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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 9 Sep 2011 14:43 
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Cromax se contenta d’acquiescer pour approuver notre mascarade. Pas besoin de s’étaler dans des détails morbides, les choses étaient faites et passées et s’attarder encore dessus n’allait servir qu’à remuer le couteau dans la plaie. Nous continuions à avancer sur la route au rythme équin qui nous transportait au milieu des flots dorés céréaliers des champs et la myriade de fleurs sauvages parsemant les prés en friche. Les dernières heures de la journée étaient pénibles et mon corps endolori n’aspirait qu’à un repos bien mérité. Heureusement, nous entrions dans une forêt dense et le sentier montrant une certaine étroitesse, la vitesse des chevaux s’en fut vite adaptée.

Le soleil descendait rapidement et l’obscurité envahissait peu à peu les sous-bois et Cromax nous arrêta pour passer la nuit, prenant en charge la garde du campement avec l’une des deux autres elfes. Je descendis avec soulagement de Pynoa et le laissai se repaître de l’herbe foisonnant près des buissons. J’avais l’estomac dans les talons moi aussi et c’est avec ardeur que je m’attaquai à mon propre quignon de pain, assis confortablement sur le lit forestier de feuilles et de mousse.

Fourbu, je restai un peu dans mon coin pour conclure mon repas rapidement et me reposer sans tarder. Une demi-heure plus tard, je sortais de mon barda une épaisse couverture de laine grise et attachais Pynoa à un arbre, prêt à dormir. Avant de plonger dans un sommeil profond, j’allais tout de même voir Cromax, qui avait retrouvé à mon plus grand plaisir son apparence originelle pour la suite de la route, et l’embrasser tendrement.

« Je te préfère comme ça mon amour. Bon courage pour ton tour de garde et bonne nuit. »

Le goût de ses lèvres était irrésistible, mais la fatigue était trop présente pour m’attarder quelques heures dans ses bras. A regret, je quittai son doux contact pour me coucher. Je m’allongeai suffisamment proche du feu pour ressentir une légère chaleur dans la nuit et ne pas trop souffrir du vent, mais assez loin pour ne pas être trop exposé à trop de lumière et de chaleur qu’un feu de camp peut générer. Emmitouflé dans ma couverture, je laissai voyager mes pensées et ressassai la journée dans ma tête. Désirant faire de beaux rêves, je chassai l’épisode du paysan et me concentrai sur les histoires d’Oryash et la description de sa vie passée sur Nosvéris.

> suite

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 10 Sep 2011 09:06 
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Aenaria me demanda ce que je voulais savoir sur son elfe. Quelle idée ? Je voulais tout savoir ! Cela me changerait les idées et m'empêcherait de penser à ce qui m'attend un fois que l'on sera parvenu à destination. Tout cela devenait trop lourd à supporter, je n'en pouvais plus. Des fois je rêvais que je remontais le temps et que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve dans lequel un mage très puissant m'aurait piégé, mais c'était belle et bien ma triste réalité.

"Je veux tout savoir voyons ! Comment l'as-tu connu ? Et comment est-ce quand tu es avec lui ?"

Je ne cachais pas ma curiosité, pourtant, Aenaria pourrait sentir que cela cachait un profond malaise. Plus la journée avançait, plus elle me rapprochait de cette mère que je haïssais depuis que j'avais compris qu'elle avait joué un rôle dans l'assassinat de mon tendre père. Un homme bon, qui m'avait élevé avec amour. Pourquoi tant de cruauté ? Je n'aurais la réponse que lorsqu'elle se trouvera en face de moi et je comptais bien obtenir des réponses quitte à user de ma magie pour la faire parler.

La journée continue sa course et bientôt le soleil commence à décliner. Nous progressions dans une partie boisée jusqu'à ce que la lumière se fasse tellement rare que l'on y voyait plus rien. Cromax ou plutôt Sïde nous ordonne de nous arrêter. C'était donc ici que nous allions passer la nuit. Il dit prendre le premier tour de garde puis il se tourna vers moi et Aenaria, nous disant qu'il viendrait réveiller l'une de nous pour le second tour de garde. Seule raison : nous étions des elfes et par conséquent notre besoin de sommeil était moins important.

"Je ne dormirai pas Dame Sïde, je ne pense pas arriver à trouver le sommeil... Je me chargerai du second tour de garde !"

Cette nuit promet d'être longue. Longue et remplie de pensées plus sinistres les unes que les autres. Alors que je repartais déjà dans mes pensées, Sïde était redevenue Cromax. L'elfe gris se chargea de rassembler du bois pour faire un feu de fortune pour notre petit groupe. Puis il se pose devant le feu, le regard plongé dans les flammes.

Lillith, mon professeur en matière de magie de glace, s'approcha de Cromax et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Il était amoureux de Cromax, qui pour moi demeurait un être maudit. Pauvre Lillith...

Je m'assis dans l'herbe près du peu et la tête posée sur mes genoux. Ranyà se trouvait avec les autres montures en sécurité. Comme je l'avais dit plus tôt, le sommeil ne ferait pas partie de ma nuit.

...après ceci se sera toi et moi...

Amhalak !

(Je vais revenir mon amour ! Attends-moi...)

Je m'enveloppai dans ma cape pour réprimer un frisson et je m'évadais en pensant aux projets que je nourrissais pour mon futur avec Amhalak. Que planifiait-il de son côté ? J'étais curieuse de le savoir.

(Il est comme toi, il ne dort pas.)

Cette révélation de ma faera serra mon coeur plus que je ne l'aurais voulut. Mais le milieu de la nuit était arrivée et je devançai Cromax. Je me levai et pis le tour de garde que j'avais dit que je prendrais.

La nuit était calme et rien ne vint troubler la paix qui régnait sur le campement. Ce silence salvateur me faisait du bien et du mal en même temps, car je me retrouvais seule avec mes pensées moires. Curieusement j'aurais tout donné pour que l'on nous attaque, pour me battre et ne plus penser qu'à ma survie au lieu de voir le visage de ma mère dans les flammes.

Il ne se passa rien, pas un évènement, pas une attaque. Au moins Cromax était en sécurité, mais je m'ennuyais terriblement.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 10 Sep 2011 11:26 
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Le sentier champêtre était d'un ennui mortel pour la peau blanche. Des champs, des fleurs, des champs et encore des fleurs à perte de vue et cela durant des heures. Aussi quand en fin de journée alors que le soleil terminait sa course le groupe atteignit les bois, la peau blanche retrouva un semblant d'intérêt pour ce qui l'entourait.

Comme l'avait déjà fait Cromax et Lilith elle descendit de cheval, appréciant de retrouver la terre ferme. Par Fenris qu'elle avait mal aux fesses. Chevaucher toute une journée avait quelque peu endolori son fessier et elle en ressentait les douleurs.
Elle grimaça légèrement, attacha Herumor près d'un bosquet où l'herbe grasse était abondante, fouilla dans ses fontes et en sortit de quoi manger.

Le camp se mettait petit à petit en place. Cromax reprit l'allure qu'on lui connaissait et conviait une des deux autres femmes du groupe à prendre des tours de garde après lui. Lilith s'installait paisiblement, s'apprêtant à passer une nuit à la belle étoile et Duncan et Halkmir s' afféraient eux aussi à faire de même.

Ne craignant pas la fraîcheur de la nuit, Oryash se tenait légèrement en retrait du feu de camp. Installée dos contre un tronc d'arbre, elle observait en silence tout ce petit monde, entamant avec appétit son repas du soir, un peu de lard, du pain et une pomme. Le vent soufflait doucement, soulevant si et là les mèches éparses de sa chevelure. Elle restait silencieuse comme elle l'avait été durant toute la fin du trajet.

Soudain derrière elle, un bruissement, des pas feutrés sur la mousse avant que son ami sauvage se montre enfin. Le museau en l'air, il reniflait la bonne odeur de lard qu'elle tenait en main. Il approcha doucement de la peau blanche, observant les autres personnes qui se tenaient à quelques mètres, méfiant. Il vint s'asseoir en face de d'Oryash, la regardant de ses yeux jaunes, semblant attendre quelque chose.

Oryash lui jeta un morceau de lard qu'il attrapa au vol, l'engloutissant sans se faire prier, suivi dans la foulée d'un gros morceau de pain. Une fois tout avalé, le Woger se déplaça, avança vers Oryash, tourna trois fois sur lui même et se coucha en boule près d'elle. Elle le caressa machinalement comme n'importe qui l'aurait fait avec un chien, tout en terminant son repas de l'autre main.
Elle ressentait la chaleur de l'animal contre sa peau et repensa aux nuits passées à dormir avec les loups. Elle retrouvait la même sensation de bien être auprès du Woger.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 11 Sep 2011 15:51 
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Je passe le reste de la journée à chevaucher, seul, dans le silence et je réfléchi, comme à mon habitude. Je repense à ma discussion avec Sire Cromax et j'apprécie ma chevauchée en solitaire. Les heures passent et le soleil se décide enfin à disparaitre derrière l'horizon, laissant le voile d'ombre de la nuit tomber sur notre groupe. Le moment de s'arrêter est annoncé et chacun s'affaire à sa tache. Je n'ai pas spécialement envie de discuter et c'est à l'écart du groupe que je me restaure rapidement avant de m'allonger au pied d'un arbre. Suisei à côté de moi, je ferme les yeux en toute confiance et me laisse glisser dans les bras de Zewen...Jusqu'au lendemain.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Ven 23 Déc 2011 22:47 
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Grégoire suivait le prétendu guide depuis déjà quelques heures, au travers du petit bois, sans que la moindre trace d'un village ne se fasse remarquer. De ce fait, plus il avançait, plus il perdait patience et il commençait même à se demander si le Gobelin n'était pas en train de se moquer de lui.

" Dis moi, la chose, on est bientôt arrivé ? "
" Oui messire. "
" T'es sur ? Parce que j'en ai pas l'impression moi. "
" Village plus être trop loin. Maintenant moi laisser vous. "
" Ah non ! Tu ne pars pas tant que je ne suis pas arrivé. "
" Lutins rechercher moi. "
" C'est pas mon problème. "
" Mais Lutins tabasser moi si eux voir moi ! "
" Je t'ai dis que c'était pas mon problème ! "
" Mais village être dans les alentours ! Moi partir ! "

Mais Grégoire lui bloqua la route de la lame de son épée.

" Tututututut ! Je te conseil pas d'avancer plus. "
" Pourquoi vous être si méchant avec moi ? "
" Bah ... Parce que j'aime pas ta tête ? "
" Moi avoir voulu être Elfe ! Pas Gobelin ! "
" Ah bah, on choisit pas toujours, et dans ces cas là, on assume ! Et maintenant le village ! "
" Non ! "
" Si ! "
" Non ! "
" Si je t'ai dis ! "
" Non ! Et puis vous devoir payer moi ! "
" Hein ? Parce que tu veux de l'argent en plus ?! "
" Oui, moi estimer que ... "

Mais le Gobelin n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Grégoire l'avait saisis par la peau du cou. Relevant le postérieur du petit être, il lui mit un formidable coup de pied au derrière qui l'envoya quelques mètres plus loin.

" Je t'offre un vol gratuit, ça fera l'affaire ! "

Lui cria-t-il.

" Bouffonnerie de Gobelin ! "

S'exclama-t-il avant de se concentrer sur ses alentours. Si le guide avait dis vrai, le village des Lutins ne devrait pas être bien loin mais, dans ce petit bois, bien loin n'a pas vraiment de sens dans la mesure où il est assez difficile de se repérer et donc, de parcourir la " juste distance ".

(Faudrait que je prenne de la hauteur.)

