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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 04:21 
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Aztai étouffa un cri lorsque l'aiguille traversa les deux lèvres de sa blessure pour la énième fois. Dans la tente érigée pour les soins, Médina, s'efforçait de recoudre la plaie assez profonde.

-Attention, murmura-t-elle concentrée. Je n'userai de ma magie qu'une fois la plaie recousue, cela aura un effet au moins dix fois meilleur.

-Je n'en doute pas! S'exclama le woran avec une pointe d'ironie. Aie!

-Bois ça.

La woranne lui tendit une petite outre d'où s'évaporait une odeur âcre. Le woran neige s'exécuta quand même, ingérant un liquide épais et amer.

-C'est pour cicatriser plus vite. Bon, ça n'atténue pas la douleur mais avec mes soins il n'y auras plus rien d'ici quatre ou cinq jours. Demain déjà tu l'aura oublier.

Sur ce, elle reprit son aiguille et continua à torturer le jeune fauve. Lorsque le travail fut achevé, elle retroussa les manche de sa tunique dans un "bien!" satisfait.

-La partie la plus tendre. Ne te crispe pas, où tu sentira ma magie aussi sûr que tu as sentit cette aiguille!

-Information encourageante, pour se détendre...

Médina posa ses patte et entama un va et viens le long de l'entaille. Si le sang avait presque cessé de couler, bientôt plus aucune goutte ne s'en échappa. A la place, un genre de film blanc se posa, comme une panse, sur la blessure. Aztai sentait des picotements désagréables alors que la magie opérait. Au bout de cinq longues minutes, la guérisseuse retira ses paumes.

-J'ai appliqué un pansement gorgé de magie. Tant que la blessure sera présente, les cellules reconstructives de ton corps vont puiser dans cette énergie magique pour accélérer leur travail. Ainsi, comme je te le disait, tu guériras très vite.

-Que ferait Ambervalle sans vous...

-La même chose que quand je n'étais pas là sans doute: faire confiance aux autres guérisseurs! Nous sommes unis! Mais solitude n'est pas signe de non-autonomie. Garde ça à l'esprit: nous ne sommes jamais indispensables aux autres, mais notre présence reste une bénédiction.

Elle ponctua sa phrase d'un sourire mystérieux.

-A présent ouste! Il y a d'autres patients, Monsieur Aztai.

-A propos... commença le woran neige. Mais il n'osait aborder le sujet. Hum, vous savez... l'étendue des pertes?

-Eh bien, pour te répondre, les blessés ne sont pas aussi fréquents que tu peux le croire. Les worans ont une détermination implacable: ils reviennent en vainqueur, ou ils ne reviennent pas... ils se battent jusqu'à la mort pour défendre leur terre et leurs amis. Je ne suis pas la mieux placées pour te répondre, mais l'Ancien...

-Inutile de le déranger pour parler de cela, le moral n'est, je pense, déjà pas au plus haut. Merci beaucoup tout de même.

Médina eut un soupir désolé.

-Allez, va te reposer maintenant.

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Dernière édition par Aztai le Dim 11 Sep 2011 02:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 28 Aoû 2011 04:59 
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-Il le faut, Ancien.

S'apprêtant à trouver un recoin où se reposer quelques heures, Aztai entendit clairement la voix de Gaora provenir de la tente de l'Ancien. N'osant approcher, il semblait que elle et l'Ancien discutait sur un sujet pointilleux, car le ton n'était pas des plus tendres.

-C'est trop tôt!

-Rien n'est trop tôt, regardez pour moi!

Conscient que les deux worans ne l'avait pas repéré, ils étaient en fait tous deux postés à l'entrée. Aztai n'aimait pas jouer les écoutes aux portes, mais quelque chose l'empêchait de partir...

-Faites comme pour moi! Envoyez-le à la rencontre de Lictaria, sur Nosvéria.

-Seul? Le lâcher comme cela, sans lui dire pourquoi... pure folie!

Il ne fut plus aucun doute que les deux parlaient d'Aztai lui-même. Cette conversation lui rappela celle qu'ils avaient eut quelques jours plus tôt.

-Guidez-le alors. Vous l'avez déjà fait, vous connaissez la route.

-Non! J'étais moi même guidé par quelqu'un. Un homme que l'on appelle Sir Sitröm, le propriétaire de mines je crois... Je l'ai rencontré dans un de mes voyages, nous avions sympathisé.

-Envoyez Aztai à sa rencontre! Il pourra l'aider!

-Gaora, cela fait près de dix ans que je t'ai emmené voir Lictaria! Qui dit que cet homme n'est pas mort?

-Vous prenez le chemin le plus simple, celui du désespoir! Ragea la féline.

-Tais-toi! Cria l'Ancien.

Le silence s'abattit sur la scène.

-Même s'il a une chance d'y parvenir, cela peut lui prendre du temps, et par cette époque de guerre, on est jamais en lieu sûr! Cesse de te comporter comme une enfant et réfléchis, par Meno!

C'était la première fois qu'Aztai entendait la colère de l'Ancien contre un woran. mais diable de quoi parlaient-ils? Qui était cette Lictaria?

-Ayez, Ancien, le bon sens de croire en Aztai!

Son prénom sonna comme un coup de tonnerre.

-Sotte! Je crois en lui comme en vous tous!

-Alors montrez-le. Prouvez votre confiance! Et si ce voyage porte ses fruits, des incidents comme celui qui a eut lieu cette après-midi n'aurait jamais existé. Aztai ne serait pas en train de combattre un fou furieux d'elfe, tel un homme qui affronte une armée entière! Les pouvoirs de ce monstres sont inimaginables, Waor en a payé le prix vous l'avez-vu!

Un voyage? L'intensité du mystère agaçait un peu le woran neige, surtout qu'il était au centre de la dispute.

-C'est une arme qu'il peut se procurer, donnez lui sa chance!

Aztai en resta bouche bée. Apparemment, l'Ancien hésitait à le laisser de nouveau partir dans une chasse au trésor. Mais alors que venait faire Héwana, ce Sir Sitröm et cette Lictaria dans l'histoire...

-Je ne veux pas le lancer dans une aventure qui prendra autant de temps. De plus, les pertes conséquentes que nous subissons sont le centre de nos problèmes!

-Mais c'est une solutions que vous refusez là! Et je vous rappelle que aujourd'hui, Raven a vraisemblablement perdu plus de guerriers que nous, vous l'avez dit vous-même! Envoyez Aztai! Je vous en prie... Nous avons foi en lui, Meno aussi! Lictaria peut répondre à cette question qui nous anime tous les deux, Ancien...

Le fauve sentait que les prochaines paroles que Gaora ou le vieux woran prononceraient seraient cruciales.

-Vous le voyez, comme moi, enchaina Gaora. Meno brule en lui, sa foi est d'acier.

La voix de l'Ancien ne se fit pas entendre.

-Je le voix, dit-il après un moment. Mais il n'y a que Lictaria...

-Oui, s'exclama Gaora, il n'existe qu'elle pour voir si, comme vous et moi le pensons, la magie brule belle et bien dans le coeur de ce jeune woran!

A cet instant, Thimoros lui-même aurait pu débarquer devant lui qu'il ne s'en serait même pas aperçut, tellement le fauve était abasourdit.

Fin du Chapitre 6

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 01:34 
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IV/ Chapitre 7: En quête de la Flamme

Le tumulte dans le camp n'arrivait pas à distraire le woran, fixé sur l'idée qu'il venait d'entendre: la magie. L'Ancien et Gaora devait être les mieux placés pour parler de cela, du coup, de sérieux doutes s'imposaient dans la tête du fauve. Comment, pour commencer. Etait-ce un héritage? Pourtant son père n'avait pas la faculté de maitriser les éléments, alors sa mère qu'il n'avait pas connu? Aztai en doutait fort. Mais pour l'instant, l'idée de dormir l'avait totalement quitté. Lui et tous ses amis devaient se reposer après cette première journée de conflit. D'après l'Ancien, les pertes avaient été lourdes des deux côtés, cette bataille ne durerait guère longtemps...

-Aztai?

C'était la voix d'Héwana qui semblait le chercher. Assis au pied d'un arbre où la solitude l'avait mené, le trouver n'avait pas du être chose facile pour l'humaine.

-Je suis là.

-Enfin je te trouve! Avec les autres nous avons parlé à l'Ancien, d'après lui Raven a perdu énormément d'hommes, dû au fait que nous combattons principalement dans la forêt! C'est formidable non?

Elle avait la voix d'une petite fille toute agitée en disant cela. le moral d'Aztai remonta un peu. Peut-être avaient-ils une chance.

-Demain sera la journée décisive selon ses dires.

-Toutes le sont.

-Oui, mais je veux dire que demain nous pourrons peut-être repousser les troupes au point de les mettre en déroute!

Cette nouvelle donna le sourire au woran neige. Il se leva pour se poster près d'Héwana. D'une patte douce, il lui caressa le visage.

-Alors nous les mettrons en déroute. Montons tous les cinq sur le front, à la lisière!

-Hum... C'était l'idée de ton père mais l'Ancien n'est pas optimiste à cette idée...

-Soit! J'irai, moi. Je veux en finir.

-Hihi, j'étais sûre que tu dirais ça. Je te suivrais!

-Il y a intérêt, j'ai besoin de vous tous pour nous débarrasser de Raven!

