L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 20 Juil 2015 23:23 
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Un élan. Du genre bien nourri, mais un foutu élan tout de même. Et qui brame comme un éperdu, le bougre, avant de s'en aller comme si de rien n'était, absolument et magnifiquement inconscient qu'il est passé à un tout petit pas de la casserole. Je rengaine fluidement mon poignard, songeant qu'il ne doit sa survie qu'à la question posée précédemment, qui nous a valu un inventaire de nos fontes, bien approvisionnées nous a assuré Yuralria. Laquelle d'ailleurs tance vertement Faëlis pour ses paroles l'incitant à se mettre à l'abri, le toisant d'un regard froid et dur. La gamine se fend à cette scène d'un grand sourire, qui loin de me tirer son pareil, me fait adopter une expression plus froide. L'Hinïon bougonne quelque chose que je parviens tout juste à entendre, je lui adresse un petit geste discret d'apaisement et m'apprête à lui dire quelque chose lorsque la jeune Ishtar me réprimande alors, de manière à peine moins virulente que Faëlis mais avec le même regard froid et dur. Je le soutiens sans broncher, domptant la lente et profonde colère qui monte peu à peu en mon sein de la même manière que j'ai dompté le fauve rencontré la nuit passée, m'écartant simplement du passage pour la laisser avancer.

La gamine et l'Hinïon emboitent le pas à l'Ishtar, sans moufter, écoutant comme si de rien n'était la suite des explications. Mes lèvres se retroussent en un sombre petit rictus tandis que je remonte en selle, puis mes traits reprennent leur impassibilité malmenée et je les rejoins, écoutant la réponse que Yuralria donne à ma question sur les origines de Niyx et sur l'esprit d'ombre et de lumière. Plus qu'évasive, sa réponse à propos de l'esprit d'ailleurs. Nous le rencontrerons bien assez tôt? Par Meno, ne devrait-elle pas être pressée que nous le rencontrerions? Pourquoi cette réserve? Important pour eux mais pas comme nous pourrions le penser? Pour comprendre, nous devrions penser différemment donc, du moins selon elle? Autrement dit, comme elle, puisque elle comprend. Oui, mais n'avons-nous pas précisément étés appelés parce que nous pensons différemment? Une grosse et massive incompréhension culturelle, au fond, qui se manifeste là avec une certaine dureté. Et de la peur. L'Hinïon a peur, la gamine a peur, je le lis dans ses prunelles alors qu'elle s'approche de moi, et que je la dévisage froidement. Yuralria a peur également. Peur de disparaître, que son peuple au sens large disparaisse, peur pour nous si nous sommes leur dernier espoir, ne leur sommes-nous pas précieux, du moins aussi longtemps qu'il restera une chance de réussir notre mission?

Et moi. Ai-je peur? Pas de ce monde, en tout cas. Pas des êtres qui m'entourent actuellement, ni des créatures que j'ai rencontrées. Peur de mourir? Non. Je n'ai pas de regrets, peut-être en partie parce que ma mémoire du passé est fragmentaire, mais au fond je ne pense pas m'être jamais vraiment soucié de la mort, naître à Raynna et y vivre enseigne un certain fatalisme à cet égard. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas la moindre bribe d'inquiétude en moi quand la fillette vient me prendre à part, elle s'approchait disais-je, la peur dans les yeux. Mais elle la dompte pour l'instant, tout comme sa colère et sa haine qui sourdent d'elle en sombres et éthérées volutes évanescentes, pour s'adresse à moi avec politesse et me demander mon nom et deux minutes d'entretien. Mais la haine, la colère, la peur, la rancune et la malveillance, n'ai-je pas grandi en son sein? Que me veut-elle? Une nouvelle joute d'égos? Mmm. Je pense avoir mes chances. De très bonnes chances. Mais peut-être est-ce toute autre chose?

Impassible et glacial, je la dévisage du pied à la tête, du pied dis-je car l'autre m'est bien évidemment caché par son bourrin. Tout comme l'une de ses mains, d'ailleurs. Puis je lui réponds d'un ton neutre:

"Mon nom? Kerenn. Quant à parler seule à seul, non. Pas maintenant."

Un ton plus haut, et plus grave, pour être entendu de tous:

"Maintenant on va arrêter ce petit jeu idiot et mettre les choses à plat sur la table. Tous les quatre."

Je me tourne vers Faëlis en premier:

"Ta proposition à Yuralria de se placer en retrait était bonne, l'ami. Injustement reçue, car stratégiquement juste. Maintenant ne te vexe pas de sa réponse. Elle a peur pour nous. Sa tâche de nous conduire sans encombres à Niyx est une lourde responsabilité. C'est elle qui est censée veiller sur nous durant ce trajet, et non l'inverse. Une fois qu'elle nous aura menés à Niyx, alors sa mission à elle sera accomplie. Enfin c'est ainsi que je vois les choses, songe à la raison de notre présence ici. Par contre, la prochaine fois, essaie de te décaler par rapport au "front", tu auras de meilleurs angles de tirs et surtout moins de risques de toucher un allié. Enfin, simple conseil."

Puis c'est à Yuralria que je m'adresse:

"Yuralria, tu dois savoir que chez les Hinïons comme chez les Sindeldi, protéger femmes et enfants est le but premier de tout Elfe qui se respecte. Cela même si la femme ou l'enfant est capable de se défendre. Ce n'est pas un jugement de valeurs, entre peuples ou entre homme et femme...c'est une nécessité pour les Elfes."

Je jette à ces derniers mots un regard bref mais bien appuyé à Pureté, puis poursuis à l'attention de l'Ishtar:

"Nous ne te connaissons pas, Yuralria, pas plus que tu ne nous connais. Tu as esquivé toutes les questions sur les tisseurs, leurs pouvoirs, sur l'esprit, mais ne sommes-nous pas censés comprendre afin de trouver la cause? Nous ne connaissons pas ce monde, ni ses peuples ou ses animaux. Dans une situation comme celle qui vient de se produire, les gens se révèlent. Chacun et chacune prend sa place et agit comme il peut, d'après ce qu'il sait et ce qu'il ignore de lui-même et des autres. Parce que nous ne connaissons pas tes moyens de te défendre, d'attaquer ou qu'en sais-je, et parce que tu es une femme, il était évident de te mettre à l'abri en premier lieu. C'est une réaction instinctive qui ne dénigre ni la grandeur de ton peuple ni ton statut de femme, ou tes compétences, elle est simplement naturelle pour nous."

Enfin, je retourne mon attention vers Pureté pour lui dire:

"Toi tu as un gros souci, fillette. Avec les hommes, avec les femmes, avec tout le monde, en somme. Alors laisse un vieux Sindel te donner un conseil: quand c'est comme ça, c'est en soi-même qu'il faut la chercher, la cause du problème. Si tu hais, méprise ou crains tous ceux que tu rencontres, comment veux-tu qu'ils te respectent? Je suppose que c'est de cela que tu voulais me parler, d'ailleurs, le respect. Tu n'as pas aimé que je te remette à l'ordre. Alors laisse-moi te préciser ceci: je te remettrai à l'ordre aussi souvent que cela me semblera nécessaire. Nous sommes quelques pelés perdus sur un monde inconnu avec une mission qui s'annonce délicate à remplir. Si tu ne comprends pas à quel point ta vie ne tient qu'à un fil, et que ceux qui t'entourent sont ta meilleure chance de survie si ils te respectent et t'apprécient, je ne peux sans doute rien pour toi. Ah si, te faire remarquer qu'avec le tronc qui te sert d'arc, si joli soit-il, il vaudrait mieux prévoir un angle de tir plus large. Je me passerai volontiers de flèches dans le dos. Et toi de poignard, j'imagine?"

Un sourire, bref, et j'ajoute en haussant les épaules:

"J'ai dit ce que j'avais à dire. Je pense qu'on aurait intérêt à se serrer les coudes, tous autant que nous sommes. Maintenant si vous n'êtes pas d'accord , vous avez la parole, et si tu veux toujours me parler en privé Pureté, c'est faisable."

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 22 Juil 2015 02:40 
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Faisons connaissance !



Ce long sommeil m’avait certes permis de reprendre des forces, mais je me retrouvais un peu perdue. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et je ne savais pas trop où je me trouvais. Bien sûr, je me souvenais de notre première destination, mais je ne savais quelle portion du trajet avions-nous déjà parcourue. Mais après avoir signalé mon réveil, je n’eus le temps de questionner mes compagnons que Kalas, tout rayonnant, m’apprit qu’il s’inquiétait pour moi.

« Je me sens très reposée, le sommeil m’a envahie sans que je ne puisse résister. »

Le petit bouc sur lequel était monté Birhû s’avérait beaucoup moins haut sur pattes que le destrier que chevauchait Kalas, ainsi, je dus me relever la tête pour l’observer de face. Enfin, l’observer d’en dessous, comme toujours depuis que j’avais quitté mon village natal. Tout en lui souriant, j’examinai ce jeune homme aux yeux de loup, simple et sans prétention. Je désirais sincèrement m’en faire un ami, mais pour cela, je devais faire plus ample connaissance. Le temps ne manquant pas d’ici Barkhane, j’en profitai donc pour amorcer la conversation.

« Dites-moi, ce choucas perché sur la branche, il nous suit depuis longtemps ? C’est l’animal de compagnie de Birhû ? Et vous, Kalas, pourquoi vous êtes-vous engagé dans cette mission ? »

Je m’arrêtai, un court instant, le temps de lui offrir mon petit sourire espiègle avant de poursuivre :

« Pardonnez-moi mon indiscrétion, mais je suis une petite curieuse, et puis la route sera sûrement longue avant notre arrivée à Barkhane, aussi bien en profiter pour se connaître davantage ! »

Tout en me laissant porter, bien assise dans le petit nid aménagé à mon intention, j'attendis la réponse de Kalas.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Jeu 23 Juil 2015 19:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 22 Juil 2015 07:53 
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Localisation: Elysian
Earnar ne s'attendait pas à une gifle mentale d'une telle ampleur. Sa main droite le démangea affreusement et sans faire attention ses griffes d'acier sortirent du mécanisme fixé aux jointures de ses doigts fins et couverts d'écailles. Une telle colère lui était étrangère, il ne l'avait ressenti qu'il n'y a très longtemps, il y a de cela plusieurs années lorsqu'il avait entendu les récits de la chute d'Omyhre et de sa noble lignée de guerriers, de diplomates Eàrions.

