L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 24 Mai 2013 17:09 
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En vérité, ce soudain changement de programme s'annonça libérateur pour le fauve. Au fond de lui, même s'il redoutait les légions ennemies, leur faire face cassait la pression dont il était victime. Courant à pleines pattes, il focalisa l'archer avec en tête l'image de son corps déjà mort. Dans sa course, il esquiva un troisième tir et accéléra encore, conscient que la bête n'aurait pas le temps d'en armer un quatrième. A quelques mètres de lui, le garzok laissa tomber son arc et dégaina une lame courte, prêt à accueillir son puissant ennemi. En pleine charge, le fauve lâcha un rugissement haineux. il vit son adversaire prendre peur au dernier moment, son regard trahissant un courage dont la flamme venait d'être soufflée par Aztai. La créature fit volte-face dans le but de prendre ses jambes à son cou mais le tigré était lancé à pleine vitesse. Alors que le peau-verte lui faisait dos, il bondit dessus et l'empala de son épée, jusqu'à la garde, au milieu des omoplates. Dans un râle d'agonie, le garzoks s'écroula avec son assaillant qui se releva sans peine, lame tachée et dégoulinante d'un sang presque noir.
Pas de temps à perdre, Aztai tenta de repérer ses éventuels congénères et pria pour ne pas s'être fait suivre par l'armada entière... des bruits de feuilles sur sa gauche lui indiquèrent la présence d'une nouvelle cible. Écartant quelques branches de sa patte libre, il tomba sur pas moins de trois peau-vertes qui lui lancèrent un regard haineux:

-A nous la récompense! S'exclama l'un d'eux, et les autres le suivirent dans sa charge.

Reculant légèrement, Aztai s'apprêta à encaisser l'assaut. Dans un mouvement souple il détourna la première attaque et décocha un coup de poing mémorable au premier, l'envoyant bouler dans les feuilles. Il fit de même avec le deuxième, qui lâcha carrément son arme. Le troisième, lui, profita d'une brèche pour placer un estoc qui attaqua le cuir du plastron du tigré, sans pour autant le blesser. Abattant son épée avec force, il trancha avec aisance le bras armé de la créature et le repoussa d'une de ses pattes inférieures. Une symphonie de cri accompagna alors le reste du combat alors que la bête blessée contenait comme il pouvait sa blessure.
Tournant son attention vers le garzok qui avait parlé de récompense, le woran neige lui porta un coup facile, de façon à ce que la créature pare avec sa lame. Le choc fut intense mais Aztai tenu bon: le dernier garzok se retrouvant lui aussi désarmé.

(Derrière!)

Faisant volte-face, le félin accueillit l'attaque du second peau-verte qui avait reprit son arme. Parant le premier coup, esquivant le deuxième et se chargeant du troisième, il mit vite un terme à la médiocre vie du garzok.
De glace, le woran neige s'approcha du manchot hurlant, à genou, et lui fendit proprement le crane, le laissant aller rejoindre son précédent ami dans l'au-delà. Dans un nouveau rugissement, Aztai laissa exploser sa colère face au peau-verte survivant. Ce dernier, impuissant et désarmé, n'afficha rien d'autre qu'un visage décomposé... avant de se faire décapiter d'un coup d'un seul par le fauve.

Pendant quelques secondes, il n'y eut plus que l'essoufflement rauque du woran neige...

Éclaboussé par le sang de ses victimes, Aztai reprit ses esprits en entendant du bruit, précisément là où il avait laissé la sacoche de l'armure de l'Ordre Flamboyant...
Il retourna sur ses pas pour tomber sur pas moins de quatre autres garzoks.

-Par tous les dieux cette race pullule! Souffla-t-il.

Pris en flagrant délit, l'un d'eux venait de s'emparer de la sacoche qui contenait tous les biens du félin:

-Occupez-vous d'lui! Clama-t-il dans un cri bestial avant de partir dans la direction opposée au fauve.

(Merde!) S'alerta le fauve en voyant son armure filer sous ses yeux.

Les trois créature obéirent à leur semblable et un premier s'avança vers lui, un harpon dans les mains. La portée de son arme lui donnait un avantage certain... face à un ennemi autre que le colosse velu. Alors qu'il tenta de percer Aztai en visant son abdomen, ce dernier tourna sur lui même pour l'éviter et coinça la hampe sous son bras libre. Il tira de façon à attirer sa cible et lui enfonça son épée dans les entrailles, le laissant s'affaisser au sol.
Le voleur était toujours visible, gambadant à toute allure. Les deux peau-vertes survivants tentèrent de barrer le chemin du tigré, faisant gagner du temps à leur allié. Dans la précipitation, le félin chargea entre les deux et d'un coup de poignet, atteignit la gorge de celui de gauche. Le dernier, lui, profita de sa chance et entailla profondément le bras armé d'Aztai. Déconcentré sous la douleur, il trébucha et lâcha son épée en os de fulminaire. En son intérieur, il sentit la soudaine détresse de Zénith à voir son maître malmené. N'ayant pas le temps de dégainer Ascalon, son épée gisant trop loin de lui, le garzok s’avança vers lui d'un pas triomphant, des traits sadiques déformant sa gueule crasseuse.
Aztai faisait pression sur l'entaille d'où s'écoulait le sang, reculant légèrement sous la menace adverse. Un sentiment d'impuissance fit surface en sachant qu'un garzok galopait dans la forêt avec son armure, chose qu'il ne pouvait laisser faire. Se donnant un coup de fouet, il cessa de reculer et marcha sur son adversaire qui explosa de rire:

-Tu y crois vraiment? Railla-t-il.
-Depuis toujours.

Le peau-verte s'esclaffa à nouveau et porta un revers qu'Aztai eu peine à esquiver... mais qu'il lui offrit une brèche imparable. Le flanc du garzok était libre et il asséna un violent coup de griffes au niveau de ses côtes, le déstabilisant dans son offensive. Il lui offrit ensuite un chassé formidable qui le fit s'écraser à terre. Surprit, la créature tenta de se relever mais le fauve lui décocha un coup de patte, ce qui lui fit sauter quelques dents... S'accroupissant sur son ennemi à moitié sonné, le tigré enchaîna et lui frappa la gueule poings fermés à plusieurs reprises, ignorant la douleur que produisait son avant-bras à la fourrure rouge vermeille. Aztai conclut son court tabassage d'une question:

-Où va-t-il?

Le garzok cracha son sang noir et un sourire se forma sur son faciès brisé:

-Nous... allons gagner... articula-t-il.
-Tu y crois vraiment? Demanda le fauve en reprenant les propres mots de son ennemi.

Il posa ses griffes sur sa gorges nu et lacéra la peau pour en faire s'écouler une rivière de sang. Se relevant, il s'empara de sa lame et prit la direction qu'avait prit le peau-verte coursier, ignorant tant bien que mal la fatigue et le désespoir grandissant d'avoir perdu plus qu'une relique...

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Dernière édition par Aztai le Mar 28 Mai 2013 02:13, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Lun 27 Mai 2013 16:00 
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Les poumons en feu, cela faisait presque une heure que le félin pistait comme il pouvait le voleur. A travers les bois, poursuivre cette créature l'éloignait de son objectif premier et perdre du temps à courir après le mettait dans une rage mêlée de panique:

(Autant me fendre le crane si je ne remet pas la patte sur l'armure!)

Si Aztai n'était pas un pisteur hors-pair, il profitait de son odorat pour sentir l'odeur fétide des garzoks. Sur son passage précipité, le peau-verte avait laissé des indices que le fauve eut peine à voir, mais qui lui permit d'avancer et de ne pas abandonner maintenant.
Alors qu'il pressentait quelques chose, les oreilles aux aguets, des bruit de voix rauques firent bondir son coeur dans sa poitrine. L'odeur qui accompagnait ces voix ne laissait aucun doute sur l'identité des bonnes-gens ici présentes...

Avançant à pattes de velours à travers la flore, Aztai se félicita de les avoir remises sur le voleur... à compter que désormais il n'était plus seul. Le woran neige poussa une branche pour découvrir une petite clairière avec pas moins de six garzoks, en cercle autours du chapardeur. Aussi pauvrement armés les uns que les autres, le félin prit un temps de réflexion et reprit sous souffle comme il le pouvait. Sa blessures au bras n'était plus qu'une lointaine douleur devant l'angoisse qui pouvait le saisir.

(Ils sont encore nombreux...) commenta Zénith.
(...mais j'en suis capable) conclut Aztai.

Avoir galopé pendant près d'une heure l'avait considérablement épuisé et même si les créatures restaient de faibles ennemis, il ne fallait pas se surestimé à un moment pareil. La faera sentait cela et projeta comme une image dans la tête du fauve: celle du dieu pieuvre, responsable de sa malédiction.

(Il y a toujours une solution...)

(Je refuse cette option, la malédiction est bien trop dangereuse pour être ainsi utilisée, j'en deviens incontrôlable tu le sais!)
(Trop dangereuse pour qui?)
(Pour moi!)
(Et les autres! Observe la rage qui s'est emparée de toi hier, chaque crise te transforme en un véritable berserker, et ce n'est pas peu dire en parlant d'un woran tel que toi... provoque-là)

Aztai réfléchit à toute vitesse, incertain.

(Hum... je ne sais pas trop... je ne sais même pas si je suis capable de provoquer une crise)
(il n'y a qu'une seule façon de le savoir... mais fais vite, il y a du mouvement!)

En effet, la demi-douzaine de peau-vertes se mettait progressivement en action. Agir vite! Comme le disait Zénith. Aztai s'approcha lentement parmi les arbres, il scruta un instant ses ennemis rassembler leurs pauvres affaires et repéra directement sa première cible, toujours en possession de la sacoche qui contenait la précieuse armure. Expirant un coup, il prit discrètement Ascalon en pattes:

(Meno, pardonne-moi de me détourner de toi en ce moment fatidique)

Le félin se concentra un instant et visualisa l'image du dieu pieuvre dans sa tête, en espérant que sons stratagème fonctionne:

(Que ce faux dieu m'accorde son pouvoir!)


Le woran posa fermement sa paume sur le fer de lance et, à l'instar de la veille, fit couler son propre sang afin de provoquer le ce pouvoir maudit.
L'appel du sang... la réaction fut immédiate, le tribut fonctionnait: une colère grandissante emplissait le tigré, son corps oubliant très vite la fatigue, plus que d'attaque. Ses yeux de félin fixaient dans la rage le contingent ennemi partir tranquillement, insouciant... et ignorant que non loin d'eux, une bête sauvage venait d'apparaître et les avait prit pour cible, tous les six...

(Il n'y aura pas de fuyard cette fois-ci!)

Dans un rugissement bestial, le woran neige bondit d'entre les arbres, prêt à en finir avec rapidité et brutalité...

