L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Ven 2 Sep 2011 16:15 
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« Je ne tiens pas à m’approcher plus que de rigueur. Juste à te remercier pour ton intervention. Je vais maintenant pouvoir refaire de cet endroit un havre de paix, accueillant les amis de la nature, et vivant avec elle. Des cendres renaitra la forêt. Et c’est entre autres grâce à toi. »

Elle incline la tête, et le rapace pousse un petit cri, comme pour se joindre aux remerciements.

« Je ne suis pas douée pour les adieux, alors… »

Elle décroche de son cou un petit pendentif munis de trois plumes, et elle te le tend.

« Puisse ce bijou te rappeler Hallena de la forêt du Nord Kendran, et toutes les aventures que nous avons pu vivre. »

[HJ : c’est un objet RP uniquement, sans caractéristiques. Il ne sera donc pas ajouté à ta fiche.]

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 17:41 
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Vint le moment que je craignais le plus, celui de la séparation. Hallena me fit part de son projet de demeurer dans la forêt et d’y redonner sa vocation d’origine. Je comprenais sa décision, ce petit coin de forêt serait magnifique une fois que la nature y aura repris ses droits. Elle me remercia ensuite de mon aide, suivi d’un petit cri de l’aigle, signifiant sûrement qu’il appuyait les dires de sa maîtresse. Puis, elle se défit d’un très joli pendentif accroché à son cou et me le tendit. Je le pris délicatement entre mes mains et la remerciai tendrement.

« Il est magnifique, il demeurera toujours sur moi et je ne l’enlèverai que lorsque je ferai ma toilette. Mais n’aies crainte, jamais je ne t’aurais oubliée. »

Ce petit bijou d’origine artisanal était composé d’un cercle auquel était suspendu trois plumes. De la même couleur que celle du rapace d’Hallena, j’en déduisis qu’elles avaient dû lui appartenir. J’avais toujours apprécié les cadeaux, et celui-ci me touchait vraiment. Il me démontrait que la dame tatouée n’était pas aussi indifférente à mon égard qu’elle ne voulait bien le montrer.

Je la regardai un petit moment sans parler, puis me décidai à passer à l’action. Je me doutais bien que je ne la reverrais plus jamais, alors je ne voulais pas regretter de ne jamais avoir essayé. C’est dans cette optique et sans la quitter des yeux que je lui dévoilai le fond de ma pensée.

« Je me demande pourquoi tu demeures si froide à mon égard, mais je respecte ta position. J’aimerais par contre que tu me permettes d’apporter avec moi un autre petit souvenir. »

Dans un murmure, de ma belle voix grave et rassurante, je lui soufflai :

« Ne t’affoles pas surtout.… » Ma phrase laissée en suspens, je fis un premier pas vers elle, puis sans la brusquer, ni la quitter des yeux, j’approchai tout doucement ma main de sa joue, prêt à m’éloigner au moindre mouvement de recul de sa part. De la même façon qu’on amadoue un animal sauvage, toujours avec autant de précaution, j’effleurai de mes mains expertes cette douce peau satinée. Le contact de mes doigts sur sa joue chaude, me procura un léger et agréable frisson. J’aurais tant voulu goûter à cette bouche pulpeuse, toucher davantage cette peau soyeuse, plonger mon visage dans cette chevelure abondante pour humer les douces odeurs qui s’en dégagent, la caler dans mes bras, l’enlacer tendrement pour que nos deux corps ne fassent plus qu’un.

Aussi délicatement que je l’avais approchée, je retirai ma main, sachant pertinemment qu’elle ne m’offrirait rien de plus. J’avais à regret abandonné l’idée d’apprivoiser cette belle bête sauvage, il y avait trop de femmes sur Yuimen qui ne demandaient qu’à partager mon lit pour que je perde mon temps à tenter de séduire une dame, si magnifique ou ensorcelante qu’elle puisse être, qui ne réalisait pas la chance qu’elle avait de me côtoyer. J’adorais les femmes et leur proximité, mais loin d’être une brute, je les respectais et jamais ne m'imposait.

C'est alors qu'elle ouvrit un peu sa coquille, et me révélà un fait qui me surpris.

"Jamais un homme n'avait sur moi la main posée."

Elle m'offrit ensuite un sourire tendre auquel je n'étais pas habitué de sa part.

Je lui souris à mon tour sans rajouter un mot.

Sa révélation me fit chaud au coeur, puisqu'elle expliquait son comportement à mon égard. Cette femme n'était pas froide, ni indifférente à mes charmes, elle était seulement inexpérimentée et un peu farouche. J'aurais aimé être celui qui lui fasse découvrir les plaisirs de l'amour, mais je n'étais pas fait pour vivre isolé en forêt, et puis j'avais de la difficulté à me contenter d'une seule femme, ce qui avait déplu à Angélie.

J’enfilai donc le joli pendentif, la fixai encore un petit instant puis lui tournai le dos pour reprendre le chemin vers la colline et récupérer cette jolie jument nommée Bella que m’avait offerte Hallena.

C’est ainsi que clopin-clopant, dû à ma hanche toujours un peu douloureuse, je marchai sans m’arrêter jusqu’à ce que je retrouve la belle jument qui je sais me restera fidèle.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 4 Sep 2011 22:05 
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Alors que tu arrives à l’endroit où ton canasson est attaché, tu peux apercevoir un homme, sorti de nulle part, tenter de défaire ses liens. Un voleur de chevaux, apparemment… Il ne ressemble pas aux chasseurs que tu viens de pourchasser : entièrement vêtu de noir, un plastron de cuir sombre travaillé protège son torse. Il semble fébrile et maladroit…

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 5 Sep 2011 00:17 
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Chapitre II: Le début de l'Aventure

