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 Sujet du message: Le temple des maîtres
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:50 
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Le temple des Maîtres


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L'entrée du temple majestueux


Le Temple des Maîtres n'est pas à proprement parler un Temple, c'est une grande école, où l'on apprend toutes sortes de capacités.

Un des plus gros bâtiment de Kendra Kâr, très ancien, lourdement chargé de symboles. Un lion ailé, symbole des Maîtres, en garde l'entrée qui est majestueuse. Le sol est couvert de marbre blanc des plus pur. Le plafond est décoré de peintures racontant la mythologie, les Dieux etc... Les dorures sont partout et les murs sont couverts de tapisseries fines chargées de motifs d'histoire et de mythologie. Sûrement un des plus beaux palais que vous avez jamais vu. Une particularité c'est que les salles des Maîtres n'ont pas de fenêtres, la lumière provient de lustres magnifiques avec leur bougies. Curieusement la lumière est très suffisante !

Des femmes vous accueillent et se tiennent à votre dispositions. Elles vous guideront vers les trois maîtres des lieux, chacun étant dans sa propre salle d'armes :

Les maîtres :

Maître Harand Geros vous apprendra les CC avec armes.
Il est dans une salle tout en longueur de vingt-cinq mètres de long sur six de large, fastueuse comme le reste du temple. Lui-même est en habit de soie, mais porté de manière à se battre efficacement. Son armurerie est impressionnante, il a tous les types d'armes blanches possibles. C'est un homme d'apparence jeune, pas plus d'une trentaine d'années, au visage glabre, ses cheveux bruns désordonnés retombant en cascade dans son cou. De terribles yeux verts perçants semblant détecter tous les mouvements. Sa rapidité d'exécution est impressionnante, pourtant il fera tout pour vous apprendre la technique.

    CCAA disponibles:

    • Botte
    • Coup ciblé
    • Estoc droit
    • Garde imprenable
    • Halte forcée
    • La différence d'un pas
    • La main du géant
    • Surprise éclair

    CCAA de classe Maître d'armes:

    • Danse des sabres
    • Double trancheur

Maître Qwadeem Stroor vous apprendra les CC SA.
Lui aussi est habillé de soie, mais il enlèvera le haut pour se battre. Lui réside dans une salle carrée de quinze mètres de côté, toujours aussi fastueusement décorée. Au sol, des sortes de tapis rembourrés sont destinés à protéger des chutes. Le maître est un homme grand, élancé et vif. De couleur ébène, il a pourtant des yeux d'un gris envoûtant. Son crâne est rasé. Il est très agile, mais pourtant il fera tout pour que vous appreniez votre Capacité. Il ne semble guère dépasser les vingt-cinq ans.

    CCSA disponibles:

    • Bousculade
    • Contre-attaque fatale
    • Coup de pied
    • Déluge
    • Feinte
    • Fourreau de mains
    • Kata du tigre
    • Renversement
    • Uppercut

    CCSA de classe Truand:

    • Lacérations multiples
    • Entaille cruelle
    • Strangulation

Maître Neolia Natakara vous apprendra les CC avec Armes de Jet.
Elle réside dans la plus vaste salle, d'un espace démesuré et d'une richesse qui l'est tout autant! Vous allez utiliser un arc dans cette pièce et, curieusement, vous avez l'espace pour, aussi bien horizontalement que verticalement, il ne semble pas y avoir de plafond (une sorte de magie joue en ces lieux). Elle est très richement vêtue, mais sans apparat extravagant, elle doit tirer à l'arc. Ce qu'elle fait à une vitesse extraordinaire et avec une précision diabolique. Elle a une douce peau blanche, des yeux bridés ambrés et de longs cheveux noirs fins et lisses. Elle semble n'avoir qu'une vingtaine d'années. Il lui arrive aussi d'enseigner ses techniques dans la cour des archers à l'autre bout de la ville.

    CCAJ disponibles:

    • Déluge d'acier
    • Recul
    • Riposte
    • Tête chercheuse
    • Tir critique
    • Tir instinctif
    • Tir précis

    CCAJ de classe Archer-mage:

    • Focalisation
    • Tir de la dernière chance
    • Distance de sécurité

Les trois maîtres vous font forte impression et vous ressortirez ébahi de ce lieu, maîtrisant une nouvelle Capacité.

Ici vous pourrez donc apprendre des CC automatiquement, mais cela à un coût : 400 yus la capacité de combat classique, 500 yus la capacité de classe secondaire.

(((SI VOUS VOULEZ ÊTRE SERVI DANS DES TEMPS RAISONNABLES, N'OUBLIEZ PAS DE DEMANDER AUX GM UNE INTERVENTION GMIQUE ICI, POUR QU'ILS S'OCCUPENT DE VOS ACHATS/VENTES. Nous ne faisons pas le tour des boutiques... merci de votre compréhension )))


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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres ( Apprentissage CC ici)
MessagePosté: Lun 28 Juin 2010 21:29 
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<Le marché>

Ce doit être l'un des plus grosses constructions de la ville. Une énorme statue est au dessus des deux grandes portes en bois massif. Elle représente un Lion avec des ailes d'anges, la patte posée sur un livre ouvert. Dans mes souvenirs, il me semble avoir appris que ce lion est le symbole des Maîtres. Avec une légère hésitation devant cette majestueuse grandeur, je rentre avec respect dans l'immense palais. Mes pas raisonnent sur le dur marbre blanc qui couvre le sol.
Ce palais regorge d'œuvres d'art et d'histoire. Les murs et le plafond sont recouvert de représentations mythologiques, et théologiques. Je n'était jamais rentrée dedans auparavant.

(C'est... c'est magnifique. Je ne pensais pas qu'un si grande richesse existait dans la ville.)

Je sent un air hébété sur mon visage.

"Bienvenue! Puis-je vous aider?"

Une petite femme âgée vêtue richement et sentant le jasmin, s'est approchée de moi pendant mon étourdissement face à la beauté des lieux. Gênée d'être surprise pendant un moment si intime, je me sentis rougir, de honte sûrement.
Néanmoins, j'esquisse un sourire.

"Bonjour, je suis à la recherche d'un Maître pouvant m'aider à manier la dague. Il me semble qu'il s'agit de Maître Qwadeem Stroor"

La petite femme me rend mon sourire, et me fais signe de la suivre.

"Par ici. Vous avez de la chance, il est libre. Vous êtes sa première cliente, il sera ravis de vous accueillir, et de vous léguer son savoir."

Elle marche avec de tout petit pas rapide, vers un long couloir. Au fond de celui ci, il y a trois portes, peu larges, mais très haute.

(Je me sens si petite ici... c'est vraiment une drôle de sensation, mais j'aime ça.)

La vielle femme m'ouvre celle de droite, et me laisse entrer.

"Il se trouve dans cette pièce. Je retourne à l'entrée. A tout à l'heure"

Elle me fais un dernier des ses beaux sourires, et s'en va.
La porte se referme derrière moi. Je me retrouve dans une pièce vraiment particulière: Pas de fenêtres, la lumière proviens de bougies sur de magnifiques lustres, mais cela suffisait. La pièce est carrée. Elle dois faire dans les 10 mètre. Au fond de la pièce se tiens un homme de couleur ébène que je vois mal. Je le devine en train de me faire signe d'approcher.

(Ce doit être Maître Qwadeem Stroor.)

Je m'approche de lui.

"Bonjour demoiselle. Voyez moi me remplir de joie à l'arrivée d'une première cliente aussi jolie"

Parlant à peu de monde, donc recevant peu de compliments, je rougis.

"Excusez moi je ne me suis pas présenté :Qwadeem Stroor."

Il s'incline devant moi.
Il porte un habit de soie. Il paraît jeune, il doit avoir dans la vingtaine. Il se relève, et me fixe de ses yeux gris. Il se relève, et je constate donc à quel point il est grand.

"Vous êtes?"

"Elwing. Je désirerais améliorer ma pratique de la dague. Je pars pour Bouhen, et je ne suis jamais sortie de la ville, et à part me défendre dans les rues, je ne sais pas combattre."

