Ainsi donc Sirop et Rosie semblaient se trouver en la présence de bon gros déséquilibrés mentaux. L'idée que le petit Hobbit se fasse prétendument exploser et qu'ainsi ils soient tous réduit en poussière ne semblait pas déranger plus que ça ces chers Hommes Pâles. Cependant, peut-être que les deux Yuméniens n'étaient-ils pas en si grand danger de mort que cela bien que la présence du trou ensanglanté dans le corps du pauvre Yebik toujours recourbé sur le pont puisse attisé le doute. En effet, apparemment les Hommes Pâles ne semblaient pas vouloir s'en prendre à leurs vies mais voulait "simplement" prendre le contrôle de l'embarcation.

"Mais où-est-ce que vous voulez nous emmener nom d'une vigne ?" gémit Sirop en baissant sa lame.

Son espoir de reprendre le contrôle du bateau et surtout de la situation s'échappait par les dizaines de trous que causait la trouille et plus que jamais son plan de secours pourtant peu aguichant qu'était de plonger dans le fleuve, lui semblait être une bonne idée.
Car il n'y avait pas trente-six échappatoires à ce bourbier. Il y en avait grosso-modo trois et aucune ne leur était franchement favorables : Soit ils acceptaient de rester sur le bateau en cette charmante compagnie et suivraient donc les Hommes Pâles quelle que soit leur destination, ce qui n'était pas des plus sûr, soit ils pouvaient dire adieu à leurs charmants compagnons de croisière et continuer leur périple par eux-mêmes dans les forêts entourant le fleuve mais là leurs chances de survie, et surtout les siennes, chutaient considérablement où alors, en dernier, ils pouvaient continuer de tenir tête à ces maudits brigands mais il y avait fort peu de chance que cela conduise à une autre issue, bien malheureusement...

Le silence fut troublé par l'agaçante voix de Mathis qui demandait ce qui s'était passé. Avec sa tête qui recommençait à tambouriner, ce n'était pas le moment... Mais Azra se souvint du fait qu'il y avait un cadavre à son bord, ce qui, en effet, pouvait accrocher l’œil inquiet..

« Une anecdote de parcours... Il faudrait en discuter, y compris avec le troisième navire... »

Il n'avait même pas regardé son interlocuteur, considérant que c'était là la moindre des impolitesses qui lui était dû.
Il jeta un nouveau regard vers la brume... Aucune trace des autres. Qu'est-ce qui leur prenait si longtemps ?

Se sentant plus ou moins en sécurité près du dragon, la sombre ne put esquiver la patte du dragon. Maintenue au sol par le poids du Léviathan, elle ne pouvait pas bouger non plus. La gueule du dragon vint se positionner non loin de son visage et sans aucun soucis, Marla pu humer l'odeur fétide qu'exhalait l'immense reptile. Il voulait des réponses, le temps était écoulé pour la fille des Maev'ar. La seule chose que Marla avait en tête était le rire de son frère mort et la dernière phrase qu'il avait ajouté avant de pousser son dernier soupir... « Tout cela n'est qu'un jeu ».

(Et dans un jeu tu peux tricher tu le sais bien...)

Bien sûr qu'elle le savait, bien sûr qu'elle allait tricher, bien sûr qu'elle dira ce que le dragon veut entendre...

Usstan doer dal Konhfas ulu belbau natha kruk d'l'martheo. Usstan Faerlynle Kil'roth, a l'quarth d'Oaxaca.
(Je viens de Konhfas pour transmettre mon rapport sur la situation là-bas. Je suis Faerlynle Kil'roth, servante d'Oaxaca.)

Elle sourit au dragon, au fond d'elle, elle était convaincue d'avoir utilisé le mensonge pour s'en sortir, mais jamais, o grand jamais, elle irait rejoindre les rangs pour servir Oaxaca, Valshabarath était tout pour elle...Mais venait-elle de réduire à néant les chances de retourner dans les bonnes grâces de sa déesse révérée.

La demi-elfe en avait le tournis. Cette négociation n’allait nulle part et continuer ainsi ne faisait qu’embrouiller les choses. Elle devait se remettre les idées en places et revoir sa stratégie. Se passant la main tremblante dans ses cheveux, elle resta silencieuse un instant.

(Je dois revoir mes priorités.)

La première chose qui lui importait était de rester en vie, elle, Mérové et Sirop par la même occasion. Le destin de cette dimension à qui ils ne devaient absolument rien, ne devait pas interférer avec cette priorité. Tant et aussi longtemps, qu’ils ne se retrouvaient toutefois pas à travailler pour le camp de la déesse maléfique.

