Malakbêl hoche la tête avec un air amusé lorsque je me présente à lui et Aaria prend une fois de plus la parole pour me répondre. Elle m'explique que mon interrogation intrigue même les Ishtars qui risquent de se pencher dessus lorsqu'ils en auront le temps. Décidément, ce sont les chercheurs des élémentaires. Est-ce que chaque peuple a sa propre spécialité ? Que seraient les sylphes dans ce cas ?
En tout cas, une réponse m'est donnée. Il y a bel et bien une variation entre Yuimen et Elysian, qui correspond à environs trois ans de décalage sur dix années en faveur d'Elysian. Ainsi, soit le cycle de ce dernier est plus rapide, soit le temps s'y écoule plus rapidement. Ce qui est une différence majeure. En somme, la réponse est facile à trouver. Il suffit de compter le temps qui passe sur Yuimen tandis qu'une personne part sur Elysian. La personne y reste un temps donnée puis revient vers notre monde. Même si le cycle diffère de l'un à l'autre, le temps passé devrait être le même. S'il est différent, c'est que le temps lui-même subit une variation entre les deux.
Je me garde cependant d'en faire l'explication à la reine. Je pense que les élémentaires de l'ombre n'ont pas besoin de moi pour régler un tel problème. De plus, après un bref échange entre elle et le général, elle poursuit. Je m'en voudrais de la couper dans sa phrase, il s'agit d'une monarque tout de même.
Elle nous invite à prendre congé et à nous diriger vers nos quartiers. Sir Jillian va nous y conduire et j'ai hâte de pouvoir m'allonger dans un lit douillé. Je profite cependant du temps qu'il m'est donné pour saisir un morceau de viande que je grignoterais en route et avale quelques grains d'un fruit dont j'ignorais l'existence. On dirait presque une miniature de poire, qui aurait été collée à une autre afin de donner une symétrie parfaite de chaque côté, donnant un petit agrume possédant deux tiges et aux couleurs brunes. Son goût se rapproche cependant plus d'un radis calciné, le croquant en moins puisque je peux me rendre compte, une fois celui-ci sur ma langue, que sa texture est plus moelleuse qu'il n'y paraît. J’esquisse un petit rictus lorsque je le croque à pleine dents, tout en écoutant le seigneur du feu nous signifier sa présence à notre entraînement du lendemain. Il s'agit là d'un double honneur alors. Un général visiblement de renom et presque aussi important que les souverains de ce monde et l'un de ces derniers, chef des élémentaires volcaniques.
Une pensée me vient, en rapport à mon ancienne vie. Il y a peu, je demeurais encore dans les bas quartiers d'Exech, pleurant ma défunte Roxanne et m'occupant tant bien que mal de ses deux jeunes sœurs, travaillant d'arrache-pied pour les nourrir. Puis vint leur mort, qui m'a anéantie. Trois personnes avaient accompagné mon existence et les trois étaient décédées dans les pires conditions possibles. Et après quelques semaines d'errance dans les ruelles nauséabondes, je me retrouve dans un autre monde, au sein d'un somptueux palais à converser avec deux seigneuries et un général qui me propose le logis et le repas, accédant à toutes mes requêtes et me demandant presque s'il n'y a pas autre chose dont j'aurais besoin. S'ils venaient à s'agenouiller devant moi, je n'en serais que peu choqué. C'est comme si un voile blanc était venu se poser sur ma vie, transformant le noir en blanc, le mal en bien, la tristesse en bonheur.
Mais la douleur est bien là cependant, conservée au fond de mon être, bouillant tel une éruption à venir. Le magma s'active et la montagne se réveille, prête à gronder au ciel nocturne que la fin de son règne approche, lentement mais inexorablement. Peut-être que la réponse demeurait ici, en ce monde incertain et compromis, aux prémices d'une vengeance sanglante et meurtrière.
Mes pensées sont perturbées par la sylphe qui nous souhaite une agréable nuit, nous invite à demander à une personne de son peuple si nous avons besoin d'elle et nous remercie d'être là et d'avoir l'intention d'aider son monde.
Je penche ma tête en avant, entre le hochement et la révérence et suis le général au travers d'un couloir afin de rejoindre ma chambre.
Après quelques pas et la rencontre de quelques élémentaires visiblement surpris par mon apparence et celle de la jolie rousse, nous arrivons devant nos quartiers. J'aurais préféré rejoindre ceux de la guerrière mais il m'est d'avis que le risque de me faire empaler entre un mur et une épée est plus grand que celui de passer une nuit torride et agréable. Je pénètre donc dans mon sanctuaire où le repos m'attend.
