L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 3 Sep 2015 22:58 
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En un sourire suivi de quelques excuses de convenance, la Reine les convie à se restaurer, les mettant par ailleurs en garde contre les effets d'un certain breuvage. Sans plus attendre, le jeune blond répond à l'invitation et semble chercher désespérément quelque chose qui ne s'y trouve pas. Nul besoin d'être devin pour autant ! Pour avoir pratiqué les humains durant une année, Korë sait leur appétence pour la viande et s'amuse de le voir ainsi en prise à un dilemme culinaire. Visiblement tiraillé par la faim, au milieu de tous ces petits légumes, le Viandard se rabat finalement bien malgré lui sur quelques maigres volailles. Retenant le sourire qui monte en lui, les yeux du sang-mêlé se plissent d'amusement.

Tout en observant son nouveau compagnon se servir un doigt de ce fameux liquide vaporeux, Korë se dirige vers un coin plus à l'écart de la pièce et pose, sur un siège pourpre aux broderies dorées, son sac de voyage. Il en sort, de l'une des poches, un carré de tissu, et pose son pied, non sans mal, sur l'un des barreaux. Il doit même si reprendre à deux fois, la pointe de sa botte ayant loupé sa cible lors de la première tentative. (Maudit fluide!)
Il entreprend enfin de remédier au problème qui le préoccupe pour l'heure. Si être couvert de poussière sur un sentier de montagne est dans l'ordre des choses, passer ainsi à table, en ce palais et de surcroît en présence d'une reine, n'entre pas dans les principes de son éducation, ni de son bon goût. Ses premiers gestes semblent hésitant, intérieurement il peste contre ce muutos qui à chaque mouvement le prive de ses repères spatiaux en faisant disparaître ses mains. (Bon sang d'bois ! Ça recommence ! Quel manchot ! Allez, vas-y à l'instinct, ne regarde pas trop.) La méthode fonctionne plutôt bien, sans être minutieux, ses gestes deviennent plus précis, il passe au second pied, puis au bas de son long manteau de cuir, qu'il pose finalement sur le sac.

A son aise et enfin présentable, il gagne à son tour la table et se sert, avec précautions et concentration, un verre d'eau tandis que l'humain rougeaud et à peine remis de sa quinte de toux tente de faire passer les effets de sa trop grande témérité. Korë lui sourit désormais franchement et laisse s'échapper un petit rire complice (Ça y est , t'as goûté ? Tu la crois la dame maintenant?). Du regard, il fait le tour de cette profusion de mets et jette son dévolu sur un assortiment de petits légumes dont les couleurs encore vives témoignent d'une cuisson parfaite.

Ayant aimablement patienté jusque là, Aaria commence ses explications. Ils apprennent ainsi que les dieux Elysians ont précipité leur propre perte. Le conflit qui les opposa, il y a dix-neuf siècles de cela, entraîna avec lui tous les êtres de ce monde qui faillit bien lui aussi disparaître dans cette course destructrice. Ce fut la mort d'Ankh Onaka, dieu de la magie, qui déclencha en chaîne une série d’événements qui façonnèrent Elysian tel qu'il est aujourd'hui.
Les fluides, privés de leur créateur, se libérèrent de leurs enveloppes charnelles et, privant ainsi les races de leur magie pour toujours, se déchaînèrent sur le monde. Provocant dans leur sillage d'incessants cataclysmes, anéantissant à jamais la civilisation Sindeldi sous la colère du volcan Erta Ale, ils dévastèrent Elysian jusqu'à ce que Caelès, déesse de la terre et épouse d'Ankh Onaka, entende enfin, par delà son chagrin, la supplique des mortels. Tandis que les dieux finissaient de s’entre-tuer, la Déesse confectionna, dit-on, un puissant artéfact capable de canaliser les fluides.

C'est ainsi que les élémentaires seraient nés, sous la main de Caelès et de la puissance des fluides.

(... nés par et pour le muutos, à la fois réceptacles et gardiens… chargés par la Déesse elle-même de préserver l'équilibre de ce monde…)

La partie légendaire étant portée à leur connaissance, Aeria poursuit son discours par des faits plus contemporains, expliquant entre autre les conséquences que cela eut sur leurs relations avec les races autochtones et particulièrement avec les humains. Une race à la mémoire courte qui les rend responsables de la perte de leurs pouvoirs magiques et ayant refusé tout contact avec eux jusqu'à il y a peu.

Avant de laisser la parole à son Général et de se servir, à son tour, un verre d'une boisson ambrée, l’Élémentaire désigne les Crocs du Monde comme étant le berceau de sa race. C'est dans cette partie d'Elysian, sur les ruines d'anciennes civilisations, que les premiers des siens s’installèrent et entreprirent de rebâtir sur les merveilles du temps passé. (Des merveilles du passé… c'est bien ce qui m'a été donné à voir lorsque j'ai franchi la porte brumeuse…). Korë regarde plus attentivement la femme qui s'adresse à eux et les lignes de son visage, il se laisse imprégner par l'impression qui se dégage d'elle et en dehors des veloutes qui en un ballet incessant la font onduler, en dehors de ses oreilles à la forme arrondie, il a comme une impression de familiarité.

(Elle a dit « Avec les premiers élémentaires, nous nous installâmes... », faisait-elle partie de ces premiers élémentaires ? Cela remonte à mille huit cents ans… Quel âge peut-elle bien avoir ? Après tout c'est fort probable, elle affiche, à la manière elfique, cette jeunesse et cette beauté triomphante parée d'une aura de sagesse que bien peu d'éphémères ne posséderont jamais, même dans leur grand âge). Le regard de Korë se pose ensuite sur le jeune humain, il le contemple un instant, scrute ses traits, la profondeur de son âme et… (Non, il pourra avoir toutes les qualités du monde, celle-ci, il ne l'aura probablement jamais!).

- Nous supposons que cet artéfact a été retrouvé, et qu’il est utilisé pour drainer les fluides. Cependant nous ignorons tout de lui si ce n’est son existence et si même il peut réellement être utilisé pour ce drainage. Les élémentaires le sentent, et les Ishtars, les élémentaires d’Ombre et de Lumière ont les outils pour le mesurer. (« Nous supposons », « nous ignorons ». C'est un peu vague tout de même !)

Jillian poursuit sur la composition de l'équipe d'aventuriers. Korë refait le compte mentalement (Une lutine nommée Guasina, étrange qu'une personne d'un petit peuple face partie de l'équipée, mais après tout, si elle manie bien l'arc, elle peut avoir son utilité et puis sa taille favorise l'espionnage, sans compter qu'elle fera une ambassadrice de premier choix s'il faut se rendre chez les lutins… Quatre humains, le blond, la rousse, un nommé Kalas qui serait lié à la terre et en route en compagnie de la lutine pour Barkhane, la cité des Golems. Enfin, Baratume qui viendrait de quitter Ilmatar pour entreprendre une demande de l'esprit, c'est quoi ce truc ?… Une autre bâtarde comme lui, Pureté une archère… Le reste de l'équipe est composé d'elfes : un blanc, faëlis, archer de son état, un bleu, Earnar, supposé être noble et en route pour Elivagar et pour finir deux p'tits gris. Un certain Kerenn semblant posséder de multiples talents dans les fluides, le maniement des armes et la stratégie et… le Sergent Cromax!). A l’évocation de son nom, Korë se demande s'il a bien compris, mais lorsque Jillian fait mention de sa réputation sur Yuimen, il n'a plus de doute. Les onze membres de l'aventure comptent parmi leur rang ni plus ni moins qu'un héros et pas n'importe lequel, celui qui, dit-on, a osé braver les enfers et s'est fait offrir une épée par Phaïtos en personne! Un léger sifflement s'échappe d'entre ses lèvres.

- La situation politique est délicate… Prenant le relais, Aeria poursuit en évoquant la position stratégique et enviée d'Illyria, leurs relations commerciales, le vieux Roi qui complique la donne et augmente l'instabilité en refusant de nommer son successeur malgré sa fin proche, l’absence de contact avec les autres humains pour diverses raisons tel que l’éloignement ou le refus de ceux-ci pour quelques craintes quant aux pouvoirs que le muutos donne aux élémentaires… (En cela, ils n'ont pas tort! C'est quand même bien commode d'être les seuls à être pourvus de ce qui pourrait vite devenir une arme absolue. Quant à l'éloignement, si cela peut éventuellement être un frein au commerce, il existe bien d'autres manières d'échanger et de se lier. Les Élémentaires ne se sont-ils pas vus désigner par Caelès en personne d'une mission bien plus grande que celle du profit ? En dix-huit siècles comment un tel peuple n'a-t-il pas réussi à tisser plus de liens, à apaiser les craintes et à construire l'unité ? Les humains sont loin d'être un peuple mature, mais ce ne sont pas non plus des sauvages et ils savent très bien voir où se trouvent leurs intérêts…)

Tout à ses réflexions, le semi-elfe écoute désormais d'une oreille distraite les propos de la Reine : commencer par maîtriser le muutos, puis se rendre à Illyria où ils pourront bénéficier de la couverture de leur choix, émissaires en provenance d'Ilmatar ou d'autres mondes et venant négocier quelques accords avant de gagner les autres cités humaines. Elle conclut sur le fait que les soupçons envers les humains ne sont que des suppositions basées sur les vieilles animosités.

(Ouais, ouais, ouais, … c'est bien gentil tout ça, mais tout le boulot reste à faire! « Quant à ce que feront les Sindeldi de votre groupe… » Voilà une phrase bien ambiguë... ). Mais il a quelques réponses indirectes à ses précédentes questions : d'autres portes vers d'autres mondes sembles être connues de tous et empruntées, ce qui facilitera par la même la justification de leur présence sur Elysian ainsi que celle des sindeldi. La carte blanche qui vient de leur être donnée n'est pas pour déplaire non plus à Korë, en revanche il émet quelques réserves sur ce qu'il vient d'entendre. Il y a encore trop de zones d'ombre, trop d'incertitudes et trop de pièces manquantes à ce gigantesque puzzle pour se faire une opinion personnelle et accorder aveuglément crédit à tout ce qui vient de lui être dit.

Tout ceci ne semble aucunement poser problème à son compagnon qui, s'approchant de la table d'état major pour en consulter la carte, fonce bille en tête avec une décontraction, une assurance et une détermination somme toute assez déconcertante. Korë s'extrait alors de ses pensées et le regarde agir et parler avec le plus vif des intérêts. Il lui fait penser à un jeune chiot, ou plutôt à un jeune veau… bondissant dans tous les sens… (Non pas un veau, un… un jeune taureau plutôt, oui c'est ça un jeune taureau plein d'énergie ! Il a la fougue qui coule dans ses veines, il charge tête baissée comme pour décharger son trop plein d'énergie. Il ne manque pas d'intelligence, il me semble même plutôt futé, mais il vient de prendre tout ce qui vient de lui être dit comme argent comptant ou alors... il joue bien son jeu le bougre!). Il ne manque pas d’aplomb non plus. Si la discussion n'était pas des plus sérieuses, korë se laisserait aller à un formidable éclat de rire, car il est tout bonnement en train d'expliquer à une Reine et à son Général la marche à suivre ! Prodigieux ! Ce gars lui plaît bien dans le fond.

Après avoir validé la proposition d'Aeria de commencer par Illyria et l'avoir confortée dans la nécessité de préserver leurs liens économiques avec cette cité, il marque une brève pause le temps de se présenter (Ainsi le taurillon s'appelle Sullyvan Hope, ou Sully pour faire plus simple). A peine Korë a-t-il le temps de se nommer à son tour qu'il entre dans le vif de ses projets. Il faut rencontrer le Roi d'Illyria pour un entretien diplomatique et « la priorité sera de mettre un nouveau dirigeant sur le trône » ! (Une chose est certaine, on ne les lui a pas coupées!). Korë n'en revient pas de ce qu'il entend ! Il poursuit sur l'inutilité de recruter plus d'aventuriers, sur la nécessité de bien s'organiser en divisant et en coordonnant leurs forces. A cet effet, il s'enquière de la position de certains autres membres de l'équipe. Il vient de prendre les choses en mains. Il ne joue pas, il ne fanfaronne pas, il est dans son truc. Maintenant, les deux mains posées sur la table, il fait mouche : « Avez-vous entrepris d'autres actions en dehors de celles que nous allons mener ? », avant de rappeler à la Reine qu'elle a omis de répondre à une des ses précédentes questions sur le drainage: « Depuis quand fait-il effet ? »

Se ressaisissant quelque peu et présentant ses excuses à la régnante pour ce qui pourrait paraître pour de l'outrecuidance, il termine son intervention par une requête auprès de Jillian : « Voyez vous, je n'ai que peu d'atout en ma poche. Je ne sais ce que le muutos va nous permettre de faire, mais j'aimerais quérir les services d'un grand soldat comme vous afin de m'initier à l'art du combat, ou tout du moins de la défense. »

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 3 Sep 2015 22:59 
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Korë prend un petit moment pour remettre ses idées au clair.

(Donc, me voilà sur un nouveau monde, sans dieu, avec une race constituée du fluide, que lui jalouse ceux qui s'en sont vus privés, il y a mille huit cents ans. Tout ce petit monde vit dans son coin sans aucune relation avec les autres depuis ce temps là, en dehors de la cité d'Illyria dont le vieux Roi mourant semble poser quelques problèmes par son refus de nommer son successeur. Nous sommes là, au nombre de onze dont le fameux Cromax, pour découvrir qui draine le fluide depuis… et éviter la destruction d'Elysian si le muutos venait à être libéré de nouveau. Le muutos serait ou ne serait pas drainé grâce à un ancien arctéfact, qui aurait peut-être était retrouvé, par les humains, mais rien n'est sûr de ce côté là non plus. Les différents membres de l'équipe se dirigent où se trouvent déjà dans d'autres villes élémentaires, un certain Baratume semble parler à un mystérieux esprit, quant aux deux Sindeldi, motus et bouche cousue. Que font-ils ces deux là? Et maintenant Sylly, à peine débarqué, projette ni plus ni moins que de placer un homme de confiance à la tête d'Illyria, un homme qui ne manquera pas d'être gagné à la cause élémentaire je suppose. Une sorte de petit coup d'état discret et sans violence ! Mais où ai-je mis les pieds?) Les idées fusent dans la tête du jeune homme à une vitesse impressionnante. Il fait le point, se résume, réorganise ses idées, cherche à savoir ce qui peut être considéré comme certain, et quel vont être ses objectifs avant de s'engager dans une quelconque voie.

(Si l'artéfact est bien à l'origine du drainage, le retrouver et le mettre à l'abri reste une priorité absolue. Si les fluides étaient de nouveau libérés, Elysian, ne bénéficierait pas d'une seconde intervention divine. Il faut donc préserver cette équilibre du muutos pour préserver ce monde et toutes ses populations du chaos et de l'annihilation. Les élémentaires, j'en suis navré pour eux sont secondaires. De toute manière, ils ne survivraient probablement pas à la destruction d'Elysian. Maintenant, il me faut un autre son de cloche et c'est effectivement à Illyria que j'obtiendrai des informations contradictoires, ainsi que dans les autres cités humaines. Il faut absolument que j'arrive à comprendre qu'elle est la finalité de ce drainage... En attendant, nous sommes tous d'accord sur les objectifs à court terme : maîtriser notre muutos et filer sur Illyria. Une fois sur place j'aviserai. Reste à définir la meilleure couverture…)

Korë s'éclaircit la voix avant de prendre la parole à son tour.

