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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 11 Oct 2011 12:08 
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[:attention:] chagement de style d'écriture, j'espère que ça ne dérange pas, mais je me sens plus à l'aise ainsi.

Cette course poursuite est finalement une impasse. Ce jeune homme nous a surprit et apeuré nous nous sommes précités dans une impasse. Je ne prête plus attention à rien. J’ai l’impression que mon esprit se détache complètement du petit groupe que nous formons tous ensemble. Les évènements me parviennent comme si je les regardais à travers un miroir.

Oryash n’aime pas le nouveau, mais en même temps cette humaine semble n’aimer personne et tout cela me lasse. Je sais pertinemment ce qu’il va se passer et j’ai raison. Je tourne la tête pour admirer le paysage de la forêt kendranne. Cromax nous fait passer pour des serviteurs de Grantier et à ce moment, une éclaire de lucidité passe dans mon esprit. Ou plutôt un éclair de stupidité.

(Tais toi !)
(Qu’il ose ma faire passer pour quelqu’un à la botte de ce rat me met hors de moi !)
(Certes mais tais toi !)

Je décide de capituler. Au fond Laïdè n’a pas tort, si j’ouvre la bouche je vais faire s’effondrer tout le plan de notre chef. Je garde donc le silence mais la colère monte en moi et mes cheveux blonds ne tardent pas à devenir bruns. Et voilà ! Le déchirement présent dans mon cœur est maintenant visible par tous et même par le nouveau. Mais il ne semble pas s’en formaliser.

Aenaria et Oryash s’éloignent mais je n’en saisis pas la raison. Duncan qui s’est fait digne protecteur de Cromax fait la leçon à cet humain que je trouve plutôt mignon. Il a une chevelure blonde qui me rappelle celle de mon amour. Amhalak, que fait-il en cet instant.

Cromax passe a un interrogatoire. Je retiens ce que mon esprit veut retenir sans prendre part à rien. Je m’enferme dans un mutisme dont personne ne vient me tirer. Tant mieux ! Que puis-je dire de toute façon ? Répéter le même blabla incessant et sans intérêt pour tous ceux qui m’entourent ? Sans doute. Alors mieux vaut que je garde le silence.

Il est finalement décidé d’accorder le bénéfice du doute à l’étranger. Cromax nous donne pour consigne de l’accueillir parmi nous, mais si ce dernier fait un geste suspect, nous ne devrons pas hésiter à le tuer. Voilà quelque chose qui va plaire à Oryash. Un sourire moqueur et las passe sur mon visage avant que je ne retombe dans une sorte d’absence totale.

Nous poursuivons notre route pendant toute la journée. Je garde le silence, je suis plongée dans mes pensées et rien, même pas Laïdè ne vient me déranger. Comment vais-je faire lorsque je vais me retrouver devant ma mère ? Comment ? Pourquoi ? Toujours ces éternelles questions qui m’épuisent et me fatiguent mais que je n’arrive pas à chasser de ma tête.

Après toute une journée de chevauchée muette, nous arrivons prêt d’un endroit où vivent des gobelins. Il faut donc se montrer prudent et c’est là que le Sindel qui est notre chef décide de s’arrêter pour la nuit. Soit, si tel est la volonté de notre guide, il en sera ainsi. Toujours silencieuse, je descends de ma monture et je vais l’attacher à un arbre avant de rejoindre Aenaria. Je m’en veux un peu de ne pas lui avoir parlé de la journée, je ne veux pas qu’elle pense que j’ai une dent contre elle.

"Désolée pour mon silence d’aujourd’hui, je… Enfin passons, alors ton elfe, tu ne m’as toujours rien dit cachotière !"

J’adopte sur cette fin de phrase un ton humoristique pour qu’elle sente qu’elle peut me parler sans crainte et surtout pour qu’elle sache que je ne suis pas une dépressive même si avec tout ce qui se passe, j’ai tendance à broyer du noir.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 12 Oct 2011 16:32 
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Comme je le pensai, la phalange n’apprécia pas la nouvelle et elle ne tarda pas à marquer sa désapprobation et sa méfiance envers Mathis.

(C’est sûr que si on le traite ainsi, il ne risque pas de devenir un allié sur lequel on pourrait compter.)

Je remerciai brièvement Oryash en récupérant les affaires qu’elle m’avait ramenées et les accrochai à l’arrière de ma selle tout en écoutant les autres réactions. Duncan et Aenaria étaient plus conciliant que la blanche sauvageonne et leurs paroles, quoiqu’imprégnées de légères mises en garde, étaient bienveillante envers celui qui allait partager notre vie durant les prochains jours. Le guerrier profita même de ce moment pour exposer les sévices qu’il avait subit par l’abject traître que nous allions abattre. En voyant les cicatrices montrant les tortures faites par un sadique, je grimaçai en repensant à ma propre captivité, compatissant immédiatement pour son triste sort.

(Certaines personnes n’ont d’humain que l’apparence physique…)

Cromax ne tarda pas à rétablir sa position dominante en calmant les ardeurs d’Oryash et en éclaircissant la position particulière du messager de Grantier, entre confiance et surveillance. Finissant mon empaquetage, je guidai Pynoa pour me rapprocher un peu des autres pendant que notre chef donnait ses dernières indications. Il nous poussa à nous presser pour ne pas perdre plus de temps pour cette longue journée de voyage et donna quelques consignes pour éviter de perdre Mathis. Désireux de sortir de la torpeur passive qui m’avait envahit depuis le début de l’interrogatoire, due au réveil hâtif sans nul doute, je pris part à l’organisation.

« Je m’occupe de la fin du cortège. »

(Je serais tranquille en queue de file… Et puis si les choses tournent mal par derrière, je peux immédiatement ralentir un cheval avec ma magie.)

J’adressai à Cromax un sourire, puis attendis que les autres avançassent pour donner à mon tour un coup de talon à mon étalon pour le lancer dans un trot assez soutenu pour un sentier forestier comme celui-ci. Très vite, la routine du trajet s’installa et j’achevai de me réveiller, baillant à outrance. La route progressait entre les arbres et une falaise apparut en milieu de journée, nous obligeant à décaler quelque peu notre trajectoire. En bout de file, je n’avais pas trop à m’en soucier et je prenais juste garde à ne pas perdre de vue les cavaliers devant moi.

Nous dûmes traverser une rivière à un moment et sa faible profondeur nous permirent un passage à gué peu dangereux. La seule difficulté était de guider Pynoa qui rechignait dans un premier temps à rentrer dans l’eau. Et une fois mouillé jusqu’à l’abdomen, mon cheval ne pensait qu’à avancer pour sortir de là et je dus forcer plusieurs fois sur les rênes pour le détourner par moment et éviter qu’il aille vers un trou d’eau ou se casse une patte sur un rocher saillant.

Les jambes bien rafraichies par cet épisode délicat, je continuai tranquillement la suite du voyage, prenait une route à flanc de falaise, jusqu’à ce que Cromax ralentisse le groupe pour prévenir d’une présence segtek dans les environs et nous recommander une grande prudence. Ca me rappelait l’attaque subit par la caravane marchande que j’avais escorté il y avait des lustres. La situation était semblable, mais le groupe bien différent. Aussi, je ne m’inquiétai pas vraiment et me contentai d’être plus alerte pour supprimer toute menace rapidement.

La fin de journée se déroula néanmoins sans encombre et Cromax nous arrêta à la tombée de la nuit et notre campement allait pouvoir s’établir au pied de la montagne.

(Je me demande quand même la route qu’on va suivre. C’est laborieux si on continu à longer la montagne jusqu’à l’avoir entièrement contournée. Une route hors des bois aurait été plus simple.)

Malgré mes interrogations, j’étais certain que Cromax avait prévu son itinéraire et ne comptais l’ennuyer avec mes questionnements. Une fois le pied à terre, je m’occupai un peu de Pynoa, le guidant vers des herbes touffues et appétissantes et lui donnant un peu d’eau.

> Suite

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
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Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 12 Oct 2011 22:31 
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Il est vrai que Oryash était expéditive dans ses actes comme dans ses propos mais après tout, elle ne savait rien de cet inconnu si ce n'est qu'il était à présent des leurs et qu'elle n'aimait pas ça. Pourtant devant sa réaction Cromax crut bon de lui affirmer que Mathis gouterait au tranchant de sa lame si l'envie lui venait de les trahir.
Bien qu'elle ait confiance en Cromax et en ses capacités, elle n'en demeura pas moins dubitative.
Quand à la remarque que l'elfe grise venait d'avoir à son encontre, elle n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde et si tôt que Cromax intima l'ordre de se mettre en route, la peau blanche répondit d'un ton acerbe à l'oreille pointue.

"Garde tes remarques perfides pour toi la grisâtre avant qu'il ne me prenne l'envie te les faire avaler!"

Puis sans attendre une réponse du sindel, Oryash lança sa monture à la suite de Cromax.
La journée se déroula à vive allure, sans que des pauses ne soient marquées. De toute évidence Cromax voulait rattraper le retard qu'ils avaient pris à cause de Mathis.

Oryash talonnait son destrier et ce dernier fonçait à vive allure maintenant la cadence infernal qui leur était imposée. Alors que le soleil était à son zénith, le groupe traversa un cour d'eau de bonne taille et la chose fut aisé pour tout le monde.
Sitôt de l'autre côté, la chevauchée se poursuivit vers le nord. Bientôt le sentier se fit plus escarpé mais cela ne gêna en rien les montures. Peu à peu le groupe prit de l'altitude et la température changea se rafraîchissant ce qui ne dérangea en rien Oryash. Elle était ravie de se changement même s'il n'était pas extrême.
Les températures basses de Nosvéris lui manquaient comme beaucoup d'autres choses mais c'était le passé et rien ne la ferait revenir sur sa décision.

Ils montaient et montaient encore, sans relâche jusqu'à ce que Cromax ne leur intime de ne pas faire trop de bruit à cause d'un camp gobelin qui devait se trouver dans les parages. La prudence fut de mise et Oryash se tint aux aguets prête à la riposte en cas d'attaque. Par chance ils passèrent sans encombre et poursuivirent leur périple.
Cromax semblait ne pas vouloir faire halte avant la tombée de la nuit.

Oryash en avait assez de chevaucher depuis des heures et des heures et quand Cromax leur intima de stopper, elle en fut intérieurement soulagée.
Elle n'avait qu'une envie se dégourdir les jambes. Elle sauta à terre et s'étira longuement avant de lever les yeux vers les montagnes qui se trouvaient devant eux.

