L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 5 Aoû 2015 17:35 
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Montures affolées !


Si j’avais réussi avec l’aide de ma Conscience à contrôler ma peur suite à la transformation de Kalas, il n’en était pas de même pour le cheval et le bouc, qui voyait en ce canidé un dangereux prédateur prêt à les manger. Birhû réussissait tant bien que mal à les contenir.

Voyant l’affolement de ces pauvres bêtes, je dirigeai le choucas vers la monture de Kalas, et la fis se poser sur son dos. Avec empressement, je descendis du choucas pour gravir le cou du cheval m’agrippant à sa crinière. Je devais bien me tenir si je ne voulais pas être éjecté,car le cheval demeurait très nerveux.

Une fois entre ses deux oreilles, je caressai doucement le poil de l’équidé tout en lui chuchotant une douce chanson à l’oreille. La chanson tendre que me chantait ma maman lorsqu’elle me bordait le soir venu. Je savais bien que le cheval ne comprenait pas les paroles, mais j’espérais que le ton et la douceur de ma voix, ma caresse derrière son oreille, et ma proximité suffiraient pour le calmer un peu. Et puis, peu à peu, le cheval se calma. Kalas pour sa part, conscient de la peur qu’il avait engendrée, se recula de quelques mètres.

Tout en continuant à caresser la peau du cheval, je m’adressai à ma conscience
(je viens de trouver un but à ma vie, ce que je veux en faire.) Lui confiai-je

(ça ? Demeurer sur le dos d’un cheval à caresser son poil ?) Me répondit-elle d’un ton taquin.

(Non ! Apaiser les gens, de toute race, de tout acabit. Les consoler, leur apporter du confort… J’aime bien utiliser mes armes de jet, mais à mon grand regret, ce sont des armes de destruction. Certes, elles servent à défendre ma vie et celle des autres, mais au détriment de quelqu’un d’autre. Elles servent à blesser, mes flèches retirent un peu de vitalité là où elles se fichent. Ce que je voudrais, c’est qu’elles agissent à l’inverse, qu’elles redonnent espoir, qu’elles redonnent un peu de force et de vie. Tu dois me trouver ridicule, chère Conscience, pourtant dans mon cœur, il s’agit là d’un vœu très cher.) Terminai-je.

À ma surprise, elle répondit:
(ridicule… non ! Original, différent, surprenant, oui. Arme-toi de patience, et dis-toi que rien n’est impossible à un être qui possède un cœur généreux et valeureux comme le tien) Sur un ton mystérieux, elle se tut.

D’un calme surprenant, Birhû complimenta le loup et précisa qu’il y avait quelques meutes de sa race qui résidaient dans les alentours d’Ilmatar. Cette information fit naître quelques questions dans mon cerveau de lutine.

« Et des lutins, il y en a à Barkhane ? ... Est-ce que je risque de me transformer en Choucas ?... Ce n’est pas que je trouverais ça horrible, bien au contraire, mais j’aime bien être celle que je suis. Et je trouve agréable d’être sur le dos d’un oiseau. Le vol est une belle expérience et l’oiseau, une bonne compagnie. »

Puis d’une rapide foulée, trop rapide pour permettre aux montures de s’affoler à nouveau, Kalas nous dépassa pour s’arrêter devant nous quelques mètres plus loin sur le bord de la route.

Et puis, il se tourna vers nous. De coutume, les loups arborent un air féroce, une posture offensive qui nous enlèvent toute envie de s’approcher de lui. Mais Hurlenuit s’avérait différent.

Attendrissant par ces charmants grands yeux et sa langue pendante, il me faisait penser à un gros chien tout joyeux de retrouver la liberté. Peut-être que je me trompais du tout au tout, mais j’avais l’impression qu’il m’attendait, qu’il souhaitait que je l’accompagne dans son exploration des lieux. Et puis, avant de se transformer, il m’avait tout de même invitée à monter sur son dos.

Je ne le craignais plus de loin et je savais qu’il était un jeune homme charmant dépourvu de toute méchanceté apparente, mais je préférais attendre un peu avant de m’approcher de si près. Je ne voulais pas pour autant le chagriner.
Je le regardai avec ma petite mine de lutine désolée, et tout en faisant un signe de tête négatif, je lui dis :

« Ce sera pour une autre fois, promis. Laissez-moi le temps d’apprivoiser votre apparence de loup, c’est tout nouveau pour moi. »


((( 713 mots )))

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Dernière édition par Guasina le Sam 8 Aoû 2015 03:30, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2015 10:54 
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Ixtli est consciente, pour mon plus grand soulagement. Consciente et rassurée, même si toujours exténuée. Ses yeux d’ambre se portent sur moi, alors que sa main remonte vers mon visage pour me remercier d’une voix faible. Le sourire qui marque ces paroles me fait fondre, et je lui rends sans forcer. Quelle est belle, bon sang. De voir son minois, j’aurais envie de tout lui concéder, ne fut-ce que pour qu’elle me gratifie de l’un de ses sourires. Elle semble vouloir se redresser un peu, et je l’aide, lui soutenant les épaules en passant ma main, un peu sanglante hélas, derrière sa chemise blanche salie aux manches bouffantes. Sitôt qu’elle se trouve dans une position plus confortable, elle m’indique qu’elle est désolée de n’avoir pu me prévenir de son départ, le matin même. Comme si elle avait lu mes pensées inquiètes, elle s’en explique par l’urgence de la situation. Mais… Je n’en ai étrangement plus cure. Elle est là. Je l’ai sauvée. J’ai réussi la mission que je m’étais fixée. Pour elle.

(Pour elle ? Et depuis quand n’agis-tu pas uniquement pour toi ? C’est uniquement pour ne pas la perdre, toi, que tu l’as sauvée.)

Je ne réponds pas à la provocation. Oui, je l’ai sauvée parce que j’ai un intérêt particulier pour elle, parce que cet intérêt m’intrigue au plus haut point, que je n’en comprends pas encore les tours et détours, les origines, causes et conséquences. Je l’ai sauvée, oui. Et je ne serais sans doute pas accouru si vite si ça avait été un autre. Ou peut-être que si. Qu’en sais-je au final. Je l’ai fait parce que ça me semblait nécessaire, et je ne le regrette en rien.

Son visage s’approche du mien. Proche, très proche, comme pour un baiser. Et pourtant, ses yeux se baissent vers le sol, épuisée et fourbue. Les miens descendent aussi vers sa poitrine, où pend un médaillon semblable à celui qui m’a mené ici, mais dans une autre teinte, orangée là où le mien est grisâtre et bleuté. Faible, elle n’en poursuit pas moins l’explication de sa présence ici. Une explication qui me perd un peu, mais dont je comprends les grandes lignes : seule maîtresse de l’eau à Ilmatar, elle a été envoyée ici pour enrayer la menace d’une rencontre entre la lave du volcan et l’eau d’une nappe phréatique souterraine. Apparemment, par un procédé dont j’ignore tout, cela aurait provoqué une explosion à nul autre pareil, bien pire que l’éruption de la veille. Nul doute que celle-ci aurait effacé de la surface d’Elysian les cités élémentaires, et tout ce qui vit dans les Crocs du Monde, voire au-delà. Une perspective peu engageante, en soi. Je déglutis bruyamment de cette expectative horrible à laquelle nous semblons, de son fait, avoir échappé de peu.

Ses yeux reviennent vers moi alors que ma main caresse son visage, sa joue et sa pommette. De mon autre main, je prends la sienne, remarquant seulement les attributs guerriers de la belle : des protections de poignets étranges, d’une curieuse matière bleutée qui m’est inconnue. Et une rapière fine, accrochée à sa large ceinture recouvrant toute sa taille. L’arme n’a pas servi pour le combat : elle était trop épuisée, trop fatiguée pour la manier. Sans aucun doute possible. Et le harcèlement de ces piafs de malheur n’a rien arrangé.

Elle poursuit son explication, indiquant qu’elle a réussi à contenir la première nappe, malgré une petite faille qui a laissé s’infiltrer un peu d’eau. Une mission de plus qu’elle a menée avec succès en attendant l’intervention des Golems, les élémentaires de terre. Je ravale un peu ma fierté. Oui, je lui ai sans doute sauvé la vie, en intervenant ici. Mais elle a sauvé bien plus, de par son intervention. Elle me le confirme sans fierté particulière, avec une modestie et un amour simple du travail accompli. Ses doigts qui se lèvent vers ma joue sont la plus divine des caresses. Tout est sous contrôle. Voilà ses mots. Et ça serait tellement mieux… Mais ça n’est pas le cas. Oui, la menace du volcan est enrayée pour l’instant, mais elle pourrait revenir. Et le drainage de la magie est toujours bien présent, et menace toujours de faire disparaître les élémentaires. De la faire disparaître, elle.

Elle me remercie une fois de plus d’être venu, et je secoue la tête avec un sourire complice.

« Merci à toi de ton intervention, Ixtli. Mais je n’ose imaginer ce qui se serait passé si je n’avais pas été mis au courant de ta position. Tu aurais dû venir me chercher. Je t’aurais protégée. »

Si les busards avaient attaqués plus tôt, ou si l’esprit du vent ne m’avait pas montré cette vision de la jeune ondine en difficulté… Elle n’aurait peut-être pas pu mener à bien sa mission, et le monde aurait été en proie à un cataclysme bien plus grand. Une imprudence de sa part, de s’être aventurée seule ici pour œuvrer à la sauvegarde de ce monde en se remettant uniquement à la chance.

