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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 23 Nov 2011 11:10 
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Finalement, Oryash devait être plus résistante que ce que je l’avais cru car elle se proposa afin de s’occuper du feu pour les cadavres des peaux vertes. J’espérais qu’elle tiendrait le coup, elle semblait souffrir d’une blessure qui suintait le sang encore en quantité non négligeable. Il me faudrait la soigner si nos fluides ne se trouvaient pas opposé à un niveau que je ne connaissais pas encore. Elle s’activa dans mon dos et je ne vis que le résultat de ces actions, un joli tas de bois auquel je pourrais facilement mettre le feu.

Elle se plaça ensuite au niveau de la tête de Salymïa, dessina un symbole sur son front puis se mit face aux pieds de cette dernière m’enjoignant à l’aider. Sortant quelque peu de ma torpeur, je m’accroupis pour lui signaler que j’étais prête et d’un coup nous soulevâmes son corps, la portant sur le bûcher que j’avais préparé. Ce fut difficile de la porter pour moi, ma blessure dans le dos me faisant affreusement mal. Cette blessure serait lourde de conséquence si je ne trouvais pas un bon guérisseur pour m’en débarrasser une fois pour toute.

Une fois le corps de Salymïa posé sur le bois, je pris trois pièces dans ma bourse, en posant une sur chaque œil et la troisième dans sa bouche.

- « Que ces quelques pièces te permettent de trouver ton chemin dans la brume pour payer ton aumône. »

Puis je me reculai du corps, m’agenouillai et baissai la tête en signe de recueillement afin de lancer une prière silencieuse à Sithi.

(Sithi, grande déesse protectrice des elfes, je t’envoie cet appel afin qui tu guides les pas de mon ami Salymïa. Elle est morte d’un acte de lâcheté qui a été puni par la guerrière à mes côtés et par moi. Nous avons fait couler le sang, le leur et le nôtre. Je suis ton obligé, tu m’as déjà guidé dans les moments de doute, je t’implore de faire de même en montrant la voie à Salymïa.)

Je finis par me relever et avant de mettre le feu j’adressai un dernier mot à mon amie.

- « Repose en paix, fille de Gaïa. Ta mort ne restera pas impunie, ta quête sera accomplie, je t’en ai fait la promesse. »

Je me tournai vers Oryash pour lui poser une simple question.

- « Est-ce que tu veux dire quelques mots avant que je ne mette le feu ? »

Sa réponse serait un bon moyen pour moi de comprendre les relations entre les deux jeunes femmes.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 24 Nov 2011 23:30 
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Précédemment:Une sale besogne


Oryash ne le montrait pas, mais la blessure qu'elle s'était vue attribuer par le gobelin n'était pas reluisante. Elle sentait le sang continué à couler malgré le bandage serré qu'elle avait fait. Elle savait qu'elle aurait du rester tranquille, ne pas s'agiter à construire un bûcher pour ces maudites vermines, mais elle n'avait pas le choix.
De plus Salymïa devait reposer en paix afin que les peaux vertes ne viennent pas piller sa tombe par la suite. Le bûcher restait donc la meilleure solution.

Oryash observa Aenaria effectuer une sorte de rituel de passage vers l'autre monde pour que l'âme de la défunte trouve la voix et cela lui parut fort étrange. Sur Nosvéris, nul prière, nul rituel. Les Phalanges de Fenris avaient un rapport très particulier avec la mort.
Elle respecta le moment de silence qu'instaura Aenaria et la laissa se recueillir . Puis finalement toutes deux placèrent avec beaucoup de difficultés le corps de l'amante sur le bûcher.
Oryash pensait que l'elfe grise embraserait le bois tout de suite, mais contre toute attente elle s'adressa à elle, lui demandant si elle voulait ajouter quelque chose.
Oryash la dévisagea puis dévisagea Salymïa. Et finalement elle se décida...

"Puisse Yuia te guider dans les pleines glacées de la mort et veiller sur toi à jamais!"

Elle n'ajouta rien d'autre, ce n'était pas utile.

"Maintenant brûle là!"

La demande d'Oryash s'apparentait plus à un ordre qu'autre chose, mais cela n'avait rien de méchant. Elle voulait juste en finir. De plus elle s'interrogeait quand à l'expédition punitive de Cromax. Ceux qui l'avaient suivi étaient-ils tous en vie? Les amants auraient d'autres membres à pleurer?
Elle pria Fenris de les protéger dans leur périple.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 27 Nov 2011 02:59 
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Alors que je rejoignis mes compagnons, les segteks s’écartèrent, craignant une hécatombe. Pendant un instant, j’eu l’orgueil de m’attribuer le mérite de ce mouvement généralisé, mais la réalité s’imposa rapidement. Derrière les flammes ronflantes, on pouvait voir quatre silhouettes sortirent de la grotte. D’autres segteks, à ne pas en douter, mais dont la carrure et la prestance rangeait automatiquement au rang de meneurs. Je passais sans m’attarder sur ceux aux apparences guerrières pour m’arrêter sur celui qui semblait être un maître de l’ésotérique. Armé d’un bâton aux connotations de magie noire et vêtu de simples peaux de bête, il n’avait rien d’un guerrier et son médaillon ressemblant à une canine animale emprisonnée dans un cristal écarlate affichait clairement son domaine de prédilection. A l’attention de mes compagnons, je chuchotai quelques informations.

« Je m’occupe du sorcier. Mais prudence, la magie peut agir sur de grandes zones… »

A peine avais-je conclu ma phrase que mon adversaire attitré commença à incanter pour ouvrir les hostilités. Je reconnus alors des symboles gestuels, ainsi qu’un mot, que j’avais déjà croisé dans mes aventures. Je compris quand deux vagues d’énergie partirent du mage pour filer en hauteur sur la falaise.

(Des pics de pierre ! Ils vont surgirent pour cibler…)

En suivant le regard du peau-verte, je remarquai que je n’étai en rien sa cible et qu’il voulait s’acharner sur Cromax qui était bien blessé. Lâchant un juron sonore, je bondis pour m’interposer au moment où les épieux acérés jaillissaient de la paroi rocheuse pour fuser vers le maitre d’arme.

« C’est moi ta cible ! »

Avec mon épée, je tentai de dévier la course de l’un d’eux, offrant quelques centimètres à mon amant pour qu’il puisse mieux l’éviter. Il pu ainsi avancer vers son propre ennemi sans craindre l’attaque magique, mais ce n’était pas pour autant mon cas. Le second était trop dur à parer et je n’étais pas assez rapide : à défaut de pourfendre Cromax, c’était ma chair qu’il rencontra. La pointe perfora mon mollet, ouvrant mes muscles avec toute la brutalité et la sale imperfection de la magie de la terre. Je regrettai le tranchant impeccable et parfait de la glace qui tue, certes, mais qui le fait proprement. Je n’avais pas le temps de m’occuper de la plaie, ni de retirer le pic, car déjà, le sorcier lançait un nouveau sort.

(De toute façon, j’ai encore un poignard planté dans la cuisse, ça lui tiendra compagnie)

Je ne savais pas ce qui était le plus inquiétant : ma témérité folle ou ma capacité à en plaisanter dans un moment si grave. Peut-être l’adrénaline était maîtresse de mon corps, car je pu balayer ces pensées en un instant et charger le segtek. Boitant un peu, j’arrivai à sa hauteur quand son sort fit effet et je pu voir sa peau se couvrir d’une teinte grise et granuleuse. Ses mouvements semblaient légèrement plus raide et je pu identifier le type d’enchantement qu’il avait prodigué pour se protéger. Ce n’était pas si loin de mon bouclier des glaces que j’usais constamment pour encaisser mieux les coups. Mais cela n’allait pas arrêter mon assaut et je me lançais dans une série de moulinets pour écarter son bâton et ouvrir sa défense. Je ripai parfois contre son corps renforcé, mais n’arrivai pas à placer une attaque suffisamment violente pour percer ces défenses.

Au fur et à mesure, il reculait pour éviter mes assauts et il se trouva bientôt proche de foyer éclatant au centre du campement. Il bondit alors sur le coté et fit une manipulation magique sur le feu pour m’attaquer en s’en servant. Les flammes répondirent à son appel et elles sortirent du brasier pour fondre sur moi en un serpent rougeoyant et brulant. Remarquant rapidement que mon sceptre n’allait pas absorber le sort, je fis un pas de coté pour l’éviter et balayait l’attaque magique avec mes bras pour l’écarter de moi. Me surprenant moi-même, je pus constater l’efficacité de cette esquive et le serpent de feu, dévié par mes mouvements, vint s’effondrer sur le sol à coté de moi, lançant une trace de flammèches qui ne durèrent pas longtemps.