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 02:41 
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Aztai n'avait que trop peu dormi lorsqu'il enfila son équipement. Le soleil était déjà haut dans le ciel, mais il n'était pas encore midi. Gaora, Rudy, Waor et Héwana l'avait rejoint un peu plus tôt, tous déjà parés à en découdre avec Raven. Et puis l'Ancien s'était joint à eux.

-Cette nuit a été rude pour nous. Votre venue sur le front va être d'une grande aide pour les survivants.

Une question plana au dessus de leur tête, et l'Ancien y répondit.

-Nous avons perdus beaucoup de worans, ne le cachons pas. Se battre à presque un contre trois ne limite pas les pertes. Mais je peux dire que nous nous en sortons bien, puisqu'aucun d'entre eux n'est parvenu jusqu'ici. Vous êtes vaillants, Meno sait reconnaitre ses courageux soldats.

Son regard se posa sur Aztai.

-Je vous ordonnerai qu'une seule chose: de revenir vivants!


-Comptez sur nous! Lança Waor. Ce soir, c'est en vainqueur que nous nous présenterons devant vous!

-Je le souhaite mon ami, je le souhaite. Prenez garde, tout n'est pas joué. C'est l'erreur de ne pas avoir envoyé son armée d'un coup qui fait pencher la balance de notre côté. De plus, Raven envoi aujourd'hui ses meilleurs soldats, son élite.

-On la taillera en pièce! Allez!

-Bonne chance mes amis, Meno veille sur vous!

-On le sait Ancien! Lança Waor dans un rire alors qu'ils s'éloignaient déjà vers la forêt.

Marchant durant une bonne heure, les cinq compagnons guettèrent les moindres mouvements suspects aux alentours. Ils croisèrent presque que des worans qui revenaient, ou allaient comme eux, se battre pour libérer Ambervalle. Alors qu'au loin, le tumulte de la bataille leur parvenait aux oreilles, la tension montait sans cesse d'un cran. Le moindre bruit devenait source d'inquiétude.
Encore une vingtaine de minute de marche et les défenseurs parvinrent bientôt en dehors des bois.

-Je vous propose de ne jamais sortir de la forêt, fit Héwana.

-Oui, on les attend, on les attire, mais on ne va pas les chercher!

Tous se mirent en accord sur ce plan.

-Encore une fois, s'il arrive quoique ce soit à l'un de nous et n'importe qui, (les regards se tournèrent vers Aztai), nous rentrons!

-Promis, fit le woran neige après un silence.

Soudain, Waor poussa un hurlement des plus effrayants. Tous les regards se jetèrent sur lui: chancelant, il se tenait la hanche gauche d'où un carreau était profondément fiché. Aztai n'eut pas le temps de repérer le tireur qu'une gerbe de flamme l'avait carbonisé. Si seulement il avait été seul... Aussitôt, ce qui sembla être une marée humaine déferla sur eux. Instinctivement, Aztai vint se placer près de Waor, levant son épée courte pour parer le coup de grâce qu'un soldat allait donner. De son estramaçon, il trancha net la cuisse de l'homme qui s'effondra dans une symphonie de hurlements.

-Protégez Waor! Hurla le woran neige, domptant sa panique.

Alors qu'un soldat, un vrai en armure fonçait sur lui, il aperçut Gaora se faire dominer par pas moins de trois ennemis. Une vague de rage emporta le woran neige et dans un élan barbare, il décapita proprement le soudard de Raven, impuissant face à la force du woran.
Agenouillé, Waor poussa un juron bien sentit:

-Je crois que je vais rentrer un peu plus tôt que prévu...

-Ne t'en fais pas, haleta Aztai très inquiet, on va se débarrasser d'eux.

-J'admire ça! Réussi a articuler le woran roux. Je vais tenir!

Le woran neige hocha la tête avant de venir aider ses autres alliés. Pour l'instant, le sort de Waor ne semblait pas inquiéter les ennemis. Gaora venait de se débarrasser d'un de ses adversaires, mais un autre venait de l'agripper pour la renverser au sol.

-Capturez-en le plus possible! Hurla l'un d'eux.

Cette phrase étonna Aztai. N'étaient-ils pas là pour les éradiquer? Pourquoi faire des prisonniers? Il ne voyait qu'une seule réponse: lui. Il était véritablement le seul lien entre Raven et Ambervalle.

-Gaora! Hurla le jeune fauve.

D'un large revers, il mit à terre un des soudards, mais il restait celui qui tenait la féline prisonnière de ses mouvements. N'osant user de son épée de peur de blesser son amie, il opta pour une méthode plus sauvage. Saisissant à son tour l'homme de ses pattes, il veilla à planter ses griffes dans sa chair, au niveaux des épaules. Libérée un instant, Gaora s'empara littéralement de la tête du soldat, entre ses paumes.

-Ordure! Fulmina-t-elle.

Aussi tôt, une sphère de feu naquit entre ses membres, emprisonnant le crâne entier du soudard qui ne pu rien faire à part se débattre minablement. Cette vision très violente donna la nausée à Aztai, mais la pensée de Waor le ramena vite à la réalité.

-On ramène Waor! Cria Gaora.

Rudy et Héwana, presque dos à dos, avaient débuté un ballet mortel dans lequel les cadavres s'empilaient. Avec une coordination admirable, l'un surveillait les arrières de l'autre, lui offrant une protection totale.
Le woran roux, lui, était toujours à genoux, les crocs serrés de voir tous ce sang couler de sa plaie. Dans une nouvelle exposion de flammes, la féline mit à terre un bon nombre d'ennemis, permettant à Aztai de soutenir Waor, le relevant comme il pouvait.

-Rudy, Héwana! Allez aider Aztai, je peux les retenir un moment.

Cet ordre aurait pu s'adresser aux dieux qu'eux même auraient obéit à la féline. Dans ses yeux dansait une flamme, une volonté d'acier mêlée à une colère indescriptible.
Aussitôt, le père d'Aztai et l'humaine battirent en retraite, laissant Gaora Prendre place face aux ennemis qui arrivaient uniquement de la lisière principale.

-Ne restez pas là, hurlait Gaora.

Dans d'interminable traits enflammés, elle faisaient tomber des groupes entiers d'hommes. Personne ne semblait de taille à affronter la colère de la woranne.

-Héwana, couvre nous, moi et Aztai pendant que nous transportons Waor.

-Oui... Fit la jeune femme d'un air absent, absorbée par le spectacle qu'offrait Gaora.

-Ne trainons pas, murmura Waor qui luttait contre la douleur et surement l'inconscience.

-Allez!

Derrière eux, un bruit de fin du monde éclata dans toute la forêt. Aztai ne pu s'empêcher de se retourner. les deux autres aussi d'ailleurs...

-Par tout les dieux... Murmura Rudy.

-Comment...

A une vingtaine de mètres d'eux se tenaient Gaora les bras levés aux cieux. Face à elle, un véritable mur de flammes, source d'une fournaise impressionnante, avait jaillit du sol, s'élevant presque jusqu'à la cime des arbres qu'il allait engloutir. Malgré le vrombissement assourdissant que cela produisait, on entendait distinctement la féline hurler de rage.
Et puis avant que la déferlante enflammée ne s'abatte sur les hommes qui devaient se tenir derrière, une voix profonde fit sursauter les trois compagnons, le quatrième sombrant peu à peu dans le coma.

-On dirait bien que notre chère Gaora nous montre là son réel pouvoir.

L'Ancien, accompagné d'une bonne centaine de fauves, arborait une armure finement ouvragée, d'or et d'émeraude. Dans sa patte droite, un sabre d'une éclatante beauté n'attendait que l'ordre de son maître pour tuer.

-Vous voyez que j'ai bien fait de venir, fit une voix plutôt maternelle.

Médina, armée elle d'une machette, était déjà occupée à chercher dans son sac à potions, le regard inquiet posé sur Waor.

-Ancien, Médina! S'exclama Héwana. On ne pouvait mieux attendre...

-D'autre worans attendent de nous rejoindre, continua l'Ancien. Médina, occupe-toi de Waor s'il te plaît. On dirait que la chance n'est pas de son côté en ce moment.

-Si! Puisque je suis là.

-Nous terminons cette batailles aujourd'hui! Cria l'ancien à tous les fauves derrière lui.

A cet instant, devant eux, la vague qu'avait produite Gaora se déchaina sur l'ennemi.

-Gaora nous ouvre la voie! C'est l'heure! Que Meno les fassent bruler en enfer! Hurla-t-il alors qu'une vague de ki jaillissait de tout son corps.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 03:34 
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L'escouade de worans se mit à courir dans des hurlements gutturaux, l'Ancien menant l'assaut. Une fois que la vague de feu que Gaora avait été déchainée, trouver des ennemis encore vivants tenait du défi, car ceux-là n'étaient plus que cadavres calcinés reposant sur un lit de cendres. Grâce à cette véritable démonstration de puissance magique, la centaine de worans, que Rudy, Héwana et Aztai suivaient, eurent bientôt atteint la lisière principale, là où le mot "bataille" prenait tout son sens.
La forêt d'Ambervalle était nichée au bas d'une véritable vallée de colline, qu'il fallait inévitablement dévalée pour y accéder. La première impression qu'eut le woran neige était de voir des centaines de soldats s'enfoncer dans un entonnoir, alors que les fauves les accueillaient à la base. Des cadavres jonchaient le sol et bientôt, un crachin aveuglant vint lui aussi participer à l'affrontement. Hommes, magiciens, worans, mercenaires, soldats... L'herbe humide était abreuvée de leur sang, pauvres victimes rapidement oubliées. Mais pas pour les habitants d'Ambervalle. Même morts, c'étaient pour eux que l'on se battait chez les worans. Leur montrer, eux qui regardent depuis là haut, près de Meno, leurs amis survivants défendre la belle Ambervalle.

