L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 14 Déc 2011 12:59 
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Sitôt ai-je fini de parler qu’un troisième intervenant apparait dans la conversation, en la personne de Duncan, qui étonnamment, part dans un long discours moralisateur qui n’a d’autre cible que… Aenaria. Je ne peux qu’être surpris par cet état de fait, puisque plus tôt, lors de notre voyage, il soutenait bien plus l’honneur et les valeurs semblables à celles prônées par Aenaria. Et pourtant, il se fait chantre de la liberté, du choix de vie. Même s’il ne partage pas mes opinions, son avis se recoupe finalement assez bien au mien, même s’il se fait assez mordant face à l’elfe grise.

Et la réaction ne se fait pas attendre. L’elfe grise lui répond à sa manière, non sans un brin de condescendance, qu’elle comprend parfaitement mes opinions et mes choix de vie. Être au centre d’un débat d’idée ne me plait pas plus que ça. Néanmoins, une remarque du discours de la Sindel me semble totalement déplacée. Digne de cette fierté grise, cette suffisance inhérente à mon espèce. Elle minimise la vie d’un humain, la disant presque insignifiante à côté de celle d’un elfe. Je fronce les sourcils, pour m’interposer dans la conversation.

« Ah non ! Il ne faut dénigrer aucune vie. Elle est précieuse chez chacun. Et si elle est plus courte, effectivement, chez les humains, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas le droit d’avoir un avis sur elle, d’avoir leur propre idée de ce qu’elle est, et de qu’en faire. De par nos longues vies, Aenaria, nous nous engonçons souvent dans des schémas répétés, dont nous ne pouvons finalement prendre conscience qu’en écoutant d’autres peuples, humains ou autres, ayant des vies plus courtes, et donc forcés à une remise en question constante et donc efficace. »

Cela, je l’ai aussi appris au cours de mes aventures. Il n’y a pas si longtemps que ça, deux ans, peut-être, je pensais les humains tous arriérés, et sans importance. Mon opinion a changé sur eux sitôt que j’ai commencé à les écouter, à les prendre en considération.

Quoi qu’il en soit, la conversation dérive sur moi à nouveau, et ils semblent se mettre d’accord sur le fait que je connais l’amour. Une certaine sorte d’amour. Je lève les yeux au ciel en arborant un sourire d’évidence…

« Je n’ai pas dit être dénué de tout sentiment. Bien sûr que vous comptez. Bien sûr que vos actes m’importent, que les morts m’affectent, que l’amitié me réjouit. Comme je l’ai dit, c’est sur le long terme, que l’attachement me fait défaut. Peut-être cela changera mais… jusqu’à présent, je n’ai su me fixer, m’attacher exclusivement à une personne, que ce soit en amour ou en amitié. J’ai eu des amis, Fléau, Daïo, dont je n’ai plus aucune nouvelle en ce jour, et depuis plus d’une année, à cause de ce manque d’attaches. Et… à vrai dire, je ne ressens pas le besoin d’en avoir. »

Aenaria a posé sa main sur mon avant-bras, comme si j’étais pitoyable, comme si j’avais besoin de compassion. Je la fixe un instant, avant de conclure :

« Et je suis heureux comme ça. »

Par contre, sa dernière phrase fait comme une bombe, et lorsqu’elle se met à rire, je lâche un petit éclat également. Je commente néanmoins sa supplique…

« La vérité ne peut être que crue et directe. Oui, elle est parfois cruelle. Mais mettre des gants en la récitant, c’est un peu mentir… »

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 14 Déc 2011 14:33 
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J'étais loin, bien loin de penser que mon intervention provoquerait d'aussi vive réaction. Certes, il semblerait que je me sois trompé sur de nombreux points quant à mon interprétation des propos de l'elfe grise, mais tout de même. Enfin je suppose que c'est une réaction logique. Je n'ai pas l'habitude de converser, et je ne connais rien des conventions à respecter. Prendre des gants ? Peut-être aurais-je dû le faire en effet oui, mais est-ce une raison pour insinuer, de manière assez peu discrète que je suis, de part mon espérance de vie plus courte, inférieur aux elfe ? Je ne pense pas. Certes, ils vivent plus longtemps, mais il me semble avoir lu quelque part que le développement psychologique d'un elfe est bien plus lent que celui d'un humain, que malgré leur longévité, les elfes arrivent "à maturité" bien plus tardivement que les humains. Mais comment lui dire tout ceci "en prenant des gants" ?

Pendant que je cherche, vainement, c'est Messire Cromax qui prend la parole et prononce les mots que je n'ai su trouver. Il prend ma défense, ou plutôt, celle de ma race et je lui en suis reconnaissant.

"Tout d'abord, Dame Aenaria, sachez que tout comme vous, j'ai été élevé selon des codes qui me dictent une conduite et je ne peux me permettre de vous appeler de manière aussi familière. Par contre, je vous saurai gré de ne plus tenir des propos aussi blessant envers la race humaine, même si je l'admets, j'ai peut-être été un peu rude dans ma manière de m'exprimer. Certes, je vais mourir, bien avant vous, mais cela n'empêche que j'ai connu moult afflictions, que j'ai ressenti moult sentiment durant ma courte vie, sans doute bien plus que vous dans votre cocon elfique. J'ai de nombreuses connaissances dans de nombreux domaines et pourtant, je ne prétends pas avoir la science infuse. Donc ne prétendez pas que de part votre longévité, les elfes sont les seuls à pouvoir déchiffrer les secrets de la vie."

Sans doute ai-je encore une fois été un peu trop rude. Mais bon, j'ai toujours été incapable de parler à autrui, alors maintenant que les mots sortent enfin, je ne vais pas les retenir juste pour ne pas blesser mon interlocuteur.

"Messire Cromax, vous me voyez par contre vraiment désolé. Je n'ai jamais voulu insinuer que vous êtes dénué de tout sentiment. Je me suis sans aucun doute mal exprimé, mais vous connaissez les difficultés que j'ai eu, et que j'ai encore parfois, de parler avec autrui, je ne suis pas habitué à choisir les mots qui conviennent. Veuillez me pardonner."

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 14 Déc 2011 15:49 
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J’avais écouté les propos des garçons sans broncher mais je sentis bouillonner en moi un sentiment de rage

- « En vous écoutant tous les deux, j’ai l’impression d’être d’une étroitesse d’esprit impressionnante. Alors qu’en réalité, c’est vous qui avez mal interprété mes propos. »

Me tournant vers Cromax, je le regardais dans les yeux avec une lueur de rage dans les yeux.