- Bon, cela fait beaucoup d'informations d'un coup. Avant toute chose, permettez-moi de vous remercier Aeria pour ce délicieux repas, ventre affamé n'ayant point d'oreilles nous voilà maintenant prêt à nourrir nos esprits et à les mettre à votre service. Il s'incline légèrement afin de marquer sa reconnaissance. Soyez également assurés tous deux que vos réponses m'ont été d'une aide précieuse pour une meilleure compréhension de la situation. Il me reste néanmoins, comme l'a fait remarquer Sully, un certain nombre d'autres questions et j'ai effectivement peur que nous soyons inépuisables dans ce registre. Le jeune homme les gratifie d'un sourire avant de démarrer. Tout d'abord, au vu des informations en ma possession, je me range à l'avis général quant à la nécessité de gagner Illyria dès que nous serons en mesure de contrôler nos muutos. Il y a trop de zones d'ombre, d'hypothèses et de questions en suspend pour mener efficacement notre mission. Il nous faut des réponses et des pistes plus sérieuses que celles que nous détenons actuellement si nous voulons œuvrer à la résolution de quoique ce soit. A ce propos et concernant notre couverture, je pense qu'il serait avantageux, tout du moins pour certains d'entre nous, de prétendre venir d'un autre monde. Je vois mal, en effet, les personnes à l'origine de ce drainage se confier à des représentants d'Ilmatar. Il pourrait être par ailleurs intéressant d'embrasser la cause humaine et par la même de partager un discours ouvertement anti-élémentaires si nous voulons voir certaines portes s'ouvrir devant nous. Pour ma part, je ne vous cache pas que je compte opter pour cette solution.

Korë marque un temps d'arrêt. Il regarde chacun avant de reprendre.

- Concernant les informations que nous pourrions collecter les uns les autres, avez-vous mis en place un système de recueil de ces renseignements, afin que chacun puisse bénéficier des découvertes et avancées des autres ? Il est fort à parier que la solution ne se trouve pas en un lieu, mais qu'elle soit parcellaire. Nous gagnerions tous un temps précieux et éviterions bien des écueils en partageant régulièrement nos données. Korë se gratte la tête, avant de se retourner vers Sully. Je me permets de revenir sur l'une de vos propositions et de vous faire part d'un doute, concernant notre éventuelle intervention quant à la nomination du successeur d'un roi humain. Puis, se retournant à nouveau vers la Reine, poursuit. Je comprends bien les préoccupations élémentaires quant à la préservation de leurs intérêts économiques et la stabilité de la zone. J'imagine bien, comme le fait remarquer judicieusement Sullyvan, que si une autre cité humaine s'emparait d'Illyria cela pourrait annihiler par la même des années de diplomatie, mais la situation me semble plus que tendue et si un tel dessein venait à échouer ou seulement à être découvert, je crains que cela vous place dans une situation bien inconfortable et mette par le même le feu aux poudres. Vous perdriez par la même toute crédibilité et si vous deviez dans les temps qui viennent avoir besoin de rallier des peuples à votre cause, il vous serez alors bien difficile de les convaincre de votre neutralité. Le temps joue en notre faveur pour le moment, et nous en avons besoin pour réunir suffisamment d'informations fiables avant d'agir. Puis-je vous suggérer Majesté de laisser les humains se débrouiller entre eux, tout au moins pour le moment, quitte à les assurer d'un soutien en cas de besoin.

Le jeune homme vient de mettre délibérément les pieds dans le plat, quelque soit la réponse de la Reine ou de son Général, elle se révélera certainement très instructive.

- Je change de sujet, mais pardonnez-moi, je n'ai pas très bien compris où se trouvent actuellement nos deux compagnons sindeldi, vous m'avez dit qu'ils faisaient quoi au juste ? De même pour l'Esprit, vous avez mentionné un esprit auquel l'un d'entre nous s'adresserait actuellement, je vous avoue ne pas savoir à quoi vous faites référence, ni comprendre le but de cette opération.

Korë s'interrompt encore une fois, à son attitude légèrement songeuse, il semble évident qu'il n'en a pas fini.

- Je joins mes excuses une nouvelle fois à celles de Sully, concernant le flot de questions dont nous nous rendons coupables et qui parfois je vous l'accorde semblent partir dans tous les sens. Concernant la situation politique des Élémentaires, j'aimerai avoir quelques précisions. Êtes-vous Reine des Sylphes ou des Élémentaires ? Et comment sont organisées les autres cités Élémentaires ? En royaumes ? Que pouvez-vous nous dire sur votre organisation et les relations que vous entretenez entre vous ? J'aurais une autre question qui rejoint celle de mon compagnon concernant la date de ce début de drainage. Si les Ishtars parviennent à mesurer ce phénomène, peuvent-il donner une estimation du temps qu'il reste avant que ce phénomène ne soit irréversible pour vous?

Korë s'en tient là, la fin de son intervention se ponctue d'un sourire qu'il laisse accroché négligemment comme pour convier ses hôtes à plus de confidences. Il lui semble qu'il n'a jamais autant parlé que depuis son arrivée sur Elysian. La situation et le besoin de compréhension l'imposent, mais il sait déjà qu'il ne boudera pas son plaisir lorsqu'il se retrouvera enfin seul ou en compagnie silencieuse.


(3491 mots)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 4 Sep 2015 13:17 
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Ilmatar - Salle du Conseil

    Aaria’Weïla écoute d’un air amusé les premières paroles de Sullyvan, tandis que Jillian hausse légèrement un sourcil, non sans un éclat dans les yeux. Puis arrive le flot des réponses.

    - Cela fait quelques mois, mais moins d’un an, que le drainage est perceptible, nous ne pouvons guère en dire plus car il s’agissait tout d’abord de quelque chose de très ténu et difficilement percevable. Si le drainage reste constant, il nous reste encore quelques semaines ou mois devant nous. Mais seulement s’il reste constant et il semble avoir déjà fait preuve que quelques accélération et ralentissements.

    Durant les premières paroles d'Aaria'Weïla, Jillian, pensif, s'était approché des baies vitrées qui flanquaient la pièce, donnant une un balcon et quelques marches menant vers des jardins. Au fond, au-dessus de la frondaison des arbres du jardin, le panache de fumée du volcan s'élevait encore.

    - Concernant le muutos, vous devrez rencontrer l’Esprit de votre élément pour apprendre à le maîtriser, il s’agit d’une expérience généralement assez brève. C’est de cet Esprit que je parlais pour Baratume, celui que vous devrez rencontrer, Korë, et qui se trouve à Ilmatar. Quant à vous, Sully, c’est vers Niyx que vous vous rendrez. Kerenn, l’un des Sindel s’y trouve déjà pour les mêmes raisons que vous, tandis que Cromax est allé porter secours à Ixtli, l’ambassadrice Aigail, et se trouve encore avec elle dans les Crocs du Monde. En somme, tous, à l’exception de Cromax et de Baratume qui ont déjà rencontré l’Esprit de leur élément, sont en route pour les rencontrer.

    Elle sortit d’une besace trois pendentifs qu’elle leur tendit.

    Image


    - Voici des Pendants d’Uraj. Vos compagnons aventuriers en possèdent également un chacun. Sullyvan, via Jillian, en a déjà utilisé un. Il s’agit d’objets vous permettant de vous déplacer instantanément une fois par jour (le temps qu’ils se rechargent) vers un lieu que vous avez déjà visité. Les chercheurs de Niyx tentent de les améliorer, mais ce sont leurs seules capacités pour le moment. L’idée est que vous vous en serviez afin de revenir ici une fois vos muutos contrôlés, pour que vous puissiez discuter de la marche à suivre, riches de toutes les informations que vous aurez pu glaner d’ici là. Ilmatar, pour le moment, fait office de point névralgique, et endroit où nous pourrons garder vos informations et les échanger. Libre à vous d’en changer si vous préférez autre chose. Je ne désespère pas de trouver un moyen plus efficace d’échanger vos informations, mais dans l’état actuel nous ne possédons rien de mieux.

    La reine but une nouvelle gorgée, pour hydrater son gosier fort sec de tant parler avant de poursuivre.

    - L’instabilité politique d’Illyria peut être ou ne pas être un atout pour vous. Elle peut à la fois brouiller les pistes et vous permettre d’entrer dans certains lieux qui vous auraient été fermés autrement ou au contraire vous empêcher de vous déplacer librement ou d’y voir claire. Je vous en laisse seuls juges. Si je vous ai fait venir ici, c’est pour vous laisser vous faire vos propres opinions, pour avoir un œil nouveau que nous, trop encrés dans nos habitudes et nos carcans, ne voyons pas. Nous vous donnons les clefs pour comprendre une situation générale, à vous d’en déterminer les tenants et les aboutissants. C’est pour ceci que nous avons fait venir des personnes d’horizons si divers que vous, car ainsi pourrez-vous brasser tous les champs des possibles. Mon seul conseil sera pour le moment de ne pas vous précipiter ni prendre de décisions à la va-vite, sans avoir une plus grande connaissance de la situation sur place.

    Elle tourna un regard résolument sérieux vers Korë.

    - Sachez que si le prix de l’arrêt de ce drainage est l’arrêt de tout commerce avec les humains, c’est un prix bien dérisoire à payer pour sauver un monde, et je le ferais sans regarder un seul instant en arrière. Je suis prête à beaucoup de sacrifices pour voir cette tâche menée à bien. Je crains malheureusement que ce ne soit pas si simple.

    Elle avait le regard d'une personne connaissant parfaitement et personnellement le coût de ces sacrifice n'en restait pas moins résolue. Jillian, qui était revenu de sa contemplation par la fenêtre, et après un signe de tête vers Aaria’Weïla, prit à son tour la parole.

    - Avant mon arrivée, les élémentaires n’avaient aucune armée digne de ce nom malgré leurs talents et depuis nous travaillons à en créer une. Aucune tentative d’attaque armée n’a été faite, car elle ne ferait que desservir et décrédibiliser les tentatives des élémentaires de se faire accepter par les humains et de leur faire comprendre le fondement de leur existence, qui n’est autre que celui de garder l’équilibre des fluides sur Elysian. Concernant les liens diplomatiques, à l’exception d’Illyria, ils restent très ténus malgré plusieurs tentatives. Seul Aethelryt n’y est pas totalement réfractaire, bien qu’elle soit méfiante envers tous, qu’ils soient élémentaires ou humains. Les Golems ont cependant une certaine affinité avec eux. Nous avons également envoyé plusieurs élémentaires de part le monde afin d’enquêter sur ce drainage, mais cela n’a rien donné de concluant jusqu’à présent.

    Aaria’Weïla acquiesce à ses propos avant de reprendre la parole.

    - Concernant les relations entre les élémentaires, elles sont aussi bien qu’elles le peuvent, nous faisons partie d’un même peuple. Je suis la reine des Sylphes et non des élémentaires, nous fonctionnons ensemble en conseil qui se regroupe régulièrement, et possédons chacun un réseau efficace d’ambassadeurs et d’envoyés dans les autres cités. S’il nous arrive, comme à tous peuples, d’être en désaccord, ils sont toujours réglés sans problèmes et jamais n’avons-nous eu à verser le sang des nôtres. Les autres cités élémentaires sont également organisées en royaume – quoi que ce ne soit pas nécessairement la définition que vous en ayez sur Yuimen, car nous nous appuyons énormément sur nos conseillers, mais n’entrons pas dans des débats politiques -, à l’exception de Barkhane, la cité des Golems, dont la majeure partie des membres parcourent le monde et Monta’kh, son dirigeant, fait plus office de Gardien.

    Aaria’Weïla reprit sa respiration et une gorgée, son doux sourire revenu.

    - Quant à vos questions, elles sont encore une fois les bienvenues, j’ai conscience qu’il s’agit de choses difficiles à envisager, de situations nouvelles qui appellent une foule d’interrogations. Nous sommes justement là pour y répondre de notre mieux.

    Jillian, finalement, esquissa un sourire ainsi qu’un hochement de tête à l’adresse de Sullyvan.

    - Ce sera un plaisir que de vous montrer quelques passes. Je vous propose de le faire demain à votre réveil, après vous être reposés et rafraichis, avant que vous ne partiez pour Niyx.


[Sullyvan – xp : 2,5 (post), 1 (questions) ;
Korë – xp : 5,5 (post), 1 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 6 Sep 2015 01:06 
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Mon jeune ami semi-elfe s'empresse de remercier la reine pour le repas et pour les réponses faites, mais lui fait savoir qu'il en reste encore beaucoup à donner. Il me gratifie d'un léger sourire lorsqu'il spécifie que notre réserve de questions est inépuisable et démarre son monologue. Il commence par montrer son accord pour commencer par Illyria et poursuit avec une remarque fort perspicace, disant qu'il faudra prétendre venir d'un autre monde pour marchander et ce, en embrassant la cause humaine et anti élémentaire afin de ne pas éveiller les soupçons et de récolter un maximum d'informations.

Décidément lui et moi faisons la paire. Il me semble doué d'une agréable intelligence mais au contraire de moi-même, bénéficier d'un mental plus calme et sage. Là où j'aurais tendance à foncer, il s'assoie et réfléchi. C'est un trait de caractère utile, mais parfois à double tranchants. L'avenir nous dira ce qu'il en est, mais j'ai la forte impression que nos deux personnalités s'uniront à merveille par la suite.
Il engage à nouveau la conversation avec d'autres questions, portées cette fois sur le système de partage d'informations dont nous disposons, précisant qu'il faudra recueillir toutes les informations collecter de manière relativement régulière afin que tout le monde en profite. Puis il remet en doute, après s'être tourné vers moi, l'une de mes propositions. Celle visant à trouver un successeur au trône de la cité humaine. Il émet des craintes quant à la potentielle réussite de cette mission et aux retombées que pourrait avoir un échec. C'est en effet un risque que j'avais prévu, mais le jeu en vaut, je pense, la chandelle. Le risque étant que, si l'un des royaumes se trouvant dans une position instable envers les élémentaires venait à prendre possession d'Illyria, notre statut au sein de celle-ci pourrait en être compromis, tout comme la mission pour laquelle nous sommes présents. Je garde cependant cette remarque au fond de ma tête, attendant la réponse de la reine. En espérant que le roi ne rende pas son dernier souffle avant que nous ayons mit fin au drainage.

Il demande ensuite où se trouvent réellement les deux sindeldis et ce qu'est « l'esprit » dont Aaria parlait auparavant et enchaîne, cette fois, sur le rôle de la reine, la gérance des autres cités d'élémentaires, les relations qu'ils entretiennent entre eux et le temps qu'il nous reste avant que ce phénomène qu'est le drainage ne soit irréversible.

Ses questions sont nombreuses, mesurées, bien tournées. Il semble avoir longuement réfléchit avant de les poser et je détecte en lui une certaine réserve, presque imperceptible.

