L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 15 Juil 2015 19:13 
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La dénommée, ou faudrait-il dire mal nommée au vu de ses ombres, Puretée chercha à s'enquérir des risques d'incidents diplomatiques. C'était sage, sans nul doute, mais Faëlis ne se faisait guère d'inquiétudes à ce sujet. N'empêche, il était curieux de voir des porteurs de fluide d'ombres afficher un dehors si bienveillant. Mais bon, il était encore trop tôt pour se faire un jugement définitif sur eux... Pour sa part, Kerenn se contenta de répondre qu'il s'était battu avec une tigresse... Étant donné qu'il ne semblait pas un homme à femmes, il n'y avait pas trop de questions à se poser sur le sens de ces mots. Il y avait donc bien des animaux sauvages, comme avait dit Malak... et ils avaient pour cela failli perdre un membre dès la première nuit ! Voilà qui était décidément bien mal engagé... L'hinion pinça les lèvres tandis que, sans plus discuter, il s'enquérait de la présence de ruines du passé sur leur chemin. Une question intéressante s'il en est, en effet, mais s'ils devaient fouiller toutes les ruines d'Elysian pour trouver la solution au drainage, ils n'auraient jamais le temps !

« Ne vous écartez pas trop du groupe, la prochaine nuit... »

Cependant, Yuralria répondait poliment aux questions, expliquant que les ishtar pouvaient utiliser leur pouvoir comme bon leur semblait. À pureté, elle répondit que la société de Niyx était en effet plus protocolaire et qu'il fallait y faire preuve d'une certaine politesse. Le mérite y était fortement apprécié. Étrange notion...

Ils s'engagèrent dans la forêt, en route vers les montagnes noircies par un ciel de cendre. Les animaux étaient toujours là cependant, gazouillants autour d'eux. Les arbres étaient finalement très similaires à ceux de Yuimen. Et si Kerenn avait rencontré un tigre, ou un animal apparenté, la faune devait ressembler aussi... Bien des elfes seraient comblés de pouvoir explorer la nature d'un monde inconnu ! Et s'il n'en faisait pas exactement partie, l'hinion le comprenait tout à fait. La nature sauvage avait indéniablement ses charmes, même si Faëlis les appréciait d'autant plus quand il savait pouvoir rentrer dans une chambre luxueuse ensuite. Mais qu'importe, il savait ce qu'était dormir à la belle étoile ! Pour tout dire, la dernière fois remontait à loin et il se permit d'inspirer une grande goulée d'air frais. Il ne sentait pas encore la fumée des volcans, mais il supposait que cela finirait bien par arriver, alors autant en profiter... en profiter... facile à dire quand on a un monde à supporter ! Mais les autres donnaient l'impression de ne pas s'en porter plus mal. Inconscience ou réel pragmatisme, il n'en savait rien, mais c'était tout de même rassurant. Il décida tout de même qu'il était temps de passer aux choses sérieuses. Il n'avait pas oublié sa piste sur l'étude du drainage, et, même si elle était selon Jillian, douteuse, c'était la seule qu'il avait pour l'heure, alors autant pousser un peu plus avant :

« Je ne doute pas que Nyix soit une ville charmante... mais le plus important concernant notre affaire, est que c'est là-bas que se trouve les Tisseurs d'ombres, qui ont découvert et mesurent le drainage... Comme vous en faites parti, j'aimerais d'ors et déjà avoir quelques informations. Le sentez-vous en permanence, ou avez-vous besoin d'instruments ? Comment le mesurez-vous ? A-t-il une intensité ou un débit, comme un cours d'eau ? Je suis sûr que les tisseurs d'ombres pourraient nous être d'une grande aide pour trouver la source. »

Il avait pris la peine de tout raconter, bien sûr, pour que les autres soient au courant. Peut-être auraient-ils de meilleures idées ? Car face à une menace planétaire, seule une unité de tous les instants pourrait vraiment sauver les mortels...

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 16 Juil 2015 03:36 
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Me sentant mieux, j'ai pu remettre de l'ordre dans mes idées, enfin. Avec la torture qui m'avait causé la perte de mon bras, le passage du fluide qui venait de me transformer en luciole en me rappelant la douleur de mon démembrement, j'avais l'impression de ne jamais avoir l'esprit clair, de ne jamais pouvoir réfléchir correctement. Mais là, je me sentais enfin bien et j'espérais que ça dure. Profitant de ce moment de lucidité, j'écoutai Telam expliquer que le voyage se passerait pour le mieux malgré la nuit et le froid. Dans un premier temps, j'étais persuadé qu'il se moquait de moi, mais la seconde qui suivit, le bellâtre se transforma lui aussi en luciole sur patte, l'éclat qui émanait de lui était même un peu plus intense que le mien. Avant même de partir, je ne pu m'empêcher de lui poser les premières questions qui me vinrent à l'esprit.

« Hey, pouvez m'expliquer pourquoi on brille comme des lampions et comment vous faite pour le cacher ? Je sais pas si je vais supporter longtemps d'être transformé en appât à moustiques ! »

Tout en attendant la réponse de mon guide, je me mis en route après lui, essayant, malgré mon aspect luminescent, de ne pas trébucher. Une fois en dehors des ruines, le terrain se voulait plus pentu, l'avancée plus ardue, l'effort plus prononcé, mais même si je n'étais pas un soldat entraîné comme Telam, je le suivais à bon rythme, sans trop de mal. Au bout de quelques instants, nous arrivâmes en haut et un autre spectacle du genre de celui des ruines s'offrit à moi. Encore un spectacle inédit. Je commençais à apprécier ce monde, ces paysages. Ca me changeait des marécages nauséabonds d'Exech dans lesquels les victimes des clans de la ville croupissaient, en proie au sangsues. Ca me changeait des champs de bataille sur lesquels s'amoncelaient les corps sans vie, se vidant de leur sang, créant un écœurant mélange de chair, de métal et de poussière. Ca me changeait des souterrains miteux plein de rats, des tavernes douteuses où les poivrots se retrouvaient allongés dans la crasse et leur vomissures et des autres endroits sombres et glauques où l'on me donnait rendez-vous pour m'engager...Et je me prenais à l'apprécier. Qui aurait pu croire – moi le premier – que sous mon apparence de bourrin siégeait un cœur sensible, capable de s'émouvoir devant des paysages dénués de toute violence.

J'étais là, obnubilé par la lueur des deux lunes de ce monde, qui éclairaient de leur lumière blafarde une grande vallée verdoyante. Je me sentais bien en observant tout ça, presque comme si...comme si j'étais chez moi. Je ne savais pas si je devais ce sentiment à l'ambiance où si cela était dû à quelques réminiscences. Et alors que j'observai les ruines, bien plus grande que ce que j'avais imaginé, je me prenais, pour la première fois depuis des années, à essayer de récolter quelques souvenirs ou à imaginer qui je pouvait être. La seule chose dont j'étais sûr, c'est que je n'avais jamais été un bon samaritain, que je n'étais pas de ceux que l'on côtoie et que l'on qualifie de mec sympa. Tout du moins, c'est ce que j'en ai déduis, car je ne pensais pas que la perte de mes souvenirs puissent me transformer ainsi en un mercenaire sans pitié, et je doutais qu'un mec bien puissent se retrouver laisser pour mort au milieu de nulle part, baignant dans son propre sang au milieu d'autres corps gisant. Certes, j'aurais très bien pu être un simple voyageur s'étant fait massacrer et dépouiller, mais je savais me battre et j'avais depuis lors massacré quelques malandrins, cette hypothèse était du coup tout sauf crédible.