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Dernière édition par Aztai le Mer 29 Mai 2013 16:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 29 Mai 2013 15:46 
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La surprise attendue dans les rangs ennemis eut son petit effet. Ce que repéra le fauve avant tout, c'était l'expression figée d'horreur du voleur, qui agrippa fermement son larcin dans ses bras. Tous dégainèrent leurs armes en voyant débouler le colosse tigré dans la clairière, ils étaient sans aucun doute au courant de l'identité de leur assaillant... dans un concert de cris qui mêlaient surprise, rage et envie de tuer, la demi-douzaine de garzoks avança, inconscient du dément qu'était devenu Aztai.

(Tout ce que tu as à faire c'est tuer, tuer, tuer!)

Ces mots révélèrent le côté sans-pitié de la faera de Meno, elle qui avait connu maintes batailles durant sa longue vie. Sentiment contagieux, le woran neige se sentit encore plus gonflé de forces et de haine envers ses cibles.
Alors que le tribut de sang lui permettait de surpasser sa fatigue, il voulut profiter pleinement de cette rage renouvelée pour mettre en charpie ses ennemis.
Le premier peau-verte sur son chemin, si courageux pouvait-il être, ne fit qu'observer Ascalon et son fer de lance vermeil le transpercer de part en part. Poussé par l'élan démentiel du fauve, ce dernier le souleva de terre de sa lance dans un rugissement bestial. Retirant son arme du garzok agonisant, il en repoussa un second de sa hampe, et écorcha le flan d'un troisième assaillant. Le voleur ne semblait pas enclin à attaquer de suite, observant ses alliés se faire dérouiller par le félin en colère.
Ses veines bouillaient de la malédiction des mines de Lehber, ses muscles le tiraillaient d'impatience... d'impatience de tuer. La portée de sa lance forçait ses opposants à prendre garde et à ne pas s'approcher de lui facilement, lui offrant une zone de sécurité. Alors que le cadavre du premier peau-verte gisait à ses pattes, Aztai repoussait avec aisance le reste de la troupe qui venait de prendre conscience du réel danger. Laissant pleinement libre court à cette puissance venue d'ailleurs, le woran tigré se lança dans un ballet tournoyant, envoyant valser sa lance à droite à gauche, empêchant les faibles peaux-vertes de l'atteindre de leurs armes courtes. Au bout de quelques secondes, trois autres créatures rejoignirent la première victime, dont celui précédemment touché au flanc.

(Plus que deux!)

Toujours enragé, le fauve focalisa le voleur ainsi que son complice survivant. Il se jeta sur ce dernier, en vue d'achever la proie qui l'avait conduit jusque là en dernier. Bondissant de toute ses forces pour empaler le garzok au sol, plus rien ne le retenait.
Mais soudain, alors qu'Ascalon anéantissait les défenses de l'avant-dernier peau-verte et lui transperçait le ventre, une douleur fulgurante fit s'écrouler par la même le puissant woran. Il lâcha sa lance qui resta plantée dans le corps de sa dernière victime, et roula à terre en se tenant le flanc droit... il releva ses yeux vers le voleur, dernier survivant de l'assaut, qui tenait une petite arbalète entre ses mains crasseuse. Le carreau qui venait d'être tiré avait atteint l'angle mort de la cuirasse du félin, au flanc, pénétrant sans encombres la chair du colosse velu.

(Et m... la chance tourne...)

La blessure était importante, et c'est en serrant les crocs que le fauve se releva tant bien que mal. Il posa ses yeux bleus sur le garzok qui réarmait rapidement son arbalète, conscient que les effets de la malédiction se dissipaient peu à peu, à cause du choc reçu.

(Dépêche-toi d'en finir!) Encouragea Zénith.

Dégainant sa lame de sa patte libre, tenant le carreau enfoncé dans son flanc de l'autre, il se mit à courir en direction du dernier monstre. Chaque pas lançait une vague de douleur dans son ventre, mais le peu de rage qui restait lui donna la force de résister. Dans sa course, un second carreau fut lâché en sa direction mais trop de précipitation de la part du tireur lui évita une deuxième blessure.

-Crève! Hurla alors le fauve en armant son bras.

A quelques mètres du garzok, il lança son épée à pleine puissance, s'écroulant de nouveau à terre à cause de tant d'élan. Dans un sifflement inquiétant, la lame fusa en direction du peau verte et trancha presque entièrement son bras gauche; il chancela en tenant son membre meurtri, mais teint bon sur ses courtes jambes arquées.
Évidement désarmé, il saisi de son bras valide la sacoche contenant l'armure de l'Ordre Flamboyant et opta encore une fois pour la fuite.
Exténué, Aztai voulut le poursuivre mais le carreau logé dans son flanc l'en empêcha. Il était trop profondément enfoncé et le colosse velu dû marcher à genoux, jusque là ou son ennemi s'était tenu une seconde plus tôt. Le garzok venait de reprendre sa course, il n'était encore qu'à quelques mètres mais pourtant, le félin restait impuissant...

-A cause d'un foutu carreau! Fulmina-t-il en fixant son ennemi.

Alors lui vint une idée. Serrant les crocs et inspirant à fond, il retira dans un cri le trait de bois qui venait de lui percer le corps, sa cible toujours en vue. Attrapant dans un tremblement l'arbalète qui gisait dans les feuilles, il y encocha le carreau sanglant qu'il venait de retirer de son corps, et se mit en joue.
Dans un claquement sec, le trait quitta la chambre de bois et siffla dans les airs. A une quinzaine de mètres, Aztai observa non sans joie le fuyard s'écrouler au sol. Etait-il mort ou simplement blessé? Qu'importait. Ce tir miraculeux venait de lui sauver la vie et de lui faire gagner du temps. Poussé par sa chance, le woran neige se releva en tenant sa blessure, approchant en titubant du peau-verte.

La créature affichait un air décontenancé. Couché sur le côté, le carreau avec lequel elle avait manqué d'abattre le félin lui sortait à présent du bas du dos, en plein sur la colonne vertébrale...

-Tu n'iras pas plus loin, haleta Aztai en reprenant son souffle et en économisant ses forces.

Le peau verte ne répondit pas, des traits pleins de haine lui barrant la gueule. Du sang s'écoulait intensément de son bras à moitié tranché. Dans un geste lent, fatigué, le colosse velu se mit à genoux et s'empara de sa sacoche. Il l'ouvrit, vérifia que tout était à sa place, et observa le garzok paralysé lui jeter un regard vicieux.

-...Et tu n'en guériras pas, fit-il en observant la bête féroce. Tu es condamné.

-Hurg... je suis pas seul à être condamné, rétorqua l'autre.

Le woran comprenait très bien ces propos: de la provocation encore et toujours... à la place d'égorger le garzok, il préféra s'en détourner. Zénith semblait approuver puisqu'il ne releva pas son choix:

(Ta blessure est profonde mais je ne te sens pas si en difficultés que cela)
(Détrompe-toi ça fait un mal de chien même pour un woran. Enfin, j'ai remis la main sur mon bien!)

Il tapa la sacoche pour en défaire la terre accrochée et ouvrit l'une des poches. Il retira un long tube et une pensée pour Lictaria le traversa.

(Elle m'a dit d'utiliser cela pour des blessures relativement graves, je crois que le moment est bien choisi)

Alors qu'il décapsulait la fiole, le garzok paralysé émit un cri de rage derrière lui:

-Que vas-tu faire de moi? Achève-moi sale bête!

-"Sale bête"? Fit le félin en lâchant un rire jaune.

Puis il se détourna de lui en s'enfila le contenu de la fiole en une gorgée. Pendant plusieurs minutes, il laissa les fluides donnés par Lictaria panser ses plaies, ignorant sans peine les insultes du peau-verte, survivant malheureux.

(Ne traine pas trop, il pourrait attirer d'autre de ses congénères) Conseilla Zénith.
(Je ne vais pas aller bien loin, Ambervalle est tout proche. Je connais cet endroit, il s'agit de la clairière où l'Ancien ma apprit à canaliser mon instinct)

Il projeta dans son esprit les souvenirs qu'il avaient, de façon à ce que la faera se rende mieux compte.

(L'endroit à changé...)
(Oui, je m'en suis aperçu après c'est pour ça que je n'ai pas fait la remarque en arrivant. Je croyais que ce minable m'avait éloigné de mon objectif, je me suis trompé)
(Alors quitte cette clairière, l'ennemi n'est vraiment pas loin)

D'accord avec sa faera, Aztai rassembla lance, épée et enfin sacoche pour trouver un endroit plus à l'abri. D'un pas fatigué, il entama sa marche alors que, dans son dos, le peau-verte lui lançait toujours des obscénités. Lentement, Aztai se retourna et lui lança un regard impassible, signe que la pauvre créature ne pouvait vraiment plus rien lui faire:

-Si la mort ne se montre pas clémente dans les prochaines heures, alors tu vivras et souffriras toute ta vie: c'est tout ce que je souhaite.

Faisant volte-face, il ignora la rage que lui déversait le peau-verte et s'enfonça dans les bois. Aztai quittait cette clairière qui lui avait tant apporté, fatigué certes, mais en vie!

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 31 Mai 2013 12:05 
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Plusieurs affrontements opposants les membres de la Garde entre eux se déroulaient actuellement entre les deux murs d’enceinte. Par groupe de deux ou de trois plusieurs hommes échangeaient des coups à vitesse réelle, quoiqu’avec retenue, contrôle et plus ou moins de maitrise. Destiné à développer l’endurance des pratiquants, un, deux ou trois combattants harcelaient un adversaire unique. Ce dernier, porteur d’une armure lourde, tentait de conserver la ligne aussi longtemps que possible. A ce petit jeu il était important d’apprendre à contrôler son souffle et de quantifier chacun de ses efforts. Le défenseur se devait de tenir la ligne et de parer chaque assaut tout en économisant ses forces.

Conçu par Calimène et mis en œuvre par Victorin, l’exercice portait peu à peu ses fruits. D’une compagnie de soldats urbains Victorin dégageait désormais une unité de corps adaptée au combat en ligne. Chacun des membres de la Garde de la Citadelle apprenait à se déplacer en cohérence avec ses voisins et à porter des assauts tout en restant sous la protection de son voisin. Selon les besoins du moment, l’entrainement se déroulait selon diverses configurations : avec ou sans bouclier, par groupes de deux, de trois ou de quatre. Un autre exercice ayant porté ses fruits se composaient d’un duo de combattants, l’un possédant une épée, l’autre seulement détenteur d’un bouclier. Opposés à deux adversaires doublement armés, ils se devaient d’alterner avec précision et précaution chaque initiative, qu’elle soit produite en attaque comme en défense. Brouillons et désordonnés à leurs débuts, chaque paire de combattant savait désormais assurer la défense d’un compagnon avec efficience et interpréter les réactions de son partenaire avec assez de précision pour porter l’assaut sans briser la stratégie de défense de son binôme.

L’ancien Capitaine de la garde de Kendra-Kâr mit un terme aux exercices et chacun trouva à sa proximité une gourde ou un bol d’eau pour se rafraichir ou s’humidifier le gosier. En sueur les malheureux bénéficiaires de l’entrainement posèrent leur séant au sol afin d’y reprendre souffle et force.