"Pas de problèmes. Voici un grimoire de techniques"

Il saisit un livre énorme

"Mais tout d'abord je tiens à voir vos compétences actuelles. Vous allez tenter de m'assener plusieurs coups. Ne faite pas semblant, et ne vous inquiétez pas pour moi, j'esquiverais sans problème."

"C'est entendu. Seulement j'aimerais savoir quel est le pris de cet entraînement avant de commencer."

"Bien entendu. Cela vous coûtera 30 yus."

Je fouille dans mon sac, et trouve la somme de 74 yus.

"C'est bon je les ais. On commence ?"

Il acquiesce d'un mouvement de tête, enlève son habit. Du plus rapide que je peux, pour créer un effet de surprise, je sort ma dague, et tente de lui mettre dans l'épaule. D'un simple mouvement, sans vraiment se déplacer, il esquive mon coup.

"J'ai dis ne faites pas semblant. Me blesser au bras n'aurais servis en rien à me tuer. Visez des points essentiels. Vous n'avez qu'une envie, me voir mourir."

Faisant signe de la tête que j'ai compris, je me glisse derrière lui et tente de lui saisir la gorge, comme contre l'ivrogne, la veille. La seule différence, c'est que je ne saisis rien. Le Maître était derrière moi. Ce fut lui qui me saisit à la gorge.

"Ne vous faite pas avoir par la surprise, et ne comptez pas seulement sur cet effet quand vous combattrez. Certes, c'est parfois un bon moyen, mais n'en abusez pas. Et surveillez toujours vos arrières."

Sur ces paroles, il me relâche, et s'approche d'un mur couvert d'armes blanches. Il prend une dague, et se met en position de combat.

(C'est une invitation au duel.)

J'engage l'assaut, en essayant de lui porter un coup au coeur. Coup qu'il me pare, sans effort, et enchaine avec un autre coup. Je pars, j'esquive, je fait tout ce qui est en mon possible pour lui donner un coup fatale. Il n'y a pas moyen de l'atteindre. Chaque mouvements qu'il fait n'est que grâce, finesse et souplesse. Il ne dévoile pas la moindre expression de fatigue, de douleur, de rage... Il se contente seulement de parer et attaquer. Je peux tout de même bel et bien voir qu'il a un regard évaluateur. Tout mouvement, toute attaque, esquive que j'effectue, est immédiatement évalué par cet homme. Je peux aussi sentir qu'il n'est pas au plus haut de sa force. Il fait "semblant" comme il dis.

(Heureusement pour moi.)

Bientôt les lames s'entrechoquent depuis plus d'une demie heure. Je commence à sentir une fatigue m'envahir. Je tremble, suis essoufflée. Mais ne bronche pas. Pour rien au monde je ne broncherais.
Soudain, l'homme crie, ce qui me déconcerte. Sur la surprise, je baisse ma garde. Grave erreur. En un rien de temps, je me retrouve entaillé aux bras.

(Il monte d'un niveau. Il me pousse à avoir peur, et à montrer ce que je suis capable de faire quand je suis en danger de mort.)

Je respire un grand coup, me met sur mes gardes, et le suis du regard. Je ne le quitte plus. Je l'esquive seulement, en attendant LE moment où frapper. Il tente de me briser la garde, avec échec, puis allonge son bras armé pour me blesser la joue.

(Parfait.)

Je m'accroupis, en laissant son coup siffler au dessus de ma tête. Deux solutions s'offrent alors à moi. Il faut choisir vite. Le mettre à terre, où l'éventrer? C'est à ce moment que ses paroles retentirent dans ma tête

"J'ai dis ne faites pas semblant. Me blesser au bras n'aurais servis en rien à me tuer. Visez des points essentiels. Vous n'avez qu'une envie, me voir mourir."

Je file sur ses flanc, et pose ma dague sur son estomac.
Il s'arrête net, me regarde avec un sourire satisfait, me fais signe d'arrêter, et va poser la dague.

(Ouf c'est fini ... Je n'en peux plus.)

"Passons maintenant à un combat dague/épée."

(Comment? Mais il veux me faire mourir d'épuisement?)

Je ne bronche pas, quoi que je voudrais bien protester. Le duel reprend, mais cette fois ci se fus plus dur. Il est plus loin de moi, je dois utiliser la moindre faille dans sa garde pour pouvoir l'attaquer. Je réutilise alors plus souvent la technique qui m'a permis de "l'éventrer". J'attend, je pars, j'esquive. Quoi que je pars avec beaucoup plus de difficulté. L'épée est lourde, les coups son plus puissants. A chaque coups parer je risque de me désarmer. Les failles son moins présentes, mais plus marquées. Je n'arrive pas à l'approcher. C'est impossible.

(Non! Rien est impossible. Patiente, et le moment viendras.)

De temps à autre, il me cogne du plat de l'épée.

(Les coups avec la tranche doivent être plus dangereux que les lacérations faites par une dague.)

Il calcul tout ses coups avec précision. Il ne sont pas dangereux, mais font souffrir. Je me sent engourdis par tout ces coups reçus. J'attend toujours, et toujours, et toujours. Toujours pas de faille. Seulement, quand celle ci se présentera, un seul coup de ma dague sera fatale. Et ça vaut la peine d'attendre.
Soudain, le maître, dans un mouvement ralentis par le poids de son arme imposante, lève l'arme au dessus de lui, et rassemble toute sa puissance.

(C'est le moment!)

J'en profite pour lui tourner autour et me placer derrière lui du plus rapidement envisageable, et lui donne un terrible coup avec le manche de ma dague dans sont dos. Cette fois si les fers se sont entrechoqués pendant plus d'une heure.

( Je ne m'étonnerais pas si demain je suis couvertes de bleus. Il m'a roué de coups.)

Il me fis signe une fois de plus d'arrêter.

(Vite reprend ton souffle tu ne sais pas ce qui t'attend.)

Harand s'en va poser l'épée, puis reviens les mains vides.

"Est-ce terminé?"

Soudain, d'un mouvement des plus rapides envisageable par le corps humain, il détend ses bras, et de ses manches surgissent deux shuriken, qui sifflant dans l'air, filais droit sur moi. D'un mouvement sec, je m'accroupis.

"VOUS ÊTES MALADE??? ET SI JE NE LES AVAIS PAS ESQUIVÉS ??"

Il souris, puis s'avance vers un des shuriken, le ramasse et le plis en deux.

(Du carton...)

Un rire de soulagement me monte à la gorge.

"Excusez moi j'ai pris peur."

"Vous êtes toute excusée. Bon, vous vous débrouillez passablement bien."

Il désigne le grimoire du doigts.

"Pas besoin de le lire. Je sais la technique qu'il vous faut. Je ne vais pas vous mentir, au début, évitez le plus possible les combat à la dague jusqu'à Bouhen. Il faudra affaiblir votre ennemi. Pour cela, bousculez le violemment, et attaquez le une fois au sol. Pour d'autre technique, vous irez voir un autre maitre à votre arrivée là bas."

"Un autre conseil. Si vous estimez votre adversaire trop puissant, n'hésitez surtout pas à fuir."

"Bien, je m'en souviendrais"

"Nous allons mettre en pratique cette technique. Allez y appliquez là, je viens de vous la décrire."

Sans prévenir, je luis fonce dessus, et le bouscule violemment. Il se retrouve par terre.

Il il se relève tourné en direction de la porte.

"Très bien. Pas besoins de continuer. Vous êtes au point. Venez ici il faut que je vous soigne"

D'un geste simple, une lumière apparus, et mes blessures ne sont plus.

"Merci beaucoup, j'ai beaucoup appris pendant nos assauts. Je vous en suis très reconnaissante."

Je m'incline respectueusement devant lui, puis sort 30 Yus, pour payer mon dû.

"Merci beaucoup. Restez ici j'ai quelque chose qui pourrais vous intéresser."

Il se dirige vers une caisse, collée au mur, et en sort une cape noire. Il reviens et me la tend.

