L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2015 15:51 
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Mes recherches et hypothèses s’avèrent toutes aussi fructueuses les unes que les autres. Certes, je ne décrypte aucun message secret ou aucun pan de l’histoire ou de la disparition des sindeldi sur les tapisseries de la salle à manger, trop usées pour y déceler grand-chose, mais je parviens tout de même à détecter certaines formes évasives. Certaines de guerriers, certaines de nobles en riches parures. D’autres révèlent à ma vue d’étranges animaux fantastiques qui me sont complètement inconnus. Je perçois ainsi une créature volante, au corps bleuté et à la tête orangée, aux formes floues et imprécises, mais à la grâce notable. Sa voisine, moins poétique, peut-être, plus glauque, mais aussi plus étrange, révèle une sorte de monstre aux membres effilés et au long cou fin supportant une tête semblable à celle d’un oiseau, ainsi que des sortes de plumes, bien qu’il n’ait ni vraie aile, et qu’il soit muni de quatre fines pattes squelettiques, dans les tons spectraux d’un gris sans vie. La créature n’a pas l’air spécialement méchante, carnivore ou agressive, sur cette représentation… Mais je n’aimerais quand même pas la croiser au détour d’un sombre couloir. La troisième, et dernière bête que je détecte n’est autre qu’un monstre entièrement noir, au corps et à la tête lupins, mais pourvu d’une longue langue mauve et d’yeux violets inquiétants. Celle-là est un prédateur, sans aucun doute, eut égard de ses dents acérées.

J’ignore par contre pourquoi elles ont été placées là : rien ne permet de les remettre en contexte sur le reste des tapisseries, qui devaient sans doute avoir un sens intrinsèque profond du temps de la vie de la cité. Je les délaisse pour me reporter sur l’exploration de la pièce que je viens de mettre à jour en déboitant la petite porte abimée qui la dissimulait jusque-là à mes yeux. Dégondée, j’y suis peut-être allée un peu fort, je la pose contre un pan de mur avant de pénétrer dans la pièce qui s’avère très vite être une cuisine. Bien organisée, étudiée pour être pratique plus que spacieuse et fastueuse, elle contient tous les instruments que les petits coqs de l’époque usaient pour réjouir les papilles de leurs invités. La taille des lieux soulignaient leur importance : de nombreux cuisiniers et commis pouvaient travailler de concert ici sans se marcher sur les pieds. Ça devait être une organisation d’ampleur, qui pouvait sans doute accueillir de nombreux convives. Bien plus qu’on n’aurait pu en mettre dans la salle à manger, gagé-je. Des festivals extérieurs ? ou d’autres pièces cachées derrière ces grandes portes. Parce que transbahuter des plats jusqu’à l’extérieur par l’échelle ne devait pas être très pratique.

Ainsi, je distingue particulièrement en ces lieux abandonnés un âtre gigantesque où pendent des barres de fer à crochets soutenant autrefois de lourds chaudrons de fonte, dont il ne reste plus que des formes cabossées. Les ustensiles ont mal vécu les millénaires de pause, et les bols, couteaux, planches de découpe ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Une cuisine abandonnée, donc. Rien de plus. Je me saisis toutefois de deux barres de fer à crochets pour revenir dans la pièce précédente, où j’ai pu plus tôt déceler la présence, merci ô intuition géniale, d’un passage dérobé derrière le mur où l’eau s’infiltre. Passant mes doigts sur les pierres, j’ai décelé un interstice qui, en le suivant, s’est révélé avoir la forme d’une porte. Close et sans système apparent d’ouverture, bien sûr. Le passage n’aurait pas été secret, sinon. J’hésite à entreprendre la tentative d’ouverture à l’aide des solides crochets de la cuisine, mais… On ne sera pas trop de deux pour se faire, je crois. Et puis, j’ai peur de toucher aux portes closes si bien conservée sans un témoin qui s’y connaisse un peu en magie. Et Ixtli fera parfaitement l’affaire pour ce faire.

(Ben et moi alors !)

(Deux connaisseuses vaudront mieux qu’une. Et puis, tu ne connais pas plus que moi ce monde.)

(Moui, disons…)

(En plus, je suis persuadé que ça lui fera plaisir de m’aider dans cette tâche. Je ne voudrais pas garder la découverte pour moi seul.)

(Ouais, ouais, son plaisir. Et mon plaisir à moi, on y pense, hein ?)

(Lysis… Tu partages la moindre de mes émotions, aussi il suffit que je ressente ce plaisir pour que tu puisses en profiter aussi.)

Elle poursuit dans cette inattendue et subite vague de jalousie envers Ixtli. Bon il est vrai que la demoiselle m’importe, mais… Rien ne pourra jamais altérer la relation que j’ai avec Lysis, même le plus fort attachement à un être de chair. Elle fait partie de moi, de mon esprit. Elle pense par mes pensées, voit par mes yeux, et moi par les siens.

Quoi qu’il en soit, au final, il est temps pour moi d’aller voir où en est l’ondine de mes pensées dans son repos nécessaire. Je laisse là les barres de fer et remonte prudemment l’échelle, veillant à ne pas choir dans l’obscurité. Une fois en haut, je me hisse hors de la bâtisse et rejoins au plus vite celle qui lui sert d’abri, montant à l’étage pour pénétrer son antre. Elle est là, roulée en boule dans sa cape, assoupie. Près d’elle, les restes d’un repas. Pain, fromage. Elle avait des provisions. C’est déjà ça. Je décide de ne pas la réveiller de suite, et m’installe à côté d’elle, assis contre un mur. De mon sac, je tire les vivres que je lui avais proposé plus tôt sans qu’elle daigne les prendre, et grignote mes dattes séchées, m’amusant à envoyer les noyaux rongés de toute chair par les interstices dans les murs. Je n’ai pas perdu la main : je suis toujours aussi précis à distance aussi. À en faire baver d’envie une archère émérite comme Sinaëthin l’elfe blanche. Je me demande si elle s’est tirée de la mauvaise passe dans laquelle je l’ai laissée, poursuivie par le cruel dragon noir d’Oaxaca. Il est vraiment terrible, pire que tous ceux qu’il m’a été donné de voir, même s’ils étaient déjà impressionnants, sur Verloa. Je doute la revoir un jour… Ainsi que tous ceux qui n’ont pas, de près ou de loin, prêté allégeance à la Reine Noire. J’ai été malin de m’associer à elle, alors. Ni soumis, ni mort… C’est tout ce que je demande, au final.

Après un court moment de latence, la jolie Aigail se met à remuer sans son sommeil, et je passe dans ses cheveux une main délicate qui la réveille en douceur. Ma voix se fait murmure, quand je lui parle alors.

« Ça va mieux ? Reposée ? »

Mais, fébrile, je ne peux me retenir d’enchaîner :

« J’ai une bonne nouvelle… Tu te souviens de ces souterrains dont tu m’as parlé ? Je crois en avoir découvert un. Et il me semble complètement inexploré et abandonné depuis des siècles. Il doit y avoir une tonne de secrets, là-dessous. »

Je laisse un moment de silence, histoire de ménager mes effets, et poursuis.

« Je me suis dit que ça te ferait plaisir de l’explorer avec moi, si tu t’en sens la force. Et puis… Des portes me barrent le passage, je crois qu’on ne sera pas trop de deux pour les ouvrir. D’autant que je les suspecte magiques… Et que tu t’y connais sans aucun doute plus que moi en magie. À l’instar des elfes de votre monde, je n’en possède pas une once. »

Des pouvoirs spéciaux, oui… Mais pas de la magie à proprement parler. Outre celle de Lysis, bien sûr. Mais ça, elle n’en sait rien pour le moment. C’est un secret qui se mérite, et je ne connais que trop peu d’elle pour lui confier pour l’instant.

« Qu’en dis-tu ? »

J’espère qu’elle acceptera… Et que nous pourrons rapidement rejoindre ces mystérieux souterrains.

[HJ : 1301 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2015 19:49 
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Le sifflement désarçonna Earnar et il se frotta les oreilles, son ouïe elfique en prenant un coup. La vilaine Marikani était de retour, l'Earion ne l'avait pas vu venir ni voulu l'invoquer d'une quelconque manière.

-Ah vous me rassurez, j'ai eu peur d'avoir conquis votre cœur, ironisa-t-il. Je n'ai cependant pas à prouver ma valeur, je la connais et je suis là uniquement pour accomplir à bien ma mission et je le ferais tout comme j'ai toute confiance en notre groupe malgré nos divergences d'opinions et d'origines, expliqua-t-il avec forte persuasion.

