[:attention:] Combat pouvant peut-être choqué
![Attention [:attention:]](./images/smilies/attention.gif)
Sccccccchhhhhhhhhhlllllllllllllaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!
Nous fûmes projetés en plein milieu d'une forêt que je ne me rappelais pas avoir visité. D'ailleurs, je ne compris même pas comment nous arrivâmes ici car nous avions l'air d'être apparus de nulle part. Cette histoire commençait à être vraiment très étrange ! Il n'y avait personne, pas le moindre démon, pas la moindre personne qui aurait pu nous attendre pour nous infliger une correction dont on se souviendrait. Rien. Il n'y avait que Méta et moi qui peinâmes à nous relever.
«Savez-vous où nous sommes ?» lui demandai-je en continuant d'observer les alentours pour tenter de discerner le moindre mouvement.
Mais là encore, rien. Pas le moindre petit animal ne semblait bouger dans les arbustes, seuls les chants des oiseaux nocturnes venaient nous déranger.
«Oui. Il me semble que nous sommes dans la forêt près de Kendra Kâr. Regardez la pente, elle conduit les visiteurs vers les montagnes.
- Tout ceci est mystérieux. Nous avons été projetés ici alors qu'il n'y a personne. Ça semble grotesque ! Pensez-vous que les prêtres aient pu changer le lieu d'atterrissage ?
- Sincèrement, je n'en ai aucune idée, je ne savais même pas que l'on pouvait faire ce genre de sortilèges...»Comme quoi je n'étais pas le plus démuni dans les connaissances de la magie. Je ne savais pas vraiment ce que nous devions faire : partir à la recherche de ce monstre dans la nuit sans savoir où il était allé ? C'était peine perdu... Pourtant, une lueur rougeâtre attira mon attention. Elle était certes loin, mais mon regard elfique me permettait de la voir d'où je me trouvais.
«Là-bas Méta. Il y a quelqu'un, j'aperçois une lumière venez, allons-y.
- Attendez ! Qu'allons-nous faire une fois arrivés ?
- Je n'y ai pas réfléchi... Peut-être devrions-nous passer sous notre forme totémique, ainsi nous ne nous ferons pas remarquer. Qu'en pensez-vous ?
- Mais, vous ne savez pas comment vous changer, si ?»Je lui fis un sourire pour lui faire part de mes pensées. J'avais complètement oublié que nous devions parfaire mon apprentissage ensemble. Ce n'était pas très important, l'objectif de notre sortie était simple : retrouver Inayel qui avait été capturé par un démon. Je me projetai alors dans mon monde spirituel en toute tranquillité afin de me recentrer et de pouvoir me transformer en chat. Mon esprit s'éleva rapidement pour pénétrer en ce lieu où le calme régnait en maître, où tout était imprégné de fluide, des fluides que j'avais absorbé moi-même. Comme la dernière fois, je voulus faire fusionner le monde réel et mon monde personnel en usant la magie qui se trouvait enfermée en ce lieu. Ce fut plus simple, connaissant déjà la manière de procédé bien que cela soit toujours un peu énigmatique à mes yeux. Enfin, cela n'avait pas de grande importance tant que j'arrivai à devenir un mignon petit matou.
Mes membres commencèrent à rétrécir, une fourrure grisonnante fit son apparition sur la totalité de ma peau et comme précédemment, tous mes muscles se modifièrent. En quelques instants je me retrouvais à quatre pattes devant un Méta surpris par mon apprentissage de cette capacité. Je lui miaulai quelque chose pour le presser de me rejoindre sous une forme un peu moins voyante. Nous devions approcher rapidement et furtivement pour avoir la surprise comme alliée. Sa transformation fut moins longue que la mienne, sans doute habitué à devenir un raton laveur. Face à moi se trouvait un animal au visage masqué par une fourrure gris, noire et blanche. Il ne dérogeait pas à la règle, rien n'aurait pu dire que ce raton laveur était un humain en réalité. Non, sa transformation était parfaite, droit sur ses pattes arrières, il aurait pu être tué par un chasseur qui voulait récupérer sa fourrure.