Ses traits finirent par se détendre et ses yeux se posèrent sur Marikani, l'Ekhi sévère qui commençait à l'énerver avec des réflexions qui cadraient mal avec son envie d'aider.
Sa voix grave de stentor finit par trancher dans le silence pesant qui venit de s'installer.

- Ecoutez-moi très attentivement Marikani... Je ne suis ni présomptueux ni offensant, je cherche à comprendre la politique d'Elysian et ses peuples. Ixtil est une Agail, je pensais que ce serait elle qui m'accompagnerait jusqu'à Elivagar néanmoins j'étais aussi heureux que vous puissiez m'accompagner parce que j'estime que vous êtes la meilleure personne en qui je peux voir confiance.

Caressant l'encolure de son étalon aussi noir que l'obsidienne et continua de lui montrer sa véritable personnalité.

- Et vous, vous n'insultez pas les autres, ceux qui ne sont pas des élémentaires ? rétorqua t-il pour lui faire prendre conscience de l'égoïsme dont elle faisait preuve.

- Je suis là aussi pour protéger les humains, les elfes et les lutins car vous n'êtes pas sans savoir que si une relique ou une personne aspire la magie et que si elle échappe à tout contrôle, il peut arriver de plus violentes explosions que celles d'un volcan. Je cherche à etre diplomate mais c'est difficile pour un Eàrion ayant vécu plus de deux siècles dans des rues malfamées, à survivre en volant, d'y parvenir en à peine deux jours avoua t-il.

Il soupira, caressant son destrier qui semblait vraiment bien accepter sa présence sur son dos. Il se demanda s'il pouvait le garder lorsqu'il allait rentrer.

_________________


Dernière édition par Earnar le Jeu 23 Juil 2015 02:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 22 Juil 2015 23:18 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
De nombreuses créatures magiques étaient déjà passées sous le regard de Kalas, mais les petits êtres avaient toujours davantage captivés son attention. Pour le Shaman, qu'il s'agisse des Sinaris ou des lutins, les court-sur-pattes sont plein de surprises.

(Autant de détermination et de volonté dans si peu de centimètres, ça se respecte.)

Au fond de lui, le jeune homme se retrouvait un peu dans la petite rouquine. Elle aussi s'émerveillait devant chaque élément qui le méritait. Cette fascination commune pour Elysian lui plu beaucoup, lui qui avait peur de passer pour un imbécile auprès de ses collègues. La lutine lui fit part un instant de ce sommeil qui l'avait habitée pendant la soirée de rencontre avec les ambassadeurs. Kalas fut content de constater que cela n'avait en rien vexer Birhû qui, au goût du jeune homme, avait été mit un peu à l'écart pendant ce fameux congrès. L'élémentaire semblait être l'un de ceux qui laisse la vie suivre son cours sans la compliquer. Un état d'esprit qui se faisait cruellement rare sur Yuimen. Le Shaman respectait ça.

Malgré ses petits yeux blancs gris, le regard de Guasina se fit suffisamment insistant pour capter l'attention du jeune homme. De ses petites lèvres roses s'échappèrent quelques paroles d'une voix fluette mais très agréable à l'oreille. Elle le questionna à propos de l'oiseau à ses côtés et sur les raisons de son engagement dans une telle mission. Elle semblait presque gênée d'avoir demander, aussi cacha t-elle sa gêne dans un adorable sourire qu'on retrouve sur le visage d'un bambin ayant fait une bêtise. Elle enchaîna sur la possible longue durée du trajet qu'il restait encore à parcourir et sur l'intérêt d'en profiter pour faire plus ample connaissance. Kalas était on ne peut plus d'accord avec elle et ne manqua pas de lui dire.

"Vous avez raison, Guasina. Nous sommes engagés à nous côtoyer pendant encore plusieurs jours voir semaines, si j'ose dire. N'ayez pas peur de me demander, j'estime que vous avez le droit de savoir avec qui vous voyager."

Kalas se racla la gorge une fois avant de commencer à répondre aux questions de la lutine.

"Ne vous inquiétez pas, nous n'avons quittés Ilmatar que depuis peu de temps. Avant de partir, Birhû nous a désigné des montures particulières à chacun de nous, comme vous pouvez le voir. Il a donc choisi ce petit oiseau pour vous servir dans vos déplacements. Quant à savoir s'il lui appartient ou pas, je n'ai par contre pas plus d'informations à vous fournir."

S'assurant qu'il avait bien capté son attention, le Shaman reprit d'une voix plus fluide que précédemment.

"Les raisons qui m'ont poussé à me présenter à la milice de Tulorim ? J'en ai déjà cité quelques unes à la reine, vous savez. Richesse, gloire, connaissance, pouvoir... Ce sont des mots si simples mais si attractifs à la fois. Il y en a forcément au moins un qui a manifesté de l'intérêt à vous, à moi et à nos collègues. Si je devais choisir, je dirais... la connaissance. C'est ce qui m'a toujours poussé à agir depuis ma jeunesse."

Le jeune homme hésita un instant à parler de son passé, persuadé que la lutine s'ennuierait d'un tel discours, mais si elle était comme lui, elle apprécierait d'en apprendre toujours davantage.

"D'après mon père, j'ai vécu très jeune à Tulorim, mais c'est bien trop lointain pour m'en souvenir. Mes premiers souvenirs datent plutôt de mon arrivée près de Dehant, dans un hameau qui n'a même pas de nom. J'ai beaucoup aimé y grandir, vous savez. Il y fait bon vivre et tout le monde est tellement gentil... Mon père et moi avons vécu dans une auberge et j'y ai appris bien plus que la cuisine et le service. Des clients de toutes les sortes passaient se restaurer chaque jour, c'était incroyable ! Il y régnait une ambiance fort agréable pour un jeunot comme moi. J'apprenais beaucoup à discuter avec les clients, mais mon père ne me laissait pas adresser la parole à chacun d'entres eux. Il y en avait des bons et des mauvais, si vous voyez ce que je veux dire. Des gens peu fréquentables... Et un jour, il y a eu ce type. Moustache blanche et habillé comme un homme des bois, mais avec un semblant de classe. Il était... formidable. Il m'a donné son nom et un bouquin qui m'expliquait comment faire des miracles. Et c'est comme ça que j'ai appris la Magie.

Kalas se tourna vers Guasina et passa sa main dans sa nuque, comme gêné par ce qu'il avait raconté.

"J'espère ne pas vous ennuyer avec mes histoires, dites-moi si c'est le cas !"

_________________
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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2015 16:48 
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Crocs du Monde – Vers Niyx

Pour Faëlis, Kerenn et Pureté

    Aux paroles de Faëlis, Yuralria secoua la tête légèrement, comme s’il n’avait rien compris à ce qu’elle avait dit, mais ne répondit pas. Cependant, au fur et à mesure des remontrances de Kerenn, ses yeux s’étrécirent et la marque sur son front se mit à luire d’une légère lueur bleutée qui s’ajouta à la brillance qui émanait habituellement d’elle. Ce fut sa seule réaction, jusqu’à ce qu’elle prenne la parole, sa voix est cependant claire, dépourvue de toute émotion.

    - Puisque tu souhaites t’attarder sur cette situation, voici mes paroles : chez les miens, la protection des plus faibles importe plus que celle des poules pondeuses, car c’est ainsi que vous me considérez, puisque vous ne prétendez pas voir chez moi de la faiblesse, mais que ma condition de femme suffit à me voir reléguée au loin. Tu parlais de respect, et chez les miens il s’agit de respect que d’accepter les volontés des uns et des autres lorsqu’ils agissent en connaissance de cause. La mienne est de ne pas aller en dernière ligne où je serais inutile et où je vous verrais vous faire abattre les uns après les autres, sous prétexte que je suis une femme. Je pense avoir une meilleure connaissance de mes capacités que vous, et par conséquent d’être plus apte que vous à juger d’où se trouve ma place en cas de combat.

    Elle fit une pause, le front toujours bleuté, cependant, si l'on cherchait au fond de ses paroles, il était possible de sentir qu'elle se sentait blessée par les paroles du Sindel.

    - Par ailleurs je me suis efforcée de répondre à toutes vos questions, mais il y a des réponses que vous ne pourriez tout simplement pas comprendre, car vous n’êtes pas Ishtars, que vous n’avez pas la même sensibilité quant à nos fluides et que vous ne les ressentez pas de la même manière que nous. Sauriez-vous expliquer à un sourd ce qu’est le son ?

    Elle s'était calmée, ses paroles étaient dépourvue de toute condescendance, ne faisant qu'exprimer un fait. Elle poussa un soupir en amenant son cheval un peu plus loin, comme si elle ressentait le besoin de s'éloigner légèrement.


Crocs du Monde – Vers Elivagar


Pour Earnar


    Marikani pousse un soupir aux paroles d’Earnar, l’earion n’a manifestement pas compris le sens de ses propos. Cependant, à la fin de ses paroles, elle hausse les épaules.

    - Je comprends mieux pourquoi votre sens de la diplomatie laisse à désirer, si vous n’avez pas grandis dans un milieu favorable à cela. J’espère que cela viendra promptement… Elivagar sera peut-être un lieu où commencer à l’apprendre. Si vous le souhaitez, je vous aiderais dans cette tâche.

