L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 579 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 39  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 9 Juin 2011 23:34 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Pétrifié par le spectacle qui s'offrait à lui, le woran neige n'eut pas le réflèxe de dégainer une de ses armes. Avec une rapidité à toute épreuve, le redoutard fonca sur sa cible, avalant les quelques mètres qui les séparaient. La paume gauche ouverte, l'oeil du monstre fixait sa proie. La main droite était levée, prêt à mutiler le woran de ses griffes renforcées. Malgré l'effroi que ressentait Aztai, il ne fallait pas oublier que même sans arme il dominait physiquement son adversaire. Arrivé au tèrme de sa course, le redoutard abattit comme prévue sa paume putréfiée. Le woran neige brisa le bouclier de la peur et saisit au vol le poignet du cadavre ambulant. Il prit aussi l'intiative de lui entraver l'autre bras, de la même manière. Mesurant une bonne tête de plus que lui, le monstre, comme ses créateurs, ne se laissa pas intimider. Il tendit le cou et poussa un râle, équivalent au cri d'une bête en furie. Le woran neige sentit la panique l'envahir, les idées se brouillant. Il leva haut les poignets glacés, leva la cuisse et propulsa en arrière son oppsant d'un coup de patte. Cette fois-ci il pu dégainer sa lame. Le redoutard leva une fois de plus ses griffes dans l'intention de charcuter son adversaire.
C'était plus son apparence que sa force qui intimidait Aztai. Il coyait affronter la marionette d'un nécromancien. Pourtant, cette créature agissait selon son bon vouloir. Mais que faisait-elle dans un tel endroit? Il y avait un temps pour répondre aux questions, et le woran neige focalisa sa pensée sur le combat en cour.

Il esquiva aisément les coups répétés du redoutard, mais à aucun moment il ne tenta une attaque. Plus précisement à aucun moment il ne pu tenter une attaque. Le monstre était très rapide, et sa démarche d'ivrogne ne l'empêcha pas de prendre le dessus. Paniqué à l'idée de reculer, il lui fallait affonter sa peur! D'un large revers, l'épée siffla et marqua une profonde entaille dans le torse de l'humanoïde. Ne perdant pas de temps, Aztai profita de l'effet de suprise (et non celui de la douleur) pour changer le cour de l'affrontement. Faisant appel à un instinct plus que sauvage (merci l'Ancien!), il lâcha son épée et plaqua le redoutard au sol. Un tel choc aurait sans doute coupé le souffle d'un humain, pas celui d'une telle créature. Ignorant le contact désagréable de sa peau sèche, il se releva sur les genoux. Dominant à son tour, il porta une formidable droite sur la bouche béante du faux cadavre. Un sinistre craquement résonna dans l'enceinte de pierre. Le woran n'osa pas enchaîner avec une gauche, la douleur encore présente dans son poignet. De cette hésitation le redoutard posa brusquement sa main sur le bandage. Comme guidé par la bande blanche, ignorant la fracture à sa mâchoire, il enfonça l'ongle du pouce dans la chair déjà meurtrie d'Aztai. Planter ainsi son ongle métallisé dans son poignet arrâcha un hurlement de douleur au woran. C'était comme si des milliers d'aiguilles lui traversaient tout le bras. Cet acte brisa les chaînes de la colère.
Aztai retourna l'offensive et saisit à nouveau le poignet. Son coude vola sur l'avant bras, brisant net l'os. Le membre devenu inutile, le redoutard sembla prendre conscience de son infériorité. Bien qu'aucun signe ne trahissa une quelconque peur il se débattait comme un noyé. Heureusement le woran neige, ignorant au mieux la douleur et le sang qui perlait du pansement déchiré, s'était emparé de l'avant-bras encore menaçant. D'un deuxième coup de coude, il l'abattit cette fois-ci en plein milieu du visage sans yeux. Une autre fracture vint handicaper le monstre, le défigurant plus qu'il ne l'était déjà.

Aztai se jeta alors en arrière, tenant contre lui son poignet meurtri. Il s'empara de son épée courte et se releva d'un bond. Devant lui, le redoutard tentait tant bien que mal le même geste. Le woran neige attendit à nouveau une attaque, avec une franche assurance cette fois-ci. Titubant comme un dératé, la créature leva son bras intact. D'un geste presque nonchalent, Aztai trancha net le membre maîgre. "Aveuglé", cassé, son adversaire s'éffondra sur la pierre. Comme un dément, le redoutard remuait dans tous les sens, poussant des râles de douleur. Lorsqu'il leva son bras brisé pour observer le woran triomphant, celui-ci le coupa sans vergogne. N'attendant pas une nouvelle crise de démence de la part du monstre, il dégaina sa deuxième épée. Tombant à genoux, il enfonça les deux lames au coeur du corps mutilés, exécutant par la même occasion la peur qui parcourait encore ses veines. Le sang du woran coula le long
de l'os de fulminaire.

-Par Meno, haleta Aztai. Plus jamais!

Au grand damne du woran neige, ce fut un sombre et long coassement qui lui répondit...

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Ven 10 Juin 2011 19:06, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 9 Juin 2011 23:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Dans le ciel crépusculaire, une point sombre tournait autour du champs de bataille. Aztai soupira d'exaspération. Aucun doute, le moar venait de faire son apparition. Fouillant dans son sac, toujours à genoux à côté du redoutard mort, il trouva et déroula les bandes de tissu. Il retira attivement le tissu rouge vermeil pour le remplacer. Ses gestes précipités lui arrachèrent plusieurs cris de douleur. Son coeur battait à lui rompre les côtes, il tremblait par dessus tout. Son travail achevé, il jeta à nouveau un regard au ciel. Le Moar semblait s'être approché, tournoyant toujours au dessus de lui. Aztai poussa un juron bien sentit, et un nouveau coassement lui répondit. Rengainant ses épées, Aztai avoua qu'il ne pourrait pas dormir avec un vautour au dessus de lui. D'ailleurs, il ne voulait même pas dormir dans un tel endroit...

Inspirant à fond, il réorganisa ses idées. La chaleur! Il devait trouver cette horrible chaleur. Inspirant à nouveau, il entâma une marche forcée. Jetant de fréquents coups d'oeil au ciel, la tache sombre tournait toujours, lançant un coassement de temps à autre... Au bout d'une demi-heure de marche pénible et angoissante, Aztai dû se rendre à l'évidence: le moar le traquait lui, et personne d'autre. A l'altitude à laquelle il volait, le woran fut impressioné... Ailes déployées, le volatile devait mesurer au moins deux mètres de long. Seul bon point, la lourde chaleur avait fait son retour. Un moment, elle fut plus faible et le woran fit demi-tour. Le ciel orangé l'éclairerai encore une heure... une seule.
Le woran neige opta pour la course. Affrontant la chaleur tant bien que mal, il pénétra un "secteur" encore inconnu.
La fatigue lui donnait la migraine, ses muscles criant au repos. Levant une ènième fois les yeux aux cieux, Aztai n'aperçut pas le moar tueur. Une désagréable surpise. Le fichu volatile l'attendait quelque part...

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Ven 10 Juin 2011 19:16, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 10 Juin 2011 00:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Fièrement perché sur une haute roche, le regard du moar tueur pétrifai Aztai. L'oiseau (une faible comparaison) semblait l'attendre sagement depuis des jours. Le sang attirait cette bête. Grâce au travail du redoutard, le prochain affrontement serait mortel... Pour qui? Meno seul le savait...
Epuisé, Aztai se campa droit et dégaina encore une fois sa lame. Le volatile ne fit rien. Il dégaine sa deuxième lame. Le volatile poussa un coassement moqueur.