D'un geste de la tête, je lui fis signe de me suivre bien que notre duo était un peu étrange... Un chat et un raton laveur n'avaient pas grand chose à faire ensemble, mais de cette manière nous ne nous ferons pas remarquer par notre ennemi commun. Nous avançâmes rapidement vers la lumière afin de déterminer à qui nous avions à faire. Si ça se trouvait ce ne serait qu'un piètre magicien qui avait cru que tuer un prêtre lui éviterait les ennuis. Mais, j'en doutais, cette créature était dangereuse, prête à tout pour enlever un enfant qui n'avait rien fait de particulier pour lui nuire. La forêt était sombre, cependant, plus nous avancions, plus la lueur se faisait imposante. Méta avait dû l'apercevoir à présent, nous n'étions plus très loin, dans quelques minutes nous pourrions enfin voir qui se cachait derrière cette attaque.
Je passai devant suivi du raton laveur qui se tenait à quelques centimètres derrière, sans doute craignant de me perdre de vue. J'avançai dans un arbuste pour me cacher et pour pouvoir observer notre ennemi. Les branches me griffèrent le dos, mais ma fourrure me protégeait contre d'éventuelles blessures. J'avançai ma tête pour essayer de distinguer quelque chose, puis finis directement par sortir de ma cachette. Et là, une terrible vision me frappa !

Un être avec deux protubérances qui s'élevaient au-dessus de sa tête était en train de chauffer à blanc un morceau de métal. Son visage était pâle et lorsqu'il ouvrit la bouche dans une moue peu délicate, j'aperçus des crocs qui venaient remplacer ses canines. Le haut de son corps était à nu, à moins qu'il soit protégé par un vêtement invisible que je ne pouvais voir. Mais, il était tout de même vêtu d'un pantalon gris recouvert de glyphes étranges qui venaient le décorer. Méta restait caché dans l'arbuste me laissant seul devant une sorte d'autel duquel pendait une main d'enfant. Ce devait sans doute être Inayel qui reposait sur le dessus. J'espérais qu'il n'était pas encore mort et que nous pourrions le sauver de cette chose infâme. La bestiole minable se mit à chantonner un air guilleret comme s'il croyait avoir enfin réussi ce qu'il cherchait à faire déjà depuis longtemps. Mais je me mis à miauler pour attirer son attention afin qu'il laisse l'enfant tranquille.
«Oh le minou ! Tu t'es perdu... Viens là !»Ce démon avait l'air aussi stupide qu'un troll des montagnes. Comment pouvait-il être assez bête pour croire qu'un chat viendrait vivre dans une forêt, surtout un chat tel que moi ! Je bondis dans un nouvel arbuste prêt à revenir sous ma forme elfique pour empêcher cette homme modifié de s'en prendre à l'enfant. Je me plaçai alors derrière l'arbuste puis, saisis ma partie elfe pour redevenir éàrion. Le bleu de ma peau réapparut, mes membres s'allongèrent et mes poils se rétractèrent.
«Surpris ?
- Le chat !!! Bah !!! T'es moche comme ça.»Ce n'était qu'un bébé démon, il réagissait comme le dernier des imbéciles, mais, il fit appel à une magie étrange, une magie sombre et obscure. Ses mains s'embrumèrent dans un nuage ténébreux et quatre mains sortirent du sol. Elles étaient fines, ce devait certainement être des mains d'enfants, des mains d'âmes pures enterrées en ce lieu. Rapidement, les gamins s'extirpèrent de leurs tombes terreuses pour se mettre debout et me faire face. Je n'avais encore jamais vu ça ! Leur peau était violette, parsemée de bleus et d'écorchures. Ces cadavres étaient bien vivants devant mon regard ébahi et se dirigeaient déjà vers moi. Leur regard était vide, l'un d'entre eux possédait un moignon sans doigt qui se levait vers moi comme pour me supplier de venir l'aider, mais j'avais compris le manège de cette bestiole. Il voulait m'attendrir pour que je me fasse tuer rapidement. Non ! Jamais je ne me laisserai avoir, ils étaient déjà morts, c'était trop tard. Méta apparut en une fraction de seconde derrière moi sous sa forme humaine, prêt à bondir sur les enfants pour les sauver d'une décomposition déjà bien avancée.
