Le temps semble se suspendre un instant, le calme est apparu dans la taverne. Je peux voir les gens parler, mais aucun son ne sort de leurs bouches. Ce genre d’instant me rappelle quand je vivais avec Flora, plus rien n’avait d’importance à part nous deux. Des frissons traversent mon corps, j’entends même la voix de Jack me dire

(Mon p’tit Daio, je crois que tu tombes amoureux. Cela fait bien longtemps.)

A-t-il raison ou tort ? Je ne sais pas, mais il est vrai que j’éprouve beaucoup de choses pour Loys. Des sentiments se mélangent à des souvenirs. Elle pose ses petites et douces mains sur mes bras et enfui sa tête à l’intérieur de mon coup. Je pose ma tête contre la sienne et je l’entends dire :

« Daio... »

Je ne sais pas quoi lui répondre exactement, je suis comme muet. Je décide de lui dire avec une voix remplit d’émotions :

« Loys, j’aimerais tellement que tu saches ce que j’ai dans la tête. Que tu connaisses mon passé comme mon présent. Mais au fond de moi réside encore des souvenirs douloureux. Tu es encore bien jeune pour imaginer tout ce que j’ai vécu. J’ai bientôt 143 ans, je suis quelqu’un de jeune, mais avec un lourd passé. Je n’ai qu’une chose à dire je…. »

Soudain un grand fracas retentit dans la taverne, un groupe de ménestrels entre en fanfare.

Loys se lève calmement et délicatement et me prend la main en me répondant

« Sortons »

La nuit est des plus nuageuses, pleins de nuages gris annonçant la neige sont présents. Seule la lune éclaire les ruelles de Bouhen. Au fond de moi, de mauvais souvenirs remontent. Il s’agit de la même nuit que le jour du meurtre de Flora. Je m’en suis toujours voulu de ne pas être rentré assez vite ce jour-là. Si seulement j’avais ressenti le danger plutôt, j’aurais peut-être pu la défendre et dans le pire des cas, je serais mort avec elle.

Soudain un flash traverse mon esprit, je revois tous mes compagnons de Verloa. Nous sommes tous debout en ligne et devant chacun de nous des ombres représentant des personnes. Derrière ses ombres se trouve le dieu des morts. J’en ai la certitude, car il ressemble aux représentations que l’on peut voir dans ses temples. Face à moi, l’ombre commence à prendre forme, il s’agit de Flora. Je m’entends parler et renoncer au fait qu’elle revienne à la vie. Puis de larmes coulent le long de mes joues.

Je suis arraché de mon flash par Loys et le contact de ses mains sur mes bras. Je me baisse pour me placer à sa hauteur, elle enroule ses bras autour de mon cou. Puis elle pose son nez contre le mien lentement et délicatement. Elle me fixe dans les yeux, les siens sont d’un vert émeraude. Je la vois fermer yeux. Je vois son souffle se couper, son thorax ne se déplace quasiment plus. Elle rapproche ma tête contre la sienne et pose ses lèvres sur les miennes. Le temps semble encore se suspendre, un instant magique. La neige commence à tomber autour de nous, je m’écarte délicatement d’elle. L’amour me semble bien traite, car je l’aime alors que le danger rôde autour de moi.

« Je t’aime aussi loys »

Daio m'emmena dans la taverne. Une vague de chaud s'empara de moi, provoquant des fourmillements au bout de mes articulations. La nuit avait avancé, chassant musiciens bruyants et humains bagarreurs. Quelques individus saouls buvaient encore au bar, d'autres dormaient en ronflant bruyamment, avachis sur une table. D'autres encore discutaient. Quelques uns tournèrent les yeux vers nous, s'attardèrent un peu -Un shaakt et un kender étaient plutôt rares à Bouhen, cité humaine- mais se désintéressèrent vite, voyant que nous étions pacifiques. Le tavernier essuyait son comptoir distraitement, tandis qu'un jeune homme qui lui ressemblait fort nettoyait une table avec un chiffon crasseux. La taverne était bien calme, comparée à un peu plus tôt, bien que les odeurs si caractéristiques des tavernes subsistaient.