Il voulait lui signifier qu'il n'attendait aucunement une quelconque appréciation de sa part ni des siens, les élémentaires voulaient que leur groupe règle le problème alors soit ils le feraient mais dans ce cas, il fallait que les élémentaires leur fassent confiance ne serait-ce qu'un peu.

- Les Dieux n'ont beau ne pas fouler ces terres, ils sont dans notre cœur et je suis certain que même dans un autre monde, Moura, déesse des océans veille sur ses enfants, nous autres Eàrions. Il y a une légende à Yuimen parmi mon peuple selon laquelle la déesse nous apparut alors que nous n'étions que des tritons sous forme d'un poisson et qu'elle nous guida, nous permettant d'évoluer, de créer des ports, de prendre la mer sans qu'une tempête dévaste nos navires.

Elle ne pouvait comprendre les Dieux, ils n'étaient plus présents sur Elysian, cependant son discours intolérant, presque moqueur l'avait plus froissé qu'il ne l'aurait pensé au préalable.

- Certes ce ne sont que des soupçons mais... Attendez ! Comment êtes-vous sûre qu'il est possible d'utiliser l'orbe décrit par la reine des Sylphes sans fluide ? Que savez vous réellement sur cet artéfact ? Surtout que si j'ai bien compris, sans cet artéfact, vous ne seriez pas de ce monde, une personne sans le don fluidique ou sans connaissance particulière sur les objets antiques n'a aucune chance de l'activer normalement ou en tout cas pas sans risque, je présume.

Elle semblait être certaine de ce qu'elle avançait, l'Ekhi l'avait déjà vu ou cache-t-elle certaines informations sur ledit artéfact. A côté, savoir que Kanteros était peuplé de Garzoks et de Shaakts lui importait peu, même si Jillian ne leur avait parlé que d'elfes, de lutins et d'humains. Les orques n'étaient donc pas censés être sur Elysian.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 04:39 
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Au secours du loup



Dans les histoires que nous racontait mon oncle Gordo à moi et à mes frères et soeurs au coin du feu, les loups, lorsque l’histoire en comptait, étaient toujours de grands prédateurs, méchants et affamés. Jamais il n’y était question de les sauver, mais bien de les tuer. Cependant, ma vie n’était pas un conte, et Elysian, un monde différent, et puis le loup au sol n’était pas un redoutable carnivore, mais un ami que je voulais protéger.

Heureusement pour Kalas, qui n’avait pas ma chance d’être haut perché sur une branche, l’un des trois affreux adversaires avait pris la fuite. La flèche que je lâchai fit presque mouche, sans se planter en plein dans le cœur comme je l’avais souhaité, elle se ficha tout de même dans son épaule gauche, ralentissant considérablement l’affreuse bête dans son élan. Cependant, la troisième créature, les narines humant l’air, les lèvres retroussées et les canines exposées, s'apprêtait à sauter sur Kalas.

Sans perdre une seconde, je courus le long de la branche et sautai sur une deuxième légèrement plus basse de quelques centimètres, mais m’offrant un meilleur angle d’attaque. Pendant ce temps que j’avais espéré court, la troisième créature avait bondi sur Hurlanuit. Heureusement pour lui, elle se prit les pattes arrière dans le corps étendu de sa consoeur et ses griffes manquèrent de peu mon ami.

Mon arc en main, la corde bandée, ma flèche matérialisée, tout en contrôlant ma respiration je tentai de concentrer toute mon énergie et de la diriger dans le bras qui allait relâcher le projectile.

(Pas besoin d'autant !) me fit remarquer Conscience.

Mais il était trop tard, j’avais visé l’hideuse tête, mes doigts s’étaient retirés de la corde et mon projectile était parti. Je ne pouvais faire de demi-mesure, la vie de Hurlanuit était en jeu, je devais assommer la bête.


(((Utilisation de la CCAJ : Assommoir, au lvl 20 ! )))

(((309 mots )))

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Mer 12 Aoû 2015 15:45, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 14:13 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
A la seconde même où le hurlement parvint à leurs oreilles, les immondes créatures sautèrent de peur et de surprise. L'os quitta leurs mâchoires pour tomber au sol dans un bruit sourd, au vu de la taille de la bête déchiquetée. Kalas ne pensait pas qu'il était possible de voir leurs visages se déformer davantage, mais la colère et la rage se lisait hideusement sur chacune d'entres elles. Seules deux d'entres eux se retournèrent vers le loup noir, prêtes à bondir pour attaquer. La dernière ne put retenir un couinement de panique et battit en retraite sans en demander son reste.

Hurlenuit fut légèrement surpris de la réaction de la bête fuyante, lui qui voulait uniquement prévenir la lutine et le Golem de la présence d'un danger. Il s'attendait à les surprendre et à les intimider le temps d'attendre les renforts, mais pas à en terrifier un à ce point. Quelques secondes après, le hurlement se mua en un silence qui fut vite surpasser par les gargouillements répugnants des deux créatures qui étaient restées, l'esprit plus combatif que jamais. Pendant un court instant, les trois animaux se regardèrent dans les yeux, se rendant des regards noirs de haine et de férocité. Kalas baissa la partie haute de son corps au ras du sol, sortant les griffes et raclant le sol de ses puissantes pattes. Il dévoila ses crocs pointues et suintants de salive comme pour montrer qu'il était près à attraper dans sa mâchoire celui qui oserait s'avancer. Étrangement, son esprit combatif prit le dessus sur sa personnalité de doux garçon des champs, le rendant aussi dangereux qu'un vrai loup des forêts.

(Allez, ramenez-vous... Je vais vous bouffer vivants, putains de monstres !)

C'en était trop pour les immondes créatures, ne supportant plus les menaces de l'intrus sur leur terrain de chasse. La première, les yeux injectés de sang, bondit tous crocs dehors sur le loup noir accompagnant sa charge d'un grognement de rage. Se tenant prêt à réagir au moindre mouvement, Hurlenuit s'apprêta à reculer d'un pas rapide pour contre-attaquer, mais c'était sans compter sur l'intervention de Guasina. Une flèche à l'aspect d'ombre et de fumée noire vint se planter droit dans l'épaule de l'animal, le stoppant net dans son saut. Elle s'écrasa à terre sans un bruit, comme si le projectile lui avait volé toute volonté de combattre. Pourtant, le monstre se releva dans un grognement de douleur et fixa le loup d'un regard qui en disait long sur sa rage meurtrière. La blessure à son épaule saignait abondamment, handicapant la bête et l'empêchant de continuer son attaque.

Le second adversaire avait sauté vers Hurlenuit très peu de temps après son confrère, réagissant presque immédiatement à l'assaut de celui-ci. Mais malgré une double-attaque d'une parfaite synergie, l'attaque de Guasina avait totalement chamboulé la synchronisation des deux monstres. En s'échouant au sol, la créature blessée gêna la seconde qui se prit les pattes arrières dans son dos, réduisant la portée de son attaque et l'empêchant d'atteindre le loup noir de quelques centimètres à peine. Malgré tout, cela créa l'occasion parfaite pour Kalas de contre-attaquer.

(T'ES A MOI !!)

Fixant férocement la gorge de son adversaire parfaitement dévoilée par son attaque manquée, Hurlenuit poussa avec force sur ses pattes, sautant en l'air la gueule ouverte pointant vers le ciel. Décidé à claquer sa mâchoire avec force sur le point faible de la créature à quelques dizaines de centimètres au dessus de lui, il espérait l'attraper en plein vol et ne la lâcherait pas jusqu'à ce que mort s'ensuive.


((Utilisation de la compétence Mâchoire puissante au niveau maximum))

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 14:14 
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Le Muutos... ainsi se nommaient les fluides elysians. Regardant la démonstration maîtrisée qu'en faisait Telam, Korë, à la distance qu'il était de lui, en constata le rougeoiement sans pour autant en percevoir la chaleur. Suivant l'instructeur et s'effaçant pour laisser passer Séréna en un geste galant de la main, le jeune homme en profita pour lui glisser quelques mots.

- Je crains, avec tout cela, d'avoir omis de me présenter à vous. Korë, compagnon de voyage discret et peu encombrant. Sa révérence, en parodie mondaine, s'acheva par un petit clin d’œil.

A l'extérieur de la ruine, le petit bout de nature qui s'y était immiscé se prolongeait, au delà des éventrations béantes, en un époustouflant paysage. Majestueuses et immuables, les montagnes contemplaient la vallée qui à leurs pieds s'étirait en un écrin verdoyant, où serpentait un cours d'eau sous le soleil couchant.

