parcourir la voie de la connaissance du pouvoir qui est en moi. C’est curieux, mais je ne tique qu’alors : un loup qui parle. Déjà son apparence singulière en fait quelque chose de superbement incongru, mais de l’entendre parler de sa propre bouche, et non plus par le biais du vent qui le compose, c’est d’autant plus surprenant. Mais la surprise ne se lit que peu sur mon faciès concentré. Alors que je reste silencieux, à le regarder m’observer, il se met à lentement me tourner autour, comme pour chercher le point faible d’une défense. C’est une technique de combat dont j’use souvent, en duel : trouver la position ascendante, provoquer l’erreur chez l’adversaire. Mais j’y suis coutumier, et tourne en même temps que l’animal sacré, ne perdant jamais le contact de ses yeux. Car c’est dans ceux-ci que tout se joue. Si je romps le contact, il verra une faiblesse, une hésitation, et même si ça ne semble pas être dans ses intentions, il pourrait attaquer, faire de moi une victime, ou son petit-déjeuner.

Alors qu’il tournoie autour de mon être, des murmures semblent l’accompagner dans le vent, comme des voix magiques prononcées par les souffles eux-mêmes. Lorsqu’il a fini son tour, il s’immobilise une fois de plus face à moi pour prendre la parole. Et ce qu’il dit m’arrache un sourire mystérieux. Il affirme que ma venue ici peut être tant une bénédiction qu’un danger pour les siens. Que de mes décisions dépendra le sort de beaucoup. Et je ne comprends ses paroles que trop bien. J’en suis conscient : ma puissance est notable. Bien plus marquée que n’importe lequel des aventuriers qui m’ont accompagné ici. Seul, je suis capable de beaucoup, et peu pourraient m’arrêter si je prenais une décision qui ne leur conviendrait pas. Mais les paroles suivantes de Terhenetar me font froncer imperceptiblement les sourcils. Il me juge, il juge mes actions passées et les résume arbitrairement en tentant de les faire passer pour des choix égoïstes au dépit de toute loyauté. Il n’a pas tort, en soi, mais je refuse que mon histoire soit résumée de la sorte. Je serre les poings. Il cesse de parler un instant, mais je décide de garder le silence momentanément. De ne pas presser ma réponse, de la réfléchir. Beaucoup se joue, ici. Je le sens.

Alors il reprend la parole, nuançant ses propos en précisant que je ne suis pas jugé sur mes actes passé, ni sur mon statut de Seigneur de l’Ombre. Ni Lysis sur sa nature particulière. Il dit me donner sa confiance. Leur confiance, et je l’en remercie en courbant la tête légèrement, sans le quitter du regard. Je laisse à nouveau retomber le silence, avant de finalement prendre la parole.

« On peut me dire imprévisible et instable. Libre, dirais-je plus personnellement. Mais jamais je n’ai été un traître à mes promesses. Et j’ai promis aux Sylphes d’apporter mon soutien pour résoudre cette histoire de drainage. Aussi le ferai-je, en tant qu’esprit libre qui saura réserver son jugement à la pertinence des éléments découverts et s’adapter en conséquence pour résoudre l’affaire. Mais je le ferai. »

Je reste une inconnue, une variable puissante. Je confirme ses propres paroles, tout en les précisant, en les nuançant. Car à parole donnée, on ne revient dessus. Pas même moi pour qui l’honneur est si peu. Je lève un sourcil pour poursuivre, mêlant politesse et enquête personnelle…

« Merci pour cette confiance que vous m’octroyez, donc. Mais je ne la crois pas si aveugle que ça. Vous semblez connaître mon passé, mes actes. Vous savez dans quel but, vers quelle voie ils ont été menés. Comment y avez-vous accès ? »

Regardant dans mon passé, il y a certes de la cruauté, mais… jamais gratuite. Tous mes actes héroïques, bien qu’étant égoïste dans l’âme, ont toujours été faits pour satisfaire autrui. Libérer des esclaves, démanteler des réseaux de faussaires, protéger une princesse du désert, punir des hors la loi, dénicher des meurtriers, sauver le monde en lui épargnant la victoire écrasante d’un camp. Mais toujours vivre. Et vivre libre, en figure de proue. Ma marque de fabrique. Car il n’est pire supplice que des chaines qui entravent. Que des barreaux qui enferment. J’en fais mon fer de lance. Enfin, surtout si ça entrave ma propre liberté, en vérité. Mais celles des autres ne m’est pas indifférente. Loin de là, comme j’ai pu le montrer sur l’île d’entraînement des Treize, en libérant ces esclaves.

(En es-tu si sûr ? Ton envie de tuer n’avait-elle pas pris le dessus ? Bien échu qu’ils aient été là pour être libérés, mais… le savais-tu vraiment ?)

(Je savais qu’ils étaient des tortionnaires, qu’ils me privaient de mon libre arbitre. Ils méritaient cette mort. Tous.)

Alors, le regard scintillant de volonté, je clôture mon discours :

« Alors guidez-moi, esprit, si telle est votre volonté. Je suis prêt. »

Prêt pour quoi… je l’ignore encore. Mais ma volonté est présente.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2015 08:56 
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Ilmatar – Clairière de Terhenetar

    « Terhenetar me convient fort bien, répondit la créature de ses multiples voix, donc l’une, grave, dominait sur toutes les autres. »

    Le loup gigantesque ne répondit pas tout de suite aux paroles de Cromax, et le vent tandis que le vent s’élevait, joueur, dans toute la clairière, de nouveau empli de multiples voix.

    « Le vent est le plus libre des éléments, et tu en es un digne représentant, Sindel, aussi je crois que tu feras selon tes dites. »

    Il y eut un nouveau silence durant lequel Terhenetar s’assit, engendrant des volutes aériennes qui emportèrent quelques flocons de neige. Il sembla émettre un petit rire lorsque Cromax lui demanda comment avait-il accès à toutes ces informations sur lui.

    « Je suis le vent, je suis le fluide aérien, Sindel, et tous les vents des mondes sont liés et murmurent, ils parcourent les univers. Certains sont espiègles, joueurs, calmes ou agités, et parfois saisissent-ils des choses de ce monde et me les rapportent. »

    Sur ces mots, une spirale joueuse sembla se former autour de Cromax, formée de deux courants aériens, faisant virevolter ses mèches dans les airs, agitant sa chemise. Un nouveau silence, puis :

    « Alors, commençons, Seigneur de l’Ombre… »

    Terhenetar se relève et s’approche de quelques pas de Cromax, posant sur son front le bout de son museau. La marque turquoise entre ses yeux se mit à briller de plus en plus fort les vents s’agitèrent tout autour, comme s’ils souhaitaient s’approcher au plus près du Sindel. La lumière atteint son paroxysme dans une vive pulsation et soudain Cromax s’effondre dans la neige, inconscient. Terhenetar s’approche légèrement et penche la tête vers lui, le poussant légèrement de son museau. Cromax reste sans réaction. Il se redresse et s’assoit devant lui.

    « Ne t’en fais pas, Faera, l’être que tu as choisis s’éveillera rapidement, bien que son esprit te soit inaccessible ; il se trouve dans le mien » déclare-t-il dans les airs. « Dans cette clairière tu peux prendre la forme qui est tienne si tu le souhaites, ton essence sera préservée ».