- « Cromax, je n’ai jamais dit que nous les elfes nous étions supérieurs aux humains de par notre longévité. Je n’ai jamais dit que leur n’était pas précieuse, elle l’est tout autant que la nôtre. J’ai simplement dit que nous vivions plus longtemps qu’eux. J’ai rencontré des dizaines de personnes sur cette terre, humains ou non, ne viens pas me faire la morale en disant qu’on apprend à mettre de l’eau dans son vin en les côtoyant. Je me suis battu avec et pour eux, pas besoin de me dire qu’ils ne sont pas comme nous. »

J’étais tellement en colère que je pourrais faire exploser ma colère dans la furie de l’éclair, mais il me restait encore un peu de venin à déverser. Me tournant cette fois vers Duncan, j’avais le feu dans les yeux.

- « Pour votre gouverne, Monsieur, dites-moi à quel moment j’ai été blessante envers les humains ! J’ai au moins trois fois votre âge, j’ai vécu des choses dont vous n’avez même pas idée et que vous préféreriez n’avoir jamais vu de vos yeux. J’ai vu trop de personnes que j’aime mourir que ce soit par félonie ou sur un champ de bataille alors ne venez pas me faire la leçon. Je n’ai jamais dit que vous étiez dénué d’intelligence, je vous connais à peine. Alors ne déformez pas mes propos et ne portez pas de jugement sur moi car vous ne me connaissez pas. »

J’avais machinalement resserré ma prise sur les rênes de Célestion jusqu’à me blanchir les articulations.

- « OBSCURA ! »

Vous n’avez plus qu’à vous débrouiller sans lumière maintenant.

(Aenaria, qu’est-ce que tu as fait ?)
(J’en ai marre de voir des gens qui extrapolent mes propos dans le mauvais sens. Je me suis montrée calme, posée et gentille jusqu’à présent. Là, la coupe est pleine Crystallia.)
(Si ta mère te voyait…)
(Quoi si ma mère me voyait ! Elle est morte, laisses-la en dehors de ça !)
(Si tu veux que je m’en aille, dis-le moi tout de suite au lieu de me crier dessus, je ne t’ai rien fait…)
(Ma mère est un sujet que je n’aime pas aborder…)
(Elle t’adorait, arrête un peu de te faire du mal de cette manière)
(Qu’est-ce que tu en sais ! Tu ne la connaissais pas…)
(Tu ne crois pas si bien dire.)

Elle me laissa alors seule avec mes pensées et ma rage contre les deux garçons.

(Crystallia… CRYSTALLIA ! Reviens s’il-te-plaît…)
(Seulement lorsque tu seras calmée et que tu te seras excusée.)
(M’excuser alors que je suis dans mon droit, tu peux attendre.)
(Soit, lorsque tu auras changé d’avis, fais-moi signe.)

Elle alla se réfugier dans ma bague de fiançailles, bien étrange lieu pour qu’une faera se cache. Les garçons méritaient que je les remette en place après avoir montré autant d’insolence à mon égard, je ne pouvais laisser cela passer.

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Dernière édition par Aenaria le Ven 16 Déc 2011 12:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 14 Déc 2011 16:31 
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En réaction à mes propos sur Aenaria, qui ne se voulaient en rien un jugement, mais plutôt un rappel à l’ordre suite à un commentaire pouvant être mal interprété Duncan enfonce le clou en comparant sa propre vie à celle d’Aenaria, en disant que lui aussi, tout comme elle, a été élevé selon des codes stricts, des lois rigides. Il ne fait qu’exemplifier mes propos d’ouverture, leur amenant une conclusion tout à fait correcte : nul ne peut se vanter de connaître les secrets de la vie, qu’il soit humain, elfe, ou dieu. Chacun ne connait que sa propre existence, et, bien souvent, manque de recul face à elle.

À mon démenti sur mon manque de sentiment, il ajoute des excuses sur sa manière d’aborder les choses. Je lève aussitôt la main avec un sourire, pour lui affirmer qu’il n’y a eu aucune offense, et que je ne faisais que préciser mon point de vue face au sujet discuté, mais je n’ai guère le temps de prononcer le moindre mot que les deux, le sourire et la main, retombent tout aussi vite. Car Aenaria affirme avec colère et rage que nous l’avons mal comprise. Elle me toise de toute sa colère pour me remettre rudement à ma place quant à ma manière de donner des leçons de morale qu’elle ne comprend visiblement pas, puisqu’elle en donne aussitôt un exemple erroné, sans doute sous le coup de la colère.

Elle enchaine, fielleuse, en déversant sa rage contre Duncan, tout en le snobant une fois de plus sur son soi-disant pauvre petit vécu d’humain par rapport à sa longue vie d’elfe bien remplie. Car sitôt qu’elle a fini de déverser sa rage, elle fait montre d’une réaction montrant toute la valeur de son enseignement strict, de sa grande maturité agrémentée au long de chaque année de sa longue vie : elle stoppe son sort de lumière, nous plongeant dans l’obscurité du tunnel, et dans un embarras notoire. Je fronce les sourcils, mécontent de cette réaction vive et coupant court à toute discussion.

(Mais qu’est-ce qu’elles ont, les Amantes, à être si soupe-au-lait ? Après Oryash la sauvage, Salymïa l’instable, voilà Aenaria la colérique ! Est-ce pour me mettre à l’épreuve que Pulinn est allée dénicher de si mauvais caractère ?)

(Ahah, non ! Pulinn ne devine pas le caractère des personnes qui rejoignent le temple. Ce n’est qu’une coïncidence.)

(Troublante coïncidence, tout de même. Avec des personnes si changeantes à mes côtés, le péril de cette mission n’en est que plus grand ? Et si elles se mettaient à être rancunières, et décidaient, au dernier moment, de rejoindre la facilité, et Grantier, et de me planter une dague dans le dos ?)

(Ce sont des personnes d’honneur, et tu le sais. Sauf Oryash, peut-être, qui n’est que sauvagerie. En ce point, elle te ressemble plus que quiconque ici.)

Ma joie m’est retombée, et il est clair que je n’ai plus aucune envie de faire l’annonce de la survie de Salymïa, maintenant. Sans un mot, sans un commentaire, je plonge une main dans ma bourse pour en ressortir la pierre scintillante que j’ai trouvée sur Gramenou. Elle luit toujours d’une lumière puissante, qui éclaire tous les alentours de ce passage sous la montagne. La pente est toujours douce, et le parcours n’est que peu sinueux, pour l’instant, s’enfonçant toujours plus dans la montagne.