Oubliant un instant le monde, le sang-mêlé resta là, emplissant ses poumons de cet air d'altitude, portant son regard sur les crêtes où quelques rares nuages venaient rivaliser de blancheur avec les cimes enneigées. Il s'étira comme pour en embrasser l'horizon, dans un geste illusoire de le contenir et de le ramener à sa propre dimension.

(Un géant!)

En cet instant, il était un géant. Ce sentiment à la démesure de cette nature sauvage, s'évapora lorsque Telam le ramena à la réalité. Ils allaient prendre la direction d'Ilmatar, la cité des vents comme il venait de l'appeler. Korë l'avait repérée sur la carte. Ils se trouvaient donc bien en territoire Élémentaire au beau milieu du continent nord. Ses premières questions lui revinrent en mémoire, particulièrement lorsqu'il fut fait mention des Ishtars de Niyx, où devait se rendre la jeune femme tandis que lui resterait sur place pour apprendre à dompter son fluide.

La nuit approchait à grands pas, aussi le petit groupe ne perdit-il pas de temps. Laissant derrière eux l'amas de ruines, dont seul le palais résistait encore misérablement aux assauts du temps et des éléments, ils s'engagèrent sur un sentier.

- Dites-moi Telam, puisque nous avons quelques heures de marche devant nous, si nous en profitions pour faire un point sur la situation. J'aimerais en savoir un peu plus sur les races qui peuplent cette planète. A Tulorim, vous avez mentionné les Humains et les Élémentaires. Et les autres? Qu'en est-il des autres races? Sont-elles les mêmes que sur Yuimen? Allons-nous croiser des Elfes, des lutins, des Orques et tout le reste? Et qu'en est-il des liens qu'ils entretiennent entre eux? Conscient de la longueur de sa demande, il marqua une pause, avant de reprendre de plus belle. Quant aux Élémentaires, dites-nous en plus également, je vous prie. Vous avez fait allusion à plusieurs races... Qui sont-ils? A quoi ressemblent-ils?...

Korë s'arrêta enfin. Cela faisait un peu interrogatoire, mais avec Telam, comme avec beaucoup d'hommes d'armes, peu enclins aux bavardages, il valait mieux poser des questions si l'on souhaitait avoir des réponses.

Attendant les explications de l'instructeur, le jeune aventurier au Muutos incontrôlé se félicita de cheminer sur un plateau. Si ses nouveaux pouvoirs lui facilitaient grandement la marche, le libérant d'une certaine pesanteur, il savait déjà que cette petite balade ne serait pas de tout repos et que ce qu'il s'épargnerait en fatigue physique serait largement compensé par un épuisement psychique. Il allait falloir qu'il se concentre pour avancer sans marcher sur les talons de sa compagne, qui le devançait de quelques pas à peine, et il espérait ne pas avoir à arpenter un quelconque sentier à flanc de montagne. Tant que son fluide ne serait pas maitrisé, ses mouvements étaient bien trop aléatoires et il ne souhaitait pas commencer son aventure au fond d'un ravin. Ils avaient rendez-vous avec une reine, il aurait été fort inconvenant de la faire attendre! Cette petite pensée l'amusa, tandis que la colonne blanche, qui s’échappait d'un volcan, rappelait à ceux qui pouvaient en douter que la nature régnait ici en maître absolu.


(654 mots)

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Oscar Wilde


"Je choisis mes amis pour leur bonne présentation,
mes connaissances pour leur bon caractère
et mes ennemis pour leur bonne intelligence."

(Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.)


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 15:41 
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Crocs du Monde – Vers Elivagar

    Ils avaient atteint le pied des montagnes d’Ilmatar et l’air commençait à devenir légèrement plus humide et plus lourd.
    Marikani ne prit pas la peine de répondre aux premières paroles de l’Earion, mais répondit à ses dernières.

    - Aaria’Weïla n’a jamais parlé d’orbe, simplement d’un artéfact. Nous savons peu de choses sur cet artéfact, comme nous vous l’avons déjà dit. Mais nous savons qu’il s’agit d’un objet des Dieux, puissant, qui n’utilise pas, encore une fois, les pouvoir de la personne qui l’utilise.

    Mais elle ne put continuer plus avant car elle sembla entendre de nouveau un bruit et arrêta son cheval pour bondir sur le sol, une dague dans chaque main, il s’agissait de saïs.

    - Descendez et armez-vous,
    dit-elle, puis ses lèvres se retroussèrent dans un sourire carnassier. Enfin une distraction…

    Car en effet, quelques pas plus loin, cachés entre les arbres, se trouvaient deux gigantesques serpents à collerette, le long et épais corps enroulé sur eux-mêmes, leur langue dardant vers eux entre leurs crocs. Leur buste était relevé, et ils étaient si grands qu’ils atteignaient leur taille. Ils étaient légèrement séparés l’un de l’autre et se montraient clairement agressifs en sifflant vers eux.

    Image


    Marikani se plaça devant l’un d’eux.

    - Quelle charmante coïncidence, cela fait donc un chacun.

    Sur ses mots, elle se lança à l’attaque du plus proche d’elle, laissant à Earnar celui qui était plus proche et qui s’approchait déjà de lui.


Crocs du Monde - Andarsté


    Au contact de la main de Cromax, Ixtli s’étira légèrement avec un léger sourire. Elle avait repris des couleurs et semblait clairement en meilleure forme qu’il ne l’avait laissée. L’aigail l’écouta raconter ce qu’il avait trouvé et ses yeux se mirent à pétiller d’anticipation.

    - Oui ! Oui, bien sûr que je m’en sens la force… Allons-y maintenant !

    Sur ses paroles, elle se lève et s’étire un peu, éveillant ses muscles encore endormis. Elle ne semble cependant pas entièrement remise de sa précédente expérience, mais paraît être en forme suffisante pour se déplacer jusqu’aux ruines.

    Elle récupère donc quelques affaires, mais laisse le plus gros sur place dans la ruines, elles ne risquent pas grand-chose et suit Cromax jusqu’aux salles, se coulant dans l’ouverture pour descendre de quelques gestes souples le long de l’échelle. Elle prend le pendentif qu’elle porte autour du cou en main, et, lorsqu’elle le laisse tomber, il éclaire la salle de la même manière que le diadème du Sindel, bien que la lumière soit légèrement plus jaune.

    Sa première réaction est de poser sa main dans le petit ruisselet qui serpente jusqu’au pan de mur et va se perdre dedans, tout en observant les lieux. Elle se lève alors et va dans la cuisine, et, comme Cromax, se ballade dedans pour conclure qu’il n’y a rien. Ixtli revient alors sur ses pas et teste la grande porte qui résiste à ses impulsions.

    - Il faut juste trouver un moyen de la casser, je crois, mais elle n’est pas enchantée.

    Elle se dirige alors vers le pan de mur dans lequel l’eau s’écoule et pose les mains dessus, en suivant les contours avant de les laisser reposer sur les dalles quelques instants, fermant les yeux. Lorsqu’elle les rouvre, elle annonce :

    - L’ouverture s’enfonce sous terre. Il doit y avoir un mécanisme d’ouverture quelque part dans la pièce. Que fait-on ? Le souterrain ou la porte ?


Crocs du Monde – Vers Barkane

Guasina : réussite.
Kalas : réussite.
Seconde bestiole (blessée) : échec.


    Les crocs de Kalas se refermèrent sur le cou de la bête et, au moment où celle-ci s’apprêtait à griffer violemment le loup, elle fut atteinte par la flèche de Guasina et fut assommée. Elle se retrouvait pendante entre les crocs du loup et ne tarda pas à mourir.

    La créature blessée retrouva ses forces et tenta de bondir sur Kalas qui cependant parvint à esquiver l’attaque.

    La première créature, celle qui avait fui, revenait en arrière vers les aventuriers et s’apprêtait à sauter à son tour sur Kalas, crocs en avant.


[Earnar – xp : 0,5 (post) ;
Cromax – xp : 2 (post) ;
Guasina – xp : 0,5 (post) ;
Kalas – xp : 0,5 (post) ;
Korë – xp : 1 (post) ; 1 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 21:07 
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Localisation: Kanteros
J'observe avec détachement une nouvelle explosion de la gamine, atrocement vexée d'un geste pourtant fondamentalement gentil, par Meno qu'elle doit être mal dans sa peau pour réagir de la sorte! Je m'abstiens d'en rajouter, me contentant de la dévisager calmement quelques instants, haussant un sourcil en la suivant des yeux lorsque je la vois se lever et se diriger vers la rivière. Je détourne le regard dès qu'elle entreprend de se dévêtir, habitude bien ancrée en moi que celle de préserver un minimum d'intimité dans un groupe même lorsque la proximité est imposée, les troupes d'élite de Raynna comprenaient aussi bien des hommes que des femmes et il nous semblait à tous naturel d'agir ainsi.

