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 Sujet du message: Le temple de Meno
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 20:07 
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Le temple de Meno


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Non loin de la forge d'Argaïe, se trouve le temple de Meno, dieu des forges, du feu et des métaux. Qui s'est installé là avant l'autre, les légendes se contredisent, toujours est-il que les deux sont bien là.

Le temple de Meno est certainement le temple le plus voyant de Kendra Kâr tout en étant du simplicité extérieure surprenante: un portail assez simple en fer forgé où chaque pointe se finit telle une flamme. Ensuite vous entrez par un chemin de pierre encadré de bacs à feu brillant d'une flamme rouge, rendant le chemin praticable de jour comme de nuit. Mais le plus surprenant, c'est certainement la beauté nocturne du bâtiment qui brille des mille feux des flammes se reflétant sur les fines plaques de métal qui couvrent les murs du temple.

L'intérieur du temple est très simple et semblable à de nombreux autres temples, si ce n'est qu'au lieu d'être fait en pierre ou en bois, il semble fait de métaux purs, acier, cuivre, or, argent, platines et encore bien d'autres. Le grand feu qui brûle en permanence au milieu donne à la salle un éclairage intense et étrange. Sur le côté, une petite porte mène aux appartements du grand prêtre et à ceux des apprentis. De l'autre côté, une autre porte mène au dortoir fait pour les pèlerins ainsi que pour les mendiants en hiver.

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Mar 10 Fév 2009 12:04 
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Pénétrer à l’intérieur du temple n’est qu’une simple formalité, le droit exercer n’importe quel culte ouvrant les portes de l’ensemble des sites dédiés aux différents Dieux protecteurs. En tout cas, celui de Meno ne peut être confondu avec aucun autre, même si ça doit être le cas de tous… ma réflexion n’a vraiment aucun sens et c’est pourquoi je préfère m’arrêter là en descriptions saugrenues… La seule chose vraiment notable est surtout que le jour ne met pas le temple sous son meilleur profil puisque les jeux de lumières qui l’embellissent tellement ne sont visible que lorsque le soleil a disparut à l’horizon… L’intérieur quand à lui reste sobre si ce n’est le fait que les murs semblent être entièrement constitué de métaux en tous genres, reflétant la lumière dansant du brasier occupant le centre de la salle.

Parcourant la salle tout en se répandant en prière et autres sermons auprès des pèlerins, quelques prêtres vêtus de soutanes aux couleurs vives venaient compléter ce décor typique et qui me repousse totalement… Si ce n’est la promesse faite à Pulinn, je serais déjà reparti, ou plutôt je ne serais même pas rentré… Hélas, je ne peux pas toujours fuir et je dois apprendre à tenir mes engagements… Il ne me reste plus qu’à trouver ma cible et à la convaincre de me suivre… Espérons qu’elle ne va pas être trop réticente et me faire toute une histoire…

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Sam 28 Fév 2009 15:01 
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Le Temple de Meno vaque à ses activités quotidiennes habituelles et ne semble pas s’émouvoir particulièrement de ton arrivée. Quelques prêtres du Feu errent à leurs occupations, et quelques prieurs sont assis sur des banquettes de métal pour vénérer leur dieu. À première vue, il n’y a personne ici qui pourrait correspondre à la personne que tu cherches, ou tout du moins dans la grande salle du temple. Mais ça, tu ne pourras pas le confirmer en restant les bras croisés…

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Ven 18 Sep 2009 00:08 
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Bon, bon, bon... tout semble calme, même très calme... après tout ne sommes nous pas dans un temple... Beuh! Quelle horreur... Bref, passons, tout le monde a compris que j'ai horreur de la religion mais là n'est pas la question puisque si je veux arriver à mes fins, il faut que je fasse bonne figure... Bonne figure, haha, personne n'a de visage plus amical, aimable, drôle je dirais même que moi, ce devrait donc être simple ! A condition de ne pas rester les bras croisés à attendre.

Prenant un air penaud, comme un bon ouaille, le regard vide de toute intelligence, je me lance à la recherche de ce cher rouquin grassouillet. Hôlà je ne critique pas! C'est la description que Pulinn m'en a faite... Commençant par faire le tour du bûcher principal, je constate rapidement que le Père Cohel n'est aucunement présent dans la salle de prière... Ma tâche va donc être plus difficile que prévue... En même temps, il fallait s'y attendre. Pour que la Gardienne du Temple des Plaisirs s'interesse à quelqu'un de ce genre, il fallait bien qu'il ait un rôle beaucoup plus important que de répondre aux bêtes questions des "fidèles"...

Bien décidé à en terminer rapidement, je choisis de ne plus prendre de pincettes et de reprendre mes bonnes vieilles méthodes. M'approchant à grand pas d'un des précheurs de "bonne parole", le regard sévère, me déplaçant avec une grâce incomparable, mes cheveux flottant au vent, rendus souples et soyeux avec mon shampoing à la fleur d'oranger et à l'huile d'amande douce... Hm désolé je m'égare... Bref, prenant place en face du pauvre bougre en train de lire un vieux recueil de je ne sais quoi, je lui arrache le livre pour l'envoyer valdinguer à travers la pièce et le fixe droit dans les yeux.

"Désolé mon cher, mais c'est urgent ! Je dois parler au plus vite à vote supérieur, le Père Cohel. Pas besoin de s'énervé, votre bouquin n'a rien et vous pourrez reprendre votre lecture une fois que vous m'aurez renseigné. Je ne demande pas la lune, juste que vous m'introduisiez auprès de lui. Je porte un message de la plus haute importance et je ne peux attendre plus longtemps! Allez ! Hop! Hop! Hop! On se bouge le derrière, j'ai pas que ça à faire !!"

((c'est petit mais c'est la reprise, faut pas m'en vouloir [:out:] ))

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Sam 19 Sep 2009 20:08 
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Le type que tu abordes parait atterré de ta façon de le saluer et de lui arracher son livre des mains pour le projeter au milieu de la salle. Il n’a même pas de réaction, se contentant de te lorgner avec deux yeux exorbités de surprise. Quand tu as fini de parler, il ne peut que s’exclamer :

« Mais vous êtes un grand malade ! »

Puis, se relevant, il reprend un peu ses esprits et perçoit dans tes propos l’importance que vaut ta visite auprès du père supérieur Cohel. Le regard du prêtre se change en une expression un peu moqueuse, voire même légèrement sadique, lorsqu’il te répond.

« Au père Cohel hein ? Vous voyez la porte là-bas ? Allez-y. Montez les escaliers jusqu’au sommet de la tour. Le père Cohel s’y trouve. »

En effet, derrière toi, une porte close cache un escalier… monumental. Les marches se succèdent avec monotonie durant toute l’ascension, éclairée par de nombreuses torches embrasées. Autant te dire que la tour est… très haute, et qu’il faut pas mal de souffle pour oser escalader cet escalier en une fois… Courage… Tout en haut, une nouvelle porte apparaitra… J’interviendrai à nouveau lorsque tu pousseras celle-ci.

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 00:13 
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<< Les rues de la ville.

Le vertueux, le virulent et le vaurien

Lorsqu’ils arrivèrent sur la place parvis du temple de Meno parmi les statues de forgerons et les braseros à l’air libre, l’air semblait plus chaud. Plus accueillant d’un coup. Margilla, la gosse que l’Apostat avait rencontrée un peu plus tôt dans la matinée, semblait transpirer un peu. L’air était toujours plus doux sous l’œil de Meno. La place était en terre battue, rouge comme le feu. Les mosaïques de marbre blanc étaient un peu rosées par le contact de cette terre et les escaliers qui menaient au temple s’en extirpaient comme les ailes d’un oiseau impétueux. Blast remercia et congédia la jeune fille du même regard et s’engagea sur le parvis pour rejoindre le temple. Le toit était surmonté de moulures et de sculptures d’or fin représentant la création de la plus grande œuvre de Meno. L’enfer, terre de feu et de désolation. Dans le cœur des fidèles de Meno, il est dit que l’enfer était d’abord un lieu débordant de vie pour accueillir la Flamme.

Il posa le pied sur les marches de l’escalier et commença son ascension pour se rendre dans le cœur du temple du dieu du feu. Arrivé à mi-hauteur, une silhouette sombre traînant derrière elle un voile d’ombre sortit du temple en toute hâte. Sa houppelande noir et lourde était dépenaillée et déchiquetée au niveau des hanches. Ses mains étaient lourdement gantées et son pantalon se confondait avec ses bottes de cuir noir. Des mèches de cheveux blancs comme la neige cascadaient sous son capuchon rabattu qui dévoilait une partie de son visage de cendre. Il passa à côté de l’Aposta sans lui adresser un regard, sa houppelande presque volatile comme l’ombre noire du malheur volant autour de sa silhouette filiforme. Il pestait dans sa barbe.

- Quelle insolence….


Blast accompagna l’inconnu du regard et alors qu’il passait sur le parvis, il se retourna et sembla lancer sous son capuchon un regard noir de colère. Il ne s’arrêta pas pour autant et dans le même mouvement il reparti dans l’autre sens et continua à pester alors qu’il disparaissait dans la foule au coin d’une ruelle. Blast sentit en lui comme une part de lumière qui tremblait et cherchait à se cacher de peur d’être anéantie par la simple présence de cet homme. Il semblait si mauvais et si maudit que le soleil n’éclairait pas son chemin. Mais plutôt le fuyait. Après tout. L’Apostat se retourna et monta dans le temple de Meno.

Arrivé dans la nef, il déposa quelques cendres dans l’obole et retira sa capuche. Il déposa son sac dans l’entrée avec son bâton de marche et il remonta parmi les petits amphithéâtres qui composaient l’auditoire circulaire du temple. Les douze braseros d Meno lui avaient manqué durant son périple et il s’agenouilla devant l’autel. Il récita rapidement un petit psaume à la gloire de la flamme réparatrice et se dirigea vers la sacristie. Passant parmi les statues de Meno le représentant lui et sa légende. Il arriva devant la petite porte de bois frappé de l’emblème de la flamme sacrée. Il porta deux coups légers sur le bois et une voix calme répondit de l’autre côté.

