L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 11 Aoû 2011 14:13 
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(Je vais enfin me venger ! Je vais ENFIN pouvoir me venger !)

Voilà ce que je me répétais depuis que je savais où trouvait le bandit qui m'avait laissé une balafre sur le côté gauche de mon visage. Le calme environnant de la forêt me laissait ruminer cette pensée, cette vengeance et les milles et une façons que j'imaginais pour le tuer. En levant la tête vers le ciel, comme pour essayer de me calmer car je n'étais pas le genre de personnes qui s'énervaient pour un rien, et là je fus saisis par la splendeur de la lune. J'en étais époustouflé, les mots me manquaient. La seule chose que je sus dire fut :

"Jamais je n'ai vu une lune aussi magnifique que ce soir ..."

En plus de cela, cette astre magnifique venait se refléter avec la même élégance, la même grâce dans un petit cours d'eau qui coulait juste derrière mon campement de fortune. En plus de cela vient s'ajouter les différentes senteurs de la forêt : la sève qui s'écoulait des arbres, l'odeur de l'herbe mouillée par la brume, et plein d'autres odeurs aussi exaltantes les unes que les autres pour mes sens. Quand, tout à coup un petit lapin vient interrompre mes pensées. Ce lapin état d'un blanc immaculé comme la neige, avec une légère tâche noire sur le dessus de la tête. Il passa si vite, si expressément, comme si il avait été vu par un prédateur, que je ne vis de lui qu'une petite trainé blanche.

"Ouah, je serai toujours impressionné par ces petits animaux !", me dis-je.

Et je laissa ces paroles partirent dans le flux immatériel du temps en me dirigeant vers mon lit. Une fois installé, je me mis à songer à différentes choses comme par exemple l'histoire que je devrais inventer auprès des gardes kendrans car, si je leur disais que je venais à Kendra Kâr pour me venger d'une personne ils ne me laisseraient pas passer et risqueraient même de m'arrêter. Et c'est sûr ces pensées que je me laissa entrainé par le sommeil.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Ven 12 Aoû 2011 21:41 
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Ta fuite surprit les occupants de la pièce, qui n’eurent le temps de t’attaquer avant que tu n’atteignes l’échelle. Leste, tu réussit à bondir dessus et à l’escalader, mais au moment de la soulever, tu te rends compte que ta cible, ce vaillant chasseur, n’est pas si lent que tu l’as estimé : il maintient fermement l’échelle, tentant d’y grimper à son tour pour sa survie, alors que sa panthère grogne derrière lui férocement.

Tout autour de toi, la fumée et les flammes envahissent les galeries de terre…

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 19:41 
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Chapitre I: La dernière tâche

"Tu n'as pas entendu quelque chose? Eh! Ziresh! Jette un œil, là-bas!"

Xavir avait frotté le bout de son oreille droite d'une main, puis avait dirigé son index vers la fameuse zone d'ombre d'où il lui avait semblé entendre le bruit. A contrecœur, Ziresh hocha de la tête avant de s'y diriger, lentement.
C'était la nuit. Il devait être minuit passé, une heure peut-être. Seules les flammes dansantes sur les torches éclairaient encore partiellement la lisière de la forêt et le "village". Car en effet, le mot "village" était sans doute trop grand pour qualifier le groupe de liykors qui s'y trouvait. Il était petit, modeste, et surtout: mobile. En cas de danger, des maisons ne serviraient pas: les loups étaient bien assez rapides pour s'enfuir à pied. Pas besoin de s'encombrer de chevaux, sauf en cas de déménagement. Car sur ce "camp" (ce mot étant, cette fois-ci, trop petit pour qualifier le clan), des caravanes et des tentes, plus ou moins grandes, avaient poussé depuis quelques décennies. Les liykors n'ont pas besoin de maisons ici, ils sont pour la plupart tellement en communion avec la nature qu'ils passent leurs journées dehors. Leurs "logements" servent, souvent, avant tout pour le stockage, et pour dormir lors des intempéries.

Ici, il faisait bon. La plupart des membres du clan dormaient à la belle étoile, certains dans des sacs de couchage, d'autres dans leurs tentes, et encore, il y en avaient avachis sur le toit de leurs caravanes, profitant d'une certaine fraîcheur dans l'altitude, et de la douceur de la toile.
Une nuit tranquille en somme. Malheureusement, même pour un clan aussi pacifique, serviable, et tolérant, il nécessitait de laisser des postes de garde, au moins devant la forêt. Les attaques de rats, de serpents des forêts ou autres étaient assez rares. Le feu avait le don d'éloigner quelques créatures, après tout. Mais cela pouvait arriver. Ziresh se souvenait notamment de deux traqueurs obscures qui avaient pris pour cible des membres du clan. Heureusement, ils furent mis à mort facilement par les veilleurs. Malheureusement, le jeune Liykor n'avait pas pu en faire partie. En fait, il n'avait jamais eu l'occasion de défendre le clan. Seulement de chasser pour lui.

Alors, quand Xavir lui avait demandé de voir ce qu'il en était, Ziresh ne put que se montrer enthousiaste, bien qu'un peu effrayé. Se battre, pour la chasse, c'était une chose. Pour protéger autrui, c'en était une autre. Et surtout, servir de garde était souvent tellement ennuyeux qu'il lui semblait qu'il gâchait ses nuits à chaque fois. La seule chose palpitante étant la présence de son père de substitution, qui lui racontait souvent quelques histoires, des aventures. En fait, ils rêvaient tous les deux de s'évader, de voir autre chose dans ce monde.
Ainsi, obéissant à Xavir, il s'approcha de la zone d'ombre: un buisson obscure, s'échappant de la lueur des flammes des torches. Il était légèrement plus reculé, derrière deux grands arbres que Ziresh ne savait pas nommer. Calant sa lance sur la hanche, il écarta le buisson, sans rien voir. Puis il éleva la voix, afin de se rassurer.

"Eh là! Qui va là?"

Furtivement, il vit une toute petite lumière jaillir d'un buisson, beaucoup plus loin, aussi grosse qu'une étoile dans le ciel. Derrière elle, une ombre tout juste un peu plus grande. La chose se montra, juste une seconde, puis s'enfuit un peu plus loin, sans que le Liykor n'ait eut le temps de répliquer. Ziresh revint alors tranquillement vers son "père", haussant des épaules.

"Bah! Personne! Il a rien dit et s'est barré."

"C'est bien qu'elle soit partie, mais si la chose ne répond pas, que tu la vois et qu'elle se maintient face à toi, tiens toi prêt à te battre. Un être avec une conscience et des mots saurait se justifier. Sans cela, une chose qui n'a pas peur de toi est souvent dangereuse, surtout dans ces forêts. Et si c'était un traqueur sombre, après tout?"

Xavir utilisait souvent ses mains lorsqu'il parlait, et encore plus lorsqu'il donnait des conseils, soulevait des risques possibles. Ici, il avait beaucoup insisté sur ses yeux et sur l'idée de repousser une force invisible de ses mains. Rien de bien notable pour un Liykor, mais si un humain ou autre voyait Xavir parler, il ne pourrait par se détacher de ses mains griffues.

"Non, je pense pas que ce truc était humanoïde. Je n'ai même pas entendu de pas... J'aurais reconnu des pas d'homme ou de traqueur! Et même un traqueur, si c'en était un, est-ce qu'on les a vus fuir, déjà? Ils sont discrets au début, mais une fois révélés, ils marchent directement sous nos flèches, nos lances, nos épées... Ils s’embarrassent pas d'une pseudo-discrétion. Alors que ce truc s'est enfui directement, le pleutre."

Ziresh avait accompagné ses mots d'une illustration de chaque action: des pas avec ses doigts, le glissement similaire d'un serpent avec son bras pour parler de la discrétion, et un coup sec sur le dos de sa main reptilienne. En fait, il était moins subtile avec ses gestes, mais accordait (comme tous Bratien) beaucoup d'importance à ces derniers lorsqu'il parlait.
Xavir sourit, face à la perspicacité de son "fils", et renchérit après un bref rire discret:

"Ah ah! Tu es doué, c'est vrai! Mais les ordres sont les ordres. La nuit, on ne peut pas se permettre de laisser approcher n'importe quoi. Un coup comme ça, et je t'envoie lui courir après dans la forêt, moi! Ce sera ta dernière mission d'initiation!"

Ziresh ne put s'empêcher de frissonner en imaginant ce que devait donner la forêt au loin, ne serait-ce qu'à cent mètres. Il était effrayé par l'idée de ce qui pouvait s'y cacher, de nuit. Même s'il chassait fréquemment là-bas en journée, la nuit lui faisait peur. Il n'avait jamais été confronté à ce genre d'environnement. Et même s'il était plein de volonté, qu'il voulait se battre pour les autres, il préférait cent fois mieux connaître son ennemi que de s'aventurer armé jusqu'aux dents pour combattre une chose inconnue...
Angoissé, il serra sa queue touffue entre ses doigts, comme à chaque fois qu'une chose le préoccupait.

"Calme toi donc, Ziresh! Je plaisantais! Demain, c'est le dernier jour et on en finira ensemble. J'ai quelque chose d'assez spécial pour toi."

Le jeune Bratien eut à peine le temps d'être rassuré: juste à cet instant, une voix résonna au fond de la forêt. Et encore, "au fond" était un grand mot, car elle était finalement très proche. Il se mit alors en posture de combat, lance pointée vers l'inconnu, alors que Xavir bandait son arc.
Mais la voix s'identifia juste quelques secondes après, heureusement.

"Oh eh! C'est moi! Bravi!"

Bravi était un Bratien, lui aussi, et il était un chasseur depuis trente ans déjà. C'était un Liyjor puissant, qui ne craignait pas grand chose. Ni même l'obscurité dans la forêt. Il avait d'ailleurs cette étrange capacité à toujours savoir où il se trouvait, sans être pour autant noctambule. Quelqu'un de très capable, en somme. Tout le monde l'appréciait au village, et à sa juste valeur.
Il s'était approché, levant une main pour montrer que "tout allait bien", la deuxième étant posée par habitude sur le pommeau de son épée. Et immédiatement, une chose sauta aux yeux de Ziresh: une petite chose se remuait dans une sacoche, à la ceinture du chasseur. Et cette chose laissait dépasser une petite lumière. La même que celle qu'il avait aperçue au loin.

"Eh! J'ai déjà vu ça!"

Bravi sortit du contenant une petite créature: une espèce de chenille un peu bouffie, les ailes battant lentement, et un visage grossier, mais étrangement adorable, au sommet de son corps.

"Un Lutinora. Je l'ai vu voler un peu plus loin avant de battre de l'aile et de tomber au sol. Il a fait chaud ces derniers jours, alors j'imagine que ça l'a affaibli et qu'il cherche à manger."

"Je ne te savais pas ami de ces choses-là, Bravi!"

"Bah! Il est mignon, non?"

Immédiatement, Ziresh alla chercher du côté des réserves que l'on laissait aux gardes de nuit. Il y avait du pain, une bonne quantité de jambon encore dans son papier, et deux petites gourdes d'eau. Il en prit une, avec le pain et le jambon. Une fois hors de la tente, il versa un peu d'eau sur le sol sec, afin de créer une petite zone de boue. Immédiatement, le lutinora se sentit plus vif et vint se rouler allègrement dans la terre humide, teignant son dos vert mousseux en un marron chocolat.
Sous ses couinements, le jeune Bratien se mit à découper le pain et le jambon pour faire des parts équitables et distribua les sandwiches à Bravi, Xavir et lui-même. Quand au petit monstre vert/marron, il arracha une bonne partie de la mie pour la lui offrir.
La créature se mit à virevolter alors autour de son hôte, se frottant d'abord contre les tassettes de son armure, puis contre sa douce queue (autrefois immaculée). A la fois attendri par tant de bienveillance et dégoûté par la saleté qui venait profaner le sanctuaire qu'était son pelage, Ziresh s'écarta un peu, sous les rires amusés de son père et du chasseur.

"C'est fichu, gamin! s'amusa Bravi. Tu viens de lui donner de la boue et à manger! Elle va te coller toute la nuit, et plus si affinité! Ah ah!"

Ils rirent ensemble un bon moment et discutèrent longtemps. Ils évoquèrent d'abord les variétés d'insectes que l'on trouvait ici, puis ils s’élargirent sur l’entomologie qui se faisait à certains endroits. Enfin, ils parlèrent de la situation maladive à Kendra Kâr, comme quoi des gens devenaient fous, puis ils enchaînèrent avec les légendes dont Ziresh aurait aimé être le héros.
Une heure passa ainsi, jusqu'à ce que Xavir décida de donner sa nuit au jeune Bratien.