L'Hinïon se lève alors et brandit sa brochette sous mon nez en me faisant remarquer que je ne serai guère populaire chez les miens si je dévoile nos secrets, et en ironisant sur ma pique à propos des coiffures. J'écarte d'un geste très calme la main de l'Elfe qui tient la brochette, mais mes yeux se plissent légèrement et une lueur plus froide s'y manifeste. Et le voilà qui s'enhardit jusqu'à venir me murmurer à l'oreille, sans réaliser que ma main s'est instinctivement posée sur le manche de mon poignard et l'a déjà presque entièrement dégainé. Ses paroles sont ironiques, mais elles me font toute même froncer les sourcils alors que je range d'un geste sec mon arme dans son fourreau.

J'acquiesce d'un hochement de tête à ses paroles suivantes, l'Hinïon me proposant de remettre l'apprentissage du sort de soin que je lui ai demandé de me dispenser à notre séjour à Niyx. Ce n'est pas d'une importance capitale pour l'instant, et mieux vaut peut-être que j'aie maîtrisé ce fameux muutos avant de me risquer à tenter des sorts lumineux. D'autre part, mes fluides sont à peine présents en moi, je m'épuiserais immédiatement alors que d'après Jillian, les Ishtars pourront me fournir de quoi les développer quelque peu. Yuralria se lève et s'éloigne sans un mot sur ces entrefaites, décidément nous devons être de bien mauvaise compagnie. Rien d'étonnant en ce qui me concerne, la nouveauté réside surtout dans le fait que je le remarque alors que cela ne me touchait plus depuis bien longtemps. Pensif, je m'allonge dans l'herbe sur un bord du vallon, la tête posée sur la selle de mon canasson, mais bien vite mes réflexions sont chassées par la vision de la voûte céleste somptueuse où trônent telles deux reines les lunes d'Elysian. J'ai encore un peu de mal à réaliser que je marche sur une terre nouvelle, du moins pour moi, trop d'éléments ont accaparé mon esprit ces dernières heures. A commencer par cette soudaine ambiguïté fluidique qui me déstabilise fortement, me faisant éprouver des émotions enchaînées et refoulées dès mon enfance, car impensables dans le monde du bagne de Raynna. J'ai hâte de rencontre cet esprit, hâte de savoir comment il perçoit sa propre dualité, mais aussi d'approfondir un peu la manière dont les Ishtars ont décelé le drainage et la façon dont ils le mesurent. J'espère aussi avoir l'occasion d'examiner certaines pièces intéressantes parmi celles qu'ils ont exhumées du passé, mais le temps nous étant compté cela sera sans doute au mieux un coup d'oeil très sommaire.

Je glisse peu à peu dans ce demi-sommeil qui est le mien, proche de celui d'un animal sauvage toujours sur le qui-vive, et en émerge lorsque Faëlis s'approche pour me réveiller, me redressant souplement avant qu'il m'ait interpelé. Je prends mon tour de garde, m'éloignant de quelques pas et me fondant dans les ombres des arbres afin d'avoir une vue d'ensemble du vallon sans être ébloui par le feu. Deux heures avant l'aube, je réveille sobrement Pureté sans m'approcher assez d'elle pour risquer une réaction intempestive:

"A toi la garde, jeune femme. Tout a été calme jusque là."

Puis je retourne m'allonger sur le flanc du vallon, et somnole vaguement ainsi jusqu'aux premières lueurs précédant l'aube. Dès qu'elles apparaissent, je me lève et vais me rincer le visage au fleuve avant de me nourrir de quelques fruits, d'un peu de pain et de viande séchée. Une fois rassasié, je harnache le cheval qui m'a été prêté, contrôlant au passage qu'il a bien supporté mon poids durant la chevauchée d'hier, puis nous ne tardons pas à nous mettre en route. Yuralria nous conduit jusqu'à un gué, mais à l'instant où elle s'y engage, une longue complainte retentit, suivie presque aussitôt d'autres qui forment une mélodie incroyable et envoûtante! Une première créature volante qui m'évoque irrésistiblement un lézard croisé avec un requin apparaît, puis d'autres, et c'est bientôt un groupe de cinq bestioles totalement inconnues qui nous voltigent au dessus de crâne! Je ne suis pas certain de vraiment aimer ça, mais comme Yuralria regarde cela d'un air émerveillé, tout comme son cheval à ce qu'il semble, je me détends pour admirer ces exemples extraordinairement gracieux de la faune d'Elysian.

Yuralria nous explique alors ce que sont ces créatures, extrêmement rares et portant chance d'après les croyances de certains peuples. Nostalgie et harmonie...Oui, d'une certaine manière. Pourtant à cet instant je ne me sens en rien nostalgique, je ne regrette pas celui que j'étais et le sourire qui rayonne pour une fois jusque dans les yeux de l'Ishtar est communicatif, du moins en ce qui me concerne. C'est donc en souriant légèrement, amusé et touché par ces émotions visibles qu'elle manifeste si rarement que je lui réponds avec une certaine malice:

"C'était un spectacle magnifique, mais je préfère celui qu'il a fait naître. Des deux, je ne sais trop lequel est le plus rare, mais heureux présages dans tous les cas!"

Un rire, puis je talonne sans brutalité inutile ma monture pour lui faire traverser le gué.

(1039 mots)

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 21:13 
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Page 1


Séréna s'abreuva à cette source de renseignement que semblaient être les paroles de leur instructeur, chaque mot la renvoyant plus loin dans son imagination. Qui n'avait pas rêvait de se trouver spécial ? De devenir quelque chose de plus que sa seule personne ? Et en quelque instant, elle apprenait qu'elle était elle-même liée à un fluide et qu'il se manifestait ici, en Elysian.

La suite des explications tint plus de la logistique que du domaine du fantastique, mais la fin attira néanmoins son attention. Elle allait rencontrer la reine de la cité des vents avant de partir vers une autre ville où elle apprendrait à maîtriser son pouvoir. Il suffirait d'ajouter qu'elle apprendrait sous l'égide d'un vieil homme qui se révélerait être de sa famille avant de partir libérer un prince d'un dragon pour se retrouver dans l'un des contes que sa nourrice lui lisait enfant.

Chaque seconde la rapprochait de la sortie des ruines à la suite de leur meneur et chaque instant la voyait bénir le vieillard qui l'avait amené ici. Se promettant de le couvrir de fortunes lorsqu'elle reviendrait dans son monde, elle oublia bien vite jusqu'à l'existence de ses compagnons de fortune alors que le panorama se dévoilait devant ses yeux. Luttant pour y voir à travers ses mèches secouées par le vent d'altitude, elle entrapercevait entre deux éclats roux, une vallée qui semblait s'ouvrir loin en contrebas, elle-même se situant non pas au coeur de la vallée, non à son ouverture, mais au sommet du chaîne de montagne !

Un geste vint la tirer un instant de ses rêveries, son second compagnon venait de l'inviter à passer avant lui. Bien que l'idée soit élégante, elle ne lui accorda pour autant qu'un bref sourire de remerciement avant de reprendre sa contemplation des environs.

Happée par le vide, Séréna tendit une oreille distraite aux questions innombrables qui semblaient s'écouler sans interruption de la bouche du troisième larron, le remerciant mentalement de prendre sur lui cette quête d'information, lui permettant d'obtenir les réponses, sans avoir à poser les questions et conserver encore un peu cette réserve.


~ Si Ilmatar est la cité des vents, dois-je supposer que Nyix serait celle de la lumière ?

Cette idée l'obsédait encore plus que celle des aventures qu'elle allait vivre. A quoi pouvait bien ressembler ce type de ville ?

Page 3


(389 mots)

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Récit - #BFBF80
Dialogue - #0080BF


Dernière édition par Séréna de Mevan le Mer 19 Aoû 2015 20:12, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 21:16 
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Earnar songea que Marikani ne répondait pas réellement à sa question. Il doutait fort qu'un artéfact que ce soit un orbe ou autre chose venant d'un Dieu puisse être activé correctement par des personnes dénuées de fluides ou au moins par quelqu'un qui ne connaissait rien aux artéfacts aussi puissants que devraient l'être celui-là. Le voleur aurait voulu subtiliser un tel trophée et l'utiliser selon ses propres plans ou plutôt ceux du groupe de malandrins de Tulorim. Il voulut discuter plus amplement avec l'élémentaire de feu mais un imprévu semblait les attendre au tournant.