Et alors que j'étais perdu dans mes pensées et que, comme à chaque fois que j'essayais de me souvenir de mon passé, un mal de crâne pointait le bout de son nez, les éléments décidèrent de se déchaîner. La terre sembla se déchirer si j'en croyais le vacarme qui venait de se produire. Mes yeux se détachèrent alors des deux lunes d'Elysian pour fixer une montagne au loin. Je vis alors son sommet se détacher du reste, le ciel prit la même couleur que celle qui émanait de mon corps, tandis que la montagne étêtée laissa des flots ménoséens se déverser sur ses flancs, consumant tout ce qui se trouvait sur leur route. J'étais à la fois terrifié et subjugué par ce terrible spectacle que la nature m'offrait. Tout comme le temps, la nature pouvait elle aussi se montrer cruelle et sans pitié et reprendre sans attendre ni prévenir, ce qu'elle avait prêté aux hommes et qui lui revenait de droit.

La terre se mit ensuite à trembler alors qu'une épaisse fumée commençait à masquer la lune et les étoiles. Je manquai de trébucher et dû mettre un genou à terre pour garder mon équilibre. Telam lui, se jeta carrément à terre, une réaction que je trouvais nettement exagérée, mais ce qui m'interloqua le plus, c'est la réaction qu'il eût après les secousses. Ils se mit à pester. Accusant étrangement quelqu'un pour ce qui venait de se passer. Comment pouvait-on blâmer quelqu'un pour une catastrophe naturelle, c'était à n'y rien comprendre. Me relevant à sa suite, je me décidai alors à lui poser la question, oubliant complètement les deux que je lui avais déjà posées sur ma transformation.

« Qu'est-ce que vous racontez, comment quelqu'un pourrait-il être responsable de tout ce bordel ? Vous avez l'air de blâmer quelqu'un, je pige pas . »

Ce monde était décidément plein de surprises, surtout si des gens sur cette foutue terre étaient capable de déclencher de telles catastrophes. Bien qu'à ce moment j'en doutais encore, la réaction naturelle de Telam avait de quoi me faire me poser des questions. Mais ce n'était pas le moment de glander ici. On avait un objectif et oui, une montagne venait d'exploser, oui la terre venait de trembler, oui un épais nuage de fumée obscurcissait un ciel rougeoyant, mais rester ici sans rien faire ne servait à rien. Décidant de prendre les choses en main, je tapai amicalement sur l'épaule du milicien.

« Bon, si quelqu'un est vraiment responsable de tout ça on ferait peut-être bien d'aller les voir et essayer de comprendre pourquoi ils ont décider de foutre un tel bordel non ? A moins que vous ne préfériez rester là à attendre que des réponses vous tombent droit sur le pif. Mais c'est pas mon genre. »


Et sans attendre, ni vraiment savoir quelle direction prendre, je me mis en route. L'autre allait de toute façon bien finir par me rattraper pour me dire où aller, et dans le pire des cas, je finirai bien par trouver quelqu'un en m'approchant du lieu de la catastrophe. Des gens venus constater les dégâts s'ils n'habitaient pas trop loin, des survivant, s'ils vivaient sur les flancs de la montagne. Bref, il fallait qu'on avance, c'était tout ce qui comptait. Je commençais à aimer cette nouvelle mission, complètement différente des simples assassinats ou massacre de masse, et c'est le sourire au lèvre que je mis un pied devant l'autre. Les choses sérieuses débutaient enfin, et j'avais hâte de connaître la suite.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 16 Juil 2015 11:02 
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Avant que nous ne nous mettions en route, le géant m'a prise à part, et si sa réaction m'a paru
démesurée et indigne d'intérêt alors, je commence à voir les choses différemment. Il me reprochait
mon manque de politesse, et m'a promis de me l'apprendre lui-même la prochaine fois que j'agirais
de la sorte. La menace sous-jacente était assez claire, et elle ne m'a guère plut, mais il faut
reconnaître que le colosse est intimidant, si bien que je n'ai pas osé faire la maline à ce moment là.
Cependant, je ne peux pas laisser les choses comme cela, et pour plusieurs raisons. Premièrement, comme il l'a si bien souligné lui-même, nous allons être compagnons de route pendant un moment, que nous le voulions ou non, et nous pourrions avoir besoin de nous confier nos vies à un certain point, aussi serait-il stupide de laisser les choses s'envenimer entre lui et moi, au risque de le voir rester immobile si ma vie est d'aventures en danger. Deuxièmement, il est vrai que je lui ai manqué de politesse, et si j'ai mes raisons à moi, il me faut reconnaître mes torts, j'aurais dû lui adresser ne serait-ce qu'un signe de tête. Et le dernier point, mais pas le moindre, je ne peux pas le laisser me menacer de la sorte sans réagir, ce pourrait être dangereux pour moi.

Mais je remets cette explication à plus tard et me concentre sur les propos de la dénommée Yuralria.
Elle répond d'abord au lumineux crétin, qui m'agace un peu plus à chaque fois qu'il ouvre la bouche,
en lui parlant de ses pouvoirs. Ainsi, si sa couleur de peau varie en fonction de la lumière, ses
pouvoirs, eux, sont les mêmes de jour comme de nuit. Elle éclaire ensuite mes interrogations ; les
Ishtars sont, d'après elle, plus enclins à respecter l'ordre et la hiérarchie que leur cousins les Sylphes,
et les formules de politesse nous seront plus utiles qu'à Ilmatar. Cela me dérange légèrement, mais
je pense pouvoir surmonter cela.

A sa conclusion sur les coutumes Yuiménienne, je me laisse à aller à un petit ricanement.

« Je m'y connais peu en politique et n'ai pas pour habitude de fréquenter les cours
de notre monde natal, mais effectivement, bon nombre des dirigeants de Yuimen ne sont là que pour de mauvaises raisons, en particulier chez les humains. Le roi de la première puissance mondiale, par exemple, n'est désigné que par son sang. Rien d'autre n'entre en ligne de compte.
»

Je n'ai pas pu m'empêcher de glisser un air de mépris par dessus mes paroles, malgré mes vœux - trop souvent brisés – de me montrer impartiale jusqu'à avoir acquis assez d'expérience pour avoir
foi en mon propre jugement.

Nous avançons à travers une forêt de conifères, puis de feuillus, tandis que grincheux s'entretient
géographie avec notre guide. Je n'écoute que distraitement, appréciant le paysage et ma première
balade à cheval depuis trop longtemps. Lune semble plutôt m'apprécier ; en tout cas il n'a toujours pas cherché à me déloger de ma selle et il répond favorablement aux quelques flatteries d'encolure que je lui donne.

Soudain, l'idiot reprend la parole, mais pour dire quelque chose d'intéressant cette fois. Enfin, non
sans stupidement remettre à plus tard les interrogations sur notre destination, comme s'il n'était pas urgent de savoir ce qui nous attendait si tôt, alors que c'était justement maintenant qu'il fallait s'en inquiéter. Bref, il parle des Tisseurs d'Ombres, qui sont donc les personnes capables de mesurer les fluides, et se sont donc rendu compte du drainage. Il veut comprendre le fonctionnement de cette mesure, la façon dont c'est perçu et calculé, et ses questions me paraissent tout à fait pertinentes.

Seulement je ne peux pas laisser passer sa première remarque : apprendre à connaître Niyx doit être la priorité, il nous sera toujours temps de poser ces questions une fois là bas, mais pas celles qui
doivent nous préparer à leur culture.

« Je ne pose pas ces questions pour faire du tourisme, hinïon, » lui fais-je, faute de connaître son nom. « Je les pose car mieux nous apprendrons à
appréhender leur culture, plus efficace serons-nous pour enquêter une fois sur place.
»

Je jette un œil à Grincheux ; il va être temps de le confronter, mais il faut d'abord que j'en termine
avec sa chère et tendre.

Je me tourne donc vers Yuralria pour continuer mes questionnements sur sa cité.