Le Chevalier sirène observait les combattants d’un air ouvertement scrutateur. Notant avec attention qui retrouvait rapidement sa respiration et qui peinait à reconstituer ses forces, elle notait mentalement les forces et faiblesses de chacun. En vérité elle mettait un point d’honneur à connaitre le comportement de chacun des hommes ayant accepté de se battre pour elle et au service de la Citadelle. Silencieuse mais présente à leur côté, les soldats appréciaient l’attention qu’elle leur portait de manière journalière malgré l’ampleur des travaux dont elle avait pris la responsabilité. En premier lieu plusieurs espaces dans la Citadelle avaient été emménagés pour répondre aux besoins des nouveaux habitants. Si les migrants originaires de la Cité de la Reine Kendra s’étaient vite acclimatés à l’environnement finalement assez urbain de la forteresse, les ressortissants issus du Clan de Liykkendra optèrent en premier lieu pour l’espace dégagé existant entre les deux murs d’enceinte.

Les premiers jours de cohabitation entre les deux groupuscules se révélèrent peu satisfaisant. Affaiblis par les épreuves, les Liykors se concentrèrent surtout sur leur propre rétablissement avant de pouvoir ne serait-ce que s’imaginer participer à la réhabilitation de la forteresse. Par conséquent, ce furent les provisions emmenées par les kendrans qui ravitaillèrent l’ensemble des occupants du lieu ; en-dehors bien entendu de ce que les gardes purent passer comme temps à chasser dans les bois. Habitués à posséder droits, logis et soutien des autorités, certains hommes s’arrogèrent plus de prérogatives qu’ils n’en avaient réellement et tentèrent de s’imposer aux non-humains. Ce réflexe, naturel et inhérent à la nature humaine, agaça prodigieusement le Chevalier sirène et Calimène, rendue aussi raide que la justice par la contrariété, fit généreusement part de ses récriminations à ceux qui provoquèrent son ire.

L’alchimie se fit peu à peu, au rythme d’un peintre ajoutant des couleurs à son œuvre par l’adjonction de touches légères et successives.

Tout d’abord et après s’être longuement observés à la dérobée, les enfants des deux peuples finirent par se rencontrer. Et puisqu’il n’existait entre eux aucune barrière linguistique les jeux débutèrent dans la foulée. En ceci Calimène trouva un signe réconfortant. La promiscuité entre les gamins marqua l’établissement de nouvelles relations lorsque les mères de la communauté Kendranne prirent l’habitude de surveiller conjointement l’intégralité du petit groupe puis de faire manger les garnements à la même table. L’entente des enfants joua donc favorablement sur l’ensemble des habitants de la Citadelle.

Durant les premières journées les membres du Clan de Liykkendra errèrent sans but au cœur de la Citadelle. Affaiblis par les épreuves et habitués à se montrer discrets au sein des Cités humaines, ils ne prirent pas immédiatement la pleine mesure de leur nouvelle situation. Ni invités, ni tolérés, ils étaient ici de plein droit ; ce qui pour eux était un fait nouveau et difficile à ingérer. Pourtant, avec le temps et le repos les premiers Liykors retrouvèrent une partie de leurs forces. Aussi, se proposèrent-ils pour aider à la réalisation de menus travaux. Prodigues d’un cœur à l’ouvrage faisant plaisir à voir, ils s’intégrèrent rapidement aux chantiers en cours et apprirent les bases de divers métiers nécessaires à l’entretien et au bon fonctionnement de la Citadelle.

Le véritable point d’inflexion se fit lorsque les chasseurs de Liykkendra reprirent les chemins des bois. Veneurs sans pareils, ils menaient leurs battues avec une efficacité redoutable et un sens du partage totalement impartial. L’intégration de viande fraiche dans les repas quotidiens se révéla être un apport salvateur. Ventre plein et papilles satisfaites aidèrent le moral des humains à se maintenir au plus haut. Reconnus et ayant le sentiment de se rendre utiles, les Liykors se sentirent enfin acceptés ; et peut-être à leur place.

Après tout, n’était-ce pas là la réalisation de l’une des prédictions de la haute prêtresse Pinga ?

X X X


« Le Pacte de Concorde ? » répéta Victorin pour être certain bien avoir entendu.

« Le Pacte de Concorde, oui. C’est bien cela » promulgua Calimène tout en manipulant une carte de cuir. Installée à une table récemment construite par l’un des menuisiers, Calimène et Victorin étudiaient la géographie des Duchés.

De l’index elle tapota un point précis dans les montagnes.

« La Porte de l’Ynorie… voilà une nouvelle source d’inquiétude pour assombrir mes nuits… Si la Porte tombe nous serons dès lors sur le domaine de la Dame Noire, Oaxaca » commenta Calimène d’un ton inquiet.

« Elle est bien défendue, soit-en certaine. Les soldats des Duchés la gardent de manière conjointe avec ceux de Kendra-Kâr. Pour la plupart ce sont des vétérans habitués aux premières lignes. Et pour ce qui est de la logistique ils sont bien ravitaillés et régulièrement relevés ; ce qui évite généralement épidémies, fatigues inutiles et un relâchement de la surveillance. Peu de temps avant notre départ la Porte d’Ynorie a repoussé une attaque importante. Et les défenseurs ont même réussi à pousser leur avantage jusqu’à capturer les séides de Karsinar : le « Sanguin » et Rak-Dresse-Fauve. Deux authentiques pourritures qui ne manqueront à personne ; même pas à leurs supérieurs » lui dicta Victorin. Autrefois membre de l’armée Kendranne il avait pour la chose militaire un intérêt particulier.

« Toutefois… » Poursuivit-il en introduisant un début d’objection. Le ton employé, trainant et trahissant une hésitation attira toute l’attention de Calimène à lui.

« Toutefois… les voies autour de la Porte d’Ynorie sont nombreuses. Les patrouilles le sont aussi mais le nombre de cols inemployés ou saisonnièrement impraticables rend la surveillance de la frontière poreuse. Un rassemblement trop important serait certainement remarqué mais si j’étais un des stratèges d’Oaxaca ; c’est de l’intérieur que je tenterai de faire ouvrir la Porte » conclut-il en tapotant la Cité de Luminion de son doigt. Calimène étudia longuement la carte, comme si à force d’observations cette dernière finirait par lui révéler quelques secrets sur les projets de l’insatiables Déesse.

Elle inspira puis soupira longuement.

« La Porte d’Ynorie ; il me faut m’y rendre au plus tôt » trancha-t-elle d’un ton ferme et décidé en soulignant son trajet du doigt sur la carte.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 5 Juin 2013 01:25 
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Jusqu'à la fin de la journée, Aztai manqua de rencontrer des garzoks une seule fois. Avec la prudence dont il avait fait preuve, le félin avait échappé de justesse à un nouveau bataillon de peaux-vertes. A quelques heures d'Ambervalle, les troupes ennemies présente ne laissaient aucun doute: on l'attendait de pied ferme. Alors qu'il passait encore entre les mailles du filet, la tombée de la nuit ne le faisait pas mieux se décider: fallait-il y aller maintenant?

(Tu es trop épuisé, et trop impatient!)

Zénith disait vrai. La fatigue et les blessures fraichement refermées le poussaient au repos, mais l'idée de son retour imminent lui faisait oublier tout ça. Venait alors une envie mordante de dégainer ses armes et de laisser cour à la colère...

(Dormir ici c'est du suicide, ces monstres ratissent toute la zone!)

(Oui, ils ratissent...)
(...Hum?)
(... et les arbres?)

Le fauve releva les yeux vers les hautes cimes.

(Bonne idée?)
(...Bonne idée!)

Convaincu qu'il pourrait passer inaperçu niché en haut d'un de ces colosses de bois, il se mit en quête de trouver le plus gros possible, ne relâchant son attention à aucun prétexte. De longues minutes passèrent, Aztai marchait à grandes empattées, poussant les feuilles dans son sillage. Lorsqu'il trouva l'objet de son désir, d'un tronc si large que trois Aztai ne pourraient joindre leurs pattes pour l'encercler, il fit un rapide tour des lieux à la ronde.

(Grimper là-haut sera une épreuve)
Fit zénith lorsque le woran fut revenu à son arbre.
(Tu crois?)

Calant correctement le sac de l'armure ainsi qu'Ascalon, le félin sortit ses griffes et gratta un instant le tronc.

(Hé, sans un bruit!))

Il leva haut sa patte droite et accrocha avec force le tronc, éclatant un peu de l'écorce au passage. Il fit de même avec sa patte antérieure gauche et commença son ascension. Le grincement que faisait le bois au passage de ses griffes pressa le fauve un peu plus, ce qui lui fit manquer un appui et manquer de retomber trois mètres plus bas.

(Donc, sans un bruit) Railla gentiment Zénith.

Encore quelques mètres et Aztai pu s'accrocher aux premières branches, facilitant la fin de sa montée. S'enfonçant avec délicatesse dans le feuillage de l'arbre, il pu aisément se caler au dédoublement du tronc, posant ses biens au dessus de lui, toujours parmi les nombreux membres du colosse végétal.
Confortablement adossé, le woran neige avait une vue du sol avec un angle mort moindre, caché par le reste des feuilles.

-Comme à la maison, héhé! Ronronna-t-il avec un petit rire.
(Oui, on peut presque le dire. Tu as du travail devant toi et je tiens à ce que tu reprennes tes forces)
(Alors tu aurais le pouvoir de m'endormir?)
(Non, mais le lien qui nous uni peut apaiser ton esprit)
(C'est le cas depuis toujours)
(Ah! Alors par Meno il faudra vraiment rien leur laisser!)

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Dernière édition par Aztai le Ven 7 Juin 2013 00:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mer 5 Juin 2013 11:33 
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« Bien » commenta Calimène pour souligner son départ. Elle tira légèrement sur les brides de sa monture et orienta le cheval en direction de l’enceinte de la forteresse.

« Es-tu certaine de vouloir voyager seule » s’enquit Victorin.

Calimène dodelina de la tête pour confirmer son choix.

« Ziresh et moi-même nous retrouverons à Luminion ; ce qui me permettra d’emprunter les routes commerciales qui parsèment les Duchés afin de récolter quelques nouvelles venues de loin. Ziresh pourra ainsi approcher librement de Luminion, par monts et par vaux. En ceci, il pourra se faire une idée précise de l’état des landes et des sous-bois. Comme la plupart des Liykors, il possède un sens inné de la chasse et n’aura pas son pareil pour débusquer tout mouvement de troupes entre ici et la cité de Luminion. En cas de soucis en chemin avec la milice locale qu’il n’hésite pas à citer mes références sur place » dicta Calimène après s’être hissée sur le dos de son Hongre.

« Il est probable que je fasse halte à Akinos : on dit la petite cité moins marquée par la présence militaire et l’ambiance y sera moins suspicieuse ; du moins, je l’espère » égraina-t-elle du haut de son cheval.

Victorin confirma l’idée en ne la contredisant tout simplement pas.