"Demain, c'est ta dernière mission. Tu devrais dormir, maintenant. Je te réserve quelque chose de spécial, qu'on en finisse dignement!"

Ainsi, ils se souhaitèrent mutuellement bonne nuit. Mais alors qu'il s'en allait justement pour aller dormir dans la tente de gardes, la chenille jaillit de sa flaque de boue pour venir se poser affectueusement sur son épaule. Elle se frotta d'ailleurs au pelage épais de son cou, l’entachant encore un peu plus.
D'abord dérangé par la présence du petit animal, Ziresh s'y fit et décida d'aller simplement dormir avec la créature à ses côtés.

Un certain sourire aux babines (si tant est qu'il soit facile d'imaginer un sourire sur un loup anthropomorphe), il ne mit pas beaucoup de temps pour s'endormir. L'idée qu'il finirait avec le clan le réconfortait. Et le jour qui s'approchait était annonciateur d'une toute nouvelle aventure. Et surtout, de la liberté.
La nuit passa paisiblement, et Xavir et Bravi ne rencontrèrent aucun plausible adversaire.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 13:45 
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C'est l'insecte rencontré la veille qui réveilla Ziresh au petit matin, émettant des couinements enthousiastes tout en lui mordillant les poils de son visage. Enfin, "petit matin" n'était pas vraiment le mot à employer, car le soleil était déjà très haut dans le ciel. Mais cela, le jeune Bratien n'y avait pas fait attention. En fait, sa première pensée au réveil s'était tournée justement vers son nouvel "animal de compagnie". Ce dernier avait été sauvé par Bravi, le Liykor le plus réputé du hammeau (voilà, "hammeau" était le mot parfait pour qualifier le clan), peut-être le plus brave et s'il n'était pas le meilleur chasseur, il en était un remarquable malgré tout. Et plutôt que de se tourner vers son sauveur, elle l'avait préféré lui, Ziresh, avec sa gourde d'eau et sa mie de pain... Que d'opportunisme chez une si petite chose! Mais le jeune loup ne s'en alarma pas. A vrai dire, il suffisait au Lutinora de lui montrer sa petite face, avec ses grands yeux mouillés, pour qu'il se décide à ne pas retenir ce drôle de comportement contre lui!

En sortant de la tente de gardes, le soleil tapa directement sur le front du Liykor, ce qui rendit son réveil plus difficile encore. La chaleur ajoutée à son état lui donna quelques vertiges, dont il mit une bonne minute à se défaire. En fait, il fallait savoir que Ziresh était assez différent des autres bratiens du hammeau: eux avaient presque tous un pelage court et parfois léger, le sien était plus long, et bien plus épais. Il tenait cette caractéristique de ses parents, qui avaient tous deux le même "handicap". Il ne leur avait jamais demandé, car son enfance s'étant passée assez à l'écart de sa famille, mais en fait, ses grands-parents venaient des montagnes et avaient décidé de changer d'environnement. Tout simplement. Pas de migration épique ou de fuite d'un grand danger. Juste qu'ils voulaient s'évader, et ils l'ont fait. Et en somme, si Ziresh avait hérité de leur pelage enclin à l'étouffement en été, il avait avant tout pu prendre possession de ce même désir d'évasion...

Avec peine, il se dirigea vers la caravane de Xavir, qui devait sans doute être rentré chez lui après la nuit. Après tout, le clan n'avait pas besoin de gardes la journée, en général. Du danger en plein jour, ça ne leur était arrivé, pour ainsi dire, absolument jamais.
La demeure de sa famille de substitution n'avait rien à envier à une caravane "normale", mais il fallait connaître l'histoire pour se rendre compte de la valeur qu'elle avait en réalité. En fait, au départ, il ne s'agissait pas d'une caravane, mais d'une simple charrette qui servait à transporter le foin en ville. Au final, Xavir, après de longues années d'économies et services rendus au propriétaire de la dite charrette, put investir dans celle-ci et la modifia de sorte qu'elle devienne une véritable maison. Il construit des murs avec des planches, et il dût notamment acheter du très bon tissu pour faire un toit imperméable, solide, qui met à l'abri de la chaleur en été. C'est ce dernier matériau qui lui couta le plus cher, mais le prix en valait la peine, car cette charrette était devenue non seulement une caravane, mais surtout une maison. A l'intérieur, on stockait beaucoup de choses sans problèmes, hormis la nourriture périssable. Et il y avait de la place pour que cinq personnes au maximum puissent dormir, car Xavir comptant sur le poids que pouvait supporter la charrette, il n'hésita pas à construire un étage! La caravane faisait alors un peu plus de trois mètres de hauteur. Bien sûr, pour dormir en haut, il fallait baisser la tête, marcher à quatre pattes, même... Mais était-ce vraiment un problème pour des liykors? De plus, ils n'y dormaient qu'en cas d'intempéries, profitant plutôt de l'air frais du soir, dehors.

Quoiqu'il en soit, lorsque Ziresh arriva devant la dite demeure, il frappa à la porte de cette dernière, même s'il était presque certain que Xavir, comme Erin et Kâhra devaient être tous sortis. Mais à sa grande surprise, au moment même où il avait frappé, le petit Lutinora qui l'accompagnait avait suivi immédiatement son geste pour quitter l'épaule où il était logé, et venir cogner frénétiquement la porte en s'y projetant tête la première... Et cela, quatre fois de suite!

"Mais enfin! Qu'est-ce qui te prend?"

La petite créature s'effondra alors sur le sol, tentant au passage d'amortir sa chute en battant vainement des ailes, dans un petit couinement plaintif. A la fois amusé, abasourdi et déstabilisé par la situation, Ziresh se précipita sur son pauvre petit compagnon, sans vraiment oser le toucher. L'absence de mouvement chez la petite créature figea immédiatement le jeune Bratien, qui crut alors à sa mort. Son amusement initial fut troqué à l'instant avec une crainte incommensurable... Lui qui s'était tant lié à cette petite chose! Comment pouvait-elle mourir aussi bêtement?
La porte de la caravane s'ouvrit alors, encore une surprise. Une jeune Liykor, du même âge que Ziresh, ouvrit la porte. C'est Kâhra. Aux yeux d'un humain, il était difficile de percevoir la beauté chez une telle race. Mais pour beaucoup de Bratiens, elle serait jugée très belle. Elle avait un pelage particulier, presque d'avantage similaire à celui d'un renard qu'à celui d'un loup: elle avait le poil roux, hormis aux bouts de ses oreilles et de sa queue. Elle avait aussi une ligne fine, agile, ce qui était typique des Bratiens des forêts. Elle portait d'ailleurs une tenue propice au travail: rien de très coquet, simplement une chemise et un pantalon en lin. Mais même avec cela, elle paraissait très belle pour le loup au pelage argenté.

"Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi tu frappes comme ça?" demanda-t-elle.

Elle ne comprit qu'en baissant les yeux de quoi il s'agissait. Mais juste au moment où elle se pencha pour examiner la victime, cette dernière jaillit presque du sol et fila directement à l'intérieur de la caravane. Elle monta en une seconde à l'étage, et se jeta sur sa proie: un pauvre saucisson sans défenses. Ce dernier aurait beau tenter de se débattre, jamais il ne pourrait se défaire de l'énorme gueule de son prédateur mousseux...

"... De la comédie..." jura Ziresh en secouant les bras à la manière d'un acteur nerveux, maintenant perplexe en ayant vu à quel point cette chose pouvait être manipulatrice...

"Ah ça... Papa m'avait raconté pour hier soir. Il m'a dit de laisser à manger en haut et de fermer nos stocks. Faut croire qu'il avait raison, elle a filé directement à l'étage!" Elle avait imité le signe de la fermeture d'un verrou, après s'être frotté le ventre.

"Elle?"

"Oui, c'est une femelle! Tu n'as pas appris à les reconnaître?"

Devant tant de perspicacité, Ziresh n'osa pas répondre, trop gêné que l'on relève autant son ignorance. Il se contenta de fixer le sol tout en se redressant.

"C'est vrai... Allez, entre."

Il sauta alors le pas de la porte. Le duo s'en alla directement à l'étage, rejoignant la créature qui avait déjà bien entamé son repas. C'était d'ailleurs assez typique de la voir ainsi: couchée sur le dos, le saucisson entre ses pattes.
Kâhra et Ziresh s'installèrent sur le couchage de la jeune fille, les yeux levés vers la toile qui leur servait de toit. La lumière du soleil filtrait à travers, et malgré l'agencement de la caravane, il continuait de faire chaud ici. Allongé, le jeune loup fut presque pris de fatigue à cause de ça. Mais il fut tiré de son demi-sommeil par les paroles de son acolyte.

"Alors? Aujourd'hui, c'est le grand jour, non? Papa m'a dit qu'il n'avait pas osé te réveiller aussi tôt. Que tu devais être très reposé pour ta mission."

"Oui, il m'avait dit que ce serait gros, hier soir... Je sais pas de quoi il voulait parler, mais j'ai vraiment hâte!"

"Je suis sûr que tu y arriveras. C'est ta dernière mission, elle ne pourra que bien se passer."

Ils n'avaient pas fait de gestes cette fois-ci, ce qui était peu commun chez les Bratiens. Surtout dans leur clan. Un long silence passa. Durant celui-ci, Kâhra s'était blottie contre l'épaule bienveillante de son ami. Elle continua alors.

"Et... alors? Tu feras quoi après ça?"

"Je sais pas vraiment... Je crois que je vais commencer à travailler à Kendra Kâr et après, j'aviserais. J'irais ailleurs, en tout cas."

"Vraiment? s'étonna la louve. Je pensais que tu visais plus loin que ça! Tu te souviens de toutes nos discussions, non? Tu me disais toujours que tu aimerais devenir un héros! Je suis sûre que tu pourrais être de ceux qui trouvent des reliques! Et puis il y a tellement de choses à voir!"

"C'est vrai que ce serait bien, mais je peux pas commencer directement par ça... Et puis ces choses là sont loin, je dois y aller lentement."

"Tu as entendu parler de Nyr' tel Ermansi? Je t'en ai forcément parlé! L'île céleste! La légende de l'île volante! Tu t'en souviens, non? Quand tu seras libre, tu pourras aller dans des endroits comme ça! J'en suis certain! On dit qu'il y a des tas de choses là bas! Des choses qui n'existent pas en bas!"

"C'est une légende..."

"Et puisque tu es si bon à la lance, tu pourrais chercher une relique de ce genre, non? Je suis sûr que tu le pourrais! Je connais pas beaucoup de lances connues ou magiques... Mais je sais qu'il y a la Lance Veau! Tu sais, elle vient de la Légende des Chevaliers de la Commode Carrée! Tu te souviens? On nous la lisait quand on était petits!"

"C'en est une aussi! Et elle est loin d'être crédible! On parle d'une statuette de singe qui donne envie de manger des bananes!"

"Ne te moque pas de moi!"

Sur ces mots, étrangement, les larmes lui montèrent aux yeux. En voyant cela, Ziresh ne sut pas quoi faire. Même le Lutinora semblait s'être calmé, n'osant trop faire de bruit en dévorant son repas. Et le jeune loup se rendit alors compte qu'une chose avait changé, depuis qu'il était entré ici.

"Kâhra... Pourquoi depuis le début, tu n'as pas signé une seule fois?"

Un ange passa, puis elle répondit.

"Toi non plus, tu ne signes pas..."

"Signe-le moi, s'il te plait. Est-ce que c'est si difficile de le signer?"

De longues secondes passèrent avant que la louve n'ose enfin répondre. Elle pointa alors doucement son index sur sa poitrine, puis, tendrement caressa le torse velu de son compagnon avant d'agiter son doigt de droite à gauche, comme en signe de refus. Ensuite, il tendit gracieusement le bras vers le ciel. S'ils avaient été debout, elle aurait pointé l'horizon.
Ces signes étaient simples, mais avaient une grande valeur pour Ziresh. Ils signifiaient...

"Je ne veux pas que tu partes..."

Elle l'avait dit et signé ainsi, franchement, sans plus rien cacher. Le loup argent s'apprêta alors à répondre, à lui dire qu'il ne quitterait pas définitivement le clan, qu'il reviendrait et donnerait des nouvelles. Mais il fut coupé immédiatement par la jeune louve, bien plus en colère cette fois-ci.