- Entrez !

Il posa la main sur le bois et poussa calmement. Il arriva dans cette petite chambre rudimentaire avec un lit, une table et une chaise. Quelques icônes sur les murs, un tapis et des statuettes habillaient le tout. Un homme était assis à la table. D’une soixantaine d’année, bien portant, un visage rond et souriant, auréolé d’un bouc propre et bien taillé d’une blancheur sans tache. Le vieil homme portait une couronne de cheveux blancs sur le crâne et de petites lunettes rondes. Sa robe rouge et ses ornements le désignaient comme l’archiprêtre de Meno. L’Apostat, comme le veut la coutume, posa un genoux à terre et inclina la tête. Le vieil homme se leva et avec un sourire posa la main sur le tatouage du jeune apprenti.

- Les douze lamentations de la perte du feu ? Et vu votre taille, j’imagine que le prêtre de votre monastère a pu les tatouer toutes les douze, n’est-ce pas ?
- Oui monseigneur.
- Bien. Tu dois être Blast. Un faucon est arrivé de Mertar il y a deux jours. La pauvre bête était affamée. Maître Lancaster ne tarit pas d’éloge et je crois que plus que tous les autres tu as des raisons de l’appeler père.
- Il m’a adopté ici même. A Kendra Kâr, monseigneur.
- Ah… Bien, bien. Un enfant du pays, hein ? Tu dois brûler de rejoindre la cité et de faire le tour. Mais d’abord, je vais te montrer ta chambre.


Après avoir récupérer son paquetage, Blast suivit l’archiprêtre de Meno par une petite porte dérobée derrière la nef. Il le mena à travers une cour intérieure magnifiquement jardinée. Un parterre de caillou blanc serpentait dans la verdure et croisait les pêchers, les cerisiers et les lilas du jardin. On y voyait de petits bancs et de l’autre côté de cette cour intérieur, l’entrée du bâtiment qui faisait le tour. La porte donnait dans un petit hall, sobre et presque zen. A gauche, les cuisine, le réfectoire et les salles d’entraînement et de prière. A droite, les cellules. L’archiprêtre le mena dans une petite chambre simplement meublée d’un lit et d’une armoire.

- Vous trouverez au fond du couloir la salle des bains. Meno nous gratifie de sa flamme et donc l’eau y est chaude.


La malice se lisait sur tous les traits du visage de l’archiprêtre. Il posa amicalement la main sur l’épaule de l’Apostat avant de sortir et referma la porte. Mais à mi-chemin c’est Blast qui se retourna et lui dit.

- Monseigneur. Pardonnez ma curiosité mais, l’angoisse me taraude. En entrant dans le temple j’ai croisé un homme. Il semblait furieux. Depuis, je ne peux plus retirer de mon esprit son ombre et je suis inquiet.

- Surtout, mon fils. Ne parle à personne de cet homme. L’archiprêtre était rentré dans la chambre à nouveau et avait poussé un peu la porte derrière lui. Il n’est pas un homme. C’est un vil comploteur. Il serait bon pour toi de l’ignorer. Azdreval de Myldron n’est pas quelqu’un de fréquentable. Trop longtemps il a été dans l’ombre de Thimoros pour avoir encore les idées claires. Votre passage dans notre ville sera rapide à ce que j’ai cru comprendre. Restez loin de lui. Restez loin des temples et des adeptes de Thimoros.
- Bien Monseigneur.

Lorsqu’il fut ressortit, la porte fermée, les craintes de Blast le mordirent avec une rare intensité. Il s’allongea sur son lit et passa les mains derrière sa tête. Il venait d’avoir d’un coup une supplique de l’homme le plus puissant de son ordre sur ce continent. Une supplique lui interdisant de s’approcher des servants de Thimoros et principalement de cet Azdreval. Pour le moment, il était harassé. Il devait dormir. Ses yeux de toute façon ne le tinrent pas éveillé plus longtemps. Et il sombra alors dans un sommeil sans rêve.

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 18:44 
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Sous l’égide de Meno

L’Apostat ouvrit les yeux vers seize heures ce jour là. Il s’était endormi le matin vers dix heures et avait commencé à récupérer des quatre semaines de voyage qu’il avait effectué depuis le dernier poste relais. Cela faisait des mois qu’il était parti de Mertar et aujourd’hui il était à la première étape de son voyage. Kendra Kâr. Cette ville représentait une sorte de premier pas dans sa vie d’homme. Il était arrivé ici dans sa première année et il avait connu Volrick Lancaster peu de temps après. Mais aujourd’hui c’est lui l’homme, le mentor. Il ouvrit les yeux et se redressa sur sa couche. Il posa les pieds au sol. Les pierres étaient chaudes. Enfin, tièdes plutôt. Mais pas glaciales. Le sourire qu’il laissa échapper ne l’avait plus effleuré depuis plus de huit mois. Il était heureux de ce contact avec la pierre. Meno était là, comme dans tous ses temples, l’Apostat sentait sur lui son regard protecteur et gratifiant. Il était temps de visiter un peu. L’apostat se leva, enfila la robe qu’il n’avait pas prit le temps de refermer et donc, qui pendait sur lui comme un vulgaire manteau. Pieds nus, il ne portait que son pantalon de toile en dessous. Il sortit de sa chambre.

Arrivé dans le couloir, devant lui, il eut l’œil attiré par un spectacle intéressant. Il se dirigea vers la porte. Il y avait dans la cour intérieure, dans le gazon, un enfant d’une douzaine d’années. Il portait la tenue des juvéniles. Les jeunes qui apprenaient encore la religion du dieu Meno. Il avait même la tresse rituelle. Elle était tressée en partant du front. De ses tresses qui restent plaquées sur le crâne, elle fixait les cheveux jusque dans le cou puis descendait en natte entre les épaules. Le reste du crâne était soigneusement rasé. Sa tenue rouge, une sorte de gilet de laine sur un vêtement de bure, pantalon et chemise brune était rehaussée de petites bottes de cuir brun. Il les avait laissé de côté et était pieds nus. Dans l’herbe, il avait les yeux fermés, les pieds fermement ancrés au sol. Les mains avaient une position de garde, la gauche, poing fermé devant le cœur, la droite à moitié tendue en avant la paume vers le ciel. Le gamin révisait ses passes et ses cours. De bons souvenirs revinrent dans l’esprit de Blast. Lui aussi avait du réviser ces enchaînements et les histoires qu’ils racontent. Le combat de la flamme contre les ténèbres et le froid. Mais il se produisit un événement intéressant.

Le gamin posa le premier tiers d’une combinaison qui décrocha la mâchoire de Blast. Son bras gauche parti en avant permettant sa garde basse de remonter en un éclair. Il passa de dos puis en se baissant ras de terre, il remonta et planta ses mains en croix vers le sol. En esquissant un tour complet et balançant de gauche à droite ses deux bras, il décrivit un cercle lui imprimant une vitesse impressionnante. Un simple mouvement des jambes le fit décoller et il traça avec la jambe droite et la jambe gauche un demi cercle qui arrivait à hauteur de la tête d’un homme. Il retomba dans une position de garde similaire à sa première position de départ simplement, il était face à l’est alors qu’il commençait face au sud. Blast avait les yeux écarquillés et la bouche bée. Il avait évidemment reconnu le premier mouvement des trois de la combinaison du Myasme de Makhtar. Mais elle n’était enseignée qu’aux élèves de dix-sept voir dix-huit ans. Suffisamment robustes pour l’enchaîner. Son sang ne fit qu’un tour et il voulait voir ça de plus près. Il s’approcha à côté du garçon et prit la même position que lui. Il ferma les yeux et chercha son aura. Lorsqu’il ressentit sa présence distinctement près de lui, il aligna son souffle avec celui du gosse.

En même temps, comme si ils ne faisaient qu’un, les deux combattants firent le même geste. Celui qui donnait le départ de la seconde partie du Myasme. Un coup sec vers le bas des deux bras en ramenant en avant les deux pieds joints. Blast en profita pour laisser tomber la robe sur le sol et le garçonnet laissa son énergie couler le long de ses membres et ses mains s’enflammèrent. La suite fut rapide, deux parades arrière et un mouvement de ressources avec les deux bras. Puis deux hauts coups de pieds en avançant, un coup de la paume, un retourné facial du plat du pied, un saut latéral enroulé par-dessus l’épaule droite et arrivée au sol le plus bas possible, un genou replié l’épaule posée dessus, l’autre jambe tendue en avant et les bras ouverts pour former des ailes. La troisième partie appelée l’envole dure dix minutes. Elle est compliquée et virevoltante et les coups de pieds son mis à l’honneur. C’est cette partie qui requiert la force et la concentration d’un adulte. Plusieurs sauts compliqués et vrillés s’enchaînent et à la fin, les combattants son agenouillés sur le sol avec les deux poings plaqués sur la terre nourricière.

Les deux garçons rouvrirent les yeux et se relevèrent. Dégoulinant de sueur, la persistance des flammes autour du gamin dessinaient des spirales compliquées et s’évanouirent comme de rien. Il leva les mains et les flammes disparurent autour de ses paumes. Il posa les yeux sur l’Apostat de Mertar et joignant ses mains, il effectua un salut respectueux. Salut normalement réservé à un aîné, mais que Blast décida de lui rendre en marque de respect et de félicitations. Ils se redressèrent :

- Tu es plus que doué. Je n’ai jamais vu cette combinaison effectuée par aucun enfant.
- Je suis le seul élève pour le moment ici et monseigneur m’enseigne personnellement.
- C’est un grand honneur. Tu es à la hauteur, quoi qu’il en soit.
- Merci Apostat.
- Tu peux m’appeler Blast.
- Alors appelez-moi…
- Bo-Kahn ! Tu as rencontré notre ami ?


Monseigneur l’archiprêtre venait de se joindre à eux dans la cour. Il avait toujours ce bon sourire sur les lèvres et triturait un de ses anneaux qui était fiché sur ses vieilles mains. Il avançait sur le gazon et les deux jeunes gens portèrent la main gauche sur le poing droit en baissant la tête à son approche. Il les regardait et les couvraient d’un sentiment approbateur et ému. Ses yeux brillaient et on aurait juré voir son aura palpiter de bonheur.