"Tenez elle vous sera sûrement plus utile qu'à moi. C'est une cape elfique de dissimulation. Elle vous permettra, comme son nom l'indique, de vous dissimuler, dans les sombres nuits, ou en plein jours, dans des buissons ou autres fourrés. Cela peut être très pratique."

Le tissu est d'une finesse exquise. Seule les elfes maitrisent un tissage pareil. Une grande capuche me permet de mettre mon visage dans l'ombre.

(Elle est parfaite.)

"Merci je vous suis très reconnaissante pour ce présent."

Il m'ouvre la porte, s'incline pour me saluer. Je fais de même, et m'en vais. A l'autre bout du couloir, la vielle femme est toujours là. Et toujours aussi souriante.

"Tout s'est bien passé?"

"Oui. Merci de vous en soucier. Au revoir"


<Les rues de Kendra Kâr>

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"Voleur, c'est quand on trouve un objet avant qu'il soit perdu." (Coluche)
"Voici deux voleurs. Celui-ci est pauvre, et vole les riches.[...] Cet autre est riche et vole les pauvres." (Victor Hugo)

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres ( Apprentissage CC ici)
MessagePosté: Dim 8 Aoû 2010 13:50 
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>> Temple de Gaïa

Bien que Sakura voulait me renseigner au sujet de la compagnie Air Gris après mon entraînement, je ne pus m'empêcher de lui poser des questions sur cette urne. Elle me parla d'un tirage au sort et d'une croisière à bord d'un aynore. Au début, je fronçai les sourcils, je n'étais pas très contente et j'ai toujours le sentiment que ce n'est pas une bonne chose. J'ai une mission à accomplir et je ne pense pas avoir le loisir de m'offrir des vacances. Cependant, s'il y a un trait de caractère commun chez les Hidarikiki, c'est bien leur pugnacité et leur opiniâtreté. Alors que nous entrons dans le temple des maîtres, je cède donc, surtout parce que je suis persuadée que je ne serais pas tirée au sort pour cette croisière. Maître Harand Geros nous attend dans sa salle, les bras croisés. Sakura et lui s'entretiennent un peu et moi, je fais des exercices d'assouplissement. Cette salle est faste et splendide, elle n'a rien à voir avec le vieux dojo d'Ume Sama. Il y a tout type d'armes accrochées sur les murs ou sur des appliques, il y en a même que je ne connais pas du tout. Sakura se met en retrait et accorde son shamisen alors que Maître Geros arrive vers moi. J'incline alors mon buste par respect et lui me tend sa main pour me saluer. J'ai tellement l'habitude de m'entraîner avec Ume Sama que j'ai quelques réflexes de ce genre. Il sourit et incline aussi son buste, je crois qu'il vient de comprendre que j'ai fait mes classes à Oranan.

"Mademoiselle Nolwë, enchanté."
"Maître Geros, je suis votre apprentie pour cette session, j'espère ne pas vous décevoir."
"Nous allons commencer par une revue de vos méthodes si vous le voulez bien..."

Là encore, mes vieilles habitudes refont surface. A peine a-t-il le temps de finir sa phrase que je fais deux pas en arrière, prête à bondir. Quand on s'entraîne avec Ume Sama, il faut être sur ses gardes, tout le temps, même en plein sommeil. Ma réaction fait encore sourire Maître Geros et d'un geste amical de la main, il m'invite à ouvrir la danse. Je suis un peu perturbée mais j'acquiesce en souriant et je démarre en beauté avec une surprise éclair qui n'a de surprise et de rapidité que les noms, vu que le maître d'armes ne semble ni surpris ni pris au dépourvu. Il pare sans peine mon coup, mais n'attaque pas pour autant. Je continue donc cette passe d'échauffement en donnant quelques coups avec mon sabre, sans grande passion. Il doit être un excellent maître d'armes mais je n'aime pas vraiment ses manières de gentleman. Nous ne sommes pas là pour nous battre, je le sais bien, mais je ne suis pas venue ici non plus pour prendre le thé. Il doit commencer par le comprendre car son sourire fait place à un visage agacé. Ses gestes deviennent alors un peu plus rapide et moi, je commence enfin à apprécier ce combat. Je ne connais pas que peu de mâles, toutes races confondues, qui n'ont pas de mal à prendre au sérieux les guerrières. Et je crois que Maître Geros n'en fait pas partie. Tout son corps semble vouloir prendre soin du mien, pas d'un point de vue trivial, mais par gentillesse. Je suis un peu déçue, je ne veux pas que l'on me materne et jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas fait en sucre.

"Quelque chose ne va pas, mademoiselle Nolwë ?"
"En effet Maître. Ne le prenez pas mal mais je vous trouve mou et complaisant. Agissez-vous ainsi avec toutes les guerrières que vous entraînez ?"

Je suis contente de l'avoir dit et je suis un peu bête aussi. Je crois que je l'ai vexé. Car maintenant, il ne me ménage plus du tout et sourit encore moins. J'entends la voix de Sakura derrière moi qui s'esclaffe alors que ses doigts vieillis par le temps parcourent les cordes de son instrument. Voilà de quoi m'aider grandement. Mes gestes et mes mouvements s'accordent à son rythme, je deviens la partition vivante de cette mélodie soutenue. De toutes les techniques de bretteur que j'ai pu voir ou apprendre, celle-ci me correspond vraiment bien. Avec grâce et volupté, j'enchaîne les coups et les parades, et je commence même à discerner quelque chose dans cet échange. Avec Ume Sama, c'est à grand renfort de proverbes énigmatiques et de coups de bâton qu'il vous apprend des choses. Avec Maître Geros, je me demande si sa méthode ne consiste pas à rectifier mes gestes et à m'amener petit à petit à comprendre naturellement là où il veut que j'aille. Ume Sama me manque terriblement, je donnerai n'importe quoi pour un coup de bâton, pour que je sache lequel de mes membres n'est pas au diapason. Maître Geros se fait plus vivace et enchaîne les coups que je pare avec justesse, enfin juste à temps plutôt. Une jambe en retrait, je m'en sers de pilier pour renforcer mon attaque et je lance une estocade droite. Ca y est. J'ai réussi. Je suis contente. Maître Geros arrête soudain le combat et incline à nouveau son buste.

"Nous avons fini !"
"Déjà ?"
"Je n'ai plus rien à vous apprendre des estocs droits, en tout cas."
"Merci maître."

Je m'incline aussi et il part simplement, comme il est venu me voir avant. Sakura se lève et vient à ma recontre, un linge de maison dans sa main.

"Il est doué !"
"Certes. Je préfère quand même les méthodes de mon maître, votre frère..."

Nous repartons toutes les deux du temple, Sakura rit de me voir aussi attachée à Ume Sama mais que veut-elle... Je l'aime bien, mon petit vieux...

>> La Grande Forge D'Argaïe

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Jeu 16 Juin 2011 16:31 
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Localisation: En déperdition dans les mains de GM14
Après avoir voyagé dans les ruelles de Kendra Kar, j’entre dans le temple qui m’a permis d’acquérir le Rana Slash. Je ne sais pas combien d’aventures j’ai vécu depuis, mais une chose est sûr c’est que cette technique m’a offert beaucoup. Il est temps que j’apprenne de nouvelles choses pour survivre et peut être aussi pour offrir un peu plus de spectacle quand je vais dans l’arène.

Je me dirige vers la salle de maître Harand, je pousse la porte qui y donne accès. A l’intérieur, je vois l’homme toujours habillé de la même façon, de simples vêtements en soie. Il est toujours entouré d’une quantité phénoménale d’armes de tout genre. Il se retourne en entendant la porte grincée quand je la referme. Je retire mon casque et le pose sur une table. Il me sourit et se saisi d’une épée pour lancer dans la foulée un Rana Slash.

Je dégaine rapidement mes lames et concentre mon énergie en implorant la déesse de l’air de me fournir sa puissance pour éviter de périr sous un coup aussi simple. Un vent tiède se lève, mon énergie se met à bouillir en moi. Je répartis équitablement l’énergie dans chacune de mes lames, un halo bleuté apparaît autour des deux. Je les croise au-dessus de ma tête puis donne un coup violent dans l’air pour laisser partir l’attaque.