« Et toi, comment vas-tu ? Tu sembles épuisée… Ne restons pas ici, l’odeur du sang de ces bêtes pourrait en attirer d’autres, plus dangereuses encore. »

Je passe une main dans son dos, et une autre sous ses genoux, vêtus d’un pantalon brun et de bottes de monte. Et ainsi, je la soulève de terre en me relevant. N’attendant pas son assentiment, je précise ma pensée.

« Allons dans ces ruines pour nous abriter. Pour que tu puisses te reposer un peu. »

Et j’entame ma marche vers le corps principal des ruines des elfes gris, qui abritent le fluide. Je n’ai effectivement aucune envie de voir les prédateurs de ces charognards pointer le bout de leur nez. S’ils se gavent de busard noir, c’est qu’ils sont plus grands, massifs et dangereux encore. Et avec Ixtli dans cet état, je ne peux me permettre de les laisser venir à nous.

Le poids de la belle, entre mes bras, est minime. Il ne m’entrave que peu dans ma progression, alors que mon regard se perd dans la contemplation des antiques bâtiments elfes, tous détruits par la Guerre des Dieux. Une guerre dont j’ai appris bien plus, depuis mon arrivée ici, la veille. Ces pierres mortes doivent abriter bien des secrets, et j’hésite à profiter du repos que pourrait prendre ici Ixtli pour visiter un peu ces vestiges d’un passé glorieux de mon peuple déchu. Mais les lieux sont étranges, curieusement symboliques. Détenteurs du fluide menant à Yuimen, endroit choisi par l’Aigail pour contrôler la nappe phréatique, ils doivent certainement posséder une grande valeur magique ou ésotérique. Je m’en enquiert auprès de la belle.

« Pourquoi ces ruines ? Offrent-elles une meilleure prise sur la nappe que tu contrôlais ? Et pourquoi le fluide y persiste-t-il, sans que nul ne l’ai ramené à l’abri d’une cité ? Cet endroit semble empli de secrets… En connaissez-vous ? Ne t’épuise pas à parler, si tu n’en as pas la force, mais… Ces bâtiments ont autrefois été habités par mes semblables, et je suis curieux de leur histoire. »

Puis, une dernière question me vient, que je ne peux m’empêcher de poser malgré mon envie de respecter son besoin de se reposer.

« Pourquoi n’avoir pas restauré ces lieux ? »

Et je poursuis mon ascension vers le corps principal de bâtiments.

[hj : 1227 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2015 15:39 
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Crocs du Monde – Vers Barkhane

Pour Guasina et Kalas

    Lorsque Kalas s’éloigna, les montures semblèrent se calmer, mais continuèrent à rouler des yeux affolés. Birhû, cependant, ne semblait pas s’en faire outre mesure, au contraire de Guasina qui se posa sur l’échine de l’équidé et lui murmura quelques mots à l’oreille. Birhû la regarda calmer le cheval avec attention.

    Il écouta ensuite les quelques questions que posa la lutine et répondit de sa petite voix légèrement chevrotante habituelle et ce qui ressemblait le plus à un sourire sur son faciès arbresque.

    - N’ayez crainte, vous ne vous transformerez pas en choucas ! Le muutos s’arrête là, vous n’aurez pas d’autres modifications que celles-ci de votre corps.

    Il se gratta une branche, au-dessus de sa tête alors qu’il réfléchissait à sa réponse.

    - Il n’y a pas de lutins à Barkhane. En fait, il n’y a pas beaucoup d’autres créatures là-bas que quelques Golems… Ce n’est pas une ville très appréciée, elle est très chaude et bien que cela nous convienne très bien à nous, Golems, ça ne convient pas à tout le monde. Et puis la ville très peu peuplée, il n’y a guère que notre Gardien et quelques autres qui vivent tout au long de l’année là-bas. Je reste n'est que de passage, comme nous.

    Tous trois commençaient à quitter les flancs de la montagne pour s’engager sur le piémont vallonné de la chaîne d’Ilmatar. Le soleil était haut dans le ciel, mais une certaine fraîcheur était apportée par un petit vent, bruissant parmi les feuilles des arbres qui les entouraient. Un petit ru serpentait non loin du chemin, les accompagnant dans leur descente. C’était un endroit magnifique, mais qui demeurait indubitablement sauvage, sans emprunte anthropique depuis des millénaires.


Crocs du Monde – Ruines du fluide

Pour Cromax

    A la première remarque de Cromax, Ixtli secoue la tête en signe de dénégation.

    - Je ne pouvais pas, je n’en avais pas le temps et tu devais voir Terhenetar. De plus, cela n’aurait pas dû être aussi difficile que ça, c’était imprévu.

    Lorsque Cromax la soulève dans ses bras, elle pousse un petit cri de surprise, comme si elle ne s’attendait pas à l’action, et, si elle se tend dans les premières secondes, son corps se détend rapidement et elle passe ses bras autour de son cou, laissant sa tête reposer sur son épaule.

    A la suite de son flot de questions, elle répond :

    - Je devais me rapprocher un peu de la montagne afin d’être plus efficace, et j’apprécie ces lieux, aussi m’y suis-je rendue, répond-elle simplement.

    Puis elle hausse légèrement les épaules, observant le profil de Cromax alors qu’il remonte la pente vers les ruines.

    - Nous n’avons pas le savoir pour changer les fluides de place comme vous l’avez sur Yuimen, aussi reste-t-il là. Nous ne l’avons pas restauré car nous avons déjà eu fort à faire avec nos propres villes, et nous aurions personne pour vivre en ces murs, ils tomberaient vite en désuétude. Si nous parvenons à survivre à tout ça, alors, peut-être le restaurerons-nous.

    Ils arrivèrent aux ruines et Ixtli demanda à Cromax de la reposer à terre. Elle était toujours faible, mais pouvait marcher, bien qu’elle prit légèrement appuis sur le Sindel. Elle le mena dans un bâtiment qui tenait encore debout malgré tout ce temps. Tout de colonnades blanches sur lesquelles des gravures délicates se distinguaient, il était le témoin silencieux de la grandeur passée du lieu.

    L’intérieur était tout aussi grandiose, quoi qu’habité par la nature. Une couche herbeuse se trouvait le sur sol de la pièce principale, illuminée par les rayons du soleil qui parvenaient à transpercer de vieilles verrières dont il subsistait encore une transparence. A l’image de la salle du fluide du plus grand bâtiment, il se trouvait également un escalier et c’est en haut de celui-ci qu’Ixtli les mena, dans un espace qui semblait avoir été dégagé afin de permettre de poser ses paquetages.

    - Quant à ses secrets, poursuivit-elle… Il y en a, je pense, et tous n’ont pas été découverts. Des Sylphes m’ont dit un jour qu’il existait des passages qui menaient sous terre, sous cette cité.


[Kalas – xp : 1,5 (post) ;
Guasina : 1 (post), 0,5 (informations) ;
Cromax : 2 (post), 0,5 (informations)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2015 18:06 
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Une nouvelle fois j'écoute questions et réponses, distant, me sentant dans un état fort étrange qui serait presque déplaisant s'il ne s'accompagnait d'un bienfaisant lâcher-prise. Aux paroles de Faëlis qui attribue les maigres informations que je viens de leur transmettre à propos des Aynores et Cynores à la beauté de la jeune Ishtar, je tourne la tête vers lui et lui dis avec le plus grand sérieux:

"Il n'est pas fréquent de devoir résoudre un problème de fluides susceptible d'entraîner la fin d'un monde, du moins il me semble. Je ne sais si ma maigre connaissance en matière de fluides peut aider à assurer la survie des Élémentaires, mais s'il y a une chance sur cent que cela soit le cas je pense qu'il faut la tenter. Et tant pis pour le secret. Dans une certaine mesure."

Puis j'écoute et observe attentivement la réponse et l'attitude de l'Ishtar, fronçant les sourcils d'une légère perplexité à l'émoi qu'elle manifeste en nous contant la catastrophe qui a eu lieu quelques trois millénaires auparavant avec un luxe de détails surprenant. La question de Faëlis, un peu gêné de la poser, est logique, mais j'en ai déjà eu la réponse en privé dans les jardins d'Illmatar, Yuralria m'avait alors dit qu'elle n'était pas née et que ce passé était une sorte de mythe diffus pour eux. Il n'empêche que je suis surpris qu'elle manifeste aussi ouvertement ses émotions à propos de quelque chose d'aussi lointain. Ne serait-ce pas plutôt qu'elle sait que c'est exactement ce qui se reproduira si les élémentaires perdent le contrôle des forces naturelles? C'est en tout cas ce qu'Aaria Weïla avait décrit, lors de notre arrivée à la cité des Sylphes, comme étant l'une des conséquences inéluctable. Mais de là à s'en émouvoir ainsi...l'aurait-elle vu? Les Ishtars pourraient disposer d'une sorte de pouvoir de prescience, voire de vision de l'avenir, notre Déesse Sithi en est dotée, et comme ces Élémentaires est issue d'un fluide qui mélange obscurité et lumière. Mais je préfère attendre d'être à Niyx pour creuser ce point, et plutôt que de questionner Yuralria à ce propos je soupèse un instant mes mots avant de m'adresser au groupe en général:

"Je pense que certains Sindeldi auraient pu, auraient dû survivre, malgré ce cataclysme. Pourquoi? Parce que nous sommes un peuple conquérant, il est peu probable qu'il n'y ait eu sur Elysian qu'une unique ville Sindel, et que nous possédons depuis des millénaires la maîtrise des fluides. Aynores, Cynores, Fluides spatiaux comme celui que nous avons franchi, les moyens ne devaient pas leur manquer pour que quelques-uns parviennent à en réchapper. Mais il me semble que l'important dans tout cela, c'est que quelques êtres possédant de solides compétences technologiques seraient en mesure d'effectuer un drainage des fluides élémentaires. Il se pourrait aussi que quelqu'un ait récupéré des installations ou des artefacts de mon peuple, et grâce à cela puisse drainer ces fluides. Une hypothèse parmi d'autres, mais elle est plausible d'un point de vue technique."

