" Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture."


Oryash attrapa soudainement Xander par les épaules et le plaqua contre son corps nu pour sentir sa chaleur. Elle se sentait envahit d'une excitation sans pareil tandis que ses mains parcouraient allégrement le dos du jeune homme, distillant de douces caresses.

Il eut un gémissement de plaisir qui n'eut pour effet que de renforcer Oryash dans son désir de jouer avec lui avant d'en finir. L'homme se détacha d'elle l'espace de quelques minutes afin de se dévêtir et la rejoignit aussitôt. Mais c'était s'en compter sur la peau blanche et son besoin de domination. Aussi tandis qu'il parcourait son corps de baisers et de caresses, elle prit les choses en main et d'un coup de bassin le fit basculer sur le dos, prenant ainsi un avantage certain; l'enserrant de ses cuisses pleines et satinées à la couleur laiteuse.

Oryash commença alors à embrasser le torse imberbe et musclé, jouant de la langue sur les mamelons tandis qu'une de ses mains descendait à hauteur du bas ventre avant de s'aventurer plus bas encore. Là, elle exerça un savant massage sur une partie bien précise de l'anatomie du jeune homme qui de toute évidence était plus que ravie de la chose à en juger par son état d' excitation.
Quand elle le jugea digne de satisfaction,elle relâcha sa prise et vint l'embrasser à nouveau avec une sauvagerie non déguisée qui eut pour effet de faire sursauter légèrement Xander qui de toute évidence n'était guère habitué à être ainsi conquis.

Oryash lui planta les ongles dans les épaules jusqu'au sang et l'enfourcha dans le même temps comme on enfourche un cheval. Des lors plus rien ne sembla exister que se donner du plaisir et en donner. Mais bientôt alors que le plaisir était à son apogée cela ne suffit plus à Oryash qui vint à se munir discrètement de son arme.

Elle mordit Xander aux lèvres et le goût du sang dans la bouche lui donna l'envie d'un avoir plus encore. Elle accéléra la cadence se vissant à son partenaire, se couchant presque sur lui comme un joker en fin de course avant qu'elle ne se redresse et vienne planter sauvagement son arme dans la poitrine de l'homme alors que tous deux arrivaient à la jouissance.

L'arme pénétra les chairs et Xander n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait si ce n'est que ses yeux s'écarquillèrent subitement avant qu'un dernier souffle ne vienne à s'échapper de ses lèvres.
L'homme était mort, avec Oryash à califourchon sur lui. Elle se dégagea et retira son arme du torse qu'elle avait tant admiré. Elle en lécha une lame et se mit à l'ouvrage.

Telle une bouchère elle démembra le jeune homme avec un soin infini comme si elle voulait signer son crime. Mais ici personne ne connaissait son talent alors cette signature passerait pour un meurtre barbare comme tant d'autre.
Elle le découpa comme on découpe un lapin.

Le sang coulait le long de la table avant de tomber au sol et de ruisseler jusqu'au bain, se mêlant à l'eau, la teintant d'une couleur rougeâtre. Zarnam lui avait demandé de rapporter une preuve de son crime et la jeune femme comme pour targuer une fois de plus l'homme cornu en prit deux. Le coeur qui était encore tout chaud et les parties intimes de Xander.

Elle attrapa un linge qui traînait sur une étagère et enroula ses trophées à l'intérieur. Une fois que cela fut fait, elle avisa un seau remplit d'eau propre et se rinça, ôtant ainsi le sang qui la couvrait puis elle se rhabilla et sortit de la salle avec pour tout paquetage un petit sac de toile confectionné avec le linge.

Elle traversa les couloirs sans encombre, prenant le chemin inverse qu'elle avait empreinté un peu plus tôt et qui la mènerait à la sortie. Une fois le grand hall d'entrée franchit, elle se retrouva dans la rue.

C'est à ce moment précis qu'un cri de terreur retentit dans le bâtiment, son crime venait d'être découvert et déjà des gens partaient en courant, voulant sans doute échapper à une arrivée imminente de la milice de la cité. Oryash fit de même disparaissant dans le dédale des ruelles sombres et mal famées de Tulorim, son balluchon sous le bras.

Les bains publiques... Endroit de prédilection pour Silmeria. Or cet endroit ce soir là n'avait rien de calme. Des femmes courraient en portant avec elles des chiffons imbibés de rouge.
Du sang, à coup sûr. L'agitation était morbide, les gens apeurés. Silmeria se demandait si le traqueur obscur qui la suivait n'avait pas attaqué un noble désarmé dans son bain.

Une femme assez ronde arriva à la rencontre de Silmeria, elle gloussait de crainte et disait qu'il valait mieux ne pas rentrer, qu'un terrible meurtre venait de se produire.
Elle disait hâtivement, en murmurant presque à la jeune Sindel pour ne pas créer davantage de panique qu'un homme avait été poignardé et qu'on lui avait retiré ses attributs...