-Je vais... marmonna le woran.

La chaleur était si intense qu'elle lui faisait tourner la tête. Sa migraine s'emplifiant à chaque minutes, le woran neige luttait sur deux fronts. Pour se réveiller, il fit s'entrechoquer les épées. Un tintement assourdissant résonna dans toute la clairière. Le moar poussa un nouveau cri, de mécontentement cette fois.

-Approche! Lanca Aztai. Comme si quelqu'un d'autre prononçait ces paroles, il s'entendait provoquer le monstre volant. Je vais te plumer, et je vais te manger! Hurla-t-il comme un malade.

Le moar, las d'observer sa proie, se laissa tomber du haut de sa "tour", et piqua en direction d'Aztai.

-Allez! Fulmina le woran, soudain plus conscient. Cet éxès de colère l'avait revigoré!

Malheureusement il abattit ses épées dans le vide, l'oiseau étant trop agile pour lui. Il était dénué de tout pelage, de plumes. Son bec était remplit de crocs, ses serres, impressionnantes. Au deuxième envol, il se mit à nouveau en position de défense, prêt à faire mouche. Le moar opta pour une attaque un peu plus... directe. De son poid (non négligeable) il fonça littéralement sur Aztai, le renversant. Epée toujours en main, il trancha à nouveau du vide. Se relevant sans ménage, la tête lui tourna et le moar le renversa à nouveau. Se rattrapant sur son poignet meurtrit, Aztai cria de rage.

-Assez!

Il fit de grands gestes imprécis pour faire reculer son ennemi alors qu'il se relevait. Le volatile avait opté pour un combat au sol. Faisant claquer son immonde bec, il déploya ses longues ailes pour effrayer le woran. En plus d'être agile dans les airs, il fit preuve d'une vivacité extraordinaire au sol. Courant vers son adversaires d'une démarche sautillante, Aztai ne pu que lever son épée pour se protéger, l'autre gisant non loin de là.
Avec surprise, l'oiseau n'attaqua pas. Cependant, il saisit proprement la lame entre ses dents, cherchant à désarmer Aztai.

-Hé! S'indigna le fauve.

En contrepartie (et tenant toujours son arme) il s'empara du long cou de l'animal. Tirant de toute ses forces, il avait l'impression de tenir un serpent. Agacé, le moar lâcha sa prise et pointa le bras l'emprisonnant. D'un geste instinctif, Aztai retira son bras et abattit son épée. Avec un cri de triomphe il coupa net une aile. Un coassement rageur répondit à l'attaque. Plus vif que l'éclair, un coup de serre vint entailler profondément le flanc d'Aztai qui abaissait encore son arme, avant de s'écrouler dans un gémissement. Se tenant la hanche comme il le pouvait, il sentit le sang perler à nouveau entre ses phalanges... Certain de ne pas sortir vivant du Brasier, il ne chercha pas son épée, laissant le moar profiter de son corps affaiblit. Mais aucune coupure, aucune lacération ne vint l'achever. A la place, la tête proprement coupée de l'oiseau tomba non loin de là. Son ultime coup avait été vainqueur, c'est tout ce qui comptait.

Roulant sur le dos, le soleil était presque éteint lorsqu'il se remit sur pattes. Se débarrassant de sa cape et toutes ses protections, il inspecta les lieux... Chaque insirations lui arrachait une grimace, et cette chaleur... Une flaque de sang s'épanouissait sur la poussière et la roche, là où la charogne du vautour pourrirait.
Titubant légèrement, Aztai récupéra une des deux gourdes dans son sac. il s'aspérgea la gueule et bu tout son soûl. Nettoyant la plaie il utilisa le reste des panses pour enrayer l'hémorragie... Malheureusement le tissu ne tiendrait pas des jours.

Sondant le terrain, Aztai se remémora ce pourquoi il était là. L'artefact. Mais où?

-Où est tu? Chuchota Aztai.

Son regard se posa alors sur un des nombreux pilliers qui ornait la zone. Et puis, il en sonda un deuxième, à environ deux mètres d'écart. Aussi étrange que cela puisse paraître, ils étaient presque identiques. Encore plus étonant, leurs formes rappelaient immanquablement celle d'une flamme. Oui c'était ça. Deux flammes s'élevaient aux cieux. Le coeur s'accélérant, le woran approcha et sonda la pierre, la carressant du bout des doigts. Au sol, entre les deux pilliers, la pierre était plus fine, plus poussiéreuse. S'agenouillant (la douleur le lança) il balaya le sol, le débarassant un peu de sa couche grisâtre. C'est avec un soulagement indescriptible qu'Aztai découvrit alors une trappe, presque indétéctable avec la roche, de par sa couleur identique.

-Pour l'Ancien! Fit-il joyeusement en saisissant un anneau de fer abimé.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Ven 10 Juin 2011 19:28, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 10 Juin 2011 01:12 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
La toute petite porte laissait place à un escalier étroit et très abrupt. La nuit tombait, et Aztai fut réticent à l'idée de descendre dans le noir... Il s'engagea cependant, pour voir si le chemin à faire serait long ou pas. Au bout d'une dizaine de marche, il atteignit une sorte de palier, un long couloir. Aztai le savait car une leur orangée provenait du bout de ce corridor. Il fallut se baisser pour avancer correctement, l'adrénaline menaçant de faire exploser son coeur à chaque pas. Le couloir l'emmena vers une pièce rectangulaire. La source de lumière était une torche, sur le mur d'en face. Pénétrant le sanctuaire, il remarqua une deuxième torche sur le mur de gauche, à quelques mètres de lui. Enfin, et il en eut le souffle coupé, quelque chose était exposé au milieu.

Face à lui brillait de magnifiques épaulettes. Le métal inconnu dans lequel elles avaient été forgées prenait la forme de deux flammes rougeoyante aux abords tranchants et pointus. A la lueur des torches aux flammes éternelles, l'artefact brillait de mille feux, c'était rien de le dire. Les sangles d'attache étaient elles aussi cousues dans un cuir apparement indestructible. Devant un tel spectacle Aztai faillit oublier de respirer. Il tomba alors à genoux, adressant inconsciement une prière à Meno, certain que cet oeuvre avait un lien direct avec le Père de la Flamme. Il remercia le dieu, il remercia l'Ancien. Des larmes de reconnaissance lui brouillant la vue, il n'osait toucher l'objet. Pour lui, c'était signe de blasphème. Il fit un pas en avant plutôt timide, et un étrange phénomène se produisit. Face à lui, sur le mur qui exposait la torche, la pierre sembla se creuser. Bientôt, un message apparut. un message qu'Aztai relu de nombreuse fois...

Si tel est le désir du Père, le profanateur repartira
Seule sa foi fera preuve de loyauté envers Lui
Il portera dans coeur sa Flamme
Et son Feu illuminera son chemin
Le profanateur repartira, si tel est le désir du Père



Fin du Chapitre 6, Fin du Deuxième Grimoire

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Ven 29 Juil 2011 03:27, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 21 Juin 2011 22:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
III/ Chapitre 1: Un léger retard...