Par la croix de Rana

Les ondes de chocs se rencontrent au centre de la pièce dans une détonation assourdissante. Un souffle balaye la poussière et les draperies de la pièce. Quand la poussière retombe, je peux voir maître Harand qui s’est décalé d’un pas et derrière lui, le signe caractéristique de la croix de Rana dans le mur. Il y a deux longues entailles dans le mur, le maître s’en approche et touche pour ensuite siffler d’étonnement. Il s’approche de moi et me dit :

Daïo Ichioama, mais aussi connu sous le nom de Dé, devenu champion de l’arène, applaudit par les foules et surtout un vieil élève à moi. Je vois que tu maîtrise maintenant la forme supérieure du Rana Slash, la croix de Rana. Il a dû te falloir pas mal de temps pour maîtriser une telle technique sans venir me voir.

Oui maître, il m’en a fallu, mais j’y suis parvenu seul. J’ai une autre technique de mon cru, mais elle me demande beaucoup trop d’énergie et j’ai envie de la garder uniquement pour moi.

Pourquoi viens-tu me voir alors ? Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une simple visite de courtoisie. Tu es venu acquérir de nouveaux savoirs auprès de moi ? Parce que si c’est le cas, j’ai peut-être une technique qui pourrait te plaire.

En effet, je suis venu apprendre de nouvelles choses. Je ne demande qu’à voir ce que vous avez à me proposer.

Je vois le maître se mettre devant un mannequin d’entrainement qui possède une nouvelle technique encore indemne de tout coup. Il prend une grande inspiration et me dit de très bien regarder ce qui va bientôt se produire. L’espace d’un instant, d’un clignement de cils, ses muscles se contractent avec une telle violence que les endroits recouverts par la soie font soulever le tissu. Son bras effectue un simple mouvement, un coup d’estoc avec son épée. Si sa nouvelle technique n’est qu’un simple coup direct, cela ne m’intéresse pas réellement et surtout autant d’énergie pour ça.

Il me dit de m’approcher pour que je puisse voir l’état du mannequin. Je m’exécute sans me faire prier. Une fois devant le pantin, je reste stupéfait. Les vêtements sont déchirés en quatre endroits, je n’arrive pas à comprendre comme c’est possible surtout que je l’ai vu donner un unique coup. Je pose ma main sur chacune des entailles pour être certain de ce que je vois. Puis je lui demande :

Comment c’est possible ? Un seul coup et un résultat de quatre impacts. C’est tout bonnement impossible.
As-tu déjà utilisé ton énergie combattive pour amener tes muscles à leurs limites ?

Pour dire vrai, je répondrai que non. J’utilise mon énergie pour le Rana Slash, la croix de Rana ou encore ma technique secrète, mais je ne l’ai jamais utilisé pour développer ma force musculaire.

Le principe est simple, tu utilises ton Ki pour l’envoyer dans tes muscles. Tu repousses tes limites habituelles et là tu atteins un niveau de vitesse qui perturbe la vision de ton adversaire. Vu que tu me regardais de côté, tu n’as pas pu voir. L’ennemi a l’impression de voir une centaines de lames se ruer sur lui. Pour commencer apprends à utiliser ton Ki pour développer tes muscles.

Je rengaine mes lames et m’assois en tailleur sur le sol avec les mains posées sur les genoux. Je ferme les yeux pour canaliser mon énergie en un point central de mon corps. Le Ki se trouve en moi sous la forme de nombreuses constellations, je les rassemble pour former un énorme soleil qui brûle de mille feux. Je ressens l’énergie m’envahir, je me délecte de cette puissance et mon instinct Shaakt remonte avec l’envie de tuer.

Quand j’ouvre les yeux, je laisse ma force m’envahir, mais au lieu de produire le même effet que maître Harand, je déclenche une expulsion de Ki quand une de mes épées touche le sol. Le maître me regarde avec un air intrigué. Il me demande :

Que viens-tu de faire Dé ? S’agirait-il de ta nouvelle technique ?

En effet, je me suis trompé. Je n’ai pas réussi à diriger mon énergie vers mes muscles.

D’accord, il s’agit d’une technique forte intéressante en tout cas. J’ai une petite question, comment perçois-tu ton énergie à l’intérieur ?

Comme des constellations, je les rassemble en un point avant de tout libérer.

Je te conseille de te concentrer sur les constellations que tu as dans un bras alors, mais au lieu de les rassembler, essaies plutôt de les faire exploser en même temps.

Je referme les yeux et me concentre sur les constellations de mon bras gauche. Quand je les aperçois, je redirige tout ce que j’ai en moi vers chacune. Je les vois grossir de plus en plus jusqu’à atteindre le point d’explosion. Quand j’ouvre les yeux l’énergie explose et je ressens un regain d’énergie dans mon bras gauche. Le maître me sourit en voyant que j’ai réussi. Il m’invite à me lever et à essayer sur le mannequin.

Je dégaine ma lame gauche et je me place devant le patin. Je me concentre à nouveau pour reproduire à l’identique ce que je viens de faire. Au moment où je relâche mon énergie, je frappe à quatre reprises. Le maître me dit

Maintenant tu connais la théorie, si pour le moment tu n’es pas assez rapide tu n’auras qu’à t’entrainer. Je te souhaite bon courage Daïo.

Je le salue puis rengaine mon arme avant de reprendre mon casque et retourner vers l’Obédience.

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Lun 9 Fév 2015 11:55 
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Le bâtiment était d'une richesse qui n'avait rien à envier à la demeure familiale. Les couloirs étaient de marbres, les escaliers dorés... Des gardes étaient un peu partout pour s'assurer du maintient l'ordre. Ce n'était guère nécessaire, en fait, au vu du nombre de militaires venant s'y entraîner. Un peu partout, des statues, des tapisseries... il repéra avec émotion une longue série représentant l'histoire de Nestyr, la première reine de l'Anorfain, et Nirtim, sa compagne semi-elfe qui avait donné son nom au continent. Il vit aussi les enfants de Gaïa et les gardiens de Yuimen affrontant Oaxaca et sa fidèle Sisstar, la dame au dragon. D'ailleurs, son regard s'arrêta sur la statue de Koushuu, le dernier des enfants de Gaïa, élevé au rang de demi-dieu et vénéré de l'autre côté de l'océan. Fort bel homme assurément. On racontait qu'il avait combattu à la bataille de Pohélis, et qu'il y était mort. C'était fort dommage...

Finalement, et après avoir demandé son chemin à un garde tant les lieux étaient impressionnants de majesté, le jeune elfe parvint à la salle indiquée comme lieu d’entraînement dans le maniement de l'arc. Un cours devait avoir débuté, car un groupe de jeunes gens écoutaient religieusement une jeune femme debout.

Faëlis marqua un arrêt. Cette femme était une ynorienne, comme en témoignaient ses cheveux soyeux d'un noir de jais et ses yeux bridés. Vêtue d'une tunique longue et de chausses roses et or, elle resplendissait littéralement, rayonnant sur l'ensemble des lieux, pourtant forts vastes. Sa beauté dépassait l'entendement. Le plafond, sans aucun doute la cible d'un enchantement, semblait être le ciel ouvert. Si le but originel devait être de donner plus de champ aux flèches, l'elfe ne pouvait s'empêcher de penser que le but était aussi d'illuminer sa beauté au soleil, car il aurait été criminel d'enfermer une telle créature divine dans un lieu clos. Le ciel devait lui être ouvert afin que son âme puisse s'envoler jusqu'au firmament et tutoyer les dieux...

« Vous venez pour le cours ? Installez-vous, nous venons de commencer. »

La voix, à la fois forte et douce, tira le jeune homme de ses rêveries. Il faudrait qu'il pense à écrire tout ça en un poème. Peut-être cela plairait-il à cette femme ? Le jeu de la séduction lui manquait...