Malgré ses blessures, Ziresh réussit à rentrer chez lui sans encombres. Et de toute évidence, puisqu'il avait été particulièrement meurtri et qu'il ne ressentait manifestement aucun problème d'ordre psychique, il sembla que par la même occasion, il pouvait prouver que les traqueurs sombres n'étaient en fait pas la cause de la vague de folie que l'on a pu retrouver sur Kendra Kâr.
De retour au clan, on l'accueillit tout d'abord avec beaucoup d'inquiétude. Les flammes dansantes sur les torches ravivaient le rouge vif de ses blessures sur son pelage argenté. Immédiatement, les gardes (car il faisait déjà nuit) l'emmenèrent dans la caravane de Xavir où l'attendaient sa famille et deux bratiennes guérisseuses. Tout compte fait, ses coupures et griffures n'étaient pas si importantes, si l'on excluait le coup de dague de Terra ainsi que l'attaque traitre dans toute la longueur de son dos par le traqueur à l'intérieur de la caverne.
Tout en se faisant panser péniblement ses blessures, il racontait alors son aventure à Xavir, Kâhra et Erin. Il parla d'à quel point cette mission lui avait fait peur, mais quelle fierté il en avait tiré en réussissant à vaincre ces créatures. Et surtout, il leur parla de Terra, cette alliée inattendue qui s'était finalement montrée très importante dans le succès de cette mission. Bien entendu, il ne passa pas à côté du premier regard qu'il avait porté sur elle, peut-être un peu condescendant (à savoir qu'elle ne savait même pas ce qu'était un liykor!).

Alors qu'il racontait tout cela, un autre personnage s'invita dans la caravane (ce qui commençait à faire beaucoup). Pas d'autre liykor, mais le fameux lutinora que Ziresh avait adopté la veille. Le petit insecte tourna autour de son propriétaire, émettant quelques couinements quémandeurs manifestes. Xavir s'empressa alors de prendre de la nourriture dans leur garde-manger commun: un autre gros saucisson. Toutefois, il ne le donna pas à l'insecte, mais au jeune loup argent.

"Pense bien à le nourrir quand tu seras parti. Il faudra toujours que ce soit toi qui lui donne sa nourriture, sinon il risque de s'éloigner. Si elle est revenue dans la caravane, c'est parce que j'avais laissé traîner à manger à l'étage, et elle s'est servie. Quand tu voyageras, tu n'auras pas souvent l'occasion de profiter de ce genre d'opportunité."

Sur ces mots, la petite créature avait commencé à mâchouiller la charcuterie qui était encore dans la main du jeune bratien. Ces paroles, au delà de leur aspect bienveillant, noua pourtant la gorge de Ziresh. Et il n'était pas le seul: Kâhra et Erin peinaient déjà à retenir leurs larmes. En fait, il avait projeté depuis toujours de s'en aller. Tout le clan le savait. Mais personne ne s'y était vraiment préparé. Personne, mis à part peut-être Xavir, qui l'avait toujours encouragé (quoique peut-être à contrecœur). Le "père" l'avait d'ailleurs perçue, cette mélancolie commune. Même Bravi, qui n'était pourtant qu'un ami, sans vraiment avoir de liens profonds avec Ziresh, n'avait pu s'empêcher d'exprimer ses regrets plus tôt, dans la journée, lors de la traque du Liykor Noir. C'était commun à tout bratien de pleurer le départ de l'un des siens, de la même manière que la plupart d'entre eux étaient incapables de s'écarter trop longtemps de leurs clans.

"Allons... Ressaisissez-vous. Ce soir, nous devons fêter la victoire de Ziresh, et demain, nous fêterons son départ."

Encore à contrecœur, ils hochèrent tous la tête.
Un ange passa, alors que Ziresh se voyait remettre sur pieds par les guérisseuses silencieuses. Puis Kâhra rompit le silence en faisant une annonce. De la poche ventrale de sa robe, elle sortit un petit parchemin usé, manifestement par la pluie, compte tenu de l'ondulation de la feuille. Puis elle le tendit à son compagnon, en accompagnant ce seul geste de mots. Seulement de mots, comme il y avait quelques heures. C'est à dire qu'elle n'osa pas une seule fois user de la langue des signes.

"Je suis allée en ville pendant ta mission. Et j'ai vu ça... Tu sais bien que ce que je voudrais, ce serait te voir avec nous... Mais j'ai pensé que ça t'intéresserait. Demain, un navire - La Veuve des Mers - passera au port. Tu pourrais faire partie des mercenaires qui exploreront les mines de Lebher... Et en plus de ça, tu pourras aller sur un autre continent! Quand tu reviendras, tu auras des tas de choses à me raconter, j'en suis sûre!"

Si au départ, son ton était resté morne, elle avait réussi à simuler un certain engouement pour ce départ vers l'autre extrémité du monde. Mais Ziresh n'était pas dupe, de même que les parents de la jeune bratienne. Toujours un peu triste, le loup argent se contenta de fixer le sol sans sourciller, bien qu'il réfléchissait intensément au choix qu'il allait faire. Celui que Kâhra lui avait soumis.
S'en aller pour la véritable Aventure, ou bien rester ici avec elle.
Encore une fois, un ange passa, pendant beaucoup plus longtemps. Et il fut finalement décapité par Ziresh lui-même, qui trancha promptement en imposant son choix.

"Je vais le faire. J'irais à Lebher sauver ces mineurs. Et quand je reviendrais, ce sera en héros, chargé des souvenirs merveilleux que j'aurais acquis de ma mission."

Ce fut de trop. Kâhra éclata en pleurs et alla à l'étage, sous le regard peiné et impuissant de Ziresh, qui eut toute la peine du monde à ne pas montrer sa douleur. Malgré tout, il maintint son choix, encore.

"Je vais le faire, oui. Je vais partir..."

Plus tard, dans la soirée, les autres bratiens organisèrent un grand feu de camp pour tout le hameau, et ils se rassemblèrent pour partager un grand buffet à l'occasion de la victoire de Ziresh et de son départ. Mais il y eut deux absents: Kâhra et Bravi. Bravi car, selon Xavir, il était toujours à la recherche du Liykor Noir. Ainsi, le jeune loup argenté ne pourrait pas faire ses adieux à la totalité du clan le lendemain matin.
C'est le cœur lourd qu'il célébra enfin sa réussite et l'aboutissement de ce qu'il avait toujours cherché. Tout le monde devait sans douter partager ce sentiment là. A l'exception, peut-être du Lutinora qui se remplissait plus encore la panse.