« Ziresh m’a raconté y être passé il y a quelques temps : l’accueil y fut bon malgré l’appréhension initiale des habitants » expliqua-t-elle.

Son interlocuteur ayant eu vent de l’histoire, il reprit à son tour.

« Ils l’ont confondu avec un Liykor noir par temps de pluie et ont tenté de le rabrouer ; ce qui est là une réaction tout à fait normale » conforta Victorin.

« Je resterai deux journées au plus à Akinos puis je prendrai la route de Luminion. Si Ziresh ne m’a pas rattrapé à ce moment-là, je l’attendrais peut-être une nuitée de plus. Et de rester encore une journée supplémentaire pour qu’il puisse se reposer. Les Liykors ne montent pas à cheval et je tiens à ce qu’il soit frais et reposé lors de notre approche de Luminion » expliqua-t-elle posément.

« Tu ne tiens pas à le lui expliquer par toi-même ? » répliqua-t-il sans prévenance.

« Non » trancha-t-elle.

L’argument ne tarda pas se montrer trop mince pour que Victorin ne se détourne du sujet.

« Peu à peu Ziresh est en train de prendre la mesure du rôle confié et bien que tout le monde lui témoigne le respect dû à sa charge mon avis est que lui-même peine encore à pleinement s’en croire digne ou responsable. Les épreuves subies par son Clan en son absence sont pour lui une charge dont il s’estime responsable ; une charge qui pèsera longtemps sur son âme. Il est temps qu’il s’affirme, non après des autres, mais auprès de lui-même. Enfin, une ou deux journées de solitude lui feront du bien, ne serait-ce que pour se retrouver et mener son introspection. Depuis son arrivée, nous l’avons fortement sollicité pour entrainer les hommes, mener des investigations dans les sous-sols ou encore pour souder le Clan de Liykkendra et les ressortissants et de Kendra-Kâr… Crois-en mon expérience… un peu de solitude lui fera du bien » dit-elle en achevant le tout d’une voix légèrement fuyante.

Victorin n’affecta pas l’indifférence polie qui aurait été de mise chez la plupart des gens.

« Un petit quelque chose d’irrationnel me glisse qu’elle te fera aussi du bien ; il n’y a pas que le maitre d’armes de la Citadelle qui encaisse le poids des responsabilités ; soit bien certaine que nous en sommes tous conscients… Mais pour une fille de commerçant, tu mènes bien la barque » acheva-t-il d’un ton léger ; presque badin pour relativiser la gravité de certains de ses propos.

Calimène inspira longuement et souffla lentement.

« Bah ! » coupa-t-elle en éperonnant son cheval ; précipitant de fait son départ pour ne pas s’appesantir sur ses propres craintes.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Ven 7 Juin 2013 00:50 
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Au milieu de ces sombres heures, le monde des rêves était un endroit bien reposant. Niché dans le creux de son arbre, perché dans les feuillages, le fauve dormait paisiblement. Étonnant pour une veille de bataille... Zénith, sa faera, gardait l'esprit alerte afin de protéger son maître en grande fatigue. A ce moment des plus communs, le lien qui les unissait était pourtant plus fort que jamais. Presque à l'aube du jour tant attendu, et tant redouté, les deux esprits se soudaient un peu plus grâce à leur confiance mutuelle...
Profondément endormi, Aztai ne se réveilla pas lorsque l'esprit de Zénith trembla auprès du sien. Discrètement, la faera vint alors laisser s'échapper un peu de sa magie, et un peu de son histoire... dans l'espoir d'ajouter un décor aux rêves du félin. Des bribes de sa mémoire millénaire, des souvenirs et des images d'un temps glorieux et exceptionnel aux côtés de Meno.
En bref rien de concret, un partage d'inspiration peut-être.
Zénith murmura alors d'une voix enjouée:

(Tu peux être fier car il est déterminé, vraiment. Et je le suis moi aussi, comme jamais depuis nos derniers moments passés côtes à côtes il y a des siècles)

Un ange passa.
Puis, dans le silence absolu, une feuille se détacha des hautes branches pour venir se poser docilement sur le museau du félin endormi, sous l'attention des sens de Zénith.

(Je considère cela comme une réponse de ta part...) Souffla la faera millénaire.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 11 Juin 2013 18:41 
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Chapitre I: Le Fort au pied de la montagne (partie II)

Cela avait fait déjà plusieurs jours que Ziresh n'avait pas pu dormir dans un endroit convenable. Aussi, la fatigue s'était faite si intense que son repos avait duré bien plus longtemps qu'il ne l'avait escompté.
Quand il rouvrit les yeux, le jour s'était levé de nouveau. Puisqu'il s'était couché au petit matin le jour précédent, cela signifiait donc qu'il avait dormi durant une journée entière, au moins. D'ordinaire, il se serait senti désolé d'avoir tant tardé avant de mener les tâches que Calimène lui avait confiées. Mais il fallait admettre que son esprit était occupé à autre chose. Outre tout le malheur qui s'abattait sur son clan, ainsi que la tristesse du deuil qu'il avait encore à supporter, il y avait cette interrogation qui restait. Avait-il rêvé ?

"Kâhra..."

Il était encore couché à l'étage, au dessus des bêtes. Il ne se souvenait pas avoir partagé cet endroit avec un autre soldat quelconque. La fiole de cristal de Pinga était encore dans sa patte, réfléchissant aisément la toute faible lumière qui perçait à travers les planches du bastion. Il avait entendu le chant des fujoniens d'Amarok. Mais il n'arrivait plus à savoir s'il l'avait rêvé, les songes étant alimentés par son esprit fatigué et enclin au repos.
Tous les paramètres qui entouraient son sommeil restaient pleins de mystères. Mais ce qui le poussait d'autant plus à s'interroger, c'était la vision qu'il avait eue. Rien de clair : seulement une silhouette animale, au loin, dans les sommets des montagnes. Et ce n'était pas tant cette image qui intriguait Ziresh. C'était ce lien. Il avait l'impression que Kâhra était là, près de lui. Cette pensée alimenta son réveil. Très vite, il se mit sur pattes, empoigna son paquetage ainsi que tout son équipement et monta sur le toit terrasse où il se souvenait être allé.
Il n'avait pas rêvé le crénelage des pierres entassées. Ni le flanc de la montagne dont la neige réfléchissait vivement la lueur du soleil. Le liykor resta un moment là, torse nu, à regarder le mont à la recherche de ce qu'il aurait juré être réel. Mais malgré ce qu'il voyait là, il commençait à croire que ce n'était qu'une illusion...

"Ziresh ?" appela une voix rauque, en contrebas.

Il s'agissait là d'un des compagnons de Calimène. Quand le Porteur de Lumière dirigea son regard vers l'homme, un grand gaillard en armure lourde, il vit alors que Citadelle endormie semblait bien plus réveillée que d'ordinaire. Beaucoup de personnes étaient présentes désormais.

"Je crains de ne pas connaître votre nom..." s'excusa-t-il en une inclination, pour seule réponse.

"Je suis Gors. Ça faisait bien dix minutes que vous regardiez la montagne ! Ne vous inquiétez pas, Victorin est parti chercher les vôtres ! Et de bonnes gens de Kendra-Kâr son arrivées. On compte sur vous !"

Ziresh acquiesça en regardant une dernière fois la montagne. Il n'y avait rien de ce qu'il imaginait là. Pas de silhouette animale. Juste du blanc. Comme on commençait à requérir son aide, il revêtit son armure. Mais quand Gors commença à s'éloigner du bastion, plus bas, le loup l'appela à son tour, presque en panique.

"Gors ! fit-il maladroitement. Vous n'avez rien vu d'étrange hier, pendant mon repos ?"

"Quoi donc ?"

"Sur la montagne ? Ou une chanson...?"

Le colosse sembla se gratter la tête, l'air intrigué. Puis très vite, il tourna les talons dans un éclat de rire.

"Ah ah ! Voilà ce qui arrive quand on ne mange que des racines ! Les tagnes vous ont fait perdre la tête ! Dépêchez-vous donc, ce sera l'occasion de rencontrer les autres et de vous nourrir un peu."

Dès que le loup eut enfilé toutes ses pièces d'armures, il rejoignit l'homme qui l'avait invité à descendre. Calimène avait jaugé la force de Ziresh très rapidement en lui conférant un poste important au sein de cette Citadelle. Pourtant, même s'il avait été fier d'acheter cette armure au premier abord, il n'avait pas le sentiment d'avoir l'air d'un vétéran. Du moins, tout était relatif. Il n'avait pas la qualité de l'armure du Chevalier Sirène ou de certains autres occupants du bastion, mais l'on pouvait voir toutes ses aventures à travers les entailles sur son plastron, sa brûlure sur son avant-bras, les déchirures au bas de sa cape... Il était loin d'être présentable et Gors n'allait pas tarder à le lui faire remarquer.

"Calimène a fait une remarque intéressante lorsque nouveaux sont arrivés. Tout le monde n'est pas nécessairement un combattant ici. Alors si on veut garder cette forteresse, il va falloir commencer par avoir l'air redoutable. Donc quand vous le pourrez, pensez à nettoyer un peu vos affaires. Vos troupes ne vous respecterons pas si vous n'avez pas l'air présentable."

"Je comprends bien, acquiesça Ziresh. Mais je dois dire que les paramètres sur lesquels je dois tenir ce poste m'inquiètent quelque peu... Je n'ai jamais eu d'hommes sous mes ordres et dans mon clan, nous n'accordions pas tant d'importance à une quelconque hiérarchie ou..."

"Tout ça, ne le dites jamais, trancha Gors. Tout le monde n'aura pas ma compréhension ou celle de Calimène. Levon, par exemple, pourrait bien retenir votre sincérité et votre manque de confiance contre vous. Tous vos doutes, gardez-les pour vous. Ou bien vous n'aurez effectivement aucune autorité sur laquelle baser la confiance de vos hommes.

La bienveillance du colosse fit sourire Ziresh, qui se contenta de hocher la tête en signe d'approbation. Il est vrai qu'il doutait toujours de lui et qu'il avait toujours eu la chance d'être entouré de personnes qui lui accordaient sa sensibilité. Sa famille était le meilleur exemple, avec aussi les fujoniens d'Amarok. Quand Liykkendra arriverait ici, il aurait bien plus de facilité à créer cette milice.

"Il y a de tout parmi nos colons, reprit le géant. De ce qu'on nous a dit, il y a vingt-cinq hommes, huit femmes et sept enfants. Parmi les hommes, des forgerons, des charpentiers, des agriculteurs, un boulanger... Bref, des métiers qui demandent une certaine conditions physique, donc je pense que vous devriez vous en sortir avec eux."

"Qu'en est-il des femmes et des enfants ? Vous semblez les omettre : dois-je les inclure dans mon entraînement ?"

"A quoi pensez-vous ?"

