L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1046 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51 ... 70  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 20 Avr 2012 18:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
"Ouf ! C'est mieux ici... souffla Gaber. Vous n'êtes pas facile à trouver, vous savez ?"

"C'est un peu risqué, pour quelqu'un d'aussi richement vêtu, d'entrer dans les Sept sabres, non ?"

Gaber eut un petit sourire :

"Je sais me défendre."

"Mouai... Ben ne vous éloignez pas trop de moi, quand même... Alors, si vous me parliez de mon boulot ?"

Ils commencèrent à marcher dans la rue. Le petit homme semblait à l'aise et pas du tout soucieux de ce que son manteau traine par terre.

"La récompense promet d'être intéressante..."

"Ah oui..."

Silence. Azra le regarda en attendant la suite.

"Et donc..." tenta-t-il d'insister.

"J'ai un petit conseil pour vous."

"Oui."

"Cela pourrait vous aider à l'avenir."

"J'écoute."

Azra commençait à s'énerver de le voir tourner autour du pot.

"Quand un employeur commence par parler de la récompense, méfiez-vous !"

Azra lui lança un regard surpris.

"Surtout quand il n'indique pas le montant de la récompense", précisa Gaber.

"Vous me demandez de me méfier de vous ?" s'étonna Azra, de plus en plus décontenancé.

"Je vous demande de vous méfier de mon patron, c'est tout. Il compte sans doute sur votre jeunesse pour vous rouler... et c'est un employé qui attend sa dernière paye depuis un certain temps qui vous le dit !"

Azra sourit :

"Merci de me prévenir, j'en prend bonne note... Maintenant faudra-t-il que je vous cogne pour enfin savoir en quoi consiste ce travail risqué et mal payé ?"

"Les morts-vivants, ça vous connait ?"

Azra sentit comme quelque chose remuer dans son crâne. Son « hôte » semblait trouver la question amusante.

"On peut dire ça comme ça..."

"Mon patron se heurte à un petit problème mettant en scène des créatures... assez effrayantes. Ses gardes du corps ont déjà dû les repousser deux fois et il craint une nouvelle attaque la nuit prochaine. Il souhaite que quelqu'un règle la situation de façon plus... définitive."


"Pourquoi ses gardes du corps n'ont-ils pas réussi à les éliminer ?"

Gaber frémit.

"Excusez-moi, mais c'est assez effrayant pour quelqu'un d'aussi simple que moi... En fait, les squelettes ont été mis en pièces. Des serviteurs les ont ramenés dans leurs tombes. Deux nuits plus tard, ils étaient revenus ! Les mêmes ! Avec des os fracassés mais pourtant encore agressifs !"

"Étrange, en effet..."

Ils continuèrent à marcher dans la rue. Ils s'éloignaient progressivement des quartiers est de la ville pour arriver dans des rues plus éclairées. Azra réfléchit et demanda :

"Et vous ne savez pas qui peu les avoir réveillés ?"

"Nous n'avons vu personne."

Azra eut un sourire amusé :

"Et votre maître ne serait pas victime de cette maladie qui sévit dans la ville ? Vous avez peut être juste eu des hallucinations..."

Ce fléau s'était abattu sur la ville depuis plusieurs mois, en effet. Azra avait déjà croisé plusieurs fous atteint de visions étranges et de délires paranoïaques.

"C'est ce que croient les autorités, c'est pour ça qu'ils refusent d'intervenir. Ils sont déjà débordés... Mais si c'était une hallucination, est ce que tout le monde aurait eu la même ?"

Azra dû reconnaître que cela semblait peu probable.

"Alors, que comptez-vous faire ?" demanda l'intendant.

"Vous pouvez dire à votre maître que je vais voir ce que je peux faire... Je visiterais le cimetière pour essayer de voir si je peux trouver qui vous envoi ces mort-vivants..."

"Hum... En fait, je dois vous accompagner... Pour attester de l'efficacité de votre action, vous comprenez ?"

Le petit homme avait l'air gêné tandis qu'Azra lui lançait un regard perçant.

"Vous comprenez bien, déclara le jeune homme comme on parle à quelqu'un qui tient des propos incohérents... que je vais probablement combattre je ne sais quelle troupe de mort-vivants."

"Hum... oui..."

"Et vous voulez m'accompagner ?"

"Oh certes non, je ne veux pas ! Mais je n'ai pas le choix. De plus, je sais où se trouve la tombe d'où viennent ces fichus revenants."

Le jeune homme dû reconnaître que c'était un argument de taille. Mais il ne put s'empêcher d'ajouter :

"Vous comprenez bien que vous risquez surtout de me gêner..."

Gaber lui dédia un sourire un peu crispé :

"Je me ferais petit comme une souris, promis !"

Azra laissa échapper un soupir funèbre.

(Ah ! Seigneur Phaïtos... je m'attends à chaque instant à rejoindre votre foutu demeure, mais visiblement, j'y arriverais en bien étrange compagnie !)

Alors qu'ils arrivaient en vu du château, Gaber indiqua la maison de Mars Caladaar, son employeur, et sa propre maison, plus modeste quoique faite de marbre rayonnant comme toutes les maisons par ici. C'est alors qu'ils entendirent des bruits évoquant une dispute. Quelqu'un hurlait et les passants s'écartaient.

"Il me parle ! Il parle dans ma tête !" hurla un homme qui avançait de façon erratique.

"Tient, un confrère... marmonna Azra pour lui même. Mais je gage que la voix que tu entends n'est pas réelle, toi..."

"Nous devrions nous écarter, s'inquiéta Gaber, ces gens peuvent être dangereux... On dit que la maladie peut se transmettre par un simple contacte !"

"Je ne crois pas à ces sornettes", déclara Azra, sûr de lui.

L'homme se jeta sur un passant qui ne s'était pas écarté assez vite, juste devant eux.

"Il me parle, le tout puissant ! Vous me croyez, n'est-ce pas ?"

"Lâchez moi !" protesta l'agressé.

Puis il cligna bizarrement des yeux. Il se retourna vers Azra et Gaber, l'air hébété... et il se jeta sur eux. Azra n'eut pas le temps de réagir.
Gaber, si.
Le petit homme tira de sous son long manteau une épée courte et transperça leur assaillant. Il recula ensuite précipitamment pendant que l'homme s'effondrait en crachant le sang.

"Et maintenant, vous y croyez ? demanda-t-il en tremblant. Bon sang, qu'est ce que je déteste me servir d'une arme..."

Azra haussa un sourcil, il avait à peine eu le temps d'avoir peur.

"L'argument est convaincant, admit-il. Je parle autant de votre assertion sur cette épidémie de folie que de l'efficacité de votre épée...
"

Gaber eut un faible sourire.

"J'ai l'habitude que mon patron m'envoie dans des quartiers comme celui des Sept sabres. Et je suis issu moi même de ce genre de quartier, j'en sais donc assez long sur les impératifs de survie."

L'homme qui entendait des voix continuait à essayer de convaincre la foule qui reculait devant lui mais ne fuyait pas, fascinée par le spectacle.
Azra s'approcha doucement de l'homme.

"Comment vous appelez-vous ?"

"Il me parle, je vous dit ! Je ne peux plus supporter sa voix !"

"Monsieur, j'entends quelqu'un, moi aussi."

L'homme s'arrêta aussitôt.

"Vous... vous l'entendez ?"

"Quel est votre nom ?"

"Martin... vous... vous avez dit que vous l'entendiez ?"

"Oui, il a des tas de choses à dire, bien sûr... Moi il me parle des autres mondes, et vous ?"

"Il... il dit des choses horribles ! Il va tuer ma famille ! Il va tuer mon fils !"

"C'est terrible, en effet... Vous devez les protéger... Parlez moi de votre famille..."