(Toi mon garçon, t'as des doutes ! Il faut avouer que tout ne semble pas vraiment clair. Mais surtout... Tout me semble trop parfait côté élémentaire. Cette reine est parfaite, du haut de ses mille-huit-cents ans, ce palais est parfait, leur peuple est parfait, même leur histoire met en scène ces êtres comme étant les sauveurs du monde... Tout ceci cache quelque chose. La suite nous dira ce qu'il en est. Mais il me semble étrange tout de même, que cette Aaria'Weïla nous laisse autant de liberté si elle a des secrets...)

La souveraine prend finalement la parole, se préparant à nous engloutir sous les réponses. Elle commence doucement, nous précisant que cela ne fait que quelques mois que le drainage a commencé mais qu'ils ne peuvent dire quand avec précision, car c'est un phénomène presque imperceptible. Il reste apparemment quelques semaines, si ce n'est des mois, avant la fin de leur existence. Encore une fois, une réponse vague car celui-ci n'est pas constant.
Elle en vient ensuite au muutos et à sa maîtrise. C'est en rencontrant l'esprit de l'élément auquel nous sommes associés qu'il est possible de le contrôler. Celui de Korë se trouve, heureusement pour lui, à Ilmatar. Le mien cependant, est à Niyx, où je vais devoir me rendre. Kerenn, l'un des sindel s'y trouve actuellement.
Elle précise que hormis Cromax et Baratume, qui eux ont déjà rencontrés l’esprit de leur élément, tous sont en route vers le leur dans ce but.

J'espère que ce voyage ne sera pas trop difficile. Peut-être bénéficierais-je d'une escorte, ou au moins d'une monture adaptée, voire d'un pendentif super pratique qui m'emmènera là-bas instantanément. Quoi que. Il me semble que ces bijoux ne nous emmènent qu'à un endroit déjà visité, ce qui n'est pas forcément utile dans mon cas. J'aurais tellement apprécié être comme le semi-elfe, tout de vent et avoir la possibilité de rester bien au chaud au sein du palais.

(Peut-être pourrais-je attendre que l'esprit de Niyx se rende ici...)

La reine sort justement un de ces ornements pour chacun de nous et les appelle les pendants d'Uraj. C'est le même que celui que Jillian avait lorsqu'il m'a amené ici et chacun des aventuriers en possède un. C'est à la mode, en somme. Deux yùs au marchand du coin...

Mais d'ailleurs, j'y pense. Une question me vient. Quelle monnaie utilisent-ils ici ? Si ce n'est le yùs, il faudra que notre cher reine nous fasse un petit prêt afin de subvenir à nos besoins en ce monde une fois en dehors du royaume des sylphes. Car si ceux-ci nous accueillent à bras ouvert comme des princes, les autres risques de ne pas être si cléments.

Son discours se poursuit sur la possibilité que ces bijoux soient améliorés dans l'avenir et sur le fait qu'ils nous servent à revenir à Ilmatar une fois le muttos maîtrisé. C'est en effet pour le voyage de retour que le mien sera utile. C'est ici que nous pourront échanger nos informations fraîchement acquises, même si nous avons tout à fait le droit de trouver un lieu plus approprié au besoin et selon nos envies.

Elle s'hydrate à nouveau et continue sur la situation de Illyria, nous intimant de faire selon nos choix et nos jugements. En gros, un long monologue pour nous dire de faire à notre sauce. Elle conseille simplement de ne pas se précipiter et c'est certainement à moi qu'elle l'adresse. Je ne peux qu'être d'accord. Mais je ne comptais de toutes façons pas foncer tête baissée.
Ce qui me gêne le plus dans cette partie de son discours, c'est la liberté qui nous est donnée, qui annihile presque complètement tout doute potentiel. Nous ne savons pour le moment rien de ce monde et je ne ferais pas de conclusion hâtive cependant. Après qu'elle conclue avec une phrase destinée à Korë, stipulant qu'elle serait prête à sacrifier énormément pour ce monde, elle laisse place à Jillian qui prend la parole.

Celui-ci répond à ma question concernant les forces militaires des élémentaires ou tout du moins, des sylphes. Il m'annonce qu'avant son arrivée, il n'y avait aucune armée digne de ce nom et qu'il œuvre maintenant à en créer une. Il me dit également qu'il n'y a eu aucune tentative d'attaque armée, ce que je me doutais fortement. Le risque serait trop grand et c'est d'ailleurs le sujet de sa réponse.
Il commente ensuite leurs liens diplomatiques, très faibles voire inexistants, sauf pour la cité de Aethelryt qui reste méfiante malgré tout, envers humains et élémentaires. Seuls les golems semblent avoir de relatifs bons rapports avec eux.
Il stipule pour finir que quelques élémentaires ont été envoyés de part le monde afin de récolter des informations, sans succès jusqu'à présent. Il est évident que cela doit être bien compliqué pour des élémentaires d'enquêter sur leur propre destruction potentielle.

La reine reprend la parole, nous expliquant le fonctionnement des cités élémentaires et leurs rapports entre elles. Celles-ci ont toujours gardées une grande cohésion et n'ont jamais eut à entrer en guerre. Aaria'Weïla est la souveraine des sylphes, élémentaires du vent et fait partie d'un conseil qui se regroupe régulièrement, regroupant l'ensemble des gérants de chaque peuple. Ils possèdent également nombre d'ambassadeurs envoyés de part le monde.
Toutes ces cités sont organisées en royaumes, qui se basent malgré tout beaucoup sur l'avis de conseillers, sauf celle des golems, dont ces derniers parcourent le monde et laisse Monta'kh seul dirigeant tenant plus le rôle de gardien qu'autre chose.

Après nous avoir répondu que toutes nos questions étaient les bienvenues et qu'elle était elle-même présente justement pour y répondre, le général m'invite à un entraînement personnalisé, à mon réveil demain, après un bon repos et avant mon départ vers Niyx.

Je me doute que le jeune Korë doit avoir bon nombre d'interrogations, une fois de plus, mais je ne peux m'empêcher de prendre la parole à nouveau, tant certaines de mes réflexions demeurent dans mon esprit et doivent en sortir.

« Une fois de plus, je me dois de vous remercier pour le temps que vous nous accordez et toutes ces réponses. Je vous remercie également, Sir Jillian de bien vouloir répondre à ma requête et vous en suis très reconnaissant. J'ai encore quelques points à éclaircir cependant. Surtout concernant la suite des événements. Tout d'abord, mon voyage. Je peux voir que Niyx se trouve dans les Crocs du monde. Je peux donc espérer pouvoir me servir du pendant pour rejoindre ce lieu, me diriger ensuite vers la cité et revenir le lendemain directement ici, n'est-ce pas ? A moins que je puisse abuser une dernière fois de votre bonté mon général, si vous n'avez rien de prévu pour demain, pour m'amener directement là-bas grâce au votre et nous ferions le retour avec le mien. Si bien sûr vous vous êtes déjà rendu à Niyx. Et bien entendu, si chaque médaillon possède son propre pouvoir sans distinction de l'être qu'il transporte.
Si cela n'est pas possible, auriez vous une monture à me prêter ? Est-ce que les chevaux ou autre peuvent être transportées grâce au pendentif d'Uraj ? Je suppose que oui, puisque nous pouvons faire le voyage à deux. »


Je stoppe quelque instants mon flot de parole et m'adresse maintenant à Korë avec un air avenant.

« Je dois avouer que mon plan pour remplacer le souverain de Illyria est bancale et comporte nombre de zones d'ombres, pouvant mener à beaucoup de problèmes. Cependant, cette idée n'était qu'un début et mérite je pense, qu'on s'y penche un peu. Le risque est grand, mais il l'est aussi si nous ne faisons rien. Ne serait-ce que pour nous. Si ce gouvernement est renversé au moment où nous sommes dans la cité, il se peut que cela nous cause problème. Sauf si nous agissons en tant que marchands d'un autre monde totalement en désaccord avec les élémentaires, qui effectivement, serait une bonne idée. Mais il faudra se montrer prudent tout de même. Peut-être devrions nous aviser de tout cela plus tard, il est vrai que nous ne possédons pas encore les clés nécessaires à la compréhension de tout ceci et encore moins à la résolution de tous ces problèmes. »

Je me tourne une nouvelle fois vers le Général et la reine Aaria'Weïla pour conclure.

« Encore une ou deux petites choses. Quelle est la monnaie utilisée en ce monde ? Je suppose qu'il ne s'agit pas du yùs. Auriez vous, dame Aaria, quelques sous à nous prêter afin de survivre dans les cités que nous allons visiter ? Et peut-être également, sans vouloir abuser de votre bonté, quelques équipements adaptés pour un voyage ? Plutôt léger pour ma part, les armures d'acier ne me siéent guère. J'espère ne pas trop vous en demander, mon intention n'est autre que le bon accomplissement de notre mission tout en préservant éventuellement ma vie. »

Sur ces mots, j'effectue un pas de retrait afin de faire comprendre à tout un chacun que j'en ai fini avec mon monologue et attend la suite.

M'est d'avis que mon ami aura lui aussi d'autres questionnements et espère que nous allons pouvoir très bientôt se repaître une nouvelle fois avant d'aller se reposer. Ces quelques voyages spatiaux m'ont quelque peu fatigués et le muutos qui joue avec mon corps n'a de cesse de me perturber. De plus, je n'aurais pas assez d'une nuit pour remettre tout ce que je viens d'apprendre en place. Après tout, j'ai rejoins Tulorim par cynore, rendu mon repas dans celui-ci, ai rencontré un milicien débile qui m'a mené vers un autre monde, puis nous avons vu le général Jillian qui m'a fait une fois de plus virevolter à travers l'espace et la matière pour se retrouver devant la reine, dans un palais où elle nous explique tous les tenants et aboutissant d'un monde que je ne connais pas. Il faut dire que cela fait beaucoup pour une journée...
Je crains également le voyage de demain. Je ne suis pas apte au combat et il me semble presque évident que je vais devoir me rendre seul à la cité de Niyx. Cela ne m'arrange pas. Au moins, si le Général m'équipe et me montre quelques techniques basiques pour me défendre, j'aurais une infime chance de survivre au premier brigand venu... Ou s'ils me prêtent une monture, je n'aurais qu'à filer droit sans jamais me retourner.

(Aaah... Stresse quand tu nous tiens !)



(2160 mots)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 6 Sep 2015 21:09 
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Aaria commence à répondre à leurs nombreuses questions.

- … moins d’un an, que le drainage est perceptible… Si le drainage reste constant, il nous reste encore quelques semaines ou mois devant nous...

Presque incrédule, Korë reçoit l'information qui tombe comme un couperet. La Reine annonce cela avec calme, tandis que Jillian se rapproche de la baie vitrée où il semble, en pensées, se perdre dans les blanches fumées du volcan qui s'élèvent au loin.

(La situation est bien plus dramatique que je me l'étais imaginé. Il reste au mieux quelques mois d'existence à ce peuple, et si le drainage s'intensifie, comme il semble que cela se soit déjà produit, cela ramène l'issue fatale à quelques petites semaines… Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour faire appel à nous ? Quelques semaines… qu'allons-nous bien pouvoir faire comme miracles en si peu de temps!)

Le jeune homme s'attarde sur le soldat toujours absorbé par quelques pensées secrètes, il se remémore la scène sur les marches du palais, cette complicité évidente entre la Reine et son Général, cette manière qu'ils ont depuis le début de compléter les propos de l'autre sans avoir besoin de se concerter et là... il voit un homme que peu de choses doivent ébranler dans la vie et qui ressent néanmoins le besoin de s'isoler un instant… comme par pudeur.

Elle poursuit, leur expliquant la nécessité de rencontrer l'Esprit de son élément pour pouvoir contrôler le muutos, apporte des détails sur les différents aventuriers : seuls Cromax et Baratume, qui dépend du vent, ont déjà vécu l'expérience, alors que les autres sont en route ou en train de la vivre. La Sylphe en profite pour informer le semi-elfe de ce que font les deux elfes gris : Kerenn serait à Niyx, tandis que Cromax porterait secours à une certaine Ixtli, l’ambassadrice Aigail.

Korë est distrait, il écoute tout ceci comme si cela n'avait plus d'importance. Il a l'impression subitement de s'être immiscé dans une scène de la vie privée, se faisant le témoin involontaire de cet homme qui de toute évidence attend impuissant que l'heure sonne pour celle qui se tient non loin de lui.

La Reine leur tend à chacun un pendentif. L'objet est d'une rare beauté. En métal gris argenté, tenu par un lien de cuir agrémenté de quelques perles colorées, il renferme en son cœur une pierre bleutée de forme oblongue. « Voici des Pendants d’Uraj », dit-elle. Conçu par les Ishtars pour voyager instantanément en un lieu déjà visité, celui-là même utilisé par Sullyvan et Jillian lorsqu'ils apparurent comme sortis de nulle part sur les marches du palais, Aaria explique que les chercheurs de Niyx tentent encore d'en parfaire les performances pour le moment limitées, à un transfert journalier, du fait de son temps de rechargement.

(Bien pratique ! Voilà un gain de temps qui ne sera pas négligeable et c'est donc par ce biais que nous pourrons échanger rapidement et régulièrement les renseignements glanés à droite et à gauche. Ilmatar, devient donc pour le moment notre quartier général, pourquoi pas !).

Korë fait quelques pas en direction de la Reine et tend la main pour recevoir le pendant, avant de se retirer jusqu'à sa position initiale afin de la laisser poursuivre. Il garde l'objet dans sa main, le fait un peu tourner entre ses doigts pour l'observer sous toutes ses facettes et caresse de son pouce la pierre dont il est serti. Le jeune homme éprouve quelques réticences. La magie ce n'est pas son truc et accepter un objet magique d'une personne qu'il ne connaît que depuis quelques minutes et qui soulève en lui tant de questions sans réponse ne lui semble pas des plus appropriés. Pour tout dire, il répugne quelque peu à se passer la corde au cou. (Qui sait si les Ishtars n'y ont pas discrètement glissé d'autres fonctionnalités!).

Aaria profite de cette petite passation pour se désaltérer avant de continuer, argumentant que l'instabilité à Illyria peut s'avérer être un atout comme un handicap à leurs investigations. Elle réitère leur totale liberté dans les démarches qu'ils pourraient entreprendre, les invitant néanmoins à la prudence et à une certaine retenue tant qu'ils ne maîtrisent pas les tenants et aboutissants de la situation. Cette petite remarque s'adresse visiblement à son compagnon. Il note cependant, que la Reine ne s'oppose pas ouvertement à de telles pratiques !

(Une équipe très disparate dans sa composition pour embrasser toutes les possibilités… avec « un œil neuf »... Comptez sur moi Majesté…)

Aaria s'adresse ensuite à lui. La femme qui se tient devant lui semble prête à tous les sacrifices pour que cesse ce drainage et sauver par la même son monde : « ... si le prix de l’arrêt de ce drainage est l’arrêt de tout commerce avec les humains, c’est un prix bien dérisoire à payer pour sauver un monde… Je crains malheureusement que ce ne soit pas si simple. »

(J'en ai bien peur aussi.)