La venue de l'Ancien parmi ces survivants apporta une véritable déferlante de courage. Le soutient conséquent, face à un dixième de l'armée ennemie déjà entamée, était sans aucun doute signe de triomphe, et ça se lisait dans les yeux de leurs adversaires. Voir débarquer soudainement une centaine de fauves pleins de haine et près à en découdre sans pitié leur coupait le moral.

-Jusqu'au dernier! Hurla l'Ancien, brandissant son sabre vers le haut de la colline, d'où provenaient les hommes de Raven.

Les archers s'entassaient pour ajouter à la pluie leurs flèches. C'était sans doute là le danger majeur, car pour l'instant, chaque hommes qui descendaient cette colline ne la remontait pas entier, où ne la remontait pas du tout.
Sans qu'un seul ordre ne soit donné, les renforts worans se dispersèrent sur une ligne visiblement infranchissable. Ne se découvrant pas trop, restant aux pieds des arbres, les flèches ennemies avaient bien du mal à les atteindre. Lorsqu'une nouvelle vague d'homme dévala la pente pour venir rencontrer la hargne des fauves, l'Ancien leva son sabre aux cieux. Aztai savait déjà ce qui allait se passer. Une soudaine expulsion de ki enroba tout le corps du vieux woran, des flammes dansèrent bientôt dans ses yeux. Lorsqu'un hurlement plus qu'inhumain, (ou inworan!), sortit de sa gorge, une aura d'énergie vint frapper chaque fauve dans un cercle d'au moins trente mètres.
Lorsqu'Aztai sentit le ki de l'Ancien à son contact, cette fureur, cette rage qui sommeillait en lui se réveilla promptement. La respiration haletant, les muscles bandés, il n'attendait qu'une chose: pouvoir assouvir son désir de tuer et de rendre Meno fier de ses actes.
Tournant son regard de gauche à droite, il vit que chaque défenseurs d'Ambervalle semblaient animés par cette même colère, cette même volonté de tuer. Rudy luttait véritablement contre des chaines invisibles. Du haut de ses deux mètres trente, il faisait vraiment peur à voir. Héwana aussi paraissait affectée, mais beaucoup moins. C'était certainement dû à sa foi, quasi inexistante envers le Père de la Flamme. Elle portait un regard admiratif vers l'Ancien, et le woran neige l'entendit murmurer:

-Les humains appellent cela le "Slash" de Meno. Cette technique... j'ignorais que les worans pouvaient en user. Au regard interrogateur d'Aztai elle continua. C'est par la foi que les effets s'en révèlent dévastateurs. A part les guerriers de la Lance Ardente qui l'utilise (Aztai ne savait ce que c'était), je crois qu'elle fut oubliée, rendue presque inutilisée... Est-ce que je me trompais?

Peu importait, car le fauve à l'origine de cette forme étrange de magie venait de sonner l'assaut. Les défenseurs passaient à l'attaque, presque cent cinquante worans. Cent cinquante worans tous animés par la même rage, cent cinquante worans près à venir à bout des ennemis sûrement trois fois plus nombreux qui restaient...

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 04:02 
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Les hommes qui leur faisaient face, en plus d'être bien moins nombreux, eurent le visage déformé de peur de par ce qui leur tombait dessus, bien que c'étaient eux qui dominaient la colline. Au moins la moitié rebroussa chemin, laissant derrière armes et armures, n'emportant avec eux que l'effroi. Les "courageux" qui restaient pour tenir la vague de fauves, ne se contentaient pour la plupart que d'observer la mort qui s'approchait, pétrifié par le spectacle qui s'offrait à eux. Il y eut bien sûr une riposte à cette charge, mais que de superficialité... Sans pitié, les worans enragés défoncèrent littéralement le mur d'homme qui leur barrait la route. Et si les archers auraient pu mettre fin à ce débordement de colère de la part de leurs ennemis, il aurait fallu que leurs flèches atteignent un point vital, car une blessure n'empêchait pas les félins de se battre.
Tallant, tranchant, fracassant, les hurlements de terreur et de douleur sortirent bientôt de la gorge des survivants. Et comme si cela ne suffisait pas, des gerbes de flammes, d'électricité ou de glace les accompagnèrent bientôt: Gaora et d'autre magiciens se tenaient en bas, usant de leur magie pour descendre les archers.

Le premier homme auquel Aztai fit face faisait partit des moins courageux. Il se contenta simplement de faire demi-tour, luttant pour remonter la pente à l'herbe gorgée d'eaux. Pour cela, Aztai et ses alliés avaient l'avantage d'usé des griffes de leurs membres inférieurs, leur offrant une tenue de course presque normale. Ainsi donc, le premier affrontement se révéla être une course poursuite entre le chat et la souris, ou plutôt le tigre et l'homme. Lorsque sans peine Aztai rattrapa sa proie, il la saisit à l'épaule, le ramenant brutalement en arrière pour lui faire dévaler la colline. Il roula un moment avant de se faire cueillir pas une lance qui l'empala au sol. Son détenteur, Heldge Jagd, l'un des trois frères forgerons d'Ambervalle.

Continuant indéniablement sa route vers le sommet de la colline, on aurait pu croire que le premier woran arrivé gagnerait un lot: ici, le droit de tuer le plus d'homme et ainsi d'assouvir son "plaisir". Car oui, depuis cette manipulation de l'Ancien, tuer était devenu l'inverse de ce qu'Aztai en pensait...
Les rugissements transperçaient le bruit que faisait la pluie, les fauves se montraient véritablement sans pitié. De véritables monstres fauchaient les soldats survivants, plus mercenaires que militaires... Rencontrant un deuxième fuyard, Aztai n'eut pas la bonté de l'offrir à l'un de ses alliés, non. Arrivant dans son dos, il prit soin de lui abattre son épée courte près de l'oreille, lui ouvrant une large plaie, du cou à l'omoplate. Sans vergogne, il enfonça son estramaçon au niveau d'un de ses poumons, le retirant aussitôt pour déchirer les chairs. Par l'élan, la victime tomba en arrière et le woran neige l'accueillit d'un coup de pied qui aurait facilement pu lui biser quelques côtes... d'ailleurs, un craquement se fit entendre lorsqu'il entra au contact du flanc de l'homme. Ah, qu'il était bon de se venger! Dans son état de haine, Aztai n'aurait su dire de quoi, mais c'était vraiment exquis!

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Dernière édition par Aztai le Dim 11 Sep 2011 02:27, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 2 Sep 2011 02:44 
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Le sentiment de l'entière domination débordait de l'esprit du woran neige. A pluie battante, la marée woranne venait de s'imposer en haut de la colline, surplombant son autre côté d'où des centaines de tentes, de petits pavillons avaient poussés depuis l'arrivée de Raven. C'était un spectacle presque effrayant, la nature si pure avait été balayée par la venue de ces barbares. Les survivant de l'assaut finissaient d'être achevés, tandis que les autres se retranchaient dans leur camp.
Lorsqu'une flèche siffla aux oreilles d'Aztai, il ne mit pas longtemps à en retrouver l'auteur. La colère transformait ses sens en de véritables radars: le fauve trouvait, et le fauve tuait! Lorsqu'il eut rattrapé l'archer, celui-ci, tremblant, ne réussi pas à armer un deuxième trait. D'un revers élancé, le woran neige lui ouvrit le poitrail d'où un flot de sang s'échappa joyeusement. Une fois la victime au sol, il l'acheva en enfonçant ses deux lames jusqu'au pommeaux. Repérant rapidement un allié en difficulté, il le rejoignit pour l'aider à affronter pas moins de trois soudards. Par l'effet de surprise, Aztai en embrocha un dans le dos, avant d'entamer un court duel d'où il sortit vainqueur avec le deuxième. Le troisième fut proprement égorgé par la griffe de son partenaire.
Reprenant un moment sa respiration, Aztai plissa les yeux pour voir à travers la pluie. Ce temps leur conférait un avantage: les archers ennemis n'étaient plus d'aucune utilité, et au corps à corps, ils ne pouvaient triomphé en un contre un. Cependant, cette bande de crétins dégénérés avaient vite comprit que l'avantage du nombre pouvait nuire aux défenseurs d'Ambervalle. Bientôt, de nombreux félins se retrouvèrent encerclés, et même si leur bravoure et leur colère faisaient de nombreux morts, ils finissaient inexorablement par rencontrer la Faucheuse.
L'ordre de se regrouper vint bientôt à leurs oreilles, et ils s'exécutèrent aussitôt. Lorsqu'il vit approcher Gaora, un profond soulagement s'empara du jeune woran. Mais qu'en était-il des autres? Rudy, Héwana, l'Ancien... pour l'instant il ne les discernait pas.

-Portons un coup fort et rapide à cette armée! Hurla Gaora à tous les fauves. En avant!