Je ne vois pas que dire, après un tel éclat de colère. Aussi, je garde le silence, me concentrant sur le chemin que nous empruntons, sans plus regarder ma voisine. J’accélère même un peu la cadence de mon destrier pour passer devant elle, et laisser Duncan la rejoindre s’il en a l’envie. Ou me rejoindre en la dépassant aussi… Peut-être le guerrier-érudit a-t-il une formule diplomatique pour calmer les rages féminines.

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Dernière édition par Cromax le Jeu 15 Déc 2011 15:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 14 Déc 2011 18:30 
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Précédemment:Besoin d'aide


La nuit était passée et Oryash avait eut un sommeil agité, sans réel repos. Sa blessure n'avait pas arrangé les choses et au matin alors que tous se mettaient en route, suivant les ordres de Cromax, elle se demanda si finalement elle ne ferait pas mieux de les laisser poursuivre seuls.
Elle tenta de se lever, mais s'en sentit incapable. Cette maudite plaie était plus grave qu'elle ne l'aurait cru. Elle soupira tout en pestant intérieurement, furieuse de se voir diminuée de la sorte.

Un à un les membres du groupe se mirent en route après avoir sellé leurs montures. A leur tête Cromax accompagné de l'elfe grise. Allez donc savoir pourquoi, mais à cet instant précis, Oryash se sentit inexistante. Tous passèrent près d'elle sans la voir pensant certainement qu'elle fermerait la marche comme elle le faisait souvent, solitaire.

Elle ferma les yeux un instant, réprimant une envie de hurler. Puis soudain les sabots d'un cheval s'approchant. Aussitôt elle ouvrit les yeux pour apercevoir Mathis qui se trouvait là, l'observant comme s'il attendait quelque chose. Contre toute attente, elle le vit descendre de sa monture et s'approcher d'elle. Instinctivement elle porta une main à son arme sans toutefois s'en munir.

Et la surprise, tout en fouillant dans son sac, il se proposa de l'aider, ajoutant presque par moquerie de ne pas le griffer. La peau blanche plongeant ses prunelles rouges dans celles de son interlocuteur comme si elle voulait percer les secrets de son âme, avant de lui répondre.

Il te serait facile de poursuivre avec les autres, alors pourquoi vouloir m'aider?

La question avait au moins le mérite d'être franche. Oryash ne s'expliquait pas pourquoi cet homme qu'elle avait pris en grippe depuis le début voulait lui venir en aide. Cela n'avait pas de sens. Bien que sur ses gardes, elle baissa un instant ses défenses lui permettant ainsi de faire le bandage qu'il proposait. Il se trouvait si près que la phalange de Fenris aurait pu le tuer afin assouvir la soif de sauvagerie qui couvait toujours en elle.
Puis elle repensa à Salymïa, à la façon dont elle avait terminé et détourna son esprit de cette idée stupide. De toute façon les amants ne lui pardonneraient pas un tel geste, sauf s'il était justifié et là, il ne l'était pas.
Elle s'adressa une fois de plus à lui, grimaça légèrement alors qu'il la touchait.

Tu aurais pu t'enfuir durant l'attaque. Tu ne l'as pas fait, pourquoi?

La voix d'Oraysh était contrairement à d'habitude en présence de cet homme, étrangement calme. La phalange de Fenris se montrait sous un autre jour. Elle porta une main à son front essuyant la sueur qui s'y trouvait, de la fièvre.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 05:41 
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Cette somptueuse femme à la peau laiteuse plongea son regard dans le mien. Fasciné, par ces iris rouges, je ne cillai point et la scrutai à mon tour. Nous étions là, face à face, comme deux ennemis qui acceptaient enfin d’écouter ce que l’autre avait à dire, oubliant un moment notre rivalité.
Elle me demanda sans détour la raison qui m’avait poussé à l’aider. En vérité, je n’étais pas certain de connaître la réponse. Avec toute l’agressivité qu’elle m’avait manifestée depuis le début, j’aurais pu savourer ma vengeance en la laissant là, blessée et vulnérable, mais j’en avais décidé autrement. Même s’il est vrai que je m’occupe toujours, et avec raison, de ma propre personne avant de me soucier d’autrui, je ne peux me résoudre d’abandonner un être blessé. Je suis un homme sensible, mon père me la souvent reproché, je ne possède pas le sang froid d’un vrai soldat. En fait, je supporte difficilement la vue de plaies et blessures.

Après un moment de réflexion, je me résous à lui répondre aimablement, usant à mon tour de franchise :

« Je ne sais pas trop pourquoi moi-même, mais j’étais incapable de partir et de vous laisser ainsi souffrir. »

Minutieux de nature, et assez habile de mes dix doigts, je poursuivis mon pansement, attentif aux mimiques d’Oryash tentant de ne pas aggraver la douleur qui la rongeait.

« Et pourquoi j’aurais fui ? Je ne suis pas votre prisonnier, je ne suis pas maltraité. J’ai promis de vous escorter jusqu’au bout du parcours, le fort du dénommé Grantier et je n’ai qu’une parole. Cromax m’a promis à son tour, de me laisser partir, une fois votre besogne terminée. »

Une fois encore, je lui avais répondu calmement.

Je plaçai un dernier bout de tissu et fit un nœud afin de m’assurer que tout ce bandage tienne.

« Voilà, ça devrait tenir. » Dis-je fier des soins que je lui avais prodigués.

(Je suis un homme qui sait prendre soin d’une femme, Angélie n’a pas fait le bon choix en en choisissant un autre que moi.)

Je reculai un peu pour vérifier mon travail, avant de lui adresser de nouveau la parole :

« Allez, laissez-moi vous aider à vous relever et à monter en selle. Il faut rattraper les autres qui ont déjà un petit bout de chemin de fait. » Ce disant, je lui tendis la main.

Depuis notre première rencontre, c’était la première fois qu’on se parlait sans animosité l’un envers l’autre, et cela me plaisait bien.

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Dernière édition par Mathis le Ven 13 Jan 2012 03:12, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 13:11 
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Mon laïus avait jeté un froid sur le petit groupe que nous formions. Cromax était parti devant, me laissant sur place avec Duncan derrière moi. L’obscurité n’était pas un problème pour notre chef car il sortit un objet de son sac qui produisait une lueur suffisamment importante pour lui permettre d’avancer en toute sécurité. Il n’avait donc plus besoin de moi, je pouvais rester en retrait, seule avec mes pensées.