«Ils sont morts, on ne peut rien y faire. Nous devons les exterminer et nous occuper de cette chose avant qu'il ne soit trop tard.»Méta me défia du regard comme si j'étais en train de lui demander de commettre un meurtre contre sa volonté. Mais, il comprit bien vite que j'avais raison et que c'était le nécromancien qui tirait les ficelles des deux enfants, s'amusant de créer des grimaces candides pour nous attendrir.
«Ne te fatigue pas, je me moque de tes sbires, je ne veux qu'une personne c'est toi !»Mes paroles étaient dures et continuaient de résonner dans ma tête. Comment pouvais-je dire ça ? Ces enfants avaient été tués par ce monstre et maintenant il osait les renvoyer contre nous ! Je devais faire abstraction de mes sentiments, combattre ces enfants pour pouvoir sauver Inayel, je n'avais pas le choix, je n'avais jamais eu le choix... Mon épée à la main, je me lançai sur le premier enfant, qui fit apparaître une longue fourche dans sa main et bloqua ma première attaque. Je me reculai alors pour essayer de comprendre d'où était venue cette arme. Ce devait sans doute être encore une force maléfique qui était à l'œuvre derrière tout ça, une magie que je connaissais bien mal mais que j'avais envie de combattre. Quant à Méta il s'approcha du second enfant son nunchaku à la main qu'il fit valser contre le visage de son adversaire. Il devait faire un effort surhumain pour oser affronter un être aussi pur.
De mon côté, je fis une nouvelle tentative, prenant mon épée à deux mains je la rabattis du haut vers le bas assez rapidement pour une fois. Mais, sa fourche vint une nouvelle fois parer mon attaque. Ce petit enfant commençait réellement à m'énerver ! Ce n'était pas à lui que j'en voulais mais à la personne qui se trouvait derrière lui en train de dessiner sur le corps d'Inayel avec son arme chauffée à blanc. Nous devions faire quelque chose et très rapidement car sinon, le pauvre enfant finirait brûlé à vif !
«Aïe !»L'enfant me sortit de ma stupide observation en me piquant le bras de son arme de ferme. Quatre trous répandirent mon sang sur ma peau, me faisant perdre mon liquide vital. Ce n'était pas croyable, il était en train de sourire ! Il allait voir qui sourirait en dernier ! Faisant virevolter mon épée, je lui donnai un coup sur la main qu'il ne réussit pas à esquiver. Sa fourche était intéressante s'il en était, mais était extrêmement difficile à manier pour un enfant qui faisait à peu près sa taille. Énervé, il continuait d'essayer de me piquer, brandissant son arme devant lui comme une simple fourchette. Je me dis que son maître devait avoir quelques penchants cannibales pour oser donner ce genre de jouets à un enfant. Néanmoins, lorsque je m'avançai vers lui pour lui asséner un nouveau coup, il se mit à courir en sens inverse et laissa place à ma stupeur. Mais, j'étais stupide de croire qu'il me fuyait car rapidement, il se tourna vers moi et m'observa d'un œil lubrique. Enfin, il se dirigea vers moi en courant, brandissant sa fourche devant moi avant de la planter dans le sol et de s'en servir comme d'une perche pour me donner un coup de pied dans le ventre.
Je tombai à la renverse, le souffle court, une douleur lancinante au niveau de mon estomac. Mon adversaire riait, s'amusant de me voir ainsi prostré à terre, étendu sur le sol. Cette mascarade avait tout de même assez duré ! Je me relevai difficilement, me remettant de mes émotions. Au lieu d'attaquer, je fis appel à ma magie, à mes nouveaux pouvoirs qui courraient dans mes veines et notamment au sortilège de force de la bête qui me permettrait d'accroître ma force. Je me concentrai pour invoquer la magie qui se trouvait aux alentours, absorbant l'énergie des animaux qui étaient proches pour me la redonner et ainsi me rendre plus vaillant. En quelques instants, mes muscles se gonflèrent un peu, me donnant plus d'énergie dans l'utilisation de mon arme.