"Je trouve ça injuste. Tu as du talent! Et je ne connais personne d'aussi bon que toi! Tu pourrais faire beaucoup de choses, aller très loin! Et au lieu de ça, tu te cantonne à Kendra Kâr, qu'on a toujours connu! Tu dis vouloir de l'aventure, mais tu ne cherches pas plus loin que le bout du museau! Si tu dois partir et me manquer comme tu vas le faire, alors je veux que tu ailles loin, que tu découvres des choses, et qu'à ton retour, tu me les fasses partager. Je veux qu'à chaque fois que tu reviennes, tout le monde ici, les enfants comme les anciens, t'accueillent en héros, en étant fier de savoir que tu représentes le clan Liykkendra. Je voudrais qu'à chaque fois qu'on se retrouve, tu me fasses découvrir toute la magie que tu as découverte, toutes les choses qu'on trouve ailleurs et qu'ici, on ne verra jamais! Je veux qu'on finisse par entendre ton nom partout, et que les Noirs ne reviennent jamais ici pour nous chasser, de peur que le grand Ziresh ne vienne posséder les terres que nous, Bratiens, avons-nous dû fuir.
Et surtout, plus que tout, je veux pouvoir être fière de dire à l'enfant que j'aurais que son père, Ziresh de Liykkendra, est le plus grand Aventurier que le clan aie connu."


Ziresh ne répondit pas. Il ne savait pas quoi dire, en fait. Depuis qu'il connaissait Kâhra, il l'avait toujours considérée comme sa meilleure amie, comme une sœur, sans pour autant nier qu'il se sentait attiré par elle. Il était un Bratien, et il était par nature prude, et l'amour ne faisait pas partie de sa vie. Alors qu'elle lui dise ainsi, de but en blanc, qu'elle ne voulait pas le voir partir, qu'elle l'aimait, et qu'elle voulait engager la conversation avec lui après de la grande Mère, il ne pouvait s'y être préparé à l'avance. Maintenant, il ne savait plus quoi faire. Il s'en rendait compte: il aimait Kâhra. Mais cela ne changeait rien au fait que cet endroit était trop petit pour lui. Il lui fallait partir, à tout prix.
Un peu apeuré, peut-être trop lâche pour faire face maintenant, il leva et se dirigea vers la trappe qui menait à l'étage inférieur. Ne laissant échapper que quelques petits marmonnements entre le "désolé" et le "dois partir". Le lutinora, alors avachi sur son dos, recracha le fil qui était resté au bout du saucisson dans un hoquet aigu, avant de porter péniblement, avec ses petites ailes, son énorme corps alourdi par son repas. Mais Kâhra n'allait pas simplement rester ici, à voir le liykor qu'elle aimait partir.

"Attends , l'interpela-t-elle. S'il te plait, n'oublie pas ce que je t'ai dit."

Ziresh descendit tout de même de la trappe, quoiqu'un peu lentement. En bas, à travers les planches de l'étage, il lui répondit enfin.

"Jamais je ne pourrais t'oublier."

Puis il sortit, pour se remettre enfin à la recherche de Xavir. Une mission l'attendait, et en plus de cela, il avait un choix des plus cruels à faire... En chemin, il adressa alors une pensée au Père. Puisse-t-il l'aider dans son choix.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 17:56 
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C'est finalement Xavir qui trouva Ziresh, et non l'inverse. Peu de temps après avoir fui la caravane, ce dernier avait senti une lourde main se poser sur son épaule, puis l'étreinte amicale et réconfortante habituelle. Toutefois, elle n'eut pas le même effet que les autres fois: l'annonce de Kâhra avait été bien trop grande, trop importante, pour qu'il ne puisse se permettre d'en faire abstraction. Aussi, il ne put cacher son angoisse, et c'est l'air penaud qu'il salua son "père" en regardant le sol, sans même signer.
Bien entendu, cela n'échappa pas à Xavir qui lui demanda immédiatement ce qu'il se passait.

"C'est Kâhra... Elle veut qu'on parle à la Mère..." fit-il en emboîtant ses mains pour signifier le couple, pour ensuite montrer le sol afin de signifier la Mère.

"Je sais, Ziresh."

Le pauvre Bratien ne put cacher sa surprise. Et il ne savait plus quoi dire. Xavir était important pour lui, peut-être pas autant que Kâhra, bien sûr, mais il avait l'habitude de tout lui confier. Mais là, il avait peur de le blesser, peut-être.
Finalement, après une longue hésitation, il lui répondit franchement.

"Je l'aime, mais je ne veux pas de ça... J'ai trop attendu pour partir, et je ne veux pas penser à un enfant aussi vite. Si je dois le faire, j'aimerais avoir une vie accomplie et avoir vécu assez d'aventures! Ça n'a pas de sens de créer la vie si on doit s'émanciper de la sienne!"

"Tu n'as pas à te justifier, je comprends ton choix. Mais je te demande de comprendre simplement ce qu'elle doit ressentir. Prends-en compte, d'accord? Allez, viens."

Ensemble, ils entreprirent le chemin vers l'endroit où ils avaient passé la nuit la veille. Dans la tente de la garde nocturne, ils s'installèrent et Xavir s'empressa de fouiller dans le coffre des provisions. Sous les yeux de l'insecte, emplis de convoitise, le pain, le jambon, la gourde d'eau et même une grappe de raisins défilèrent. Mais le liykor aîné ne lui offrit rien. Il prit simplement des bandages, et après avoir ordonné à Ziresh de tendre les bras, il les enroula autour de ses poignets; sans que le jeune adulte ne puisse comprendre ce qui se passait vraiment.

"Mais tu fais quoi, là? Ça va me tenir super chaud!"

"Tu vas combattre, Ziresh. Et ta cible est teigneuse. Dès que tu l'auras trouvée, elle va se jeter sur toi et tout faire pour te blesser. Même si tu la tiens à l'écart, elle va faucher ce qui lui tombera sous la main, alors il faut que tu protèges tes avant-bras."

A ces paroles, le Bratien déglutit, clairement apeuré par ce qu'il devait attaquer. Heureusement, il faisait jour cette fois-ci, alors il savait qu'il pourrait voir sa cible. Bien entendu, il fallait avant tout qu'il en prenne connaissance auprès de son "professeur". Alors il lui demanda:

"Mais... Qu'est-ce que je dois faire au juste?"

Xavir lui fit signe d'attendre: en effet, faire tenir ses bandages nécessitait de s'y appliquer. Au final, le tissu tint parfaitement, compressant aussi les longs poils de Ziresh. Enfin, c'était un mal pour un bien, mais grâce à ça, il pourrait agir de façon souple et sera capable d'encaisser quelques coups sans problèmes.
Une fois que la besogne fut terminée, Xavir s'assit en même temps que son "fils", et prit enfin le temps de lui expliquer les choses avec plus de détails.

"Tu sais qu'en ce moment, il y a des problèmes à Kendra Kâr, non? Des gens deviennent fous, sans que l'on comprenne pourquoi. En fait, on a une théorie: plusieurs personnes parmi ces malades ont été blessées, et leurs coupures ont de toute évidence été faites par les griffes de traqueurs. Il y a donc plusieurs possibilité: soit ces traqueurs sont trop faibles pour se battre, donc ils essaient d'avoir leurs cibles à l'usure, et c'est cet harcèlement qui rend ces gens fous... Soit ces monstres sont malades ou porteurs d'une maladie, et ces blessures ont infecté les victimes... Ou encore, ce n'est ni l'un ni l'autre, mais il faut tout de même exterminer la nuisance. C'est ta dernière mission, et tu as souvent voulu combattre des traqueurs, alors tu auras ce que tu veux!"

L'explication gestuelle de Xavir fut longue, et ses gestes très appliqués. Mais de tous, Ziresh retint surtout la référence à l'infection, qui se traduisait pas la griffe du Liykor glissant sur l'avant-bras. Les maladies, poisons, et choses qui touchent au sang lui ont souvent fait peur... Peut-être était-ce son manque de connaissance des plantes qui en était la cause. Ou inversement... Mais dans tous les cas, le pauvre Bratien ne fut pas confiant... Et à peine eut-il le temps de se remettre de ses émotions en apprenant quelle serait sa mission, que son "père" enchaîna encore une fois, avec d'autres précisions.

"Il y a une caverne que tu atteindras en prenant la direction Nord-ouest-nord à partir de la tente. Tu la reconnaîtras sans trop de problèmes, puisqu'il n'y aura rien de vivant autour. La moisissure a tué les plantes et a noirci la terre." Donner la direction d'un lieu, en langue des signes, était très difficile, compte tenu des points de repères à préciser. Et bien que Ziresh ait objecté, il ne lui répondit qu'après avoir terminé de signer.

"Attends! coupa Ziresh. Tu m'avais dit hier qu'on ferait ça ensemble! Pourquoi tu ne viens pas m'aider?"

"J'allais y venir, doucement (il finit ses signes), voilà. Le problème, c'est qu'on a un chasseur qui a vu un Noir dans les parages. On a besoin de gens pour le traquer et éviter qu'il ne rapporte à sa tribu la présence du clan ici. Ne t'inquiète pas, on l'aura bientôt, mais il faut garder beaucoup de bratiens ici. Toi, tu ne risques rien, on l'a vu plus à l'est."

Xavir avait beau le rassurer, le présence d'un Liykor noir n'était pas là pour le rassurer... Non seulement, cela signifiait que le clan était en danger, mais en plus, il allait s'en aller seul et dans ce cas, cela signifiait qu'il risquait lui aussi un danger. Les points cardinaux n'étaient pas un argument assez valable selon lui... Aussi, il se contenta de se relever, sans rien dire, appréhendant grandement cette dernière mission dont il avait pourtant si hâte il y avait quelques minutes...
Le duo se dirigea plus près de la lisière, près des torches éteintes. Et tandis que Ziresh empoignait de nouveau sa lance, prêt à se mettre en chemin, le lutinora tournoyait autour de lui, sans doute déçu de ne pas avoir pu profiter de la nourriture du garde manger. La présence de cet insecte interpela d'ailleurs Xavir, qui reprit encore la parole avant de laisser le jeune homme s'en aller.

"J'y pense, ton lutinora: si tu ne le dresses pas, il va s'enfuir au premier combat. Mais ne t'inquiète pas, comme il a mangé dans ma caravane, s'il fuit, tu le retrouveras là bas à ton retour. Simplement, pense à toujours avoir quelques grains ou des fruits secs avec toi et récompense le quand il fait ce que tu attends de lui. A ton retour, je te donnerais le nécessaire. Bon, vas-y, et bonne chance surtout! Quant tu reviendras, tu seras enfin un adulte, et on aura quelques petites choses pour toi!"

La promesse d'une récompense ne motiva que légèrement Ziresh. Et le fait que son "animal de compagnie" soit encore une fois aussi opportuniste le rebuta quelque peu... Il n'avait jamais eu de petit compagnon de ce genre, alors il n'était pas habitué à cette possibilité de fuite. Et depuis que Xavir avait parlé de la caverne, il avait pensé un instant à ce que le lutinora l'aide avec ses "lumières". Au final, cela ne durerait que quelques secondes, voire quelques minutes...
Une caverne, combattre dans l'obscurité... C'était non seulement effrayant, mais aussi terriblement dangereux!

Enfin, puisqu'il n'avait pas vraiment le choix, il se mit en route, dans la direction qui lui était indiquée. Le chemin emprunté ne fut pas difficile, et s'il s'attendait à devoir affronter quelques ennemis, il ne rencontra finalement qu'un écureuil qui le fuit à l'instant, les piaillements d'oiseaux qu'il ne connaissait pas, et les complaintes aiguës de sa chenille de compagnie...
Ainsi, il arriva sans problème devant la fameuse caverne, qu'il reconnut en effet sans trop de problèmes. On aurait pu penser que sa peur grandissante aurait surestimé la taux de pourriture autour de la grotte... Qu'en fait, il ne s'agissait que d'une odeur légèrement mauvaise, de trois arbres morts ou d'un sol juste un peu foncé. Mais c'était exactement comme il l'avait imaginé: autour du lieu maudit, dans un rayon d'une bonne vingtaine de mètres, les seuls arbres présents étaient morts. Généralement, dans ce genre d'arbres, on pouvait éventuellement y voir des oiseaux, des champignons ou encore des insectes, comme des larves ou, plus commun, des fourmis... Mais ici, il n'y avait absolument rien. Même le sol ne comportait aucune feuille morte: juste une terre noire, littéralement, craquelée et aride. Même le son des oiseaux, au loin, ne semblait pas percer le dôme mortifère et infâme que semblait créer cet endroit.
Et surtout, il y avait l'exemple typique de ce que Ziresh avait lu dans les contes: l'odeur de la mort, abjecte. Car devant l'ouverture, le sol était jonché de restes d'animaux. Certains n'étaient plus que des os fragilisés par le temps, mais d'autres étaient encore solides, la chair nerveusement attachée à leur ancien support. Et parmi ces restes, il sembla même à Ziresh qu'une des jambes présentes ici avait appartenu à un humain...