Je marque un silence, observant pensivement les alentours d'un bref regard circulaire, puis je poursuis:

"J'ai évoqué il y a peu quelques hypothèses, ceci est l'une d'elles. Un autre phénomène qui me titille l'esprit, c'est Brytha, cette déesse de l'équilibre, et ses gris chevaliers miroirs. Je ne crois pas que qui que ce soit sache grand chose sur eux. Visage dissimulé sous un masque, des combattants gris, apparus d'un autre monde par "magie" voilà quelques temps. Juste à côté de Tulorim, lieu où mène également le fluide provenant d'Elysian...étrange, non? Enfin, pure coïncidence peut-être, mais je ne l'écarterais pas d'emblée."

Une nouvelle pose, puis en haussant un sourcil en direction de Yuralria j'achève ma longue tirade:

"Et puis il y a ces lutins et ces elfes dont personne ne veut me dire l'apparence qu'ils ont! Mais je suis à vrai dire très étonné qu'ils n'aient pas accès aux fluides d'une manière ou d'une autre. Ces peuples me semblent avoir une vieille et profonde affinité avec la magie et les fluides, certains d'entre eux sont susceptibles d'avoir connu l'ère précédente et les dieux, la magie. Ils pourraient trouver juste de tenter de récupérer leur pouvoir passé. Pourquoi vivent-ils en reclus, le sais-tu? Cela aussi me surprend."

Je m'arrête de parler après ces trois hypothèses, en gardant d'autres moins précises par devers-moi pour l'instant, curieux d'avoir l'avis de mes compagnons à leur propos.

(807 mots)

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2015 18:49 
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Alors que je marche vers le corps principal des ruines, les paroles d’Ixtli concernant sa non-venue le matin pour me quérir pour sa quête me reviennent à l’esprit. Pas le temps. Je devais voir Terhenetar. Je comprends ses dires, même si ça ne me semble pas être des excuses satisfaisantes. L’urgence de la situation était bien réelle, indubitablement. Mais ça n’aurait guère pris de temps de me quérir dans ma chambrée pour nous téléporter alors ici, près de cette cité délabrée. Quant à Terhenetar… Je gage que le lupin spirituel aurait sans peine pu attendre que cette urgence menaçant l’intégrité de toute la région soit passée. En plus, du temps j’en ai à revendre : mes pairs sont partis pour d’autres cités, se trouvant parfois à plusieurs jours de marche. Reporter mon entrevue, fut-elle riche en expérience et apprentissages, au lendemain n’aurait pas changé grand-chose. Ainsi, je demeure peu convaincu, même si je n’en laisse signe paraitre alors que je la porte contre moi.

Elle en été surprise, dans un premier temps, puis a semblé s’en accommoder et a sauté sur l’occasion pour prendre un peu de repos dans mes bras, les mains autour de mon cou pour s’assurer un équilibre, et la tête posée sur mon épaule.

Pendant la marche, et avant d’arriver à destination, elle commence à répondre à mes nombreuses interrogations. Ainsi, j’apprends que si elle s’est rendue ici, c’est à la fois pour se rapprocher du volcan et parce qu’elle aime ces lieux, tout simplement. Une fois encore, je suis peu convaincu. L’endroit est dangereux. Pour l’avoir parcouru sans doute de nombreuses fois, elle devait savoir à quoi elle s’exposait, ainsi seule et sans escorte. Elle porte autour du cou un pendant d’Uraj, semblable au mien. Elle aurait pu sans peine se rendre dans un endroit plus sûr où œuvrer sans risque. Mais peut-être est-ce là ce qu’elle aime : le risque. L’inconscience. Ou s’est-elle simplement dirigée ici sans réfléchir plus avant, pressée par l’urgence de la situation et la pression de ses fortes responsabilités. Seule. Je suis surpris qu’Aaria n’ait fait mander personne pour l’épauler, elle qui était au courant de son départ et de ses projets. L’abus de confiance peut nuire, parfois… Et aujourd’hui, ça a failli être le cas.

Au sujet des ruines sindeldi, et du fluide qu’elles abritent, elle me renseigne sur le manque de connaissances sur Elysian pour déplacer ceux-ci. Je ne suis pas sans ignorer que nous en possédons la théorie et la pratique sur Yuimen, mais je n’ai jamais assisté à un tel travail, ni n’ait aucune idée des moyens mis en œuvre pour se faire. Même en en connaissant le secret, ça ne doit pas être simple. Quant au fait de n’avoir pas restauré la ville, elle annonce qu’ils n’auraient pas eu les moyens de restaurer celle-ci en plus des autres, ni de la maintenir en activité correctement, par manque d’habitants. Le projet semble pourtant présent dans son esprit, et elle émet l’hypothèse d’une probable reconstruction, quand la menace d’absorption de la magie et de la guerre entre hommes et élémentaires sera passée. En vérité, ce n’était pas vraiment là ma question, et je le lui fais savoir aimablement.

« Non… Je veux dire… Vous avez choisi de reconstruire Ilmatar, Elivagar, Nyix… Pourquoi ces cités-là plutôt que celle-ci ? »

Ma demande portait sur le choix des autres villes à la place de celle des sindeldi. Était-ce un lieu sacré ? Maudit ? Mes pensées font écho à celles que j’ai eues plus tôt, concernant les dispositions stratégiques des capitales élémentaires. La possession d’un fluide spatial n’en faisait-elle pas une priorité ? Et pourtant, un terme a attisé ma curiosité dans son discours.

« Vos cités, dis-tu ? J’ai lu dans un ouvrage qu’il s’agissait de villes humaines, à la base, que les élémentaires ont reconstruites suite à la Grande Guerre des Dieux. Est-ce que des humains ont été changés en élémentaires, et gardé une préférence pour leur ville d’origine ? »

Si les elfes gris ont été décimés intégralement, ça explique que nul ne se soit intéressé à celle-ci. Nous arrivons d’ailleurs à proximité des ruines, et la jeune ondine me demande de la poser par terre, ce que je fais sans rechigner. Elle semble apte à marcher, même si je l’encourage d’un geste à s’appuyer sur mon épaule pour avancer dans ces ruelles rongées de caillasses et d’herbes mottées de terre. Elle le fait d’elle-même, par ailleurs. Mon regard, alors qu’elle prend la direction des opérations et de notre visite des lieux anciens, se perd dans les vieilles bâtisses qui nous entourent, autrefois prestigieuses et aujourd’hui rongées par une nature reprenant peu à peu le dessus, comme pour marquer son territoire. Ça a dû être une ville majestueuse et impressionnante, à l’époque de son âge d’or. Peut-être même plus belle et grande qu’Ilmatar elle-même. Car ainsi sont les miens : fiers et esthètes. Dotés de connaissances technologiques permettant à l’art de se sublimer entre leurs doigts. Mes arts à moi sont bien différents de ceux de mon peuple. Là où la science, la magie, la rigueur militaire et la religion sont les domaines des gris, les miens se rapprochent plus du meurtre, de la séduction, de l’aventure et des arts de la guerre. Notre seul point commun, finalement, est de magnifier ça entre nos doigts. Et cette petite pointe de fierté que certains membres, comme Kerenn le géant couturé, portent haut dans leur cœur. Je l’étais davantage, dans le passé. J’étais alors inconscient, insouciant et trop inexpérimenté. Mes aventures m’ont souvent brossé à rebrousse-poil, me faisant revenir sur mes positions. Car j’ai vu la bonté, l’efficacité, la beauté dans bien d’autres espèces, d’autres peuples que le mien. À dire vrai, je crois moins connaître les gris que je ne connais les tulorains, les kendrans, les shaakts de Caïx ou les gens des déserts d’Imiftil. Les rares sindeldis à qui j’ai eu à faire ont tous été des reclus, des aventuriers, des voyageurs loin de leur demeure. Un jour, je devrai me rendre sur le Naora… Mais ce jour n’est pas encore arrivé.

Mais trêve de dérive : je suis dans l’antre d’une civilisation décimée, sur Elysian. Du haut de leur superbe, ils sont tous morts. Alors que nous avançons vers un bâtiment qui semble un peu plus intact que les autres, tout cerné d’une impeccable colonnade blanche, à peine ternie des lierres qui en tapissent certains contours, je pose une question à l’ondine.

« Quel était son nom ? Comment se nommait alors cette cité ? »

À moins que ce secret n’ait été enfoui dans les limbes du temps, Ixtli doit sûrement être au courant, elle qui dit aimer ces lieux.

