Alors que vous arrivez dans la salle où repose Daer'on, l'armure prend la parole :

« Je sais que tu as beaucoup souffert. Autant y mettre fin dès maintenant et t'expliquer. Car chaque épreuve que tu as passé avait un but. »

Sous tes yeux, elle lève une main... et le corps de Daer'on se dissipe dans un nuage d'obscurité !

« J'avais pris l'apparence que tu vois ici pour garder le cœur sombre. Lui, n'aime pas apparaître aussi clairement. Cela fait parti de sa nature fourbe. Il s'est plutôt incarné sous la forme de ces épreuves. Celle-ci n'était qu'une illusion destinée à rendre fou ceux qui s'y opposerait. Oui, rien n'était réel, et ton amis est toujours vivant, il te cherche bien loin d'ici. Mais ne t'y trompe pas : Le cœur sombre puise dans la réalité, même des choses que tu ne sais qu'inconsciemment, pour les retourner contre toi. Peut-être as-tu ainsi compris que ton pire cauchemar était finalement toi-même. En te séparant de quelqu'un que tu aimes, tu n'as fait que t'exposer d'avantage au malheur et à la souffrance. L'âme est quelque chose de profond, et la tienne est gravement blessée. Mais ces blessures, même si elles ont des origines extérieurs, sont en définitive de ton propre fait. Tu auras beau te chercher des excuses, ton inconscient n'y croira jamais. Il ne croira qu'en la douleur que tu t'es toi-même infligé... »

C'est silencieux que je suis l'armure, revenant sur mes pas. Je me refuse à poser les yeux sur le corps présent. La voix dorée s'élève. Elle sait que j'ai souffert et propose d'y mettre un terme. Et là, sur un simple geste, le corps de l'aldryde se change en un nuage obscur. Mes yeux s'écarquillent et mon coeur ralentit. J'avais raison ? Depuis le début ? Ce n'était bien qu'une illusion ? Je baisse le nez sur les taches présumées de sang sur mes bottes, pour les trouver simplement poussiéreuses. Mes épaules s'abaissent.

Ma spirale la plus proche de la Gardienne l'entend presque comme si elle était dans ma tête. Elle met en avant la différence entre elle et le Sombre. L'une s'affichant, l'autre se manifestant sous la forme de ces épreuves. Ma tête fait un brutal mouvement vers le haut. Rien n'était réel, mais Dae'ron est vraiment à ma recherche, loin d'ici. Pourquoi ? Pourquoi me dit-elle une chose pareille ? L'adryde brun voudrait me retrouver ? Moi ? De son plein gré ? Je n'y crois pas.

L'explication continue, et l'alliance entre la présence dorée, sa voix et ses paroles commence lentement à apaiser mon ressenti. Elle me dit finalement que mon cauchemar était moi-même. Est-ce pour cela que j'ai poussé l'illusion à vouloir me tuer ? Parce que je le savais ? Et que ma haine envers les autres n'est rien comparée à celle que j'ai envers moi ? Mais je ne me hais pas. Je n'ai aucune raison... Si ?

Confus, j'entends la Gardienne m'expliquer que me séparer d'un être que j'aime n'a fait que m'exposer à plus de malheur et de souffrance. Mon esprit reste longuement coincé sur cette expression. Elle en vient ensuite à confirmer quelque chose dont je me doutais. J'ai de profondes blessures, y compris dans mon âme. Et en gros, je suis l'unique responsable de cela. Mon amertume revient un instant. Je me sens fatigué, ridicule de souffrir encore autant maintenant, alors que j'avais raison. Malgré moi, au lieu d'exploser en injures bien méritées, en déversement de fiel et de colère, c'est un rire qui arrive. Saccadé. Amer. Douloureux.

"Pff. Haha... Il n'est pas... Un être... Aimé... Je ne... C'est juste...", m'étrangle-je finalement.

Je revois encore et encore cette gerbe carmin. Si belle. Si triste. Si douloureuse. Là, tout de suite, je voudrais voir son visage, juste une fois. Juste pour être certain qu'il est vraiment en vie. Mais le revoir après tout ceci me laisse perplexe et anxieux. Maintenant que je l'ai vu mourir, je redoute encore plus de le retrouver. De le voir en proie au malheur. J'ai peur d'avoir encore plus mal. Je préférerai encore voir tous mes os brisés que de ressentir encore cette perdition. Ce désespoir. Si la Voix Sombre avait encore existé, je sais que j'aurai jeté jusqu'à la dernière parcelle de ma vie dans sa destruction.