Je me dirigeai alors vers l'enfant qui ne devait pas se douter de mes pouvoirs magiques, ni de l'utilité de mon sortilège. Mais, je fus trahi par une aura verdoyante qui apparut autour de moi, m'enchantant les muscles pour contrer un cadavre d'enfant.
«Au secours Dôraliës !»Méta était aux prises avec l'enfant au moignon qui était en train de l'étrangler de son autre main. Je devais lui venir à l'aide pour ne pas qu'il se fasse tuer par ce cadavre vivant. D'un coup d'épée, je repoussai le gamin qui était en train de faire vaciller sa fourche pour me punir une nouvelle fois de ma présence en ce lieu. Même s'il para mon coup, il fut renversé sur le sol à cause de mon nouveau regain de puissance. J'aimais bien ce sortilège qui renforçait ma condition physique, mais, ils étaient tout aussi utiles pour combattre des créatures malfaisantes tel le garçon au moignon. Je fis appel à un autre de mes nouveaux sortilèges, invoquant des cristaux pour les envoyer à une vitesse excessivement élevée contre ce cadavre en putréfaction. Bientôt, une fine poudre multicolore fit son apparition dans les airs, tel un nuage de poussière étincelante il flottait dans le néant, attendant mes ordres. Puis, d'un geste de la main je l'envoyai fondre contre l'enfant qui tenait toujours Méta entre ses mains. Les cristaux vinrent lacérer la peau déjà en train de se décomposer de l'enfant. Bientôt des lambeaux de chair se mirent à pendre sur l'ensemble de son corps, se mélangeant avec les vêtements déchirés. Le pauvre enfant n'avait pas eu de chance d'être tombé sur une créature aussi démoniaque que le gamin aux protubérances.
Méta se mit à pleurer lorsqu'il vit que l'enfant n'était plus qu'un tas d'os recouverts de chair lamentablement éparpillée. J'étais abasourdi par ce que je venais de faire avec ma magie, je ne pensais pas que ce sort serait aussi puissant, aussi mortel. Je venais de tuer une deuxième fois cet enfant pour sauver mon compagnon, pour l'aider... Je ne savais plus comment réagir, quoi penser. Mais un coup dans le dos vint me sortir de mes rêveries. Il restait un misérable petit enfant à vaincre et je ne pouvais le laisser me tuer parce que j'étais trop sentimental, je devais en finir une bonne fois pour toute avec lui pendant que Méta reprenait ses esprits. Mon bras me faisait toujours autant souffrir, mais ce n'était rien comparé à ma blessure dorsale. J'allais lui faire payer de m'avoir attaqué sans scrupule, ce démon mourrait comme ses victimes et ne reviendrait plus nous ennuyer.
D'un coup d'épée, je chassai la fourche qui s'apprêtait à me percer le corps une nouvelle fois. Son arme de fermier ne me faisait vraiment pas peur, mais les pouvoirs obscurs du démons étaient en train de nourrir une boule au ventre qui ne cessait de tenailler mon cœur. Mais, une bonne fois pour toute, je donnai un gros coup dans la chair de l'enfant qui ne réussit pas à ramener sa fourche pou se protéger de mon attaque. Il était transpercé de part en part, me regardait d'un visage d'ange suppliant. Mais je savais que la moindre culpabilité signerait mon arrêt de mort. Je retirai alors la lame de son corps juvénile et balayait l'air de gauche à droite pour le décapiter. Sa tête tomba sur le sol suivi de son corps flasque et lourd. Je regardais le cadavre, priant pour qu'il ne brûle pas dans les enfers éternellement à cause de cette chose.
Détournant le regard de ce cadavre inerte, je me retournai vers le monstre aux deux protubérances pour lui faire regretter ses actes. Mais, il avait déjà brûlé une grosse partie du corps de l'enfant avec son fer, dessinant de grandes arabesques signifiant sans doute certaines choses que j'ignorais bien évidemment. Je ne pouvais le laisser continuer, c'en était trop !