Grand et épuré, tout simplement. Je n'en demandais pas moins au peuple du vent. Un énorme lit m'attend, entouré par quelques meubles en bois aux nuances variées, mais tous ayant une forme svelte et gracieuse. A la droite de l'embrasure se trouve une table ainsi que deux chaises. Sur la première repose quelques bouteilles, deux verres cristallins et des vivres. Parmi eux je peux reconnaître le fruit exécrable que j'ai goûté peu de temps avant. Il faudra que je pense à les jeter dans le couloir, hors de ma vue le plus vite possible. L'amertume hante encore mon palais délicat...
On me présente ensuite une salle d'eau, propre à chaque pièce. Le luxe de ma journée ne s'arrête visiblement pas là où je m'y attendais.
Le général m'explique que la grande baignoire est alimentée en eau dite « courante » et qu'elle y est naturellement chaude. Deux petits robinets trônent au dessus, l'un pour le froid, l'autre le chaud. En activant les deux, on peut combiner les températures afin d'avoir celle que l'on désir. C'est une invention de génie ! Certainement créée par les Ishtars !
Mon futur maître nous explique également que si nous laissons nos vêtements sur le petit guéridon à l'extérieur de nos quartiers, il se peut qu'ils reviennent le lendemain propres, comme par magie. Ou plutôt, une personne que l'on paie pour faire ce genre de choses le fera à notre place. En somme, une personne comme l'ancien moi, celui qui servait les gens. Cette fois, c'est moi qui me fais servir !
Je le remercie pour tout ce qu'il a fait durant cette longue journée et lui fais part de ma hâte d'être à notre entraînement au matin. D'un geste de la tête solennel je me repli dans la salle où repose mon bain que je m'empresse de remplir. J'émets toutefois un léger cri lorsque j'essaie de régler la température de l'eau. Lorsque seul le robinet d'eau chaude est activé, c'en est bouillant ! Il ne me faut pas moins de trois bonnes minutes avant de parvenir à quelque chose d'acceptable.
Tandis que la vapeur commence à emplir la petite pièce, je me déshabille lentement en scrutant par la fenêtre.
L'astre se couche progressivement jusqu'à être camouflé par un énorme volcan encore fumant. Une vision peu apaisante je dois dire.
Mon regard se perd sur mon corps un moment, balayant l'intégralité de mes bras musclés, au poil blond et fin. Puis vint le tour de mon torse à la poitrine ferme et aux abdominaux apparents. Mes jambes quant à elles sont puissantes et cela se voit. La cité du péché n'a pas forgé mon bonheur, mais elle m'a au moins construit un corps plein de vigueur. Le tout est en permanence entre deux états, l'un consistant et bien réel, l'autre insaisissable et obscure. Ce « muutos » est dérangeant, même pour son porteur. J'espère bientôt m'en débarrasser.
Une petite fiole pourpre demeure sur le rebord de la baignoire, que je saisis et ouvre afin d'en humer les senteurs. Une odeur de lavande s'en échappe et je vide son contenu dans l'eau tiède. Celle-ci se met à créer de la mousse délicate avec la même odeur que le liquide violet et je m'empresse de laver ma nouvelle gourde à alcool avec un peu d'eau. Je serais certainement bien content d'avoir eu cette idée lorsque je serais à l'autre bout du monde, sans une once de breuvage masculin à portée. Il s'agira simplement de la remplir à l'aide des bouteilles présentes dans ma chambre à mon retour dans celle-ci. Même si je n'aurais qu'une ou deux gorgées avec un si petit récipient, je les savourerais comme il se doit.
Je me glisse enfin dans l'eau aux vapeurs amicales, ralentissant mon entrée alors que la chaleur du bain me surprend. La mousse crépite sur mes jambes et c'est lorsque je suis pleinement immergé que je saisi la force d'un tel instant.
Ce n'est plus là un simple repos, c'est une résurrection. Ma vision s'en va dans un sens tandis que mon esprit part dans l'autre et très vite, mes pensées prennent le pas sur mes sens, en effervescence mais mis au silence.
Je me remémore les informations, si diverses et incompréhensibles soient-elles, que j'ai acquise au cours de cette journée.
Le monde d'Elysian, où aucun dieu n'est présent, tous morts à cause de leurs propres imperfections. L'un d'eux, créant les élémentaires, créatures féeriques aux milles qualités, sauvant le monde de la destruction et maintenant l'équilibre en ces lieux. Haïs ou méprisés, toujours rejetés même après mille-huit-cents ans et pourtant portant si peu de haine envers leurs bourreaux. Et à présent, tentant vainement de sauver ce monde contre lui-même, allant jusqu'à faire appel à la milice de Tulorim.