J'avise ma main brûlée.

"C'était... Cruel... Et pourtant, j'en ai vu de belles...", fais-je en serrant doucement ma main.

Je lève le nez vers la Gardienne. Je n'ai rien d'un héros et maintenant, j'ai encore plus peur qu'avant de me lier.

La gardienne hocha le casque :

« Tu ne pourras pas éternellement continuer à te mentir à toi-même... Une fleure s’épanouit au soleil, et si elle en est loin, peut importe ce qu'elle en pense, elle se flétrira. Mais tant pis, continuons. »

Vous arrivez ensuite dans la salle de la foudre. L'éclaire à disparu. La gardienne a un mouvement fataliste et tu sens un certain amusement :

« Cette épreuve était là pour montrer que la cupidité ne mène à rien. Celui qui devait me récupérer devait être assez intelligent pour comprendre que l'or ne pouvait ici avoir d'autre utilité que de sortir d'ici. Bien peu ont osés sacrifier cette fortune... La même épreuve existait à travers les trésors de l'ordre purificateur de Gaia... mais je savais déjà que tu la passerais sans peine. L'argent ne t'intéresse pas. »

La Gardienne semble me faire la morale, mais je suis trop fatigué par le tumulte récent de mes émotions pour en prendre ombrage. Elle semble me comparer à une fleur, nécessitant la présence du soleil pour s'épanouir. Et qui risque de se flétrir si elle en est loin. Je me sens bleuir un peu à la comparaison. Elle n'a pas du le faire exprès. Elle ne peut pas savoir que l'existence de l'autre mâle s'apparente presque à un astre pour moi. Coïncidence. Et puis, je ne suis pas un végétal, moi.

La salle de foudre est devenue silencieuse, et la Gardienne a un mouvement fataliste. Elle m'explique qu'il s'agissait d'un test, pour éprouver la cupidité des prétendants à l'orbe. Sauf que, comme elle le pointe, l'or même en lingot ne m'intéresse pas. Si j'ai des défauts, la cupidité n'en fait pas partie. Ma tête est un peu lourde, mais je commence à reprendre contenance. Par contre, ce sont peut-être ses paroles qui ont plus d'impact que je le croyais, mais je me sens un peu vide. J'ai hâte de revoir mon harney, mais je sens au fond de moi que ce ne sera pas suffisant.

Je secoue ma tignasse doucement.

"S'intéresser à la richesse plutôt qu'à sa liberté... C'est bien une chose que je ne comprendrai jamais.", fais-je avec une honnêteté lasse.

« Tout être est différent, répond la gardienne. Ce n'est pas parce que tu ne comprends pas les gens qu'il faut les détester pour ça. L'or est important chez les grandes gens, et la liberté est une notion fluctuante. Tu rêves de te venger de ceux qui t'ont fait du mal. Ce désir te consume... peux-tu qualifier cela de liberté ? Tu te sens obligé de te venger, comme d'autres se sente obliger d'amasser de l'or. »

Vous arrivez à la porte de la salle suivante, là, l'armure semble gênée :

« Soyons claire, cette épreuve avait pour but d'apprendre à faire confiance dans les conseils donnés, par delà même les pulsions de curiosité... mais de supprimer la plupart de ceux qui entreraient. Je n'avais pas pensé que le cœur sombre amènerait un véritable monstre. Maintenant que les épreuves disparaissent, la créature sera libre. C'est la dernière chose que je demanderais de toi : la vaincre avant qu'elle ne détruise le havre de paix que j'ai créé à l'extérieur. Elle est presque invincible, car la regarder dans les yeux te paralyserait à coup sûr. Mais ne t'inquiète pas, je vais t'aider. »

Soudain, un bouclier doré apparaît dans ta main. Il est si lisse que tu peux voir parfaitement ce qui s'y réfléchi.

« Aller... il est temps de mettre un terme aux souffrances des prisonniers de cette salle. Trop de sang a été versé depuis le début... »

La gardienne semble soudain très triste. Elle attend que tu t'engages pour tuer le monstre de la salle de la terre.