    ***


    Cromax s’éveille dans un monde entièrement blanc et battu par des courants aériens dans lequel il peut se déplacer en marchant, bien qu’il n’y ait aucun sol sous ses pieds. Tout à coup, il y a comme une explosion et il se retrouve alors entouré d’une multitude d’images et de scènes qui défilent, bien trop rapidement pour qu’il puisse en saisir le sens. Certaines sont étrangères, semblent retracer des temps passés ou présents, appartenant parfois à d’autres mondes, inconnus, d’autres appartiennent à des éléments connus de Cromax qui s’entremêlent avec les autres, Kendra Kâr, Sisstar sous les traits de sa sœur, Oaxaca, Tulorim, un homme et une femme proche d’un enfançon, Estera chutant du balcon, Ixtli agenouillée dans la terre, les mains enfoncées dans le sol et paraissant à bout de forces, …

    Et soudain, plus rien, le néant.


[Tu peux choisir de faire discuter Lysis et Terhenetar durant l’épreuve de Cromax ou le réveiller à l’issue de celle-ci, il trouvera Terhenetar assis proche de lui, la tête au-dessus de la sienne et l’observant. Pour ce qu'il se passe en esprit, je te laisse décider de si tu veux que Cromax voit d'autre choses et imaginer quelques éléments d'autres mondes.]

[Cromax - xp : 2,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2015 10:06 
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Localisation: Quête 32 : Elysian | À la recherche des Hypogriffes perdus
Je dormis pratiquement d'une traite jusqu'au lever du jour. Je me suis bien réveillé une fois, mais j'étais tellement fatigué qu'à peine avais-je reposer ma tête sur l'oreiller, que je m'étais déjà rendormi. Je suis donc incapable de dire ce qu'il s'est passé pendant cette reposante et douce nuit.

À peine réveillé, je me lève rapidement. Je n'ai aucune envie de faire attendre mes hôtes, et puis l'aventure, elle, ne m'attendra pas non plus. J'ai hâte de rencontrer le fameux esprit que la Reine a mentionné hier. C'est lui qui va m'apprendre à manier mes nouveaux pouvoirs aériens.
Assis sur mon lit, portant juste mes simples habits de toile, je m'attarde sur la chambre. J'étais tellement fatigué la veille que je n'ai même pas fait vraiment attention à la décoration.

La pièce est à l'image de la cité : Simple mais pratique. En plus du lit, il y a une petite commode ainsi qu'une table pourvue de deux chaises. Pour certains c'est le strict minimum, mais pour moi qui ai toujours vécu dans une simple maison à Tulorim, c'est royal. Tout est taillé dans du beau bois et les formes me font un instant penser à de longues plumes ou à des rafales de vent.
Je me lève enfin. Passant à côté du tas fait par tout mon équipement que j'avais soigneusement enlevé la veille, j'entre dans la petite pièce secondaire se trouvant à côté de là où j'ai dormi. Il y a juste une baignoire. Elle attire néanmoins ma curiosité. De part et d'autre d'un étrange tuyau métallique se trouve deux étranges poignets circulaires. J'en tourne une, de l'eau froide sort du tube. Je refais la même chose avec l'autre, fermant la première, et c'est cette fois-ci de l'eau chaude qui coule. C'est simple, efficace, et tout simplement magique. Je ne peux m'empêcher de sourire devant tant d'ingéniosité et de facilité. Quelle invention ! Jamais je n'ai vu ça de ma vie, et je pense que je ne reverrais sûrement plus ça de ma vie. Visiblement, les élémentaires ont bien des choses à nous apprendre à nous, Yuiméniens.

Je reviens rapidement dans ma chambre pour m'équiper. Je sangle ma cuirasse, serre bien mes jambières et mes brassards, et dispose mon arc et mon épée sur des sangles, dans mon dos. Je m'assure bien que le fourreau de ma lame ne bouge pas trop et que la corde de mon arc ainsi que mon carquois sont bien mis. Conscient de mon léger retard, je me presse de sortir.

Une fois dehors, juste à côté de la porte, je trouve un petit guéridon de bois. Quelqu'un y a laissé un petit mot à mon attention. C'est Jillian. Le début contient juste une formule de politesse, m'informant néanmoins qu'un volcan nommé Arzebeth est entré en éruption pendant la nuit. Il m'indique aussi que si je souhaite le rejoindre, il se trouve dans la salle d'entraînement.

Je ne me pose qu'une seule question. Comment trouver cette fameuse salle d'entraînement ? Il aurait au moins pu m'indiquer vaguement la direction. Me saisissant du billet, au cas où mon demanderais pourquoi je veux aller là-bas.

Je déambule donc dans le palais, marchant d'un pas tranquille. J'aperçois bien vite un jeune sylphe qui passe par là. M'approchant de lui, je déclare en souriant légèrement pour faire bonne impression :

« Excusez-moi de vous déranger, je cherche la salle d'entraînement. Je dois m'y rendre au plus vite, quelqu'un m'attend là-bas. Pourriez-vous m'indiquer le chemin le plus court s'il vous plaît ? »

La réponse ne tarde pas, et c'est avec soulagement que j'entends mon interlocuteur m'indiquait la direction à suivre. Si j'ai bien suivi ses explications, la salle se situe dans une aile différente de celle où la Reine et les représentants nous ont reçus hier.

Sans m'attarder, je presse le pas et arrive après quelques petites minutes devant ladite salle. J'y entre, après avoir frappé pour annoncer ma venue. J'espère que Jillian va m'en dire un peu plus sur ce monde et sur ce qu'il faudra que je fasse précisément. Mais chaque chose en son temps. S'il m'a fait venir ici, c'est sûrement pour une bonne raison.

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Multi de :
Hawke de la maison Zear'ël', Sindel, Chevalier du Chaos
Eva d'Arkheval, Semi-elfe, Enchanteresse


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 24 Juil 2015 15:04 
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La créature dit vouloir s’appeler Terhenetar, sans vouloir se présenter d’une autre manière. Ça valait bien la peine de faire tant de circonvolutions pour se présenter. Je hausse un sourcil en n’empêchant pas un petit sourire en coin ourler mes lèvres. L’être aux voix multiples, qui rendent une impression si étrange quand on l’écoute, a sans doute une haute estime de lui-même. Et sans doute a-t-il raison, au final, puisqu’incarner le vent, ce n’est pas donné à tout le monde. Même les sylphes, même Aaria’Weïla ne peuvent vraiment y prétendre. À mesure que le loup blanc me répond, je sens le vent se faire plus fort, plus violent, dans la clairière. Comme s’il voulait gonfler à notre approche, battant les mèches sur mon visage, et soulevant mes habits tremblants. Il avoue mon accointance particulière avec le vent, précisant qu’il s’agit du plus libre des éléments, et je n’en ressors pas sans une certaine fierté, même si ça n’est peut-être que flatterie. Je ne connais rien de cet être qui me juge et me conseille, qui dit vouloir me guider, aussi je décide arbitrairement de lui prêter ma confiance, au moins un instant. Je ne cède pas facilement mais… C’est Aaria’Weïla qui m’a mené à lui, et je lui fais confiance, à elle. Sans le moindre doute possible.