Pensa Bradford après une brève et infructueuse analyse de l'environnement. Choisissant donc un arbre à l'apparence assez solide, il y grimpa, non sans une certaine difficulté, jusqu'à son sommet, obtenant ainsi un panorama plus large et une vue plus dégagée.

Il n'aperçu rien de bien particuliers si ce n'était une sorte de très grande clairière où des champignons gigantesques semblaient avoir poussés en nombre.

(C'est surement ça !)

Se dit-il. Dans le fond, le Gobelin méritait peut-être un Yus ou deux mais il était un peu tard pour cela et l'heure n'était pas aux remords. Descendant de son perchoir, Grégoire prit la direction de la clairière qui n'était finalement ... Pas bien loin.

Marchant donc au travers de cette belle forêt, sous une journée radieuse, en compagnie de Détritus et de Casse-Noisettes, il finit par arriver, et cela après une bonne demi-heure de marche, à l'entrée du village. Une sorte de muraille de bois en faisait la circonférence et, deux Lutins, habillés comme des gardes forestiers, étaient postés à l'entrée, dépourvus d'armes. Ils observèrent Bradford et leur réaction fut assez inattendue.

" Oh non un Humain ! On va encore avoir des problèmes ! "
" Fous le camps ! Fous le camp ! Restes pas là étranger ! "
" Mais euh ... Vous savez au moins pourquoi je viens ? "
" Non on le sait pas et on veut pas le savoir ! "
" Bah je vais quand même vous le dire, je cherche un Lutin du nom de Payil, je sais qu'il est ici et je dois venir le chercher. "
" ... Et pourquoi ? "
" Parce qu'il s'est engagé à la milice et qu'il était censé accomplir une mission ici, pas prendre des vacances. "
" Ah oui ... "
" Oui quoi ? "
" Euh ... Enfin c'est compliqué. Disons que sa présence ici était indispensable. "
" ... Je vais pas chercher à savoir pourquoi, je veux juste lui parler, c'est possible ça ? "

Le garde hésita un long instant. Il observa Grégoire, d'une part il était bien plus grand qu'eux, ensuite il était armé, alors que eux ... Non car étant un village de pacifistes, ils ne disposaient pas d'armes et enfin ... Bah c'est tout.

" Bon d'accord vous pouvez passer. Mais attention, ne causez pas de troubles ou c'est avec un grand coup de pied aux fesses que nous vous mettrons dehors ! Notre village connait beaucoup d'activité à cause de la finale de RhudBall en préparation. Et puis laissez votre monture ici, elle est trop grande. On s'occupera d'elle si cela peut vous rassurer. "
" Ouais merci. Et prenez bien soin, elle est pas à moi ! "
" Ne vous inquiétez pas. "

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 24 Déc 2011 14:13 
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(Pour un village de Lutins, je m'attendais pas trop à ça ...)

Pensa Grégoire qui sillonnait désormais les étroites allées de Füde-Chaine, en faisait particulièrement attention à où il posait ses pieds ... Et ses mains aussi. En effet, les maisons champignesques des Lutins ne lui atteignaient qu'à ses deux tiers, et forcément, en plus de la circulation difficile, il fallait faire attention à ne pas en endommager quelques unes en s'appuyant involontairement dessus.

En revanche, il devait reconnaître que le village était bien plus grand ce qu'il ne pensait, ce qui d'un certain point de vue n'allait pas lui faciliter la tâche car il ne savait pas où habitait ce cher Payil. Quand à la population locale, elle comprenait, en majorité, par son langage Humain. Les gardes devaient êtres une exception.

(Pourquoi je ne leur ai pas demandé où est-ce qu'il habite ?)

Se répétait Bradford. Il avait peut-être fait preuve d'un poil de stupidité sur ce dernier point mais en même temps, aurait-il pu se douter que seulement les gardes pourraient comprendre ce qu'il racontait ? Non, surement pas. Mais maintenant, il était un peu trop tard pour faire demi-tour, il lui faudrait se débrouiller seul.

(Ces Lutins ne semblent pas beaucoup apprécier ma présence ici ...)

À en juger par les mauvais regards et les expressions faciales peu chaleureuses, oui, on pouvait dire que sa présence était mal vue. Tant par le fait qu'il était un risque potentiel pour eux que par le fait qu'ils se doutaient tous de la raison de sa présence ici ... Oui, Payil était plus que célèbre ici, c'était peut-être pour ça qu'ils ne comprenaient pas ou qu'ils faisaient exprès de ne pas comprendre ce qu'il leur demandait ...

Bradford, toujours en quête d'une idée lumineuse, erra donc un moment au travers des ruelles sans vraiment savoir où est-ce qu'il allait. Il se retrouva finalement nez à nez avec une sorte de Colisée trônant en fait au milieu du village. Il n'était pas fait de fibres bactériologiques cette fois-ci mais de bois, de simple bois. En revanche, l'édifice était assez imposant et Grégoire n'était pas plus grand que lui. À sa taille pour être précis.

Cherchant l'entrée, il put tout juste passer au travers. Il constata par ailleurs que des Lutins portant une sorte de court bas bleu et un maillot jaune étaient en train de se ... Bagarrer violemment, du moins, on aurait dit.

" Euh ... Mais qu'est-ce que vous faites ? "

Ils s'arrêtèrent brusquement mais l'un d'entre eux leur demanda de continuer. S'approchant de Grégoire, il lui demanda qui était-il et ce qu'il voulait.

" Je m'appelle Grégoire Bradford, milicien. "
" De Kendra Kâr ? "
" Oui. "

Le Lutin blêmit.

" Et tu viens pour quelle raison ? "
" Je cherche un certain Payil. "
" C'est moi ... "
" Ah bah, c'est chouette ça ! Tu vas venir avec moi. "
" Non ... Ca va pas être possible ça. "
" Et pourquoi ? "
" C'est pas le meilleur endroit pour en parler. Venez, on sera plus tranquilles chez moi. "
" Chez toi ? Non mais t'as vu ma taille un peu ou pas ? "
" Oh ne vous inquiétez pas pour ça. "
" Bien sur que si je m'inquiète, c'est fourbe un Lutin ! "
" Merci ... mais, vous voyez seulement la grande tour là-bas ? "
" Oui. "
" Bah c'est ma maison. "
" Et bah, t'es pas le pecnot du coin toi ici. "
" Donc vous me suivez maintenant ? "
" D'accord mais pas d'entourloupes ! "

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 25 Déc 2011 02:46 
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Grégoire l'avait donc suivis jusqu'à sa, pour le moins, luxueuse demeure, cependant, quelque chose le tracassait. Comment ce Lutin avait-il acquéris un tel respect et une telle fortune dans ce village ? D'autant plus qu'il n'était pas bien important et que ses habitants étaient des pacifistes !

Alors comment ? Bradford se posait la question mais ne trouvait pas de réponse. Pénétrant la maison de Payil, c'est tout juste s'il avait l'espace pour se tenir debout. Le Lutin quand à lui prit ses aises et marqua un certain silence avant de prendre la parole.

" Donc, si je ne peux pas te suivre, c'est pour la simple et bonne raison que les habitants du village ont besoin de moi. "
" Et en quoi ont-ils besoin de toi ? "
" La finale de RhudBall va avoir lieu dans notre village et notre équipe, qui fut gagnante l'année dernière, ne souhaite pas perdre la face cette année. D'autant plus que l'équipe adversaire est particulièrement coriace. Le problème, c'est qu'un de nos joueurs s'est blessé gravement lors d'un entrainement et il ne pourra pas jouer. Etant le plus grand mais aussi le plus ancien RhudBalleur, mon village a voulu que je joue une dernière partie, en son honneur. "
" Et bien il est où le problème alors ? Tu joues et tu viens ! "
" Le problème, c'est qu'en réalité, mon niveau avoisine le ... 0 ? "
" Hein ? "
" Oui ... J'ai jamais été un bon joueur et ma réputation, je l'ai gagné grâce à ma doublure qui jouait pour moi ... "
" D'accord ... Bah dans ce cas tu fais jouer ta doublure et on rentre à la maison ensuite. "
" Oui ... Mais elle fait partie de l'équipe adverse, elle en avait marre de rester dans l'ombre alors que je récoltais tout. elle a tenté de mettre à jour ma supercherie mais personne ne l'a cru, et les disputes ne cessant pas, elle a rejoint le camps d'en face pour préparer sa vengeance. "
" Alors pourquoi tu restes ici ? "
" Parce que je n'ai pas le choix, ils refusent de me laisser partir ! "
" Et bien perds le match alors ! "
" Mais si je le perd, ils vont me tuer ! "
" C'est des pacifistes ... "
" Il n'y a pas de pacifisme qui tient au RhudBall. "
" Et bah gagnes le alors ! "
" Mais je ne peux pas le gagner, je suis trop mauvais pour ça ! "
" Donc je résume, t'es coincé ici, tu peux pas perdre et tu peux pas gagner ? "
" Voila ! "
" Et si je te casse quelque chose ? Là tu auras un bon prétexte pour ne pas jouer ! "
" Jouer en étant blessé, c'est un signe de virilité ici ... "

Le silence revint un moment. Grégoire pensait à son argent, à cette Elfe et à son père. Franchement, il n'aurait pas du aimé revenir bredouille.

" Mais il y a bien une solution. "
" Quoi donc ? "
" Ma doublure n'est pas que bonne au RhudBall, c'est aussi un amateur de jolies Filles si tu vois ce que je veux dire. Et je sais également que lui et son équipe vont passer la nuit ici, dans l'auberge des trois feuilles, pour pouvoir jouer le match demain. Donc, si tu arrivais à lui faire ingurgiter une mixture à base d'herbes particulières, il y aurait des fortes chances pour que je gagne le match demain. "
" Ouais, sauf que tu oublies un détail, je suis pas un Lutin et je suis pas une Fille. "
" Je t'ai déjà dis que j'étais le meilleur alchimiste du coin ? "
" ... "
" Il faudra que tu quittes le village le plus tôt possible pour ne pas éveiller les soupçons et que tu ailles poser un campement aux alentours, discrètement. La nuit tombée, je t'enverrai quelqu'un qui t'apporteras les deux potions. Tu reviendras avec lui et il t'aidera à infiltrer le village. Après, c'est à toi de jouer. "
" ... Si c'était pas pour mon argent ... "

Soupira Grégoire avant de quitter la maison. En réalité, il se moquait royalement du problème de Payil et si son intérêt n'était pas en jeu, il ne l'aurait surement pas aidé. Mais, il n'avait pas vraiment le chois sur ce coup là ...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 25 Déc 2011 14:50 
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Grégoire marchait depuis une dizaine de minutes dans le petit bois, dans l'objectif de trouver un endroit où attendre sans pouvoir être remarqué tout en prenant le soin de ne pas trop s'écarter du village.

Le plan du Lutin ne lui plaisait guère. Déjà qu'il n'aimait pas ces petits êtres, il devrait maintenant faire parti des leurs pendant quelques moments, et pire même, faire parti de leur gente féminine !

Il n'avait certes rien contre les Femmes mais, être une Femme, c'est plus tout à fait la même chose. Quoi que, il parait que c'est le rêve de certains Hommes. Plongé dans ses pensées, Grégoire ne remarqua pas qu'il avançait tout droit vers un tronc d'arbre et il ne se rendit compte de sa présence que lorsqu'il le percuta.

" Outch ! "

Gémit-t-il en se tenant le front.