Car oui maintenant je n’étais plus complètement seule avec mes pensées, enfin là tout de suite, je l’étais. J’avais chassé comme une malpropre une personne qui ne voulait que mon bien. J’étais tellement en colère que je n’ai pas mesuré le poids de mes paroles que ce soit envers Cromax et Duncan ou que ce soit envers Crystallia.

(J’étais dans mon droit, je ne vois pas pourquoi je me prends la tête avec ça.)

C’était vrai, j’avais le droit d’être en colère, au final c’était eux les étroits d’esprit ou bien mes conceptions étaient fausses et tout mon monde s’écroulait. Ou bien et c’était ce qui me faisait le plus peur, c’était l’endroit ou nous étions, les grottes et les tunnels sous la terre n’étaient mes lieux de prédilection. J’avais une peur atroce de me perdre et de ne jamais revoir la lumière du jour, cette peur m’avait pétrifiée lorsque j’étais plus jeune.

Comment ne pas me souvenir de cette mission de sauvetage, qui s’était transformée en mission suicide dans la grotte près de Tahelta ? Je pouvais encore sentir le souffre des explosions, le sang qui coulait le long de mon bras droit, la vue des dizaines de corps de mes compatriotes que j’avais envoyé à la mort sur un coup de tête. J’étais pourtant expérimentée, j’étais à la fin de mon apprentissage mais j’avais expérimenté la peur, une peur telle qu’elle me figea sur place.

Ne me demandais pas pourquoi je me suis retrouvée complètement démunie devant l’entrée de la grotte, je ne saurais vous le dire. Tout ce dont je me souviens c’est d’avoir entendu un grognement terrible provenant du fond de cette grotte suivi d’un éboulement alors que je me trouvais encore à l’intérieur. J’avais eu la mauvaise idée de dire à tout le monde de me suivre.

L’un de mes hommes avait été enlevé par un être que nous pourchassions depuis des jours. Il avait commis ce crime durant la nuit alors que les sentinelles devaient surveiller notre campement. Ayant trompé leur vigilance, je leur avais passé un savon maison et la colère m’avait aveuglé. J’ai suivi les traces de ce monstre et sans écouter ce que mes éclaireurs m’avaient annoncé, j’avais foncé tête baissée entraînant mes hommes à ma suite dans la grotte. J’en perdis beaucoup ce jour-là, trop même et depuis je m’en voulais d’avoir fait preuve d’aussi peu de jugement.

J’avais trop d’orgueil pour aller m’excuser auprès des garçons pour le moment, je voulais sortir de ce tunnel, oublier mon passé et passer à autre chose. Je devais me reprendre car de toute évidence au bout de cette sombre route nous attendait notre ennemi. Nous devions resserrer nos liens au lieu de nous déchirer à cause de paroles mal comprises. J’avais manqué de respect envers notre chef et l’un de mes compagnons, et pire encore j’avais envoyé paître ma faera nouvellement acquise, je m’en voulais de l’avoir fait fuir.

(Décidément, rester dans un espace confiné trop longtemps a vraiment le don de faire ressortir les pires côtés de ma personnalité.)
(Oui, je viens d’en faire l’expérience et les garçons aussi.)
(Crystallia, j’ai cru que tu m’avais abandonné…)
(Même si je le voulais, je ne le pourrais pas. Je t’expliquerais pourquoi une autre fois.)
(Sithi soit louée, tu me pardonnes ?)
(Tu sembles vouloir faire amende honorable auprès de Cromax, et tu as exprimé ton désir de t’excuser auprès de ma personne, donc je suis revenue.)
(Merci. A l’avenir, dis-moi lorsque je vais trop loin ou essaye de me calmer.)
(Ne t’inquiètes pas, je veille sur toi. Maintenant, rejoins Cromax et excuses-toi)
(Et Duncan, j’ai été particulièrement méchante envers lui…)
(Il semble se complaire dans le mutisme pour le moment.)

Tournant la tête vers le guerrier ynorien, je constatai que Crystallia disait vrai. Il semblait quelque peu abasourdi par mon discours. Je l’avais peut être choqué par mes propos, je m’en excuserai plus tard. Ma faera avait raison, je devais rejoindre Cromax pour lui parler. Cette dernière alla de nouveau se réfugier dans ma bague de fiançailles et me laissa me débrouiller avec la situation. Je talonnai alors ma monture afin de rejoindre rapidement notre chef, d’un raclement de gorge je manifestai ma présence à ces côtés.

- « Je suis désolée de m’être emportée aussi facilement devant vous deux. J’ai un lourd passif concernant les endroits étroits et je déteste me retrouver ainsi enfermer aussi longtemps. Je ne voulais pas me montrer insolente ou impolie à ton égard mais également envers Duncan. Je … Je ne sais pas quoi te dire… »

Il fallait maintenant que je détourne la conversation afin d’oublier cette histoire une bonne fois pour toute.

- « Je sais que mon intervention va me coller à la peau pour la suite de l’aventure et que je mérite le surnom de « coléreuse » mais qu’est-ce donc que cet objet qui brille ? C’est intriguant, d’ailleurs je m’excuse aussi d’avoir violemment coupé mon sort de lumière. J’étais passablement énervée, il semblerait que j’ai retrouvé un peu de calme intérieur. »

Je jetai un œil sur les alentours afin de voir si Duncan nous avait suivi, il semblerait que non, je pouvais donc poser la question qui me brûlait les lèvres depuis que nous avions commencé à converser tous les deux.

- « Pourquoi me parler autant de Salymïa ? Pourquoi bégayes-tu autant lorsque tu évoques son souvenir ? Elle semble t’avoir marqué par sa présence à tes côtés. »

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 15:20 
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Après un temps de silence, pendant lequel nous marchons en file indienne alors que la pente pierreuse s’adoucit pour revenir à une horizontale presque parfaite, bien que sinueuse, et tournant légèrement vers la gauche, dans sa trajectoire générale, Aenaria remonte à ma hauteur, et je l’accueille à mes côtés sans lui accorder le moindre regard. Je reste concentré sur la lumière de ma pierre, sur le chemin que nous suivons. Elle présente ses excuses les plus plates, et admet l’irrégularité de son intervention en l’expliquant par une claustrophobie mineure, mais bien présente. Sans la regarder, je commente brièvement, lui accordant mon pardon.