La foule restait silencieuse, comme hypnotisée par la voix du garçon qui discutait tranquillement avec le fou. Lequel semblait déjà plus calme. Il parlait de sa femme et de sa fille.

"Ils ont l'air d'être des gens merveilleux", assura Azra.

"Vous... vous allez m'aider, n'est-ce pas ? Dite-moi que vous allez m'aider !"

"Je vous aide en ce moment même. Savez-vous comment il compte s'en prendre à votre fils ?"

"Mon... mon fils ? Je n'ai pas de fils..."


"Vous m'avez pourtant dit qu'il voulait tuer votre fils..."

Le dénommé Martin semblait perdu.

"Je... oui... non..."


"Vous voyez, il ne vous connait pas... il ne peut pas faire de mal à votre famille."

"Si ! Il va les tuer !"

"Et comment va-t-il faire ?"

Il va les tuer ! Tous !

"Comment va-t-il faire ?

"Il... il va les tuer..."

"Comment va-t-il faire ?"

L'homme battit des cils, il ne semblait pas savoir comment répondre.
Une femme sortit de la foule, les yeux baignés de larmes. Elle sauta au cou de l'homme qui s'effondra contre elle en pleurant. Azra compris que c'était le coup de grâce : la maladie avait été chassée.

"Mais qu'est-ce qui m'est arrivé ?" demanda l'homme en sanglotant.

"Merci ! Merci d'avoir sauvé mon mari !" s'exclama la femme en l'emmenant tandis que la foule se dispersait en commentant les évènements.

Gaber se tourna vers Azra, l'air stupéfait.

"Comment avez-vous fait ça ?"

Le jeune homme arborait son habituel air triste et blasé, comme s'il venait de mener une conversation ordinaire...

"J'imagine que rien ne vaut un fou pour guérir un autre fou, se contenta-t-il de répondre. Bien, où allons-nous maintenant ?"

"Au... au cimetière. Ce soir..."

Puis, le petit homme éclata de rire. Azra haussa un sourcil.

"Qu'est-ce qui vous fait rire ?"

"Hé bien, mon garçon, je pense que mon patron voulait faire appel à un gamin idiot qu'il pourrait tromper facilement... et il va récolter un faiseur de miracles !"

Azra ne répondit rien mais rougit légèrement. Ce n'était pas souvent qu'on lui adressait de tels compliments...


Philosophie de cimetière

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Dernière édition par Azra le Dim 12 Aoû 2012 10:53, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 21 Avr 2012 10:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
Azra étira ses bras et fit la grimace quand la douleur le lança là où le squelette l'avait blessé. Gaber sortit à son tour de l'auberge de la Tortue Guerrière où ils avaient dormi et mangé un solide petit déjeuné. Le temple de Phaïtos se trouvait plus au nord, ils commencèrent donc à traverser la ville. L'intendant énumérait les vertus d'une journée ensoleillée à Kendra Kâr par rapport à une nuit au cimetière, mais Azra ne faisait pas attention à lui.

(D'où sortent donc ces spectres ? J'espère que la grande prêtresse de Phaïtos pourra répondre... Et toi, Chandakar, as-tu déjà entendu parlé de morts-vivants qui ressuscitent d'eux même ?)

(Pour les spectres, c'est là une chose normale... mais ils ne devraient pas avoir le pouvoir de revenir sous une forme physique sans un minimum de soutient extérieur.)

(Pourtant ceux-ci l'ont fait juste devant moi.)

(C'est pas de chance, hein ?) ricana l'âme défunte.

"Hé bien, Azra, on rêve ?"

"Je réfléchissais, c'est tout..."

Ils arrivèrent à l'entré du temple.


Où les choses commencent à s'expliquer...

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Dernière édition par Azra le Mer 6 Juin 2012 09:24, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 21 Avr 2012 11:15 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
Azra fendait la foule, presque euphorique. Il s'était rarement sentit aussi vivant ! Bien sûr, il y avait encore un petit risque pour qu'il se trompe, mais cela semblait de plus en plus improbable. Le problème majeur qui l'occupait maintenant était d'obtenir la récompense du marchand. Caladaar allait-il vraiment le payer ? Le jeune homme était déterminé à négocier. Cette seule notion lui était étrangère, mais il comptait bien faire entendre raison au marchand, à coup de poings s'il le fallait, et obtenir une digne récompense pour avoir dû se battre contre des morts-vivants uniquement à cause de sa pingrerie. En fait, c'était là le principal motif de plaisir d'Azra : le riche marchand allait devoir payer le prix fort à un pauvre campagnard errant comme lui, le spectacle promettait d'être délectable !
Comme il avait bonne mémoire sous le couvert de son esprit dérangé, le jeune homme retrouva du premier coup la porte de la maison de Gaber et y frappa, au grand étonnement de son compagnon. Une femme qui devait avoir la quarantaine, aussi grande que son mari était petit, ouvrit la porte. Elle avait cette mine austère et un peu blasé de la vie qui caractérisait les suivants dévoués de Phaïtos.

"Hé bien, Gaber, que nous ramènes-tu là ? Une petite terreur des rues ? Tu sais bien que nous n'avons pas les moyens de faire l'aumône..."

"Je ne saurais te dire ce qu'il veut, Celia..."

"Je suis venu, madame, pour vous demander un petit service, demanda poliment Azra... Voudriez-vous nous accompagner chez le marchand Caladaar ? Nous avons une malédiction à annuler..."

La pâleur qui se répandit sur le visage de la femme termina de confirmer les soupçons d'Azra.
Ils se dirigèrent donc vers la résidence Caladaar, une superbe maison de noble, presque un petit palais, que la famille marchande avait racheté. La porte était marquée de coups de griffes, sans doute les squelettes lors d'une précédente attaque. Le jeune homme sentit la jubilation monter en lui, ce marchand n'aurait que ce qu'il méritait !


Résolution sanglante

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Dernière édition par Azra le Mer 6 Juin 2012 09:24, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 30 Avr 2012 22:10 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 14 Mar 2012 17:44
Messages: 762
Localisation: [Quête 34] Kendra Kâr


Battant des ailes du mieux que je le peux, je m'éloigne rapidement de la boutique. Un bref coup d'oeil me permet d'apercevoir, sur ma gauche, les portes de la cité au bout de la large route commençant déjà à être parcourue de chariots. J'hésite l'espace d'un instant, tout en allant poser un genou à terre sur une toiture proche. J'ai conscience en la voyant que je suis libre et que je peux quitter cet endroit à tout moment. Le seul souci immédiat est que mon estomac crie famine et la pensée des mets sucrés que je viens d'acheter ravive cette sensation désagréable.

Mon visage se peint d'une grimace témoignant de ma contrariété alors que la faiblesse s'insinue au coeur de mes ailes. Quelle ironie. J'ai beau être libéré de mon lien, je reste encore retenu par quelque chose. Plus le temps avance et plus ce trafic humanoïde morne, sombre et sale, s'intensifie. Même si je sais que ces êtres, tellement persuadés d'être les maîtres de leur monde qu'ils en deviennent naïfs, ne lèvent en conséquence jamais la tête, il y a toujours un risque que l'un d'entre eux m'aperçoive. Je prends néanmoins quelques secondes de plus pour scruter la voie.

Un léger mouvement au sol m'interpelle. La forme est quadrupède, de petite taille, à fourrure zébrée et longue queue. Mes yeux se plissent. Sans nul doute, c'est un chat qui longe les murs. Je recule prudemment du bord du toit alors que mon estomac gronde une nouvelle fois. Il me faut trouver un endroit tranquille où me mettre à l'abri des regards, mais aussi de possibles dangers. J'ai beau être armé de ma sarbacane, si un félin trois fois plus épais que moi me plante ses griffes dans une aile, autant faire une croix sur mon existence.

(Et pas question de claquer sans avoir pu profiter pleinement de cette liberté.)

