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 Sujet du message: Le temple de Phaitos
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 17:48 
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Le temple de Phaïtos


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dessiné par Lothindil, sous creative common licence


Ce temple est sans doute le plus sombre de la ville. Au milieu des villas blanches du quartier riche, le temple de Phaïtos passe presque pour une insulte. Au milieu d'une forêt d'arbres morts le cachant à peine, trône le bâtiment du temple. Ses murs sont noirs et ses toits abritent de nombreux corbeaux, symboles de Phaïtos et vénérés en ces lieux. Les portes sont d'un rouge sang effrayant, les poignées constituées de crânes de bouloum. Tout sens la mort ici.

Si vous osez pousser la porte, vous entrerez dans une vaste salle, la plus grande du temple. De nombreuses rangées de bancs sont alignées entre des piliers. Au bout de la pièce, la statue d'un humain à tête de corbeau. Derrière, une fresque rappelant que Phaïtos est certes le Dieu de la Mort, mais aussi celui qui empêche les âmes défuntes de hanter les vivants ainsi que celui qui délivre de toutes les souffrances.

La grande prêtresse vous accueillera à toute heure, souvent dans son habit rouge sombre et or.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 10:52 
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Je pousse lentement les portes du temple qui s'ouvre silencieusement, même le corbeau sur mon épaule se tait totalement. Une vague de sentiments contradictoires m'envahit soudain: de l'appréhension à l'idée de se présenter au nouveau grand prêtre, de la nostalgie envers les souvenirs de mon enfance en ce lieu et aussi... de la colère envers certains prêtres qui ne se gênaient pas de me martyriser quand ils en avaient l'occasion. Je ferme les yeux afin d'apprécier la sérénité du lieu où le silence n'est troublé que par quelques bruits de pas discrets et des chuchotements que je pense dédié au dieu de la mort. Je me sens depuis la première fois en dix ans chez moi: rien n'a changé où presque que ce soit dans l'air encensé du temple ou dans le son des immuables prières faites à mon dieu.

Je rouvre les yeux et mon regard se porte vers la statue à tête de corbeau, représentation allégorique de Phaïtos. Mes pas me portent à ses pieds et une fois là, je me mets à genoux et me penche le corps en avant en signe de soumission totale au dieu. Pendant que je me place, le corbeau monte sur le sommet de ma tête en sautillant et en lançant un croassement discret mais paressant aussi bruyant qu'un coup de tonnerre dans la pièce silencieuse. Je me met à réciter une par une les prières que l'on m'a apprit, parfois dans la douleur, afin de remercier le dieu de la mort de ma libération. En regardant le sol, j'aperçois un tout petit scorpion se baladant juste sous ma tête et se dirigeant vers ma main droite au sol. Je hais cette bestiole, animal favori de Thimoros, le frère de mon dieu, je ne garde pas un bon souvenir des scorpions car à mes dix ans, on m'a envoyé pour un mois dans le temple de ses fous furieux. Ils n'ont pas eu une meilleur idée que de me laisser seul dans une pièces remplis de scorpions de toutes tailles et même si ils m'ont pas piqué, j'en garde tout de même un souvenir douloureux. Ayant finit mes prières, je n'ose tout de même pas bouger car le scorpion minuscule monte le long de mon bars afin d'atteindre mon épaule ou mon cou, surement pour me piquer. La mort serait quasiment instantanée, les plus petits de cette race étant les plus dangereux. Je lorgne sur mon épaule et remarque qu'il s'y est arrêté et qui ne semble pas près d'y bouger. Un léger toussotement derrière moi me fait sortir de mon observation du scorpion.

Antariasi, il aurait été poli de te manifester à moi dés que tu es arrivé, je commençais à douter de ta libération.

Cette voix féminine, douce et sévère à la fois me font monter les larmes aux yeux: la prêtresse Kalinra qui était et qui reste comme une mère pour moi. Étant la seule et unique femme du temple et étant encore très jeune à l'époque, c'est elle qui s'est chargé de mon éducation basique comme apprendre à marcher et à parler et qui s'est occupé de mon bien-être quotidien. Ce rôle lui convenait plutôt bien car en étant prêtresse, elle avait renoncé à avoir des enfants un jour et mon arrivé fût pour elle comme un cadeau de Phaïtos en personne. Je me relève précipitamment, faisant croasser le corbeau qui s'est envolé juste à temps pour se reposer sur mon épaule libre dés que je me suis retrouvé debout. Je fais face à la femme a l'apparence encore jeune et je ne peux pas réprimer une exclamation de surprise: c'est la nouvelle grande prêtresse. Dés qu'elle a vu mon expression de franche incrédulité, elle s'est mise à rire d'un rire sans joie.

Ça surprend n'est-ce pas? Oui, ta nourrice si je puis dire est devenue la grande prêtresse du temple de Kendra-Kâr. Il n'y a pas que toi que ça a surpris et j'ai du m'imposer d'une manière forte afin de faire taire toutes les critiques de ces prêtres croyant qu'une femme est incapable de s'occuper d'un temple. Et toi, qu'en penses tu?

Une fois ma surprise passée, je remercie à nouveaux Phaïtos d'avoir mis Kalinra à la tête du temple car elle est celle dont je suis le plus proche parmi tous les prêtres du temple. Je n'ose cependant pas trop donner mon avis, étant la première fois qu'on me le demande.

Je... Je pense que c'est une bonne chose... Maître?

La grande prêtresse dans ces habits de fonction sourit et m'intime de la suivre d'un geste du bras. Elle se dirige vers une porte sur le côté gauche de la grande salle et l'ouvre avant de me laisser entrer dans une petite pièce avec seulement deux sièges en bois à dossier et une petite table basse. La femme d'une quarantaine d'année tout juste me montre un des sièges où je m'installe droit comme un I, impressionné et un peu surpris de l'attention dont la prêtresse fait preuve à mon égard. Elle s'assit juste devant moi et me fixe de ses deux grands yeux gris aciers.

Ta libération nous... me fait plaisir mais il y a des chose dont je dois te faire part te concernant.

Je ne savais pas qu'elle avait de quelconques révélation à faire me concernant et je me rends compte tout à coup que j'ai la bouche mi-ouverte, attendant avec impatience qu'elle continue à parler.

Tu te doute surement que si on t'a recueilli puis surtout élevé ensuite, ce n'est pas que grâce à tes grands yeux... Un peu spéciaux.

Je souris en coin en entendant les paroles de la prêtresse, je sais que les prêtres de Phaïtos ne font pas de la charité, même quand l'enfant est étrange. je suis sûr qu'ils attendent quelques choses de moi mais je ne sais pas encore quoi.

Si on t'a recueilli c'est parce que l'on en attend beaucoup de toi. Ta naissance est fort semblable à celle des dieux jumeaux et tu as des yeux qui interpellent comme si un des deux frères voulaient nous prouver que tu es l'envoyé de l'un d'eux. Sans vouloir te vexer, beaucoup pensent cela mais moi je crois juste que tu as une déformation quelconque aux niveaux des yeux et que ta naissance n'est dû qu'au hasard.

La grande prêtresse me montre qu'elle est intelligente et ne crois pas tout ce qu'on peut lui dire. Moi-même je ne pense pas être l'envoyé de Phaïtos, je serais fou de le croire et cette idée ne serait que le fruit de mon ego. Cependant, si ils m'ont gardé ce n'est pas pour rien alors je me demande vraiment ce qu'elle attend de moi et ma patience est mise à rude épreuve tant Kalinra met un certain plaisir à tourner autour du pot.

Avant que je t'en dises plus, je veux que tu montres ta dévotion envers les dieux en ramenant ici deux objets que tu jugeras utile aux dieux et à leurs temples. Plus les objets seront précieux et utiles, plus tu nous prouveras à quel point tu estime les dieux.

Mes yeux se sont écarquillés au fur et à mesure de ses paroles et je suis aussi frustré de ne pas pouvoir en apprendre plus pour le moment. Aussi, je remarque qu'elle a parlé de dieux au pluriel et je ne peut pas réprimer une question.

Pardonnez-moi mais vous avez bien dit les dieux... au pluriel?

La prêtresse fît une grimace et soupira avant de répondre.

Oui, les disciples de Thimoros s'intéressent beaucoup à toi aussi et il va falloir que tu apprennes aussi des... Choses chez eux. Ainsi ils veulent que tu prouve aussi ta dévotion envers eux. Si tu veux une preuve de ce que j'avance, regarde le scorpion sur ton épaule. Avant que tu partes en quête de ces deux objets, il faut que je t'appose une marque qui te permettra de te faire connaitre de tous les temples des dieux jumeaux où que tu sois. Par contre sa risque d'être douloureux. Enlève donc tes haillons pendant que je ramènes celui qui t'apposera cette marque et une robe neuve ainsi qu'une paire de bottes.

La prêtresse se lève dès qu'elle finit de parler et sort de la pièce pendant que je commence à me déshabiller. Je pense aussi à mon enfance avec Kalinra, lorsqu'elle était une jolie jeune femme qui s'occupait de moi. Je me souviens de mes petites mains caressant ses long cheveux noirs et soyeux, sa douce peau blanche et des sourires qu'elle me lançait devant mes questions parfois impertinentes. Le bruit de la porte me tire de mes souvenir émus et je vois tout à coup arrivé un colosse dans une robe de prêtre avec une aiguille dans la main ainsi que la prêtresse avec une nouvelle robe et des bottes, toutes noires. Le prêtre se met dans mon dos et attend surement la décision de la grande prêtresse.

Où que tu ailles, tu seras accompagné de Bargën et... comment il s'appelle déjà... Brinsën. Bon, tu t'évanouiras surement à la fin du processus mais sache que nous allons de graver un corbeau sur l'omoplate droite et un scorpion sur l'omoplate gauche. J'y ajouterais une contribution personnelle.

Je regarde tour à tour le corbeau et le scorpion en m'étonnant qu'il ait des noms mais je ne dis rien, sachant que si elle ne m'en avait pas dit plus, c'est que je ne devais pas en savoir plus. Les temples des différents dieux gardés de nombreux secrets et ses animaux devaient en être un. Je n'ai pas pu non plus retenir une exclamation apeurée au mot graver, je ne sais pas vraiment ce qu'elle veut dire par là mais je me doute que cela est un rapport avec le colosse et son aiguille. Kalinra fait un signe de tête et le prêtre commence à m'ouvrir littéralement la peau avec son aiguille. La douleur est insupportable et je me mis à crier pendant que la prêtresse marmonne des paroles que je ne comprends pas. Au bout de dix minutes de ce processus, je sens ma conscience vaciller et je finis par tomber dans le néant... inconscient.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 12:30 
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Je me réveille assez soudainement, ma première sensation étant une douleur lancinante sur mes deux épaules. La deuxième est une vive brûlure aux mêmes endroits alors que je sens une matière ressemblant à du tissu me tamponner mes cicatrices encore mi-ouvertes.