Alors que la femme en rouge se faisait son idée, Sirop s’exprima plus vivement. Se sentant inspirée, Rosie poursuivit à sa suite.

« Effectivement… ce serait bien de savoir. »

Bien que ce fût difficile, elle prit un ton plus calme, espérant faire descendre la tension dans laquelle ils baignaient depuis déjà trop longtemps.

« Vous avez raison, nous ne pouvons manier ce bateau seuls, nous ne pouvons pas survivre non plus dans ces forêts sauvages et inconnues. Toutefois, vous suivre et vous promettre de rester tranquille ne peut se faire si on ignore tout de vos plans. »

Se donnant un nouveau moment de réflexion et voulant montrer une certaine confiance, elle s’accroupit auprès du blessé pour rapidement en constater l’état, ignorant la lame qui la tenait en respect, puis releva les yeux vers son interlocuteur.

« Sachez que je ne suis pas de ceux qui trahis leur parole lorsqu’elle est donné, mais cette parole se mérite. Vous connaissez déjà les intentions de notre quête, alors expliquez les vôtres et voyons quelle entente nous pouvons trouver pour qu’il me semble raisonnable de vous laisser les commandes absolues... »

(… et de lui faire confiance après ce qu’il vient de nous faire.)

Les deux navires étaient maintenant quasiment collés l'un à l'autre. Mais voilà qu'à la complète surprise d'Azra, ce fut Honoka qui bondit à bord pour observer le cadavre. Visiblement pas effrayée, quoique sa voix laisse clairement transparaître son désarroi. Elle devinait qu'il s'était fait trancher la gorge et se demandait comment cela avait pu se produire.

Azra jeta un regard inquiet à Karin, ne sachant trop comment s'en tirer. Il se pencha vers la princesse et murmura de façon à ce que les passagers de l'autre navire ne puissent l'entendre :

« Excusez-moi si je vous parais peu courtois, princesse, mais je suis surpris de vous voir examiner si efficacement un cadavre... Vous l'avez compris : nous avons un problème. Les hommes de Karin se sont fait voler du Thiir le soir où ils se sont joint à nous. Il est fort probable que ce soit par un membre du groupe, et cela, associé au manque, les rend nerveux. Je ne cautionne pas leurs actes, mais si nous voulons rester unis, il va falloir éclaircir cette histoire au plus vite... et en évitant d'impliquer Seok. »

Hélas, comme il disait cela, le troisième navire apparu... à bord duquel se trouvait le cadavre d'un soldat d'Andel'Ys. Azra resta un instant bouche béée, avant que les fluides d'ombre de viennent emplir son corps de picotement au gré de sa colère. Rosie et Sirop avaient l'air en bonne santé, bien que le hobbit ait son épée à la main. Il n'empêche : visiblement, Seok allait être impliqué quoi qu'il arrive ! Et ils n'avaient vraiment pas besoin de ça...

Furieux et dépassé, il gronda :

« Mais qu'est-ce que ça veut dire ? »

Je regardai de nouveau le fleuve et ses eaux demeuraient toujours aussi calmes, tout comme elles l’avaient été depuis le début de notre aventure sur l’eau. Et pourtant un homme gisait mort sur le pont arrière du deuxième navire. Je voulais comprendre ce qui était arrivé, ce qui s’avérait tout à fait normal.

Cependant, le nécromancien, ce jeune homme à peine pubère, me répondit d’un ton désinvolte sans même prendre la peine de lever son regard dans ma direction. Il me donna comme seule réponse qu’il s’agissait là d’une anecdote de parcours.

Décontenancé par l’absurdité de sa réponse, je m’écriai :
« Une anecdote de parcours ! Il ne s'agit pas d'une paralysie bénigne, un homme gît mort à l’arrière de votre navire et vous osez appeler ça une anecdote de parcours ? »

La réaction de notre charmante princesse fut beaucoup plus humaine. Avant même que je ne songe à examiner le corps de plus près, elle avait déjà sauté par-dessus bord afin de rejoindre le cadavre baignant dans son sang. Pour ma part, je préférais demeurer légèrement en retrait. Tout ce sang, me rappelait trop le mien sous l’emprise du citoyen d’Esseroth.
Le verdict de la princesse se fit rapidement et sembla sans équivoque. L’homme pâle était mort égorgé par une main humaine !