«Hé ! Laisse-le maintenant !»Inayel était entre lui et moi, l'autel nous séparait. Méta se releva et vint me rejoindre pour m'aider dans ce combat contre les forces du mal.
«Je ne crois pas une seule seconde que tu aies réussi à rentrer dans le temple de Yuimen alors que tu es aussi faible qu'un enfant.»Je ne reçus qu'un rire déchirant comme simple réponse. Je n'en croyais pas mes oreilles, ça le faisait rire ! Quel être abject ! Mais, ses mains se recouvrirent d'une aura sombre, noire et venimeuse, lançant un puissant sortilège sur Méta qui fut frappé de plein fouet à la poitrine. Ses traits se crispèrent comme si on venait de l'atteindre intérieurement, comme si sa vie était en train de lui échapper. Deux grandes lacérations vinrent déchirer son corps déjà mutilé à cause de l'enfant. Ses blessures semblaient provenir de l'intérieur et continuaient de s'élargir sans qu'il ne puisse rien y faire. Je devais intervenir avant qu'il ne le tue comme il avait dû tuer ces enfants sans une once de compassion. Je fis appel à mes pouvoirs, concentrant mes fluides dans mes mains comme semblait le faire ce démon. Puis, je me mis à commander la terre qui m'entourait pour la lancer contre mon adversaire. Rapidement, le sol qui se trouvait à ses pieds s'éleva pour venir entourer ses orteils, puis ses jambes enfin le reste de son corps, collant ses bras contre ses hanches. La boue devint rapidement dure comme du diamant, empêchant le démon de m'attaquer et m'empêchant de le toucher.
Je profitai de ce temps de répit pour me diriger vers Méta qui n'était plus qu'une loque sur patte. Il saignait de partout, j'avais très mal évalué ses blessures. Je m'en voulais tant de l'avoir emmené avec moi, j'aurais dû me douter qu'il ignorait tout des rudiments du combat, qu'il avait passé toute sa vie en ville, protégé des attaques extérieures.
«Méta tenez bon ! On retournera au temple tous les deux, faites-moi confiance.»
Ses paupières commençaient déjà à se fermer, je devais en finir au plus vite avec cette créature sortie tout droit des mains d'Oaxaca. J'entendis la pellicule de boue se briser, détruite de l'intérieur par la magie chaotique de mon adversaire. Je devais le combattre à l'aide de ma magie pour le faire sombrer dans une mort douce et rapide ! Soudain, la protection de boue explosa dans une décharge sombre qui me propulsa en arrière sous la puissance libérée. À mon grand malheur, je tombais sur la fourche de mon précédent ennemi qui vint se planter dans ma cuisse. La douleur était insoutenable, m'arrachant de violentes grimaces qui avaient l'air d'amuser le démon. Je ne pouvais le laisser se moquer de moi de cette manière !
(Tu vas me le payer créature infernale !)Toujours sur le sol, je fis appel à mes fluides, invoquant une nouvelle fois les cristaux de roches pour les envoyer fondre contre cette bestiole sortit tout droit des enfers. La magie opéra, faisant naître des paillettes enchantées tout autour du sombre mage. Puis, baissant mon bras, je leur imposai de tomber violemment contre cette satanée bestiole. Mais, une ombre vint l'entourer, lui servant d'un véritable bouclier démoniaque qui repoussait mes cristaux. Certains réussirent à traverser ses protections pour le blesser, lui faisant perdre quelques gouttes de sang. Mais, je devais en finir rapidement, Méta continuait de s'affaiblir et je sentais toujours mes pouvoirs m'abandonner. J'avais l'impression que je ne me sortirais jamais de ce pétrin, que j'étais condamné à mourir dans cette forêt aux côtés de Méta et de ces trois enfants. Un effroyable désespoir m'envahit me laissant choir une fois de plus dans un océan de craintes et de peurs. Sa magie était destructrice, dévastatrice et ne demandait qu'à me vaincre pour pouvoir terminer ses petites affaires.