Quand vient le tour des explications sur ses connaissances de mon passé, je pose un doigt sur ma bouche tout en maintenant de ma main mon menton, sourcils froncés, pour tenter de comprendre sans rien en louper l’explication. Il est le vent. Le fluide aérien. Oui, ça j’avais commencé à le comprendre. Mais ça n’explique pas en soi qu’il ait accès à mes pensées. Et ça n’est d’ailleurs pas le cas : ce n’est pas aux pensées qu’il a accès, mais aux scènes, passées et futures. Le vent est partout, l’air est omniprésent… Sans peut-être dans les mondes comme Gramenou bien sûr. Mais ils ont cette constante : témoins des gestes et paroles. Ne dit-on pas, après tout, que si les écrits restent, les paroles s’envolent ? Nul ne s’était jusqu’ici demander où elles allaient alors. Maintenant, je le sais. Et je sais que le vent, finalement, porte bien plus loin et longtemps les événements qu’un bout de parchemin. Encore une expression humaine vide de sens pour un elfe : à la mesure de leur courte vie. Ainsi, Terhenetar, sans forcément le vouloir, se trouve être une banque de données monstrueuse, qui par chance ne semble pas mettre à profit ces grandes connaissances. Désincarné, il ne semble pas vouloir prendre parti des élémentaires ou d’un camp pour la bataille à venir. Il n’empêche, je me promets qu’après l’épreuve qu’il me soumettra, je le questionnerai sur Elysian et le drainage du fluide. S’il a accès à des événements où seules les ombres étaient présentes, sur un monde éloigné, quid de celui où il vit, parmi un peuple le représentant si bien ?

Mais pour l’heure, la question ne se pose pas. Sans que je puisse répondre, il m’annonce que ça va commencer. Ça. Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais il a l’air déterminé, aussi opiné-je du chef en le laissant s’approcher de moi un peu plus, et poser sa truffe humide sur mon front. Les vents de la clairière s’éveillèrent davantage encore, faisant claquer ma cape comme un drapeau dans mon dos, et dégageant les mèches de mon visage pour les faire voleter à l’arrière de ma tête, aussi libres et rebelles que le vent lui-même. Mais je n’en ai plus conscience. Mon regard est attiré sur la marque bleutée qu’il a sur le front, qui s’est mise à briller intensément. En vérité, je ne peux plus regarder ailleurs, subjugué par cette lumière qui s’intensifie vite et fort, m’aveuglant comme un flash sur ma rétine. Et tout se perd. Comme le sifflement après une explosion, mes yeux restent éblouis après le flash, même si mes paupières sont désormais fermées. J’ai à peine conscience de tomber. Mon esprit se dérobe à mon corps…

Ça n’est que chair sans vie qui choit dans la neige. Lysis n’attend pas la précision de l’esprit pour prendre sa forme humanoïde, chassée de mes pensées, pour se jeter à genoux à côté de ma carcasse. La neige a amorti le choc, et je ne suis pas blessé. Le regard de feu de ma faera se pose sur le loup, qui vient me donner un coup de museau pour vérifier mon inconscience, mêlé de crainte et de courroux. Par chance, il la rassure directement, précisant que je m’éveillerai vite, que mon esprit a été chassé de mon corps pour intégrer le sien propre. L’esprit d’un esprit. Lysis, elle, ne réagit pas trop vivement, mais n’en semble guère convaincue. Elle se glisse sur la neige, et la chaleur naturelle de son corps flamboyant fait fondre la neige autour. Elle saisit ma tête et la pose sur ses cuisses, la maintenant d’une main alors que l’autre me caresse doucement les joues, comme pour les réchauffer. Elle jette un regard perdu vers Terhenetar.

« Est-il en danger ? »

L’esprit se fait rassurant, à sa question. Ma vie n’est pas en danger, et je ne risque rien… Elle ne semble pas s’en rassurer pour autant, mais abandonne l’esprit à sa contemplation pour elle-même me regarder, visage fermé, alors que ses mains chaleureuses frôlent ma peau sans que je les sente…

***


Car je suis déjà loin, inconscient même de la scène qui vient de se dérouler. Lorsque je suis tombé, je n’ai senti aucun choc, comme si mon esprit s’était libéré de mon corps. J’ai eu l’impression d’être le vent, un instant, sans trop savoir exactement ce que ça signifie. Et je l’ignore toujours. Je parais flotter, mais sans que ce soit ça exactement. Car pour flotter, il faut être physique, tangible. Là, je ne suis ni l’un ni l’autre. Je flotte en moi-même, autour de moi-même. Je ne suis plus. Comme si j’étais, en vérité, le vent moi-même. Tout autour est flou. Rien n’est sombre ni clair, j’ai l’impression d’être dans un brouillard grisâtre qui m’empêche tout rapprochement avec une réalité. Puis cela s’éclaircit, et tout autour est blanc, immaculé. Ni plafond, ni murs, ni même sol sous mes pieds. Pieds que je n’ai même pas en vérité. Je suis un rien, nulle part.

J’avance malgré tout dans ce décor sans décor, pas après pas, me mouvant comme si je possédais encore un corps. Mais rien ne vient, ni n’apparait. Il n’y a que ce grand vide blanc.

Mais soudain, avec une brutalité sans nom, une explosion retentit, m’aveugle et me rend sourd… pendant une fraction de seconde. Et ce vide vierge de toute idée se remplit dans ce très court laps de temps d’images mouvantes et de sons, d’écrans sans consistance me révélant d’innombrables scènes me concernant de près ou de loin. Des souvenirs, des pensées. Ou du moins est-ce ainsi que je les perçois. Sauf qu’elle ne sont pas dans ma tête : elles sont face à moi. Et filant moi-même comme le vent pour les rattraper dans leur course folle, je m’attarde sur certaines qui attirent mon attention. Et quoi de plus probant, pour l’attirer, que les cris. Les cris qui ont troublé et troublent encore ma vie.

Un cri.

Celui conjoint de deux nourrissons hurlant dans un berceau unique. Jumeaux, ils partagent leur peine et leur ire post-natale au sein du giron familial. Le cadre est flou, vite posé. Une demeure d’un faste évident et d’une architecture curieuse, mais assombris par les mines des parents. Deux elfes gris, penchés sur le berceau où hurlent les deux enfançons nés de leurs tripes. Un fier dignitaire au regard sombre et aux cheveux de jais portant en broche sur ses habits en brocard de soir verte et dorée le symbole des Ninsalits, le corps des diplomates de Tahelta. Et une jeune elfe à la longue chevelure immaculée, aux yeux gris et clairs emplis de larmes, vêtue non moins richement, et portant autour du cou un pendentif d’argent en forme de croissant de lune représentant son statut de servante de Sithi, et plus particulièrement d’Ithilnas, chargée de cérémonie des temples du Naora. Mes parents. À leur côté, un visage que j’ai déjà aperçu en songe, au-dessus d’un corps musclé et massif. La peau sombre, les cheveux fins et clairs, un regard de rubis incandescent : un Hafiz de Kers, ce massif guerrier qui, plus tard, m’a perdu au sein de la forêt de Tulorim.

Dans le couffin confortable, les deux enfants hurlent de concert. D’argent aux mèches noires et blanches. Ma sœur et moi, identiques à cet âge, dans nos barbotières de coton sauvage. Par-dessus nous, la voix du Hafiz retentit, sombre et grave. Elle ne me parvient qu’en bribes effacées par la vitesse du souvenir.