Qu'ont-ils à y gagner eux, d'ailleurs ? Pourquoi est-ce qu'ils les aident ? Si d'aventure, nous venions à échouer, aucun impact ne se verrait sur Yuimen. C'est donc bien qu'un accord a été scellé. Le commerce ne doit pas être quelque chose d'assez intéressant pour créer une si forte alliance. Peut-être des inventions des Ishtars ? Qui sait ce dont ils sont capables et ce que Aaria a put promettre à la milice...
Et les élémentaires... Il n'y a absolument aucune raison de douter d'eux. Aucune. C'est bien là un problème majeur de leur version.
Comment croire en un peuple si pieux ? Créer par le bien, pour le bien, faisant le bien, étant bien. Tout est parfait leur concernant. Leur existence même est un cadeau des dieux.
Je ne sais ce que nous allons découvrir durant nos investigations. Mes soupçons ne seront peut-être jamais fondés et je compte bien axer mes actes sur notre mission première, plutôt que sur des doutes infondés. Mais je les garde en tête tout de même, préférant la méfiance à la confiance démesurée envers une reine inconnue.
Mes pensées mènent rapidement vers des rêves, non moins confus.
Aux abords d'un coin de rue, mes yeux se baissent. La nuit peine à arriver et la ville baigne encore sous quelques lueurs du soleil. Devant moi se dressent, imperturbables, plusieurs jeunes hommes d'une vingtaine d'années tout au plus. Leurs tenues témoignent de leur métier, brigand ou voleur, le terme n'importe que peu. Une bande de malfrats sans une once ni d'honneur, ni de fierté.
Je n'aurais jamais dû être là en vérité. Roxanne prenait ce chemin tous les jours pour se rendre à la taverne, où elle servait quelques vieillards et aventuriers venus boire leur chopine. Mais ce soir là, j'avais décidé de lui faire une surprise.
Plusieurs semaines à m’entraîner m'avaient permis de réussir ma création tant attendue. Plusieurs semaines avec ce vieux forgeron qui, touché par mon projet, m'avait appris quelques trucs et m'avait laissé me servir de son enclume. Une alliance était trop classique pour une telle fille. « Classique » n'était pas son mot, elle lui en avait préféré un autre, moins agréable à l'oreille. Nous avions donc convenu qu'un bracelet serait un symbole parfait pour notre amour, si un jour l'un de nous décidait qu'il était temps de se lier officiellement et ce, pour l'éternité. Nous n'avions pas besoin d'un bijoux pour cela, mais il représentait la demande, l'instant, la beauté de l'envie d'avouer aux Dieux que rien ne nous séparerait.
Tenant fermement ce bracelet aux multiples défauts, mais si important à mes yeux, je ne peux que scruter la scène qui me terrasse. Roxanne, nue, au milieu du groupe malfaisant.
Tandis que l'un deux balade ses mains sur son corps tendre et pur, plusieurs commencent à défaire leurs braies. Mes ongles se plantent dans le mur derrière lequel je me cache jusqu'à ce que le sang coule de mes doigts. Mes larmes engorgent mes paupières et brouillent ma vue mais je reste là, à regarder et souffrant de ma propre impuissance. Mes dents se serrent au point que je me demande si elles demeurent encore dans mes gencives et pourtant, je ne bouge pas, observant et hurlant à l'intérieur de moi, silencieux à l’extérieur. Quels sentiments m'habitent à cet instant ? La haine, ou bien la peur ? Le désespoir, très certainement. La honte, assurément.
Mais que puis-je bien faire, finalement ? Quand bien même rien ne m'est possible face à ce genre d’énergumènes entraînés, je ne possède aucune excuse. Comment pourrais-je demander sa main à Roxanne, si je ne puis prendre de risque pour la sauver d'un tel destin, si effroyable ?
Mais c'est lorsque une lame pénètre son ventre que je comprends mon erreur. Il n'y a aucun doute sur le fait que je serais intervenu si j'avais su comment tout cela allait se terminer. Mais je ne peux que les regarder s'en aller, sans même un regard vers leur victime.
Les derniers mots de ma bien aimée sont pour ses sœurs et les miens ne sont qu'excuse incessantes, incompréhensibles avec le flot de larmes qui les accompagnent.