Silmeria eut un léger hoquet d'horreur et Hrist, amusée se contentait de répondre :

"Charmant... Je peux avoir un bain ?"

La femme joufflue rougissait presque devant tant d'indifférence. Elle expliquait qu'il était impossible d'avoir un alcôve privé suite à l'événement, que les seuls bains possibles étaient au grand bassin à l'étage supérieur. Pour elle, tant qu'il ne s'agissait pas des bains pour pauvres, ça ne la dérangeait pas outre mesure, et à cette heure-ci, les bassins seraient peu fréquentés. Et ça lui permettrait de souffler un peu après cette traque étrange dans les ruelles. Elle n'était pas habituée à être l'objet d'un prédateur, surtout quand celui-ci n'a rien d'humain. Hrist savait comment procéder, de la même façon qu'elle avait planifié les attentats, elle avait déjà un plan pour traquer le traqueur. A croire qu'il s'agissait là d'une seconde nature chez elle... Cette perspective rassurait la jeune femme alors qu'elle montait les escaliers des bains... Mais l'effrayait en même temps. Savoir qu'elle allait probablement devoir tuer quelque chose qui n'avait rien d'humain était rarement encourageant.

Elle arriva seule, abandonnée de la femme qui, toujours agitée, descendit les escaliers quatre par quatre pour retourner près des miliciens qui semblaient assurer la sécurité des bains suite à l'étrange meurtre. Tant qu'elle se trouvait loin d'eux et qu'ils ne la reconnaissaient pas, il n'y aurait sans doute pas d'autres morts.

La salle était profonde, des belles décorations à la fois murales et florales étaient fébrilement éclairées de lampes à huile qui déversait des parfums voluptueux dans la salle. Des meubles en bois offraient des serviettes larges parfumées, des différentes pâtes savonneuses de la région de Kendra Kâr; des huiles de bain. Elle n'avait jamais visité ces bains jusqu'à présent, préférant les alcôves privés. Il y avait un énorme bassin qui fumait doucement, dans lequel une femme brune avait les yeux fermés. Silmeria avançait doucement, en faisant le moins de bruit possible pour ne pas troubler sa tranquillité. Une pile de linge était à sa proximité, ses seuls effets étant donné qu'elle était la seule dans le bain avec Silmeria. Le bain s'annonçait beaucoup trop chaud, elle voulait de l'eau froide et n'en trouverait que dans le petit bain situé à droite du grand bassin.

Elle s'en alla donc, armée d'une serviette et d'un petit bocal de grès contenant une pâte moussante avec de véritables feuilles de violette. Elle aimait tant ce parfum de savon qu'elle aurait été capable d'en manger. Quoique la fabrication des pâtes savonneuses restait un secret, il n'était pas bonne idée d'en manger ne sachant ce qui s'y trouvait. L'odeur elle, était agréable, et sans subterfuge possible. De la vrai violette, on ne pouvait la tromper sur ces odeurs de fleurs. Elle détachait doucement les sangles de l'armure bustière et la laissait à proximité du bain. L'épée, à portée de main. Entre un assassin dans les parages et un traqueur obscur, elle pourrait très vite montrer son utilité.

Elle caressait la surface de l'eau du bout du doigt afin de s'assurer que la température était à sa convenance. Un tantinet trop tiède mais suite à cette journée, elle n'allait pas faire la fine bouche.

Elle se dévêtit totalement de sa robe blanche, et s'immergea. L'eau avait un contact glacé sur son dos, frisson qui remontait jusqu'à la nuque au moment où ses cheveux trempés se mêlaient à l'eau. Amoureuse de futilités, la jeune Sindel n'arrivait cependant pas à fermer les yeux. Hrist et Silmeria ne se disaient mot. Hrist ne parlait pas, ça lui arrivait parfois, d'être absente temporairement. Ça rassurait de moins en moins la jeune femme de plus en plus habituée à la présence morbide qui vivait en son esprit.

Elle caressait ses bras de la mousse onctueuse qui dégageait un parfum de violette qui embaumait l'air. Elle tournait régulièrement le regard vers la jeune femme aux cheveux noir qui faisait trempette à côté d'elle. Sans même s'en rendre compte, elle restait même la fixer. Il paraitrait que c'est mal vu de rester dévisager un humain, mais pour Silmeria, ces derniers avaient des règles qui n'avaient de sens que pour ceux qui les respectaient. Quel mal y avait-il à observer quelqu'un.

Il y avait de l'agitation grandissante dans le couloir, et un garde ouvrit violemment la porte pour en regarder l'intérieur. L'homme balayait la salle du regard, s'assurant d'aucune présence et s'excusait auprès des jeunes femmes du dérangement prétextant la recherche de l'assassin. Il s'éclipsa aussi vite qu'il était venu.

" Au moins, avec de telles brutes, on sera peut être tranquille... "

Silmeria venait de parler à voix haute, s'adressant d'abord à Hrist mais cette dernière toujours absente n'allait pas lui répondre. La femme à proximité allait peut être le prendre pour elle. Cette maladresse allait probablement être le début d'une conversation entre les deux étrangères.