Ziresh se sentit si mal qu'il ne put dormir de toute la nuit, appréhendant son départ. Il aimait Kâhra oui, et il était désolé de lui faire tant de mal. Mais même s'il était attaché à son clan, ce dernier était bien trop petit pour quelqu'un doté d'un tel désir d'évasion.
Lâchement, peut-être, le liykor argenté décida alors de partir en douce le lendemain matin, sans réveiller personne. Il ne prit que quelques provisions dans son sac de voyage, sa lance, et n'eut que la compagnie de son Lutinora. Avant de s'en aller, toutefois, il laissa un mot d'adieu, exprimant toute sa peine et sa reconnaissance envers sa famille "adoptive". Il les aimait trop pour les quitter ainsi, aussi lâchement, mais il était aussi beaucoup trop en peine pour se voir capable d'affronter leurs regards alors qu'il s'éloignerait d'eux.

Dans l'ombre, il s'en alla.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 5 Sep 2011 20:10 
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Perdu dans mes pensées, j’avançais sans faire trop attention au paysage qui m’entourait. Ma hanche étant toujours un peu douloureuse, j’anticipais de pouvoir rejoindre ma fougueuse Bella pour la monter et donner ainsi repos à ma jambe blessée.
C’est ainsi que trop heureux d’être enfin arrivé, j’aperçus un homme de dos, tentant apparemment de s’emparer de mon cheval.

À pas de loup, malgré ma claudication, je me faufilai furtivement derrière cet homme tout de noir vêtu.

Une fois à proximité, je plaçai ma lame torsadée sous sa gorge avant de lui susurrer à l’oreille :

« Il est bien aimable à vous de préparer ainsi ma monture. Mais puisque je suis là pour m’en occuper, je vous prierai de retirer vos mains des rênes de ma jument et de vous éloigner d’ici sans faire de mouvements brusques. »

Ma voix s’était voulue autoritaire et légèrement sarcastique. J’espérais sincèrement que ma lame et mes paroles avaient pu l’intimider suffisamment pour qu’il obtempère et éviter ainsi un combat.

J’attendis donc patiemment qu’il m’obéisse avant de retirer ma lame de son cou.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 10 Sep 2011 11:30 
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L’homme tressaillit au contact de la lame sur sa nuque, et lâcha aussitôt les cordages retenant Bella à l’arbre. Il recula de quelques pas en déglutissant bruyamment, avant de s’expliquer nerveusement.

« Je suis désolé, je ne suis pas un voleur, je… j’ai un message urgent à transmettre, très urgent. La vie de plusieurs en dépendent. Si je ne peux user de votre monture, puis-je au moins requérir votre aide ? Mon maître vous récompensera… »

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 10 Sep 2011 15:42 
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Prestement, le colosse aux cheveux bruns obéit à ma menace en lâchant ma belle. Tout en reculant, mon vis-à-vis , de quelques centimètres de plus grand que moi, m’expliqua nerveusement qu’il n’avait rien d’un voleur. Il y avait une urgence et d'après ses dires, des vies en danger, ce qui expliquait qu'il avait voulu prendre mon cheval afin d'aller livrer un message. Voyant que je ne lui cédais pas ma monture, il me demanda alors la faveur de faire cette course à sa place.

Perplexe, ma lame à présent fixée à ma ceinture, je gardai le silence me contentant d’abord de l’observer. D’une stature plus imposante que la mienne, ce jeune homme aux yeux d’un vert trop perçant, possédait, tout au moins en apparence, les aptitudes suffisantes pour tenter de me confronter et même de l’emporter. Mais au lieu de cela, il avait obtempéré immédiatement apparemment intimidé par mon geste et mes propos. Enfin, c’est ce que me révélait son élocution difficile ainsi que sa déglutition bruyante qui n’avaient pas échappés à mon examen minutieux de ce nouvel arrivant.

Voleur, je l’étais et en éprouvais une certaine fierté, mais bien entendu, je ne tolérais pas être la victime de larcins si petit soit-il, peu importe si le but était louable.

Ma position debout me faisant souffrir, je m’approchai donc de ma jument et me mis immédiatement en selle, non sans difficulté. Je pris soin de camoufler ma douleur du mieux que je pus, ne voulant à aucun moment démontrer ma vulnérabilité.

Arborant un air fier et un ton plus aimable, je lui répondis enfin:

« Puisque c’est urgent, ne perdons pas de temps. Donnez-moi ce message et je le transmettrai. »

Contrairement aux apparences, mon aventure avec Hallena ne m’avait pas transformée, je n’étais pas plus généreux qu’avant et j’aurais donc refusé d’aider ce jeune homme si une récompense ne m’avait pas été promise. Et puis cette fois, l’aventure ne semblait pas aussi périlleuse, transmettre un message à dos d’un splendide destrier, n’aggraverait en rien ma blessure, qui ne tarderait pas à se cicatriser. C’était en fait, ce que j’espérais.

J’esquissai un petit sourire, cette fois, ce ne serait pas une supercherie, je serais vraiment messager.

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Dernière édition par Mathis le Mar 13 Sep 2011 23:27, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 10:51 
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L’homme hésita un instant, puis répondit :

« C’est un message oral de la plus haute importance. Il vous faut prévenir mon maître, Rewolf Grantier, qu’une expédition se dirige actuellement vers lui pour mettre fin à ses jours. Pour aller jusqu’à chez lui, vous devrez longer les montagnes vers l’ouest tout en restant dans cette forêt. Lorsque les montagnes bifurquent vers le nord, vous devriez apercevoir la grande plaine d’Ynorie devant vous. Au sein de celle-ci, un grand lac s’étend. Mon maître vit au nord de ce grand lac, dans un château typiquement ynorien ! Vous n’aurez aucun mal à trouver, bien qu’il vous faudra sans doute trois bonnes journées de chevauchée pour l’atteindre. »

Il marqua une pause avant de poursuivre…

« C’est une question de vie ou de mort. »

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 11:23 
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La nuit s’avère être paisible et sans heurt. La monotonie de ma garde, pas même coupée par l’intervention d’un des amants, tous dormant, m’amène vite à une somnolence irrépressible. Seul les craquements du bois qui flambe sous mes yeux me tient éveillé, et cette vision du feu dansant m’envoie dans de lointaines pensées. Celles-ci concernent non seulement ma mission, mais aussi le danger qui me pèse depuis la mort de Sidë sur les épaules. Sisstar. La discussion diurne avec Lillith m’a rappelé sa présence, son existence. Et mes incompréhensions à son égard.