Pas vraiment rassuré, il recula doucement, évitant de marcher sur les fameux os, la lance pointée vers l'entrée obscure. Même son lutinora avait tellement peu qu'il s'était caché juste derière la tête du loup, dans sa crinière, laissant dépasser ses deux petites antennes lumineuses.

(Bon... Il va falloir y aller...)

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 20:18 
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Terra avait fini par quitter les docks en compagnie de Leorcyn qui semblait légèrement inquiet quant à ce contrat. Elle lui en avait en effet lu le contenu de ce qu'il disait, et, après avoir fini, il lui dit que c'était l'une des premières fois qu'il entendait parler d'une mission de ce genre. Lui, il s'occupait souvent des vols ou des assassinats – choses somme toute assez rares ajouta-t-il – aussi n'avait-il pratiquement jamais quitté la ville. Voyant l'inquiétude s'inscrire de plus en plus sur son visage à chacun de ses mots, il tenta de la rassurer en lui disant que Bishop – qui était le nom du vieil homme – ne l'aurait pas envoyée dans une mission suicide. Cependant, la jeune femme trouvait que ses paroles manquaient légèrement de conviction, aussi son inquiétude grandit davantage lorsqu'ils se séparèrent aux portes de Kendra Kâr. D'ailleurs, pendant un certain temps, la fanatique ne bougea pas, restant à fixer la forêt, et un milicien vint à sa rencontre pour savoir ce qui n'allait pas. Elle s'empressa de trouver un prétexte bidon avant de partir rapidement hors de sa vue.

Tout ce que disait le contrat au sujet du lieu était: « Au Nord-Est des portes de Kendra Kâr, dans la forêt, vous trouverez une caverne se détachant du reste ». Ça ne voulait rien dire. Aucune précision sur la distance, aucun point de repère précis, juste ce que je devais chercher dans cette immense forêt luxuriante. Une caverne se détachant du reste. Elle ne comprenait pas ce que cela signifiait, mais elle se souvint que c'est à partir de là que Leorcyn avait commencé à s'inquiéter. la jeune femme n'avait pas compris pourquoi, et elle ne comprenait toujours pas, mais lui avait l'air de savoir de quel endroit il s'agissait. la fanatique pensa que, si avec si peu de mots, il avait réussi à deviner, c'est qu'elle devait en effet être très particulière...

Terra marchait déjà depuis des heures et faisait des aller-retours incessants, se demandant si elle ne l'avait pas manquée, si bien qu'elle ne savait même plus quelle direction prendre. Certains seraient sans doute retournés sur leurs pas, mais ce ne fut pas ce qu'elle fit. Terra errait au hasard, cherchant quelque chose se « détachant du reste ». Se demandant comment il voulait que qui que ce soit puisse parvenir à comprendre où est cette grotte avec ça comme indice, la fanatique commença à s'énerver. Cette recherche était tellement frustrante qu'elle avait envie de hurler. Elle l'aurait bien fait, mais c'était le bon moyen pour attirer une créature, qui pourrait en plus être agressive, et c'est bien la dernière chose dont elle avait besoin.

Maintenant, projetons-nous légèrement dans le futur, pour vous épargner quelques heures laborieuses comprenant beaucoup de marche à pied, quelques chutes, deux trois jurons pouvant heurter les âmes sensibles, et une pierre lancée sur un oiseau avec un cri particulièrement irritant. Quel est le résultat de cette ellipse ? L'objectif. Oui, la jeune femme y était enfin. Terra comprenait désormais comment Leorcyn avait pu comprendre de quelle lieu il parlait. Elle comprenait aussi ce que signifiait « une caverne se détachant du reste ».

Comment vous expliquez sa peur grandissante lorsque, peu à peu, à mesure qu'elle s'avançait, les arbres commencèrent à manquer, le sol à noircir, le chant des oiseaux à se faire distant, si bien qu'il ne parvenait plus à ses oreilles et surtout, oui, surtout le nombre de carcasses qui se multipliait. Que ce soit d'animaux ou... d'hommes. Ça et là, quelques arbres subsistaient néanmoins, mais tous étaient desséchés et ne tarderaient pas à s'écrouler. Tout ici était mort. Même cet endroit sentait la mort – logique me direz-vous – ce qui n'était pas pour la rassurer. Terra ne comptait d'ailleurs pas rester: Bishop devait être fou pour l'avoir envoyée ici, et elle n'hésiterait pas à le lui dire. Reculant doucement, faisant attention à ne pas faire de le moindre bruit, la jeune femme commença à prendre la fuite. Ce n'était sans compter la seule chose vivante dans ce No Man's Land...

Comment, oui, comment n'avait-elle pu le voir ? Il était juste là, lui tournant le dos, à une dizaine de mètres seulement. Comment n'avait-elle pu voir ce... ce quoi au juste ? Bien qu'il en ait certaines particularités physiques, telles qu'une queue, des oreilles pointues, ou encore un long pelage gris argenté, ce n'était pas exactement un loup. De là où la jeune femme était, elle pouvait voir qu'il avait une sorte de crinière qui, chose incroyable, lui donna l'impression de luire. Mais ce n'était pas là la seule chose hors du commun: ce loup – appelons tout de même ainsi pour le moment – était un bipède. D'ailleurs, il se déplaçait naturellement, campé sur ses deux pattes arrières aussi fut-elle impressionnée. Ainsi, il atteignait sans doute le mètre quatre-vingt, peut-être plus. La fanatique ne saurait dire s'il était agressif, mais elle ne comptait certainement pas rester pour le découvrir par elle-même. Surtout que cet animal tenait une lance entre ses mains, alors ce n'était même pas la peine d'espérer qu'elle ait l'envie de tenter quoi que ce soit. Surtout qu'il ne l'avait sans doute pas encore vue, lui. Enfin, parler seulement de la vision d'un animal serait absurde: ce serait sans prendre en compte l'ouïe et l'odorat. Néanmoins, avec cette odeur de mort qui régnait, peut-être ce dernier était-il devenu inefficace. Enfin, cela ne réglait nullement mes problèmes...

Le contrat parlait d'une « nuisance à éliminer ». Terra n'avait pensé qu'à un simple animal qui posait problème, ou encore à quelques bandits au pire. Pas à ça. Certains auraient foncé tête baissée pour l'affronter. D'autres encore auraient échafaudé rapidement un plan pour l'abattre sans problème – bien que dans tout plan, il y en ait toujours. Terra, marginale qu'elle était, aurait opté volontiers pour la fuite. Elle n'était pas une idiote qui se jète dans les pièges à pieds joints – bien que les événements récents puissent vous indiquer le contraire. Elle avait une logique clairement définie dans sa tête: « si tu hésites, n'y va pas ». Jusqu'alors, ça lui avait presque toujours réussi. Pourquoi changer maintenant me demanderez-vous ? Tout simplement parce qu'il était évident qu'il la repérerait. Et alors, qui de la fille en bottes à talons ou le loup gagnerait la course ? Après, il peut y avoir des évènements imprévus. Elle pourrait par exemple le ralentir par sa magie, essayer de prendre des détours et de le perdre dans cette immense forêt. Cependant, la chance pour que cela se produise était moindre comparée à celle qu'elle réussisse à le blesser grièvement avant qu'il ne s'aperçoive de sa présence.

Oui, vous avez compris. Contrairement à son idée de base, la jeune femme se voyait obliger d'attaquer, marchant d'abord furtivement sur quelques mètres, puis bondissant, lame au claire, sur son ennemi, sur la nuisance qu'elle se devait d'éliminer. Advienne que pourra, comme on dit.

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Dernière édition par Terra le Ven 19 Aoû 2011 12:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 22:48 
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Si Ziresh n'avait pas hésité à avancer, à entrer dans cette antre pour contre les traqueurs qu'il redoutait tant, il n'aurait peut-être pas subi l'assaut qu'on avait tenté de lancer contre lui. En somme, qu'il s'agisse de combattre dans l'ombre ou de rester dehors pour se faire poignarder dans le dos, sa vie ne tenait plus qu'à un fil...
Pourtant, une étrange intervention de la fortune (si c'était bien elle qui était en cause) le sauva. Peut-être était-ce Xavir ou bien Bravi qui avaient prédit cela, ou bien n'était-ce que la chance, mais c'est le fameux Lutinora qui l'accompagnait depuis le début qui le sauva, involontairement. Car en se cachant dans sa crinière, la grosse chenille ailée avait pu voir l'éclair indigo qui s'apprêtait à frapper le pauvre Liykor.

Ni plus ni moins, la créature sortit de son abri velu, arrachant même au passage quelques poils, ce qui eut pour effet de faire se retourner le Bratien, qui put alors assister à la belle démonstration de lâcheté de son compagnon, tandis que la petite silhouette violette tentait de l'embrocher avec quelques artifices...
Vaguement, il tenta de se protéger instinctivement en levant la patte de profil. C'était pour cela qu'il ne portait que des tassettes comme protections, d'ordinaire: cette protection était irréfléchie, mais avec cette pièce d'armure, elle avait finalement son efficacité. Aussi, la lame ricocha contre sa cuisse, mais étrangement, sa seconde réaction fut toute autre... Plutôt que de contrer l'attaque, de porter un assaut, ou encore de s'éloigner, il ne fit que crier. Et pas envers son assaillant.

"Attends! Reviens!" fit-il d'une voix rauque, perçant à travers l'écho mortifère.

Mais le Lutinora était déjà loin, désormais... Sans doute que dans quelques minutes, il serait revenu à la caravane pour manger un autre saucisson, déposé par les soins de Xavir ou de Kâhra...
Heureusement, son cri n'avait pas été fait en vain, sans qu'il n'ait la présence d'esprit de se protéger au moins en même temps, bien qu'il n'ait pas vraiment fait attention aux priorités. Simplement, en appelant son compagnon, il avait attrapé le poignet de son assaillant... qui s'était avéré être une assaillante.
Elle était petite, jeune, et si elle n'avait pas démontré son courage en cherchant à l'attaquer, il l'aurait jugée fragile. Mais finalement, en quoi pouvait-on parler de courage? Les choses étaient arrivées si vite qu'il n'avait jugé la situation que trop étrangement: cette femme avait tenté de le tuer lâchement, dans son dos! Pourquoi accorder tant d'adjectifs à cet être qui ne méritait manifestement pas qu'on le laisse repartir sans plus d'explication?

D'un coup sec, il tira le bras prisonnier de la jeune fille, la laissant s'échouer sur le sol. Son poignard était resté entre ses mains, mais dès lors que Ziresh fut armé de sa lance, lame pointée vers l'assaillante, il ne risquait plus rien d'une arme avec une telle portée.
Enfin, lorsqu'elle fut à distance, il l'observa un peu mieux. Elle était jeune et petite, clairement pas avec un corps athlétique. De plus, elle avait des vêtements vraiment trop étranges pour cette forêt: des bottes à talons? Des collants violets et une robe violette? Une cape rose? Elle alliait tous les moyens de se faire flécher à vue! C'était tellement absurde de voir une telle personne ici! La seule fois où il avait vu des personnes porter des tissus d'une telle qualité, c'était en ville, par des nobles. Des gens riches, en tout cas. Même lui, qui avait vu Xavir acheter le tissu nécessaire pour faire sa caravane ne comprenait pas pourquoi tant de gens accordaient de l'importance à porter des essences de couleurs aussi voyantes et aussi chères, de même que pour la qualité du tissu.
Mais qu'importe l'apparence de cette femme. Elle l'avait attaqué, sans qu'il ne sache pourquoi. Et surtout, elle n'avait absolument rien à voir avec ces traqueurs... Aussi, il n'attendit pas pour lui poser les questions, alors qu'elle était au sol.

"Qui es-tu? Pourquoi m'as-tu attaqué? Tu as un lien avec les traqueurs sombres?"

Ziresh était si stressé par la situation qu'il remuait doucement sa lance, tant il n'arrivait que trop difficilement à s'empêcher de signer ses mots. C'était une chose dont il devait se défaire, mais lorsque l'on vit en dessinant les paroles plutôt qu'en les parlant, c'était nécessaire.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 01:06 
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Comment aurait-elle pu prévoir ce qui allait se produire ? Peut-être aurait-elle dû prendre en compte sa grande malchance avant de tenter une attaque surprise dans le dos de son adversaire. Aussi avait-elle été trop confiante, et c'est là ce qui venait de la perdre. Mais qui, qui aurait pu se douter que, de la crinière épaisse du loup, celle qu'elle crut d'abord luire de façon naturelle, allait s'extirper une sorte d'insecte lumineux ? Que, grâce ou à cause de cela, il allait se retourner et la voir avant qu'elle ne lui assène un coup fatal ?

