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Telam, en homme d'action qui ne se perd ni en formalités ni en mondanités, commence, de sa voix gutturale, à instruire le jeune homme.

Elysian serait donc un monde comparable à Yuimen, où cependant la magie ne serait l'apanage que de quelques races ... des Élémentaires... détenteurs du fluide...

(La voilà la raison de cette mission. Le fluide! Et les commanditaires ne sont autres que... ces fameux Élémentaires.)

Korë écoute attentivement, sans l'interrompre, essayant de comprendre par la même ce qu'il y a derrière les mots. L'aventure, il est là pour ça, mais il aime avant tout savoir où il met les pieds et pour qui il travaille. Il bosse donc pour la milice de Tulorim, qui bosse pour les Élémentaires...

(Intéressant. Et qu'est-ce qu'elle y gagne la milice?)

L'instructeur poursuit ses explications, carte à l'appui, pendant que Korë tente de rassembler les pièces manquantes de ce puzzle qui l'intrigue de plus en plus. Et il n'est pas au bout de ses surprises.

Ce monde semble être divisé en deux. Au nord, les Élémentaires qui, toujours d'après Telam, semblent vivre en autarcie complète et de l'autre côté, sur le continent sud, les humains organisés en cités-États qui, tout en commerçant, cherchent à se dominer les unes les autres. Quelque soit le monde, se dit Korë, les Humains semblent fonctionner sur le même mode, le seul qu'ils semblent connaitre d'ailleurs! C'est dans des moments comme celui-ci qu'il se félicite intérieurement de ne pas être un des leurs. Une bénédiction!

Mais déjà le soldat semble avoir terminé, laissant quelque peu le jeune aventurier sur sa faim, avec toutes ses questions en suspens.

(Donc l'une de ces cités capterait le fluide, le drainerait, affaiblissant les Élémentaires en les privant de leur source vitale, et mettrait leur existence en péril. Et sur ce, la Milice de Tulorim envoie discrètement des aventuriers là-bas...)

Son cheminement intellectuel s'interrompt brusquement lorsque, ouvrant la porte de la pièce voisine, le soldat dévoile une porte brumeuse. Le sang-mêlé reste là, planté, comme un couillon, un sourire gourmand naissant sur son visage, les yeux brillant d'un nouvel appétit. S'il connaissait leur existence, s'il se doutait bien qu'il en emprunterait une aujourd'hui, en voir une, comme ça, juste devant lui, est une toute autre chose!

(Whaoou...)

- Si vous êtes toujours partant, on peut d’ores et déjà traverser le fluide pour aller sur Elysian...

La suite des propos de l'instructeur, il les entend, il les comprend, mais son attention est toute dirigée vers les arabesques immatérielles et luminescentes qui ne semblent danser que pour lui.

S'il veut partir? (La bonne blague!) Des questions? (Non, Monsieur.)

Les risques d'une telle traversée et tout ce qu'on raconte sur ceux qui ne sont jamais revenus, il s'en moque, éperdument, il saisit le sceptre et, s'avançant vers la porte, est interrompu dans son mouvement par l'arrivée impromptue d'une jeune femme. Elle est belle, ne manque pas d'allure, ni de caractère apparemment, mais pour l'heure, c'est un peu comme pour le reste : il s'en fout royalement.

S'adressant à celle qui vient de se présenter, Korë enchaine : "Permettez que je passe en premier, ce n'est pas très galant, j'en conviens, mais les circonstances ne sont guère communes et s'il doit y avoir une mauvaise surprise de l'autre côté, au moins, les mauvais coups seront pour moi." Courtois, comme à son habitude, il n'entend pas pour autant perdre son temps en palabres inutiles. Puis s'adressant à l'instructeur : "On se retrouve de l'autre côté!"

Et il franchit la porte.



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Après plus d'une heure à arpenter la cité à la recherche de la milice, je l’aperçois enfin, grande et imposante mais peu impressionnante malgré tout. L'état du bâtiment reste à désirer de prime abord et c'est avec un apriori peu engageant que je pénètre dans l'édifice.

Le hall d'entrer n'est pas bien grand mais donne accès à plusieurs pièces et un escalier dont la rambarde semble vouloir s'échapper au vu de sa piètre condition. Toute l'atmosphère de la salle semble vieille et fatiguée par le temps, sauf peut-être l'homme qui me fixe de ses petits yeux et son air sérieux, assis à une table recouverte de parchemins, feuilles et autres ouvrages dont il ne semble pas être passionné. Son accoutrement, sa carrure et sa gestuelle démontrent que son ascendant pour le combat prévaut largement sur sa capacité à traiter des dossiers ennuyeux. De plus, sa façon de tenir sa plume entre ses gros doigts musclés prouve qu'il n'est pas à ce poste depuis très longtemps.