Nous pénétrons les lieux, grandioses tant du dedans que du dehors. Oui, la nature a repris ses droits ici aussi, mais… si peu finalement. Et cela ne sert qu’à sublimer la beauté à la fois simple et sophistiquée de l’endroit. La lumière, ici, était presque irréelle, transperçant de rayons visibles des verrières ternies, mais pas totalement, par les affres du temps. Nous montons un escalier, sous les directives de l’Aigail, et nous parvenons à un espace aménagé précédemment pour entreposer des paquetages et, apparemment, monter un camp provisoire. Un lieu qu’elle doit bien connaître. Elle affirme, s’installant, que le lieu regorge de secrets, et que nombre d’entre eux n’ont été découverts. Elle témoigne avoir appris de sylphes, un jour, la présence de mystérieux souterrains sous la cité. Et qui dit souterrain dit… trésors de découvertes à faire ! Mon esprit aventureux s’emballe, et je m’empresse de la questionner :

« Vraiment ? Ont-ils trouvé des entrées à ceux-ci, sans oser y pénétrer ? En connais-tu, toi ? Je suis d’un naturel… Curieux, et me sens avide d’en découvrir les secrets. Tu sembles en sécurité ici, et il vaut mieux que tu te reposes un instant. Crois-tu leur exploration possible, pendant ce temps ? »

Lui parlant, je m’approche de son visage pour en caresser la joue. S’il est des choses à savoir sur l’endroit, elle les connaît sans doute. Sans que j’en sache la raison, elle semble liée à l’endroit, d’une manière ou d’une autre. Comme elle l’est à Ilmatar.

[HJ : 1366 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2015 22:51 
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La discussion semblait mieux engagée à présent qu'il parlait de son monde, néanmoins, Marikani ne semblait pas très au courant des animaux peuplant Elysian hormis ceux qu'ils avaient en commun sur Yuimen tel que le cheval sur lequel l'Eàrion voyageait. La suite était par contre plus intéressante à écouter puisqu'elle concernait la cité des Agails, Elivagar, qui était en effet pourvu d'un petit contingent même si apparemment les humains dépassaient le nombre de soldats recrutés par les Agails. De même, il sut qu'il allait rencontrer l'esprit de l'eau nommée Mahuizoh qui lui apprendra à maîtriser le muutos.

Sa dernière question par contre troubla Marikani qui s'accorda plusieurs longues minutes avant d'y répondre, des émotions contradictoires modifiant l'aspect de son visage. Elle consentit néanmoins à lui fournir une réponse censée le rassurer sans doute sur son état. Marikani était décidément une femme étrange et surtout très renfermée sur elle-même, Earnar se demanda si tel était le cas chez tous les Ekhi ou si elle était un cas particulier au sein de son peuple.

Son destrier suivit le sien en descendant vers une plaine à travers un sentier longeant la forêt. Sa main gauche joua avec le pendentif offert par la reine des Sylphes alors qu'il décida d'approfondir ses connaissances sur ce nouveau monde en s'adressant à son guide.

- Nous règlerons le problème de drainage qu'importe le sacrifice que cela nous demande, assura le voleur qui cherchait plus à se convaincre de la possibilité de réussir sa mission plutôt qu'à convaincre l'élémentaire de feu. Je remplis toujours à bien mes missions et je m'y voue corps et âme.

- Le changement est plus discret que mon apparence de toujours vous savez. Même si le fait que je sois un Eàrion ne soit pas une surprise en soi j'ai l'impression, sans doute en existent-ils ici aussi parmi les tribus d'elfes d'Elysian. Que pouvez-vous me dire sur Mahuizoh, cet esprit de l'eau ? Vais-je devoir passer des épreuves pour maîtriser mon muutos ?

Le fait de passer des épreuves lui rappelait d'agréables souvenirs auprès des maîtres voleurs, ses maîtres qui attendaient sans nul doute avec impatience des nouvelles de sa mission officiellement orchestrée par la milice de Tulorim. Il ne désirait n'être qu'un instrument puissant en accomplissant les missions que les maîtres voulaient bien lui confier, en tout cas le pensait-il en ce jour.

Si son instinct lui dictait d'agir en voleur, en assassin, une part de lui, celle qu'il avait abandonné lorsqu'il avait quitté son peuple depuis plus d'un siècle à présent lui montrait qu'une autre voie était possible, qu'il lui était possible de reconstruire l'honneur des Eàrions, d'être leur porte-parole et cette partie de sa personne nécessitait une plus grande connaissance du domaine diplomatique que celle qu'il détenait déjà.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 7 Aoû 2015 12:38 
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Crocs du Monde – Vers Elivagar

Pour Earnar

    Marikani hocha profondément de la tête aux premières paroles d’Earnar, mais ne les commenta pas. Cependant, elle répondit aux paroles suivantes du voleur.

    - Il y a quelques Earions à Elivagar, qui vivent parmi les Aigails, je pense qu’ils seront ravis de voir l’un des leurs venu d’un autre monde. Concernant Mahuizoh… Je ne peux malheureusement pas en dire grand-chose, contrairement à l’esprit du feu, je ne l’ai jamais rencontré. Mais vous aurez assurément une expérience hors du commun avec lui, comme c’est le cas de chaque personne ayant rencontré un esprit, mais on ne peut pas deviner à l’avance ce que ce sera, ni même s’il s’agira d’une épreuve.

    Elle s’arrête soudainement de parler et regarde autour d’elle, alertée, la main sur la garde d’une des dagues qu’elle porte à la ceinture. Petit à petit, des bruits se font entendre parmi les arbres, de petits bruits relativement discrets. Soudain, les fourrés se mettent à s’agiter et une harde de créatures apparaît devant eux, fuyant à leur approche. Il s’agit d’être semblable à des cerfs, bien que de plus large stature, aux membres plus imposants. Marikani se détend, éloignant sa main de ses dagues.

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Crocs du Monde – Andarsté


Pour Cromax


    A la demande de clarification de Cromax, Ixtli hoche la tête.

    - Elivagar borde la mer, c’est une cité qui était bien plus à même de répondre à nos besoins que cette cité-ci. Les Ishtars ont recherché un lieu en retrait, où ils ne seraient pas dérangés et se sont dirigé plus avant dans les Crocs du Monde, et ont rebâti Nyix. Erta Ale est le cœur du volcan qui explosa lors du Crépuscule des Dieux. Les Ekhii accepté de vivre dans cet endroit inhospitalier pour le garder en leur pouvoir et veiller à ce qu’il n’explose plus ainsi. Barkhane… Barkhane est un lieu à part, différent, plus un lieu de méditations qu’une véritable ville et ils ont choisi un milieu dans lequel les Golems se sentaient mieux, au centre d’un désert. Il ne reste plus qu’Ilmatar, dont l’emplacement a été choisi par Aaria et Terhenetar, elle semble être au centre d’un lieu où convergent les fluides de vent.

    « De plus, au moment où les élémentaires ont choisi les villes qui les abriteront, le fluide n’était pas encore dans cette cité, il est venu bien après.

    Un léger sourire étire les lèvres de l’Aigail et se transmet à ses yeux au second flot de questions de Cromax demandant si les humains ont été changés en élémentaires, comme si elle trouvait l’idée amusante, bien que son visage soit dépourvu de toute trace de moquerie.

    - Non, les élémentaires sont une création pure et simple des fluides, d’esprit comme de corps, lui répond-elle avant d’ajouter, comme par volonté de ne pas mentir bien que ce sujet soit glissant : ou du moins la grande majorité.

    Elle ferme légèrement les yeux lorsque Cromax approche sa main pour caresser la joue, comme si elle en profitait avant de poursuivre, dans un murmure rêveur.

    - Andarsté, c’est ainsi que s’appelait cette ville, puis elle rouvre les yeux pour reprendre avec un sourire. Va, explore ces lieux, j’aurais rapidement repris mes forces. Mais prends garde cependant, les profondeurs d’Andarsté peuvent s’avérer dangereuses.

    Puis elle ajoute avec une pointe d’espièglerie :

    - Non que tu ne le sois pas toi aussi.

    Avant qu'il ne parte, elle hésite un bref instant avant de se pencher et de déposer un fugace baiser à la commissure de ses lèvres.

    Hors des ruines, de la glorieuse ville il ne reste debout que la carcasse de quelques bâtiments situés les plus haut sur la pente, comme s’ils avaient été progressivement mis au jour par l’érosion, car, plus bas, on devine, enfouis, les restes des toits et de pans de murs encore debout.


[Kerenn – xp : 1 (post), 0,5 (hypothèses) ;
Cromax – xp : 2 (post), 0,5 (questions) ;
Earnar : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 7 Aoû 2015 17:38 
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Kerenn répond lui-même à mon interrogation sur l'utilité d'apprendre le muutos. Il parle de jalousie, de rancune et de peur, et il est vrai qu'après ce que m'a dit Aaria'Weïla sur le sujet, cela ne me semble pas dénué de sens. Après tout, ce sont des humains que nous allons voir, ils ne sont pas connus pour être particulièrement brillants ou réfléchis.

A la surprise générale, le Sindel propose à l'Ishtar de partager ce qu'il sait des aynores et cynores avec elle lorsqu'ils seront seuls. L'hinïon en profite pour faire une plaisanterie sur les motivations du géant, mais celui-ci semble mal le prendre, répondant d'une manière très sérieuse sur le pourquoi, invoquant la nécessité de sauver le monde dans lequel nous sommes. Je suppute que la principale raison pour laquelle il prend cette liberté, cependant, est que les élémentaires ne viendront certainement jamais sur Yuimen, rendant ces secrets inaccessibles à ceux dont les Sindel se défendent réellement.

La conversation dérive sur la raison de la disparition des elfes gris en Elysian, et, si le sujet me semble intéressant, je reste cependant muette, écoutant d'une oreille. Cependant, Faëlis rebondit sur les propos de Yuralria pour lui demander son âge, apparemment curieux que les élémentaires puissent vivre si longtemps.