Je pouvais remercier Fortescue car c’était visiblement les vambraces qu’il m’avait offert qui me permirent de parer ainsi l’ennemi. Trop surpris, je laissai au segtek le temps de reculer pour prendre ses distances. Je courus vers lui pour rattraper cette erreur et le fracasser, mais il avait le temps de lancer un nouveau sort. Tendant son bâton dans ma direction, il invoqua encore une fois les puissances terrestres pour lâcher une large projection de poussières acérées. Je tendis à mon tour mon sceptre devant moi et continuait à courir.

(Même si le cristal ne fait pas effet, j’aurais au moins l’avantage d’arriver violemment sur le sorcier pour lui assener un coup fatal.)

Heureusement pour moi, la magie du sceptre s’activa et les particules rocheuses furent comme aspirées par un tourbillon dont l’œil est l’extrémité cristalline de mon arme. Mon médaillon luisit intensément d’un éclat ocre avant de s’éteindre tandis que je sentais en moi la transformation des fluides pour renforcer mes propres réserves. Le mage est trop surpris de me voir émerger du nuage fatal indemne, l’illuminant par mes objets magiques, alors que son sort s’était volatilisé comme s’il n’avait jamais été invoqué. D’un coup d’estoc bien placé, je le transperce au niveau du ventre, déchirant ses boyaux et ramenant avec rudesse l’arme hors du fourreau de chair pour lacérer un peu plus le peau-verte. Son cri de douleur m’apporta un sourire mauvais tandis qu’il reculai en titubant pour éviter une nouvelle attaque.

Je lisais dans son regard la crainte. Sa magie était inefficace ou presque sur moi et il le comprenait. Continuer à m’attaquer avec des sorts n’allait être que vain. Mais il s’entêta, recommençant une incantation. Je compris alors qu’il avait trouvé une faille dans ma protection, car il ne me visait pas, mais pointer son arme vers la falaise au dessus de moi. Connaissant sa prédilection pour la géomancie, je compris avec horreur son plan.

(Il va faire s’effondrer la falaise au-dessus de ma tête. Je ne pourrais en aucun cas contrer sa magie puisque ce seront des rochers bien solide et tout ce qu’il y a de plus naturels qui me tomberont sur le coin du visage.)

D’un geste désespéré, je lançai mon épée de glace vers lui, gênant ses mouvements. Il bougea son bâton, balayant la façade rocheuse au moment où son sort faisait effet. Des vibrations parcoururent toute la falaise d’un coté du campement et des lézardes apparurent tout du long. Les roches explosèrent dans un vacarme et une fumée folle. La falaise se disloquait en surface en faisant tomber une pluie de pierres de toutes tailles à son pied. De multiples gobelins postés en dessous pour regarder les combats de titans furent ensevelis et périrent en un instant. Pour ma part, je plongeai loin du mur en plein effondrement et roulai au sol, me prenant que quelques cailloux au passage. Par contre, le poignard et le pic de pierre plantés dans mes jambes profitèrent de ce mouvement chaotique pour s’enfoncer un peu plus et continuer leurs ravages. La lame courte, par la façon dont elle était enfoncée, ne pouvait pas faire de grands dommages, mais le pieu granitique déchirant un peu plus mes muscles, m’arrachant un cri bestial.

Au loin, le shaman sortait des décombres, endoloris mais toujours pas mort. Je cru alors que ma chute avait entrainé un coup sur la tête car je cru voir les peaux de bête sur son corps fondre en une seule fourrure fusionnant avec sa peau. Quand la transformation continua, je compris que ce n’était pas une hallucination, mais bien une capacité magique du sorcier.

(Par Yuimen ! C’est donc vrai. Certains mages, des shamans… peuvent se transformer en animaux.)

Le segtek n’avait plus une peau verdatre, mais une toison beige tacheté de brun. Il tomba à quatre pattes au moment son visage devenait une gueule garnies de crocs. Au niveau de la gorge, il avait une tâche pourpre triangulaire qui ressemblait étrangement à son ancien médaillon.

(Une hyène… Bête charognard… Pourquoi ça ne m’étonne pas…)

J’étais encore à terre, peinant à me lever à cause de mes blessures. Pour me soulager, je retirai rapidement la vieille dague, mais je n’eu pas le temps de faire de même avec le pieu car l’animal était déjà sur moi. Le carnassier était un animal doué au combat et après un bon élan, il me sauta dessus pour me bloquer par son poids et me griffer. Je n’avais cure de ces blessures mineures, mais je craignais sa gueule. Il me mordit le bras et je sentis une vingtaine de perforations dans ma peau pour mieux tirer dessus et arracher de la viande. Je donnai des coups de genoux pour me défendre et lui faire lâcher prise, mais en vain. Avec mon bras libre, je finis par lui donner un coup de poing suffisamment bien placé sur la tempe pour le sonner un instant et dégager mon membre endolori. Il enchaina aussitôt en me mordant au cou. Lui tenant la tête avec mes deux mains, je pus le dévié et amener sa gueule vers mon trapèze plutôt que ma trachée. Néanmoins, il savait faire mal et je commençais à voir des tâches noires devant mes yeux. J’allais m’évanouir si je ne faisais rien malgré cette douleur lancinante.

Poussant un cri bestial, je pris le coté de sa tête d’une main et sa mâchoire de l’autre et sans attendre, je tirais dans des directions opposées. La torsion le fit gémir, mais il continua à mordre. Petit à petit, je tordais son cou et sentais son emprise se relâcher. Puis d’un coup, en forçant un peu plus, j’atteins le point de non retour et brisa sa nuque dans un bruit sec. Les grognements s’étaient tus et tout mouvement de l’animal avait cessé. Il était mort.

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 27 Nov 2011 23:41 
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Debout non loin de Duncan, tout comme lui, je tentais de protéger son chef du mieux que je le pouvais contre ces grotesques crapules à la peau verte. Une dague dans chaque main, je bravais les deux segteks qui se tenaient devant moi, les défiants de se mesurer à moi. Ces deux jumeaux, sans me lâcher du regard, échangèrent quelques mots dans une langue qui m’était étrangère, ils tentaient probablement de mettre rapidement au point une astuce quelconque pour me piéger ou encore pour m’éloigner de Cromax et l’achever. Quoi que pût être leur plan, ils ne purent le concrétiser puisqu’ils prirent la fuite lorsqu’ils virent nos renforts arriver en force.

En fait d’assistance, il ne s’agissait que d’un homme, mais d’une puissance tel que sa seule présence allait nous être d’un grand secours. Lilith, ce colosse à la peau blanche arrivant en trombe avait fait fuir ces deux petites chétives crapules. Ayant vu ce mage à l’œuvre quelques minutes plus tôt, je comprenais aisément le comportement de ces trouillards, dont le nombre constituait leur seul avantage.

Pendant ce temps, l’elfe gris derrière moi avait réussi à ramasser sa hache. Une fois dans ses mains, cette dernière se transforma aussitôt pour prendre la forme d’une lance. La tentation de m’emparer de cette arme effleura un instant mon esprit, mais je renonçai rapidement à tenter ce larcin, puisque son propriétaire actuel était trop puissant. Aussi magnifique que pût être ce butin, il ne me servirait à rien si je devais mourir pour l’acquérir. À moins qu’une opportunité inespérée se présente, je ne me risquerai pas de la lui dérober. À l’aide de son arme transformable, l’elfe gris, au coût de quelques efforts, parvint à se relever. Malgré les blessures qui l’affligeaient, il réussit à occire trois gobelins en un rien de temps. Décidément, j’avais intérêt à ne pas être l’ennemi de ce guerrier entraîné.

Réalisant probablement leur infériorité face à nous, les quelques gobelins restants déguerpirent sans demander leur reste. Alors que je me réjouissais à l’avance de la fouille que j’allais faire dans ce misérable campement et des richesses que j’allais probablement trouver dans ces crasseuses tentes, je vis quatre ombres se dessiner à l’entrée de la grotte. Mon sourire s’évanouit. Les gobelins que nous venions d’affronter n’étaient que des amuse-gueules pour nous ouvrir l’appétit, nos vrais ennemis se dressaient à présent devant nous. J'aurais bien voulu terminer immédiatement ce combat, fuir et éviter d’affronter ces nouveaux adversaires.