Une nouvelle fois, la Gardienne fait preuve d'une dérangeante sagesse. Elle m'affirme que ce n'est pas parce que je ne comprends pas les autres que je dois les détester. Que mon désir de vengeance n'est guère différent de l'obsession des grandes gens pour l'or. Son commentaire me fait tiquer. Non, elle se trompe. Je ne veux pas tuer pour tuer. Je veux le faire envers des cibles précises, pour justement guérir de ce passé détesté. Mais je garde ces pensées pour moi. Je suis peut-être moralement moins résistant, mais je ne vais pas me laisser endoctriner pour autant. Même si je comprends ses paroles, je n'y adhère pas. J'ai trop enduré pour pouvoir pardonner aussi facilement.

Arrivés devant la salle de pierre, je me rappelle soudain des pattes écailleuses et des sons de griffe. Apparemment, la salle n'était là au départ qu'avec les instructions incitant à faire confiance. Sauf que le coeur sombre a ajouté à cela une créature dangereuse. Et puisque j'ai réussi les épreuves, ces salles vont disparaitre et libérer la bête. La Gardienne attend de moi que j'abatte la créature, dont le regard peut me paralyser. Elle me confie alors un bouclier si réfléchissant que je m'y vois.

( Pff. Quelle tête. Ça ne te va vraiment pas de craquer. )

Je place le bouclier sur mon bras gauche, le droit étant si abimé que cela serait totalement stupide.

"Cela tombe bien, en fait.", fais-je avec un brin d'amusement.

Ma hargne s'est atténuée, mais j'ai encore cette envie instinctive de frapper quelque chose. Je décide d'aller dans la salle, volant avec ma sarbacane en main même si j'ai du mal à la serrer correctement. Je garde le bouclier baissé, attendant de distinguer la position de la bête pour pouvoir la surprendre avec. Je n'ai qu'à me concentrer sur ses jambes quand elles arriveront. Éviter son regard. Même si la Gardienne est là, je ne suis pas certain de pouvoir compter sur des aptitudes lumineuses.

"C'est encore moi !", crie-je à la créature, tendant mes spirales pour la localiser.

Tu es de nouveau dans la salle encombrée de gens paralysés. Il n'y a aucune trace de monstre... Mais alors que tu avances, un sifflement se fait entendre. Une forme tombe du plafond. Humanoïde, mais se déplaçant comme une araignée, une femme écailleuse à la chevelure faite de serpent se dirige vers toi... Ses yeux brillent d'une lueur maléfique, mais heureusement, les regarder par l'intermédiaire du bouclier te protège. Par contre, le combat ne va pas être confortable...

Un sifflement. Une chute. Une forme écailleuse. Humanoïde à chevelure de serpent et, évidemment comme toujours, féminine. Je la scrute grâce au reflet sur le bouclier, observant deux yeux vils braqués sur moi. Je ne vais pas avoir beaucoup d'opportunités pour la toucher. Pour y parvenir, il faudrait que choisisse exactement le bon moment pour pouvoir utiliser ma sarbacane. Et ici, si elle est aussi agile que je le crains, elle peut se planquer entre les morts.

Je rassemble mes fluides, décidé à augmenter mes chances. Je bouge dans les airs, décrivant un mouvement latéral, pour ne pas la laisser m'approcher de trop. Je vole, mais cette chose peut se mouvoir au plafond. Si je la marque, j'aurais moins de difficulté à la localiser et à anticiper ses mouvements.

( Bouge pas, saleté. )

Je matérialise ma magie pour la poinçonner d'un brin de celle-ci.





Utilisation du sort d'éradicateur "Ciblage mortel" niveau 7 (donc 8) -2 PM-.

jet d'attaque : réussite

Ton projectile de ténèbres jaillit. D'un bon, la créature tente d'esquiver, mais sans succès, quoique tu ne la touches à l'épaule que de justesse. Elle semble surprise de ne pas se sentir blessée. Cependant, maintenant, tu peux la percevoir plus aisément.
En retour, elle arrive sur toi et tente de te frapper de sa main griffue :

jet d'attaque : réussite

Elle te touche et t'envoie boulé au loin. Quelque peu sonné, tu peux tout de même te relever sans mal tandis qu'elle bondit bestialement dans ta direction.

Ma marque touche, me permettant de la localiser avec davantage de facilité. Un bref instant, je devine comme de la surprise sur sa sale face immonde. Mais mon coup n'avait pas pour but de la blesser, et elle s'en aperçoit vite. Pire, elle parvient à m'atteindre de la patte griffue. Mon souffle se coupe tandis que l'impact me fait brutalement reculer dans les airs. Je chute plus vite que je le crois, car je touche le sol. Cette saleté sait se défendre !