"Dans mon clan, les enfants apprennent très vite les rudiments de la chasse, du combat ou même de l'herborisme. L'éducation se veut complète. Nos femelles sont plus souvent orientées vers la connaissance des plantes, de l'alchimie et de la guérison cependant, mais je ne voudrais pas limiter l'apprentissage de chacun selon leur sexe. J'aimerais qu'ils aient le choix de ce qu'ils veulent entretenir ici. Bien sûr, tout cela est indépendant de la milice, mais je pense qu'un entraînement basique devrait être passé par à peu près tout le monde au moins une fois. Dans le pire des cas.

"Dans le pire des cas ?" interrogea Gors, un sourcil levé.

"Dans la montagne, s'il n'y a des scolopendres, il est presque certain qu'il peut y avoir pire. Non loin de la forteresse, il y a la forêt Kendrane qui abrite très certainement des liykors noirs maintenant qu'ils ont vaincu mon clan. Je ne veux rien risquer."

"Je vois. Cela dit, ce sera la charge de la milice de garder chaque personne ici en sécurité. Cet entraînement aura son utilité, mais concentrez-vous sur la défense avant tout. Quand la garde sera entièrement formée, nous pourrons nous charger de tous les occupants de manière plus appliquée."

Ziresh ne pouvait pas s'offusquer des changements que les conseils de Gors allaient occasionner lorsqu'il commencerait à mener son rôle de "chef" (si tant est que le fait de créer cette milice lui conférait un tel intitulé pour définir son travail). Après une certaine réflexion, le liykor avait bien compris qu'il était tombé sur la bonne personne pour l'aider dans son entreprise. Appréciant la bienveillance de l'homme, il le remercia.

"Merci pour vos conseils, Gors. Grâce à vous, je commence à entrevoir un peu mieux la manière dont je vais m'occuper de cette milice."

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Mar 11 Juin 2013 18:42 
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Il fallut deux jours à Ziresh pour rencontrer à peu près tous les occupants de la Citadelle endormie de manière convenable, avant de commencer à les entraîner. C'est à dire qu'il ne s'agissait pas simplement de connaître leurs noms, mais de savoir quelles seraient leurs motivations pour les évènements à venir. Certains étaient là par goût pour l'aventure. Mais la plupart étaient ici parce qu'ils désiraient une vie meilleure. Aussi, si les nouveaux arrivants n'étaient pas familiers avec le maniement des armes, ils se montrèrent tout à fait enclins à prendre la charge de défendre leurs proches.
Le surnom que Pinga lui avait donné commençait à être prononcé par plusieurs personnes dans la Citadelle. Le "Porteur de Lumière" avait très vite acquis le respect de chacun. Et puisqu'il n'avait incité personne à lui donner un tel titre, il comprit rapidement que Calimène était très certainement à l'origine de la propagation de son surnom.

Le loup d'argent partait d'un principe naïf, mais qui aurait très certainement une force de persuasion chez ses suivants. C'était que lui était parti de son village pour les mines de Lebher, sans aucune réelle expérience aventureuse. Et deux mois plus tard, il arrivait à la Citadelle, vêtu d'une véritable armure, arborant la Hallebarde Protectrice, et il avait même été à l'origine de la mort d'un dieu maléfique. Si lui avait pu mener tout cela en deux mois, chacun de ses hommes pouvait apprendre à se battre correctement en la moitié de ce temps.

Outre les hommes de Calimène, quatorze des vingt-cinq hommes et deux des sept femmes avaient décidé de rejoindre la milice au terme de leur rencontre avec le loup. Et si au départ, la mixité des sexes semblait faire rire les hommes, ils comprirent vite que la détermination des deux seules femmes était bien supérieur à la leur. Et c'était compter, bien sûr, sur le fait qu'ils réalisent que la Dame Ligure était à la tête de toute cette assemblée.
Les entraînements consistèrent en premier lieu à l'usage d'armes conventionnelles : l'épée et le bouclier. Elles n'étaient certes pas celles que Ziresh affectionnait le plus, mais elles étaient accessibles à bien davantage de personnes. De plus, le bouclier était d'un usage aussi bien défensif qu'offensif, si l'on savait l'utiliser. Quant aux conditions, elles furent apportées par une idée de Calimène, qui était celle de placer les combattants dans des armures lourdes.
De prime abord, les débutants commençaient à combattre par duo, toujours vêtus de ces armures. Car elles les protégeaient non seulement de blessures qu'auraient pu occasionner leur incompétence initiale, mais elles leur permettait aussi de travailler davantage leurs mouvements, afin de ne plus du tout être handicapé lorsqu'ils porteraient une armure de classe intermédiaire, voire légère.
Lorsque chacun se serait conforté dans cet entraînement de base, alors ils auraient la possibilité d'élargir leur entraînement. De se spécialiser dans d'autres domaines.

Quatre jours seulement après le début de l'entraînement des miliciens, Victorin revint des montagnes avec les bratiens de Liykkendra.

Ziresh les avait déjà vus au loin, le matin, comme des petits points en mouvement sur le flanc de la montagne. Quand ils eurent enfin passé la porte de la Citadelle, c'est le bratien qui les accueillit en premier, enlaçant directement ses parents qui étaient déjà en tête de la file, accompagnés de leur guide. Mais les embrassades ne purent durer plus longtemps. La venue des liykors devait être officialisée en les mettant au courant de toutes les règles auxquelles ils devraient être soumis. C'est Calimène qui, de sa nature autoritaire et charismatique, prit les devants.
Elle tint à peu de choses près le même discours qu'elle avait donné à Ziresh. A savoir que chacun des loups devraient avoir leur rôle à jouer dans cette forteresse. Et aussi qu'ils n'étaient pas simplement invités, mais qu'ils étaient surtout chez eux. Visiblement, Victorin ne devait pas les avoir tenus au courant de toutes les modalités. Car lorsque le discours fut donné, le Porteur de Lumière remarqua des airs rassurés sur les visages de ses frères. Ce qui n'était pas pu lui déplaire, au contraire.

"Cet endroit nous fera du bien, Ziresh, confia Xavir à son fils. Je perdais espoir, tu vois. Je commençais à croire que nous étions tombés dans le piège de la redevance. Que nous devrions nous plier à nos humains sauveurs. Mais tu es tombé sur les bonnes personnes. Cette Dame Ligure semble être une personne de confiance. Pinga avait bien raison."

"Oui, elle a été extrêmement arrangeante. Elle n'a rien demandé de plus que notre aide. Pour commencer, nous devrons nous serrer un peu. Mais quand nous aurons conquis les tréfonds, nous pourrons nous sentir pleinement chez nous."

Ziresh était confiant pour la première fois depuis longtemps. Revoir sa famille avait ravivé quelques souvenirs douloureux, mais il arrivait davantage à les garder au fond de lui. Une boule lui restait dans le ventre, mais il savait qu'il saurait la faire éclater seulement lorsqu'il serait seul, la nuit.

"Qu'en est-il des liykors noirs ? demanda son ami Bravi, le visage encore dur, manifestement pas encore familier avec l'idée de se reposer maintenant. Tu as des informations ?"

"Calimène m'a parlé d'une enquête qu'elle avait menée à Kendra-Kâr. Elle m'a dit y avoir découvert un liykor noir, agressif, qui aurait subi des mutations inhabituelles... Toutefois, il était encore "propre". Ce n'est qu'une possibilité, mais je pense qu'il a pu subir des expériences. Je crois que tout cela laisse suggérer que Pinga avait raison sur ce point. Il y a peut-être bien quelqu'un derrière ces noirs pour tirer les ficelles. Nous enquêterons prochainement à ce sujet."

"Prochainement ? s'exclama Bravi, en colère. Pourquoi pas maintenant ? Tu sais ce qu'ils ont fait à ta famille ! Vous ne devriez pas attendre simplement, comme ça ! Si tu as une piste, tu dois y aller !"

"Et j'irai. Mais maintenant, j'ai d'autres responsabilités. Vous avoir menés jusqu'ici n'aura servi à rien si je dois partir maintenant et abandonner les charges que l'on m'a données."

"Quelles charges as-tu acceptées ? interrogea Erin, sa mère. Ne me dis pas que tu es le chasseur attitré ? Ce serait dérisoire de te voir courir derrière les gibiers après tout ce que tu as traversé !"

"Rien de tout cela, Erin. Je suis celui qui doit créer la milice de la Citadelle endormie. Cette tâche prime, car elle nous protègera tous. Avoir ces murs ne servira à rien si nous n'avons personne pour tenir un rempart contre tous les menaces qui pèsent sur nous."

Un long silence passa. Il n'y avait pas que ses parents et Bravi qui étaient impressionnés. Plusieurs liykors au sein du clan avaient écouté la conversation, tant ils suivaient désormais leur sauveur. Seule une question mit un terme au malaise que semblait créer cette absence de paroles.

"Mais comment toi, seulement toi, tu pourrais créer une milice alors que tu n'es qu'un chasseur ?"

Cette seulement interrogation sembla froncer les museaux de nombreux loups présents ici. Pourtant ce n'était qu'un enfant-louveteau qui était à son origine. Mais désormais, ce genre de remarque était bien loin de le déstabiliser qu'auparavant. Fier, sûr de lui, il s'écarta de son clan afin que tout le monde puisse le voir. Et il n'y avait pas que les bratiens pour l'entendre. Bien des humains étaient encore aux alentours.

"Je ne suis pas qu'un chasseur, fit le loup d'argent. Je suis Ziresh de Liykkendra, maître d'armes et Porteur de Lumière ! Je suis le loup qui est à l'origine du meurtre du Dieu-Pieuvre qui se terrait dans les mines de Lebher. Je suis celui qui a conquis la Grotte de la Faiblesse pour lui prendre la Hallebarde Protectrice. Et surtout, je suis celui qui vengera le clan de Liykkendra de l'affront que l'on a osé lui causer !"

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 13 Juin 2013 13:26 
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Le discours de Ziresh sembla avoir son effet, car la suite des évènements lui fut tout particulièrement bénéfique.

Le clan de Liykkendra eut effectivement quelques difficultés à s'adapter à sa nouvelle vie dans la Citadelle, même si leur place était indubitablement équitable avec celle des humains. Mais ce n'était pas une question de rapports : c'était simplement la faiblesse physique des bratiens qui ne leur permettait pas encore de s'impliquer pleinement dans la vie active de la forteresse. Aussi, les voir profiter des vivres sans pouvoir les "mériter" encore avait créé quelques tensions. D'un côté, les humains réprimaient ce comportement qui pouvait paraître enclin au profit, pour n'importe qui. De l'autre, les loups supportaient de moins en moins de voir l'image de leur clan ternie par leur manque d'indépendance.

Mais dès qu'ils eurent repris leurs forces et que les premiers chasseurs s'en allèrent dans la forêt, toutes les tensions disparurent. Plus que simplement apporter l'équivalent en vivres dont ils avaient bénéficié, les liykors avaient apporté de la viande en quantité non négligeable et d'animaux variés. Chose qui fut encore une fois extrêmement bénéfique pour le moral de tous.
Les rapports entre les enfants furent aussi indéniablement bénéfiques aux rapprochements entre les humains et les loups. Cela avait commencé par des jeux, incitant les mères à les surveiller. Puis le partage des vivres les amena à manger à la même table. C'est à partir de cette seule entente que les deux camps finirent par se mêler complètement et ne plus voir aucune bannière.
Une semaine après leur arrivée, les bratiens se sentaient enfin complètement chez eux.