Avec un soupir de soulagement, Aztai laissa derrière lui l'épaisse forêt qui entourait le Brasier. N'ayant pas fermé l'oeil de la nuit, il aurait donné dix ans de sa vie pour ne pas dormir au milieu de cette terre hostile. Son adrénaline réanimée par sa formidable trouvaille, le woran neige avait su trouver les forces pour quitter la zone et pénétrer dans la flore alentours. S'avisant qu'il avait emprunté le chemin nord, et donc à l'opposé de celui par lequel il était venu, Aztai prit la décision de ne pas s'attarder dans la forêt.

Le woran neige, depuis la fin de sa quête, avait le coeur plus léger. L'idée de retrouver l'Ancien, son père, Waor et tout Ambervalle l'exitait au point de l'empêcher de dormir. Une arrivée triomphante parmis les siens! Il n'osait regarder l'artefact qui alourdissait son sac. Une telle découverte dépassait son imagination, la magie semblait habiter le métal finement forgé. La couleur qui émanait des épaulettes avait quelque chose d'éblouissant, pas seulement au sens visible. Lorsqu'il posait ses yeux de félins dessus, il sentait en lui bouillir la fierté, la confiance. Comme si Meno lui-même lui avait décerné ce trésor...

L'aube apporta sa rosée matinale. La fraicheur était un bohneur incomparable après avoir passé près d'un jour dans le Brasier. Cette fournaise sans vie... Aztai sentit un frisson parcourir son échine. Il redressa sa cape et son fourreau, ajusta son sac et se mit en quête d'un endroit où se reposer quelques heures. De retour dans les plaines, de retour à la vie. Il prendrait le restant de la journée, et même plus, pour faire demi-tour et traverser la forêt tout en contournant le Brasier. Ensuite, il franchirait les trois fleuves et retrouverait la forêt woranne.

Avisant un petit bosquet sur un sentier presque effacé, Aztai jeta un coup d'oeil aux alentours. Personne en vue. Parfait! Applatissant un peu l'herbe humide, le woran neige s'allongea, à l'abri du regard des rares (ou inéxistants) voyageurs. C'est avec l'esprit tranquille qu'Aztai ferma les paupières.

Il avait, aujourd'hui, ouvert Les portes du chemin de la vengeance.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Mar 28 Juin 2011 13:59, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 22 Juin 2011 22:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Ce ne fut pas la douce lumière du soleil qui réveilla Aztai mais belle et bien la douleur. Et plus particulièrement celle d'une piqure. Les yeux toujours fermés, le woran passa la patte sur son cou avec l'idée de chasser l'insecte téméraire. Son coeur se glaça lorsqu'il sentit non pas un moustique ou une araignée, mais un objet semblable à une aiguille. S'asseyant d'un coup, le regard encore embrumé par la fatigue, il tressaillit de terreur lorsqu'une le métal froid d'une lame vint à l'encontre de sa gorge.

-Tout doux la bête... fit calmement une voix grasse et masculine.

Une silhouette dominait de toute sa hauteur le woran neige. Aucune arme à portée de main, même si l'idée se serait avérée suicidaire... N'osant lever les yeux, Aztai resta immobile, le coeur battant à toute vitesse.

-Alors? Cria l'homme en se tournant à moitié. De toute évidence il n'était pas seul.

-Personne aux alentours!

-Hin hin... interrompu dans sa sieste? Ricana l'homme.

Aztai consentit à lever la tête, l'épée toujours à la gorge. La sensation de fatigue ne l'avait pas quitté, aussi étrange que cela puisse paraître... Il culpabilisait de s'être arrêté, mais Meno lui-même ne pouvait lui en vouloir.
L'étranger arborait une barbe brune épaisse. Son front présentait un tatouage qui devait s'étendre sur toute la surface de son crâne entièrement dénudé. Ses muscles saillants étaient mis en valeur par une chemise aux manches coupée, plusieurs fourreaux lui bardait le torse en plus d'un fouet à la ceinture.

-Y'a quoi là'dans? Fit-il en désignant le sac à côté.

L'image de sa récente trouvaille traversa l'esprit du woran. Cependant, il ne répondit pas.

-Aucune importance. je ne crois pas avoir besoin de ton autorisation pour le savoir.

Plusieurs bruits indiquèrent à Aztai que d'autres personnes approchaient. Cependant, il n'eut pas le temps d'établir un plan, pas le temps de réfléchir... en moins d'une minute, son esprit s'était comme alourdit. L'impression de nager dans de la vase l'envahit, l'effort de penser était... éprouvant.

-Et un de plus, fit l'homme à l'épée de sa voix grasse.

Aztai bascula sur le côté sans même s'en rendre compte, alors qu'un rire gras résonnait dans ses oreilles... Bientôt, l'inconscience vint chaleureusement l'accueillir.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Mar 28 Juin 2011 14:07, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2011 15:24 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Allongé dans une position désagréable, Aztai s'arracha de l'inconscience le museau dans la poussière. Tout ses muscles le torturait. Les mains solidement attachées dans le dos par ce qui semblait être deux anneaux de fer, il avait été entreposé dans une gigantesque tente, et des murmures lui firent savoir qu'il n'était pas seul. Se relevant tant bien que mal en position assise, il lança un regard circulaire. Comme lui, plusieurs personnes (que des humains mâles apparement) étaient assis les mains liées par des chaînes. Les anneaux rejoignaient d'épais pythons de fer plantés dans la terre, derrière eux. Parfaitement alignés, Aztai et les hommes formaient une colonne parfaite que terminait le woran neige. A l'autre bout, les pans de toile battaient au vent de la nuit. La lueur de quelques chandelles éclairaient la scène. Dehors, un vacarme de foule retentissait, contrastant avec le silence soudain oppressant de la tente. Depuis son réveil, les têtes se penchaient pour mieux apercevoir le woran éveillé.

Aztai nota que face à chaque prisonnier était posé des affaires, des armes et des sac. Ces objets devaient appartenir chacun à l'homme qui leur faisait face car Aztai reconnu le sac de toile devant lui. Sa cape et ses lames reposaient dessus. Par chance, il sentait toujours le minuscule coffre au fond de sa poche. Ses épées avaient été négligeamant posées à côté du sac. A sa droite, l'avant dernier prisonnier en partant de l'ouverture, observait le nouveau venu d'un oeil critique. C'était un vieillard squelettique. Couvert d'une simple toge, il arborait une couronne de cheveux blancs en bataille. Son regard azur donnait l'impression au jeune woran de se faire analyser sous tous les angles possibles. Assis en tailleur, les mains attachées lui aussi, il consentit à lâcher un petit sourire.

-Ou sommes nous? Chuchota Aztai comme pour ne pas réveiller de quelconques démons.

-Hum... Aucune idée! Répondit l'ancêtre d'une voix pâteuse. Mais c'est certainement pas une bonne chose pour nous!

Aztai était facilement arrivé à la même conclusion...

-Comment est-tu arrivé ici? Demanda soudainement l'homme.

Le woran hésita à répondre.

-Capturé... concéda-t-il.

-Au tumulte extérieur qui règne depuis plusieurs heures je dirais que nous sommes dans un camps militaire, continua l'ancien sans prêter attention à la réponse de son compagnon.

-Et pourquoi? Lança un prisonnier qui avait suivit la conversation depuis le début.

Le vieil homme haussa les épaules.