Vous l'aurez compris, son plan ne s'est pas passé comme elle l'avait prévu. Sitôt qu'il s'était retourné, le loup cria à sa bestiole de revenir. Dans le même temps, sans doute par réflexe, il réussit à parer son coup grâce à un étrange morceau d'armure qui était inconnu de la jeune femme, situé sur sa cuisse. Il ne s'arrêta cependant pas là, bien décidé à la ridiculiser jusqu'au bout. En effet, il avait réussit à lui attraper le poignet et, en tirant d'un coup sec, l'envoya tout bonnement au sol parmi les carcasses éparses. Elle n'eut malheureusement que le temps de se retourner avant que son ennemi place la lame de sa lance à quelques centimètres de sa poitrine, prêt à la tuer s'il le fallait. Elle fut d'ailleurs surprise qu'il n'en finisse pas directement, et qu'il préféra d'abord la questionner.

"Qui es-tu? Pourquoi m'as-tu attaqué? Tu as un lien avec les traqueurs sombres?"

Tout d'abord, elle ne dit rien, abasourdie par sa chute mais pas que: elle était encore sous le choc qu'il puisse communiquer dans sa langue, qu'elle le comprenne. Elle n'avait jamais rien entendu de telle et, pourtant, après trois années à rencontrer des voyageurs dans l'auberge qu'elle habitait, elle en connaissait des histoires sur le monde extérieur. Pour ainsi dire, elle n'avait presque jamais quitté la ville, elle ne connaissait du monde que ce qu'on lui racontait. Parfois, ça pouvait être des histoires invraisemblables sur des endroits étranges, d'autres fois sur des créatures exceptionnelles. Elle en connaissait des centaines – à savoir lesquelles sont vraies et lesquelles sont fausses, ce n'est pas la même affaire – mais elle n'avait jamais rien entendu sur un loup qui puisse parler un langage humain. D'ailleurs, plus elle le regardait, plus elle s'interrogeait sur sa nature exacte. Il était vraisemblablement animal: sans vous reparler de son pelage épais ou de ses oreilles pointues, elle voyait désormais son museau et ses griffes. Cependant, le fait qu'il marche sur ses pattes arrières – bien que ses pattes soient arquées, qu'il puisse utiliser une arme et des pièces d'armures, ou encore le fait qu'il porte une sorte de bermuda, signe de ce qui pourrait être de la pudeur, chose inconnue de l'animal. Il possédait sans conteste l'apparence d'un loup, mais certaines choses lui rappelait le comportement d'un homme. Rien que le fait qu'il puisse parler en était, pour elle, la preuve.

Elle se rappela enfin la situation dans laquelle elle était. Son adversaire lui avait posé trois questions, dont seulement deux qu'elle comprenait et auxquelles elle pourrait donc donner une réponse. Elle aurait préféré rester muette, mais ce n'est pas ce qui l'aiderait à rester en vie. Aussi fit-elle défiler rapidement toutes les réponses qu'elle pourrait lui donner. Il fallait prendre en compte sa position, qui l'empêchait, en toute logique, toute question en retour, et il fallait exclure également toute réponse acerbe, sarcastique, ironique, détournée, mensongère... Au final, il ne restait malheureusement qu'une seule chose à répondre, et c'est ce qu'elle aurait préféré éviter...

« Mon identité n'a que peu d'importance pour une... personne (Elle hésita sur le terme à employer. Non pas qu'elle se refuse de le désigner ainsi, mais elle ne savait comment le nommer autrement sans lui paraître peut-être offensante) telle que vous. Aussi, si vous n'y tenez pas plus que ça, vais-je éviter de l'étaler plus que nécessaire. Je peux néanmoins vous donner un nom: Terra. Si je vous ai attaqué, c'était parce que vous êtes, semble-t-il, la cible d'un contrat qu'il m'a été obligée (elle insista bien sur ce mot. Pourquoi s'en priver, c'était la vérité ?) d'accepter et de mener à bien. J'en ai même la preuve ici » ajouta-t-elle en fouillant, sans quitter son interlocuteur des yeux, dans une sacoche qui pendait à ses côtés avant d'en sortir un papier roulé en boule, qui lui avait servi précédemment de point d'exutoire. Elle le lui tendit du plus loin que le permettait son bras, tout en restant collé au sol, puis elle donna tout de même une réponse à sa dernière question: « je ne sais malheureusement pas ce qu'est un ''traqueur obscur'', aussi vais-je vous dire que non, je n'ai aucun lien avec eux... »

Deux idées lui vinrent cependant à l'esprit, aussi vais-je vous les présenter de manière chronologique: Est-ce que ce loup, bien qu'il possède la capacité incroyable de parler, savait lire ? S'il ne savait pas, il ne croirait peut-être pas ses dires... Et dans ce cas-là, c'était très mauvais pour elle...
La deuxième, elle la lui exposa directement, pour voir si elle avait malheureusement pu faire une telle méprise:

« Si... si je prends en compte votre dernière question, oserais-je supposer que je me sois trompée de cible et que ce soit ces fameux... traqueurs obscurs... mes véritables ennemis ? »

Elle cachait mal l'inquiétude qu'elle ressentait à lui parler alors que sa vie était désormais entre ses pattes, et elle n'aurait su être étonnée qu'il s'en aperçoive. Il était étrange mais plausible de penser que la mort la poursuivait: aussitôt venait-elle de lui échapper de justesse, qu'elle se retrouvait à nouveau dans une situation critique, où le moindre faux pas pourrait être synonyme d'une mort rapide.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 14:54 
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Finalement, cette femme semblait aussi peu sûre d'elle que ne l'était Ziresh. Elle semblait très hésitante, même si elle semblait avoir assez de courage pour aller contre les volontés du Liykor armé et ne pas répondre à sa première question. Du moins, c'était ce qu'il pensait: elle brodait beaucoup trop ses paroles. Et pour finir, peut-être était-ce la peur qui l'avait fait parler, mais elle finit par lui donner un nom, "Terra". Au moins, il aurait la possibilité de poser un nom sur ce visage, ainsi, s'il le devait, peut-être pourrait-il se renseigner à son sujet en ville.
Quoiqu'il en soit, elle alla plus loin aussi: si elle était une mercenaire, elle en était une piètre, car elle avoua immédiatement avoir été forcée à l'attaquer, d'avoir eu un contrat sur lui. La main tremblante, elle prit le fameux papier et le tendit timidement à Ziresh qui maintint sa lance sur la poitrine de son adversaire potentielle. Compte tenu de la longueur de son arme, c'est maladroitement qu'il arracha le contrat de sa main, roulé en boule, comme un simple brouillon. Mais lorsqu'il le déplia, il lui sembla qu'on se moquait de lui.

« Au Nord-Est des portes de Kendra Kâr, dans la forêt, vous trouverez une caverne se détachant du reste »

C'était "ça", un contrat? Un contrat de mercenaire? Même dans son clan, que ne rédigeait de contrats que pour les travaux en ville, était capable d'en rédiger un mieux que cela! Seulement "Nord-est" et "caverne se détachant du reste"! Si cette quête était vraiment sérieuse, alors c'était un miracle que cette femme ait réussi à s'en sortir pour finalement trouver cette grotte!
Cela dit, tout se tenait. Lorsqu'elle releva le fait que ces traqueurs pouvaient être ses cibles, il sembla à Ziresh que la chance tournait avec lui. Et même si ces indications étaient vagues, elles n'en étaient pas moins bonnes. Il était sans doute difficile de décrire cette grotte et ses environs dans un contrat. Mais même si elle avait raison, le fait qu'elle l'ait attaqué lui, un Liykor des plus civilisés, le blessa d'une certaine manière dans son estime. Comment pouvait-on le considérer comme une cible? Avait-il l'air simplement d'un nuisible? En réponse à la dernière théorie de Terra, il ne put s'empêcher donc de lui répondre avec ironie.

"Sans blague! Non! Bien sûr que c'est moi ton contrat! J'ai des poils, un museau, une queue et des jambes arquées! C'est pourtant évident! Et puis c'est quoi ce torchon? Ton chef est trop fainéant pour écrire deux phrases?"


Disant cela, il désignait justement tous ses attributs physiques de son index. Ainsi, il avait baissé sa garde pour signer ses mots. Après tout, elle ne semblait finalement pas si dangereuse. Cependant, il ne put faire abstraction de ses attributs animaux, et, légèrement en colère, il avait baissé ses oreilles en arrière et haussé quelque peu ses épaules. Finalement, il devint plus doux, mais soupira encore.

"Ah... Ces humains... Vous êtes vraiment prompts à la violence! Je suis un Liykor! Ce n'est pourtant pas si particulier!" Ses gestes furent violents malgré son soupir. Un drôle de contraste, en somme...

Finalement, après ce dernier juron, il se calma, pour s'excuser enfin de sa réaction. Après tout, des humains qui n'avaient jamais vu de Liykors, il y en avait parfois beaucoup, surtout en ville. Et vu les vêtements de cette jeune fille, riche de toute évidence, il n'aurait pas été étonnant qu'elle ne soit pas souvent sortie. Quant à savoir pourquoi une femme ayant une telle qualité de vie en venait à effectuer de telles missions, c'était un cas particulier... S'il devait lui poser une question à ce sujet, ce serait après leur mission commune. Car maintenant qu'ils avaient parlé à voix haute, les traqueurs devaient connaître leur présence. Et ils ne tarderaient pas à venir les attaquer.

"Bon... Désolé de m'être emporté. Je m'appelle Ziresh. On a qu'à se tutoyer, je ne suis pas beaucoup plus vieux que toi, même si je n'en donne pas l'air avec ce pelage. On va coopérer." Il signa en se désignant mutuellement pour signifier les échanges de parole.

Il s'apprêta à lui tendre la main pour la relever, mais au dernier moment, il vit des os bouger sur le sol. Mais "littéralement". C'était comme si une forme humaine et rampante avait pris la couleur de quelques os, ou bien s'en était constitué une armure d'ivoire. Un souvenir traversa alors son esprit en un éclair: Xavir lui avait déjà dit que ces monstres savaient se camoufler. Ainsi, il s'arma de nouveau de sa lance et jaillit sur l'ennemi potentiel, juste à quelques mètres de Terra. Il pointa son arme de façon particulièrement hasardeuse, en estoc, et réussit à atteindre une chair molle après avoir crié un "Attention!" pour Terra. De l'entaille transparente, un sang rouge sombre s'écoula tandis que la forme osseuse prenait finalement une teinte chair, et dévoilait le dit "traqueur sombre" dont l'avant bras était alors transpercé. Dans un grognement étrange, comme si son nez était bouché, le monstre se débattit comme un diable avant de se défaire de la lame. Et au moment même où Ziresh s'apprêta à planter encore une fois la chair de son ennemi, il sentit une masse le percuter sur le flanc, le jetant alors à terre.
Soumis à une attaque sournoise, le Liykor était allongé sur le dos, un autre traqueur sombre à califourchon sur lui, s'apprêtant à lui planter ses griffes dans le poitrail. Et en plus, le pauvre Bratien n'était plus armé... Instinctivement, il poussa tout de même la créature en tendant ses bras, ayant agrippé les épaules de la chose. Désormais, ses griffes pouvaient l'atteindre, mais seulement avec des caresses insistantes, incapables pour l'instant de réellement le blesser. Mais il ne pourrait pas tenir longtemps... Profitant de cette défense, Ziresh regarda autour de lui afin de trouver une chose qui pourrait l'aider... Une pierre, peut-être? Il ne pourrait de toute façon pas compter sur Terra, elle devait aussi avoir un autre ennemi, le traqueur qu'il avait blessé.

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MessagePosté: Sam 20 Aoû 2011 13:19 
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Si Terra était terrifiée, elle ne savait que penser du comportement du loup. Peut-être manquait-il d'assurance, mais elle n'était certainement pas en position de lui faire la moindre remarque désobligeante, contrairement à lui qui n'hésita pas à se moquer. Pour autant, la jeune femme était d'accord concernant ce contrat, et elle irait régler certains détails avec Bishop, son « chef ». Si ce bout de papier avait été plus précis, sans doute aurait-elle pu éviter de se méprendre sur la cible à attaquer, et elle ne se serait pas retrouvée dans cette situation catastrophique. Elle aurait au moins voulu répondre qu'elle était désolé de l'avoir attaqué, et que ce n'était pas qu'à cause de son apparence – qui, elle, lui avait plutôt donner envie de fuir – qu'elle l'avait prise pour cible, mais aussi parce qu'il errait, sans raison apparente, devant la caverne. Cependant, elle n'en fit rien – pour le moment du moins – et préféra le laisser parler. La fanatique fut par contre blessée par le ton ironique qu'il employa pour parler, mais se calma en essayant de le comprendre: sans doute à sa place aurait-elle pu avoir le même genre de réaction.