Elle n'eut même pas à lui dire de descendre de cheval qu'il s'était laissé atterrir souplement contre la terre. L'air commençait à devenir moite, ce n'était pas du tout comme dans les forêts près des montagnes d'Ilmatar. Elle avait saisi ses deux saïs, des armes d'une belle facture il fallait bien l'admettre mais rien ne pouvait rivaliser avec ses griffes d'acier. Il activa de nouveau le mécanisme pour les faire ressortir de leur gaines de métal galvanisé.

Au loin, il voyait s'approcher deux serpents à collerette, des cobras comme les appelaient les peuplades des déserts sur Yuimen. Un autre voleur d'un des clans du désert sur Imfitil lui en avait parlé en même temps qu'il avait tenté de lui apprendre leurs étranges coutumes au cours d'une mission commune. Sauf que les serpents sur Yuimen n'étaient pas aussi grands, ces deux-là les atteignaient facilement leur taille, alors il n'imaginait même pas la terreur de la lutine si elle en croisait bien qu'elle semblait plus forte que sa petite taille ne le laissait présager.

(Espèce de folle sanguinaire !) pensa-t-il en l'entendant se réjouir d'une telle rencontre et surtout que chacun avait le sien. Il se jura que s'il arrivait à la supporter jusqu'à Elivagar, il embrasserait le postérieur d'un Garzok.

Tournant autour de sa proie, le vil serpent le suivit du regard et Earnar en profita pour faire onduler sa main surmontée de ses griffes. Son ami, Ibrahim lui avait dit que certains serpents étaient attirés par la musique et surtout les ondoiements du corps. En même temps, il rassembla son ki qui semblait exploser au creux de son estomac pour venir irriguer chaque veines parcourant son corps.

Il oublia l'Ekhi qui devait sans doute savoir se battre aussi bien que lui, en tout cas l'espérait-il parce que dans cette forêt suintant l'humidité, il s'y perdrait facilement.

Le ki imprégna finalement ses griffes d'acier et le mouvement de son poignet s'arrêta. Le reptile ouvrit grand sa gueule béante munie de deux crochets sans aucun doute remplis de venins et utilisa la pression de son corps sinueux pour lui bondir dessus sans préavis. Concentré, il lança une puissante vague de ki, espérant trancher sa tête ou du moins faire regretter au reptile le jour de sa naissance. Ses genoux plièrent légèrement se remémorant ses phases d'entraînement avec ses maîtres pour chercher à esquiver le plus efficacement possible. Ce combat risquait d'être éreintant, un serpent était un adversaire des plus difficiles à toucher.

((Utilisation de tranché de Rana lvl 3))

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Dernière édition par Earnar le Jeu 13 Aoû 2015 07:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2015 21:52 
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Beaucoup trop découverte pour être manquée, la gorge de la créature sentit la mâchoire du loup se refermer sur elle, déchiquetant la chair en la tirant vers le bas. En plein vol, Hurlenuit était parvenu à attraper son adversaire par un point vital, enfonçant davantage ses crocs à chaque seconde passée. En temps normal, leur rugissement est infâme, mais la morsure à la gorge accentua le gargouillement répugnant de la bête qui ne put retenir de cracher une gerbe de sang.

Au même moment, quelque chose vint frapper le sommet de son crâne. L'impact était si brutale qu'il résonna jusque dans la gueule du loup noir. Kalas devina qu'il s'agissait de Guasina, tirant à bonne distance et en sécurité sur les adversaires qui le menaçait. Elle avait précisé être une experte en armes de jet, force est de constaté qu'elle avait raison. Et puis, le jeune homme se rassura de savoir qu'elle n'était pas à portée de ses abominations capables de la dévorer vivante. Après tout, il était le plus à même entre eux deux de faire front en première ligne.

Finalement, ne pouvant résister à la force des deux attaques qui l'assaillait, la bête cracha une dernière fois sa haine et sa douleur avant de mourir entre les puissants crocs de Hurlenuit. En atterrissant, le loup put sentir la colonne de sa proie craquer sous ses dents pointues après pareil acharnement. Le sang s'était répandu dans les moindres recoins de sa gueule et Kalas découvrit le goût du sang se poser sur sa langue râpeuse. Sous cette forme, l'expérience fut loin d'être décevante. Davantage sucré qu'autre chose, le liquide rouge en devenait presque savoureux, expliquant pourquoi les loups sont si avides de chasse et chair fraîche. Toujours fortement maintenue entre les crocs de sa mâchoire, le cadavre de la créature fut aussi facile à porter qu'un simple bâton de bois. Traînant le reste du corps sur le sol, Hurlenuit fixa le regard mauvais les adversaires suivants qui lui faisaient face.

Celui qui avait été touché par la flèche de Guasina droit dans l'épaule reprit du poil de la bête et parvint à se maintenir sur ses quatre pattes sans trembler. Désormais en pleine possession de ses moyens, il fit face au loup un court instant avant de retrousser les traits de son visage, dévoilant un aspect si affreux qu'il inquiéta le jeune homme un court instant. Comme pour l'intimider, ce dernier répondit par un grognement qui dévoila des canines baignées de sang. Dans un excès de colère et pour tenter d'intimider la créature en face de lui, Hurlenuit secoua le cadavre qu'il portait toujours entre ses crocs dans tous les sens jusqu'à le lâcher dans les airs. Le corps vola sur une courte distance avant de s'écraser dans un bruit sourd contre les racines d'un arbre proche.

Le petit spectacle n'eut aucun impact sur le monstre, qui poussa un dernier grognement avant de bondir sur son adversaire, l'écume aux lèvres. D'un saut habile, elle se rapprocha du loup en quelques secondes à peine avant de tenter un coup de griffe circulaire au niveau du thorax. L'attaque aurait été parfaite si l'animal n'avait pas été préparé, mais l'adrénaline procurait à Hurlenuit des réflexes hors du commun et il parvint à éviter sa patte d'une simple esquive en arrière.

Contre-attaquant sans attendre, le loup noir bondit à son tour en avant toutes griffes dehors pour lacérer le visage de la créature d'un coup de patte rageur.


((Tentative d'attaque simple))

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 13 Aoû 2015 04:32 
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3… 2…. 1…. 2 !


Dans mon désir de protéger mon ami à tout prix, j’avais oublié que ce dernier ne resterait pas immobile, qu’il tenterait de se défendre. Ainsi, au moment où je relâchai la corde de mon arc, je vis Kalas s’élancer vers la gorge exposée de la bête, se plaçant dans la trajectoire de mon projectile.

(Il va mourir par ma faute ! )

Tout se passa si vite, mais dans mon affolement, dans ma crainte de blesser involontairement Hurlenuit, je vis la scène au ralenti. Je vis Hurlenuit bondir, je le vis baisser légèrement la tête afin de bien planter ses crocs dans la fourrure épaisse de son adversaire, et je vis ma flèche passer tout près de son oreille gauche pour ensuite fracasser violemment le crâne de l’animal féroce qui avait levé sa patte griffée afin de riposter à l’attaque de son assaillant.

La morsure la vidait de son sang, mon trait l’avait assommée, son corps avait perdu tout tonus et sa patte levée retomba lourdement sans n’avoir jamais atteint sa cible. La bestiole n’était plus qu’une poupée de chiffon inerte, emprisonnée dans de puissantes mâchoires.

Au départ, il y en avait trois. Une première avait fui, une seconde blessée et la troisième décédée. Des trois prédateurs, il n’en restait plus qu’une et dans un état amoindri. Je poussai un soupir de soulagement et passai mon arc en bandoulière avec l’intention de descendre au sol et d’achever la créature blessée afin de ne pas prolonger inutilement sa souffrance.

J’avais hélas crié victoire trop rapidement. Alors que j’étais en train de descendre de branche en branche, la créature blessée se releva péniblement. Je cessai donc immédiatement ma descente et tout en ramassant mon arbalète, je ne quittai pas des yeux les deux opposants. À présent sur ses quatre pattes ayant apparemment retrouvé ses forces, l’affreuse créature défia le loup noir en lui dévoilant ses crocs acérés. Ce dernier, sa proie toujours dans la gueule, ne se laissa pas intimider. Répondant à la provocation, il émit un grognement sourd, il retroussa le haut de sa gueule, mettant en évidence ses canines maculées de sang. Pendant ce temps, je sortis quelques carreaux de mon carquois, je devais être parée au cas où la situation tournerait mal pour le loup noir. Ce qui ne semblait pas le cas pour moment. Démontrant une incroyable assurance, il se mit à secouer dans tous les sens la créature morte avant de l’envoyer valser dans les airs quelques mètres plus loin. Sans aucun mot, il avait clairement exprimé son message. Il signifiait clairement à la bestiole qu’elle devait fuir à son tour pour ne pas subir le même sort que la bête gisant au sol près de l’arbre.