« N’en parlons plus, c’est oublié. »

C’est loin d’être oublié, évidemment, mais je n’ai aucune envie de relancer le débat. Elle semble pertinemment s’en rendre compte, puisqu’elle affirme elle-même que son intervention indélicate influera sans doute sur notre vision d’elle jusqu’à la fin de cette mission. Évidemment, que ça influera. Un caractère aussi changeant, quel qu’en soit la raison, est à surveiller, dans une mission de cette importance, de cette dangerosité. Il serait inconscient de laisser passer cet événement comme s’il était anodin. Aenaria tente néanmoins de noyer le poisson en changeant de sujet, trouvant le prétexte de m’interroger sur ma pierre lumineuse pour s’expliquer sur l’arrêt subit de son sort de lumière, autre réaction due à sa vive colère. Je soupire intérieurement, clignant des yeux avant de la regarder d’un air neutre et désincarné. Finalement, j’en parle quand même un peu.

« Il est dangereux qu’un accès de colère puisse engranger chez toi des réactions involontaires, dues uniquement à la rage. Il faudra que nous fassions attention, toi la première, à ce que ça ne se reproduise plus. »

Je n’ai aucune envie de me retrouver avec un coup d’épée dans le dos parce que j’ai frappé un ennemi qu’elle se serait appropriée. Je joue là mon rôle de chef de groupe, car c’est une nécessité, bien que je déplore à le faire.

(Tu t’en sors pas mal, pourtant.)

Puis, sur le ton de la conversation, bien qu’elle soit elle aussi complètement désincarnée, je réponds à sa question sur le caillou.

« C’est une pierre qui luit. J’ignore la matière dont elle est faite, et même sa provenance exacte. Je l’ai trouvée dans une sombre tour, dans un monde extérieur. Jamais elle ne s’éteint. Ce qui est plutôt pratique. »

Je n’ai guère envie de fanfaronner sur ma mission d’importance cruciale pour la sauvegarde du monde tel que nous le connaissons. Cette quête commandée par le Roi de Kendra Kâr pour chercher une Larme de Thimoros, artefact ardemment convoité par la Sorcière Oaxaca, et ses nombreux sbires.

(Dont ta sœur.)

Dont ma sœur. Je n’ai, par conséquent, aucune envie d’amener le sujet sur la table, et lorsqu’elle pose une nouvelle question sur Salymïa, je saisis l’opportunité d’y répondre tout de go :

« Parce qu’il n’est pas aisé de parler de la vie d’une personne défunte. Elle m’a marqué comme chacun de vous peut le faire, de par sa présence à mon côté. Par sa vie, un jour pétillante, et le lendemain disparue, perdue dans les néants de la Mort. Je suis un amoureux de la vie, Aenaria. Et la perdre est l’une de mes seules hantises. Alors quand je vois comme il est aisé de la perdre, je ne peux qu’en être troublé. »

Ce n’est pas l’absolue vérité, mais ce n’est pas un mensonge pour autant. Disons simplement que j’ai ramené la question sur un discours qui m’arrange davantage que celui de la résurrection de l’elfe blanche, par je ne sais quel miracle divin.

(Moi qui suis libertin, sans vénération pour les divins, aurai-je sa chance, si la mort me prend ?)

Mais ma question mentale, cette fois, reste sans réponse, dans les noirs abîmes de mon esprit tourmenté.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 17:26 
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Cromax m’écouta parler sans broncher et finit par me dire que toute cette histoire était oubliée. Néanmoins, dans sa voix quelque chose ne me convainquit pas, il ne croyait pas ou du moins plus en moi. Je le comprenais parfaitement, à vrai dire, j’avais beau avoir fait des efforts pour demander pardon, j’allais devoir faire d’énormes progrès pour lui prouver que je pouvais être une personne de confiance.

(Le temps permettra à Cromax de te croire.)

Concernant la pierre qu’il utilisait pour illuminer le tunnel, il m’expliqua qu’il l’avait récupéré dans un monde extérieur, mais de quoi parlait-il ?

(Il a fait référence aux mondes qui ne sont accessibles que part l’intermédiaire des fluides magiques.)

Des fluides permettaient d’aller dans d’autres mondes, ainsi Yuimen n’était pas le seul monde existant. Intéressant, il faudra qu’un jour j’essaye d’aller en visiter un, pour voir à quoi ressemblent ces autres territoires. Puis vint le moment où il se mit à me parler de Salymïa. Elle lui manquait et il m’expliqua que pas son passage à ses côtés, aussi bref fut-il, sa présence l’avait marqué. Il détestait voir les gens qu’il connaît mourir et en cela sa perte fut une épreuve. Il restait néanmoins bien évasif et énigmatique, ne répondant que partiellement à ma question.

Maintenant, je me devais de lui donner une petite explication sur mes moments de rage. Il fallait que le rassure à ce sujet.

- « Tout d’abord, si tu as peur que dans l’un de mes accès de colère je blesse l’un de nous physiquement, cela n’arrivera pas. Je ne ferais que dire des choses qui dépasseront ma pensée. Si acte physique il y a, ce sera seulement contre ma personne. Je suis plus du genre à taper contre les murs ou à taper sur nos ennemis avec un peu plus de ferveur qu’à l’accoutumée plutôt que de blesser mes compagnons. »

J’espérais avoir été suffisamment convaincante pour lui permettre de croire en ma bonne fois. Après tout, je m’étais déjà battue pour lui, ou du moins pour sauver ma peau avec Oryash alors que j’étais pleine de colère et de tristesse. Cela il ne savait pas, et ne pourrait peut être jamais le savoir, peu importait. Je savais que j’étais capable de maîtriser, c’était le plus important.

(La prochaine fois tu ne seras pas seule, je pourrais t’aider.)
(Comment ?)
(Tu le verras en temps voulu.)

Encore une fois Crystallia se montra bien mystérieuse envers moi, que pouvait-elle me cacher ?