Revenu de son escapade en lui-même, Jillian se mêle de nouveau au groupe et, faisant un petit signe de tête à la Sylphe, prend enfin la parole.

- Avant mon arrivée, les élémentaires n’avaient aucune armée digne de ce nom malgré leurs talents et depuis nous travaillons à en créer une. Il poursuit, expliquant qu'ils n'ont tenté aucune attaque afin de ne pas décrédibiliser les élémentaires qui n'ont d'autre but que de se faire accepter et… faire connaître leur existence qui est toute vouée à l'équilibre du muutos.

(Toujours la même histoire ! Les autres races refuseraient tout contact en dehors d'Illyria et… intéressant… Aethelryt accepterait malgré tout des contacts avec les Golems. C'est nouveau ça. Aethelryt ? Aethelryt… ?)

Koré se rapproche de la table d'état-major. Le pendant dans une main, l'autre se frottant le menton, il repère rapidement la cité en question, située non loin d'ici, légèrement au nord-ouest d'Ilmatar, sur la côte baignée par la mer Scélérate. Il y a le fleuve, la forêt, ...

(J'y suis ! Des elfes et des lutins, c'est bien ce que m'a dit Telam à Tulorim. Étrange tout de même. Soit les races d'ici sont très différentes de celles de Yuimen et ce malgré les apparences, ou bien, il y a décidément quelque chose qui cloche dans cette histoire que l'on veut bien nous conter. Car s'il y a bien un peuple pacifique, doté d'une intelligence supérieure et d'une grande sagesse ce sont bien les elfes ! Et que dire des lutins, si ce n'est leur caractère facétieux, ils ne sont pas particulièrement belliqueux. Et en mille huit cents ans, ils n'ont pas été capables de comprendre que les élémentaires œuvraient pour le bien de tous ?! Décidément, ça ne colle pas.).

Dans cette douce ambiance de fin du monde, une idée germe en lui, de celles qui peinent à faire surface, mais elle est là, présente, elle le serine…

- Je suis la reine des Sylphes et non des élémentaires, poursuit Aaria qui décrit les relations de son peuple comme bonnes, organisées en un ensemble de royaumes, au sens élémentaire du terme, avec un conseil qui se réunit régulièrement, des ambassadeurs, des envoyés… Seuls les Golems, dont les représentants parcourent le monde, paraissent fonctionner quelque peu différemment et la Reine qualifie son homologue, Monta’kh, de Gardien.

Un doux sourire sur les traits de leur hôte ranime celui de Jillian qui accède à la demande de Sully de l’entraîner le lendemain matin avant son départ pour Niyx. Korë regarde une nouvelle fois le Général d'Ilmatar (Sully a raison, partir comme ça sans le moindre préparatif serait stupide ! Autant profiter de la disponibilité d'un homme tel que Jillian).

Le jeune humain en profite justement pour intervenir et après quelques remerciements s'enquière de la disponibilité du Général pour le mener le lendemain directement à Niyx grâce à son pendant. (Pas con de tout!). Dans le cas contraire, il demande à bénéficier d'une monture et s'interroge sur la possibilité de voyager instantanément avec un canasson. En s'adressant directement à Korë, il revient ensuite sur les avantages et les inconvénients possibles de son idée de coup d'État à Illyria et sur la proposition du semi-elfe de se faire passer pour des opposants aux élémentaires et conclut : « Peut-être devrions nous aviser de tout cela plus tard, il est vrai que nous ne possédons pas encore les clés nécessaires à la compréhension de tout ceci et encore moins à la résolution de tous ces problèmes. » Ses dernières remarques sont d'ordre pratique, mais pas moins importantes pour autant. Quelle est la monnaie utilisée en ce monde ? Auriez vous, dame Aaria, quelques sous à nous prêter afin de survivre dans les cités que nous allons visiter ? Et peut-être également, sans vouloir abuser de votre bonté, quelques équipements adaptés pour un voyage ? Plutôt léger pour ma part, les armures d'acier ne me siéent guère. (Voilà un homme de goût !). Enfin, se mettant en retrait, il signifie à l'assemblée qu'il en a terminé, pour le moment tout au moins.

(C'est à moi… Par où commencer?)

- Je vous avoue être surpris par le temps qui nous est imparti. Quelques semaines à peine dans le pire des cas… Pourquoi ne pas avoir fait appel à nous plus tôt ? Puis, se tournant vers Jillian. Général, si je puis me permettre, depuis quand êtes-vous sur Elysian ? Quoiqu'il en soit, le temps nous est compté et je vous rejoins tous sur le fait de ne pas nous précipiter. Cela risquerait de nous faire perdre plus de temps qu'autre chose. Mais il ne va pas falloir traîner non plus. Une organisation infaillible est de mise à partir de maintenant. Aaria, Jillian, Korë marqua une pause pour souligner ses propos, veuillez me pardonner pour ce qui va suivre, si je vous donne l'impression de dépasser mes prérogatives et les limites de la bienséance, sachez que je n'oublie pas qui vous êtes, ni quelle est votre place en ce monde, mais comme vous nous y avez invités, je ne m'encombrerai pas du protocole et vais aller droit au but. Ces précautions prises, le jeune homme enchaîne.

- Général, j'aurais besoin d'un équipement de base, des poignards et un arc, ainsi que de protections légères, tels que des poignets de forces pour remplacer les miens qui ne sont guère très performants, des bottes renforcées et pour finir une côte de mailles suffisamment fine pour que je puisse la porter sous mes vêtements. Je ne souhaite pas négliger ma protection, qui sait ce que nous aurons à affronter, mais je ne souhaite pas non plus trop éveiller les soupçons en étant équipé de pied en cap comme un soldat de l'armée sylphe, alors même que je prétendrai être un émissaire venu d'un autre monde. Si vous aviez des équipements civils et discrets qui ressemblent à ce que je viens de vous décrire ou qui en remplissent les fonctions, cela serait parfait et je vous en serais reconnaissant. Korë se garde bien de préciser qu'il est peu enclin à porter l'uniforme et que la lourdeur tant physique qu'esthétique du métal ou des cuirasses est définitivement à bannir de sa penderie. Par ailleurs, avec votre accord j'aimerais me joindre à votre petit entraînement. Je dois bien avouer que ces derniers mois, j'ai plus fréquenté les salons Kendrans que les salles d’entraînement ou les étendues sauvages de ma forêt natale. J'ai un sérieux besoin de me dérouiller et ne vous cache pas qu'un adversaire tel que vous serait gage de progrès rapides. Pour être précis, j'aimerais travailler ma contre-attaque.

J'aurais par ailleurs aimé connaître les dangers potentiels de ce monde. Y a-t-il une faune ou une flore particulière ? Est-elle localisée et où le cas échéant ? Des zones de brigandage à éviter ? Ou d'autres choses que nous ne connaissons pas sur Yuimen ? Tout ce que vous pourrez nous apprendre dans ce domaine nous sera utile et nous évitera de mauvaises surprises. Pour une monture et une bourse, je joins encore une fois ma demande à celle de mon compagnon, mais sans doute l'aviez-vous déjà prévu. (Rien n'est moins sûr, mais il est toujours de bon ton de faire comme si c'était le cas).

Korë s'interrompt, pour laisser les esprits de chacun se poser un peu.

- En parlant des demandes de Sully, il en est une qui me semble des plus intéressantes, celle de bénéficier de votre pendant d'Uraj me paraît en effet des plus pertinentes. Tout jour gagné sur les trajets seront des jours mis au service d'Elysian. Korë semble réfléchir. Je me demande même si nous n'aurions pas tous intérêt à pratiquer ce genre de déplacements éclairs, dans le seul but de faciliter nos futurs mouvements. Ce que je veux dire par là, c'est que si par exemple, je vous accompagnais, cela ne vous prendrait que quelques instants Général. Le retour se ferait dans la foulée pour nous deux par l'intermédiaire de mon pendant. Sully pourrait donc revenir seul dès son muutos maîtrisé. Aucune perte de temps ni pour vous, ni pour moi, en revanche le bénéfice pour Sully serait indéniable et cela m’ouvrirait par la même la possibilité de me rendre à mon tour à Niyx en un simple claquement de doigt le jour où cela s'avérera utile… Est-ce possible ? Comment cela marche-t-il concrètement ? Faut-il se concentrer sur le lieu de destination ? Et pouvons-nous choisir indifféremment l'emplacement exact où atterrir, comme par exemple les portes de la cité, l'une de ses rues, les marches du palais ou cette salle d'état-major ?

Dans l'idée, si un tel procédé pouvait être rapidement généralisé aux autres aventuriers, nous pourrions tous très vite nous déplacer dans une grande partie des cités de ce monde. Le gain de temps serait énorme et nous pourrions ainsi nous concentrer sur notre mission et nos objectifs sans plus nous soucier de la faisabilité en terme de déplacement. Korë plonge son regard dans celui de Jillian. Quelques semaines, c'est court, très court mon Général...

Puis, afin de ne pas appesantir l'atmosphère plus que nécessaire, il se tourne vers la Reine.

- Avez-vous prévu une date pour tous nous rassembler afin que nous puissions coordonner nos actions ? Et une dernière petite question, juste par curiosité : « Ixtli, l’ambassadrice Aigail ? Les aigails sont-ils d'Erta'ale ou d'Elivagar ? ». Il n'a rien d'autre à ajouter, pas de nouvelle question pour l'heure. Même si nombre d'interrogations demeurent, il sait que les réponses sont ailleurs…

Le semi-elfe s'éloigne de la table pour rejoindre celle où trônent carafes et verres. Il se sert enfin, pour la première fois de la soirée, un verre de cet alcool ambré dont la couleur réchauffe le cœur avant même d'enflammer la gorge. L'heure est désormais à la détente, ils semblent avoir fait un premier tour de la situation, la nuit fera son œuvre et réagencera comme toujours tout cela à sa manière. Il attend les réactions de la Reine et de son Général, tout en jetant un œil à Sully (A la tienne mon gars ! Il va falloir qu'on parle tous les deux… Quelque chose me dit que tu es trop malin pour ne pas t'être dit, toi aussi, qu'il y a quelque chose qui cloche dans cette pièce!). Il lève ensuite son verre en direction du duo royal. (Une armée ? Pour quoi faire lorsque l'on détient la magie ? Et ces chercheurs Ishtars de quoi d'autres sont-ils capables?).

Les yeux mi-clos, Korë hume le liquide qui tourne en spirale sur les parois de cristal, le parfum qui en émane, telle une douce promesse, gagne son corps avant même qu'il ne le laisse couler dans sa gorge. Une douce brûlure, des souvenirs anciens qui émergent sur ses papilles, Cuilnen, son arrière-grand-père, la mémoire refait surface… (La mémoire… oui, c'est ça...).


(2622 mots)

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"Je choisis mes amis pour leur bonne présentation,
mes connaissances pour leur bon caractère
et mes ennemis pour leur bonne intelligence."

(Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.)


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 9 Sep 2015 17:03 
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    Aaria’Weïla et Jillian acquiescèrent aux paroles des deux aventuriers.

    - Non, loin de moi l’idée de vous retenir si vous parvenez à trouver une ouverture à Illyria, une fois ces ombres balayées, répondit rapidement Aaria à Sullyvan après son intervention.

    Le Général prit à son tour la parole.

    - Concernant le déplacement vers Niyx, il sera en effet effectué via un pendant d’Uraj, mais ce ne sera pas par moi je le crains car quelques tâches m’attendent ici. Quant aux montures, vous en aurez, certains des autres aventuriers ont déjà eu l’occasion d’en avoir et ce sera votre cas dès que vous en aurez le besoin, mais en effet, il vous est possible de les transporter avec vous à l’aide des Pendants, de même qu’un autre être, tant qu’il ne s’agit pas d’un élémentaire. Pour les élémentaires il est nécessaire d’avoir un pendant différent, du fait de leurs particularités fluidiques. Il vous suffit de penser à l’endroit où vous souhaitez aller, et, tant qu’il se trouve en extérieur, le Pendant vous y mènera si vous vous y êtes déjà trouvé auparavant. Concernant votre proposition de sauts éclairs… Nous possédons un stock très réduits de Pendants et à vrai dire ceux-ci sont les derniers que nous possédions, aussi je crains que cette proposition ne soit difficilement réalisable. Pour l’équipement, autant pour vous, Korë, que pour vous, Sullyvan, je vous propose de voir ceci demain matin.

    Aaria acquiesça et poursuivit.

    - Pour la monnaie, en effet, nous possédons des Lys sur Elysian. Nous vous donnerons une avance sur la bourse que vous recevrez à l’achèvement de tout ceci. Quant au temps que nous avons mis à faire appel à vous… C’est que nous avons essayé des choses avant, nous avons dû nous concerter, parvenir à un accord et il n’est pas aisé d’entrer en relation avec un monde étranger qui ne connaît rien d’Elysian pour lui demander de l’aide. Tout ceci prend beaucoup de temps, même lorsque nous en avons peu.

    Jillian reprit la parole.

    - Il y a des dangers divers sur Elysian, que ce soit au niveau de créatures étranges dont vous ignorez l’existence sur Yuimen que de petites peuplades solitaires qui n’ont guère de contact avec quiconque qui généralement ne pose guère de problèmes. Agissez donc avec prudence, mais vous n’êtes pas nécessairement plus en danger ici que sur Yuimen. Les autres aventuriers devraient commencer à rentrer dès demain à Ilmatar.

    « Ixtli est une Aigail, donc d’Elivagar, c’est une élémentaire de l’Eau, tandis qu’Erta…

    - Tandis qu’Erta’Ale est la cité du Feu, peuplée par les Ekhii, coupa une voix grave venant de la porte.

    Un être de haute stature s’avance, il la peau entièrement rougeoyante, est pourvu d’une barbe et de cheveux noirs en bataille et est vêtu dans les tons bruns. Outre sa peau rouge, il possède deux petites cornes blanches qui ressortent de son front et regarde les aventuriers de ses yeux grenat légèrement sarcastiques.

    Image


    Aaria’Weïla et Jillian saluèrent tous deux son arrivée avec un sourire.

    - Voici Malakbêl, Ambassadeur Ekhi d’Erta’Ale. Voici Korë, Sullyvan et Séréna, trois aventuriers qui viennent d’arriver de Yuimen.

    Malakbêl les considéra un instant avant de hocher la tête à leur adresse.

    - Enchanté.


[Sullyvan – xp : 3,5 (post) ; 0,5 (questions);
Korë – xp : 4 (post) ; 0,5 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 10 Sep 2015 21:09 
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Sirotant son verre, Korë remise ses pensées, qui le mènent désormais par delà le fleuve, il écoute paisiblement Aaria et Jillian achever de répondre à ce qui ressembla fort à un petit interrogatoire dans les règles de l'art. Deux Yuimeniens face à deux Elysians... car c'est ainsi que le jeune homme considère désormais le Général d'Ilmatar. Malgré ses origines, il ne fait aucun doute qu'il a embrassé corps et âme la cause de la belle sylphe. Cela se comprend, cette femme a quelque chose d'envoûtant et si elle ne semble pas en jouer, son goût prononcé pour la simplicité, que ce soit dans sa tenue ou ses manières, témoigne qu'elle en a conscience. Par delà le mystère de sa race, elle appartient à cette catégorie qui subtilement, sans ostentation et sans le moindre artifice apparent, diffuse leur charme fou et indélébile. Comme pris au piège par un sortilège, la proie désormais consentante se délecte de son nouveau sort et resserre elle-même, avec assiduité, les liens intangibles qui la retiennent au plus près de sa douce maîtresse.