« … Mon épouse et moi-même en prendrons soin… choisir entre les deux… sera élevé selon vos préceptes et… »

Une promesse faite par un ami à mes parents, deux sacrifices et un choix impossible. La vision s’estompe, fuit plus loin, alors que mon esprit est attiré ailleurs.

Un cri.

Celui d’une mère apprenant le mal dont sa fille souffre, incurable selon les prêtres de Sithi. La seule des deux qui lui reste. Elle s’effondre à genoux, parjure, crie et hurle sa peine, sa colère, sa tristesse. Elle en appelle à Sithi, l’accuse de son absence. Le souvenir se voile, comme à travers des larmes. Et dans les yeux de mon père, je vois ma mère se faire traîner dehors par ceux qui ont maudit son nom, dans le passé : les Ithilausters, prêtres de la lune. Incapable d’agir, caché sous une coule ample. Son visage n’est pas le bienvenu dans les temples de Sithi. Et désormais, son épouse perdue se fait aussi excommunier. Les larmes coulent, la vision se voile et s’assombrit.

Un cri.

Je tourne la tête, que je n’ai pas. Une autre image se force à moi, alors que je la poursuis, avançant à son côté commune rafale suivrait sa sœur au cœur d’une tempête. Celui d’un homme pris de folie, qui choit avec son adversaire d’un balcon de bois, au cœur d’une sombre cité creusée dans la roche ocre du désert. Estera. Je revois son regard, alors qu’il m’a percé à jour et, ne comprenant pas mes motivations, a fini par perdre l’esprit avec comme seul but sa volonté de me tuer, de m’occire. Je revois notre affrontement, cette rixe finie par son trépas, noyé dans le sän. La folie qui l’animait, la perte de toute raison, malgré notre proximité, notre entente des débuts, à la dois naïve et franche. Et le feu, le feu qui dévora son âme et tous les résidents d’Ard’Melior.

Un cri.

Le cri de Freush Von Lasch, quémandant au Conseil de Tulorim le silence devant le rapport du Capitaine de la milice concernant Saldana. Des éclats de voix fusent dans tous les sens, confus. Certains évoquent l’étrangeté de la disparition d’Estera, d’autre débattent de la présence d’un certain Cromax dans les affaires de la milice. Une bénédiction légendaire, selon certains, un risque notable, pour d’autres. Ils évoquent mes partenariats avec Kendra Kâr, l’inconstance notable de ma renommée, mes frasques déplacées… Mais aussi le courage et l’efficacité de mes plus grands faits d’armes, le lien fort que je peux entretenir avec Saldana depuis ma position de chef d’Ardis. Mes visites sur Gramenou, Elysian, Verloa. Et le capitaine de la milice, pris entre deux feux, défendant son sergent, et palissant de jalousie sous les compliments faits non pas à sa milice, mais à moi directement. Les sons s’effacent comme les images. Je n’en saurai pas plus. J’arrête ma course et bifurque vers une autre vision.

Un cri.

La douleur, la peine, la combativité mise à sa plus rude épreuve, celle qui l’a vue sacrifier sa vie pour celle d’un autre, pour la réussite de leur mission commune. Une silhouette aux mèches blanches sur fond noir fuit, au fond de la grotte, vers l’entrée, alors que l’elfe bleue fait face à une harde d’hommes-lézards, et à une autre elfe grise, qui la toise avec mépris. Sa voix, celle de Sisstar, emprisonnée en ma sœur, retentit.

« Ce n’est pas toi que je veux, c’est lui ! Lui qui mourra sous ma lame. Pourquoi te sacrifier pour lui ? »

Et la rouquine à la peau bleutée, de répondre, le sang coulant de sa bouche et le souffle court, le visage tordu par la douleur des lames qui la transpercent :

« Parce qu’il peut t’arrêter. Je crois en lui. »

Et de ses yeux, je vois ma sœur brandir sa lame et lui enfoncer dans la poitrine. Tout devient noir. Elle est morte. Et les images s’enchainent sans pitié pour les sentiments qui m’envahissent, qui me percutent. Révélations, tristesse, fierté, regrets et espoir… Je m’y perds moi-même tant tout dévale devant mes yeux, comme autant de courants venteux.

Un cri.

Un cri, encore, un nouveau. Celui de ma sœur, encore une fois, qui fait cette fois face à Crean. Ils viennent d’apprendre par Oaxaca mon implication dans leurs affaires, et elle s’est murée de rage, dévastant ses appartements. Crean, mon ennemi vaincu, dont j’ai réduit les projets à néant, la regarde silencieusement, un regard mauvais sur la face. Et sa voix qui réplique sombrement au miroir qui vient de voler dans un hurlement de rage à travers la pièce.

« Plus il sera proche, plus il sera accessible et exposé. La vengeance viendra. La mort aussi. Il faut nous montrer patients. »

Sisstar, dont le regard se pose sur celui de son confrère maudit, partagée entre la colère et le calme retrouvé… Un regard dur, qui n’est pas celui de ma sœur, mais bien celui de l’âme qui en consume le corps. Elle cligne des yeux. Le souvenir se rompt.

Un cri.

Kendra Kâr, salle du palais Royal, lors d’un banquet auquel je ne suis pas convié. La foule des nobles enfarinés acclame la performance vocale d’un elfe conteur ayant narré quelque exploit. Son visage, ses traits, me disent étrangement quelque chose. Faëlis ! Mais bon sang, que fait-il là !? Je le vois discuter avec un autre hinion, apparemment haut placé dans la hiérarchie royale. De leurs paroles, je ne distingue qu’un mot : mon nom. Ainsi, cette chandelle aux oreilles pointues est liée d’une manière ou d’une autre à mon être ? La confusion me gagne, quand du palais on passe au Temple des Plaisirs, où je vois Pulinn, maculée de sang, dans mon antre, dans ma propre chambrée, en compagnie d’une autre elfe à la peau pâle et aux cheveux noirs, inconnue, qui semble visiter l’endroit. Aucun lien avec Faëlis, à part la cité. Les amants ? Est-ce une recrue prometteuse, que cette demoiselle de toile entourée, elle aussi salie de sang ?

Un cri.

Des cris, plutôt, unifiés en un, alors que je perds la boussole dans ce monde intangible. Ils me prennent de toutes parts, m’assaillent, venant de souvenirs différents pour se mêler en un. Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve sur la toile oubliée et que l’artiste achève seulement par le souvenir. Ces exclamations qui me parviennent sont celles de jouissance de mes amantes nombreuses. Cette elfe blanche, au cimetière de Tulorim, première d’une longue liste, et dont j’ignore tout jusqu’au nom. Zya, la fille shaakt du capitaine de l’Eventreur des Mers, et ses pratiques exotiques un peu douloureuses. Prunelle, la naïve servante du navire nous ayant emmené à Verloa. Cheylas, cette elfe grise traitresse à sa cause qui nous a menti et trompé, mais qu’on a fini par sauver. Les filles de la taverne de Bouhen, ces deux sœurs avides de mon être. Ces trois donzelles des Sept Sabres, au cœur d’une étreinte générale de toute la clientèle, dans un abandon total presque irréel. Lillith bien sûr, et nos nombreuses cochonneries à travers les aventures que nous menions de concert. Salymïa, au clan des roses. Sidë, bien sûr, encore, poussée par mes incessantes provocations, et ayant finalement cédé sous l’invitation de l’élémentaire d’eau. Et de l’eau, nous passons au feu, et à la passion dévorante de Lysis. Puis Sania, qui m’attend toujours à Ard’Khorneur, esclave refusant d’être libérée, mais aux mœurs bien libres. Et ce seraient des cris agréables s’ils n’étaient pas également mêlés à ceux de mes nombreuses victimes, hommes, femmes, orques ou elfes. Créatures insignifiantes ou hauts notables pleins de notoriétés. Je revois leurs regards implorants, suffisants de fierté, ou perdus dans l’acceptation de leur sort. Le tout est une cacophonie assourdissante qui me fait me boucher les oreilles… Mais je ne le peux, car ces visions sont des pensées, des pensées que je vis, que je vois sans yeux et entends sans oreilles.