« Mon nom est Neolia Natakara. Bienvenu, messire... ? »

« Faëlis Nyris'Kassilian, de Cuilnen. Le soleil brille sur notre rencontre, assurément ! »

Elle sourit de l'air légèrement énigmatique qui seyait si bien aux ynoriennes.

« Bienvenu, Faëlis... »

Ce commentaire ne semblait pas refléter ce que pense toute l'assistance. Certains lui jettèrent des regards outré, peut-être était-ce-ce à cause de l'admiration naturelle, et donc de la jalousie, qu'il suscitait bien souvent... Décontracté, il s'assit par terre, ravi de se délasser un peu. La manière qu'il avait de se vautrer langoureusement, telle une image de Kübi plongé en extase éthylique, avait le don d'attirer encore plus de regards malveillants, mais aussi quelques curieux, qui avaient remarqué son épée, son arc et son arbalète, surprenant chez un noble à l'air aussi détendu, pour ne pas dire débauché.

Neolia poursuivit son cours :

« Je disais donc que le manient des armes de jet, et en particulier de l'arc, sont avant tout une affaire de précision. Prenez le temps de bien viser, d'ajuster et, lors des échecs qui suivront inévitablement, regardez où vous vouliez envoyer le flèche, et où elle est arrivée. Si vous attendez une leçon toute prête qui fera de vous des héros, alors oubliez : c'est seulement par une pratique intensive que vous finirez par réussir à tirer vite et bien... »

La leçon se poursuivit pendant un certain temps. Pour l'instant, rien de nouveau. D'ailleurs, d'autres semblaient s'ennuyer. Il était d'ailleurs assez aisé de repérer les nouveaux qui buvaient les paroles de l’instructrice et les anciens qui s'ennuyaient un peu. Mais bien vite, elle en arriva à quelque chose de plus intéressant.

« Cependant, au-delà de la compétence martiale, il y a le khi. Certains d'entre vous l'ont sans doute déjà utilisé sans le savoir. Il s'agit d'une force intérieure qui peut s'exprimer sous la forme d'une énergie extraordinaire. Le khi peut rendre un coup d'épée plus puissant, une flèche plus rapide... il peut aussi accroître vos sens afin de vous rendre plus précis. »

Faëlis se redressa à demi. Souvent, il avait ressenti cet étrange mouvement immobile, alors que la cible semblait s'approcher, se faire plus précise, alors que ni lui ni elle ne bougeaient. S'agirait-il de ce « khi » ?

« Pour atteindre le khi, continua l'archère, vous devez puiser dans votre volonté. Ayez confiance en vous, croyez en l'importance de ce que vous faites, et votre khi fera le reste, vous accordant le pouvoir de faire ce que vous voulez, même arracher un bras à votre cible d'une flèche ! »

Un élève, un jeune homme aux cheveux noirs et soignés, demanda d'un air indécis :

« Mais... quel est donc ce pouvoir ? Nous ne sommes pas magicien, et pourtant, ce que vous décrivez ressemble à de la magie... »

Elle sourit :

« Cela y ressemble, et les érudits discutent sans fin pour comprendre la nature exacte du khi. Mais peu importe. C'est une force que certains ont en eux, tandis que les autres... ne deviendront jamais de grands archers. Je suis désolé si cela semble injuste, mais c'est ainsi. Mais pourquoi croyez-vous qu'un guerrier puisse vaincre un magicien au combat ? Croyez-moi, le khi existe, et si vous ne me croyez pas, voici une démonstration qui va vous convaincre. »

Et voilà qu'elle se lève et ramasse son arc qui attendait par terre. Elle se tourna vers une cible, à une centaine de mètre. Puis, elle banda son arme d'un geste élégant et sembla se concentrer, le tire tarda un instant... avant de bondir. Faëlis aurait juré qu'une faible lueur l'entourait. La flèche frappa la cible en plein centre... et la projeta en arrière. La cible, pourtant massive, bascula et tomba, comme percutée par un bélier.

« Bien, je vais tenter de vous apprendre à faire cela... » proposa malicieusement l'archère devant les regards admiratifs de ses élèves.

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Dim 15 Fév 2015 14:51 
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Ils se placèrent tous à quelques dizaines de mètres de leurs cibles. Certains empruntèrent des arcs, mais d'autre, comme Faëlis, avaient le leur. C'était aussi le cas du garçon au cheveux noirs qui avait parlé précédemment. Il s'était installé à côté de l'elfe et affectait de ne pas le regarder. Il ne fallait pas lui en vouloir, il devait être ébloui !

Ils s’entraînèrent à tirer, encore et encore, en attendant que l'instructrice aille de l'un à l'autre pour apprendre à manier le khi. Certains finirent par réussir, repoussant quelque peu les cibles de paille. Le garçon aux cheveux noirs regarda en se mordant les lèvres les premières flèches du noble de Cuilnen, pas une n'avait raté la cible.

« Où as-tu appris à tirer ? »

Faëlis lui adressa un clin d’œil :

« Ça dépend. De mes professeurs pour un sens du mot, lors de banquets bien arrosés pour l'autre. »

Le commentaire fit rire l'autre voisin du jeune humain, un garçon dont la tenue évoquait clairement un roturier, quoique sans doute issu d'une famille relativement aisée.

« Puis-je savoir à qui j'ai affaire ? » demanda Faëlis à ses deux compagnons.

« Enguerrand de Lothandre. » répondit fièrement son interlocuteur.

Une des grandes familles, riche et puissante, de Kendra Kâr, rien que ça... L'autre eut un regard contrit :

« Moi, je m'appelle Marcus Balvère... c'est tout. J'essaie d'entrer dans la milice pour me faire un nom... »

« Et c'est tout ce que je te souhaite... Voyons si tu peux atteindre ton khi. Cela t'y aidera à coup sûr. »

Neolia venait d'arriver derrière lui, et c'est avec une expression quelque peu angoissée qu'il se concentra sur l'exercice qu'elle lui donnait. Enguerrand regarda Faëlis avec un air de dégoût :

« Tu ferais mieux de faire des ronds-de-jambe à Cuilnen. Tu as beau t'acheter des armes, je les connais, les courtisans comme toi. Vous n'êtes bon à rien. »

Faëlis sourit. Visiblement, celui-là était bien pire en matière de courtisant prétentieux !

« Peut-être ne devrais-tu pas juger sur les apparences. »

Il décocha une nouvelle flèche qui atteignit la cible.

« Au moins, je dois reconnaître que tu es plus doué qu'il n'y paraît... Demain, il y a un concours à la cour des archers, devant plusieurs membres de l'armée et de la milice. Si tu n'as pas peur, malgré le fait de n'avoir suivi qu'un cours, tu peux venir... »

C'était clairement un défi. Un défi que l'hinïon ne manqua pas de relever par un demi-sourire ironique et une nouvelle flèche au but.

Un cri de joie les interrompit. Marcus venait de réussir à faire basculer sa cible. Neolia le félicita avant de passer à Enguerrand. Celui-ci arborait un air confiant, certain de pouvoir atteindre son khi sans peine. Neolia lui demanda de se concentrer et de chercher une « force » qui coulait en lui, de la manier et de la diriger vers la flèche. Elle expliqua que le calme et la réflexion pouvaient servir de catalyseur aussi bien que la colère et la détermination. Chacun avait son propre ressenti par rapport au khi, aussi, elle ne pouvait en donner qu'un vague aperçu. Finalement, le noble de la famille Lothandre atteignit son objectif et, avec un sourire satisfait, regarda la cible basculer.

« Bien, nous allons passer à notre nouvelle élève... » murmura l'ynorienne avec un sourire.

Elle s'approcha et demanda à l'elfe de bander son arc.

« Seulement mon arc ? Je ne sais pas si j'y arriverais... » répondit-il avec un clin d’œil.

« Concentre-toi avec ta tête, plutôt qu'avec autre chose... »

La phrase était sans animosité, mais il préféra ne pas insister. Il se concentra sur sa cible, se laissant bercer par la voix mélodieuse. Il tenta de retrouver la sensation qu'il avait déjà ressenti... la cible sembla se rapprocher, le monde sembla ralentir... la flèche parti avec une précision mortelle pour se planter juste au centre de la cible. Marcus laissa échapper une exclamation de surprise et Enguerrand pinça les lèvres. On n'aurait pu mettre la flèche plus au centre.