Alors que mes lèvres commencent tout juste à frémir pour s'exprimer, il s'adresse à moi d'une façon monotone, stoïque. Il garde ses sourcils bien enfoncés avec un air sévère et concentré, mais je discerne en ses yeux un intérêt léger, plus dut au fait qu'il voit en moi une excuse quelconque pour sortir de ses papiers. Il me questionne donc sur mon entrée dans le bâtiment et je lui réponds de ma voix mielleuse et enjouée.

"Et bien milicien, comment allez vous ?! Ne prenez pas la peine de répondre, je sais bien qu'un homme tel que vous n'a point de temps à accorder à un simple aventurier. Je vais donc droit au but pour économiser votre temps et le mien. Bien que du temps, j'en ai à revendre mais vos papiers, eux, semblent pressés. En fait voyez vous, je suis là pour une "mission" dont j'ai eu vent. Il paraitrait que vous cherchez des gens assez fous et vaillants pour s'occuper de problèmes liés à un "nouveau monde". J'ai également eu vent de récompenses alléchantes et je serais honoré de les recevoir. Ainsi, je me présente à vous dans l'optique de faire partie de l'expédition. Mes talents sont nombreux et je suis absolument certain que ma présence sera d'une grande utilité !"

Mon ton se veut agréable et avenant à souhait et mon regard ne quitte le sien à aucun moment.

Le regard du pauvre homme m'indique que je ne m'étais pas trompé sur son compte, il en a bel et bien mare de stagner sur son bureau et ses yeux s'illuminent lorsqu'il comprend qu'il tien enfin l'occasion de s'en extraire. Il comprend ma venue et me dit que tout le monde est déjà parti vers Elysian où se déroule la mission. Il ne reste donc plus que lui et c'est après m'avoir dit ceci qu'il esquisse un sourire qu'il ne parvient pas à camoufler.

- Du coup j’vais vous amener là-bas moi-même.

Il me fait signe de le suivre en montant les marches de l'escalier et pénètre dans une pièce sur la gauche. Celle-ci est grande, constituée de bois et de pierres et éclairée par quelques bougeoirs et une large fenêtre. Une longue table massive trône au centre de la pièce tandis que des bancs en bois sont disposés contre les murs. Aucune chaise ne vient permettre l'assise à la tablée. Il s'agit là plus d'une surface où quelques chevaliers en armure d'or viendraient s'adosser pour discuter d'opérations aussi secrètes que la magie elfique plutôt que d'un endroit destiné aux réunions ennuyeuses et contre-productives.

Je scrute le reste du salon de mon œil observateur et remarque quelque chose d'intéressant, posé sur une petite tablette sur la gauche près des bancs. Une flasque dont la couleur ambrée m'intime d'y poser mes lèvres afin d'en déguster le goût, après avoir reniflé ses douces senteurs puissantes. Bien que l'idée de trinquer avec le soldat me traverse l'esprit, il me rappelle à l'ordre en me montrant une carte couchée sur la grande table sur laquelle il pointe du doigt quelques endroits importants.

Je déduis de ses mots que nous allons voyager grâce à un "fluide", que nous allons atterrir avec plus ou moins de précision à un endroit donné et qu'il va nous falloir nous rendre à un lieu nommé Ilmatar.
Mon cher ami ne semble pas être le plus apte à me mener à bon port, sa gestuelle trahissant quelque peu ses hésitations. Néanmoins, je n'ai visiblement pas trop le choix et m'en remets donc à lui.

- C’est à dire que les autres en charge sont déjà là-bas, moi j’vais pouvoir vous donner des indications générales, hein, mais ce s’ra rien d’très précis. Alors… Bah le monde s’appelle Elysian, comme c’est écrit là. J’ai entendu dire qu’y avait des problèmes avec des fluides ou un truc comme ça, j’crois qu’ils sont drainés et qu’vous d’vez régler ça. Puis y’a des élémentaires aussi, c’est des gens chez qui v’z’allez aller au début

Ses explications sont aussi vagues que ce que pourrait être le croisement entre un garzok et un sturb. Je comprend seulement qu'il me faudra rapidement trouver, une fois là-bas, quelqu'un capable de m'expliquer ce que je dois faire. Lui-même me parait en relatif état de stresse et il jette un coup d’œil au dehors un instant avant de poursuivre son monologue.
Il m'indique quelque chose d'intéressant, les noms de personnes que nous devrions rencontrer prochainement, qui seront certainement plus aptes à me prendre en charge. Telam et Jillian, qui est lui-même général du nouveau monde.