« Qui dirige donc la ville à Niyx ? Et le ou la rencontrerons nous ? Et, je me
demandais, y a-t-il une hiérarchisation des peuples élémentaires, quelqu'un qui aurait politiquement
plus de poids que les autres, ou est-ce que tous les dirigeants ont une voix égale lors des prises de
décisions ?
»

C'est une question délicate, je le sais bien, et je m'en veux de ne pas l'avoir posée à Aaria'Weïla
directement ; si le peuple des Ishtars est lésé dans les décisions politiques, la fierté de Yuralria
pourrait lui dicter de ne pas nous le révéler. Mais ce n'est pas comme s'il y avait une bonne personne
à qui poser cette question, je suppose que si je l'avais demandé à la reine Sylphe et qu'elle avait été
la personne la plus importante de la politique globale des élémentaires, elle aurait minimisé son rôle par modestie et respect de ses cousins.

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 16 Juil 2015 20:08 
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La jeune Ishtar prend visiblement ma plaisanterie au sérieux, allant jusqu'à se mordiller la lèvre, signe extravagant de sa part s'il en est. Je ne peux pas la laisser se morigéner pour cela, aussi je rajoute à son intention:

"Tu ne devrais pas t'en faire Yuralria, cette rencontre m'a fait le plus grand bien. Vraiment."

Faëlis me lance alors un conseil qui me tire un sourire fortement narquois, et je lui lance en réponse:

"Je me suis passé de mère pendant quatre siècles, jeune Hinïon, et je pense que je vais continuer encore un peu ainsi. Mais merci tout de même de ta sollicitude."

Nous nous mettons ensuite en route, et chevauchons à travers une forêt de conifères qui cède peu à peu le terrain à des feuillus, changeant notablement l'atmosphère de la sylve, ainsi que les espèces poussant en sous-bois. Tout semble paisible dans les environs, mais je n'en reste pas moins sur mes gardes, la nuit m'a prouvé que nous savions peu de choses sur ce monde, sa faune, sa flore, tout cela nous est inconnu. Outre cela, Yuralria n'avait visiblement pas imaginé que ce fauve pourrait se trouver aussi près d'Ilmatar, son monde est en train de changer, irrémédiablement quelle que soit la manière, et comme nous les élémentaires devront s'adapter, ou disparaître. J'entends bien survivre. J'examine donc la végétation, les reliefs afin d'être capable de m'y repérer si je venais à me retrouver seul, me retournant souvent pour graver la vue inverse du chemin dans ma mémoire. J'écoute d'une oreille les conversations, assez attentif pour être en mesure d'en tirer les informations qui me semblent intéressantes et laisser peu à peu la trame de ce monde se tisser en mon esprit.

La fillette réagit au système qui régit les Ishtars, plus formel que celui des Sylphes d'après ce que nous en dit Yuralria, avec un sourd mépris qui suinte d'elle comme le font ses volutes ombreuses. Puis Faëlis pose une question très pertinente, concernant la manière dont les Ishtars ont découvert le drainage et la manière dont ils le mesurent. Une nouvelle fois la gamine le cueille à froid, visiblement vexée de la manière dont l'Hinïon a implicitement dénigré ses questions. Sur le ton de la conversation, je remarque:

"Il n'y a pas de mauvaises questions, ou de questions inutiles sur un monde que nous ne connaissons pas. Nous ne savons pas ce qui est important et ce qui ne l'est pas, pour la simple raison que nous ignorons encore qui ou quoi draine ces fluides, comment il ou ça le fait, depuis quel endroit et pourquoi."

Je laisse passer un instant de silence et rajoute:

"D'ailleurs, à ce propos, j'ai quelques hypothèses et pistes éventuelles dont il faudra que nous causions à l'occasion. Mon peuple "joue" avec les fluides depuis nombre de millénaires, pour le pire comme pour le meilleur."

La petite...petite quoi d'ailleurs? Demi-elfe? Probablement, rien d'étonnant alors à ce qu'elle crache son venin sur la valeur du sang des dirigeants...elle n'appartient ni à un peuple ni à l'autre, c'est une bâtarde, et rares sont les peuples qui les accueillent bien. La petite demi-elfe donc, demande à Yuralria des précisions sur la hiérarchie à Niyx, et entre élémentaires, une bonne question également, même si nous avons déjà une part des réponses. En revanche il y en a une que je n'ai pas:

"Combien de temps ce voyage jusqu'à Niyx durera-t'il, Yuralria?"

Pas que cela soit vraiment important en soi, je n'ai rien de prévu ces deux prochains millénaires, mais ça reste quand même une donnée de base, qui nous donnera également une échelle de la carte que nous avons pu voir. D'ailleurs, à ce propos...me suis-je fait berner comme un nourrisson? Des cartes pour tous, qu'ils disaient, engagez-vous, rengagez-vous! Hum, elle serait bien vinaigrée, celle-là! J'espère qu'il y en a une dans les fontes, sans quoi Jillian aura droit à quelques vannes bien senties. Si je ne me perds pas. Parce que si je me perds, il ferait bien de se trouver un nouveau monde inconnu séance tenante. Enfin en admettant que je finisse par retrouver mon chemin, évidemment, mais une vie d'Elfe ça laisse un peu de temps. Je pourrais toujours maudire ses os, à Jillian, si vraiment, mais je ne sais pas trop pourquoi, cette idée n'est pas totalement satisfaisante. D'autant plus que même une vie d'elfe pourrait être raccourcie si ce monde venait à basculer comme Eden autrefois. Ou comme il l'a fait voilà dix-huit siècles. Les Sindeldi d'Elysian ont-ils vraiment été anéantis jusqu'au dernier? J'en doute fortement. Il y aurait déjà quelques premières informations à obtenir, anodines en apparence, mais...

"Dis-moi Yuralria, les fluides spatiaux et temporels, sont-ils aussi drainés? Et celui que nous avons franchi, Jillian nous a dit qu'il l'avait trouvé enseveli mais sais-tu s'il existait à la même place, avant le cataclysme? Et pendant que j'y suis, sais-tu quels peuples habitaient les différentes cités que vous avez reconstruites?"

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 17 Juil 2015 18:16 
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Crocs du Monde – Ruines du fluide

    Telam se mit à la hauteur d’Aigle Brutal pour lui répondre.

    - On brille parce que les fluides de Yuimen présents dans nos corps, même si nous ne sommes pas mages, réagissent à ceux, sauvages, d’Elysian. Et tu apprendras auprès de l’esprit d feu d’Erta Ale à le maîtriser comme moi. Pour les moustiques, t’en fais pas, tu ne seras plus jamais piqué par eux : ton sang est devenu trop chaud.

    Après l’éruption et le tremblement de terre, Telam se relève en grognant.

    - Ouais, à coup sûr ce sont les Ekhii qui ont tout fait péter. C’était prévu, y paraît, pour éviter que ça pète plus fort plus tard, m’enfin, ils auraient pu prévenir.

    Telam regarde alors Aigle Brutal s’énerver tout seul, manifestement pas plus touché que ça par l’éruption et le tremblement de terre dont il a été témoin.

    - Parce que t’as une idée d’où tu vas et au-devant de quoi tu vas, peut-être ? Et ça te vient pas à l’idée que j’ai deux trois idées sur ce qu’il se passe ? réplique-t-il.

    Sur ces paroles, il s’engage vers la descente parmi les ruines qui entourent le bâtiment du fluide, jusqu’à descendre sur un plateau, poursuivant leur route.


Crocs du Monde – Vers Niyx

    Yura écoutait les chamailleries des membres de son petit groupe sans paraître s’en faire, se contentant de chevaucher en gardant les yeux droits devant.

    Chemin faisant, elle entreprit de répondre aux différentes questions qui lui étaient posées. Elle commença par la question de Faëlis.

    - Je sens le drainage en permanence, mais j’ai besoin d’instruments pour le mesurer. Instruments que vous pourrez voir à Niyx, mais qui, expliqués de but en blanc ne vous apprendraient rien. Les tisseurs d’ombre et de lumière font déjà tout ce qui est en leur pouvoir pour en trouver la source.