Bouclier levé, je la vois bondir dans ma direction alors que je me remets sur pieds. Un animal. Un prédateur vif et agile. Et près. Peut-être assez pour utiliser cette technique ! Pour la cueillir en plein élan aussi ! J'élève le bouclier pour voir où elle est, porter mon arme à mes lèvres et me tourner vers elle sans la regarder directement. Mon énergie martiale bouillonne dans mon abdomen alors que je la rassemble. Je ne vais pas me laisser faire ! La frapper ! Assez vivement pour pouvoir la surprendre et me remettre hors de portée !

( Ouvre ta sale gueule pour voir ! )

Je souffle d'un coup sec dans mon arme, espérant que ma vitesse d'exécution m'aidera à toucher un point sensible de sa trogne immonde.





Utilisation de la CCAJ d'éradicateur "Mauvaise surprise". -Niv 10-

jet d'attaque, réussite de justesse

Tout coup passe de justesse. Tu rates la bouche mais l'atteint juste en dessous de l’œil. LA blessure est moins grave qu'elle aurait pu. Avec un cri, elle s'arrête un instant...

Ma fléchette partie, je braque immédiatement les yeux sur le reflet du bouclier. Je n'ai pas atteint ce que je voulais, mais le projectile a frappé juste en-dessous de l’œil. Un cri ignoble lui échappe pour le confirmer. J'ai le cœur qui bat vite. Trop. Et cette chevelure serpent ne fait rien pour m'aider à me reprendre ! Se battre de cette façon n'est vraiment pas pratique ! Si j'avais une astuce pour l'abattre ! Même en puisant dans mon énergie physique, je n'ai fait que l'égratigner.

J'avise le bouclier réfléchissant et une idée farfelue me passe par la tête. Est-ce que cette sale bête est immunisée contre son propre pouvoir ? Elle est immobile, c'est le moment d'essayer ! Je décolle, la regardant dans le reflet, puis arrivé à un niveau assez élevé, je me retourne vers elle. Yeux clos, je prends le risque de lui présenter le bouclier. Si elle me regarde, elle devra se voir d'abord !

Et j'espère que ses yeux vont en fondre !

Dans un premier temps, il semble y avoir un temps de suspens... puis tu entends un glissement... et tu vois passer par le côté du bouclier... un serpent ! Cette saloperie s'en sort bien, mais en plus, elle envoie ses serpents vers toi !

Un instant de silence, et bientôt je perçois le sifflement de serpents. Cette saleté n'a pas l'air de redouter son propre pouvoir. Ou j'étais mal positionné. Reprenant le bouclier et lui tournant le dos, je m'élève un peu pour esquiver les reptiles. La douleur de mon bras et celle du coup de griffe réveillent la froideur de ma magie. Elle a eu l'air de vouloir esquiver ma puissance obscure. Peut-être y est-elle sensible ?

Vivement, gardant un œil sur son reflet alors que je tente de mettre de la distance entre nous, je prépare mon sort. Ne pas hésiter ! Ma gourde a encore des réserves suffisantes ! Prudence, éviter son regard et rester mobile sont les ordres martelés par mon instinct. J'ai de quoi me soigner. À l'usure, je devrais pouvoir abattre cette créature féminine et sifflante !

Je place ma main par-dessus mon épaule, visant la créature. En moi, un appel. Je suis assoiffé de son essence de vie, pour contrer les élans douloureux de mon corps fatigué. Et alors que je canalise mon sort, une autre idée me vient. Je la garde en tête, me trouvant subitement aveugle pour ne pas y avoir pensé plus tôt. Mais d'abord, mes plaies.




Utilisation du sort d'Ombre vampirique -Niveau 7-

jet d'attaque : échec

Ton sort se charge, mais le serpent s'allonge brusquement, vers toi et tu en es perturbé. La magie noire capricieuse t'échappe. Ton sortilège a échoué, mais la riposte ne se fait pas attendre.

Jet d'attaque : réussite (à 50 Oo)

Heureusement, tu as eu le temps de voir venir le coup, et il ne fait que te heurter, sans réussir à te mordre. Il recule, furieux, tandis que tu tombes à terre, juste légèrement contusionné. La créature pousse un sifflement de colère, préparant sa prochaine attaque.