Tout comme nous, ils étaient quatre, mais oh combien plus hideux, plus grands et effrayants que leurs comparses segteks. Comme tous les clans qui se respectent, une hiérarchie semblait régner au sein de ce groupe restreint. Sans contredit, celui affublé d’un casque d’os représentait le chef, ceci se devinait par son accoutrement, mais aussi par son attitude qui trahissait celle d’un dirigeant. Sans hésitation, il s’avança directement vers Cromax.

Complètement à droite se tenait vraisemblablement leur sorcier, ce dernier tenant un bâton couronné d’un crâne et exhibait une insolite breloque. Le plus costaud, muni d’une impressionnante hache, devait sans doute être le garde du corps du chef du clan.

Sans perdre une seconde, sentant sans doute que la bataille était sur le point d’éclater, Lilith se lança sur celui qui tout comme lui semblait imprégné de magie.

Pour ma part, dès que je les vis, instinctivement je reculai de quelques pas. Ce qui fit sourire le quatrième gobelin qui venait de me choisir comme proie.

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Les oreilles droites, les narines dilatées, ses yeux rouges fixés sur moi, un sourire mauvais affiché sur son belliqueux visage, il semblait juste attendre que je détale pour partir à ma poursuite et se payer du bon temps. C’était sans compter mon intelligence qui valait sûrement deux à trois fois la sienne.

Sans le quitter du regard, je reculai encore d’un pas. L’effet fut immédiat, tout en laissant découvrir ses horribles dents gâtées, il empoigna son arc et sortit une flèche de son carquois. Sa force étant dans les attaques à distances, il attendait que je m’éloigne suffisamment pour pouvoir me prendre en chasse. Je profitai donc de ce bref moment, pour foncer droit sur lui.

Je courus donc aussi vite que je pus, passant à la droite du feu et lui sautai littéralement dans les bras comme une femme qui se jettent dans les bras de son amant. Je croyais ainsi le déstabiliser, mais ce fut vain, les pieds bien campés au sol, il ne broncha point. Ce segtek empestait la sueur et d’autres odeurs dont je n’avais aucune envie d’identifier. L’entourant de mes bras, ma dague dans son dos, je tentai de rester coller contre lui.

«Dégage, peau blanche !» me cria-t-il dans les oreilles de son haleine putride tentant de m’éloigner de lui.

Son armure étant trop épaisse, mon arme blanche, bien que dans son dos ne pouvait la transpercer. Loin d’être stupide, je me dépêchai de descendre ma lame plus bas dans le but bien arrêté de couper la ceinture qui retenait sa dague. Pourvu d'une certaine dextérité, je réussis facilement ma manoeuvre à l'aveugle; la sangle et le poignard tombèrent aussitôt sur le sol. J’eus à peine le temps d’accomplir cet acte de vandalisme qu’en colère et médusé par mon geste apparemment insensé, le belliqueux gobelin lâcha son arc et sa flèche pour se libérer les mains et se délivrer de mon emprise. Malgré ma mauvaise posture, je souriais intérieurement. Trop idiot, cette peau verte avait lâché sa flèche au lieu de s'en servir comme arme pour me blesser.
Toutefois, non démuni de forces, brusquement et usant d’une puissance impressionnante, il me repoussa aisément de ses deux mains, et je chus rudement sur le sol, mon dos heurtant une roche.


Toujours armé de ma lame argentée, malgré ma douleur au dos, je me tournai alors vers son arc qui gisait au sol et je coupai d’un coup la corde. L’ayant privé à présent de son arme maîtresse, je pouvais filer avec son poignard sans que ce lourdaud puisse me rattraper.

Mais cette affreuse bestiole aux oreilles ridiculement trop grandes ne l’entendait pas ainsi. Ne me laissant pas la chance de me relever, il posa son gros pied sur mon poitrail, écrasant ma cage thoracique, me coupant du coup le souffle. Il maintenait ainsi la pression, espérant sans doute me voir suffoquer. L’air entrant difficilement dans mes poumons, je commençais effectivement à paniquer.

(De l’air, il me faut de l’air)

Le manque d'oxygène se faisant sentir par la présence de petits points noirs, de toutes les forces qui me restaient, je tentai de ficher ma dague dans sa botte. Heureusement, d’un cuir très usé, elle fut transpercée sans trop de difficulté, si bien que ma lame traversa la protection et la chaire verte.
L'hideuse créature poussa alors un cri à en fendre l’âme et dégagea son sale pied de ma poitrine.

Toujours couché au sol, je pris quelques goulées d’air, espérant récupérer le plus vite possible.

Remis plus rapidement que moi de sa blessure et affichant une hargne redoublée, mon adversaire tenta de m’assener un violent coup de poing en plein visage. Me tournant sur le côté, j’esquivai sa grosse main griffée qui frappa durement le sol.

Sans perdre un instant, et profitant de sa proximité, je lui balançai à mon tour un violent coup de poing directement sur son gros nez boutonneux. Il encaissa le coup en émettant seulement un petit grognement de douleur. Fier de ma réussite, j'en tentai de le frapper de nouveau. Malheureusement, ne bénéficiant plus de l'effet de surprise, mon poing ne fit pas long chemin, l'archer désarmé intercepta ma main et sembla prendre plaisir à l'écraser dans son énorme poigne. Sa main se resserrait sur la mienne, je sentais mes os craquer, une curieuse sensation de brûlure envahit l'endroit meurtri.

C'est alors qu'un violent tremblement de terre nous secoua et déséquilibra si bien mon assaillant qu'il tomba à la renverse et que je me trouvai par dessus lui. Bien qu'en position avantageuse, je ne réussis point à me libérer la main, le vilain maintenant coûte que coûte sa prise. De peur qu'il ne me fracture tous les os de ma main gauche, je me servis de ma droite, moins habile, mais armée de ma lame torsadée pour lui lacérer le poignet jusqu'à ce qu'il obtempère et me libère. Souffrant sûrement autant que lui et tout aussi têtu, je m'acharne sur son membre antérieur, faisant pénétrer sans le moindre petit remord ma lame dans sa chair. Affaibli par l'abondante perte de sang, le gobelin finit enfin par me relâcher. Tout en titubant, je me relevai, ramassa une grosse pierre et m'approcha de ma proie bien décidé à l'achever. Cette dernière, toujours habitée par l'instinct de survie, me flanqua un brutal coup de pied dans les parties. Plié en deux par la douleur, je poursuivis tout de même mon avancée et lui écrasai violemment la roche sur son méprisant crâne de peau verte, mettant ainsi fin à son existence

Exténué et blessé, mes lames récupérées, je m'assieds par terre, m'adossant sur ma victime, n'ayant même plus la force de le fouiller afin de le dépouiller de ses biens.

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Dernière édition par Mathis le Sam 10 Déc 2011 04:49, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Lun 28 Nov 2011 16:25 
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Oryash lança une prière à sa déesse du froid puis m’intima l’ordre de la brûler, comme s’il était temps pour nous de faire notre deuil et de passer à autre chose, en l’occurrence de s’occuper des peaux vertes dont le sang salissait le sol. Me plaçant devant le bois, je concentrai les fluides de feu dans ma main droite et d’une boule de feu allumai le bûcher.

A la vue de ce corps sans vie qui s’enflammait, quelques larmes coulèrent le long de mes joues, me rappelant ce que je n’avais pas pu faire pour ma famille. Un sentiment de colère grandit alors en moi, mon poing se sera, j’avais envie de tuer mon frère, mais pour le moment, ce but me semblait bien loin. J’avais accepté cette mission pensant retrouver la piste de ce dernier parmi les fidèles de Grantier, je m’étais certainement fourvoyé. Le temps me le dira, notre mission ne faisait que commencer.

Je me tournai alors vers Oryash.

- « Allons nous occuper des gobelins maintenant. On se partage le boulot, je te laisse finir de préparer le bûcher pendant que j’empile les carcasses. Ensuite j’essayerais de te soigner, ton bras est dans un sale état. »

Revenant vers le début de bûcher qu’Oryash avait entamé, je m’employai à entasser les sektegs dessus afin d’y mettre le feu au plus vite. La demoiselle à la peau blanche avait déjà fait une bonne partie du boulot, il ne restait plus qu’à entasser les carcasses de nos dernières victimes. M’en retournant vers le bûcher de Salymïa qui continuait à consumer son corps, je trainais tant bien que mal deux corps en les tirant derrière moi. La blessure sur mon dos continuait de couler le long de ma colonne vertébrale. Je fis la route une deuxième fois pour en emporter deux autres, ce fut le dernier voyage vers Salymïa qui fut le plus dur physiquement et sentimentalement. J’avais mis beaucoup de temps à faire les deux premiers voyages car il ne restait plus qu’un gros tas de bois incandescent, les os étaient maintenant de la poussière.