- « Quoi qu’il en soit, comment as-tu découvert ce passage sous la terre ? Je dois t’avouer que je ne suis absolument pas rassurée de me trouver ici, la claustrophobie c’est mon gros défaut. N’as-tu pas peur que l’on trouve des peaux vertes à la sortie de ce tunnel ? D’ailleurs nous en sommes loin ? »

Je sentais mon rythme cardiaque augmenter par pallier, en fait à chaque fois que j’avais l’impression que l’on s’enfonçait toujours plus profondément sous terre. Cette impression se calma quelque peu lorsque la route redevint plus plate. Cependant, j’avais les mains moites, ma prise sur les rênes de Célestion étaient difficiles, j’avais hâte de sortir de là et de revoir la lumière du jour ou de la lune, peu m’importait.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 20:11 
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Précédemment:Une aide inattendue


Tous deux s'étaient fixés de longues minutes sans rien dire, s'observant mutuellement comme s'ils exerçaient une fascination l'un sur l'autre. Cet homme était tout ce que Oryash détestait. Ses manières, sa façon de parler, de se mouvoir tout en lui la révulsait.
Pourtant à ce moment précis, il se révélait différent, du moins le percevait-elle ainsi. Elle s'en demanda la raison.
Avec la fièvre, la peau blanche n'avait plus les idées très claires et son jugement s'en trouvait affecté. Pourtant en écoutant la réponse de Mathis, elle haussa un sourcil. Puis après un léger sursaut de douleur alors qu'il la soignait, elle lui lança toujours avec calme, mais franchise.

"Tu ne sais pas, vraiment? Personnellement, je n'aurais pas bougé le petit doigt pour te venir en aide . Dans la meute avec qui je vivais, seul les forts pouvaient espérer survivre. Nous n'avions que faire des faibles et des blessés, aussi ton geste à mon égard me surprend. D'autant que je n'ai pas été tendre avec toi depuis que tu es des nôtres."

Mathis lui avoua ensuite qu'il ne serait pas parti parce que les membres du groupe le traitaient bien, mais au fond Oryash avait une toute idée de la chose et lui en fit part.

"Tu nous a promis de nous escorter certes, mais il y a une raison plus profonde au fait que tu ne nous quitte pas. Seul, tu aurais beaucoup moins de chance de survivre avec tous les gobelins qui jalonnent cette contrée. Pour ma part je pense que c'est la vraie raison.

Elle eut un grognement sourd tel un animal quand le blondinet effleura d'un peu trop près sa blessure. Il acheva de panser sa plaie avant de se redresser et de lui tendre la main. Main qu'elle regarda avant de le fixer lui.

"Je ne te comprends pas. Tu m'aides alors que j'ai juré de te tuer au moindre écart."

Puis il parla du reste du groupe qui avait pris de l'avance et qu'il serait peut-être temps de le rattraper. La peau blanche acquiesça et finit par accepter la main qu'il lui tendait. Elle posa sa main dans la sienne et se redressa tout en serrant les dents sous l'effort fourni. Une fois debout, elle vacilla.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 22:18 
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Aenaria, suite à mes paroles, décide de se montrer rassurante quant aux risques qu’elle devienne dangereuse pour la mission. Je suis surpris qu’elle mette le sujet sur la table, alors que je l’avais écarté habilement juste avant. Haussant un sourcil, je pose le regard sur elle avant de commenter.

« Ah mais… Je n’ai jamais insinué que tu sois capable de trahison. Où as-tu donc été chercher ça ? Si je ne vous faisais pas confiance, à tous, je ne vous aurais pas pris avec moi, pour ce périple. »

Une confiance que Pulinn a su accorder pour moi, bien entendu, car je n’ai pas vraiment eu mon mot à dire sur les personnes qui m’accompagnent. Et tant mieux, car sans la délicieuse elfe blanche, je me serais retrouvé seul à affronter Grantier. Jamais je n’aurais pensé m’entourer de tant de monde.

Mais la conversation dévie déjà, et Aenaria embraye sur le souterrain que nous empruntons, rappelant sa claustrophobie. Ma réponse, franche et directe, se veut rassurante.

« N’ais crainte, je connais ces lieux pour y être déjà passé, voilà un an de ça. Il ne devrait pas y avoir de peaux-vertes à la sortie, hormis si nous avons la malchance de tomber sur un raid orque venant d’Omyre. Mais ça serait un comble de malchance… »

Car les gobelins non plus n’étaient pas censés être à l’entrée de ce passage, là où, voici un an, j’ai quitté le vieux fou dans son campement.

« Nous devrions arriver à la sortie d’ici la fin de la journée, comme je l’ai annoncé. C’est long, mais… ça nous prendra deux fois moins de temps que si nous avions contourné les montagnes. »

Et comme pour sonner le glas de notre conversation, le couloir se rétrécit brutalement, en largeur et je me fraye un passage en première position, devant l’elfe grise.

« Je crains qu’il ne nous faille bientôt mettre pied à terre. Le plafond descend. »

Et comme pour imager mon explication, je descends de mon étalon pour le tirer désormais par la bride, tenant de mon autre main la pierre lumineuse, éclairant notre voie. Juste derrière moi, je peux encore entendre les sabots de Lune, et ceux du cheval d’Aenaria. Ainsi que sa voix, s’il lui prend de me répondre.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 16 Déc 2011 01:26 
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Sa plaie lui était douloureuse et Oryash malgré les efforts dont elle semblait faire preuve, ne pouvait retenir une petite plainte de temps à autre.

Surprise par mes propos et surtout par ma sollicitude à son endroit, elle me demanda encore une fois pourquoi je lui venais en aide, me confessant qu’elle n’aurait rien fait de telle pour moi. Il est vrai que mon geste était pour le moins surprenant. J'éprouvais moi-même de la difficulté à comprendre ce qui me poussait à l'aider.

« Je ne suis pas un soldat, ni un guerrier, je ne possède pas leur sang froid. Je suis incapable de laisser un être diminué sans m’offrir son aide. Certes, j’ai massacré ces affreux gobelins, sans pitié, mais c’est différent, je protégeais ma vie.»

Je la jaugeai de nouveau avant de poursuivre.

«Je dois vous avouer cependant que j’ai hésité à vous secourir. Je voulais vous laisser là, vous le méritiez bien après toutes les menaces que vous m’avez faites. J’eus beau tenter de me convaincre de partir, j’en fus incapable. Vous allez sans doute, me trouver lâche alors que je crois que c’est ma sensibilité qui me pousse à faire des actions insensées.»

Je répondis ensuite à sa seconde interrogation :

« En fait, la raison pour laquelle j’ai donné ma parole, c’est que ma présence dans votre troupe m’assurait une sécurité dans ces contrées étrangères. Je ne savais point que ces petites vermines habitaient cette région, je craignais plutôt l’attaque de brigands. Et puis je ne suis pas idiot, fuir m’aurait valu une courte poursuite dans laquelle vous m’auriez rattrapé sans difficulté. Il était plus sage de rester à vos côtés. »

Après un moment d’hésitation, cette femme blessée consentit enfin à me tendre sa main.