« N'importe quel elfe pourrait vivre aussi longtemps sans problème, cela ne me semble pas particulièrement invraisemblable qu'elle ait été là durant ce cataclysme. A vrai dire, c'est relativement jeune, Aaria'Weïla m'a dit être la première des élémentaires à avoir été créée, donc il est clair qu'ils ont une espérance de vie au moins du même acabit que celle des elfes. Peut être peuvent-ils même vivre plusieurs millénaires de plus qu'eux, pour ce que l'on en sait, on ne doit toujours pas avoir vu l'un d'eux mourir de vieillesse, donc je suppose que même eux ne savent pas réellement combien de temps ils peuvent vivre. »

Je me tais finalement, consciente que j'aurais peut être dû laisser la parole à Yuralria. Je ne suis pas particulièrement bavarde en général, mais il semblerait que pouvoir parler de la reine Sylphe me procure une certaine joie assez inédite.

C'est ensuite au tour de Kerenn de monologuer, parlant enfin de ses hypothèses concernant le drain des fluides. J'avais déjà songé à la première idée et en avait discuté avec Aaria'Weïla, même si je n'avais pas pensé particulièrement aux Sindels. Il est vrai que la possibilité d'utiliser autant de fluides leur serait très certainement possible, et, comme je le faisais remarquer à la reine Sylphe la veille, autant de pouvoir leur permettrait certainement de faire prospérer leur espèce, mise en danger par le cataclysme – s'ils y ont survécus bien sûr – si ce n'est de directement faire revivre tous leurs morts, qui sait réellement ce que l'on peut faire avec tant de fluides ?

La seconde hypothèse est relative à Brytha. A l'entente de ce nom, mes dents se serrent, retenant tant bien que mal un certain sifflet de mépris. Il est vrai que cette salope serait tout à fait capable de faire cela. Après tout, elle doit voir l'existence des élémentaires d'Elysian comme une insulte, elle qui, si l'on en croit les rumeurs, voudraient voir les représentants des différents éléments disparaître. Et si elle veut être capable de se débarrasser de Phaïtos et des autres grands dieux de Yuimen, il lui faudra du pouvoir. Nul doute que si cette hypothèse est la bonne et qu'elle parvient à drainer entièrement Elysian, elle sera un danger même pour le Dieu de la mort. Cette idée me glace le sang, il faut vraiment que je découvre qui est à l'origine de ce phénomène, sans quoi je ne suis pas certaine de pouvoir de nouveau dormir tranquillement un jour.

Sa troisième idée est plus vague ; il parle de quelques espèces apparemment recluses en Elysian, sans toutefois pouvoir réellement en dire quoi que ce soit.

« L'idée des Sindel me semble la plus logique jusque là, » dis-je à Kerenn. « Je suis d'accord avec le fait qu'une race, n'importe laquelle, ne disparaît pas comme cela. Cependant, lorsque j'ai posé la question à Aaria'Weïla, elle m'a dit qu'ils n'avaient pas pointé le bout de leur nez depuis mille huit cents ans. En partant du principe que certains Sindel vivent toujours, tu as une idée de quelle pourrait être la raison de leur long silence ? »

Je ne pense pas que Kerenn, pour la simple raison qu'il soit un elfe gris, puisse avoir une idée sur le sujet, mais sait-on jamais, il sait certainement des choses que nous ne pouvons pas imaginer.

« L'idée que Brytha puisse être à l'origine de tout cela me paraît plausible, » continue-je. « Mais je me demande si les élémentaires ne s'en seraient pas rendu compte. Lorsqu'elle est apparu sur Yuimen, il me semble qu'elle a fait un certain grabuge que les détenteurs de fluides ont largement sentis. Hors Aaria'Weïla ne m'a rien dit là dessus. Yuralria ? » fais-je finalement en demandant l'avis de l'Ishtar.


(((833 mots)))

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 7 Aoû 2015 18:44 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Le loup se tenait toujours sur le bord de la route, le regard fixé sur Guasina. Cette dernière répondit gênée par un refus à l'invitation de Kalas, encore trop troublée par sa récente transformation. Il n'arrivait pas à lui en vouloir, comprenant parfaitement la décision de la lutine. Le loup répondit par un aboiement de joie afin de rassurer Guasina, trop heureux de voyager avec une aussi agréable compagnie. Puis il trotta doucement jusqu'à prendre la tête du groupe et resta à bonne distance, assez près pour entendre les cavaliers et suffisamment éloigné pour ne pas effrayer leurs montures.

Leur voyage les amena à changer de terrain pour se retrouver sur une petite route de campagne au milieu des arbres et longée par une fine rivière miroitant la puissante du soleil. Le temps était bon et le vent sifflait dans les feuilles comme pour accompagner la petite troupe d'un chant mélodieux. Totalement familier de ce genre d'endroit, Kalas put enfin retrouver des sensations trop longtemps délaissées. Il n'hésita pas à quitter Birhû et Guasina plusieurs fois juste pour le plaisir de bondir sur une souche d'arbre ou pour rentrer sa tête dans un terrier. Le loup était enfin dans la forêt.

(J'ai l'impression de courir à nouveau avec Milana. Il ne manque qu'elle...)

Laissant de côté les mauvaises pensées, Hurlenuit tenta de profiter au maximum de son escapade. Alors qu'il se forçait à ne pas penser à la femme-louve qui lui hantait l'esprit, il se remémora alors les paroles de Birhû concernant la présence de meutes de loups dans les environs de la cité d'Ilmatar.

(Il serait formidable de croiser d'autres loups... Je me demande si je pourrais m'adresser à eux et si ma forme actuelle me permettrait de les comprendre... Mais n'attirons pas d'ennuis aux autres. Après tout, il s'agit de meutes sauvages, défendant férocement leur territoire. Je ferais mieux de garder l'oeil ouvert.)

Jetant un regard sur la route à plusieurs mètres de là, Kalas put voir la petite compagnie avancer bon train, le rassurant alors qu'il était trop éloigné pour les entendre parler. Il resta également attentif au moindre bruit suspect, restant prêt à intervenir si besoin est.

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2015 04:22 
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Douce balade dans la vallée !


C’est avec honnêteté et humilité que j’avais refusé l’invitation de l’homme qui se changeait en loup. Ce dernier lança un aboiement sans malice et partit la queue bien en l’air comme un loup fier qui prend les devants de la meute, pour agir en éclaireur, pour les protéger de tout danger imminent.

Je le regardai s’éloigner, heureuse pour lui, sans pour autant l’envier.

Me sortant de mes pensées, le golem me rassura. Il m'expliqua que du Choucas je n’aurais que les yeux, que ma transformation n’irait pas plus loin. Je poussai un soupir de soulagement, cette transformation, comme toute chose inconnue, m’aurait effrayée. Je préférais demeurer celle que je suis : sans bec, sans ailes et munies de mains et de doigts. Birhû gratta ensuite le sommet des branchages qui lui servaient de tête avant de répondre à ma seconde question. Barkhane n’était pas une ville très peuplée, sa température trop chaude n’était pas propice à y habiter, seuls quelques golems ainsi que leur gardien y vivaient, les autres, tout comme Birhû, n’étaient que de passage, au contraire.

À présent assise entre les deux oreilles du cheval brun, tenant bien solidement son toupet, je laissai la monture me balancer au gré de son mouvement rythmé. Quant au choucas, il faisait de petits tours de reconnaissances dans les airs, intercalés entre de petites pauses sur le pommeau de la selle du destrier brun.

Plus je réfléchissais à ce que Birhû m’avait raconté à propos de Barkhane et plus les questions affluaient dans ma petite cervelle. Avant de voir celle-ci s’écraser sous le poids de mes interrogations, je m’adressai une fois de plus à notre petit guide.

« Et ce gardien ? Ce n’est qu’un esprit ? Ou il a un corps tout comme vous ? »

Depuis qu’il en avait été question, je m’étais questionnée sur la nature du gardien,
En parlant de corps, depuis que je l’avais vu, je ne cessais d’admirer le feuillage de Birhû, j’adorais les arbres, puisqu’étant lutine, ma maison était construite en hauteur dans les branches d’un grand et vieux chêne.

« Il y aurait une autre question que je voudrais vous poser. Mes bras ont pris un aspect gris, tel que le roc, alors que vous avez de magnifiques branches et plein de verdures. L’apparence des golems de Barkhane s’apparente-t-elle à la vôtre ou ressemble-t-ils plus à des êtres de pierres ? »

Nous venions de quitter les flancs de la montagne et empruntant un petit sentier tortueux, nous traversions une vallée, entourée de montagnes.

(La chaîne d’Ilmatar sans doute ! )

Tout en attendant patiemment la réponse du petit homme-arbre, j’admirais la nature qui m’entourait tout en laissant la brise se déposer sur mon visage afin de me rafraîchir. Le soleil était bien haut dans le ciel, la journée nous réserverait sans doute de nouvelles expériences.