"Je pense être un peu entreprenante, mais puis-je vous demander votre nom? Je m'appelle Mejaï, danseuse errante. Puisque nous sommes seules dans cette pièce, autant faire connaissance vous ne pensez pas?"

La jeune femme lui avait effectivement répondu, dans sa maladresse, elle avait en réalité marqué le début d'une conversation. Et ça lui offrait un autre contact que celui de Hrist. Elle avait une voix chaude, presque chaleureuse de nature, une prononciation et une souplesse agréable, loin de la voix rauque du garde qui venait de passer la porte. Quelques secondes s'écoulèrent avant que Silmeria ne répondit, elle cherchait pour ainsi dire ses mots. Elle n'était en rien surprise qu'elle cherche à faire connaissance, elle l'aurait fait-elle même si les choses avaient été différentes. Toujours dans l'eau, elle tendait le bras en arrière pour attraper la serviette parfumée et l'entourer autour de son corps. Elle se dressait sur les marches du bain et contemplait la femme de ses yeux verts. Elle espérait pour une fois qu'elle avait un contact qui ne semblait pas hostile que Hrist n'allait pas s'en mêler et se montrer désagréable.

Elle lui dit du ton suave et délicat qu'on saurait lui accorder à sa simple vue :
" Et bien, j'imagine que vous pouvez m'appeler... Silmeria. En règle générale je donne un faux prénom, mais Silmeria, c'est bien comme ça que je m'appelle. Bonsoir. "

Elle fut tentée un instant de parler de Hrist, mais il y avait des chances qu'elle passe pour folle. Et comment aurait-elle abordé le sujet? Elle se sentait presque gênée que la femme ne cache aucun de ses attributs qui pourraient être la cause de bien des torticolis chez les hommes de son espèces - et d'autres -.
Silmeria s'essuyait, l'air le plus naturel possible, disons qu'elle n'était pas habituée à se montrer ainsi. Elle s'essuyait mais surtout se cachait avant d'enfiler le plus rapidement possible la robe blanche et dorée. D'ailleurs elle aurait pu ressembler à la robe aux grelots qui trônait à côté de la femme. Ses vêtements. Silmeria sur sa robe blanche avait de petits icônes dorés, comme s'il s'agissait de dents.

Elle observait la jeune femme en souriant, elle avait un côté charmant, une beauté presque redoutable et elle se souvint d'un propos de la femme qui disait s'appeler Mejaï.

( " Enfin! Si ce qu'il disait est vrai, ils ne risquent pas de venir nous visiter avec des pensées lubriques tant que leur mission ne sera pas fini!...Dommage!")
( Dommage... Qu'entendait-elle par dommage? En rien je ne voudrai voir ces hommes passer la porte en espérant s'offrir nos faveurs... )

Elle tenta de faire preuve de ... Diplomatie ? Était-ce le mot, pour ne pas lui laisser croire qu'elle aurait trouvé ça abjecte, un milicien... Quelle affreuse perspective. Et demanda simplement :
" Vous disiez " dommage ", cet homme vous plaisait-il ? "

Ses pensées se troublaient peu à peu, Hrist reprenait de la place dans son esprit, elle était là, il n'y avait pas de doute. C'était comme si elle dormait. Or elle venait de s'éveiller. Elle ne disait mot, suivait la conversation ou puisait dans les souvenirs de la Douce afin de comprendre où et comment avait débuté la conversation. La Frémissante, Hrist, n'intervint pas pour autant. Elles laissèrent la jeune danseuse répondre.

Silmeria fixait la jeune femme sortir du bain, droite, ne cherchant en aucun cas à se cacher, elle avait quelque chose de redoutable, plus que troublant. Elle dévoilait une beauté rare, comme une véritable fleur qui venait d'éclore à la surface de l'eau. Intérieurement elle senti un frisson, une gêne mais faisait de son mieux pour ne pas rougir en face de la question. Elle n'avait pour ainsi dire pas l'habitude de fréquenter des femmes de la sorte, encore moins lorsqu'elles étaient inconnues. D'elle, Silmeria ne connaissait que son nom, mais elle avait le pressentiment que cette femme pouvait avoir beaucoup à cacher. Cette pensée ne la dérangeait pas outre mesure, et Hrist assistant à la scène prenait le contrôle de la situation en murmurant à la jeune Sindel :

" Tu ne connais rien d'elle, fais attention à ce que tu dis. Elle fait preuve de douceur, toi tu es douce, tente de la battre sur son propre terrain. "
Silmeria sentait un léger frisson parcourir son corps. Toujours confuse elle s'empressait de répondre avant de marquer une trop longue pause.
" Disons... Que vos propos ne me choquent en rien. On... Enfin vous comme moi avez sans doute connu bien pire que de simples mots. Ces pensées ne me choquent pas outre mesure. Elles étaient justes inattendues."
A peine venait-elle de terminer ses mots qu'elle se sentait bête. Elle se doutait bien que sa réponse laissait à désirer et surtout qu'elle montrait à la jeune danseuse que Silmeria était soit sous le charme, soit peu habituée à voir le corps d'une autre femme.
" Vous savez faire preuve de vos charmes assez facilement n'est ce pas ? "
Elle espérait que la femme ne prendrait pas la question dans le mauvais sens, mais elle cherchait principalement à se défaire de la question qui visait à savoir si Silmeria préférait les femmes. Elle souriait tendrement à l'inconnue mais ce sourire pur et naturel s'effaça...