(ça fait mal, je ne suis pas près d'oublier les cadeaux et les signes de reconnaissances des prêtres des temples des dieux jumeaux)

J'ouvre ensuite les yeux et remarque que l'on m'a emmené dans la même cellule que lorsque j'étais enfant. C'est une petite pièce guère plus grande que la cellule d'où je viens de sortir au mur noir et au mobilier très sobre. A savoir un lit d'une personne, une commode pour ranger ses affaires et une table de chevet sur laquelle trône une bougie allumée ainsi qu'une représentation miniature de la statue de Phaïtos qui se situe dans la salle principale du temple. Je suis allongé sur le ventre dans le lit et baisse les yeux afin de voir un seau d'eau avec du sang mélangé.

(Mon sang)

J'entends une voix d'homme, sûrement celui qui me soigne, qui murmure diverses paroles dont j'en comprends que des bribes.

Solide comme garçon... ira loin... meilleur espoir... marqué des dieux... favori de la grande prêtresse.

Je sais que Kalinra m'apprécie, mais au point d'être son favori, je doute quand même. Je me rends compte que pendant mon absence, les prêtres n'ont pas cessé de me voir comme l'envoyé des dieux, au contraire. Je me demande si la grande prêtrise voit en moi un moyen de rallier un maximum de personnes, une sorte de symbole central de la religion quand je serais plus vieux et plus doué. Cette perspective me fait frissonner car être le point de ralliement de centaines de prêtres à quoi vous faire tourner la tête. Cependant, je ne sais même pas si l'homme s'occupant de moi parle vraiment de moi. Une nouvelle apposition du linge sur ma peau me fait grimacer pendant que la porte s'ouvre à la volée et que j'entends la voix paniquée de Kalinra sans la voir.

Ils s'en sortira n'est ce pas? Je ne l'ai pas tué? Quelle idée de lui avoir fait ça juste après sa sortie de prison, j'aurais du attendre qu'il reprenne des forces. Le cachot ce n'est pas un palace... mon dieu qu'ai-je fait?

La voix calme et rassurée du prêtre lui répond pendant que je suis ému d'apprendre à quel point la grande prêtresse est inquiète pour moi. Même si ce n'est peut-être que par intérêt, cela fait plaisir après dix ans dans l'ignorance totale.

Il est solide, ces blessures se referment déjà et mes baumes l'aident à ce que de belles cicatrices forment les signes que vous vouliez. Il se réveillera sûrement bientôt.

C'est à ce moment là que je me décide à me relever, déclenchant une expression de surprise de la prêtresse et l'hilarité de mon médecin. Je me mets assis sur le bords du lit, mes épaules me tiraillant comme jamais. J'ai déjà été blessé mais jamais une blessure ne m'a fait évanouir.

Ce n'est pas une expérience que je répéterais tout les jours...

Les deux personnes dans ma chambre sourient à mes paroles pendant que je grimace et passe une main par dessus mes épaules pour caresser mes omoplates douloureuses. Des boursouflures se font sentir sous mes doigts et lorsque je les retire, des traces de sangs sont présentes sur mes mains.

Tu n'es pas totalement guéri mais je pense que tu peux partir aujourd'hui à la recherche de ce que t'a demandé la prêtresse. C'est mon verdict mais je te laisse quand même un pot de mon baume que tu mettras au cas où les blessures se réouvrent.

Sur ces paroles, il sort alors que Kalinra reste dans ma cellule avec une robe de bure neuve dans les bras avec un sourire sur les lèvres. Je baisse les yeux et remarque que l'on m'a totalement déshabillé avant de me coucher. Je rougis, donnant un peu de couleur à ma peau à la pâleur cadavérique pendant que la prêtresse me lance la robe et se retourne pour que je puisse l'enfiler. Ceci fait, je me lève et tapote l'épaule de la femme à l'apparence encore jeune, elle se retourne et me gratifie d'un sourire.

Désolé pour tout cela mais c'était malheureusement nécessaire. Si tu veux tu peux rester encore un peu ici pour te reposer avant de partir à l'aventure.

Non merci, je préfère partir maintenant.

Le visage de Kalinra se pare d'un masque de neutralité pendant que je me retourne vers la porte de sortie. Avant que je ne puisse retourner dans la salle principale du temple, elle me retient et dépose le petit scorpion sur l'épaule droite et me donne une besace avec le baume du prêtre, un peu d'argent et un de la nourriture séchée, déclenchant un soupire de ma part en voyant le scorpion puis un grognement pour le reste. Je sors enfin, la grande prêtresse silencieuse sur mes talons et dans la salle de prière du temple, le corbeau se pose sur mon épaule libre.

(Au moins je ne serais pas seul dans mes voyages)

Le corbeau lance un cri perçant, comme si il me comprend puis se tait à nouveau alors que j'atteins la porte principale du temple. Kalinra pose une nouvelle fois sa main sur mon épaule et commence à parler alors que je me retourne.

Reviens moi...nous vite et en un seul morceau s'il te plaît. Je préfère te revoir en vie bredouille que mort couvert de trésors.

Elle me caresse la joue puis se retourne pour disparaître dans une des salles sur le côté du temple. Je soupire, de plus en plus surpris de la réaction de la grande prêtresse à mon égard. Secouant la tête pour chasser ses idées, je sors à nouveau dans les rues pour partir à l'aventure, la douleur sur mes omoplates me faisant mal en permanence.

Les rues

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mer 9 Sep 2009 22:15 
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Suite des habitations de Kendra Kâr

Ils étaient arrivés. Le voyage depuis la maison d'Argotik s'était déroulé sans encombre, mais quand, au loin, le nain et le marchand avait aperçu entre des arbres morts le temple à la lueur rouge, un frisson avait parcourut Orik. Argotik, dans sa cape noire et encapuchonné, n'avait pas hésiter et rien ne semblait l'éffraiyer. Il ressemblait à une sorte de barbare ainsi vêtu. Arrivés sur les lieux, ils s'étaient placés à une vingtaine de mêtres face à l'entrée, cachés derrière les arbres pourris.

Cela fesait presque une heure qu'il étaient là, sans aucun signe de Braeb. Puis, lorsque Orik commençait à perdre espoir, Argotik lui tapota l'épaule, ce qui fit sursauter le nain.

-Je crois que c'est lui, chuchota Argotik.

Orik suivit le regard de son compagnon. L'aube n'était pas levé, mais la lueur rouge du temple éclairait une silhouète qui approchait. Elle semblait glisser sur le sol. Le nain eut instinctivement le réflêxe de regarder si il était accompagné. Aucun squelette ne semblait maniféster de présence, au grand bonheur du nain. Braeb fit une pause, juste avant de rentrer dans le temple. Il stagna içi pendant une dizaine de minute. Adossé au mur, Le serviteur de la Langue Noire était, comme Argotik, encapuchonné. Il ne bougeait pas.

-C'est bien lui! S'exclama Argotik.

Il porta la main à son poignard.

-C'est le moment Orik!

-Je vous suis mon ami, répondit Orik. Que cette crapule crève par la foudre de Valyus, et par le feu de Méno.

Ils se découvrèrent et s'avancèrent. Arrivés à une quinzaine de mètres de la porte, Argotik retira sa capuche, porta une main à sa rapière, puis s'exprima en criant presque. La colère l'avait envahit.

-Eh! Toi! Tu es Braeb n'est-ce pas?

L'homme releva la tête sans se dévoiler plus. Il était moins grand qu'Argotik, et une certaine aura maléfique émanait de lui. Tout vêtu de noir, il s'adressa d'une voix désinvolte et ennuyée. En l'entendant, Orik déduisit qu'il était jeune.

-Ouai, c'est moi. Tu sais à qui tu t'adresse bouseux?

-Un assassin! une sale petite vermine! Tu as tué mon frêre, et tu va mourir à ton tour! Hurla Argotik

Braeb ne réagit pas. Il décolla son dos du mur et s'avança de deux pas. Orik dégaina sa hache.
Puis, juste au moment ou Orik sentait que le marchand allait s'élancer pour tailler Braeb en pièce, celui-ci leva les bras, perpendiculairement à son corp, en direction des deux compagnons. De la magie. Il allait les mettres en pièce. Mais, au lieu d'envoyer un quelquonce rayon de magie, comme s'y était attendu le nain, un simple bourdenement se fit entendre. Puis, la terre, entre le serviteur et les deux compagnons, laissa paraître une sorte de petite marre à la couleur violette foncée. Orik et Argotik reculèrent de quelques mètres.
Comme tiré de l'au-delà, un squelette humain émana de la petite marre comme tiré par des ficelles invisibles. Cette vision de la mort hérissa les cheveux sur la nuque du nain. Le marchand n'était pas rassuré. Lorsque l'invocation fut achevée, la tache sur le sol disparue, et le mort s'anima. Il était équipé d'une gosse épée rouillée. Il ouvrit sa gueule, et un son, comme un râle, sortit des deux machoires grandes ouvertes.

-Je vous présente un de mes nombreux amis, ricana Braeb.

il semblait épuisé mais fier de lui. Le squelette s'avanca dans un bruit de cliquetis. Orik jeta un coup d'oeil au magicien noir, et s'aperçut qu'il prononcait, à voix basse, des incantation d'une langue mystérieuse. Une aura violette, de la même couleur de celle d'ou le squelette était sortit, entoura Braeb.

(Des soins? Cette invocation l'aurait-elle fatigué à ce point? Ou alors il donne des indications à sa marionnette)

Lorsque qu'Argotik et Orik furent à quelques mètres du squelette, Orik entendit Braeb prononcé un mot plus fort, plus dur que les autres. Aussi tôt, sa marionnette leva son arme pour tenter de l'abattre sur le marchand. C'était foudroyant, Orik avait à peine eu le temps de voir le squelettes franchir les derniers mètres qui le séparait de ses proies, et Argotik perdit l'équilibre après avoir parer l'attaque dans un fracas métallique. De suite, Orik vint en aide à son ami, et porta un long coup circulaire qui fut eviter de justesse par le mort.

-Impressionnant n'est-ce pas? Demanda Braeb de sa voix de jeune homme. Ce n'est qu'une invocation de base mais mon maître l'a améliorée pour moi. Ca en fait un adversaire redoutable.

Le magicien s'était à présent placer derrière sa marionnette pour mieux apprécier le spectacle, toujours les bras levés, chargés de dessiner dans l'air des mouvements complexes. L'aura autour de lui s'était volatilisée.

La lueur rougeâtre du temple éclairait l'affrontement, puis l'aube fit son apparition. Orik, Argotik et le squelette s'était échangé quelques coups, mais il semblait impossible d'atteindre le mort.
Quand une fois de plus celui-ci repoussa une charge du nain, Argotik, haletant, s'exclama:

-Il est bien trop fort et il ignore la fatigue! Nous ne tiendrons point très longtemps Maître nain.

-Mais nous sommes deux, répondit Orik. Il faut charger à deux!

En entendent cela, Braeb accéléra le rythme des ses paroles, et le mouvement répétitif de ses bras. De suite l'aura violette réapparut, moins puissante que la première fois.

-Je crois qu'il utilise la magie pour aider cette vermine! fit Argotik.