Il m'invite ensuite à le suivre une seconde fois et sort un gros trousseau de clés afin d'ouvrir l'une des deux portes closes présentes dans la salle. La pièce que je découvre ressemble plus à un lieu de culte qu'à l'intérieur d'une milice. Les murs sont en bois, le sol en pierre et aucune fioriture ne vient embellir ce tableau. La seule chose présente est un chevet surmonté d'un support où repose un sceptre argenté. Près de ce sceptre, une forme floue, immatérielle, fantomatique et lumineuse, se mouvant verticalement en spirale.

Le milicien me demande de "traverser" en prenant bien soin de me saisir du bâton au préalable. Étrangement, ma confiance en lui s'arrête là où les risques commencent. Et passer à travers un fluide servant de portail dimensionnel me semble faire parti de ces derniers. Je le regarde un instant avec insistance, afin de m'assurer qu'il n'y a pas derrière ses petits yeux une quelconque nuance perverse qui induirait que sa requête est un piège destiné à me faire mourir dans d'atroces souffrances. Mais il n'en est rien, je n'y vois qu'un vide incommensurable. Je suis presque certain qu'en ce moment, aucune pensée ne traverse son esprit.

Je décide donc de faire le premier pas vers l'inconnu, tenant fermement dans ma main gauche le sceptre d'argent. Une goutte de sueur parcoure mon front au moment où je m'avance et c'est le grand saut.

Hrist ouvrit la porte principale de la Milice de Tulorim. Elle était identique à ses souvenirs. Il y planait une douce odeur de bois brûlé et de cendre tiède. Dans l'âtre du foyer crépitait quelques bûches et en face d'elle se tenait le seul office gardé par un homme de la milice.

Le blason qu'il portait en écusson sur ses pièces d'armure représentait celui qui était placardé à l'entrée de la dite milice. Un écusson blanc et noir. Sans parure ni gravure, un écusson tout ce qu'il y avait de plus sobre et Hrist le trouvait bien à la hauteur de la réputation que donnait Tulorim.

Par le passé, elle n'avait jamais su sur quel pied danser dans cette ville, le riche marchand ayant parfois plus de vices que le voleur des bas quartiers. Et c'était de là qu'elle venait, des bas quartiers de Tulorim, celle que les gens surnommaient " la Belle " mais qui n'était en réalité qu'un conglomérat de canailles et de voyous, dévoués à servir leurs meilleurs intérêts au dépit du cadre social qui tombait en décrépitude. Elle ne savait pas encore si elle aimait cette ville pour son désordre ou si elle la méprisait, chose de sûre, elle ressentait quelque chose de fort en entrant dans ce bâtiment.

L'homme l'arracha à ses souvenirs en levant le bout de son nez de ses parchemins et dit d'une voix monocorde trahissant une certaine habitude à répéter les mots qui suivirent :

" C'est à quel sujet ? "

Hrist s'approcha encore un peu, elle n'aimait guère parler avec quelqu'un situé à l'autre bout de la pièce. Pendant qu'elle faisait les derniers pas jusqu'au milicien, Cèles ne tarissait pas de moqueries. :
(" Hey ! Donne lui le parchemin récupéré sur le faucon ! Attends, non ! Dis lui qui tu es. Ou plutôt ce que tu as fait. Tu crois qu'ils se souviennent de l'incendie ? Et de... ")
( " Hey hey hey... Pas maintenant. ")

Hrist arriva à la hauteur de l'homme, elle avait sur le visage un petit sourire provoqué par les moqueries de Cèles. D'une voix posée et calme, elle dit tout simplement :
" Elysian, est-ce que ça vous dit quelque chose ? "

Le jeune milicien répondit de façon peu commode à la jeune femme. Il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup de temps à lui accorder et ses réponses étaient si concises et directes qu'elles mettraient n'importe qui mal à l'aise. Hrist ressentait cette éternelle sensation, celle d'être assez malvenue.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle salua le milicien d'une légère révérence et se rendit à l'aide des escaliers de bois jusqu'au premier étage, là où se trouvait l'instructeur concerné.