(Elle aurait pu me tuer. Elle semblait si forte. Même avec le sacrifice de Sidë elle pouvait me rattraper et me déchirer sans autre forme de procès. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Pourquoi m’a-t-elle laissé m’échapper avec le butin qu’elle convoitait pour sa maîtresse ?)

Lysis, ce soir, est sortie de mon diadème d’argent pour se dégourdir un peu les fluides. Elle a pris la forme d’une petite flammèche mouvante se mêlant aux autres, dans le feu. Une flammèche au corps de femme miniature, immisçant une danse lascive et sensuelle, au gré des ondoiements du feu. Sans hésiter, elle me répond…

(Peut-être êtes-vous liés, d’une manière ou d’une autre. Peut-être est-ce ce lien qui a retenu sa main.)

Je m’insurge aussitôt :

(Non, c’est impossible ! Rien ne me lie à elle, sinon le sang qui coule dans nos veines. Je ne la connais pas.)

(Détrompe-toi, Cromax. Un lien bien plus fort vous unit. Peut-être ne l’as-tu pas encore perçu en toi. Ce lien, et ta perception de celui-ci, sera marquant dans ton avenir.)

Je ne vois pas que répondre à ces sombres présages. Je ne sais d’ailleurs s’ils sont sombres ou non, en vérité. Alors je me perds dans la contemplation muette de la danse de Lysis au creux des flammes, jusqu’à ce que Salymïa, reposée à son tour, bien que n’ayant pas dormi, selon ses propres propos, prenne son tour de garde. Alors, je m’allonge près de Lillith, remontant sur lui sa couverture et lui déposant un doux baiser à la commissure des lèvres, expressément léger, pour ne pas l’éveiller. Et à mon tour, je m’enveloppe de ma couverture, sombrant dans le sommeil.

Le lendemain, alors que l’aube est déjà bien levée dans le ciel, je m’éveille. Nous n’avons que trop dormi, même s’il est préférable de garder le maximum de forces possibles pour l’assaut de la forteresse de Grantier. Encore allongé, je caresse la joue de mon amant, à mes côtés, pour le réveiller en douceur. Mais à peine l’ai-je effleuré qu’un bruit de galopade équestre se fait entendre. Un homme à la chevelure blonde, et juché sur jument à la robe rousse, galope à toute allure vers le chemin que nous devons emprunter. Une impression de danger s’empare de moi. Une intuition morbide, qui me fait lui crier :

« Arrêtez !! »

Et aussitôt, je m’adresse aux autres :

« Il nous a vus, nous ne pouvons le laisser s’échapper. Pas par-là ! Attrapez-le ! Et gardez-le en vie ! »

Je me dépêtre tant bien que mal pour me débarrasser de ma couverture et bondir vers Lune, afin de répondre à mes propres ordres, et je me lance à la poursuite du cavalier…

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 12:58 
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J’étais baigné d’une fraîcheur vivifiante et je roulais dans des nuages cotonneux quand ceux-ci se déchirèrent pour laisser place à un sol dur et couvert d’épines de pin. La bise soufflant tendrement s’érailla en un cri agressif m’ordonnant d’attraper quelqu’un. J’émergeai en stupeur de mon rêve pour découvrir la scène animée. Tout le campement se réveillait en fracas et de manière désordonnée.

Cromax montait déjà sur son cheval tandis que je pouvais voir au loin une silhouette de cavalier passer entre les arbres. Les autres amants se levaient dans un chaos infernal.

(La voix, c’était Cromax. Il faut faire vite. )

Je repoussai ma couverture de laine et attrapai le sifflet qui était accessible par une poche extérieure de mon sac pour gagner du temps. Je soufflai avec force dedans, sortant une note claire. Je me remis debout immédiatement pour profiter des quelques secondes de temps figé que j’avais, mais à peine fus-je sur mes pieds qu’aussitôt le campement s’animai et les bruits forestiers reprenaient.

(La magie de ce sifflet est un peu capricieuse dis donc !)

Abandonnant mes affaires sur place, je courus vers Pynoa pour défaire les liens l’attachant à un arbre tout en violence, puis je montai avec rudesse et célérité sur lui pour partir au plus vite, sans prendre le temps d’être agréable avec mon cheval. Heureusement, c’était un étalon fourbu aux situations difficiles et il répondit assez bien à mes instructions gestuelles : après s’être ébroué un instant, il rejoignit le sentier et accéléra, lançant un galop fou pour rattraper le cavalier mis en chasse par Cromax.

(Il faut que je puisse me rapprocher assez pour bien le voir. Quand il sera à portée, je pourrais ralentir son cheval.)

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 21:30 
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Précédemment :Nuit à la belle étoile



C'est un cri d'alerte qui réveilla Oryash en sursaut, suivit de près par un coup de sifflet. Elle vit alors Lilith se lever d'un bond et courir enfourcher sa monture.
La peau blanche eut besoin de quelques secondes pour se souvenir de l'endroit où elle se trouvait et comprendre que quelque chose n'allait pas. Très vite elle sauta sur ses jambes, alors que Cromax commandait d'arrêter une personne qui s'éloignait à cheval.

(Par Fenris que se passe-t-il ?)

Pas le temps de se poser d'autres questions. Ni une ni deux Oryash s'élança vers son destrier, le détacha, l'enfourcha et se lança à la poursuite de la personne en question. Personne dont elle ignorait tout, si ce n'est qu'il fallait l'arrêter coûte que coûte, mais la laisser en vie. Aller donc savoir pourquoi?
Pour Oryash il n'y avait qu'une façon d'arrêter efficacement un fuyard, le tuer.

Devant elle, Cromax et Lilith pressaient leurs montures afin de gagner du terrain sur le cavalier. Elle talonna Herumor de plus belle qui força l'allure, filant tel le vent.
Dans cette folle chevauchée, la longue chevelure de la peau blanche s'était dénattée et flottait au vent. Elle ne ménageait pas sa monture et bientôt l'écart qui la séparait des ses acolytes se réduisit considérablement. Elle lança un coup d'oeil à Lilith demandant un semblant d'explication quant à cette poursuite infernale.