Silmeria ressenti alors un frisson bien connu lui fendre le corps. Ses yeux verts se dissolvaient dans une encre violette. Hrist arrachait Silmeria à son corps sans même la prévenir. Le frisson termina. Elle pourrait très bien le faire passer pour un frisson normal, à cause de la différence de température entre le bain et l'atmosphère chaude de la pièce. Elle avait encore son armure mauve à enfiler, ça ne prendrait pas beaucoup de temps. Elle s'avança donc vers la danseuse lui laissant le temps de répondre à sa question, en se dirigeant vers les vêtements qu'elle avait déposé. Hrist avait à coups sûrs une idée derrière la tête, mais Silmeria n'en savait rien. Elle se contenait d'observer, c'était pas comme si elle avait mieux à faire.

Hrist dans la robe blanche et dorée passait amoureusement la main sur les vêtements de l'étrangère, ils dégageait une odeur voluptueuse de femme, à l'image de celle qui avait pour habitude de les porter. Elle détachait ses doigts graciles du tissus pour prendre une serviette parfumée qu'elle pliait doucement sur son bras et s'en alla vers la femme dans le bain. Le bas de la robe buvait l'eau chaude à outrance pour la jeune Elfe, elle s'en alla derrière la jeune femme brune et passait doucement la serviette en la faisant glisser sur son dos, la passant délicatement sous les boucles de ses cheveux pour enfin la laisser sur les épaules de la femme. De loin, on aurait pu croire deux amantes. Mais Silmeria intérieurement n'était pas dupe. Elle se doutait que Hrist ne serait pas délicate avec une inconnue de nature. Au moins elle n'était pas armée, elle ne risquait pas de percer un cœur pour la seconde fois dans le même bâtiment.

Hrist prit enfin la parole et lui fit une offre. Puisque pour la femme, il était triste de passer une nuit sans compagnie, elle l'invitait donc à la suivre jusqu'à l'auberge du pied levé. Elle se doutait bien de ce que pouvait cacher l'image de la danseuse errante, souvent des voleurs et si en plus elle indiquait qu'un soldat était une source d'informations, pour elle, ça ne faisait pas de doute.
Silmeria se demanda, sans trop y croire si Hrist ne tenait tout simplement pas à avoir un peu de compagnie, pour sa sécurité comme pour celle de Silmeria.
Hrist avançait vers son armure bustière, elle n'observait même pas les réactions de la femme ou plutôt, semblait s'en moquer. Elle accepterait peut être la proposition. Une chambre gratuite et une escorte même féminine et inconnue n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus désagréable.

De son côté Hrist terminait d'enfiler les sangles de l'armure. Le cuir était légèrement moite, il crissait dès qu'elle le serrait. Elle avait peur qu'il rétrécisse et que l'armure devienne gênante. Silmeria cherchait à reprendre le contrôle du corps mais c'était peine perdue. Le fait de savoir que la Douce voulait arracher Hrist pour lui dérober sa place faisait sourire cette dernière. Ses lèvres pourpres se tendirent en un rictus qui ne présageait rien de bon. La jolie Mejaï n'y verrait surement rien de là où elle se trouvait mais elle cessa de sourire. La danseuse n'avait pas l'air réticente, mais Hrist n'était pas dupe. Silmeria non plus, toutes deux savaient que la femme n'avait rien raté du changement radical de comportement de l'Elfe. Hrist allait probablement l'utiliser à son avantage, Silmeria elle n'y comprenait plus rien du tout.

( Hrist ! Est-ce que tu es devenue folle? On ne sait rien d'elle et toi tu l'invites à nous suivre?! )
Tandis qu'elle écoutait la plainte de la jeune blonde perdue quelque part en elle même, Hrist continuait de serrer de ses doigts fins les sangles. Le traqueur allait sévir peut être, plus tôt que prévu. Il fallait s'assurer une bonne protection, surtout au niveau de la poitrine et des avants bras. Une créature de taille humaine qui n'a que ses griffes en tant qu'arme allait peut être chercher à désarmer son adversaire, les avants bras étaient couverts comme de juste. Prête pour subir un assaut, même si elle préférait que la créature attaque plus tard, une fois son plan prêt à être exécuté.


( On pourrait dire la même chose d'elle ma Douce. Elle ne sait rien de nous non plus. )

La brune sulfureuse était prête, et le faisait savoir à Hrist qui ne lui accordait qu'un regard distant. Elle faisait mine de terminer sa toilette mais il n'en était rien. Elle répondait à Silmeria le plus rapidement possible.