"Tu comptes nous faire passer par là? La chose ne sera pas facile, mais je gage que tu sais exactement ce que tu fais. Après tout, tu dois connaître la région."

Oryash lui adressa un sourire avant de respirer longuement et se tourna vers l'horizon. Le paysage dans le couchant était magnifique et l'air frais la revigorait.
La peau blanche n'était pas une adepte de la chaleur et se retrouver en altitude lui faisait du bien. Un autre sourire se dessina sur son visage. Elle s'accroupit et resta là à contempler la vue durant de longues minutes comme si elle était seule au monde. Oryash paraissait plus détendue et moins sur le qui vive comme si le fait de se retrouver en montagnes l’apaisait. En cet instant elle apparaissait sous un tout autre jour que peu lui connaissait.
Elle ferma les yeux et adressa une prière muette à Fenris et à Yuia.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 13 Oct 2011 04:26 
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De l’étranger suspect, questionné, encerclé et intimidé, j’étais devenu en l’espace de quelques minutes, un invité accepté par tous les membres du clan. Enfin, presque tous, puisque l’une des ravissantes jeunes femmes, celle vêtue d’un léger corset de cuir blanc appelée Oyrash par sa consœur, semblait prendre un malin plaisir à poursuivre les menaces à mon égard. En l’observant bien, je remarquai qu’elle manifestait également son comportement hargneux envers les membres de sa troupe. Même le chef n’échappa pas aux grognements et aux regards mauvais de la belle. Elle dut cependant s’en mordre les doigts puisque ce dernier, la remit à sa place assez vite, faisant preuve d’autorité à son égard.

C’est ainsi que je connus Lilith, le colosse à la peau très blanche qui me salua aimablement avant d’aller retrouver les jeunes femmes. Et curieusement, il fut le seul à pouvoir retirer un sourire de cette femme sauvage. Alors que d’ordinaire le sourire embellit les représentantes de la gent féminine, je fus surpris de constater que ce n’était pas le cas de celle-ci, préférant et de loin son regard pétillant de fureur.

Plus sociable, la jolie elfe un peu trop grande, aux jolies pommettes saillantes me rassura aimablement en omettant malheureusement de se nommer.

Le plus surprenant fut sans contredit le grand homme aux yeux bleus qui entreprit de se dénuder. D’abord perplexe, je compris rapidement le but de cet effeuillage lorsqu’il m’exhiba les affreuses cicatrices de blessures infligées par Grantier lui-même sans véritables raisons apparentes. Que de douleurs il avait dues endurer, sans compter que ces affreuses marques aller demeurer en permanence sur son corps tout entier. Soulagé de ne pas avoir subi le même sort au sein de ce groupe apparemment beaucoup moins violent, je détournai mon regard de cette vision peu attrayante. Je comprenais son ressentiment envers Rewolf, mais n’étant pas moi-même victime de ces supplices, je ne me ressentais pas le désir de m’unir à leur action de vengeance. Et puis je songeai à tous ces chasseurs morts dans l’incendie. Une famille les attendait sûrement. Famille pour qui moi et la dame tatouée ne serons à jamais que de vulgaires criminels juste bons pour la potence.

C’est à ce moment que Cromax me sortit de mes réflexions nous donnant l’ordre de nous remettre en route. Cette excursion forcée en leur compagnie aurait tout de même l’avantage de m’éloigner de ma pire ennemie, la solitude.

C’est alors que nous débutions une randonnée qui devait durer toute la journée, sous les conseils de son chef Lilith resta à l’arrière du combat afin de s’assurer que je ne puisse prendre la poudre d’escampette de ce côté. Pour ma part, je profitai de l’opportunité qui nous était donnée pour permettre à ma belle jument de se dégourdir les pattes. Fougueuse et pleine d’énergie, elle ne se fit pas prier pour entamer le grand trot. Cheveux aux vents, je profitai de l’air frais de la campagne, sans perdre de vue ce magnifique paysage qui s’offrait à moi.

Citadin d’origine, je découvris, émerveillé, ces imposants chênes habités par de remarques oiseaux chanteurs, ces érables colorés de rouges et d’une pointe de jaunes, sans oublier ces petites plantes rampantes dans lesquelles se cachent de petits fruits blancs odorants. Sans aucun doute, ces beautés naturelles qui charment à la fois mon nez, mes yeux et mes oreilles n’ont rien à voir avec le jardin d’Ynorie qui n’était somme toute qu’un maigre échantillon de ce que dame nature nous réserve.

Le soleil a depuis un moment dépassé son zénith lorsque nous arrivâmes à une rivière d’assez grande envergure pour nous obliger à descendre de nos montures. Voulant cacher mon boitillement dû à ma blessure à la hanche, je m’appuyai légèrement sur Bella prétextant ainsi la calmer. La traversée s’effectua sans incident et le contact de cette eau fraîche sur mes jambes ranima quelques instants quelques souvenirs intenses. Précisément le moment où l’Échangeur échoua et où à tort je me croyais au bord de la noyade. Sitôt traversée, nous remontâmes en selle.

Le chemin devient plus escarpé et nous longeâmes bientôt les montagnes et son air vivifiant. Ce qui ne m’étonna point puisque cela correspondait aux indications que m’avait transmises le messager Herlor. Si ma mémoire était bonne, nous devrions apercevoir une plaine et un grand lac. Et au nord de ce dernier se trouverait le château et homme dont la réputation était loin d’être bonne. Herlor m’avait aussi précisé que trois jours seraient nécessaires pour s’y rendre.

Nous gardâmes ainsi le même rythme de trot tout au long de la journée à l’exception du moment où nous franchîmes un petit sentier longeant une falaise. Réduisant son allure, Cromax, dont l’endroit lui semblait familier, nous enjoint au silence, nous prévenant de la présence possible de barbares gobelins. Aux aguets et silencieux, nous traversâmes ce lieu sans le moindre incident. Si gobelins il y avait, ils ne s’étaient pas manifestés pour des raisons que j’ignorais, ne connaissant pas grand-chose de ces affreux petits êtres verts sans manières.

Nous nous arrêtâmes enfin au pied des montagnes juste avant la tombée de la nuit et c’est non sans soulagement que je descendis de ma monture. Bien que j’adorais monter ma Bella, mon inexpérience en tant que cavalier se faisait ressentir dans mes muscles fessiers.

Après avoir libéré Bella de sa selle, j’entrepris de la brosser soigneusement tout en chantonnant de ma douce et agréable voix de ténor. Cette petite tâche accomplie, je fis une dernière caresse à ma jument avant de la laisser brouter librement l’herbe fraîche.

Ma couverture roulée sous le bras, je m'avançai vers Cromax prenant soin de camoufler au mieux, ma légère claudication. Je profiterai du temps où tous seront endormis pour retirer mes pansements qui sont sans doute souillés de sang séché. Bien qu’ils ne soient pas montrés violent, je préfère demeurer prudent pour l’instant et dissimuler tout ce qui peut sembler un handicap. Demain au réveil, cette blessure ne sera sûrement qu’un mauvais souvenir.

Souriant, je regardai calmement le chef de l’expédition attendant patiemment les consignes. Bien qu’il se portait garant de moi, il était à peu près certain qu’il prendrait quelques précautions afin d’assurer ses arrières.

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Dernière édition par Mathis le Ven 23 Déc 2011 16:55, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 13 Oct 2011 12:10 
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Cromax suivit mon idée et nous enjoignit à la suivre sur la route. Un long chemin nous attendait encore apparemment avant de pouvoir nous reposer. Ma monture avait déjà été éprouvée lors de ce petit retour mais j’avais confiance en ses capacités physiques. Il nous demanda de faire en sorte que Mathis ne soit pas à la fin de notre petit convoi pour plus de sécurité, idée plus que justifiable. Lilith annonça qu’il prendrait la fin du cortège alors qu’Oryash me lançait une pique monumentale. Mieux valait ne pas m’approcher d’elle sinon le sang risquait de couler.

- « Si tu me cherches, tu vas me trouver… »

Il était hors de question pour moi de me laisser marcher sur les pieds par une sauvageonne mal embouchée. Elle se prenait pour qui, la reine de Kendra Kâr ? Elle devrait apprendre à mettre de l’eau dans son vin, sinon ses relations avec les gens s’en verront affectées.

Cromax partit donc au trot, ni trop lent ni trop rapide, ce qui m’allait parfaitement car cela permettrait à Célestion de ne pas trop s’éprouver. Le paysage commença à changer légèrement, nous quittions la forêt de Kendra Kâr, le feuillage se clairsemant petit à petit. Nous traversâmes alors un cours d’eau, Célestion s’ébroua me faisant presque chuter. Mais je ne lui en tins pas rigueur, cela lui permit de se rafraîchir et de se désaltérer en même temps. La température de l’eau me revigora également, elle devait probablement venir des hautes montagnes.

Notre route bifurqua ensuite vers le nord-ouest, la route se transforma en pente qui s’accentua au fur et à mesure. Les arbres sont plus disséminés que sur notre route de la matinée, la chaleur diminue à mesure que nous prenons de l’altitude. Cela était fort agréable malgré le soleil qui brillait dans le ciel. Chevaucher sur cette route me rappellait certains paysages du Naora que j’ai eu l’occasion de découvrir en compagnie d’Ehemdim. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire en ce moment ? Je tripatouillai machinalement ma bague de fiançailles, me remémorant la première fois où il m’avait demandé ma main. Cette image me tira un léger sourire et ce fut plongée dans mes pensées que je chevauchai pour le reste de la journée.

Cromax intervint en nous disant de rester sur nos gardes car nous nous trouvions dans une zone ou les gobelins étaient nombreux. Instinctivement, ma main droite se porta sur le pommeau de mon épée, ma main gauche resserra sa prise sur les rênes de Célestion. Je sentis ce dernier trembler, il sentait ma crainte. Je lui flattai alors son encolure pour le rassurer et lui prouver que je n’avais pas peur. Des gobelins, j’avais vu pire. Peu de temps après cette remarque, Cromax ralentit l’allure, je compris qu’il cherchait un lieu pour passer la nuit près des contreforts de la montagne.

Mettant pied à terre avec plaisir, je sortis une pomme de mon sac et la donnai à Célestion tout en lui déposant un baiser sur le chanfrein. En retour, il me gratifia d’un léger coup de tête dans l’abdomen. Je le décelai et déposai mes affaires sur le sol, la nuit allait être froide, nous aurions certainement besoin d’un bon feu. Ma cape pourra aisément me servir de couverture.