Comme si le trait de flamme qu'elle libéra eut donné le départ, les félins survivants inversèrent les rôles, traquant à leur tour le camp ennemi. Il étaient bien moins nombreux, peut-être de trois fois, mais leur volonté ne failli pas.
Aztai, lui, se contenta de retrouver ses amis et son père. Alors que ses alliés dévalaient la pente pour venir écraser les humains, Rudy fit bientôt son apparition, avec dans les bras quelque chose, ou quelqu'un...

-Par Meno! S'entendit murmurer Aztai.

Le sort que l'Ancien avait exécuter plus tôt, ce "Slash", s'épuisait peu à peu. La colère laissait place à la lucidité, sans être absente. Dans les bras de son père gisait Héwana. La belle brune était inconsciente, du sang ruisselait sur son visage fin.

-Que lui est-il arrivé? Demanda Aztai, sentant la panique déborder.

-Il faut retourner auprès de Médina! Elle n'est pas morte, Aztai, mais ne trainons pas!

Sans répondre, le jeune félin s'empara du corps inanimé de la jeune femme. Il était si léger...

-Je me charge de ça!

-Très bien. Fais attention et ne traine surtout pas.

-Toi, fais attention! L'Ancien nous a donné un ordre, revenir en vie!

Son père eut un sourire. Il jeta un regard féroce vers l'ouest, là où le camp de Raven était planté. A cet instant, le fils eut foi en son père, et priait déjà pour que leurs ennemis connaissent une fin rapide...

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 2 Sep 2011 03:08 
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Héwana dans les bras, Aztai dévala la pente qu'il venait de grimper en direction de la forêt d'Ambervalle. Il priait pour que Médina y soit toujours, car revenir au coeur de la forêt ne l'enchantait pas trop. Waor, et maintenant la jeune femme... Décidément leurs ennemis payerais cher cela, si Rudy ne les avait pas déjà mit en pièces.
La pluie frappant sa gueule, il fut un peu à couvert lorsqu'il atteignit la lisière. Croisant quelques fauves, la plupart allant en sens inverse la haine au coeur, on lui indiqua que la guérisseuse se tenait toujours là où ils l'avait quittée, c'est-à-dire dans les bois. Mais retrouver Médina ne fut pas chose facile. De plus, Héwana ne bougeait toujours pas...
Aztai jura contre tout. Croisant la route d'une woranne, il demanda encore une fois:

-Savez-vous où je peux trouver Médina?

-Un peu plus loin, vers le sud! Répondit la féline avant de repartir en direction de la bataille.

-Le sud, ragea Aztai, qu'est-ce que le sud dans cette foutue bataille!

Il reprit sa course folle dans la direction indiquée. Lorsque enfin il tomba sur un tout petit campement improvisé, il reconnut la talentueuse magicienne, s'afférant sur de nombreux corps mutilés. Aidée par une dizaine de semblables, elle ne savait plus où donner de la tête.

-Médina! Cria Aztai dans sa course.

La woranne se retourna les sens en alerte. Lorsqu'elle posa ses yeux sur Héwana, la tristesse vint accabler sa gueule.

-Par pitié, pauvre petite!

Aussitôt, elle examina la femme, toujours dans les bras d'Aztai.

-C'est urgent, elle a perdu conscience depuis longtemps?

-Je ne l'ai pas vu éveillée depuis presque une heure...

-C'est très urgent!

S'emparant à son tours du corps, elle le déposa près d'un woran lui aussi inconscient.

-Si ça continue, jura-t-elle, il n'y aura plus de worans valides! Il faut que cela cesse!

-Nous avons lancé l'assaut décisif, les fauves fondent actuellement sur le camp de Raven! Il faut que j'y retourne!

Avant qu'il ne fasse volte-face, Médina lui saisit le bras.

-Et toi? Comment ça va?

-J'ai été chanceux pour l'instant, aucune blessure à déclarer.

-Je ne parle pas des blessures physiques. La guerre brutalise autant l'esprit que le corps...

Le fauve ne su quoi répondre, tellement c'était vrai.

-Le courage est notre seule arme face à ces monstres.

-Vous avez encore raison...

-Je vois que ton bras va déjà beaucoup mieux.

-Oui, je ne sens plus rien. Espérons que ça ira de même pour Héwana.

-Je vais faire de mon mieux!

Avant qu'elle ne le laisse repartir, elle lui lâcha un sourire.

-Protège-les. Les amis sont la meilleur richesse dont nous pouvons jouir. Et si la mort vient voler ce trésor, c'est dans des habits brodés d'honneur qu'elle se présente! Car y a-t-il meilleure chose que de mourir en protégeant les siens?

-Ne pas mourir tout en protégeant les siens? Tenta Aztai avec un sourire triste.

Médina eut un petit rire.

-C'est exact. Allez! Tu as toute ma bénédiction avec toi! Que Meno s'en porte témoin!

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 07:43 
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Un phénomène des plus inquiétants empêcha Aztai de retourner se battre dans le camp ennemi. Bien que ce ne fut pas l'envie qui manquait, il n'avait pas encore atteint la lisière principale qu'une foule de fauves se ruaient dans la direction opposée, le diable aux trousses. Totalement perturbé par cette réaction, l'inquiétude vint se mêler à la perplexité du woran neige lorsque plusieurs de ses semblables lui crièrent de fuirent et de se cacher. Mais aucune explication justifia l'acte des défenseurs d'Ambervalle. Que ou qui leur faisait faire demi-tour la peur au ventre? Il fallut quelques minutes pour voir débarquer l'Ancien, courant à toute vitesse, les trait de sa gueule déformée par la terreur...

-Ancien! Hurla Aztai. Mais qu'est-ce...

-Cours Aztai! Fuis!

Exécutant à la lettre ce que le guide spirituel lui ordonnait, la peur de l'inconnu saisit les tripes d'Aztai.

-Mon père, Gaora! Où sont-ils? Haleta le fauve en pleine course.

-Ils sont partis vers le nord pour échapper à ça!

-Echapper à quoi? Ancien!

Mais le vieux worans qu'il talonnait ne répondit pas avant qu'ils aient atteint le coeur d'Ambervalle et sa clairière.

-Echapper à quoi? Répéta Aztai avec force alors que l'Ancien ralentissait.

-Lui échapper! A lui, Aztai!

Cette façon de parler ne trompa pas le woran neige. Dans sa tête naquit l'image de son visage fin, pâle au regard dur.

-Par Meno, ne me dites pas...

-Il est là! Il est venu participer personnellement à la chute d'Ambervalle! Le Monarque!

Ces deux derniers mots résonnèrent comme un glas dans l'agitation générale. Totalement abasourdit, même la haine semblait se cacher de la peur...

-Le... Monarque... Par pitié, non!

-Nous dominions le combat lorsqu'il est apparut, exécutant un à un les fauves qui se dressaient devant lui! Il faut fuir tout de suite! Ambervalle est perdue!

Comme si un piège se refermait sur lui, la panique n'allait pas tarder à emporter le jeune fauve.

-Où voulez-vous fuir, Ancien!

-Pour moi et les autres, je ne sais pas... Se réfugier dans les montagnes! J'ai envoyé la nouvelle au groupe de Médina, pourvu qu'il ne soit pas trop tard, car il arrive!

-Car je ne viens pas avec vous? S'étonna Aztai.

-Non! Tu dois aller à Kendrâ Kar! Prends un bateau en direction de Lebher, sur Nosvéris!

-Qu'irai-je y faire?

-Tu es notre espoir de le vaincre Aztai! Déclara l'Ancien. Tu dois rencontrer Lictaria!

Soudain, le souvenir de la dispute qu'il avait surprise vint en tête: cette histoire de magie. Ne voulant pas tourner autours du pot plus longtemps, le félin déclara:

-Je sais ce que vous croyez, vous et Gaora! J'ai entendu votre dispute! Mais... le pensez-vous réellement? Que je puisse contrôler la magie?

-Lictaria te le dira!

-Qui est-ce?

-Nous n'avons pas le temps! Suis-moi!

Ils circulèrent rapidement, sous la pluie battante, jusqu'à la tente de l'Ancien. Celui-ci en revint avec à la main une besace qu'il confia au woran neige.

-Tu y trouveras de quoi prendre un bateau, et il y a un message destiné à Lictaria!

-Comment la trouverai-je? Je ne sais même pas qui elle est! S'impatienta le fauve.

-Trouve un certain Sir Sitröm! Il pourra te conseiller. Tu ne devrais pas peiner à le dénicher puisqu'il est propriétaire de nombreuse mine à Lebher. Cherche-le et demande lui conseil de la part de l'Ancien. Si sa mémoire est bonne il se souviendra de moi!

-Mais Ancien...

-Pas de temps à perdre, Aztai! Il faut y aller! Les fauves ne fuiront pas indéfiniment Oaxaca et ses pantins! Tu es la pièce majeur de ce puzzle qu'est notre guerre, j'en suis sûr! Ne t'inquiète pas pour nous, nous fuirons en attendant ton retour

-Et comment je vous retrouverais?

-Nous te retrouverons, mon jeune ami! Ne t'en fais pas! Et n'oublies pas: Sir Sitröm, un riche propriétaire de mines à Lebher! Tu dois rencontrer Licataria à tous prix, Gaora avait raison!