    Elle flatta l’encolure de son cheval avant de répondre à Pureté :

    - Vous rencontrerez les dirigeants de Niyx, dès notre arrivée. Quand à une hiérarchisation, bien sûr que non, cela n’aurait aucun sens d’en avoir une. Tous les dirigeants ont, par conséquent, une voix égale. Quant au poids politique, ce n’est pas exactement cela, mais plutôt que la sagesse et l’impartialité d’Aaria’Weïla sont généralement appréciés des autres dirigeants. Elle demeure malgré tout avec une voix comptant de la même manière que celle des autres.

    Aux paroles de Kerenn, elle répondit :

    - Je serai curieuse de connaître tes hypothèses, quand tu les jugeras assez mûres pour les partager. Notre voyage durera deux jours et demi, si le temps se maintient ainsi. Dans vos fontes vous trouverez des vivres, il y en a largement assez – Aaria y veille (petit sourire amusé de sa part) – pour tenir, aussi n’hésitez pas à vous servir. Il y a également des tentes individuelles, nécessaires pour faire du feu, cartes d’Elysian, …

    Puis elle secoua la tête.

    - Ni les fluides spatiaux, ni les fluides temporels ne sont drainés comme le sont les autres fluides d’Elysian, car ces derniers ne sont pas directement rattachés au monde. Leur essence parcourt l’univers entier, tandis que cette planète sert de réceptacle aux fluides sauvages desquels nous sommes issus. Quant au fluide, il ne se trouvait pas à cet endroit, initialement. Mais très haut dans le ciel. Nous savons généralement à qui appartenaient les différentes cités que nous avons reconstruites. Parfois elles appartenaient aux hommes, aux elfes, parfois à d’autres races aujourd’hui disparues dont vous ignorez l’existence sur Yuimen.

    Elle laissa passer un petit temps avant d’ajouter :

    - Notre chemin nous force à passer en bordure des terres contrôlées par les élémentaires. Il existe certains clans divers, peu peuplés et peu nombreux dans les montagnes, il est possible que nous croisions la route de certains, mais ils ne sont généralement pas hostiles.

    Lorsque ses paroles s’achevèrent, elle arrêta brusquement son cheval, qui était en tête, à s'arrêter et tandis que les aventuriers se mirent à entendre un brouhaha provenant de fourrés non loin, comme si un corps extrêmement massif se frayait rapidement un chemin à travers les arbres et les buissons. Le bruit s’intensifia, il provenait de plusieurs mètres devant eux et rapidement ils purent voir la végétation s’animer.


[Faëlis - xp : 1 (post) ; 0,5 (questions)
Pureté - xp : 1,5 (post) ; 0,5 (questions)
Aigle Brutal – xp : 2 (post) ; 0,5 (questions)
Kerenn : - xp : 1 (post) ; 0,5 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 18 Juil 2015 14:34 
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Kerenn répondit simplement à son commentaire par le fait qu'il s'était passé de mère depuis quatre siècles. Une manière subtile de signaler un âge et un expérience supérieure. Pas à dire, celui-ci était plus malin qu'il n'y paraissait, et l'hinion ne put retenir un éclat de rire. Il n'aimait pas beaucoup les sindeldi, mais celui-ci, quoique non dénué de l'arrogance de sa race, était au moins un compagnon intelligent !

« Bien répondu, messire Kerenn »

La gamine, moins maligne, sembla légèrement vexée de son commentaire, affirmant qu'il était important de connaître la ville où ils allaient. C'était sans doute vrai, et Kerenn l'appuya, aussi Faëlis se borna à hausser les épaules. Elle était peut-être mignonne d'apparence, mais son caractère n'avait rien d'agréable ! Sans doute était-elle jalouse de sa beauté, comme beaucoup d'hommes et de femmes. Les semi-elfes étaient parfois un peu sanguins, ce qui pouvait se comprendre avec leur origine... Peu importe. En apprendre davantage sur une autre civilisation ne faisait pas perdre de temps, même s'il allait leur signaler que ce n'était probablement pas à Nyix qu'ils allaient trouver la source du drainage !

Mais bon, qu'ils continuent à poser de questions si ça les amusait ! En attendant, il pouvait savourer la douce voix de Yura qui y répondait de façon, il fallait l'admettre, fort intéressante.

D'après elle, les tisseurs d'ombres faisaient déjà tout ce qu'ils pouvaient pour détecter le drainage. Faëlis caressa pensivement Brise en se demandant s'il pourrait quand même apprendre d'eux. Il allait falloir qu'il y réfléchisse pendant le trajet...

Elle ne parla pas outre mesure des dirigeants de la ville, si ce n'est pour dire qu'ils avaient tous voix égale, contrairement à ce que craignait Pureté. Elle assura également, en réponse à Kerenn, que le fluide qui les avait fait venir ne pouvait être drainé car non lié au monde, en fait, il n'en était même pas originaire ! Quitte à poser des questions inutiles, Faëlis ne put se retenir :

« Mais... quand vous dites qu'il venait du ciel... D'où était-il exactement ? Comment l'a-t-on amené alors qu'il semble impossible de l'avoir tenu en main ?! »

Mais à ce moment-là, alors que la forêt se faisait plus sombre et plus touffue, des craquements se firent entendre. Ils étaient maintenant dans la forêt profonde et, malgré les explications de Yura comme quoi il n'y avait rien à craindre des peuples d'ici, Faëlis ne pouvait ignorer l'attaque qu'avait subie Kerenn. Il en savait assez sur la vie en forêt pour pouvoir dire qu'un animal imposant s'approchait. Un vrai rôdeur aurait déjà donné la taille le poids, le régime alimentaire et le nombre de crocs de la créature, mais cela, en revanche, le dépassait. Peu importe, c'était une menace potentielle. Il tira son arbalète et la braqua dans la direction du mouvement, prêt à tirer s'il voyait réellement un animal sauvage apparaître.

« Yura, reculez en sûreté derrière nous, vite ! » s'exclama-t-il.

Hors de question de laisser leur belle guide se faire blesser par un nouvel animal enragé par l'éruption ! Une question demeurait, est-ce que les flèches de son arbalète, assez petites au demeurant, seraient suffisantes à blesser une créature de bonne taille ?

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 18 Juil 2015 17:46 
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Nous continuons notre chemin pendant un certain moment, pendant lequel le géant nous fait part
de son envie de discuter d'hypothèses qu'il a... sans pour autant nous faire part des dites hypothèses...
je me questionne sur l'utilité de son intervention mais ne l'exprime pas à voix haute et garde mon
masque d'impassibilité habituel ; je l'ai déjà froissé une fois, autant éviter de réitérer la chose, je ne
suis pas là pour faire la guerre avec mes compagnons de route, et surtout pas avec le sindel de deux
fois ma taille.

Yuralria répond ensuite à nos questions, tour à tour. Elle dit qu'il n'y a aucune hiérarchisation des
peuples ni des chefs élémentaires, si ce n'est que la sagesse d'Aaria'Weïla est apparemment
appréciée de tous. Evidemment, comment ne pas lui faire confiance dès le premier coup d’œil ? Je
suis de nature suspicieuse et je l'ai jugée fiable, honnête, sage et captivante en une seule
conversation, alors je me doute que ceux qui la côtoient depuis plusieurs siècles doivent porter une
attention particulière à ses dires.

Par contre, elle me dit que nous rencontrerons les dirigeants de Niyx dès notre arrivée, mais elle
ne me parle toujours pas d'eux. C'est pourtant la seconde fois que j'essaie d'orienter la conversation
en ce sens, a-t-elle quelque chose à cacher ou n'a-t-elle simplement pas compris ma demande
implicite d'informations ? Mais elle parle de dirigeants, aussi suppose-je qu'il ne s'agit pas d'une
royauté. C'est bien maigre, comme information, mais il semblerait que je doive faire avec. Peut être
la relancerais-je sur le sujet un peu plus tard – après tout elle nous a dit que le voyage durerait plus
de deux jours, j'en aurais le temps – mais j'aimerais vite passer au grincheux avant qu'il n'oublie ses
reproches et que ce que je m'apprête à lui dire ne perde de son impact et de son poids.