(Mais qu'est-ce donc ?)Je voyais le démon faire des gestes étranges dans les airs, usant de sa magie sans doute contre moi mais je ne comprenais pas ce qu'il faisait. Aucune douleur ne m'envahit, seul un étrange désespoir ne cessait de me molester l'esprit. C'était donc ça ! Il jouait avec mes sentiments, avec mes émotions pour les retourner contre moi. Je ne pouvais le laisser faire, ma vie m'appartenait et ce n'était pas un démon qui pourrait s'amuser avec ! Une nouvelle fois, je matérialisai les cristaux magiques pour les déchaîner contre cette créature, prêt à en finir une bonne fois pour toute avec sa présence malsaine. Cette fois-ci je les invoquai devant moi puis, les diriger contre le nécromancien, leur faisant prendre toujours plus de vitesse avec la distance pour les rendre aussi mortel que la morsure d'une vipère. De son côté, je le vis enchanter une force obscure pour la diriger contre mon sort. Un véritable souffle nécrotique sortit de la paume de la main de ce mage obscur pour venir frapper de plein fouet contre mes cristaux. Je tenais bon, continuant de les faire apparaître un à un pour ne pas me prendre la puissance démoniaque qui aurait tôt fait de me vaincre. J'avais extrêmement de difficultés à tenir mon sortilège en place contre cette force sortie de l'esprit de Thimoros. Chaque fois mes cristaux retombaient sur le sol en une fine pluie ensorcelée avant de disparaître dans l'oubli. Je persistais, puisant dans mes fluides pour tenter de passer son sortilège mais ce fut vain, nous nous battions à armes égales. D'un commun accord nous abandonnâmes l'enchantement, déviant les flux de cristaux et d'énergie sombre dans l'obscurité de la forêt.
Ma blessure me lançait toujours, je n'arrivais pas à me concentrer complètement pour utiliser ma magie. Quant à me battre avec mon épée, c'était peine perdue, il ne ferait qu'une bouchée de moi. Mais, bientôt une idée fit son apparition dans mon esprit : si je ne pouvais pas le vaincre ni avec mes pouvoirs, ni avec le fil de mon épée, je n'avais qu'à user la nature qui nous entourait pour le mettre hors d'état de nuire une bonne fois pour toute !
Je me projetai dans le monde spirituel, faisant appel aux ressources enchantées de ce monde, puisant dans leur magie ancestrale pour accroître la mienne. Ma transe profonde était un véritable moyen de m'évader, mais j'avais des responsabilités, responsabilités que je ne pouvais ignorer aujourd'hui. Je commandai aux végétaux, aux animaux, aux insectes et à la nature entière de venir combler mon manque de force élémentaire. Je sentais l'énergie affluer en moi, affluer à l'extérieur de ma sphère spirituelle pour venir dans le monde réel et instiller l'énergie dont j'avais besoin pour vaincre cette créature terrifiante.
Mes pouvoirs renforcés, je me concentrai pour puiser dans le restant de mes forces, le peu de fluide qu'il me restait pour en finir avec ce monstre. Je lançai mon sortilège de puissance terrestre, scindant le sol en deux, créant une faille de quelques centimètres et la dirigeais non pas vers mon adversaire, mais contre l'arbre qui se trouvait juste derrière lui. Bientôt, j'ordonnai aux roches et aux pierres de s'élever pour venir frapper contre le symbole de longévité verdoyant. La terre faisait trembler le géant de bois, le cognant pour le faire vibrer jusqu'aux racines. Mais, je persistais cela n'était pas suffisant ! J'envoyais les roches toujours plus haut pour qu'elles viennent frapper sur une branche ni trop fine, ni trop épaisse. Puis, au bout de quelques instants, je vis le regard interrogateur du démon nécromancien se changer en véritable réservoir d'effroi. La branche craqua et vint s'écraser lentement sur mon adversaire qui n'avait pas réalisé à temps ce que j'étais en train de tramer.