    Elle chemine quelques instants sans prononcer un mot, paraissant lasse, puis poursuit :

    - Commençons donc maintenant, vous étiez de fait présomptueux et insultant en insinuant qu’Ixtli préférait s’envoyer en l’air avec quiconque plutôt que d’accomplir son devoir. Une simple question demandant pourquoi ce n’était pas elle qui vous accompagnait aurait suffi.

    Après une brève pause, elle ajoute, le regard toujours perdu dans le lointain :

    - Par ailleurs, pas une fois je n’ai insinué quoi que ce soit qui aille à l’encontre des autres races, et m’accuser d’égoïsme par rapport à eux est sans fondement.

    Ils dépassèrent le lac et entreprirent de descendre les grandes montagnes d’Ilmatar pour s’engager dans la pleine vers l’est.


Crocs du Monde – Vers Barkhane

Pour Guasina et Kalas


    Birhû lança un petit coup d’œil vers son dos et la petite lutine qui se trouvait dessus, et déclara un :

    - Bonjour ! enjoué.

    Lorsque les deux aventuriers engagèrent la conversation, il les laissa faire, ravis qu’ils fassent connaissance. Il profita seulement d’une petite pause dans les paroles de Kalas pour répondre à l’une des interrogations de Guasina :

    - Il s’agit d’un choucas que j’ai demandé à un ami de m’envoyer pour vous… C’est une connaissance à lui, et il semble vous apprécier. J’espère que vous pourrez rencontrer cet ami, il vit dans la forêt d’Aetelrhyt.

    En effet, le choucas, toujours perché sur l’une des branches de Birhûvaya ne quittait pas la lutine du regard et tournait la tête d’un côté comme de l’autre avec curiosité.


[Erarnar – xp : 0,5 (post) ;
Guasina – xp : 1,5 (posts) ;
Kalas – xp : 2 (posts) ;
Pureté – xp : 0,5 (post) ;
Faëlis – xp : 0,5 (post) ;
Kerenn – xp : 2 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2015 18:27 
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Inscription: Mar 30 Juin 2015 09:36
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J'ai essayé d'être la plus cordiale possible lorsque j'ai demandé à ce Sindel de m'accorder un peu de
son temps. D'ailleurs, le simple fait de demander alors que nous sommes en plein milieu d'un
voyage et que nous ne pouvons rien faire d'autre que parler et avancer est une preuve de politesse
dont je ne m'embarrasse généralement pas. Mais je suis prête à faire des efforts.

Seulement... seulement le géant, lui, n'est pas prêt à en faire, des efforts. Il me dit s'appeler Kerenn,
mais après ça il refuse ma ''requête''. Bien sûr, il a mieux à faire, après tout il est vieux et aigri, que
serait sa vie s'il ne passait pas son temps à faire la morale aux autres sans se remettre en question ?
Car c'est bien de cela dont il s'agit. Il refuse que l'on s'explique calmement comme deux adultes et
se tourne plutôt vers le reste de l'équipée pour parler à haute et intelligiblement et asséner ses
jugements de vieux malpropre à tout le monde.

Il commence par féliciter l'hinïon d'avoir traiter notre guide comme une moins que rien, et en profite
pour en rajouter une couche et la reléguer au rang de pouliche dont le but principal serait de mettre
bas les rejetons des ces grands et beaux êtres masculins à qui elle semble appartenir. Je sens la rage
bouillir en moi alors qu'il prononce un discours qu'il a l'air de penser raisonnable alors qu'il est
abominablement emprunt d'un sentiment de supériorité si abjecte qu'il me donne l'envie de lui
mettre une flèche dans la jugulaire immédiatement. Pour qui se prennent-ils ces hommes pour
penser qu'ils peuvent dicter leurs actions aux femmes sous prétexte que eux les voient comme des
machines à enfanter ? Il me faut un trésor de patience pour me contenir, pour ne pas exploser, pour
ne pas lui lancer toute l'étendue du mépris que j'ai pour son monologue à la face, pour ne pas lui
faire ravaler son attitude de grand connard prétentieux.

Et alors que je maîtrise ma colère et pense avoir entendu le pire, il se tourne vers moi, et toujours
d'un ton que chacun pouvait entendre, me reproche mon impolitesse, ma haine et ma colère et vient
me dire que je suis la seule fautive si je ne reçois pas le respect que j'espère. Ah ! Si je n'étais pas
trop occupée à serrer les poings si fort que même les volutes sombres émanant de mon corps ne
pouvaient cacher la blancheur de mes phalanges je serais probablement en train de rigoler à gorge
déployée de ces accusations. Ce répugnant fils de putain vient supposer la raison de ma venue alors
même qu'il a refusé de m'écouter trente secondes plus tôt ? Et il continue avec ses conneries
moralistes, me disant qu'il viendra me faire la leçon chaque fois qu'il en aura envie, comme si il
était au dessus de tout le monde, comme s'il était tout blanc, comme s'il était un modèle pour nous
tous. Il a bon dos cet espèce d'enfoiré, outre quelques éclairs lumineux le muutos qui s'échappe de
son corps est aussi sombre que le mien, et je suis bien placée pour émettre la supposition que cette
couleur est liée de près ou de loin à une certaine noirceur d'âme.

Après son discours, grand seigneur, il me dit que, si je veux, si je le souhaite, eh bien il m'accordera
une audience, dans sa grande bonté, dans son immense mansuétude, dans toute la splendeur de son
être, pour que je puisse réagir à ses propos. Et le pire, c'est qu'il me dit ça tout à fait sérieusement,
comme s'il venait de m'offrir gracieusement un tas de conseils avisés et qu'il s'attendait maintenant à
ce que je profite de son autorisation à m'exprimer pour lui répondre. Oh bien sûr, je vais lui
répondre, mais je ne lui offrirais aucunement le petit discours que je lui avais préparé, et je ne lui
donnerais pas non plus la satisfaction de répondre sur le fond de son discours. Parce que le fond, je
n'en ai plus rien à faire, vraiment. Il a tenu à jouer les moralistes ? Il a tenu en se positionner comme
donneur de leçon ? Je le prendrais tout simplement à son propre jeu, rien de plus.

Mais avant que je n'ai pu m'exprimer, c'est Yuralria qui prend la parole. Et j'en suis contente, car elle
n'est pas tendre avec lui, elle ne se gêne pas pour lui dire sa façon de penser, et ça me permet à la
fois de reprendre mon sang froid et d'apporter de l'eau à mon moulin. Elle lui dit qu'elle connaît
mieux ses capacités que lui et qu'elle refuse de les laisser décider pour elle où sa place dans un
combat se trouve. Elle manque cependant d'un peu de hargne, et je la sens s'adoucir à mesure qu'elle
avance dans son discours. Elle n'a clairement pas apprécier les remarques, mais elle si elle semble vouloir clarifier les choses, elle a l'air de vouloir éviter d'envenimer les choses.

Tant pis, ce sera alors mon rôle de le faire. De toute façon je ne peux laisser le Sindel me parler sur
ce ton, comme s'il était le chef de l'équipée ou quelque chose comme ça. Quoiqu'il en soit, il aurait
fallu que je prenne la parole pour à mon tour faire comprendre aux membres de ce voyage que je ne
compte pas me laisser marcher dessus sans réagir. Ce connard me donne des leçons, me menace à
deux reprises et me manque de respect tout au long d'un discours nauséabond, alors musclé ou pas
musclé, grand ou pas grand, il est temps que je mette les choses à plat. Oui, il m'intimide encore un
peu, mais au final il ne fera rien. On est dans le même camps, et je doute que Yuralria le laisse
passer ses nerfs sur moi parce que je l'ai remis à sa place. Alors maintenant, c'est mon tour de
hausser le ton.

« Vous ne me laissez pas parler et vous croyez cependant savoir ce que j'étais sur
le point de vous dire. Je trouve cela très présomptueux, et bien plus irrespectueux que toutes les
fautes dont j'ai pu me rendre coupable.
»

Je parle à voix haute et intelligible pour que tout le monde m'entende, mais mon ton est calme et
posé, ma voix ne laisse paraître aucun signe de faiblesse ou de doute, mes yeux et mon corps ne
trahisse pas ma nervosité : je suis contente de l'effet que je donne.

« Avant de faire votre discours moraliste, peut être auriez vous dû m'écouter, car je
vous entend parler de politesse et de respect mais vous en exigez apparemment bien plus que vous
n'en donnez. En ne vous disant pas bonjour ce matin j'ai froissé une règle éthique, je le conçois,
mais un manque de politesse n'est pas un manque de respect ; par contre, présumer des paroles des
gens et les envoyer paître en fonction, vous pouvez tourner ça de la façon que vous voulez, c'est
insultant. Et vous allez sans doute me rétorquer que je l'ai bien mérité, mais vous avez fait preuve
d'irrespect à votre amie Yuralria également sans cligner des yeux, en la traitant comme une pouliche
dont le but suprême serait d'enfanter et en niant par là toute son existence personnelle, la reléguant
au rang de mère pondeuse quand elle pourrait vouloir être bien plus. Alors ne parlez pas de respect,
car vous êtes la personne la plus irrespectueuse ici, et votre condescendance ne semble avoir d'égale
que votre vanité, à vous positionner comme le chef spirituel ou autre connerie du genre d'une
expédition qui est dirigée par Yuralria et personne d'autre. J'étais venue vous parler pour avoir une
conversation d'adulte seule à seul, pour que nous mettions les choses à plat comme des gens
civilisés, mais vous m'avez juste craché à la gueule et avez préféré régler cela en prenant tout le
monde à parti, comme un amuseur publique ou un adolescent.
»

Je serre les talons pour indiquer à Lune d'accélérer et me dirige vers l'avant du cortège, pour tourner
le dos à tout le monde et leur faire comprendre que je n'attends pas de réponse. Sur le chemin,
cependant, je me tourne partiellement pour m'adresser à tout le monde – mais aux deux hommes en
particulier.