Je prends cependant le temps de poser une question que je trouve particulièrement importante.
Enfin... disons plutôt qu'elle est sortie toute seule.

« Et sinon, on fait comment pour pas alerter toutes les bestioles du coin – et en
prime tous les moustiques – en nous trimbalant avec un soleil sur pattes ?
»

A chaque fois que je le regarde je suis partagée entre une vague de mépris, d'exaspération et de
haine ; l'elfe blanc se révèle déjà être un lourdeau de première catégorie dotée d'une jugeote aussi
ridicule que celle d'un nouveau-né, il est en plus désagréable à la vue, avec son air de précieuse et
ses rayonnements intempestifs, mais en plus il faut qu'il soit d'une praticité négative durant le
voyage.

Je retiens un souffle d'exaspération et passe à une question qui me turlupine réellement. Après
tout, le sindel attendra, de toute façon si je voulais avoir un effet maximal j'aurais déjà dû lui
répondre depuis un moment, alors quitte à attendre, autant en profiter pour mettre les choses à plat
avec Yuralria.

« Y aura-t-il de l'équipement pour nous, à Niyx ? Je suis particulièrement mal
équipée. Mon arc est en chêne – si vous saviez ce que c'est peu pratique d'encocher une flèche là
dessus – et je n'ai guère d'autre protection que cette armure de fortune et mes vêtements.
»

Je sors mon arc de dessus mon épaule pour illustrer mon propos. Lorsque j'ai quitté Equilibre,
elle ne m'a pas laissé emporter les objets qu'elle m'avait prêté. Selon elle il fallait que nous fassions
une rupture totale pour que je puisse voler de mes propres ailes, et cela voulait dire se passer de son
aide, y compris en terme d'équipement. Du coup, faute de mieux, j'avais pris ce vieil arc que j'avais
taillé moi-même : j'étais fière du résultat à l'époque, mais il faut dire que dès le début son but avait
été plus décoratif que pratique.

Car il est beau, c'est indéniable. J'en ai taillé le moindre centimètre, arrondissant tous les angles, polissant sa surface, sculptant de belles courbes et dessinant de fines entailles dans son bois, jusqu'à
en faire presque une œuvre d'art. Mais je suis certainement plus artiste qu'artisane, car sa souplesse
laisse largement à désirer, et la corde que j'y ai attaché est inadaptée à un tir de précision, rendant
l'arme ridicule comparée aux arc de belles factures que me laissait employer Equilibre. Si j'avais su
que je m'en servirais un jour, aussi, peut-être que je l'aurais fait dans autre chose que du chêne. Mais
il aurait été moins beau. Je me promets d'en faire un dans de l'ébène un jour, le rendu sera
magnifique. Mais en attendant, il me faut un arc, un vrai, que je puisse utiliser pour planter une
flèche dans les yeux de mes ennemis en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Phaïtos.

Pour faire une démonstration de la difficulté que représente le fait de décocher une flèche avec
cet arc, je sors un trait de mon carquois et vise un arbre un peu en aval sur notre chemin. Je le pose
sur la corde et tends de toutes mes forces, pliant tant bien que mal le bois de chêne, jusqu'à
emmener mes doigts proche de ma joue. Tenir cette position est incroyablement inconfortable avec
cet arc, et très vite je suis obligé de relâcher la pression, fichant mon projectile dans l'arbre sans trop
de difficulté, mais peu satisfaite du résultat. Le feuillu était très proche et je n'avais même pas réussi
à toucher exactement l'endroit que je visais. Certes, Lune bouge, mais ce n'est pas une excuse.

« Vous voyez, je visais la seconde branche en partant du bas, j'ai eu la première,
c'est pitoyable.
»

Mais je n'ai pas l'occasion de me plaindre plus longtemps de mon équipement, car Yuralria nous
fait bientôt nous arrêter brusquement. Je tire sur les rennes de Lune et tend l'oreille. Quelque chose
semble approcher en face de nous, quelque chose qui me semble imposant, vu le bruit de la
végétation. Les plantes commencent à bouger dangereusement, et très vite j'encoche une nouvelle
flèche à mon arc, ne m'infligeant cependant pas le fardeau de l'armer avant de voir de quoi il s'agit ;
je suis prête à tirer aussi vite que je le peux, visant l'endroit d'où viennent les bruissements.

La nervosité me gagne rapidement, mais je tente de me raisonner avec logique : je ne sais pas de
quoi est capable la lumière, mais le géant me semble féroce, et je doute qu'ils aient envoyé Yuralria
seule pour nous guider si elle ne sait pas se défendre un minimum. Je soupçonne même qu'elle soit
la meilleure d'entre nous, malgré son air presque aussi frêle que le mien. La lumière ne semble pas
être d’accord, puisqu’il lui demande de se mettre derrière nous. Mais pour qui se prend-il ? Il croit
qu’elle ne peut pas se défendre car elle est une femme ? Il ne perd rien pour attendre cet idiot. Je
repousse ces pensées de mon esprit et me reconcentre sur la situation. De toute façon je suis archère,
je vais rester en dernière ligne, avec un peu de chance je n’aurais même pas une égratignure. Je
regagne ainsi confiance et parvient à garder mon masque d'impassibilité, ne laissant pas
transparaître le moindre soupçon de peur, et m'apprête ainsi à accueillir le visiteur, qu'il soit ennemi
ou non.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 18 Juil 2015 20:44 
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J'écoute avec attention les réponses apportées par Yuralria, fouillant mes fontes avec une moue amusée lorsque elle en précise le contenu afin d'y dégotter la carte et de la glisser dans mon sac. Ceci fait, j'extirpe une espèce de pain aux fruits de l'une des sacoches et entreprend de me rassasier un peu. Cela doit faire deux jours que je n'ai pas mangé et mon estomac me le rappelle maintenant avec une insistance désagréable, qui s'apaisent peu à peu grâce au pain roboratif alors que Yuralria poursuit ses explications.

Ainsi, seuls les fluides directement liés au monde sont drainés, ce qui nous assure plus ou moins une voie de repli si le fluide spatial n'est pas susceptible de disparaître de ce fait. Évidemment, un bouleversement cataclysmique d'Elysian aurait de fortes chances de l'ensevelir, ou de rompre son attache actuelle, si tant est que ce soit possible. Mais comme il a déjà été déplacé une fois, d'une manière que j'ignore, pourquoi ne pourrait-il pas l'être une seconde fois, pour une raison ou une autre? Ce fluide est, à notre connaissance, l'unique manière de regagner un jour Yuimen, notre seul chemin de retour, et il est déjà agréable de savoir qu'il n'est pas menacé par ce drainage même s'il n'est de loin pas à l'abri de façon générale. Faëlis demande comment il a été déplacé, excellente question, mais le "qui" serait intéressant également. J'attends néanmoins la réponse de Yuralria, qui le précisera peut-être.

Mais, ce qui est étrange à mon sens, c'est que le drainage n'agisse pas sur tous les fluides magiques, et je serais fort curieux d'avoir à ce propos l'avis d'un spécialiste Sindel de Balsinh. N'en ayant point sous la main, j'en suis réduit à des suppositions, mais je suis à peu près certain que puiser ainsi dans les fluides d'un monde n'est pas une tâche à la portée du premier venu. Un peuple pourvu de technologie très avancée et de moyens conséquents le pourrait, une divinité sans doute également, un artefact "divin" éventuellement, mais à part ça? Ces esprits Élémentaires? J'ai hâte de rencontrer celui lié à Niyx, cela nous permettra d'en savoir un peu plus sur leur compte, mais pourquoi le feraient-ils? Mmm. Certains pourraient supposer que la disparition des fluides des élémentaires réduirait l'animosité des autres peuples à leur égard. Mais sans être certain que les élémentaires n'y survivent, devenant ainsi de simples peuples parmi les autres? Risqué, mais il y a des fous partout. Quoi qu'il en soit, les fluides spatiaux et temporels sont-ils plus difficiles, ou différents à drainer, raison pour laquelle ils ne seraient pas touchés, ou ne le sont-ils pas parce qu'ils servent d'une manière ou d'une autre ce drainage, ou les buts des responsables, si responsables il y a, ce qui pourrait aussi bien ne pas être le cas. Imaginons un instant que la Déesse ayant rééquilibré Elysian en créant les élémentaires ait créé quelque chose d'instable à long terme? Poussée par l'urgence, elle aurait pu commettre une erreur.