-Rah! Des hommes me sont tombés dessus! Expliqua le deuxième homme. Impossible de savoir s'ils étaient des soldats ou des voleurs! Ils m'ont attaché puis assommé.

Plusieurs prisonniers approuvèrent, avançant qu'ils leur étaient arrivés la même chose.

-Que nous veulent-ils? Demanda Aztai de plus en plus inquiet. S'il s'agit d'un campement militaire, quelle armée ose capturer des gens innocents?

-Pour en faire quoi, est la question qui me tourne dans la tête, marmonna le vieux.

Le woran neige se débattit, tentant inutilement d'échapper à ses entraves. Soupirant de désespoir, il consentit à abandonner.

-Bel arsenal, dit le vieux compagnon en admirant les épées du fauve.

Cependant, Aztai n'eut le temps de répondre. A l'autre bout de la tente, les pans de tissu s'étaient écartés pour laisser entrer deux personnes...

Suite

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Mar 28 Juin 2011 14:16, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 26 Juin 2011 02:35 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:45
Messages: 2879
Localisation: L'île des colliers maudits
Le sentier m’était familier et j’avançais d’un pas sûr, comme si je l’avais parcouru à maintes reprises. Il était agréable de poursuivre ma route avec l’odeur des pins dans le nez et la bise de la vallée remontant les flancs de la montagne. Pour peu, je me serais cru en ballade, attendant que Lallydir sorte de la pénombre pour me rejoindre. Après une bonne heure de marche, j’atterris au beau milieu de la clairière où mon trajet s’était arrêté la dernière fois. Avec un peu de nostalgie, je fis une pause, m’asseyant sur le rocher où j’avais ouvert le fluide à la fois si tentant et si dangereux.

(J’ai fait du chemin depuis. J’en ai absorbé des quantités astronomiques et ma puissance magique s’est décuplée depuis. Quand je revois ma progression du dernier mois, j’en ai presque le vertige.)

Après quelques rêvasseries, je repris ma route, découvrant alors la suite du trajet qu’on m’avait indiqué. Le sentier serpentait entre les arbres, s’enfonçant dans une forêt qui s’éclaircissait au bout d’un kilomètre et qui montait un coteau. J’atteignis finalement une crête en forme de fer à cheval, passage dégagé entre deux monts proches dont celui de l’ouest qui montait dans des altitudes extrêmes. Une fois l’ascension terminée, je pouvais voir un tout nouveau paysage au nord, un ensemble de vallons et de montagnes plus hautes. Des pentes boisées et des falaises rocailleuses s’entremêlaient pour dépeindre un tableau qui avait un charme printanier. Alors que je me délectais des couleurs vives et sylvestres, je vis un vert dénotant sérieusement avec les autres au creux de la vallée. Un sillon d’un vert sombre, teinté de noir et d’argent, progressait lentement.

(Des garzoks. Un contingent armé !)

Les soldats d’Oaxaca étaient encore loin et je ne pouvais pas déterminer grand-chose sur eux, si ce n’est qu’ils étaient loin et qu’ils avançaient vers l’est. Ca n’était pas directement orienté vers Amaranthe car il y avait des reliefs infranchissables par une armée sans faire des détours, mais cela ne me disait rien qui vaille.

(Je dois prévenir quelqu’un… Il… Il doit y avoir des miliciens au village. Ils sauront comment réagir.)

J’avais déjà vu par le passé les dégâts que pouvait faire une armée oaxienne si elle prend par surprise. Je devais faire un détour par Amaranthe, quitte à perdre une journée. Sans perdre une minute, je fis sens inverse et rebroussai chemin d’un pas rapide. Courir aurait été stupide car je n’avais pas le physique d’un marathonien, mais je faisais de grandes enjambées pour ne pas tarder. Je passai sans m’arrêter dans la clairière puis traversai les bois.

Il n’était pas encore midi quand j’aperçus au l’orée du bois et un peu plus loin le village. Sans attendre, je pénétrais directement dans l’auberge. Je n’avais pas la moindre idée de la position d’un hypothétique poste de milice et l’auberge serait le meilleur moyen de trouver du monde rapidement.

> Suite

_________________
Image
* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 26 Juin 2011 22:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:45
Messages: 2879
Localisation: L'île des colliers maudits
Je refaisais pour la troisième fois le trajet vers le temple, comme si j’étais maudit, condamné devoir redémarrer à zéro à chaque nouvelle étape.

(Zewen aurait-il une dent contre moi ?)

Nous avions un rythme soutenu et nous trottions maintenant pour arriver au plus vite.

« Au fait, je ne connais pas votre nom. »

« Désolé. Lillith Oryn, je suis un ynorien des montagnes. »

« Votre nom me dit quelque chose. Vous faites partie de l’armée ? »

« Non, mais j’ai déjà fait une mission royale à Kendra-Kar en tant que mercenaire. »

« Ca doit être ça… »

Il resta silencieux pour la suite du chemin, économisant son souffle, et du coup le mien, pour la course. Nous filâmes dans la clairière en un instant puis grimpâmes la pente. Sous l’instruction d’Alin, nous ralentîmes pour nous poster discrètement sur la crête sans que les garzoks puisassent nous voir maintenant qu’ils avaient avancé. Nous nous postâmes derrière des arbrisseaux et Alin sortit une longue-vue pour regarder les troupes défiler.

« Effectivement, ils ont une belle escouade ici. Une partie est sous le couvert des arbres, donc il est dur de les estimer, mais je dirais bien deux compagnies, soit 250 ou 300 soldats. »

« A ce point ! Je pensais qu’ils étaient moins nombreux. »

« C’est toujours dur d’estimer les effectifs ennemis quand on a pas l’habitude. Ne vous inquiétez pas. Ils peuvent paraître être une douzaine comme une centaine selon s'ils prennant de la place ou se font des calins. »

Il pouffa et son rire fut contagieux. J’étais tellement stressé par la situation que j’avais bien besoin de cette distraction. Il continua ses observations quelques minutes, puis il sortit de son sac de grandes feuilles de parchemin et rédigea un compte-rendu. Une fois ses notes terminées, il plia la page en différents endroits. Devant mon air interrogatif, il expliqua son geste.

« C’est un origami magique, une technique que m’a enseigné un maître d’Oranan. Je vais l’envoyer à Amaranthe pour qu’Elmerick, l’autre soldat, sache de quoi il en retourne. Regardez. »

Alors qu’il finissait les derniers pliages, il insuffla des fluides dedans et lorsqu’il termina son œuvre, la feuille était devenue un drôle d’oiseau gris et ridé. Il bougea ses ailes, comme pour se défroisser les muscles, puis il prit son envol dans la direction que lui indiquait Alin.

« Impressionnant ! Il peut trouver quelqu’un sur commande ? »

« Seulement si la personne est dans une direction donnée et n’est pas trop éloignée. J’arrive à envoyer un message à une trentaine de kilomètres désormais, mais à mes débuts, le volatile de papier s’écroulait à vue. »

« C’est quand même impressionnant… »

A peine l’origami avait disparu de notre champ de vision qu’il recommençait à écrire.

« Pour qui est le second message ? »

« Pour l’armée… En fait, par delà le versant nord, nous tenons une position stratégique dans les montagnes pour arrêter la progression de l’ennemi vers les duchés. Nous savions que des troupes aller nous arriver par le nord, mais nous ne nous attendions pas à une prise en tenaille par l’ouest. Ils ont réussi à passer dans la zone de contrôle des Torkins autour de Mertar sans être vu. Plus tôt l’armée sera au courant, mieux nous serons préparer face à eux. »

Après quelques minutes de travail qui était pour moi un spectacle surprenant, il envoya onduler un serpent de papier roulé au sol, se dirigeant vers le nord-est.