« Sachez cependant que je ne suis pas une gamine, tant que nous avancerons dans
un but commun j'assurerais vos arrières sans problème, et vous pouvez me faire confiance dès lors
qu'il s'agit d'accomplir notre mission, et donc de se débarrasser de nos ennemis également. Par
contre, si l'un de vous deux s'avise de me dire ne serait-ce qu'une seule fois de me mettre à l'abri, de
fuir ou de me cacher pour la seule raison que je suis une femme...
»

Je laisse un silence planer, appréciant l'effet que cela procure à mon auditoire.

« … qu'il sache que la flèche qu'il sentira entre ses omoplates ne sera pas le
résultat d'une erreur causée par la faible qualité de mon arc.
»

Après tout, si le dénommé Kerenn se permet de menacer ses pairs, je ne vois pas pourquoi je ne lui
ferais pas comprendre que moi non plus je ne suis pas là pour plaisanter.

Je me retourne de nouveau, faisant face à la route, et prend quelques mètres d'avance.

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2015 21:00 
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Faisons connaissance ! (suite)


Trop curieuse et avide de voir ce nouveau paysage qui s’offrait à moi, je me levai, tout en prenant soin de bien me tenir aux branches à ma disposition afin de ne pas perdre l’équilibre.

Tout comme moi, Kalas était disposé à entretenir la conversation, ce qui me fit d’autant plus plaisir que j’adore discuter avec les autres, leur raconter mes histoires, mais aussi satisfaire ma curiosité légendaire en les écoutant raconter leurs aventures. C’est Kalas qui m’informa le premier de la raison de la présence du Chouca, il allait me servir de monture afin de faciliter mon voyage d’ici Barkhane.

(Il semble gentil, mais je ne sais pas si je vais m’en servir.) Pensai-je en regardant l’oiseau noir.

(Et pourquoi donc ? ) Me questionna ma Conscience.

(J’ai déjà une monture et c’est mon canard Pataud, j’aurais l’impression de le trahir si j’utilisais un autre que lui pour emprunter la voie des airs.)

(Sornetttes et balivernes !) Intervint ma Conscience sur le ton de la réprimande.

Mais avant qu’elle ne parte dans un long discours afin de me sermonner, je la pris de court.

(Oui, je sais bien ! C’est un canard et il n’a conscience de rien de tout ceci. C’est moi qui suis trop sensible !)

(Bien ! ) Commenta-t-elle tout de même.

Et puis, Birhû, ce petit être végétal, s’étant enfin aperçu de mon réveil, me salua joyeusement avant de m’expliquer la provenance du Chouca. Cet oiseau appartenait en fait à un de ses amis, un habitant de la forêt d’Aetelrhyt, qui avait bien voulu me le prêter pour le voyage.

« C’est gentil de sa part, j’aimerais également rencontrer votre ami. Mais si vous le permettez, je ne monterai pas tout de suite le choucas. J’aimerais mieux rester ici afin de pouvoir converser avec vous et Kalas. »

Puis mon regard se tourna vers le choucas. Ce volatile curieux, toujours perché sur une branche de Birhûvaya ne me quittait pas du regard, tout en faisant basculer sa tête d’un côté et de l’autre. Je l’observai également quelques secondes lui souriant de mes plus belles dents, avant de me tourner vers Kalas. Ce dernier me dévoila que parmi tous les intérêts qu’il aurait pu l’inciter à se présenter à la milice, c’était la soif de la connaissance qui avait pris le dessus, il était de ceux qui voulaient toujours en savoir plus. Puis, il me nomma des noms de villes que je ne connaissais pas, mais je retins cependant l’essentiel. Il a toujours été en contact avec les gens et il prenait plaisir à les côtoyer et à en apprendre un peu plus sur eux et sur la magie. Puis, il s’arrêta craignant m’ennuyer avec l’histoire de son passé. Je le rassurai aussitôt.

« Non, n’ayez crainte, votre histoire ne m’ennuie pas au contraire ! »

Il était temps à mon tour de rendre la politesse et de lui parler un peu de moi.

«Pour ma part, je suis issue d’une nombreuse famille de lutin. J’en suis l’aînée. J’ai eu une enfance facile entourée de ma famille immédiate, puis de mes grands-parents, de mes oncles et tantes, cousins et cousines. Lors des rassemblements, nous sommes très nombreux croyez-moi. Si je me suis rendue à la milice, c’est pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. »

Je m’arrêtai un petit instant, prenant la peine d’observer ce jeune homme plutôt costaud qui disait aimer pratiquer la magie.

« Il y a des gens qui croient que les lutins sont des farfadets et qu’ils possèdent des pouvoirs magiques. C’est faux ! Enfin, comme toutes les autres races, certains lutins ont des prédispositions pour la magie, mais il y a peu de magiciens dans ma famille. Moi, je n’ai aucun pouvoir, mais je me débrouille bien au tir à l’arc. » Terminai-je fièrement.

Bien que nous étions en mission pour sauver un monde, je me sentais détendue comme lors d’une promenade, aucune tension ne m’habitait, je me sentais bien en compagnie de ces deux compagnons.

(Et avec raison, puisque ce sont de bonnes gens, continue à te fier à ce que tu ressens)

Intervint ma Conscience dans le fil de mes pensées.

(((700 mots)))

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Mar 28 Juil 2015 02:05, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2015 21:22 
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Mais finalement, les choses ne se passèrent pas ainsi. Kerenn prit la parole bien haut, et notamment, Ô surprise, pour le défendre. Faëlis haussa un sourcil. Il précisa qu'il aurait dû s'écarter pour ne toucher personne, ce qui fit pouffer légèrement l'elfe. Il comptait apprendre à un archer à tirer ? Mais bon, au moins son conseil était-il valable. Sa plaidoirie culmina avec une invitation à se serrer les coudes, notamment adressé à Pureté, qui d'après lui avait un problème avec les gens.

À cela, Yura se borna à répondre la même chose : qu'elle était assez forte pour se défendre. Mais ne comprenait-elle pas que le problème n'était pas là ?

« Nous sommes fort aises de l'apprendre, encore une fois, et je m'excuse de vous avoir vexé, mais laissez-moi vous dire une chose : que vous soyez un homme ou une femme n'y change rien. Je suis un protecteur. Je protège les gens. C'est ce pour quoi je suis ici, après tout, non ? »

Il prit sa petite arbalète et la fit tournoyer crânement. Bien sûr, il cherchait aussi à se protéger lui-même, mais cela était secondaire en l’occurrence. La priorité était d'analyser le danger et aussi...

« Sans même parler du fait que vous êtes une femme importante pour votre peuple, vous êtes aussi notre seule chance de survit ici. Alors oui, comme dit Kerenn, protéger une femme fait partie de notre culture. Mais par-dessus tout, protéger notre seul guide, même au péril de la vie d'un d'entre nous, c'est assurer la survie des deux autres. L'équation est pourtant simple, non ? »

Bon, après, il ne fallait pas exagérer, il ne comptait pas mourir non plus ! Mais plus ou moins, en arrondissant les angles par quelques approximations presque exactes et basées de loin sur des faits réels, cela résumait assez bien son idée sur la question.

Comme ils reprenaient la route, et que l'ishtar semblait vouloir penser à autre chose, l'hinion se tourna ensuite vers le sindel, et dit d'une voix plus douce :

« Vous savez, Kerenn, lorsque je vous ai vu pour la première fois, je vous ai pris pour un rustre possiblement corrompu par les ténèbres... J'ai toujours mis un point d'honneur à essayer d'améliorer mon sens du jugement, mais il semble que j'ai encore échoué. »

Il sourit :

« Vous êtes bien plus sage qu'il n'y paraît. »

Hélas, il faut croire que le temps de la paix n'était pas encore venue. En effet, la gamine était visiblement énervée. Elle était vexée par les paroles du sindel, ce qui pouvait se comprendre, mais son ton prétentieux était digne des petites nobles gâtées de Cuilnen. Elle avait de toute évidence quelque chose à rattraper, et était également une ardente défenseure de la cause féminine. Ça aussi, Faëlis connaissait. Il se souvenait comment sa mère avait ri au nez d'une de ces mégères qui venaient se plaindre de ses orgies, accusant de réduire les femmes à de simples objets, malgré l'évidence qu'en ces conditions, ni homme ni femme n'était à son avantage. Faëlina Nyris avait terminé par ces mots assassins : « Ce n'est pas la première fois que je vous vois vous en prendre à quelqu'un... n'est-ce pas étrange qu'une personne qui prétende défendre les femmes passe tant de temps à leur faire la guerre ? ». Le jeune Faëlis, caché derrière une statue pour suivre l'échange, avait failli se trahir en pouffant de rire.

Ainsi allait le monde. Les gens se battaient plus souvent pour se battre que pour défendre une cause.

Tandis qu'elle prenait un peu d'avance, non sans avoir promis de planter une flèche entre les omoplates de quiconque chercherait à la protéger, le protecteur gloussa :

« Pour l'instant, ce sont vos omoplates à vous qui sont exposées. Mais merci de m'avertir que vous ne voudrez pas de mes flèches de soin... »

Il savait que les archers de la lumière avaient un tel pouvoir, même s'il ignorait encore comment exactement l'appeler. Puis, il se tourna vers Kerenn :

« Au moins, nous aurons appris quelque chose : il est bel et bien possible de déclencher un incident diplomatique... par exemple en essayant d'aider un ishtar en danger ! Cela dit, en attendant, Yura à raison sur un point. Nous verrons cet esprit bien assez vite, il est inutile de nous inquiéter pour ça. »

Il jeta un regard à sa peau qui envoyait encore des flashs erratiques. Il dirigea le regard vers l'avant.