Et d'ailleurs, Aaria n'a pas évoqué sa mort, si mes souvenirs sont bons, alors qu'est-elle devenue, cette déesse, après avoir créé les Élémentaires? Je demande donc à la jeune Ishtar, intrigué:

"La Déesse qui vous a créés, qu'est-elle devenue après cet acte pour rétablir l'équilibre des fluides?"

Des dieux, il pourrait y en avoir derrière tout ceci, nombreuses seraient les causes possibles. Brytha, Sithi, Caelès, Oaxaca, d'autres encore, mais comment peut-on savoir si une divinité est présente sur un monde ou pas? Laissent-elles des formes d'empreintes magiques ou fluidiques que certains pourraient déceler? Il faudra que nous ayons exploré bien plus largement ce monde avant de pouvoir dire s'il existe encore des prêtres ou assimilés d'un dieu quelconque, ce qui serait déjà un indice repérable. Mais pour l'instant nous n'avons aucun élément concret et sans doute faudra-t'il attendre d'avoir atteint Illyria et d'en avoir percé les jeux de pouvoir pour obtenir quelques pistes plus précises. Nous y serons introduits, d'après ce que nous a dit Aaria, mais comment, en ce qui concerne des Sindeldi, censés avoir disparu de ce monde voilà mille neuf cents ans? Enfin, j'imagine qu'elle nous informera de ses plans lorsque nous serons revenus de Niyx, car au fond ce voyage est une espèce de préparation, et si nous pouvons y obtenir nombre de renseignements sur Elysian, il est peu probable qu'il fasse directement avancer notre recherche, si ce n'est en nous offrant des informations susceptibles de nous permettre d’échafauder peu à peu diverses théories plus ou moins fumeuses. J'espère bien que nous pourrons, tous, discuter un moment de nos diverses idées avant de partir pour Illyria, nos connaissances diverses permettront sans aucun doute d'en évacuer déjà quelques-unes, et élargiront la réflexion de chacun et chacune.

Mais, bien loin de ces pensées stratégiques, l'insortable gamine envoie une nouvelle pique sur Faëlis, à laquelle je grommelle avec une légère ironie, assez fort pour qu'elle m'entende:

"Vu l'entrain avec lequel nous bavardons, damoiselle, toute la faune à dix lieues doit être au courant de notre présence. Mais peu importe, parce que les prédateurs dans l'histoire, c'est nous. Jusqu'à preuve du contraire."

Une pause, je rajoute sur le ton de la conversation, tout en la fixant avec sérieux:

"Mais arrête ça, veux-tu? La provocation. Nous n'avons pas besoin de division entre nous pour être en danger sur un monde dont nous ignorons tous les périls."

Puis, me tournant vers Yuralria, je lui demande:

"Quel peuple occupait Niyx, avant que vous ne la reconstruisiez? Et cet esprit que nous allons rencontrer, qu'est-il pour vous, à quoi ressemble-t'il?"

Mais voilà que la gamine nous déballe son arc de...chêne?! Par Meno, Gaïa, Rana et Zewen, là je suis certain que c'est une première dans mon existence! Elle tire avec son...machin, et parvient par miracle à loger sa flèche dans un tronc très proche. Eh bé mes aïeux, on est pas sortis des dunes! Demander du matériel est une bonne idée, mais la manière est un peu cavalière et la démonstration piteuse bien inutile, montrer son...engin de tir aurait largement suffit. Enfin, les enfants...je me grimace tout seul un sourire ironique, perdu au milieu de nulle part en compagnie de deux adolescents caractériels inconnus et d'une élémentaire d'ombre et de lumière toute aussi méconnue, voilà une mission qui démarre en fanfare! Un arc en chêne...

Soudain un bruit se fait entendre, broussailles piétinées, écartées ou brisées, lourdement, massivement, par quelque chose qui ne peut qu'être...gros. Yuralria s'arrête aussitôt, Faëlis braque en direction des fourrés qui s'agitent une petite arbalète de poignet alors que la fillette semble elle aussi prête à tenter l'effort démesuré que doit demander la tension de son monstre de chêne. L'Hinïon enjoint l'Ishtar à se placer derrière nous, ce qui serait un bon conseil si lui et la gamine ne se trouvaient pas juste dans un axe susceptible de nous hérisser de flèches plutôt que le potentiel ennemi. D'un signe de la main bien visible et de nature indubitablement militaire, je leur indique de s'écarter un peu sur la gauche et la droite afin d'avoir un champ de tir dégagé, puis je pousse mon destrier en avant de Yuralria d'un léger talonnement de façon à le placer entre elle et la créature. Je glisse aussitôt souplement de ma selle au sol du côté de la créature, préférant nettement combattre à terre si combat il devait y avoir. Je tourne brièvement la tête vers Yuralria en dégainant mon poignard et en rassemblant mon énergie interne à tout hasard, m’enquérant sobrement:

"Tu sais ce que c'est? Peux-tu encore utiliser ta magie si besoin?"

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 19 Juil 2015 17:30 
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Crocs du Monde – Vers Niyx

    Soudainement déboule en plein milieu du chemin un gigantesque élan qui s’arrête pour les observer. Il est gigantesque, de près de deux mètres de haut au garrot avec des bois d’une taille colossale. Ses orbites noires et insondables toisent les aventuriers avant qu’il ne pousse un long brame, la gorge pointée vers la cime et les cieux. Sur un dernier regard, il reprend sa route.

    A sa disparition, Yuralria lance un regard dur à Faëlis.

    - Vos paroles sont impolies et présomptueuses pour les miens. Je passerai outre car votre culture n’est pas la mienne, mais sachez que je ne suis pas la personne à protéger.

    Son regard est dur et la lumière qui l’habite se teinte brièvement d’ombre. Elle semble réellement irritée sous son masque impassible. Elle tourne alors son attention vers Kerenn.

    - Je pense que tu peux cesser de faire barrage de ton corps, le danger est écarté, il ne s’agissait que d’un élan et ils sont fréquents sur ces terres. Par ailleurs Caelès est morte, trop affaiblie par ce qu’elle a accompli.

    Talonnant son cheval, elle reprend la route, passant devant le Sindel. Son visage semble toujours plus fermé qu’à son habitude.

    Elle répond finalement à Pureté, son aura lumineuse légèrement retrouvée.

    - Vous pourrez avoir de l’équipement à Niyx si vous en faites la demande. Mais nous n’avons guère d’arcs là-bas, nous ne sommes pas coutumiers de ces armes.

    Elle se tourne alors vers Kerenn, son amabilité revenue.

    - Vous ne connaissez pas la race qui occupait Niyx auparavant, il s’agissait d’une race de géants et de savants, elle aussi éteinte. Quant à l’esprit, vous le verrez bien assez tôt, mais il représente beaucoup pour nous, bien que ce soit sans doute d’une façon fort différente que ce à quoi vous puissiez vous attendre.


(Je vais partir mardi et mercredi, aussi je vous proposer de continuer à discuter entre vous jusqu’à mon retour. Je pourrai vous faire une petite màj demain soir (pour moi, donc fin d’aprem pour vous), si vous avez des choses à dire à Yura. Là vous pouvez continuer dans la forêt, et chevaucher jusqu’à la nuit tombante sans mauvaise rencontre. Si vous n'avez rien à dire à Yura, vous pouvez considérer qu'elle est en tête du groupe et qu'elle ne parle pas.)