C'est donc à ce moment là, lorsqu'ils furent remis de leur exil et qu'ils purent tous s'impliquer pleinement dans la vie de la Citadelle endormie que nombre d'entre eux se décidèrent à rejoindre les rangs de la milice, alternant à la fois leurs responsabilités de chasseurs, guérisseurs, herboristes et autres corps de métiers (ou plutôt leurs talents, puisque les liykors ne se conformaient jamais entièrement à une seule tâche) auxquels ils appartenaient.
Des treizes loups, des vingt louves et neuf louveteaux, tous les bratiens mâles et cinq bratiennes se décidèrent à entamer la formation des miliciens de la forteresse. Les plus âgés des enfants qui seraient dans l'adolescence suivirent aussi un entraînement, sans entrer dans la milice. Mais dans tous les cas, tous les liykors se montrèrent extrêmement motivés. Pour certains, c'était la volonté d'agir pour le bien de la Citadelle qui alimentait leur force. Mais pour la plupart, c'était la rancune qu'ils avaient contre les liykors noirs. Ceux-là rattrapèrent extrêmement vite le retard qu'ils avaient pris par rapport aux humains qui avaient commencé la formation avant eux. Mais même s'ils progressaient à une vitesse fulgurante, Ziresh s'inquiétait de caractère sanguin qu'ils commençaient à adopter à chaque fois qu'ils prenaient les armes. Même s'il comprenait son clan, le loup d'argent craignait fortement qu'il ne devienne aussi violent de leur adversaire...

Un mois après l'arrivée des liykors, la milice se voyait prendre une structure respectable. Elle était loin d'être comparable à celles que l'on pouvait voir dans les villes de Nirtim, ou même dans l'un des Duchés des Montagnes. Mais désormais, tous savaient se défendre au moins sommairement avec une arme. Ziresh, accompagné de Xavir, s'était donné la responsabilité de mettre au moins une fois une arme dans les mains (ou les pattes) de tous ceux qui n'auraient pas rejoint la garde. Le résultat ne sembla pas vraiment concluant, mais il lui sembla réussir à prévenir les intéressés de quelques techniques, en cas de dernier recours.
Si le Porteur de Lumière les avait tous entraînés à l'usage de l'épée et du bouclier en armure lourde, il avait fini par leur permettre à tous d'utiliser d'autres armes, parfois plus complexes, comme les lances, hallebardes, fléaux ou encore, pour certains, il s'agissait d'apprendre à se battre à mains nues. La pratique de ces armes et arts martiaux allait s'avérer bien plus longue et compliquée qu'il ne l'avait imaginé, mais encore une fois, les combattants avaient tous montré une motivation des plus remarquables. Ziresh ne s'inquiétait plus vraiment de l'aspect final de cette formation, si ce n'était le caractère changeant de ses frères.
Bravi avait d'ailleurs rejoint la milice et s'était chargé notamment de l'entraînement de ses collègues à l'archerie. Lui-même étant un excellent tireur (talent qu'il avait démontré lors de leurs parties de chasse), il semblait logique qu'il soit à la charge de cet entraînement qui était nécessaire pour protéger les murs de la forteresse. Et il s'avéra être un bien meilleur professeur que le loup d'argent dans ce domaine. L'entraînement commença dans la cour, puis quand la plus longue distance fut maîtrisée par les apprentis archers, ils allèrent s'entraîner à tirer depuis les murailles sur des cibles lointaines. Le calcul du vent et de la distance à partir des hauteurs en freina certains dans leur avancée, mais cela avait marqué une graduation certaine de bien des membres de la milice.

A la fin du mois qui avait donc suivi l'installation des liykors, les murailles étaient protégées activement, la milice devenait de plus en plus forte et la vie renaissait dans la Citadelle. Tout comme l'avait prédit Pinga, Liykkendra regagnait sa fierté et sa sécurité. Et le clan comptait désormais de nouveaux membres.

___________________


"Je vais bientôt devoir partir pour la Porte d'Ynorie."

Bravi, Xavir et Erin étaient là, dans le bastion où les gardes dormaient auparavant. Ils étaient les plus proches membres de la famille du Porteur de Lumière. Aussi, ils furent les premiers mis au courant de son départ prochain. Mais étonnamment, ils n'étaient pas aussi paniqué qu'il ne l'avait escompté, par rapport aux dernières fois où Ziresh avait quitté son clan.

"D'après Calimène et Victorin, les troupes d'Oaxaca en sont proches. La Porte est bien défendue, mais le danger réside dans les alentours. Des combattants de la Dame Noire pourraient très bien passer par quelques sentiers éloignées. Nous interviendrons là-bas. Nous commencerons par Akinos à Luminion."

"Tu sera donc accompagné, Ziresh?" demanda Erin, tout de même inquiète, propre à sa nature.

"Calimène sera à mes côtés. Je ne m'en fais pas pour ça."

"Je ne comprends pas, Ziresh, fit remarquer Bravi. Tu t'écartes un peu plus chaque jour de notre guerre avec les Noirs pour aller te mêler d'une autre qui ne nous concerne pas. C'est dérisoire."

"Au contraire. Je n'ai jamais été plus près de notre piste. Et cette guerre nous concerne tous désormais. Ne te souviens-tu pas de ce que Pinga nous a dit ? Il y a un autre mal derrière les Liykors sombres. Ce qui serait dérisoire, ce serait d'aller les provoquer sans jamais chercher l'origine du problème. Il faut traiter la chose à la source."

"Pense ce que tu veux. Je n'ai pas de reproches à faire à cette forteresse ou à ses habitants. Mais j'ai le sentiment que plus le temps passe et plus tu t'adoucis."

Bravi s'était montré plus dur que de coutume depuis qu'il était arrivé à la forteresse. Et pourtant, il s'était montré comme étant le plus doux et le plus compréhensif alors même que Liykkendra venait de s'exiler au village d'Amarok. Ziresh avait senti une grande colère mûrir chez lui, mais aussi chez beaucoup d'autres bratiens. Tragiquement, il le comprenait. Mais il ne pouvait rien y faire. Lui-même avait un mal fou à contenir sa rage et sa tristesse.

"Oui, tu es le "gentil Ziresh". Celui qui se clame Porteur de Lumière au sein du peuple. Tu veux éclairer les ténèbres ? Alors va donc les combattre ! L'Ynorie peut attendre, cette guerre dure depuis déjà bien assez longtemps. Ce qui nous concerne, c'est le clan des Noirs qui vit tranquillement dans la forêt, qui se repaît de nos toutes nos possessions. Tout le monde repose ses espoirs sur toi. Mais tu n'es pas capable de leur rendre honneur."

"Bravi !"

La voix de Xavir avait résonné dans le bastion d'une telle force que même les chevaux avaient commencé à hennir. Mais la panique ne les avait pas davantage gagnés. Bravi lui même s'était détendu. Et remarquant sa colère exacerbée, il ne fit que regagner laisser son regard sur le sol.

"Dois-je te rappeler qui a trouvé la forteresse pour nous ? Que a formé la milice que tu aimes tant, dans l'optique de tous nous protéger et, à terme, d'aller combattre nos ennemis ?"

Ces paroles n'eurent pas l'effet escompté. Le chasseur avait levé son regard pour aller transpercer celui de son aîné. Erin tressaillit même de peur en voyant son expression.

"Pinga a trouvé la forteresse. Calimène a ordonné de créer la milice. Ziresh n'est que le personnage secondaire de sa propre quête."

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Dernière édition par Ziresh le Jeu 13 Juin 2013 17:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 13 Juin 2013 17:09 
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La porte du bastion avait claqué, laissant mourir un violent écho entre ses murs. Les trois bratiens ne reconnaissaient plus Bravi. Et Ziresh avait la sensation amère de perdre ses plus proches alliés en décidant de ne pas accéder à leurs requêtes. Il avait eu, au départ, le sentiment que ses actions étaient justes et qu'elles suivaient les conseils de Pinga. Qu'il aidait à la fois la Citadelle, son clan et qu'il n'abandonnait pas sa mission. Mais après ce que lui avait dit Bravi, il n'en était plus si sûr.

"N'en doute pas, tenta de rassurer Erin. Tu as fait bien plus que n'importe qui pour le clan, comme pour la Citadelle endormie."

"Non... Il a raison, conforta le loup d'argent. J'ai fait ce que je pouvais, mais au final, je n'ai fait que repousser notre revanche."

"Et que veux-tu ? Lancer ta milice à peine naissante sur le camp des Noirs ? Ressaisis-toi, fils ! Tu as fait les bons choix ! Ce qui aurait été irréfléchi, cela aurait été davantage d'aller combattre un danger que tu n'as pas pu évaluer. Tu l'as déjà dit : Tu traiteras le problème à la source et je te fais confiance pour ça. Ne prends pas compte de ce que peut penser Bravi, il est aussi chamboulé que le reste du clan. Crois-moi, à votre prochaine conversation, il s'excusera et te donnera raison."

Les paroles de son père le réconfortèrent quelque peu, mais Ziresh n'arrivait pas à se défaire aussi facilement de l'amertume qu'il ressentait. Bien des personnes le lui auront fait remarquer : il prenait compte de tout ce qu'on lui disait, et cela pouvait s'avérer préjudiciable pour son moral. Mais il n'arrivait tout simplement pas à oublier. Il était ainsi.

"Je vais sortir un peu. Prendre l'air avant mon départ."

Cette situation lui rappela le jour où il était revenu des mines de Lebher et qu'il avait découvert l'état de Kâhra. Il avait dû quitter la caravane de ses parents, les laissant à l'intérieur. Ces moments-là le faisaient tant douter, lui donnaient tant d'anxiété, qu'il avait commencé à sentir son souffle s'accélérer et son cœur battre jusqu'à cela devienne douloureux.
Le soleil commençait à se coucher derrière les montagnes. Et c'est dans l'ombre qu'il se laissa tomber contre le mur du bastion. D'ici, il pouvait voir le sombre mont sur lequel il avait vu la silhouette animale, un mois plus tôt. Le soleil derrière la roche rendait son sommet noir et Ziresh ne pouvait plus même y voir la neige éternelle. C'est alors dans son pendentif, la Fleur de Lys, qu'il orienta ses pensées. Si Kâhra était là, il en était certain, il ne douterait absolument pas de ses compétences.

"Ton ami a raison, tu sais."

Ziresh ne reconnut pas immédiatement la voix de la personne qui venait de lui parler. Il ne vit que sa maigre silhouette quand il leva les yeux de son bijou. Il lui fallu un peu de temps avant de reconnaître son interlocuteur.

"Levon ?"