« Et cela fera le plus grand bien... En attendant, je me demande... Yura, votre conviction dans vos pouvoirs me fait me poser une question : les autres élémentaires sont-ils vraiment affaiblis de manière significative ? Ou est-ce que seuls les tisseurs d'ombres peuvent sentir le drainage pour l'instant ? »

Elle pouvait bien proclamer ce qu'elle voulait, mais ils étaient quand même dans une situation particulière. Comment pouvait-elle garantir que ses pouvoirs pouvaient la défendre ? Bien sûr, il n'était visiblement pas question de l'interroger en ces termes, du moins pas sans déclencher une nouvelle crise, mais il espérait quand même avoir des réponses d'une manière ou d'une autre. Et puis quoi encore ? Ils étaient là pour les aider, oui ou non ?

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 24 Juil 2015 21:05 
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A mes paroles, Yuralria réagit avec une brusque montée d'émotions, visiblement blessée, en colère, à tel point que son tatouage s'embrase d'une lueur bleutée. Ses paroles me révèlent qu'elle n'a pas perçu le sens de mes paroles, la conception Sindel du rôle de chacune et chacun, de l'équilibre entre les hommes et les femmes, lui étant aussi étrangère que pour nous les secrets des Ishtars. J'approuve d'un hochement de tête les paroles de Faëlis puis réponds à Yuralria, calme et posé:

"Notre protectrice Sithi est une femme. Les femmes Sindeldi se trouvent dans l'armée, dans le gouvernement, partout, nous ne les protégeons pas parce que nous les jugeons plus faibles. Nous les protégeons parce qu'elles nous sont chères, surtout, et aussi, c'est certain, parce qu'elles représentent la vie. C'est une femme qui m'a appris à survivre, elle m'a protégé de nombreuses fois, je l'ai protégée de nombreuses fois, alors crois-tu vraiment que je pense comme tu l'as décrit? Ne peux-tu concevoir, et accepter, que nous ayons à coeur de te protéger simplement parce que tu nous es chère, et que tu es importante pour nous?"

Je laisse passer un instant de silence, puis ajoute à propos de ses dernières paroles:

"Je te faisais simplement remarquer pourquoi nous ne pouvions pas savoir quelle place était la tienne en cas de combat, ne te sens pas agressée, ombrageuse amie."

Mais déjà elle reprend sa route, s'éloignant un peu en quête de solitude visiblement, et c'est Faëlis qui vient vers moi pour une confidence qui me tire un sourire franchement sardonique:

"Je suis un rustre, l'éducation laisse à désirer au bagne de Raynna. Mais évidemment, mieux vaut ne pas me le dire en face. Cependant, comme je t'avais pris pour un lâche paon de cour prêt à tomber en pâmoison au premier danger, et que tu es resté bien droit sur ta selle, nous sommes quittes?"

La stupide gamine, à mes paroles, passe par toute une gamme d'émotions très positives comme la haine, la rage, le mépris, la peur, qui une nouvelle fois font luire son regard de la manière la plus malsaine qui soit. Par Meno, celle-là c'est un cas à part, jamais vu autant de complexes dans une si petite carcasse. Elle finit cependant par arriver à une conclusion en s'efforçant alors de dissimuler son abyssal mal-être derrière un masque censément impressionnant et farouche. Mais, totalement incapable de se maîtriser, son flot de paroles ruisselantes d'émotions ruine le fruit anémique de ses efforts d'impassibilité assurée, je l'écoute en haussant légèrement un sourcil, imperturbable.

Folle et sotte de surcroît, ça commence à être lourd pour une si petite carcasse. Enfin, pour achever jusqu'à la dernière bribe sa crédibilité, elle fait volte-face aussitôt son beurre rance étalé, s'attirant une fort jolie réplique de Faëlis qui lui fait remarquer que ce sont ses omoplates à elle qui sont exposées, alors qu'elle vient ouvertement de nous menacer d'une flèche dans le dos si nous osions encore relever le fait qu'elle est une femme. Je ne peux m'empêcher de sourire imperceptiblement aux paroles de Faëlis, répondant à la gosse sur le ton que peut utiliser un adulte qui réprimande un mioche qui a été insolent:

"Une femme? Tu n'as rien d'une femme, pour l'heure tu te comportes comme une gamine prévisible, haineuse et suicidaire. Suis-je le premier Sindel que tu rencontres de ta courte existence, pour ne pas savoir quelle est ta place dans l'ordre des choses? Allons enfant, il suffit maintenant, vas bouder devant si cela te chante, mais en silence!"

Mes yeux s'étrécissent, à l'affût du moindre geste malencontreux de la gosse, mon corps se tend imperceptiblement, prêt à réagir instantanément en cas de danger. J'espère pour elle qu'il lui reste une bribe de lucidité, parce qu'au moindre faux pas supplémentaire je lui colle une rouste à la Ranaise, sans grand déplaisir en y songeant bien. Éliminer cette petite crevure maintenant nous éviterait sans doute bien des ennuis plus tard, je ne la crois pas capable de se comporter sainement. Mais, malgré cela, une certaine répugnance à tuer à nouveau une gosse me retient, tout juste suffisante à empêcher le déferlement de violence ravageur qui malmène les remparts de ma patience. Je sais que je devrais dorénavant me méfier d'elle comme de la peste, mais cela au fond ne changera rien, je n'ai et ne pourrai avoir le moindre respect, la moindre confiance en cette folle, alors par Meno pourquoi ne pas en finir une bonne fois pour toutes, ainsi que je l'ai toujours fait? Peut-être parce que je n'ai pas la moindre intention de la côtoyer plus longtemps que le strict nécessaire, et qu'elle n'a absolument aucune importance à mes yeux, quantité négligeable pouvant être réduite à l'état de repas pour les mouches d'un simple frôlement de lame acérée.

Je ne suis pas venu ici prendre des vies, à priori, mais en sauver, ce qui me change notablement de la plupart des missions dont je me souviens, commencer par égorger comme une truie bien grasse une greluche censée être dans notre camp serait un début légèrement moyen. Oui, mais précisément, je ne la crois pas fiable, incapable de contenir ses pulsions érotiques d'après les regards férocement jaloux et haineux qu'elle lançait à Jillian sur le balcon du palais. Frustrée à mort, probablement, et incapable de juguler sa frustration en public. Une faible et pitoyable petite créature, en y songeant bien, mais par quel déplaisant hasard les miliciens de Tulorim l'ont-ils laissée passer? Bon sang, Yuimen n'est pas à ce point en manque d'aventuriers pour laisser s'engager n'importe quel rat d’égout! Enfin, peu importe, je serai bientôt débarrassé d'elle, d'une manière ou d'une autre, et le plus tôt sera le mieux pour la survie de la mioche.

Faëlis me fait à cet instant plaisamment remarquer à quel point il est aisé de déclencher un incident diplomatique avec un ou une Ishtar, puisqu'il suffit de tenter de le protéger, puis me dit qu'il ne sert à rien de s'inquiéter à propos de l'esprit. Un sourire plus détendu reprend place sur mes lèvres, bien que je continue à surveiller la teigneuse du coin de l'oeil, et j'opine à l'attention de l'Hinïon:

"Oui, soyons prudents, si d'aventure nous lui sauvons la vie ce sera la guerre! Pour l'esprit, je ne m'inquiète pas, je m'efforce peu à peu de me constituer une trame de ce monde, d'en comprendre les rouages, les forces en présence, leur nature, leurs capacités, leurs faiblesses aussi. Vieille habitude de soldat, je suppose. Et toi, que faisais-tu, avant de t'engager pour cette mission?"

L'Hinïon pose ensuite une question sur l'état d'affaiblissement des Élémentaires du fait de ce drainage, nous savons déjà que leur pouvoir sur les éléments a faibli et continue à décroître, mais qu'en est-il d'eux en personne, quelle influence cela a-t'il sur leur vie de tous les jours, sur leurs corps, au-delà des bouleversements climatiques à venir? Aaria nous a dit qu'il était possible qu'ils disparaissent si le drainage n'était pas interrompu, mais sont-ils déjà physiquement affaiblis, si tant est qu'on puisse parler de physique concernant un élémentaire? Je pense que l'on peut, Yuralria avait un corps tout ce qu'il y a de plus matériel lorsque j'ai eu contact avec elle, mais de même que les Sylphes peuvent prendre une forme éthérée, les Ishtars peuvent-ils devenir des ombres, ou au contraire des lumières? Et les Ekhiis devenir de feu? Le pourront-ils toujours si le drainage se poursuit? Hum. Je rajoute ma petite question à celle de Faëlis:

"Je me demandais, Yuralria, pour les Sylphes par exemple, est-il plus facile pour eux de garder leur forme matérielle, celle éthérée, ou cela ne change-t'il rien? Et ce drainage, a-t'il directement une influence là-dessus? "

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 24 Juil 2015 22:24 
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Le bellâtre m'expliqua le pourquoi du comment quant à ma transformation. Il m'expliqua que je pouvais la maitriser comme lui et qui était capable de m'y aider. Il continua en parlant d'une peuplade ayant provoqué l'explosion du volcan pour des raisons que je trouvais étranges et obscures. Comment un peuple pouvais provoquer une explosion volcanique ? Je l'ignorai, mais je comprenais maintenant pourquoi il fallait faire preuve de diplomatie sur ce foutu monde. Un mot de travers et on vous faisait péter un volcan à la tronche! J'avais mis les pieds dans un sacré merdier et j'allais devoir faire tout mon possible pour renier ma nature, pour ne pas blesser l'orgueil des gens, pour ne pas les vexer...Bordel!

Telam continua à déblatérer, m'invectivant légèrement. Il me demanda si j'avais une idée de ce vers quoi je m'approchais, m'affirmant que lui le savait. Je devais me retenir de l'insulter, de lui en coller une directement sur le pif. C'était un bon entrainement pour la suite. Je répondis donc au milicien en grognant.