Devant eux, un destrier roux et son cavalier galopant à bride abattue, tentant de leur échapper.
D'ailleurs, pourquoi le poursuivait-il ? Etait-il à la solde de Grantier ou bien était-ce un simple cavalier pressé de rejoindre les siens?

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 02:41 
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Le ciel s'assombrit et la visibilité dans cette forêt est de plus en plus basse, mais je suis habitué à ce genre d'environnement, j'y ai vécu pendant des années et j'ai appris à faire avec, à ne pas me fier qu'à ma vue, mais à chacun de mes sens. Je sais tirer avantage de mon environnement, mais les hommes que je dois affronter me connaissent, ils savent se dont je suis capable. Cela fait des années qu'ils me poursuivent et ils ont eu l'occasion de me voir à l’œuvre un nombre incalculable de fois, mais je me suis toujours enfui, j'ai toujours essayer de partir le plus loin possible. Cette fois, pas question de fuir, je vais les surprendre. Doublement même car je doute que ces tueurs soient au courant de mes nouvelles aptitudes.

Caché derrière un buisson, j'attends, j'écoute, sans bouger, en respirant le plus lentement et le moins fort possible. Je me dois d'être invisible, indétectable. Je dois frapper et courir, jusqu'à que mes ennemis succombent. Et justement les voilà, faisant un bruit du tonnerre.

"Montre toi! On sait que tu es là!"

Sont-il bête à ce point? Depuis le temps qu'ils sont à mes trousses ils devraient savoir que je ne me montrerai pas. De là où je suis, je peux les voir un peu mieux. Les deux hommes sont tous les deux armés d'une simple dague, mais sur leur torse trône des sangles où sont accrochés des dizaines de couteau de lancer. Et c'est ainsi que débute la partie de cache-cache. Un jeu où le but n'est rien de moins que survivre. Chaque déplacement, chaque attaque aura son importance et son incidence, je ne dois faire aucune erreur, aucun faux mouvement. L'utilisation de la magie sera dangereuse, car la moindre erreur pourra m'être fatale, mais je ne vais pas avoir le choix. Ils sont trop près, bien trop près, je ne peux pas attaquer, ni bouger sans me faire repérer. Je DOIS apprendre à jouer avec la lumière, à utiliser les fluides qui parcourent maintenant mon corps pour interagir avec ce qui m'entoure. Si seulement, je pouvais créer une sorte d'illusion, une fausse image de moi-même.

Ca ne coute rien d'essayer. Je ferme les yeux pour me concentrer sur mes fluides. Cette étrange substance qui parcoure mes veines, qui est capable de faire de chose surprenante. J'imagine alors ces fluides sortir de mon corps lentement, essayant même d'imaginer la sensation que ça produit sur mon corps. Je les imagine se déplacer entre les arbres jusqu'à l'opposé de ma position. Dans mon esprit, je les vois prendre forme, ma forme, mon apparence. Mais en ouvrant les yeux, ce n'est pas une image de moi même que je vois, mais une masse lumière pâlichonne ressemblant vaguement à un humanoïde. Peu importe, le sort fait son effet et mes deux poursuivants tombent dans le panneau, me permettant de m'éloigner.

J'entends les deux brutes vociférer et intérieurement, je me réjouis. Premièrement de les avoir ridiculiser, mais surtout que ma première tentative avec la magie n'ait pas été trop catastrophique. La nuit est complètement tombé maintenant et je vois mal mes opposants. Leur tenue noire les rend difficile à discerner, mais je n'ai pas le choix, je dois y arriver. Arc en main je mets à découvert juste le temps de viser. Quelques secondes seulement avant de lâcher la corde de mon arc et changer d'endroit. Je ne peux pas rester au même endroit je dois être mobile. Seul souci, je ne sais pas si j'atteins ma cible ou non. Je ne peux me fier qu'aux sons et au vu des jurons proférés par l'un des hommes, je me doute que mon trait ne l'a raté que de peu, mais qu'ils fassent attention, car je n'en ai pas fini avec eux.

Alors que j'essaye de changer de position, je marche sur une branche et le bruit provoqué brise avec violence le silence de la forêt. Quelques secondes plus tard pas manqué, j'entends « Là! » et les couteaux de lancer fusent, me tailladant la joue, les bras, les jambes. Les plaies ne sont pas profondes, mais la douleur est brûlante et légèrement handicapante, mais pour l'instant, je dois surtout courir, encore, et trouver un moyen de les distancer rapidement. Et pourquoi ne pas...Ca ne coute rien. Tout en courant, je saisis une flèche dans mon carquois et tente, à plusieurs reprises, d'y insuffler mes fluides. Quand le résultat est satisfaisant, je me retourne en encochant la flèche désormais enchantée et je prends une ou deux seconde pour viser correctement avant de tirer. Aussitôt la flèche partie, je reprend ma course et j'aperçois un vif éclat de lumière derrière moi. Mon plan a marché et je change de direction, courant le plus vite possible. Avant de grimper rapidement dans un arbre. J'entends mes adversaire râler encore une fois, me traitant de fouine, de lézard et autres animaux habile pour fuir et se faufiler. Je les entends, mais ne les vois pas et c'est problématique. Je décide alors de réutiliser le sort d'illusion que je n'ai pas réussi à maitriser tout à l'heure, mais cette fois ci, pour les guider vers moi, les rapprocher. Pour faire en sorte qu'ils soient dans ma ligne de mire. Comme tout à l'heure je me concentre, j'imagine les fluide sortir de mon corps selon le même processus que précédemment et cette fois, en ouvrant les yeux, je peux me voir, accroupis par terre, de la même manière que je suis accroupis sur la branche et une seconde plus tard, des couteaux filent en direction de l'illusion, avant que les propriétaire de ces lames foncent eux même sur mon double. Je dois retenir un éclat de rire quand je vois la tête qu'ils font après que leurs dague aient traversé l'illusion sans lui occasionner aucun dégât. Mais l'heure n'est pas à la rigolade non, j'ai mieux à faire. Bien caché et avec une vue imprenable sur mes adversaires du haut de mon perchoir, je prends mon temps pour viser. Ma flèche vient se planter en plein dans la cheville de l'un des hommes qui hurle de douleur.