[Faëlis - xp : 0,5 (post)
Pureté - xp : 2 (post)
Kerenn : - xp : 2 (post) ]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 13:29 
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Crocs du monde – Vers Elivagar

Pour Earnar

    Marikani prit à son tour un cheval et mena Earnar hors de la cite des Sylphes, lui faisant longer le grand lac au-dessus duquel trônait la cité. Au bout de quelques mètres, elle se tourna vers lui, et, le regard dur, lui dit :

    - Vous vous montrez plus que présomptueux et offensant envers ma sœur en vous exprimant ainsi, earion, et vos accusations ne seront pas les bienvenues où vous vous rendez. Ixtli ne se trouve pas en compagnie de Cromax ou d’une quelconque autre personne, pas plus qu’elle ne se trouve entre les murs d’Ilmatar. Elle exécute une tâche qu’elle seule peut accomplir, et c’est un poids bien lourd qui repose sur ses seules épaules.

    Elle poursuivit sa chevauchée, les veines de feu qui parcouraient son corps semblaient brûler plus que de coutume.

    - Si votre fidélité ne va qu’aux Ekhii, je ne la souhaite pas, car nous ne sommes pas seuls touchés par ce drains, et en prenant ainsi position, ce sont mes frères et sœurs élémentaires que vous insultez, alors qu'ils vous ont reçu avec tous les honneurs.

    Elle avait pris parti de lui expliquer quelles étaient les règles les plus élémentaires de politesse, lui qui en semblait dépourvu, et ce malgré son caractère enflammé, mais il semblait clair qu’elle n’était pas prête à se répéter.


Crocs du Monde – Vers Barkhane

Pour Guasina et Kalas


    Birhûvaya mena la lutine endormie entre les branches de son dos et Kalas sur sa monture hors de la ville d’Ilmatar, le choucas planant autour d’eux, suivant la route qui longeait le lac. Ce dernier reflétait un ciel dont les quelques nuages étaient transpercés des rayons d'un soleil naissant, illuminant l'envol de multiples oiseaux que les aventuriers éveillèrent de leur passage.

    - Nous devrions en avoir pour deux jours de route, dit Birhû avant d’ajouter, presque timide. Si… si vous voulez vous transformer, vous pouvez le faire quand vous le souhaitez, ici… Il n’y aura personne pour vous voir.

    Au réveil de Guasina, cette dernière pu voir le choucas, comme s’il avait senti l’éveil de sa future cavalière, s’approcher de Birhû et se percer sur l’une des nombreuses branches qui parcouraient le Golem. Ce dernier, cependant, ne semble pas s'en apercevoir.


[Kalas – xp : 1 (post)
Earnar – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 14:13 
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Le sindel nous demande de nous décaler, comme si je ne savais pas viser à l'arc alors qu'il y a une fenêtre de cinquante centimètres entre Yuralria et les feuillages que je vise. Je ne relève cependant pas, restant aux aguets pour finalement voir un énorme élan surgir de la végétation. Il nous observe quelques secondes avant de partir aussi rapidement qu'il est apparu. Je soupire de soulagement et range ma flèche et mon arc, heureuse de ne pas avoir eu à m'en servir.

Après cela, Yuralria s'en prend à l'elfe lumineux pour son commentaire insultant, m'arrachant un franc sourire non dissimulé ; pour qui se prend-il cet idiot ? Elle a vraisemblablement dû faire le voyage d'aller seule, ce n'est pas pour se faire chaperonner par un malotru irrespectueux au retour. C'est typiquement des hommes, ils prennent les femmes pour des faibles et pensent qu'ils sont là pour nous protéger.

La dernière fois qu'un effronté a cru devoir me protéger parce que je n'étais qu'une faible femme, je lui ai collé une flèche dans le mollet pour lui faire voir de quoi j'étais capable. Après ça il a essayé de me culbuter et j'ai dû mettre fin à sa pitoyable vie d'un coup de couteau dans la nuque, mais ça c'est une autre histoire. Bon, je vais éviter de tirer sur mes compagnons de voyage, ceci dit, ce ne serait pas une bonne idée. D'autant que Grincheux m'a encore fait une réflexion sur mon effronterie, comme s'il était mon père, et que je m'étais juré d'établir un contact amical avec ces trois là.

Nous reprenons notre route et l'Ishtar me répond à propos de l'équipement. Il est donc possible d'en demander à Niyx, mais ils sont apparemment loin d'être des experts en archerie. C'est embêtant, je ne sais pas quand je pourrais pallier à ce problème. Je me promets de lui poser plus de questions plus tard, mais pour l'instant je dois aller voir le grincheux.

J'ordonne à Lune de se diriger vers sa monture et avance jusqu'à son niveau pour enfin prendre son allure. Je parle à voix relativement basse mais sans murmurer, non pas pour que les autres ne nous entendent mais pour leur faire comprendre le caractère privé de cette conversation, bien que je doute que l'hinïon soit assez respectueux pour comprendre.

« Sindel ? » fais-je en tentant d'être le plus courtois possible. « Puis-je connaître votre nom ? Et j'aimerais vous parler seule à seul deux minutes, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. »

S'il accepte de s'entretenir avec moi, il va être temps de faire preuve d'une certaine diplomatie : il faut que je lui fasse comprendre qu'il ne peut pas me parler sur ce ton tout en lui faisant comprendre qu'il s'est mépris sur mes intentions et que je ne souhaitais pas l'offenser. Si j'échoue à l'un ou à l'autre, soit nous serons en mauvais terme, ce qui pourrait s'avérer dangereux, soit il me prendra pour une faible et ne se gênera pas pour me marcher dessus.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 15:00 
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Le rêve de Guasina



Toujours assise en tailleur sur la table centrale tout près de la carte d’Elysian, mon coude glissa de mes genoux, ma tête piqua vers l'avant et je me réveillai en sursaut. Je m’étais endormie pendant que la reine en personne donnait ses directives. Honteuse, je baissai la tête craignant d’être grondée par Jilian le général de l’armée de ce monde inconnu.
Après quelques secondes dans cette position, force m’était de constater que le discours était terminé. La reine s’était tue. À vrai dire, plus personnes ne parlaient, aucune discussion, pas le moindre petit chuchotement, seul le silence envahissait la pièce. Perplexe, je relevai la tête, tournai sur moi-même pour constater qu’effectivement tous mes compagnons avaient déserté la pièce.

(J’ai donc dormi si longtemps ?)

Il ne restait plus que moi dans cette grande salle remplie de victuailles dont les délicieux effluves emplissaient mes narines. Je voulais retrouver mes compagnons, mais mon estomac criait famine. Mon ventre émettait des sons troublants qui annonçaient sans le moindre doute qu’il était temps pour moi de me ravitailler.

Je reculai donc de quelques pas, pour mieux avancer. Puis, je me mis à courir accélérant graduellement jusqu’à atteindre une vitesse maximale. Une fois rendue à l’extrémité de la table, je m’élancerais pour effectuer un saut et atterrir sur la seconde tablée. Mais, rien ne se déroulait comme prévu. Bien que je courrais depuis près d’une minute, je n’avançais guère, la table était toujours aussi loin, je faisais du surplace !

(Yuimen, aide-moi)

Je redoublais d’efforts, mais en vain, je ne progressais pas davantage.