" Je pense qu'on est assez éloigné là, on va camper ici. "

Dit-il probablement dans le vide puisqu'il n'était accompagné que de Détritus et de Casse-Noisettes. C'était un soulagement, quelque part, pour le vieux Cheval à qui Bradford menait la vie dure. Il n'avait pas l'habitude de parcourir autant de distance et préférait de loin dormir toute la journée plutôt que de faire quelques fatigants pas.

S'affalant littéralement au sol, il s'endormit presque immédiatement. L’Écureuil quand à lui était relativement sage dans sa cage. C'était une bonne nouvelle dans le fond, mieux valait-il qu'il se tienne à carreau plutôt d'embêter Bradford.

S'asseyant à son tour, le jeune guerrier s'adossa contre l'arbre, la faim lui tenant toujours l'estomac, et se mit à ruminer ses vieux souvenirs. Son père, son enfance, le village et maintenant son anniversaire et cette mission fumeuse ... Il pensa, beaucoup, à tout et à rien, surement pour tuer le temps. Le sommeil lui vint d'ailleurs mais il ne se laissa pas emporter, il devait rester éveillé, cette forêt n'était pas un havre de paix !

Le temps passa et finalement, la nuit tomba. Il se demanda un moment comment est-ce que le probable Lutin envoyé par Payil ferait pour le retrouver sachant qu'il ne savait pas où il se trouvait. Où alors ces petits êtres étaient dotés d'un sens que les Humains n'avaient pas ?

Quoi qu'il en soit, il entendit bientôt des branches craquer sous la pression de quelque chose. C'était proche. Il s'agissait peut-être du Lutin mais il pouvait aussi s'agir de quelque chose d'autre. Se relevant, il dégaina son épée courte et se mit en garde, observant bien son environnement nocturne.

Les craquements étaient de plus en plus proches mais Grégoire avait du mal à distinguer d'où ils venaient, son inexpérience en tant que combattant était très flagrante. Mais finalement, ils s'arrêtèrent. Bradord observa son horizon, inquiet et étonné, quand soudain, une voix retentit dans son dos.

" Hey vous ! "

Grégoire sursauta et se retourna aussitôt. Il aperçut le Lutin.

" Tu m'as fais peur imbécile ! "

Grogna-t-il en rengainant son épée.

" C'est pas ma faute si vous êtes un trouillard. "
" Je suis pas un trouillard ! "
" Ouais ... Enfin bon j'ai pas trop le temps pour ça moi, voila les deux potions. "

Lui dit-il en lui tendant deux petites fioles.

" La première, celle qui est verte, vous transformera en femelle pendant deux heures. Quand à la deuxième, la violette, c'est la mixture que doit ingurgiter Radack. "
" Et, quels sont ses effets ? "

Le Lutin sourit malicieusement.

" Ça, vous le verrez demain si vous venez assister au match ... Et que vous aurez réussi bien sur. "
" Ok ... Et comment reconnaîtrais-je Radack ? "
" C'est simple, il a un oeil qui n'est pas de la même couleur que l'autre. "
" D'accord. Et il n'y a pas d'effet secondaire à cette transformation j'espère ? "
" Non ... Enfin, que je sache. "
" ... "
" On l'a testé sur un phacochère, il avait retrouvé sa forme normale après deux heures. "
" Un Phacochère, me voila rassuré ... Bon, quand il faut y aller, il faut y aller. "

Grégoire balança un juron et avala la potion verte d'un seul trait. Il ne ressentit rien de bien particulier au début, puis une sorte de frisson le gagna. Il eu ensuite la nausée puis la métamorphose commença. Il se mit d'abord à rétrécir et à changer de couleur. Sa morphologie muta également pour adopter celle d'un Lutin ... Mais le pire pour lui, ce n'était ni la couleur verte de sa peau ni les ongles allongés mais bien les deux formes rondes qui lui poussaient sur la poitrine ... Et forcément, le retrait de ce qu'il avait de plus cher en tant que Homme.

La transformation dura quelques minutes et il venait désormais d'atteindre la taille du Lutin qui lui avait donné les potions.

" Je le sens pas beaucoup là ... "

Dit-il en observant le Lutin qui se rinçait apparemment l'oeil car, il ... ou plutôt elle n'avait pas de vêtement.

" Non mais oh ! Retournes toi espèce d'obsédé ! "
" Mais on s'en fiche, vous êtes un Homme vous ... "
" Bah non on s'en fiche pas ! Ça te plairais que je matte tes bijoux de famille moi ? "
" Héhé ... "
" J'y crois pas ... Files moi des vêtements et vite ! "

Le Lutin posa un sac à terre et en ressortit donc une tenue pour le moins aguicheuse.

" Tu te moques de moi ?! "
" Je vous signal que vous devez être présentable pour que Radack vous remarque. "
" Oui mais j'ai pas non plus envie qu'il me mette la main au derrière ! "
" Enfilez ça. "

Saisissant le vêtement avec furie, elle l'enfila finalement.

" En tous cas, j'admet que si vous étiez vraiment un Lutin, je me laisserai bien séduire. "
" Avec ta tête marcassin, ça risque pas crois moi. "
" ... "
" Allez, j'ai que deux heures, direction le village et vite ! "

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 25 Déc 2011 19:04 
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Ainsi Grégoire venait d'enfiler le déguisement d'un Lutin Femelle pour le moins assez réfléchis. Même s'il n'avait pas encore eu l'occasion de se regarder dans une glace, il ne doutait pas un instant de son aspect physique, après tout en Homme, il plaisait bien aux Femmes, alors pourquoi pas l'inverse ?

Mais en même temps, il ne s'agissait plus d'Humain cette fois-ci mais de Lutin, la politique de séduction était peut-être différente chez eux. L'envoyé de Payil l'aida à pénétrer le village par un souterrain, apparemment secret, qui amenait à l'arrière de ce dernier. Un endroit sombre mais qui donnait facilement accès à l'auberge des trois feuilles.

Se séparant désormais de son accompagnateur, Grégoire était seul.

(Alors, je rentre dans l'auberge, je le repère, je lui fais un peu de charme et le tour est joué.)

Se dit-il. C'est donc d'un pas décidé qu'il se dirigea vers la petite bâtisse champignonesque et qu'il la pénétra. Il faisait nuit mais, à son étonnement, l'auberge était pleine. Seulement, pas pleine des habitants du village mais plus du comité de soutien de l'équipe adversaire.

En parlant d'eux, Bradford les repéra assez facilement, ils étaient assis, en groupe, au fond de l'auberge, en train de boire et de manger bruyamment. Apparemment, le temps était à la fête et il pouvait clairement les entendre se vanter de leur prochaine victoire.

(Pas si sur ...)

Pensa-t-il. S'asseyant dans un premier temps à une table assez isolée, l'aubergiste vint rapidement le, ou plutôt, la voir.

" Je vous serre quelque chose Mademoiselle ? "

Mais Grégoire ne connaissant pas la nature de l'alimentation des Lutins, il préféra rester prudent.

" Un verre d'eau je vous prie. "
" De l'eau ? C'est pas ce qu'il y a de mieux mais si vous en voulez un, je vais vous le chercher. "
" Merci. "

Pendant que l'aubergiste satisfaisait sa commande, Bradford s'occupait à repérer Radack dans cette foule en furie mais, observer la couleur des yeux de ces Lutins sur-excités n'était une tâche facile. Cela dit, son insistance joua en sa faveur.

" Hey les gars, regardez ce qui est assis là-bas. "
" Pfiuuuuuuuuu ! "
" Et bien, on en voit pas tout les jours des comme ça ! "
" Belle plante ! "
" Ah oui, c'est de la qualité ça ! "
" Voila de quoi animer ma soirée ! "

Radack, qui fut le dernier à parler, observa donc la nouvelle venue, ce qui permit d'ailleurs à Grégoire d’apercevoir le fameux signe distinctif.

(C'est lui !)

L'aubergiste lui rapporta son verre d'eau et lui demanda la somme de 2 Yus. Le problème c'est qu'il n'avait pas d'argent sur lui.

" Désolé, j'ai oublié ma bourse. Vous pouvez me faire une ardoise ? "
" Ah non, c'est pas le genre de la maison ! "
" Mais je ne peux pas payer. "
" C'est pas mon problème ça ! Vous me devez deux Yus, débrouillez-vous comme vous voulez mais vous ne quitterez pas cet établissement sans m'avoir payé ! "
" Bah reprenez le verre d'eau alors. "
" Laissez aubergiste, vous mettrez ça sur ma note. "
" Comme vous le voudrez monsieur Radack. "

L'aubergiste s'en alla.

" Je ne sais pas comment vous remercier. "
" Peut-être en m'invitant à votre table ? "
" Mais je vous en prie, asseyez-vous ! "

Le Lutin s’essaya.

" De l'eau ? Vous ne voulez vraiment pas boire autre chose ? "
" Quoi donc ? "
" Je ne sais pas, du jus de crapaud ? De la bave de limace ? Ou alors de la bile raton ? "

Grégoire fit une grimace de dégoût qu'il effaça aussi vite.

" Euh ... Vous n'auriez pas quelque chose d'un peu plus végétal ? "
" Bah, un jus d'Orties alors ? C'est piquant mais c'est bon. "
" Vas pour un jus d'Orties. "
" Aubergiste ! Deux jus d'Orties ! "
" Excusez-moi mais, vous êtes Radack ? Le joueur de RhudBall ? "
" Oui ! En personne ! Mais je vois qu'on vous a déjà parlé de moi. "
" Oui, c'est qu'on parle pas mal de vous ici ... "
" Ici ? Ah bah, c'est étonnant ça. En mal je suppose ? "
" Oui ... "
" Auriez-vous une mauvaise opinion de moi ? "
" Non, je préfère juger par moi-même plutôt que d'écouter les dires des autres. "
" C'est un bonne chose, vous me plaisez bien vous savez ? "
" Hum ... J'en suis flattée. "
" Mais parlez moi un peu de vous. "
" Euh ... Je m'appelle ... Hum .. Euh ... Hum ... HumHum ... "
" Vous vous appelez comment ? "
" HumHum ... "
" Humhum ? En voila un joli prénom ! "
" je vous remercie. "
" C'est sincère. Et vous venez d'où ? "

L'aubergiste apporta les jus d'Orties.

" Je viens de ... Très loin ... J'ai entendu parler de la finale de RhudBall, alors je suis venue pour y assister. "
" Et vous avez parié sur quelle équipe ? "
" Pour le moment sur aucune, mais peut-être sauriez-vous me convaincre ? "
" Je vois ... Vous êtes au courant de la raison pour laquelle ce match est si important ? "
" Oui, il parait qu'il y a eu une histoire de doublure et que vous seriez un imposteur. Mais vous avez, il ne faut pas croire tout ce qu'on entend. "
" Je vois, alors sans prétention, je vous invite à parier sur la notre. "
" Mais si vous perdez ? "
" Alors je vous rembourserai la différence à la hauteur du paris ! "
" Quel gentleman ! "
" Mais vous le méritez bien. "
" On trinque ? "
" Volontiers ! "

Ainsi le temps passa et petit à petit, Radack se laissa charmer. En fait, Grégoire n'avait même pas à faire le moindre effort, cet espèce de coureur de jupon faisait tout le travail, il n'avait qu'à marcher dans son jeu.

Finalement, Radack l'invita à le rejoindre dans sa chambre ... Pour un Lutin, il n'était pas bien diffèrent d'un Humain. Bradford accepta, c'était l'occasion parfaite pour lui faire ingurgiter la mixture. Seulement, il devait un peu se dépêcher, car le temps passait et l'effet de la potion n'était pas infinis ...

Une fois dans la chambre, Grégoire puis apercevoir un plateau, où se trouvaient deux verres et une bouteille, posé sur une sorte de petite table en bois au milieu de la pièce.