Ils échangèrent un regard, et se mirent à charger en même temps.
Orik frappa le premier avec sa hache. Parade. Immédiatement, Argotik attaqua pendant que le nain levait son arme à nouveau. Parade. Orik et Argotik enchaînait les coups à une vitesse impressionnante. Le squelette reculait au bohneur des deux compagnons. Reculant en même temps, et pris d'une concentration intense, Breab commençait à fatigué. Puis, comme atteint d'une soudaine fureur, Le magicien hurla une de ses incantations. La lumière violette autour de lui fut plus intense en cet instant, et le squelette attaqua soudainement, lui qui ne fesait que parrer depuis un moment. Pris au dépourvu, Argotik fut touché au flanc gauche.

-Argotik! S'exclama Orik.

Argotik était tomber à genoux. Orik, profitant de l'inatention du squelette et de la fatigue soudaine de son maître, attaqua. D'un coup de hache, il fracassa l'épaule droite du mort, celle qui tenait l'épée. L'os tomba au sol et se brisa. Surpris, le squelette, qui ne ressentait aucune douleur, frappa de son poing libre le front du nain qui vacilla et recula. Malgré le bref contact, les os du mort sur la peau du nain hérissa les cheveux sur la tête d'Orik.

-Par la Barbe de Valyus, je jure que tu ne me touchera plus! Grogna Orik.

Reprenant ses esprits, Orik jeta un coup d'oeil au marchand blessé. Agenouillé, il se tenait le flanc gauche. Entre ses doigts, le sang coulait; une profonde blessure. Le squelette infirme ramassa la lame rouillée de son autre main et se dirigea vers le nain. Derrière celui-ci, Braeb ne semblait pas s'interresser à Argotik, Orik en fut soulagé. Il pouvait consacrer son intention sur le mort. Celui-ci attaqua d'un coup moin fort que les précédent. Une marque de faiblesse du serviteur de la Langue Noire? Le nain n'éspérait que ça, et, pousser par un élan de victoire, porta un coup surpuissant dans ce qui devait être le bassin de mort. Il explosa littéralement, le squelette perdit l'équilibre et vacilla.

-Tu te crois triomphant? Lança Braeb avec mépris en voyant le sourire du nain.

Il se concentra plus alors. La lumière devint une fois de plus, plus intense. Le squelette, ignorant sa blessure, leva l'arme au plus haut. Orik ne pourrait se défendre, il ne s'était pas attendu à une riposte si rapide du mort.

-Et il l'est! Répliqua une voix.

Le squelette venait littéralement de s'être stopper en plein élan. C'était Argotik qui avait parlé.
La tête du squelette explosa en morçeaux, et il s'écroula en un vulgaire tas d'os. Dans celui-ci, un poignard d'argent scintillait, celui du marchand. Un long râle se fit entendre, et les os du mort tombèrent en poussière.
Orik releva les yeux. Argotik, debout, se tenait les côtes. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

-Merci Argotik, mon ami! S'exclama Orik avec la plus grande sincérité.

-De rien, Orik. Je ne...

Le marchand avait laissé sa phrase en suspend. Orik crut qu'une lame de glace fendait son coeur. Le marchand, son ami, venait de s'écrouler face contre terre. Une lame était plantée dans son dos.

-Argotik! Hurla Orik.

Il tourna les yeux vers Braeb, qui avait encore le bras tendu.
"Un virtuose de la dague" se rappela Orik. Il ressentait en lui la rage, aussi bouillonnante que le magma de Méno.

-Braeb... fit calmement Orik en s'avançant. Aujourd'hui... il courait. Valyus ta retiré le droit de vivre! Hurla le nain.

Le jour était levé.

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Orik guerrier Nain


Dernière édition par Orik le Sam 12 Sep 2009 17:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Sam 12 Sep 2009 16:03 
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Lorsqu'Orik ne fut plus qu'à quelque mètres de Braeb, la hache levée, le magicien noir dégaina deux petites dagues à la vitesse de l'éclair. Orik, de toute sa force abbatit sa lame. Evitant sans trop de peine, Braeb fit un pas sur sa gauche et frappa Orik à la cuisse, tout près des blessures.

(Eh bien, il en veulent tous à cette jambe)

Heureusement, la dague l'avait à peine effleuré, et le nain put directement enchainer avec une série de coups. Au grand malheur d'Orik, le serviteur les esquiva tous, et re-attaqua la même jambe. Si ce petit manège continuait ainsi, Orik repartirai avec la jambe droite en moin. Car il comptait bien sur repartir vainqueur de cette affrontement. Il jeta un coup d'oeil au marchand. Toujours écroulé par terre, il semblait encore respirer, mais faiblement.

(Ce n'est pas fini, Argotik! Tiens bon!)

-Tu es fini, pauvre nain... fit Braeb de sa voix désinvolte.

Il s'élança en avant. Orik se mit en position de parade, mais au dernier moment, l'aura violette entoura le magicien.

(De la magie!)

Braeb, de ses deux dagues, écarta la hache du nain, et le chargea de toute ses forces, aidé de la magie. Tout cela dans une vitesse fulgurante; Orik, à terre, le souffle coupé, tourna les yeux vers son adversaire triomphant. Celui-ci le dominait de toute sa hauteur, et son capuchon était tomber pendant la charge.
Orik crut qu'on lui avait frappé en plein coeur lorsqu'il découvrit le visage de son adversaire.

-Par tous les Dieux, s'exclama le nain. Tu es... si jeune...

En effet, il s'en était douté en entendent sa voix, mais en le voyant, le nain déduisit qu'il n'avait pas plus de quinze ans. Il avait le crâne chauve, sur lequel étaient dessinées d'étranges reliques de couleur violette fonçée. Son était visage parfaitement lisse, seule une cicatrice en forme de L creusait sa joue gauche.

-Ca t'étonne pauvre fou? Demanda l'enfant en dévoilant son sourire. "Prenez-les jeunes et les possibilités sont infini" disait mon Maître. Et aujourd'hui, il a fait de moi le plus jeune nécromencien de tous les temps. Je manque encore de pratique, avoua-t-il, mais bientôt, tous me craindrons.

Il avait une voix de dément. Orik avisa sa hache, sur sa droite. Elle était à un peu plus de un mètre de sa main. Il ne pouvait plus bouger, la magie devait opérer sur lui. Toujours immobile, le nain détourna le regard de son arme pour poser les yeux sur son bourreau. Braeb levait la main gauche vers le ciel, toujours entouré de l'aura violette, et orientait l'autre en direction de coeur d'Orik. Il se mit à prononcer une formule complexe, l'heure du nain avait sonnée.

-Tu vas mourir, nain, dit-il en voyant son regard. Oui! tu vas mourir! Cria-t-il.

Puis au moment précis ou le magicien fanatique allait éxecuter Orik, Braeb hurla. Ce n'était pas un hurlement de triomphe, n'y un signe qu'il allait en finir avec le nain. Non, c'était un hurlement de douleur qui sortait de la gorge du serviteur. La lumière s'était volatilisée, et Braeb se tenait le genoux gauche. Une flêche l'avait transperçé de derrière. Au moment ou celui-ci se retournait pour voir son agresseur, une deuxième flêche lui perça l'autre jambe. L'apprentit nécromancien s'écroula au sol dans des cris à faire exploser les tympans. S'apercevant soudain qu'il avait retrouver l'usage de son corp, Orik roula sur sa droite et chercha à taton sa hache. Ce n'est pas le long manche en bois que sa main saisit, mais quelque chose de beaucoup plus petit, et froid. Il tenait dans sa main un poigard qui scintillait à la lumière du matin. C'était celui d'Argotik le marchand. Celui qui avait transperçé le crâne du squelette.
Orik se releva comme il pouvait, et se jeta lame en avant sur la poitrine de Braeb. Il y enfonça de tout son coeur le poignard, arrrachant au serviteur de la Langue Noire un cri de douleur mêlé à une expression de surprise. Orik venait d'accomplir sa mission. Mais à quel prix?
Il se releva avec difficulté et sa jambe lui arracha une fois de plus une grimace. Il avisa le corp D'argotik couché sur le sol plus loin.

-Arg... Argotik! Fit le nain haletant.

Il s'agenouilla auprès de son ami. Il respirait encore mais faiblement. Prenant son courage à deux main, Orik pressa le pommeau du poignard et retira la lame du dos du marchand, et la jeta au loin.

-Argotik! répéta-t-il.

Il le retourna sur le dos. Argotik avait très mauvaise mine. La bouche entrouverte, ses yeux fixèrent un moment le nain.

-...'Rik...O...Rik, chuchota-t-il.

-Tu vas t'en sortir, tutoya soudain le nain, pris d'une détresse folle.

Derrière lui, des bruits de pas préssés le fit se retourné. C'était l'elfe. L'elfe gris qui lui avait déjà sauvé la vie.

-C'était vous? demanda Orik. Vous venez à nouveau de me tirer d'un mauvais pas?

-Oui, mon ami. C'est moi. Qu'en est-il d'Argotik? Demanda-t-il d'une voix douce et calme en s'agenouillant lui aussi près d'Argotik.

-Oh eh bien...

Orik observa l'elfe sortir de sa poche une fiole contenant un liquide noir. Le nain remarqua qu'un arc était posé un peu plus loin avec un carquois. L'elfe versa tant bien que mal le liquide sombre dans la bouche du marchand.

-Merci... Merci infiniment. Fit Orik déséspérément.

-Il faut le soigner au plus vite, coupa l'elfe. Aucun organe vital n'a été touché, mais il semble quand même mal en point. C'est étrange.

-Vous croyez que...

L'elfe tourna son regard vers le nain.

-J'en ai bien peur. Argotik est en train de mourir à cause d'un poison.

Orik crut qu'une main de fer venait des serrer son coeur. Non. Il ne pouvait laisser le machand mourir empoisonné.

-Vous m'avez soigné! S'exclama-t-il avec espoir.

-Oui, c'est vrai. Mais là, le poison a l'air différent. Il faut l'emmener chez moi.

Il releva Argotik avec l'aide d'Orik. La force de l'elfe lui permis de porter seul le marchand sur son dos. Orik se chargea de ramener l'arc, le carquois et sa hache. Sans oublier le poignard de son ami.

(Méno, Valyus. Venez-lui en aide)


Suite

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Sam 21 Avr 2012 10:58 
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La grille ouverte donnait sur une allée qui semblait vieille de nombreux siècles et ils durent la parcourir sous les branches des arbres desséchés.
Ils arrivèrent finalement aux portes du temple. Azra y avait déjà été plusieurs fois depuis qu'il était arrivé en ville. Il n'était pourtant pas un croyant très fervent, mais il savait que le dieu aux corbeaux était celui avec lequel il avait le plus de liens. Un peu de respect ne coûtait rien.
La prêtresse les attendait. Azra se disait que ça devait être fatigant d'arborer à longueur de journée un air sombre et sinistre. D'un autre côté, son temple n'était pas le plus visité dans la ville.

"Bienvenu dans le domaine de Phaïtos, entonna-t-elle d'une voix lugubre. Qu'est-ce qui amène d'humbles vivants dans le sanctuaire réservé de la mort ?"