Accaparée par mes propres pensées, Salymïa se manifesta à moi. Elle avait été bien silencieuse ses dernières heures, observant notre groupe, restant en retrait. Avais-je dit ou fait quelque chose de mal ? Je ne le pensais pas mais entendre de nouveau sa voix me réchauffa le cœur après les paroles médisantes de la peau blanche. De toute évidence, vu sa première question, elle n’avait pas oublié notre sujet de conversation.

- « Je te répète ma question, qu’est-ce que tu veux savoir ? Parce que le sujet est vaste, crois-moi, cela fait 50 ans que l’on se connaît ! »

Je lui souris franchement et reportai ensuite mon attention sur notre petit groupe.

- « Si vous voulez, je peux créer un feu pour nous tenir chaud. La nuit risque d’être froide. »

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 23 Oct 2011 15:53 
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Je suis là, torse nu au milieu de personne que je connais que depuis quelques jours et je me sens soudainement mal à l'aise. Certes, j'ai agi pour le bien de tous, pour convaincre cet homme, ce Mathis, du bien fondé de notre expédition, de la cruauté de Rewolf Grantier, mais ce n'est pas dans mes habitudes. Moi, l'Ynorien timide, introverti, n'arrivant même pas en temps normal à adresser la paroles aux autres. Je suis en train de montrer mon corps, les cicatrices qui le parcourent à un inconnu. Ai-je changé à ce point ? Sans doute, en partie. Pourtant, je m'empresse de me rhabiller et je tombe dans un profond mutisme.

Nous reprenons la route, à bonne allure et je ne fais plus attention à rien, je suis simplement le mouvement. Je repense aux progrès que j'ai fais et je me rends compte que tout à commencer avec Dame Pulinn, l'elfe provocante. Tout a finalement commencé quand je suis entré en contact avec les Amants de la Rose Sombre et de manière plus flagrante encore, quand j'ai décidé de les rejoindre, ou encore, lorsque j'ai juré allégeance à Sire Cromax. Oui, c'est bel et bien grâce à ce groupe étrange que j'ai changé, que petit à petit, je deviens quelqu'un d'autre et de ce fait, je suis encore plus redevable à Dame Pulinn et Messire Cromax. Oui, en ce jour, moi, Duncan, je ne suis plus l'homme qui se cache derrière ses livres à longueur de journée, je ne suis plus le grand guerrier blond brimé, je ne suis plus l'érudit solitaire. Non, maintenant, je suis le "guerrier-érudit" des Amants de la Rose Sombre, fidèle serviteur de Sire Cromax. Je m'en réjouis bien sûr, car c'est l'une des choses que j'ai toujours voulu, mais pourtant, tout n'est pas encore parfait, j'ai beaucoup de travail à faire sur moi encore, mais au sein de cet étrange groupe, cette mystérieuse organisation, je sais que je peux y arriver.

Le contact froid de la rivière que nous sommes alors en train de traverser me tire de mes rêveries et je me rends compte que le soleil est en train de plonger vers l'horizon. Dans une poignée d'heures, le jour cèdera sa place à la nuit, la lune remplacera le soleil et une deuxième journée de voyage touchera à sa fin. Le jour où je vais retrouver ma patrie approche. J'étais bien loin de m'imaginer, il y a quelques jours, que je reviendrai en République d'Ynorie dans de telles conditions. Mais bien malin est celui qui peut dire à l'avance où s'arrêtera la Roue du Destin. Telle est la voie que Rana et Zewen ont choisi pour moi. Enfin, le ciel commence à s’obscurcir, et Sire Cromax annonce qu'il est temps de s'arrêter.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 12 Déc 2011 16:25 
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Sortir de la ville et retrouver le calme de la forêt me fait le plus grand bien. Je suis loin de tout ce tumulte et de toute cette agitation, si bien que je peux respirer l’air pur. Seule ombre au tableau, cela me rappelle mes années de fuite sur le Naora. Toutes mes excursions pour éviter les tensions régnants dans ma famille, période pendant laquelle j’avais rencontré…

Soudain je sens que des émotions négatives sont en train de m’envahir et qu’elles me détournent de ma mission. Ressaisis-toi ma fille ! Cette époque là m’a apprise que ressentir des choses était une faiblesse à éviter. Je reporte donc toute ma concentration sur le porte-document du chef de la milice. Dans mon esprit j’analyse les différentes possibilités qui ont conduit à sa perte.

Première possibilité : cet idiot a commit l’erreur, de débutant soit dit en passant, de confier les précieux documents à un subalterne qui l’a à son tour perdu. Ou… qui s’est fait attaquer et à qui on a volé l’objet.

Deuxième possibilité : le chef de la milice, part tranquille, faisant pleinement confiance à son commis. Ce dernier rencontre un camarade, parle et laisse la sacoche traîner et repart sans se rendre compte qui lui manque quelque chose.

Une autre question demeure : il y a-t-il eu une embuscade dans le but délibéré lui voler les documents. Une autre question s’impose à mon esprit pendant ma marche vers les baraquements. La personne que l’on me demande de retrouver s'est-elle vraiment perdue ou a-t-elle été enlevée ? Dans le cas où il a été enlevé, qu’est-ce que les kidnappeurs cherchaient ? Voulaient-ils les documents, pour porter préjudice à la milice kendranne ? Ou avaient-ils simplement une dent contre cette personne. Et si cette personne n'était pas aussi clair que le pense le chef de la milice ?

Cette mission a au moins pour mérite de faire fonctionner mes méninges. Ce n’est pas de tout repos que de trouer des réponses à ces questions… Quoi qu’il en soit, me voilà devant l’entrée des baraquement, lieu de départ de mon enquête. J’entre sachant parfaitement que je vais me sentir comme chez moi.

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Un grand merci à Dame Itsvara pour la signature




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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 23 Avr 2012 09:12 
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Après quatre jours passés à nous préparer, Lonerin et moi partons à la recherche des gobelins. Il m'explique qu'il venait chaque semaine dans cette forêt, à une clairière qu'il connaissait, pour rassembler des feuilles, fleurs et racines, bref, tout ce dont un druide avait besoin. Il pense que les gobelins voulaient lui tendre un piège là. Nous nous mettons donc en route, pour tenter de les prendre à leur propre piège, en les traquant et en intervenant furtivement la nuit, pour les paralyser à l'aide de baies enchantées, et les amener au siège de la milice kendrâne.

voici un petit résumé de nos péripéties:

Premier jour:
Le lundi, jour de la lune, nous voit progresser sur leur faibles traces, rapidement, mais sans toutefois les rattraper, ni même repérer un campement. Juste des traces. Je tente plusieurs fois de grimper à un arbre, mais ne repère rien, même de haut.
Le soir, pendant mon tour de garde, je crois entendre un sifflement aigu qui monte des buissons, à environ 5 mètres du camp. Je tend l'oreille mais n'entend plus rien. Je retourne donc déçu, à mon tour de garde.

deuxième jour-quatrième jour:
mardi, mercredi, et jeudi, nous perdons la traces des vandales. plus aucune trace de pas, ni aucun signe de leur présence. Rien. Nous sommes prêts à renoncer. Découragés.

cinquième jour:
le jour de Vénus nous rapporta enfin l'espoir. Nous distinguons des traces de leur passage de plus en plus fréquentes, et nous apercevons même leur campement de loin. La traque était repartie sur de bons rails, et la roue de la chance avait tourné!

sixième jour-septième jour:
les deux jours suivants, nous leur collons au train. Nous ne les perdons pas de vue, et récoltons même quelques ingrédients utiles, pour une rencontre quelque peu furtive...
Dimanche soir, nous tentons enfin notre chance: Lonerin et moi nous installons à quelques mètres du campement gobelin, sans se faire repérer par le garde. Nous attendons que le deuxième garde arrive, et l'autre à peine endormi, c'est parti.

voilà le récit de la bataille, le plus détaillé possible:


Lonerin prend quelques feuilles que je ne connais pas dans sa main, les frottes tout en incantant. Les feuilles s'effritent, et les miettes viennent chatouiller les narines du garde. Lonerin incante toujours dans un murmure à peine perceptible, même pour mes oreilles pourtant proches de quelques centimètres. Le garde semble de plus en plus lent. Ses paupières s'alourdissent. Il s'endort. C'est désormais à moi de jouer. Baigné par la lumière de la lune, je passe discrètement dans le campement, m'approche de leurs provisions, et y glisse quelques unes des baies que m'a confié le druide. D'après ce que je sais, ce sont des baies qu'il a enchanté, qui sont censées paralyser pendant deux heures, et empêcher de mentir pendant le même temps.
L'opération réussie, nous revenons à notre propre camp.


Je me réveille le lendemain, avec l'espoir que notre plan va fonctionner. Mon ami, le druide, qui a pris le dernier quart m'informe que les gobelins se sont réveillés eux aussi, et qu'ils ont étés fâchés, de voir leur camarade endormi. Je souris en apprenant la nouvelle. Je lui propose d'aller voir, au niveau du plan s'il fonctionne.
Tout marche à merveille, les gobelins ne se doutent de rien et avalent les baies, puis tombent endormis. À leur réveil, nous sommes là, devant eux, et...
...et le garde endormi, qui n'avait pas eu le droit de manger et donc n'avait pas touché aux baies, nous attaque par surprise. Le combat s'engage. J'ai a peine le temps de parer son attaque, qu'il repart à l'assaut, toujours plus fort. Lonerin me vient en aide: il lève son bâton et un pentacle bleu brille autour de moi. L'ennemi est repoussé violemment et tombe à terre. il se relève le temps que je reprenne mes esprits. Je le désarme avec ma botte secrète.
(((CC avec arme botte)))
Son épée vole à quelques pas (de gobelin) de lui, et il plonge pour la récupérer. Lonerin lance un sort, et devient invisible. J'ai à peine le temps de me demander où il est passé, le gobelin a déjà repris son arme et m'attaque. Je tente d'esquiver mais il me touche aux côtes. Je lâche mon arme. Il approche lentement. Je reprends mon arme, et me redresse pour lui faire face, lorsque le druide réapparait, son bâton pointé vers les gobelins pétrifiés.

"Pose tes armes et recule de trois pas. Assieds-toi contre l'arbre là-bas. Si tu tente quoi que ce soit, je tue tes amis."dit-il d'un ton très calme, presque effrayant.