La pièce était d'une sobriété singulière. D'ordinaire, il n'était pas rare d'y trouver une tête de cerf ou des boucliers croisés d'épées, certaines milices affichaient même une plaque commémorative faisant état de tous les miliciens morts pour la ville afin de servir d'exemple aux jeunes recrues. Mais cette dernière était relativement " spartiate " quelques bancs de rassemblement et une table en bois sur laquelle se tenait un homme d'une certaine carrure paré d'une amure complète aux motifs travaillés. Hrist reconnu un griffon sur son épaulière et c'était là le seul symbole qu'elle pu identifier, le reste n'étant composé que de formes soignées mais plutôt abstraites. Pour toute cape ou houppelande, il avait sur les épaules une large fourrure.

Sa tenue tranchait beaucoup avec le décor pourtant si sobre, à tel point que Hrist ne comprit pas immédiatement comment cet homme se trouvait là, en tenue militaire apte à affronter le gros temps en plein milieu de Tulorim, où, il faisait plutôt un temps commode.

Il leva les yeux sur la femme et se présenta simplement et avait anticipé avec succès la raison de sa présence ici. Elysian.

Qu'était-ce ? Où se trouvait elle ? Par ailleurs, elle n'avait jamais entendu parler d'un tel lieu et le message du Faucon n'était pas très riche en indications et en détails. Hrist avançait un peu à l'aveuglette mais elle ne se posait pas plus de question. Si elle avait été désignée pour cette mission, c'était que ses supérieurs voyaient en elle l'instrument adapté, la clef idéale pour désamorcer une situation complexe sans quoi on ne l'aurait jamais interrompu dans sa mission initiale pour l'envoyer à Elysian.

Doucement, elle comprit. Faisant le lien entre l'homme et sa tenue extravagante et ce nom inconnu qu'elle n'avait jamais relevé dans un ouvrage ou un document. Les milices détenaient des portes vers d'autres mondes et Elysian devait être l'un de ceux là.

Un léger frisson traversa son échine, elle ne s'attendait pas à trouver là une porte dérobée de l'univers qui la conduirait dans un monde inconnu. Autant, voir son adversaire et son entourage ne lui faisait pas peur outre mesure, arriver dans un monde qu'elle ne voyait pas pour y affronter des dangers dont elle n'avait pas connaissance la réjouissait nettement moins.

Faisant encore une fois contre mauvaise fortune bon cœur, elle ravala ses doutes et répondit à l'homme d'une légère révérence pour le saluer et d'un petit sourire lança :
" Non, je suis juste venue prendre un verre. " Elle se rendit vers la petite table contenant un flacon à la liqueur ambrée entouré de verres pour en remplir deux. Se faisant, en observant à la dérobée l'homme attablé, elle comprit bien vite que l'humour ne serait pas la meilleure des politiques.

La Sindel avala une gorgée d'alcool et posa le second devant le milicien avant d'ajouter :
(" Ca a quand même meilleur goût que l'absinthe Shaakt... ")

" Excusez ma légèreté. Hrist. C'est mon nom. Cependant, je n'ai jamais entendu parler d'Elysian. "

Elle jeta un regard sur le parchemin et identifia plusieurs noms qui devaient en être les lieux importants, peut-être des monuments ou des lieux d'intérêt, simplement des villages ou peut-être même des villes, s'il s'agissait là d'un nouveau monde, il était probable qu'il soit plus ancien que Yuimen et soit autrement plus développé. Cessant ses songes fantaisistes elle demanda avant de boire une autre gorgée d'alcool :
" Y-a-t-il quelque chose d'important à savoir sur ce lieu ? "

L'homme parlait avec une certaine droiture et une grande assurance. Il avait probablement passé de nombreuses années à la milice et avait rencontré de nombreux mercenaires car il n'était pas rare que les milices fassent appel à du personnel aux méthodes moralement discutable pour ne pas faire tremper les miliciens dans de sales histoires. S'il savait à qui il faisait actuellement appel...

Chacun de ses regards semblaient la sonder et ses petits yeux vifs avaient sans doute déjà remarqué ses armes même si dissimulées derrière ses vêtements, un homme assez entrainé pouvait remarquer une forme singulière et anticiper la présence d'une arme même chez quelqu'un d'habile à la dissimulation. Habile de ses mots, il venait de sous entendre qu'il la connaissait, de nom en tout cas elle qui était si prudente à cacher ses traits. Une sensation de chaleur se fit sentir et elle craignit un instant que ses joues ne rougissent et qu'elle ne se trahisse définitivement.