Gaber se recroquevilla, sans doute impressionné par l'ambiance des lieux. Azra mit un genou à terre.

"Salutation, ma Dame. Je suis moi même, à ma modeste mesure, un suivant du dieu à tête de corbeau."

"Oui, vous êtes déjà venu... Que puis-je pour vous ?"

"Pour moi, peu de choses, hélas... Mais j'avais quelques questions concernant certaines âmes en peines qui errent dans le cimetière des communs."

"Je n'avais pas été informée d'une telle chose... Que ce passe-t-il ?"

"Trois spectres apparaissent la nuit et tourmentent le marchand Mars Caladaar."

"Les spectres sont des âmes en peine qui ne peuvent s'éloigner de leur cadavre."

"Justement, il semble... qu'ils emportent leurs cadavres avec eux."

"Une âme n'ayant pas atteint son équilibre peut parfois se déplacer et semer le chaos. Mais pour reprendre contrôle de son corps, il faut normalement un acte de magie noire."

"Ils sont dangereux... N'y a-t-il pas moyen de les amener à l'équilibre ?"

"S'ils sont issu de la magie d'un nécromancien ou de semblables lanceurs de sorts, il faut briser leurs corps. Le spectre errera alors jusqu'à temps de parvenir à l'équilibre."

"Et s'il reviennent quand même ?"

"Alors il faut trouver la source de leur colère pour la calmer. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser que seul une puissante magie pourrait provoquer une telle chose."

Azra se leva, hésitant. Il ne se sentait pas beaucoup avancé...

"Merci..."

Il alla prier quelque temps devant la statue du dieu dans l'espoir d'avoir une illumination. Comme rien ne venait, il se leva avec un sentiment de désespoir. Comment calmer ces âmes en peines ?
Ils ressortirent du temple. Il restait une dernière piste :

"Gaber, sais-tu à qui sont ces trois tombes ?"

"Je ne me suis jamais posé la question, non..."

Le petit homme semblait surtout pressé de quitter l'allée entourée d'arbres morts d'où des corbeaux les observaient d'un air malfaisant.

"Les trois stèles portent le nom de Caladaar."


Le petit homme pâlit :

"Alors c'est le cousin de mon patron qui est mort dans un accident avec ses deux parents... Ils avaient une place importante dans la gestion de l'entreprise. Les affaires ont commencées à mal tourner après leur mort... Mais pourquoi reviendraient-ils tourmenter leur parent ? Il a même pratiqué pour eux la vieille coutume issue du village d'origine de la lignée : déposer un yus dans leur tombe dans l'espoir de plaire à Phaïtos."

"Une coutume ridicule. Phaïtos ne se soucis pas de l'argent."

"Certe, mais eux, ils y font attention ! Mars était tellement en colère de voir que l'entreprise menaçait de couler qu'il m'a demandé de lui donner trois de mes pièces car il ne voulait rien dépenser..."

Azra pâlit. Il ouvrit la bouche plusieurs fois mais seul les croassements des corbeaux du temple se firent entendre.

"Que t'arrive-t-il ?
s'inquiéta Gaber. Tu viens de dire que le dieu de la mort ne se souciait pas de ces offrandes... et les défunts ne pouvaient pas savoir la provenance des pièces ! Comment cela pourrait-il leur interdire l'entrée des enfers ?"

Azra éclata d'un rire hystérique, sans joie :

"Par tous les dieux ! Nous n'avions même pas besoin d'aller au cimetière ! Vous saviez déjà tout, mon ami !"

"Comment ? Non !"

Azra tapota contre le front agrandit par la calvitie de son ami.

"Là ! Vous aviez tout, là ! Quelle réussite ! Je gage que ce n'était même pas prévu !"

"Mais enfin, que veux-tu..."

Mais Azra fondit soudain en larmes :

"Pauvres âmes, ravagées par un conflit qui ne vous regardait même pas... si vous saviez comme je vous comprends..."

Gaber lui tapota l'épaule sans trop savoir quoi faire, mais le garçon se redressait déjà, le visage rayonnant :

"Suit moi ! Nous allons régler ça tous ensemble !"

Il traina presque le petit homme vers les rues de Kendra Kâr.



Un rapide détour

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Dernière édition par Azra le Mer 6 Juin 2012 09:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mar 5 Juin 2012 21:35 
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La nuit avait été assez peu reposante pour Azra, peuplée de cauchemars de rats géants qui rentraient dans son corps pour le dévorer de l'intérieur. C'est avec le moral en berne qu'il décida d'aller tout de même prier pour Phaïtos. Après tout, il avait survécu. Si le dieu était derrière cela, il fallait mieux l'en remercier. Azra entra donc dans le temple du corbeau, mais tout de même avec le sentiment qu'il allait à nouveau perdre son temps.

Se débarrasser de Chandakar semblait une tâche impossible, une tâche qu'il n'était parfois même pas sûr de vouloir mener à bien. Néanmoins, il s'était voué au culte du dieu des morts car, si quelqu'un pouvait l'aider, c'était bien lui. C'était le moment de demander conseil.

Les lieux étaient toujours aussi sinistres. À chaque fois qu'il entrait ici, Azra avait le sentiment que tout avait été fait pour rappeler aux visiteurs que de toute façon, rien d'autre que la mort ne les attendait au bout du chemin.

Le jeune homme était d'accord avec cela : le monde se divisait entre ceux qui faisaient la fête et ceux qui cherchaient le pouvoir, et cela semblait futile devant l'inéluctabilité de la volonté du dieu corbeau. Aussi, il prenait un plaisir malsain à fouler les dalles de ces lieux qui évoquaient si bien la tragédie de la vie.

Voyant la maîtresse des lieux s'approcher, il fit un effort pour sortir de ses pensées morbides et présenter un visage avenant.

Azra salua la prêtresse comme il convient. Celle-ci lui répondit par un regard froid. Pas à dire, elle n'était pas du tout sensible à ses grands yeux bleus et humides.

"Ma Dame, j'aurais une question à vous poser : imaginons qu'une âme morte trouve refuge dans le corps d'un vivant, comment faire pour l'en déloger ?"

(Tes tentatives sont pitoyables ! gronda Chandakar.Une telle chose est impossible, je suis bien placé pour le savoir.)

La prêtresse se trouva dans le même état d'esprit :

"Ce que tu dis là est une abomination, un blasphème ! Une telle chose ne peut avoir lieu d'être..."

"Justement, se hâta de préciser Azra, comment faudrait-il procéder pour y mettre fin ?"

"Conduit moi à cette personne, je règlerais le problème moi-même !"

Les choses s'annonçaient mal. Son ton était encore plus polaire que d'ordinaire, elle était visiblement très en colère. Azra prit un air contrit :

"C'est que, mon client souhaite garder l'anonymat..."

"Et depuis quand contestes-tu mes ordres ?"

Il voulut lui rappeler qu'il n'était pas sous ses ordres mais se reprit pour énoncer plus diplomatiquement :

"Hum, je me suis engagé par serment... Je ne voudrais pas que l'on dise que le clergé de Phaïtos n'a aucune parole..."

La prêtresse laissa échapper un soupir rageur :

"Tu fais des serments à la légère... Soit. Je répondrais à ta question, mais j'ai d'abord un service à te demander..."

Le jeune homme retint de justesse un soupir de soulagement. Les choses s'arrangeaient.
"Tout ce que vous voudrez, ma Dame."

Les yeux de la prêtresse ne laissèrent aucun sentiment paraître. Le silence se prolongea, sinistre, et Azra compris qu'elle le jaugeait. Malgré toute sa détermination à s'attirer ses bonnes grâces, il savait qu'il aurait dû mal à garder son calme si elle continuait à le prendre de haut. Après un certain temps, elle demanda enfin :

"Es-tu un fidèle suivant du dieu aux corbeaux ?"

Azra grimaça, tout ça pour ça ?

"Je suis toujours disposé à aider mon dieu."

La phrase avait été prononcée avec toute la passion et la dévotion d'une huître en train de bailler, mais la prêtresse n'y fit pas attention.

"J'ai entendu parler de tes dernières... actions. Tu es même déjà venu me consulter. Je pense ne pas me tromper en disant que tu seras intéressé par une mission au service du temple."

Azra sentit un regain d'intérêt s'éveiller en lui. Regain d'intérêt qui se manifesta par la pensée suivante :

(Super, on va encore m'envoyer me faire tuer...)

"Que voulez-vous que je fasse ?"

La femme ténébreuse sourit :

"Je te demanderais de me ramener le mage Tirassin. Il circule dans la ville sous le couvert d'un voyageur respectable. Mais ses compétences en magie ne se limitent pas au feu comme il le prétend, il est aussi assez habile en magie de l'ombre... On dit même qu'il aurait des liens avec la cité noire d'Omyr, mais, évidemment, il veille à ce que cela ne se sache pas. J'aimerais beaucoup en apprendre plus à ce sujet, mais il va de soit qu'il ne sera pas coopératif. Tu le trouveras à l'auberge de la Torture Guerrière, fait comme tu veux mais ramène le vivant... "

Azra hocha la tête.

"Et comment suis-je sensé pouvoir m'en prendre à un mage professionnel à moi tout seul ?"

"Tu ne seras pas seul."

Elle fit un geste et un jeune homme pâle, un peu plus trapu qu'Azra, apparut. Il avait l'air assez costaud mais son visage affichait l'abyssal débilité d'un fanatique lobotomisé.
"Je te présente Parcos, un autre serviteur dévoué de Phaïtos. Il t'aidera dans cette tâche, il s'y prépare depuis un certain temps et tu sauras quel rôle lui assigner. Ce soir, vous capturerez le mage et vous me l'amènerez. Je vous récompenserais, et je répondrais à ta question, Azra."

Azra ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois, regardant alternativement le dénommé Parcos et la prêtresse. Qu'avait-il à faire d'un boulet pareil ? Finalement, constatant qu'elle était reparti prier et que son nouveau compagnon le regardait bizarrement, il se détourna vers la sortie. L'autre lui emboita le pas, silencieux comme s'il était son ombre.


Préparatifs

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Dernière édition par Azra le Lun 25 Juin 2012 21:12, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mar 5 Juin 2012 22:50 
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Les fanatiques de Thimoros jetèrent le corps du mage sur les pavés qui menaient aux portes du temple, dans le parc. Aléria lança un regard féroce à Azra :

"Tu fais honte à ton dieu !"

"Euh, pourquoi ça ?"

"Je prie pour que Thimoros te condamne à une mort lente et douloureuse !"

"Hé ! Mais qu'est-ce que j'ai dit, encore ?"

"Si nos chemins se recroisent, soit sûr que tu n'en réchapperas pas !"

Elle s'en alla avec son compagnon sous le regard abasourdit d'Azra.

"Hé, tu m'écoutes quand je parle ?"