Le monstre hésite... fait mine de s'avancer...et lâche ses armes. Il s'adosse au tronc et je lui ligote les poignets. Lonerin interroge les autres, sur les questions qui nous tracassent lui et moi: nous apprenons donc qu'ils voulaient se poster non loin de la clairière, et intervenir, mais comme le druide n'est pas venu, ils ont voulu repartir, et se sont perdus. C'est à ce moment que nous avons commencé la traque.

Ces infos avalées, nous n'avons plus qu'à les reconduire à la milice.

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La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n'a su le lui ravir.
George SAND




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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 19 Juin 2012 23:07 
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Le vent siffle tandis que Lyïl fend l'air avec une grâce évidente. Je peux sentir que la colère et la haine, qui avaient émergé lorsque ces créatures teinte pêche étaient apparues, commencent à se dissiper. Je respire à plein poumons, percevant la senteur de la forêt alors que j'y dirige ma monture.

Il ne nous faut pas bien longtemps pour la survoler. Aussitôt les premiers arbres dépassés, je prends le risque d'appuyer légèrement les poings contre la nuque du harney. J'ai du mal à y croire, et pourtant Lyïl répond à mon geste en amorçant une descente sous les cimes. Voir ainsi les feuilles d'un vert vivant m'apporte une étrange sensation. J'ai bien sûr l'impression d'être nostalgique après ces treize années, mais je me sens surtout étranger à ces lieux. C'est vrai que cela ne doit pas être ma forêt natale.

Quoique ?

Je ne peux pas l'affirmer ni le réfuter. Je n'ai aucune idée de la localisation de ce stupide arbre aménagé, bagne pour mâles aldrydes, d'où j'ai été arraché. Mes sourcils se froncent légèrement à l'idée de faire une mauvaise rencontre avec une de ces emplumées gloussantes. Les chances ont beau être minces, elles ne sont pas à négliger.

(De toutes manières, je ne suis plus le bête aldron aveugle et docile d'autrefois. Et je ne suis pas vraiment seul non plus.)

A cette pensée, je caresse le plumage noir bleuté de ma monture. En relevant les yeux, j'aperçois dans la masse sombre et verte un détail éveillant ma méfiance. Là, adossée à un épais rocher grisâtre, rond et moussu, une épaisse souche d'arbre se dresse. Quoi de plus naturel qu'un arbre mort en forêt ? Pas la peine d'y attarder les yeux, à moins que quelque chose de familier dépasse d'une déchirure de l'écorce. Je veux en avoir le coeur net.

Lyïl vire, évitant largement un arbre de belle taille et, sous mon ordre, amorce sa descente vers le tronc. Dès qu'il y pose les pattes, le bois laisse entendre un son peu agréable. Préférant ne pas prendre le risque de voir cette surface se briser si je descends brusquement, j'use de mes ailes pour me défaire du harney. Après l'avoir récompensé d'une baie, et sentant son regard bleuté sur moi, je me dirige prudemment vers l'ouverture. A proximité, je me pose sur la naissance d'une épaisse branche brisée. Immédiatement, mes yeux sombres se reportent sur ce détail qui m'a interpellé.

Là, flottant au gré du léger souffle d'air, je reconnais sans peine cet étrange tissu dont les akrillas aiment confectionner des tuniques. Méfiant, je tends l'oreille, à l'écoute du moindre bruit trahissant une menace. Hormis le froissement d'herbe produit par quelques grands animaux, et les sifflements de quelques menus volatiles, rien ne perturbe le silence naturel. Je n'hésite pas plus et l'amène à moi. Le morceau d'étoffe glisse et m'offre un spectacle peu attrayant.

La partie visible, relativement propre et lisse, contraste avec le reste. Il est couvert de poussière collée, d'esquilles de bois et de traces de liquide de vie. Posant la main libre contre le bord de l'ouverture, je m'y avance d'un pas. Au deuxième, je me stoppe net quand un brutal bruit de craquement émerge du sol, venant de sous ma botte. A travers le cuir, je perçois un objet, puis je vois, éparpillées tout autour de moi, quelques taches plus claires que le bois.

(Un peu de patience, que mes yeux s'habituent.)

Peu à peu, l'endroit me parait plus net, et son contenu aussi. Mes yeux se plissent alors qu'un claquement de langue m'échappe. Traçant pratiquement une forme géométrique, de longues plumes claires sont éparpillées, parfois encore collées contre le bois par un fluide gluant. Soulevant ma botte, je me rends compte que j'ai posé le pied sur des ossements d'une taille sans doute similaire à celle des miens. Ils ont beau être éparpillés, lorsque j'aperçois ce que je pense être un crâne, proche d'un contenant de végétaux tressés, je n'ai plus de doutes.

Je marche sur le corps désassemblé, et dénué de chair, d'un aldryde. Ou plutôt d'une si j'en crois la facture de la tunique détruite. Sans plus de cérémonie, je m'avance, faisant éclater d'autres bouts d'os sous mes pieds. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, et je m'en fiche pas mal. Vu son apparence actuelle, cette femelle est morte il y a bien des années. Que je m'intéresse ou pas à ce qu'il s'est passé, cela ne la ramènera pas.

Encore heureux.

Repliant les ailes, je soulève le rabat du contenant usé. Mon sourcil gauche se lève à ce que j'y découvre. C'est une sorte de vêtement, rigide au toucher, d'une teinte entre gris et végétal. Lorsque je le soulève, je me rends compte qu'il s'agit d'une protection conçue pour être portée sur le torse, un plastron. Après l'avoir épousseté un peu, je constate qu'il a l'air d'être à ma taille. Tant mieux. Cet atroce vêtement de cuir, pratique pour cacher ma sarbacane, n'en reste pas moins dénué de tout intérêt protecteur.

Sans perdre de temps, je m'en pare. Le dessus de mes épaules et mon torse, jusqu'au bas des côtes, ne sont plus visibles. Par contre, une partie de mes abdominaux, de la blessure de mon flanc, ainsi que mon dos restent à découvert.

(C'est toujours cela de gagné.)

Fouillant un peu plus avant, je trouve un tube, segment de tige de plante, soigneusement fermé. Lorsque j'en retire le couvercle, une odeur âcre en émerge, me faisant grimacer, mais me permettant d'en identifier immédiatement l'usage. C'est une réserve de fléchettes, cinq au total, sans doute enduites d'un produit style venin ou poison durable. Vu l'odeur, je n'ai aucun doute sur le fait que la substance est encore active.

Alors que je les glisse dans ma sacoche, mon regard sombre retombe sur le crâne, sans doute nettoyé par les insectes. Je n'ai pas la plus petite once de remords, même si les orbites vides semblent me fixer. Une certaine froideur s'empare de moi, à un tel point que mes mots sortent presque seuls.

"Tout cela me sera plus utile qu'à toi."

Balayant rapidement l'endroit du regard, je jette sans égards le bout de tissu aldryde sur ce fragment de corps blanchi, et émerge de l'ouverture. Accueilli par un son chanté de Lyïl, je reprends place sur son dos, rajustant les sangles de mon plastron presque neuf. Autant continuer à couvert des arbres, même si j'ignore pour le moment où ce vol tranquille va nous mener.



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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Ven 10 Aoû 2012 19:17, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 28 Juin 2012 03:58 
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À peine as-tu le temps de prendre ton envol sur le harney qu’une corneille fonce droit sur vous si bien qu’elle te désarçonne. Alors que tu tombes dans le vide, elle laisse échapper un petit bouquin noir qui tombe sur toi avant que tu atteignes le sol. Plutôt que te blesser, le vieux livre s’ouvre et t’engouffre aussitôt. L’oiseau récupére ensuite le petit bouquin noir et s’envole vers d’autres cieux.

((( Et voilà, dès que le sujet de la quête 28 sera visible, je te demande de te rendre sur le babillard pour y suivre les directives, et ensuite de te rendre à la page de garde couleur et de rp la scène qui vient de se dérouler ici,... Sois la bienvenue dans la quête 28)))

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 3 Oct 2012 23:19 
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Le soleil avait commencé à se coucher, sans que Ziresh ne s'en rende compte. A vrai dire, il était arrivé dans l'après-midi, et ils avaient, avec Xavir, passé un long moment à visiter les boutiques pour restaurer l'équipement du jeune liykor. Aussi, l'ambiance s'était faite très calme quand il arriva au clan. Une brise fraîche avait pris place au sein des caravanes, mais le ciel sombre commençait à instaurer une atmosphère lourde. Cela avait accablé le loup d'argent d'une sensation difficile à décrire. Un "malaise d'ambiance". Le genre de sentiment qui prend lors d'un jour de repos trop calme, ou encore d'un matin ombragé et pluvieux. Cela ajouté au comportement étrange de son aîné, il ne pouvait que trop se sentir mal alors qu'il se trouvait sur le seuil même de sa propre caravane.

Il n'y avait pas eu d'accueil chaleureux. Aucune présence des autres liykors du clan, applaudissant son retour, se ruant sur lui, tous friands d'histoire. Juste un calme plat. Il semblait que tout le monde s'était couché plus tôt, ne laissant que quelques gardes réveillés près des torches. Ces derniers ne prirent même pas la peine de le saluer. Et pourtant, Bravi était parmi eux. Ce dernier faisait partie des membres du clan les plus présents dans la vie de Ziresh, et il ne s'était contenté que d'un sourire à peine perceptible. Un semblant de babines étirées, à la lueur des torches qui dansaient autour de Liykkendra.

"A quoi dois-je m'attendre...?"

Xavir ne répondit pas, poussant ainsi son fils adoptif à agir. Il posa la main sur la poignée de la porte. Il eut alors la vision d'un véritable amas de fourrure dans un endroit trop petit : son clan, presque entier, poussant un cri bestial de félicitations. Un rugissement commun, qui se traduisait par toute la joie, tout le bonheur que pouvait ressentir un loup dans toute sa vie. Puis une embrassade un peu brouillon. Eux tous, se jetant sur lui. Bravi les rejoignait alors et offrait un enlacement qui ne lui ressemblait que trop peu. Et enfin, après toute cette comédie, après avoir mis sans dessus dessous toute la caravane, Kâhra arrivait pour déposer un baiser mouillé, timide, mais porteur de toute la tendresse du monde sur le museau de Ziresh. Puis les yeux du loup d'argent s'ouvraient à nouveau. Rien de tout cela n'était arrivé...
Cette sensation étrange... Ce malaise... Tout cela commençait à se confirmer. Même le Lutinora de compagnie de Ziresh ne s'était pas permis de bouger, sans doute par empathie. Il s'était blottit dans les poils du loup. Dans un silence incroyablement lourd, ne laissant pas même les grillons habituels émettre leur grincement habituel, le loup d'argent vit ce dont il s'agissait. Ce qui était à l'origine du malaise de Xavir. De ce silence mortuaire.