(Bonne idée, l’intimidation, pourvu que ça fonctionne)

Malheureusement, toute cette mise en scène n’eut peu ou pas d’impact sur la créature qui sourcilla à peine et ne fit aucun mouvement qui pouvait signifier un tant soit peu qu’elle avait l’intention de fuir. Au contraire, stimulée sans doute par l’odeur du sang qui maculait les environs immédiats, elle poussa un terrible grognement avant de s’élancer sur Hurlenuit.

Je crus percevoir un mouvement plus bas à ma droite, mais je n’en m’occupai point, j’étais trop absorbée par l’action qui se déroulait entre le loup et l’autre prédateur.


La bestiole s’élança subitement tout en tentant de griffer le thorax poilu de Kalas transformé. Ce dernier, ses sens en alerte et, pourvu de bons réflexes, recula d’un pas et esquiva l’attaque.

Une fois de plus, je vis du mouvement dans les branchages. Cette fois par contre, je m’y attardai. Délaissant temporairement la scène de combat plus bas, furtivement, je me déplaçai sur la branche assez lentement afin d’éviter le moindre bruit. Je m’accroupis ensuite, examinant avec attention l’endroit suspect. J’allais me relever, pensant que je mettais trompée, lorsque j’aperçus le museau de bête dépassant le fourré. Il n’était pas nécessaire de la voir en entier pour reconnaître la première créature qui avait pris la fuite. Cette tête était si immonde avec ses minuscules yeux d’un jaune vitreux, ses immenses narines à découvert avides des odeurs les plus fétides, ses dents jaunies emprisonnant des restants de chairs à moitié moisies qu’il était impossible de ne pas la graver dans sa mémoire après une seule rencontre.
Toujours aussi silencieusement, je m’assis à califourchon sur la branche et j’armai mon arbalète de quatre carreaux. J’avais bien l’intention de démontrer à la sournoise créature qu’il aurait été plus sage pour elle de ne pas revenir. Puis, d’une manière hypocrite, elle s’extirpa du buisson d’une façon vicieuse et perfide. Elle s’approchait de sa proie, profitant que ce dernier trop occupé à combattre sa comparse pour la voir se rapprocher.

Il y avait deux êtres qui combattaient aux sus et à la vue de tous, un combat ouvert, sans ruse, dents contre dents. Puis, il y avait le prédateur tapi dans l’ombre attendant le bon moment pour bondir sur sa cible, sans se douter qu’un autre prédateur, beaucoup plus petit, peut-être pas plus puissant, mais tout aussi déterminé l’espionnait à son tour.

Elle sortit enfin de son talus. Je levai mon arbalète et je me mis en position. Elle plia ses pattes arrière comme un ressort. Je visai son dos et arrêtai ma respiration. Elle s’élança. J’actionnai le mécanisme de mon arbalète et laissai mes quatre carreaux filer vers le dos de la gigantesque proie.


((( 900 mots )))

(((Capacité rp : Œil de faucon. Utilisation de la CCAJ : Tir multiple, lvl 16 ))))

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 13 Aoû 2015 11:26 
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Après quelques minutes de baignade relativement peu relaxante comparée à ce que j'ai pu connaître grâce au bain d'Ilmatar, je sors de l'eau glacée et me sèche rapidement. Je me rhabille pour ne pas avoir à subir les potentielles œillades de mes compagnons de route, bien que ça ne semble pas réellement leur préoccupation première. Il est vrai que l'on peut les traiter d'idiots, mais au moins aucun d'eux n'a tenté de culbuter Yuralria ou moi jusqu'ici, c'est une chose à mettre à leur honneur.

Epuisée par cette journée de voyage, je m'endors rapidement, lovée contre un arbre. J'aime les lits de temps en temps, et je ne peux pas dire que je trouve la nature particulièrement confortable, mais, certainement par habitude, j'ai toujours éprouvé un certain plaisir à dormir à la belle étoile contre un arbre, près d'un lac ou, des fois, même dans ses branches, retenue par un petit campement aérien improvisé comme celui que je partageais il y a peu avec Equilibre, près de Tulorim – bien que l'on puisse difficilement dire que celui-ci soit improvisé.



Lorsqu'une voix vient me prier de prendre mon quart de garde, je suis déjà éveillée depuis quelques dizaines de minutes. La nuit n'a pas été particulièrement reposante, mais je suis habituée à avoir peu de sommeil. Je me lève et m'installe sur une branche solide mais basse d'un des arbres me permettant d'avoir la vision la plus dégagée du terrain. D'après ce qu'a dit Yuralria, je ne pense pas que l'on ait grand chose à craindre, mais mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit.

Ma garde se déroule sans accroc, et alors que le soleil pointe ses tous premiers rayons je réveille tout le monde et démonte le camp.

Sur le chemin, alors que nous arrivons au bord d'un gué, un cri se fait entendre à travers les cieux. Après quelques secondes, la lamentation se fait entendre de nouveau plusieurs fois, venant apparemment de plusieurs individus. Soudain, sortant des nuages, l'origine de ces cris apparaît. C'est une créature tout à fait étrange, ressemblant tant à un oiseau qu'à une créature marine, au corps bleuté et à la tête dorée, tout son être semble évoquer la grâce et la beauté. Il est bien vite rejoint par quatre autres créatures toutes aussi resplendissantes, et le groupe commence à virevolter au dessus de nos têtes, toujours plus proches de nous. Après quelques acrobaties aériennes, ils finissent, tristement, par s'en aller aussi abruptement qu'ils sont arrivés.

Je prends un certain moment à m'éveiller de la rêverie dans laquelle ces animaux m'ont plongée. Je peux me vanter d'avoir beaucoup voyagé, mais je n'ai que rarement vu un spectacle aussi beau.

« Décidément, ce monde est rempli de merveilles, » fais-je finalement en pressant mes talons dans les flancs de Lune, lui intimant de se remettre au pas. « Il me semble l'avoir déjà dit, mais je ne le laisserais pas mourir. Ma détermination est inébranlable. »

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 13 Aoû 2015 13:39 
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Doucement, la belle se réveille, scintillant des yeux et clignant des paupières alourdies par sa sieste réparatrice. Féline, elle s’étire de sa position en boule et tend jambes et bras pour les désengourdir. Ma main glisse de son visage vers sa taille, mais mes yeux restent fixés sur le sourire qui étire doucement sa bouche. Elle va mieux. Elle a repris des couleurs, déjà, par ce court repos nécessaire. Il lui faudra sans doute plus pour être totalement sur pieds, mais ça suffira pour le moment, tel qu’elle me le témoigne avec engouement. Et ça se comprend : ma découverte l’émoustille, la motive. Évidemment qu’elle s’en sent la force. Comme je la connais, c’est-à-dire pas encore très bien, mais suffisamment pour lui déceler un caractère curieux et enjoué de nouvelles découvertes, elle l’aurait dit même dans son état de fatigue avancé de tout à l’heure.

« Sûre ? »

Mais la question est rhétorique : elle se lève et s’étire, montrant tous les signes d’impatience qu’elle peut montrer à l’idée d’aller explorer mon trou. Enfin, visiter mon tunnel. Heu… pénétrer mon souterrain ? Merde, pourquoi ça sonne d’office vicié ?! Bref, découvrir les secrets que moi-seul jusqu’ici ait mis à jour, à peine douze heures après mon arrivée en ce monde. Belle performance. Je peux m’en féliciter. Mais le plus gros m’attend, même si l’on ne parle que de la découverte des secrets de ces ruines. Je la regarde avec un tendre sourire récupérer quelques affaires dont elle pourrait avoir besoin, laissant là le reste de son matériel, afin de ne pas s’encombrer. Du mien, je crains ne pouvoir me séparer : j’ai besoin de tout ce que je porte sur moi. Ou je pourrais en avoir besoin en tout cas, même si dans le cas de mes gourdes de potion de soin, je préfèrerais ne pas en avoir l’utilité.