La majorité de leurs demandes sont acceptées, même si, concrètement, elles sont remises à plus tard. Que ce soit l'aspect financier, le Lys, ainsi se nomme la monnaie locale, les montures ou l'équipement cela ne semble poser aucun problème. Les deux jeunes aventuriers seront pourvus. Pourvus de quoi exactement… ? Mais rien ne presse. Concernant les risques potentiels de ce monde, c'est tout aussi vague. La réponse de Jillian se veut rassurante, s'il existe bien une faune particulière à Elysian et quelques peuplades solitaires, le danger ne semble pas plus important que sur Yuimen, ce qui apparaît bien suffisant au jeune homme qui ne trouve pas son monde particulièrement hospitalier.

La réponse sur les pendants est quant à elle quelque peu ambiguë. Si le soldat annonce à Sullyvan qu'il voyagera bien par fluide jusqu'à Niyx, sans pouvoir au demeurant l'accompagner lui-même, le reste de sa réponse n'est pas très clair pour Korë : «Concernant votre proposition de sauts éclairs… Nous possédons un stock très réduit de Pendants et à vrai dire ceux-ci sont les derniers que nous possédions, aussi je crains que cette proposition ne soit difficilement réalisable. » Toujours est-il qu'il reste néanmoins possible de transporter une monture par son intermédiaire ou une autre personne, à condition que celle-ci ne soit pas un Élémentaire, car pour eux « il est nécessaire d’avoir un pendant différent » et Jillian poursuit en expliquant qu'il « suffit de penser à l’endroit... tant qu’il se trouve en extérieur ». Le voilà donc éclairé et si ces quelques éléments ne revêtent pas une importance capitale dans l'instant, ils s'avéreront bien utiles le moment venu.

Tandis que le soldat ne souffle mot sur la durée de sa présence en ce monde, la belle justifie leur temps de réaction pour faire appel à un eux. Entre la concertation, leurs tentatives infructueuses de remédier eux-mêmes à ce drainage et le délai nécessaire pour entrer en contact avec un autre monde et s'en assurer le soutien : « tout ceci prend beaucoup de temps, même lorsque nous en avons peu », conclut-elle. (C'est vrai que leur système politique organisé autour d'un Conseil a du bon, mais c'est comme pour tout, il y a toujours un inconvénient, et celui-ci est de taille. Un temps de décision qui n'est guère propice à l'action et cela ne pardonne pas lorsqu'il faut être réactif comme cela aurait dû être le cas. Il leur manque un chef ! Cela explique aussi probablement la carte blanche qui nous est donnée et qui n'a rien à voir avec une quelconque confiance envers de parfaits étrangers. Nous sommes leur dernière chance. Dernière chance de quoi au juste ? Seul l'avenir nous le dira. « Patience est mère de toutes les vertus », laissons venir et profitons de cette agréable soirée qui s'annonce).

Le jeune homme picore quelques grains de raisins juteux à souhait, tandis que Jillian annonce l'arrivée des autres aventuriers pour le lendemain, tout du moins pour les premiers d'entre eux. (Parfait, nous allons pouvoir faire connaissance et voir à quoi ressemble cette fine équipe de sauveurs héroïques. En espérant néanmoins qu'entre l’entraînement et la maîtrise du muutos, j'ai l'opportunité de les croiser! J'espère...)

- Ixtli est une Aigail, donc d’Elivagar, c’est une élémentaire de l’Eau, tandis qu’Erta…

- Tandis qu’Erta’Ale est la cité du Feu, peuplée par les Ekhii, la voix est grave. Surpris, Korë se retourne en direction de la porte et manque d'en avaler un grain à la vue de ce qui ne peut être qu'un élémentaire du feu ! La créature qui vient de pénétrer dans la pièce est de belle stature, mais rien d’exceptionnel pour un être de la taille du jeune sang-mêlé, en revanche… le reste est… comment dire… flamboyant ! Le regard de korë ne sait plus vraiment où se poser. De sa peau rougeoyante, de ses petites cornes blanches, de sa barbe et cheveux hirsutes ou de son regard pour le moins sardonique, il ne sait ce qui devrait le plus attiser sa méfiance. L'ensemble probablement.

Aaria et Jillian le gratifient d'un sourire et cette première le présente comme l'ambassadeur Ekhi d’Erta’Ale, la cité du feu (Je m'en serais un peu douté), raille Korë en lui-même comme pour se redonner un peu d'aplomb.

- Enchanté.

- Ravi de faire votre connaissance Malakbêl, répond d'un ton neutre l'aventurier qui se garde bien de s'avancer vers lui et encore moins de lui serrer la main.

(Et voilà comment une tranquille soirée, qui s'annonçait si prometteuse, s'envole littéralement en fumée. Nous sommes très probablement repartis pour ce qui semble être devenu notre petite distraction favorite : le jeu des questions et des réponses). Pris de lassitude à l'idée de devoir encore une fois enchaîner des échanges nourris, Korë se ressert un verre tout en observant discrètement le nouveau venu qui décidément n'a pas le charme de leur hôtesse. (Tu m'étonnes que les autres races ne soient pas pressées de faire ami-ami avec les élémentaires s'ils leur envoient des ambassadeurs de son acabit!)



(1008 mots)

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Oscar Wilde


"Je choisis mes amis pour leur bonne présentation,
mes connaissances pour leur bon caractère
et mes ennemis pour leur bonne intelligence."

(Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.)


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 12 Sep 2015 05:36 
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Le jeune Korë prend alors la parole. Il s'inquiète du temps qu'il nous est donné et s'interroge sur les raisons qui ont poussé les élémentaires à attendre si longtemps avant de faire appel à nous. Il appuie sur le fait de bien s'organiser, sans se précipiter mais également sans perdre de temps. Il n'a pas tort. Il va falloir sérieusement s'activer si on ne veut pas voir ce monde s'écrouler malgré nous.
Il fait ensuite une liste exhaustive au Général de tous les équipements dont il aurait besoin, mais qui seraient assez sobres pour passer inaperçu lors de nos infiltrations. Il craint les dangers de ce monde et aimerait y être préparé. Il fait de plus la même requête que la mienne, c'est à dire bénéficier d'un entraînement afin de profiter de la présence d'un si glorieux maître. Après avoir questionné celui-ci sur la faune environnante et avoir adressé une demande similaire à la mienne concernant la monnaie et les montures, il propose une idée pour les déplacements en pendants d'Uraj.

Elle est très simple à vrai dire. Maximiser ceux-ci en se déplaçant à plusieurs, nous faisant gagner un temps considérable et permettant à certains de se rendre par la suite dans des lieux qui leur étaient inaccessibles de cette manière.
Le seul problème que j'y trouve étant qu'en cas d'extrême urgence, nous pourrions nous trouver à court de pendant utilisable. De plus, rien ne dit qu'un seul et unique pendant puisse nous transporter en grand nombre.
Il conclu avec une question somme toute plus légère, mais non moins importante. Les aigails sont-ils d'Erta'ale ou d'Elivagar ?
J'avoue moi-même ne pas trop avoir suivis quels élémentaires appartenaient à quelles cités.
Les sylphes, élémentaires du vent sont à Ilmatar. Niyx doit être l'état des élémentaires obscures. Pour le reste, nous verrons le moment venu. Il ne me semble pas que ces informations me soient utiles pour le moment. Je compte sur lui pour assimiler tout ceci et me reposerais sur cela. C'est bien là le but d'un groupe, non ? Le partage des tâches !

Le semi-elfe regagne le buffet afin de se servir un verre de l'alcool que j'ai goûté quelques instants plus tôt et le tend en notre direction quand Aaria'Weïla me répond. Encore une fois, c'est en nous invitant à faire à notre manière, sans nous brider, en quelques mots forts bien utilisés comme à son habitude. La sagesse de ses dix-huit siècles se sent jusque dans les termes qu'elle emploie.

Jillian prend à son tour la parole et nous explique que mon déplacement vers Niyx se fera bien par pendant, mais sans lui. Il semble occupé et je n'aurais pas l'honneur de me faire escorter une fois de plus par ce puissant guerrier. Des montures nous seront également procurées lorsque nous en aurons besoin et il nous précise que nous pourrons les transporter à l'aide des médaillons, tout comme une autre personne, non élémentaire. Car ceux-ci ne peuvent voyager que grâce à des pendants spécifiques.
Je m'étonne un instant que de tels objets magiques aient été créés pour des gens d'autres races que les élémentaires. Cela pourrait devenir une arme non négligeable qui se retournerait contre eux, surtout dans les circonstances actuelles.
Concernant la proposition du sang mêlé pour les déplacements éclaires de groupe, il la réfute automatiquement. Les pendants sont des objets rares. Cela ne sera pas possible avec un stock si limité. Au moins, tant qu'ils sont entre de bonnes mains...

Avant que la reine ne poursuive, il nous invite à attendre le lendemain pour les divers équipements qu'il nous confiera. Cela ne presse pas et je dois dire que moi-même, je préfère me glisser dans mon lit que dans une armure à cet instant. Mais notre débat ne se termine pas là et la sylphe m'explique que la monnaie de Elysian se nomme les Lys. Elle nous fera donc une avance sur le salaire que nous toucherons à la fin de tout ceci. Si tant est qu'elle soit encore là pour nous le régler...
Elle répond ensuite à l'une des questions de Korë qui traitait du temps qu'il leur avait fallu avant de faire appel au monde de Yuimen. Ils ont bien sûr essayer certaines choses avant de s'adresser à un monde complètement différent. Devant leurs échecs, ils ont dut se réunir, se concerter, parvenir à un accord et entrer en relation avec des étrangers. Tout ceci doit en effet prendre beaucoup de temps et nous en sommes là aujourd'hui...
J'espère que leur dernière chance sera la bonne, car leur fin pourrait être également la notre, s'ils sombres avant que nous puissions revenir dans notre monde.

Le Générale calme ensuite les craintes du jeune semi-elfe, comparant les risques d'Elysian à ceux de Yuimen. Nous avons bien survécus là-bas toute notre vie...
Puis il commence une phrase, nous disant que Ixtli est une aigail, élémentaire de l'eau d'Elivagar. Mais il est interrompu par une personne à la voix grave et roque, venant de la porte.

- Tandis qu’Erta’Ale est la cité du Feu, peuplée par les Ekhii.

Je me retourne vers celle-ci, quelque peu surpris. Plutôt beaucoup que peu, même. A n'en pas douter, les Ekhii sont les élémentaires du feu, c'est certain. Le doute n'est là pas permis, lorsque l'on observe leur ambassadeur présenté comme étant Malakbêl par la souveraine. Il nous gratifie d'un simple « enchanté. » alors que je juge encore sa carrure.

Musclé et imposant, il est vêtu d'habits marrons bruns aux nombreuses nuances. Une aura de feu semble en émaner, mais tout ceci n'est qu'une mise en bouche. Car le personnage semble tout simplement être né de la lave. Sa peau écarlate lui donne un air machiavélique et on s'attend presque à y voir apparaître des veines brûlantes et des zones charbonneuses. Noir de jais sont sa barbe mi-longue et ses cheveux en broussaille, mais ces derniers font pâle figure face aux deux petites cornes d’ivoire qui trônent plus en avant. Il nous toise de son regard de braise aux mêmes tintes que l'ensemble, rougeâtres.

Bien qu'il pourrait faire peur à nombre d'hommes, j'admets être intéressé par son air sarcastique et amuser qu'il arbore depuis son entrée dans la pièce. Il attire ma sympathie malgré tout et c'est avec un grand sourire que je reçois ses mots.
Comme à son habitude, Korë garde son air taciturne et ne lui répond qu'une petite phrase, signifiant qu'il est ravi de faire sa connaissance.

D'un air extérieur, je ne lui aurais jamais attribué le vent comme élément. Il devrait plutôt se balader avec mes volutes noires, tandis que pour ma part, les flammes me siéraient bien.

Je fais un pas dans la direction du nouvel arrivant et m'exclame.

« Je suis également enchanté, seigneur du feu ! Votre présence nous honore je dois dire. Mais surtout, elle réchauffe l'atmosphère ! Je m'excuse humblement cependant, de devoir ajouter une dernière question à l'échange que nous avions avec dame Aaria'Weïla et sir Jillian avant que vous n'entriez dans la pièce. »

Je lui adresse un hochement de tête solennel avant de me tourner vers la reine et lui adresser une dernière question qui me trotte dans la tête depuis quelques minutes.

« Dame Aaria'Weïla, je voulais simplement savoir si votre cycle de journée était le même que le notre, ou s'il différait ? Je me doute que pour vous, ce genre de questions semble stupide, j'en suis désolé. Mais le temps est mesurable, tant objectivement que subjectivement et il me parait primordial de connaître les conditions dans lesquelles nous évoluons. »



(1256 mots)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 13 Sep 2015 15:43 
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Ilmatar - Salle du Conseil

    Malakbêl sembla s’amuser de la réaction que son apparition avait suscitée chez les aventuriers et hocha la tête aux présentations de chacun des deux aventuriers. Aaria’Weïla reprit alors la parole.

    - Il n’y a pas de question inutile, Sullyvan, et la votre révèle une interrogation qui intrigue beaucoup les Ishtars (les élémentaires d’Ombre et de Lumière) qui travailleront sans doute dessus s’ils en ont l’occasion. Il y a un léger décalage de temps entre Yuimen et Elysian, imperceptible sur un court terme. Nous avons noté que dix années elysianes valaient sept années yuiméniennes, mais nous ignorons encore si le temps passe plus lentement ici ou si nos jours sont simplement plus rapides que les vôtres.

    Aaria’Weïla et Jillian échangèrent un regard, comme pour vérifier si l’autre avait quelque chose à ajouter pour les aventuriers, avant que la reine ne reporte son attention sur eux.

    - Je pense que nous avons globalement fait le tour de la question. Je vous invite à vous reposer dans vos chambres, Jillian va vous y accompagner.

    Malak prit à son tour la parole :

    - J’ai entendu Jillian annoncer qu’il vous ferait un petit entraînement demain, je m’y joindrais sans doute, cela m’intrigue. A demain, donc, aventuriers.

    Sur un signe de tête, il s’en alla vers les jardins tandis que la Sylphide concluait à son tour l’entretien.

    - La nuit ne va pas tarder à tomber, aussi je ne vais pas vous retenir plus longtemps, d'autant plus que vous devez être fourbus et avez beaucoup d'informations à absorber. Si d’aventure vous auriez besoin de moi, n’hésitez pas à demander à un Sylphe, il vous indiquera où me trouver. J’espère que votre première nuit en ce monde étranger sera bonne, mais je souhaite dors et déjà vous remercier de votre venue et de votre intention de nous aider.