« Impressionnant... tu sais déjà atteindre ton khi, et presque naturellement ! Mais ce n'était pas ce que je te demandais de faire ! »

Gêné, Faëlis devait bien admettre qu'en voulant renverser la cible, il n'avait fait qu'envoyer un de ses tires ultra-précis dont il avait le secret, et dont il comprenait maintenant l'origine. Il adressa un sourire éblouissant pour se faire pardonner.

« J'y étais quand même presque, hein ? Aller cette fois-ci, ça va passer ! »


« Bon, tu as le khi en toi, mais maintenant, tu dois le diriger vers la pointe de ta flèche... »

Et il s’exécuta, sous le regard mi-impressionné mi-jaloux de ses deux compagnons. Il se focalisa sur sa cible et tenta de diriger au mieux l'énergie vers la pointe. Cette fois-ci, il parvint à éviter l'étrange effet de précision... et tira. La flèche n'alla pas se planter au centre, cette fois-ci. Pour tout dire, le point d'impact n'était pas visible au premier abord, en effet elle avait traversé la cible d'un coup !

« Non ! Ça c'est un tir critique ! Étends ton khi ! Fais que ta flèche devienne un poing furieux qui renverse sa cible... »

Au troisième essai, il réussit à jeter la cible par terre. Neolia le félicita chaudement :

« Tu devrais venir au concours de demain, à la cour des archers. Je serais intéressé de voir jusqu'où tu iras... qui t'a formé ? »

« Les instructeurs militaires de Cuilnen, tout simplement. »

Elle hocha la tête.

« Oui, les archers de Cuilnen sont réputés... allons, la leçon est finie, retirez-vous, tous ! »

Les élèves se dispersèrent. Leurs réactions étaient très variables, certains semblaient déçus, sans doute n'avaient-ils pas trouvé de khi en eux, et Faëlis ne pouvait que compatir à cette injustice. Quelle tristesse de découvrir que, depuis la naissance, a été décidé que vous ne pourriez être un vrai archer d'élite...
Enguerrand le salua d'une brève courbette, signifiant clairement un début de respect, début que ne comptait pas aller plus loin. Marcus fut plus expansif :

« Alors tu vas venir demain ? C'est vrai que tu as l'air doué. J'avais entendu parler de la science de l'arc des elfes, mais là... »

L'hinïon haussa les épaules en souriant :

« J'ai toujours été un bon autodidacte. Un don comme un autre. Mais je suis sûr que tu peux rivaliser avec moi. »


« Sans doute... »

Il y avait une tonalité étrange dans sa voix. Comme un mélange de regret et de doute, mais alors que Faëlis voulait le suivre pour en apprendre plus, il fut arrêté par la main de dame Neolia, qui avait accroché le col de sa tunique.

« Reste ici... et dis-moi ce que tu fais là... Nyris-Kassilian. Ta famille n'est pas réputée pour beaucoup quitter Cuilnen... »

Il voulut faire une révérence, mais s'aperçut qu'il la percuterait à coup sûr tant elle était proche. Il se sentit rougir, sans trop savoir pourquoi.

« J'ai décidé... de faire une entorse aux habitudes... mais pourquoi pas après tout ? »

La main satinée glissa dans le col et descendit le long de ses pectoraux, écartant sans peine les lacets desserrés. Le souffle coupé, Faëlis se demanda ce qu'il devait faire. C'était la première fois qu'il se sentait aussi démuni face à une femme. Cette attaque surprise n'était pas loyale !

« Ta famille... est célèbre pour son talent dans les arts des plaisirs... Mais elle préfère ne pas s'ouvrir à l'extérieur. L'ignorais-tu ? Les tiens n'aspirent qu'à créer l'être parfait. Les elfes les plus beaux... »

La main dessinait maintenant le contour de ses abdominaux...

« ...les femmes les plus sensuelles... »

Par tous les dieux du monde entier, comment pouvait-il perdre ainsi son calme, il n'était pourtant plus puceau depuis longtemps ! Mais ses mains étaient si douces, elles glissaient naturellement sur sa peau...

« et les hommes les plus virils... »

… pour finalement descendre plus bas et arracher un gémissement incontrôlé au jeune homme.

« Ma Dame, souffla-t-il, en sentant la sueur perler, vous êtes sûrement mariée... »

« Oui certes... et alors ? »

Ses yeux sombres pétillaient d'amusement. Elle jouait littéralement avec lui ! Et le pire, c'est qu'il aimait ça... pourtant, dans une cité humaine, où la morale était bien plus stricte qu'à la cour royale de Cuilnen, au milieu d'un grand gymnase maintenant vide, mais sûrement pas pour longtemps...

« … ce n'est pas raisonnable ! »

« Qui a dit que j'étais quelqu'un de raisonnable ? »

Elle laissa échapper un petit rire et le libéra enfin. Il était rose comme une pivoine mais... il se sentait surtout fou de désir. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas tenu une vraie femme contre lui. Avait-il le droit ?... Peu importait. Il était inutile de se raconter des histoires. S'il en avait l'occasion, il coucherait avec elle sans hésiter. Un mot, un rendez-vous... c'était tout ce dont il avait besoin.

« N'oublie pas le concours de demain... » lança-t-elle.

Une dernière étincelle de malice disparue, et elle avait retrouvé son flegme habituel, comme si rien ne s'était passé. Le jeune homme la regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'elle ait disparu. Son esprit s’apaisa enfin, et il se sentit particulièrement stupide, tout en ayant la conviction qu'il ne voulait plus qu'une chose : la revoir. Pourtant, une autre question lui venait, maintenant qu'il retrouvait ses esprits : Que voulait-elle dire à propos de sa famille ?


(((Apprentissage de la CCAJ "recul")))

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Dim 7 Juin 2015 18:51 
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Après la boutique, Faëlis avait une autre destination plus importante encore : le temple des maîtres. Il n'avait pas pu saluer Neolia la veille au soir, puisqu'elle était avec son mari. Et maintenant qu'il allait partir... il ne pouvait s'empêcher de penser au fait qu'il allait la quitter pour un long moment.

Il était si perturbé qu'il hésita longuement avant d'entrer dans la salle d'archerie. Le riche bâtiment qu'était le temple des maîtres, avec ses colonnes et ses dorures, avait de quoi en intimider plus d'un, mais lui n'était pas dérangé. Il craignait plus celle qui s'y trouvait ! Il était tôt et les cours ne commenceraient pas avant un peu plus d'une heure, aussi, il était sûr de la trouver seule. Il entra donc, la mine contrite. Elle était là, sa divine maîtresse ynorienne, l'archère Neolia. Elle lui sourit :

« Alors, tu m'abandonnes ? »

Comment savait-elle ? Il l'ignorait, mais n'était pas pour autant étonné. Elle était aussi rusée que belle, et elle savait lire dans le cœur des hommes, surtout le sien.

« Hélas, ma dame... »

« Tu me parles comme un preux chevalier à sa compagne... » minauda-t-elle.

Il rit devant ces manières qui ne lui ressemblaient pas.

« Je reviendrais dès que je pourrais... »

Elle hocha la tête :

« En attendant, laisse-moi te donner une dernière leçon qui pourrait t'être utile... »

Ils s'installèrent et il écouta. Elle parla de nouveau du khi, comme à leur première leçon, lorsqu'il... était tombé amoureux. Il fallait bien l'admettre. C'était un amour particulier, fait pour être caché et différent de toute histoire romantique, et pourtant, il était romantique à sa manière.

Elle lui parla du fait que le khi pouvait guider une flèche vers sa cible, il suffisait de fixer celle-ci et d'imprimer sa volonté à la flèche. Voilà bien quelque chose qui semblait incroyable ! L'archer s'y essaya, visant volontairement à côté d'une cible et tentant pourtant de faire que la flèche l'atteigne, mais l'exercice était ardu et plusieurs flèches tombèrent à côté. Pourtant, il comprenait qu'il aurait besoin de telles compétences. Il n'était pas habitué aux longs voyages, ni aux dangers d'un autre continent. Il devait beaucoup à Neolia, et comptait bien l'honorer en faisant la preuve de ses compétences à Tulorim.