La jeune femme répondit avec confiance après avoir avalé une autre lampée du breuvage :
" Et bien... Si ça ne vous évoque rien de bien manifeste c'est que ce n'est pas si important. "


L'homme continua à son grand soulagement, détaillant des informations importantes sur Elysian. Le monde était donc une découverte récente, un grand allié commercial potentiel et donc par conséquent, une source de revenus singulière et presque illimité. C'est là que le message du Faucon semblait s'éclaircir. Des accords exclusifs en contrepartie d'une aide. Hrist savait bien que l'argent représentait le nerf de la guerre et la colonne fondamentale de toutes les guerres du monde, aussi, elle avait là une mission diplomatique des plus délicates. Et qui était ce Seigneur de l'Ombre ? Depuis combien de temps s'était-il aventuré à Elysian ? D'ailleurs était-il seulement encore en vie ?

(" M'est avis que je devrais éviter de lui poser ce genre de question. ")
Hrist concentra son attention sur les informations de l'homme et à son grand soulagement, il n'était pas avare en détails.

Selon les sources rapportées, Elysian était un monde dans lequel les détenteurs de fluides forment une " race à part ". Hrist ne comprit pas immédiatement ce qu'il entendit par là, à vrai dire, elle imaginait plutôt qu'ils portaient le rôle de roi, régents, princes ou barons peu importe comment ils pouvaient bien se nommer, qui disait minorité à part dotée d'un pouvoir particulier disait souvent caste supérieure et malgré son aversion pour la magie, elle se montra très intéressée, buvant les paroles du Milicien.


Le danger s'éclaircissait. Ces dits êtres à part, cette race inconnue dotée de fluides étaient en fait plus des " soutiens " presque des divinités s'ils étaient garants de la pérennité de ce monde. Hrist n'eut pas besoin de poser la question fatidique " Que se passerait-il si les aventuriers venaient à échouer. " car Cèles y répondit :

(" Les forces telluriques. Chthonienne même ! Je te donne un exemple tout simple, par exemple, si ces forces venaient à se faire la malle, c'est comme si tu prenais... La terre, plate. Et que tu la comparais à une tarte aux fruits. Jusque là tu me suis ? ")
(" Faut s'accrocher et ça me donne faim, mais marche...")
(" Bien. Prend cette tarte et décide que subitement, la terre serait ronde. Du coup tu roules la tarte ! Et je te laisse imaginer à quel point la garniture va en souffrir. ")
(" Donc... ")
(" Des puissances élémentaires ne peuvent pas se faire la malle, elles sont garantes de tout ce qui se fait de vivant, les éléments et par conséquent la nature, la vie, le sang du monde. ")
(" Et qu'est-ce qui pourrait absorber cette énergie là ? Ces fluides là, pardon.")
(" Bin.. C'est la question. Toutefois, garde en tête que lorsque quelqu'un absorbe la force d'un autre, comme les chauve-souris qui boivent le sang du bétail, l'un devient plus faible pour rendre l'autre plus fort. ")

Hrist garda une mine concentrée et réfléchie. Elle répondit avec un sourire plus restreint à l'homme en face d'elle et porta un regard très attentionné sur la carte.

" Bien entendu que je suis intéressée. Je vois que vous avez cartographié ce monde, auriez-vous un exemplaire à me confier pour que je puisse organiser des déplacements sur place ? Sinon, je suis prête à partir sur le champ afin d'apporter mon aide que j'espère décisive. "

(" On devrait peut-être lui demander s'il a quelque information ou piste sur cette force qui draine les fluides ? Non ? ")

Hrist termina son verre avant de soulever son ultime question :
" Pour être ainsi penché sur cette carte, c'est que vous observez forcément des mouvements d'hommes, vous avez beaucoup de monde sur place ? Je veux dire, ces aventuriers indépendants, sont-ils nombreux ? Et ont-ils rapporté des pistes quant à cette menace sur Elysian histoire que je puisse me faire une idée. Comprenez que de ne pas savoir où commencer ses recherches sur un monde inconnu est assez complexe, n'importe quelle information me serait d'une grande aide. "

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850 mots. Prête à partir !