Kâhra était allongée au rez-de-chaussée de la caravane. Son installation était précaire, mais c'était normal si l'on partait du principe qu'elle avait besoin d'espace. A ses côtés, Erin se tenait assise sur un petit tabouret. Elle lui tenait la main. Elle n'avait même pas réagi quand Ziresh eut ouvert la porte. Lentement, il s'avança, sans savoir quoi faire, que ce soit pour lui ou pour celle qu'il aimait. Il n'eut que trois petits pas à faire pour discerner une plaie béante sur le ventre de la bratienne. Pourtant, malgré la laideur de sa blessure, elle avait gardé un pelage roux soyeux et coloré. La lanterne, les quelques bougies et les ingrédients d'alchimie autour d'elle l'avaient presque sanctuarisé. C'était étonnant de la voir rayonner de beauté alors qu'elle souffrait d'une blessure qui semblait dévorer le bandage qui le recouvrait, rougi par le sang.
Ziresh était sans voix. Il n'y avait pas de mots qui convenait à la situation. Il était partagé entre l'idée de demander ce qu'il s'était passé, ou bien tout simplement d'annoncer son arrivée. Peut-être simplement faire comme si de rien n'était, en se contentant d'embrasser sa fiancée. Mais il ne sut faire de choix. Au final, Erin éluda la question en apportant les réponses d'elle-même.

"Des Noirs ont attaqué Liykkendra quelques jours après ton départ... Il n'y a pas eu de pertes, mais ils ont blessé Kâhra."

Il y avait autre chose. Ziresh s'en doutait bien. Mais la mère ne dit rien de plus, gardant sans doute une certaine pudeur en évitant de trop en parler devant sa fille. Elle se leva donc et céda sa place à l'aventurier. Elle n'eut même pas la force de lui adresser un sourire. Elle se contenta donc de rejoindre son compagnon à l'extérieur, pour laisser couler un véritable torrent de larmes. Le jeune loup entendit le début d'un cri, finalement retenu et partiellement étouffé par la porte qui se fermait derrière lui.
Il se pencha au-dessus de Kâhra. Encore une fois, cela ne changeait pas : il ne savait vraiment pas quoi dire. Et encore une fois, c'est son interlocutrice qui coupa court à son intense réflexion en parlant la première. Elle venait alors d'ouvrir les yeux.

"C'est toi... dit-elle d'une manière si faible que sa poitrine semblait se soulever pour qu'elle puisse fournir un effort intense. J'ai l'impression... que ça fait... des années..."

Ziresh dût fournir lui aussi un effort incroyable pour s'empêcher de pleurer. Il déchargea sa tristesse et sa colère en prenant la main de la louve rousse. Il dût prendre un très long moment avant de réussir à parler sans sentir sa voix trembler.

"Cela ne fait qu'un peu plus de deux semaines... Mais crois-moi, tu m'as manqué à un point que tu n'imagines même pas. Tous les jours, je regardais la Fleur de Lys en pensant à toi. Elle m'a sauvé la vie, tu sais? Elle renfermait un pouvoir qui a même étonné les aventuriers avec qui j'étais. Et ils étaient tous si forts ! Si tu savais..."

"J'étais certaine que ce pouvoir te conviendrait... Et puis... Je suis sûre que parmi eux, tu étais le plus fort... Tu es si beau dans cette armure..." elle laissa passer un silence pendant lequel son amoureux ne sut toujours pas quoi dire. Elle continua alors. "Parle moi de cette aventure... Quelle était cette menace, à Lebher?"

Un torrent de pensées inonda l'esprit de Ziresh. Il ne savait pas quoi répondre. Il ne savait pas s'il devait rester sincère et partager ses doutes avec celle avec qui il avait fini par se jurer de partager sa vie, ou bien s'il devait la ménager en ne parlant que des "bons moments". Ou tout du moins, ceux qui avaient encore le don de le mettre en valeur. Il aurait donné n'importe quoi pour que Xavir soit à ses côtés et le guide dans son entreprise. Mais il ne le pouvait pas. Il devait agir vite.
Il en conclut finalement qu'il ne pouvait pas lui laisser le temps d'avoir peur pour lui.

"C'était une mission formidable... J'avais peur au début, c'est vrai... Mais nous avons fini par sauver les mineurs de Lebher. Nous avons dû combattre un peuple souterrain et tuer un dieu maléfique. J'ai moi-même porté le coup final ! Il était gigantesque et pourtant, j'ai réussi à le terrasser d'un coup de lance, après l'avoir escaladé. C'est la Fleur de Lys qui m'a permis de l'approcher sans problème. Et j'ai trouvé des trésors incroyables dans cette mine !"

Il commença à retirer son casque et à défaire son sac. Il montra alors la pointe de lance qui avait cette étrange faculté de projeter un harpon magique quand il réussissait à activer le mécanisme. Puis il dévoila ses gemmes qui vibraient d'une puissance magique qu'il ne voulait pas encore se risquer à utiliser. Il termina en beauté en ouvrant la sphère de feu dont la flamme brillait d'une lueur fixe, sans même trembler avec ses quelques mouvements. Kâhra n'avait cependant pas tant réagi que cela. Elle s'était contenté de sourire.

"Tu dois être heureux d'avoir mené cette mission à bien... Tu vois... C'est ce qui te va le mieux. Être un aventurier..."

"Je suis heureux d'avoir vécu cela, mais ce n'est rien comparé au bonheur de savoir que je peux partager cette histoire avec toi. Je n'aurai jamais assez d'une vie pour tout te dire..."

"Alors reste avec moi cette nuit... Ma blessure me fatigue et je finirais sans doute par m'endormir... Mais avec un peu de chance, peut-être que je rêverais de ton aventure. Je te verrais combattre ce dieu dans ta belle armure. Nouer des liens d'amitié avec ces formidables héros. Et je finirais tout cela en te voyant revenir au village. J'aurais alors la fierté de dire à tous que ce beau bratien partage ma vie."

Ziresh ne répondit pas. Mais à l'intérieur, son cœur se déchirait. Il avait la sensation d'entendre la promesse d'un avenir qui était déjà brisé. Alors même qu'il ne s'agissait que d'une blessure. La simple griffure d'un liykor noir. Pour Erin, une guérisseuse de talent, ce n'était pas insurmontable. Et pourtant, le village entier semblait déjà en deuil.
Le loup d'argent ne pouvait simplement plus espérer. Il se rendait bien compte de ce qui se passait. Et il n'avait plus la capacité de soutenir cette douleur plus longtemps. Avec pudeur, il tenta alors de s'écarter, se détachant de la patte rousse de son aimée.

"Repose-toi. Je vais te rejoindre très bientôt."

Comme si elle s'était tenue éveillée juste pour lui, ces quelques mots suffirent à la plonger dans un sommeil lourd. Ziresh n'eut même pas à faire très attention en sortant de la caravane. Et à vrai dire, il était si désemparé qu'il avait fait totalement abstraction de la légèreté de ses pas ou de l'environnement propice aux grincements qu'inspirait la caravane.
Il poussa la porte, vit Erin et Xavir se consoler dans une embrassade folle et désespérée, puis se laissa tomber au sol. Le couple d'aînés s'approcha de lui, sans dire mot.
Le jeune loup signa quelques mots, sans oser élever la parole. Il avait alors levé la patte pour signifier la griffure et avait pointé un doigt derrière la paume de sa patte. Signe qui montrait qu'il comprenait qu'il y avait quelque chose au-delà de cette simple blessure.

"Kâhra a été empoisonnée, répondit doucement Erin. Je n'ai pas su identifier le poison... Elle a halluciné un moment, ce qui m'a laissé pensé qu'il s'agissait d'une Douce Féérie... Mais il y a autre chose. Plus puissant que le Selav, et plus agressif que le fléau de mages..."

"Tu sais très bien que je ne comprends rien à tout ça, coupa alors Ziresh, sèchement. Dis moi le plus important, c'est tout."

Un long silence passa. Erin, comme Xavir, ne savait quoi répondre. Il n'y avait pas de mots précis pour annoncer cela et pourtant, leur fils réclamait une réponse. Il était sans doute le seul à garder un espoir, même infime. Certainement parce qu'il n'avait pas vu la dégradation de l'état de sa fiancée. Alors certes, il espérait. Mais pourtant, au fond de lui, il ne pouvait que se douter du verdict final.
Après avoir surmonté son courage, sa mère adoptive dit enfin les mots. Ces mots tragiques qui transpercèrent son cœur et changèrent sa vie à jamais.

"Elle va mourir, Ziresh. Il n'y a aucun moyen de la sauver. Nous avons tout essayé : même en ville ils ne savent pas quoi faire."

Son monde s'était effondré. Il avait rêvé d'aventure, mais cela n'avait aucun sens si celle qu'il aimait devait s'en aller.

"Combien de temps?"

"Une semaine... Tout au plus..."

"Est-ce qu'elle sait?"

Un énième silence prit place. Mais celui-ci était bien plus lourd. Bien plus insoutenable. Et cette fois-ci, Ziresh se montra bien moins compréhensif. C'était impensable, selon lui, de cacher une telle chose à Kâhra. C'était lui imposer des barrière et la laisser mourir dans un mensonge. Il serra des poings, frappa la sol, grogna, mais contint sa colère. Juste assez pour ne pas laisser son rugissement traverser les cloisons de la caravane. Pourtant, au-delà de sa colère, il ne réussit pas à s'exprimer sur cet avis. Il n'avait même pas reproché ce geste à parents adoptifs.

"Je t'en prie, Ziresh, lui dit alors Xavir. Va-t'en. Dis lui que tu vas partir à l'aventure et que tu entreprends je ne sais quelle autre mission. Ce sera cent fois plus difficile de ne rien lui dire si tu restes encore auprès d'elle."