Je me secouais, afin de chasser la neige qui s'était accumulée sur la cape de Daio qui me recouvrait, et je laissais s'échapper un bâillement, que je masquais tant bien que mal avec ma paume. Timidement, je m'approchais du grand feu de bois et tendis les mains pour les réchauffer. Il n'était plus aussi fort, mais de petites flammes continuaient à danser, et diffusaient une chaleur apaisante. J'avais toujours eu plus ou moins peur du feu, mais la chaleur qu'il procurait était des plus agréables.

Sans vraie raison, j'eus une pensée pour Willow. Qu'était t-il devenu ? Je baillai à nouveau, et me frottais les yeux.

<La taverne du chat enroué>

Une fois dans la taverne, je peux remarquer qu’il y a moins de monde que tout à l’heure. La nuit étant bien avancé cela s’explique. Loys se secoue pour évacuer la neige qu’elle avait accumulée. Je récupère ma cape et la replace sur mes épaules. Elle se met à bailler et elle s’approche du feu pour se réchauffer un peu. Je lui souhaite une bonne nuit, l’embrasse et monte à l’étage afin de dormir.

Quand j’ouvre la porte, je peux voir que la chambre est quelque chose de simple, un lit et une chaise. Je retire mon équipement et le pose sur le dossier de la chaise. Je m’allonge ensuite et je regarde le plafond en repensant à tout ce que j’ai pensé et dit. Je suis peut-être dur avec moi-même ou pas. Je préfère m’endormir calmement.

Lors de ma nuit, j’ai ressenti une présence dans ma chambre. Une présence amie, je ne me suis pas réveiller, car je me sentais en sécurité, que je ne risquais rien du tout. Je n’ai entendu qu’une seule chose, mais je me demande encore si cela faisait partie d’un rêve ou de la réalité.

« Je t'aime, mon amour »

La voix ressemblait à celle de Loys. Quand je me réveille, je regarde partout autour de moi et je vois un petit papier plié juste à côté de ma tête. Je le déplie et commence à le lire. Après cette lecture, des larmes remplissent mes yeux. Loys a dut partir rapidement pour aider sa famille. Si elle m’avait réveillé, je l’aurais accompagné pour l’aider, mais comment ses parents auraient perçu une relation comme celle-ci. Je me rhabille et descend rapidement pour essayer de rattraper celle que j’aime sur la route de Kendra Kar.

Tu te retrouves donc au milieu de tous les ivrognes endormis sur leur tables. Personne ne semble remarqué ta profonde tristesse, sauf peut-être une jeune demoiselle assise à l'écart des autres.



Une belle jeune femme légèrement vêtu te regarde de ses beaux yeux bleus. Ses longs cheveux châtain sont attaché avec une élégante broche en forme de papillon et pour ce qui est de ses formes, elles allient grâce et générosité. La demoiselle s'approche de toi et s'accroupit.

"Oh la mignonne petite fille, qu'est ce qui se passe, je peux t'aider?"

Sa voix est délicate et posée et la jeune femme te fait un grand sourire réconfortant.

Les larmes aux yeux, encore troublée par ce que je venais de faire, je descendit à la taverne le pas lourd. Je ne prêtais pas même attention aux débauchés, encore endormis ça et là sous l'effet de l'alcool en grande quantité.

J'étais loin d'en avoir le cœur, mais il fallait que je parte, pour ma famille. Me sentant épiée, je balayais la pièce du regard, et croisait celui d'une jeune femme qui m'observait. Elle avait le visage doux et féminin, faciès qui s'accordait harmonieusement avec ses jolies formes peu couvertes. Elle s'avança vers moi d'une démarche élégante, faisant se mouvoir sa longue chevelure aux reflets noisette. Elle s'accroupit face à moi, et me gratifia d'un sourire qui se voulait réconfortant -sans grand succès- Elle me proposa son aide, me qualifiant de mignonne petite fille sous un air attendri.

Non seulement j'étais méfiante comme avec chaque inconnu, mais en plus elle m'insultait de petite fille. Pour elle, petite taille rimait avec enfant? S'était-elle vue avec sa ridicule pince à cheveux en forme de papillon? Et puis, de quoi se mêlait-elle ? Elle n'avait qu'a me triturer la joue pendant qu'elle y était...