" Ça vous direz un dernier verre ? "
" Et comment ! Juste le temps de me faire une toilette et j'arrive. "

Pendant que le Lutin s'absenta afin de se " préparer ", Bradford remplit les deux verres à l'aide du liquide contenu dans la bouteille et ressortit la fiole. Il eut cependant une idée. S'il était à la place du Lutin, il se douterait bien que cette rencontre serait douteuse ... S'étonnant d'un coup, il se décida de changer de tactique. Il fallait en mettre plein au Lutin pour dissiper le moindre doute.

Se dessapant, il attendit que ce dernier revienne.

" Soyons francs ! Je suis une grande Fille, vous êtes un grand garçon, on ne va pas s'embêter avec les formalités ! C'est par où le lit ? "
" Et bien, j'avoue que vous me surprenez ! Il dans la pièce d'à coté. "
" Parfait ! Mais avant, j'aimerai que vous partagiez ceci avec moi. "

Dit-elle en lui montrant la fiole.

" Qu'est-ce donc ? "
" Un aphrodisiaque surpuissant. C'est intéressant non ? "
" Je ne vous le fais pas dire ! "

Répondit Radack déjà excité et complètement obnubilé par ce qui l'attendait ensuite. Grégoire divisa le contenu deux la fiole dans les deux verres. C'était malheureusement le risque à prendre pour effacer le moindre soupçon. Il ne connaissait pas les effets de la potion mais, il essayait de se rassurer. Après tout, elle ne pourrait en aucun cas être mortelle, ça serait trop suspect. Maintenant, les Lutins ont le cerveau à l'envers ... Ils en seraient capables.

" À la votre ! "
" À la votre ! "

Se regardant d'abord, ils avalèrent tout les deux le contenu des verres.

" Corsé ! "
" En effet, mais, ça vaut bien le coup ! "

Mais alors que le Lutin le saisit par les hanches sans plus attendre, Grégoire sentit soudain une nausée le gagner ... L'effet de la potion allait bientôt se dissiper.

(Oh non pas ça !)

" Hum, excusez-moi, je ne me sens pas bien ... "
" Rassurez-vous, ça ira bientôt bien. "
" Non je suis sérieuse, j'ai envie de rendre ... "
" C'est toujours comme ça au début, laissez vous faire, ça s'arrangera tout seul. "
" Non mais je vous assure ... "

Mais le Lutin ne la lâcha pas. Il tenta même de l'embrasser de force. Grégoire, plus que gêné et dégoûté par cette situation se décida à réagir. Il le poussa violemment.

" Je vous ai dis que j'allais pas bien ! C'est votre jus d'Orties qui me passe mal ! "

En effet, elle commençait même à changer de couleur. Mais le Lutin ne se démonta et revint à la charge, saisissant HumHum avec force. Elle se débâtait mais cela ne suffisait pas, elle lui mit donc un coup de genoux dans les bourses puis par un coup de poing dans la figure. Le Lutin tomba et se tortilla en hurlant.

" Espèce de pervers ! "

Mais Radack, paralysé par la douleur au bas ventre, sentit soudain son intestin se nouer. Il se releva brutalement et se précipita vers les toilettes. Bradford quand à lui commençait aussi à sentir son ventre se tordre.

(Faut que je me tire d'ici et vite.)

Profitant de la distraction du Lutin, il passa par la fenêtre mais se réceptionna mal. Heureusement pour lui, il ne se cassa rien. Se relevant, il partit en courant, sans avoir prit le temps de se rhabiller, vers le souterrain secret et quitta par la même occasion le village, disparaissant de la circulation.

La mission était un succès mais à quel prix ? D'une part, il avait du se faire passer pour une Fille, enfin un Lutin Fille, accepter de se faire draguer par un être aussi moche qu'un poux, passer la soirée avec un lourd, manquer de se faire esforcier par un obsédé, être obligé de se promener découvert et le comble, il avait désormais une chiasse violente.

" AHHHHHHHH "

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 15 Jan 2012 12:34 
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A POOR LONESOME MEAT-BOY

200ème message !


L'orque laissa son regard se balader entre deux bosquets lorsque les tumultes de la caravane de marchant le lui permettaient, tenant paisiblement les deux rênes sur lesquels le cheval de somme en face de lui ne cessait de faire pression, recevant en retour un juron garzok ainsi qu'un léger coup de cravache, assez léger pour laisser une fine marque rouge éphémère, disparaissant dès que les regards se tournaient.

Être assis sur du bois n'était pas quelque chose qu'aimait particulièrement le Garzok, et avec sa chance bientôt légendaire, il était parvenu à trouver un vendeur de coussins pour conducteurs de caravane, un humain venant d'un désert chaud, disait-il entre deux éloges de ses produits, un certain Nhor Otto, et ce dernier put repartir joyeusement avec un "siège" en moins et des sous en plus.

Les caravanes marchandes étaient réellement une partie de la vie de l'orque, et ce dernier avait acquis un certain savoir faire, aussi bien pour reconnaître les marchands et les produits qu'ils pourraient vendre que pour dénicher des marchandises qui, habituellement, ne seraient vendues qu'à de riches marchands, et cette étape lui permettait tout de même de se changer les idées.

Plus tôt le mâtin, il avait entamé un petit troc avec un marchand de viande fraîche, qu'il gardait dans une caisse remplie de sel mais qui ne pouvait retenir la délicieuse odeur de la viande, celle dans laquelle on croquerait bien sans assaisonnement, et ce dernier lui expliqua au cours d'un échange de biens qu'il devait se rendre à Bouhen pour la livrer, tout comme l'orque, aux soldats postés là bas, mais qu'un membre de sa famille avait besoin d'argent pour se payer un médecin qualifié, et qu'il devait rebrousser chemin vers la cité blanche que le garzok fugitif venait de quitter.
Rägrok s'était proposé pour la viande.

Alors que sa charette suivait celle des nombreux autres marchands, la respiration du cheval de trait semblait s'accentuer, alors que ce dernier commençait à fouiller tout autour de lui à la recherche d'un point d'eau, montrant clairement sa fatigue à l'orque.
Etant relativement en avance par rapport à son trajet, le garzok se permit un écart sur la route jusqu'à une petite rivière, descendant probablement jusqu'au fleuve pas si loin que ça de leur location, et que Rägrok préférait ne pas imaginer, par peur de se retrouver avec un mal de crâne intense avant la fin de sa balade.

Alors que la bête buvait, le garzok ressentit un besoin pressant d'alimenter la nature en flux garzok, un besoin vraiment pressant qui le fit trottiner jusqu'un petit bosquet perdu plus loin à l'abri des curieux, curieuses et des autres regards, bien qu'il ne pouvait s'empêcher de se sentir observé, comme chaque mâles se soulageant, en fait.

Finalement, un hennissement le tira de ses rêveries inquiètes, lui laissant à peine le temps de remballer son matériel hautement technologique et, comme toujours, bien plus perfectionné que ses compères humains, pour accourir vers la bête l'appelant afin d'essayer de comprendre sa requête : cette dernière avait mangé, bu, il ne lui restait plus qu'à reprendre la route.

L'idée de voyager seul embêtait tout de même un peu l'orque, même si les retardataires du départ du soir commençaient à le rejoindre par petits paquets, il n'aimait pas être solitaire pour le moment, se posant trop de question pour garder son calme sans un contact à ses côtés pouvant potentiellement le tirer de ses songes brutaux, mais il devrait au moins s'en faire, ne serait-ce que pour ce trajet-ci.

Arrachant une tige de plante à mâchouiller pour le trajet, l'orque reprit péniblement la route, toujours à l'affût des bosquets alentours alors que la plupart des autres marchands accéléraient la cadence pour éviter le plus possible de s'en approcher, mais le garzok n'était pas un couard et son cheval n'était pas un coursier, alors il devait se contenter de faire attention et serrer sa bardiche à ses côtés.

S'il devait se battre, il serait déjà un peu moins isolé, car un subtil passage chez un revendeur d'objets trouvés lui avait permis de dénicher de chouettes jambières qu'il arborait fièrement, ainsi que des protèges-poignets ayant obligatoirement appartenu à un garzok et dont il pouvait facilement reconnaître la signature textuelles des tanneurs d'Omyre, en revanche sa cape courte lui servait surtout à garder un certain style et impressionner les dames, car elle était à la fois jolie et imposante, sur les épaules de Rägrok, il se sentait donc prêt pour un combat si combat il devait y avoir, et vu la précédente bataille de l'orque, ce n'étaient pas de frêles bandits qui encaisseraient aussi bien les coups, et à ce souvenir douloureux, le garzok passa sa main sur son oeil au beurre noir qui commençait à disparaître et cessait de souligner le rouge terne de son tatouage en griffure de félin : il reviendrait et finirait ce combat, pour sûr.

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Dernière édition par Rägrok Mâchefer le Mar 17 Jan 2012 21:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 17 Jan 2012 21:28 
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DEUX JOURS PLUS TARD...


Le feu crépitait encore légèrement aux pieds de l'orque endormi, réchauffant ses orteils alors qu'une épaisse couverture de laine se chargeait de son corps et que sa tête reposait, elle, sur une petite pile de paille compacte sensée servir à nourrir les chevaux.
Le petit matin peinait encore à pointer le bout de son nez et l'arbre en face du garzok ne l'aiderait sûrement pas à deviner l'heure lors de son réveil, mais au moins il était pour le moment au chaud et à l'abri de la pluie, les feuilles de l'arbre pouvant facilement lui servir de toit pour le moment.

Rägrok n'avait à la base pas prévu de s'éloigner des côtes et encore moins d'approcher les forêt du Duché des Montagnes qu'il jugeait pour le moment trop dangereuses.
Mais, alors qu'il y repensait, l'idée de rester trop longtemps dans les plaines en compagnie de tous les marchands ne lui plaisait finalement pas trop, et n'importe quelle vermine ou sekteg aurait très bien pu s'attaquer à lui, car depuis sont départ, le guerrier garzok ne pouvait s'empêcher de se sentir observé, presque traqué, mais dans les bois à la frontière des Duchés, il était enfin tranquille.

Un souffle soudain le tira brutalement de son sommeil, lui soufflant dans les oreilles avec une odeur nauséabonde, la même odeur que celle des divers morceaux de paille que le cheval de trait mâchait à quelques centimètres de son visage, s'étant réveillé bien avant l'orque, toujours tendu, qui se serait plus attendu à un pillard ou pire, une meute de loups. Depuis sa torpeur, il était prêt à empaler la première chose qui pourrait s'assimiler à un ennemi, bien décidé à défendre sa marchandise des possibles voleurs, le guerrier était déterminé.

Se relevant et jetant sa couverture sur le siège avant -qui n'est autre que l'unique siège- de sa charrette, Rägrok effectue lentement un petit tour du véhicule, surveillant les sangles et les divers harnais ainsi que la viande stockée, mâchouillant un morceau de venaison crue venu de son sac et qui avait certainement meilleur goût que les morceaux en face de lui. Silencieusement, l'orque referma la caisse avant d'aller éteindre définitivement les braises, jetant de la terre dessus à grand renfort de coups de pieds et de patience, préférant éviter de brûler le tout.