Ce furent les mots de trop. Le loup d'argent ne pouvait plus simplement garder sa colère pour lui. Mais il ne dit rien à ses interlocuteurs. Il entra purement et simplement dans la caravane, sans même laisser le temps à ses aînés de l'en empêcher. Mais ils ne le suivirent pas. C'était comme s'ils avaient décidé de laisser les derniers instants de Kâhra entre ses mains.
Il s'était alors rué vers elle, prenant sa faible petite patte dans les siennes. Il la serrait, l'embrassait, sans vraiment savoir si ce qu'il faisait était la meilleure méthode pour lui faire ouvrir les yeux. Finalement, ses paupières s'ouvrirent faiblement. Presque imperceptiblement, elle prit un air interrogatif. Ziresh ne répondit pas.
Il s'allongea auprès d'elle, l'enlaçant encore en prenant bien garde de ne pas entrer en contact avec sa plaie. Il avait fait fi de toute la pudeur propre aux liykors et s'était permis de caler sa tête dans le creux du cou de la belle louve. Ses jambes avaient même fait le tour de sa taille. Il ne voulait plus la quitter.
Les mots s'étaient accumulés dans sa gorge. Il allait tout lui dire. C'était certainement ce qu'il y avait de mieux. Tout lui avouer, pour qu'elle puisse partir en paix. Juste s'abandonner, et cesser de lutter. Ne plus souffrir. Il lui fallut de longues minutes pour réussir à formuler ses paroles. Selon lui, il devait forcément y avoir une combinaison de mots, voire de signes, qui lui permettraient tout lui dévoiler sans peine. Faire en sorte que la douleur soit absente...
Un instant, il crut avoir trouvé ces fameux mots. Et dans un élan désespéré, il parla. Mais tout ce qui sortit de sa gueule ne fut qu'un sanglot étouffé. Et des larmes avaient coulé sur ses joues.
Crédule, Kâhra n'avait fait que lui répondre naïvement par une question :

"Que t'arrive-t-il?"

C'était le meilleur moment pour tout lui dire. Presque une invitation à être sincère. Mais Ziresh ne put rien en faire. Cette fois-ci, il ne s'agissait plus d'effort. Il ne savait simplement pas quoi lui répondre. Il y avait une amertume et un mal être indicible en lui. Comme lors de son arrivée à Liykkendra.
Quand enfin, il répondit, son cœur sembla se briser en même temps que tout le chemin qu'il s'était construit avec elle.

"Rien. Je suis juste heureux d'être là."

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 9 Oct 2012 22:03 
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Chapitre IV : La Hallebarde Protectrice

"Réveillez-vous ! Vermines bratiennes !"

Des lumières mouvantes éclairaient l'intérieur de la caravane, arrachant le jeune Ziresh de son sommeil. Kâhra, elle, semblait être bien trop fatiguée pour prendre compte de ce qui se passait autour de lui. Pas son protecteur qui s'équipa immédiatement de ses armes. Heureusement, il s'était endormi en armure auprès de sa fiancée, ce qui lui faisait gagner du temps.
A travers les petites fenêtres de son domicile, il tentait d'observer un peu mieux la scène qui se déroulait dehors. Et ce n'était pas quelque chose qui s'annonçait bien : de véritables géants lupins, aux ombres grandies par les flammes de leurs torches, déambulaient au milieu des caravanes. Il s'en doutait déjà, mais c'était les liykors noirs qui venaient attaquer son clan. Pourtant, il étaient là, sans même avoir dégainé leurs armes. Et surtout, ils avaient clairement l'air dénué de peur.

"Levez-vous ! On a à vous parler !" répéta encore l'un d'entre eux.

Mais pour seule réponse, une flèche vint se planter juste aux pieds du Noir qui devait avoisiner les deux mètres cinquante. La voix de Bravi se fit alors entendre. Ziresh en profita pour sortir discrètement de la caravane et se servir des parois comme bouclier. Il ne devait surtout pas laisser l'un de ces monstres approcher Kâhra.

"Laissez-nous et rentrez dans votre clan ! cria Bravi, d'une voix claire qui ne laissait transparaître aucun tremblement de peur. Vous êtes déjà venus ici et aucun de nous n'est tombé ! Vous savez ce qui vous attend si vous restez !"

"Mais j'ai plus de compagnons cette fois ! répondit le liykor sombre, sans même réagir à la menace. Nous sommes plus de vingt ! Encore une flèche et cette fois-ci, vos pertes seront bien plus lourdes."

Ziresh regarda autour de lui. Derrière le Noir, il y avait effectivement une grosse quantité de ses congénères. Mais du côté de bratiens, le loup d'argent put discerner les silhouettes de certains d'entre eux, embusqués dans la lisière de la forêt ou même autour de leurs caravanes. Il finit par voir Bravi, en haut de la sienne, l'arc bandé. Xavir était quant à lui embusqué du côté de la forêt. Ziresh ne l'aurait pas repéré lui-même si ce dernier n'avait pas utilisé le reflet de la lumière des torches sur son épée pour s'annoncer.
D'ailleurs, sa voix résonna à travers le camp.

"Alors pourquoi venez-vous ici? Vous auriez pu tout aussi bien décider de nous attaquer en arrivant !"

"Mais parce que mes prédécesseurs s'y sont mal pris, pardi ! répliqua le géant, accompagnant ses paroles d'un rire caverneux. J'ai un accord à passer avec vous. Quelque chose de très simple."

Le clan de liykkendra ne répondit pas. Tous continuaient de pointer leurs flèches vers eux. Le chef des liykors noirs continua alors de parler.

"Notre clan se trouve au sud du duché des montagnes. Vous n'êtes pas sans savoir que les proies se font rares là-bas. Alors voilà le marché : Vous nous donnez des vivres, une bonne âme et on vous laisse tranquilles."

Et contre toute attendre, un rire gras se fit entendre chez les bratiens. Ziresh, lui, restait cependant horrifié. D'une part parce que ce chantage allait réellement attenter à la vie de certains d'entre eux, mais aussi à cause de ce rire qui les condamnait peut-être tous.
Cet éclat, il était incapable de dire de qui il venait. En tout cas, pas de Bravi ou de Xavir, c'était certain. Mais là où le loup d'argent se sentit le plus mal à l'aise, ce fut au moment où le rire fut transmis à certains de ses compagnons. Après quelques petites secondes, c'était une bonne dizaine de liykors domestiques qui riaient à gorge déployée. Et ce n'était pas pour plaire à leurs adversaires, dont le chef affichait clairement un air colérique.

"Je crois que vous n'avez pas l'air de saisir... Vous n'avez pas le choix !" hurla-t-il.

"Ah ah ! Ce n'est pas ça ! répondit l'un des joyeux lurons. C'est que non seulement, vous êtes trop idiots ou fainéants pour chasser par vous-même... Mais en plus, vous êtes au duché des montagnes ! Vous avez été chassé de votre territoire par Oaxaca ! Sinon, vous ne seriez pas dans les montagnes ! Surtout pas au sud ! Ah ah !"

C'en était déjà trop. Le colosse n'essaya même pas de répliquer. Avant même que l'un des bratiens n'eut le temps de décocher une de leurs flèches, le liykor noir avait déjà sorti un couteau de lancer d'une pochette à sa ceinture, avait balancé son bras en arrière et avait jeté le couteau avec une puissance des plus remarquables. Le jet de cette arme fut si rapide que Ziresh n'eut même pas le temps de voir la trajectoire qu'elle avait prise. La lame avait tout simplement filé droit vers l'obscurité de la forêt.
Au premier abord, l'attaque avait été si rapide qu'elle donnait l'impression de ne pas avoir été calculée. Et pourtant, l'arme ne s'était pas plantée dans le bois d'un arbre, mais bien dans une chair. Chaque liykor, noir ou brun, pouvait s'en rendre compte. Et les rires s'étaient immédiatement stoppés après ça.
Un silence avait pris place, ayant apporté une atmosphère tragiquement glaciale. Ziresh aurait presque eu envie de vomir, si son ennemi n'avait pas repris la parole.

"Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même ! Je n'aurais tué personne si l'on avait simplement donné ce que nous voulions ! Maintenant, vous pouvez soit prévoir quelques rochers pour vos morts, soit nous donner ce qu'on veut !"

La menace était grande. Mais pourtant, aucun bratien ne sembla tressaillir. Ziresh n'avait pas bougé de l'endroit où il était, et il pouvait voir alors que personne parmi son clan n'avait baissé les armes. Et alors, une flèche fila. Malheureusement, elle passa juste derrière la tête du géant, lui coupant quelques poils par la même occasion. Mais cette offensive était significative. Et dans un élan commun, le jeune loup d'argent put se rendre compte que personne à liykkendra n'avait compté se rendre. Et dans un seul cri surpuissant, le nom de leur famille retentit alors qu'ils chargeaient tous vers l'ennemi.

"POUR LIYKKENDRA !"

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MessagePosté: Dim 14 Oct 2012 16:50 
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Tous les bratiens sortirent de leurs cachettes pour aller confronter directement l'ennemi. Seuls quelques archers, sur les toits des caravanes, tenaient leurs positions en tirant leurs flèches aussi rapidement qu'ils le pouvaient. Mais c'était ignorer la force incroyablement supérieure des Noirs qui, bien que beaucoup plus grands que leurs "frères ennemis", étaient plus forts et plus agiles. Ils étaient taillés pour la guerre, et les pauvres liykors domestiques l'apprendraient à leurs dépends...
Pourtant, Ziresh, comme beaucoup d'autres, n'avait pas perdu espoir. Lui aussi avait chargé, mais un peu plus tardivement. Sans doute était-ce par peur... Car il n'avait jamais combattu de liykors noirs. Ni même d'humains, si l'on excluait ceux qui étaient infectés et déjà condamnés dans les mines de Lebher. Seulement des créatures dénuées d'une intelligence sensible. Se retrouver confronté à un tel adversaire à la foi si proche et si différent de lui était clairement effrayant. Mais cette peur s'estompa quelque peu lorsqu'il vit l'un de ses congénères tomber sous la lame de l'un des assaillants. Et il ne s'agissait pas de n'importe lequel de ses alliés.
C'était Karyn. Sa propre mère. Celle qu'il avait fini par rejeter par son absence. Elle n'était devenue qu'une étrangère à ses yeux, et cela, depuis de longues années. Seulement présente au sein du clan, sans contribuer à son développement. Elle était restée effacée depuis la mort du père de Ziresh. Et pourtant, elle avait été l'une des premières à agir pour défendre le clan de Liykkendra. A quelques mètres d'elle, le loup d'argent la regardait comme figé dans le temps. C'était comme si cette seule vision d'horreur avait su raviver tous les souvenirs perdus qu'il avait d'elle, ainsi que tous les regrets qu'il avait enfouis tout au fond de lui.
Quand elle croisa son regard, juste avant de rendre l'âme, Ziresh ne tint plus.