Je crie à mon tour, mais aucun son ne sort de ma bouche, inexistante aussi en ce monde d’images.

Et là, mes yeux tombent sur une image qui ne crie pas. Totalement silencieuse, comme privée de tout son. Je vois Ixtli, visage fermé, douloureux, crispé sous l’effort. Ses mains sont plantées dans la terre. Elle vacille, à bout de forces.

Je hurle à nouveau. Et tout disparait. Je hurle dans le néant. Je hurle sans voix, sans cri. Je hurle et soudain me réveille en hurlant. Un loup me regarde, et j’ai un mouvement de recul, contrôlé par Lysis, qui me soutient toujours la tête. Tout me revient. Terhenetar, l’épreuve du vent. Ainsi est-ce cela que j’ai vécu ? Ce que lui-même est capable de voir ? J’en reviens épuisé, en vérité. Pas physiquement, mais mentalement. Ça me laisse un sentiment de vertige que je relègue au second plan pour éviter de défaillir. Une pensée, cependant, reste au premier plan. Et me redressant, m’époussetant de la neige agglomérée sur mes habits, et prenant une seconde dans les miennes les mains de Lysis, je m’adresse à l’esprit lupin.

« Dis-moi où est Ixtli, grand esprit aux nombreuses connaissances. Montre-la moi, je t’en conjure. »

(Quoi ?! C’est tout ?)

(Non, non, loin de là. Mais l’urgence prévaut sur le vertige des choses passées. Tu sauras tout.)

Je suis remué, un peu perdu aussi. Mon empressement en est le témoin le plus alarmant : je ne sais même plus bien où je suis moi-même.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 25 Juil 2015 14:59 
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Imatar – Salle d’entraînement

Pour Baratume

    La salle d’entraînement est une gigantesque pièce haute de plafond dans laquelle s’entraînent les Sylphes pour le combat. Elle est constituée de différents terrains où l’on entraîne différentes armes. Lorsque Baratume entre dans la salle, il peut apercevoir Jillian, épée sortie, croisant le fer avec un Sylphe dans un ballet de volutes aériennes et de mouvements éthérés, car tous deux sont sous leur forme liée au vent. Ils entrechoquent leurs armes avec des mouvements fluides et, si le Sylphe possède un sabre dans chaque main, Jillian pare ses coups sans mal les uns après les autres. Le Sylphe, légèrement plus rapide, semble petit à petit prendre le pas sur le Général qui donne des signes de faiblesse. Cependant, au moment où l’élémentaire s’apprête à donner de coup de grâce, l’humain se penche sur le côté, donne un petit coup de sa lame pour parer celles de son adversaire et simule un coup dans le ventre. Les adversaires se redressent alors en souriant et se donnent une accolade amicale.

    Le Général avise alors du coin de l’œil de l’arrivée de Baratume dans la salle et se tourne vers lui avec un grand sourire. Contrairement à ce qu’il avait laissé croire lors du combat, il n’est pas le moins du monde essoufflé par le combat qu’il vient de mener. S’approchant du rôdeur, il rengaine sa lame et lui serre la main avec un sourire.

    - Bonjour, Baratume ! J’espère que malgré l’éruption du volcan, vous êtes parvenu à trouver le repos au sein des murs d’Ilmatar…


    Il l’invite à le suivre, vers un lieu un peu à l’écart où se trouvent plusieurs armes disposées, pouvant être librement prises par les personnes souhaitant s’entraîner ainsi que différents sièges.

    - Cromax rencontre actuellement Terhenetar, l’esprit du vent. Lorsqu’ils auront terminés, ce qui ne devrait pas tarder, vous pourrez à votre tour vous y rendre. En attendant, souhaiteriez-vous faire quelque chose de particulier à Ilmatar ? Je puis peut-être vous aider…


Ilmatar – Clairière de Terhenetar


Pour Cromax

    Au hurlement de Cromax, Terhenetar ne cille pas un instant, l’observant de son regard turquoise et curieux. Il est proche de Cromax et de Lysis, sans cependant les toucher. A la question du Sindel, il ne réagit pas, mais le murmure qui emplit d’ordinaire la clairière s’accentue durant plusieurs secondes avant que Terhenetar n’avance de nouveau la tête pour coller de nouveau son museau sur le front du Seigneur de l’Ombre.

    Une nouvelle vision l’assaille, semblable à celle qu’il a eu dans son rêve, celle d’Ixtli, agenouillée dans l’herbe, les mains plantées dans le sol et grimaçante sous l’effort, le visage d’une rare pâleur. L’image s’élève légèrement, montrant en arrière-plan les ruines du fluide, indiquant qu’elle se trouve légèrement au nord de celles-ci.

    Terhenetar se recule. Cromax possède à présent la capacité de maîtriser à l’envie sa capacité à se fondre dans l’air, que ce soit lorsqu’il se retrouve statique ou en mouvement. Sur son corps est apposée une légère et petite marque argentée, à peine perceptible lorsqu’il utilise le muutos et invisible le reste du temps.


[Baratume – xp : 1 (post) ;
Cromax – xp : 5,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 25 Juil 2015 15:56 
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À ma promesse de tout savoir, Lysis reprend sa forme faerique et pénètre mon esprit, avide d’apercevoir ces pensées, ces images, ces visions qui flottent maintenant dans la zone vive de mes souvenirs récents. Et ça fait étrange de me dire que des souvenirs passé d’il y a plus de cent ans soient désormais si vifs en moi, et davantage encore de considérer comme souvenir des moments que je n’ai moi-même pas vécu. Aussi je la sens absente en moi, comme pour récupérer tout ce qu’elle a pu rater de cette inconscience et de ces visions. Le grand loup blanc, au lieu de répondre à mes questions, reste totalement silencieux, à me regarder, ses yeux plongés dans les miens. Autour de nous, le vent murmure de mystérieuses mélopées susurrées sans que j’en comprenne le sens, plus fermement que d’habitude. Je ne cille pas devant le regard du loup, une fois de plus. Je dois savoir. Ne pas céder.