( Mais... C'est ridicule, c'est dangereux de s'échanger les rôles, laisse moi avec elle. Laisse moi, elle va se douter de quelque chose. Il ne faut pas qu'elle sache que... )
Hrist était amusée du fait que Silmeria ne finisse pas sa phrase. La pauvre prude était perturbée, elle se sentait à l'écart de Hrist alors qu'elles vivaient dans le même corps. Hrist n'était pas d'accord avec le point de vue de Silmeria. Elle avait un point de vue différent et lui expliquait que le changement de comportement allait au contraire capter son attention. C'est à ce prix là qu'on fascine. Une femme lunatique, à la fois Douce et Frémissante. Lumière et Pénombre. Qu'elle sache que la Sindel abritait deux âmes ne lui posait aucun problème. Et au cas où les choses tourneraient mal, il n'y avait que peu de chance qu'une danseuse errante, en dépit de tous ses charmes, puisse avoir une voix assez lourde pour faire penser la balance de la justice. Et au point où elles en étaient... C'était la mort assurée pour toute arrestation. Une alliée serait grandement bienvenue.

Hrist fit volte-face de façon magistrale, en pivotant des talons et lui affichait un sourire canin. Elle questionnait la femme tout en s'avançant vers elle. Très décidée à jouer la carte de la douceur tout en montrant une légère indifférence à la femme, à l'inverse de Silmeria, elle lui demanda de la voix la plus douce qu'il lui était donné de prononcer :

" Et, oserai-je vous demander où vous viviez lors de votre arrivée en ville ? La ville est vaste, mais les auberges ne sont pas toutes fréquentables. Ma chambre à l'auberge du pied levé est assez confortable et spacieuse pour deux personnes. "

Elle ressentait les perturbations de Silmeria rien qu'à l'idée de partager sa couche, son repaire avec une parfaite inconnue. Quelque chose disait à la Sindel qu'elle n'était pas digne de confiance. Hrist ne dévoilait absolument rien de son plan. Silmeria commençait à réaliser peu à peu l'éventualité.

( J'espère que tu ne vas pas utiliser cette pauvre femme comme diversion pour la créature qui nous traque dans les ruelles ? )

Hrist ne lui répondit même pas. Elle passait doucement sa main sous les cheveux de la jeune étrangère en poussant légèrement, qu'elle avance avec elle jusqu'aux ruelles où elles se rendraient à l'auberge du pied levé pour y passer la nuit. Des miliciens étaient dans les couloirs, à proximité de chaque porte. Si il y avait un assassin à cette heure, il était déjà bien loin. Leur présence se voulait être seulement dissuasive. Arrivées en haut des marches, Hrist retira sa main du dos de sa nouvelle compagnie. Elles descendirent de tandem jusqu'au grand hall où l'agitation tombait peu à peu. Le sang avait été nettoyé. La salle grouillait de gardes et de mercenaires. Pour attirer les mercenaires, le meurtre avait dû être particulièrement violent. C'était ce que Hrist pensait avant de remarquer que la plupart d'entre eux étaient désarmés. La garde avait dû investir les tavernes proches pour questionner les mercenaires et soldats indépendants. Qui dans la ville aurait bien pu tuer un homme, lui arracher le cœur et s'enfuir en emportant ce qui lui servait de virilité une fois encore vivant. Hrist curieuse, pensait à chercher d'elle même le coupable. Elle n'appréciait guère la concurrence. Le semblant d'affection envers la danseuse brune indiquait pourtant qu'elle n'était peut être pas si inflexible. La voleuse encore jeune semblait jouir d'une grande détermination. Quelque chose brillait dans ses yeux profonds. Une flamme indicible et indescriptible. De quoi fasciner du monde - Or la réalité ne saurait s'encombrer de fantasmes. - Elles quittèrent les lieux, Hrist n'avait guère envie qu'un homme la reconnaisse. Sa notoriété morbide frisait la ligne de non-retour. Elle se dirigeait avec Mejaï vers les ruelles aussi étroites que sombres...

Silmeria avait enfin terminé de serrer son armure. La couleur rosée de celle-ci ainsi que la robe blanche et dorée se mariaient très bien avec la belle chevelure de la blonde et lui donnait un air encore plus gracieux. Elle se retourna et revint vers Mejaï qui attendait, les mains jointes sur son ventre. Celle-ci ne quitta pas des yeux l'étrange femme qui lui posa plusieurs questions assez précises. Sur un ton doux, elle répondit.

"Eh bien, je suis arrivée en ville aujourd'hui même et n'ai pas eu le temps de beaucoup visiter les environs. Je dois avouer que votre invitation tombe à point car je n'avait même pas réfléchi à l'endroit où je pourrais dormir."