- Je vous observais tous les deux, quelle coordination. Vous avez exécuté le mantra du Myasme du Makhtar à la perfection. Tous les deux. Ce pendant, Bo-Khan, tu n’es pas encore assez solide sur tes jambes. Il faudra y faire attention à l’avenir.
- Bien père…euh… monseigneur. L’archiprêtre plissa le nez en signe d’agression olfactive.
- Mes amis, je crois qu’un bon bain vous fera le plus grand bien après cet exercice. Le repas sera servit dans une heure. Prenez votre temps d’ici là.


L’apostat et le jeune opinèrent du chef. Bo-Kahn parti en premier en saluant encore les deux hommes et disparut dans la grande bâtisse. Blast récupéra sa robe et se redressa. L’archiprêtre était encore là, debout à le gratifier de son sourire illuminant son visage de bon vieillard admirable.

- Vous… désiriez me parler monseigneur ?
- Cet enfant est le fils d’un paysan de la région qui est décédé il y a dix ans de cela. Sa femme est morte en donnant la vie à ce petit homme. Il a été recueilli ici depuis. Jamais il n’a réussi à nouer de lien avec qui que ce soit. Il est apeuré par la promiscuité avec les autres personnes et il se réfugie dans les livres. Comme la plupart des orphelins, il a été l’élève de quelqu’un ici au temple. Moi.
- Il m’a parlé de votre enseignement monseigneur. Loué soit Meno de l’avoir gratifié de votre sagesse.
- Comme tu dis. Mais il n’est pas non plus salutaire de rester seul et enfermé à douze ans. Il est bon pour lui de rester en contact avec l’extérieur et les autres. Tu as vu à quel point il est doué. Il est excellent mage. Je n’ai jamais vu un homme apprendre aussi vite. Mais il est en permanence fiché dans ses livres ou dans la salle d’entraînement. Il en oublierait de manger.
- C’est un esprit fort. Il est prometteur, monseigneur.
- Il l’est. Et pour la première fois, je crois qu’il s’est ouvert.


Le bon archiprêtre posa la main sur l’épaule de Blast avec un sourire saint redoublé et l’œil pétillant. Il lui rappela que le repas se prendrait à dix-huit heures et s’en alla vers la sacristie. Il avait l’air d’une personne illuminée qui venait de croiser la lumière de Meno dans les événements de la vie. Il se retira derrière la lourde porte de chêne ornée de gravures de flammes et du masque du dieu du feu. Blast était seul ici. Il se rendit dans sa chambre pour y dégotter une nouvelle tenue propre. Il opta pour des vêtements de voyages. Un pantalon propre, noir. Ses bottes d’Apostat, une chemise de lin et sa robe. Une fois le baluchon rassemblé il sortir de la petite pièce et se profila dans le couloir en détaillant les fresques murales. Il remonta les dortoirs et entra dans la salle d’eau.

Il y avait là plusieurs bassins de pierre. Ils étaient montés à même le sol et étaient recouvert sur le haut de planches de bois. Le carrelage était minuscule. De petits carreaux rouge, orange et blanc. Il se dévêtit et entra dans un des premiers bassins. Il entra jusqu’au cou. L’eau était chaude juste comme il l’aimait. Il sentit immédiatement ses muscles se détendre. Il s’affala de toute sa longueur dans ce bain réparateur. Il y avait près de lui une corbeille de pétales de roses rouges et un pain de savon. Il se saisit du pain de savon en premier. Lorsqu’il fut revenu au dessus de son bassin avec le savon dans les mains, le bassin à côté de lui explosa presque. Une gerbe d’eau s’envola vers le plafond et le bruit surprenant d’une énorme aspiration d’air se fit entendre. Blast cru que son cœur allait lui sortir par les yeux. Il fit s’envoler le savon et tenta à plus de huit reprises de le saisir en l’air et finalement, il s’écrasa dans son bassin lui trempant le visage et lui écrasant le ventre. Il avait l’air fin… il tourna vers la droite un regard médusé à la vitesse d’un escargot en pleine course. Il aperçut alors Bo-Kahn dans l’eau d’à côté. Le gamin était allongé sur le dos, les doigts de pieds en éventail. Il avait les yeux fermés et les bras posés de chaque côté de la baignoire. Il n’avait pas remarqué que Blast était près de lui.

- Tu m’as flanqué une de ces peurs.

Il ouvrit les yeux, tourna le regard sur Blast et commença à paniquer comme s’il était pris la main dans le tronc du temple. Il rougit un peu et bafouilla.

- Je… pardon… Je croyais que j’étais seul.
- Ne t’en fais pas y a pas de mal.


Le gosse était un peu gêné mais rapidement, il se détendit. Le bain était parfait, il tombait à pique. Blast se frotta généreusement avec ce savon. Cela faisait quatre semaines qu’il se contentait de peu et là, c’était vraiment le paradis. Il goûta chaque seconde de ce bain réparateur. Bo-Kahn lui lançait parfois des petits regards sous ses paupières et se mit à l’imiter. Il se savonna avec passion lui aussi et ce fut presque à l’unisson qu’il plongèrent leurs têtes sous l’eau pour se rincer complètement et ressortir le crâne, enfin propres. Blast fit un mouvement, il se mit face au garçonnet dans la baignoire. Ils étaient dans des baignoires qui se jouxtaient et donc, ils pourraient converser un peu. Le gamin prit une inspiration, se concentra, appela son énergie et souffla par les narines un souffle assez long mais surtout qui devait être brûlant. Immédiatement, son bain se mit à fumer un peu plus et le gosse s’affaissa dans le bassin un peu plus avec une mine réjouie.

- Comment tu fais ça ?
- C’est juste une question de volonté. Maître Wu-shu dans son livre « les cent-mille voies de la réussite par la magie et le pouvoir » révèle que le cœur du mage est la véritable source de son pouvoir. Mais que sa volonté est le vecteur de sa réussite.
- J’ai rien compris.
- C’est pas grave. Je le veux donc je le fais si vous préférez.
- Je suis si vieux que ça ?
- Comment ?
- Tu peux me dire tu, tu sais.
- Je… Comme vous… Tu voudrez.


Blast eut un sourire. Il essaya de comprendre ce que voulait dire le gosse. Il prit une forte inspiration et souffla le plus fort qu’il pu sur l’eau stagnante de son bain. Bo-Kahn eut un sourire presque compréhensif et rassurant. Il se redressa un peu, fit tomber le contenu du bocal avec les pétales de roses dans leurs deux bains et posa la main à la surface de l’eau du bassin de Blast. L’eau immédiatement se mit à chauffer et à fumer. L’air embaumait délicieusement. La rose répandit ses fragrances dans la pièce et Blast poussa un soupir de satisfaction. S’écrasant un peu plus dans l’eau de son bain.

- Tu es ici depuis longtemps ?
- Je ne suis jamais sortit du monastère. Le monde de l’extérieur est mauvais et dangereux.
- C’est pas si mal que ça, tu sais ?
- Ici je suis bien. Mon père veille sur moi et moi je m’occupe des lieux.
- Oh… Et vous êtes seuls ici ?
- En ce moment nous sommes trois avec la cuisinière. Il y a des pèlerins qui passent, mais les autres moines sont tous sur les routes à porter la parole de Meno. Ils ne viennent ici que durant les trois mois de l’hiver.
- Tu as de la chance de vivre dans cet endroit. C’est vraiment stimulant.
- Oui, les murs sont chargés d’histoire. Et je suis sur que certains esprit ici ont à voir avec les légendes de notre dieu. Loué soit Meno
- Loué soit Meno.


Ce gosse avait seulement douze ans et déjà il était si adulte. Le malheur est peut-être le fond de commerce des temples et des divinités, mais en ce moment-ci, Blast et Bo-Kahn étaient tous deux reconnaissants à Meno d’avoir donné aux hommes le savoir et la Flamme. Sans lui, ils auraient été perdus dans les ténèbres. Les dix minutes suivantes s’écoulèrent dans le calme. Pas un ne parla, Bo-Kahn parfois défigurait cet étrange Apostat dont il se sentait proche. Ce qu’il aimait c’est que Blast ne parlait pas beaucoup. Et que du coup il n’aimait pas s’écouter parler. Il avait cette présence rassurante sans être envahissante. C’était agréable. Au bout d’une heure de petites paroles amicales ou de petits jeux de regards, Bo-Kahn souffla sur l’eau de son bain si fort que la pièce entière fut enfouie dans la brume. Une brume odorante et envoûtante. Le clapotis de l’eau fit comprendre à Blast que le gamin était sortit et se rhabillait avec pudeur. Il attendit que le gosse fût sortit et il se rhabilla à son tour. Détendu et ravis. Sa robe de cérémonie fut nonchalamment retenue à la taille par une cordelette rouge. Il passa ses bottes et sortit de la pièce des bains droit vers le réfectoire.

Lorsqu’il arriva, l’archiprêtre et son élève étaient en compagnie de la cuisinière à une table basse. Ils étaient tous agenouillés autour et au centre il y avait une grande corbeille de pain et une grosse soupière. Blast s’agenouilla près d’eux et les gratifia d’un sourire. Il se porta volontaire pour remercier Meno de leur apporter la nourriture et la cuisinière, une dame d’une quarantaine d’années au formes importantes. Portant une robe brunâtre et un tablier blanc et ayant relevé ses cheveux blonds sur un chignon dévoilant ses joues roses et des yeux d’émeraude, ouvrit le couvercle de la soupière. Une soupe de plusieurs légumes dans laquelle flottaient quelques morceaux de viande parfuma l’air et humecta les lèvres et les gorges. Plongeant dans le gruau de beaux morceaux d’un pain croustillant, les convives parlèrent de tout et de rien. L’Apostat racontait son voyage succinctement, il donna à l’Archiprêtre des nouvelles de son ancien élève, Volrick Lancaster et la soirée passa avec la vitesse d’une ombre au couché du soleil.