Et enfin, il consent à m’aider. Il n’use pas de sa voix multiple pour me répondre, pour m’indiquer ce que je lui ai demandé. Il fait mieux. Comme précédemment, il s’approche de moi et colle son museau contre mon front. Sa marque brille. Je crains, un instant, de défaillir à nouveau. J’ignore combien de temps a pu passer pendant mon inconscience riche en apprentissages, mais je n’ai plus une minute à perdre si je veux voler à la rescousse d’Ixtli. Si tant est que je puisse faire quoique ce soit pour elle, et si elle est bien en danger. Si ça tombe, cette vision était celle d’un lointain passé. Elle était si floue, si imprécise… Je dois savoir, cependant, et accepte le contact et tout ce qui suivra.

Par chance, cette fois, si je ne tombe pas dans les pommes, je n’en ai pas moins une vision plus précise de la scène qu’Ixtli, j’en suis maintenant persuadé, est en train de vivre. Agenouillée dans l’herbe, la belle et jeune Ixtli a les mains plongées dans la terre jusqu’aux poignets. Comme si elle usait de mystérieux pouvoirs pour étendre son emprise sur le sol qu’elle pénètre. J’ignore tout de sa puissance, ou de ses potentialités magiques, mais elle n’en semble guère dénuée. Son visage est crispé, douloureux, comme si elle donnait jusqu’au plus profond d’elle-même pour œuvrer à ses buts. Pâle, elle semble prête à défaillir, à tomber là, inconsciente sous l’effort.

(Mais que fait-elle ?)

Envoyer sa force dans la terre pour contrôler le volcan et éviter son arrivée à la mer, tel que me l’a révélé Aaria’Weïla ? Peut-être. Mais il me semble tout aussi probable qu’elle absorbe un pouvoir maudit du sol pour le faire sien, ou qu’elle est même prisonnière de cette terre et tente de s’en soustraire vainement. Quoiqu’il en soit, elle semble en grande difficulté. Et si je ne possède aucun pouvoir magique apte à l’épauler dans sa tâche, je me dois au moins d’être présent pour veiller sur elle et sa santé. On nous a dit hier les dangers des Crocs du monde. Dans l’état où elle se trouve, le moindre danger en viendrait à bout sans peine. Et pour ça, je dois y aller sans plus attendre.

La vision s’élargit, s’éloigne un peu d’Ixtli, et me présente le paysage alentour. Elle se situe bien dans les crocs du monde, indéniablement. Des ruines qui me semblent familières trônent, majestueuses, derrière elle. Des ruines que je n’ai pas pu oublier.

(Les ruines du fluide ! L’antique cité sindel !)

La vision s’estompe, s’éteint, et je reprends possession de mon corps alors que Terhenetar s’éloigne doucement de mon visage. Je sais où me rendre, désormais. Mais je ne peux pas me permettre de quitter Ilmatar sans prendre des précautions de rigueur, ni avec une trop grande précipitation. Je m’incline sentencieusement devant l’Esprit du Vent, ce lupin blanc magnifique aux marques bleutées.

« Merci, ô grand Terhenetar, pour tes enseignements. Je dois me retirer, maintenant. »

Il sait pourquoi, inutile de lui expliquer. Il sait aussi qu’il ne me retiendra pas : je suis comme le vent. Il l’a dit lui-même. Et l’on ne peut emprisonner le vent, ni le retenir longtemps. Avant de quitter sa clairière, je lui adresse cependant une dernière fois la parole.

« J’ai encore un service à te demander, ô sage esprit. Si elle me cherche, préviens la Reine de mon départ à la rescousse d’Ixtli. Je ne reviendrai pas sans elle… »

Qu’il la rencontre directement ou qu’il lui fasse passer le message par Baratume, qui devrait me suivre pour passer sa propre épreuve, m’est égal. Je sais que je pourrai compter sur lui. Enfin… Je crois. Je lui fais un dernier signe d’adieu, inclinant la tête pour le saluer, et d’un pas rapide, fais volte-face pour sortir de la clairière et regagner le palais, traversant les jardins élégants d’une foulée pressée.

(Hey !)

(Quoi ?)

(Ben… Tu ne disparais plus au moindre de tes pas !)

C’est vrai : je me m’évapore plus au moindre mouvement. Et étonnamment, je trouve ça normal, naturel contrairement à Lysis, apparemment. Je m’arrête un instant près d’une fontaine des jardin, un sourire mystérieux sur les lèvres, et lève ma main devant mon visage, avant de l’agiter, sans qu’elle ne perde contenance. Puis, je me concentre un instant, et elle se fond dans l’air, sans avoir à se mouvoir. Je la remue, légère et aérienne, alors qu’elle fond dans l’air, tels les membres des Sylphes.

(C’est un pouvoir que je maîtrise, désormais.)

(Et… C’est lié à la marque, là ?)

Sur l’intérieur de mon poignet, je vois une curieuse marque doucement s’illuminer, semblable à celles que portait le Loup Blanc sur tout le corps. Sa marque. La signature de Terhenetar sur mon corps, la preuve que ce pouvoir est mien, dorénavant. Fort aise d’en avoir la confirmation prouvée, même si j’en avais la certitude théorique, je poursuis ma course à travers les jardins. J’entre dans le palais sans croiser de visage familier, ni Reine ni général, ni autre diplomate qui serait resté là en arrière. Je file sans attendre vers les appartements, et parmi eux dans ma chambre. Là, je me saisis de mon sac, de mes dernières affaires éparpillées, dont je m’équipe intégralement. Je pars à l’aventure : je dois être prêt à tout. J’inspire profondément, et me saisis du cadeau que l’on m’a fait la veille : le pendant d’Uraj. L’urgence de la situation indique son utilisation. Je pourrai toujours revenir à pieds à Ilmatar par la suite, en compagnie de la belle Ixtli. Ainsi, cet objet à la pierre bleue et au métal gris sombre aurait le pouvoir de me ramener dans un endroit que j’ai déjà visité. C’est l’occasion d’en tester l’efficacité !

Au creux de ma main, je le regarde intensément. Dans mon esprit, je marque les ruines parcourues la veille, cette antique cité sindel, et la vision que j’y ai eue d’Ixtli. Puis, murmurant d’une voix soufflée, je m’adresse à l’objet.

« Mène-moi à la sortie des ruines du fluide. »

Je ferme les yeux, me concentrant au possible. Je n’ai jamais rien compris à ces artefacts magiques. J’espère bien m’y prendre. Il le faut… Pour la sauvegarde d’Ixtli.

(Et après tu viendras me dire que tu ne ressens rien pour elle…)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 25 Juil 2015 16:14 
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Localisation: Quête 32 : Elysian | À la recherche des Hypogriffes perdus
La salle est grande, très grande. C'est en fait la première fois que je mets les pieds dans une salle d'entraînement. Je me perds donc quelques instants dans l'admiration des terrains, armes, et autres objets utiles, disposés là pour s'entraîner. Tout ce que j'ai appris sur le maniement de l'arc et d'une lame, c'était sur le terrain, dans les forêts bordant Tulorim. Cette salle regorge de matériel et c'est pour moi quelque chose de tout nouveau, et quelque chose d'un peu génial.

J'avance un peu et j'aperçois vite Jillian. Il est en train de combattre un sylphe qui paraît tout particulièrement agile. Usant tous les deux de leur capacité liée au vent, ils semblent immatériels. Tels deux esprits venteux, ils tournoient et enchaînent les bottes les plus techniques. Malgré la déconcertante facilité avec laquelle le Général arrive à parer les deux lames du Sylphe, l'humain semble se fatiguer petit à petit. De son côté, son adversaire redouble de rapidité et c'est sur un dernier coup de Jillian que le combat s'arrête.