Sous mes bottes longues, je peux percevoir le froid humide des tuiles sur lesquelles je marche. Ici, je suis trop exposé. Si cette sale bête parvient sur un toit, autant dire qu'elle a le champ libre pour me voir en premier et avoir l'initiative de l'assaut. J'inspire longuement, agacé par le nombre croissant de précautions que je dois prendre maintenant que je suis seul.

A grandes enjambées, je me dirige de l'autre côté du toit et observe la ruelle assez étroite qu'elle surplombe. A cette heure-ci, le passage est encore dans une pénombre intéressante, élément idéal pour masquer ma présence. Hors de question cependant que j'aille me poser comme un volatile domestiqué sur le sol trempé, occasionnellement foulé par ces êtres honnis. Non. Il me faut un endroit abrité et en hauteur. Je parcours alors des yeux les bâtiments flanquant la ruelle. J'observe brièvement ces murs clairs, parfois traversé d'une poutre de bois, sans leur trouver d'autre utilité que celle de donner un aspect mort et défraichi aux environs. Qu'il soit volontaire, chose peu probable vu le manque de sens esthétique de ces créatures imbéciles, ou pas, l'aspect mal entretenu des environs saute aux yeux. Il ne doit pas être difficile de trouver un pan de mur ouvert ou une brèche où me glisser. Mon regard sombre se dirige sur ma gauche.

D'un coup, mes recherches portent leur fruit.

L'une des façades vieillie et craquelée, d'une bâtisse sans doute abandonnée, est percée d'un espace. Sans doute avait-il servi auparavant à placer une fenêtre, mais il est à présent barré de larges planches, fixées depuis l'intérieur de l'édifice. Un rebord relativement large est visible. Après avoir jeté un coup d'oeil dans le passage, je m'efforce, à grandes doses de volonté et de battements d'ailes argentées, de voler jusque-là. Lorsque mes bottes touchent enfin le rebord, je pousse un court souffle soulagé. Rapidement, je cogne du revers du poing les planches, à l'écoute de la moindre réaction. Aucun son trahissant de présence ne me parvient. Apparemment, j'ai déniché un coin idéal.

Sans attendre davantage, je mets un genou à terre, ouvrant la sacoche lestée du matériel acquis. Dans un mouvement rapide, ma main droite y plonge, ouvre un sachet et en extirpe une balle de miel. Accolant mes membres à plumage contre mes épaules, je m'adosse doucement au montant de l'ancienne fenêtre, de sorte à pouvoir observer la ruelle d'un oeil prudent. Cédant aux exigences sonores de mon estomac, j'attaque l'aliment sans plus de cérémonie. Dès la première bouchée, j'ai la sensation de revivre. Mais pas uniquement parce que je me nourris, non. Je revis, ou plutôt ressens, d'anciens souvenirs, lorsque je partageais du miel au goût fleuri et frais avec...

Tch !

Un souffle méprisant m'échappe d'un coup. A quoi bon penser à lui ? Il doit encore être congelé, à rêver de ces stupides femelles avec qui il va convoler, près de cet arbre paumé dans la forêt kendrane. Il ne peut rien m'apporter sauf de l'amertume et des maux de crâne. Les aldrydes n'ont plus de raisons d'avoir le moindre impact sur moi. Ces lâches en ont perdu le droit. Je n'ai plus d'autre lien avec ce peuple que celui de mes origines. Maintenant que j'y pense, mes souvenirs de cette époque sont devenus si flous que je ne me rappelle même plus de son visage, ni même de l'obscure raison expliquant pourquoi je me sentais si proche de lui. Quoiqu'il me rattachait à lui, cette chose est morte en même temps que mon ancien nom. Enfin, le premier ancien nom, celui donné par cette vieille peau femelle.

A cette pensée, je mords férocement dans la balle, laissant ma mâchoire serrée dessus avant d'arracher un morceau rageusement. Mon souffle est plus court et ma main libre serrée, marquant ma paume de la trace de mes ongles. Si je l'avais eu sous la main celle-là, je lui aurais sans doute tordu le cou. Je finis cependant par me reprendre à l'idée que chercher à satisfaire ma colère était impossible, mais aussi quand je vois clairement la marque de ma dentition sur l'aliment. Mes yeux se plissent, mon sourire se fait en coin avant que je ne secoue la tête avec dépit. Cette balle finie, j'en entame une deuxième, prenant bien soin de me lécher les doigts pour ne pas en perdre une once, ni avoir des mains de lutin.
Pendant que je mange presque mécaniquement, mes pensées se forment.

(Bon. Et maintenant ? J'ai des vivres, de quoi parer à d'éventuelles blessures... Il ne me manque plus qu'un peu d'énergie et une destination pour me mettre en chemin... )

Je me fige en apercevant un mouvement vif dans la ruelle, accompagné de sons désagréables, réguliers et haut-perchés, que j'identifie bientôt comme des rires de morveux humains. J'en détourne le regard, pesant d'un coup contre les planches et faisant jaillir une odeur poussiéreuse d'un interstice. Je retiens de justesse un éternuement puis chasse d'un revers rapide de main les derniers grains de poussière. A moins d'avoir de sérieuses lacunes en savoir-faire ménager, l'abandon de l'endroit par ses anciens occupants ne fait plus le moindre doute. L'air entre dans mes poumons alors que je m'oblige à respirer longuement. Je pousse un violent souffle chargé d'une haine glaciale.

Tch ! (Saletés de créatures bipèdes. Même à cet âge elles sont exaspérantes, bruyantes et déjà hideuses.)

Pour varier un peu, et surtout retrouver ce sens du goût presque perdu par la faute de cette bourgeoise, j'entame un fruit sec d'un coup de dent net.

(Que faire maintenant ? Survivre comme un rat dans une ville humaine ? Ha ! Et puis quoi encore... Retourner dans la forêt ? Vivre seul ? Tentant... Mais risqué... C'est difficile à admettre, mais la colonie avait au moins le mérite de fournir une protection. Et même si j'y vais... La nature me considérera-t-elle encore comme l'un des siens ?)

Un sourire amer peint mes traits alors qu'un pan du pagne entre dans mon champ de vision. J'observe un court moment mon corps. Avec cet accoutrement, j'ai l'air d'un de ces humains dont les gens biens ne parlent pas, de peur de devoir se purifier la bouche après coup. Suis-je encore un aldryde après tout ce temps ou juste une parodie d'humain ? Je sens ma gorge se serrer. Mes pensées se dispersent, s'emmêlent, me rendent confus. Des questions m'assaillent, m'agressent même puisque chacune de leurs apparition augmente le poids moral sur mes épaules. Je m'interroge sur ce que je peux revendiquer, ce à quoi je peux me rattacher et à qui également. A mesure que je réfléchis, mon esprit s'embrouille. Toutes ces considérations me fatiguent et surtout, elles m'ennuient.

Au final, alors que je termine de manger, je prends une décision simple. Je rejette et me moque de toutes ces stupidités identitaires. Je n'ai rien ni personne qui me retienne. Quel que soit mon ressenti, je suis le seul que cela intéresse. Et cela me convient. Je n'ai besoin de rien de plus. Je sens mon calme revenir alors qu'émerge en moi en une vérité toute bête, me donnant un soudain regain de confiance. Mes doigts bleutés passent de mes cheveux blonds à ma nuque qu'ils détendent.

(Au néant ces stupides revendications ! Je suis Nessandro et c'est tout ce qu'il me faut. Franchement... Pas de quoi déprimer. Bon ! Problème réglé... Un, du moins. Je ne sais toujours pas où aller... Bah ! Qu'importe ! Un peu de repos et tant pis. Je vais être comme le vent, j'irai où cela me chante.)