(Le jeune nécromant, ça ne peut être que lui. Il discute avec les morts, comme s’il s’agissait d’être vivant, il n’a sûrement aucun scrupule à tuer l’un de ses alliés. )

Telle une femme digne du poste qu’elle occupait, Honoka s’enquit à nouveau de ce qui était arrivé, et sermonna, avec raison l’équipage du deuxième navire, leur rappelant avec vigueur que nous faisions partis du même clan et qu’il était absurde de s’entretuer.

Azra, cet obscur suspect aux yeux malveillants, daigna donner une réponse franche et forte. Il préféra plutôt se pencher vers la princesse afin de probablement lui fournir son alibi. Mais il était inutile pour moi de tendre l’oreille, sa voix s’avérait trop basse pour que je n’entende quoi que ce soit.

Le capitaine s’était levé à son tour, mais la main déposé sur la garde de son arme, il semblait plutôt préoccupé par la sécurité de la princesse que de l’état du cadavre.

Puis, enfin le troisième navire arriva dans la brume. Sur la pointe des pieds, en plissant les yeux, je réussis à reconnaitre une silhouette féminine, celle de Rosie, ainsi qu’une de beaucoup plus petite taille, sûrement Sirop. Je poussai un soupir de soulagement, il n’était rien arriver dans ce navire.

C’est à ce moment qu’Azra jura. Visiblement en colère, il demanda ce qu’il s’était passé. N’en pouvant plus d’être dans l’ignorance, je me donnai un élan et bondit à mon tour dans le deuxième navire, je devais voir de moi-même !

Le dragon avait l'air de croire à l'histoire de la shaakt, il souleva néanmoins un point intéressant. Comment se faisait-il qu'un messager concernant la ville de Khonfas viennent ici en Aliaénon? Et surtout à qui transmettre le rapport? Marla allait une nouvelle fois devoir ruser, elle fit une grimace à l'adresse du dragon puis lui répondit:

Parce que tu crois dragon, que je vais discuter les ordres de la mère matrone? Mes ordres sont clairs, partir pour Oranan, s'enrôler et traverser le portail pour rejoindre ce monde, découvrir le camp de base de notre armée et transmettre le message! Tu sais tout maintenant dragon, alors si tu veux bien relâcher ton étreinte.

Dans son esprit, le dragon à moins d'être contre Oaxaca n'avait aucune raison de la tuer...sauf le plaisir...Elle espérait survivre pour voir s'accomplir le souhait de voir la maison responsable de son déclin détruite...Mais Marla était par ailleurs, prête à rejoindre Valshabarath et la servir dans son plan selon son bon plaisir, ainsi était son destin.

[Hrp: Bien sur je parle en shaakt, impossible de traduire ici, la langue est incomplète :/ ]

« Yebik... »

S’excusa Rosie tout bas. L’homme était bel et bien mort, elle n’avait rien pu faire pour empêcher cela et elle n’allait même pas pouvoir le faire payer à celui qui l’avait abattu.

Pendant que la jeune femme pestait dans son fort intérieur, Groldur se calmait et faisait part de ses intentions. Le visage toujours tourné vers le cadavre, la jeune femme fronça les sourcils. Cet homme ne lui offrait rien qui lui assure son obéissance. À part des menaces, il n’y avait rien dans ce plan de parcours qui était dans l’intérêt de Rosie de suivre. Ce n’était toutefois plus le moment de répliquer, mais plutôt celui d’attendre le bon moment pour leurs rendre la pareille.

Alors que les hommes pâles baissaient leur garde et que le silence se faisait soudainement pesant la semi-elfe chercha Ginfan du regard. La mort de Yebik, ne l’avait certainement pas laissé de glace. Elle se demandait s’il en voudrait à Sirop et elle pour ne pas avoir tenus tête à l’ennemi. Allait-il se taire ou se révolter? Rosie n’avait toutefois pas le temps d’entreprendre quoi que ce soit avec lui, car ils rejoignaient déjà trop rapidement les autres embarcations qui s’étaient sûrement arrêtées pour les attendre.

Lorsqu’Azra s’exclama avec colère, Rosie ne put s’empêcher de le fixer en silence, visiblement troublée, puis de baisser lentement les yeux et détourner la tête. Elle ne savait pas comment expliquer la chose sans dénoncer les hommes-pâles, ce qu’elle rêvait de faire. Cela risquait de déclencher un combat et même s’ils étaient désormais plus nombreux, l’embarcation du Nécromancien comptait aussi une belle poignée de bandits. C’est donc avec embarras qu’elle resta silencieuse et regarda plutôt son sabre qui gisait toujours non loin, se demandant si il lui était possible de le récupérer sans alarmer inutilement les hommes-pâles. Elle se résigna à attendre encore même si l’envie lui était pressante car son malaise apparent pouvait bien être aussi déclencheur que de dire la vérité.