Je profite de cet instant de confusion pour changer de place et grimper dans un autre arbre. Mon coeur bat à tout rompre, la tension est à son comble, et même si pour l'instant, la situation semble tourner à mon avantage, je ne dois pas me relâcher, je ne dois pas baisser ma garde. Je n'aurais le droit de souffler que quand mes deux adversaires auront rejoint le royaume de Phaïtos, pas avant. Mais ma magie est essentielle dans cette entreprise et elle tout comme les flèches de mon carquois, mes réserves ne sont pas inépuisable et je décide de faire quelque chose que je vais sans doute regretter. Je fouille dans mon carquois et j'en sors une nouvelle bouteille de fluide que j'avale d'un coup, sans me poser de question. La douleur est bien plus grande que les fois précédente, plus mordante et je peine à garder mon équilibre sur la branche. Mon corps se crispe tout entier et est parcouru par de multiple spasmes. Est-ce là la conséquence d'une consommation trop importante de fluide en un temps trop court ? La puissance de la magie m'a aveuglé et je prends maintenant d'énormes risques. Je me retiens autant que possible de crier, mais je laisse quand même échapper quelques gémissements de douleur, heureusement, camouflés par les hurlement de l'autre. Au bout d'une poignée d'une minute qui m'a paru aussi longue qu'un quart d'heure, la douleur se calme, mais mon corps est encore traumatisé et je ne suis pas complètement opérationnel.

Les deux hommes n'ont pas bougé, essayant tant bien que mal de retirer ma flèche de la cheville de celui qui est hurle et j'en profite. Oui, je profite de ce moment d'égarement de leur part pour viser tranquillement, pour en finir une bonne fois pour toute avec l'un des deux. Flèche encochée, je bande mon arc et respire calmement, mais au moment où je lâche la corde, mon corps et pris d'un nouveau spasme, assez violent et je glisse sur le côté. Ayant eu le réflexe de serrer les jambes, je suis maintenant pendu à la branche la tête en bas, mais malgré ma position inconfortable, la chance est avec moi. Ma flèche qui avait initialement pour cible le front de l'homme et venu ouvrir son cou, tranchant littéralement sa carotide. Le flot de sang qui en résulte arrose abondamment les deux hommes avant que celui que je viens d'attaquer ne tombe sur son compagnon blessé, raide mort.

Pour la première fois, j'ai tué un de mes poursuivant. Pour la première fois depuis qu'ils me pourchassent, c'est moi qui inspire la crainte, c'est moi qui met leur vie en danger. Et bien qu'il soit question de la vie d'un homme, je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine joie à l'idée de voir l'un de ces salopard gésir à terre. Je me rends même compte, qu'inconsciemment, je me suis mis à sourire. Pas vraiment parce que je viens de tuer un homme, cela ne me fait à vrai dire ni chaud ni froid au vu de la situation, mais bel et bien parce que j'entrevois l'espoir. Je me dis que peut-être les choses vont changer, que les chasseurs vont devenir les chassés et que ce n'est plus moi qui vais devoir craindre la mort jour après jour, en vivant dans l'angoisse de voir débarquer l'un de ces hommes. Non, tout ça est fini, les choses changent. Mais il me reste une chose à faire pour que ce chapitre de ma vie se termine vraiment. Je dois faire peur, et prévenir ceux qui me veulent du mal qu'ils doivent me craindre dorénavant.

C'est donc tout naturellement que je descends de l'arbre, le corps encore douloureux de ma dernière absorption et que je m'avance vers l'homme blessé. Tout ça n'était pas prévu, je comptais me battre jusqu'au bout. Mais quand j'ai vu le premier mourir, il m'est venu une idée. Je dois transmettre un message à celui qui cherche ma mort depuis tant d'année. La prochaine fois, peut-être qu'il viendra me voir en personne, surtout s'il sait que ses larbins ne sont plus suffisants. Déjà qu'ils n'ont jamais réussi à m'attraper, alors si en plus maintenant, ils se mettent à mourir sous mes coups...Je laisse échapper un léger éclat de rire en imaginant la tête que peut faire leur chef en apprenant ça et je pose un pied sur la blessure de l'homme, faisant bouger la flèche dans la plaie. Mon regard est froid et je peine à cacher la colère sur mon visage. La souffrance que cet homme endure est bien moins que celle qu'ils m'ont imposé depuis des années maintenant. Il a toujours sa dague en main, mais dès qu'il fait mine de la bouger, j'appuie d'un coup sec sur sa cheville, le faisant hurler un peu plus à chaque fois. Ma « victime » ne semble pas avoir peur, mais une profonde colère se lit sur son visage.

Pour lui faire comprendre que je ne rigole pas, je m'accroupis sans relâcher la pression sur sa cheville, je prends une flèche et je la plante d'un coup sec dans sa cuisse, avant de la tourner dans tous les sens. Il hurle plus belle et il n'arrange pas les choses pour sa cuisse. C'est alors de sa dague que je m'empare et je viens la déposer sur sa gorge. Son expression change alors du tout au tout. Fini les sourcils froncés et le regard noir, finie la mâchoire crispée, non, ce que j'ai maintenant en face de moi, c'est l'expression d'un homme qui a peur de mourir. Celle qui a si souvent recouvert mon visage pendant toutes ces années.

« Les rôles s'inversent on dirait. »


Bien que ce ne soit pas vraiment dans mes habitudes, je prends un malin plaisir à lui faire peur, à le laisser douter du sort que je lui réserve. Une bien maigre vengeance, mais au combien agréable.

« Je présume que tu ne veux pas mourir ici? »

Il hoche lentement la tête de droite à gauche et déglutit bruyamment. Je me délecte de cette peur dans ses yeux, je me délecte de son regard implorant, je me délecte de voir la sueur perler sur son front. Je dois avouer, je me fais un peu peur, mais j'ai attendu un moment comme ça pendant tellement longtemps, que je dois en profiter, même si c'est malsain. Je m'approche alors du visage de l'homme et je lui chuchote à l'oreille.