Je repense un instant à mon vol dans les nuages de la veille, à cette sensation grisante d'être impossible à atteindre, si libre que je doute être resté dans le même monde que les géants détestés. En fait, cette idée d'être un peu comme le vent me plait. Sans attaches, sans contraintes, exister rien que pour soi. Voilà le véritable sens de cette liberté que je recherche. Je me sens étrangement serein à cette idée, même si le simple passage d'un autre humain dans la ruelle suffit à m'irriter de nouveau.

Je dois vraiment partir d'ici, mais je vais toutefois attendre un peu après ce repas pour être dans les meilleurs conditions possibles. Il ne manquerait plus que j'ai des crampes d'estomac en chemin.

Je patiente, me demandant ce qu'il serait le plus simple de faire. Voler par-dessus les murs ? Ce ne serait sans doute pas discret vu le nombre de milicien qui devaient scruter les environs depuis les remparts. Le trafic que j'avais vu en ville pourrait être ma porte de sortie. Il suffit que je me déplace à la même allure qu'un chariot et le tour est joué. Doucement, je me remets debout et m'étire. Mes ailes battent, m'élevant du rebord. Aucune protestation de mon estomac, je peux donc me mettre en chemin.


_________________


"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Mer 9 Mai 2012 13:41, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Mai 2012 16:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mar 2012 12:15
Messages: 1404
Localisation: Duché des Montagnes ( dans les pommes)
Je coure. C'est à peu près la seule chose que j'ai pu faire depuis mon arrivée à Kendra-Kâr. J'entends les jurons des deux gardes qui me poursuivent, ils se rapprochent. Dans les rue il y a foule et je dois bousculer les passants pour me faire un chemin. La plupart râlent, vocifèrent que je les bouscule mais je n'y fais pas attention tant que je peux passer et semer les miliciens. Pourquoi j'en suis là ? J'ai du mal à me souvenir comment j'ai fais pour me retrouver à courir pour sauver ma peau. Si mon seul délit avait été de vouloir sauver ces pauvres enfants je n'ai pas beaucoup de raisons pour m'être retrouvée dans un cachots, puis en cavale. Enfin la cavale j'en ai l'habitude, mais la fuite c'est autre chose. Les odeurs d'épices m'assaillent de touts les côtés. Je suis peut-être dans un marché. Je ne fais pas vraiment attention puisque je cours tête baissé pour semer les deux gardes. Plus loin une porte est ouverte. La chance me sourit enfin. Je me précipite dans l'habitation et ferme la porte. Juste à temps pour entendre les miliciens passer devant sans se douter que j'y suis. Je soupire de soulagement et reprend mon air avant de sortir dehors. Effectivement je suis dans un marché. Les vendeurs hurlent pour promouvoir leur marchandises tandis qu'il y a foule. Je suis perdue mais soulagée, les première lueurs du jours se font voir et je suis comme à mon premier jour ici : seule, perdue et en cavale.

_________________
Lison-Voleuse-Lvl1
Image

Thème de Lison : http://www.youtube.com/watch?v=VOP0jDBlBys

Une tartine au beurre, c'est bien.
Avec de la confiture, c'est mieux !

Lison, Février 2012


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Mai 2012 17:10 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Mai 2011 13:52
Messages: 3763
Dirigé Lison


"Des ennuis ?"

Image


La voix qui t'interpelle, un homme chauve t'observe, environ la quarantaine, le visage glabre et balafré il est assis sur un tonneau et découpe une pomme avec sa dague.

"Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un milicien, en ai-je seulement l'air."

Dit-il en te souriant et en s'approchant de toi.

"Vous semblez épuiser, je vous propose un petit-déjeuner sur le marché, à mes frais cela va sans dire."

Il t'observe un instant te détaillant de la tête aux pieds, il a une forte carrure et maintenant qu'il est devant toi, il doit bien te rendre une dizaine de centimètre. Il esquisse un sourire.

"Mais je manque à tous mes devoirs, je me prénomme Galem maître voleur pour vous servir."

Il mime une révérence.

_________________
La LOI : c'est ICI !
Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Serait il possible? : C'est ici!
Pour une action de grâce : Ici!
Corrections GMiques de vos Rp : C'est !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Mai 2012 20:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mar 2012 12:15
Messages: 1404
Localisation: Duché des Montagnes ( dans les pommes)
Une voix d'homme m'interpelle, je sursaute et me retourne d'un bloc. Un homme, assis sur un tonneau m'observe. Il épluche une pomme de son couteau sale. Il me fait froid dans le dos mais je m'approche. Après tout, je suis perdue et recherchée par les sororités alors un soucis de plus ne fera pas grand chose. Je m'avance, méfiante, et si c'était un milicien à ma poursuite ? Je me raidis à cette pensée.

"Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un milicien, en ai-je seulement l'air."
C'est vrai, il n'a pas vraiment l'allure d'un milicien, je me ressaisie et essaye de prononcer un mot mais je bafouille.

" Vous semblez épuiser, je vous propose un petit-déjeuner sur le marché, à mes frais cela va sans dire."
Il a raison, je suis exténuée, ma course effrénée pour semer les miliciens m'a épuisée et je n'ai pas mangé depuis au moins trois jours. Rien que d'y penser mon estomac gargouille. D'un autre côté, je ne connais pas cet homme. Mais ma faim à raison de ma méfiance et acquiesce poliment. Il se lève de son tonneau et s'approche. D'accord je ne suis pas bien grande, mais l'homme me dépasse d'au moins dix centimètre. Il me détaille de la tête aux pieds ce qui me met mal à l'aise. De toute façon je n'ai pas d'objets de valeurs, sauf peut-être... je pose une main sur mes dagues. Ses lèvres laissent apparaître l'ombre d'un sourire qui me glace le sang.

"Mais je manque à tous mes devoirs, je me prénomme Galem maître voleur pour vous servir."
C'est un voleur ! Je suis sauvée. Peut-être que si je lui fais par à mon tour que j'en suis une... mais je préfère me taire tant que je ne le connais pas d'avantage. Il mime une révérence qui me fait sourire, personne ne s'est jamais adressé à moi de cette façon. Je l'observe un instant avant de me rendre compte que je n'ai pas décrocher un mot.

«  Lison.  Je marque une pose, après tout il n'y a pas beaucoup de risque pour que cela dégènere si je lui dit...  voleuse ».
J'ai toujours détesté ce mot, pour moi c'était synonyme de lâcheté ou de sournoiserie. Mais après tout c'est ce que je suis, et je dois l'assumer comme je le peux.

_________________
Lison-Voleuse-Lvl1
Image

Thème de Lison : http://www.youtube.com/watch?v=VOP0jDBlBys

Une tartine au beurre, c'est bien.
Avec de la confiture, c'est mieux !

Lison, Février 2012


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Mai 2012 21:29 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Mai 2011 13:52
Messages: 3763
Dirigé de Lison


Il prend la direction du marché, tout en te parlant.

"Une voleuse... Je m'en doutais un peu et que venez-vous faire dans cette belle cité ?"


Il arrive à une table, sur une terrasse, il t'invite à t'asseoir et prend place. Après un signe de sa part à une serveuse, on vous apporte deux soupes épaisse et grossière ou trempe d'énorme bout de pain ainsi qu'une bouteille de vin et deux godets.

_________________
La LOI : c'est ICI !
Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Serait il possible? : C'est ici!
Pour une action de grâce : Ici!
Corrections GMiques de vos Rp : C'est !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Mai 2012 21:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mar 2012 12:15
Messages: 1404
Localisation: Duché des Montagnes ( dans les pommes)
Galem commence à marcher, je le suis tout en essayant de garder le rythme. Mes jambes me font souffrir mais je m'en moque tant que j'ai quelque chose à manger.