Ce loup ne cessait de la surprendre, alliant un comportement civilisé à celui d'un animal. Aussi fut-elle tout aussi impressionnée lorsqu'elle le vit lire le papier qu'elle lui avait donné que lorsqu'elle l'entendit parler aussi aisément qu'un homme, mais aussi étonnée de le voir baissé ses oreilles en arrière, tout comme l'aurait fait un animal énervé. Son interlocuteur était un grand mystère et, si elle avait pu le faire, Terra lui aurait sans doute posé bon nombre de questions diverses sur ce qu'il était, s'il avait une famille, une habitation, ses mœurs, ses coutumes... Tout une foultitude de questions qu'il aurait sans doute trouvé presque vexante, mais pour la jeune femme, c'était juste de la curiosité, il n'y avait rien de mal à ça.

Terra l'avait observé, pendant qu'il parlait, et avait surpris un comportement qu'elle ne savait allier à aucun des deux qu'elle avait relevé jusqu'alors: quels étaient donc tous ces mouvements inutiles qu'ils faisaient avec ses mains ? À chaque attribut physique qu'il lui avait cité, il le pointait de son index, mais ce n'était pas tout. Lorsqu'il poursuivit la conversation, elle remarqua encore une fois qu'il faisait nombre de gestes accompagnant ses mots. La jeune femme faillit lui en faire la remarque, désireuse d'en connaître la raison, mais elle se ravisa.

"Ah... Ces humains... Vous êtes vraiment prompts à la violence! Je suis un Liykor! Ce n'est pourtant pas si particulier!"

Un « Liykor » ? Elle n'avait jamais lu, ni entendu quoi que ce soit sur cette race. Pourtant, lui faisait comme si elle était censée le savoir. Son ignorance était-elle si grande pour que l'on puisse la lui montrer du doigt ainsi ? Il est vrai que, bien qu'elle en rêve, elle n'est jamais allée découvrir le monde extérieur par elle-même, se contentant de lire ce que l'on en disait, et d'écouter ce que l'on en raconter. Pourquoi ne pas l'avoir visité elle-même alors que rien ne la rattachait à Kendra Kâr ? Elle ne le savait pas. Mais ce n'était pas le bon moment pour réfléchir à ça.
Terra commençait à craindre de plus en plus qu'il ne la tue à un moment ou à un autre, après tout, pourquoi ne le ferait-il pas ? Ce ne serait là qu'une légitime défense, et elle-même aurait sans doute déjà tué son assaillant.

Cependant, ayant décidément souhaité d'impressionner la jeune femme jusqu'au bout, il passa rapidement d'un état de colère à un état calme, et en vînt même à s'excuser, ce qui eut pour effet de balayer tous les préjugés – dus notamment, et Terra s'en voulait de l'avouer, à leur apparence – qu'elle avait.

(Si quelqu'un devrait s'excuser, ce n'était certainement pas lui, mais moi ! Après tout, c'est bien moi qui l'ai attaqué et qui ai failli le tuer ! Lui n'a absolument aucune excuse à me présenter...)

Le Liykor lui dévoila s'appeler Ziresh – nom qui aurait même pu convenir pour un humain – et proposa même qu'ils se tutoient, révélant par la même qu'il n'était pas vraiment plus vieux qu'elle – Terra fut d'ailleurs surprise que Ziresh puisse lui donner un âge, quoique ce ne fut pas si étonnant au final. Elle accepta, visiblement ravie de la tournure des évènements: elle allait enfin pouvoir quitter ce lieu cauchemardesque...

''On va coopérer."

Terra ne comprit pas vraiment ce qu'il entendait par là. Pourquoi s'entraider lorsqu'il s'agissait juste de s'éloigner loin de cette caverne de malheur ? La forêt devenait dangereuse à la nuit tombée, peut-être ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Toujours est-il qu'il lui prêtait sa main pour l'aider à se relever, ce que la fanatique jugea forte sympathique. Cependant, il tourna rapidement sa tête vers la gauche, du côté de la grotte. Elle suivit son regard, qui ne se portait qu'à quelques mètres d'ici, mais ne voyait rien d'anormal, hormis des os jonchant le sol, ce qui eut pour effet de la faire frissonner. Elle pensa tout d'abord qu'il avait juste cru voir quelque chose mais, en la faisant par ailleurs sursauter, Ziresh, lance à la main, bondit en lui criant de faire attention. Il transperça ce qui semblerait être un amoncèlement d'os et, avant que Terra ne puisse demander ce qu'il se passait, il se produisit quelque chose d'invraisemblable: ce que venait de toucher de sa lance le Liykor sembla se métamorphoser, et de simples ossements devinrent bientôt un monstre fait de chair et de sang. Cette dernière émit un grognement avant de se débattre pour finalement réussir à retirer la lame de sa « cuisse ». Mon compagnon allait lui asséner un coup fatal, quand il se fit attaquer par une deuxième de ces créatures qui l'envoya au sol, sans son arme, avant de se mettre à califourchon sur lui, essayant de le griffer malgré la résistance qu'il lui offrait. Le traqueur obscur parut hésiter sur la cible qu'il devait choisir, mais ce ne fut pas long pour que la jeune fille puisse voir que son choix s'était porté sur elle.
Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire: combattre le traqueur au péril de sa vie pour aider Ziresh, ou fuir loin d'ici en profitant de la blessure du monstre, quand bien même cela équivaudrait à la mort de son compagnon d'infortune ?

Non, elle ne pouvait le laisser comme ça. Il lui avait épargné la vie alors qu'elle l'avait attaqué, il serait injuste qu'elle l'abandonne aux griffes de ses monstres. Aussi brava-t-elle la logique qu'elle s'était forgée toutes ces années et, dague à la main, commença à observer son futur adversaire. Jamais n'avait-elle vu créature aussi repoussante: le visage de cet être humanoïde était barbouillé du sang séché de ses précédentes victimes, mais qui ne parvenait cependant pas à dissimuler deux petits yeux noirs ne se réduisant qu'à une simple fente ainsi qu'un nez difforme et volumineux. Sa gueule était pourvue de dents acérés, sans doute était-ce là, avec ses griffes tout aussi dangereuses, son seul moyen d'attaquer. En effet, il ne pouvait apparemment compter sur une quelconque force physique, décharné comme il l'était. La fanatique jaugeait actuellement ses chances de le battre.
L'abominable créature ne lui en donna cependant pas le temps, et c'est bien vite qu'elle commença à se mettre en mouvement, d'abord en traçant des cercles autour d'elle. Il claudiquait légèrement, sans doute à cause de la blessure que lui avait infligé le Liykor, et, pour Terra, ce serait un grand avantage. Tout ce qu'il fallait maintenant, c'était l'empêcher de l'approcher et, sans sa vitesse, le Traqueur obscur ne pourrait y arriver. Elle s'en sentit d'ailleurs rassurée.

Il l'observait, grognant, la gueule entrouverte, mais ne faisait rien d'autre que de tourner autour d'elle. Elle ne comprenait le but de cette manœuvre, aussi ne fit-elle que le suivre des yeux. Au bout d'un moment, il s'arrêta et parut regarder derrière la jeune femme, avant de pousser un hurlement. Elle ne comprit pas de suite ce que cela signifiait mais, en réfléchissant sur son comportement, elle ne voyait qu'une chose possible: un traqueur obscur était derrière-elle, avançant furtivement pour pouvoir l'attaquer sans qu'elle ne s'en rende compte. Le traqueur obscur devait vociférer parce qu'il allait lui prendre sa proie. Aussi se retourna-t-elle vivement, dague à la main, prête à se défendre contre... Rien ? Elle entendit un bruit de course dans son dos, et la jeune femme ne put que voir le monstre bondir sur elle. Une ruse splendide, ayant pour but de la faire se retourner. Ces traqueurs obscurs n'étaient pas aussi idiot qu'elle l'avait imaginé.

Il la renversa, la mettant à plat ventre, s'asseyant sur son dos, à la base de sa colonne vertébrale. Il lui plantait les griffes d'une de ses mains dans son bras gauche, l'empêchant d'utiliser sa dague. Elle se contint pour ne pas crier de douleur, tant cela la faisait souffrir. Sans doute allait-il lui administrer un coup fatal désormais. Mais elle n'était pas déterminée à se rendre, aussi chercha-t-elle des yeux la solution à ce problème. La jeune femme la trouva, à seulement quelques centimètres d'elle. De sa main valide, elle se dépêcha d'attraper un os particulièrement long – sans doute était-ce un fémur – et, en se retournant le plus qu'elle le pouvait, elle donna un coup au traqueur obscur avec sur ce qui serait l'équivalent de la tempe chez l'humain.

Cela avait eu l'air de fonctionner puisque la créature fut sonnée, relâchant son emprise sur son bras. Terra lui donna un autre coup de cette arme improvisée, avant de le chasser de son dos, l'envoyant à terre. Rapidement, ignorant sa blessure au bras, elle se mit à son tour à califourchon sur le traqueur et tenta de lui planter sa dague dans la gorge. Cependant, la créature se débattant, elle rata sa tentative mais lui entailla profondément le bras, ce qui eut pour effet de lui faire pousser un cri strident. Terra réitéra son attaque, mais le traqueur parvint à se dégager de son emprise, aussi ne réussit-elle qu'à le blesser légèrement à la poitrine.

Ils se relevèrent en même temps mais le monstre humanoïde ne passa pas à l'attaque et, en claudiquant, alla se réfugier dans la caverne, laissant des traces de sang derrière lui. La jeune femme était si soulagée qu'elle se laisse tomber à genou avant d'inspecter son bras blessé. La blessure n'était pas aussi profonde qu'elle l'avait cru, mais demeurait tout de même inquiétante en tenant compte des risques d'infection. Hormis ce détail, elle ne la gênait pas trop dans ses mouvements.

Puis Terra se souvint. Ziresh était en mauvaise posture avec son traqueur obscur, mais elle avait été absorbée par son combat, aussi l'avait-elle temporairement oublié. Elle regarda, affolée, autour d'elle et vit que...

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 21 Aoû 2011 19:28 
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Alors qu'il subissait cet assaut fatal, le champ de vision de Ziresh semblait s'être rendu bien plus étroit. A peine tentait-il de tourner la tête pour voir autour de lui que la créature se rapprocher de quelques dangereux centimètres... Alors il en revenait à sa position initiale, tenant son adversaire presque hors d'atteinte, mais incapable de faire plus.
Il pensa un instant à risquer sa vie en essayant d'agir dans l'impulsion, de jaillir sur son adversaire en bravant les griffes pour retourner la situation. Mais il en était incapable. Il avait bien trop peur de se blesser: il n'avait pas la maturité d'un véritable guerrier ne comptant plus ses cicatrices.
Le loup d'argent essaya alors de maintenir son adversaire à distance avec une seule main, pour tâter le sol de l'autre. L'efficacité de cette technique ne dura que quelques secondes, cependant... Les traqueurs n'étaient pas aussi simplets que des animaux, et celui là avait bien compris qu'il pouvait se permettre de forcer un peu plus sur ses membres décharnés. Alors, tandis que Ziresh trouvait une pierre de la taille de sa main, le monstre planta toutes ses griffes dans les côtes du pauvre Liykor. Un hurlement de douleur s'en suivi, perçant à travers les bois. Heureusement, ces griffes là n'étaient pas assez longues ni assez tranchantes pour être réellement dangereuses. Mais la peine qu'endurait Ziresh suffisait amplement.