Le garde m'observa et me rétorqua qu'il n'avait jamais été question de me libérer. Il est vrai qu'il s'était contenté de me demander de le suivre, c'est moi qui par la suite avait extrapolé quant à ma libération. Cependant il subsistait cet espoir de ne plus retourner dans mes geôles, étant donné qu'à la mention de mes effets il m'avait marmonné qu'il en référerait à son supérieur.

Je me souviens encore de ma mère qui prenant toujours comme exemple l'ornithorynque, cet animal à l'apparence incongrue, me conseillait d'agir comme lui. Toujours il fallait s'adapter, se mettre en tête que les autres n'allaient pas le faire naturellement.

Il incombait donc à la personne plus intelligente de se mettre au niveau de son interlocuteur. Comme ce garde avait l'air d'un cul-terreux tout juste bon à exécuter bêtement les ordres je fis l'effort de converser avec lui dans son registre.

"C'que j'y tiens à mes frusques. Pis la flûte aussi, j'ai rien casqué pour l'avoir m'enfin. La valeur sentimentale vous savez ça s'mesure pas."

Il m'emmena à travers la milice pour arriver devant son supérieur hiérarchique. Il y avait déjà quelqu'un de présent. Un elfe pour sûr. Plutôt clair de peau, des yeux pareils à des braises, assez mince. L'autre personne était probablement ce chef dont le garde avait causé.

(J'en connais qui ne mange pas suffisamment... Pourtant le gras c'est la vie ! Va encore donner une génération d'maigrelets.)

Le garde indiqua à son chef que je pouvais faire l'affaire. L'affaire ? Pour quoi donc... ?

(Rana quelle porte m'as-tu donc ménagé ? J'espère que tout ceci va s'arranger.)

J'avais l'impression d'être un livre ouvert devant cet homme. Ses yeux me scrutaient, m'épluchait comme une vulgaire patate.

Il finit par nous demander de le suivre, nous informant que nous serions apte à aller sur Elysian. Qu'était-ce ? J'aimais me targuer d'être savant, d'en connaître beaucoup sur le monde tel que nous le connaissions et pourtant ce nom n'évoquait chez-moi guère autre chose que de l'incompréhension...

Il nous guida jusqu'à une grande salle circulaire. Pourvue d'une fenêtre au fond, ses murs étaient exempt de toutes décorations hormis quelques bougeoirs. Une table ronde faite de bois coupait la salle en deux. Je ne quittais des yeux la fenêtre, était-ce là, la solution que m'offrait Rana ? M'enfuir et prier ?

Non ce ne devait être ça... Rana était la sagesse, elle l'incarnait, et il ne semblait bien sage de sauter par une fenêtre. Surtout sans connaître la hauteur qui la séparait de la chaussée. Non je n'avais rien d'autres à faire que d'attendre, encore.

Tandis que je m'approchais, je pus apercevoir un grand parchemin. Figurait sur ce dernier une carte. Pourtant tout comme ce nom, Elysian, ce paysage m'était inconnu. L'elfe semblait bien plus informé que moi, affichant un air serein et souriant.

Le garde en titre reprit la parole, il parlait encore de cette Elysian, du danger qu'elle encourait et des gens comme l'elfe et moi, qui devions les secourir. J'étais tout dans le flou... Il nous demanda si des questions il y avait avant qu'on ne prenne le large.

Des questions j'en avais pour sûr. Beaucoup même. Dans ma tête s'affrontaient deux camps, celui de la croyance aveugle envers Rana, et l'autre... Celui qui aimait connaître les tenants et aboutissants, qui avait les pieds sur terre. Je décidais d'aller au bout de ma démarche. De toute évidence il se trompait sur mon compte... D'héros je n'avais pas l'étoffe et ne l'aurait jamais.

Comment pouvais-je prétendre aider des gens quand je me trouvais incapable de m'aider moi-même... Non cela devait forcement être une erreur, la seule destination qui me fallait prendre était celle de l'auberge, puis d'Oranan. Pourtant... Rana ne devait pas y être étrangère... Il me fallait tenter, c'était de toute façon cette option ou le retour en prison. Inconcevable en somme.

"Qu'est-ce donc que cette Elysian, et de quel danger parle t-on ? Que voulez-vous qu'on y fasse ? Vous-avez aussi mentionné que vous-alliez nous accompagner, mais jusqu'où ? Ne connaissant l'endroit j'aurais bien besoin de mes effets, d'une carte également. Pour finir, allons-nous y faire la rencontre d'autres gens que vous aurez déjà envoyés ou sommes nous les premiers ?