"Une voleuse... Je m'en doutais un peu et que venez-vous faire dans cette belle cité ?"
Il dit cela en arrivant sur une terrasse. Il m'invite à m’asseoir à une table, ce que je m’exécute de faire. Je ne fais pas vraiment attention à sa question, je suis trop occupée à observer le lieu plutôt rustique. Les poutres de bois, et les lattes de la terrasse. Je ne sais pas quoi répondre, par où commencer ? Et puis étais-ce prudent de se confier ainsi ?

«  Je... me suis enfuie »
Dis-je songeuse. Une serveuse nous apporte deux bols de soupe épaisse dans laquelle flotte de gros bouts de pain. J'engouffre la soupe et les bouts de pain d'une traite. Je dois paraître bien grossière mais ma faim était telle que je n'en pouvais plus. Le goût de la soupe ne m'était pas particulièrement familier, ni particulièrement bon mais j'avais quelque chose dans le ventre, et c'est un des plus grands réconforts. J'aperçois alors la bouteille de vin et les godets que je n'avais pas remarquer car j'avais le nez dans mon bol. Je reprend mes bonnes manières en ne m'en servant pas un verre, mais j'en meurs d'envie. J'essaye plutôt d'adopter un air détacher en demandant à Galem :

«  Et vous, pourquoi m'invitez vous à manger alors que je ne vous connais même pas ? Je suis peut-être de bien mauvaise compagnie qu'en savez vous ?»

_________________
Lison-Voleuse-Lvl1
Image

Thème de Lison : http://www.youtube.com/watch?v=VOP0jDBlBys

Une tartine au beurre, c'est bien.
Avec de la confiture, c'est mieux !

Lison, Février 2012


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 6 Mai 2012 17:26 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Mai 2011 13:52
Messages: 3763
Dirigé Lison


Galem, va pour te répondre, mais il est coupé par un homme qui s'installe à votre table. Il vous jauge sous sa capuche et semble se méfier, lançant des regards à droite à gauche. Jugeant qu'il n'y a personne il caresse son bouc brun et se gratte la barbe naissante de son visage pale et creusé.

"C'est elle ? "

Galem hoche la tête en signe de consentement.

"Et tu es sur d'elle ?"

"C'est mon apprenti, je me porte garant."

Il soupire et hausse les épaules, avant de reprendre.

"Bon, voilà l'adresse, tous les vendredis il sort jusqu'au lendemain matin. Ramène moi ce coffre et ne l'ouvre pas. Tiens, tu auras le reste après réception "

Il dépose une bourse sur la table et s'en va. Galem se retourne alors vers toi un sourire en coin.

_________________
La LOI : c'est ICI !
Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Serait il possible? : C'est ici!
Pour une action de grâce : Ici!
Corrections GMiques de vos Rp : C'est !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 6 Mai 2012 19:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mar 2012 12:15
Messages: 1404
Localisation: Duché des Montagnes ( dans les pommes)
J'attend la réponse de Galem avec impatiente. Il ouvre la bouche pour me répondre mais quelqu'un arrive et s'installe à notre table sans un mot. Quel sans gêne ! Me dis-je intérieurement. L'homme porte une capuche et me détail comme Galem l'a fait précédemment. Qui est-ce ? Il est méfiant, il regarde de droite à gauche pour vérifier que personne ne l'a surpris. Son visage si creux et si pâle me fait froid dans le dos. Il semble connaitre Galem et mon regard ne fait que jongler entre ces deux individus. Une fois que l'inconnu a fini de me détailler de la tête aux pieds, il se caresse le bouc.

"C'est elle ? "
Comment ose t-il parler de moi comme si je n'étais pas là ?! Je suis vexée par son attitude tandis que Galem acquiesce. Je n'ai pas le temps de lui faire remarquer qu'il reprend :
"Et tu es sur d'elle ?"
Je fronce les sourcils, et veux lui expliquer que je suis là et entend tout mais Galemn me coupe :
"C'est mon apprentie, je me porte garant."
L'autre soupire, mais je n'ai jamais dis être son apprentie ! Je veux m'opposer à tout cela mais je m’interromps. Si Galem est un voleur, ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée... L'autre soupire en haussant des épaule.
"Bon, voilà l'adresse, tous les vendredis il sort jusqu'au lendemain matin. Ramène moi ce coffre et ne l'ouvre pas. Tiens, tu auras le reste après réception " Dit il en déposant une bourse sur la table. Il s'en va juste après comme si ça n'avait été qu'une ombre et qu'il n'avait jamais été là.
Galem se tourne enfin vers moi, un sourire en coin figé sur ses lèvres. Je l'interroge du regard.
" Une apprentie ...?" Arrivais-je enfin à articuler sans que personne ne me coupe.

_________________
Lison-Voleuse-Lvl1
Image

Thème de Lison : http://www.youtube.com/watch?v=VOP0jDBlBys

Une tartine au beurre, c'est bien.
Avec de la confiture, c'est mieux !

Lison, Février 2012


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 8 Mai 2012 18:14 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Mai 2011 13:52
Messages: 3763
Dirigé Lison


Galem te regarde et affiche un grand sourire.

Hum... oui, en fait j'ai déjà récupéré ce coffre et l'ai déjà revendu, ma dernière apprentie est morte dans l'affaire.

Il prend un instant, remplit son godet et en déguste quelques gorgées.

En fait cet homme est venu à moi bien après, je me suis dit que cela serait l'occasion de gagner un peu de sous en plus, profitant de sa naïveté. C'est ta première leçon : n'avoir aucun scrupule.

Il s'essuie la bouche et se lève.

Bon un petit voyage loin de cette ville s'impose, histoire qu'on se fasse oublier. Il y a un petit village minier qui subit des attaques de gobelin, il cherche des mercenaires à ce que j'ai entendu. La défense de ce village m'importe peu, mais ce serait l'occasion de voir si les mines recèlent quelques pierres précieuses. Je vous engage à me suivre vous qui êtes poursuivi, vous pourriez apprendre quelques petites choses, de plus cet homme va vous associer à ma personne et risque de réclamer vengeance.

Il te fait un clin d’œil.

Alors, on y va ?

_________________
La LOI : c'est ICI !
Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Serait il possible? : C'est ici!
Pour une action de grâce : Ici!
Corrections GMiques de vos Rp : C'est !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 8 Mai 2012 18:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mar 2012 12:15
Messages: 1404
Localisation: Duché des Montagnes ( dans les pommes)
Lison mais qu'est-ce que tu fais ?! Ce grand sourire me fait frissonner, ce faux aire bienveillant, comme s'il était totalement innocent. Pourtant, je me sens comme relier à lui comme si c'était ma dernière chance de pouvoir me sortir d'ici. Les sororités finiront bien par venir me chercher à Kendra Kâr.

« Hum... oui, en fait j'ai déjà récupéré ce coffre et l'ai déjà revendu, ma dernière apprentie est morte dans l'affaire. »
Mais qu'est-ce que je fais là ?! Sa dernière apprentie est morte ! J'aurais du m'en douter !Je finirais bientôt comme elle. Je me lève brusquement à cette découverte. Je n'ai plus rien à faire ici. Je ne veux pas finir six pieds sous terre, à tenir compagnie aux vers de terres. Je ne suis pas là pour me faire bercée d'illusions sur le fait que je «  rechaperai vivante de cette affaire. » Je suis peut-être une voleuse, je suis peut-être malhonnête, lâche, timide et inexpérimentée mais je sais reconnaître un coup fourré ! Golem, lui, prend une gorgée de vin. Je suis hors de moi, et me retiens un instant de lui renverser le contenu de son verre sur la figure. Même si je suis debout, à le dévisager, il ne semble pas remarquer ma colère.