- « Tu me manqueras, elfe blanche… »

Accompagnant ces quelques mots de longs soupirs, je repartis en direction du tas de corps pour déposer les deux derniers trublions que j’avais tué. Je rejoignis l’autre côté du bûcher afin de proposer mon aide à Oryash.

- « Est-ce que tu veux un coup de main pour terminer ? »

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 30 Nov 2011 02:25 
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Que faire ? Je n'en sais rien, vraiment. Les gobelins continuent d'arriver, les uns après les autres, et c'est avec difficulté que je tiens debout et que je tranche les airs de mon arme pour les empêcher d'avancer. Les tuer, j'en suis incapable dans mon état, je peux juste les empêcher d'avancer, les empêcher de s'en prendre à Messire Cromax. Alors que je me crois perdu, je vois l'homme que nous avons intercepté il y a peu me rejoindre et faire front à mes côtés. Pourquoi fait-il ça ? Il n'a aucune raison de nous aider, il aurait même pu facilement en profiter, alors pourquoi ? Peut-être que...NON, ca suffit Duncan! Ce n'est pas le moment de penser à tout ça, pense à survivre le plus longtemps possible, pense à ton capitaine, voilà tout ce qui importe pour le moment.

Le sang coule de mes nombreuses plaies au visage, bras, jambe et dans mon dos, toujours il coule, lentement, surement. Je ne remarque pas l'arrivé du mage de notre groupe, ayant déjà beaucoup de mal à me concentrer sur ma tâche, je remarque tout juste Messire Cromax qui se relève, difficilement, je n'en peu plus..Mais je ne veux pas mourir, pas maintenant. Rana, Zewen, mon destin est entre vos mains, je vous en prie, faites que ma vie ne s'arrête pas ici, que je puisse obtenir les réponses à toutes les questions que je me pose encore. Faites que nous nous en sortions tous en vie, je vous en conjure.

Et je continue de prier, tout en repoussant inlassablement les assauts gobeliniques, jusqu'à que les choses changent. Plus d'attaques, plus rien, les sektegs reculent...C'est à n'y rien comprendre. Mais alors que je m'apprête à baisser mon arme et à me laisser choir tel un vulgaire pantin, je remarque quatre silhouettes qui ont fait leur apparition. Mauvaise augure, le combat est loin d'être terminé. Jusqu'à maintenant, nous n'avons fait que nous battre contre les troufions, les simples "soldats" et voilà que débarque ce qui semble sans aucun doute être l'élite de ce clan. Il y en a un, affublé de plusieurs fourrures, trainant avec lui un étrange bâton, sûrement, le mage du clan ou quelque chose de proche. Le seconde, je n'arrive pas à le discerner, en partie cacher dans l'ombre, je ne remarque que son arc. Le troisième est celui qui a la plus de charisme avec son équipement d'une rare qualité, si bien sûr, on peut dire que les sektegs ont du charisme. Le chef de la tribu. Mais c'est bien le quatrième s'avance vers moi et qui, étrangement, m'intrigue le plus. Peut-être parce qu'il me ressemble d'une certaine manière. Plus grand que ses compatriotes, il est le guerrier le plus aguerri de son clan visiblement. Armée d'une immense hache double rouillée, il continue de s'avancer vers moi, la démarche calme. Il a cette lueur dans le regard qui prouve qu'il a une entière confiance en lui, qu'il ne me craint pas une seconde, malgré le fait que je fasse pas loin de deux fois sa taille.

Je m'avance à mon tour, péniblement. A chaque pas, l'impression que ce combat sera mon dernier se renforce. J'ai eu toutes les difficultés du monde à affronter quelques malheureux gobelins, quelles sont mes chances, dans mon état déplorable, de vaincre, le premier guerrier du clan ? C'est simple, je n'en ai aucune, mais mon honneur m'interdit d'abandonner. Je ne cherche pas la mort, loin de là, je veux vivre. Mais si mon destin est de trépasser cette nuit, alors je veux que ce soit au combat.

"Sale peau verte, moi Duncan, guerrier Ynorien, je vais te faire payer pour tout mes compatriotes que ceux de ta race ont massacrés. Je vais sans doute y laisser la vie, mais tu ne t'en sortira pas indemne crois moi!"

Ces paroles, je les ai presque hurlées, pour me rassurer...Car au fond de moi, je ne suis même pas sûr de pouvoir infliger la moindre blessure à mon opposant. Mais je n'ai pas le temsp de rêvasser plus longtemps comme ça et pour preuve, la puissante hache du sekteg vient entailler mon abdomen m'arrachant un cri de douleur et offrant à mon sang une nouvelle porte de sortie. La douleur est intenable, mes jambes peinent à me porter, alors que le combat vient juste de commencer. Je fends les airs plusieurs fois pour empêcher le guerrier d'avancer, et avoir le temps de trouver un moyen de le blesser. Je ne peux pas l'attaquer de front, je ne peux pas prendre le dessus par la force, c'est impossible, mais tout ça, c'était sans compter sur la force et l'agilité de mon adversaire. Au lieu d'éviter les coups en reculant bêtement comme les autres, il préfère les parer, habilement, aisément et tout ce que je réussi à faire, c'est gaspiller le peu de force qu'il me reste. Je n'arrive à maintenir une certaine distance que grâce à ma taille et à celle de mon arme et c'en est affligeant. Moi, guerrier d'Oranan, je n'arrive pas à prendre le dessus sur un vulgaire sektegs. Je me bats pour mon honneur, mais je fais honte à mon peuple. Oui, je ne suis pas un Oranien de sang, mais j'ai été élevé selon leur coutumes, selon les principes que 'mont inculqués mes parents, pourtant, face à l'un des pires ennemis de mon peuple, je ne suis bon à rien. Par chance, j'ai réussi à faire quelques égratignures au guerrier, mais je n'en ferai pas plus, je n'en peux plus.

Ma visions se trouble, j'ai perdu beaucoup trop de sang depuis le début des hostilités, trop de blessures, je ne vois plus rien. Je sens juste le métal de l'arme de mon adversaire entrer en contact avec mon torse avant de m'effondrer. Je suis encore en vie, mais pour combien de temps...

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MessagePosté: Mer 30 Nov 2011 13:02 
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Mes compagnons sont là, et je ne dois pas faillir. Pas devant eux, pas alors qu’ils se battent pour moi. Ma poigne enserre le manche de ma hache, que je ne peux manier qu’à une main, sans l’aide d’une autre arme. Mon bras blessé est trop douloureux pour ça, et ma rapière traîne toujours par terre. Je sais aussi que je risque d’être entièrement déséquilibré par cette plaie, et que toutes mes habitudes de combat vont devoir être recalculées pour celui-ci, qui ne s’annonce pas piqué des vers. Car la gueule d mon adversaire arriverait à faire peur au plus courageux des guerriers, toutes armées, races et nations confondues. Déjà les gobelins n’ont guère la réputation d’être plaisants à regarder, n’ayant pas une once d’esthétisme, mais là, c’est le bouquet ! Sensiblement plus grand et plus musclé que ses congénères, il arbore une face rapiécée de toutes pièces, recousues de nombreuses fois, et pas par le meilleur des médecins. Ses cicatrices lui confèrent un air effrayant, une mine qui n’a plus rien d’humanoïde. Son nez est tronqué, l’un de ses yeux est plissé à l’extrême, alors qu’une balafre lui barre le sourcil. Sa mâchoire est de travers, et laisse percevoir, à travers des lèvres boursoufflées, une rangée de dents fines et pointues. Un sourire mesquin marque sa face rabougrie. C’est un vétéran, un gobelin ayant survécu à plusieurs combats sanglants. Il sait se battre, et faire en sorte de vivre, une arme à la main. C’est en tailladant les chairs qu’il est devenu chef de cette tribu, et cela se voit dans son attitude, dans son apparence. Il est confiant, plein d’assurance. Si seulement il savait à qui il avait à faire…

Mes sourcils sombres se froncent au-dessus de mes yeux d’obsidienne, alors qu’une mèche noire vient barrer mon visage. Je me mets en position de défense, jambes légèrement recourbées, pour un meilleur équilibre, une base de sustentation plus large, et pour laisser moins de parties de mon corps hors de l défense de mon arme. Je fais tournoyer ma hache dans ma main, en de répétitifs moulinets impatients. Car si le combat a déjà commencé pour les autres, ce n’est en rien le cas pour moi. Mon adversaire me jauge, tourne lentement autour de moi, observant mes réactions, mes mouvements. Il m’analyse. Déjà, il a compris que je ne l’attaquerai pas, préférant rester dans un système de défense et de contre-attaque. Il a l’honneur du premier coup, et il le sait si pertinemment qu’il prend le luxe de s’attarder sur la préparation de celui-ci. Sa lame brille au feu, et pivote légèrement, à chaque pas qu’il fait, comme s’il cherchait un angle par lequel me prendre. Muni d’une seule arme, et d’aucun bouclier, je sais que ma défense a des failles, et je ne peux compter que sur mes réflexes pour m’en sortir…

(Non, pas que !)