Ils avaient déjà disparu dans les ténèbres.
Il soupira et traina le mage vers la porte du temple. Les corbeaux de Phaïtos dormaient dans les arbres alentours, il se demanda vaguement si, de jour, ils auraient pris Tirassin pour un cadavre et l'auraient dévoré.
Hum, réflexion faite, il fallait peut être mieux ne pas y penser.
Azra poussa la porte du temple et fut accueillit par la voix de la prêtresse.

"Qui pénètre à cette heure dans la demeure du dieu aux corbeaux ?"

"C'est moi !"

Elle se précipita à grand pas vers lui.

"Es-tu sûr que personne ne t'as suivi ? gronda-t-elle. Si tu as attiré les autorités de la ville dans le temple..."

"Ne vous inquiétez pas, j'ai fait très attention."

"Et Parcos ?"

"Mort pour faire diversion."

La prêtresse eut un sourire glacé :

"Je savais que tu saurais l'employer utilement..."

Azra sentit une boule glacé dans son estomac. L'adrénaline étant retombé, il se sentait de plus en plus écœuré par ce qu'il avait fait.

"Si c'est le sort que vous réservez à tout vos fanatiques, je suis content de n'être que de passage..."

Elle resta de marbre, se contentant de claquer des doigts. Un autre fanatique vint ramasser Tirassin pour l'emmener dans un couloir creusé derrière l'autel et qui descendait dans les profondeurs du temple.

"Et maintenant ?" demanda Azra.

La prêtresse de Phaïtos s'agenouilla devant l'autel et murmura une prière. Seul la fatigue permit au jeune homme de ne pas lui sauter dessus. Au bout d'un moment, elle se retourna et lui jeta une bourse :

"Tu as mérité ta récompense. Bien sûr, cette petite chose matériel n'est rien comparé au bénéfice spirituel de travailler pour le temple."

Azra soupesa la bourse et grimaça. Ce n'était en effet pas grand chose.

"Et ma question ? Savez-vous comment faire pour chassez l'esprit d'un mort possédant le corps d'un vivant ?"

"Le mieux à faire serait de tuer les deux, ainsi, Phaïtos récupérerait l'esprit qui lui revient. Quand à l'autre... Comme ont dit, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs... Mais j'imagine que ce n'est pas la réponse que tu attends, n'est-ce pas ?"

Azra serra les dents :

"Disons que mon client risque de refuser de me verser salaire après ça..."

"Bien sûr, il est toujours possible d'appeler un miracle divin, mais c'est un procédé très aléatoire. Tu peux aussi essayer à travers la magie noir. Je gage qu'un nécromancien pourrait faire quelque chose. Si tu apprends toi-même ces arts, tu devrais pouvoir faire quelque chose, et obtenir toute la récompense pour toi puisque c'est visiblement ce qui t'intéresse."

"C'est tout ce que vous pouvez me dire ?"

"Non. Sache que les prêtres de Phaïtos n'ont pas tous le même savoir, peut-être qu'un autre t'aidera d'avantage. Le prêtre d'Omyre, par exemple, pourrait sûrement t'indiquer plus précisément comment régler ton problème."

Le garçon soupira :

"Très bien, je vous remercie..."

Il se dirigea vers la sortie, pas très rassuré. Omyre ? Il ne se sentait pas prêt à entrer dans un lieu aussi dangereux. Mais, aller... il pouvait bien se permettre un peu d'optimisme.
Maintenant, il avait une piste sérieuse.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Jeu 9 Aoû 2012 11:56 
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Azra alla s'agenouiller devant l'autel, savourant l'ambiance glauque du temple. Il n'eut pas le temps de se mettre à prier : la prêtresse était déjà sur lui.

« J'aurais une petite tâche toute simple pour toi... »

« Est-ce que je peux accomplir ma prière ? »

Elle eut un soupir agacé et se retira. Le garçon eut un petit sourire, ravi de l'avoir remise à sa place. Il allait peut-être falloir qu'il quitte bientôt Kendra kâr si elle persistait à se faire aussi envahissante. Il prit bien le temps de réciter la plus longue prière qu'il connaissait, inventant au passage quelques versets supplémentaires qu'il se garda de prononcer trop haut :

(Le glorieux seigneur des corbeaux
Devrait prendre garde à ses vassaux,
Surtout à certaine prêtresse de ville
Dont les ambitions semblent bien viles.
Qui sait ce qui se tapi, noir ennemi,
Au fond de l'âme de ceux qui le prient...)


(La réponse à cette dernière question, souffla Chandakar, ironique, je suis bien placé pour la connaître...)

Azra sursauta et s'efforça de fermer son esprit, refusant d'en entendre plus. Il se releva, un peu secoué et dégouté par l'intervention du mort-vivant, laquelle soulevait un problème bien réel. Phaïtos connaissait-il la présence de cet hôte ? Dans ce cas, il semblait peu probable qu'il accorde quelqu'aide que ce soit au jeune homme. Il reprit ses esprits préférant oublier ce moment de doute.

(Douter ne sert à rien. Il faut réfléchir et agir. Ensuite, le résultat viendra, en bien ou en mal...)

Il se répétait parfois cette phrase, sachant qu'il avait du mal à l'appliquer.
À ce moment là, la prêtresse revint vers lui, l'air fort mécontente. Azra se retint de lui faire remarquer qu'éprouver des sentiments intenses et violents n'était pas très en accord avec la personnalité du dieu corbeau, mais il se retint pour demander d'une voix mielleuse :

« Que puis-je pour vous, ma Dame ? »

« Il est temps de montrer ta dévotion en accomplissant la volonté de ton dieu. »

« N'est-ce pas ce que je fais depuis un certain temps déjà ? »

Elle l'ignora :

« J'ai interrogé le mage Tirassin. Il ne m'est plus d'aucune utilité, maintenant. Je veux que tu prononces la sentence de Phaïtos contre lui. »

Azra cacha parfaitement le dégout que lui inspirait cet ordre donné par un visage de marbre. Un meurtre de sang froid ? Sans raisons valables ? Non merci ! Hélas, il ne fallait sans doute pas attendre de récompense car ce qu'elle lui demandait devait être accepté de tout fanatique de Phaïtos comme une récompense en soit. Comment faire pour échapper à ça ?
En même temps, c'était là l'occasion rêvée pour rencontrer le mage et tenter d'apprendre la magie noire ! S'il pouvait le sortir de là... Mais comment l'aider à s'enfuir sous les yeux de la prêtresse ?
Cette dernière poursuivit, lui donnant tout simplement la réponse :

« Tu vas l'éliminer et jeter son corps dans la grille qui mène aux égouts, ainsi, personne ne saura jamais que le temple était impliqué dans sa disparition, hormis les brigands des souterrains. »

Parfait ! Quelle cruche ! Elle ne saurait jamais ce qui était arrivé... Pour la forme, il prit un air inquiet :

« Et comment vais-je faire ? C'est un mage plus puissant que moi, c'est comme si j'étais déjà mort ! »

« Ne t'inquiète pas, il est sous l'effet de l'Aledrum 'fléau du mage'. Cette plante, associé à l'eau de son pichet, chasse les fluides de son corps. Il est sans défenses. »

Azra hocha la tête. Il était inutile de résister d'avantage : la seule difficulté qui restait serait de regagner la confiance du mage !
Il se dirigea vers le fond du temple.

« Je vais prendre une torche pour emmener le cadavre dans les égouts... »

La prêtresse ne faisait déjà plus attention à lui : elle était retournée en prière.
Il s'engagea donc dans le couloir qui s'ouvrait au fond du temple, ramassant au passage une torche, et partit à la recherche des cachots. En fait, le plus dur fut de faire la différence en lesdits cachots et les petites cellules des fanatiques du temple : Partout sur les côtés du long couloir étroit et faiblement éclairé, il y avait des portes de bois renforcées avec une petite grille pour regarder ce qu'il y avait à l'intérieur. Il finit par trouver celle qui abritait Tirassin. Il prit donc une grande inspiration, saisit le trousseau de clé pendu au mur et ouvrit la porte. Puis, il entra en veillant à bien fermer derrière lui. Il déposa la torche dans une torchère vide.
Tirassin, qui était avachi sur un tas de paille qui devait servir de litière, leva les yeux :

« Alors ça y est ? Vous venez me tuer ? C'est vous qui m'avez capturé, n'est-ce pas ? Vous êtes doué pour votre age... »

« Je suis venu avec ordre de vous tuer, en effet. Mais je ne compte pas le faire. »

Un lueur d'espoir brilla dans le regard fataliste du mage. Sa robe colorée était souillée, ses cheveux blonds emmêles... il semblait en piteux état mais gardait l'espoir. Azra ne pouvait qu'être impressionné.

« Enfin, en fait, cela dépend de vous... » ajouta-t-il.

« J'ai déjà dit à votre prêtresse que je ne pouvais rien pour elle. »

« Pour elle, peut-être pas. Mais pour moi... Il faut que vous sachiez que je ne suis pas affilié au temple. Je vous ai capturé parce qu'elle m'a payé pour ça. »

Tirassin haussa un sourcil et se redressa malgré les chaines qu'il avait aux pieds et qui devaient considérablement gêner ses mouvements.

« Vous n'êtes donc pas un fanatique de Phaïtos ? »

Azra prit une inspiration discrète. Il était hors de question de trop en révéler au mage... Mais il pouvait au moins lui dévoiler quelques éléments sur lui, ne serais-ce pour lui montrer que leur première rencontre n'avait pas été que mensonges...

« J'ai... une quête personnelle à mener. Et celle-ci implique de comprendre comment fonctionne la magie. En fait, je ne vous avais pas menti. Il se passe vraiment des choses bizarres dans les égouts de la ville, et ça m'intéresse un peu... mais plus encore, je veux apprendre à manipuler les fluides de l'ombre. »

Le mage hocha la tête d'un air pensif, se demandant probablement ce qu'il fallait croire là dedans. Azra ne pouvait lui en vouloir. Après tout, il l'avait déjà floué ! Finalement, Tirassin se pencha en avant :

« Pourquoi devrais-je vous faire confiance ? »

« Parce que je vais vous aider à sortir de là si vous me promettez votre aide. Je dirais à la prêtresse que vous êtes mort, comme ça elle ne vous fera pas rechercher. Son influence sur cette ville est faible : si vous vous faites discret, elle ne saura jamais que vous en avez réchappé. »

« Ce qui est tout à votre avantage. » sourit le mage.

Azra lui adressa un sourire carnassier :

« Je ne compte pas rester bien longtemps à son service, donc pour répondre à votre sous-entendu : non, vous n'aurez aucun moyen de pression sur moi avec ça ! »

Tirassin se laissa retomber en arrière.

« Vraiment très doué, pour votre age... »

« Écoutez, insista le jeune homme, je sais que ça n'a pas très bien commencé entre nous. Mais je ne suis pas quelqu'un de mauvais ! »

(On aura tout entendu.) bougonna Chandakar.

« Taisez-vous ! »

« Mais je n'ai rien dit ! » protesta le mage.

« Euh, excusez-moi, je parlais à... quelqu'un d'autre. »

Son interlocuteur plissa les yeux.