« Ce sera plus lent mais plus discret qu’un oiseau. Vu la direction, les garzoks pourraient le voir et ce serait perdre mon avantage. »

« Votre avantage ? »

« Ils ne savent pas qu’ils ont été vu, ni que je vais les surveiller sur le trajet. »

Il marqua une pause, ramassa son sac et se tourna vers moi.

« Je vais les suivre et voir si je peux donner plus d’informations à l’armée. Avec un peu de chance, je trouverais même un moyen de saper leurs forces juste avant l’attaque. »

« Si vous touchez leur commandement, ils seront désorganisés. »

« Exact. C’est le meilleur plan qui me vient à l’esprit pour l’instant. Ecoutez, je vais y aller maintenant. Vous m’avez l’air d’un aventurier doué. Un mercenaire travaillant pour le roi sait faire face à des situations périlleuses. Venez avec moi, vous serez utiles dans ce combat. »

(Et voilà, encore une diversion pour ne pas aller au temple…)

« Je suis désolé, mais j’ai une mission personnelle qui ne peut attendre et qui a tout autant son importance. Je suis sûr que l’armée pourra se passer de moi. »

« Dommage, j’aurais bien apprécié un soutien… »

Il semblait vouloir dire quelque chose avant de se raviser. Il regarda un instant le sol avant de se retourner pour partir.

« Merci d’avoir prévenu pour le détachement garzok, cela évitera une débâcle. Bonne chance à vous. »

« Que Gaia soit avec vous ! »

J’étais décontenancé par la lueur de déception que j’avais perçue dans sa voix. Elle était légitime, mais je n’aimais être sous les ordres de quelqu’un, devoir agir selon la volonté d’un autre. J’en avais déjà fait les frais sur Verloa avec mes écarts de conduite avec le général Bogast. J’avais un peu honte d’avoir exagéré l’importance de ma mission, mais je ne pouvais pas me détourner de mes objectifs à chaque branche sur le chemin, sinon je n’avancerai jamais. Etrangement, Alin s’approcha de moi et me serra la main.

« Et qu’elle protège votre route. Faites bien attention. Nous ne sommes pas seuls dans ses hauteurs. »

Il eut un regard appuyé, puis baissa le regard vers le sol. On pouvait distinguer plusieurs traces de pieds dans la poussière, mais nous avions piétinés pendant un moment, sans compter mon premier trajet.

(Comment ça pas seul ? Il pense que d’autres personnes sont passées par ici. Il doit confondre avec mes premières traces. Ou ça peut tout aussi bien être quelqu’un passé sur cette route il y a des semaines… Mais c’est un chemin menant nulle part, il ne doit pas y avoir beaucoup de passage. Ce serait alors quelqu’un me doublant pour la recherche du livre ? Ou des éclaireurs garzoks fouillant tous les monts environnants…)

Après ces paroles mystérieuses, il s’éloigna et s’enfonça dans la pinède, me laissant seul avec mes suppositions paranoïaques. Après avoir chassé ces idées idiotes, je repris la route en faisant fis des recommandations d’Alin. Bien sûr, j’allais être prudent, mais je ne voulais pas me ronger les sangs à chaque minute.

Pour éviter d’être vu par les garzoks, je faisais attention d’être au maximum à couvert, derrière des arbres ou des buissons, mais la tâche était ardue. Pour rester discret, je perdis un bout de l’après-midi à longer le flanc de montagne. En fin de journée, j’atteignais une pente très escarpée avec un semblant de piste entre les rochers. La montée s’avéra rapidement anarchique et, la lumière diminuant en fin de journée, dangereuse. Continuer aurait été du suicide et je décidai de faire mon campement à un endroit un peu plat. Il faisait bien plus frisquet avec la haute altitude, mais je ne pouvais me permettre un feu de camp car trop visible.

(Ce n’est pas trop grave, j’ai survécu à pire comme températures. J’aurais un moins bon sommeil, mais tant pis.)

_________________
Image
* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 28 Juin 2011 00:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:45
Messages: 2879
Localisation: L'île des colliers maudits
Après un réveil au chant des pinsons, j’époussetai mes vêtements perlés de rosée et repris la route de bonne heure. Les garzoks étaient loin et je pouvais escalader sans risque. Il me fallut une bonne partie de la matinée pour atteindre le haut de la déclivité tant les rochers étaient abrupts par endroit. Bien qu’elle me soit si agréable en temps normal, la neige des cimes montagneuses empira l’ascension et les derniers mètres furent les durs.

J’arrivai à un petit plateau qui longeait le flanc d’un pic montagneux. Je poursuivis ma marche, contournant le sommet par le nord jusqu’à atteindre un pont le joignant à une falaise proche. C’était une vieille passerelle de cordes avec des planches de bois espacées en guise de sol. Malgré sa vétusté, il semblait encore suffisamment solide pour supporter un poids humain. Prenant mon courage à deux mains, je mis un premier pied sur une latte et m’accrochai aux cordes pour ne pas perdre l’équilibre. Le pont tenait bon pour le moment. Un second pas m’amena vers un peu plus d’instabilité et un crissement résonna dans les environs. Face à cet écho funèbre, je frémis une bonne minute avant d’oser continuer à avancer.

Au milieu du pont, je fus pris d’un vertige en voyant sous moi les pentes couvertes de pins immenses enneigées qui me paraissent pourtant si petits en contrebas. J’avais le souffle court et la tête qui tournait, réduisant mes forces à une peau de chagrin.

(Calme-toi, ce n’est rien. Tu vas réussir, il ne reste plus que six mètres…)

Malgré les tâches lumineuses devant mes yeux, je repris ma marche, m’agrippant à la rampe comme si ma vie en dépendait, ce qui n’était pas tout à fait faux. Quatre mètres, trois mètres, deux… Par un réflexe plus phobique que salvateur, je me jetais de l’autre coté dès qu’il était à portée.

« C’est passé ! Pfffiou… Finalement, ce n’est pas si terrible. Je me fais vraiment des histoires pour rien. »

Me remettant de mes émotions, je regardai plus attentivement le terrain autour de moi. La corniche sur laquelle j’étais s’accrochait sur une falaise abrupte et ne laissait guère de possibilité pour le chemin. A vrai dire, à moins de m’improviser acrobate, je ne pouvais que prendre une direction de la corniche, l’autre coté se terminant rapidement dans une fusion avec les rochers alentours. Cela m’arrangeait car cette partie du trajet m’était inconnue. J’avançais donc en suivant la seule voie présente avec toute la prudence nécessaire à une marche sur de la roche couverte de neige avec à peine un mètre me séparant du vide.

Au bout de dix minutes, je remarquais une faille s’enfonçant dans la roche. J’aurais pu poursuivre la corniche, mais mon instinct me poussa à inspecter plus en profondeur cette grotte. Quelque chose me disait que ce n’était pas juste la caverne d’un ours et ou boyau d’antique rivière. Je finis par comprendre finalement ce qu’il y avait de spécial.

(Les murs sont plats et rayés. Ca a l’air d’avoir été fait par la main de l’homme.)