Je ne veux plus qu'une chose, en cet instant maudit et c'est subir le même sort qu'elle, pour la retrouver et entamer ma rédemption dans le sang et la douleur. Mon corps sera leur s'ils le désirent et je renierais mon honneur et ma pudeur s'il le faut, mais je ne peux vivre avec tel fardeau et honte sur le dos. Couper moi ce que vous désirez, amusez vous avec mon corps en lambeaux et brandissez moi comme un trophée si le cœur vous en dit. Obligez moi, torturez moi, massacrez moi jusqu'à ce que j'en oublie mon propre nom et la notion même d'existence, car c'est la seule et unique chose que je mérite. Je ne pourrais me relever après m'être abaissé sur son corps ensanglanté. Étouffé, matraqué ou tailladé, je ne serais pas difficile sur le choix de ma mort, pourvu qu'elle soit misérable...
Ma lâcheté devra cependant m'accompagner car je n'ai pas le droit de quitter ce monde ainsi. Si ma rédemption ne se fait par le biais de la souffrance, alors elle commencera par la préservation des jeunes sœurs de mon amour, contre ce monde sadique et démoniaque.
Roxanne... Je suis tellement désolé...
Quand je lève à nouveaux mes yeux, ce n'est plus en ces lieux. Beaucoup de temps à passé, je le sais, mais c'est pourtant la seconde d'après, un instant sûrement. Mon regard se vide et s’obscurcit tandis que je ne peux qu'être spectateur de l'incendie qui consume mon logis. Un cri me parvient, lointain mais non dénué de force. Lia hurle à s'en rompre les poumons, déjà pleins de fumée et bientôt brûlés par le feu qui a été créé. Maëlle a déjà succombé et je suis presque certain de sentir son odeur carbonisée.
Impuissance, encore une fois, tu glaces mon sang qui boue et me plonge dans l'effroi. Genoux à terre, mes poings frappent le pavé de la cité avec force et vigueur, ne cessant qu'au levé du jour. Une aura m'entoure. Malsaine, sombre et envahissante. Mes mains s'embrasent, non de flamme, mais d'énergie, noire et impitoyable. Une douleur me prend et surprend le long du dos, comme une épée qui grimperait jusque dans ma nuque, pour y faire son nid paisible où elle restera pour une durée forte indéterminée.
Thimoros, si pour toi cette cité est ton domaine, temple de tes adeptes fidèles rependant mort et peine, laisse moi te faire une promesse. L'homme a qui tu as octroyé tel cadeau, un don comme un fléau... Aura une vengeance digne d'un héro. Cet cité s'embrasera jusqu'à ce qu'aucun n'être ne survive. Ici demeurera le vestige d'une ancienne civilisation, si mauvaise qu'elle a engendrée un martyre qui a fini par l'anéantir. Les légendes raconteront mon histoire, celle d'un homme sanguinaire créé de toutes pièces par ce Dieu du chaos, qui ne s'attendait pas à commettre une telle erreur.
Je me réveille en sursaut, la peau quelque peu fripée par l'eau dans laquelle je stagne, transpirant et haletant. Une main se colle sur mon visage, comme pour juger de la réalité de l'instant et je la fixe un moment. Souvenirs éternels qui me hantent dès mes paupières closes... Quand me laisserez vous tranquille ? Je n'ai aucun besoin de me rappeler le tragique en dormant, il accompagne déjà chacun de mes pas éveillé.
Je ne patiente pas plus et me hisse hors de la baignoire d'ivoire, saisissant une longue serviette blanche aux dorures d'or qui trône sur une petite tablette. Une fois séché, je la noue autour de ma taille, reprends mes quelques vêtements ainsi que la fiole et retourne dans mes quartiers, prenant soin de laisser mes habits sur le guéridon comme conseillé par Jillian.
Une fois prêt de mon lit, je m'assoie quelques secondes et repense à mon rêve. Mon regard se fixe sur le bracelet d'argent présent sur mon bras droit et je m'excuse, une fois de plus.
« Je suis désolé, désolé, désolé... Roxanne... Maëlle... Lia... »Une larme se perd sur la pierre blanche qui fait office de sol à cette chambré et un doigt vient essuyer mon œil, trouble. Les démons du passé ne s'en retirent finalement jamais. Nous ne pouvons que vivre, accompagné de ceux-ci, tentant vainement de s'en accoutumer. Mais rien n'y personne ne peut retirer une tristesse si profondément ancrée. Mes plaisanteries, mon assurance et mon air avenant ne sont là que pour camoufler une peine bien lourde.