« Vous êtes vraiment quelqu'un d'étrange. Vous me parlez des problèmes dans les égouts mais vous me semblez un sujet d'étude bien plus passionnant à vous tout seul ! Hors, il se trouve que j'aime résoudre les mystères et les phénomènes étranges... En échange de mon enseignement, peut-être pourrez-vous me parler de vous et de votre... quête personnelle. Bon, de toute façon, il me semble que je n'ai pas le choix alors... que faisons-nous ? »

Azra fit jaillir les clés devant lui d'un geste vif, tel un prestidigitateur produisant un mouchoir multicolore. Le magicien, lui-même habitué à donner ce genre de spectacle, ne sembla guère impressionné. Le garçon se pencha sur les chaînes et entreprit d'ouvrir les menottes.

« Au fait, demanda-t-il, que vous voulait la charmante maîtresse des lieux ? »

« Oh, c'est bien simple : elle voulait que je lui donne des contactes pour trouver du financement auprès d'Omyre. Malheureusement pour elle, si j'ai déjà été à la cité noire, je ne suis aucunement un de ses agents ! J'ai été très amusé par son air furieux ! Elle a dû dépenser une fortune pour trouver l'aledrum et le mêler à ma nourriture, et elle n'en retirera rien ! »

Il se leva pour délier ses membres avec un soulagement évident. Azra s'étonna :

« Vous voulez dire qu'il est possible de visiter Omyre comme ça ? En ne faisant que passer ? Ce n'est pas ce que disent les légendes... »

« Les chefs de la ville passent la majeur parti de leur temps à se battre. Je suis sûr que même Oaxaca ne peut être au courant de tout ce qui se passe dans la ville tant le chaos qui y règne est extraordinaire ! Tant qu'on reste discret, il n'y a rien à craindre des hautes autorités. Il faut juste se méfier des petits bandits qui arpentent les quartiers dans l'espoir de se distinguer en plus haut lieu. Mais attention à ne pas se faire remarquer ! Les Kendrans sont très mal vues, là-bas. Il faut mieux avoir quelqu'un de la ville qui te permette de passer les portes... et être prêt à se battre à l'occasion une fois à l'intérieur ! »

« Vous semblez savoir bien des choses susceptibles de m'intéresser... »

Le mage se mordit les lèvres. Il allait sans doute falloir le rassurer si Azra ne voulait pas le voir filer. Ce n'était pas la première fois qu'il était confronté à ce problème : il n'inspirait qu'une confiance relative aux gens avertis et était souvent considéré comme un fou. Pourtant, il avait besoin du mage ! Et une fois qu'il l'aurait libérer, qu'est-ce qui garantirait que ce dernier ne quitterait pas discrètement la ville ?
Il se pencha sur la grille qui servait à l'aisance du prisonnier. Il n'allait pas être facile de s'y glisser, heureusement les deux hommes étaient plutôt maigres. Tirassin, qui se massait les chevilles, demanda :

« Au fait, je ne connais toujours pas votre nom... »

Le jeune homme s'efforça de prendre un air aussi avenant que possible, souriant d'un air candide.

« Je m'appelle Azra. Cela fait quelques années que je parcours le monde, allant de petits boulots en petits boulots... lesquels consistent généralement à combattre des créatures ou annuler des malédictions. »

Il eut la nette impression que ça ne rassurait pas trop son compagnon. Les gens étaient difficiles, quand même...
Il fallut plusieurs essais avant de trouver la clé qui ouvrait le cadenas qui bloquait la grille. Finalement, il la souleva et jeta un regard dans les ténèbres. Il ne voyait pas de rats mais ne s'en sentait pas rassuré pour autant : en fait, il ne voyait rien. Qui sait ce qui les attendait là dessous ?

« Si j'ai bien compris vous n'avez plus de pouvoirs ? »

« J'ai essayé de rationner l'eau dans l'espoir de récupérer quelques fluides mais j'ai bien peur qu'il ne faille pas trop compter dessus... »

Azra gémit intérieurement, ramassa la torche et descendit vers les égouts.

La Chose

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Dernière édition par Azra le Jeu 23 Aoû 2012 15:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Jeu 9 Aoû 2012 12:44 
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Le repas du soir avait été assez maigre, mais Azra avait l'habitude de ne pas manger à sa faim. Cependant, après une journée éprouvante, il ne rêvait que d'un festin suivit d'un bon lit. Il allait remettre les clés à la prêtresse et filer.
Il poussa donc les portes du temple et se dirigea vers l'autel. Comme d'habitude, sa commanditaire était là, comme si elle n'avait jamais bougée d'ici de toute sa vie. Elle se tourna vivement vers lui.

« Tu en as mis du temps ! Tu as intérêt à avoir accompli ta mission ! »

Le jeune homme prit une inspiration pour se retenir de commettre un meurtre.

« Oui, j'ai fait ce que vous m'avez dit... J'ai eu quelques problèmes dans les égouts, j'ai été attaqué par un brigand. Je suis ressorti dans la rue et j'ai pris un instant de repos. Je suis venu pour vous faire mon rapport et vous rendre les clés que j'ai pris pour entrer dans la cellule... »

Elle hocha la tête.

« Très bien. Tu es décidément un loyal serviteur de Phaïtos... Demandes-tu récompense pour ce que tu as fait ? »

Azra faillit hurler que oui mais il se contint. Même s'il ne comptait plus faire appel au temple de si tôt, il fallait mieux éviter de se le mettre à dos. Il se contenta donc de signaler que servir la volonté du dieu corbeau n'exigeait aucune récompense.

« Pourtant j'ai quelque chose pour toi, déclara la prêtresse de Phaïtos, voici un peu d'or, mais aussi bien plus précieux... »

Cette fois-ci, Azra dressa l'oreille. Finalement, il n'aurait peut-être pas perdu son temps... Il la regarda sortir avec révérence un petit coffret des plis de sa robe. Elle l'ouvrit et en tira un objet finement ouvragé qui ressemblait à une statuette de corbeau en métal, très plate et avec les ailes déployées. Elle devait mesurer quinze centimètres de long pour autant d'envergure. Elle était en revanche très fine, de un à trois centimètres d'épaisseur, pas plus. Il était difficile de savoir en quel métal le corbeau était fait mais il était si bien poli qu'il brillait légèrement à la lueur des torches. Elle le lui tendit d'un geste ample, comme si elle lui offrait la relique d'un saint.

« Pose le sur ton poignet. »

Azra était quelque peu suspicieux mais trop fatigué pour ne pas obéir. Il prit le corbeau et l'appliqua sur le brassard de cuir de son gantelet gauche.
Aussitôt, les ailes se refermèrent et des éclaires dorés parcoururent l'objet. Azra sentit une formidable puissance gronder en lui et compris qu'elle était issue de Chandakar, que le contacte de l'objet avait profondément perturbé, sans qu'il soit possible de déterminer s'il était content ou furieux. Pendant un instant, les yeux du garçon brûlèrent d'un feu vert et des étincelles crépitèrent autour du corbeau, jaillissant de son bec pour se mettre à la masse sur le fer du gantelet.
Finalement, ces étranges phénomènes s'estompèrent et Azra dirigea un regard abasourdit sur la prêtresse qui semblait elle aussi un peu perturbée.

« Que... que s'est-il passé ? » bégaya le jeune homme.

« Ce bracelet...
expliqua la prêtresse d'une voix sourde, est un objet béni par le dieu des morts. Il n'accepte de s'enrouler qu'autour du poignet d'un véritable serviteur du dieu corbeau. Je n'avais jamais vu le phénomène se faire... Cela prouve que Phaïtos reconnaît lui-même que tes actions sont en accord avec sa volonté. »

Azra secoua la tête. Impossible ! Il avait dans le crâne un monstre qui, de ce qu'avait compris Azra des monologues souvent à la limite de la santé mentale de Chandakar, n'aspirait qu'à remplacer le dieu des morts ! Comment ce dernier pourrait-il lui accorder sa confiance ? Il était plus probable que le bracelet réponde à autre chose... Mais quoi ?
La maîtresse du temple de Kendra Kâr leva alors la main.

« Je vais prier mon seigneur... Quand à toi, fais comme bon te semble, je n'ai pas à te retenir. Je sais que quoique tu fasses, tu serviras le seigneur des corbeaux. »

Voilà quelque chose d'inattendue ! Il n'aurait même pas à craindre la prêtresse en expliquant qu'il ne voulait pas rejoindre le temple ! Elle le laisserait faire ce qu'il veut !
Il resta un moment silencieux. Finalement, l'esprit vidé par la fatigue et constatant que l'autre était retournée prier avec plus de ferveur que jamais, il décida de sortir.
Il avait acquis un peu d'argent ces derniers temps, il comptait donc bien s'offrir une bonne chambre. Bon sang, il avait faillit y passer aujourd'hui !
Moitié avançant, moitié tombant, complètement titubant, il sortit du temple pour prendre le chemin de l'auberge de la tortue guerrière.

Deux esprits pour un seul crâne

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Ven 9 Aoû 2013 19:16 
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Les Idolâtres du Grand Chthonien




Quoi qu'elle eût pensé qu'il avait fait, cela avait déclenché sa furie. Elle ferma boutique, fouilla dans un petit coffre pour en ressortir deux gemmes sphériques rougeoyantes de la taille d'une main, s'habilla rapidement d'une cape grise et revint s'attarder sur Goetius.

"Levez-vous, nous partons en balade ! Et ne vous avisez pas de tenter quoi que ce soit de stupide !"

Quittant la boutique par là d'où il était arrivé, la jeune femme, qui restait derrière lui, le poussait de temps à autres pour le presser d'avancer au travers des ruelles des maisons bourgeoises. Soudainement, au détour d'un mur, il le vit.

Un endroit sublime. Un temple de pierres noires pourvu de pinacles pointues et de piliers saillants à chaque coins sur lesquels trônaient des sculptures représentant un squelette caché sous une aube, faux en main. On pouvait deviner par-ci par-là des ouvertures servant de refuge à la myriade de corbeaux, dont on aurait dit de certains qu'ils possédaient trois yeux, qui était perchée sur l'édifice. Autour, des arbres morts n'égayaient pas la scène.

Goetius s'étant arrêté pour admirer le bâtiment, la jeune femme le poussa plus fort pour qu'il s'avance. Ici, hormis eux, il n'y avait personne et, hormis les cris corbins, aucun bruit. Même ceux de la ville ne semblait pas vouloir s'aventurer dans ce décor si lugubre. Si cela avait été d'en d'autres circonstances, il aurait pu croire être arrivé dans un sanctuaire. Le silence au milieu du bruit, l'obscurité s'imposant à la lumière. Une force divine, qui lui était agréable, œuvrait ici. Étonnamment, il commençait à se sentir bien. A oublier ses inquiétudes. Lorsque la jeune femme lui avait parlé de grande prêtresse, il était loin d'imaginer qu'il pouvait s'agir de celle de Phaïtos mais il n'y avait pas de place au doute. Tout ici faisait ressentir sa présence. Et c'était bien.