Quelque chose dans la phrase de sa nouvelle amie l'interpella. Les auberges n'étaient pas toutes fréquentables... cela voulait peut être dire que cette auberge pourrait poser quelques problèmes elle aussi. Ce qui pouvait dans un même temps expliquer l'invitation si soudaine alors qu'elles n'étaient encore que des étrangères l'une envers l'autre.

Perdue dans ses pensées, Mejaï se laissa entrainer vers la sortie. L'elfe avait posé une main dans son dos et la poussait avec douceur tout en marchant. Quelque individu qui se trouvait sur leur chemin aurait pu croire à un couple, d'autant que la gitane continuait de jouer la carte du charme pour ne pas montrer sa méfiance à légars des évènements. Sur le même ton elle continua.

"J'espère que le menu est correcte dans cette auberge. Je meurs de faim!"

Elles passèrent dans le hall où l'agitation semblait être retombée. La voleuse ignorait tout de ce qu'il avait bien pu se passer mais elle se souvenait des paroles du milicien. Il y avait beaucoup de monde ici, un peu trop même. L'affaire devait être importante pour que même des aventuriers soient présents. Elle regarda d'un air curieux tout autour d'elle puis revint à sa compagne d'une manière naturelle et décontractée. De toute façon elle n'avait encore rien a se reprocher dans cette ville alors pourquoi s'inquiéter.

Elles passèrent la porte et descendirent les quelques marches qui se trouvaient là. La petite Mauka, qui attendait dans un coin depuis que sa maitresse était partie se baigner, arriva en miaulant doucement, faisant tinter sa petite clochette. Mejaï se pencha pour la prendre dans ses bras.

"Je t'ai manqué ma belle? Voici Mauka, ma compagne de tous mes voyages et ma plus grande confidante! Parfois je trouve triste qu'elle ne puisse me répondre."

Elle reposa l'animal sur le sol et continua de suivre l'elfe à travers les ruelles. Il faisait nuit et l'étroitesse couplée avec les murs gris des ruelles leur donnaient un aspect peur rassurant et morbide. Par ce côté, la ville pouvait presque ressembler à Exech, le chaos en moins.

"L'auberge se trouve loin d'ici?"

[suite: les ruelles]

[HRP: tu peux t'occuper du premier post dans les ruelles s'il te plait? Je n'ai pas assez de temps pour poster plus aujourd'hui.]

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J'entrais dans le bâtiment hébergeant les bains, je m'approchait du guichet ou une femme somnolait.

"J'aimerais un bain s'il vous plait." dis-je.

La femme se redressa me dévisagea un moment puis hocha doucement la tête, l'air encore endormie.

"Les seuls bains disponibles sont les bains communs de pauvres et des classes moyenne en raison du manque d'eau." fit-elle d'un ton sec.

"Très bien, dis-je. Les bains des classes moyennes me feront l'affaire."

La femme désigna un escalier, je payai et rejoignait l'étage au dessus. C'était un énorme vestiaire, je me déshabillait, planquant mes affaires sous un banc. Puis, entièrement nu, je rejoignais le bassin. Il y avait beaucoup de monde en train de se laver dans un bassin unique, je me glissai dans l'eau en m'efforçant de passer inaperçu. Le bain était mixte sans doute par soucis d'économie d'eau. Celle-ci n'était pas trop croupie, ni trop salle, les gens présent n'étaient sans doute pas aussi sales que lui, même si elle avaient sans doute attendu longtemps avant d e prendre un bain en raison du prix. Je me lavai aussi rapidement que possible sans fixer les gens autour de moi. Je ne voulais vraiment pas que les ennuis arrivent, on me ferait sans doute expulser de la ville... De toute façon je ne voulais pas rester, je suis un voyageur, pas un sédentaire, du moins je ne le suis plus et ne le serais plus avant des années... Peut être que si un jour je trouve une femme aimante, mais elle ne pourrait jamais remplacer Gretala. Jamais. Personne ne le pourrait, j'avais été trop lié à elle et elle avait su apaiser mes craintes avec tant d'efficacité que je ne retrouverai plus quelqu'un comme ça. Elle était ma sœur, et jamais personne ne la remplacera, jamais.
Je décidai de sortir de l'eau, je me sentais mieux, propre, décrassé. Je rejoignis le vestiaire et me rhabillai. Le vestiaire n'était plus vide, un homme était assis sur un banc, j'étais déjà habillé lorsqu'il s'approcha de moi.

"Tu m'a l'air bien jeune, petit, pour te balader seul. T'habite où ?"

Ça sentait les ennuis, je choisis de ne pas répondre et me dirigea vers la sortie.

"Oh ! Petit, j'te cause ! Ta mère t'a pas appris la politesse ?"

Il s'était placé entre moi et la sortie et son corps était assez large pour couvrir la porte.

"Ça vous regarde ? Ma mère m'a demandé de venir me laver. Je cherche pas les ennuis." dis-je.

"Ça c'est toi qui le dit, gamin. T'as quel âge, quinze, seize ans ?"

"Dix-sept." rectifiai-je sans réfléchir.