Ce fut vers vingt-deux heures que repus et fatigués, chacun s’en retourna dans sa chambre. Devant la porte de Blast, le jeune Bo-Kahn lui présenta ses respects et voulu lui serrer la main. Blast ne su trop quoi dire quand ils eurent un franche poignée d’homme à homme. Puis le garçon lui dit alors d’une petite voix.

- Vous êtes ici pour nous protéger ?


Blast ne comprit pas de suite cette question et , voyant qu’il avait laissé vagabonder son imagination, Bo-Kahn lui souhaita une bonne nuit et s’empressa de filer dans sa chambre.

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 19:30 
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" [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture."

L’image du père.

Cette nuit fut de courte durée. Pourtant rassasié, Blast s’était écroulé sur sa couche, plein, détendu et ravi. Il entra dans sa chambre à vingt-deux heures et dormais déjà un quart d’heure plus tard. Le lit était suffisamment confortable comparé au sol des plaines et en plus ici, pas de vent, de bestiole ou de pluie pour troubler son sommeil. Il était déjà pas mal reposé mais là, il goûtait vraiment un sommeil réparateur et profond. Mais il fut réveillé, fatalement. Vers trois heures du matin, un bruit de babiole métallique qui tombait au sol dans le temple ou même dans le couloir le tira de son sommeil. Il ouvrit les yeux, avec calme et retenue. Glissant au bas de son grabat, il se faufila en douceur vers son bâton de marche. Défit les liens de tissus autour. Serré contre le bois, un sabre droit dans son fourreau brilla d’une petite lumière rougeoyante au sommet de sa garde. Il y avait un globe dans lequel dansait une petite flamme discrète. Attrapant le fourreau d’un rouge sombre profond, vernis, il le passa à son dos. Le manche serré de cuir rouge pointait vers le bas au côté droit. Il approcha de la porte et se faufila dans le couloir. Rien. Pas une ombre. Il fronça les sourcils (Ca peut pas être une coïncidence. Je crois pas aux coïncidences.) Il entendit des pas venant du bout du couloir, près de la salle d’eau. Il se terra dans sa chambre, la porte entre ouverte.

Il aperçut la silhouette un peu pantelante d’un Bo-Kahn endormis ou tout juste réveillé. Il sortit de sa chambre et se glissa accroupit sur le sol.

- Bo-Kahn ! Il avait soufflé le nom du gosse dans un murmure.

Le gamin se retourna et approcha de l’Apostat. Il avait une mine épouvantable du bibliothécaire sortit de sa sieste quotidienne. Blast passa une main sur sa petite tête. Le gosse lui fit un petit sourire et se frotta les yeux. Il murmura comme pour paraître en phase. Presque par jeu.

- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- J’ai entendu du bruit. Sûrement rien. Mais je veux que tu viennes avec moi. Je t’aurai à l’œil, on ne sait jamais. Tu restes près de moi d’accord ?


Le petit bonhomme opina du bout du nez et resta trois pas derrière Blast. L’Apostat se mit en marche aussi calmement que possible et arriva à la grande porte du monastère. Elle était à peine ouverte. Alors qu’il s’approchait, ses tripes se nouèrent d’un coup et il se mit à grelotter. Cette sensation il l’avait déjà ressentit. A nouveau, un bout de lumière se précipita dans le coin le plus reculé de son âme pour s’y protéger et y rester caché. Il posa les yeux inquiets sur le gosse et lui fit signe d’attendre une seconde. Il poussa un soupir résigné et posa sa patte sur la porte pour la faire un peu plus ouvrir son battant. Il ne l’aperçut qu’au dernier moment. Une ombre fugace mais massive. Elle se précipita sur la porte du temple et entra. Un amas de vêtements noirs, larges, une espèce de manteau déchiqueter. Son sang ne fit qu’un tour. Blast avait compris. Une sueur glacée recouvrit son corps dans la seconde. Il tomba un genou à terre près de Bo-Kahn et le regarda dans les yeux. Ses mains étaient refermées sur les épaules du jeune. Blast avait un regard dur comme la glace et sa phrase tomba presque comme un ordre.

- Tu restes ici, tu bouges pas. Tu te caches et tu essaies de disparaître dans l’ombre, tu m’as compris ?

Le gamin eut le souffle coupé, lui aussi ressentit son ventre s’alourdir de presque un kilo tant il se noua fort. Il se posa contre le mur, les yeux fermés et entama une prière silencieuse à Meno. Blast se précipita en simple pantalon dans la cour intérieur et enfonça presque la porte du temple tant il arrivait vite. Il fit courir ses yeux sur les bancs des amphithéâtres, les statues, la chaire et même les chapelles, mais soudain, il s’apeçut que la sacristie était ouverte. La lumière des chandelles s’allongeait dans l’embrasure de la porte et donnait des ombres fugaces sur le sol du bâtiment. Il se précipita dans l’ouverture et là, il du retenir un haut le cœur.

L’archiprêtre le regardait, assis dans son fauteuil. Il avait les yeux ouverts incrédules comme un enfant surpris en plein méfait, ses mains étaient paumes vers le ciel ouvertes, sur les accoudoirs. Sa bouche grande ouverte faisait presque penser à un poisson agonisant au bord de l’eau. Blast posa un genou près de l’archiprêtre, secoué de sanglots et de surprise. Au milieu du front du vieil homme, il y avait une dague plantée. Le manche noir, l’emblème du soleil mort au bout de la crosse ne laissait aucun doute. Thimoros. Le sang rouge pissait de la plaie par vague continue, il teintait le front et se perdait sur les rides du visage de l’archiprêtre versant de fait des larmes de sang. Sa bouche aussi charriait le flot de son fluide vital jusque sur sa robe. Il avait perdu la vie. Mais il était encore chaud. Blast s’affaissa sur ses genoux, le visage dans les mains. Il fut secoué par deux cris stridents. La cuisinière et Bo-Kahn étaient entrés dans la pièce. Ils se mirent à hurler de peur et de douleur. Blast les enlaça dans un seul mouvement et les fit sortir de là. Tous trois s’affaissèrent sur le sol, en pleurant. Blast ressentait tant de choses, tant de peur et de colère et même une indicible tristesse.

Mais à nouveau, son cœur parut se faire enserrer dans les glaces d’une nuit éternelle. Il cru un instant qu’il s’agissait de sa propre détresse. Mais il comprit vite ce qu’il se passait. (Bordel… il est encore là…) Il redressa la tête et jeta un œil dans le temple. La silhouette noire ne pouvait pas se dissimuler ici. En plein feu de Meno. Elle luttait pour ouvrir la lourde porte de l’entrée. Ni une ni deux.

Blast se leva et partit fou de colère et de détresse en direction de la silhouette. Cette dernière le vit arriver du fond du temple, les muscles contractés et le visage déformé. Le cou tendu par les tendons et les muscles qui lui donnait cet aspect de taureau au garde à vous. Il était rapide le bougre. L’ombre s’empressa d’ouvrir la porte et de se précipiter à l’extérieur. Le vent fouettait le visage de Blast comme il remontait l’allée centrale à la vitesse de l’éclair, ses pieds nus claquant sur le sol de pierre. Il allait l’avoir, pas le moindre doute. L’Ombre noir de celui qui était percé à jour s’engouffra dans la porte ouverte sur le parvis du temple et commença à dévaler les escaliers. Blast arriva à l’extérieur et lui ne prit pas la peine de descendre marche par marche. Il bondit le plus haut possible au dessus des escaliers et porta sa main droite sur la garde de son arme. Il avait l’habitude de tenir son sabre de manière à avoir la lame en arrière. Il tira sa lame qui flamboya un instant d’un éclat rouge. Il était encore en l’air.

- AZDREVAAAAAAAAAAAL !

Il amorça la descente quand le prêtre de Thimoros se retourna pour voir fondre sur lui le taureau volant à pleine vitesse, la lame prête à trancher la moindre petite partie de son corps qui dépasserait. Il se fendit d’un sourire amusé et attendit le fou furieux. Au moment où le coup partit de la part de Blast, Azdreval se saisit du bras de l’Aposta le faisant basculer par-dessus lui. Ce dernier se rattrapa un peu au hasard et propulsa Azdreval sur le parvis. Ce dernier glissa dans la terre battue comme sur de la glace. Il y avait des statues et des braseros sur ce parvis. Comme un cercle de feu. Blast piqua un sprint droit sur le noir seigneur et au dernier instant feinta de partir sur la gauche pour planter un coup sur la droite.

Azdreval y opposa un gant de cuir doublé de métal et renvoya la lame de Blast les coups se mirent à pleuvoir de part et d’autre. Blast enchaînait rapidement, mais à chaque fois, le prêtre de Thimoros avait une parade ou ne se trouvait pas dans la trajectoire de la lame. Puis le bruit sembla se propager dans le quartier. Les lumières s’allumèrent dans les chambres, les gardes allaient rappliquer.

- Je ne joue plus, imbécile.
- Tu t’en tireras pas comme ça.


La lame de Blast, cette fois ci il en était sûr venait de passer. En fait, Azdreval était tout simplement passé sous le bras de Blast. Il avait le champ libre pour écraser un coup de pied fulgurant dans l’abdomen de l’Apostat. Il sentit ce coup avec une telle violence qu’il en fut sonné. Le second coup de pied fut pour le visage. Blast se releva comme une flamme sous le vent et cru qu’il venait de plonger d’une falaise sur de la pierre. Prenant tout son élan, Azdreval lui asséna un coup de tibia au visage issu de deux tours sur lui-même. Le coup fut si violent que Blast quitta le sol fit une vrille complète avant de s’écraser face contre terre avec de la terre rouge plein la bouche.

Il resta conscient suffisamment longtemps pour voir Azdreval récupérer un paquet sur le sol. Un paquet qu’il avait du perdre pendant le combat. Un chiffon enroulait un objet gros comme le poing qui palpitait d’un rouge furieux. Il le glissa sous ses haillons de ténèbres, poussa un rire moqueur et disparut au coin d’une rue. Blast perdit connaissance.