Une accolade et un sourire, et voilà que Jillian s'avance vers moi pour me serrer la main avec gentillesse. Rengainant son arme, il me salue et m'invite à le suivre un peu plus loin. Quelques mètres après, nous nous arrêtons devant une panoplie d'armes en tous genres et quelques sièges. Il m'annonce que Cromax est en train de rencontrer l'esprit du vent, Terhenetar. Drôle de nom pour un esprit, mais après tout ces êtres-là ne doivent pas rigoler. J'évite donc de souligner mes pensées et j'écoute la fin des paroles de Jillian. Il me déclare que dès que Cromax aura terminé, ce sera mon tour. Il me demande ensuite ce que je souhaite faire à Ilmatar, proposant son aide.

Il ne m'a sûrement pas emmené devant ces armes pour rien. Peut-être a-t-il agit inconsciemment... Mais moi cela me donne des idées. Après tout, un peu de matériel m'aidera sûrement dans cette quête qui s'annonce pleine de rebondissements et d'aventure.

« J'ai plutôt bien dormi, malgré cette nuit un peu mouvementée. Je crois que j'étais à un stade de fatigue où rien ne pouvait troubler mes songes...

Bien. Je pense que vous demander des recommandations concernant ma rencontre avec ce fameux esprit serait inutile. Il saura sûrement me guider comme il se doit.

Concernant mes souhaits ... Je ne vous cache pas que vous avez ici des armes qui me semblent plus que fonctionnelles. Ainsi je ne serais pas contre un peu d'équipement, ou d'aide magique. Je ne m'y connait pas trop dans ce dernier domaine, et je ne sais même pas si la magie Yuiménienne est la même que celle qui agit ici, s'il y en a sur ce monde en plus du muutos. Quoi qu'il en soit, si vous pouviez m'aider sur ces points-là, je vous en serais fort reconnaissable. Et aussi, si vous avez une quelconque information qui pourrait m'être utile dans cette quête... Je suis preneur. Le savoir est une arme, et l'on n'est jamais trop armé. »


Sur ces paroles, je me contente de me tenir bien en face de lui, et de le regarder avec bienveillance. J'espère de tout mon cœur qu'il m'accordera ce que je demande. Attendant sa réponse, j'observe plus en détail les armes pour voir un peu celle qui m'intéresserait le plus.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mar 28 Juil 2015 12:33 
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Pour Baratume

    Jillian écoute les paroles de Baratume en prenant une des serviettes posées sur le banc et en essuyant la sueur qui macule son visage.

    - Concernant le savoir, nous avons déjà partagé une grande partie du nôtre avec vous, et rien ne me vient en tête, si ce n’est vous conseiller la plus grande diplomatie avec les gens que vous rencontrerez en chemin, qu’ils soient amis ou ennemis, car les gens peuvent présenter un beau visage mais être bien sombre à l’intérieur, mais l’inverse est tout aussi vrai.

    Il s’approche alors du râtelier d’arme et les observes, pensif.

    - Et bien, il y a là surtout des armes servant pour l’entraînement, mais elles sont tout à fait fonctionnelles. Quel type d’armes avez-vous l’habitude de manier ?

[Baratume – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 29 Juil 2015 15:47 
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Jillian prend quelque temps pour me répondre. Le combat contre le sylphe l'a visiblement mis à rude épreuve. Saisissant une petite serviette posée proprement sur un banc, il s'essuie le front et la nuque. Une fois sa tâche menée à bien, il la repose sur le banc et me répond enfin.

C'est avec une attention non feinte et une pointe de déception que je l'écoute. Il n'a pas plus d'informations à me donner. La Reine a tout exposé. Il me recommande néanmoins de faire attention aux apparences. D'après lui les êtres les plus attirants peuvent se révéler les plus sombres et méchants. L'inverse est valable. Je n'y ai jamais vraiment réfléchi, mais s'il me le rappelle, c'est qu'il y a une bonne raison.

S'approchant du grand râtelier qui supporte le poids de nombreuses armes, il les observe d'un air pensif avant de se tourner vers moi pour me demander quel type d'arme j'ai l'habitude de manier. Bien que ce soit des armes d'entraînement, il me précise qu'elles sont fonctionnelles. C'est mieux que rien.

« Je manie plutôt bien l'épée et l'arc. Ainsi, tout arme à distance et lame longue sont les bienvenues. Votre acier semble de bonne qualité et ne pas en profiter serait idiot. Si vous avez autre chose que des armes d'entraînement, des lames magiques par exemple, cela peut-être intéressant.

Je m'en voudrais de trop vous demander. Ainsi si vous ne voulez pas, je comprends très bien. Je suis juste ici pour mener à bien la mission qui m'a été confié. »


Une fois que j'ai dit tout cela. J'attends patiemment sa réponse. J'espère pouvoir décrocher du matériel de qualité. Après il faudra que j'y aille, peut-être que Cromax a fini avec l'esprit du Vent. Je ne sais absolument pas comment la rencontre va se dérouler.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 2 Aoû 2015 16:33 
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Jillian hocha la tête en écoutant les paroles de Baratume, puis il lui fit signe de l’accompagner un peu plus loin. Il traversa la salle d’entraînement et ouvrit une porte au fond dans laquelle il entra. Dans celle-ci se trouvaient plusieurs armes posées sur un râtelier les unes à la suite des autres, manifestement celles qu’utilisaient les soldats. Le Général se saisit d’une épée dont il testa la balance en faisant quelques mouvements dans le vide ainsi qu’un arc dont il testa la flexibilité en tirant sur la corde.

- Tenez, prenez ces armes si elles vous conviennent. Elles peuvent être un peu difficiles à utiliser au début, mais je suis certain que vous vous y ferez vite.

Il s’approcha également d’un endroit où plusieurs cottes de mailles étaient accrochées. Elles étaient luisantes et avaient manifestement été nettoyées peu de temps auparavant. Juste à côté se trouvaient des armures plus légères, en cuir durcit.

- Et voici une armure de cuire. Nous avons également des cottes de mailles, mais je crains qu’elles ne soient un peu lourdes pour votre style de combat. Que préférez-vous ?


[Ajout d’une épée et d’un arc à ta fiche].

[Baratume – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 5 Aoû 2015 15:40 
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Jillian semble bien vouloir me fournir des armes. Hochant la tête à plusieurs reprises, il me fait signe de le suivre. Nous traversons donc la grande salle d'entraînement. S'approchant d'une petite porte que je n'avais pas vue lors de mon entrée dans la pièce, il l'ouvre et nous pénétrons dans ce qui semble être un local pour stocker du matériel. Du moins, cela en a tout l'air. Il y a de nombreux râteliers et un peu plus loin, se trouve ce qui semble être diverses armures, savamment entreposées pour qu'elles soient faciles d'accès.

Je reporte mon attention sur le Général qui se saisit d'une épée et effectue quelques moulinets dans l'air. Testant un peu le poids et l'équilibrage de la lame, cela lui semble satisfaisant puisqu'il me tend l'arme. Je m'en empare, non pas sans un petit sourire de satisfaction.
Sa générosité me surprend lorsqu'il se penche pour s'emparer d'un magnifique arc. Jouant un peu avec la corde et les extrémités, il me le donne dans un hochement de tête.