« Le khi est très fort en toi. Tu l'as développé lors de ton entrainement militaire, le serinait-elle. Alors vas-y ! Concentres-toi ! Tu peux y arriver ! »

Il visualisa soigneusement la cible et lâcha son trait. Finalement, à sa grande surprise, la flèche infléchit sa trajectoire et alla frapper la cible.

« Yahou ! » s'exclama-t-il.

Elle sourit de son enthousiasme.

« Tu ne cesses de me surprendre. L'archerie est presque innée en toi. »

« J'avoue qu'il m'arrive de me surprendre moi-même, en effet. » se rengorgea orgueilleusement le jeune elfe.

Elle rit :

« Tu n'échapperas pourtant pas au paiement de ta leçon ! Viens, nous allons régler ça dans mon office. »

Faëlis, tout fier de son nouveau tour, ne se posa absolument pas de questions sur la nécessité d'être dans l'office de la maîtresse archère pour pouvoir payer. Encore une fois, Neolia allait le surprendre, car elle ne souhaitait pas que récupérer de l'argent en l'emmenant dans le petit bureau qui avait été aménagé à son intention dans le temple. À peine furent-ils entrés dans la petite salle riche en dorure et ornée de quelques tableaux de chasse de grands peintres, qu'elle laissa tomber sa robe et sauta au cou de l'elfe, le prenant de court.

« Tu ne pensais tout de même pas t'en aller sans un adieu digne de ce nom... » s'amusa-t-elle

Il ne put rien dire. Emporté par le désir, il la caressa et l'embrassa avec fougue. Elle lui rappela alors en riant la nécessité de retirer son armure, d'abord, ce qu'ils firent à deux. Puis, ils s'embrassèrent plus sauvagement que jamais et il la fit basculer à terre. Quelle bonne idée que d'avoir mis dans ce bureau un tapis aussi épais et aussi moelleux...

Ils s'aimèrent jusqu'à l'épuisement, et Faëlis fut surpris de l'ardeur extraordinaire de sa maîtresse. Se pouvait-il ?... Non, bien sûr que non... pourtant... pour la première fois il prenait vraiment la mesure d'à quel point elle était petite et vulnérable entre ses bras. Et à la fin, elle semblait... étrangement émue...

« Neolia... »

« Non, tais-toi... Je... je ne me suis jamais senti aussi sotte. Nous ne sommes qu'amant, il n'y a pas de sentiments entre nous. »

Il ne répondit pas. Il se contenta de la regarder dans les yeux. Elle enfouit la tête dans son cou pour échapper à son regard.

Quelques minutes plus tard c'était passé. La grande Neolia était redevenue elle-même, pleine d'humour et en même temps dure comme l'acier. Il n'ajouta rien, devinant qu'elle devait être gênée de ce brusque accès émotif. Il savait que les ynoriens n'étaient pas très démonstratifs, mais il en prenait vraiment la mesure.

Ils se quittèrent comme des amis, en se disant au revoir. Faëlis aurait bien été incapable de dire ce qu'il en pensait, tant il avait l'impression d'avoir la tête vide...

(((Apprentissage pour 400 yus de :
Tête chercheuse : La munition tirée contourne les obstacle pour atteindre sa cible quasiment à coup sûr, aidée par l'énergie intérieur de l'attaquant ([lvl/4] contournements d'obstacle possibles, arrondis à l'inférieur. Distance du guidage : [lvl*2]m. Maîtrise AJ+1/lvl) )))

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Sam 12 Nov 2016 18:10 
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Cinq minutes à peine suffirent à Sibelle pour se rendre au temple des maîtres. Les explications de l'aubergiste étaient claires et le trajet facile à suivre. Il suffisait de tourner le coin de la rue et de poursuivre en ligne droite en direction nord.

Concentrée à préparer ce qu'elle voulait dire au commandeur de l'Ordre des danseurs d'Opale, Sibelle ne fit pas attention à ce qui l'entourait. Ainsi, elle ne vit pas le chat qui la suivit la première partie du trajet jusqu'à ce qu'il croise une petite souris bien dodue. Marchant d'un bon pas ferme, elle faillit à deux reprises de marcher sur du crottin de chien, mais par un heureux hasard, à chaque fois, son pied se posa juste à côté.

Une fois à destination, Sibelle demeura quelques minutes devant le grand bâtiment pour l'examiner. Il n'y avait pas de doutes, elle se trouvait au bon endroit qui bien que portant le nom de temple s'avérait plutôt à être une école où étaient enseignées maintes compétences. Cet immense édifice arborait une façade qui en valait le détour. Au-dessus de l'entrée principale trônait une imposante statue représentant un lion ailé dont la patte avant était posée sur un livre ouvert. Il s'agissait là du symbole des maîtres.

Sibelle gravit les quelques marches et pénétra dans la grande école, le bruit de ses pas résonnant sur le plancher de marbres fut un peu atténué par les riches tapisseries suspendues aux murs.

Ne sachant pas où trouver le commandeur, elle pénétra sans la première salle très vaste tant en hauteur qu'en largeur et épaisseur. Une jolie femme richement vêtue qui enseignait le tir à l'arc à quatre jeunes apprentis se tourna vers la guerrière:

«Puis-je vous être utile ?» demanda-t-elle à Sibelle tout en la scrutant de ses yeux bridés jaunes.

«Je cherche le commandeur Illenwë, on m'a dit que je pourrais le trouver dans cette école.»

«On vous a bien renseigné, il discute avec le maître Harand Garos dans la pièce à côté» rajouta-t-elle avant de reporter son attention à ses élèves.

Sibelle la remercia d'un signe de tête, puis se rendit dans la pièce adjacente dont la porte était demeurée ouverte.

Se tenant dans l'embrasure de la porte, Sibelle y découvrit une salle étroite, mais longue, garnie d'une armurerie qui impressionna la guerrière par la variété et la qualité des armes qu'elle contenait. Non loin de là discutaient deux séduisants hommes dans la jeune trentaine. Celui de gauche, les cheveux bruns en bataille, et vêtu d'un habit de soie, tourna ses yeux verts perçants en direction de la guerrière dès qu'elle posa un pied dans la salle d'entraînement. Son interlocuteur, un hinion blond portant une armure étincelante s'interrompit pour se tourner à son tour vers l'hinionne.

Bien que fort impressionnée par la prestance et l'assurance qui se dégageait de ses deux vis à vis, la guerrière orgueilleuse ne fit rien paraître. D'une voix forte, calme, elle expliqua rapidement la raison de sa venue.

"Je dois m'entretenir avec le commandeur Illenwë... en privé. »

Le maître Geros, esquissa un petit sourire avant d'accepter de se retirer de sa pièce et de la prêter temporairement aux deux jeunes gens. Tout en sortant, il s'adressa à Sibelle et à l'officier de l'ordre des danseurs d'Opales:

«Je vous accorde quelques minutes, le temps qu'arrivent mes prochains élèves.»

Sibelle fit une signe de tête en guise de remerciement puis se tourna vers l'hinion visiblement intrigué.

«Je viens de la part de Estë. Elle a retrouvé une jeune noble aux prises avec des brigands, mais ces derniers, plus nombreux, ont eu le dessus sur elle et l'ont laissé pour morte dans les ruelles du quartier des docks. C'est là que je l'ai retrouvé, grièvement blessée au ventre. À défaut de guérison magique, j'ai pansé ses plaies à l'aide de pansements temporaires puis je l'ai transporté en lieu sûr, ou d'autres soins lui ont été prodigués. Elle voulait venir ici, mais vu son état, j'ai préféré venir ici pour vous conduire à elle.»

SIbelle avait raconté son histoire sans prétention ni fausse modestie. Elle était consciente du rôle qu'elle avait joué dans la survie de la jeune apprentie, mais ne se prenait pas la tête pour autant.