« En fait cet homme est venu à moi bien après, je me suis dit que cela serait l'occasion de gagner un peu de sous en plus, profitant de sa naïveté. C'est ta première leçon : n'avoir aucun scrupule. »
Et voilà qu'il commence à me donner des leçons ! Mais comment lui faire comprendre que je refuse ? Que je ne veux avoir aucuns rapports ni avec lui ni avec cette affaire ? J'aurai du rester au monastère, à écouter mes sœur et à me méfier des hommes !
Je me retourne, voulant partir mais je m’interromps. Qu'est-ce que je compte faire ? Aller dans la rue ? Comment me trouver un abris ? Qu'est-ce que je peut être idiote ! Je n'ai pas le choix, je suis perdue ici, Galem est peut-être la personne en qui je peux avoir le plus confiance. C'est peut-être la seule personne qui mise en moi, et je ne peux pas le décevoir. Même si c'est un coup fourré, même si je finirai six pieds sous terre, c'est mieux que d'être rattrapé par les sororités.
Je me retourne, le fixe quelques secondes. Il s’essuie la bouche et se lève, décidément il n'a pas remarquer le dilemme auquel je suis confrontée.

« Bon un petit voyage loin de cette ville s'impose, histoire qu'on se fasse oublier. Il y a un petit village minier qui subit des attaques de gobelin, il cherche des mercenaires à ce que j'ai entendu. La défense de ce village m'importe peu, mais ce serait l'occasion de voir si les mines recèlent quelques pierres précieuses. Je vous engage à me suivre vous qui êtes poursuivi, vous pourriez apprendre quelques petites choses, de plus cet homme va vous associer à ma personne et risque de réclamer vengeance. »
Cette argument m'achève. Je ne peux absolument plus rester ici ! En plus d'être retrouvée par les sororités je serais attaquée par cet homme. Et puis, si ce « voyage » me permet d'apprendre des choses... Je lève la tête. A temps pour voir le clin d’œil qu'il me fait.

« Alors, on y va ? »
Je lui souris à mon tour, de toute façon je n'ai plus le choix.
« Quand vous voulez. »

_________________
Lison-Voleuse-Lvl1
Image

Thème de Lison : http://www.youtube.com/watch?v=VOP0jDBlBys

Une tartine au beurre, c'est bien.
Avec de la confiture, c'est mieux !

Lison, Février 2012


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 26 Mai 2012 07:20 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Juin 2011 22:47
Messages: 34
Localisation: Kendra-Kâr
Une vingtaine de minutes s’étaient écoulées depuis que j’avais demandé mon chemin à un étranger sur la grande rue, j’avais suivi ses indications à la lettre, et pourtant j’avais cette étrange impression d’être loin de mon but. J’avançais tout de même dans ces rues qui rétrécissaient à chaque détour, cherchant scrupuleusement cette adresse qui ne semblait même pas correspondre à celle que je voyais sur les maisons présentement. Je m’étonnais de voir des quartiers si misérables dans la cité blanche, moi qui me l’imaginais comme une ville juste. Je me trompais, mais en même temps je me disais qu’il était impossible pour une si grande cité de posséder des bâtiments et des rues impeccables partout. La différence en Kendra-Kâr et Caix Imoros était cependant frappante, les gens circulaient en plein jour dans les rues qui n’étaient pas souterraines. Je promenais mon regard sur les maisons qui lentement se transformaient en taudis, je ne pouvais croire que ma mère est des contacts qui vivent dans un endroit aussi lamentable, non cela était impossible. Je commençais à croire que je m’étais trompée quelque part dans les explications de cet homme, ou qu’il ne savait pas du tout où il m’envoyait. Je soupirais, je perdais mon temps à chercher cette adresse sur des maisons qui n’en avaient même plus. Je pensais à rebrousser chemin en grommelant contre cet homme qui m’avait fait perdre mon temps, mais je continuais d’avancer encore un peu, au cas où je finirais par trouver.

Quelques longues autres minutes passèrent et je n’avais toujours pas trouvée cette adresse. Cette fois je m’arrêtais, il m’était impossible de penser trouver encore. Ma mâchoire se serrait, je n’avais rien à faire en cet endroit désuet qui me semblait plutôt malfamé. Je tournais les talons, voulant emprunter le chemin inverse pour regagner la grande rue. Je vis une silhouette passer rapidement et s’engouffrer dans une ruelle, mais je n’y fis pas plus attention, il y avait très peu de gens comparé à la grande rue, en fait pendant un moment je n’avais plus vu personne d’autre que cette silhouette passer. Je commençais à m’inquiéter, si les deux villes étaient très différentes, une chose ne pouvait pas être autrement, le crime.

J’accélérais le pas, j’avais cette impression d’être observé et lorsque je regardais autour de moi il n’y avait personne. Je n’aimais pas cela… Cette ville d’une grande activité me semblait déserte dans ces rues… Je pouvais entendre l’écho de la cohue qui se déroulait sur la grande rue, elle me semblait loin, très loin… Je voulais la rejoindre au plus vite, cette impression d’être observée évolua en impression que l’on me suivait. Oh misère, pensais-je, je ne reconnaissais pas la rue dans laquelle je venais de m’engouffrer. Mon inquiétude s’accentuait, mais mon visage ne laissait rien transparaitre. Je retrouverais mon chemin, il ne fallait que suivre le bruit au loin et je retrouverais la grande rue.

Un sifflement se fit entendre, je crus d’abord à un oiseau, mais le chant m’était inconnu. En me retournant pour en connaitre l’origine je vis un homme dont la silhouette m’était familière. C’était celui à qui j’avais demandée des indications un peu plus tôt. Je le regardais étrangement alors que lui regardait le sol un sourire mesquin sur les lèvres. Quelques mots résonnèrent dans mon esprit à cet instant, « Prenez grade et faites attention. », qu’est-ce que je détestais ce shaakt à cet instant! Je me détestais tout autant de ne pas avoir suivi ce conseil. Je compris à voir l’allure fière de cet homme que je m’étais faite avoir, on m’avait tendu un piège et je m’étais lancée dedans les yeux fermés.

« On est perdu mademoiselle? »

Quelle ironie, pensais-je en maugréant. Son regard avait délaissé le sol pour se poser sur ma personne, une vilaine lueur s’y tenait. Immédiatement je remarquais cette petite dague accrochée à sa ceinture de cuir usée à la corde, je n’avais même pas d’arme moi! Et pour seul défense une magie bienfaitrice et mon corps de femme. Pourquoi n’avais-je pas pensée à en prendre une sur moi… Je soupirais pour mon étourderie, tout en guettant l’humain qui s’avançait.

« J’ai pourtant bien suivie vos indications, je ne comprends pas, mais vous semblez aussi perdu que moi. »

Je jouais l’innocente, cela pouvait me faire gagner un peu de temps pour trouver une solution. L’homme ne semblait pas bien gros, mais plutôt taillé sur un nerf, ce qui me laissait croire que j’avais peut-être une chance contre lui. Mais je savais bien que l’on ne pouvait se fier à cela, sous sa chemise abimée et salie devait se trouver un corps qui ne manquait pas de vigueur. Il ne devait pas être bien vieux, plus de la moitié de mon propre âge en moins pour sûr. Il s’arrêta à quelques pas de moi qui n’avais pas bougée depuis que je l’avais aperçu.

« Je vous ai donné des indications, je n’ai jamais dit que s’était les bonnes. » Dit-il en haussant les épaules et les mains d’un geste lasse.

« Je n’en vois pas d’autre intérêt que de me faire perdre mon temps. » Laissais-je échapper sèchement. Je reculais chaque fois qu’il faisait un nouveau pas en avant, avec son sourire qui tirait ses traits secs.

« Passer un peu de temps avec toi me semble une bonne raison, tu n’es pas d’accord? »

Son ton me déplaisait, comme si je n’avais pas compris ce qu’il voulait cet odieux! J’esquissais un sourire où se mélangeait dégout et mépris.