Sans plus tarder, nous partons vers l’endroit découvert. Je lui indique le chemin, et elle me suit en trépignant d’impatience, masquant assez mal ses instincts d’archéologue. Nous rejoignons directement la bâtisse, et je lui ouvre le passage, passant par le mur effondré, filant droit vers la trappe mise à jour, et descendant l’échelle en premier, afin de la rassurer sur sa solidité. Bon… Après, je suis un elfe, et nous ne sommes guères connus pour peser bien lourds. Même si elle aussi est svelte et légère, puisque j’ai pu tester son poids en la portant jusqu’aux ruines, plus tôt.

Une fois arrivé dans la pièce, elle se fait fouineuse, aussi curieuse que moi sur chaque élément. Je lui montre les portes et le passage secret. Elle découvre d’elle-même la cuisine, qu’elle visite sans plus de découvertes que moi. Une cuisine, quoi. Son pendentif nous sert à éclairer les lieux d’une lueur orangée, alors qu’elle le pose sur le sol de l’antique salle à manger. Elle s’intéresse alors à la grande double-porte, pressant son corps dessus comme si ça suffirait à la faire céder. Mais son apparence est à l’image de sa solidité : infaillible. Au moins, l’ondine m’apprend qu’elle n’est guère enchantée ou magique. Aucun piège ensorcelé qui pourrait me péter à la gueule si je tentais de la faire céder. La porte bien sûr, toujours.

Je la regarde toujours faire, souriant comme un parent qui découvre la voie de son enfant devant un cadeau qu’il n’attendait pas, une surprise qui l’émerveille. Ce sentiment de procurer du plaisir est… intense et beau. Puis ça me change de registre, pour une fois.

(Nierais-tu tes spécialités ?)

(Du tout ! Mais les plaisirs sont vastes, et variés. N’oublie pas que pour le Temple, j’en suis le gardien de tous.)

Tous les plaisirs. C’est presque une aberration en fait, que de se nommer de la sorte, tant ils peuvent être opposés, tant il en existe. Aussi me contenté-je d’en découvrir de nouveaux chaque jour, et de les apprécier tels qu’ils s’offrent à moi, librement. Pour moi, et non pour le temple. Et sur Elysian, faire naître le sourire sur les lèvres de l’aigail est un plaisir auquel je ne vois pas de limite. Bon, évidemment, lorsque je la vois se pencher vers le sol pour plonger sa main dans le fluide coulant sur le sol pour traverser le mur à l’endroit du passage secret, et que mes yeux glissent sur les formes de son corps, innocemment d’abord, puis avec une envie grandissante, que je contrôle néanmoins : l’heure n’est pas aux folies libidineuses.

(Depuis quand y a-t-il des moments déterminés pour ça ?)

(Il n’y en a guère, mais là, j’ai au moins autant envie qu’elle de découvrir ce que cachent ces passages !)

Son analyse de la situation, sans doute aidée de sa conscience de l’eau, indique que l’eau s’enfonce sous terre dans un souterrain masqué à notre vue par le mécanisme dont la clé se trouve sans doute dans la pièce, quelque part. La question se pose donc : que faisons-nous : ouvrir les portes en les forçant, ou fouiller la pièce pour découvrir le mécanisme ? Je me gratte l’arrière de la tête, réflexif un instant, avant de partager mes vues d’esprit avec ma compagne.

« L’un comme l’autre nous laissera l’occasion de réaliser l’autre option plus tard. La double-porte mène peut-être vers le secret de l’ouverture du passage… Ouvrons-les, et si nous n’y trouvons rien, nous chercherons le mécanisme. »

Je ramasse sur le sol les deux barres de fer crochetées que j’avais laissées là en allant la chercher, et lui en tends une, poursuivant mon explication.

« Nous allons faire pression sur le centre de la porte, nous servant de ces barres comme leviers pour gagner de la force. »

Aussitôt dit, aussitôt fait : je place la barre à mine improvisée dans l’interstice entre les deux portes, et pousse sur son autre extrémité, attendant d’être rejoint pour que nous unissions en cœur nos forces pour qu’elle cède sous nos assauts.

« Allez, on pousse à trois. Un… Deux… Trois ! »

Et je force sur la barre, espérant que le bois robuste sera moins solide que le métal.

[HJ : 1011 mots.]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 13 Aoû 2015 21:18 
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Finalement, Yura finit par s'éloigner et l'elfe put finir tranquillement son repas. Kerenn a accepté de remettre le cours à plus tard. Pureté était partie vers la rivière. Imprudence. Ils ne savaient pas ce qui se cachait par ici ! Mais bon, l'ishtar les aurait prévenu s'il y avait un danger. En attendant, chacun part se coucher, et l'hinïon resta seul.

La nuit fut aussi belle que tranquille, ce qui était des plus plaisants. Il la passa à contempler les lunes. Le nuage s'était atténué et le ciel brillait de milliers d'étoiles. Il avait appris nombre de constellation et il n'en reconnaissait aucune. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il réalisait que, pour la première fois, il se posait une question incroyablement bête : que sont les étoiles ? D'une certaine manière, il serait plaisant d'en savoir plus sur elles, après tout, avec les deux lunes, en cette nuit paisible, elles faisaient partie de ses rares rivales en matière de beauté !

Finalement, il entendit Pureté rentrer se coucher et il fut bientôt seul. Malgré les entrainements militaires, il avait du mal à rester éveillé. Tout cela remontait à loin ! Mais il tint bon. Il le evait bien à ses... amis. Tssss... quelle poisse de se trouver avec des gens si peu sociables ! Allaient-ils donc faire tellement grise mine pendant tout le trajet ? Certes, la situation était grave, mais ce n'était pas en se lamentant qu'ils feraient avancer les choses !

Assit par terre, son arbalète a porté de main, il arracha la tige d'une quelconque herbe et se la ficha dans la bouche. Elle était tellement fine qu'il n'y avait même pas à espérer en tirer un goût, quel qu’il soit, mais au moins, ça l'occupait de la faire rouler avec sa langue.

Il repensa à la proposition de Kerenn. Il avait le net sentiment que malgré ses cicatrices, ce manieur de poignard n'était pas du genre à prendre les coups pour les autres. C'était fâcheux, car l'hinïon ne comptait pas se sortir de là avec des cicatrices ! Ce serait faire offense à Yuia !

Bien sûr, penser à la déesse de la beauté le ramena à sa servante, Neolia. Elle lui manquait, bien sûr, mais moins qu'il l'avait craint. Pour rien au monde il ne raterait l'aventure qui se jouait ici ! Peut-être était-ce ça d'être un déraciné sans lieu précis où aller ? Cela allait un temps, mais il espérait quand même pouvoir rejoindre la cour. Et voilà qu'il était contraint à être séparé de Cromax ! C'était bien sa veine ! Enfin bon, il faudrait faire avec...

Quand il estima le moment venu, il alla tirer Kerenn, qui était déjà prêt à y aller. Bien sûr, c'était un elfe, lui aussi. À eux deux, ils auraient pu assurer la garde toute la nuit tant ils avaient peu besoin de sommeil ! Mais bon, il fallait bien laisser du boulot aux autres ! Et puis, avec tous ces événements incroyables, Faëlis n'était pas fâché de pouvoir s'accorder de longues séances de méditation pour assimiler tout ça. Tellement longue en fait que quand il en sortit, le soleil se levait.

Ils reprirent donc le chemin sans tarder, s'accordant juste un petit grignotage rapide. Le voyage se poursuivit, sans plus d'encombres, et seuls quelques lointains grondements leur signalaient que la menace du volcan planait toujours.

Ils arrivèrent finalement à un lieu où le cours de la rivière qui avait creusé la vallée était plus lent. Là, Yura s'engagea sans crainte, le courant étant faible et peu profond. Ils s'avancèrent à sa suite, mais alors, les yeux perçant de l'elfe virent un mouvement dans le ciel. Il leva aussitôt les yeux, et il fut bientôt évident qu'en fait, personne ne pouvait manquer les spectacles des créatures aussi immenses que magnifiques qui perçaient le ciel. Pendant un instant, il crut voir des chevaux volants, mais bien vite, il réalisa qu'ils n'avaient que de très loin la silhouette d'un cheval. Ces êtres volants étaient des animaux aériens, gracieux, dont les volutes du corps semblaient se fondre dans les nuages. Ils dessinèrent un étrange ballet, semblable à une parade d'amour, leur longue tête bondissant et tournoyant, emportant leur corps vaporeux qui tenait presque du poisson nageant dans l'océan.