    Elle inclina à son tour la tête pour les saluer, son doux sourire habituel flottant sur ses lèvres et le Général fit signe aux trois aventuriers de les suivre dans les couloirs d’Ilmatar. Ils croisèrent quelques Sylphes qui lancèrent des regards intrigués aux aventuriers, particulièrement à Sullyvan et à Séréna du fait de leurs muutos particuliers. Finalement, ils arrivèrent dans l’aile réservée aux invitées et les deux Ilmariens leurs montrèrent leurs chambres respectives.

    Ces dernières étaient constituées d’un grand lit de plume et de quelques meubles de bois aux teintes variées, taillés de façon à leur donner une forme aérienne, fort simple. Parmi eux se trouvaient une commode, deux chaises et une table sur laquelle trônait de la nourriture et des boissons. La chambre, par son ameublement et ses quelques touches de décorations, donnait l’impression d’une simplicité mêlée de confort. A côté de chacune des chambres se trouvait une salle d’eau dans laquelle trônait notamment une grande baignoire alimentée en eau courante et chaude, pourvue de deux robinets, l’un pour le chaud, l’autre pour le froid. Jillian, conscient de l’aspect rarissime d’une telle installation, d’autant plus sur Yuimen, leur expliqua la façon dont on s’en servait.
    Par la fenêtre, les aventuriers purent voir le soleil décliner derrière les frondaisons et la carcasse encore fumante du volcan.

    - Si vous laissez vos affaires sur le petit guéridon à l’extérieur de la pièce, vous trouverez vos vêtements propres pour le lendemain. Je viendrais vous éveiller au matin.

    Il demeura cependant le temps de s'assurer que les aventuriers étaient bien installés et n'avaient pas d'autres questions avant de s'en aller à son tour vaquer à ses occupations.


[Si vous souhaitez faire un petit quelque chose en libre (vous pouvez m’envoyer un mp si vous avez une idée nécessitant mon accord), je vous laisse faire, si vous préférez dès maintenant passer au lendemain, il n’y a pas de problème non plus, c’est selon vos désirs.]

[Korë – xp : 1,5 (post) ;
Sullyvan – xp : 2 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 14 Sep 2015 06:29 
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Malakbêl hoche la tête avec un air amusé lorsque je me présente à lui et Aaria prend une fois de plus la parole pour me répondre. Elle m'explique que mon interrogation intrigue même les Ishtars qui risquent de se pencher dessus lorsqu'ils en auront le temps. Décidément, ce sont les chercheurs des élémentaires. Est-ce que chaque peuple a sa propre spécialité ? Que seraient les sylphes dans ce cas ?

En tout cas, une réponse m'est donnée. Il y a bel et bien une variation entre Yuimen et Elysian, qui correspond à environs trois ans de décalage sur dix années en faveur d'Elysian. Ainsi, soit le cycle de ce dernier est plus rapide, soit le temps s'y écoule plus rapidement. Ce qui est une différence majeure. En somme, la réponse est facile à trouver. Il suffit de compter le temps qui passe sur Yuimen tandis qu'une personne part sur Elysian. La personne y reste un temps donnée puis revient vers notre monde. Même si le cycle diffère de l'un à l'autre, le temps passé devrait être le même. S'il est différent, c'est que le temps lui-même subit une variation entre les deux.

Je me garde cependant d'en faire l'explication à la reine. Je pense que les élémentaires de l'ombre n'ont pas besoin de moi pour régler un tel problème. De plus, après un bref échange entre elle et le général, elle poursuit. Je m'en voudrais de la couper dans sa phrase, il s'agit d'une monarque tout de même.

Elle nous invite à prendre congé et à nous diriger vers nos quartiers. Sir Jillian va nous y conduire et j'ai hâte de pouvoir m'allonger dans un lit douillé. Je profite cependant du temps qu'il m'est donné pour saisir un morceau de viande que je grignoterais en route et avale quelques grains d'un fruit dont j'ignorais l'existence. On dirait presque une miniature de poire, qui aurait été collée à une autre afin de donner une symétrie parfaite de chaque côté, donnant un petit agrume possédant deux tiges et aux couleurs brunes. Son goût se rapproche cependant plus d'un radis calciné, le croquant en moins puisque je peux me rendre compte, une fois celui-ci sur ma langue, que sa texture est plus moelleuse qu'il n'y paraît. J’esquisse un petit rictus lorsque je le croque à pleine dents, tout en écoutant le seigneur du feu nous signifier sa présence à notre entraînement du lendemain. Il s'agit là d'un double honneur alors. Un général visiblement de renom et presque aussi important que les souverains de ce monde et l'un de ces derniers, chef des élémentaires volcaniques.

Une pensée me vient, en rapport à mon ancienne vie. Il y a peu, je demeurais encore dans les bas quartiers d'Exech, pleurant ma défunte Roxanne et m'occupant tant bien que mal de ses deux jeunes sœurs, travaillant d'arrache-pied pour les nourrir. Puis vint leur mort, qui m'a anéantie. Trois personnes avaient accompagné mon existence et les trois étaient décédées dans les pires conditions possibles. Et après quelques semaines d'errance dans les ruelles nauséabondes, je me retrouve dans un autre monde, au sein d'un somptueux palais à converser avec deux seigneuries et un général qui me propose le logis et le repas, accédant à toutes mes requêtes et me demandant presque s'il n'y a pas autre chose dont j'aurais besoin. S'ils venaient à s'agenouiller devant moi, je n'en serais que peu choqué. C'est comme si un voile blanc était venu se poser sur ma vie, transformant le noir en blanc, le mal en bien, la tristesse en bonheur.
Mais la douleur est bien là cependant, conservée au fond de mon être, bouillant tel une éruption à venir. Le magma s'active et la montagne se réveille, prête à gronder au ciel nocturne que la fin de son règne approche, lentement mais inexorablement. Peut-être que la réponse demeurait ici, en ce monde incertain et compromis, aux prémices d'une vengeance sanglante et meurtrière.

Mes pensées sont perturbées par la sylphe qui nous souhaite une agréable nuit, nous invite à demander à une personne de son peuple si nous avons besoin d'elle et nous remercie d'être là et d'avoir l'intention d'aider son monde.
Je penche ma tête en avant, entre le hochement et la révérence et suis le général au travers d'un couloir afin de rejoindre ma chambre.
Après quelques pas et la rencontre de quelques élémentaires visiblement surpris par mon apparence et celle de la jolie rousse, nous arrivons devant nos quartiers. J'aurais préféré rejoindre ceux de la guerrière mais il m'est d'avis que le risque de me faire empaler entre un mur et une épée est plus grand que celui de passer une nuit torride et agréable. Je pénètre donc dans mon sanctuaire où le repos m'attend.

Grand et épuré, tout simplement. Je n'en demandais pas moins au peuple du vent. Un énorme lit m'attend, entouré par quelques meubles en bois aux nuances variées, mais tous ayant une forme svelte et gracieuse. A la droite de l'embrasure se trouve une table ainsi que deux chaises. Sur la première repose quelques bouteilles, deux verres cristallins et des vivres. Parmi eux je peux reconnaître le fruit exécrable que j'ai goûté peu de temps avant. Il faudra que je pense à les jeter dans le couloir, hors de ma vue le plus vite possible. L'amertume hante encore mon palais délicat...

On me présente ensuite une salle d'eau, propre à chaque pièce. Le luxe de ma journée ne s'arrête visiblement pas là où je m'y attendais.
Le général m'explique que la grande baignoire est alimentée en eau dite « courante » et qu'elle y est naturellement chaude. Deux petits robinets trônent au dessus, l'un pour le froid, l'autre le chaud. En activant les deux, on peut combiner les températures afin d'avoir celle que l'on désir. C'est une invention de génie ! Certainement créée par les Ishtars !

Mon futur maître nous explique également que si nous laissons nos vêtements sur le petit guéridon à l'extérieur de nos quartiers, il se peut qu'ils reviennent le lendemain propres, comme par magie. Ou plutôt, une personne que l'on paie pour faire ce genre de choses le fera à notre place. En somme, une personne comme l'ancien moi, celui qui servait les gens. Cette fois, c'est moi qui me fais servir !

Je le remercie pour tout ce qu'il a fait durant cette longue journée et lui fais part de ma hâte d'être à notre entraînement au matin. D'un geste de la tête solennel je me repli dans la salle où repose mon bain que je m'empresse de remplir. J'émets toutefois un léger cri lorsque j'essaie de régler la température de l'eau. Lorsque seul le robinet d'eau chaude est activé, c'en est bouillant ! Il ne me faut pas moins de trois bonnes minutes avant de parvenir à quelque chose d'acceptable.
Tandis que la vapeur commence à emplir la petite pièce, je me déshabille lentement en scrutant par la fenêtre.
L'astre se couche progressivement jusqu'à être camouflé par un énorme volcan encore fumant. Une vision peu apaisante je dois dire.

Mon regard se perd sur mon corps un moment, balayant l'intégralité de mes bras musclés, au poil blond et fin. Puis vint le tour de mon torse à la poitrine ferme et aux abdominaux apparents. Mes jambes quant à elles sont puissantes et cela se voit. La cité du péché n'a pas forgé mon bonheur, mais elle m'a au moins construit un corps plein de vigueur. Le tout est en permanence entre deux états, l'un consistant et bien réel, l'autre insaisissable et obscure. Ce « muutos » est dérangeant, même pour son porteur. J'espère bientôt m'en débarrasser.

Une petite fiole pourpre demeure sur le rebord de la baignoire, que je saisis et ouvre afin d'en humer les senteurs. Une odeur de lavande s'en échappe et je vide son contenu dans l'eau tiède. Celle-ci se met à créer de la mousse délicate avec la même odeur que le liquide violet et je m'empresse de laver ma nouvelle gourde à alcool avec un peu d'eau. Je serais certainement bien content d'avoir eu cette idée lorsque je serais à l'autre bout du monde, sans une once de breuvage masculin à portée. Il s'agira simplement de la remplir à l'aide des bouteilles présentes dans ma chambre à mon retour dans celle-ci. Même si je n'aurais qu'une ou deux gorgées avec un si petit récipient, je les savourerais comme il se doit.

Je me glisse enfin dans l'eau aux vapeurs amicales, ralentissant mon entrée alors que la chaleur du bain me surprend. La mousse crépite sur mes jambes et c'est lorsque je suis pleinement immergé que je saisi la force d'un tel instant.
Ce n'est plus là un simple repos, c'est une résurrection. Ma vision s'en va dans un sens tandis que mon esprit part dans l'autre et très vite, mes pensées prennent le pas sur mes sens, en effervescence mais mis au silence.
Je me remémore les informations, si diverses et incompréhensibles soient-elles, que j'ai acquise au cours de cette journée.

Le monde d'Elysian, où aucun dieu n'est présent, tous morts à cause de leurs propres imperfections. L'un d'eux, créant les élémentaires, créatures féeriques aux milles qualités, sauvant le monde de la destruction et maintenant l'équilibre en ces lieux. Haïs ou méprisés, toujours rejetés même après mille-huit-cents ans et pourtant portant si peu de haine envers leurs bourreaux. Et à présent, tentant vainement de sauver ce monde contre lui-même, allant jusqu'à faire appel à la milice de Tulorim.

Qu'ont-ils à y gagner eux, d'ailleurs ? Pourquoi est-ce qu'ils les aident ? Si d'aventure, nous venions à échouer, aucun impact ne se verrait sur Yuimen. C'est donc bien qu'un accord a été scellé. Le commerce ne doit pas être quelque chose d'assez intéressant pour créer une si forte alliance. Peut-être des inventions des Ishtars ? Qui sait ce dont ils sont capables et ce que Aaria a put promettre à la milice...

Et les élémentaires... Il n'y a absolument aucune raison de douter d'eux. Aucune. C'est bien là un problème majeur de leur version.
Comment croire en un peuple si pieux ? Créer par le bien, pour le bien, faisant le bien, étant bien. Tout est parfait leur concernant. Leur existence même est un cadeau des dieux.
Je ne sais ce que nous allons découvrir durant nos investigations. Mes soupçons ne seront peut-être jamais fondés et je compte bien axer mes actes sur notre mission première, plutôt que sur des doutes infondés. Mais je les garde en tête tout de même, préférant la méfiance à la confiance démesurée envers une reine inconnue.

Mes pensées mènent rapidement vers des rêves, non moins confus.
Aux abords d'un coin de rue, mes yeux se baissent. La nuit peine à arriver et la ville baigne encore sous quelques lueurs du soleil. Devant moi se dressent, imperturbables, plusieurs jeunes hommes d'une vingtaine d'années tout au plus. Leurs tenues témoignent de leur métier, brigand ou voleur, le terme n'importe que peu. Une bande de malfrats sans une once ni d'honneur, ni de fierté.

Je n'aurais jamais dû être là en vérité. Roxanne prenait ce chemin tous les jours pour se rendre à la taverne, où elle servait quelques vieillards et aventuriers venus boire leur chopine. Mais ce soir là, j'avais décidé de lui faire une surprise.
Plusieurs semaines à m’entraîner m'avaient permis de réussir ma création tant attendue. Plusieurs semaines avec ce vieux forgeron qui, touché par mon projet, m'avait appris quelques trucs et m'avait laissé me servir de son enclume. Une alliance était trop classique pour une telle fille. « Classique » n'était pas son mot, elle lui en avait préféré un autre, moins agréable à l'oreille. Nous avions donc convenu qu'un bracelet serait un symbole parfait pour notre amour, si un jour l'un de nous décidait qu'il était temps de se lier officiellement et ce, pour l'éternité. Nous n'avions pas besoin d'un bijoux pour cela, mais il représentait la demande, l'instant, la beauté de l'envie d'avouer aux Dieux que rien ne nous séparerait.

Tenant fermement ce bracelet aux multiples défauts, mais si important à mes yeux, je ne peux que scruter la scène qui me terrasse. Roxanne, nue, au milieu du groupe malfaisant.
Tandis que l'un deux balade ses mains sur son corps tendre et pur, plusieurs commencent à défaire leurs braies. Mes ongles se plantent dans le mur derrière lequel je me cache jusqu'à ce que le sang coule de mes doigts. Mes larmes engorgent mes paupières et brouillent ma vue mais je reste là, à regarder et souffrant de ma propre impuissance. Mes dents se serrent au point que je me demande si elles demeurent encore dans mes gencives et pourtant, je ne bouge pas, observant et hurlant à l'intérieur de moi, silencieux à l’extérieur. Quels sentiments m'habitent à cet instant ? La haine, ou bien la peur ? Le désespoir, très certainement. La honte, assurément.
Mais que puis-je bien faire, finalement ? Quand bien même rien ne m'est possible face à ce genre d’énergumènes entraînés, je ne possède aucune excuse. Comment pourrais-je demander sa main à Roxanne, si je ne puis prendre de risque pour la sauver d'un tel destin, si effroyable ?
Mais c'est lorsque une lame pénètre son ventre que je comprends mon erreur. Il n'y a aucun doute sur le fait que je serais intervenu si j'avais su comment tout cela allait se terminer. Mais je ne peux que les regarder s'en aller, sans même un regard vers leur victime.
Les derniers mots de ma bien aimée sont pour ses sœurs et les miens ne sont qu'excuse incessantes, incompréhensibles avec le flot de larmes qui les accompagnent.