Perdu comme un louveteau le jour de sa naissance, Aztai ne savait quoi dire! Déjà il allait quitté ceux qu'il aimait, en quête d'une direction inconnue pour un but très étrange: la magie.
Avant qu'il ne quitte une fois de plus Ambervalle, pour peut-être ne plus la revoir, Aztai vérifia qu'il ne lui manquait rien... Enfin, l'Ancien lui fit ses adieux dans une étreinte.

-Nous croyons tous en toi! N'aies de quiétude pour Rudy, Gaora, Waor et Héwana! On s'en sortira tous!

Encore abasourdit, Aztai ne répondit rien, si ce n'était qu'un sourire pas très engageant.

-Crois en toi! Allez, une réponse t'attend!

Avant de se faire volte-face, il aurait voulut répondre qu'une réponse pour mille question ne valait pas grand chose... Mais il ne dit rien, si ce n'est qu'un:

-Adieu Ancien! Je prierai Meno pour votre protection!

-Moi aussi mon petit... Ne traines plus!

Serrant son sac sur son épaule, Aztai rabattit la capuche de sa cape tigrée avant de s'engouffrer dans la forêt, cette fois-ci en direction du sud, Kendrâ Kar. Il n'avait jamais espéré y retourner, mais voilà que le Monarque en avait décidé autrement...

Fin du Chapitre 7, fin du Quatrième Grimoire

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 14 Oct 2011 12:38 
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Les amants de la Rose Sombre et Mathis arrivent peu après moi, chacun à leur tour, dans cette colonne de route qui leur a été imposée par mes soins. Lillith s’est occupé de fermer le cortège chevaleresque, et je lui en suis reconnaissant. À son arrivée, Oryash ne manque pas de faire une remarque à laquelle je m’attendais sur le trajet que je semble prévoir de leur faire faire. Son expérience montagnarde parle pour elle, et je lui réponds d’un sourire :

« N’ais crainte, l’escalade ne sera pas au programme de demain. Je connais la région, en effet. Il existe un passage. Les orques ne l’empruntent pas, ils ne le connaissent pas. Un passage sous la montagne. »

Je lance une légère grimace lorsqu’Aenaria propose de faire un feu. Certes, il est utile, voire nécessaire, dans ces contrées plus froides que les plaines de Kendra Kâr. Les montagnes sont proches, et la neige aussi. Et avec elle, les vents nocturnes mordants. Mais je sais aussi qu’il est dangereux de se faire voir, dans ce pays sauvage peuplé de créatures. Des tribus gobelines, des troupes orques, des trolls solitaires. Par chance, nous n’en avons pas encore rencontrés aujourd’hui. Peut-être cette veine nous poursuivra-t-elle encore une nuit de plus.

« Nous ferons un feu, oui. Près du flanc de la montagne. Et vous pourrez vous installer derrière lui. Je m’occupe du premier tour de garde, comme la nuit dernière. Je te laisse t’en occuper… »

Je regarde l’elfe grise au nom encore inconnu un instant, puis installe ma literie pour cette nuit. Le sol pierreux sera moins confortable que celui, feuillu, de la forêt que nous avons quittée, mais bon… Pour le peu que je dormirai. Je sens poindre en moi le stress de cette expédition, comme à chaque crépuscule, désormais. Elle est risquée, très risquée. Suicidaire, même, peut-être. Assaillir un fort sans armée ni machines de siège… Sans doute cela relève-t-il de la folie. Ou peut-être du génie.

Alors que le campement s’installe, et que les amants se couchent après s’être sustenté, je m’assois à côté du feu, rongeant un morceau de pain. Petit à petit, la nuit se fait ténèbres, et les aventuriers fourbus s’endorment. Assez rapidement, finalement, je me retrouve le seul éveillé, garde du soir. Les bruits de la nature sont omniprésents, si l’on y prête attention. Craquements de bois, bruits de roches qui tombent, au loin, oiseaux nocturnes qui s’éveillent, sons murmurés du vent contre les monts…

Et alors que la lassitude somnolente s’empare petit à petit de moi, sans que je tombe endormi pour autant, un craquement plus net se fait entendre, non loin. Je sursaute, surpris, et tente de percer les ombres de mon regard noir… Ce n’est pas tâche aisée, avec le feu, juste à mes pieds. Le calme revient vite, d’ailleurs…

(Ce devait être juste un animal curieux…)

(Je ne crois pas, non…)

Je sens Lysis quitter l’abri de mon diadème pour voleter plus loin, et, usant de son pouvoir flamboyant, s’enflamme soudainement. La faible lueur qui émane d’elle, l’espace d’un instant, éclaire toutefois suffisamment pour me laisser apercevoir plusieurs ombres, tapies contre le sol, derrière des rochers jouxtant notre camp. Des gobelins. Des dizaines de gobelins. Je me lève aussitôt, en dégainant mes deux armes, et en hurlant :

« Nous sommes attaqués ! Aux armes, aux armes !! »

Et l’assaut est donné. Avant même que mes compagnons ne sortent de leur sommeil, une marée de peaux-vertes déferle sur notre position, armés de sagaies, de lances, de poignards, de piques, de gourdins… Ils ont l’air désorganisés et faible, mais leur nombre vaut toutes les forces. Et je me précipite vers eux alors qu’ils arrivent près du feu, parés à embrocher les Amants…

(Un second réveil brutal… Ils vont finir par m’en vouloir.)

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 18 Oct 2011 04:15 
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Contrairement à ce que j'anticipais, aucune place ne me fut assignée. Je pus donc choisir à mon aise l’emplacement de repos qui me convenait le mieux. C’est ainsi que je déroulai ma couverture pour l’étendre non loin du feu que la charmante elfe avait préparé respectant les directives de leur chef. Trop exténué par la chevauchée et le stress occasionné par cet interrogatoire qui heureusement se termina bien, je remis au lendemain mon changement de pansement.
Afin de protéger le reste du groupe, un tour de garde avait été instauré et c’est Cromax lui-même qui le débutait. Rompu par la fatigue, je ne me préoccupai point des autres voyageurs et me plaçai en position pour dormir. J’eus à peine les yeux clos que je sentis le sommeil m’envahir.

***

Alors que je venais tout juste de m’endormir, couché sur le côté, je sentis un souffle chaud dans mon cou. Je me souris à moi-même, me demandant laquelle des trois jolies jeunes femmes du groupe venait de prendre place à mes côtés. Doucement pour ne pas brusquer mon invité, je me retournai pour constater avec stupeur la présence de ma mère à mon chevet. Sans dire un mot, elle avait défait ma ceinture et avait lavé ma plaie et changé mes pansements souillés, sans se soucier de ma pudeur envers ma propre mère.
Puis me fixant de ses grands yeux bruns encerclés de magnifiques et longs cils noirs, elle me regarda tendrement comme seule une mère peut le faire. Je lui souris, réconforté par cette douceur maternelle qui arrivait à un moment où j’en avais besoin. Puis soudainement, ses traits durcirent, elle prit un air sévère, et tout en empruntant la voix grave et calme de mon père, elle me proféra un conseil :


«Tu as choisi la lâcheté, tu ne pourras fuir toute ta vie mon fils. Si tu aimes Angélie comme tu le prétends alors retourne à Kendra Kâr et reprends là, et conduis-toi en homme mature en lui promettant fidélité. Si tu n’es pas prêt à faire ce compromis, c’est qu’elle n’est pas faite pour toi. »

Mes parents, le corps de l’un et la voix de l’autre, me faisaient des remontrances sur un sujet dont ils ignoraient tout. Je la regardai, contrarié et un peu irrité. Bien que je bavardais fréquemment avec ma mère, jamais je ne lui avais révélé la cause véritable de mon départ. De plus, malgré tout le respect que je lui devais, elle ne pouvait se mêler ainsi de mes sentiments les plus intimes.
Au moment même où j’allais lui faire la remarque poliment, sa voix changea encore une fois pour prendre celle d’un homme autoritaire m’ordonnant de me lever et de me défendre.


***


C’est en sursaut que je me réveillai. Cette dernière voix qui s’était insinuée dans mon rêve et qui avait provoqué mon réveil était celle de Cromax qui nous prévenait du danger qui nous guettait.

Dans la nuit, à notre insu, des gobelins nous épiant probablement depuis la fin de la journée, avaient pénétré dans notre camp. Si personne n’avait veillé à la sécurité des autres, nous serions probablement déjà tous morts, décapités sauvagement par ces misérables vermines vertes.

Avant même que je puisse me lever, un affreux petit être verdâtre avait sauté sur mon ventre dague en main. Le sourire mesquin dévoilant ses affreuses dents jaunes, il brandit son arme blanche devant mon visage, prêt semble-t-il à me défigurer. Effrayé par cette éventualité peu enviable, je lui agrippai le poignet pour arrêter son mouvement et le fit basculer de côté. Ce qui ne fut pas chose difficile, ma taille et ma force supérieure aidant. Les positions étant à présent renversées, lui dos contre le sol et moi par-dessus, le dominant et immobilisant sa main droite armée, écrasant la gauche de mon genou, je dégainai à mon tour ma lame, prêt à lui faire goûter sa propre médecine. C’est à ce moment précis qu’un second rejeton m’attaqua par-derrière en tentant de m’étouffer avec une espèce de lacet. Par instinct de survie, je m’élançai la tête vers l’arrière afin d’assommer mon assaillant. À deux ou trois reprises, je dus le cogner avant qu’il ne lâche prise. Il était temps puisque le souffle commençait à me manquer.