« Profitez seulement de l’occasion. Faites comme moi, n’essayez pas de comprendre. »

Avec mon aide, elle réussit à se mettre debout non sans difficulté. Plus faible que je ne l’avais cru, elle vacilla aussitôt. Heureusement, j’eus tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne chute au sol.

Je l’aurais bien hissé sur son cheval, mais il était hors de vue pour le moment et elle aurait probablement été incapable de demeurer en selle. Je la soulevai donc et l’installai sur Bella. Tout en veillant à son équilibre d’une main, je montai à sa suite, l’appuyant sur mon torse, afin qu’elle ne vacille de nouveau.

Je talonnai ensuite ma monture et empruntai le sentier qui se dessinait devant moi. J’aurais aimé augmenter mon allure, mais cela m’était impossible dans cette pénombre.

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Dernière édition par Mathis le Mer 4 Jan 2012 15:09, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 16 Déc 2011 12:54 
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Cromax me confia qu’il avait découvert ce passage lors d’une précédente expédition dans cette région. Il m’affirma qu’il n’y aurait aucun gobelin pour nous accueillir à la sortie, je fus soulagée mais pas complètement rassurée. Ma claustrophobie était toujours présente, ce sentiment ne faisait qu’augmenter. Je me sentais de plus en plus mal dans ce tunnel.

Notre chef m’expliqua que nous devrions atteindre le bout à la fin de la journée, chose qui ne me plaisait pas plus que ça. Il avait beau l’avoir dit lorsque nous nous étions levés, j’en prenais pleinement conscience en ce moment même. Le sindel passa alors devant moi, le passage se rétrécissait…

(Ne t’inquiètes pas Aenaria, je suis là.)
(Tu peux faire disparaître mon sentiment de claustrophobie ?)
(Ca se pourrait bien, si je sens que tu vas faillir, je t’aiderais.)
(Tu es vraiment pleine de ressources !)
(Et oui !)

Je vis alors Cromax descendre de cheval car le boyau où nous nous trouvions ne nous permettait plus de continuer sur nos montures. Je descendis et constatai que la mystérieuse pierre de Cromax nous permettait toujours d’y voir mais maintenant quand était-il des autres ? Depuis mon passage à vide, Duncan était dans le noir et pour le reste du groupe je ne savais pas ce qu’il en était.

- « Luminare ! »

(Bonne initiative.)
(Merci. Est-ce que tu peux me dire où sont les autres. Je m’inquiète de ne pas les voir.)
(J’y cours, j’y vole.)

Je rigolais intérieurement en l’écoutant elle qui prenait la forme d’un oiseau, elle ne pouvait pas vraiment courir. Reportant mon attention sur la personne qui me devançait, j’osai une question.

- « Cromax, j’ai l’impression que tu as connu nombres d’aventures durant ta vie. Quelle est celle qui t’as le plus marquée ? Cela peut paraître bizarre comme question, mais partager nos expériences peut être un bon moyen de se connaître. »

J’avais bien envie de savoir ce qui était le plus important à ses yeux dans sa vie d’aventures.

(Aenaria.)
(Oui, alors ils sont tous dans le tunnel ?)
(Pas encore, mais ça ne saurait tarder.)
(Merci mon bel oiseau.)

Je l’entendis rire avant de reprendre place dans ma bague de fiançailles. Elle était vraiment adorable, j’avais de la chance d’avoir trouvé une amie comme elle.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 16 Déc 2011 14:17 
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La lumière devant moi fait comme un faisceau emplissant toute la hauteur et la largeur de ce boyau de pierre creusé, sans doute, par un antique cours d’eau souterrain aujourd’hui disparu. À moins que ça n’ait été l’œuvre de nains, ou de mineurs gobelins, mais aucun coup de pioche n’est à déplorer. Les parois, bien que sinueuses, sont plutôt lisses, comme si la pierre avait été polie.

Un peu après ma descente de cheval, la voix d’Aenaria retentit à nouveau, sur un tout autre sujet de conversation : mes aventures passées. Elle souhaite connaître celle qui m’a le plus marqué, et… je dois bien avouer être incapable de lui répondre. Chacune a eu son importance, chacune est unique, et a amené son lot de changement en moi.

« Oh… je ne saurais pas en choisir une. J’en ai vécu tellement… Et pourtant chacune d’elle est importante à mes yeux. »

Quelques-unes plus précises me reviennent toutefois en tête, et c’est avec un sourire nostalgique que je les récite.

« Il y a cette fois, où, seul dans le désert nocturne de l’Imiftil avec une princesse des dunes, je l’ai aidée à mettre au monde son enfant, héritier de sa puissante famille. Ce voyage sur un navire shaakt, à travers les mers, bravant les tempêtes et les pirates. Ce périple immense, celui dans lequel j’ai fait la connaissance de Lillith, qui m’a conduit sur Verloa, un continent lointain et jusqu’alors inexploré. J’y ai fait la rencontre de dragons élémentaires, puissantes et dangereuses créatures. Ce voyage nous a même mené jusque… »

J’hésite un instant avant de poursuivre, tant cette révélation est incongrue, et irrévocable.

« Jusque dans le Royaume de Phaïtos, les Enfers. Le monde des morts, où nous avons survécu à des marées de morts-vivants, et d’autres monstres hideux. »

Le souvenir du Champion du divin sombre m’arrache encore un souvenir. Jamais je n’ai battu si puissante créature. De sa faux immense, il aurait pu maintes fois me transpercer comme un couteau dans du beurre. Je n’en serais jamais sorti vivant, si Lothindil n’avait été là. Évoquer l’horreur de ce monde infernal dans ces sombres boyaux n’a rien de rassurant, alors je poursuis.

« Il y a eu aussi ce séjour sur Gramenou, le monde des océans infinis, où les villes sont sous la mer. Et dans ce monde, Qastreziam, une sombre tour de l’Oubli, mettant sans cesse au défi la mémoire de ceux qui s’y aventurent. »

Et tellement d’autres, encore.

« Et les voyages, les marches épuisantes sous un soleil de plomb, ou sous la neige glacée des montagnes. Les chevauchées fantastiques dans les plaines ou les forêts enchanteresses. Il y a tant et tant de choses à vivre, tout autour de nous. Il n’est guère assez d’une vie pour tout voir, tout faire. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de profiter de chaque instant, irrémédiablement. Même si ça doit me faire passer pour une personne aux mœurs légères. »

Un sourire de connivence, invisible d’Aenaria, qui se trouve derrière moi, se peint sur mon visage.