Le plus dur fut certainement d'attendre que le cheval, têtu, eut finit de manger sa paille, car malgré les légères baffes de l'amateur d'équitation, ce dernier était bien décidé à finir son petit déjeuner et de ne repartir qu'une fois que son estomac lui en donnerait la possibilité, mais malgré tout la bête fut finalement en place et la charrette put enfin repartir sur la route, alors que Rägrok, sa couverture sur les jambe et son armure à l'arrière lisait tranquillement la carte, retraçant la distance déjà parcourue et celle qu'il lui restait à parcourir : Il lui suffisait de continuer vers l'ouest pour atteindre le carrefour entre les duchés des montagnes, le comté de Bouhen et la région de Kendra Kâr, par la suite il pouvait continuer une route droite, car vu le retard qu'il avait pris, il n'était pas prêt de croiser de longues caravanes, tout au plus quelques voyageurs isolés.

Au fond de lui, il était rassuré d'avoir une direction parfaite à suivre, mais cette petite excursion dans la forêt, sa fuite de Kendra Kâr, son réveil plus que soudain ne parvenait tout de même pas à lui retirer l'étrange sensation que quelqu'un le suivait, et même en bombardant son véhicules de regards, il ne parvenait pas à en trouver la cause.
Finalement, le soleil du midi s'éleva au dessus de sa tête, rendant la route parfaitement visible alors que la forêt et les montagnes n'étaient plus vraiment d'actualités, rendant à la ballade de l'orque son caractère plat et dépourvu de forêts...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Jeu 19 Jan 2012 20:52 
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L'ORQUE ET LE BARDE


Alors que l'orque rêvait de conquêtes et de crêpes grillées, une main amicale vint tapoter légèrement son épaule, ne recevant absolument aucune réponse de l'orque si tendu auparavant, mais cette dernière ne se décourageait pas et tentait même de secouer l'orque, sans réussir à faire bouger ne serait-ce que d'un centimètre le dormeur trop costaud pour lui.

Au grand plaisir du réveil-matin de fortune, une bosse fit sursauter la frêle charrette et la tête du garzok heurta violemment le siège, provoquant un bond presque réflexe de ce dernier tandis que sa main recherchait machinalement l'arme qu'elle avait pour habitude d'empoigner, devant patienter un bon moment avant que ses nerfs se calment et qu'il ne puisse enfin reprendre une respiration normale et s'asseoir normalement aux côtés du conducteur.

Il était toujours sur sa charrette, toujours sur son siège, avec la même marchandise et pourtant ce n'était pas lui qui conduisait, mais, à la place, un humain dont le caractère tenait bien d'un habitant de Kendra Kâr et dont les habits bouffants à rayures de couleur vives, sa chemise bien entretenue et sa petite mine toujours enchantée vomissant la joie et la bonne humeur témoignaient sans doute possibles de son origine, trahissant le moindre de ses possibles mensonges quand à sa destination de départ :


- "Allons, Messire, vous ne vous levez donc point ? Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, vous savez ? A vrai dire, j'ai lu cette phrase dans une éminente thèse d'un..."

- "Tu ferais mieux de te taire, fils d'homme braillard, car le monde appartient à ceux qui me lèvent tard."

- "Oh, je vois, une très jolie touche d'humour, vous semblez manipuler habilement l'ironie, et je parie que cette répétition n'était pas dans un autre but que de souligner ma phrase, hein ?"

Le regard d'assassin que l'orque lança au nouveau conducteur lui fit avaler sa salive, son humour en ayant visiblement autant pris que son courage de tenter de critiquer le mode de vie et de réveil d'une bête faisant deux fois sa carrure, et même en se concentrant le plus possible, sa voix joyeuse et entraînante en avait pris un coup, il ne pouvait plus s'empêcher de bafouiller pour éviter de se voir administré d'une baffe 100% garzok pur jus, essayant de jouer la carte des compliments :

- "Ahem, je t..tenais tout de même à v..vous remercier, v..vous savez, peu de gens m'auraient p..pris avec eux, des félons a..ayant répandu la rumeur de quelques vols contre ma p..personne, mais de telles balivernes n'ont p..pas réussi à affecter votre esprit, hein ? V..vous êtes perspicace !

Le visage du garzok était resté de marbre face aux éloges de son compagnon, mais avaient tout de même une fois de plus donné à ce dernier une irrépressible envie de répliquer, sans pour autant vouloir engager la conversation plus que cela :

- "Si tu ne voles pas, fils idiot, alors que tu parles comme un voleur, quelle est ta profession ?"

Le ton de son compagnon reprit un bon coup de joie et d'enthousiasme, lui réchauffant visiblement le coeur, tout juste assez pour déblatérer à une vitesse phénoménale :

- "Mais enfin, sire Rägrok, vous ne vous souvenez donc point de cette calme nuit où le vent soufflait et vous m'avez recueilli ?
De cette hospitalité que vous avez montré en me laissant monter ?
Ma foi je m'en souviens, je vous avais bien dit ce que je faisais autrefois dans la vie ?
J'étais à Kendra Kâr, et usais de mon luth, écumant les bars et calmant les luttes !


- "Wrak, t'es un Tambour de Paix..."

- "Troubadour ?"

- "Ouais, troubadour."

- "Eh bien, j'ai toujours trouvé ce terme déplaisant, car peu qualificatif de la totalité de mon art, vous savez, je suis aussi bien musicien que devin, chanteur, danseur, et fameux buveur ! Même si je dois avouer que je n'ai pas vu passer le tonnelet de bière que vous aviez à l'arrière, vous deviez avoir grand soif !

- "Je suppose. Dis moi, fils d'insecte, c'est quoi ton nom ?

- "Eh bien, j'ai acquis bien des noms au fur et à mesure de ma longue carrière, vous savez, j'ai écumé chaque village que Nirtim puisse connaître, et revêtit bien des noms, même si mon tout premier est simple et banal, on me nomme Deleï, mais je préfère sans doute possible Deleï, Chanteur de Paix et de Contes, Historien des jours nouveaux et Chroniqueurs des guerriers les plus épiques !"

- "T'as pas franchement une tête à arborer autant de mots dans ton nom, alors je vais t'appeler simplement Deleï, et si je t'entend encore une fois m'alourdir les oreilles et le crâne de ton nom de spectacle, je te jure que tu ne chanteras plus jamais de ta vie."

- "Je vois, vous me semblez bien stressé, et pourtant j'ai presque rattrapé le retard que no...vous aviez pris en empruntant ce détour ! Mon idée de veille alternée n'était-elle pas excellente ? Mais pour qu'elle soit parfaites, nous aurions au moins pu...alterner, pas que je sois fatigué mais vous ne semblez pas avoir compris le concept..."

- "Le seul concept que tu dois comprendre, Deleï, fils d'homme, c'est qu'ici JE décide de ce que JE fais mais aussi de ce que TU fais tant que tu es sur MA charrette, alors si TU souhaites ME faire part d'une requête, n'hésite pas."

- "Eh bien justement, je.." "Silence."

Le barde observa un moment l'horizon, tentant de retrouver son calme, demandant d'une voix légère et discrète :

- "Combien de temps de voyage nous reste-t-il, sire ?

- "Deux jours, t'es quand même un sacré chanceux, Deleï"

- "Je n'en doute pas, et je suppose que pendant ces deux jours... "Ouais, tu conduis de jour et de nuit."

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 6 Nov 2012 21:07 
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Localisation: Bientôt à Kendra Kâr
Bien installé sur l'épaule de mon nain esclave-ami-monture-garde du corps, le vent me balayait lentement le visage. Mes cheveux ballotant légèrement, je scrutais le paysage. Nous étions en chemin pour rejoindre Kendra Kâr. Bouhen n'était plus une destination de choix pour moi. Recherché à Tuiles-aux-Rimes et à Bouh-Chêne, les cités lutines n'étaient plus vraiment faites pour moi. J'avais décidé de voyager et de choisir un chemin différent de mes congénères, il fallait que j'y reste. Tel était mon fardeau. Vivre en compagnie d'êtres inférieurs mentalement mais supérieur physiquement.
Kroth avait décidé de me suivre pour je ne sais qu'elle raison. Sa famille était morte, je supposais qu'il n'avait plus vraiment de motivation et que je lui apportais un but à suivre. Je m'étais habitué à sa présence. Il m'était fort utile et puis, d'une certaine manière, je préférais lui parler à lui que converser dans le vide.

Nous nous étions mis d'accord pour rejoindre Tulorim par bateau. Là-bas, bien que je n'étais pas le bienvenue dans la ville lutine, je serais plus ou moins en sécurité. J'avais des connaissances qui y résidaient et je connaissais les lieux. D'autre part, je devais voir un ami là-bas. Ou un ennemi. Je n'arrivais plus à faire la part des choses mais bon, entre l'un et l'autre il n'y a qu'un pas.

Plongé dans mes pensées, mon regard divagua dans l'étendue sauvage des plaines Kendranes. Le soleil caressait de ses rayons chaque brin d'herbe, les nuages flottaient haut dans le ciel empêchant parfois l'astre de s'épanouir, le vent doux et apaisant faisait des siennes. Tout était pour le mieux. Il allait être temps de faire une halte pour se délecter de quelques mets chipés au préalable dans Bouhen. Je pris dans ma sacoche une grosse miche de pain, une demi pomme verte juteuse emballée dans un tissu et un gros œuf. Le repas du nain se trouvait dans son propre sac, étant bien trop gros pour loger dans le mien. Nous nous installions à même le sol non loin de la route pavée et commencions à manger.
Nous n'étions pas pressés et prenions notre temps. Durant quelques minutes, le silence demeurait. Cependant, bien que les relations sociales n'étaient pas ma tasse de thé, je me risquais à entamer une discussion avec mon camarade. Après tout, il m'avait suivit jusque là, je lui devais au moins un peu de reconnaissance.

« Dis moi Kroth, pourquoi continues-tu de me suivre ? Tu n'as pas de famille à Mertar ? Tu ne veux pas retrouver les tiens ? »

Il me regarda un instant. Je pus apercevoir une certaine interrogation sur son visage, sous sa barbe et sa longue tignasse rousse. Il leva les yeux au ciel un moment. J'attendis. Je ne voulais pas le brusquer. Passé quelques secondes, il me répondit.

« Les miens sont morts. Et les autres nains ne m'intéressent pas. Une vie paisible sans ma femme et mes enfants n'est pas une vie paisible. Autant que je continues à faire ce que je fais si bien. Tuer. »

Sa voix était triste, fébrile et terne. Je le regardai un court instant, admirant ce beau silence. Mais il poursuivit. Je commençais pourtant à apprécier sa façon de faire de courtes phrases, ne pas développer et n'ouvrir la bouche que rarement. Sa réponse me suffisait.

« Dans les montagnes, la vie n'est guère palpitante tu sais. Si on ne sort pas au grand air... »


« Non, non, en fait tais toi. Je ne veux pas savoir. Ta femme et tes enfants morts, une vie pas paisible, ça me va. »


Il se tut. Il ne m'arrivait que rarement de me sentir coupable. Et cette fois là n'y faisait pas exception. Notre discussion écourtée, notre repas terminé, nous étions fin prêt pour notre départ. Le nain ne l'était peut-être pas, au vu des quelques larmes qui coulaient le long de sa barbe. Mais je décidais que le temps n'était ni regrets ni à la nostalgie. Je le sommai donc de me prendre sur lui pour poursuivre notre voyage. Mais malgré mon empressement soudain, du haut de l'épaule de ma monture, je vis arriver ce qui n'aurait pas dut arriver. Du haut de la sienne, Globil, vêtu de la tête aux pieds d'une armure bleue en poils et peau de bouloum. Dans sa petite main tendue vers le ciel tournoyait ce qui semblait être un monocle humain doté d'une fine chaîne en or. Une arme judicieuse s'il en est. Sa monture elle, l'humain que j'avais croisé dans sa petite boutique était ensevelie sous une épaisse couche de cuir, à tel point que je me demandais comment il lui était permit de courir à cette vitesse.
J'entendis le petit cri du lutin un instant mais ne m'en soucias guère. Ce qui attirait mon regard c'était l'épaisse masse sombre qui s'amoncelait derrière lui. Immédiatement après avoir compris que ça comportait un risque majeur, j'ordonnais au nain de courir. Ou plutôt un truc avec « carapaté » et « idiot ». Celui-ci devait avoir aussi peur que moi car il ne se fit pas attendre et fila comme le vent dans la direction opposée à la masse noir. Pendant notre course, j'entrepris de me retourner pour juger de la situation. Elle était, comme je l'avais pressentie, bien pire que tout ce que j'aurais pus imaginer. La flot noir à l'arrière de l'humain n'était autre qu'une troupe entière de lutins sur des montures de sortes différentes, allant de l'écureuil à la belette en passant par le furet. Il était évident que le meurtre d'une petite quinzaine de lutins en plein village sylvain ne resterait pas impuni, surtout si j'étais le seul au courant de mon innocence – partielle cela dit. Le nain courait bien moins vite que les petits animaux et l'humain. Sa course pouvait durer longtemps mais il pêchait en vitesse. Dans le but de le motiver, je cognais son casque frénétiquement en hurlant. Ou bien est-ce de peur.