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Dernière édition par Blast Lancaster le Sam 24 Oct 2009 03:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Ven 16 Oct 2009 00:34 
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Prendre les armes.

Lorsqu’il reprit connaissance, il était allongé dans une chambre plus grande. Une chambre qui se trouvait bien dans le temple, les murs et les ornements étaient tous les mêmes que dans le reste de l’édifice. Il était allongé dans un lit moelleux et bien plus grand que les simples grabats des moines. Il avait la tête en vrac. Les coups du prêtre raisonnaient encore dans son crâne. Ses yeux s’ouvrirent à grande peine. Il y avait au bord du lit une chaise retournée, dossier face à l’oreiller. Sur le dossier, endormi, un garçonnet de douze ans bavait un peu sur sa manche en marmonnant dans son sommeil. La porte de la chambre s’ouvrit. La cuisinière qui s’appelait Ismelda, entra avec un plateau à la main. Elle remarqua que Blast avait repris connaissance. Elle déposa le plateau sur une petite table et repoussa légèrement les rideaux. Une douce lumière vint voler dans la pièce où les trois survivants étaient réunis. Blast se redressa, il sentit alors que son corps n’était presque plus qu’une immense contusion. Il souffrait juste de se tenir assis. Il s’affala entre les oreillers et poussa un petit grognement.

- Ne forcez pas, Apostat. Vous avez passé un sale quart d’heure.
- D’heure ? Quelle heure il est ?
- Il est neuf heures du matin. Vous avez dormi trois jours.
- Trois j… Trois jours ? On dirait que j’ai de la chance d’être sur pied.
- Et encore, sur pied c’est un bien grand mot.
- Très spirituelle.


Elle se fendit d’un large sourire et posa les yeux sur Bo-Kahn. Le gosse était épuisé au point de dormir assis sur une rude chaise de bois. Elle perdit un peu de son sourire mais, en femme forte et déterminée, elle lutta pour garder ses muscles contractés et préserver un semblant de paix sur le visage.

- Il vous a veillé jour et nuit. Pleurant la mort de son père dont nous avons reçu les cendres ce matin. Il est presque seul au monde à présent. Et je crois qu’il avait peur de vous perdre, Apostat.

- Moi ? Mais… je ne le connais que depuis cinq jours.
- Et croyez le ou non, vous êtes le seul à part Monseigneur à qui il parlait autant. Ce petit est attaché à vous comme on s’attache à un frère. Vous êtes sa planche de salut.
- Pauvre créature. Avoir subit ce spectacle. Il réussit encore à dormir en tout cas.
- Je ne l’ai pas vu dormir depuis la mort de son père. Je pense qu’il ne s’agit que d’épuisement.
- Meno lui vienne en aide.


Il fallait manger. Ismelda déposa le plateau devant l’Apostat et il piqua quelques fruits du bout des lèvres. Il se sentait pris dans une tourmente de sentiments si étranges, si contradictoires. Il était perdu. En colère d’avoir subit une déculottée, enragé comme un diable. Mais détruit et triste de la mort de l’Archiprêtre. Perdu de n’avoir personne à qui se confier pour surmonter les épreuves et ravi d’avoir trouvé un ami si jeune soit-il. Il termina de se restaurer, laissant de côté les viandes et les pains. Il tenta de se redresser et bascula les jambes au bas du lit. La pièce tournait un peu mais cela se calma après un moment assis au bord du lit. Il leva les yeux et croisa le regard incrédule de Bo-Kahn qui, secoué par les mouvements et les petits bruits, venait de se réveiller. Il poussa un soupir, les yeux trempés de larmes et laissa échapper une volée de mots incompréhensibles. Il s’approcha de celui qui deviendrait son grand frère et qui, une fois debout, avait fait un pas vers lui et avait entouré sa tête de son bras pour la coller sur son abdomen. Bo-Kahn le serra avec force et fondit en larmes. Laissant sa douleur et son soulagement s’exprimer d’une seule et même voix, harmonieuse et brisée.

Blast finit par consoler Bo-Kahn, le mena dans sa chambre et l’allongea sur son grabat. Le petit homme s’endormit sans demander son reste. L’heure était venue pour l’Apostat de faire un tour dans la sacristie et de poser des questions. Il fallait savoir s’il y avait un lien, un rapport avec la mort de l’archiprêtre et la dispute qu’il avait eu avec Azdreval de Myldron le matin même. En revenant dans sa chambre, le prêtre se vêtit comme à son arrivée en remettant sa robe en tunique et en enserrant ses bras dans les brassards de cuir. Il ajouta simplement dans son dos le fourreau et le sabre qui désormais le rassuraient. Il sortit de la cellule et se dirigea vers la sacristie en compagnie d’Ismelda. La cuisinière avait parfois l’habitude d’apporter à l’archiprêtre aux alentours de minuit, du thé et des biscuits qu’il consommait avec lenteur et délectation. Dans la pièce, il trouva le fauteuil taché de sang et troué à l’endroit où la dague était plantée. Il savait que même s’ils l’avaient récupérée, les gardes de la cité, l’armée ou la milice n’iraient jamais mettre le nez dans le temple de Thimoros avec l’intention d’y confondre un prêtre.

La pièce reflétait un désordre sui semblait tout sauf naturel. Tout était retourné mais personne ne semblait avoir rien dérobé. Si ce n’est d’une caisse qui dépassait de sous le lit de l’archiprêtre. La caisse en question, plus exactement une cassette, portait les insignes du diocèse et le sceau de Meno. Un renfort en tissus laissait juste la place d’y glisser un globe qui devait avoir la taille d’un gros œuf. Il était accroupi et regardait la pièce. Puis il posa les yeux sur Ismelda et lui demanda de sa voix calme et grave.

- Vous savez ce que contenait cette caisse ?
- Non, elle est arrivée il y a une semaine à l’attention de monsieur l’archiprêtre. Mais je n’ai jamais vu ce qu’elle contenait. C’est deux ou trois jours après que sir Azdreval de Myldron est venu au temple en proposant une obole plus que généreuse à monseigneur en échange de ce qu’il a appelé une « facilité de transaction. » Je n’ai pas compris ce qu’il voulait précisément.
- Je ne peux pas faire autrement que de me dire qu’Azdreval voulait ce que cette caisse contenait. Il avait un objet camouflé dans du chiffon le soir où l’Archiprêtre est retourné à la flamme.
- Vous pensez qu’il peu s’agir de cela ?
- Je ne peux pas le prouver. Je ne sais pas ce qu’il y avait dans ce coffre.


Il se redressa, épousseta son pantalon et farfouilla dans les papiers de l’archiprêtre. Il y passa une heure presque et au final, il ne trouva aucune facture ni même de lettre d’intention. Juste une lettre pliée en quatre et adressé à Guillerme de Salamanster, son nom civil.

« Cher Guillerme,

J’ai trop longtemps gardé ce secret et cette malédiction entre les murs de ma demeure. Aujourd’hui, il n’est plus question que je sois le seul à subir les conséquences de nos quatre ambitions. C’est toi qui auras la charge de celui-ci. Le projet et la volonté de notre groupe est trop longue et demande trop de sacrifice. Je ne peux pas attendre plus longtemps et j’espère que toi et les trois autres aurez suffisamment d’intelligence pour mener à bien notre projet commun.

Comprends que pour moi, l’âge et la maturité me poussent à prendre une retraite personnelle loin des embuscades, des manipulations et de la tricherie. Mais si je peux toute fois vous donner un conseil. Je n’aurai pas fais confiance à cet oiseau de malheur. Ce corbeau maléfique d’Azdreval de Myldron. Il n’est pas franc et te demandera un tribut bien trop lourd.

Je te souhaite, mon fidèle ami. Mon cher vieux compagnon, une vie encore longue et la réussite de votre projet de richesse. Je serai avec vous tout au long de votre vie.

Sylbus de Golmerie.
Vicaire de l’ordre de la flamme. »


Le visage de Blast s’illumina à la lecture de cette lettre. Un courrier personnel et voilà qu’un morceau du puzzle tombe du ciel pour former un début d’image concret. Voilà que, surgi de nulle part, un chemin s’éclaire et la voie s’ouvre sur une nouvelle possibilité. Mais il fallait en avoir le cœur net, il fallait rencontrer cet homme. Le vicaire devait vivre à quelque part. Dans le carnet de l’archiprêtre, Blast découvrit l’adresse et les noms d’autres personnes. Toutes les connaissances de Monseigneur y étaient répertoriées. Il glissa le carnet dans sa robe et pour le moment, il avait décidé de se rendre rue du cygne. Une rue à l’autre bout de la cité, il allait rencontrer Sylbus de Golmerie. Il se tourna vers la porte, passa près d’Ismelda qui avait commencé à remettre un peu d’ordre puis alors qu’il remontait l’allée centrale du temple, il rabattit son capuchon sur un sourire furtif qui trahissait son envie d’en découdre avec cette histoire. Il partait aujourd’hui pour mettre à jour les sinistres plans d’Azreval de Myldron, inspiré par les sinistres forces de Thimorose et responsables, il en était sûr, de la mortde l’archiprêtre de Meno.


Les rues de Kendra Kâr>>

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Ven 30 Oct 2009 19:45 
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<< Les habitations

L’entrée en scène du chevalier Pédant. (Let fallen heroes sing your fame.)


La nuit était déjà bien profonde lorsque Blast entra dans le temple de Meno. Il traversa dans la pénombre à la lueur des bûchers et des braseros le temple des cérémonies et entra dans la cour principale. Il se dirigea vers les chambres et les dortoirs quand il entendit un bruit diffus. De ce bruit que poussent les chevaux sans hennir complètement. Il entendit aussi trépigner dans le bâtiment adjacent. Les écuries. (Tiens, on a des visiteurs à ce qu’il semblerait.) Il vit un petit gars tout chétif et recourbé comme sous le poids d’années qu’il n’avait pas encore. Il s’approcha de lui et posa lui lança amicalement.