(((470 mots)))

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Dernière édition par Guasina le Lun 10 Aoû 2015 03:33, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2015 12:16 
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L’ondine prend le temps de m’expliquer en détails les raisons pour lesquelles les cités élémentaires actuelles ont été rebâties telles quelles. Tel que je me l’étais imaginé, les raisons en sont stratégiques la plupart du temps, comme l’accès rapide à la mer pour les Aigails, la gestion du cœur du volcan pour les Ekhii à Erta Ale, ou encore le point de convergence de fluides aériens pour Ilmatar, détecté par Terhenetar et Aaria’Weïla. D’autres choix sont plus discutables, voire étranges, mais je ne suis pas vraiment en posture de les juger. Ainsi, j’apprends que les Ishtars ont rénové Nyix pour être à l’écart des autres cités. Bande de planqués comploteurs. Et pour Barkhane, cité des Golems, c’est par goût pour le paysage qu’elle a été rebâtie au cœur d’un désert. Curieux choix, pourtant, pour des êtres mi-arbre, mi-roche. Ixtli m’apprend néanmoins que le fluide n’est pas entré en considération pour la reconstruction des cités, puisqu’il ne se trouvait pas alors dans ces ruines, dont j’apprends que l’antique nom a été Andarsté. Jolie appellation, digne des sindeldis à n’en pas douter. Je me demande si ça a une signification dans la langue de mes pairs, que je ne maîtrise que peu.

(Je pourrais aisément la traduire.)

(Non… Ne gâche pas le plaisir du mystère.)

(Oh, mais je n’y comptais pas.)

Il n’empêche, la non-présence du fluide à cet endroit plus tôt dans l’ère de ce monde est curieuse, alors qu’elle me disait juste avant qu’ils n’avaient pas les connaissances ni les moyens de les déplacer. Un mystère de plus à résoudre… Mais chaque chose en son temps. Je ne compte plus l’oppresser de questions alors qu’elle doit trouver le repos.

Avec un sourire, je la laisse poursuivre, rieuse, alors qu’elle m’indique que la plupart des élémentaires ont été créés uniquement à partir des fluides, et non d’anciennes entités vivantes. La plupart, puisque ça n’est déjà pas le cas de leur Reine, Aaria’Weïla. Elle doit sans doute y faire référence, sans se douter que j’en connais plus que je n’en ai l’air. Mais si ça semble évident pour elle, l’information ne l’était pas tant, pour moi. Je m’étais imaginé qu’il s’agissait des êtres venus voir la déesse pour sauver le monde d’Elysian lors du Crépuscule des Dieux, et transformés en élémentaires par la déesse. Une mauvaise interprétation de mes lectures et des paroles de la Reine des Sylphes, sans doute.

Mais là encore, il n’est pas l’heure d’en parler. De la tendresse se dresse entre nous, dans un moment qui doit découler sur son repos. Autant ne pas briser ça, alors qu’elle m’encourage à la prudence pour mon expédition, qu’elle m’incite à réaliser tout de même. Facétieuse, elle compare un instant la dangerosité des profondeurs inconnues de la ville en ruines à la mienne propre, dont elle a été le témoin le plus vivant de ce dernier combat.

(C’est sûr que les autres, ils ne risquent plus de l’ouvrir sur tes capacités.)

(Oh, non. Mais leurs cadavres s’en chargent.)

Je fais mine de me relever pour la laisser paisible, au calme, pour qu’elle recouvre ses forces, mais elle me prend de court et dépose sur le coin de mes lèvres un délicat baiser qui me fait louper un battement de cœur, et me laisse pantois une seconde, avant que je ne reprenne mes esprits et qu’un sourire que je ne peux retenir se plaque sur mes lèvres. Je fais glisser de deux doigts une mèche rebelle de sa chevelure étrange derrière son oreille, et murmure :

« Je serai prudent. Et vite de retour. Repose-toi, maintenant. »

Et je la laisse, me relevant pour redescendre les escaliers et sortir du bâtiment. Dehors, le jour est bat son plein, alors que je jauge de la pertinence de mes recherches futures entres ces vieilles pierres. Nombre de bâtisses sont partiellement ou entièrement recouvertes de terre et de roc. La nature a chez elles repris totalement le dessus. Objectivement, c’est sans doute là que j’aurais le plus de chance de trouver des trésors enfouis et des indices du passé, mais… le temps et la logistique me manquent. Ça prendrait des lustres pour tout déblayer, et ça n’est pas mon but ici. Seul, je dois m’aventurer sur des voies dégagées, fussent-elles cachées. C’est dans cette optique que je me dirige donc vers la partie de la cité qui semble la moins enfouie, la moins détruite, où les bâtisses tiennent encore debout, et ne sont pas complètement sous terre. En amont de ma position, donc.

J’essaie de trouver un bâtiment qui se démarque particulièrement des autres : plus grand, plus faste, mieux conservé. Je ne dois pas prendre trop de risque. Ça serait trop bête de finir écrasé sous une roche tombée d’un plafond mal entretenu, après tout ce que j’ai vécu comme dangers, et tous ceux qui m’attendent encore, ne fut-ce qu’en ce monde. Une fois la bâtisse trouvée, je vais tenter d’y pénétrer, par la porte si elle est usuelle, par une fenêtre si ça s’avère plus simple. Et là, mon but sera de chercher un passage menant à une cave éventuelle : un escalier dérobé, un cellier planqué. Je cherche des souterrains… En toute logique, c’est en descendant que j’en trouverai. Et pour ce faire, je ne dois pas hésiter à passer du temps sur chaque détail : bouton dissimulé dans une cheminée, porte cachée derrière un meuble, trappe intégrée dans un parquet… Les pistes sont nombreuses, quand on ne sait pas exactement ce qu’on cherche. J’espère juste ne pas rentrer bredouille : je sais que cette découverte plairait à Ixtli… Et il me plairait à moi de la découvrir en sa compagnie, d’explorer les trous que nul avant n’a pénétré… Ou en tout cas plus depuis longtemps.

[HJ : 954 mots.]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2015 15:51 
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Les Crocs du Monde - Ruines du fluide

Pour Korë et Séréna

    Le fluide se trouvait dans les ruines d’un bâtiment qui avait dû être, en des temps révolus, un lieu de grande beauté. La carcasse d’une grande salle et d’un escalier colossal menant à des étages impraticables s’étendaient devant les yeux des aventuriers. Les murs, autrefois somptueux, étaient à présent recouverts de mousses, de lichens et d’herbe tandis qu’une rivière et des chutes d’eau se déversaient à l’intérieur. Tout un petit écosystème s’était développé à l’intérieur, parfois éclairés par des rais de lumière qui filtraient parmi les décombres. Autour du fluide, trônant dans un coin de la pièce, se trouvaient diverses psychés, de grands miroirs mobiles sur pied salis par les temps, qui reflétaient les ruines.

    Image


    Korë et Séréna passèrent le fluide et se retrouvèrent de l’autre côté, légèrement désorientés par le changement d’environnement. Cependant, leur désorientation n’était peut-être pas entièrement due au fluide, car leurs corps avaient subi quelques menus changements à leur arrivée sur Elysian.

    Korë, à ses premiers mouvements, pu se sentir légèrement plus aériens, et, si d’aventure il regardait son corps il pourrait le voir devenir soudainement vaporeux à chacun de ses mouvements, comme s’il se fondait dans l’air dans une petite volute avant de retrouver sa matérialité s’il cessait son mouvement. En se déplaçant plus vite, l’intégralité de son corps se fondait dans une volute aérienne, qui, si elle ne le rendait pas invisible, le rendait plus difficile à distinguer.

    Le changement subit par Séréna était cependant d’un ordre différent car tout son corps s’était soudainement mit à irradier d’une lumière qui s’étendait par vague, comme des pulsations erratiques. Sur un même endroit de sa peau, la luminescence qui était émise pouvait brusquement illuminer les proches alentours tandis que l’instant suivant elle n’était plus qu’une petite veilleuse. Ses vêtements cependant ne semblaient pas subir le même phénomène, contrairement à Korë.

    Quelques secondes plus tard, Telam apparu à son tour au travers du fluide. Son corps à lui n’était en rien changé, du moins rien de visible.


Crocs du monde - Vers Niyx

Pour Pureté, Kerenn et Faëlis

    Yuralria réagit à la flatterie de Faëlis en le regardant de son air neutre habituel, mais répondit à sa question, son air impassible regagné.

    - Je n’étais pas née lors de ces évènements. Mais j’ai suffisamment entendu d’histoires racontées par des êtres qui y ont assisté où qui savent ce qu’il en est pour l’avoir imaginé. Et je vis sur ces terres qui furent ravagées et encore aujourd’hui il est possible d’en voir les restes, en attestent les ruines.

    Elle ne réagit pas cependant aux paroles de Puretés concernant leur durée de vie au regard de celle d’Aaria’Weïla.

    - Concernant tes hypothèses, Kerenn, il serait dommage de les laisser de côté, cependant, comme l’a dit Pureté, nous ne les avons pas revu depuis près de deux mille ans et j’ignore où ils auraient pu se terrer tout ce temps, ni quelles seraient leurs motivations. Pour Brytha, j’ignore tout de cette déesse, je ne puis vous donner la moindre opinion à son sujet. Outre le drainage, nous n’avons senti aucune perturbation dans notre maîtrise des fluides depuis notre apparition.

    Elle poursuivit, sur le même ton neutre.

    - Les elfes ressemblent à des elfes et les lutins à des lutins, vous en avez des exemples dans votre propre groupe, mais peut-être en souhaites-tu une typologie affinée ? Mais je puis vous assurer que comme les autres races, ils ne peuvent maîtriser aucun fluide. Quant à leur autarcie, et bien, ils semblent avoir un certain ressentiment envers les hommes et n’ont guère de contact qu’avec les Golems, parmi les élémentaires ainsi qu’avec quelques Sylphes, j’ai entendu dire.