Goetius se rappelait soudainement les mots de sa mère.
"Le hasard, la chance et la malchance, ça n'existe pas. Seul existe Zewen."
Quand sa famille a peu à peu été terrassé et qu'il fut épargné, il comprit là que le dieu du destin et de la mort devait être de vieux amis. Ils avaient un grand plan pour lui et l'avait façonné pour que son accomplissement soit parfait. Yuimen, que son paysan de père adorait tant, était utile, mais ce n'était jamais qu'un dieu de pacotille en comparaison, tout juste bon à faire pousser les légumes. Pourtant, c'est à lui qu'il a dû se fier durant toutes ces années à entretenir seul la ferme.

Les péripéties qui lui étaient arrivées depuis son départ pour le château de Mordansac ne lui avaient laissé guère de repos, mais il pouvait ressentir plus puissamment que jamais Zewen et Phaïtos l'accompagnant à ses côtés. Et, pour cela, il se sentait invincible.

Ils l'avaient guidé jusqu'à ce temple pour une raison précise.
Il n'y avait nul besoin de fuit, nul besoin de lutter, nul lieu de s'inquiéter.
Il lui fallait juste avancer.

La jeune femme n'eût plus besoin de le pousser, il avançait de lui-même sans rechigner.
Ils atteignirent la façade du bâtiment, une grande porte rouge sang au-dessus de laquelle, sur un tympan était gravé une représentation du dieu régnant sur les enfers.

La porte était fermée. Son regard s'arrêta sur les poignées, qui n'étaient autre que des crânes de bouloums.

"Ouvre."

Goetius s’exécuta, et ils rentrèrent dans le temple.
C'était une véritable cathédrale, pourvue de bancs capables d’accueillir des centaines de personnes. Au fond, une immense statue d'un homme à tête de corbeau trônait devant une fresque aux tons rouges.
D'autres gens adoraient Phaïtos ? Tous n'étaient-ils donc pas sourds à sa présence ?

Un vieux prêtre avança vers eux. Un homme aux traits creusés et au regard bleu clair, dans une aube grise, qui lui demanda :
"Sephora ? Que viens-tu faire ici à cette heure ? Qui est-ce que tu emmènes là ? Aucun sacrifice n'est prévu avant des jours..."

Elle lui hurla :
"Silence, prêtre. Je suis venu ici rendre des comptes à ta catin de maîtresse, qui a voulu me sacrifier à Phaïtos sans me consulter."

Ses mots résonnèrent dans le bâtiment.
Lorsque l'écho eût fini de se faire entendre, ce fut le tour de bruits de pas féminin venant d'une chapelle latérale. Une femme d'une quarantaine d'année, vêtue d'une soutane rouge bordeaux et d'une étole dorée. Couleurs vives qui contrastaient avec le ton sobre du bâtiment.

"Que me veux-tu Sephora ?"

La jeune fille sortit alors le grand jeu. Les deux gemmes en main, laissant tomber sa cape, elle fit face à la prêtresse.

"Prêtresse, je connais votre puissance. Mais je tiens à vous prévenir. Si vous me tuez et que ces gemmes de fluides flamboyants se brisent, vous, vos prêtres et votre temple vous embraserez !"

"Mais enfin, pourquoi ferais-tu cela ? Si ton cœur vacille, je te rappelle que tu as officiellement renié Gaïa et accompli le Daneshaar. Il est trop tard pour faire demi-tour, même tes fluides ont changé. Fais attention au courroux du dieu de la mort. Je sais ce qu'il a prévu pour moi, peux-tu en dire autant ?"

"Alors expliquez-moi pourquoi avoir soudain décidé de me tuer en m'envoyant cet assassin ? Il a la marque des ressuscités sur sa gorge, il vient forcément d'ici !", dit-elle en poussant Goetius vers la prêtresse.

Elle le dévisagea et s'avança vers Sephora, l'air folle de rage. La jeune fille ne bougea pas, totalement surprise de cette réaction et resta tétanique jusqu'à ce que la grande prêtresse vienne la frapper d'une grande claque sur la joue qui résonna dans l'écho.
"Petite idiote ! Comment as-tu pu croire que si je te voulais morte, je t'enverrais un assassin de pacotille ? Lorsque j'en aurais l'envie, je viendrais moi-même te sacrifier à Phaïtos et crois-moi, je ne manquerais pas mon coup ! Je ne connais pas cet homme, et, pour l'heure, le dieu ne désire pas que ton âme lui revienne. Nous ne sommes pas les seuls à connaître le secret de la résurrection, il peut venir de n'importe où. Ne t'ai-je pas dit que nous avions de nombreux ennemis, de garder ta conversion secrète ?"

"Mais c'est ce que j'ai fait !"

"Et bien on dirait que tu ne l'as pas suffisamment bien caché. Crois-tu que ton mari pourrait avoir des soupçons ? Et range-moi ces pierres maintenant. N'emmènes plus jamais quelque chose d'aussi dangereux ici."

Leur conversation ressemblait presque à celle d'une mère grondant sa fille et ni les prêtres, ni Goetius n'osaient y prendre part. Elle remit ses gemmes dans la poche et lui répondit :
"Non, il n'est au courant de rien. Je ne vois pas ce qui aurait pu me trahir. Si ce n'est pas vous, qui est-ce donc qui a pu me l'envoyer ?"

Goetius se sentit obligé de réagir. Non que son sort l'inquiétait puisqu'il se pensait protégé par les dieux, mais qu'il ne supporterait pas longtemps les élucubrations des deux femmes. Il s'avança et dit avec orgueil, mentant à peine :
"Je n'ai que faire de votre vie ou de votre mort. Cette estafilade à mon cou m'est hérité des péripéties que j'ai connu au sein d'un livre maudit, dont je suis sorti victorieux. A ma sortie, je me suis retrouvé dans cette ville et me suis aussitôt mis en quête d'un endroit où me reposer et me sustenter. C'est ainsi que je suis tombé sur une porte ouverte. La vôtre."

"Vous m'aviez dit que c'était pour éviter la foule."

Le ton de Goetius se faisait de plus en plus sec, il n'aimait pas avoir à se justifier.
"C'était le cas. Je hais la foule."

La prêtresse se fit pendant ce temps pensive, elle semblait chercher dans sa mémoire quelques fragments enfouis.
"Vous connaissez le titre du livre dans lequel vous vous êtes retrouvé ?"

"Je n'en ai jamais eu l'information. Je sais juste que l'histoire se déroulait dans un village nommé Laisvivre."

Elle s'avança en le dévisageant :
"Vous êtes allé dans "Les tourments de Laisvivre" ? Un des livres écrits par Zewen lui-même ?"

Goetius fut surpris :
"Par Zewen ?"

La prêtresse eût soudainement l'air extasiée, excitée par la nouvelle. Un des prêtres, celui qui leur avait ouvert tout à l'heure, se mêla à la conversation :
"La légende raconte que c'est un des livres de la bibliothèque de la Tour des Dieux ! Mais peu de mortels ont réussi à s'y aventurer et à en ressortir vivants. De dangereux gardiens et une étrange magie la protège, et l'on dit que ceux qui s'y enfoncent trop perdent la raison..."

"Qu'est-ce que ça veut dire ?"

"Que quelqu'un a réussi à s'y introduire et à utiliser la magie du livre."

"Qui aurait pu faire ça ?"

"Un jour, un homme est venu ici. Un érudit qui se disait alchimiste et qui semblait s'intéresser à toutes sortes de magie. Il m'avait fait une requête étrange. Il voulait apprendre la nécromancie, mais il refusait de jurer allégeance à Phaïtos. Il disait vouloir se servir des morts pour aller là où les dieux l'interdisent aux vivants. J'ai naturellement refusé et il est parti fou de rage, en clamant que lorsqu'il sera devenu un dieu, il tuerait Phaïtos et se nourrirait des âmes de ses adorateurs."

"Alors cet alchimiste aurait réussi à apprendre la nécromancie et à se rendre dans la Tour des Dieux ? Comment ?"

"Je ne connais qu'un seul être capable d'enseigner la nécromancie sans se soucier de Phaïtos..."

"La bête de Blakalang... Cela fait longtemps que quelqu'un aurait dû lui écourter la vie. Je ne comprends pas pourquoi Phaïtos lui permet encore d'exister."

"Il attend peut-être qu'un de ses fidèles s'en charge..."

Les trois adorateurs, à cette réflexion, le regardèrent.
"Que proposez-vous ?"

"Une expédition. Il faut se rendre à la Tour des Dieux et arrêter cet alchimiste avant qu'il n'en apprenne trop sur la magie divine et puisse s'en servir contre Phaïtos et ses adorateurs. Mais d'abord, il faut aller voir la bête, pour s'assurer de ce qu'elle a pu lui apprendre et pour la mettre hors d'état de nuire."
Goetius ne pouvait rester de marbre. Il était lui-même un adorateur dévoué de Phaïtos. Savoir qu'un mortel se repaisse de la science des dieux pour le détrôner était un blasphème impardonnable et, ici, son orgueil se devait de s'effacer au profit du dieu de la mort.

L'assemblée resta perplexe face à son discours et débattit.
L'objectif ressemblait plus à une folie qu'à un plan tenable mais, plus que jamais, il s'agissait de servir courageusement Phaïtos. S'ils réussissaient cet exploit, le dieu les remarquerait peut-être. Le sens de leurs vies pouvait-il être ailleurs ?

"Très bien. Nous allons mettre tout les moyens en œuvre pour cela. J'irais parler demain au clergé de Thimoros, je sais que eux aussi ont quelques comptes à régler avec la bête de Blakalang. En attendant, vous pourrez vous reposer et vous loger dans le presbytère."



Le Territoire du Loup Noir

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Playlist de Goetius Gomorrheus
Méléagant, le personnage l'ayant inspiré

Écoutez-moi bien.
Je suis Goetius Gomorrheus, le nécromant, l'élu de Phaïtos et de Zewen, le prophète qui va rendre au monde son silence originel.
Croyez-vous vraiment que rien de pire que la mort ne puisse vous arriver, à vous et à votre famille ?
D'un geste, je pourrais les ramener à la vie, en faire des pantins soumis à ma volonté jusqu'à la fin des temps. Ils ne rejoindraient jamais le repos des enfers. Leurs âmes disposées à ma jouissance, dépossédées de volontés, pourriraient petit à petit jusqu'à totalement oublier qui ils furent. Ça, c'est ce qu'il arrivera si vous ne faites pas exactement tout ce que je vous ordonne.
Et, si vous avez l'audace de croire que me tuer résoudrait votre problème, regardez donc mon cou.
Vous la voyez, cette cicatrice, qui longe ma gorge ? Le vestige d'un combat qui aurait dû m'être fatal.
C'est un témoignage des dieux. Ils ne veulent pas que je meure.
Désormais, que vous le vouliez ou non, vous m'appartenez. Et mon premier ordre sera :
Faites silence.


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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mer 1 Juil 2015 14:55 
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J'atteins les portes d'une couleur très appropriée au décor : rouge sang, avec même des crânes de bestioles en guise de poignées. Etrangement, cela ne peut que me faire sourire, cela me paraît tellement attendu, autant que celles en forme de Lune dans les temples de Sithi au Naora. C'est donc à nouveau heureuse que je rentre dans le temple, tout en continuant à répandre de l'eau dont le ciel m'a fait cadeau en trop grande quantité.