Dans un rugissement déformé par la colère et la tristesse, il se jeta sur le géant sombre qui venait de tuer sa mère. Ce dernier n'avait pas encore retiré sa lame du torse de Karyn quand il reçut la pointe de la lance-harpon dans son épaule droite, le redressant pour libérer la victime de son emprise. Il lâcha alors son épée, mais ce ne fut pas tout : Sans que Ziresh ne le décide, son arme réitéra le mécanisme magique venant des mines de Lebher en projetant de nouveau une tige de métal. Elle traversa l'épaule pour venir se planter plus loin, dans la cuisse de l'un des congénères noirs. Lequel fut par la même occasion décapité par Bravi, qui avait troqué son arc et sa position contre une épée.
Mais le jeune bratien ne s'était pas impressionné de sa propre performance pour une fois. Cette fois-ci, la colère l'avait bien trop gouverné pour qu'il retarde le jugement qu'il allait infliger à sa victime.
Laissant donc sa lance dans l'épaule du colosse avec qui il avait engagé le combat, il s'accroupit et posa la patte gauche sur le fourreau de son épée tout en tenant la garde de sa patte droite. Une décharge mêlée de rage, de haine et de Ki sembla alors circuler dans tout le haut de son corps. Il ne s'agissait que de quelques secondes de concentration, mais pourtant, le loup avait l'impression qu'une colère enfouie depuis des années en lui refaisait surface. Et même, qu'elle était décuplée par les regrets qu'il éprouvait vis à vis de son comportement avec Karyn. Ces étranges fluides passèrent alors dans son bras gauche qui propulsa le fourreau de son épée en avant. Ce geste accompagna alors grandement son bras droit qui dégaina en un éclair l'épée bâtarde. Alors que le liykor noir essayait de retirer la lance qui le transperçait, la lame vint alors le taillader sur tout l'abdomen. Elle glissa dans la diagonale, tranchant non seulement sa chair et ses organes, mais aussi les os et son armure de cuir.
Quand l'arme eut fini son tracé sanglant, le sang du Noir jaillit d'un coup. Il recouvrit alors Ziresh de ses fluides corporels, teintant son pelage d'un rouge sombre des plus effrayants. Et pourtant, il ne semblait même pas atteint par l'ignominie qu'il venait de commettre. Dépourvu de tout sens commun, il retirait simplement sa lance pour s'avancer doucement vers la vague de liykors obscurs qui lui faisaient face. De loin, Xavir et Bravi pouvait alors le voir complètement changé. Une colère contenue semblait émaner de lui, comme une aura meurtrière. Et les bratiens n'étaient pas les seuls à s'être rendu compte du changement de leur ami. Car deux autres liykors noirs s'étaient approchés de Ziresh, comprenant bien vite la dangerosité de leur ennemi.

Cette fois-ci, ils étaient bien plus protégés. De lourdes plaques de métal ornaient leurs torses et leurs membres, mais il étaient aussi équipés de grandes haches d'armes. Des ennemis puissants, mais forcément lourds et lents. D'ordinaire, le loup d'argent aurait été effrayé par ce genre d'ennemis. Mais la colère était encore là et il ne cesserait ces assauts inconscients que lorsqu'elle serait passée à travers sa lames. Il ne trembla pas quand les haches vinrent tournoyer dans des moulinets imprécis autour de leurs propriétaires. Il se contenta d'un petit saut en arrière pour éviter les armes qui vinrent frapper le sol jusqu'à presque le faire trembler.
Trois fois, le même manège fut réitéré. Toujours des moulinets qui tenaient Ziresh à distance de ses ennemis, sans qu'il puisse exploiter la portée de sa lance qui était toujours déviée. Toujours ces attaques qui se concluaient par l'esquive du loup d'argent. Une forme de fuite pour les liykors noirs, qui ne demandaient à prendre des coups.

"Tu te bats sans honneur, chien ! Comme ces humains par qui tu t'es fait dresser !"

Ziresh ne réagit pas. Du moins, pas par la parole. Il attendit un quatrième et dernier de leurs assauts pour enfin attaquer. Cette fois-ci, quand les haches frappèrent le sol, il se glissa avec agilité près de ses ennemis en plantant sa lance dans le sol à l'extrémité desdites haches, empêchant leurs propriétaires de les récupérer. Il s'accrocha ensuite au col de l'armure de son assaillant le plus proche pour se balancer et s'accrocher avec force sur son dos, lui rappelant inévitablement son ascension incroyable lorsqu'il avait combattu le dieu pieuvre aux mines de Lebher. Puis, profitant de son piédestal, il dirigea son bras droit, désarmé, vers le second adversaire, la paume en avant. Ce n'est qu'au dernier moment que le Noir comprit alors qu'il était condamné. Car Ziresh en avait profité pour appuyer sur le mécanisme de son arbalète de poing, propulsant un petit carreau en plein dans le front de son ennemi, bravant toute le rempart de fer qu'il y avait entre eux.

"Sans honneur? Je ne fais que me battre mieux que toi !" avait-il hurlé aux oreilles de son ennemi qui lui servait maintenant de monture.

Le Sombre s'effondra sur son compagnon, le faisant chuter en arrière, emporté par le poids de son armure et celui de Ziresh. Mais ce dernier ne finit pas écraser par la masse qu'il était en train de combattre. Au contraire, il se laissa porter par la chute jusqu'à pouvoir poser ses pattes arrières sur le sol. Puis, quand il eut enfin un meilleur équilibre, il serra le col de l'armure pour emporter son propriétaire au sol, lui infligeant un choc des plus étonnants. Comme si son corps avait été secoué dans la capsule de métal que constituait sa protection.

"Arrête ! Tu as gagné !"

Ziresh avait fini par troquer sa pitié et sa conciliance pour une haine qui l'aveuglait complètement. Son seul objectif était maintenant d'en finir avec tous les Noirs qu'il y avait autour de lui. Tous ces êtres abjectes qui étaient responsables de la mort de sa mère, mais aussi de celle inéluctable de Kâhra. Il s'accroupit alors, l'épée à la main, et inséra la pointe de l'arme dans le col de l'armure. Il était prêt à planter la lame à travers tout le corps de ce monstre qui lui avait fait face.

"Arrête Ziresh !" retentit alors la voix de Xavir.

L'aîné avait couru comme un fou pour atteindre son fils, le stoppant immédiatement dans son geste. Le loup d'argent réalisa alors qu'autour de lui, la bataille était terminée. Il n'y avait plus le même brouhaha qu'avant. Les Noirs étaient tous partis et les bratiens ne faisaient plus que se recueillir autour des corps étendus ça et là.
Mais Ziresh n'avait pas cessé de bouillonner.

"Je ne vais pas l'épargner ! Ces monstre ont tué ma mère ! Et il ont tué Kâhra !"

"Et nous ne sommes pas comme eux, Ziresh ! Nous somme des bratiens ! On ne tue pas un ennemi acculé et suppliant ! Si tu le tues, tu deviendras exactement comme eux."

De longues secondes passèrent. Le géant de deux mètres trente avait tout perdu de la peur qu'il inspirait. Désormais, on pouvait voir et sentir un filet d'urine qui coulait le long de sa cuisse. Ziresh, quant à lui, s'était enfin calmé. Sa rage l'avait quitté et il avait abandonné son ennemi, laissant Bravi et deux autres liykors lui retirer son armure et lui lier les pattes avant dans le dos, à partir des poignets mais aussi des coudes (ce qui n'était pas sans infliger une douleur notable au Noir). Il fut ensuite emmené un peu plus loin dans une caravane, l'éloignant de son précédent bourreau.
En reprenant ses esprits, Ziresh se rendit compte alors de ce qu'il avait fait. Jusqu'ici, il n'avait jamais tué d'être similaires. Ils n'étaient pas humains, et ces liykors n'avaient rien à voir avec les bratiens ou les fujoniens... Mais pourtant, il ne put s'empêcher de ressentir une certaine amertume. C'était en fait son premier crime de guerre. Un meurtre justifié par la bataille. Et cela, il n'arrivait clairement pas à s'y faire.

"Bon sang... Qu'est-ce que j'ai fait..."

"Tu as défendu le clan, Ziresh. Tu as vaincu trois Sombres et tu as réussi à épargner le dernier en ne cédant pas à la colère. Peu bratiens peuvent témoigner autant d'esprit."

Xavir alla ramasser la lance de son fils adoptif, qui bloquait encore les deux haches au sol. Il la lui tendit alors et le jeune loup la rangea de nouveau dans son dos, sans savoir quoi répondre. Il lui semblait devoir faire le deuil d'une multitude de petites morts. Le deuil de sa mère, celui arrivant de Kâhra et encore celui de son humanité qui venait de disparaître en partie.

"Ziresh... Tant que tu ne tues pas gratuitement, tu conserves toute ta dignité. Reste tel que tu es et défend ton honneur et tes plus grandes vertus. C'est triste à dire, mais ils ne seront pas les seuls morts de ta vie. Alors si tu dois tuer, fait le pour une cause qui est juste."

Ces mots n'avaient que trop peu aidé le loup d'argent. Au contraire, le fait de lui dire que ces crimes devraient se réitérer lui rappela que les liykors noirs restaient des ennemis importants et qu'il reviendraient sans aucun doute.

"Il vont revenir ici... Et il va falloir encore riposter. A la fin, Liykkendra ne sera plus..."

"Il va nous falloir de l'aide. Mais tu ne peux pas rester ici à cause de Kâhra."

Un ange passa encore une fois. Ziresh ne savait pas vraiment ce qui était le mieux pour lui, pour son clan ou même pour Kâhra. En somme, ce qu'on lui demandait, c'était de trouver quelque chose qui puisse aider son clan en le quittant un moment. Simplement rester sur la défensive ne pouvait pas suffire.

"Quelle est la meilleure arme pour vaincre un Noir?"

Un léger sourire s'esquissa sur les babines de Xavir.

"En dehors d'une force suffisante... Plusieurs. Je sais qu'il doit rester des armes datant de la purge des liykors noirs, dans les duchés des montagnes. Mais j'ai entendu parler de quelque chose qui te conviendrait d'avantage..."

"Quoi?"

"La Hallebarde protectrice. Une relique insufflée d'un pouvoir lumineux. Elle a été perdue lors de la défense de Luminion. Encore une fois, c'est dans les duchés des montagnes. Et vue la frontière qu'il y a avec l'influence d'Oaxaca, je serai prêt à parier qu'elle est toujours là-bas."