Alors, je me relevai et me dirigeai vers lui, l'épée à la main, désireux de le tuer une bonne fois pour toute pour ne pas qu'il recommence ses méfaits, à s'en prendre à des âmes innocentes. Ma démarche était lente, je boitais à cause de la terrible douleur qui m'empêchait de continuer ma course à la mort. J'étais épuisé, mes pouvoirs semblaient s'être éteints au fond de mon âme. J'ignorais si je réussirais à rejoindre mon esprit spirituel pour m'y reposer et me laisser aller à mes rêves les plus fous. Pourtant, ce combat n'était pas fini, il vivait encore et était en train de repousser la branche morte à présent pour se relever et en découdre avec moi. Nous étions tous les deux éreintés par ce qui venait de se produire, mais personne ne le tuerait si ce n'était pas moi qui m'en chargeais. Le démon aux protubérances récupéra son bâton métallique qui était resté dans les flammes dangereuses du foyer réconfortant.
«Finissons en !» lui lançai-je sur un ton de défis.
Le métal rougeoyant éclairé nos visage d'une lueur maléfique, démoniaque. Nous étions deux tueurs, deux assassins prêts à sauver sa propre vie au prix de celle de notre adversaire. Rapidement nos armes se croisèrent, faisant jaillir des étincèles qui vinrent enflammer les feuilles mortes avant de s'éteindre ne pouvant pas se propager à cause de la terre. Je parai ses coups tant bien que mal, il faisait de même de son côté. Mais, je sentais que même si je n'avais pas la force de lui couper un bras ou une main, l'arme étrange que j'avais trouvé sur le navire maléfique lors de mon aventure semblait l'endommager bien plus qui je ne l'aurais cru. À chaque coup, je le voyais s'affaiblir un peu plus, s'essouffler, se faner devant moi. Telle une rose restée un peu trop longtemps au soleil sans eau, il se flétrissait, ce n'était plus que l'ombre de lui-même. Je prenais le dessus, continuant de l'assaillir avec les dernières forces qu'il me restait, continuant de le faire souffrir autant qu'il avait fait souffrir ces enfants. Ma lame faisait des accrocs dans sa chair, le mutilant à chaque coup, mais bien plus que sa chair c'était son esprit qui était la première victime de mon épée.
Son regard commençait à se faire implorant, larmoyant. Sans doute aurait-il voulu que je lui laisse une chance, une dernière petite chance. Mais, mon cœur ne ressentait que haine et rejet face à ce démon. Après tout ce qu'il avait fait subir à ces êtres purs, voulait-il que je lui sauve la vie ? Voulait-il que je l'aide à se relever ? Non ! Je n'avais pas cette force, je n'avais pas cette compassion, je ne l'avais plus. Trop de choses s'étaient produites, me transformant en ce Dôraliës froid et ne ressentant plus aucune émotion à l'idée de tuer une créature aussi malsaine. Je lui donnai un coup du plat de l'épée sur la main, suffisamment fort pour qu'il abandonne sa seule protection métallique. Je le regardais dans les yeux, essayant de sonder son âme aussi sombre que l'ébène. Mais rien. Ce n'était qu'une de ces créatures infernales qui ne représentait plus que haine et chaos. Je décidai d'en finir, de le tuer une bonne fois pour toute et de le renvoyer chez son oncle Phaïtos. Je plaçai alors mes deux mains sous la garde de mon arme et le transperçai de part en part, réitérant ce que j'avais déjà accompli contre l'enfant nécrosé. Je l'observais tomber et ne ressentais que le bonheur d'avoir irradié une telle créature de ce si beau monde qu'était Yuimen. Je me retournai alors, sombrant dans une détresse dont nul ne pourrait me sortir. J'étais devenu un meurtrier de sang-froid, ne me souciant plus de la vie qui était pour moi mon maître mot auparavant.
Je ne revenais toujours pas de la personne que j'étais devenu, cet être froid et glaciaire qui n'avait eu aucun scrupule à anéantir ce monstre pour le bien d'autrui. Mais, c'était une vie de plus perdue, une vie contre des dizaines d'autres sans doute. Où était la justice dans un tel acte ? Étais-je en mesure de pouvoir juger cet infâme monstre ?
Je tombai à genoux, perdu dans mes pensées, dans mon sombre esprit qui ne comprenait pas les actes que je lui demandais d'accomplir. Je me laissai aller à mes émotions, m'oubliant un moment, oubliant le monde et les vivants qui m'entouraient encore.
Simplement, je pleurais.