La crainte d'une mort violente empreint mon esprit. L’écartèlement ? Le bûché ? La pendaison ? Il fallait que je choisisse tout de suite. La tête coupée. Oui, ça c'est bien. Aucune souffrance, on ne voit pas la mort arriver. Impeccable. Et pour le nain ? Peut importe. L'heure n'était pas à la compassion.
Mais soudain, je remis en question tous mes doutes et incertitudes sur la religion. Oui, si je m'en sortais après ça, je prierais Phaïtos plusieurs fois par semaine. Et puis même Thimoros s'il le faut ! Non, juste Phaïtos. Faut pas abuser !
Mais effectivement, les dieux me donnaient la solution. J'étais béni du ciel. Derrière nous, une vingtaine de lutins en colère. Devant nous, une carriole humaine vidée de ses propriétaires par une petite horde de gobelins. Trois corps d'hommes jonchaient le sol tandis que les créatures pillaient leur cadavre et les vivres présentes dans le véhicule. Seul bémol, même si ces sales êtres verts tueraient sans nul doute tous les lutins à mes trousses ainsi que l'humain les accompagnant, le nain et moi arriverions à leur niveau bien avant ça et je serais mort avant de pouvoir admirer mes congénères partir en petits lambeaux informes. Finalement, c'était peut-être plus un traquenard qu'autre chose. Mais j'eus une idée. Impossible à envisager pour quelqu'un de normal, certes. Mais la meilleure et surtout la seule.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
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Immédiatement, je me camouflais derrière le casque de Kroth, attendant. Je lui fis par de mon plan. Qu'il s'occupe d'un ou deux gobelins, tandis que je tuerais les autres. Bien entendu, j'en étais incapable. Mais il me croyait fort. Assez pour supprimer une troupe orque complète. Alors il ne rechigna pas et crut tous mes dires. Il fallait cependant qu'il ralentisse au possible, pour que sa rencontre avec les gobelins coïncide avec l'arrivée des troupes sylvaines.
Dès qu'il fut à leur niveau, je glissai le long de sa cuirasse pour que ma chute soit moins importante. Lorsque la hauteur le permit, je bondi à terre. Le nain continua sa course jusqu'à rencontré les petits hommes verts, les encore plus petits ne tardant pas. Le combat fut sanglant. Mon allié donnait coup de hache sur coup de hache, fendant le crâne de bon nombre de nos assaillants. Mes semblables ne ralentirent pas lorsqu'ils virent la scène. Le chaos s'installa rapidement. Pour ma part, il était évident qu'il me fallait m'éclipser au plus vite. J'entrepris donc de rejoindre le dessous de la carriole. Toutefois, chaque pas au milieu du combat était un risque à prendre.

Les gobelins étaient très vite assaillis par un nain, un humain et une ribambelle de petits êtres encore plus minuscules qu'eux. Ils furent vite débordés. Je ne pensais cependant pas qu'autant de sektegs mourraient en un laps de temps si court. Il faut dire que les sylvains savaient y faire. Quatre ou cinq par ennemis. Certains restaient en retrait, jouant de l'arc. D'autres, jouant de leurs sorts puissants. Les derniers, les plus téméraires, grimpaient le longs des colosses pour leur asséner de gros coups. Arme sorti, je traçai mon chemin dans la bataille. La charrette n'était plus qu'à une petite dizaine de mètres. C'était pourtant une distance interminable pour un petit être comme moi. Mais, bercé d'illusion j'étais en pensant m'en sortir aisément. Un gros pied velu aux ongles longs et aiguisés s’abattit juste sous mon nez. Heureusement, il me manqua de peu. Mais l'odeur risquait fort de me tuer si je restait ici. Réflexe conditionné, je retins mon souffle. D'un geste habile, je sectionnai son tendon et continuai ma course. Quelques pas plus tard, c'est le nain qui me tomba dessus. Une fois encore, la chance me sourit. Il se renversa à dix centimètres de ma position, emportant avec lui dans la mort plusieurs lutins qui se trouvaient au dessous. D'un coup d’œil rapide je vis qu'il avait succombé d'une lance plantée en plein visage. Nul temps pour la peine au combat, juste pour la fuite. Un peu plus loin, un autre lutin s'activait à décocher plusieurs flèches rapidement. Dès que je fus à sa hauteur, ma lame traversa son dos avec aisance. Je ne pris pas le temps de regarder ce qu'il advenait de lui. Les cris, les bruits des armes s'entrechoquant, le craquement des os, l'odeur de chaire brûlée par les sorts de feu des lutins et du sang jonchant le sol donnaient une ambiance plutôt étrange sur le champ de bataille. Tout ça m'était encore inconnu. Je découvrais seulement ce qu'était une vraie bataille.

Quelques instants plus tard, je me retrouvais enfin sous la carriole, sain et sauf. Du moins, c'est ce que je pensais. Stupide je fus. Je n'étais bien sûr pas le seul à y avoir pensé. Trois autres lutins s'y trouvaient, dont Globil, démuni sans son fidèle destrier. Sans attendre, je fis demi tour, retournant dans le dangereux combat, suivis de près par deux des trois combattants miniatures. Globil vociférait à mon égard des injures que je traduis simplement par « Je veux ta mort, je toucherais beaucoup pour ta tête, t'es qu'un rat minable. » La version non censurée étant bien trop compliquée à prononcer. Non loin de ma position, l'humain qui accompagnait le lutin tomba au combat. Je courus tout de suite me cacher sous son corps. Mais un autre de mes congénères me barrait déjà la route. Décidément, ils en avaient vraiment après ma tête ceux là ! Encore une fois encerclé, je me résignai. Je n'allai pas tarder à périr. C'était certain.

« Ô Phaïtos, dieux de ché pas quoi, sauves ma petite peau ! »

Une hache s'abattit alors sur le sylvain. Mais sérieusement, c'est quoi ce dieu qui tue sur demande ?! Jamais je n'avais cru en une quelconque force supérieur, il est vrai. Ma seule existence me suffisait. Mais je commençais réellement à croire en quelque chose, ou quelqu'un qui m'aiderait en douce. Mon pas rapide m'emmena bientôt jusqu'au cadavre de l'humain, déjà recouvert d'un gobelin décédé. Je m'y engouffrai aussitôt, à moitié couché dans l'herbe. Mais Globil était lui aussi passé entre les mailles du filet. Il était seul cependant. Une bonne nouvelle.

« Ô Phaïtos, dieux de la mort qui tue, sauves moi et tue mes ennemis ! »

Je fixai un instant Globil m'arrivant lentement mais sûrement dessus. Rien ne se passa. Et mince ! Bon bah ça pouvait pas marcher à tous les coups ! Il me restait encore quelques secondes de répit, le temps qu'il m'atteigne. Rapidement, je jetai la mallette de soin de Virgule sur le sol gorgé de sang, l'ouvrai aussitôt et cherchai une quelconque aide. Quelque chose capable de m'aider. A l'intérieur, quelques ustensiles lambda, des pansements, des fioles et un instrument intéressant. Un laryngoscope flambant neuf et de très bonne facture. Je m'en saisissais de ma main libre et refermai la boîte. Je repris mon scalpel posé au préalable à mes côtés et laissais ma mallette sous l'amas de corps. Une fois équipé d'une seconde arme, je sortis de ma cache pour être en position d'affronter le lutin.

Le combat semblait se calmer. D'après ce que je voyais, il restait deux ou trois gobelins et quelques lutins. Mais il n'était pas question de faire un recensement. L'important c'était le petit lutin au ventre légèrement rebondi emmitouflé dans sa fine armure en peau de bouloum. Son casque poilu recouvrant à peine plus que ses courts cheveux lui donnait un air ridicule. Mais ce n'était rien comparé à sa cuirasse rapiécée aux formes extravagantes d'un bleu ciel de mauvais goût, rompu par une paire de bottes en cuir brun clair aux reflets verdâtres. Pendant une seconde, j'imaginai l'air que j'aurais en portant cette monstruosité. J’effaçai vite cette affreuse vision de mes pensées et me concentrai sur le moment présent.

Tout d'abord, un gros souci se présentait à moi. Comment affronter un ennemi qui possède un monocle dont il se sert comme un fléau ? J’attendais son assaut pour analyser ses mouvements. A une poignée de centimètres de ma position, il commença à faire tournoyer frénétiquement sa lorgnette au dessus de sa tête. Une seconde plus tard, elle s'abattit comme un boulet de canon à mes pieds, après que j'eus effectué un rapide pas en arrière. C'était moins une ! Si mes analyses étaient bonnes, et j'aimais à croire que c'était le cas, il ne pouvait faire que des coups de longue portée, sous des angles divers. Le plus simple pour lui étant les attaques verticales et horizontales. Ce serait donc plutôt facile à esquiver. Empoignant avec encore plus de ferveur mon laryngoscope et mon scalpel, je m'engageai dans son champ d'action, bien décidé à me rapprocher de lui pour l'handicaper. Néanmoins, c'était sans compter sur son habileté à manier son arme. D'un geste vif, il fit retourner son fléau en arrière pour lui donner ensuite une impulsion vers l'avant. Mes calculs étaient faux. Il était tout à fait capable de faire un assaut en ligne droite, tel une estocade contondante. La lunette heurta furieusement mon abdomen, coupant mon souffle net et me faisant virevolter en l'air pour retomber plusieurs pas en arrière. Mon scalpel lui, était resté sur place, tandis que ma main s'était contractée sur le laryngoscope l'emportant avec elle dans sa chute.

Couché sur le sol en piteux état, je me retournai sur moi-même pour ramper jusque sous un cadavre, suivit d'un pas nonchalant par le lutin. Il me restait une solution pour survivre. Certes, elle était aléatoire, mais je devais tout tenter. Une fois arrivé dans l'ombre du gobelin mort, j'entrepris d’exécuter un sort que j'avais appris quelques jours auparavant, dans les montagnes enneigées. Comme la première fois, je vidai mon esprit, visualisais les fluides parcourant mon corps, les rendant malléables, dociles. Globil était désorienté. Il pensait m'éliminer rapidement et finalement, mon corps disparut sous ses yeux, à quelques centimètres de là. Il se mit alors à donner plusieurs coups de son monocle ci et là, tentant de découvrir ma position. Il ne se doutait pas que j'étais resté immobile. Quel idiot !