N'agissant plus que pour sa survie, prenant conscience du danger qu'il encourait avec ce qu'il venait de subir, il lâcha le monstre pour attraper la pierre salvatrice des deux mains. D'un coup sec et violent, il l'agrippa avec force pour l'éclater sur le front du traqueur sombre, le faisant vaciller immédiatement en arrière, dans les vapes. Ziresh en profita alors pour se relever, bien que ce fut avec peine. Puis, comme sa lance était encore trop loin, il attrapa un des nombreux ossements présents sur le sol, sans qu'il ne puisse réussir à identifier de quel créature connue il pouvait appartenir: C'est un long os, juste de la taille de son avant-bras. Fier de sa trouvaille, le bratien s'apprêta à attaquer de nouveau son adversaire en fracassant son arme de fortune sur son visage, encore une fois. Mais à peine eut-il le temps de brandir l'os que le monstre se jeta sur son bras, faisant non seulement tomber l'instrument, mais se préparant en plus à y planter ses dents...
Heureusement, Ziresh eut la présence d'esprit d'essayer de maintenir son ennemi à distance en plaquant sa main sur le haut de son visage, écrasant presque son nez mou contre son front. Désespéré de ne finalement pas réussir à se dégager, le jeune Liykor en vint même à planter ses propres griffes dans la face de la chose, ce qui eut pour effet de desserrer son étreinte dans un cri monstrueux aigu. Profitant de cette petite seconde de liberté, il attrapa ensuite le traqueur par le cou et le plaqua au sol, dans une balayette maladroite. Ce dernier couché, le chasseur retourna la situation cette fois-ci en se mettant lui-même à califourchon sur sa proie, les genoux posés sur les biceps, mettant ainsi les griffes à l'écart. Suite à cela, il attrapa la tête chauve du monstre et la frappa plusieurs fois de suite sur le sol sec et stérile des alentours de la grotte. La terre était d'ailleurs tellement sèche qu'elle craquelait un peu plus à chaque fois que le crâne se fracassait contre elle. Finalement, après quatre coups, Ziresh maintint sa force pour immobiliser le corps tremblant de l'être infâme. Et lorsque ses soubresauts s'arrêtèrent, il se leva enfin, lentement, constatant les dégâts alors qu'il ramassait sa lance.
Son arme était encore en bon état, mais lui avait été blessé. A chaque fois qu'il se penchait, ses plaies aux côtes lui faisaient mal. Heureusement, l'aspect physique de ses blessures ne s'arrêtaient que là. Cependant, il se sentait bizarre. Il avait chassé beaucoup de fois, mais jusqu'ici, ses proies n'avaient jamais été humanoïdes. Et même s'il avait tant voulu se battre contre des traqueurs, il n'imaginait pas qu'en tuer un lui procurerait une telle sensation... En fait, il n'avait pas l'impression d'avoir chassé, ni d'avoir tué une nuisance. Ces monstres avaient l'air humains, vraiment. Ils étaient humanoïdes, du moins. Ce n'était pas pareils... Pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il n'avait pas tué un "monstre" mais qu'il avait tué "quelqu'un"...
Heureusement ou non, il se rappela de tout ce qu'on lui disait au village au sujet de ces monstres, et jamais l'ont avait attribué une quelconque humanité à ces créatures. Alors, tout de même confus par ses propres pensées, il en vint à se dire qu'il lui fallait terminer cette mission.

En se rapprochant de Terra, il vit sans surprise qu'elle avait réussi à se défaire de son propre traqueur. D'un côté, c'était lui qui l'avait blessé initialement, alors elle ne pouvait que réussir à se battre. Toutefois, il n'y avait pas de cadavre de ce fameux monstre ici... Ainsi, il devait être rentré dans la grotte... Si seulement le Lutinora était là... ils auraient pu voir dans les ténèbres de cette caverne! Mais non... Ils allaient devoir y entrer au péril de leurs vies. L'idéal aurait été de mener les monstres à l'extérieur pour en finir avec eux, toutefois. Mais rien n'était certain.
Ziresh se rappela tout de même que l'humaine avait été relativement surprise de voir un Liykor. De toute évidence, elle n'en avait jamais vu pour être aussi insolente sans le vouloir. Il lui fit alors un topo sur les traqueurs sombres, de façon à ce qu'elle en sache le maximum. Autant que lui, donc. Il reprit son souffle avant de tout lui expliquer.

"Ces choses là, ce sont des traqueurs sombres. Ils agissent dans la discrétion, mais une fois que leur proie les ont repérés, ils l'abandonnent pour attaquer le plus possible, comme tu as pu le voir. On pense qu'ils sont responsables de la vague de folie à Kendra Kâr, alors on m'a envoyé les tuer. Sûrement que ça devait être la même chose pour toi..."

Il remarqua alors que la jeune fille était blessée à l'avant-bras. Ainsi donc, ils avaient tous les deux été meurtris, et ainsi, peut-être porteurs de la possible bactérie qui avait rendu ces gens fous... Rien n'était certain cependant, c'était une théorie. Alors afin de ne pas faire paniquer sa compagnonne d'infortune, il releva justement le fait que rien ce ne soit certain.

"Enfin, ce n'est qu'une théorie. Dans tous les cas, ces choses là sont des nuisances dangereuses et il faut les tuer pour mettre les autres en sécurité. Je propose qu'on entre, et dès qu'on entend du bruit, on court vers l'extérieur pour les vaincre à la lumière. On se tient la main, comme ça, si on sent quelque chose nous toucher, on aura aucun doute et on saura qu'il ne s'agit pas de l'un d'entre-nous."

Ziresh fit glisser le manche de sa lance pour l'attraper solidement à la base de la lame. Puisqu'il n'aurait qu'une main libre, ce serait plus simple pour attaquer ce qui viendrait. Il tendit aussi sa main gauche à la jeune fille, un pas déjà en avant vers l'entrée de la caverne.

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Dernière édition par Ziresh le Lun 22 Aoû 2011 15:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 21 Aoû 2011 20:09 
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<--Maj de GM9

Ma fuite surprit l’homme et son compagnon. Ils s’attendaient probablement à ce que je combatte jusqu’à mon dernier souffle, ce qui était mal me connaître. Je ne pensais qu’à fuir pour sauver ma précieuse vie, me maudissant intérieurement de ma trop grande générosité envers la dame et son aigle.

Je profitai donc de ce bref moment d’ahurissement de mes adversaires pour gravir agilement les barreaux de l’échelle.

Une fois en haut, je m’activai rapidement à la retirer, je n’avais pas l’envie d’être suivi par ce chef en colère. Malheureusement, ma tentative fut vaine, le vieux sacripant en tenait trop fermement le bas. Même en redoublant d’effort, je ne réussis pas à la faire bouger d’un poil. Le brigand, sans doute rompu par le combat, était sans contredit beaucoup plus fort que moi. Je lâchai alors prise, puis refermai la trappe. Sans tarder, j’agrippai la caisse de bois, précisément celle qui avait servi de chaise à l’affreux gardien, et la déposa sur ce que j’espérais être la seule issue.

Il ne me restait plus qu’à fuir et à espérer que le truand n’aurait pas la force de sortir de cette salle désormais enfumée.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 01:04 
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… Le Liykor avait, heureusement, réussi à se défaire de son ennemi, qui gisait sur le sol non loin de lui, sans doute dans un sale état à en juger par les craquelures qu'avait provoqué le martelage de sa tête contre le sol. Elle s'en serait voulue qu'il soit mort après l'avoir sauvée, et aussi après qu'elle ait mené ce combat contre cette dangereuse créature connue sous le nom de traqueur obscur. Sans Ziresh, qui l'avait aidée en blessant auparavant son adversaire, Terra ignorait si elle aurait pu le battre – quoique le mot « battre » ne soit pas trop approprié étant donné que son ennemi avait, en fait, prit la fuite pour retourner dans cette sombre caverne. D'ailleurs, combien en abritait-elle au juste ? Seulement ces deux-là, ou plus encore ? La simple idée de devoir y aller la fit incroyablement frissonner, mais ce n'était pas à l'ordre du jour. Elle ne resterait pas ici une minute de plus !

Son compagnon s'était apparemment fait blesser lui aussi, mais plus gravement qu'elle. Il avait l'air également d'en tirer un plus grand handicap. Mais cela n'avait plus de réel importance maintenant qu'ils étaient saufs. Elle allait pouvoir oublier les évènements désastreux de cette journée et enfin rentrer dans son auberge pour se reposer... Néanmoins, Ziresh crut bon de lui dévoiler davantage d'informations sur les traqueurs obscurs, lui livrant les connaissances qu'il possédait sur eux. Il ajouta cependant un détail qui la fit pâlir à vue d'œil: ces traqueurs seraient responsables de la maladie ? Sans doute devait-il alors la transmettre en blessant leur victime qui, si elle parvenait à s'enfuir, allait la répandre par contagion dans la ville.

Il tenta de la rassurer en disant que ce n'était qu'une théorie. Mais quelle théorie ! Sans doute la plus probable qu'elle est entendue jusqu'ici ! Déjà bien plus que celle de la malédiction d'un Dieu, que seule un sacrifice pourrait enrayer. En tout cas, elle ne fut pas vraiment rassurer, et contempla un long moment sa blessure. Le sang ne coulait déjà presque plus, mais c'était déjà suffisant pour attraper une maladie. Elle eut un énième frisson à cette idée, et se dit qu'elle s'empresserait d'aller chez un médecin pour qu'il l'examine et voit ce qu'il puisse faire. C'était là son seul moyen.

Sous son regard ébahi, Ziresh commença à lui énoncer un plan qui consisterait à entrer dans cette caverne où il ne verrait absolument rien – l'obscurité étant déjà un ennemi pour la jeune femme – et qu'il faudrait, dès qu'ils entendent un bruit, courir hors de celle-ci pour combattre les traqueurs à armes égales. Le Liykor avait même pensé à un moyen pour qu'ils ne se touchent pas entre eux. C'était ingénieux mais... très dangereux. Beaucoup trop pour elle. Elle s'en savait malheureusement incapable, et ne ferait que ralentir son compagnon. De plus, elle n'avait aucune envie de les affronter, elle ne voulait qu'une chose: partir loin, très loin d'ici, pour ne plus jamais y remettre les pieds. Mais le Liykor ne l'entendait pas ainsi, et déjà, il lui tendait la main. Terra ne voyait pas d'autres moyens de s'en sortir qu'en lui parlant franchement. Par ailleurs, contrairement à ce qu'il avait convenu, elle le vouvoya.

« Je... Je suis vraiment désolée mais, comprenez-moi... Je ne peux pas. Comment pouvez-vous encore vouloir affronter ces créatures ?! Les blessures que l'une d'entre elles vous a infligées ne vous ont-elles pas suffi, pour que vous vouliez quand même vous engouffrer dans cette caverne d'où vous n'êtes même pas sûr de pouvoir ressortir vivant ? De plus, vous l'avez dit vous même, ils savent se faire discrets. Aussi, je vous le demande, comment êtes-vous sûr que votre plan puisse fonctionner ? Imaginez qu'ils nous sautent dessus et nous empêchent de sortir, comment ferons-nous à ce moment-là ? C'est simple, nous serons condamnés à mourir sous leurs assauts ! (elle marqua un temps de pause et, bien que ça lui fasse mal, elle ajouta) Le vrai défaut dans votre plan, ce n'est cependant pas ça. Le vrai défaut, c'est que ce soit moi, votre coéquipière. Je ne ferais rien d'autre que de vous gêner, et vous risquez donc d'avoir plus de mal à survivre si je suis là... »

Elle n'avait osé regarder le Liykor dans les yeux lorsqu'elle parlait, mais releva finalement la tête avant de finir par une simple phrase:

« Désolé Ziresh, je ne suis pas aussi forte que vous... »

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Dernière édition par Terra le Mar 23 Aoû 2011 17:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 16:09 
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Pour Ziresh, il allait de soi qu'ils pénètreraient ensemble dans la grotte. De toute évidence, ils avaient tous les deux la même tâche à exécuter, même s'ils ne devaient manifestement pas avoir les mêmes motivations. Il se serait peut-être attendu à ce qu'on lui propose un autre plan, puisque lui-même avait conscience que le sien restait dangereux. Peut-être même, encore, que la jeune fille se proposerait pour monter la garde et cueillir les ennemis lorsqu'ils sortiraient? Mais un refus, cela, il ne s'y était absolument pas attendu.
On lui avait donné ce contrat pour une bonne raison, sans doute parce qu'il fallait sauver des vies à Kendra Kâr. Et cette tâche là était certainement rémunérée pour la mercenaire. Mais Ziresh, lui, il faisait ça pour rien du tout. Il le faisait parce qu'on lui avait donné cet ordre, et parce que c'était juste, parce qu'il fallait sauver ces pauvres gens qui devenaient fous dans la capitale. Cette démonstration de lâcheté déçut profondément le jeune bratien, qui répondit à l'instant, sans mâcher ses mots.

"C'est évident que rompre un contrat parce qu'il est difficile, risquant alors peut-être la mort d'autres innocents à la capitale pour rester en vie, c'est plus abordable que d'affronter l'inconnu, aider les autres, et mener à bien les tâches qui nous ont été imposées. C'est aussi plus facile de tenter de poignarder un Liykor dans le dos que de pénétrer dans une caverne pour vaincre dans l'obscurité."