- Bonsoir, l’ami. Tu es debout bien tard.
- Bonsoir. Ouis je m’occupais de Trompe-la-mort. Le cheval de messire Benlor.
- Messire Benlor ?
- Oui. Je suis Rory son écuyer. Excusez-moi, frère, je doit encore affûter la lame et les éperons de mon maître.
- Je vous en prie Rory.

Blast ne se posa pas plus de question. Dans un monastère de Meno, tous étaient les bienvenus s’ils n’assassinaient personne. Blast entra dans le couloir et se décida d’aller voir dans la cellule de Bo-Kahn. Le petit homme avait eu une rude journée à veiller sur son grand idiot d’Apostat qui se jette dans la gueule du loup. La porte ne grinça même pas. Dans son lit le gamin était endormi, mais pas profondément, il ouvrit difficilement les yeux et marmonna en voyant la silhouette se détacher dans la lumière du couloir.

- Hmmmm….Blast ? C’est toi ?
- Oui, c’est moi.


Blast fit un pas dans la chambre. Le garçonnet était complètement dans le cirage. Allez savoir s’il s’était réveillé de la journée ou s’il avait dormi d’une traite et que la cuisinière l’avait allongé ici dans son sommeil. Il posa les mains sur la couverture de laine et baissa les yeux pour voir son grand frère entrer et s’asseoir au pied de son grabat. Sa chambre était remplie de livres et de parchemins, de babioles qui traînaient et de statuettes de Meno. Blast s’assit au bas du lit et Bo-Kahn lui fit un petit sourire endormi.

- Tu vas bien ?
- Oui, ne t’en fais pas. Je suis plus solide que ça. Cette pourriture d’Azdreval ne m’a pas encore mit hors d’état de nuire.
- C’est une bonne nouvelle.
- Oui, je trouve aussi.


Ils parlaient calmement tous les deux et à voix feutrée. Blast sentit soudain qu’il se détendait et surtout il perçu que ses propres lèvres avaient adopté un sourire compatissant et tendre à l’égard de ce gamin qui le lui rendait calmement. Le gosse vacillait presque tellement il affichait de la fatigue, Blast se releva et passa les mains dans ses poches.

- Je voulais m’assurer que tu allais bien Bo-Kahn. Il est tard tu dois dormir et moi je dois me reposer aussi. Je te vois demain matin petit homme.
- Oui, demain matin. Bonne nuit grand frère.
- Bonne nuit petit frère.


Blast sortit de la chambre de Bo-Kahn et se dirigea vers sa propre pièce. Il poussa la porte et se défit de sa robe d’Apostat, il quitta ses chausses et son pantalon. Il se mit nu et s’écroula entre ses draps. La nuit fut longue et ardue. Pas de repos pour Blast Lancaster ce soir là. Il avait l’impression que le soldat mort et pas si mort que ça était avec lui dans la pièce. Lorsqu’il fermait les yeux, il y avait la présence de ce monstre, surnaturelle, immense et violente qui s’imposait à lui. Il revoyait son regard d’acier et sa peau blême et se réveillait en sueur, en sursaut et en panique. Puis il retombait dans un sommeil lourd, pesant, sans rêve que ce regard de glace sur son cœur palpitant. Et quand enfin le matin arriva, il accueilli les rayons du soleil avec une grande satisfaction. Dans les deux heures de jour où il avait encore la possibilité de dormi, l’Apostat était libéré de la présence de ce monstre. Mais était-ce vraiment lui ?

L’Apostat ouvrit les yeux et se redressa sur sa couche. Il n’était pas du tout reposé, mais il avait au moins récupérer un peu de certaines facultés. Malgré une atroce sensation de se déplacer dans du coton, Blast émergea, il resta un moment la tête entre les mains au bord de son lit et poussa deux ou trois soupirs de refus de se lever. Il se mit debout néanmoins, enfila un pantalon propre, s’harnacha les mollets de bandelettes de cuir et ceignit son armure de métal et ses épaulettes de voyage. Il passa son épée autour de ses épaules et reprit son chapeau conique. Il passa la lanière au cou et le laissa dans son dos. Il sortit de sa chambre et déambula pas réveillé du tout vers le réfectoire pour remplir son estomac refroidi de la nuit d’enfer qu’il venait de passer. Il poussa la porte et Bo-Kahn était là, déjà attablé avec Ismelda la cuisinière. Sur la table, une miche de pain, du beurre fraîchement baratté, du miel, de la confiture de prunes et du fromage. Une grande cruche de lait fumait au milieu de ce festin. Blast s’assit et lança un bonjour furtif et un sourire ensevelit sous le sommeil à l’ensemble de la tablée.

- Meno est bon de nous nourrir ainsi, n’est-ce pas Bo-Kahn ?
- Oui, Blast. J’ai pensé à dire ma prière à l’esprit de la flamme.
- Tu es un bon garçon. Ismelda, c’est un plaisir. Comment s’est passée la journée d’hier ?
- Pas mal. Messire Hadelberg est rentré malheureusement.
- Malheureusement ?
- Je ne le porte pas dans mon cœur. Il est assez différent de tous les adeptes de Meno que je connais. Il fait partie de la Lance Ardente. C’est un vertueux qui s’imagine avoir plus de valeur que n’importe qui.
- Je vois. Mais je me refuse de juger sans connaître. Tu en penses quoi toi, Bo-Kahn de ce Messire Benlor ?
- Moi ? Je pense que Benlor Hadelberg est un pisse vinaigre avec le derrière bien propre grâce à l’action simultanée des langues du clergé et de l’armée.
- Tu en sais des choses. Je ne sais pas si je trouve ce que tu dis amusant ou décevant de la part d’un garçon aussi cultivé et sympa que toi.
- Tu verras bien.
- Oui nous verrons.


Ils mangèrent tous trois et lorsque le repas fut terminé, Blast et Bo-Kahn se retirèrent dans le temple pour les prières rituelles. Ils effectuèrent avec zèle les prières qu’ils devaient à leur dieu et une fois leur recueillement accompli, ils s’installèrent calmement dans une des alcôves du temple, assis sur les escaliers du plus lointain des amphithéâtres. Ils parlèrent de la mort de l’archiprêtre. Blast mit Bo-Kahn au courant des derniers événements et le petit en fut secoué. Il ne comprenait pas.

- Ecoutes, gamin. Les choses sont si compliquées que moi-même je n’y comprends pas grand-chose.
- Mais il s’agit de mon père. Il est mort. Et moi je me retrouve seul et l’assassin court toujours.
- Je vais mettre la main dessus. Je te le promets.
- Mais… Blast… Je viens avec toi !
- Ca va pas non ?
- Tu ne connais pas Kendra Kâr, tu ne sais pas à qui te fier et de qui te méfier et en plus, il est de mon devoir de mener devant Meno celui qui m’a enlevé mon père à mon amour.
- Bo-Kahn, tu as douze ans !
- Et je suis capable de te botter le train !
- Tu… QUOI ?
- Tu sais très bien ce que je veux dire. Je veux en être.
- Toi, tu restes ici. Le temple te protégera et je ne veux pas te mettre en danger l’archiprêtre aurai détesté te savoir au contact de ces assassins. Je ne sais pas grand-chose de lui, mais je sais qu’après dix ans d’adoption, il était aussi attaché que ton propre père, à toi.
- Mais…
- Allons… sois raisonnable.


Les larmes avaient emplis les yeux de Bo-Kahn, il s’était levé en furie et s’était précipité hors du temple pour aller pleurer dans ses draps très certainement. Pour la première fois de sa vie, Blast se sentit énormément coupable, il devait faire face à l’envie irrésistible de filer derrière le gosse et de le supplier de l’excuser. Il l’aurait même accepté dans sa tâche. Mais si Bo-Kahn devait y rester, Blast serait anéanti. Il resta un instant à réfléchir et à penser. Puis il sentit une présence se mouvoir et apparaître près de lui. Comme une goutte d’encre tombant dans de l’huile, elle s’insinua puis pris forme et finalement, c’est une voix calme et profonde qu’il entendit dire, juste derrière lui.

- Les enfants… ils sont un véritable tourment et pourtant le monde sans eux ne serait rien de bon.


Il se tourna comme surpris dans une transe. Il avait bondit sur son séant et sur la marche supérieur qui était le sol de la chapelle, il y avait un homme de haute stature. Il portait un pantalon beige, très léger en toile riche et par-dessus il avait noué une ceinture de soie rouge et orange. Sa carrure était celle d’un bœuf, allez savoir pourquoi ce phénomène mesurait bien deux mètre de haut et presque autant de large, son corps exagérément gonflé de muscles seyants était couturé des cicatrices de bien dix guerres et il avait sur l’échine des enluminures et des gravures enflammées tatouées de partout. Il portait un bouc orange, il était roux. Ses longs cheveux retenus en queue de cheval partaient du haut de son crâne et descendaient pile entre ses deux épaules. Son regard de braise était vert émeraude et sa peau était plutôt pâle. Il avait sur les avant bras deux brassards de métal et ses pieds étaient nus. Il fit un pas sur la marche de Blast, un pas en dessous et s’assit près de lui, sans lui accorder un regard. Il dégageait une profonde tristesse.

- C’est donc lui le fils de Guillerme ?
- Je… oui, il…
- Est bien trop fougueux. Venger son père ne le lui rendra pas. Meno est un dieu juste qui a un plant pour chacun de nous. Celui de Guillerme était d’y rester ce soir là. C’est tout.
- Pardon ? Mais qui…
- Je suis Benlor Hadelberg. Seigneur paladin de l’ordre de la Lance Ardente, commandeur de la flamme et pourfendeur de l’impur. Inquisiteur du temple de Meno.
- Tout ça ?


Blast avait lâché sa dernière réplique avec un peu de mépris et peut-être même un rire qui aurait pu passer pour insultant. Benlor posa sur lui le regard le plus froid et dur possible ce qui crispa, figea et cloua sur place l’Apostat. Dans les yeux du paladin, il y avait les reflets de mille et unes nuits de batailles et d’amour, de guerre et de violence. Autant de chose que l’Apostat ne pouvait ni connaître ni même rêver.