« Vois-tu, je ne suis plus le même. Alors maintenant, je te laisse la vie sauve à la condition que tu me rendes un petit service de rien du tout. Tu vas aller voir ton chef et tu vas lui dire que s'il veut toujours ma peau, il va falloir qu'il envoie un peu mieux que des larbins dans ton genre maintenant. »

Je me relève et regarde de nouveau l'homme, sans pour autant retirer la dague de sa gorge. Certes, j'aurai pu lui demander le nom de son chef, ou les raisons pour lesquelles ils ont rasé mon village il y a des années, mais cela n'aurait rien changer. Le nom de son chef ne me dira sûrement rien et ses raisons ne me seront d'aucune utilité si ce n'est celle d'attiser ma colère. J'appuie un peu plus sur sa gorge avec la dague, a tel point qu'une goute de sang perle.

« Tu m'as compris ? Et dis lui aussi tant qu'on y est, que mon père, le grand Isaac Enhgrim est toujours en vie et que le moment venu, je viendrais avec mon père et me sœur pour botter le cul de ton chef en personne! »

Le message transmis je lève la dague et l'abats violemment en direction de la tête de l'homme qui ferme les yeux aussi fort qu'il peut. Je dévie au dernier moment pour planter la dague juste à côté son oreille.

« Ah et démerdes toi comme tu veux pour y arriver avec tes blessures,j'en ai rien à faire! Assure toi juste que le message soit transmis! »

Je quitte alors la forêt, laissant ma victime derrière moi. Rien ne me prouve qu'il ira vraiment transmettre le message, rien ne me dit qu'il arrivera à destination, mais d'avoir dis tout ça m'a libéré d'un poids, m'a fait prendre conscience de ce dont je suis capable. Pour la première fois, je n'ai plus peur de mes poursuivants, pour la première fois depuis longtemps je me sens enfin un peu plus libre. Ezak avait raison, il faut combattre ses peurs. J'aurais dû le faire bien plus tôt, j'aurais dû prendre conscience de tout ça et devenir plus fort bien avant. Ainsi ma sœur serait peut-être encore à mes côtés. Mais les choses sont ce qu'elles sont et je dois faire avec et continuer d'avancer.

Une fois sorti de la forêt, je m'arrête un instant et prends le temps de contempler le ciel et les étoiles. Pas un nuage ne vient cacher l'éclat de l'astre lunaire et de ses sœurs, non pas un. A l'instar de mon avenir désormais, le ciel est clair. J'ai un peu de mal à croire que ce qui vient de se passer dans la forêt est réel, tout est allé si vite...et pourtant, pourtant j'ai réussi. J'avance tranquillement dans les champs de fleur qui bordent la forêt et la grande cité de Kendra Kâr et je repense à Ezak. C'est lui qui m'a motivé, qui m'a fait voir le chemin que je devais emprunter. Je lui dois beaucoup et je me demande ce qu'il a fait depuis qu'on s'est séparé et si je vais le revoir un jour.

Je finis par approcher de la cité blanche au petit matin. Le soleil se lève et darde timidement les remparts de Kendra Kâr de ses rayons, m'offrant ainsi un spectacle des plus incroyables. Je reste un instant à contempler jusqu'à que la fatigue et la douleur me rattrapent. Mes blessures ne sont pas importante et ne saignent plus, mais je suis épuisé, plus moralement que physiquement. Arrivé au porte de la ville, un des garde m'interpelle.

« Dites-moi, vous êtes l'homme qui était poursuivi hier non ? »

« Oui c'est bien moi. »

« Qu'est-il advenu de vos poursuivants ? Nous n'avons pas pu les arrêter et ils ont blessé deux de nos hommes. »

« L'un d'entre eux ne pourra plus jamais blesser personne et je doute que l'autre s'y essaye de nouveau. Mais j'espère qu'ils n'ont pas fait trop de dégâts ? »

« Non, les jours de mes collègues ne sont pas en danger, heureusement. En tout cas, merci de nous avoir débarrasser de ces filous. »

« Merci à vous d'avoir mis en danger vos vie pour les retenir, ca m'a été d'une grande aide. »

Le garde me fait alors un grand sourire et un signe de la tête et je passe les grandes portes.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 03:36 
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Le jeune homme, hésitant au début, finit par me dévoiler le message à transmettre pour ensuite m’indiquer avec détails le chemin que je devais prendre pour m’y rendre.

La mission semblait simple et comportant peu de danger. Il suffisait en fait de prévenir un certain Grantier qu’une expédition se dirigeait vers lui dans le but de le tuer. Ne connaissant pas moi-même cet homme et n’étant pas à son emploi, personne ne pourrait m’associer à ce dernier et je pourrais ainsi me rendre à destination sans encombre. Assez satisfait de cette perspective, j’allais prendre congé du jeune homme lorsque je me ravisai.

« Et comment saura-t-il que mon message est véridique ? Il ne me connait point et ne me fera probablement aucunement confiance et je ne pourrai toucher cette récompense promise. »

Je pris une petite pause avant de poursuivre :

« Je ne ferai cette chevauchée que si vous consentez à me décliner votre nom. »

J’attendis patiemment la réponse sans broncher, puisque contrairement à lui, j’avais tout mon temps. Hésitant toujours, il me révéla finalement son identité : Herlor.

Je lui fis alors un petit clin d’œil et je partis au galop. Ma jument était en bonne santé et fougueuse, c’était un plaisir de la faire galoper.

Cheveux au vent, je chevauchai ainsi toute la matinée sans m’arrêter, tout fier d’avoir accepté une mission aussi simple, qui devrait me rapporter beaucoup puisque j’avais l’intention de négocier la récompense avant de livrer mon message.

Ma chance tourna lorsque j’entendis une voix me sommer d’arrêter. Ne sachant à qui j’avais à faire, ni si ces paroles m’étaient adressées, je pris soin de ne pas me détourner la tête et fit mine de n’avoir rien entendu et m'empressa d'accélérer. Mon stratagème fut vain puisque même si moi je les ignorais, eux avait entrepris de me poursuivre. Poussant toujours ma jument au galop, j’étais attentif aux bruits des sabots qui s’approchaient de plus en plus. Bella avait galopé toute la matinée, alors que leurs chevaux étaient frais et dispos, il était évident qu’ils ne tarderaient pas à me rattraper.
Après avoir réfléchi un bref instant, je décidai de m’arrêter. Je savais que je prenais un énorme risque, ce groupe de gens pourraient chercher à me détrousser ou encore pire s’en prendre à ma précieuse vie. Mais d’un autre côté, je trouvais préférable de cesser la fuite avant d’épuiser totalement ma jument. Ma force était la ruse et je n’avais autre choix que de l’employer une fois encore.