Tout en prenant une goulée d’air et enragé par cette attaque sournoise, je me vengeai sur son acolyte, toujours sous mon emprise, en lui tranchant sauvagement le cou. Bien que le sang se mit à gicler, oubliant mon aversion pour ce liquide visqueux, je pénétrai une seconde fois ma lame dans sa chair meurtrie. Me relevant rapidement, je décidai d’en terminer avec le segtek qui gisait au sol à demi-conscient, lacet de cuir toujours dans sa main gauche. Sans pitié et habité d’une rage qui m’était peu commune, je lui flanquai un violent coup de pied sur l’endroit de son pantalon qui abritait ses parties génitales. La rudesse du coup fut telle, que je ne pus m'empêcher de grimacer à l'idée de la douleur occasionnée.

C’est à peine que j’eusse le temps de ramasser ma couverture qu’un autre vilain me faisait face gourdin en main. Sans hésiter, je lui lançai le tissu que je tenais, espérant le prendre au piège sous celle-ci. Moins lent que je l’espérais, ce gobelin, plus vieux et plus maigre que les précédents, l’écarta facilement du revers de la main. Profitant tout de même de la distraction occasionnée, je fonçai sur lui et enfonçai ma dague dans son ventre rachitique. Estomaqué, il me rua de coups, espérant que je retire ma lame. Ce que je ne fis point, je la laissai là, la tortillant même dans sa chaire jusqu’à ce qu’il rendit l’âme.

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Dernière édition par Mathis le Sam 10 Déc 2011 03:43, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 18 Oct 2011 22:28 
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Précédemment: Une journée à chevauchée


Tous étaient au point de campement et après avoir longuement contemplé le couchant Oryash décida de s'installer pour la nuit.
Elle s'occupa tout d'abord de sa monture qu'elle étrilla et laissa paître avec suffisamment de longe pour se déplacer. Elle fouilla dans ses fonte et en sortit une pomme et un morceau de pain qu'elle mangea tranquillement installé sur un petit rocher. Elle se trouvait à quelques mètres du feu allumé par Aenaria, préférant laisser la place au plus frileux.
Quand elle en eut terminé, elle s'installa le mieux possible en chien de fusil, le regard en direction de Mathis. Si jamais il lui prenait l'envie de leur fausser compagnie durant la nuit, elle s'occuperait de lui.
Cromax leur annonça prendre le premier tour de garde et malgré la fatigue de la journée, la peau blanche eut du mal à trouver le repos. Le sommeil semblait la fuir et ce feu n'était pas une bonne idée, cependant elle comprenait le besoin de chaleur que certain pouvaient avoir.
Elle finit par fermer les yeux et s'endormir, armes à porter de mains. Après tout, le camp gobelin n'était pas si loin.Et bien lui en prit car au milieu de la nuit, la voix de Cromax raisonna, toute aussi forte et puissante qu'au matin précédent. Décidément il était dit que leur groupe ne parviendrait pas à faire une nuit entière sans être interrompu.

Une attaque! Ils subissaient une attaque de gobelins. Des êtres verdâtres et tous aussi monstrueux les uns que les autres. Oryash eut une grimace de dégoût alors que l'un d'entre eux se ruait dans sa direction. La peau blanche roula sur le sol tandis qu'une lance se fichait dans le sol pierreux, là où elle sommeillait quelques secondes plutôt. Il s'en était fallu de peu.
De rage, elle bondit sur ses pieds tandis que le vert tentait une seconde attaque tout aussi puissante. La lame égratigna le flan d'Oryash qui grogna de rage avant de lancer ses griffes en avant et d'asséner une forte lacération à son ennemi au niveau de la poitrine.
Le Gobelin geint sous le coup et lui envoya un coup violent au visage ce qui la déséquilibra. Elle manqua de choir et reprit son équilibre, une soif de sang grandissant en elle à chaque seconde. De toute évidence, la partie allait se révéler pour le moins intéressante mais le plus inquiétant était cette masse verte qui déferlait sur eux. Aller donc savoir combien ils étaient?
Une chose était sur, la Phalange de Fenris ne se laisserait pas abattre sans rien faire.
Le vert et elle se jaugeait se tournant autour comme si tout deux cherchait une faille dans la défense de l'autre. Ce petit jeu n'avait que trop duré et Oryash y mit un terme en ce ruant sur le gobelin. Il para l'attaque du bois de sa lance ce qu'Oryash avait prévu et elle en profita pour lui planter les griffes de sa main gauche dans la cuisse. L'individu hurla de douleur tout en ce redressant ,le regard ivre de fureur et de douleur. La peau blanche esquiva un autre coup en se coulant dans le dos de son adversaire et lui découcha un coup de pied dans l'articulation du genou ce qui le fit tomber à terre. Une fois que cela fut fait, elle positionna ses mains de part et d'autre de la tête du gobelin et trancha dans le vif. Le sang gicla abondamment et l'animal, car pour Oryash il ne s'agissait de rien d'autre, tomba face contre terre, la tête à demi tranchée.

Elle aperçut dans tout cet agitement le nouveau au prise avec trois affreux mais il semblait ne pas avoir besoin d'aide. Au moins il s'avait de défendre, c'était déjà un bon point.
A peine venait-elle de se faire cette remarque qu'un autre vert se jeta sur elle, la plaquant au sol violemment tentant de l'étrangler à mains nues. Elle lui administra un coup de genoux dans l'estomac et l'animal desserra suffisamment son étreinte pour que la blanche puisse le repousser avec rudesse. Mais le gobelin ne lâcha pas prise pour autant et tous deux roulèrent sur le sol pierreux continuant de lutter, si bien que la blanche se retrouva, à un moment donné, à califourchon sur le monstre vert. Ne perdant pas de temps, elle lui trancha la gorge sans autre forme de procès. Celui-ci ne ferait plus de mal à personne.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 21 Oct 2011 02:34 
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Le campement se mit rapidement en place, et les réflexes de la veille revinrent. Avec l’autorisation de Cromax, Aenaria allume un feu à flanc de falaise et chacun trouve sa place pour dormir. Comme la veille, je reste un peu à l’écart du foyer aux braises qui ronronnaient tout au long de la soirée. Je remarquai du coin de l’œil la phalange qui avait le même comportement distant à la chaleur et j’hésitai à aller la voir un petit peu. Mais je me ravisai en me rappelant son comportement agressif vis-à-vis de Mathis dans la journée. Avec regret mais soulagement, je me contentais de croquer dans une pomme, assis sur ma couche, et balayer du regard le camp l’air songeur.

(Elle est insaisissable, presque sauvage. Elle peut se montrer très douce, mais quelques secondes suffisent pour la transformer en créature sanguinaire qui n’a pour toute réponse que la violence. C’est comme si elle se faisait une carapace de cette image, pour ne pas être atteinte.)

Le problème était que j’avais déjà eu assez à faire avec la violence de mes ennemis passés et je devais m’attendre à mon lot de sauvagerie dans un avenir proche, alors me frotter à cette carapace pour me rapprocher d’Oryash était trop délicat pour le moment.

(Plus tard, nous pourrons sûrement partager notre passion pour Nosvéris, loin des tumultes de Nirtim.)

Ereinté par la journée à cheval, je ne tardai pas à me coucher. Le sol était plus dur et plus rocailleux que la dernière fois et mon entrejambe endolori par le trot intensif refusait de me laisser dormir. Je restai dans un demi-sommeil où se mêlaient des pensées oniriques sans queue ni tête, les crépitements du feu semblables à des murmures, un fracas, un dragon survolant une montagne blanchissant sous la lune, un cri, du tumulte, les feuilles mortes sous mon corps, des dizaines d’yeux jaunâtres sur la falaise, des chauve-souris qui s’envolent autour de moi, un peau-verte qui approche, le noir, un gobelin drôlement proche…

(Quoi !)

La réalité traversa mon esprit comme un éclair déchirant le ciel. En un instant, je compris ce qui se passer. Une embuscade à la nuit tombée, le camp de segteks proche, le cri d’alerte de Cromax, tout se raccordait. Mais surtout, un petit être décharné courait vers moi tenant un long couteau dont le feu de camp révélait la rouille évidente par une lumière vacillante. Je ne m’attardai pas plus sur les détails et déchainai ma magie avant même de voir son visage à moitié baigné dans l’ombre.

Je tendis ma main pour le pointer du doigt et un pic de glace en jaillit pour perforer le pillard immonde. La sentence fut implacable et le segtek lâcha un gargouillement indistinct quand il fut propulsé en arrière, entouré d’une gerbe de sang. Mais je n’avais pas le temps de me reposer sur mes lauriers car je voyais clairement une déferlante de peaux-vertes se ruer sur le campement et quelques uns fusaient déjà sur moi.

(C’est pas vrai ! Et je n’ai aucune protection !)

Pour avoir un minimum de confort en dormant à même le sol, je m’étais défait de mes vambraces et mon armure et c’était avec de simples vêtements en coton et en lin que j’étais vêtu à ce moment précis. Je voulu me lever et déclencher mon aura glaciaire, j’étais empêtré pitoyablement dans mon drap et je me débâtai vainement, n’ayant que la tête et un bras libre. Je voyais des affreux nabots au nez pointu et aux dents aiguisées m’assaillaient sauvagement. Alors que je gigotai, des sagaies et une épée courte labourèrent l’épaisse couverture et deux des pointes d’acier mordirent mes chairs. Heureusement, j’avais le cuir solide à force d’aventures périlleuses et les piètres malandrins que représentait cette sous-race verdâtre n’étaient pas assez costauds pour me blesser gravement.