    Ils arrivèrent finalement au terme de leur première journée, car, alors que le soleil déclinait, Yuralria annonça :

    - Nous sommes arrivés près de l’endroit où nous pourrions monter le camp.

    Elle les mena vers le fleuve qui serpentait dans la plaine séparant les montagnes d’Ilmatar du reste des Crocs du Monde. Il était de taille relativement modeste, mais s’écoulait avec animation en emplissant l’air du léger bruit de ses remous. Le lieu indiqué par Yuralria était au creux d’un petit vallon qui bordait le fleuve, masqué par les arbres, mais donnant un terrain assez plat pour monter un bivouac.


Crocs du Monde – Andarsté


Pour Cromax


    La majeure partie des bâtiments sont en trop mauvais état pour être explorés, mais trois d’entre eux s’avèrent un peu plus prometteurs : les grandes ruines du palais qui recèlent le fluide, le bâtiment indiqué par Ixtli dans lequel elle se trouve et un autre, de taille plus modeste et situé un peu à l’écart. Elle est au trois quart sous terre et il n’est pas possible de passer par la porte, mais un pan de mur s’est écroulé sur un côté, permettant de sauter à l’intérieur. L’intérieur de l’habitation est fort sombre et le sol de la bâtisse est une nouvelle fois recouvert de cendres volcaniques sur lesquelles diverses plantes ont poussé, et un ruisseau, comme dans les ruines du fluide, semble avoir percé son lit en déchaussant quelques pierres. Si au premier abord elles semblent normales, Cromax peut s’approcher et, en forçant un peu, il peut parvenir à les ouvrir pour dévoiler une trappe. Après plusieurs essais, il peut réussir à soulever le battant, dévoilant une échelle de bois dont certaines lattes son rouillées, s’enfonçant dans les ténèbres. A l'intérieur, il peut entendre l'eau goutter.


Crocs du Monde – vers Barkhane

Pour Guasina et Kalas
    Birhû, d’un naturel timide, semble cependant relativement à l’aise avec la lutine, aussi répond-il allègrement à ses questions.

    - Le Gardien est le Golem qui guide tous les autres, de la même manière qu’Aaria’Weïla guide son peuple. Cependant, si les Sylphes accordent leur confiance à leur reine, les Golems sont trop dispersés pour avoir un réel dirigeant. Alors nous avons notre Gardien, qui reste de façon permanente à Barkhane, un être sage auprès duquel nous pouvons demander conseil.

    Il continue à cheminer en faisant un petit sourire à Guasina, ses yeux orange globuleux se posant sur elle.

    - Merci ! Je prends soin de mes branches dès que je peux !

    Il se concentre un instant, sans vraiment répondre à Guasina, et soudain, une toute petite branche se met à pousser dans ce qui lui sert de paume, elle pousse, elle pousse à grande vitesse jusqu’à atteindre cinq centimètres. Là, de petites feuilles se mettent à pousser sur les côté et au-dessus un petit bouton de fleur apparaît, s’ouvrant en de jolies corolles carmin. De l’autre main, il cueille la fleur et approche son bouc du cheval sur lequel Guasina est perchée et la lui tend.

    - C’est une création personnelle ! Dit-il avec fierté. Mais pour vous répondre, il existe aussi bien des Golems de terre que des Golems de plantes. L’ami dont je vous ai parlé, celui qui a envoyé le choucas, est un golem de terre, par exemple, mais il vit dans la forêt d’Aetherlrhyt, alors il ne sera pas à Barkhane.

    Cependant, Guasina et Birhû devisant gaiement ne virent pas ce à quoi assista Kenra du fait qu’il était partit en avant en éclaireur. Ce dernier pu entendre des bruit étrange jaillir des buissons non loin, des sortes de jappement mêlés à des borborygmes, un son fort désagréable du fait de sa proximité avec des bruits de loup, tout en ayant un côté malsain. S’il s’approche des fourrés, Kalas pourra voir au travers des branchages trois créatures se battre pour un os sur lequel se trouvent quelques lambeaux de chair, tandis que non loin se trouve la carcasse d’un animal fort semblable à un cerf mais de plus grande stature. Les trois créatures ont un corps de loup, quoi que légèrement plus allongé et un buste plus proéminent. Mais là s’arrête la comparaison avec un loup, car leurs pattes avant sont pourvues de longues griffes tandis que leur faciès est semblable aux gargouilles qui veuillent sur les créneaux de certains temples. Ces créatures n'avaient pas entendu Kalas, mais au vu des bruits que faisait le duo qui arrivait, cela ne saurait tarder.

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[Korë – xp : 1 (post) ; 2 (arrivée sur Elysian) ;
Séréna – xp : 0,5 (post) ; 2 (arrivée sur Elysian) ;
Pureté – xp : 1 (post) ;
Kalas – xp 0,5 (post) ;
Guasina – xp : 0,5 (post) ;
Cromax – xp : 1,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2015 21:27 
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A peine franchit-il le fluide, que Korë se retrouve de l'autre côté. Faisant ses premiers pas sur Elysian, le jeune homme remarque à peine le décor qui l'entoure tant l'impression d'étrangeté qui l'assaille dans tout son corps semble se saisir de lui.

Le froid d'abord. Un froid intense et interne, comme si ses os se retrouvaient pris dans des mâchoires de glace. Un froid irradiant dans ses muscles, un froid qu'il découvre pour la première fois, lui le semi-elfe, qui n'est guère sensible aux variations de températures. Il connait bien la chaude caresse du soleil sur sa peau ou la fraîcheur vivifiante d'un clair matin d'hiver, mais rien qui ne s'imprime douloureusement dans sa chair ou qui ne vienne lui rappeler brutalement sa condition de mortel.

Le visage fermé et tendu par les sensations qui le traversent, sans même se rendre compte qu'il n'est déjà plus seul, le jeune homme avance doucement, pas après pas, pas... après... pas...

(Comme c'est étrange..., ce sol...)

Laissant peu à peu la froidure se dissiper, comme si la morsure se rétractait à chacun de ses mouvements, le sang-mêlé fixe son attention sur de nouvelles perceptions. Son regard bien qu'encore hésitant se pose désormais sur ce qui l'entoure : une vaste pièce qui due, en son temps, se vêtir du faste de ce qui lui apparait être les vestiges d'un palais. Korë lève la tête alentour et se laisse imprégner par la vision de ce qui avait été, sans conteste, un véritable joyaux architectural, avant que cette nature conquérante et sereine n'y reprenne impitoyablement ses droits.

(Ce sol...)

Reportant son attention sur le revêtement naturel de la pièce, Korë en teste l'étrange consistance, la faible résistance. Il expérimente, appuyant de tout son poids sur l'un de ses pieds, puis se remet en marche, s'arrête de nouveau... Sa vue semble se troubler par moment rendant le contour de ses extrémités légèrement flou. Intrigué, les pensées encore un peu vagues, il met du temps à comprendre, à admettre le changement qui s'est opéré en lui. Puis doucement, les barrières tombent, l'idée se fraie un chemin dans l'inconscient du jeune homme, pour venir éclore à la surface.

Un léger rire, comme un sursaut, lui échappe, dans un mouvement simultané des bras il ramène vers lui ses deux mains qui en se matérialisant de nouveau semblent lui dire : "Ça y est, t'as compris?". Il a compris effectivement. En quelques pas rapides et aériens, il enjambe le ruisseau, rebondit sur un rocher, l’excitation le gagne, il voudrait s'élancer, courir à l'autre bout du monde tant ses sensations nouvelles sont plaisantes et agréables.
C'est alors qu'il remarque enfin la présence de ses compagnons, celle de Séréna surtout. Elle irradie littéralement la scène de sa présence. Comme si elle en était le cœur, en battements réguliers, sa peau s'éclaire, tel le sang propulsé dans les artères, la lueur semble y affluer par intermittence. Ce spectacle le captive un long moment, puis se tournant vers Telam, qui ne parait pas manifester de modification dans son apparence, les sourcils remontés et quelque peu enclins à l'amusement, Korë s'adresse à lui.

- Des questions vous disiez! Il me semble effectivement que nous allons en avoir quelques unes à vous poser. Mais avant de parler de la mission à proprement parler si nous commencions par ceci, ironise-t-il en agitant son bras devant lui, ou de cela, ajoute-t-il en désignant la demoiselle d'un petit signe de tête.

Lui, si peu bavard, se sent subitement plus prolixe. Des questions, il en a plein la tête et il doit se faire violence pour ne pas les poser toutes d'un bloc.

- Le fluide, je suppose? C'est provisoire?

_________________
Oscar Wilde


"Je choisis mes amis pour leur bonne présentation,
mes connaissances pour leur bon caractère
et mes ennemis pour leur bonne intelligence."

(Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.)


*


Dernière édition par Korë le Dim 9 Aoû 2015 11:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 9 Aoû 2015 09:25 
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Kerenn s'accrochait désespérément à la possible survie de sindeldi en ce monde, mais il parla aussi d'une chose étrange. Une certaine déesse Brytha, qui, de l'avis de Pureté, aurait perturbé les magiciens de Yuimen. L'elfe blanc haussa un sourcil. Il n'avait pas suivi avec une grande assiduité les cours de théologie, mais il estimait quand même connaître la liste de tous les dieux et déesses de Yuimen ! Cette Brytha serait justement apparu à côté de Tulorim... étrange coïncidence, en effet...