La porte encore ouverte, je m'essore le bras droit, n'hésitant pas à tordre ma peau de tissus poilue pour en extraire toute la pluie. Cela fait, je me rabats sur la deuxième patte avant. Je m'assieds à même le sol pour tordre mes deux jambes. Alors que je suis encore au sol, occupée à remettre le doux pelage de mes pattes griffues, je suis dérangée par une femme, dont l'habit en rouge, or et plumes de corbeau ne laisse pas la place au moindre doute ; c'est la maîtresse des lieux.

"Que puis-je pour vous, qui n'est pas vivant ?"
"Que pouvez-vous faire pour elle qui n'est plus vivante ?"

Ma réponse n'est pas que rhétorique tandis que je m'écarte pour dévoiler le corps de la barbare à moitié nue. Mais elle n'a pas le temps de me répondre que trois miliciens font irruption dans le temple. Dans leur tenue bleue, aux armures rutilantes, ils font tâche dans le décor.

"Où est-il ?"

D'un mouvement de la tête, la prêtresse indique un homme, à genou en larmes devant le corps d'une femme sublime, conservée par la magie manifestement. Les miliciens s'approchent et, doucement, le lève en le saisissant par les aisselles ; il se laisse faire, tout simplement. L’homme est un kendran tout ce qu’il y a de plus classique, cheveux noirs longs en désordre, yeux bruns brillant d’un mélange de larmes et de sentiments pour le moins contradictoires. Sa tenue est classique et même classieuse par rapport à certaines que j’ai vues, mais elle porte les traces de nombreuses déchirures. Ces marques ne sont pas celles d’un âpre combat, et d’ailleurs nulle trace de sang ne vient les entachées, mais pourrait être faites à la main, comme quand le désespoir devient tragique, changeant la vie de celui qui le connait en pièce de théâtre à ciel ouvert. En passant devant notre duo, il me regarde et, les yeux, toujours inondés, autant que le sol qui a recueilli les larmes de pluies extraites de mon corps pelucheux, il s'explique en des mots simples :

"Je l'ai tuée. Je l’aimais ; il fallait qu'elle meure, qu'elle meure d'amour. Vous comprenez ?"

Si je comprends ? Je ne sais pas, mais ce dernier regard qu'il lance à celle qu'il a tué, est touchant et viens me fendre le cœur. Sa détresse est d’une beauté exceptionnelle qui fait frémir. Je sens qu'il y a ici, dans le drame qui s'est joué, une esthétique qui mériterait d'être figée pour le temps. Je le regarde partir, accompagné des miliciens. Il quitte la mort pour rejoindre la vie et pourtant, à bien le voir, il semble quitter l'amour pour entrer dans le désespoir. Quelle était sa vie ? Quelle était son histoire ?

"Qui est-elle ?"
"Qui est-il ?"

La prêtresse me regarde et sourit tristement.

"Il se nomme Yohany et elle c'était Laryssa. Il était un ancien condamné, et elle une jeune noble qui s'est éprise de ce beau rebelle. Il est venu au crépuscule avec son corps, m'implorant de lui laisser cette nuit. Et maintenant, dites-moi qui est cette femme ?"

L'histoire est de plus en plus belle, je ne peux vraiment pas juste laisser passer, je me dois d'être un témoin, car tel est le rôle d'un ménestrel.

"Elle se nomme Sura. Elle a été prise dans une sale histoire et y a laissé la vie. Je ne la connaissais pas, mais je ne pouvais pas la laisser là-bas."
"C'est noble de votre part. Nous permettrons à son âme de se reposer."

D'un signe de la main, elle appelle deux servants qui viennent soulever délicatement le corps musclé de la femme qui aurait pu être une compagne dans l'aventure du livre. Sans tristesse, sans joie, sans réelle émotion en réalité, je la laisse partir, clôturant cette histoire en prenant la bourse et le sac à dos de la barbare, qui traînent toujours au sol.

Je me relève et salue la prêtresse, l'histoire de Yohany trottant dans ma tête. Il faut que j'en fasse un requiem d'amour. Le chant d'un homme qui se perd dans un désespoir en quittant un amour. Il me faut trouver un lieu d'amour pour poser cette histoire en chanson.

"Où pourrais-je trouver dans cette ville un lieu d'amour, de passion et de folie ? Un lieu qui correspondrait à l'histoire de ces amants ?"
"Le temple des plaisirs, à côté du palais royal. Vous y trouverez l'émotion que vous semblez chercher."

Rien que le nom du lieu est évocateur et, d'un hochement de tête, je salue la prêtresse et quitte ce lieu, un peu macabre, certes, mais les plus belles histoires sont rarement celles qui se finissent bien. Je reviendrais ici, car les drames les plus terribles donnent souvent des chansons puissantes.

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La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Nietzsche
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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Ven 29 Avr 2016 22:16 
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Alors que je propose de rapatrier le corps du père des gamins, Dems insiste pour ramener celui du Garzok puant. Je suis loin d'être favorable à cette idée, et même franchement contre, mais bon, si ça peut lui faire plaisir. Nous portons donc d'abord le corps du père jusqu'à la porte de craie, puis nous trainons le Garzok au sol, aidé par Kaidan et... Sino, les deux silnogures. C'est qu'il pèse son poids la peau verte.

"Bon, direction le temple de Phaïtos, à Kendra Kâr !"

Nadine pose sa main sur la porte et nous formons une grande chaîne, incluant le Kendran mort et le Garzok. Après avoir vérifié que nous avons rien oublié, Nadine nous conduit dans les lieux. Nous nous retrouvons ainsi au temple de Phaïtos, derrière l'autel de marbre et de verre, non loin de la vasque aux deux dragons. Ce n'est pas la première fois que je viens ici, mon père m'avait conduit en ce lieu pour la fête des morts, en hommage aux soldats du duchés, morts à la guerre, mais il faut avouer, de tous les Dieux de notre panthéon, c'est pas mon favori.

"Que faites-vous là ? Et comment êtes-vous arrivé ici ?"

La femme qui nous domine tous les six, accompagnés de deux cadavres, est grande, aux cheveux noires et à la peau pâle. Sa robe longue est de soie rouge et or, brodée de runes brillantes; la grande prêtresse de Phaïtos, à n'en pas douter. Je me tourne vers Dems, lui lançant un regard hésitant posant silencieusement la question : "On lui raconte ça comment ?"

_________________
Naya, fille du chevalier Cyrial de Rougeaigues, seigneur de Melicera


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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mer 25 Mai 2016 17:29 
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Ce qu'il est lourd ce Garzok, il est d'une bonne taille, bien équipé, et d'un gabarit très développé. Même si on l'a combattu, il est indigne de le laisser pourrir là, il doit pouvoir reposer en paix. Car s'il a fait des erreurs, il a finalement permis la réussite de notre mission. Mauvais ou bon ? Il ne tient à rien de basculer d'un côté ou de l'autre, tout dépend de l'intérêt que l'on défend et de son point de vue. Nous avons fait un choix qui était de préserver la vie des enfants, et nous avons réussi. Nous devons honorer sa mémoire et se rappeler de tout le bon qu'il pouvait avoir. Naya semble juste dégouter de le tirer vers la porte de craie et peine à le cacher. Nos deux sinos sont d'une belle aide et font l'essentiel du travail. J'ai quand même un doute sur leur motivation, j'espère qu'ils ne pensent pas qu'on ramène nos proies avec nous...

Le second cadavre est le père de certains des enfants. Nous l'avons porté en premier et il attend proche de la porte, entouré des enfants qui chouinent à la vue de leur paternel refroidi. "La vie est rude, la vie est cruelle, pleurez aujourd'hui et grandissez demain." Je leur ai dit ça sans la moindre émotion, comme une fatalité. Il est vrai que bon nombre d'enfants doivent subir cette souffrance, mais qu'il faut s'y préparer. J'ignore où on va, je demande alors à Naya : "T'as une idée où on va ?" Elle me répond, ainsi qu'aux enfants que nous allons au temple de Phaïtos à Kendra Kâr.

Phaïtos, ce nom reste gravé dans ma tête, il est des Dieux celui qui me fascine le plus. Non pas par une morbidité mal placée, mais par des expériences troublantes. Ce trouble est à la fois proche de la révulsion que de l'admiration la plus totale. Quelque chose est là, profondément ancré en moi, qui ne demande qu'à s'exprimer. Mais je ne le peux pas, pas encore, on ne pourrait le comprendre, et je ne saurai l'expliquer. Mais Phaïtos est, est restera le Dieu qui m'importe le plus. De Kendra Kâr je ne connais que ses quais, le travail y est dur et les gens malpolis. Mais elle est si réputée de par les ports qu'il serait intéressant de l'explorer, sans doute y aurait-il des poches à faire ?

Nous formons une chaîne, enfants, sinos, cadavres, et arrivons tous dans un lieu sombre et glauque derrière un autel de marbre et de verre. Je ne me souviens pas d'être déjà rentré dans un temple, quel qu'il soit. Car j'étais trop jeune et sans adulte pour m'accompagner. Mais je m'y sens bien, comme si protégé par quelque chose de rassurant. Sans doute ce temple ne fait pas le même effet aux autres. Nous sursautons tous quand une grande femme habillé d'une robe rouge et or brodé de runes nous apostrophe : "Que faites-vous là ? Et comment êtes-vous arrivé ici ?" Naya me regarde et doucement me demande comment on va expliquer ça. "Laisse-moi faire."

"Bonjour Madame, nous venons de loin. Aussi incroyable que c'est, nous sommes arrivés ici pour apporter deux compagnons tombés au combat. L'humain est le père de ces enfants, le Garzok a été un guide pour nous. Nous vous demandons humblement de faire les rituels avec tous les honneurs qu'ils méritent pour les faire passer."

(Pour m'éviter à moi de le faire...).

La femme nous observe un à un et s'arrête sur moi en dernier, jusqu'à me glacer le sang tellement elle perce mon âme...

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 Sujet du message: Re: Temple de Phaitos
MessagePosté: Mer 25 Mai 2016 21:10 
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Vous arrivez au milieu du décors aussi riche que sinistre du temple. Les corbeaux à trois yeux vous guettent du haut des arbres dénudés.

"Je l'ignore, te répond la grande prêtresse. C'est à ton compagnon de me dire pourquoi il s'intéressait à toi."

Asad hausse les épaules :

"Je cherchais son compagnon nain. Moi et mon ami on avait des informations à transmettre."

Il prononce le mot "ami" d'un ton particulier, comme un sous-entendu, en profitant pour te lancer un regard amusé.

"Mais puisque j'ai l'occasion de vous parler, et que vous semblez connaître l'ordre des Messagers du Corbeau, nous pourrions en discuter."

Il se tourne vers toi :

"J'imagine que tu peux te retirer, Insanis, Les affaires du culte de Phaïtos ne te regardent pas, que je sache..."

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