« T'es où le vieux ? Hey, montres toi ! Accepte ta pauvre mort et bats toi de lutin à lutin !  T'imagines même pas ce que je vais pouvoir me payer avec ta tête ! J'pourrais faire agrandir la boutique... Ou ptêtre même me payer une ou deux lutines qui s'occuperaient de moi le soir...»


L'attaque que j'avais essuyée précédemment me désavantageait largement. Il fallait que j'atteigne ma mallette de soin, laquelle se trouvait bien loin de mon ombre actuelle. Et ma cache n'était pas mouvante, malheureusement. Il fallait donc, soit que j'ai la forme pour me précipiter vers mon bagage - ce qui n'était pas le cas – soit que je rampe à l'abri des regards, ce qui m'était impossible sans une ombre. De toutes façons, il m'était impossible de rester invisible en mouvement. Mais je pourrais avancer de quelques centimètres à chaque fois qu'il détournerait son regard. Je pensai alors à une chose. Si les mages de lumière pouvaient créer des zones lumineuses, les mages d'obscurité devraient pouvoir faire de même avec les ombres. Non ?

C'est à ce moment là que je me dis qu'il me faudrait un maître, un jour. Un maître que je n'empoisonnerais pas cette fois. Comment faire pour créer une ombre ? Étendre celle déjà existante ?
J'essayai. Me concentrant sur l'obscurité générée par le cadavre, je tentai de la mouvoir, de la moduler, de la manipuler avec mes fluides. Le lutin perdait patience, je le vis revenir rapidement dans ma direction. Il fallait que je me presse. Mais je n'arrivais à rien. Si un tel sort existait, il était sûrement hors de ma portée de simple aspirant en magie noire. Ça ne devait pourtant pas être si difficile.
J’entreprenais alors autre chose. Supprimer la lumière ambiante. Sûrement bien plus compliqué à effectuer, mais qui ne tente rien n'a rien. Et prier Phaïtos ne me servirait à rien dans cette situation.

Focalisant mes efforts cette fois, non pas sur l'ombre mais sur la lumière, je mettais tous mes fluides à l'épreuve. Aller les gars, c'est le moment là !
J'imaginais l'obscurité envahir les lieux, enfreindre les lois de la physique et procurer une noirceur là où il ne devait pas y en avoir. Dans mon esprit, je caressais l'illusion d'un monde sans lumière, une obscurité éternelle. Me concentrant vivement, une force sombre parcourut mon corps.
J'eus un moment l'impression d'avoir l'air ridicule. Mes muscles contractés, mes nerfs en fusion, on aurait dit un lutin en plein exercice dans les latrines. Les légers mouvements que mon corps avait réaliser m'avaient rendu visible. J'étais bon pour un second coup de monocle. A seulement cinq pas, le lutin s'activa dans ma direction. Mais j'eus la magnifique surprise de voir qu'un voile obscur avait empli la zone sur un assez large périmètre. Assez large en tout cas pour me permettre d'atteindre ma sacoche et la mallette. J'utilisai alors toutes mes forces pour bondir d'un coup dans leur direction. Au bout de deux pas et un petit saut seulement, mon corps n'en pouvait déjà plus. Couché dans l'ombre, j'attendis patiemment la mort. Mais une fois de plus, Globil me cherchait. Il n'avait toujours pas comprit le principe apparemment. Me voir au même endroit la première fois ne semblait pas avoir éveillé ses soupçons quant à l'utilisation limitée de mon sort de camouflage. D'accord, après la bataille, c'était décidé, je prierais Phaïtos ! Car ça aussi, ça devait être une œuvre du dieu de la mort. Pour m'envoyer un tel sombre idiot comme ennemi...

Je rampai alors doucement, la tête tournée vers mon assaillant pour guetter le moment de son inattention. Rapidement, j'atteignis mon but. Frénétiquement, j'ouvris ma mallette. Rien. Que dalle ! Les quelques bandages et autres produits y étant présents ne servaient que dans des cas de médecine simple, pour soigner des plaies ou autre, mais rien de rapide pour une utilisation en plein combat.

Mais bordel ! Après avoir essuyé un coup puissant, avoir utilisé un sort que je ne connaissais pas, avoir rampé en risquant ma vie comme un débilapin et enfin être arrivé à mon but, j'en étais au même point. Dans un souci de « J'tente c'que j'peux ! » je saisi une fiole au hasard, priant pour qu'elle m'aide. Sur le flacon était écrit en lettres manuscrites difficilement déchiffrables « A ne toucher sous aucun prétexte ». Tant pis ! J'ôtai son capuchon, portai la bouteille à mes lèvres et engloutis son contenu. Je regrettais rapidement mon geste. Des spasmes me prirent immédiatement, faisant trembler tout mon corps, dilatant mes pupilles et d'autres muqueuses moins nobles – ce qui engendra quelques soucis inintéressants à entendre et plutôt glauques - mes muscles se contractèrent - mon ventre déjà en bien piteux état comprit - ma tête fit des caprices et une migraine m'engloutit. Finalement, c'était bien la solution. J'allais périr ici, sans donner la satisfaction à ce lutin débile de m'avoir supprimé. Mais qu'elle mort ! Je comprenais au moins la signification des mots inscrits sur le flacon. Soudain, mon corps redevint plus ou moins normal, hormis les déjections présentes dans mon pantalon qui ne pouvaient retourner à leur endroit initial. Je senti cependant des fluides parcourant mon anatomie avec délicatesse. Je ne savais pas ce dont il s'agissait, mais ça me rendait optimiste.
Le sylvain quant à lui savait où je me trouvais. Il m'avait vu. Et je ne me risquai pas à faire le mort une nouvelle fois pour voir s'il avait retenu la leçon ou non. C'est là que la solution vint finalement d'elle même. Stupide que j'étais, je n'ai même pas pensé à utiliser mes sorts déjà en réserve. L'ombre vampirique était pourtant parfaite dans ce cas là. Le lutin courut dans ma direction à toute vitesse. Immédiatement, je lançai mon maléfice. Tandis que je le regardai s'arrêter net dans sa course, plier de douleur, la forme me revint légèrement. Immédiatement, je réitérai mon sortilège, le premier n'étant pas suffisant pour me permettre un rétablissement convenable. Le troisième lancé échoua cependant. Je me rendis compte de ma faiblesse en magie. Je n'avais déjà plus aucune réserve de fluide. Tant pis, je compterais sur mes armes à présent. Mon ennemi se redressa et reprit contenance. Sa souffrance était passée et le combat allait reprendre. Pas question cette fois de reprendre un coup. Au prochain je risquerais de mourir. La situation sembla le déranger. Il était devenu colérique. Le combat ne l'amusait plus et il voulait en finir. Quant à moi, je voulais un bon bain chaud, un massage, une bonne bière et me mettre à fumer le cigare pour fêter mon triomphe. Mais c'était bien trop tôt pour crier victoire. Il recommença à m'attaquer, ne faisant pas l'erreur de tenter la même attaque que celle qui m'avait mit hors d'état de combattre. Il se doutait bien que je m'y attendrais. Celle-ci vint par le haut, amorçant une violente descente. Nul doute, si ma tête se trouvait sous son arme au moment de l'impact, je succomberais immédiatement. Je fis donc un pas de côté, plongeai dans sa garde et tentai un coup de laryngoscope. Mais j'étais trop lent comparé à lui. Il recula d'un bond, tirant avec lui son fléau. Dès qu'il fut en mesure de recommencer, il m’asséna une attaque horizontale, de sa droite vers la mienne. Je me baissai un instant, attendant le passage de l'arme au dessus de ma tête, me relevai aussitôt et abattis mon instrument sur son visage burlesque. Je ne ratai pas mon coup cependant, ma force était moindre ce qui empêcha cette attaque de clore le combat. Sa tête pleine de sang, il me regardait férocement. D'un geste de la manche, il s'essuya.

« Tu vas me le payer sale châtaigne ! »

« Châtaigne ?! Traite moi de concombre aussi tant que tu y es ! »


« Ce serait trop d'honneur ! Pis t'as une tête de châtaigne. »


« Moi au moins j'ai pas l'air d'un gros ballon bleu ! »

Mon ton se voulait désinvolte et ironique, mais en réalité c'était la peur qui m'habitait. Je n'attendais cependant pas un nouvel assaut de sa part et bondi une fois de plus dans la bataille. D'un mouvement vif et rapide, il ramena son arme en l'air. Je ne lui laissai toutefois pas l'occasion de s'en servir. J'écrasais mon appareil sur son cou à l'air, faisant couler des flots d'un liquide rouge écarlate. Couvert de celui-ci, j'admirais les derniers instants de Globil. Il déglutit plusieurs fois, crachant des gerbes de sang sur mon visage. Une paire de secondes plus tard, son corps chavirait en arrière, déclarant le gagnant.

« Victoire ! J'ai gagné ! J'ai gagné ! J'ai gagné ! Poils de bouloum et crotte de lapin, t'as perdu ! »


Je criais haut et fort ma domination, me rendant compte à peine quelques instants plus tard que je n'étais pourtant pas en état de le faire. Nous étions sur un champ de bataille. Les risques étaient encore nombreux. Me retournant pour juger de la situation, je me rendis cependant compte qu'il était vide. Le dernier survivant agonisait, à moitié couché sur la carriole. Un gobelin massif, des bras musclés, une gueule horrible. Son abdomen était ouvert en plusieurs endroit, l'une de ses jambes était partiellement carbonisée et une hache était plantée en plein son épaule. Je me demandai d'ailleurs une seconde comment était-elle arrivée là. Sûrement un coup perdu d'un de ses alliés, ou alors l’œuvre de mon feu acolyte.
Sans plus de cérémonie, je récupérai mon scalpel encore au sol, ingurgitai un anti-douleur présent dans ma mallette et reprenais la route – en ayant au préalable jeté un gros coup de pied dans la tête de mon ancien adversaire.


((Apprentissage du sort évolutif Voile de ténèbres – Utilisation du fluide 1/16 présent sur ma fiche))

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 6 Nov 2012 21:15 
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Épuisé, vidé de toute magie, seul, j'arpentais le chemin menant à Kendra Kâr nonchalamment. La perte du nain était finalement plus grosse que je ne l'aurais pensé. Je n'étais plus habitué à marché, j'avais mal aux pieds et j'en avais surtout très marre. Un petit torkin débile qui passerait par là serait le bienvenu. La chaleur de l'après-midi n'aidait pas. Mon front était en sueur, des gouttes coulant abondamment sur mon visage blafard. Mon ventre quant à lui était encore bien douloureux. Je m'installais alors sous un amas de quelques arbres, profitant de leur ombre. Il y faisait un peu plus frais et je pouvais y faire une pause sans problème. Je sortis ma gourde de ma sacoche, l'ouvris et en bus une longue gorgée. J'entrepris finalement d'enlever mon pantalon nauséabond pour le laver comme il m'était possible. Je laissais couler quelques gouttes d'eau sur l'entre-jambes puis frottais avec une feuille d'arbre tombée au sol. Un tel accident ne m'étais pas arrivé depuis mes neuf ou dix ans tout au plus.