Levon faisait partie des gardes à l'origine de la prise du fort. Depuis le début, Gors et Victorin l'avaient mis en garde vis à vis de ce personnage. On le décrivait comme étant tout à fait lâche, avare et du genre à profiter des autres. Apparemment, il s'était éloigné de cette image en sauvant Haydr des griffes d'un scolopendre, dans les tréfonds. Pour ce faire, il y aurait laissé ses possessions. Mais pourtant, il semblait que bien des personnes gardaient cette mauvaise image de lui.

"Tu nous as écouté !"

"Non, non ! Votre conversation est venue à mes oreilles, c'est différent ! J'étais sur la terrasse des écuries et vous ne faisiez pas vraiment attention à la hauteur de vos voix !"

Le garde s'assit aux côtés de Ziresh, sans prendre davantage de pincettes. Il montra un regard insistant sur le pendentif du Porteur de Lumière. Ce n'était pas de la convoitise, mais surtout de la curiosité. Mais le loup n'en avait que faire : il n'était pas d'humeur à parler de son deuil. Aussi, un long silence passa avant que Levon ne reprenne la parole.

"Je ne dis pas que Bravi a raison pour tout, mais il a raison à propos d'une chose : Tu es quelqu'un d'un peu trop doux."

"C'est pour mon attitude conciliante et ma détermination que l'on m'a choisi pour les missions que j'ai menées. Je ne vais pas me contenter de tuer sans réfléchir. Je le regretterais."

"Et voilà ! s'exclama l'homme. C'est là où je veux en venir ! Tu le regretterais, c'est certain ! C'est en cela que tu es quelqu'un d'un peu trop doux !"

Encore une fois, un silence pesant prit lieu. Ziresh n'avait pas répondu, mais les paroles de son compagnon forcé n'étaient pas dénuées de sens. Pourtant, il continuait à se dire qu'il préférait être plein de regrets que de devenir comme les Noirs, qui tuent sans aucun remord.

"Tu sais, nous n'avons pas beaucoup parlé tous les deux. Mais je sais déjà beaucoup de choses à ton sujet."

"Comme quoi ?" le défia Ziresh dans son arrogance.

"Les gens de ton clan m'ont dit que tu as déjà combattu trois liykors sombres. Tu en as tué deux et vous avez emprisonné le dernier. On m'a dit que le meurtre des deux loups t'avait chamboulé et qu'encore, aujourd'hui, il t'arrivait d'y penser. Tu baisses toujours le museau dès que l'on parle de cette attaque-là en particulier, car c'est la seule où tu as été mêlé directement et où tu as vu ta vraie mère mourir."

Levon franchit un cap en parlant de sa mère. Lui-même n'en parlait jamais et étrangement, il ne ressentait pas autant de peine pour elle que pour Kâhra. Sans doute parce qu'elle s'était éloignée de lui depuis plusieurs années. Mais en parler de la sorte suffit à le faire sortir de ses gonds. Et c'est dans un grognement sourd qu'il attrapa la gorge du malin avec ses griffes, le plaquant directement au sol. Il ne s'était d'ailleurs pas privé pour les planter, laissant couler de légers filets de sang sur le col de son armure.

"Et à quoi cela t'avance de me dire ça ? Tu vois ce que tu gagnes ? Je suis à deux griffes de te tuer !"

Le garde souffrait, mais pourtant, il ne semblait aucunement paniquer. Son souffle saccadé n'était causé que par l'étouffement que lui causait l'emprise sur sa gorge. Cela ne l'avait pas empêché de renchérir. Et efficacement, en plus de cela.

"Tu as regretté d'en avoir tué deux, mais n'as-tu pas davantage regretté de ne pas avoir tué les trois ?"

Tout à coup, la prise se desserra. Levon, aussi détestable pouvait-il être, avait raison. Ziresh l'avait regretté, au moins autant que d'avoir déjà tué. Il avait déjà eu des regrets pour des choses plus difficiles (notamment le génocide du peuple de Lebher, dont il se rappelait tous les jours sans jamais en parler), mais celui d'avoir tué comme celui d'avoir épargné un Noir le tourmentaient. Des souvenirs dont les idéaux étaient complètement opposés. Le loup d'argent n'avait plus su comment se défaire de tels sentiments contradictoires. Et Levon était le premier à le relever.
Il retira ses griffes de la chair du garde pour aller s'assoir de nouveau contre le mur.

"C'est bien ce que je pensais... fit l'homme après avoir repris son souffle. Tu fais les choses bien, c'est louable. Mais tu regrettes certains de tes faits."

"Va-t'en maintenant. Que veux-tu de plus ? Je ne vais pas me confier à toi."

"Je ne te demande pas de te confier. J'ai simplement quelque chose à te proposer."

"Quoi ? Tu vas m'apprendre à tuer sans regrets ? J'ai entendu dire que "tu tuerais un usurier pour une poignée de fifrelins." Je dois suivre ton modèle ?"

Cette dernière réplique eut pour effet de gêner suffisamment Levon pour qu'il cesse un instant de parler. Mais il luttait, l'animal ! Toutefois, ce qu'il avait à dire était plus intéressant que ce Ziresh ne l'avait imaginé. Si bien qu'il se montra très vite attentif à ses paroles.

"Tu es quelqu'un de bien et ça, je t'en félicite. Ce que je te propose, ce n'est pas de te changer. Du moins pas complètement. Imagine que tu doives combattre des Noirs et que durant ce combat, tu sois proche de porter le coup de grâce et qu'à ce moment-là, justement, tu ressens de nouveau la culpabilité qui te rend si empathique et appréciable... Ne crois-tu pas que ce serait t'ouvrir à trop de dangers ?"

Levon sortit alors une petite carte en papier, complètement abîmée. Elle était bien loin de la qualité de celle en cuir qui servait à établir les stratégies de Calimène et Victorin. L'homme pointa alors l'ouest de la carte où se trouver l'Ynorie.

"Tu sais quel genre d'armes on utilise en Ynorie ?"

"Je ne sais pas vraiment... Des sabres à lame courbée, je crois. Des épées tranchantes d'un seul côté, pour parer de l'autre. C'est tout je crois."

"Oui, des cimeterres, des katanas, mais encore bien d'autres armes qui pourraient t'intéresser. Cela dit, c'est bien un genre de katana qui va attiser ton intérêt."

Levon pointa alors cette fois-ci les Duchés des montagnes. Puis il traça du doigt un trajet entre Luminion, Mertar et la Citadelle endormie.

"L'arme qui t'intéresse est un katana d'un catégorie différente. On appelle ça un "iaïto", une lame particulièrement longue, tranchante, avec une portée remarquable qui peut s'utiliser à une ou deux mains. Je ne pense pas que ce soit aussi puissant que la Hallebarde Protectrice mais soit. Elle a été forgée par les nains de Mertar et on dit qu'elle serait là-bas. Mais j'ai entendu dire qu'un maître d'armes se serait discerné en Ynorie parmi les combattants de leurs troupes en ne montrant plus aucune mesure en entraînement, comme sur le champ de bataille. Ce n'est pas tant la qualité de l'arme qui va t'intéresser, mais ce qu'elle t'évoquera."

"Ce qu'elle m'évoquera...?"

"On dit que celui qui porte la Masamune de l'Imperturbable ne ressent plus aucune pitié envers ses ennemis. Ce maître d'armes là n'en a pas besoin. Toi, en revanche, tu aurais bien besoin de réguler tes sentiments..."

"Tu veux que je le vole ! s'exclama Ziresh, outré par la proposition qui lui était faite. Tu veux que je lui vole son arme et que je t'apporte aussi son argent, peut-être ?"

"Ah ah ! Je ne connais même pas son nom ! Je me fiche bien de ses possessions, je te parle de la Masamune à toi seulement ! Et puis tu rendras service à de nombreuses personnes. Il joue les terreurs même dans ses propres rangs. Tu as besoin d'aide pour t'impliquer davantage dans tes missions et eux ont besoin de faire disparaître l'arme."

"Pourquoi ne le font-ils pas eux-mêmes ?"

"Parce qu'ils ne savent pas que le maître d'armes possède cette relique ! Elle n'a physiquement pas grand chose d'autres que sa qualité de fabrication, alors tout le monde ne sait pas quel pouvoir elle renferme."

"Et toi ? Comment peux-tu être au courant d'une chose pareille ?"

"Le maître d'armes a voyagé il y a quelques temps jusqu'à Mertar. En ressortant de la ville, il aurait changé de comportement, alors même qu'il se voulait plutôt agréable avant cela. Tu le rencontreras très probablement avec Calimène."

"Et je te le redemande. Comment peux-tu le savoir ?"

Une petite pause prit lieu. Mais cette fois-ci, un sourire dérangeant se dessina sur les lèvres de Levon.

"Et bien... Calimène t'a parlé de l'Emissaire, non ?"

Ziresh resta longtemps interdit, sans savoir quoi répondre. Il était notoire que les rapports entre les gardes et l'Emissaire étaient discutables, tant ils ne pouvaient apprécier cet être abject. Le loup ne l'avait jamais rencontré, mais on lui en avait suffisamment parlé pour en dresser un portrait dégradant. Le fait que l'Emissaire soit à l'origine d'une telle offre, proposée ensuite par Levon, avait tout pour lui déplaire. Et pourtant...
Et pourtant, le Porteur de Lumière avait besoin de cette aide. Il le sentait, Bravi le lui avait démontré déjà plus tôt, même si ses parents adoptifs avaient encore confiance en lui. Et bien qu'il n'apprécia ni Levon, ni l'Emissaire, il savait aussi que ce dernier allait avoir une place prépondérante dans son enquête vis à vis des rapports entre Oaxaca et les liykors noirs... Cette arme l'aiderait dans son combat, et la mission qu'il allait mener l'aiderait à engager des rapports avec le malin.
Le garde en armure sombre le regarda un moment, toujours aussi insistant. Puis quand la réponse lui fut donnée, son sourire commença à découvrir toutes ses dents.

"Très bien... J'irai la chercher."

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 20 Juin 2013 03:08 
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Aussi tôt qu'il eut les yeux ouverts, Aztai sentit son cœur s'emballer. Logé dans sa couche de bois, à plusieurs mètres de hauteur, déjà l'adrénaline montait à l'idée qu'il serait de retour chez lui dans quelques heures. Contrôlant son rythme cardiaque, le fauve ne bougea pas d'une griffe, profitant encore du calme avant la tempête.

(Bonjour guerrier velu) Plaisanta sa faera.
(Salut à toi faera Millénaire)
(La nuit fut-elle bonne?) Continua-t-elle sur le ton de la conversation.
(Oh elle fut...)

Le félin s'arrêta un instant. Les images de ses rêves lui revinrent en mémoire, chassant une seconde la priorité du combat à venir : des images de feu, de sang, de bataille et de gloire ! Le cœur soudainement gonflé, il s'esxclama :

(Elle fut... inspirante)

Zénith eut un petit rire amusé :

(Je n'en doute pas!)