Je décide de ne pas m'attarder plus longtemps sur des réflexions qui ne mènent en aucun cas à quelque chose de positif, ni même constructif. J'ai ressassé ces moments à tellement de reprises que je ne peux les compter et pourtant, la conclusion est toujours la même.
Je retire le bouchon de l'une des bouteilles présent sur la table, rempli un verre et en profite pour en verser dans ma petite fiole que je dépose ensuite avec le reste de mes affaires. Mes lèvres tressaillissent lorsque je porte mon verre jusqu'à celles-ci et d'un geste, j’engloutis une bonne gorgée de cette boisson puissante. Son goût ne me rappelle rien d'existant en notre monde. Peut-être quelque chose entre le rhum, le whisky et d'autres alcool. Un mélange fin et raffiné qui n'en reste pas moins agressif envers la gorge. Ces êtres apprécient décidément des mets bien différents des nôtres.
Je me lève sans même finir mon gobelet et attrape mon journal, fait de peau de bête, aux teintes marrons foncées et fermé par un lien en croûte de cuir. Je le délie, saisi ma plume et commence à y inscrire les premiers mots de cette journée sur une nouvelle page.
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Jour premier.
J'ai saisi ma chance, celle de devenir quelqu'un.
Peut-être qu'enfin, je montrerais autre chose que de la faiblesse.
Voilà quelques semaines maintenant que je n'ai pas inscris une seule lettre sur ces pages.
Pas même une date. Mais aujourd'hui, je suis monté dans un cynore.
Bien que cette machine soit majestueuse, le voyage n'a pas été des plus plaisants.
Mon repas s'y est perdu et j'en ai oublié sa qualité. Je ne pense pas retenter l'expérience de si tôt.
Les fluides semblent être un moyen de voyager plus agréables, même si ceux-ci ne sont pas pour autant de tout repos.
Et tout dépend également du lieux où ils nous mènent.
Car pour l'occasion, c'est dans un tout nouveau monde, mystérieux et fantastique.
Les pendants d'Uraj par contre, montre un potentiel bien supérieur, même s'ils sont limités à une fois par jour.
J'ai également fait la rencontre de six personnes aux personnalités complètement différentes.
D'abord, un homme qui représente complètement notre race, stupide.
Mais c'est bien grâce à lui que je suis là. Il n'était certes pas méchant. Puis un Général. Un homme de haute stature qui dégage une puissance énorme.
Il va d'ailleurs m’entraîner demain, c'est le début de ma quête.
Maîtriser l'art du combat sera le commencement pour atteindre ma vengeance.
J'ai hâte !
Puis une reine. Carrément ! La souveraine des sylphes, les élémentaires, seuls êtres à pouvoir utiliser la magie sur ce monde.
On est donc des privilégiés, nous tous qui venons d'ailleurs et qui possédons malgré tout des fluides. C'est d'ailleurs visible sur nous même.
Mon corps s’assombrit dès que la luminosité baisse. Peut-être que je pourrais utiliser ça pour me camoufler. En tout cas, bien que ce soit un tantinet contraignant, ça reste relativement amusant une fois qu'on s'y est fait.
Il y a aussi Korë et Séréna. Le premier est un semi-elfe qui semble jeune, mais perspicace et intelligent.
Il est taciturne, ne parle que peu et uniquement quand cela est utile.
C'est un peu comme mon antagoniste sur ce point.
Si je suis le feu, il est la glace.
Si je suis la foudre, il est l'eau.
Si je suis le vent, il est la terre.
La seconde est une guerrière, rousse et plutôt bien formée. Elle me plaît, assurément.
Mais jusqu'à maintenant, elle s'est tut et je n'ai pas encore de réel avis sur elle.
J'espère bientôt pouvoir converser avec elle, sans arrière pensée bien sûr.
Et j'ai rencontré une chose. Un être tout droit sorti d'un volcan.
Sa peau est rouge et il a des cornes sur la tête. C'est tout de même assez classe, mais je ne pense pas que ça m'irait.
Et j'aurais du mal à me coiffer avec ça sur le front. Sans parler que je pourrais oublier les nuits à dormir sur le ventre, sous peine de voir mon lit éventré.
Bref, tout porte à croire que la journée de demain va être des plus fabuleuses !
J'ai vraiment hâte d'y être pour découvrir tout de ce monde.
Mon véritable voyage commence aujourd'hui et même si je sais que je dois m'armer de patience, j'ai l'espoir qu'il me mènera droit vers mon but, le but de toute ma vie.
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