Cette excavation était probablement la voie tracée pour mener au temple. J’entrai dans la grotte, mais très vite les ténèbres m’entourèrent et mes yeux ne distinguaient plus que quelques surfaces grises. Je sortis une torche de mon sac et l’allumai pour chasser les ombres loin de mes pas. Les parois captaient les lumières chaudes se dégageant des flammes de mon brandon pour donner une ambiance mystérieuse au tunnel, comme si j’explorais les entrailles de la terre. Au bout d’une demi-heure d’errance dans cette galerie, j’aperçus à nouveau la lumière. Une fois dehors, j’éteignis la torche en la plongeant dans la poudreuse qui s’amoncelait partout sur le sol. La tête de celle-ci était trop humide maintenant pour être rallumée dans l’immédiat, mais j’en avais d’autre le temps qu’elle sèche et ce serait bête de perdre une torche pour un souterrain si court.

Je retrouvai la lumière du soleil et vis au loin un escalier délabré. Avec un certain empressement, je courus et gravis cette dernière étape avant d’atteindre enfin le temple abandonnée.

> Suite

_________________
Image
* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 19 Juil 2011 23:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:45
Messages: 2879
Localisation: L'île des colliers maudits
Une certaine nostalgie m’envahit lorsque je quittai le temple et je regardai le paysage en ruine et enneigé pour en garder une dernière image baignée de soleil avant d’allumer une torche et passer dans le tunnel. Le trajet dans les ténèbres de la montagne fut plutôt rapide, mais je perdis du temps à déambuler avec lenteur pour me réhabituer à la marche. Car même si mon corps n’avait pas souffert de mon immobilisme, je trouvais les réflexes et mon équilibre encore précaires.

Une bonne heure de marche me remit d’aplomb et j’avançai avec assurance jusqu’au pont. J’éteignis la torche dans la neige, conservant un peu de ses combustibles pour plus tard. Sans craindre une chute, je marchai sur le pont et progressai au-dessus du vide, certain que la passerelle vétuste allait tenir le coup une nouvelle fois.

Malencontreusement, j’oubliais qu’il y avait eu du passage depuis et qu’un an de plus avait frappé la construction de son joug infernal. Lorsque je fus au centre du pont, j’entendis un craquement sinistre. Une corde craquait à l’extrémité d’où je venais. Les planches tinrent en place grâce à la rambarde de cordelettes, mais ce surpoids sur celle-ci provoqua une nouvelle rupture dans les attaches et le coté droit suivit immédiatement après le coté gauche.

(Non, ce n’est pas possible ! Yuia protège moi !)

En pleine panique, je m’accrochai à une planche tandis que le pont s’effondrait et que je basculais dans le vide. Je m’écrasai contre la falaise et lâchai le bout de bois craquelant. Je pu ralentir ma chute en m’agrippant à une corde qui brûla mes mains aussi bien qu’elle estompa la violence de la chute. Mais une fois au bout de la corde, je ne pu la retenir et je tombai dans le vide en poussant un hurlement.

> Suite

_________________
Image
* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 16 Aoû 2011 02:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
IV/ Chapitre 4: Prélude d'une guerre woranne

L'atmosphère agréablement envoutante d'Ambervalle, la cité forestière woranne, accueillit Aztai dès son premier pas dans la forêt. Ayant échangé quelques mots avec son père et son ami, ils étaient rendus tous trois à la conclusion que le temps de conter leurs aventures viendrait bien assez tôt: qu'ils ne gâchent pas leurs retrouvailles si vite.
En chemin ils furent rejoints par Kharo, l'éclaireur gardien en chef d'Ambervalle. Lorsqu'Aztai lui confia que la cape lui avait sauvé la mise, le fauve avait été ravi. Avant son départ, le woran neige avait reçu cette cape de la main de Kharo, qui lui avait souhaité bonne chance.

Une bonne heure de marche plus tard, la cohue woranne se fit entendre. Aztai n'en pouvait plus d'attendre. Retrouver la clairière pleine de vie, pleine de félins. Ses étalages, l'autel de prière, les tous jeunes fauves gambadant partout... Aztai en serra les poings d'impatience.

Lorsqu'ils eurent atteint le lieu tant convoité, le woran neige soupira d'aise.

-J'ai pensé tous les jours... à ce moment, déglutit-il.

Son père lui flanqua une claque dans le dos.

-Allez, aventurier! L'Ancien est aussi impatient que toi de te revoir!

En effet. Cette déclaration fut suivit d'un rugissement enthousiaste. Ecartant les enfants qui jouaient en travers de son chemin, le guide spirituel du village rejoignit bientôt Aztai. Il s'arrêta devant lui et eut un moment d'hésitation... avant de le serrer dans ses bras.

-Meno... Meno a veillé sur toi!

-Comme sur vous! Répliqua le jeune fauve en rendant son étreinte à l'Ancien. Je suis heureux de vous revoir en pleine santé!

Une petite larme à l'oeil, l'Ancien s'écarta pour admirer son hôte. Son regard se posa bien sûr sur les épaulettes.

-Tu as réussi, fit-il enfin. Je pensais t'avoir envoyé à la mort...

-Ca n'a pas été une partie de plaisir, confessa le woran neige. Surtout les aventures que j'ai vécues à côté.

-Pardonne-m...

-Il n'y a rien à pardonner. J'ai réussi, et c'est tout ce qui importe. Grâce à Meno je vous retrouve!

-Oui. Nous allons organiser un banquet pour ton retour! S'exclama Waor.

Tous approuvèrent du chef.

-Mais avant, allons prier Meno. Qu'il t'accueille pleinement sous son aile.

-Meno ne m'a jamais quitté.

Tous se rendirent à l'autel de prière. Sur le chemin, Aztai salua de nombreux woran, les remerciant de leur accueil. Et puis...

-Bonjour Aztai.

Le timbre de voix fit frissonner le jeune fauve. Il fit volte-face. Sa fourrure entièrement blanche, ses yeux d'un vert pas commun, Gaora, la woranne magicienne lui adressait un sourire. Elle arborait une simple tunique, laissant apercevoir un pendentif, un croc de woran.

-Bonjour Gaora, s'entendit marmonner Aztai.

Le sang monta, il entendit son coeur battre plus fort.

-Tu... je suis heureux de te revoir, de tous vous revoir! S'exclama Aztai avant de s'empourprer quelque peu...

Evidement qu'il était heureux de les revoir, quelle déclaration idiote...

-Eh bien, ce sentiment est partagé, répondit la féline avant de s'en retourner à ses affaires.

Elle adressa d'ailleurs un dernier sourire à Aztai, et aux autres.
Aztai capta un faible ricanement malicieux de la part de l'Ancien, mais ne dit mot. Adressant toujours des salutations à ceux qui le reconnaissait, le jeune fauve fut une énième fois interrompu sur la route de sa prière.

-Aztai! Hurla une voix de femme. Hé!

Marchant avec un rythme forcé, une belle femme, brune se jeta bientôt dans les bras du woran neige. C'était Héwana. Une ancienne complice du Monarque, qui l'avait tout bonnement manipulée. Aujourd'hui, Aztai l'avait pardonnée de l'avoir torturé.

-Je suis si heureuse de te voir!

On aurait dit une enfant au milieu de tous ces worans. Mais cela semblait ne déranger personne.

-Héwana, c'est formidable de te voir dans un tel état de joie!