- C’est moi qui t’accompagnerai. Tu vas avoir besoin d’un bras armé.
- V…v…v….Vous monseigneur ? Mais comment ? Vous êtes bien au-delà de cela.
- Guillerme était mon ami. Et plus qu’un ami je lui doit la vie trente-cinq fois et lui me la devait quarante et une fois.
- Vous avez connu l’Archiprêtre ?
- C’est une très longue histoire Apostat. Je peux te la conter si tu le veux, mais je voudrai que le petit l’entende également. Je te propose de nous rendre dans la bibliothèque. Le gamin est parti se cacher entre ses livres.
- Bien. Allons-y.


Blast se leva et emboîta le pas de ce véritable colosse qui pourtant se mouvait sans un relent d’air autour de lui. Il avait constamment une odeur de bois de cheminée ronronnant dans l’âtre se dégageant de lui. Une odeur rassurante et ses gestes étaient précis. Ils traversèrent la cour et pour la première fois les portes de la bibliothèque s’ouvrirent devant l’Apostat et le Haut Paladin. Dans la grande salle des dizaines de bouquins s’étalaient sur des rayonnages de pierre blanche et dorés à l’or fin. Les tables et les chaises étaient un peu à l’écart. La bibliothèque était installée de manière à ce que les rayons forment un épi autour du cercle central où se trouvaient les tables en question. Les fenêtres hautes, la pièce était haute de trois étages tout de même, baignaient dans la lumière matinale le temple du dieu de la flamme. Benlor s’assit à une chaise et appela Bo-Kahn avec calme. Le petit vint le voir et ils échangèrent deux ou trois banalités. Et sans un regard pour Blast il s’installa face au paladin. Blast s’assit avec eux et le guerrier commença son histoire.

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 20:29 
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Le souffle de la flamme (a distant flame before the sun)

Le récit de sire Benlor Hadelberg, haut paladin de Meno.

« Je me souviens de ce temps où, les uns et les autres, nous étions encore des jeunes moines de l’ordre de Meno. En ce temps, notre dieu était adulé par de nombreux fidèles, plus qu’aujourd’hui. J’étais envoyé dans la maison de Kendra-Kâr. A l’époque, Valente de Milletisons était l’archiprêtre en fonction. J’avais été offert par mes parents à sa sainteté comme un cadeau. Je devais servir la volonté du temple et devenir un puissant guerrier pour porter au loin la flamme salvatrice et porteuse de vie de notre seigneur. J’ai fais mes classes rapidement. Je me suis aguerrit et rapidement, Valente de Milletisons, mon père adoptif, m’a raffermi, renforcé. Lorsque je suis devenu suffisamment fort, j’ai été envoyé à Omyr avec les autres sélectionnés de la Lance Ardente. Les combattants les plus féroces et les mages les plus puissants. A Omyr, cette année là, on recueillait également les Apostats qui deviendraient des vicaires et des épistolaires. Le monastère de Oranan avait brûlé quelques mois plus tôt et il avait fallut trouver une solution.

Malheureusement, les relations entre les épistolaires et les soldats de la Lance étaient et sont toujours scabreuses. Personne n’a envie de se mélanger. Le soir, il y avait souvent des escarmouches et des jets d’insultes dans les parties communes pour un rien. Pour ceci, pour cela. Je rencontrais un jeune apostat tout juste sorti du monastère. Un certain Sylbus. Il était étrange ce gamin. Il était fin et sec comme un rameau d’olivier sous le soleil. Mais il avait une force en lui assez impressionnante. Il était plus jeune que moi. Sylbus de Golmerie était entré à la lance pour devenir un combattant de première ligne. Ses capacités à la magie de guerre n’étaient pourtant pas pharamineuses mais il y croyait. Il a toujours été comme ça. Dans mon régiment il y avait aussi un homme du nom de Guillerme. Lui il avait déjà fait plusieurs guerres. Il était un des mages de la flamme, un mage de guerre, les plus réputés. Il était connu pour avoir la capacité de former des hommes plus vite et mieux que n’importe qui dans ce fourbi. On nous a collés dans une escadre de six. Guillerme, Sylbus et moi. On traînait avec nous trois moinillons qui, soyons franc, s’occupaient plutôt de nos affaires, des couchettes et des armes.

A nous trois on, peut dire que nous nous sommes trouvés. Meno a mis sur notre route les personnes parfaites pour avancer. Sylbus était un garçon très curieux de tout, il buvait nos paroles avec délectation et Guillerme, lui, il avait toujours un grand sourire à m’écouter parler. Comme vous le savez, les apostats voyagent énormément et portent la parole de Meno dans les endroits les plus improbables. Nos aventures ne tarissaient jamais. Guillerme avait été jusque dans les provinces reculées de Shory et pour ma part, j’ai parcouru Mertar de haut en bas et de long en large. Nous nous rassemblions dans le foyer le soir et autour d’une barrique de bière, nous discourions tous jusqu’au petit matin. Guillerme est vite devenu mon meilleur ami. Et je pense pouvoir dire qu’il en était de même pour moi. Sylbus aussi était un gars intéressant. Si intéressant qu’un jour, je me suis surpris à le suivre à son insu dans les rues d’Oranan. Guillerme et moi avions à son sujet des doutes depuis quelques semaines. Il était absent, distant et souvent même distrait. J’avais donc décidé de percer son secret à jour. Et le secret était de taille. L’ayant rattrapé après une heure de filature, je le retrouvais dans les bras d’une prêtresse de Yuia. Elle s’appelait Valedra.

Evidemment, le conseil aurait bousillé la carrière de Sylbus s’il avait été au courant de son amour tout aussi interdit que celui de notre dieu. Mais il en était ainsi. Nous avions décidé, Guillerme et moi de ne rien dire. Sylbus était un ami et il tenait vraiment à mettre en marche sa carrière pour se rendre dans la Lance Ardente. Nous avons donc passé l’éponge et un savon mémorable à ce traître de Sylbus. Mais il faut dire que Valedra était la personne la plus merveilleuse et la plus douce de Yuimen. Lorsque nous fûmes présentés à elle, elle devint un peu la mascotte de notre groupe. Elle était le pilier qui nous tenait debout. Il y avait dans sa manière d’être une attitude sécurisante. J’ai longtemps soupçonné Guillerme d’en être éperdument tombé amoureux. Mais je n’ai jamais pu prouver quoi que ce fût et parfois je voyais mon ami souffrir en silence. Avec dignité. Le temple d’Oranan nous adouba tous cinq années plus tard. Nous étions devenus inséparables tous les trois et Valedra était le ciment qui nous maintenait tous soudés. Nous n’avons pas été surpris quand nous avons été informé de l’identité de notre premier commanditaire en tant que soldats de la Flamme. Une prêtresse de Yuia demandait les services de notre groupe pour une affaire de la plus haute importance.

Il faut savoir qu’à cette époque, le temple et les adeptes de Thimoros avaient des soucis avec une faction rebelle au sein de leurs adorateurs. Les adorateurs des treize d’Oaxaca. Ceux-là c’étaient mit dans la tête de manipuler et de pervertir toute forme de vie. Des projets titanesques qui donnaient des résultats à faire mal tellement la chaire de poule était intense. Les treize étaient connus pour avoir des esprits parmi les plus noirs. Le temple de Yuia avait obtenu la confirmation que le prêtre de Thimoros, Talméort dont le temple se trouvait dans les montagnes, faisait partie de cette société secrète qui adorait l’existence et appuyait les projets des Treize. La prêtresse qui nous avait engagés était Valedra, vous vous en doutez. Elle nous expliqua que nombre de paysans cultivant le riz dans la vallée au pies des monts qui bordaient le nord du pays, avaient perdu des enfants et des femmes et que le mal en était imputé à la présence de Talméort et des adeptes de son temple idolâtre et impie. Nous sommes partis la nuit même, tous les quatre, pour mettre la main sur ce Talméort et le traduire devant le temple de Thimoros. Il méritait d’être jugé par ses pères.

Je me souviendrai toujours de la nuit où nous avons frappé pour la première fois à la porte du temple de Thimors au dessus d’Oranan. Le vent était glacial, la pluie tombait par litres et le ciel se déchirait sous les assauts impitoyables d’un orage dont la force résonnait sur les montagnes et les parois. Nous avons fini par entrer de nous même dans ce temple où il ne semblait y avoir personne. La chaleur qui régnait dans ce lieu était un bienfait. Nous avons pénétré ce temple arborant les symboles de morts et de ténèbres et les autels à la noirceur. Mais ce que nous allions trouver, nous ne l’avons jamais oubliés. Pas même dans nos moments les plus lumineux. Je ne sais pas si je pourrai me débarrasser un jour de cette part de ténèbres ancrée en moi à jamais. Et qui me terrifie. Lorsque nous avons visité ce temple, nous sommes tombés sur une percée effectuée depuis la cour intérieure directement dans le ventre des monts d’Oranan. Là, il y avait une sorte de mine. Les mineurs avaient tous la langue coupée et les yeux crevés. Il y avait des moines de noir vêtus qui brandissaient fouets et matraques pour activer les travailleurs. Ils retiraient du ventre de la montagne de l’argent pur.

Talméort devait en avoir besoin pour un rituel ou une cérémonie religieuse. Ces manières de faire ne nous amusaient guère et la colère rapidement nous gagna. Sylbus voulu frire un moine noir sur pied, Guillerme voulait faire s’écrouler les mines et moi, je voulais passer par ma lame tous les adeptes d’Oaxaca que je croisais. Mais Valedra nous fit remarquer qu’aucun d’eux ne nous prêtait même attention. Comme si notre présence n’était en rien gênante et que pour eux, tout était normal. Nous avons parcouru ces mines pendant des heures pour arriver à l’endroit où Talméort avait placé son, laboratoire. Une pièce ronde, énorme. En son centre, il y avait un piédestal de deux mètres de haut. Sur ce piédestal, il y avait un socle de bois pur, du chêne à peine façonné et de toute beauté. Les pourtours de la pièce étaient jalonnés de grandes piques de bois. Sur chacune d’elle, une femme empalée dont l’épieu ressortait par la bouche se vidait de son sang et de ses entrailles. Ce jus purulent se déversait le long des piques et sur le sol. Des gravures rituelles étaient pratiquées peu profondément dans la pierre et les parterres. Cette substance se mouvait vers le piédestal remontait le long de ses parois et était condensés au dessus du socle de bois pour former une orbe qui palpitait d’une magie noire, puissante et malfaisante.