« Et toi, Aenaria. Quelles expériences as-tu vécues ? Lesquelles t’ont marquées ? »

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 16 Déc 2011 15:00 
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J’écoutais Cromax avec une avidité non feinte. De belles rencontres, des pays étranges visités, de durs combats menés, des heures de routes dans des conditions abruptes, tel était le récit de la vie de ce dernier. Il avait une vie bien remplie et c’était pour cela qu’il vivait la vie au jour le jour. Je comprenais maintenant beaucoup mieux sa façon de vivre, sans attache à un quelconque lieu ou une quelconque personne, juste du plaisir.

Néanmoins, je me complaisais dans mon mode de vie plus casanier, si l’on pouvait le qualifier ainsi parce que j’avais un chez moi, ou tout du moins un chez lui. Cette discussion n’était plus à mettre à l’ordre du jour car elle avait déjà laissé des traces dans les esprits des protagonistes. Autant ne pas ressasser le passé surtout à ce sujet.

Puis chose normal, Cromax me retourna la question que je lui avais posé. C’était donc à mon tour de lui raconter mes expériences les plus mémorables. Il me semblait plus qu’évident que je n’avais pas vécu autant de grands évènements que lui, ni traversé de contrées aussi étranges mais j’avais déjà eu mon lot d’aventure.

- « Lorsque j’étais encore au camp d’entraînement sindel, le régiment dans lequel je me trouvais a été appelé à aider des soldats plus expérimentés sur le front. C’était une véritable boucherie et j’ai bien failli y rester. Je me suis faite piéger et j’ai été torturée d’une manière assez horrible et il me fallut beaucoup de temps pour m’en remettre. Je reverrais de revoir mon bourreau pour lui faire goûter le pouvoir de ma lame, depuis plus puissante. »

Si j’avais cette chance, il pouvait d’avance faire sa prière car je lui ferais subir le même traitement qu’il m’avait fait endurer. Œil pour œil, dent pour dent et pas de quartier.

- « Il y a de cela un mois, j’ai vécu l’expérience la plus éprouvante de toute ma vie. Mes parents ont été assassinés sous mes yeux, dans leur demeure, par la main de mon frère. Depuis ce jour, je lui cours après afin de venger ma famille qui ne méritait pas un tel traitement. Ils ont toujours été aimants à notre égard, je n’ai jamais compris comment Aenarion avait autant changé. Déjà lorsque le jour de la séparation du cocon familial arriva, il n’était plus le même, il me regardait bizarrement. Je suis convaincue qu’il était attiré par moi et que s’il en avait eu l’occasion, il aurait fait des choses pas très recommandables avec moi. Du coup, si j’ai rejoint cette mission c’est parce que je pensais pouvoir retrouver la trace de mon frère parmi les acolytes de Grantier. »

Aenarion… Rien que ce nom faisait monter en moi une colère sourde qui n’attendait qu’à s’exprimer au grand jour. Mes parents pourront ensuite reposer en paix.

- « Plus récemment, suite à une demande de Pulinn, je me suis embarquée sur un aynore pour un voyage au dessus de Yuimen. Au final, nous avons atterri sur une île inconnue qui menaçait d’exploser. Nous avons affronté le gardien du lieu, une espèce d’humanoïde de 4 mètres de haut, qui faisait froid dans le dos. Après l’avoir achevé à plusieurs, nous avons pu regagner la terre ferme et me voilà. »

J’avais rencontré des personnes exceptionnelles durant cette quête. Guasina la lutine, Sirat la boule de poil au cœur d’or, Ezak le guerrier aguerri, Karz le protecteur, nous avions tous mis nos vies en jeu ensemble, et nous étions sortis victorieux ensemble. C’était un excellent souvenir malgré la perte de certains de nos compagnons, mais que pouvions-nous y faire ?

- « Comme tu peux le constater, ma vie a été beaucoup moins remplie que la tienne, mais riche en émotion. »

Jetant un regard taquin à la bague qu’Ehemdim m’avait offerte juste avant que je ne parte, je finis mes propos avec une simple phrase.

- « Juste avant de vous rejoindre dans cette ferme au bord de la route, je me suis fiancée. »

La pensée d’Ehemdim se fit alors plus présente en moi et j’eus la chance de voir sur les parois du tunnel son beau visage. Mais ce tableau idyllique fut rapidement assombri par la vue de cette elfe grise, encore présente chez lui. Elle lui tournait autour comme un rapace autour de sa proie. Pourquoi Ehemdim ne la repoussait-il pas ? Il semblait aimer ce petit jeu de séduction, non ! Ma claustrophobie fut rapidement supplantée par un sentiment de trahison comme un coup de poignard dans le cœur. Je vis alors Ehemdim embrasser cette elfe, mon sang ne fit qu’un tour, ils méritaient tous deux la mort.

(Je t’en prie Aenaria, calmes-toi.)
(Me calmer après ce que je viens de voir ?)
(Ce que tu vois n’est pas réel.)
(J’ai bien vu ce qu’il se passait, il a embrassé cette… Encore une fois…)
(Tu ne m’as pas comprise. Il est envoûté !)
(QUOI ? Je croyais que je l’avais soignée de cette maladie étrange qui sévit à Kendra Kâr !)
(Tu l’as soignée de cela mais pas de l’emprise de cette jeune femme sur lui. Elle lui a jeté un sort pour qu’il succombe à son charme. Il n’est pas conscient de ce qu’il se passe.)
(Tu es en train de me dire que lorsque je l’ai vue dans l’eau de la fontaine sur l’île volante, il était inconscient de ces mouvements ?)
(Oui, tu l’as trompée alors que lui n’y était pour rien.)

D’un seul coup mes préjugées concernant cet épisode furent démolies. J’avais sciemment trahi Ehemdim pensant qu’il avait pris du bon temps en mon absence alors qu’en réalité c’était moi la fauteuse.

(Dès que je rentre à Kendra Kâr, je me mets en quête de cette petite gourgandine !)
(Et ton frère ? Et Salymïa ?)
(Ne t’inquiètes pas pour eux, je ne les oublie pas. Je veux régler ce problème en urgence.)
(Comptes sur moi pour t’aider.)
(Je le sais Crystallia, je le sais.)

Je reportai alors mon attention sur la route qui était de plus en plus étroite. Je pris soin de bien tenir les rênes de Célestion, il devait sentir mon trouble intérieur concernant Ehemdim mais également concernant le lieu ou nous étions. Les animaux savent tout de nous, on ne pouvait rien leur cacher.

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