La dernière fois qu'il l'avait vu, le demi-elfe venait d'écorcher vivante la pauvre femme, avant de l'envoyer comme "messagère" pour Aztai.

-Alhi, le forgeron, m'a donné ton cadeau! S'exclama-t-elle pleine de gratitude. Elles sont magnifiques! Bon, Médina, l'herboriste, est sans cesse en train de me réprimander, mais grâce à cela j'ai pu reprendre l'entrainement!

-Je suis heureux pour toi, répondit sincèrement Aztai.

Avant de partir, le fauve avait fait forger deux serpes pour Héwana. La jeune humaine était nommée la "Serpante", du temps qu'elle était sous le joug du Monarque, dû à sa virtuosité. Et Aztai tenait bien à ce que ce petit brin de femme se venge, elle aussi. Alors les frère Jagd, les forgerons, avaient accepté de fabriquer ces armes.

Enfin, le petit groupe atteignit l'autel de Meno. Se posant à la limite du sable qui formait un cercle, autour de la pierre, les fauves s'agenouillèrent et prières le retour d'Aztai au Sang-Chaud, comme l'avait appelé un jour l'Ancien. Emporté dans cette vague de bonheur, le woran oublia un instant les malheurs qui le tourmentait.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Lun 22 Aoû 2011 18:14, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 01:04 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
La prière était un moment qu'Aztai n'aurait raté pour rien au monde. S'oublier parfois dans les bras de Meno semblait vital dans ce bas monde.
Totalement épuisé, Aztai trouvait quand même la volonté de parler, d'écouter. Il participerait avec volonté au banquet du soir, qui avait d'ailleurs mit toute Ambervalle en ébullition. Cependant, des sujets plus graves devaient être entamés, et très vite. Lorsqu'il fit par à l'Ancien de son inquiétude, celui-ci lui répondit que ça attendrait la nuit, après avoir eut le ventre plein.

Ainsi, au crépuscule, commença la fête organisée. On célébra d'abord le retour d'Aztai du moins pour ceux qui le connaissait. Et puis ce fut bien sûr le tour de Meno, présent dans la clairière avec les fauves, sous formes de feux de joie organisés. Enfin, les worans engagèrent le festin préparé par la trentaine de chasseur, ainsi qu'une vingtaine d'autre volontaires. Il y avait bien deux mois, donc depuis son départ, que le woran neige n'avait pas mangé autant. En compagnie de Waor, Rudy et Héwana, Aztai lançait très souvent des regards à l'Ancien, qui lui répondait d'un sourire ou d'un clin d'oeil.
Ainsi les worans s'évadèrent pendant quelques heures, oubliant leurs tracas du quotidien. Et puis, lorsque la nuit fut déjà bien avancée, l'Ancien vint rejoindre les trois worans et l'humaine.

-Te sens tu prêt, Aztai, à conter tes aventures auprès d'un ancêtre comme moi. On pourrait ainsi inverser les rôles! Ajouta-il dans un sourire.

Les quatre autres accueillirent cette déclaration dans un sourire.

-Je vous propose de me rejoindre dans ma tente, tous les quatre, quand le banquet se terminera. Il y a un temps pour les histoires, comme pour tout! Alors amusez-vous encore un peu!

Lorsque le vieux woran fut parti, Aztai ne pu s'empêcher de soupirer de désespoir. Il était essentiel de reparler de tout cela, mais ce n'était pas chose facile. Son père dut comprendre ses pensées:

-C'est nécessaire, mon fils. Et puis nous aussi nous avons notre lot d'aventures à te raconter!

-Oui, enchaina Waor, notre petite rencontre avec le Monarque ne nous a pas laissés de glace.

Le coeur d'Aztai se serra à l'idée qu'ils avaient approchés tous les deux leur pire ennemi. Enfin ils étaient vivants... d'ailleurs:

-Comme en êtes vous ressortis? Demanda le woran neige incrédule.

Rudy eut un soupir des plus expressifs.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Lun 22 Aoû 2011 18:17, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 10:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Le tumulte de la fête s'apaisait peu à peu dehors. Dans la grande tente de l'Ancien, lui-même, Kharo, Rudy, Waor, Héwana, Gaora et Aztai était assis en cercle. Dans une ambiance feutrée, sous une chaleur presque étouffante, Aztai avait déjà commencé son récit. Tel un grand père, et pourtant il était le plus jeune des fauves ici présents, il racontait son aventures, et tous étaient pendus à ses lèvres.
Il avait bien sûr débuté par la quête de son trésor, n'omettant aucun détail. Du voyage au combat contre le moar et le redoutard. L'extrême chaleur à laquelle il avait fait face au Brasier. Et puis il en était arrivé à sa capture dans le camp de Raven, son épopée de gladiateur et son amitié avec Achille... Avec émotions il se souvint du vieux filou, qui reposait en paix à présent. Il raconta en détail ce qu'il avait découvert: l'alliance entre le capitaine et le Monarque, en vue d'attaquer Ambervalle. Cette déclaration eut l'effet d'un glas, et l'Ancien semblait dépité.
Aztai en vint à sa fuite et la perte d'Achille après le combat contre Maverick. Et puis aussi sa rencontre avec Kenrag le Demi-Sang, à Darkhàm. Comment ils avaient fait face aux poursuivants du woran neige. Leurs combats en compagnie des Sabres Jumeaux, comment ils s'en étaient sortis. Avec des regards ébahis, le woran neige raconta comment il s'était débarrassé d'un cryomancien et d'un archer, sans oublier le fait qu'il savait à présent manipuler son ki. Là, l'Ancien eut un sourire satisfait.

-J'aurais été curieux de voir cela, déclara l'Ancien.

-C'est rien de le dire, j'imagine, ajouta Rudy. Et alors te voilà?

-Oui, soupira Aztai, me voilà enfin chez moi... Et comme vous je ne retiens qu'une chose.

-Ambervalle va être attaquée, fit sombrement Gaora.

Le silence sembla tous les assommer.

-Tu as une idée de quand?

-Je dirais, hum, dans moins d'un mois si les troupes avancent vite.

-Combien sont-ils? Demanda Kharo, l'éclaireur en chef, et gardien d'Ambervalle.

-Un millier, au moins...

-Un millier! S'exclama Waor, avec l'éloquence qui allait avec. C'est démoralisant.

-Pas de bêtises, rétorqua l'Ancien, pensif. Il faut organiser la défense d'Ambervalle. Kharo (il se tourna vers le woran en question), je te demanderai, à partir de demain, de poster des groupes d'éclaireurs tout autours de la forêt. Et plus! Si on peut voir venir l'armée en question, notre défense n'en sera que plus efficace.

-Très bien. Je participerait personnellement à cette mission.

-Il ne faut pas tomber aux mains du désespoir. Nous emmèneront les enfants dans les montagnes, nous y construirons un refuge, le temps de la bataille. J'aimerais que tu t'en charge, ma petite Gaora. Tu reviendras par la suite te battre avec nous, ta magie nous seras plus qu'utile.

La woranne hocha sombrement la tête.

-Je souhaite mettre tous les habitants aux faits de la situation. Ainsi, tous se prépareront au combat!

Une pointe d'adrénaline enflamma Aztai. Cette volonté de défendre fièrement sa terre.

-Avant de nous quitter je crois que Waor et Rudy aimeraient eux aussi raconter leur aventure, à Kendra Kâr.