Sirop écouta d'une oreille abasourdie les explications bourrues de Groldur quant au futur programme de leur croisière mais avant qu'il n'ait pu chouiner quoi que ce soit, leur bateau arriva enfin en vue des deux autres.
Jamais le Hobbit n'aurait pensé que les autres allaient autant lui manquer. Où était donc ce brave Egregor quand on avait besoin de lui et de ses talents d'exterminateur ?
Condamné au silence par le vieil Homme Pâle, le Sinari, malgré son envie de clamer haut et fort sa détresse, se contenta de ranger fébrilement son glaive inutile dans son fourreau.
La tempête était passée mais les menaçants nuages étaient toujours là...

Mathis était de toute évidence énervé, ce qui indifférait le nécromancien au plus haut point.

« Tu voudrais bien la fermer ? Merci ! » grinça-t-il à l'intention du belâtre.

Il y avait bien plus grave à s'occuper. Comment allaient-ils se sortir de là ?

Les trois navires étaient maintenant rassemblés sur la berge. Gayit bondit aussitôt pour avertir Seok de la situation. Avant qu'Azra puisse intervenir, le colosse hurlait de rage :

« Le Thiiir !! Qui a eu l’idée d’embarquer les victimes d’un tel fléau avec nous ? Des bandits, des assassins, des hors-la-loi ! Tout ce qui salit l’image de notre peuple ! Aucun n’a sa place ici, parmi nous ! »

Que faire ? Rosie et Sirop semblaient paralysés. Hirotoshi tentait fébrilement de calmer le jeu. Fallait-il tuer tous les passagers de l'autre navire ? C'était tentant, mais il était peu probable que cela calme Seok, qui semblait mettre tout le monde dans le même paquet. Malgré la lassitude de ces éternelles discussions, Azra se décida à prendre la parole d'une voix forte :

« Je ne vais pas excuser leurs actes, mais après tout, ils se sont joint à nous pour nous aider... avec plus d'enthousiasme que votre père et son armée. Quant à la mort de votre homme... j'ai échappé de peu au même sort, grâce à Karin. »

Il désigna l'homme-pâle à côté de lui.

« Mais rien de tout ceci ne serait arrivé si on ne leur avait volé leur Thiir... Qu'importe, nous comptions déjà nous séparer de vous dès que possible, et c'est ce que nous ferons. »

Une fois sur le deuxième navire, je m’approchai du pont arrière et je vis ce qui avait mis hors de lui le jeune nécromant : un deuxième cadavre. Un meurtre avait encore été commis et cette fois c’était un soldat d’Astidenix qui en faisait les frais. Deux navires sur trois avaient servi de cercueil, les deux seuls qui contenaient des brigands. Nul besoin de posséder mon intelligence pour comprendre que ces hommes abrutis par les drogues constituaient un réel danger pour nous. Même, le jeune nécromant aurait dû comprendre.

Alors que figé par la surprise je regardais Rosie et Sirop, l’un des deux frères du deuxième navire sauta dans le premier bateau pour rejoindre le fils de son chef. Il nous fut impossible d’entendre ce qu’il lui racontait, mais il était clair pour moi qu’il lui annonçait la mort de son compagnon d’armes. Et pour une fois, le fils Seok, ce gros tas de muscle, réagit tel qu’un soldat devait le faire. En colère, il dénonça la présence de ces hommes-pâles qui n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes tant la substance nommée Thiir les avaient ravagés de l’intérieur. Juché sur la rambarde du navire principal, armé de ses deux haches, assisté par son archer, il réclama le départ de ses désormais moitié d’hommes.

Silencieux depuis un long moment, le capitaine Hirotoshi monta à son tour dans la deuxième embarcation, tentant de faire diminuer la tension qui régnait sur les berges du fleuve. Il fit de son mieux, clamant des propos sensés visant à ramener l’unité, cherchant à nous rallier contre une ennemie commune : Oaxaca. Mais n’étant qu’un orateur de talent inférieur à la princesse Honoka, son discours sembla faire peu d’effet.

Je compris rapidement que je devais le seconder, trouver les mots, mais surtout la solution qui nous permettrait de revenir à notre mission initial. Mais avant que je ne puisse intervenir Azra ouvrit la bouche. Trop jeune pour comprendre les vrais enjeux, il provoqua Seok et se rangea du côté des meurtriers.