Finalement, alors que je manifestai mon aura, j’arrivai à me libérer de mes entraves et mon drap vola sur le coté alors que des myriades de flocons de neige lumineux et aériens flottaient autour de moi en volutes sinueuses et épaisses. Je me sentais un peu plus à l’abri, cacher dans cette masse indistincte qui accompagnait chacun de mes mouvements. Une bonne partie des segteks furent déstabilisés et ils donnèrent des coups dans le nuage et je vis même une flèche fondre à l’endroit où je me trouvai quelques secondes plus tôt. Mais un des brigands un peu plus lucide réussit à viser juste malgré l’illusion et me planter un poignard dans la cuisse. Hurlant de douleur, je décidais sans attendre de laisser ma jambe exprimer son désir de vengeance.

Prenant appui sur ma jambe encore intacte, je ramenai en arrière celle qui était blessé avant de la projeter avec force vers la petite créature qui cherchait à sa ceinture un nouveau couteau à sa ceinture pour me réattaquait. Intérieurement, je me concentrai sur mes entrailles qui cachaient au plus profond de mon être ma réserve de magie. Je mobilisai une portion de fluide pour l’accumuler dans mon pied.

A l’impact dans le torse du segtek, je libérai mes fluides pour invoquer un froid abyssale qui ne manqua pas de congeler la poitrine ciblée comme la tête du paysan quelques jours avant. Le peau-verte fut projeté en arrière par mon coup de pied et il heurta un arbre qui résista trop bien à l’arrivée d’un corps figé par la glace et fragile comme du verre. Dans un tintement morbide, des morceaux de segteks de diverses tailles volèrent tout autour, laissant une funeste mosaïque écarlate et verte entouré des membres et de la tête du segtek qui n’avaient pas subit la congélation et avaient donc moins subit l’impact sur le tronc.

(Un de moins ! Ils ne sont plus que trois, quatre… six... Et là-bas trois autres… et)

Ils étaient trop nombreux et j’apercevais brièvement mes compagnons qui faisaient face à une nuée grouillante. Je n’avais pas de temps à perdre et devais en éliminer un maximum en un laps de temps réduit pour mettre en déroute les survivants. Ma dernière intimidation me revenant en mémoire, un sourire sadique vint parer mon visage.

« Tremblez misérables morpions ! J’en invoque aux puissances furieuses de Yuia. Que les vents se déchainent pour apporter les tourments que la déesse implacable vous promet pour avoir porté la main sur ses serviteurs ! »

Mon voix grondante s’accompagnait de rafales gonflantes qui s’épaississaient de milliers de flocons de neige qui ma magie invoquaient. Guidant les bourrasques en faisant de grands gestes avec mes bras, j’amplifiai leur masse et leur violence jusqu’à un point critique. Désireux d’y mettre toute la puissance nécessaire pour faire une hécatombe, je me lançai à corps perdu dans des mouvements paroxystiques, une véritable danse dans laquelle je tournoyais pour projeter avec rage des gerbes d’une neige givrée aux flocons acérés vers mes ennemis.

Pendant mon invocation élémentaire, les segteks s’excitaient autour de moi et leur nombre grandissait. Mes pouvoirs les tenaient néanmoins en respect et ils ne purent placer un coup de hachette ou un tranchant d’épée sur moi. Seul un archer qui avait grimpé dans un arbre réussit à tirer une flèche qui passa entre les flocons pour m’érafler le bras. Ma tempête de neige allait remettre un peu d’ordre à tout cela et la déferlante s’attaqua aux peaux-vertes qui étaient en première ligne, mais aussi à deux malins qui s’étaient planqués en hauteur, dont celui qui m’avait blessé : j’étais résolu à me débarrasser des tireurs en hauteur et je pliai les vents neigeux à ma volonté pour balayer les branches hautes après s’être éclater sur les premiers segteks devant moi.

La violence des glaces n’était pas à prouver et elle se démarqua encore une fois en labourant la peau de mes ennemis et gravant de profonds sillons dans le vert maladif et les victimes de mon art ne tardèrent pas à s’effondrer. Les deux grimpeurs chutèrent des arbres et churent par terre dans des positions qui n’avaient rien de naturelles.

Le campement coincé entre la falaise et la forêt n’était plus qu’un champ de bataille sanglant et les segteks semblaient toujours aussi nombreux. Un coup d’œil rapide me permit de voir qu’aucun de mes alliés n’était à terre pour l’instant, mais il était difficile de savoir exactement la situation. De mon coté, les peaux-vertes avaient remarqués le danger que je représentai et une petite dizaine d’entre eux se concentraient sur moi pour venir à bout du cryomancien destructeur.

Je plongeai vers mon sac proche de ma couche pour attraper mon sceptre. Au moment où je me relevais, des petits lanciers qui avaient prévu ma trajectoire m’interceptèrent en pointant leurs armes vers moi. Je me déportai sur le coté pour prendre l’impact sur le bras et réussis par mon inertie et la fragilité des manches de leurs lance à briser une d’entre elle et écarter les autres, ne subissant que des griffures mineures. Aussitôt je fis quelques pas rapides pour m’écarter d’eux.

(Fichus segteks ! Pas moyen d’avoir la paix ! Je dois continuer à les étaler plusieurs à la fois…)

Une idée effleurant mon esprit, je repris des mouvements erratiques pour éviter les assauts ennemis le temps d’avoir le bon alignement, la bonne ouverture dans les lignes adversaires. Et au moment le plus opportun, je me concentrai sur mon sceptre pour focaliser une salve de fluide dans le cristal et projeter un pieu de glace effilé dans la direction de la gorge d’un des segteks.

Le projectile toucha au but et transperça le cou du chétif monstre et il continua sa trajectoire pour toucher un autre pillard qui courait vers le coté pour me prendre par le flanc. Le pic gelé lui perfora la poitrine, éclatant quelques organes vitaux et continuant encore sa course. J’avais pu calculer les deux premières cibles, mais la chance m’offrit une troisième qui se trouva dans l’axe au mauvais moment. Le javelot ralenti par les impacts précédents et quelque peu émoussé se planta dans sa hanche et y resta. Le malheureux segtek grogna de douleur et s’affala sur le dos tandis que les corps de ses deux compagnons, restés fichés sur le pieu, s’imposaient de tout leur poids sur le blessé.

(Trois adversaires en moins, mais l’escouade semble ne pas se décourager.)

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Dernière édition par Lillith le Ven 21 Oct 2011 17:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 21 Oct 2011 14:09 
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"Et bien voilà, Halkmir était un héros. En compagnie des autres amants, il franchissait les portes de Kendra Kâr, sous un tonnerre d'applaudissement et de hourras alors que tous les habitants descendaient dans les rues pour l'aduler. Mais il restait humble, souriant aimablement en les saluant d'un simple geste de la main.
Alors qu'il laissait son fidèle destrier le conduire jusqu'au temple, il se remémorait son épique duel contre un Grantier. Le félon, revêtu de sa sinistre armure d'obsidienne, avait enfermé tous les compagnons du jeune mage dans une ridicule petite cage au dessus d'une marmite d'huile bouillante et s'apprêtait à leur faire endurer un bien pénible tourment quand il arriva au grand galop pour les secourir. Il ne se souvenait pas de la totalité du combat, mais pouvait encore affirmé qu'il y avait eu de la violence, des épreuves de forces, moulte brimades, des dragons, des épées magiques et une très désagréable odeur de friture. En tout cas, les résultats étaient là : Grantier n'était plus, sa forteresse, réduite en cendre, les amants sains et saufs... Un victoire totale, qu'Halkmir s'était vu octroyé sans rien demander... Cromax lui même vint porter la main à son épaule et déclarer qu'il était fier de l'avoir pour frère d'arme.
Et le voici donc, entrant, tel un conquérant, dans le temple des plaisirs, pressé d'annoncer la merveilleuse nouvelle à sa maitresse adorée. Elle lui apparu, plus resplendissante que jamais. Une aura de lumière émanait d'elle et irradiait les lieux. Le gratifiant d'un sublime sourire, elle le pris dans ses bras. Ça y est, son triomphe était total. Le temps s'écoulait plus lentement alors que la bouche délicate de l'elfe approchait la sienne. Son corps battait la chamade tandis qu'il se préparait et..."



Même s'il témoigne d'un léger problème d'égocentrisme que certains érudits expliqueraient par un besoin maladif de capter l'attention ou un grave manque de confiance en soi, il faut admettre qu'un rêve de ce genre paraît plutôt agréable. De fait, on comprendra sans trop de peine la frustration du jeune mage quand, juste avant l'atteinte de la perfection, il fut brutalement réveillé par un ensemble d'éléments perturbateurs composé de cris, aussi bien de colère que de douleur, de violents tintements des lames qui s'entrechoquent , plusieurs autres bruits, d'origine inconnue, provocant un vacarme aussi fort que difficilement explicable et, pour conclure, un puissant coup de naseaux de la part de Cendreux, sa monture qui avait du estimer qu'après tout ce temps à roupiller, il était peut être approprié qu'Halkmir s'anime un peu...au moins pour éviter qu'un gobelin plus futé que les autres ne vienne l'égorger dans son sommeil particulièrement lourd...