L’interpellation de Lysis ne me laisse perplexe qu’un quart de seconde. Car l’illumination se fait. C’est l’évidence même. Je vais sortir contre cet ennemi une botte secrète que même les amants ne connaissent pas encore, pour certains. Seuls Oryash, Salymïa et Halkmir ont pu l’observer, jusqu’ici. Et l’attente de ce gobelin me laisse l’occasion de la lui présenter. Un tressaillement de tout mon être, et ma peau se recouvre instantanément d’une écorce verte et vive, souple et parsemée de picots acérés. Ceux-là même qui surprendront, à n’en pas douter, mon ennemi.

Le gobelin ne se laisse pas surprendre par ce changement d’apparence, et grogne entre ses dents, avant de plonger vers moi avec agilité, et non sans une rapidité à laquelle je ne m’attendais pas. Il passe sans peine ma garde, d’un coup sur le manche de ma hache, et son épée se plante dans mon flanc, traversant mon armure végétale pour faire couler par-dessus un sang rouge vif. Mais ma réplique est incisive, imparable, et surtout, automatique. Une salve d’épines jaillit de ma peau pour transpercer mon ennemi, qui recule, pantois, ébahi.

« Goute au pouvoir de la rose, créature ! »

Et je tente de lui assener un puissant coup de hache, qu’il n’esquive que trop facilement d’un habile bond sur le côté. Je retente mon coup une fois, et une autre encore, toujours en vain. Mon arme est trop lente pour mon ennemi, vif et agile. Il ricane sous cape, et lance un nouvel assaut, que je parviens à retenir, cette fois. Sa lame ne fait que croiser le manche de ma hache, qui se change aussitôt en un sabre long, fin, et légèrement recourbé sur la pointe. Une torsion du poignet et je rejette sa lame hors de toute garde, bien que sa force de poignet parvient à la maintenir dans sa main. Je me fend en avant pour le transpercer, mais il recule vivement, et je ne parviens qu’à l’égratigner à hauteur de l’épaule. Et aussitôt, je subis les conséquences de mon attaque vive : la douleur de mes jambes se réveille, et j’ai de la difficulté à me relever. Trop lent, mon adversaire profite de l’occasion pour laisser son arme mordre une nouvelle fois ma chair. Une fois de plus, le sang coule. Et une fois de plus, les épines transpercent sa face ratatinée. Dans son regard, je vois qu’il commence à comprendre la valeur de mon pouvoir. Si ses coups ne sont pas plus dévastateurs, il périra avant même d’avoir pu sérieusement me blesser.

Sans attendre, je tends vivement le bras en avant, malgré qu’il soit hors de portée de mon arme. Perplexe, il n’essaie pas d’esquiver. Pour son plus grand malheur, puisque dans mon geste, mon sabre se change en une pique longue et pointue, qui vient le saisir juste sous la gorge, avec précision, transperçant ses chairs dans un gargouillement rauque. Il porte une main à sa blessure, et la colère semble le submerger. Il se lance à nouveau sur moi, et je n’aie le temps de penser à une nouvelle forme d’arme qu’il a bondi, et m’a planté son épée dans le dos, tout en s’agrippant à moi pour l’y maintenir. La salve d’épines a été meurtrière, et son sang se mêle au mien, dégoulinant le long de mon armure. D’un coup d’épaule, je me débarrasse de lui, et il roule sur le sol, mordant la poussière. Mais ce n’est pas fini. Il se relève aussitôt, tout aussi chancelant que moi. Et là, un subit tremblement de terrain fait s’effondrer des roches autour de la zone de combat, et attire momentanément mon attention. C’est assez pour mon ennemi pour se ruer sur moi une fois de plus. Mais cette fois, je m’attendais à son attaque, et je le repousse vivement de mon bras blessé, non sans hurler de douleur en sentant le froid de sa lame me traverser une fois de plus, au même endroit. Comme s’il cherchait à alourdir encore le poids de mes points faibles.

Hélas pour lui, il trébuche en arrière alors qu’il est repoussé, et tombe droit dans le foyer, dans le grand feu du campement. Sans attendre, je me saisis de ma pique pour la planter dans son corps crépitant sous les flammes, afin de l’y maintenir avec force. Ses cris sont horribles, affreux, inhumains. Il m’insulte, me hais, geins de douleur. Et bien vite, ses chairs s’embrasent, et la vie l’abandonne pour ne laisser de lui qu’une croute noirâtre en train de se consumer dans le feu. Alors qu’il cesse de bouger, je retire mon arme et m’appuie dessus, avant de constater que Duncan semble en difficulté. Je ne peux laisser cela se produire.

Au bout de toute force, je me saisis de ma lance pour la balancer à travers le campement. La pointe traverse la tête du guerrier gobelin au moment où il allait abattre lâchement sa lame sur le corps à terre de l’amant. Et à son tour, il s’effondre en geignant… Le combat est terminé. Les autres gobelins survivants, voyant la défaite de leurs héros, se sont enfuis, et il est désormais inutile de chercher à les poursuivre. Tout est fini.

Dans un soupir douloureux, je tombe à genoux alors que ma peau de rose disparait pour faire réapparaitre l’habituelle, d’argent. À mes pieds, ma sombre rapière stagne, et je la ramasse pour la rengainer, avant de ramper jusqu’à Duncan. Ma voix n’est qu’un souffle lorsque je m’adresse à lui.

« Tiens bon, frère. Tu t’es battu avec vaillance, alors sois vaillant maintenant que le combat est terminé. »

Et je me retourne vers mes deux autres comparses présents, plaintif.

« Il nous faut des soins. Allez quérir les autres, et ramenez toutes les affaires ici. Cette grotte est l’entrée du souterrain que nous devons emprunter… Je veillerai sur Duncan, pendant ce temps. »

Et mon attention se repose sur le guerrier. Et ma main passe sur son front, dans ses cheveux.

« Parle-moi. Ne te laisse pas gagner par le sommeil. »

Moi-même, je lui parle pour ne pas sombrer également. Mes plaies saignent abondamment, et ajoutées aux blessures de ma chute, mon état n’est guère réjouissant. J’ai froid…

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Sam 3 Déc 2011 15:01 
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Le bruit métallique des lames qui s’entrechoquent, celui plus sourd des pieds ou des poings, s’évanouirent pour faire place à un lourd silence, qui dans cette situation risquait de présager rien de moins que la mort. Ce moment de pause où le temps semblait s’être arrêté et pendant lequel j’en profitais pour tenter de récupérer fut interrompu par la voix plaintive de Cromax.

J’éprouvai un certain soulagement de ne pas être le seul survivant de cette aventure. L’elfe gris affaibli et saignant abondamment avait rampé jusqu'à Duncan qui sombrait doucement dans l’inconscience. Tel un chef digne de ce nom, Cromax réclamait de l’aide pour lui, mais surtout pour son compagnon Duncan, dont la vie menaçait de le quitter à tout moment. Nous avions survécu tous les quatre, mais seul Lillith semblait être suffisamment en forme pour demeurer debout. .
Après un court moment de réflexion, je me résolus de me lever. Mes bijoux de famille m’élançaient, mon dos et mon thorax écrasé me faisaient souffrir, sans compter ma main dont les os étaient sans doute broyés, mais heureusement, aucune goutte de sang ne s’échappait de mon corps. Après quelques essais infructueux, je réussis à me mettre debout. Chancelant, je me dirigeai vers le canasson le plus près de moi.

«J’y vais !» répondis-je enfin.