Faëlis resta silencieux, subjugué par la beauté des créatures... elles étaient difficiles à dénombrer... quatre ? Cinq ? Elles semblaient presque se mêler les unes aux autres dans une parade qui était une ode à la beauté. Ils passèrent... puis disparurent. Et ce fut comme s'ils n'avaient jamais été là.

Yuralria avait le visage illuminé, encore plus que de coutume en plein jour ! D'après elle, il s'agissait d'animaux appelés aarë. Des êtres rares et considérés comme porte-bonheur. Il n'y avait guère à douter devant un tel miracle de beauté ! Le souvenir de Neolia se fit plus fort. Comme il aurait aimé être avec elle et lui montrer ce ballet merveilleux !

Mais il ne pourrait jamais si ce monde disparaissait.

Kerenn, la brute, semblait subjugué lui-même, et son visage était presque beau alors que son sourire perçait ses ténèbres fluctuantes, et il semblait presque que la lumière s'était faite plus forte en lui. Même Pureté se détendit, réaffirmant doucement sa détermination à sauver ce monde.

Faëlis hocha la tête sans rien dire. Pour lui, les mots ne sauraient exprimer ce qu'il avait vu. Ils continuèrent paisiblement leur chemin. Niyx approchait sûrement, et ils allaient rencontrer le mystérieux esprit, quoiqu'il soit. Il sourit.

Peut-être que ce monde valait bien une ou deux petites cicatrices sans conséquence, finalement !

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 17 Aoû 2015 10:24 
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Crocs du Monde – Vers Ilmatar

Pour Korë et Séréna

    Ils poursuivirent leur chemin sous le regard de la montagne décalottée qui fumait toujours. Telam entreprit alors de répondre aux questions de Korë.

    - La question est vaste et j'avoue que mes connaissances d'Elysian ne sont pas aussi précises, je n’ai pas beaucoup visité ces terres. Mais, à Ilmatar, ils se feront un plaisir de vous expliquer l’ensemble. Dans l'ensemble, il existe actuellement les mêmes races sur Yuimen que sur Elysian, à l’exception de certaines, comme les Sindeldi, qui se sont éteintes lors d’un grand cataclysme ayant survenu voilà 1800 ans. Quant à si vous les croiserez ou non… Je suppose que ça ne dépendra que de vous et des lieux où vous choisirez d’aller.

    Il fait une légère pause, semblant réfléchir à la suite de ses propos.

    - Comme je vous le disais, je ne suis pas au fait de tous les détails des relations entre les races, mais pour schématiser, les élémentaires restent entre eux et n’ont de liens qu’avec une seule ville humaine, Illyria, tandis que tous les autres humains restent entre eux et commercent allègrement. Les elfes et les lutins d’Aethelrhyt vivent en autarcie et, d’après ce que j’en sais, refusent tous les contacts avec les autres races. Quant aux shaakts et aux orques, ce n’est qu’une bande de pirates infestant Kanteros, sans grands contacts avec les autres races.

    Il finit par esquisser un sourire, l’un de ses rares.

    - Pour les élémentaires… et bien, vous le saurez bien assez tôt à quoi ils ressemblent. Mais ils sont assez semblables à nous sur bien des points.

    Il se tourna alors vers Séréna pour répondre à son interrogation.

    - Niyx est la cité de l’Ombre et de la Lumière. Elivagar celle de l’Eau, Erta Ale celle du Feu et Barkhane celle de la Terre.

    Il regarda autour de lui. Ils se trouvaient sur un petit sentier louvoyant entre des conifères mélangés de feuillus et avaient entrepris de monter le flanc de l’une des montagnes.

    - Nous arrivons bientôt à Ilmatar.


Crocs du Monde – Vers Barkane

Kalas : réussite.
Guasina : réussite.


    L’attaque de Kalas fut fatale à la créature qui finit par succomber sous ses griffes et ses crocs, ne parvenant qu’à lui infliger une légère entaille au niveau de l’épaule, rien de plus. Son corps retomba sans vie sur le sol, non loin de son comparse.

    De l’autre côté, les projectiles de Guasina parvinrent tous à se ficher dans le corps de la dernière créature qui avançait subrepticement. Aucune chance ne lui fut laissée et elle s’écroula dans un gargouillis, à quelques pas de sa cible.

    Birhû arriva sur ses entrefaites. Il avait visiblement eu du mal avec le cheval qui avait tenté de s’enfuir, mais était parvenu à le maîtriser suffisamment pour le ramener parmi eux. Il regarda le carnage devant lui, ses yeux globuleux semblant encore plus écarquillés qu’à l’ordinaire.

    - Par l’Esprit ! Des goargues ! Je n’aurais jamais cru en voir aussi près d’Ilmatar ! Mais bravo pour ce combat, je regrette de n’avoir pu y assister…

    Ses mains boisées serraient fort les reines de sa monture. Il ne semblait pas à son aise parmi tous ces morts, mais semblait faire de son mieux pour le cacher.

    - Euh… venez, nous ferions peut-être mieux de filer au cas où tout ce sang en attire d’autres…


Crocs du Monde – Vers Elivagar


Eanar : réussite.
Serpent : réussite.

    La tranchée de Rana parvint à toucher le serpent, fendant ses chairs sur une vingtaine de centimètre au niveau de la collerette. Il réagit en dardant sa langue avec ce qui ressemblait à un feulement, clignant des yeux sous la douleur et attaqua à son tour. Il fit une feinte, faisant mine d’attaquer l’Earion de front pour le mordre alors que sa que se déplaçait subrepticement dans son dos et le balaya, manquant de le faire tomber mais l’Earion chancelant parvint de justesse à rester debout, prêt à réattaquer.

    Marikani, quant à elle, était adossée à un arbre et, les bras croisés, regardait avec intérêt la scène entre Earnar et le serpent, le sien gisant mort à quelques mètres de là. Elle avait gardé l'une de ses dagues à la main, comme une assurance, mais ne faisait pas mine de s'en servir.


Crocs du Monde – Andarsté

    Aux réflexions de Cromax, Ixtli hoche la tête.

    - Oui, c’est ce qui me semble être le mieux.

    Puis elle prend l’une des barres de fer tendues par Cromax et se place à ses côtés pour la coincer dans l’interstice entre les deux portes. Elle force ensuite à son tour dessus.

    Tous deux doivent s’y reprendre à plusieurs fois avant que la porte ne finisse par céder, se cassant au niveau du mécanisme d’ouverture, encore scellé. Ils peuvent alors pénétrer dans une salle grand, longue et relativement vide, à l’exception de quelques chaises mises sur les côtés. Quelques fenêtres s’ouvrent sur la pièce. Les rares encore en un seul morceau sont complètement obstruées par un tas de pierres et de poussières blanches, indiquant que le bâtiment se trouvait auparavant au niveau du sol, mais qu’il a en réalité été recouvert de dépôts lors de la grande éruption. Les autres fenêtres, éventrées, brisées, ont laissé pénétrer en grands cônes devant elles le matériel de l’éruption. Sur les murs, la porte, les chaises, il subsiste les marques noircies d’un feu. Il est possible d’aviser des éclats de miroirs au sol et sur les murs, indiquant qu’il s’agissait là probablement d’une salle de bal.

    Il y a trois portes dans la pièce, l’une d’elles, devant une fenêtre éventrée, est trop obstruée par les dépôts pour être ouverte sans un long déblayage, les deux autres se situent de l’autre côté de la pièce et leurs battants semblent avoir brûlé. L’une d’elle, celle de droite, donne sur un long couloir au bout duquel se situe ce qui devait être les latrines tandis que l’autre porte mène à une sorte de vestibule relativement grand dans lequel se trouve un large escalier de marbre menant au niveau supérieur. Un cadavre à moitié calciné se trouve au pied de l’escalier, il ne reste plus que les os, certains noircis.


Crocs du Monde – Vers Niyx

    Yuralria lance un regard intrigué aux paroles de Kerenn et le regarde talonner sa monture et la dépasser, son regard se teintant d’une légère lueur amusée. Aux propos de Pureté, elle hoche la tête, puis talonne à son tour sa monture. Le soir venu, ils arrivèrent à Nyix.

Suite : ici


[Cromax – xp : 1,5 (post) ;
Kerenn – xp : 1,5 (post) ;
Korë – xp : 1 (post), 1 (questions) ;
Séréna – xp : 0,5 (post) ;
Faëlis - xp : 1,5 (post) ;
Pureté - xp : 0,5 (post) ;
Earnar – xp : 0,5 (post) ;
Guasina – xp : 1,5 (post) ; 1,5 (abattage des créatures)
Kenra – xp : 0,5 (post) ; 1,5 (abattage des créatures)]


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