"Si vous êtes au courant de ce qui se passe, je trouve ça stupide de me laisser dans la flou de la sorte. Stupide qu'il faille vous tirer les vers du nez..."

Me rendant compte que me propos pouvaient être légèrement blessant, je m'efforçai d'ajouter un "...avec tout mon respect." à la fois pour atténuer mes propos et...provoquer Telam.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 27 Juil 2015 01:37 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Une légère brise vint caresser le visage de Kalas, soufflant sur ses cheveux bruns et les éparpillant. La rapidité du départ l'avait empêché de finir sa toilette correctement, mais il ne regretta rien. Après tout, il avait lui même conseillé de partir aux premières lueurs du soleil. En repassant la main dans ses cheveux, le jeune homme s'étonna de la longueur de ses cheveux, lui qui avait prit soin de son apparence quand il habitait encore chez son père. Se remémorant les baignades dans le lac près de sa maison, Kalas en vint à se dire que la transition d'enfant à aventurier avait totalement chamboulée sa vie. Il avait découvert Dehant, rencontré une famille de Sinaris et failli les perdre le même jour. Les souvenirs de sa captivité dans les sous-sols de Garold et Sharold se manifestèrent d'eux-mêmes, mais le jeune mage préféra les effacer de sa mémoire... Trop douloureux à son goût.

Malgré tout, la Meute avait été l'expérience la plus fantastique de toute sa vie. Vivre avec des Semi-loups n'était pas commun en ce monde, surtout pour un homme aussi jeune. Les défunts membres étaient tous exceptionnels et valaient l'attachement que Kalas leurs apportaient. Rien ni personne ne pouvait remplacer ces quelques mois, profondément ancrés dans l'esprit du jeune Shaman. L'extinction du groupe avait provoqué un immense chagrin dans le coeur de cet homme qui se pensait grand, mais il était comme n'importe qui au final. Savoir utiliser la Magie, être capable de se transformer en loup, voyager sur un nouveau monde... Tous ces exploits n'empêchaient pas Kalas d'être ce qu'il était purement et simplement. Un homme. Rien qu'un homme. Mais il fallait bien commencer par là.

Une fois retombée, le vent se tut pour laisser le calme et le silence s'installer sur le paysage aux alentours.

(Toujours le même, mais pas moins lassant. Excepté la présence de Birhû, je n'ai même pas l'impression d'être sur un autre monde. Il y a de nombreuses ressemblances avec Yuimen sur bien des points mais après tout, je n'ai encore rien vu de ce qu'Elysian a à me proposer.)

A ses côtés, Guasina termina d'assimiler les nombreuses informations qu'avait donné Kalas à son propos. Du haut de sa vingtaine de centimètres, elle le rassura dans ses inquiétudes d'endormir son assemblée et se présenta à son tour, de façon plus sommaire. Le Shaman pu notamment apprendre que la lutine venait d'une famille nombreuse, chose qu'il n'avait jamais connu. Avoir des frères et soeurs, des cousins et cousines, des tantes et des oncles... Ses camarades d'enfances lui disaient souvent avoir de la famille éloignée dans telle ou telle ville et secrètement, il les enviaient. Sa mère lui avait été enlevée trop tôt et le petit garçon qu'il était à l'époque avait dû se contenter de sa figure paternel pour grandir. Malgré tout, il avait magnifiquement bien fait son travail de père et Kalas espérait qu'il continue à le faire de nombreuses années encore.

Guasina continua sur les raisons qui l'avait poussé à se présenter à la milice. Elle ne fit pas mention de la façon avec laquelle elle avait eu vent d'un tel voyage. Kalas en conclut que la lutine devait avoir une attache particulière avec la milice et se demanda si elle n'était pas elle-même milicienne. Malgré tout, son dévouement pour l'aide collective paru fort sincère aux yeux du jeune homme, qui ne douta pas une seconde de sa sincérité. La petite rouquine respirait l'innocence et la douceur, rien ne nocif n'émanait d'elle a priori. Depuis son expérience avec le loup de Thimoros, Kalas se sentait capable de sentir ce genre de chose là. S'agissait-il d'un pouvoir insufflé par la bête monstrueuse lors de sa morsure ou bien d'une pure coïncidence ? Incapable de répondre à cette question, il se contenta de suivre son instinct qui lui sommait de croire en elle.

Malgré sa petite taille, son regard n'en fut pas moins intense et Kalas eu beaucoup de mal à y résister. Elle avait posé ses yeux sur lui à peine quelques secondes en lui souriant, mais il ne savait comment y réagir. Le jeune homme manifesta sa gêne par un rapide rougissement des joues et se mit à sourire bêtement, incapable de réagir calmement devant une aussi belle créature. Ne semblant pas y prêter attention, elle continua à parler sans prétention et donna quelques informations fort intéressantes sur son peuple. Les lutins sont, semble t-il, une race commune aux autres. Outre leur petite taille, ils disposent des mêmes dispositions pour tous les types d'activités que les humains sont capables de réaliser, qu'il s'agisse de la Magie, de l'escrime ou de l'archerie. Guasina précisa par ailleurs disposer de bonnes compétences dans ce dernier enseignement d'un ton qui laissait supposer qu'elle en était fière.

(Haute comme... deux pommes ? Belle à croquer, vive de corps et d'esprit et enfin spécialiste du tir à l'arc. Si toutes les lutines sont aussi fascinantes, je comprends pourquoi son peuple est aussi apprécié des humains.)

Comprenant qu'il était temps pour lui de répondre au vue du silence qui s'installait, Kalas prit la parole en ralentissant la vitesse de sa monture pour se retrouver à hauteur de marche du bouc de Birhû.

"Experte au tir à l'arc ? Je vois à votre arme que vous savez en manier plusieurs sortes. Au vu de votre équipement, vous avez l'air d'avoir vécue de nombreuses aventures ! Je serais ravi de les entendre quand nous aurons l'occasion de bavarder autour d'un verre à Barkhane, si le temps nous le permets bien entendu."

Le jeune homme s'était tourné vers Birhû, comme pour attendre une réaction de sapart quant à la dernière remarque qu'il avait prononcé à voix haute. Il reprit cependant sa discussion avec la lutine, toujours accrochée dans les branches de l'élémentaire.

"Bien que je ne saurais en dire davantage de mon côté, j'ai eu l'occasion de vivre quelques... expériences qui vous aurait certainement intéressée. En parlant de ça, j'ai... quelque chose que j'aimerais vous montrer, Guasina.

C'en était trop pour le Shaman qui ne supportait plus les démangeaisons qui parcouraient son corps. Il lui aurait été impossible de se soulager d'une autre manière que de laisser son corps entier s'abandonner à son côté animal. Hurlenuit criait de plus en plus fort et Kalas ne pouvait plus l'ignorer. Que la lutine accepte ou non, il aurait laissé le loup prendre pleine possession de son corps.

La proposition de Birhû faite un peu plus tôt lui revint en tête et Kalas comprit par la qu'il n'était pas nécessaire de lui demander son autorisation pour faire une ballade.

(Il prendra certainement les rênes.)

Tentant de ne pas tomber du cheval et de s'écraser quelques mètres plus bas, Kalas glissa l'un de ses pieds hors de l'étrier et se laissa tomber en s'appuyant sur le flanc de sa monture pour se stabiliser. La lente cadence qu'avait adopté le groupe lui avait permis de descendre du cheval au pas et de suivre à pied pendant qu'il regardait la lutine avec un sourire, priant au fond de lui pour qu'elle ne refuse pas. La main tendue pour la faire voyager jusqu'à sa nuque, il lui fit la demande avec toute la volonté de la convaincre du monde.

"Accepteriez-vous de m'accompagner pour quelques temps ? Ne vous en faites pas, Birhû est au courant et nous ne nous éloignerons pas très loin de lui. Faites moi confiance, il ne vous arrivera rien, je vous le promets.

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 27 Juil 2015 17:16 
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Lorsque je me tourne, l'hinïon me lance une pique concernant mes omoplates ; je m'attendais à une
stupidité du genre de sa part, il n'a pas l'air finaud. Cependant le sindel ne cesse de me surprendre de
par sa stupidité. Des deux, je croyais qu'il serait le plus supportable, je me trompais ; il me traite
tout simplement de gamine et s'arrête là. Je viens de lui exposer fait par fait ses torts, argumentés et
expliqués, et cet idiot qui a pourtant l'air de se prendre pour un sage ne fait rien d'autre que me
lancer une pique personnelle pour ne pas avoir à y répondre. S'il n'avait rien dit, à la limite, je
penserais que mes paroles l'ont fait réfléchir, mais non, il se comporte comme un enfant blessé dans
sa fierté : je lui ai montré ses fautes et il se dédouane en disant que je ne suis qu'une enfant
immature.

Un jour Equilibre m'a dit quelque chose qui s'applique très bien dans ce cas présent. Elle était
saoule, et, comme chaque fois qu'elle buvait trop, elle m'avait prise dans ses bras pour me dire à
quel point elle m'aimait – ce sont presque les seuls souvenirs de tendresse que j'ai d'elle – et elle
m'avait dit ces mots : « Pureté, tu es bourrée de défauts, mais ce qui te rendra
toujours infiniment meilleure que ces connards c'est le fait que tu en aies conscience et que tu
travailles chaque jour pour t'améliorer
» – bon, c'est le souvenir que j'en garde, mais en
réalité il y avait bien plus de bégaiements et d'hésitations dues à l'alcool. Dans cette situation, ''ces
connards'' c'était les elfes imbus d'eux-même que l'on venait juste de quitter. Aujourd'hui, le connard
c'est Kerenn, l'homme qui refuse de se remettre en question et d'accepter ses torts. Ca ne m'étonne
guère, dans un sens. La vanité et le déni de ses propres défauts sont des traits de caractère qui ont
tendance à s'accentuer avec l'âge. Et il a l'air vieux. Je ne saurais lui donner un âge, c'est toujours
difficile avec les elfes, mais il me semble bien plus âgé que la plupart des sindel que j'ai pu
rencontrer. En tout cas, il est indéniablement plus ancien que l'hinïon, qui ne me semble être guère
plus qu'un adolescent – mais peut être que la puérilité et la vanité qu'il dégage me donnent une
mauvaise image de lui – ou que moi, même si l'on compare mon vieillissement à l'échelle elfique.