Je ne veux plus qu'une chose, en cet instant maudit et c'est subir le même sort qu'elle, pour la retrouver et entamer ma rédemption dans le sang et la douleur. Mon corps sera leur s'ils le désirent et je renierais mon honneur et ma pudeur s'il le faut, mais je ne peux vivre avec tel fardeau et honte sur le dos. Couper moi ce que vous désirez, amusez vous avec mon corps en lambeaux et brandissez moi comme un trophée si le cœur vous en dit. Obligez moi, torturez moi, massacrez moi jusqu'à ce que j'en oublie mon propre nom et la notion même d'existence, car c'est la seule et unique chose que je mérite. Je ne pourrais me relever après m'être abaissé sur son corps ensanglanté. Étouffé, matraqué ou tailladé, je ne serais pas difficile sur le choix de ma mort, pourvu qu'elle soit misérable...
Ma lâcheté devra cependant m'accompagner car je n'ai pas le droit de quitter ce monde ainsi. Si ma rédemption ne se fait par le biais de la souffrance, alors elle commencera par la préservation des jeunes sœurs de mon amour, contre ce monde sadique et démoniaque.
Roxanne... Je suis tellement désolé...

Quand je lève à nouveaux mes yeux, ce n'est plus en ces lieux. Beaucoup de temps à passé, je le sais, mais c'est pourtant la seconde d'après, un instant sûrement. Mon regard se vide et s’obscurcit tandis que je ne peux qu'être spectateur de l'incendie qui consume mon logis. Un cri me parvient, lointain mais non dénué de force. Lia hurle à s'en rompre les poumons, déjà pleins de fumée et bientôt brûlés par le feu qui a été créé. Maëlle a déjà succombé et je suis presque certain de sentir son odeur carbonisée.
Impuissance, encore une fois, tu glaces mon sang qui boue et me plonge dans l'effroi. Genoux à terre, mes poings frappent le pavé de la cité avec force et vigueur, ne cessant qu'au levé du jour. Une aura m'entoure. Malsaine, sombre et envahissante. Mes mains s'embrasent, non de flamme, mais d'énergie, noire et impitoyable. Une douleur me prend et surprend le long du dos, comme une épée qui grimperait jusque dans ma nuque, pour y faire son nid paisible où elle restera pour une durée forte indéterminée.
Thimoros, si pour toi cette cité est ton domaine, temple de tes adeptes fidèles rependant mort et peine, laisse moi te faire une promesse. L'homme a qui tu as octroyé tel cadeau, un don comme un fléau... Aura une vengeance digne d'un héro. Cet cité s'embrasera jusqu'à ce qu'aucun n'être ne survive. Ici demeurera le vestige d'une ancienne civilisation, si mauvaise qu'elle a engendrée un martyre qui a fini par l'anéantir. Les légendes raconteront mon histoire, celle d'un homme sanguinaire créé de toutes pièces par ce Dieu du chaos, qui ne s'attendait pas à commettre une telle erreur.

Je me réveille en sursaut, la peau quelque peu fripée par l'eau dans laquelle je stagne, transpirant et haletant. Une main se colle sur mon visage, comme pour juger de la réalité de l'instant et je la fixe un moment. Souvenirs éternels qui me hantent dès mes paupières closes... Quand me laisserez vous tranquille ? Je n'ai aucun besoin de me rappeler le tragique en dormant, il accompagne déjà chacun de mes pas éveillé.

Je ne patiente pas plus et me hisse hors de la baignoire d'ivoire, saisissant une longue serviette blanche aux dorures d'or qui trône sur une petite tablette. Une fois séché, je la noue autour de ma taille, reprends mes quelques vêtements ainsi que la fiole et retourne dans mes quartiers, prenant soin de laisser mes habits sur le guéridon comme conseillé par Jillian.

Une fois prêt de mon lit, je m'assoie quelques secondes et repense à mon rêve. Mon regard se fixe sur le bracelet d'argent présent sur mon bras droit et je m'excuse, une fois de plus.

« Je suis désolé, désolé, désolé... Roxanne... Maëlle... Lia... »

Une larme se perd sur la pierre blanche qui fait office de sol à cette chambré et un doigt vient essuyer mon œil, trouble. Les démons du passé ne s'en retirent finalement jamais. Nous ne pouvons que vivre, accompagné de ceux-ci, tentant vainement de s'en accoutumer. Mais rien n'y personne ne peut retirer une tristesse si profondément ancrée. Mes plaisanteries, mon assurance et mon air avenant ne sont là que pour camoufler une peine bien lourde.

Je décide de ne pas m'attarder plus longtemps sur des réflexions qui ne mènent en aucun cas à quelque chose de positif, ni même constructif. J'ai ressassé ces moments à tellement de reprises que je ne peux les compter et pourtant, la conclusion est toujours la même.

Je retire le bouchon de l'une des bouteilles présent sur la table, rempli un verre et en profite pour en verser dans ma petite fiole que je dépose ensuite avec le reste de mes affaires. Mes lèvres tressaillissent lorsque je porte mon verre jusqu'à celles-ci et d'un geste, j’engloutis une bonne gorgée de cette boisson puissante. Son goût ne me rappelle rien d'existant en notre monde. Peut-être quelque chose entre le rhum, le whisky et d'autres alcool. Un mélange fin et raffiné qui n'en reste pas moins agressif envers la gorge. Ces êtres apprécient décidément des mets bien différents des nôtres.

Je me lève sans même finir mon gobelet et attrape mon journal, fait de peau de bête, aux teintes marrons foncées et fermé par un lien en croûte de cuir. Je le délie, saisi ma plume et commence à y inscrire les premiers mots de cette journée sur une nouvelle page.

............


Jour premier.

J'ai saisi ma chance, celle de devenir quelqu'un.
Peut-être qu'enfin, je montrerais autre chose que de la faiblesse.
Voilà quelques semaines maintenant que je n'ai pas inscris une seule lettre sur ces pages.
Pas même une date. Mais aujourd'hui, je suis monté dans un cynore.
Bien que cette machine soit majestueuse, le voyage n'a pas été des plus plaisants.
Mon repas s'y est perdu et j'en ai oublié sa qualité. Je ne pense pas retenter l'expérience de si tôt.
Les fluides semblent être un moyen de voyager plus agréables, même si ceux-ci ne sont pas pour autant de tout repos.
Et tout dépend également du lieux où ils nous mènent.
Car pour l'occasion, c'est dans un tout nouveau monde, mystérieux et fantastique.
Les pendants d'Uraj par contre, montre un potentiel bien supérieur, même s'ils sont limités à une fois par jour.
J'ai également fait la rencontre de six personnes aux personnalités complètement différentes.
D'abord, un homme qui représente complètement notre race, stupide.
Mais c'est bien grâce à lui que je suis là. Il n'était certes pas méchant. Puis un Général. Un homme de haute stature qui dégage une puissance énorme.
Il va d'ailleurs m’entraîner demain, c'est le début de ma quête.
Maîtriser l'art du combat sera le commencement pour atteindre ma vengeance.
J'ai hâte !
Puis une reine. Carrément ! La souveraine des sylphes, les élémentaires, seuls êtres à pouvoir utiliser la magie sur ce monde.
On est donc des privilégiés, nous tous qui venons d'ailleurs et qui possédons malgré tout des fluides. C'est d'ailleurs visible sur nous même.
Mon corps s’assombrit dès que la luminosité baisse. Peut-être que je pourrais utiliser ça pour me camoufler. En tout cas, bien que ce soit un tantinet contraignant, ça reste relativement amusant une fois qu'on s'y est fait.

Il y a aussi Korë et Séréna. Le premier est un semi-elfe qui semble jeune, mais perspicace et intelligent.
Il est taciturne, ne parle que peu et uniquement quand cela est utile.
C'est un peu comme mon antagoniste sur ce point.
Si je suis le feu, il est la glace.
Si je suis la foudre, il est l'eau.
Si je suis le vent, il est la terre.
La seconde est une guerrière, rousse et plutôt bien formée. Elle me plaît, assurément.
Mais jusqu'à maintenant, elle s'est tut et je n'ai pas encore de réel avis sur elle.
J'espère bientôt pouvoir converser avec elle, sans arrière pensée bien sûr.

Et j'ai rencontré une chose. Un être tout droit sorti d'un volcan.
Sa peau est rouge et il a des cornes sur la tête. C'est tout de même assez classe, mais je ne pense pas que ça m'irait.
Et j'aurais du mal à me coiffer avec ça sur le front. Sans parler que je pourrais oublier les nuits à dormir sur le ventre, sous peine de voir mon lit éventré.

Bref, tout porte à croire que la journée de demain va être des plus fabuleuses !
J'ai vraiment hâte d'y être pour découvrir tout de ce monde.
Mon véritable voyage commence aujourd'hui et même si je sais que je dois m'armer de patience, j'ai l'espoir qu'il me mènera droit vers mon but, le but de toute ma vie.

............



(3736 mots)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mar 15 Sep 2015 14:07 
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L’ambassadeur d’Erta’Ale semble jouer de son physique et se distraire de ce que sa soudaine apparition a suscité. Il salue les deux aventuriers d'un signe de tête, pendant que la reine explique à Sully que le temps, même si cela n'est guère perceptible, n'est pas exactement le même. « Nous avons noté que dix années elysianes valaient sept années yuiméniennes », puis elle poursuit d'une manière qui laisse Korë perplexe : « Nous ignorons encore si le temps passe plus lentement ici ou si nos jours sont simplement plus rapides que les vôtres. »

Après avoir échangé un bref regard avec son général, Aaria clôture ce long entretien en les invitant à se reposer dans leur chambre, les assurant de sa disponibilité en cas de besoin. (Étrange Monarque que celle-ci!). Ce n'est pas tant son habitude d'en côtoyer, il n'en connaît pas, ce qui étonne le jeune homme une fois encore, c'est qu'elle est tellement loin de tout ce à quoi l'on pourrait s'attendre. Tout comme son peuple. (Sont-ils vraiment aussi bienveillants qu'elle voudrait nous le faire croire ?)

- J’ai entendu Jillian annoncer qu’il vous ferait un petit entraînement demain, je m’y joindrais sans doute, cela m’intrigue. A demain, donc, aventuriers, déclare l'homme de feu avant de prendre la direction des jardins.

Korë prend à son tour congé, comme il y est invité.

- Je suis certain que vos talents, conjugués à ceux de Jillian, nous seront des plus profitables. A demain Malakbêl.

Puis, se tournant respectueusement vers la maîtresse de ce palais.

- Aaria, vous remerciements pour l'aide que nous allons vous apporter vous honorent, permettez qu'à mon tour je vous présente les miens. Votre accueil était des plus chaleureux et des plus appréciés. Soyez en infiniment remerciée Majesté.

Répondant au signe de Jillian de les suivre, le semi-elfe se dirige vers la chaise où reposent son sac et son manteau, saisit ses effets et ferme la marche. C'est une position qu'il privilégie chaque fois que possible. Une sorte de refuge et d'observatoire. Suivant le Général dans les longs couloirs du palais, Korë a tout loisir d'observer les ténèbres de Sully reculer sous les assauts lumineux de l'humaine. (Séréna ! Étrange fille. Elle n'a pas pipé mot de la soirée…). Ses deux comparses semblent attirer les regards et la curiosité des quelques sylphes qu'ils croisent en chemin, tandis que lui se fond à merveille dans le décor. Il est un peu comme chez lui, dans son élément… le vent. (Tiens, pourquoi le vent et pas la lumière, le feu ou encore l'ombre ? A quoi cela tient-il ? Qu'est-ce qui fait de moi un enfant des airs ?). L'idée lui est plaisante malgré tout et il commence à entrevoir quelques avantages possibles à ce nouvel état de fait.

L'ombre ce n'est pas pour lui, il laisse ça volontiers à Sullyvan. Tout à l'heure, lorsqu'ils ont pris congé de la Reine, c'est une toute autre ombre qu'il a vu passer sur son visage, pas de celles du muutos qui vous enveloppent dans leur aura sinistre, ni même de celles de ce drôle de fruit brunâtre aux allures de frères siamois, qui lui a tiré une grimace et semble-t-il laissé un goût de regret. Non, des ombres pareilles n'ont qu'un seul port, un seul point d'ancrage, un seul maître : l'âme. (Serait-il possible qu'il soit tout simplement là le lien entre notre élément et nous ?). Il regarde Séréna. (Comment pourrait-elle être la lumière, elle si sombre en apparence?).

Le Général leur montre enfin leur chambre respective. Korë ne s'attarde pas sur les détails de l'ameublement, tant l'atmosphère qui y règne est apaisante et propice au repos. Des lignes simples, épurées, presque aériennes. Tout ce qu'il aime. La salle d'eau retient un peu plus son attention et nécessite quelques explications quant au fonctionnement de cette baignoire qui, pourvue de robinets, dispense tout aussi bien eau froide que chaude.

- Si vous laissez vos affaires sur le petit guéridon à l’extérieur de la pièce, vous trouverez vos vêtements propres pour le lendemain. Je viendrais vous éveiller au matin, en maître de maison zélé, Jillian reste encore un petit instant pour s'assurer qu'ils n'ont pas d'autres questions puis les laisse. (Ils pensent vraiment à tout).

Seul dans sa chambre, ses affaires posées sur le lit, Korë se dirige vers la fenêtre. La nuit prend, elle aussi, ses quartiers et ne tardera pas à draper l'horizon de son voile d'obscurité. Au loin, à une distance que son bras semble pouvoir toucher, le volcan . Est-ce celui-là même qui a englouti à jamais la civilisation Sindel ? Depuis quand fume-t-il ainsi ? Est-ce le signe de son paisible endormissement ou plus probablement de son éveil ? Encore groggy d'un long sommeil, va-t-il se mettre à bailler et étirer ses bras aux quatre vents ?

Le silence, enfin. Celui qui apaise l'âme et la rend de nouveau disponible. Comme le volcan, il la sent s'étirer, tout d'abord lascive, elle se fait plus vive, à l'unisson de son environnement. Korë retrouve ses sens. Son regard précis porte loin et, malgré la luminosité déclinante, le semi-elfe voit. Il voit cette nature merveilleuse qui sera probablement bientôt livrée comme une catin à la rage dévastatrice du muutos. Il doit avoir faim depuis tout ce temps où il s'est vu enchaîné aux élémentaires. Mille huit cents ans à ronger son frein en silence, sagement tapi dans le joli corps d'Aaria et de ses semblables, que va-t-il faire lorsqu'il aura franchi les portes de sa prison dorée ? Bondir tel un fauve affamé, insaisissable et insatiable, se repaître de la tendre charogne ?