Je préférais quitter ce lieu pendant que j’étais encore en vie. Je craignais le retour des gobelins, sachant pertinemment que je ne survivrais pas à une autre attaque. Le puissant mage s’avérait donc le candidat idéal pour veiller sur ces deux compagnons pendant que j’allais chercher des secours.

Pendu au cou de la jument blanche à la longue crinière, je m’accordai quelques secondes de repos avant de tenter de la monter. Une fois en selle, je talonnai le destrier emprunté et filai dans la direction indiquée par Cromax.

Je me laissai ainsi porter par le cheval jusqu’à ce que j’arrive à proximité du camp. Fier et orgueilleux, je me redressai alors sur ma selle. À mon arrivée au camp, je vis les deux femmes qui s’affairaient autour d’un tas de cadavres de gobelin empilés. Elles avaient sans doute l’intention d’y mettre le feu afin d’éviter que la décomposition de ces vermines cause infections et maladies.

Dès que je fus assez près d’elles pour me faire comprendre, je m’écriai :

«Cromax et Duncan sont mal en point, ils ont besoin de soins immédiatement. Votre chef désire aussi qu’on lève le camp. Il a trouvé une grotte que nous devrons apparemment empruntée.»

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MessagePosté: Sam 3 Déc 2011 20:11 
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Précédemment: Repose en paix Salymïa


En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Aenaria avait allumé le bucher funéraire de leur compagne Salymïa. Bientôt les flammes vinrent à lécher la dépouille et une odeur de chair brulée se répandit dans l'air. Une odeur qui était parfaitement reconnaissable à des lieux à la ronde et qui à n'en pas douter, mettrait les autres gobelins restés dans les parages en fuite.
Oryash resta là, sans prononcer un mot, fixant les flammes qui dansaient comme si elles avaient voulu accompagner l'elfette dans une derrière danse. La peau blanche ne pleurait pas, ne montrait aucun signe de douleur si ce n'est celui de sa blessure au côté. Aucunes émotions, rien.

Une fois que le bucher fut largement entamé, les deux femmes entreprirent d'achever le sale boulot qui les attendait encore. En finir une bonne fois avec les peaux vertes.
Aenaria s'était adressé entre temps à Oryash lui parlant de la soigner, mais cette dernière n'avait rien répondu, préférant garder son énergie pour la tache à venir. Même la proposition d'aide était restée sans réponse. La peau blanche était bien trop fière pour demander de l'aide, même si elle en avait besoin. Aussi avait-elle laisser Aenaria oeuvrer comme elle le souhaitait.

Oryash termina tant bien que mal d'entasser le bois nécessaire à leur projet et vint par la suite donner un coup de main à Aenaria pour jeter les cadavres des gobelins sur le tas de bois. La tache était rude et fastidieuse et leurs blessures respectives n'arrangeaient pas leur affaires. Finalement après maintes aller et retour, tantôt à vide tantot avec les corps, elles étaient parvenus les réunir en un même lieu.

" Je pense qu'il y a assez de bois à présent. Ca va faire un joli feu de camp qui se verra de loin. Qu'ils aillent en enfer et que Thimoros se charge d'eux à sa façon."

Un sourire maléfique se dessina sur son beau visage. Oryash grimaça soudainement et porta une main à son flan droit, sa blessure saignait encore. Puis soudain, le galop d'un cheval se rapprochant assez vite et un cavalier apparut bientôt.
Ne parvenant pas à l' identifier tout d'abord, Oryash vint à se munir de ses griffes.
Une autre attaque? Si tel était le cas, elle ne parviendrait pas à l'enrayer. Elle se campa le mieux qu'elle put sur ses deux jambes, un rien chancelante tout de même et attendit.
Bientôt, la peau blanche reconnu l'homme qui arrivait. Mathis le dernier membre des amants. Dans la bataille Oryash l'avait perdu de vue et s'en était voulue, pensant qu'il en avait profité pour déguerpir. Elle se trompait car il arrivait à leur hauteur, réclamant de l'aide et demandant à ce que tous lève le camp immédiatement sur ordre de Cromax.
La peau blanche fixa le blondinet avant de cracher son venin.

"Mal en point, parce que tu crois que nous, nous n'avons rien. Salymïa est morte et son corps se consume sur ce bucher."

Elle lui désigna le bucher d'un mouvement de tête avant d'ajouter...

"Je ne sais même pas si j'aurais la force de chevaucher avec cette plaie au côté! Quand à l'autre là, elle n'est pas mieux loti que moi!"

Puis sans dire un mot Oryash tourna les talons et se dirigea vers sa monture. Au prix d'un effort surhumain elle parvint à se hisser en selle provoquant un afflux de sang plus important au niveau de sa plaie.

"Si c'est si pressé, montre-nous le chemin et ne perdons pas de temps!"

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 02:01 
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Nous avions mis un bon moment à transporter tous les cadavres sur le bûcher. Le travail fut long, pénible et douloureux mais il était nécessaire à notre mission. Lorsque notre tâche fut terminée, Oryash me le signala et aussitôt j’embrasai le bûcher afin de tirer un trait définitif sur ce combat. Je vis un sourire se dessiner sur le visage de la peau blanche, elle aussi appréciait le spectacle de ce feu de joie improvisé.

Cependant la lassitude du combat commença à se faire sentir progressivement mais je n’eus pas le temps de m’attarder bien longtemps sur mon état de santé que des bruits de sabots se firent entendre. Aux aguets, ma main droite par réflexe se posa sur le pommeau de mon épée mais cela fut inutile car c’était Mathis qui revenait avec une mine déconfite et un troublant message pour nous. Nous devions lever le camp au plus vite pour rejoindre Cromax et Duncan qui étaient apparemment dans un état plus qu’inquiétant. Ils avaient suivi les gobelins et souffraient maintenant de nombreuses blessures.

(Quelle bande de téméraires imbéciles, les hommes et leur égo…)

Oryash lui fit également un rapport de la situation en lui parlant d’abord de la perte de l’une d’entre nous, puis faisant état de notre pitoyable état de santé. Nos blessures n’étaient effectivement pas bien jolies à voir et Mathis nous enjoignait de lui suivre le plus vite possible. Nous n’étions pas en état de prendre la route… Comment faire ? Soigner Oryash et ma blessure dans le dos avant de partir ou le suivre et risquer de mourir ? Je n’eus pas le temps de répondre que déjà Oryash montait en selle au prix d’un incroyable effort et d’un flot de sang important. Il ne me restait plus qu’à la suivre dans sa décision et d’abandonner notre campement dans son état de désolation.

Jetant un dernier regard sur le bûcher qui avait servi pour Salymïa, je m’adressai à Mathis.

- « Je ne suis pas la plus apte à guérir les gens, c’est Salymïa qui avait ce genre de pouvoir mais je ferais de mon mieux. Montre-nous la route maintenant, il ne faut pas tarder si comme tu le dis Cromax et Duncan sont dans un sale état. »

Me dirigeant vers Célestion, je remis les rênes en place et mettant le pied à l’étrier, je reçus une douloureuse décharge dans le dos à cause de ma blessure. Les autres s’étaient refermées grâce à mon sort de soin mais celle-là était particulièrement pénible, me gênant dans de nombreux gestes. Je n’avais pas le choix, je devais faire avec et partir sauver mes compagnons d’infortune. J’eus alors l’étrange sentiment d’être de retour dans une certaine salle sur une certaine île volante…

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 03:17 
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Craignant l’arrivée d’un nouvel ennemi, les deux femmes encore vivantes, telles de vraies guerrières s’étaient mises en position, prête à riposter. La troisième, avec qui je n’avais échangé que quelques mots, brûlait à présent sur le bûcher préparé à son intention.

La guerrière accueillit mes propos avec mépris tout en me fixant de ses yeux rouges remplis de méfiances.

Sans lui répondre, et surtout sans perdre un instant, je sautai à terre, ramassai les effets qui semblaient appartenir à Duncan et les rangea rapidement dans les sacoches de sa jument. Lorsque la femme munie de griffes eut terminé son plaidoyer, Aenaria, d’un caractère plus tempéré m’apprit qu’elle seule possédait le don de guérir. Je m’empressai donc de lui indiquer le chemin du camp des gobelins.

«Pars alors et ne nous attends pas, nous te rejoindrons avec les biens de tous.»

Je me tournai vers Oyrash qui était déjà sur sa monture, puis d’un ton ferme, mais dénué de toute arrogance ou mépris, je lui dis :

«Toi, tu peux encore te tenir debout et monter en selles, et il te reste apparemment assez de force pour argumenter et te plaindre.»