L'épée est une arme plutôt simple, mais c'est cela qui fait son charme. Dépourvue de décorations, possédant une confortable poignée de cuir et une large garde, je pense que je pourrais compter sur cette arme en cas de combat. Cela fera largement l'affaire.

L'arc, quant à lui, est un peu plus soigné que la lame fraîchement acquise. Faites de bois sombre, les branches sont soigneusement travaillées pour être à la fois flexibles et résistantes. La partie centrale est décorée par deux fins morceaux de métal léger. Le tout est assez agréable à regarder et donne un air aérien à l'arme.

Je m'empresse d'enlever mon ancienne lame et mon arc flambant neuf. Je lui suis un peu redevable, je décide donc de remplacer les armes fraîchement offertes par mes propres affaires. Ce n'est peut-être pas la même qualité, mais c'est toujours ça de gagner en temps de guerre.
Et puis je ne vais pas me trimbaler dans ce monde avec deux épées et deux arcs. Niveau flèche, j'ai ce qu'il faut, le carquois que je porte à la ceinture en est remplie. Certes ce ne sont que des flèches basiques, mais ça fera le travail.

Le Général, après avoir énoncé le fait qu'elles seront peut-être un peu difficiles à manier au début, se rapproche du coin où se trouvent les pièces d'armure. Je souris légèrement, heureux de savoir que je vais peut-être avoir la chance de compléter mes maigres possessions.

Il me demande alors ce que je préfère : Fer ou cuir ? Le fer est résistant, mais il pèse son poids. Le cuir l'est un peu moins, mais il permet d'être un peu plus mobile.
Pesant le pour et le contre, je fais mon choix.

« Le cuir me conviendra parfaitement. Comme vous le dites, autre chose serait trop lourd pour mon style de combat, qui est plutôt basé sur la mobilité et la rapidité. Si cela ne vous dérange pas, et si ce que vous voulez m'offrir est de meilleure qualité que mes maigres possessions ce qui ne sera pas très difficile je pense, je veux bien laisser mes anciennes protections ici. Prenez-le comme un remerciement. »

J'attends ensuite de voir ce qu'il me propose. Je suis content de moi, me voilà déjà bien équipé. Même si d'après ce que la Reine avait l'air de dire, cela sera plus une mission d'enquête.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2015 14:35 
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    Jillian hoche la tête avec satisfaction aux paroles de Baratume et lui tend l’armure de cuir avec des brassards et des jambières.

    - Je vous remercie pour votre offre, mais vous devriez les garder, peut-être vous seront-elles utiles un jour ou pourrez-vous les offrir à quelqu’un en ayant besoin.

    Il l’invite alors à retourner vers le terrain d’entraînement. Le terrain est vide, les rares Sylphes qui s’y trouvaient semblent être partis vaquer à d’autres occupations, aussi les deux hommes se retrouvent-ils seuls.

    - Que diriez-vous de tester votre nouvelle épée contre moi ? propose le Général en souriant.

    Joignant le geste à la parole, il dégaine son arme. Une épée bâtarde longue et relativement fine d’une excellente qualité, et qui n’est assurément pas une arme d’apparat.

    - N’ayez aucune crainte de porter vos coups, et ne les retenez pas non plus, je ne courrai aucun risque, pas plus que je ne vous toucherai ajoute-t-il avec sérieux, sans aucune trace de suffisance dans la voix. Il ne fait qu’énoncer un fait.

    Il semble avoir relâché le contrôle du muutos, car, comme Baratume, ses formes se fondent dans l’air à chaque mouvement.


[Une armure, des brassards et des jambières ajoutées à ta fiche]

[Pour le petit entraînement, si tu l'acceptes, on va le gérer comme un combat de dirigé, où tu as le droit à une action simple et une action de combat par tour, je pourrais te màjer rapidement.]

[Baratume - xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2015 14:38 
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Me tendant les pièces d'armures en cuir, je m'équipe sur-le-champ. J'enlève donc rapidement mon vieux plastron de cuir et mes brassards et jambières achetés à Tulorim. Ces derniers n'auront même pas servi une fois... C'était une dépense inutile, mais je n'aurais pu prévoir le fait qu'on allait m'offrir la possibilité de m'équiper une fois sur Elysian. Ce n'est pas bien grave. Après tout, je n'aurai sûrement pas besoin d'argent pour cette quête. Si c'est le cas, la seule chose que je pourrais offrir est une lame d'acier ainsi que quelques flèches bien placées. Après tout, un combat peut régler bien des choses.

Jillian refuse ma proposition concernant mes anciennes pièces d'armure. Il pense que cela me sera quand même utile, à un moment ou un autre. Il a peut-être raison, mais j'aurai aimé le remercier en les lui offrant.

M'invitant à regagner le terrain d'entraînement, nous passons la porte du petit local pour arriver dans la grande salle. Il n'y a plus personne. Visiblement le Sylphe avec lequel le Général s'est battu est partie.
S'approchant d'une sorte de terrain servant aux duels, Jillian me propose d'essayer ma nouvelle arme. Ne me laissant pas le temps de répondre, il dégaine la sienne, une longue bâtarde finement forgée, mais clairement faites pour le combat. Il est évident que j'accepte un tel duel, dans un hochement de tête et un petit sourire joueur.

Les combats sont avant tout mentaux. On me l'a souvent dit. Les duels le sont encore plus. Si l'on arrive à se montrer plus fort que l'on ne l'est réellement, et si la peur s'empare de l'ennemi, alors le combat est gagné. Le tout est dans l'intimidation, avant le combat, et pendant celui-ci. Il est évident que la technique et la force entrent aussi en jeu. Ici, j'alignerais les trois.

Mon adversaire me met néanmoins en garde. Il me conseille de ne pas retenir mes coups et de ne pas avoir peur de le toucher. Son air sérieux me fait comprendre qu'il ne dit pas ça pour m'expliquer qu'il est bien meilleur que moi.

Me faisant un petit signe de la main pour que je m'approche et entame le duel, j'aperçois avec une satisfaction non feinte qu'il semble avoir relâché son emprise sur son muutos. Nous allons donc être à arme égale, si je puis dire. Deux ouragans d'aciers se battant. Un ballet aérien, vu de l'extérieur. Voilà ce que je me dis en dégainant ma nouvelle épée. C'est une arme moyennement longue, que je décide de prendre à une main. Son poids en fait un véritable atout, et je me sens bien plus à l'aise avec cette nouvelle lame.

Je me mets en position de combat, la jambe gauche légèrement en retrait, les genoux un tout petit peu fléchis. C'est alors que, sans donner de signal, je m'élance vers mon adversaire. Ce n'est plus le Général, ce n'est plus un homme amical. C'est un ennemi. Un ennemi attendant mes attaques. Je me fais donc fin guerrier et, m'avançant rapidement vers lui, je tente de donner un rapide coup en diagonale. Partant du côté gauche pour remonter vers la droite, j'espère que mon coup sera efficace. Je ne veux pas tout de suite le mettre à terre ou le désarmer. Mon but est uniquement de voir comment il combat, et s'il use plutôt de force ou de vitesse pour vaincre ses adversaires.

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