"Ta mère est morte c'est ça ? Dans le massacre. Les humains barbares ont encore fait des drôles de choses, et tu dois être l'unique survivant."

"Ça vous regarde ?"

Je m'éloignai pour sortir.

"Exech."

"Quoi ?"

"Ils sont partis vers Exech il y a longtemps. Si tu les cherches ils doivent être bientôt arrivés."

Je clignai des yeux puis hochai la tête en signe de remerciement puis quittai les bains.

suite

Ils entrèrent dans le hall massif, où peu de personnes allaient et venaient. Ils s’approchèrent du comptoir ce qui paru surprendre la femme qui se tenait derrière. Elle les dévisagea avant de les aborder.

« Les bains pour les pauvres sont gratuits vous n’êtes donc pas obligés de passer par le comptoir. »

« Nous ne venons pas pour ça. Nous souhaitons aller dans les bains privés. »

« Je suis désolé, mais à cause de la sécheresse il ne reste plus que les bains pour les pauvres qui soient encore utilisables. »

« Je suis le messager de la famille Braord ! Et, en ce moment, un des membres de cette famille attends notre arrivée, lui feriez-vous l’affront de la faire patienter ? »

« Non… non, je ne me permettrais pas. C’est juste que je vous ai pris pour de simples marchands. Je m’en excuse. »

(Bah, il peut être utile a priori ce brave toutou. Par contre, vu la réaction de cette femme, je ferais mieux de ne rien faire qui pourrait me faire ennemis de cette maison.)

Attendant que plus aucun client ne passait, elle les fit passer dans les bains des particuliers. Ils passèrent dans un long couloir aux couleurs harmonieuses d’un ton bleu qui débouchait sur le bain, c’est à ce moment que le messager s’en alla.

La pièce était assez spacieuse, le sol et le mur recouvert d’un carrelage finement travaillé. Un bain impressionnant siégeait au milieu de la salle, il était de forme ronde, mais était composé de deux parties. La première, plus petite, paraissait contenir de l’eau tiède. Tandis que la seconde au moins trois fois plus importante laissait échapper abondamment de la vapeur.

A l’intérieur, assise, attendait la jeune femme. Elle ne portait qu’une serviette enroulée autour de sa poitrine dissimulant son corps jusqu’à un peu plus haut que les genoux, ses cheveux légèrement bouclés étaient désormais lisse, elle était tout aussi magnifique que la dernière fois. Le voleur détourna le regard, gênée.

« Pourquoi m’avoir fait venir ici ? »

« Je vais vous le dire, mais d’abord rejoignais moi. Les vestiaires sont sur votre droite. »

« Hein ? Mais je ne peux pas… après tout vous êtes d’une famille riche et importante, tandis que moi je ne suis qu’un voleur. »

« Si vous refusez de m’obéir je serais forcé de faire croire à la milice, que vous avez voulu me violer alors que par sympathie pour m’avoir aidé, je vous ai invité dans un bain correct. Qui selon vous vont-ils croire ? »

Résigné, Trà Thù se changea dans le vestiaire et enroula une serviette autour de sa taille et une autre autour de sa tête voulant cacher ses oreilles. Il s’approcha du bassin d’eau chaude et y entra. Au premier contact il l’a trouva trop chaude, mais son corps s’adaptant il se sentit rapidement bien à l’aise, ses muscles se détendirent.

« Retirez ça de votre tête, j’aimerais connaître votre secret. Pourquoi quelqu’un avec un visage n’étant pas déplaisant, se cache-t-il tout le temps sous une capuche ? »

Sachant pertinemment qu’il n’avait pas le choix, il déroula sa serviette, montrant alors ses oreilles d’elfe. Elle ne parut pas surprise ni choqué, elle s’approcha en silence de lui et les effleura. Le demi-elfe ne put se retenir plus et s’écarta les joues rouges. La distance lui permit de reprendre rapidement son calme, comme à son habitude.

« Voilà qui est plus intéressant que ce à quoi je m’attendais. Me voilà sûr que vous céderez, il serait très fâcheux, qu’un demi-elfe se rende coupable envers une personne aussi haut placé que moi. Si cela arrivait, il serait torturé pendant des jours avant de mourir. »

Il savait très bien qu’elle n’en ferait rien surtout qu’il avait déjà décidé d’obtempérer, pour regagner sa tranquillité et enfin pouvoir faire ce qu’il était venu faire. Il chercha quand même à ne pas montrer le moindre signe d’émotion dans ses paroles.