Ce disant, de ma main droite, la seule valide, j’accrochai les rennes de la jument à sa selle.

« Ramène sa jument à Duncan. À mon départ, il était en train de sombrer dans l’inconscience alors que ton chef qui tente de l’apaiser se vide rapidement de tout son sang. »

Puis, en hâte, sans précautions, je ramassai couvertures, sacs et mis tout ça sur le dos ou dans les sacoches du cheval noir appartenant probablement à Lilith. Je libérai ensuite le cheval de Salymia de ses rennes et de sa selle, lui donna une petite tape sur la fesse droite et lui rendit la liberté. J’avais fait ce geste pour Hallena, le temps passé en sa compagnie m’avait un tout petit peu transformé.

Du mieux qu’il m’était possible de le faire en étant blessé et privé d’une main, je bondis sur ma Bella. Les rennes de l’étalon noir étant attachés à ma selle, j’étais enfin prêt à partir.

Je talonnai donc ma jument et je repartis en direction du camp gobelin.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 13:22 
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Je poussai la carcasse inerte et regardai autour de moi pour prendre conscience de la situation. Nous avions gagné. Les champions étaient tous morts, les gobelins survivants en fuite et désorganisés, mais à quel prix ? Je me relevais tant bien que mal, boitant à cause du pieu de roche toujours dans ma jambe et pu mieux voir l’état de mes compagnons. Mathis avait l’air en relativement bonne santé, vu la situation, mais Cromax et Duncan étaient mourants.

Mathis pris une monture pour chercher les autres et pour avoir des soigneurs, me laissant le soin de m’occuper des deux blessés en attendant. Paniquant devant la situation, je ne sus que faire pendant quelques instants. Puis, ayant une idée, je soufflai d’un air confiant quelques mots.

« Tenez bon ! Je vais voir s’ils ont des soins magiques dans leur campement de fortune. »

(Vu le nombre et la présence d’un shaman, ils ont sûrement quelques potions… Normalement… J’espère… Il le faut…)

En me rapprochant de la grotte, je vis les maigres possessions des pillards, mais une fouille rapide ne me permis pas de trouver ce que j’espérais. Ce qui s’en rapprocher le plus était un gourde rempli de ce qui semblait être un mauvais vin à l’odeur. La jetant au sol rageusement, je rejoignis bredouille les blessés. Sur le retour, tandis que je boitai piteusement, je senti la colère du yéti s’effacer et mon sort se dissiper.

« Désolé, il n’y a rien. Mais je vais voir ce que je peux faire. »

Mon léger pelage disparut, mes dernières forces s’amenuisèrent et je sentis mon esprit libre à nouveau et l’accès à mes fluides pleinement possible. La fin du combat avait amené une chute vertigineuse de l’adrénaline qui devait tenir encore actif mon enchantement. Mais je n’en avais plus besoin maintenant, tandis que ma magie pouvait soigner les nécessiteux.

« Je peux limiter les blessures avec ma magie, mais ce ne sera pas aussi efficace qu’avec un serviteur de Gaia. »

Ne sachant trop par où commencer, je choisis la blessure la plus large et la plus sanguinolente. C’était le dos de Duncan et la pâleur du guerrier indiqué qu’il avait perdu beaucoup de sang. J’apposai mes mains et concentrai mes fluides comme je l’avais appris auprès de Milanne.

« Ca va être un peu froid… »

J’appeler la glace avec précision pour s’attacher aux bordes des plaies et former une croute écarlate qui stopperait l’hémorragie. Toute la difficulté était de ne pas blessé plus par la présence de la glace, mais j’avais appris comment infuser ma magie dedans pour éviter ce désagrément. En une dizaine de seconde, l’entaille profonde ne saignée plus. Content de mon sort, je m’attelais à un nouveau soin sur une autre blessure. En quelques minutes, j’avais épuiser ma magie et fermer une demi-douzaine de coupures sur les deux blessés et sur moi-même. En effet, mon cou saignait fort et je ne pouvais le laisser ainsi plus longtemps.

La situation s’améliorait, mais c’était loin d’être suffisant. J’entrepris alors de panser les autres blessures. Je regardai un instant le campement avant de balayer l’idée d’utiliser du tissu venant des segteks, optant plutôt pour ma chemise en lin.

(Même couverte de terre, de sang et de sueur, elle sera toujours plus saine que ce que je peux trouver ici…)

Je retirai prestement mon haut et en déchire de large bande. Pendant un instant, je me dis que cela ne suffirait pas et que si on continuait à avoir des blessés dans le groupe, je finirais nu. Cette pensée me fit sourire et je repris mon travail sur les bandes. J’en passai une autour du bras de mon amant avant de faire un nœud bien serré. Malgré son état déplorable et sa faiblesse temporaire, il était toujours aussi beau et il ne bronchait même pas devant mes soins un peu rustres. Je fis deux autres pansements aux blessés quand un bruit se fit entendre dans la forêt. Je me retournais vivement en brandissant mon sceptre, prêt à réagir. Mais lorsque je vis la familière silhouette elfique d’Aenaria, je baissai mon arme avec soulagement.

« Par ici ! »

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Dernière édition par Lillith le Jeu 5 Jan 2012 23:33, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 13:29 
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Mathis en apprenant que j’étais la seule personne capable de soigner Cromax et Duncan m’indiqua aussitôt la route à suivre pour rejoindre le campement des gobelins. Déjà en selle, je n’eus qu’à donner un bref coup de talon dans les côtes afin de lancer Célestion au galop. Je dus me tenir fermement aux rênes pour ne pas partir à la renverse à cause de cette foutue blessure dans le dos.

J’avançai à tâtons dans le noir en espérant ne pas me tromper. Je ne connaissais absolument pas cette zone du continent, je n’y avais quasiment jamais voyagé. Derrière chaque arbre, chaque herbe, j’avais peur de voir surgir un de ces gobelins sanguinaires. J’étais suffisamment meurtrie comme ça, un autre combat ne serait pas bon pour moi. Je devais avancer à l’aveugle en terra incognita et cela me faisait froid dans le dos.

Je talonnai un peu plus Célestion pour qu’il accélère même si cela devait me causer des élancements le long de la colonne vertébrale. Puis ma vue s’habitua à la noirceur de la nuit pour finalement réussir à capter une lumière d’abord mouvante, puis fixe au fur et à mesure que je m’approchais. Je devais certainement arriver près du campement gobelin dont Mathis m’avait donné la direction approximative. Tournant les rênes dans cette voie, je m’approchais au trot de l’endroit, histoire de ne pas faire venir d’autres trublions.

Et ce fut un véritable spectacle d’horreur qui s’afficha sous mes yeux… Des cadavres de gobelins et d’autres créatures, mais surtout je vis Lilith qui était torse nu, accroupi à côté des deux blessés. Il me héla et je pus voir qu’il avait commencé à soigner certaines petites coupures mais le plus gros du saignement était toujours là. C’était donc à moi de jouer.

Je descendis de cheval et m’approchai donc des trois garçons. M’accroupissant près d’eux, je sentis mes fluides de lumière affluer vers mes mains.

- « Tenez bon les garçons, je suis là… »

Une perte était suffisante pour notre groupe, un autre mort et cela signerait mon abandon pour cette mission. Cherchant à dépasser ma fatigue, je puisai dans mes dernières réserves de force pour soigner les blessures de trois garçons.

- « Ce sort vous touchera tous les trois, j’espère que je tiendrais… »

Prenant une profonde inspiration, je secouai mes mains pour en supprimer les tremblements. Puis tournant mes paumes vers le ciel, j’invoquai la puissance régénératrice de la lumière. Un cercle se forma autour du guerrier, de l’elfe et du cryomancien et le campement fut alors ébloui d’une intense et chaude lumière. Je sentis mes forces diminuer à mesure que les leurs revenaient. Je dus me concentrer pour tenir durant toute la durée du sort et une fois mon œuvre accomplit, je relâchai la pression.