Je me contentai de répondre hostilement :

«Je ne suis pas une petite fille. »

<Taverne du chat enroué>

Le jeune femme prends un air désolé quand tu la houspille, mais elle retrouve vite son jolie sourire.

"Oh je ne voulais pas te vexer ! Je m'appelle Elina...Et toi? Veux-tu t'asseoir à ma table et me dire ce qui ne va pas ?"

Sur ces paroles, elle te montre une table près de la porte de la taverne.

Un peu peinée par mon intonation, la jeune fille afficha vite à nouveau un sourire sur son visage. Cela semblait être le cas la plupart du temps : souriant, son joli minois était rayonnant. Visiblement gênée de m'avoir ainsi froissée, elle se présenta. Et bien que sa proposition soit faite sur un ton très amical, elle ne m'intéressait guère. Je n'avais nulle envie de rester davantage dans cette taverne, entourée de repoussants individus puant l'alcool.

J'étais gênée d'agir ainsi vers cette demoiselle si sympathique, bien qu'un peu niaise.

« Désolée, vous êtes fort gentille, mais je n'ai actuellement point le temps de m'adonner aux lamentations. »

Je marquai une seconde de réflexion. La jeune fille était si gentille, je ne pouvais me comporter ainsi avec elle. Je lui adressai alors un sourire un peu forcé, et m'assis finalement à la table qu'elle avait désignée un peu plus tôt.

« Je viens d'apprendre que ma chère petite sœur est gravement malade. » Expliquai-je, mon cœur se serrant de plus belle comme un vulgaire torchon qu'on voudrait essorer.

Soudain, mon regard se posa sur un ruban de couleur soleil. Mon visage tendu laissa immédiatement place à la curiosité. J'avançais un peu plus ma tête et dis-je :

« Oh, c'est joli ! »

<Taverne du chat enroué>

Dirigé de Pré-quête 23 Loys

Confortablement installée, Elina, te regarde d'un air un peu peiné et encore une fois retrouve très vite son grand sourire.

"Tu sais tu me rappelles un ami, Eucalyptus, un petit lutin que j'ai aidé par le passé. Il est tout mignon comme toi et avait besoin d'aide tout comme toi aussi."

Sur ces paroles, elle détache le ruban doré sur sa tunique et te le tend.

"Il te plait ? Prend le alors ! Puis si tu veux, je peux t'accompagner jusqu'à Kendra-Kâr, cette histoire de famine m'inquiète aussi et Lumbo sera sûrement intéressée...."

Elle prend un air pensif en regardant par la fenêtre.

Elina s'assit face à moi d'un geste gracieux, et regard triste, elle compatit à ma confession. Elle afficha à nouveau son beau sourire, et me compara avec un lutin qu'elle connaissait. Un lutin! Me trouvait-elle vraiment si petite? Je pris le ruban qu'elle me tendait, un sourire jusqu'aux oreilles, et la remerciait les yeux brillants.

Elle était vraiment gentille, sympathie accentuée par ses gestes doux et ses jolis yeux bleus malicieux. Nul doute que si les répugnants ivrognes n'avaient pas tant bu et s'ils ne dormaient pas, ils auraient tous le regard braqué sur la belle.

J'esquissai une expression hésitante quand elle évoqua la cité blanche et sa famine. Comment savait-elle que la maladie de ma sœur y était liée? L'étrange sensation qui m'envahit à cet instant fut bien vite balayée par son tendre sourire. Elle était si gentille qu'il était impossible pour moi de m'imaginer les pires scénarios : j'en déduisis que la maladie était devenue un fléau qui touchait nombre d'habitants, et qu'Elina l'avait ainsi deviné.

« Volontiers, il serait plus sur que de partir seul. »

Disant ces mots, je caressai machinalement mon arc, avant d'ajouter :

« Qui est Lumbo? »

<Taverne du chat enroué>

Dirigé de Pré-quête 23 Loys

"Lumbo, c'est l'elfe qui dirige la société pour laquelle je travaille."

Elle te regarde un instant puis se lève et se tenant devant la porte elle te dit:

"Que dirais-tu te partir maintenant, un de mes amis est en ville et cherche des aventuriers valeureux, il est un peu bizarre et on comprend pas toujour ce qu'il dit, mais il te plaira j'en suis sûr."