Le semi-elfe peut maintenant entendre le sang taper à intervalles réguliers dans ses veines, il peut en suivre le chemin, l'afflux qui l'irrigue comme un champs après la crue, déposant le limon fertile en chaque parcelle de son être, avant de se retirer lentement. Dehors, c'est le vent qui s'infiltre dans chaque interstice, contournant les obstacles, négligemment, avec dédain. Dans sa danse, il frôle, effleure, cajole ou envoie valser au loin les frêles éléments, qui ne pouvant lutter se joignent à sa chorégraphie. Korë aimerait bondir par la fenêtre et s’engouffrer dans la nuit… se lier tel un amant à cette symphonie.

C'est pourtant un plaisir qu'il doit remettre à plus tard. L'heure a ses priorités et elle n'est pas à la communion. Tout ses sens en éveil, il perçoit un imperceptible bruit, étouffé dans l'épaisseur de la pierre qui le sépare de son voisin de chambrée, il n'en demeure pas moins vivant. (De l'eau…). Il a donc un peu de temps devant lui avant de rendre une petite visite impromptue et importune à son compagnon.

Les gestes sereins, comme mille fois répétés, s’enchaînent, sans fausse note, sans hésitation ni contre-temps. Il sort de son sac un étui en cuir noir de forme rectangulaire et une outre miniature. Il les pose sur la table. De la salle d'eau, le jeune homme rapporte une vasque emplie d'un fond d'eau froide. Puis, c'est son coutelas à double-tranchant qui glisse hors de son étui et vient se poser à son tour sur la table. L'étui livre une pierre bicolore à deux faces, l'une blanche, l'autre grise. Après quelques minutes d'un bain prolongé dans le récipient, elle vient se nicher dans sa base en bois. Tout est prêt.

La paume sur le manche, de son autre main ce sont deux doigt qui viennent sur le plat de la lame pour la guider. Korë vient au contact de la surface claire. Inclinant le tranchant, le faisant légèrement pivoter jusqu'à obtenir l'angle souhaité, d'une pression régulière et soutenue, il commence les va-et-vient. Il prend son temps. Son esprit fait corps avec la lame et la pierre. Immuables, ces gestes, il pourrait même les faire les yeux fermés. Il en oublie même ses mains et son penart qui apparaissent et disparaissent par intermittence. Il sent la matière sous ses doigts, la pierre à affûter qui vient mordre l'acier et celui-ci qui à chaque caresse se laisse tendrement grignoter. Le bruit de la pierre et du métal qui s'entremêlent, comme une douce chanson. La partie rectiligne aiguisée, le mouvement change. En de petits arcs de cercle, c'est au tour de la partie arrondie de la lame. Les mouvements se répètent pour les trois autres côtés, qui se recouvrent à leur tour du laiteux fluide de la pierre ré-humectée. Korë examine, son travail. Le fil n'est pas trop long, comme il faut, inutile de le fragiliser plus.

Après avoir passé la lame sous une eau claire, il l'essuie sur le cuir de son étui pour en ôter le morfil, puis se saisissant d'un fruit gorgé, il en effleure la peau, sans autre pression que celle du poids de la lame. Le jus jaillit, la coupe est nette, sans déchirure. Une petite goutte de l'huile que renferme la petite gourde et le voilà paré pour le service.

Le fruit dégusté, son petit attirail rangé et le poignard bien à sa place à sa ceinture, devant le miroir, Korë met un peu d'ordre dans sa tenue. Il est temps. La porte de sa chambre se referme derrière lui, dans le couloir pas âme qui vive. Il franchit les quelques pas qui le séparent de son but et frappe à la porte. Deux petits coups secs.


(1548 mots)

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"Je choisis mes amis pour leur bonne présentation,
mes connaissances pour leur bon caractère
et mes ennemis pour leur bonne intelligence."

(Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.)


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 16 Sep 2015 17:11 
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Quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, avec deux petits coups peu audibles.
Je me doutais bien que ça arriverait.

(Il est temps que l'on ai une discussion toi et moi...)

Je repose ma plume après y avoir inscris les dernière lettres, referme mon journal soigneusement et le glisse avec le reste de mes affaires.

Je me dirige jusqu'à la porte et l'ouvre lentement, jusqu'à apercevoir le visage fin du jeune semi-elfe. Je ne lui adresse aucun mot, l'invite à pénétrer dans la pièce d'un geste de la main et referme doucement derrière lui.
Je ne désir pas attirer les regards ou les oreilles indiscrètes.

Même si nous ne sommes pas en train de comploter contre le royaume des sylphes, montrer nos doutes pourraient s’avérer compromettant pour la suite de notre parcours. La reine désire très certainement notre entière confiance pour mener cette mission à bien et c'est quelque chose qui se gagne durement. Et je dois dire que pour l'heure, elle a échouée. Néanmoins, pour le moment, aucun de mes doutes n'est fondés. Peut-être que ce jeune homme aura relevé d'autres éléments et saura me présenter les choses sous un angle différent.
De part ses nombreuses questions tournées de certaines manières et ses regards dans ma direction, j'ai pus voir qu'il partage certainement ces doutes. Je n'en suis pas sûr cependant et vais devoir me montrer quelque peu prudent dans mes propos.
La suite de notre conversation sera déterminante.
Une fois en sa compagnie, je le regarde fixement.

« Je suppose qu'on a des choses à se dire, n'est-ce pas ? »


(264 mots)

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Dernière édition par Sullyvan le Jeu 17 Sep 2015 11:48, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 16 Sep 2015 21:14 
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Quelques bruits feutrés derrière la porte viennent rompre le silence qui régnait jusqu'alors en maître, puis elle s'ouvre lentement sur le jeune blond. Il n'a pas l'air surpris le moins du monde de voir débarquer ainsi son compagnon et, sans une parole, l’invite à entrer. (Serais-je attendu?) songe, ironiquement le semi-elfe, qui se félicite à l'avance de cet état de fait. (Serions-nous sur la même longueur d'onde? En tout cas, s'il est aussi prompte à se livrer qu'à se jeter sur un alcool ou un fruit inconnu… l'approche m'en sera grandement facilité!).

Tandis que la porte se referme, korë fait quelques pas dans la chambre, avant de se retourner vers Sully qui le regarde fixement.

- Je suppose qu'on a des choses à se dire, n'est-ce pas ? Aussi franche que son regard, sans la moindre petite entrée en matière ni autre formule de politesse, sans l'ombre d'un préliminaire, histoire de tâter le terrain, sa réplique tombe.

(Droit au but ! D'accord, allons-y…)

- Il semblerait bien, répond Korë, un sourire amusé au coin de la bouche. Quoiqu'il en soit, si nous devons dans les temps qui viennent être amenés à faire un bout de chemin ensemble, j'aime autant mieux faire ta connaissance ici, dans la sérénité de ce lieu, plutôt que dans le feu de l'action.

Le semi-elfe marque une pose, puis, posant son regard à la ronde sur la chambre et son humble apparat, il poursuit.

- Le moins que l'on puisse dire des sylphes, c'est qu'ils ont le sens de l'hospitalité. Ils savent recevoir et mettre à l'aise leurs invités. Nous sommes comme des coqs en pâte, ne trouves-tu pas ?

L'hameçon lancé, en même temps que le tutoiement, est suffisamment gros pour que Sully puisse y mordre à pleines dents en toute conscience. (Une petite question pour une autre, voyons ce que tu en penses maintenant...).



(310 mots)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 17 Sep 2015 05:23 
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Le sang-mêlé me répond aussitôt, précisant qu'il vaut mieux faire connaissance et apprendre à se connaître dans un lieux si calme et propice plutôt qu'en pleine action. Je suis du même avis et acquiesce d'un simple signe de la tête, tandis que celui-ci scrute la pièce d'un regard.

Il s'adresse à moi et aborde l'hospitalité parfaite des sylphes, mentionnant une phrase quelque peu subtile sur le fait que nous soyons comme des coqs en pâte. Je ne sais que trop bien ce qu'il veut dire par là et c'est également mon avis. Nombre de sujets vont devoir être abordés dans cette petite pièce et celui-ci en fait parti.
Je ne tarde pas à répondre et lui adresse une unique phrase, signifiant que je comprends ce qu'il veut dire.

« Oui, comme des coqs en pâte. Un peu trop même... »

Je l'invite à s'asseoir avec moi à la petite table et nous sers deux verres d'une boisson à l'odeur forte qui se trouve dessus. Je n'en connais la contenance mais puisque nous sommes dans un monde inconnu, autant goûter leurs mets locaux.

« Nous serons plus à l'aise ainsi. Si nous devons discuter, autant que ça soit avec un verre dans la main. »

Je ne quitte pas ses yeux des miens et prends une première gorgée. Âcre, légèrement piquante, mais goûteuse. Il y a une légère saveur de plante qui s'installe au fur et à mesure sur le palais et la langue et une douce chaleur prend naissance au fond de ma gorge. S'ils ne sont pas des guerriers, ils ont de bons goûts pour tout ce qui se boit au moins ! Pas nécessairement pour ce qui se mange par contre.

« Les élémentaires sont parfaits, ne trouves-tu pas ? Des êtres issus d'un dieu bienfaisant et qui n'ont pas la rancune tenace. Un peuple pacifiste qui pourtant pourrait régner sur ce monde sans problème grâce à leur magie. Ils essaient même de le sauver ! Oui, décidément parfaits, comme jamais on a vu auparavant...Jamais. »

Je fais une petite pause, marquant ce point comme important dans mon discours. Je me doute que nous sommes sur la même longueur d'onde, mais il faut que je m'en assure. Si c'est le cas, il ne pourra pas passer à côté d'une telle remarque. Je passe une main dans mes cheveux encore humides et me redresse sur ma chaise. Mon ton se veut toujours aussi désinvolte mais mon regard se fait plus perçant.

« Et notre cher Général Jillian qui les aide gracieusement ! Quel bon duo... Ils se complètent tellement dans leurs réponses qu'on dirait qu'ils ont répétés ensemble ! »

Je m'arrête là pour le moment et attends sa réponse avec impatience. Je saurais alors ce qu'il en est. Ma dernière phrase est presque trop explicite malgré l'air amusé et le petit rire qui la ponctue. Mais s'il ne saute pas sur ça...

Quoi qu'il en soit, je monte une fois de plus le gobelet à mes lèvres pour ressentir une nouvelle fois cette agréable chaleur et me prépare à l'écouter. Un léger sourire reste fixé à mes lèvres, un tantinet taquin mais surtout avenant et confiant.

Les préliminaires ont été faites, on va pouvoir passer aux choses sérieuses maintenant. Comme avec une femme. Il ne faut pas aller trop vite, mais faire tourner les choses en rond trop longtemps ne fait que perdre beaucoup de temps pour pas grand chose. Il faut savoir doser et rendre le fruit mûr. Pour le coup, la maturité à été atteinte. Reste plus qu'à le cueillir !


(595 mots)

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 17 Sep 2015 13:04 
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Les deux jeunes hommes sont maintenant attablés, un verre à la main sirotant un alcool… « sylphe » est le meilleur qualificatif qui vient à l'esprit de Korë. Faisant danser ce liquide vert dans son verre, il en cherche les notes en bouche. Pour être vert, c'est vert, végétal même, avec une âpreté qui ne manque pas de mordant. (Pas vraiment ma tasse de thé ! Quoique… ce n'est pas désagréable non plus. Cela manque un peu de finesse au premier abord, mais pas totalement dénué de subtilité dans l'arrière-goût).

Malgré les sourires et les apparences détendues, l'atmosphère semble quelque peu sous tension. C'est presque imperceptible, mais… (il flotte dans l'air un je ne sais quoi… Un petit rire par là, une main qui passe dans des cheveux par-ci, un corps qui se redresse comme cherchant un point d'équilibre… Et ce regard soutenu, comme un bras de fer visuel… Le jeu du chat et de la souris vient de commencer). De sous-entendu en sous-entendu, comme une avancée à couvert, chacun semble attendre que l'autre se démarque et montre son jeu, sans pour autant vouloir payer. (Bon, ça ne va pas le faire ! Tu veux être le chat ? Ok, ça me va.)

Le semi-elfe désarme la situation en rompant le contact visuel. Comme distrait, il suit le mouvement du liquide lécher les parois, légèrement liquoreux, celui-ci s'éternise un instant avant de poursuivre sa ronde.

Korë prend son temps pour répondre à son interlocuteur qui doit probablement guetter ses réactions, vérifier qu'ils se comprennent bien avant d'aller plus avant dans les confidences. Tout dans ses propos témoigne qu'ils partagent, si ce n'est la même analyse de la situation, tout au moins les mêmes interrogations et la même gêne. Son « Un peu trop même... », laissé en suspens, et qui fait référence à leur statut d'invités choyés, ne laisse que peu de doute. Quant à sa réplique sur la perfection de ce peuple, elle ne fait qu'enfoncer un peu plus le clou : « Oui, décidément parfaits, comme jamais on a vu auparavant...Jamais. » Il insiste sur des mots, marque des pauses, s'assurant que son auditoire le suit bien en pensée, puis c'est au tour de la relation entre la Monarque et son Général : « Ils se complètent tellement dans leurs réponses qu'on dirait qu'ils ont répétés ensemble ! ».

Korë relève enfin la tête et, répondant à l'air malicieux que son compagnon arbore, lui décroche un grand sourire qui se poursuit en un rire franc et sans détour.

- Et si nous arrêtions notre petit jeu tous les deux ? Puis, se penchant vers Sully, une main sur un genou et l'autre tenant toujours son verre, il entre dans le vif du sujet. Nous sommes d'accord, il y a quelque chose qui cloche dans toute cette histoire. Reste à comprendre quoi… Mais tu as raison, tout est trop parfait. Et tu veux mon avis, ce n'est pas pour me plaire. La perfection n'existe pas, et ceux qui s'en prévalent, on souvent de bien plus terribles secrets à dissimuler.

Il reprend une gorgée de cet étrange digestif et, après s'être redressé dans une grimace due à la sensation qui gagne ses papilles, il poursuit.

- La seule chose qui me semble certaine, c'est que le temps leur est compté, ils ont le feu aux fesses et c'est pourquoi ils acceptent que des étrangers viennent mettre leur nez dans leurs petites affaires. Quant à Jillian, c'est un sylphe maintenant, il semble avoir épousé la cause de la Belle ! Autant son entraînement de demain nous sera profitable, autant je ne lui accorderai pleinement ma confiance que lorsque j'aurai levé le voile sur tout ce qui me chagrine. Je n'arrive pas à savoir si ce peuple est d'une naïveté et d'une incompétence relationnelle sans nom ou si… Car tu m'avoueras que pour ne pas avoir réussi à s'allier un seul peuple en presque deux millénaires… il faudrait que ce monde marche sur la tête, ou alors... qu'ils ne soient pas très finauds nos nouveaux amis et ça... j'ai du mal à le croire ! Quand on a la magie, la technologie et une noble cause à servir, ce n'est pas sorcier de faire des adeptes, non ?!

Korê s'arrête une nouvelle fois. Il regarde l'humain en se demandant s'il est de ceux à qui l'on peut faire confiance. Et pour tout dire, la pénombre de son fluide n'est pas très engageante.



(740 mots)

_________________
Oscar Wilde


"Je choisis mes amis pour leur bonne présentation,
mes connaissances pour leur bon caractère
et mes ennemis pour leur bonne intelligence."

(Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.)


*


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