« Rah les hommes, vous êtes tous pareils, on ne peut pas vous faire confiance et vous n’avez que peu de valeur! »

Chez moi les mâles étaient inférieurs, nous avions appris il y a longtemps à leur faire respecter dans la douleur et la honte, la supériorité féminine. Cette pensée que l’on m’avait inculquée et répétée presque chaque jour de ma vie avait fini par m’entrer dans la tête, même si je n’étais pas toujours en accord avec ce principe. Il continuait d’avancer et moi de reculer, je jetais de bref regard autour pour voir dans quelle direction j’allais et par où je pouvais fuir. Les rues étaient étroites, mais plusieurs sorties s’offraient à moi. Sur ma droite je repérais une issue, une ruelle qui devait déboucher sur une autre rue, parfaite pour courir et m’échapper.

« Ne le prend pas comme ça, j’ai beaucoup à t’offrir tu sais! »

« Ça ne m’intéresse pas, maintenant, hors de ma vue! »

Tout en disant cela je le poussais sans qu’il s’y attende et prenais la fuite vers la droite. Je n’étais pas encore paniquée, je savais maintenir mon calme même dans les situations comme celles-ci, mon cœur bondissait dans ma poitrine, accélérant le flot du sang dans mes veines, donnant de la vigueur à mes muscles qui me permettaient de courir. « Mais part pas comme ça! » Entendis-je derrière moi par l’humain quelque peu surpris, dont j’entendis les pas s’accélérer lorsqu’il s’élançait à ma suite. Arrivant à ma ruelle de secours, je m’arrêtais en plein milieu, déçue de mon choix. C’était une impasse, la ruelle donnait sur un mur, la seule sortie étant l’entrée. Maintenant je pouvais paniquer… Je me retournais brusquement vers l’entrée après avoir cherché vainement une autre sortie. L’humain avait déjà fait quelques pas dans la ruelle, se rapprochant dangereusement de moi qui reculais tant que je le pouvais. Il ne semblait pas se presser, se régalant de la frayeur sur mon visage découvert durant la course.

« Comme s’est triste de ne pas connaitre l’endroit… On se retrouve souvent piégé malgré nous. » Disait-il au moment où mon dos s’accotait doucement sur la pierre du mur qui me bloquait la sortie. « Pourquoi résister… » Il passa sa main rêche sur ma joue, je la chassais immédiatement du revers de la main et déglutissais difficilement. J’étais coincée entre lui et le mur, un minuscule espace nous séparait encore, j’en étais mal à l’aise. Je tentais de m’éclipser, mais il m’en empêchait, plaçant ses bras de chaque côté de moi. Je commençais à avoir chaud, mon cœur battait plus vite encore, la panique commençait à m’envahir fortement.

« Que voulez-vous? » Demandais-je inutilement.

« Il me semble que c’est évident non? » Rétorqua-t-il un sourire torve sur les lèvres et un regard insistant.

« Je ne suis pas une fille de joie, allez vous en chercher une ailleurs! La milice ne patrouille pas ici en plein après-midi par Valshabarath! »

Ma remarque fit sourire le voyou, mais elle ne m’amusait pas du tout.

« On est bien perdu, elle ne viendra pas jusqu’ici. » S’amusa-t-il à me répondre alors qu’il posait sa main sur mon épaule et remontait jusqu’à mon cou, je tournais la tête, dégoûté de son geste. Je frissonnais à ce contact, jamais un homme n’avait osé même me toucher le bras si je ne lui avais pas permis auparavant. Je m’imaginais la peine qu’il aurait reçue pour cela! Quelques coups de fouets ne lui feraient pas de tort pour lui apprendre à vivre! Je frissonnais encore lorsque ses doigts caressaient ma peau sombre, d’un geste brusque je voulus le dégager, cette fois il s’y attendait et bloqua mon mouvement en m’écrasant contre le mur. Cette proximité me déplaisait fortement, et ce fut à cet instant que je constatais la force qu’il cachait sous cette apparence revêche. Plaçant mes bras entre lui et moi dans la tentative de le repousser et qu’il riait de cette faiblesse, je glissais une main vers sa ceinture, là où était accrochée sa petite dague. Avant qu’il ne passe à une autre étape, j’attrapais la lame discrètement et la plaçais sur son ventre sans trop appuyer pour qu’il ne remarque pas. Je le laissais faire un instant, lui faisant croire que je ne me débattrais plus, le laissant s’exciter un peu, je plaçais même ma main libre sur son épaule et serrais sa chemise élimé entre mes doigts. Cela semblait lui plaire, je soupirais, dégoûtée par cette idée. Avant qu’il n’aille trop loin j’appuyais sur la dague, l’enfonçant à peine dans sa chaire. Je vis son regard changer, et le sourire fier se retrouver sur mon visage.

« On dirait bien que les rôles s’échangent. » Disais-je sur un ton arrogant. « Laissez-moi aller, ou je vous l’enfonce dans le ventre et vous laisse mourir dans cette ruelle. » Cette fois j’étais sérieuse, la colère pouvait se voir au travers de mes yeux dorés. Il était rare de pouvoir l’apercevoir chez moi, mais quand cela arrivait ça pouvait faire très peur, de ce que m’avait dit ma sœur Alaenna, qui un jour m’avait vu fâchée contre les jumeaux. Un peu de sang venait entacher la chemise déjà mal-propre qu’il portait, je pouvais sentir sa confiance dégringoler, personne n’avait dû lui faire face avant moi et je n’étais pas d’humeur à rire. Il hésitait à me laisser partir, d’un geste de la main j’agrandissais l’entaille de quelques centimètres sur sa chaire. Un couinement parvint à mes oreilles, un large sourire parut sur mon visage. Allait-il comprendre avec cela que je ne rigolais pas? Me forcerait-il à enfoncer cette dague bien profondément dans son ventre? Je m’impatientais.

« Vous ne me laissez plus le choix, » Disais-je sur un ton imitant la déception. « Je ne voulais pas devoir en arriver là… » J’adorais voir dans ses yeux cette peur et ce trouble, mais je ne pouvais plus attendre, s’il se ressaisissait cela pouvait mal tourner. Avant qu’il ne bouge ou qu’il ne parle je lui envoyais un puissant coup de genou juste là où il en avait besoin. L’effet fût immédiat, il se plia en deux, oubliant la lame que je pressais sur son ventre, par chance pour lui je l’avais retirée en donnant ce coup-bas. Je lui disais un petit adieu avant de quitter les lieux à toute vitesse, ne manquant pas de garder en ma possession sa lame souillée de son propre sang. Je le laissais croupir dans la ruelle avec une blessure dont il se remettrait et espérais qu’il ait eu sa leçon. Une chose était certaine, je venais de me faire mon premier ennemi en Kendra-Kâr!

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 5 Juin 2012 21:56 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
Azra prit le chemin de l'auberge. L'autre le suivit. Il fit un crochet par une rue. L'autre fit aussi un crochet. Il s'arrêta net. L'autre s'arrêta avec une telle précision qu'il ne le percuta même pas.
De plus en plus énervé, Azra lança :

"Phaïtos est un dégénéré !"

Aucune réaction. Il se tourna vers lui.

"Dit-donc, je viens de blasphémer !"

"Le seigneur à tête de corbeau reconnaît les siens. Je sais que vous en faites parti, et vous avez le droit de me tester."

Azra changea de tactique :

"Écoute, mon ami. Je sais que tu es sans doute ravi de servir ton... notre dieu. Mais sache que tout ceux qui m'ont côtoyé sont mort peu de temps après."

"Alors tu es réellement un émissaire du dieu à tête de corbeau. S'il juge que je dois mourir, alors je mourrais."

Azra se demanda s'il devait lui envoyer un coup de poing ou se taper lui-même la tête contre les murs.

"Bon sang, je ne suis pas un fanatique de Phaïtos ! Je suis... euh... un fanatique de moi même ! Voilà tout !"