Et pourtant, il me semble être plus sage que lui ; bien sûr, je suis colérique et haineuse, bourrée de
préjugés, impulsive et provocatrice, mais j'ai le mérite de le savoir et de bien vouloir admettre
lorsque je suis en tort. Lui ? A peine est-il touché dans sa fierté qu'il se braque et lance une pique
qui se veut insultante pour ne pas avoir à prendre en compte mes paroles ; on dirait un enfant. Et
encore, lorsque j'étais une enfant j'étais déjà consciente d'avoir des problèmes de tempérament.

Je crois que je me suis rendu compte de cette partie de moi lorsque j'ai étranglé Ilynia, la seconde
apprentie d'Equilibre, avant de lui trancher la gorge avec une pointe de flèche. Je ne suis pas
vraiment fière de cette soirée, et je crois qu'elle me hantera pour toujours, mais j'ai appris à vivre
avec, et à m'accepter. Ca ne veut pas dire que je ne cherche pas à m'améliorer, à calmer mes ardeurs
et à me retenir de tuer pour de mauvaises raisons, mais je sais qui je suis et je reconnais mes torts
sans problème.

Enfin bref, toujours est-il que lorsque ces deux idiots me lancent leurs piques puériles, je ne prends
pas la peine de me retourner. Je n'ai pas l'habitude de laisser couler ce genre de remarques, je suis
du genre à vouloir avoir le dernier mot, mais je tente de m'améliorer dans ce domaine également, et
un peu d'auto-discipline me permet de ne pas laisser paraître l'agacement que ces deux elfes m'ont
procuré. Je continue à regarder droit devant moi en gardant le cap donné par Yuralria.

Cela fait un petit moment que nous voyageons et je n'ai pas déjeuné ce matin. Je fouille les sacs de
provisions laissés par Aaria'Weïla pour y trouver une quantité exagérée de nourriture pour deux
jours de voyage. Je souris ; Yuralria nous avait prévenu que la reine Sylphe était généreuse en
rations. Au moins, si nous nous perdons ou sommes retardés, nous n'aurons pas à chasser.

J'attrape un torchon duquel se dégage un fumet appétissant et l'ouvre pour trouver des morceaux de
viande séchée. C'est plutôt bon pour de la nourriture de voyage, même s'il faut reconnaître que rien
ne vaut du gibier fraîchement chassé. J'en mange quelques morceaux avant de refermer le linge et de l'échanger par un fruit que j'ai souvenir d'avoir goûté à la table d'Aaria la veille. Tout en le
mangeant je m'approche de l'Ishtar qui avance non loin de moi. Une fois ma petite collation
terminée, je reprends la conversation que nous avons laissés quelques minutes auparavant ; il faut
toujours que je sache où changer cet arc.

« Il n'y a vraiment personne qui puisse me dépanner dans votre cité ? Et sinon, est-
ce que Ilmatar possède de bons archers ?
»

Cette question me fait penser à un détail auquel je n'avais pas pensé plus tôt.

« D'ailleurs, repassons nous par Ilmatar avant de nous rendre à Illyria ? »

J'ai l'impression d'être arrivée en retard, hier, comme si il y avait eu une horaire à respecter et que
j'étais retardataire, me laissant avec bien moins d'informations que les premiers arrivés. C'est
embêtant, ça me donne le sentiment de poser des questions dont tout le monde connaît déjà les
réponses.

Et si je ne peux avoir d'arc ni à Ilmatar ni à Niyx, je risque d'être d'une inutilité flagrante en combat.
Non pas que l'on ne m'en ai promis beaucoup, d'après ce que je comprends, cette mission est avant
tout d'ordre diplomatique, mais cela m'étonnerait que nous ayons la chance de sauver le monde sans
croiser au moins une personne aux intentions belliqueuses. Surtout si nous finissons par nous
retrouver face à la personne qui draine ces fluides. Il va me falloir une solution de rechange.

« Et s'il n'y a pas moyen de me trouver un arc dans les cités élémentaires que je
vais visiter, sera-t-il possible d'avoir de quoi me payer quelque chose une fois en cité humaine ?
Sans vouloir vous dévaliser, juste pour avoir une arme de modeste qualité. D'ailleurs, n'aurons-nous
pas besoin d'argent lorsque nous aurons dépassé Illyria ? D'après ce que j'ai compris, nous ne serons
plus accueillis à bras ouvert après cela, alors comment allons nous nous loger et nous nourrir ? Je
doute que la monnaie locale soit le yu.
»

Je croyais en avoir terminé avec mon interrogatoire, mais plus je pose de questions, plus il m'en
vient. Il faut dire que c'est particulièrement déroutant de progresser dans un monde dont on ne sait
absolument rien. Je suis d'ailleurs surprise de la vitesse à laquelle j'ai accepté ce fait : nous ne
sommes plus sur Yuimen. Mais si je l'ai accepté, je ne m'y suis pas habituée. Et tant mieux,
d'ailleurs, il y a tant à découvrir, à apprendre, à visiter, je dois avouer que l'exercice est
particulièrement excitant. D'ailleurs, je ne suis pas certaine de vouloir passer toutes mes nuits dans
une chambre luxueuse comme celle d'Ilmatar. Si j'apprécie le confort la plupart du temps, lorsque
j'arrive dans un endroit que je connais peu j'aime passer la soirée dehors, à chasser et à dormir à la
belle étoile. J'ai l'impression que le ciel est différent chaque fois que je voyage, même si je sais que
c'est stupide. Enfin, sauf cette fois, le ciel d'Elysian est bel et bien différent de celui de Yuimen, ses
deux lunes seront bientôt là pour nous le rappeler. J'ai hâte qu'il fasse nuit. Que j'aime la nuit.

« Est-ce que Niyx dort, parfois ? C'est peut être une question idiote, et si oui je
m'en excuse, mais je me disais... que dans une cité d'élémentaires de lumière et d'ombre il devait y
avoir de l'activité toute la journée et toute la nuit. Je veux dire, regardez moi, je suis pleine d'ombre
et j'aime tant la nuit, il doit y avoir une relation, du coup dans une ville telle que Niyx, il y a peut
être autant de personnes qui aiment le jour que de personnes qui aiment la nuit ? Ceci dit, la nuit
perdrait peut être de son charme si elle était active.
»

Je me rends compte que ma question s'est transformée en réflexion un peu pseudo-philosophique et
rougis légèrement de honte, quoique les volutes qui s'échappent de mon corps doivent encore le
cacher, et je les en remercie.

Je ne saurais dire si je préfère que Niyx dorme ou soit active la nuit, mais je suis curieuse de la voir.
Après tout, une partie de moi-même ressemble apparemment à la moitié de ce qu'ils sont, il est
normal que je me pose des questions au sujet de leurs mœurs et de leurs personnalités. Je doute d'y
rencontrer une personne aussi fantastique d'Aaria'Weïla, mais j'ai le sentiment que je vais m'y plaire.
Déjà, Yuralria me fait une première bonne impression. Cependant, il ne faut pas que je me fasse de
faux espoirs non plus, un coup d'oeil à la lumière de notre équipée suffit à calmer mes ardeurs : s'ils
partagent également la moitié de leur être avec une partie de cet imbécile, je peux également
commencer à m'inquiéter.

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 28 Juil 2015 02:00 
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Faisons connaissance 2


La discussion allait bon train, j’en oubliais presque que nous étions investis d’une mission sérieuse et que l’avenir des élémentaires, y compris celle de l’adorable Birhû, était dépositaire de la réussite de celle-ci.

Afin de bien entendre mes propos, et de se trouver juste à côté du bouc, Kalas ralentit le rythme de sa monture. À la vue de mes nombreuses armes, il supposa que je maîtrisais le maniement de plusieurs types d’armes de jet et que j’avais vécu beaucoup d’aventures. Il m’invita même à lui en raconter des brides lorsque nous aurons l’occasion d’en bavarder à notre arrivée à Barkhane.

Le rose, puis le rouge me montèrent aux joues. Bien qu’il était vrai, que je maîtrisais les armes de jet et que mes aventures dans le bagne maudit et celles sur l’île flottante valaient bien la peine que je les raconte. J’éprouvais une certaine timidité à en parler. Je n’avais pas pour habitude de vanter mes victoires et mes exploits, mais j’en gardais des souvenirs précieux. Parfois heureuses, le plus souvent tristes, ou d’autres fois effrayantes, ces expériences avaient concouru à former mon caractère d’adulte en devenir, à mettre à l’épreuve mes aptitudes tant physiques que mentales à affronter le danger. Et dans ce monde où les fluides étaient le centre de cet univers, je ne manquerais pas d’enrichir davantage mon vécu.

Kalas s’était tu et, pour ma part, j’observais avec attention le petit choucas avec l’envie grandissante de voler sur son dos.

Mon compagnon de route reprit la conversation en précisant d’un air mystérieux qu’il avait quelque chose à me montrer. Alors que je le regardais, les yeux plissés de curiosité, il descendit de son cheval pendant que ce dernier était en mouvement. Heureusement, notre vitesse de croisière, adaptée à celle du bouc, n’était pas très élevée et il put sans trop de difficulté en descendre sans tomber. Surprise, je ne le quittais plus des yeux, me demandant ce qu’il avait en tête. Tout en marchant à bon pas, près du bouc, il me tendit la main et me demanda de l’accompagner.

Un petit sourire espiègle naquit alors sur mon visage. Les yeux brillants de malice, je pris un petit élan et puis je sautai allégrement sur la main qui m’était tendue.