Nous entreprîmes de donner à ces corps une sépulture descente. Sylbus récupéra l’orbe et le socle et les emporta avec lui. Mais à peine avions nous détaché le premier corps que les adeptes d’Oaxaca et de Talméort nous sont tombés dessus par dizaines. La bataille a été rude. Les coups pleuvaient, plus de vingt fois j’ai cru y passer ainsi que Guillerme et Sylbus. Et fourré dans sa grande houppelande noire, ses cheveux d’argent au vent, Talméort l’elfe noir adepte de la noire Oaxaca trépassa ce soir dans son laboratoire sous les assauts des deux mages et de mon épée. Après cet épisode sanglant, Guillerme et Sylbus se sont retirés dans la hiérarchie épistolaire à Kendra Kâr. Sylbus devint un des grands notables de la ville et Guillerme, l’archiprêtre de Meno. Nous nous revoyions régulièrement et récemment j’ai appris que les deux hommes étaient morts et que l’orbe que nous avions trouvé ce soir là avait été dérobé. »


Benlor termina son récit. Pour sa part, Blast y voyait un peu plus clair. Il n’y avait aucun doute, Azdreval voulait mettre un terme à ce qui avait été commencé il y a plus de vingt ans. Il connaissait ce Talméort et avait envers lui une sorte de considération, certainement, pour reprendre son œuvre. Il fallait maintenant pouvoir retrouver cet orbe et ce socle. Ce même socle volé par les assassins de Thimoros et cet orbe dérobé par Azdreval lui-même. Mais pourquoi ici et aujourd’hui ? Quelle est donc leur œuvre, que font-ils ? Et ces treize d’Oaxaca, sont-ils bien réels ? Encore en vie ? Les questions se bousculaient dans la tête de Blast et le gamin semblait tout aussi perturbé. Bo-Kahn ne savait pas que Benlor était un compagnon d’arme de son père, ni même que ce dernier était un soldat. Il y avait dans cette histoire un bon nombre de points à éclaircir. Et Blast décida alors de mener cette enquête à présent au temple de Thimoros. Il devait aller faire face à ces adeptes. Il devait voir ce qui se tramait dans les rangs de l’ennemi

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Lun 21 Déc 2009 11:35 
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Ma petite scène met du temps a faire son effet, ma pauvre victime se retrouvant totalement désemparé devant mon attitude, me gratifiant d'un compliment qui me correspond assez bien. J'aime quand les gens pensent que je suis un peu azimuté, et me traiter de grand malade est vraiment plaisant à mon oreille. Se remettant peu à peu de ses émotions, le bonhomme se lève et m'annonce avec une moue peu engageante que le Père Cohel se trouve au sommet de la tour du temple et que je n'ai qu'a franchir la porte se trouvant derrière moi pour accéder à l'escalier menant à lui. Et bien voila, pour une fois tout marche comme prévu!

Remerciant le prêtre et feintant de m'excuser (non mais !), je me dirige à pas rapides vers la dite porte pour rester dans mon rôle. Cette dernière n'étant pas verrouillée, je me glisse dans l'ouverture en essayant de ne pas me faire remarquer... Assez peu logique comme réaction puisque je viens de faire un scandale dans la partie la plus peuplée du temple... Bref, l'escalier s'élève devant moi, formant un colimaçon, parsemé de torches, qui m'empêche de voir où il débouche. Essayant de me souvenir de ce à quoi ressemble la partie la plus haute de l'édifice, je finis par me dire que ce n'est qui tout petit escalier d'à peine vingt marches, rien de bien difficile donc... Soyons fou, allons-y en courant, deux marches par deux marches, cela ne devrait me prendre que quelques secondes.

Je m'élance donc à l'assaut de l'escalier, les marches succédant à des marches, qui elles-mêmes suivent d'autres marches, et encore des marches. Bien que je ne sois pas en train de les compter, je me rends rapidement compte qu'il y a bien plus du double de marches que ce que je pensais... Et forcément, à mon allure, je m'essouffle vite, ne montant plus par paires mais une marche par une marche, la langue pendante, le ventre ballonné après le repas pris au temple des plaisirs... C'est là, à ce moment précis où je ne suis plus en état de grimper, que je me mets à compter les seuils que je franchis... dix, vingts, trente, quarante... je suis carrément à quatre pattes pour continuer... au bout de la soixantième marche après le début de mon comptage, je m'accorde une pause d'une dizaine de minutes pour bien reprendre mon souffle....

"Pff, pff, pfff, pfff, ils pourraient... pfff... trouver un ... pff... système pour ... grimper sans efforts... pff... quand même... pfff.... Je vais mourir..."

Soufflant, bavant, crachant mes poumons, je reste là, allongé au milieu du passage, attendant de retrouver mon souffle pour reprendre mon ascension... attente qui me prendra tout compte fait vingt minutes...

Bien sûr, ce n'est pas frais comme un gardon que je me relève mais je peux encore tenir un petit peu... J'espère au plus profond de moi que je suis bientôt au bout, sans quoi une nouvelle pause s'imposera... Et puis je n'ose même pas imaginer le cas de la chute et du retour à la case départ au pied de l'escalier... Allez un effort, un petit effort, seulement une quarantaine de marche en plus... et c'est de nouveau à quatre pattes que j'arrive au sommet de l'escalier donnant sur une porte...

"Si elle cache un autre escalier, je redescend dézinguer l'autre !"

Me redressant pour faire bonne figure, au cas où le Père Cohel se trouverait derrière, je pousse le battant de bois en retenant mon souffle...

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Lun 21 Déc 2009 12:56 
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La petite porte de bois donne sur une petite pièce, une sorte d’antichambre munie d’un unique bureau en bois sombre veiné de rouge. Derrière celui-ci, une personne ne correspondant pas du tout à la description qu’on a pu te faire du père Cohel te lorgne curieusement. Il s’agit d’une humaine plutôt bien roulée, au corsage serré et à la jupe fendue, assise sur une chaise vernie les deux jambes croisées. Elle hausse un sourcil et fronce les lèvres en te voyant entrer. Elle pose la plume qu’elle tenait à la main dans un riche encrier, abandonnant la tâche à laquelle elle était occupée, et t’adresse la parole d’un ton étonné.

« Oui ? C’est pour quoi ? »

Derrière elle, une porte fermée dissimule peut-être le bonhomme recherché…

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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Mar 29 Déc 2009 00:47 
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Suite de l'Auberge de la Tortue Guerrière


Comme Sam lui avait dit, le chemin de la taverne au temple n'avait guère prit plus de dix minutes. Orik sentit dans sa poitrine le rythme de son coeur s'accélérer. Se dressait devant lui un portail forgé dont les pointes étaient sculptées en forme de flamme. Il pénétra dans le sanctuaire sacré, prenant un chemin qui le menait vers la salle de prière. L'aube étant à peine levé, l'obscurité encore épaisse fesait ressortir de milles feux le temple lui-même. Le nain ne pu se retenir une exclamation d'ébaillissement à la vue d'un tel chef d'oeuvre.
Enfin, il pénétra dans la salle couleur vermeille dont les murs refletait la flamme éternelle posée au centre du domaine, cette même flamme qui brulait dans le coeurs de tout les nains et dans celui des vénérants du Père de La Flamme. Orik contourna le brasier divin pour s'agenouiller, puis poser sa hache face à lui, telle une barière entre le monde des dieux et le monde mortel. Il releva le capuchon de son par-dessus, posa les mains sur ses genoux, ferma les yeux, leva le menton, et pria.

Durant des heures, et des heures, Orik pria. Il pria pour Argotik, pour son père, pour toutes les âmes qui méritaient selon le nain, la bénédiction du dieu Meno. Il pria, et il pleura aussi. En silence, la tête toujours relevée, les larmes perlaient sur les joues du nains pour finalement aller se morfondre dans sa barbe. Dans le silence, sans un sanglots, Orik expulsait de lui-même toute la tristesse... Il pria, encore et encore...

Lorsqu'il ouvrit enfin ses yeux embués de larme, la lueur vive et la chaleur de la flamme éternelle réconfortèrent le coeur meurtri du nain. il ne s'était adonné que très rarement à de telles dévotions durant toute sa vie. Il se contentait toujours de la "prière basique", comme il l'appelait. Le corps tout engourdit, Orik se releva, s'empara de la hache toute chaude. Il l'observa le bras tendu.

(Il serait peut-être tant de l'aiguisée, le moment idéal)

Il rengaina, remit le capuchon sur son crane aux cheveux roux, jeta un ultime regard plein de respect vers la flamme, puis s'orienta vers la sortie.
A son grand étonnement, l'aube naissante avait laissé place au crépuscule. Il franchit le portail surmonté de flammes et s'orienta sur le chemin qu'indiquait une pancarte <<Forge d'Argaïe>>.

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Orik guerrier Nain


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 Sujet du message: Re: Temple de Meno
MessagePosté: Jeu 31 Déc 2009 14:37 
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Inscription: Mer 16 Déc 2009 18:33
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Neo se dirigea vers le temple de Meno, le dieu du feu.
Il été très croyant , de par ses parents.
Il voulait le prier , la porte été assez grande pour laisser passer le colosse.
Il se mit a genoux et pria.
Il fit comme pour l'autre, et malgré qu'il été le dieu du feu il ne put s'empecher de prier :
- Dieu Meno , vous qui ètes le dieu du feu , si vous pouviez realiser mon rève un jour d'ètre paladdin au service de Kendra-Kar je serez heureux et aussi pouvoir m'aider a trouver un ami
oui un ami, c'est ce que souhaitait le colosse.
Puis il se releva et parti pour le marché.


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