Comme à son habitude, la conscience qui rôdait en marge de son esprit écoutait tout. Chandakar crut bon de préciser :

(Si tu cherches quelqu'un a vénérer, le choix me paraît évident : moi. Je suis le seul vrai maître de la mort !)

"La ferme !"

Parcos écarquilla les yeux :

"Tu as entendu mes pensées ?"

Azra resta un instant interdit. Mais que lui avait donc raconté la prêtresse sur à son propos ? Qu'il était le messie de la mort ? Mais après tout, pourquoi ne pas en profiter ?

"Hum, oui, c'est ça. J'ai quelques pouvoirs... euh..."

"Je comprends pourquoi la dame noire voulait que vous soyez avec moi ! Ensemble nous n'aurons rien à craindre des pouvoirs du magicien !"

"Pourquoi, il est si dangereux que ça ?

"Il connait très bien la magie du feu..."

(Super...)

"Je ne suis pas un faiseur de miracle, bon sang ! Comment est-on sensé faire ?"

Parcos essaya de prendre un air rusé, ce qui lui donnait plus que jamais l'expression pénétrante d'un bovin en rumination.

"La prêtresse m'a remis ceci."

Il tira une petite fiole de sa ceinture.

"C'est de l'eau vive ! Ça déclenche des vertiges chez tout ceux qui en boivent, elle m'en a donné assez pour trois personnes."

"C'est ce qui s'appelle être prévoyant..."

Ils reprirent le chemin de l'auberge de la Tortue Guerrière. Azra réfléchit. Qu'avait-il pour capturer le mage ? Un demeuré équipé d'une petite fiole de produit nocif et... lui-même. C'était peu mais il faudrait faire avec.

(Tu m'as moi, aussi.) précisa Chandakar.

(Vous pourriez lancer un sort pour paralyser le magicien ?)

(Bien sûr que non, je...)

(Alors la ferme !)

La liche laissa échapper un soupir rageur mais se tût.
Pendant le chemin, il lui vint une idée, ça avait quelques chances de fonctionner, il fallait juste attirer le mage dans un endroit qu'Azra connaissait bien : la taverne des sept sabres. Si ce mage venait d'Omyr, il était sûrement coutumier de ce genre de lieu de rencontre.
Lorsqu'ils arrivèrent devant l'auberge de la Tortue Guerrière, Azra vit, du coin de l'auberge, l'aubergiste qui était sorti pour nettoyer son enseigne. Azra avait toujours trouvé ridicule cette horrible tortue avec une épée et un bandeau rouge. Sans doute était-ce une pitoyable tentative d'humour de la part de l'aubergiste.

(Moi, Chandakar, j'ai parcouru dix univers ! déclara rêveusement le mort vivant. J'ai visité des centaines de mondes ! Et il y a une chose que je peux te dire : depuis les profondeurs abyssales jusqu'aux hauteurs divines, partout où des êtres se disent intelligents et lèvent les yeux en quête de sagesse et de la compréhension du monde, même dans les lieux les plus éclairés du savoir et de la connaissance, les blagues pourries ne sont jamais loin.)

Azra resta silencieux, se demandant si son hôte avait définitivement perdu la raison. Finalement, il pensa :

(Si c'est tout ce que vous avez à dire, vous pouvez vous taire)

(Oh, je ne peux faire mieux. Je ne suis qu'un inutile, non ?)

Azra, qui savait que Chandakar pouvait être vraiment pénible quand il était vexé, préféra ne pas continuer dans cette direction. À la place, il décida d'aller trouver Sam l'aubergiste.
Puis il s'arrêta.
Inutile de laisser trop de traces dans une affaire d'enlèvement. Il se tourna vers Parcos.

"Écoute, voilà ce que tu vas faire : Tu vas aller voir cet homme et lui dire d'avertir le mage Tirassin que quelqu'un le rencontrera ce soir à la taverne des sept sabres."

"Pourquoi ?"

Azra serra les dents.

"Fait ce que je te dis, c'est tout !"

Après un instant de réflexion, il ajouta :

"Ah et puis, pour rendre le message plus crédible, tu ajouteras que Tirassin doit faire attention à ne pas être suivit."

Parcos hocha la tête en souriant et se dirigea vers l'aubergiste tandis qu'Azra se cachait au coin de l'auberge, dans la rue perpendiculaire, pour ne pas être vu.
Deux minutes plus tard, Parcos revenait en annonçant triomphalement :

"C'est fait ! Phaïtos sera content de moi, hein ?"

"Très..." soupira Azra, blasé.

Le reste de la journée passa lentement, très lentement. Il se promenèrent en ville, sans trop savoir quoi faire. Poussé par son instinct, Azra ne tarda pas à se rendre dans les quartiers les plus mal famés, ce qui eu pour bénéfice quelques actions épiques d'évitements d'ordures jetées depuis des fenêtres en hauteur.
Parcos n'avait pas une conversation très passionnante. Il était intarissable dès qu'il s'agissait de son dieu mais ne semblait rien connaître en dehors de ça.
Au gré de leurs déambulations, ils arrivèrent au pied de la grande tour du temple des plaisirs. Le lieu, richement orné, ne servait pas à la vénération d'une quelconque divinité, c'était le refuge de marbre étincelant d'un groupe mystérieux. Pour la première fois, Parcos fit montre d'un début d'humanité :

"Hé ! C'est le temple des plaisirs ! J'aimerais bien y entrer un jour. Il paraît qu'il y a plein de filles qui..."

Il rougit. Azra fut stupéfait de cette réaction de sa part. Il constata ensuite que lui aussi rougissait en pensant à ce qui se passait sans doute là-dedans. Il n'avait que des connaissances sommaires et on ne peut plus théoriques des relations homme-femme et était convaincu que de toute façon, aucune femme ne voudrait jamais d'un minable comme lui. Chaque jolie fille le mettait mal à l'aise, chaque couple d'amoureux le rendait fou de jalousie, c'est sans doute pour ça qu'il répondit entre ses dents :

"C'est un lieu de débauche et de vice ! Tu n'as pas à vouloir y entrer !"

Parcos prit un air contrit tandis qu'Azra persifflait pour lui même :

"Un jour, je détruirais ces lieux. De quel droit vantent-ils le bonheur alors que des gens comme moi n'y ont pas le droit ? Il suffit de regarder le bâtiment : ce sont des riches ! des privilégiés ! C'est facile pour eux de parler de plaisir, ils n'ont jamais connu rien d'autre, et puis d'abord..."

Parcos, mal à l'aise, le traina vers la taverne des sept sabres avant qu'il ne fasse un scandale. Azra continua à marmonner des propos incohérents pendant un certains temps, rougissant, pâlissant et passant par à peu prêt tous les états d'âme possible. Il finit par se calmer.
Le soir tombait et ils s'enfoncèrent dans les ruelles sombres en direction de la taverne.
Ce quartier était vraiment sinistre à cette heure là. Chaque individu avait une mine patibulaire, ou une odeur aviné, ou les deux. Azra savait qu'il était risqué à un jeune homme qui n'avait pas encore terminé sa croissance de s'engager dans des rues pareilles, mais il était maladivement attiré par les lieux sinistres. Et puis, Parcos avait une carrure un peu plus dissuasive que lui.
De toute façon, le jeune homme avait toujours parcourut ce quartier avec la conviction qu'il n'y avait personne de plus cinglé que lui par ici.
Ils durent quand même montrer leurs poings à un homme qui titubait à l'entré de la taverne, il recula bien vite.
Tandis que l'obscurité plongeait les alentours dans des ténèbres angoissantes, ils décidèrent de prendre place dans la taverne.

Le mage

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Dernière édition par Azra le Lun 25 Juin 2012 21:14, édité 2 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1046 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51 ... 70  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016