Tous les regards se posèrent sur les deux worans. Waor fit signe à Rudy de commencer le récit. Bien sûr, seul Aztai n'avait eut vent de leur périple.

-Hé bien, mon fils, une semaine après ton départ...

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Lun 22 Aoû 2011 18:20, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2011 04:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
-Hé bien, mon fils, une semaine après ton départ, Waor et moi ne pouvions rester ici à rien faire. Comme nous te l'avions dit, nous sommes allés rendre une petite visite au Monarque.

Ces mots firent frissonner Aztai.

-Nous nous sommes donc rendu à Kendra Kâr, en espérant récolter quelques informations. Et figure toi, c'est pas ce qui manquait...

-Ah bon? S'étonna le woran neige.

-Oh oui! Malgré ses sombres projets, notre ennemi ne fait pas profil bas comme on pourrait le croire. C'est un officier du royaume Kendran, il ne peut pas se cloîtrer dans une maison le jour pour y sortir la nuit. Alors il fut plus dur pour nous de se cacher qu'autre chose. Et puis, deux worans de notre taille, hum...

-Ca se repère facilement, conclut Waor.

-Enfin, reprit Rudy, nous avons pu tout de même nous réfugier dans la baraque que nous avons laissée il y a presque six mois.

Le woran neige se rappelait parfaitement de l'endroit. Miteux, sombre et minuscule. Un endroit banal pour se cacher, mais c'est là qu'il avait appris l'existence de son père. Il les avait sauvés lui et Waor un peu plus tôt, et puis, voilà que le jeune fauve avait eut une famille.

-Nous sortions très peu, il faut le dire.

-Pourquoi cela?


-Le demi-elfe passe ses journées à tourner dans toute la ville, s'exhibant presque! Il est très réputé, en fait. Le croiser n'était pas chose difficile. Alors la précaution était notre meilleure alliée.

-Qu'avez-vous découvert? Demanda impatiemment Aztai.

-Hé bien, ton histoire ne fait que confirmer nos soupçons: il se prépare à la guerre. Le Monarque est un magicien qui manipule le vent, ça on le sait, mais il monte secrètement un bataillon de mages.

-Sérieusement?


-Oui, continua Waor. Nous l'avons pisté à plusieurs reprise, même hors de la Ville. Pour commencer il ne se sépare jamais de son bras droit.

Les regards se tournèrent furtivement vers Héwana.

-Son "nouveau" bras droit. On sait qu'il s'appelle Marvin et qu'il maitrise l'élément de l'eau.

-Comment le savez-vous?

-Quelques yus délient facilement les langues des passants et malins. Grâce à plusieurs sources, on a pu se fixer une idée. Et puis vu le gabarit du gamin, il manie pas la hache tout les jours...


-Le gamin?

-Oui il est assez jeune, pas plus de vingt ans à coup sûr. Après tout, le demi-elfe recherche la puissance, pas la maturité.


-Sans aucun doute.


-La naïveté aussi, coupa Héwana, les dents serrées. Il m'a eut comme ça...


-C'en est fini. Aujourd'hui tu vas pouvoir te dresser contre lui!


-J'y compte bien...

Après un silence, Rudy prit le relais:

-Enfin bref, le Monarque rassemble des mages. Si ce n'est pas pour nous, pour qui cela pourrait être?

-Oaxaca, probablement. Je n'ai aucun doute à présent. Le lieutenant que j'ai écorché me l'a dit.

C'était comme annoncer leur mort prochaine.

-Ma foi, nous voilà partis pour une sacrée aventure, déclara l'Ancien.

-Oui, mais nous avons un petit avantage.


-J'aurais jamais oser l'espérer, lequel?


-Hé bien, Waor et moi avons "accidentellement" blessé le demi-elfe.


-Quoi? Demanda le woran neige incrédule.

-Tu as bien entendu. Lorsque nous pistions l'ennemi pour la énième fois, Marvin à sentit notre présence. Nous étions proches de la muraille et de l'entrée principale de Kendra Kâr. On a entendu le jeune sorcier faire part de ses inquiétude à son maitre. Il n'avait pas tort: j'avais dix mètres à franchir et je me retrouvais en face de l'officier!

-Il ne vous avait pas vu? Je peine à y croire...

-Hé bien, expliqua Waor, on va dire qu'il n'a pas eut le temps.

-Correction! Coupa Rudy en souriant. Tu ne lui a pas donner le temps! Figure-toi, Aztai, que le woran ici présent les a franchit ces dix mètres. Oh, je ne savais pas dans quel état j'allais le retrouver, c'est certain. M'enfin je retiens qu'une seule chose: d'un coup d'épaule dévastateur il a mit hors combat le gamin...

-Et? S'impatienta le woran neige.

-Et ton père est venu me rejoindre, me sauvant la vie. Il a, hum, gentiment usé de sa hache à une main pour estropier la jambe de Monarque!

-Faute de pouvoir faire mieux, je l'avoue. M'enfin il y a des chances qu'il boite encore pendant disons, euh...

-Toute sa vie! Conclut Waor dans un cri de joie.

Aztai n'en croyait pas ses oreilles. Tout le monde eut un sourire satisfait.

-En fait, il lui a presque tranché la jambe... fit modestement le woran roux. En revanche, il a juste eut le temps de me laisser à moi aussi un petit souvenir...

Waor se leva et enleva la veste sans manche qu'il portait.

-Par Meno, s'exclama Aztai, choqué.

Une entaille grande comme un avant bras humain parcourait le long de ses vertèbres. La blessure avait été profonde, apparemment, et sans doute douloureuse.

-Je peine à croire que tu vives encore?

-Hé bien, nous aussi, s'exclama l'Ancien.

-Oui, le demi-elfe à usé de sa magie, le vent, tu sais, pour m'entailler. J'ai la sale impression, et la chance, qu'il a raté son coup... Enfin j'ai tout juste pu m'enfuir par les portes avec ton père. Deux cent mètres plus tard je m'écroulais inconscient. C'est lui qui m'a ramené après avoir appliqué un bandage improvisé. Arrivé ici, Médina et tous les autres guérisseurs et herboristes se sont occupé de moi, et ils n'ont eut qu'un seul verdict: un jour de plus dans cet état et s'en serait fini de Waor.

-Vous êtes fous.. dit simplement le woran neige.

-Disons que tant que le demi-elfe vivra, je ne compte pas retourner à Kendra Kâr de si tôt.

Un silence s'installa. Tout le monde semblait médité sur le précédent récit. Aztai posa un instant ses yeux sur Gaora, mais les détourna lorsque leurs regards se croisèrent.

-Bon! S'exclama l'Ancien en frappant dans ses mains. Après ces récits forts en aventures, je vous propose de dormir, pour une fois et depuis longtemps, sur vos deux oreilles! L'angoisse de ton absence, Aztai, ne nous laissait pas de glace, tu t'en doute.

-La votre non plus... la solitude n'a que trop joué avec moi ces derniers temps, même si je n'était pas vraiment seul.

-Ah! Un géant peut se retrouver au milieu de milles fées, il se sentira toujours seul tant qu'il est loin des siens...

-Parfaitement, marmonna Waor dans un bâillement. Et bien le géant va pouvoir allez se coucher!

Il flanqua une tape amicale dans le dos du woran neige. A cet instant, il comprit combien il avait pu être malheureux ces derniers mois...

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Lun 22 Aoû 2011 18:28, édité 1 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 579 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 39  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016