Le silence retomba. Le ciel était grisâtre et les rayons matinaux qui perçaient habituellement la cime des arbres manquaient au woran neige.
Si proche ! Et contrairement à ce qu'il aurait imaginé arrivé à cette heure, il désirait finalement prendre son temps, et non plus se précipiter. Aztai avait partiellement retrouvé ses forces grâce au sommeil allégé par sa faera... Faera de Meno, faera millénaire, c'était une force rassurante et imposante qui accompagnerait Aztai à Ambervalle. Zénith le guidait et Zénith lui avait fait prendre confiance en lui. Le lien qui liait leurs deux esprits étaient un pont entre le fauve et son dieu, aujourd'hui il ne pouvait en être plus sûr.

Saisissant du bout des griffes une feuille posée sur son torse velu, Aztai était déterminé :

(Je ne peux faire demi-tour maintenant)
(Le voudrais-tu réellement ?)

Inutile de répondre que non. Poussé par ses accomplissements, le fauve avait exécuté presque une quinzaine de garzoks la veille : un acte qui en disait long sur l'intention de son retour ici. Et puis au fond, que ferait-il s'il fuyait maintenant ? Errer sans honneur et sans but, une chose qui l'effrayait et faisait naître un lointain désespoir en lui.
Canalisant sa concentration, il se mit en action. Décrochant ses biens des branches, il s'agrippa au tronc et s'exclama sombrement :

-Quand ma patte aura touché le sol, la colère se réveillera.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 20 Juin 2013 03:12 
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Le pouls du woran neige s'accélérait alors que ses pattes foulaient la terre couverte de feuilles. La gueule basse, il n'y avait plus que la concentration qui prônait. Conscient qu'il avançait sur le sautoir de la mort, l'idée qu'il ne plongerai pas sans ses ennemis le faisait avancer. Mais à la retombée, qui survivrai ? Inutile de s'embourber l'esprit avec de telles questions puisqu'au final, il aurait quand même tout donné dans cette bataille.
Circulant entre les arbres, le félin ne fit même pas mine de se cacher. Comme il l'avait dit, la colère s'était réveillée et il désirait montrer clairement ses intentions. Zénith, en son intérieur, bouillait lui aussi. La faera allait vivre là une bataille comme elle n'en avait pas livrée depuis des siècles, et Aztai n'eut aucune peine à sentir cela. Motivé d'autant plus, il était fier de se battre ainsi accompagné et ne décevrai la faera à aucun prix, fut-ce celui de sa vie.

Les minutes, les heures s'écoulèrent. Pas une fois Aztai ne ralentit son avancée vers l'Est, vers Ambervalle. Il se laissait envahir par des images fortes, conscient que sa haine était la meilleure arme qu'il possédait en ce jour : la montée en puissance du Monarque, sa captivité dans le camp de Raven, la mort d'Achille et de beaucoup d'autres... la colère grandissait et embarquait avec elle des vagues de ki qui emplissaient le corps colossal du fauve. Serrant son pommeau pour contenir sa fureur, Aztai agrandit le pas pour atteindre encore plus vite Ambervalle, pour déchaîner au plus vite sa vengeance.

Son cœur s'emballa lorsque arrivé dans un partie de la forêt, ses souvenirs s'éveillèrent. Si ces derniers auraient pu laisser se morfondre le woran neige, il n'en était rien : encore des images qui soufflaient sur la flamme qu'était la volonté du guerrier tigré.
Oui, il reconnaissait l'endroit et su qu'il y était enfin parvenu, les feuilles et la terre allaient laisser place à une vaste étendue d'herbe. La clairière des worans de Meno était tout proche...

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 20 Juin 2013 03:26 
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Gardant la gueule baissée, le félin ne s'arrêta pas même après être parvenu chez lui. Traçant son chemin, le vent lui caressant la fourrure, il parvint au centre de la clairière où siégeait l'autel dédié à Meno. Semblable à une tombe blanche, le félin s'agenouilla et accorda une prière à Meno. Une foule d'image, de souvenirs et d'émotions envahit le félin qui n'aurait pu exprimer ce qu'il ressentait en cet instant...

Et puis lentement, il se releva et contempla les reste de son village.
Le souffle court,agrippait la relique de pierre dédié à Meno. Avant, un diamètre de sable entourait l'autel et seul l'Ancien d'Ambervalle était autorisé à l'approcher de près : lors des prières collectives. Là, le sable était éparpillé dans l'herbe verte et la nature avait reprit le dessus : Ambervalle redevenue à l'état sauvage.
Dégainant Ascalon, le sentiment de présence était plus pesant, le fauve chassa sa tristesse quand il aperçu du coin de l'oeil quelques branches bouger,

(En approche) Fit simplement Zénith.
(Oui, reste plus qu'à savoir qui va se dévoiler)

Inutile de dire que le félin ne comptait pas trop sur l'arrivée des siens à cet instant, mais plus sur le gros des troupes ennemies. Saisissant sa lance à deux pattes, il tourna le fer vers le sol et l'y enfonça fermement. Se saisissant de la sacoche de l'armure, il défit rapidement les lanières de son plastron. En quelques secondes, l'Armure de L'Ordre Flamboyant ornait ses larges épaules, le xyul remplaçant le cuir. D'une protection infaillible, la relique resplendissait et fournissait une douce chaleur à son porteur... et un poil de confiance en plus.
Les bruits alentours se firent plus proches, mais le tigré se contenait, concentré et déterminé. Il s'empara de son casque aux traits de félin et compléta alors son habit de guerre, déposant le reste de ses biens au pied de l'autel.

(Ainsi nous y sommes) Souffla-t-il intérieurement, le regard baissé.
(Oh oui mon ami !) Répondit Zénith alors que leur lien spirituel se faisait plus fort encore.

Des grognements bestiaux parvinrent aux oreilles du fauve, la menace se profilait dans une Ambervalle fantôme. Comme s'il demeurait l'unique survivant de son peuple, Aztai allait faire face, enfin.
Posant délicatement sa patte sur la hampe d'Ascalon, plantée dans le sol et tendue vers les cieux, le félin prit une seconde de recul :

-Avoir attendu des mois, et y parvenir enfin... une satisfaction incomparable !

(Ne t'impose aucune limite!) Ordonna sa faera.

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Dernière édition par Aztai le Mar 6 Aoû 2013 00:25, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Chaînes de Montagnes
MessagePosté: Jeu 20 Juin 2013 03:34 
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Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
S'il s'attendait à pas mal de chose en relevant les yeux, Aztai ne pu cacher sa surprise en voyant approcher...

(Des liykors?) S'exclama-t-il.
(Noirs, en plus!)
(Ça me fait une belle patte!)

En effet, des quatre coins de la clairière venait de surgir respectivement un liykor noir, presque tous aussi grands que le woran neige. Protégés d'une simple cuirasse et différemment armés, leurs yeux animaient une haine sans nom, alors que leurs muscles saillaient sous leur fourrure ténébreuse. Aztai campa sur ses positions, tournant autours de l'autel, évaluant les capacités adverses.

-Par Meno, si les liykors s'y mettent à présent, désespéra-t-il.
(En effet, ils ont tous mit en œuvre pour te retrouver. Sois prudent, les liykors noirs sont extrêmement violents, beaucoup plus sauvages que le reste de leurs congénères)

Les quatre guerriers en fourrure approchaient de plus en plus du woran neige, le piégeant auprès de l'autel de Meno. Enserrant fermement Ascalon dans ses pattes, le félin prit la décision de ne pas crouler sous le nombre. Fixant un peu plus celui venant du Nord, il se prépara à lancer l'assaut, en même temps de libérer une vague de ki imposante.
Il ignorait la présence de tels colosses à Ambervalle, jamais ils n'avait eut à faire à eux dans le passé. Le seul être de cette race qu'il eut jamais rencontré restait Ziresh, et il gardait de lui le souvenir d'un liykor loyal et plein d'honneur. Le sentiment n'était pas partagé aujourd'hui... A présent à une vingtaine de mètres du tigré, leurs gueules étaient tirée par une haine bestiale. Les grognements menaçants n'était pas pour rassurer Aztai, mais ce dernier restait enfermé dans sa bulle, concentré et canalisant son pouvoir.
Alors qu'il s'apprêtait à passer à l'action, il se retint au dernier moment, finalement trop curieux. Conscient que sa voix porterai jusqu'à ses assaillants, il ne pu se retenir :

-Cette guerre n'est pas la vôtre, quel engeance vous monte contre moi qui n'est jamais rien voulu à votre peuple?

Des rires semblables à des jappements s'en suivirent, les liykors approchaient toujours. Lorsque le quatuor ne fut plus qu'à une dizaine de mètres, chacun s'arrêta, et le fauve obtint enfin une réponse :

-L'ordre est de tué quiconque pénètre cette clairière, s'exclama celui sortit du côté Est d'une voix sombre.

(Il s'exprime étonnement bien pour un liykor noir...)

-Cette histoire ne vous concerne pas, votre mort n'en sera que plus inutile !

Il tourna sa lance vers son interlocuteur, clair dans ses intentions :

-Est-ce Raven qui vous envoi m'accueillir ? Ou bien même le Monarque ?

-Aucun d'eux...

Cette réponse ne contenta pas Aztai qui afficha simplement, mais clairement, son idée :

-Mon voyage fut long pour parvenir jusqu'ici, j'ai traversé nombreux périples avec pour seul objectif retrouver ma terre, mon village. Pourquoi êtes-vous contraint à me faire face, je l'ignore, mais croyez-moi quelqu'un veut votre mort...

-Nous prendrais-tu pour des louveteaux ? Rétorqua le puissant canidé. Nous appartenons à l'élite de notre race, et la cause que nous servons est à la hauteur de nos compétences !

-Vos compétences ? Ainsi vos compétences vont être mises à l'épreuve.

-Essaierai-tu de nous dire quelque chose ? Ricana un autre.

-Je n'essaie pas, je viens tout juste de le faire.

Des jappements moqueurs se profilèrent, alors que le combat des armes allait prendre place.

-Pauvre chaton dévoré par quatre chiens...

Aztai lâcha un rire à son tour:

-Pauvres chiens dépecés par un seul fauve...

Et sans crier gare, il poussa un rugissement effrayant qui sonna le début des hostilités. Comme il l'avait prévu un peu plus tôt, il prit en chasse le liykor venu du Nord, dans l'espoir d'en terminer avant de se faire submerger. Courant à toute allure en sa direction, Aztai libérait plus de ki à chaque pas, Ascalon en avant. La cible se mit en garde, équipée d'un glaive acéré et d'une rondache en acier de bonne fortune. Conscient que les trois autres bêtes ne resteraient pas les bras croisés, il avait peu de temps pour se débarrasser du premier et encaisser le reste.

(Sois prudent, ce sont de véritables colosses comparés aux garzoks!)
(Certes, mais je ne comprend toujours pas comment des liykors noirs en sont arrivés à me barrer le chemin !)

De toute manière il était trop tard pour se poser la question, le fer de lance d'Ascalon se tenait déjà haut vers le ciel, prêt à s'abattre tel le marteau du jugement.

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Dernière édition par Aztai le Dim 23 Juin 2013 04:53, édité 7 fois.

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