(Je n’abandonnerai pas ! )

Je courrais toujours sans avancer d’un seul centimètre lorsqu’un bruit d’explosion se fit entendre. Une forte détonation qui me fit sursauter. Une seconde, plus forte encore, retentit aussitôt après. Cette dernière fut si puissante que les tables volèrent en éclat, je me retrouvai dans les airs et j'atterris sur le plancher de pierre. Bizarrement, je ne me fis aucun mal puisque cette roche à l’aspect solide se présentait aussi moelleuse qu’un lit douillet. Puis ce sol étrange se mit à trembler. Je me relevai sur mes coudes et regardai mes mains. Celle-ci, d’abord grise comme la pierre, prit une couleur différente s’apparentant davantage à celle de l’écorce d’un arbre. De petites ramifications poussèrent suivies de bourgeons puis de feuilles. À présent debout, j’écartai mes bras pour mieux les observer. J’étais munie de deux longues ailes constituées de branches et de feuillages. Et à l’endroit où devait se trouver mon nez, un fin bec noir prenait place. Elysian m’avait transformée en une espèce de golem-choucas ! Étrangement, je n’étais aucunement choquée par cette étrange mutation.

Comme si cela allait de soi, je battis des ailes et m’envolai par la fenêtre ouverte, oubliant du coup la faim qui m’avait accaparée quelques secondes auparavant.

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Lun 20 Juil 2015 19:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 18:34 
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Heureusement, la créature se révéla juste être un élan, quoique de bonne taille. L'animal est fort beau il faut reconnaître. Émergeant des fourrés comme une divinité venue du fond des âges, il les regarde d'un œil tranquille, aucunement inquiété. Puis, d'une gracieuse indifférence, il se détourne et s'enfonce de nouveau dans la forêt. Faëlis baisse son arme en soupirant. Faut-il donc que cette éruption l'ai rendu paranoïaque !

Mais voilà que Yura s'énerve, affirmant qu'elle n'a aucun besoin d'être protégée ! Ça c'est la meilleure ! Comment était-il sensé le savoir ? D'autant plus qu'elle se montre beaucoup plus conciliante avec Kerenn qui s'était lui aussi interposé !

« Je suis ravi d'apprendre que vous avez les pouvoirs pour vous défendre... bougonna l'elfe. La prochaine fois je vous demanderais de vous mettre en première ligne, si cela vous fait plaisir... »

La discussion se poursuivit, parlant de géants savants qui avaient construit la cité et d'un esprit d'importance qu'ils allaient rencontrer. Bon, voilà au moins quelque chose d'intéressant...

Ils poursuivirent leur route au milieu des arbres, bercés par le doux claquement des sabots de leurs montures. Pureté semblait vouloir discuter avec Kerenn. Faëlis haussa les épaules et les laissa faire.

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 20:54 
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Réveil


Les quelques rayons du soleil, qui traversèrent les nuages, caressaient doucement la peau rousselée de mon visage et je me réveillai. Ouvrant un œil, puis le second, je m’interrogeai sur le lieu où je me trouvais. Nous étions à l’extérieur et j’étais couchée dans une espèce de nid plutôt confortable fait de branches et de feuilles qui se déplaçait à un rythme régulier. Tournant légèrement la tête, je décelai le bruit de pas sur la route. Je ne rêvais pas, j’étais installée dans un arbre qui avançait d’un bon pas dans la plaine sur une petite route qui longeait un grand lac.

Puis j’entendis la voix du golem nommé Birhû et je compris qu’il m’avait gentiment hébergée sur son dos pendant mon sommeil. Je le connaissais à peine, mais j’aimais déjà beaucoup ce golem. Sa timidité, sa petite voix me charmaient. Il s’adressait à un autre compagnon, vraisemblablement Kalas puisque nous devions voyager ensemble jusqu’à Barkhane, lui expliquant que le voyage devait durer deux bonnes journées de route.
Je m’étirai de tout mon long, c’est-à-dire un peu moins de vingt centimètres, puis je m’assis. C’est à ce moment précis que j’aperçus un choucas s’approcher de nous en planant et se poser sur une des branches qui formaient les appendices de Birhû. Demeurant silencieuse, je regardai l’oiseau tout en lui souriant, fière de posséder temporairement les mêmes yeux que lui.

Puis, optant pour une position debout, je constatai que Birhû montait un bouc et Kalas, tout près, se tenait fièrement sur un magnifique cheval brun. Il était temps pour moi de leur faire part de mon réveil.

« Bonjour ! » Commençai-je timidement.

« Le sommeil m’a prise de court, j’en suis désolée ! »

J’avais pleins de questions à poser, mais je jugeais plus polie d'attendre un tout petit peu.

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Mar 21 Juil 2015 20:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 23:13 
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Tenant fièrement les rênes de son cheval, Kalas apprenait par lui-même les joies de l'équitation. Il ne trouvait pas si difficile de se maintenir sur une telle monture bien qu'il ne disposait pas encore des petits réflexes qui différenciait les novices des experts. Cela dit, il apprécia énormément la balade sous un soleil magnifique. Autour d'eux, d'immenses étendues d'herbes vertes et de forêts pullulaient sur ce monde presque idyllique.

A ses côtés, Birhû ne se décida pas à commenter l'enthousiasme de son partenaire de voyage. Il préféra se concentrer sur la route sur le dos de son bouc, animal aussi particulier qu'intéressant.

(Les seuls choses que j'ai pu lire sur ces boucs, c'est leur facilité à vivre dans les hauteurs. Ils sont, paraît-il, capable de marcher sur des falaises très raides sans broncher. Leur épaisse fourrure est également à l'épreuve du froid, ce qui doit être un avantage non négligeable dans leur milieu. Je pense qu'on en trouve surtout sur Nosvéris... A vérifier.)

Un sensation désagréable vint cependant troubler Kalas dans ses pensées, lui procurant une légère envie de se gratter le corps de partout. Son côté Hurlenuit cherchait à se manifester et le Shaman comprit qu'il était nécessaire de prendre le temps d'agir comme un véritable loup. Le jeune mage jugea bon de se contenir encore un peu pour ne pas poser de problème en fuyant le groupe sans prétexte valable.

L'élémentaire semblait avoir capté la détresse de l'humain et prit la parole pour la première fois depuis leur départ d'Ilmatar.

"Nous devrions en avoir pour deux jours de route. Si… si vous voulez vous transformer, vous pouvez le faire quand vous le souhaitez, ici… Il n’y aura personne pour vous voir."

"Merci, Birhû, mais je vais attendre le réveil de notre amie. Si vous rencontrez des complications sur le chemin, je ne veux pas que vous soyez seul à vous débrouiller pendant que je chasse le lapin."

En posant une nouvelle fois les yeux sur l'animal que montait Birhû, Kalas repensa au lieu de vie des boucs et jugea bon de demander quelques indications sur l'endroit où il se rendait. Pour lui, il ne devait pas s'agir d'une cité construite au sommet d'une falaise sur laquelle frappait un froid glacial.

"Birhû, je me rends compte que je ne vous ai jamais demandé à quoi ressemblait votre cité. S'agit-il d'une ville sous terre ou en plein air ? Je juge par votre aspect que nombres de vos semblables doivent certainement profiter du soleil et de ses bienfaits, mais je ne suis sûr de rien."

Après un court moment de silence, le jeune homme lâcha sa requête dans un enthousiasme peu commun.

"Dites-moi tout à propos de Barkhane !"

Alors qu'il attendait la réponse à sa demande, une petite voix à peine inaudible s'échappa du dos de l’élémentaire. La chevelure rousse de Guasina dépassa des branches et finalement, la lutine salua les cavaliers avec timidité.

Heureux de son réveil, Kalas ne put retenir un sourire de satisfaction et prit de ses nouvelles sans attendre.

"Guasina ! Vous êtes réveillée ! J'avais peur que vous vous portiez mal !"

La rouquine déclara qu'il s'agissait simplement d'une forte fatigue et s'excusa une nouvelle fois de son absence.

"Ne vous en faites pas, je comprends. Nous avions tous besoin de repos après une telle journée. En tout cas, je suis content de vous voir de nouveau parmi nous !"

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


Dernière édition par Kenra le Mar 21 Juil 2015 10:38, édité 1 fois.

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