Il était définitivement grandement temps que j’intervienne.

« Le capitaine Hirotoshi a raison, nous devons nous unir pour anéantir les armées d’Oaxaca. Même les assassins pourront nous être utiles. Mais Seok n’a pas tort, ils constituent un danger pour notre sécurité. Ainsi, afin d’éviter que d’autres meurtres inutiles se perpètrent. Nous devrons changer les effectifs des trois navires. »

Je jetai un coup d’œil sur la princesse, puis je poursuivis :

« Notre groupe initial, ainsi que les hommes d’Astidenix, vont se partager dans les premier et troisième navires. Les gredins, en manque de Thiir, occuperont le navire central. Azra et Karin les accompagneront puisque cela semble leur choix. Nous poursuivrons donc notre route dans cet ordre, tout en gardant un contact visuel. »

Cela dit, je sautai dans la troisième embarcation pour rejoindre Rosie, Sirop et le soldat en vie, tout en faisant signe aux hommes pâles de réintégrer le bateau du centre.

Il n'y avait pas que sur leur navire que les Hommes Pâles avaient fait des siennes à cause de cette fameuse Thiir et Sirop, silencieux ainsi qu'encerclés de ces derniers n'en crût pas ses oreilles lorsque Azra trouva encore le moyen de les défendre. Celui-là ne pensait visiblement pas comme quelqu’un de normal. Ces individus, sans surprise aucune, étaient dangereux et n'avait rien à faire avec eux. C'était de véritables crapules qui comme le vieux l'avait si bien dit, n’hésiteraient pas à changer de camp et les trahir pour ainsi faire grossir les rangs déjà trop importants d'Oaxaca.
Mais il s'agissait pour le moment de calmer les passions et comme souvent depuis le début de cette aventure, l'enjeu était important : sa survie. La sienne et celle de plusieurs autres en vérité. Mais plus spécialement la sienne. Lui n'avait pas d'ours, de Ziresh d'os ou de pouvoirs sanguinolents ou "explosifs" pour se protéger.

"Je suis assez de l'avis de Mathis..." intervint Sirop d'une petite voix en levant un index timide.

Alors, dans le silence pesant qui accompagna ses paroles, le ventre du Sinari, désespérément vide depuis moult heures, poussa un grondement assourdissant qui raisonna à travers les berges silencieuses et brumeuses du fleuve.

Groooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Fleuve Andel – Navires accostés (Mathis, Azra, Sirop, Rosie)

Mathis fut arrêté dans sa course par un Homme Pâle qui, brandissant sa hache, lui fit face.





« Et tu crois que j’vais te laisser m’donner des ordres ? Pourquoi on irait s’entasser dans un seul navire alors qu’on est les plus nombreux ? Pis d’où tu t’permets d’monter à bord de ce navire, hein ? »

L’homme était mécontent… Et apparemment territorial. Le problème était que derrière lui, les autres brigands du troisième navire semblaient avec lui. Chacun avait la main sur la garde de son arme. La tension était palpable. Karin intervint, en regardant celui qui avait pris la parole.

« L’Âgé devrait entendre raison. »

Il s’offusqua de cette nouvelle intervention.

« Quoi ?! Tu crois qu’j’vais t’écouter ? Tu crois qu’j’vais t’suivre. Chook était mon chef, et y’a qu’lui qu’je suis. Lui y donnait du Thiir. »

À entendre ça, Seok bondit sur le second navire, hors de lui.

« QUOI ! Vous êtes les hommes de Chook le sanguinaire ? La bande qui décime la région et met à mal le commerce d’Andel’Ys depuis des mois ?! »

Il semblait prêt à en découdre. Les Hommes Pâles du troisième navire étaient derrière Groldur. Ceux du milieu semblaient un peu perdus, Karin y compris. Ils se reculèrent d’un bloc, afin d’éviter de se retrouver entre les insurgés et les derniers hommes d’armes d’Andel’Ys, qui s’étaient regroupés derrière Seok. Hirotoshi était resté au milieu, lui, avec Chihiro et la princesse Honoka. Sur le navire de tête, Egregor, Trifalgin et Charkere s’imposaient en spectateurs pour l’instant interdits et sans camp… Tous ici savaient les ravages qu’un combat, maintenant, pouvait donner. Mais… peu d’autres portes de sortie s’envisageaient.

[Mathis : XP : 0,5 (post). Mot : 1XP. - révulser.
Azra : XP : 0,5 (post). Mot : 1XP. - jaune.
Sirop : XP : 0,5 (post). Mot : 0. - hivernal.]