Quelque peu perturbé par le choc (et par la douloureuse transition entre les douces lèvres d'une elfe imaginaire et celles d'un cheval massif, parfumées à l'haleine d'avoine digérée), il fallut un peu de temps au jeune garçon pour se lever et retrouver ses marques. Choses difficile dans la mesure où il était à peine conscient d'où se trouvait son groupe à l'heure actuelle.

Il remarqua néanmoins très vite ce qui pouvait bien clocher : ses compagnons d'armes étaient visiblement très occupés à combattre une petite troupe de gobelins particulièrement féroces. Les choses ne s'annonçaient pas excessivement bien. Il ne doutait pas une minute que ses alliés pourraient se débarrasser d'eux sans trop de mal, mais...

(les ennemis sont nombreux... J'ai eu de la chance qu'aucun ne m’ait vu..il suffirait qu'un seul se glisse dans le dos d'un de mes camarades et...)


Il hésita. Dans son état normal, il ne se sentait déjà pas très utile, ses sorts lui paraissant (à raison) d'une puissance particulièrement dérisoire comparée à celle des autres mages du groupe. Alors au réveil, il se demandait ce qu'il pourrait bien faire... Puis il se remémora son rêve, le duel...

(Ben... C'est pas en restant planté là que je me rendrait utile, en tout cas...)

Il ajusta son bonnet sur sa tignasse rousse et fila sans un bruit en direction de la mêlée, dague à la main, en tâchant de se concentrer afin d'être au moins apte à user de son feu si jamais cela s’avérait utile...

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Sam 22 Oct 2011 23:11 
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Cromax nous signifia qu’il prendrait le premier tour de garde pour la nuit comme la nuit précédente. Cette fois-ci, je prendrais certainement le deuxième tour, Salymïa l’ayant fait avant moi. Il acquiesça à ma proposition de faire un feu pour nous tenir chaud. Il fallait que je le fasse près du flanc de la montagne, certainement pour ne pas éveiller la méfiance des gobelins vivant dans cette contrée. Je ramassai des morceaux de bois et les mit en tas, prenant soin de les entourer de pierres, pour éviter la propagation à tout notre campement. Puis mobilisant les fluides de feu en moi, je réussis à créer une boule en fusion dans ma main qui fut rapidement lancée sur le bois que j’avais réuni. Le feu prit instantanément déversant son aura chaude sur les cailloux autour.

Je me tournai alors vers Cromax.

- « Je prendrais le deuxième tour de garde cette nuit. »

La route m’avait passablement fatigué, plus que je ne l’avais cru au départ. Je pris ma cape ainsi que la cape plus résistante que Pulinn nous avait donné. Je posais cette dernière sur le sol, non loin de la chaleur réconfortante des flammes que j’avais crée. Je détachai mon épée et mon bouclier et les posais non loin de moi pour la nuit. J’avais déjà connu des raids surprises durant ma carrière de militaire, on était jamais trop prudent. Je pouvais entendre la voix de l’un de nos instructeurs résonner dans mes oreilles nous intimant de ne jamais rester loin de nos armes car c’était le seul moyen que nous avions de survivre en milieu hostile. Mais c’était sans compter Ehemdim, il avait toujours veillé sur moi durant les moments difficiles mais il n’était pas avec moi. Je devrais faire sans lui jusqu’à la fin de cette mission et me prouver que j’en étais capable. Ce fut sur cette idée que je me laissais emporter par le sommeil.

Ce repos fut malheureusement de courte durée car le clairon fut sonné, l’alarme fut enclenchée par la voix de Cromax qui nous avertit d’une attaque immédiate. Je me réveillais en sursaut et agrippai rapidement mon épée et mon bouclier prête à faire face nos adversaires. Quelle ne fut pas ma surprise en constatant la présence de dizaines de peau verte autour de notre campement ! Nous étions en sous-effectif mais tout le monde semblait avoir rapidement émergé du sommeil, alerté par notre chef de file.

Je ne me souciais de personne à part moi, je devais survivre à cette attaque et si je pouvais aider ensuite, je le ferais. En tuer le plus possible pour les faire battre en retraite semblait la meilleure tactique à adopter en cette nuit. Le feu que j’avais crée dispensait une lumière suffisante pour voir les attaques des sektegs. Je constatai alors qu’ils étaient équipés de gourdins, de marteaux, de poignards, d’épées courtes et certains avaient même la chance de porter un semblant d’armure avec un casque et une cotte de maille légère.

Avec mon épée dans la main droite et mon bouclier solidement fixé sur mon bras gauche, j’étais prête à les repousser. Epée légèrement en arrière et bouclier en avant, je les attendais de pied ferme. Cette certitude venant tout juste de frapper mon esprit, un groupe de six se sépara du reste de la troupe et se jeta sur moi. Se jeter était la bonne expression dans cette situation car trois d’entre eux atterrirent sur mon bouclier, prêt à me l’arracher. C’était un moyen de me défendre mais aussi d’attaquer, s’il m’en privait, j’allais prendre très cher. Je les repoussai au prix d’un effort impressionnant en plus d’une très grande douleur dans le bras. Je changeai ma position d’attente, prenant le manche de mon épée à l’envers, je la plaçai en travers devant moi.

Je regardai autour de moi, jaugeant mes adversaires, leurs forces, leurs points faibles, leurs forces de frappe. Mon bras gauche me faisait toujours mal, il fallait que je fasse quelque chose pour cela mais d’abord il fallait prouver à mes adversaires que je n’étais pas une faible femme, enfin elfe, enfin vous aviez compris. Je n’eus pas à attendre longtemps car l’un d’entre eux me sauta dessus mais le tranchant de ma lame rencontra accidentellement sa gorge, pas si accidentel que cela à vrai dire. Du sang badigeonnait ma lame et un corps perdait peu à peu son souffle de vie à ma droite. Les autres me regardaient avec de la haine dans les yeux et passaient ensuite au corps de feu leur ami avec de la tristesse cette fois. Je ne les savais pas si sentimentaliste ces petites bêtes. Profitant de ce moment empli d’émotion, je décidai de soigner mon bras en invoquant le pouvoir régénérant de Gaïa. D’un mouvement ascendant du bras, je sentis la magie l’envahir et ainsi calmer ma douleur.

J’eus alors l’idée de laisser la bénédiction de Gaïa sur moi, j’avais une idée en tête certes, elle demandait la participation des peaux vertes, mais s'il tombait dans mon piège, je les ferais fuir. Alors maintenant, si je les narguais… J’affichais alors un sourire sadique sur le visage, ayant une lueur de défi dans les yeux. Pour ajouter à la théâtralité de cette scène, je levais ma main gauche au niveau de mon visage, paume vers le ciel, je leur fis un signe leur enjoignant de venir m’attaquer. Pour leur prouver que je n’avais pas peur, je mis ma main droite dans mon dos. Il ne fallut pas longtemps avant que deux d’entre eux ne se charge du travail.

Je ramenais alors à toute vitesse mon épée en la faisant tourner. Je lui imprimai alors un mouvement de huit, la faisant tourner sur mes côtés afin de former une barrière protectrice autour de moi. Et maintenant, showtime ! Les deux gobelins s’avancèrent vers moi, épée courte et poignard en avant. D’un mouvement de hanche sur la gauche, je réussis à esquiver l’épéiste sur ma droite m’approchant ainsi dangereusement de celui équipé du poignard. Je fis alors sauter le manche de mon épée et la pris directement sur la lame, me coupant légèrement. La plaie fut instantanément guérie ayant maintenant le sort de soin sur moi. Je la fis alors tournoyer dans mes deux mains, fixant l’attention de mes adversaires dessus. D’un seul coup, je repris le manche et transperçai la cuirasse de l’épéiste. Il tomba au sol la main sur sa plaie par laquelle coulait beaucoup de sang. Je me remis à faire un soleil avec mon épée tout en avançant vers celui qui portait le poignard. Il essaya une première fois de me piquer les côtés sans grand succès, la deuxième tentative fut déjà plus efficace car il m’atteignit au genou. Il eut la mauvaise surprise de voir la plaie se cicatriser de suite. Cette fois je pris mon arme par le bout de la lame afin de lui donner un coup sur la caboche. Cette dernière était protégée d’un casque, il fut aussitôt sonné. Profitant de son étourdissement soudain, je fis faire un demi-tour à cet outil de mort, la reprenant par le poignet et transperçai de bas en haut la mâchoire de ce petit bonhomme qui cria quelques secondes.

Les trois autres qui étaient restés en retrait jusqu’à présent ne savaient pas à quel dieu se vouer en me voyant ainsi. Je retirai vivement mon épée de la tête de ma dernière victime, laissai le souffle de Gaïa finir son œuvre en moi. Je les regardais droit dans les yeux, l’un après l’autre. J’avais peur qu’il ne passe à l’attaque d’ici peu, je devais les en dissuader. Je fis passer mon épée devant moi et l’abaissai calmement. Dans le creux de la main gauche, je mobilisais mes fluides chauds afin de créer une boule de feu.

- « Bouh ! »

Ils prirent peur et repartirent rejoindre leurs amis, bon débarras.


(((Apprentissage de la CC de classe Soleil)))

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