- « J’espère que cela suffira pour vous permettre de récupérer… »

J’eus tout juste le temps de terminer ma phrase avant de perdre connaissance.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 16:05 
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J’ai froid, mais c’est du froid que vient la délivrance des maux qui m’accablent. Je suis allé au bout de moi-même, et à nouveau, ma vision se trouble, alors que je sens le sang couler hors de mes plaies. Une silhouette floue s’approche, au bout d »un moment dont je ne peux déterminer la durée. Une silhouette porteuse d’espoir, celle de Lillith. Mon glaçon est en vie, et s’il est blessé, il l’es moins gravement que Duncan et moi. Il parvient à se maintenir debout. Sa voix réconfortante me semble lointaine, alors qu’il est pourtant juste à côté de moi, et elle promet de l’apaisement. Fermant les yeux, et roulant sur le côté pour lui laisser libre accès au corps meurtris de Duncan, je me réfugie dans ma propre inconscience. Oh, je ne dors pas, ni n’ai sombré dans l’évanouissement. Non, je ferme juste les yeux pour imaginer des souvenirs positifs qui me réchauffent le cœur, l’espace d’un instant.

(Ne t’endors pas !)

Je me laisse bercer par eux, et des visages gaillards et rieurs défilent dans l’expression de ma mémoire. Je revis l’ambiance d’une taverne enjouée, d’un concours de nourriture remporté par le jeune Léonid Archevent, à la panse pleine et au regard triomphant. Je le vois encore reluquer les courbes d’une jeune humaine, dont le nom m’échappe aujourd’hui. Je visualise l’elfe gris le plus dérangé que je connaisse, Filgaren, lancer d’acides piques humoristiques pour conquérir le cœur de Phanie, vendeuse d’une forge de la capitale blanche. Je revois le visage naïf et rieur d’une chipie d’aniathy, je revois les traits de Prunelle posés sur moi avec douceur.

(Non, reste !)

J’entraperçois Lelma et sa fille, faisant face à Andelys, accompagné lui aussi de son enfant. L’humain vaillant que nous avons tiré du royaume de la mort. Je ressens presque l’ivresse de cette soirée mémorable.

(Cromax, ne sombre pas !)

Le décor s’efface pour ne laisser plus vivant que les visages. Daïo, le courageux maître d’armes, Fléau riant joyeusement, Pulinn et sa chaleureuse tendresse. Zya, la charnelle shaakt aux mœurs libérées, Lothindil, la valeureuse gardienne de Yuimen au cœur infaillible, ou presque. Je m’abandonne au voile cotonneux de mes souvenirs épars, à ceux de mes nombreuses amantes d’un soir ou de plusieurs.

Mais soudain, ce confort agréable disparait pour laisser place à une sensation glacée intense. Lillith, mon tendre glaçon, se tient près de moi, plus beau que jamais, malgré le sang, malgré les blessures. Torse nu, il use de sa magie tant de ses braies pour contenir le flot de sang de mes plaies, et les bander. Ma respiration se fait plus marquée, plus forte, alors que ses mains parcourent mes lésions au bras, aux jambes, à la hanche. Ma main, soudainement si physiquement présente, alors que je retrouve ma pleine conscience pour le plus grand soulagement de Lysis, dont les vains appels n’ont eu aucune réponse, se pose sur le torse de mon amant pour l’effleurer d’une caresse pleine de reconnaissance. Je n’en ai pas la force, mais je le désire. Il m’a soulagé, et sauvé la vie. Car même si je suis toujours faible, je ne suis plus mourant pour autant. Et ma vision plus nette, désormais, me confirme que Duncan est hors de danger également, allongé à mon côté.

Mais Lillith se tourne soudainement vers l’entrée du campement extérieur. L’elfe grise de notre groupe vient de traverser les fourrés, à cheval, et s’approche de nous en affirmant pouvoir nous soigner davantage. Je n’ai le temps de la remercier qu’une lueur vive et pourtant apaisante nous entoure, Duncan, Lillith et moi. Je sens des forces revenir en moi, mes plaies se refermer, se purifier. Je ressens de nouveau la vie couler dans mes veines, et la chaleur de mon propre corps revenir à elle-même. Quelques douleurs persistent, mais globalement, je vais bien mieux. Et surtout, mon bras gauche a de nouveau sa souplesse, même s’il reste encore endolori.

Rassuré, je me redresse pour lui montrer ma reconnaissance lorsque je la vois tomber au sol, inconsciente, au même moment où Oryash et Mathis reviennent à leur tour de notre ancien campement. Aussi vite que me le permet mon état, je me précipite vers l’elfe grise pour passer une main sous son crâne, et caresser son visage inerte.

« Elle… Elle semble dormir. Elle doit être épuisée par son sortilège. Peut-on faire quelque chose ? »

Je me tourne vers Lillith, également possesseur de fluide, obligé de reconnaître mon inexpérience dans ce domaine. Et puis, soudain, un détail me frappe de plein fouet, et je me tourne vers Oryash et Mathis.

« Où est l’elfe blanche ? Où est Salymïa ? »

Celle qui m’a sauvé la vie, lors de notre passage au Clan des Roses. Elle n’est pas avec eux. Et un curieux vide m’oppresse, alors que je le constate.

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Dernière édition par Cromax le Lun 5 Déc 2011 11:45, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 16:53 
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Précédemment:Retour inattendu et de nouveaux ordres


A peine arrivé, Oryash vit celui qui se nommait Mathis rassembler les affaires de chacun comme si cela avait plus d'importance que tout autre chose. Mais ce qui la fit grogner avec rage, fut la façon dont il s'adressa à elle, lui donnant l'ordre de prendre la jument de Duncan et qui plus est de l'attacher à sa selle.

"Change de ton avec moi, ou tu pourrais ne pas rejoindre le reste du groupe vivant! Je tiens peut-être encore debout mais seul Yuia sait jusqu'à quand. Alors ne me pousse pas à bout, nous en avons tous assez bavés comme ça!"

Oryash aperçut l'elfe grise prendre la direction que le blondinet venait de lui donner.
Elle jeta un dernier regard en arrière sur le bûcher où le corps de Salymïa finissait de se consumer avant qu'un bruissement ne se fasse entendre dans les fourrées aux abords de la forêt. Elle espérait qu'il ne s’agisse pas la de gobelins. Elle n'aurait pas la force nécessaire de les affronter. Elle secoua la tête comme pour chasser une langueur qui s'emparait d'elle et main au côté fit avancer Herumor.

"Tu ne perds rien pour attendre blondinet!"

Menace, avertissement, allez donc savoir avec la peau blanche. Pour l'heure Duncan et Cromax avaient besoin d'eux et s'était sa seule priorité. Oryash bien que tenant les rennes de son destrier avait pris appui sur le pommeau de sa selle. Après quelques foulées aux pas, elle lança Herumor aux trots, mais cela lui causa d'affreux élancements au niveau de sa plaie. Soudain le woger vint à surgir devant son cheval qui se cabra et Oryash ne put éviter la chute. Elle tomba lourdement avec un gémissement animal. Elle resta dos au sol quelques instants cherchant à reprendre son souffle.

"Par Fenris! Tu pouvais pas te pointer à un autre moment!";pesta la peau blanche en serrant les dents.

Le woger quand à lui semblait plutôt content de retrouver sa compagne de route et le manifesta en venant lui lécher le visage. Elle le repoussa doucement de sa main ensanglantée avant de parvenir à se redresser sur son séant. Par chance Herumor n'avait pas pris la fuite en apercevant le woger et le destrier de Duncan était toujours attaché à sa selle.Elle inspira un grand coup, prit appui sur le woger et se redressa. A présent il ne lui restait plus qu'à se remettre en selle et à rejoindre les autres. Tout comme la première fois la chose ne fut pas simple mais elle y parvint.

Quand elle atteignit enfin le point de rencontre, le spectacle qui s'offrit à elle n'était pas beau à voir. Des cadavres partout et surtout ses compagnons dans un sale état. Il lui apparut que l'elfe grise et Lillith avaient déjà lancé des sorts de soin, aussi que pouvait-elle faire d'autre? Elle ne possédait pas la magie de guérir et ne serait utile à personne, si ce n'est pour achever les mourants. Elle se laissa glisser aux pieds de sa monture, laissant une traînée de sang sur Herumor. Puis elle s'avança en direction de Lillith.

"Je peux t'aider?";demanda-t-elle d'une voix à peine audible.

Puis soudain à proximité de Lillith, la voix de Cromax. Cromax qu'elle n'avait pas seulement vu, tant elle se concentrait pour ne pas s'écrouler à son tour. Une question, puis une réponse sortant machinalement de la bouche de la peau blanche.

"Sa... Salymïa n'est plus. Egorgée avant même qu'elle ne comprenne ce qui se passait. Ces vermines ont payé pour ça... de leur vie."

Oryash tomba genoux à terre à bout de force, une main au côté, là ou l'épée l'avait transpercé de part en part. Seul Fenris savait pourquoi elle avait tenu aussi longtemps.

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