« Et hop ! »

J’atterris sans difficulté dans la paume de sa main droite, mais je n’arrêtai pas ma course. Je courus donc le long de son bras, jusqu’à son épaule droite, puis je sautai sur sa tête pour bondir ensuite sur son épaule gauche et me jeter finalement dans le vide les bras écartés comme si je voulais faire un vol plané ! Ce faisant, je m’étais écriée à l’intention de Kalas :

« Ne vous en faites pas, il ne m’arrivera rien, je vous le promets ! »

Pendant tout ce temps, comme je l’espérais, le choucas m’avait suivie et lorsque je fus dans le vide, il se plaça juste en dessous de moi et j’atterris légèrement sur son dos. Et puis, si jamais, il n’avait pas agi ainsi, je me serais roulée boule pour amortir ma chute sur le sol.

« Yahoo ! » criai-je de joie. Ce fut palpitant et je me sentis euphorique. Mes heures de vol à dos de canard m’avaient appris à maîtriser ma monture et le choucas répondait bien à mes commandes, comme si nous volions ensemble depuis longtemps. Nous fîmes quelques tours autour du bouc avant que je me souvienne que Kalas voulait me faire part de quelque chose.

Un petit peu penaude, je dirigeai le choucas à la hauteur de ses épaules, et tout en volant au même rythme que sa marche rapide, je m’excusai sincèrement :

« Je vous demande d’excuser mon impulsivité, mais je mourrais d’envie de voler sur le dos de ce choucas qui ne me quittait pas des yeux. »

Je m’arrêtai de parler un moment, l'observant de mes petits yeux de lutine piteuse. Puis, reprenant un air plein de curiosité je lui dis :

« Allez-y, je vous accompagne ! Je meurs d’envie de voir ce que vous vouliez me montrer ! »

Tout sourire, j’attendis avec impatience que Kalas s’exécute.


(((694 mots)))

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 28 Juil 2015 17:08 
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Crocs du Monde – Quelque part

Pour Aigle Brutal


    Telam lance un regard à la limite du méprisant à Aigle Brutal.

    - Qu’est-ce que j’en sais de ce que vous savez de votre mission ? Et ce qu’on cherche, c’est des gens avec un esprit d’initiative, pas du genre à suivre sans savoir où aller.

    Mais il n’a pas le temps de poursuivre qu’un bruit de monture approche, accompagné d’une lueur légèrement rougeâtre. Peu après, un être étrange s’approche, il s’agit d’un homme de haute stature à la peau entièrement rougeoyante, pourvu d’une barbe et de cheveux noirs en bataille et vêtu dans les tons bruns. Outre sa peau rouge, il possède deux petites cornes blanches qui ressortent de son front et ses yeux semblent naturellement sarcastiques.

    Image


    Il arrête la monture à leur hauteur.

    - J’allais à Erta’Ale, mais Jillian et la reine m’ont informés de ta venue avec un aventurier, Telam. Il semblerait que ce soit quelqu’un pour moi, alors je vais m’en occuper.

    Il saute à bas de sa monture et s’approche d’Aigle Brutal, lui tendant la main pour la serrer, mais à peine a-t-il esquissé le geste qu’il l’interrompt fluidement pour tendre à la place l’autre main au bras valide de l’homme.

    - Malakbêl, Ambassadeur d’Erta’Ale à Ilmatar.

    Il reprend alors pour tous deux.

    - J’ai ici trois chevaux, le mien et deux pour vous, mais je vous propose d’aller dans une de ces ruines pour la nuit, nous reprendrons la route demain directement pour Erta’Ale, sans passer par Ilmatar, nous y irons après la rencontre avec l’esprit.

    Telam hoche négativement de la tête.

    - Je dois rentrer à Tulorim, maintenant que tu es là, et attendre d'autres aventuriers, au cas où il en viendrait. Bonne nuit !

    Sur ces mots, il fait un salut aussi bien à Aigle Brutal qu'à Malakbêl et se dirige vers les ruines du fluide.

[Aigle Brutal, synchronisation du canasson : 80]


Crocs du monde – Ruines du fluide


Pour Cromax

    Lorsque Cromax lui demanda d’informer Aaria’Weïla de son départ, il hocha simplement la tête.

    « La reine connaîtra ton départ à l’instant où tu partiras. »


    Lorsqu’il utilisa l’amulette d’Uraj, Cromax sentit son être se dissocier de l’endroit où il était et le paysage se brouiller pour soudainement laisser apparaître les ruines du fluide, telles qu’il les avait quittées la veille, bien que le soleil fut plus haut. Il était apparu devant le bâtiment qui recueillait le fluide vers Yuimen. S’il se dirigeait vers le nord, à plusieurs centaines de mètres en contrebas des ruines de la ville, il trouverait Ixtli dans l’exacte même position où il l’avait vue dans la vision de Terhenetar. Son visage était tourné vers le sol, mais son être était orienté vers la cime fumante de l’Arzebeth.


Crocs du monde – Vers Niyx

Pour Faëlis, Kerenn et Pureté


    La lumière de Yura se ternit de nouveau aux paroles de Faëlis et de Kerenn, mais ne cherche pas à répondre à leurs sarcasmes.

    - Au moins faites-vous front commun.

    Est son seul commentaire, un simple murmure avant de répondre de nouveaux aux questions.

    - Nous pouvons tous sentir le drainage, chacun des élémentaires. Il n’est cependant pas encore assez puissant pour nous affaiblir notablement, nous sommes encore – heureusement – en possession de la plus grande partie de nos capacités.

    Elle répond à Kerenn en gardant les yeux sur le paysage au loin.

    - Les Sylphes sont toujours charnels, ils ne font que vous paraître éthérés. Et il leur est naturel de disparaître ainsi dans des volutes, cela leur demande de l’attention que d’apparaître entièrement sous nos yeux. Cependant, le drainage n’influence en rien cette nature, qui est réellement partie de leur être comme peut l’être la couleur de votre peau.

    Finalement vient le tour de Pureté.

    - Non, il n’y a pas d’arcs à Niyx, nous n’en utilisons pas, ou alors ce ne sont que des jouets d’enfants. Mais Ilmatar possède quelques bons archers, en effet, et vous repasserez par elle à votre retour, car elle est sur le chemin d’Illyria. Par ailleurs…

    Elle sort de sa cape un pendentif qu’elle tend à Pureté.

    - Voici un Pendant d’Uraj. Chacun des aventuriers en possède un, mais après l’éruption nous avons été trop occupés pour vous en donner un. Il s’agit d’un objet pouvant vous transporter une fois par jour dans un lieu sur Elysian, presque instantanément, à condition que vous l’ayez visité avant.

    Elle lève les yeux au ciel, où le soleil a déjà largement dépassé son zénith.

    - Souhaitez-vous manger en selle ou bivouaquer rapidement ? Dans tous les cas nous devrions atteindre un lieu où monter le camp avant la tombée de la nuit.


[Guasina, Kalas, je vous laisse poursuivre, Birhû se contente de regarder la scène avec curiosité et satisfaction de vous voir ainsi faire connaissance.]

[Cromax – xp : 2 (post) ;
Aigle Brutal – xp : 0,5 (post) ;
Pureté – xp : 5 (posts) ;
Faëlis – xp : 1,5 (post) ;
Kerenn – xp : 2 (post) ;
Guasina – xp : 2 (posts) ;
Kalas – xp : 2 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 28 Juil 2015 21:14 
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Localisation: Elysian
Earnar la regarda, l'écoutant avec attention. Il admettait volontiers qu'il ait été présomptueux et insultant envers Ixtil, l'ambassadrice Agail en suggérant qu'elle couche avec le sergent Cromax et que cette passade l'aveugle, cependant, l'Ekhi ne semblait pas admettre ses torts, elle ne voyait pas que les élémentaires de part leurs manières pouvaient choquer les autres races dépourvues de magie et les rendre jaloux, envieux. Dépassant un lac et descendant la chaîne de montagnes d'Ilmatar appelées les "Crocs du monde", il songea qu'il fallait dépasser leurs rancœurs personnelles l'un contre l'autre et trouver des sujets plus intéressants.

- Veuillez donc accepter mes excuses Marikani, j'admets volontiers que j'étais présomptueux et insultant envers vous, votre peuple et les élémentaires. Repartons sur de meilleures bases et parlons d'autres sujets qui méritent réellement notre attention.

J'étais certain qu'il fallait être bon seigneur pour cette fois et ainsi obtenir plus d'informations sur Elivagar.

- Je dois vous avouer que l'appel de l'océan me manque, je suis un être aquatique, ça se voit à ma peau écailleuse et à mes doigts palmés dont la plupart des humains ont peur parce que je ne suis pas d'une belle race elfique comme les elfes blancs ou les Sindel comme Cromax.

C'était là sa malédiction, ne plus revoir ses semblables et être un monstre de foire pour les humains et certains elfes qui se considèrent comme supérieurs tel que les Sindel et les Shaakts. Pourtant, aucun sentiment n'effleura sa conscience, ni haine ni mépris, rien que du vide comme d'habitude depuis qu'il était novice auprès des maîtres voleurs. Il avait enfin repris son état normal, là où seule la mission importait et où ses sentiments disparaissaient.

- Je me demandais, quels animaux y-a-t-il sur cette planète, dans vos mers ? Elivagar possède-t-elle une armée, des armes et armures qui pourraient m'être offertes pour accomplir ma mission ? Qui vais-je voir pour maîtriser les dons assortis à mon état? Tant de questions qui me viennent à l'esprit...

Il lui laissa le temps de réfléchir et répondre à ses questions avant de poser une dernière question.

- Le phénomène doit avoir un impact sur votre corps, êtes-vous sûre que vous vous sentez bien ?, s'enquit-il avec une tendresse qu'il ne connaissait pas.

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