Mais soudain, alors que je profitais de ce moment d'intimité pour laisser sécher ma virilité au grand air, quelque chose tomba a à peine quelques centimètres de mon emplacement. Quelque chose de vert et rouge. Mon regard se fixa sur le projectile d'une taille imposante pour un fruit. Une petite lutine enveloppée dans une tunique verte, couchée au sol dans une position insolite solidement agrippée à une pomme rouge bien mure. Je ne pris même pas la peine de me revêtir, trop étonné par sa présence. Elle se redressa et constata n'être pas seule. Je pus alors l'observer plus aisément. Elle était jolie pour une sylvaine de son âge, elle devait avoir plus ou moins une trentaine d'années. A peine sorti de l'adolescence. Ses cheveux étaient d'un vert pâle, en accord avec l'ensemble de ses vêtements. Elle portait une longue cape simple, une paire de gants lui remontant jusqu'aux coudes ornés de dorures aux courbes élégantes, des bottines de la même facture et une robe courte laissant entrevoir allègrement ses fines cuisses rose. De ses oreilles pointues pendaient de longues boucles roses. Ses grands yeux quant à eux étaient d'un brun clair tirant sur le kaki. Elle écarquilla ces derniers, me fixant de son mignon petit regard doux et innocent.

« Bonjour ! Vous aurais-je écrasé beau monsieur ? »


Sa voix est aussi charmante que son visage, sonnant dans des tons aigus mais non déplaisant. Un bonheur pour mes petites oreilles de lutin. Sans prendre le temps de lui répondre, j'enfile immédiatement mon pantalon, rougissant au possible.

« Hi hi ! N'ayez crainte, je n'ai pas regardé. Pas trop. Voyez vous, je me trouvais dans cet arbre au dessus, grignotant ma pomme, tandis qu'un gros moineau tenta de chiper mon repas, me faisant tomber sur vous. Je suis vraiment confuse. Je vous prie d'excuser ma maladresse. »


Je grommelai un instant, puis fini par lui répondre.

« Pas grave. »

« Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne me suis fais aucun mal. Je suis habituée aux chutes... »

Quelque chose clochait, ce n'était pas normal. Elle était tout simplement parfaite. Belle, polie, gentille... Ce n'étais vraiment pas cohérent. Mais lorsqu'elle poursuivit, je compris son vice.

« Déjà enfant je faisais que tomber partout, je me cognais aux meubles, je tombais des marches, je chutais à chaque fois que je grimpais quelque part. Et ce n'est pas tout, en plus d'être maladroite, j'étais une vraie casse-coup. Je le suis encore d'ailleurs. Je monte partout où je le peux, j'escalade tout ce que je vois, je grimpe tous les arbres hauts. Mais à chaque fois je tombe, c'est normal, je suis maladroite. Mais je continue. Mais ne vous en faite pas pour moi, je ne me suis jamais rien fais de grave. Ho, sauf une fois, j'avais grimpé une maison, pis en tombant, ma tête avait heurté un rocher. Je vous dis pas la douleur ! Aïe ! Mais bon. Pis une autre fois, en grimpant dans la cheminé, j'étais retombée dans les flammes du feu que mes parents venaient d'allumer. Ça brûle. Je vous dis pas ! Et vous ça vous arrive de tomber ?! Parce que j'ai connu un ami, il tombait presque aussi souvent que moi. Il s'appelait winki ! Il est mort en tombant d'une falaise. C'est pour ça, je trouve que c'est dangereux de tomber autant. Mais bon, vous vous avez pas l'air de trop tomber. Je reconnais facilement les gens qui tombent, je suis habituée. Pis les gens qui tombent souvent ont tout le temps des contusions sur le visage ou le corps. Pis vous j'ai vu tout votre corps et vous en avez pas beaucoup. Vous vous êtes fais mal récemment ? Non parce que j'ai vu votre ecchymose sur votre ventre. C'est pas une chute ça c'est sûr. C'est quoi ?! Non ne dite rien, j'ai trouvé ! Ha non, ça peut pas être ça. Ou alors... Non ça non plus. Peut-être... Ha non ! Mais je parle trop ! Comment vous appelé vous ? Moi c'est Nérine ! Vous savez dont ça vient ?! C'est le nom d'une plante. Je crois. Mes parents m'ont donné ce nom pour rappeler cette fleur... »

Sa voix ne laissait aucune place au silence. Chaque mots donnait lieu à un nouveau. Elle parlait à la fois énormément et très rapidement. C'était horrible ! Elle continua son discours pendant plus de deux minutes. Je finis par la couper dans son élan en parlant plus fort qu'elle pour lui donner mon nom. Elle me sourit un instant, me fit par de son coup de cœur pour celui-ci et reprit de plus belle. Je ne pus comprendre de qu'elle façon, mais elle avait fini par me suivre, marchant à mes côtés en entretenant la conversation à elle seule, décidant des questions et des réponses. J'ai toujours été plus ou moins démuni face au sexe opposé. Je ne savais pas vraiment comment m'y prendre pour communiquer avec ces êtres fondamentalement différents. C'est pourquoi j'ignorais comment la congédier de façon originale. Alors, tandis qu'elle entretenait un débat à elle seule sur le déclin des lutins sylvains face à la recrudescence des lutins des campagnes, je lui dis simplement :

« Écoutes, je vais à Kendra Kâr. J'y vais seul. Tu peux me laisser à présent. »


J'avais dis ça de manière simple, absolument pas agressive, dans un souci de courtoisie. Cependant, j'aurais peut-être dû être un peu plus convainquant.

« Non, non, ne vous en faite pas. Vous ne me gênez pas monsieur Metafix. Nous pouvons faire le chemin ensemble, la route est large et vous ne m'importunez nullement. Où en étais-je ? Ha oui, les lutins des campagnes. »


Foutue femelle ! Elle ne comprenait rien. Je décidai de tenter de la supporter jusqu'à Kendra Kâr. Là-bas, je pourrais facilement m'en débarrasser dans la foule de la cité. Le soleil se coucha rapidement. C'était la première nuit que j'allais passer sans le nain ni son casque dans lequel m'emmitoufler pour avoir moins froid. Je choisis donc un petit talus pour m'installer, à l'abri des regards et des calèches. Il serait embêtant que je me fasse écraser pendant la nuit. Quoi que, je serais débarrassé de la lutine. Celle-ci, continuant de parler, sortit son repas d'un petit sac qu'elle portait en bandoulière. Elle n'avait qu'une pomme et demi à l'intérieur. Elle regarda alors le mien. Une grosse miche de pain, deux lamelles de lamin séchées, un petit pot de pâté de porc et un de terrine de cerf. Le repas du soir était le plus important. Un instant, je pensais qu'en de telles circonstances, les règles d'usage voudraient que je partage mon repas avec elle. Néanmoins, j'avais faim ! Le dîner fut le moment le plus agréable en sa compagnie. La bouche pleine, elle ne pouvait plus parler. C'est pourquoi, dès qu'elle eut terminée son fruit, je sacrifiais un morceau de mon pain et une partie de mon pâté pour gagner quelques minutes de répit.
Replié sur moi-même, j'attendais que le sommeil m'arrive. Nérine se cala alors contre moi, l'une de ses mains passant autour de ma taille, sa tête juchée sur ma poitrine. Ce n'était pas désagréable. Elle chantonna quelques minutes un refrain, puis fini rapidement par s'endormir. Je ne tardais pas à la suivre.

Je fus réveillé par le passage d'une calèche au petit matin. Le ciel s'éclaircissait alors à peine et le soleil n'avait pas encore pointé le bout de son nez. La brume qui avait recouverte les plaines s'estompait peu à peu et le chant des oiseaux se faisait entendre. La lutine quant à elle, ne s'inquiétait de rien, couchée encore à mes côtés dans une position insolite qu'elle seule pouvait expliquer. Elle avait cependant gardée sa tête contre mon torse, tandis que l'une de ses mains étaient venu se réchauffer sous mon vêtement au niveau de mon plexus. Sans plus de cérémonie, je me relevai rapidement, faisant fis de son état et de sa posture. Libéré de son étreinte, je me sentais mieux. Mais j'avais oublié une chose. J'avais tout à gagner à la laisser dormir.

« Bon... Bonjour monsieur Metafix. Vous avez bien dormi ? Vous avez fait de beaux rêves ? J'en ai fais de beaux moi. J'ai rêvé d'un monde où les chevaux seraient à ma taille et gambaderaient dans les prés, tandis que je leur courrais après pour jouer. Ce serait beau vous ne trouvez pas ? Moi je trouve que ce serait magnifique. »


Et voilà qu'elle recommençait. Pris d'une folie meurtrière, je m'imaginai un instant, lame en main, lui tranchant la gorge. Je dispersai tout de suite cette idée. Je ne tuais pas sans raison valable. La vie est précieuse et j’appréciais sa valeur.
Rapidement, je me remettais en condition pour la suite du voyage. La lutine commença à sortir un petit morceau de pomme qu'il lui restait de la veille, mais je n'aimais pas perdre de temps et j'entamai déjà ma marche. J'avais espoir qu'elle préférerait manger que me suivre, mais c'était vain. Elle avait décidé de me gâcher le voyage.

Celui-ci se révélait d'ailleurs bien plus long sans le nain. Kroth commençait à me manquer. Utile, simple, silencieux. En somme, un compagnon parfait. Je n'avais bien entendu aucune affection pour lui, mais sa compagnie était bien plus facile à supporter que cette sylvaine bavarde au possible. La matinée semblait s'allonger au fur et à mesure que celle-ci parlait. Les sujets de conversation étaient bien entendu choisis par elle, développés par elle et conclu aussi par elle. En fait, je ne prononçais aucun mot. Même lorsque j'essayai de discuter, elle me coupait et continuait son monologue.

« Voyez-vous, ma mère est morte alors que j'étais encore toute jeune. Alors mon père a bien été obligé de s'occuper la famille, même s'il ne le désirait pas. Mais comme c'était trop dur, il a dut choisir entre mes frères et sœurs. Il a prit les plus âgés, c'était bien moins compliqué de s'en occuper. C'est pour ça que mes trois sœurs et moi ont a été abandonnées. Et y'a que moi qui m'en suis sorti. C'est normal, j'étais la plus vieille de tous les enfants qu'il n'avait pas gardé. Je pouvais m'en sortir. Saviez-vous que dans certaines grandes villes il existe des maisons closes pour lutins ? Vous y êtes déjà allé ? J'y ai travaillé quelques temps moi, j'étais obligé pour survivre. Je peux m'occuper de vous d'ailleurs si vous le désirez. Vous êtes tellement gentil avec moi, je peux bien faire ça. Je sais faire des massages aussi. »


Je ne comprenais que la moitié des choses qu'elle me disait. Elle parlait tellement vite que c'était parfois compliqué. Néanmoins, ses quelques dernières phrases arrivèrent à mes petites oreilles engourdies.

« Qu'as tu dis petite ?! Des maisons closes pour lutin ?! Où ça ? Dans qu'elles villes ? »

Mon ton était précipité et légèrement agressif, mais je ne m'en souciai absolument pas, au contraire, c'était voulu.

« Ha, heu... Et bien, dans la plupart... »


Je ne la laissais même pas finir et la coupai dans son élan. Elle m’exaspérait vraiment. Sa naïveté était déconcertante.

« Ne réponds pas, je m'en fou ! Je disais ça ironiquement. Je me fou des maisons closes. Mais tu crois vraiment que je vais m'ébattre avec toi, alors que tu pourrais largement être ma fille ?! Ma perversité ne s'étant pas jusque là. »


Elle se calma et se tut pendant plusieurs minutes. Quel soulagement. Cependant, cela ne dura qu'un temps. Rapidement, sa véracité reprit de plus belle. La journée passa lentement. Nos pas étaient mesurés, notre allure, lente. En fin d'après-midi, mon ventre criait famine. Nous n'avions pas mangé le midi, préférant arriver le plus vite possible à Kendra Kâr. Je ne pouvais plus la supporter.
Mais alors que le soleil laissait place à la lune, les moineaux aux hiboux, le jour à la nuit, des bruits étranges nous parvinrent. Des craquements, des cliquetis, des claquement et autres sons glauques.

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