-Je me sens... responsable de tout cela.-De la haine de nos ennemis? De leur envie de nous tuer? Hum!Marchand côtes à côtes, l'Ancien et Aztai avait décidés, après la prière matinale, de détendre leurs esprits dans la flore environnante. La culpabilité qui pesait sur le coeur du woran neige était trop forte pour qu'il se taise. Et l'Ancien était celui à qui il désirait se confesser.
-Ne dis pas de bêtises. Tu es... nous sommes les victimes de leur folie, simplement. A nous de choisir notre destin: la mort ou la survie.Aztai soupira de désespoir.
-Sais-tu vers où nous nous avançons?Enfin, le woran neige ut un sourire.
-Je crois le savoir. Cette petite clairière, quand vous m'avez appris à contrôler mon instinct, n'est-ce pas?
-Exactement. Tu as l'esprit embrumé par tous ces évènements. Comme nous tous, devrais-je dire. L'apaisement, c'est ce dont tu as besoin.
-Cela fait plus d'une demi-année que je suis arrivé avec mes problèmes, j'ai l'impression de n'être qu'un poids pour Ambervalle.-Je ne crois pas. Je dirais plus que nous sommes là pour t'aider. Si tu préfères, dis-toi que nous t'avons attendu pour te prêter main forte, plutôt que ce soit toi qui sois venu nous déranger.Cette tournure remonta un peu le moral du woran neige. Durant quelques minutes, il balaiyerent les feuilles de leur pattes griffues, sur le chemin de la minuscule clairière.
-Je vous dois tant. -Attends que l'on ai fini cette guerre pour dire ça. Nous avons un millier d'ennemis qui nous fonce dessus, presque quatre cent worans pour leur tenir tête. L'objectif, la destruction pour l'un, la survie pour l'autre.Aztai ne savait pourquoi cela lui faisait repenser à l'arène, dans le camp de Raven. Dahràm, tous ces mercenaires, Oaxaca... Si la déesse pouvait l'entendre, il lui souhaiterais joyeusement d'aller mourir, il lui cracherait toute sa haine au visage.
Après un bon kilomètre de marche paisible, le woran noir et le woran neige arrivèrent enfin à la petite clairière.
-Nous voilà arrivés à notre lieu fétiche, chuchota l'Ancien.
Pendant ton absence, bien des fois je suis revenu méditer ici. Mais sans la présence de mon jeune ami (il lança un clin d'oeil à Aztai),
ce n'est pas pareil.D'une patte pleine de délicatesse, il caressa l'écorce d'un arbre proche. L'Ancien ferma les yeux et soupira.
-Je défendrai chèrement cette terre, déclara-t-il plein de haine.
Tous nos amis se sont mis, aujourd'hui, à l'oeuvre. L'entrainement, la construction du refuge, les postes d'éclaireurs. Une telle volonté m'emplis d'allégresse. Avec l'aide de Meno, nous vaincrons l'adversaire. Par la force de notre foi nous n'abaisserons pas la garde! Sans crier gare, l'Ancien leva un poing vers les cieux. Ebahit, Aztai vit clairement un flux de ki former une aura autours du vieux woran. Dans un éclat de lumière, le jeune fauve crut voir l'ombre d'un dragon s'élever au ciel, naissant de la paume fermée du guide spirituel d'Ambervalle. Cet acte extraordinaire dura à peine une seconde, mais les conséquences en furent plus qu'étonnantes. Dans les yeux de l'Ancien, une flamme sembla s'allumer. Ses inspirations étaient plus prononcées, lui donnant un air bestial effrayant.
-Qu'est-ce...Le woran neige ne termina pas sa phrase. Comme si cette rage nouvelle était contagieuse, il sentit naître en lui une étincelle de colère, produisant une véritable déferlante de haine. Sans qu'il l'ai commandé, son ki coula en lui lui à une vitesse effrénée. La sensation d'un surplus d'énergie le fit hurler de frustration, mais c'était contre le Monarque, contre Raven et son armée, contre Oaxaca, qu'il en voyait la cause. La pensée de la déesse fut l'ultime goutte de rage qu'il put emmagasiner. Presque naturellement, il fit vola son poing sur l'arbre le plus proche, un chêne apparemment. Ses phalanges heurtèrent le bois très solide, et un craquement assourdissant retentit dans la clairière. Les coassements de quelques corbeaux qui fuient vinrent aux oreille du jeune fauve, mais il n'y prêta aucune attention: autours de son poing fermé, une onde de choc produite par le ki avait creusée le tronc. Il avait déjà testé cette énergie sur un arbre, mais l'effet avaient été, cinq, peut-être dis fois moins efficace.
Reprenant son souffle, toujours animé par cette rage meurtrière, il riva ses yeux sur l'Ancien, lui aussi toujours en proie de la colère.
-Nous avons des armes qu'ils n'ont pas, fulmina-t-il,
nous avons... Meno.Fin du Chapitre 4