La Hallebarde protectrice... Une relique qui saurait sans aucun doute lui convenir, tant il était doué dans la maîtrise des armes d'hast. Mais il y avait toujours un petit malaise qui l'empêchait de partir. Il détestait l'idée de devoir abandonner Kâhra. Qu'elle puisse mourir lorsqu'il s'en serait allé...

"Et Kâhra...?"

"Elle... Tu devrais lui parler une dernière fois... répondit Xavir après un long silence gêné. Elle sera heureuse de savoir que tu pars pour l'aventure... Je ne veux pas qu'elle s'en aille inquiète..."

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Apprentissage de CC AA:

Surprise éclair : Quand l'adversaire est juste à portée d'arme, brusquement, le personnage met la main sur la garde de cette dernière et l'autre sur le fourreau, le pouce en position pour aider à dégainer très rapidement, en profitant au passage pour tenter de frapper vivement la cible qui ne s'y attend pas forcément (For+1/lvl, esquive AA de la cible -1/lvl pour l'attaque subie).

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 Sujet du message: Elljahna
MessagePosté: Mar 30 Oct 2012 00:58 
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Toujours suivre la pente. Toujours suivre la pente. Voila des journées entières que je marchais à travers bois. Je tournais en rond. Il est certain que j'avais du me perdre, pourtant cette foret n'est pas si grande... J'avais du me hisser jusqu'à la cime du plus haut chêne que j'avais trouvé pour m'apercevoir que pour atteindre le nord et sortir de ce dédale de verdure, je devais suivre cette fameuse pente. J'ai quitté mon village de plein grès sans vraiment savoir où j'allais. Je voulais fuir, je devais partir loin . J'avais besoin de liberté, d'être loin de ce monde qui ne me comprenait pas. Ils ont voulu me marier, puis après s'etre rendus compte que je ne cuisinais pas, ne cousais pas, ne voulais pas enfanter, je suis devenue la lépreuse du village, une enfant du diable. La "bastarde" dont personne n'a voulu ...

Je suis repassée devant mon campement de la veille et y ai retrouvé des restes de mangeailles près des cendres froides de ce qui fut un brasero. La mousse avait été retournée et le sol remué. Ici et là se tenait des rochers ou des branches qui avaient été déplacés

Quelque chose ne va pas. Ce n'est pas mon campement.

En effet, je n'aurais jamais laissé de traces comme celles-ci. J'ai trop l'habitude d'être traquée pour faire ça. Et surtout, je n'aurais jamais abandonné de nourriture. Elle se fait trop rare! Ma hache reste trop lourde pour que je la manie avec agilité. Et les lapins sont trop rapides. Au château, où j'avais été recueillie petiote, on m'avait apprit à tenir l'épée, mais, mes bras étaient trop faible pour cette hache. Quelle idée avais-je eut de la prendre ? Même si le métal était ciselé et lui donnait un aspect plus léger, elle semblait plus lourde que moi. Et surtout, beaucoup trop dangereuse...

J'ai faim. La mangeaille se fait rare, et la forêt ne recèle pas de tavernes. Je n'ai rien à perdre.

C'est vrai, je n'avais rien à perdre. Alors, une fois mes affaires posées au sol, je m'étais mis en tête de raviver le feu et de réchauffer les victuailles trouvées. Le feu prenant assez rapidement, j'ai eu suffisamment de temps pour ouvrir le baluchon qui empestait la nourriture . A l'intérieur, une miche de pain noir, un pigeon bien gras qui se trouvait être au gout de quelques fourmis,

Qu'importe pour les fourmis !

mais aussi un bout de fromage qui me faisait saliver!
Une fois le pigeon empallé pour le faire griller dans la chaleur rousse qui venait lécher la peau luisante du volatile, je tranchais le pain, enfin je l'arrachais à grand coup de dents. Eut on dit une sauvageonne, que je ne m'en serais pas étonnée. L'odeur que dégageait le pigeon m'indiqua qu'il était près a connaitre son funeste sort et à ravir mes papilles.
Et c'est à pleine mains que je le dévorais !

"Alors on a faim ?"

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Elljahna, humaine, guerrière


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 4 Nov 2012 02:03 
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Chapitre 1 : une journée agité


Un nouveau jour se levait pour Aragox. Encore une fois il fallait quitter l'abri pour allé chasser. Le gibier d'hier était déjà des restes, la dépouille ne possèdait plus rien de frais ni de comestibles. Il fallait désormais trouver une nouvelle fois quelque chose à manger. Se levant a la lumière de l'aube, Aragox attacha son arme à la ceinture et pris son sac à dos. Il sortit de la petite grotte qui lui sert de foyer et partit marcher dans la montagne. Il connait les lieux sachant que cela fait deux ans qu'il vit ici.

Il marcha pendant plusieurs heures avant de trouver un petit lapin. Se cachant dans les fourrés, il dégaina son arme, prêt à sauter tel un animal sauvage. Le lapin posa les yeux au sol cherchant frénétiquement de la nourritures. Aragox, les deux mains sur la garde de l'épée, sauta sur le pauvre animal et en lui plantant l'épée dans le torse. Il l'acheva rapidement pour que ce dernier ne souffre pas plus. Le diner de ce midi était maintenant assuré.

Son gibier sur le dos, Aragox retournait à son petit foyer improvisé. Il pensait encore à la fois ou il du quitter précipitamment la ville de son enfance. Marchant sans conviction dans la forêt, l'air déçu, il regardait à travers le sol. Il semblait absent...

A quelques mètres de son "campement" il aperçut quelques hommes. Ils regardaient le foyer et semblaient chercher le propriétaire. Entre les buissons, Aragox regardait la scène. Ils étaient deux. Ils étaient armés et ressemblaient étrangement à des brigands, mais comme il le sait, les apparences sont parfois trompeuse. Celui de gauche montrait du doigt le campement et était barbu. Un Ynorie au vu de ses yeux et de son teint un peu jaune...Le deuxième était de dos et donc impossible à identifier mais il était plus petit, peut être un varrockien... Aragox se demandait s'il devait leur demander de partir ou attendre qu'ils partent de eux même...Finalement le deuxième choix s'imposa de lui même. Les deux individus partirent. Attendant quelques secondes avant de rejoindre son camp, Aragox se demandait ce que pouvait bien vouloir ces hommes.

Quelques minutes plus tard, son lapin était prêt à être mangé. Aragox mangea à sa faim. Content de lui, il allait repartir s'entrainer en forêt quand les deux hommes revinrent à lui. Ils se postèrent devant l'entrée de la petite grotte en ricanant. Le deuxième était en faite un autre Ynorie mais il était imberbe. Ils portaient tout les deux une tenue en fourrure et avaient chacun une épée. Le barbu se mit à ricaner et dit :


"Tu voit, je te l'ai bien dit qu'il y à un paumé qui vit ici !
-Excuse moi, je ne pensais pas quelqu'un assez stupide pour vivre comme ça..."


Aragox ne répondit pas à l'insulte. Il resta assis et posa juste sa viande pour mettre sa main droite sur le pommeau de son épée. Il observait les deux hommes attendant un acte hostile.

"Tssk ! Tu me semble bien perdu toi, on peut t'aider ?"
-M'aider ? a quoi ?
-A te libérer de toute ta petite....quincaillerie l'ami !"


C'était donc bel et bien des brigands. Que la nature humaine est bizarre. Tellement de différence entre les bons et les mauvais. Pourquoi donc ? Bref Les deux brigands sortirent leur épée. Aragox se leva, utilisant la main qu'il avait sur le pommeau pour dégainer rapidement. Un combat allait se lancer et il pourrait perdre la vie. Il fronçait les sourcils pour montrer qu'il était prêt au combat mais en vérité il stressait. Il ne savait pas quelle était son niveau de maniement de l'épée par rapport au reste du monde. Il enleva sa capuche pour mieux voir le combat. Quelques gouttes de sueur coulaient sur son front. Il dit :

"Pourquoi faites vous cela ? On aurait pus s'asseoir et prendre un verre tranquillement et faire connaissance..."

Le brigand barbu prit un air étonné....après quelques secondes de silence, il se mit à rire et dit à son ami :

"Hahaha, regarde le l'autre, il me fait la cour la ou je rêve ?
-Haha ! ta raison ! répondit le petit imberbe.
-Bon assez rigoler...donne nous tout ce que tu possède et il ne t’arrivera rien.
-Deux homme contre un seul....vous n'avez donc aucune bravoure ?
-La bravoure ne rend pas riche. Le nombre de lame qui sont avec toi oui !
-Je ne cèderais pas !
-Alors tu paiera !"


Aragox ne devait pas fuir son premier combat depuis deux ans. Il allait enfin savoir si son entrainement solitaire en pleine nature à porter ses fruits. Il doit se battre pour ses idéaux et pour être sur que la prochaines fois. il saura défendre sa ville et mourir avec honneur.

Le brigand barbu porta un coup verticale en courant vers Aragox. Ce dernier para le coup en mettant sa lame en travers et donna un coup de pied dans le torse du brigand qui se baissa un peu sans pour autant relâcher son coup. Profitant du coup, Aragox repoussa la lame du brigand vers le haut pour ensuite tenter d'asséner un coup mortelle horizontale au cou. Mais il ne réussi pas car le deuxième brigand para le coup. Aragox recula un peu en retirant sa lame. Il était piégé dans son petit abri souterrain...Il fallait dabord sortir d'ici. Les deux brigands toujours devant lui. Il ne pouvait sortir. C'est alors qu'il eu une idée. Audacieuse certes, mais c'est la seule solution. Dans sa position, les brigands croit avoir l'avantage, alors profitons de l'effet de surprise. Il baissa son épée et après un bref soupir il chargea le petit imberbe à gauche, épaule en avant, lame en arrière. Il lui rentra dedans et il tombèrent tout les deux en dévalant la pente. Ils roulèrent quelques mètres plus bas. Aragox se cogna le dos contre un arbre, c'est ce qui arreta sa roulade. Le brigand, quand à lui, stoppa sa roulade de lui même en s'accrochant au plantes. Ces deux la était désarmé. Aragox se relevait quand le brigand posa la lame sur son cou. Il souria sadiquement et dit :


"Tu est plutôt audacieux pour un nain."

C'est alors qu'il frappa Aragox avec le pommeau de son épée et l’assomma. Qu'allaient-t-ils faire de lui ?

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