Puis, se rappelant des paroles de la jeune Estë, elle rajouta:

«Afin que vous ne doutiez pas de mes paroles et pour vous assurer que je ne vous entraîne pas dans un guet à pans,je dois rajouter ces mots de votre protégée: c'est par ma seule volonté que mes armes se meuvent. Et puis elle m'a précisé que c'est ce qui est gravé sur le linteau de l'Opale de Lune.»

Le regard franc, la posture fière, la guerrière attendit patiemment la réponse de l'officier, espérant que ces quelques mots suffiront à le convaincre.

(((794 mots)))

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Dernière édition par Sibelle le Mar 22 Nov 2016 03:41, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Lun 14 Nov 2016 02:05 
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Intervention de guilde pour Sibelle


Le Commandeur Illinwë écouta avec attention le récit de Sibelle. Si les nouvelles le surprenaient il n'en montra rien, pas plus qu'il ne sembla s'émouvoir en apprenant que la jeune Sindel avait été gravement blessée. Ce n'est que lorsque la guerrière prononça les mots indiqués par Estë qu'il plissa légèrement les yeux en la fixant d'un regard perçant, manifestement pour jauger de quel bois était fait Sibelle. Après quelques secondes de silence, il inclina légèrement le visage en disant:

"Je vous crois, Dame. Je vous remercie d'avoir pris soin de ma jeune apprentie et d'avoir pris le temps de m'apporter ces graves nouvelles. Je vais m'occuper d'elle, dès que vous m'aurez appris où elle se trouve."

Il marqua une pause, songeur, avant de poursuivre en souriant franchement:

"Notre ordre a une dette envers vous. Peu se seraient souciés de porter secours à une Sindel inconnue gravement blessée, dans cette cité. De quelle manière puis-je vous remercier d'avoir sauvé la vie de l'une des nôtres?"


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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Mar 15 Nov 2016 04:02 
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C'est avec une impassibilité presque désinvolte que le commandeur Illinwë accueillit les propos de Sibelle. La méfiance était naturellement de mise, et il attendait sûrement des éléments de preuve avant d’accorder sa confiance en une inconnue qui venait de l’aborder ainsi, sans préambule, dans une salle d’entraînement de l’école des maîtres.

Ce ne fut que lorsque Sibelle répéta mots à mots le message de la jeune Estë que le commandeur plissa les yeux fixant d’un regard perçant la guerrière, non intimidée.

Le silence régna quelques secondes dans cette grande salle jusqu’à ce que l’hinion remercie Sibelle assurant qu’elle allait prendre la relève et s’occuper de la jeune blessée.

Sibelle qui ne l’avait pas quitté du regard une seule seconde répondit d’une voix calme, tout en demeurant sérieuse.

« La petite se trouve à l’auberge de la tortue guerrière, dans une chambre dont j’ai conservé la clé ayant donné l’ordre à l’aubergiste de ne laisser personne y entrer… Je suis un peu méfiante de nature. Je dois y retourner pour prendre mes affaires, je peux vous y accompagner, si vous êtes prêt à vous y rendre dans l’heure qui vient. »

Puis, sur un ton toujours poli, tout en souriant, l’officier de l’ordre affirma que celui-ci avait une dette envers Sibelle, soulignant du coup la noblesse du geste de Sibelle et demanda de quelle façon, il pourrait la remercier.

D’une voix fière, Sibelle refusa une quelconque récompense :

« J’ai agi par devoir, par principe, comme tous les Yuimeniens devraient le faire en pareille situation. Et vous m’avez déjà exprimé vos remerciements, cela me suffira. »

Elle hésita un moment, puis reprit la parole :

« Cependant, Estë a piqué ma curiosité avec cette phrase mystérieuse qu’elle m’a dictée et qui dit que c’est par sa seule volonté que les armes se meuvent. Si vous voulez bien m’accompagner jusqu’à l’auberge, j’aimerais bien que vous m’expliquiez le sens de ces paroles, je ne demanderai rien de plus… Je me prénomme Sibelle. »

La curiosité de la guerrière avait été attisée et sans vouloir faire preuve d’indiscrétion, elle souhaitait comprendre davantage cet ordre mystérieux et ce qui en découlait.

(((355 mots)))

(((retour dans l'auberge de la tortue guerrière)))

_________________
Sibelle, Maître d'armes


Dernière édition par Sibelle le Mar 22 Nov 2016 03:43, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Temple des maîtres
MessagePosté: Mar 15 Nov 2016 15:51 
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Intervention de guilde pour Sibelle


Le guerrier hocha la tête d'un air approbateur lorsque Sibelle évoqua les mesures de prudence qu'elle avait pris à l'auberge, puis signifia d'une invitation de la main qu'il était prêt à se mettre en route sans tarder si elle le souhaitait. Il haussa un sourcil étonné quand elle refusa une quelconque récompense et souligna que n'importe quel Yuimenien aurait dû faire comme elle, mais s'abstint néanmoins de commenter. La guerrière lui demanda alors ce que signifiait la devise qu'Estë lui avait révélée en guise de sésame, à quoi il répondit avec un léger sourire:

"Il s'agit de la devise de notre ordre, du principe le plus important des Danseurs d'Opale. Que vous le vouliez ou non nous avons une dette envers vous, alors je vais vous raconter une histoire que bien peu d'êtres connaissent, un secret qui fut gardé précieusement durant des millénaires."

Il s'assura d'un regard circulaire que nul autre que la guerrière n'était en mesure d'entendre avant de se lancer:

"Ces mots furent prononcés par notre fondateur sur Eden, lorsqu'il refusa d'exécuter des innocents alors qu'il en avait reçu l'ordre formel de ses supérieurs. Ce refus mena le peuple Sindel au bord de la guerre civile car il était un général influent et grandement respecté par ses hommes, l'ordre allait à l'encontre des principes même des Sindeldi et ils le suivirent dans ce choix bien que cela constitue évidemment une trahison aux yeux du puissant clergé de Sithi qui dirigeait, en ces temps reculés comme aujourd'hui, les Elfes Gris. Le clergé envoya une puissante armée pour mâter les "traîtres" mais le général ne pouvait accepter de tirer l'épée contre son propre peuple, il invoqua donc une très ancienne tradition et somma le clergé de lui envoyer leur champion pour un combat singulier. Ce champion était une légende parmi son peuple, combattant invaincu et commandant de la garde royale, mais il fut défait ce soir-là sans qu'une seule goutte de sang ne soit versée. L'attitude de son adversaire lui fit réaliser à quel point les ordres reçus étaient contraires aux principes de Sithi et indignes, il le rejoignit donc et ouvrit les yeux des soldats envoyés par le clergé en les mettant face à leurs responsabilités: si l'un d'entre eux tirait l'épée contre ses frères, ce n'était pas la main d'un prêtre corrompu qui la manierait, mais la leur."

le Commandeur marqua une pause pour laisser à la guerrière le temps d'assimiler son récit, puis il reprit:

"L'immense majorité des soldats rougit de honte en comprenant ce qu'ils s'apprêtaient à faire et la guerre civile fut évitée. L'ordre fut reconnu par les Souverains et constitua un contre pouvoir à la toute-puissance du clergé, notre fondateur fut nommé à la tête des armées Sindel et les dirigea des siècles durant sans jamais dévier de ses principes, il n'accepta jamais un ordre qui aille à leur encontre. Lorsque vint la fin d'Eden, les Danseurs d'Opale donnèrent librement leurs vies pour offrir à leur peuple le temps de fuir. Ils luttèrent jusqu'au dernier pour le protéger, non parce qu'ils en avaient reçu l'ordre mais parce que tel était le choix que chacun d'eux fit en son âme et conscience. Nous ne combattons pas pour la gloire, le profit ou le pouvoir, ni parce qu'on nous l'a ordonné. Nous combattons quand nous jugeons personnellement juste et nécessaire de le faire et, selon nous, le rôle fondamental d'un guerrier est de préserver des vies, pas d'en éteindre. Voilà, Dame, ce que signifient ces mots."


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