« Alors, quel est donc la chose que vous deviez me dire qui soit assez importante pour vous baigner avec un bâtard ? »

« Vous devez être au courant de la calamité qui accable notre cité. Pour y pallier mon père à décider de lancer une expédition à cause du manque de mercenaire, on en est réduit à engager des criminels. Je voudrais donc que vous la rejoigniez. »

« Et où doit aller cette caravane ? »

« A khonfas ! »

« Vous parlez de la cité des elfes noirs, la ville où beaucoup d’étrangers sont tués, uniquement parce qu’ils ne sont pas les bienvenue. »

« Ne vous en faites pas mon père a négocié avec les marchands grâce à qui nous avons pu obtenir le droit de faire passer un convoi de marchand, ainsi qu’un maximum de dix hommes pour les protéger. Ils ont eu beaucoup de mal à convaincre les femmes, mais, grâce à ce que nous allons payer, elles ont accepté. »

« hein les femmes ? »

« Oui, chez les elfes noirs ce sont leurs femmes qui dirigent. Vu que vous ne connaissez pas leur traditions, je vous conseille d’essayer de les apprendre sur le bateau, si vous tenez à votre vie. »

« Mais pourquoi aller à khonfas ? Pourquoi pas à Exech ? C’est plus près et moins risqué. »

« En effet, il serait plus facile de demander à Exech, c’est ce que nous avons fait dans un premier temps, mais avec notre demande leur prix ont augmenté. De plus, le roi n’ayant aucune autorité n’est pas en mesure de réellement nous aider, leur stock mal organisé s’épuisent. A cela si on ajoute les taxes des clans les prix devienent bien trop important pour rendre ce voyage rentable. »

« il reste toujours Yarthiss ? »

« Certes, mais il est dur d’y accéder à cause des marécages. De plus la plupart des autres marchands vont se mettre en route pour cette cité. Khonfas est le meilleur moyen de nous faire de l’argent. »

« Bien que je pense que ce soit folie, je suis prêt à y aller. »

« le départ est prévu pour ce midi. Allez-vous préparer. Le port se trouve à l’ouest, il y a peu de chance que vous le ratiez à moins que certaines rumeurs sur vous autres soit vrais. »

Trà Thù, encaissant la pointe sarcastique, sortit du bain et partit se rhabiller. Il ne pensait toujours pas que ce soit un bon choix d’aller là-bas, mais il devait éviter des problèmes avec elle sinon il souffrirait sûrement bien plus qu’à cette ville maudite. Il quitta la salle lançant un dernier regard vers cette beauté. Puis s’en alla vers le port.

(((En venant du Temple de Yuimen et Gaïa)))

Lorsque les 7 filles furent dans le hall d’accueil des bains publics, la première chose qu’elles remarquèrent, c’est que toutes les classes sociales étaient réunies en ces lieux : des miséreux couverts de saleté aux nantis à la grasse bedaine. Tous venaient se rafraîchir dans l’eau qui, exceptionnellement à cause de la canicule, était fraîche. Une hôtesse les aborda d’un ton hautin :

"Salutation mesdames. Désirez-vous accéder au bain des petites gens, ou avez-vous réservés une salle privée ?

-Le Temple nous a réservé un bassin, répondit Hélenya , essayant d’être plus méprisante encore que leur guide.

-Oh ! Vous faites donc partie de la délégation d’Eniod, fit l’employée confuse. Veuillez me suivre dans ce cas."

(Etrange… Elle est toute mielleuse maintenant.)

Elles passèrent dans des couloirs, exemptes de «petites gens», terme quasiment insultant tant il est une pitoyable mimique de politesse. Les murs et le sol étaient d’un marbre rose pâle, l’air, humide et frais, sentait la lavande. Elles passèrent plusieurs portes et s’arrêtèrent à la quatrième.

"Voici votre bain. Y a-t-il d’autres femmes dans votre délégation ?

-Non dirent à l’unisson Evangile, Hélenya et Yahervie (((Kendrane, blonde, plus grande que les autres filles)))

-Fort bien…"

L'hôtesse s'écarta après avoir ouvert la porte.
Et elles entrèrent.
Le bassin était spacieux, empli d’une eau limpide, son carrelage représentant des poissons et quelques créatures mythiques. Des vases de fleurs séchées étaient disposés aux angles de la pièce. Après avoir retiré ses vêtements, Evangile glissa dans l’eau. Une onde de fraîcheur traversa son corps, accablé par la canicule. Les six autres la rejoignirent immédiatement. Premier réel moment de détente depuis le départ d’Eniod. Sans s’en rendre compte, l’apprentie commença à chanter. C'était une vieille complainte que sa mère lui avait apprise. Si elle ne faisait pas attention au sens des mots, la nostalgie l’étreignait à chaque fois qu’elle l’entonnait, ne serait-ce que dans ses pensées. Les compagnes d’Evangile l’écoutaient sans dire un mot, se délectant du timbre de sa voix, la hauteur de ses aigus, la profondeur de ses basses, les… On arrêta de penser. Le bouquet final était venu, une montée vertigineuse vers des tessitures de voix plus aigues encore. Un ultime refrain. Evangile se tut. Puis un sourire apparut sur ses lèvres, ainsi que des larmes dans ses yeux.

"J’adore cette chanson" dit-elle simplement.

Quand le petit groupe sortit des bains, il était lavé, purifié même, de la poussière, de la sueur et de la fatigue. C’est renouvelée qu’Evangile retourna au Temple.