Ziresh avait signé avec beaucoup de violence, en illustrant en particulier ce qu'il critiquait avec ironie: cette lâcheté. Il se rappela alors d'une phrase que son père biologique, Declan, lui disait souvent lorsqu'il était petit. Elle n'avait pas de sens à l'époque, mais en grandissant, il avait commencé à attribuer beaucoup d'importance à ces paroles. Peut-être parce que cela faisait partie des rares souvenirs qu'il gardait de son paternel. Ses mots, il les répéta alors, provoquant une dernière fois Terra, lui attribuant par la même un surnom des moins valorisants...

"Tu sais quoi, Terra de l'Escampette? Fais comme tu veux. Sache juste une chose: Tu as préféré la facilité, mais moi, j'ai préféré l'excellence."

Sur ces mots, il pénétra alors dans la grotte, sans attendre une seule seconde que son acolyte ne change d'avis et l'accompagne.

A peine fit-il trois pas à partir de l'ouverture rocheuse que la lumière ne n'éclairait déjà plus le sol devant lui. Aussi, se sentit-il béni d'être un Liykor et de n'avoir, par conséquent, pas besoin nécessairement de bottes tant ses jambes arquées ne lui permettaient pas d'en vêtir. Ainsi, il pouvait sentir efficacement sur quoi il marchait, évitant avec succès tous les ossements susceptibles de faire du bruit. Bien entendu, il imaginait bien que ses adversaires devaient sans aucun doute être nyctalopes, mais puisque rien n'était certain, autant mettre toutes les chances de son côté.
Les oreilles dressées, Ziresh essayait d'être attentif au moindre bruit possible. Pourtant, cela ne réduisait pas sa crainte une seule seconde. Un instant, il douta même des paroles qu'il avait lancées à Terre de l'Escampette: peut-être aurait-il dû au moins attendre devant la caverne plutôt que d'y pénétrer. Mais s'il n'avait pas pris ce risque, qui l'aurait fait? Il fallait absolument vaincre ces créatures dans n'importe quel cas, qu'elles soient infectées ou non. Elles étaient trop dangereuses pour qu'on puisse cautionner de les laisser en vie.
Mais s'il ne voyait rien, c'était inutile...
Il eut alors une autre idée: s'aider de la lumière de l'extérieur. Cette dernière n'éclairait pas plus loin, mais l'écran qu'elle faisait depuis l'intérieur pouvait permettre éventuellement de voir les silhouettes de ces monstres. D'un coup sec, alors, lance pointée en avant, il tourna les talons. Et juste l'espace d'une seconde, il lui sembla voir une de ces ombres... Impossible cependant de dire s'il s'agissait de Terra qui aurait changé d'avis, d'un traqueur ou même d'autre chose, car la chose avait bougé si rapidement qu'elle avait traversé l'écran de lumière blanche marquant l'entrée, sans laisser paraître plus qu'une vague masse informe. Cette seule image lui glaça le sang, et s'il avait pu transpirer comme un humain, il l'aurait fait plus que la moyenne...

Haletant, il avança encore une fois, juste d'un pas. Et là, l'ombre jaillit de nouveau pour disparaître une seconde plus tard... Le pauvre bratien s'en voulait de ne pas avoir pris d'arc. Quoiqu'il en soit, cela lui suffit: ces choses s'étaient suffisamment manifestées pour l'avoir pris pour cible. Il lui fallait fuir vers la sortie pour les affronter.
Ne faisant plus attention un seul instant à sa discrétion, il entama une course animale, à quatre pattes, vers l'extérieur. Ainsi, il aurait pu atteindre la sortie en quelques secondes. Mais au moment même où il leva la patte arrière du sol, il sentit quelque chose l'attraper à ce qui serait l'équivalent du tibia chez l'humain (la métatarse chez le loup). Stoppé dans son élan, son entier chuta en avant sur les ossements, créant alors un vacarme dans toute la grotte. Plusieurs cris résonnèrent alors, tous terriblement aigus, presque annonciateurs de la mort du pauvre loup. Un frisson lui parcourut alors l'échine, et presque mécaniquement, il agita frénétiquement ses pattes arrières pour frapper le traqueur qui l'avait pris pour cible, se dégageant ainsi fort heureusement de la langue qui avait commencé à glisser sur ses poils et sa chair...

Reprenant de nouveau sa course, il arriva cette fois-ci à l'entreprendre jusqu'au bout et à atteindre la lueur de l'entrée, devenue un véritable Graal lumineux. Mais il n'eut même pas le temps d'être soulagé une seconde: quelque chose avait sauté sur son dos, juste au moment où il passait l'entrée. Mais cette emprise ne dura pas longtemps: elle empira l'instant d'après, alors que la créature avait agrippé ses jambes aux épaules du Liykor, lui cachant la vue avec son propre corps...
Ziresh se débattait encore, maladroitement, sans parvenir à se défaire de son adversaire. Il espérait que, peut-être, Terra avait changé d'avis. Car il saurait se défaire de son ennemi actuel, mais s'il devait en combattre un deuxième, ce serait autre chose...

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 23 Aoû 2011 03:45 
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Terra put lire la déception dans les yeux de Ziresh, mais elle s'y attendait. Lui était un combattant, qui s'était sans doute déjà retrouvé dans des situations similaires mais elle, elle n'était rien de plus qu'une ancienne noble chouchoutée, qui s'était retrouvée finalement poussée hors de cette sphère de richesse et de pouvoir. Sans doute est-ce depuis ce jour qu'elle est devenue ainsi: une tueuse invétérée mais incroyablement lâche. Elle ne pouvait se décider à risquer sa vie, quel qu'en soit l'enjeu. Elle en était incapable.

Pourtant, le Liykor insista bien sur ce point lorsqu'il émit sa réaction quant à ses paroles. Peut-être que lui en était capable, « d'affronter l'inconnu » mais elle ne l'était pas, pas quand ses chances de survie sont aussi minces, en tout cas. Peut-être essayait-il de la faire réagir, mais aussi douloureux soient les regards, aussi blessantes soient les paroles, rien ne pourrait la faire changer d'avis à présent. La fanatique avait déjà trahi ses principes par deux fois et elle avait failli trouver la mort. Cela suffisait amplement pour la dissuader de continuer. Elle ne voulait qu'une chose: partir d'ici.

Il ramena sur le tapis le fait qu'elle ait précédemment tenté de le tuer, comme si la jeune femme ne s'en était déjà pas assez voulue d'avoir commis cette erreur. Il est vrai qu'elle ne s'en était pas encore excusée, elle n'en avait pas eu l'occasion. Peut-être que si il entrait dans cette caverne n'en aurait-elle jamais l'occasion. Elle repoussa cette idée: il savait ce qu'il faisait, il n'avait pas besoin de son aide, qui lui serait de toute façon inutile ! Terra savait qu'elle ne ferait que le gêner, qu'il allait se sentir obliger de la protéger contre ces monstres.
Ziresh ne s'arrêta cependant pas là, puisqu'il tenta une dernière fois de la faire réagir, de briser ce cocon fait de peurs et d'incertitudes autour d'elle, choisissant par la même un surnom dégradant mais qui collait, au combien, à sa personnalité. « Terra de l'escampette »... Si cela ne la concernait pas, sans doute aurait-elle pu en rire.

« Tu as préféré la facilité, mais moi, j'ai préféré l'excellence »

Sur ces dernières paroles, il pénétra dans l'antre des traqueurs, sans attendre la moindre réaction de sa part. Elle était face au même dilemme que lorsqu'elle avait choisie d'affronter le traqueur: Doit-elle risquer sa vie pour l'aider ?

(Que faire ? Bon sang, il est déjà rentré ! Il faut que je me dépêche de choisir...)

Continuer à vivre en lâche jusqu'au bout, pour préserver sa vie, ou se risquer à l'aventure, quitte à pouvoir trépasser face à l'inconnu ? Comment ce Liykor faisait-il ? Elle n'en savait rien... Aussi prit-elle une décision: partir. Elle s'en sentait coupable pour son compagnon, mais elle avait bien trop peur pour le suivre. Alors la jeune femme se retourna, et commença à marcher en direction de la forêt – bien que techniquement elle y soit encore mais cette partie-là n'étant plus boisée, elle ne la considérait pas en faisant partie – quand une série de hurlements aigus parvint à ses oreilles. Elle reconnut celui des traqueurs, qui avaient sans doute du repérer Ziresh. Elle tenta de le chasser définitivement de sa tête avant de reprendre sa marche, non sans regarder à plusieurs reprises derrière-elle.

Elle s'était déjà éloignée de quelques mètres de l'entrée lorsqu'elle vit le Liykor sortir. Elle fut tout d'abord rassurée, pensant qu'il avait vaincu les traqueurs obscurs. Cependant, elle s'était faite de fausses illusions: l'un d'entre eux bondit en effet sur lui, agrippant le haut de son corps, tandis qu'un deuxième n'allait sans doute pas tarder à arriver: il allait certainement mourir dans peu de temps.

(C'est pas vrai ! Je ne peux pas le laisser comme ça... Il... va mourir. Je dois faire quelque chose. Je dois au moins essayer de l'aider. Si il veut retourner dans la caverne après, grand bien lui fasse, mais je ne le suivrais pas !)

Le deuxième traqueur obscur sortit de la caverne peu de temps après comme elle l'avait supposé, prêt sans doute à profiter de l'immobilité du Liykor pour lui asséner un coup fatal. Terra n'avait plus d'autre choix et, bien qu'elle déteste en user, elle fit appel à sa magie. Sa magie noire. Cela devait faire plus d'un an qu'elle ne l'avait utilisée, mais elle savait très bien comment faire. Elle aurait juste besoin de concentration et de temps, ce qu'elle n'avait pas vraiment par ailleurs.

La fanatique ferma d'abord les yeux, essayant de visualiser les fluides obscurs qu'elle possédait, ceux qui circulaient librement dans son corps. Il fallait qu'elle puisse en comprendre l'écoulement pour pouvoir ensuite, en concentrant un maximum en un point précis, en stopper temporairement le flux. Ici, ce fut sa main droite qui servit de canalisateur. On pouvait désormais voir autour de celle-ci une lueur sombre. Elle rouvrit les yeux puis pointa son poing fermé vers les deux traqueurs obscurs avant de, par un simple mouvement du bras, relâcher le sort.

Aucune manifestation visible ne s'en suivit: pas de déflagration, d'éclair... Non, rien qu'une légère brise qui se leva soudainement, dans la direction des monstres. Quand ils la ressentirent, ils émirent un petit cri aigu, avant de comprendre qu'ils étaient en train de perdre peu à peu leur force à mesure qu'elle progressait. Néanmoins, il y avait deux inconvénients à ce sort: le premier est qu'il réduit temporairement les capacités physiques de la jeune femme, le deuxième, que les effets ne durent pas longtemps. Elle se devait donc d'agir avant que le traqueur obscur à côté de Ziresh puisse de nouveau l'attaquer. Mais comment ? Plusieurs mètres les séparaient, et elle n'aurait pas le temps de les parcourir, exténuée comme elle l'était. Son compagnon n'aurait sans doute pas la capacité de se défendre contre les deux monstres. Il n'y avait qu'un seul moyen envisageable, bien qu'il soit plutôt risqué.

Rapidement, elle prit le plat de la lame de sa dague entre son pouce et son index avant de positionner son bras droit légèrement en arrière par rapport à son corps, et sa jambe gauche en avant, lui servant alors d'appui. Le sort prendrait fin d'une seconde à l'autre, aussi n'ajusta-t-elle que très peu son tir, laissant une part au hasard, ce qui était très rare chez elle. D'un geste vif, elle lança son projectile qui tourna à la verticale dans les airs, visant l'un de ses deux adversaires. Elle fut ébahie de la vitesse à laquelle l'arme parcourut la distance nécessaire pour se planter, violemment, dans la gorge du traqueur obscur, éclaboussant le sol d'un sang plus sombre que rouge. Aussi impressionnant cela puisse paraître, elle avait réussi à l'atteindre et, encore plus surprenant, à lui administrer un coup mortel. Le traqueur tituba, une main à la gorge, la bouche ouverte. Il mit ensuite un genou à terre avant de s'écrouler, pour ne plus se relever.
Terra n'avait plus son arme, mais elle comptait bien sur Ziresh pour réussir se débarrasser de son ennemi, sans quoi elle se retrouverait exposer à un grave danger.

((( Tentative d'apprentissage de Lancer)))

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Dernière édition par Terra le Jeu 25 Aoû 2011 17:56, édité 2 fois.

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