C’est ainsi que je ralentis mon allure pour finalement m’arrêter et me retourner vers eux.

Lorsque le premier cavalier, un grand elfe gris aux yeux aussi noirs que ses cheveux, s’approcha de moi, je pris tout de suite la parole :

« Que se passe-t-il messire ? Aurais-je pénétré sur vos terres ? Si tel est le cas, vous m'en voyez navré, et je vous promets de quitter ces lieux dans les plus brefs délais. »

À la suite de l’elfe gris, arriva un humain d’imposante stature et une femme d’une beauté impressionnante.

Mon petit laïus, je l’avais récité avec charme, politesse et amabilité. Cachant ma nervosité, j’attendais la suite des événements, espérant ne pas être tombé sur des meurtriers sans scrupules de la trempe du capitaine du rubis sanglant.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 09:03 
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J’avais finit par m’assoupir au pied du feu. La fatigue m’avait emporté même si j’avais passé une grande partie de la nuit à réfléchir à tout ce qui m’attendait. La confrontation avec ma mère serait difficile il me fallait dès maintenant m’y préparer si je ne voulais pas craquer comme une idiote devant la peau blanche.

(Pourquoi tu préoccupes tant de ce que pense cette petite prétentieuse ?)
(Sans doute parce qu’il y a une part de vérité dans ce qu’elle me dit…)
(Oui mais ce n’est pas en te prenant la tête que cela changera les choses !)

Laïdè avait raison, m’attarder sur ce qu’Oryash pensait de moi ne me menait à rien à part à me donner des maux de tête impossible. Je laissais tout ça de côté lorsque soudain un cavalier passa devant le campement, je me levai et Cromax lui hurla de s’arrêter. Étions-nous repérés pas l’un des sbires de Grantier ? Si tel était le cas, il nous fallait l’attraper avant qu’il ne puisse prévenir son maître.

Je me dirigeai vers ma monture et la détachai rapidement. Cromax, Lillith et Oryash était déjà partit à la poursuite du mystérieux cavalier blond. J’enfourchai Ranyà et m’élançai à toute vitesse dans l’espoir d’être utile. Je réussis à saisir mon bâton, je pensais faire naître des pics de glace devant lui pour le forcer à s’arrêter, mais cela fut inutile. Le cavalier s’arrêta de lui-même et fit face à Cromax.

Il crut être sur les terres privées de notre chef de mission et le priait de bien vouloir l’excuser. En somme tout ceci n’était qu’une fausse alerte. Ma monture s’était arrêtée à côté de celle d’Oryas, mais toute mon attention était rivée vers le nouveau. Il ne semblait pas appartenir à la guilde, mais il était d’une beauté à couper le souffle.

Au moins, la journée s’annonçait mouvementée si au moindre cavalier, une peur panique nous saisissait comme ça. Certes il fallait que nous nous protégions, mais je sentais qu’à ce rythme là, je n’allais pas tarder à devenir parano.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 13:42 
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Localisation: Kendra Kâr
Salymïa me posa une question piège que je voulais éviter, elle voulait tout savoir. Au secours ! Que devais-je lui raconter ? Ma vie d’aventurière, ma vie familiale chaotique, ma vie sexuelle tant qu’on y est aussi ! Gaia, un peu d’aide ! Je n’allais tout de même pas lui raconter mes frasques sentimentales, trop de douleurs, trop d’émotions. Néanmoins sa vaste question semblait cacher un certain mal-être. Je ne savais pas d’ou cela pouvait venir mais si je pouvais lui changer les idées, je m’y emploierai.

- « Alors tu veux tout savoir, si je commençais par cela ! »

Ni une, ni deux, je lui montrai ma main gauche sur laquelle on pouvait voir l’anneau qu’Ehemdim m’avait offert quelques heures plus tôt. En regardant ma main, tout un flot d’émotions m’envahit. Cette bague représentait un petit coin de paradis dans l’enfer que j’avais vécu et que je vivais encore avec cette course poursuite contre Aenarion.

Salymïa demeura silencieuse pendant le reste du trajet. L’ombre de nos montures s’allongeait de plus en plus, le soleil déclinait sur l’horizon, nous allions bientôt devoir nous arrêter. Je vis alors Cromax et Duncan devant nous. Je ne comprenais pas comment nous avions pu les rattraper aussi vite à part si ces derniers s’étaient arrêtés pour la nuit. Sidë reprit alors son apparence initiale pour la nuit et demanda à Salymïa et moi qui voulait prendre le second tour de garde. Nous les elfes n’avions pas besoin de beaucoup de sommeil pour récupérer. Mon amie se proposa aussitôt pour cette nuit, merci je pourrais dormir après cette nuit cauchemardesque.

Lilith alla vers Cromax et l’embrassa avant d’aller se coucher. Duncan, Oryash et le petit mage de feu suivirent le mage de glace dans le sommeil. Salymïa s’assit près du feu et ne trouva pas le sommeil, quand à moi, je posai Célestion avec les autres chevaux et m’allongeait non loin des autres. La nuit me permettrait d’oublier ce maudit cauchemar de ce qu’il m’était arrivé sur la plaine de Calànor.

A peine la tête sur l’herbe, je m’endormis, j’avais oublié à quel point le voyage à cheval pouvait fatiguer mais y avait-il aussi un peu de fatigue passée de mon aventure sur cette île volante ? La nuit fut relativement calme même si quelques réminiscences de la bataille de Calànor revinrent par flash dans mon sommeil. Nous fûmes réveillé tambour battant par Cromax qui avait apparemment entendu un bruit de cheval galopant passer à côté de nous. Un émissaire de Grantier ? Il nous intima l’ordre de nous lever au plus vite et de le courser mais de le garder en vie à tout prix pour l’interroger.

Lilith et Oryash suivirent Cromax assez rapidement, Salymïa suivit et je mis également le pied à l’étrier, talonnant avec force mon cheval pour rattraper le petit groupe partit devant. Non loin, je vis qu’ils étaient arrêtés et discutaient avec un humain blond aux yeux bleus, un bel homme selon les critères de la beauté humaine. Je ne voyais pas en quoi il représentait un danger mais mieux valait être prudent.

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