De son côté, Pureté trouvait également la possibilité que des sindeldi soient impliqués plausible, le cataclysme étant assez récent à l'échelle de temps elfique. Curieusement, elle annonça également qu'Aaria était la première élémentaire créée. Hé bien elle portait bellement son âge, alors !

Alors que le soleil descendait dans le ciel, Faëlis, toujours silencieux, ne sachant que penser de tout ça. Yura semblait penser qu'aucune piste ne devait être écartée, mais elle ne pouvait donner de réponse claire. À la demande des autres, elle parla des elfes et des lutins, sans magie eux aussi, et qui ne vivaient qu'avec quelques contacts avec les golems, les élémentaires de terre. Finalement, l'hinion se décida à prendre la parole, seulement mais pour dire signaler qu'alors, les émissaires envoyés chez les golems pourraient s'occuper de cette partie de l'enquête...

Ils arrivaient à proximité d'un fleuve au cours aussi scintillant que sinueux au milieu de ce relief de plus en plus escarpé. Il avait creusé un petit vallon avec une clairière des plus sympathiques. Là, Yura proposa d'installer un campement. Faëlis grimaça, soulagé de pouvoir enfin descendre de cheval. Il fit tout de même l'effort de ne pas hâter le pas et de seulement descendre une fois sur place. Là, il commença à aider à décharger les tentes et la nourriture. Les plats contenaient heureusement quelques fruits pour se remonter le moral. C'était toujours un plaisir de constater que les gens de ce monde avaient de vrai goûts raffinés ! Bref, il commença à trier de quoi faire un repas. Cela dit, il restait autre chose à faire...

« Bon... un peu de sommeil fera du bien, mais il faut rester prudent... Nous devrions faire des tours de garde. Je veux bien prendre le premier... »

(((372)))

_________________
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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 9 Aoû 2015 10:29 
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Dans tous les bâtiments de cette cité d’antan, il n’y en a guère plus que trois qui me semblent visitables. Et de ceux-là, j’en ai pénétré deux, déjà. L’immense palais contenant le fluide, que je me suis promis de visiter lui aussi avec curiosité, puisqu’il a l’air pas mal épargné par les ravages du temps et qu’il abrite sans doute les informations les plus riches sur le passé sindel de la région, bibliothèques ou recueils anciens, pourrait-on imaginer. Ou une ancienne salle d’armes, de gardes, une suite royale, et autres lieux de faste. Le second bâtiment n’est autre que celui, bien connu d’Ixtli, où elle se repose actuellement. Si elle y a fait son nid, c’est qu’elle l’a sans doute déjà pas mal visité. Et vu son intérêt pour la chose, elle aurait sûrement déjà trouvé tout ce qu’elle peut receler d’intéressant. Et, après plusieurs minutes de recherche, je tombe sur un troisième endroit visitable : une bâtisse un peu à l’écart des autres, plus petite et humble que le palais ou la demeure d’Ixtli, mais de ce fait sans doute vierge de toute exploration. Tous les autres, en aval comme en amont, sont trop abîmés pour être visités. Des vestiges qui ne manqueraient pas de s’écraser sur le coin de ma gueule si je les pénétrais. Ou impossible à pénétrer sans une logistique certaine et du personnel volontaire pour se salir les mains en creusant.

Je me dirige donc vers la zone où j’aurai le plus de chance de trouver quelque chose d’inédit : la plus petite demeure, inviolée d’apparence. À tel point, même, que la porte est bloquée par la terre qui l’ensevelit partiellement. Mais qu’à cela ne tienne, j’ai repéré un pan de mur à moitié effondré qui m’octroiera un passage vers l’intérieur. Sans plus tarder, je m’y glisse, dans l’expectative de découvrir ces intérieurs mystérieux qui, je l’espère, abritent un passage vers ces fameux souterrains.

L’intérieur est sombre, avec peu de points d’éclairage, mais ma vision est habituée aux endroits sombres, et je plisse les yeux pour tenter d’y voir mieux. Au moins pour m’apercevoir de l’intérêt de ma visite ici, voire si je la pousse plus loin et profond ou non. Le sol, ici, comme dans les autres lieux détruits par l’éruption, est couvert des cendres de l’Erta’ale, si tant est qu’il s’agisse bien de son nom de volcan et non juste de la cité des élémentaires flamboyants. Les plantes ont remplacé les habitants de l’endroit, et poussent à l’ombre, leurs feuilles pâles dénotant d’un manque certain de lumière. UN léger coulis se laisse entendre : comme dans le palais du fluide, un cours d’eau a installé son nid ici, s’écoulant dans la baraque sans se soucier de ce qu’elle fut. Mais s’écouler vers quoi ? Je décide de suivre l’eau clapotant sous mes bottes, jusqu’à un endroit où des pierres semblent déchaussées, comme usées par l’érosion et rejetée par la force de l’eau. Rien de bien particulier en soi. Et pourtant, sans savoir pourquoi, je m’en approche encore. Elles semblent cacher quelque chose. Je m’agenouille sur le sol et dégaine le poignard bleuté que j’ai à la ceinture pour m’aider à déloger davantage de pierres. Elles se sont trop facilement déplacées avec le cours d’eau alors qu’ailleurs elles sont intactes. Elles étaient instables à la construction de la maisonnée, sans aucun doute.

Pierre après pierre, je dégage l’espace, n’ayant pas peur de me mouiller les mains. J’ai toujours aimé avoir les mains mouillées. Peut-être est-ce cette sensation que j’apprécie tant sur la peau d’Ixtli… à mesure que mon travail avance, je me rends de plus en plus compte de l’utilité de celui-ci : une trappe m’apparait. Avec plus de ferveur, désormais, je dégage les rocs formant autrefois le sol de la place, jusqu’à ce que l’intégralité de la trappe soit mise à jour. L’obscurité n’est pas un souci, pour moi, mais je ne souhaite pas manquer le moindre détail de ma découverte, aussi j’active le pouvoir de mon diadème qui rayonne subitement pour éclairer les alentours, un peu comme une lampe frontale, mais drôlement plus stylée. Elfic’Style, quoi. Ça change des mineurs nains avec des lampes à huile vissées sur leur casque grossier. Ainsi éclairé, je me lance dans l’observation de la trappe : scellée, elle ne semble pas avoir été ouverte depuis un sacré bout de temps. Qu’il s’agisse ou non des fameux souterrains, nul doute que je suis tombé sur une découverte ancienne, devant laquelle je ne peux m’arrêter sans aller plus avant dans ma recherche. Je tente de l’ouvrir en m’emparant de l’anneau d’acier en commandant le mécanisme… Mais elle me résiste. Je tente une nouvelle fois en vain avant de me pencher sur le problème : les sédiments en ont sans doute bloqué les bords. Aussi, je m’empare à nouveau de mon poignard, sans craindre de l’abimer, vu qu’il peut comme moi changer de forme, et ainsi toujours rester tranchant, et je frotte de sa pointe les bords de la trappe, tentant à faire sauter le calcaire amassé là, dégageant les interstices qui me permettront, plus tard, de la soulever correctement.

Une fois ce travail effectué, je me relève et tente une nouvelle fois d’en soulever le battant. Il me résiste, mais je force cette fois un peu plus, persuadé de ne plus rien faire de plus intelligent que d’user de force brute. Par chance, je ne suis pas le plus faible des elfes, et elle finit par céder à mes efforts, s’ouvrant brusquement dans un bruit de ventouse qu’on décroche, mêlé à celui d’une pierre qu’on racle contre une autre.

Le petit ruisseau s’engouffre partiellement dedans, tombant en gouttes dans les profondes ténèbres de l’endroit. Une échelle y descend, usée et vieille… Sans doute peu solide. Mais je ne peux m’arrêter là, maintenant que j’ai découvert un accès vers ces tunnels anciens. Prudent, néanmoins, je balance un caillou dans le trou pour évaluer la profondeur de celui-ci, et pose un pied sur l’échelle tout en me maintenant avec mes mains hors du trou. Je pèse de tout mon poids sur l’échelon pour en vérifier la solidité, et seulement alors, s’il n’a pas cédé, j’entame ma descente vers l’inconnu. J’assure le moindre de mes pas sur l’échelle, n’hésitant pas à prendre beaucoup de temps pour la descendre : je ne souhaite pas tomber, très clairement, même si mes bottes amortiraient bien ma chute. Grâce à la lumière occasionnée par mon diadème d’argent, j’observe les alentours à la recherche de la moindre trace du passé… Ou de la moindre menace.

Ixtli m’a assuré que l’endroit pouvait être fort dangereux. Je n’en ai aucun doute : les profondeurs des terres sont toujours plus menaçantes que la surface. Et vu les monstres qui se baladent là-haut, pas demander ce qui peut se terrer dans le sous-sol, menace invisible endormir depuis longtemps, aux crocs acérés n’ayant plus goûté de chair depuis des siècles.

(Hé bien, tu es encourageant…)

(Une occasion de plus pour Cromax de Yuimen de prouver sa valeur !)

Car mes crocs d’acier à moi sont toujours venu à bout des monstres qui se dressaient sur ma route. Bon, après c’est sûr que je ne rechignerais pas sur un trésor non gardé et immense qui ferait de moi, outre un découvreur sensationnel, un être riche et influent.

(Attends… C’est pas déjà ce que tu es ?)

Et en plus, je sens une grande légitimité sur la possession de ces mystères enfouis, si tant est qu’ils existent : l’héritage de mon peuple. Nul autre qu’un sindel ne pourrait le réclamer.


[HJ : 1257 mots]

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