L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 31 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Les marais du nord
MessagePosté: Sam 29 Aoû 2009 14:01 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 15:46
Messages: 13910
Les marais du nord


Image


Ces marais se situent sur le territoire de Yarthiss et tout au nord du continent. C'est un marécage très grand, s'étendant sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, tel un vrai labyrinthe. Il y a parfois des sentiers mais seuls les habitués et les initiés des environs les connaissent

Nul besoin de préciser que la faune, et parfois même la flore de ce lieu, est particulièrement redoutable. Évitez par exemple de marcher sur les terrains trop humides, ou vous risqueriez de vous retrouver enlisé dans la tourbe et en proie à de vilaines bêtes.
Cela dit, il y a également des gens du petit peuple, pour n'en citer qu'un : le peuple des Lutins. Il y a bien évidemment aussi des petits villages d'Aldrydes.

Au cœur de ces marécages, il y a également trois grands lacs mystérieux, d'où s'écoulent des petits ruisseaux.

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Jeu 29 Avr 2010 00:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 28 Nov 2009 02:46
Messages: 156
Volonté de Puissance



Instinct de Conservation




Lorsque le groupe arriva en vue des marais, Agadesh eût un petit frisson. Le paysage se découpait sinistrement, sans coupure, de la garrigue où ne poussait que de timides buissons parmi des herbes sèches à une terre dont l'humus se mélange à la boue, sous le couvert d'arbres à la morphologie macabre. Mais le pire était certainement cet infime brouillard qui tapissait de-ci de-là le sol. Agadesh n'avait jamais vu de brouillard, mais celui-ci ne l'inspira directement pas. Dans un sol boueux et glissant, ne pas voir où l'on met les pieds était un grand handicap, surtout pour lui qui portait des sandales.

Il regarda brièvement comment était chaussé les soldats. De solides bottes de cuirs. Ils devaient être habitué à ça, ça n'indiquait donc pas un changement inattendu.

Il s'attarda aussi sur la route qui, déjà en piteux état dans la garrigue, était bien pire dans les marais. Les dalles s'étaient éparpillés par on ne sait quelle magie, des arbres avaient poussés en plein milieu du chemin, elles s'étaient enfoncés de manière à ce qu'on les remarquent à peine... Suivre le chemin ne serait pas une mince affaire, surtout avec le voile de brume qui le recouvrait. Mais il était visible et c'était bien plus qu'il n'en fallait pour éviter de se perdre dans cet endroit hostile, pourvu que celui-ci ne s'arrête pas en plein milieu des marais.

Le chef de l'escorte prit la parole :
"Halte soldats, on fait une petit pause ici avant de s'enfoncer là-dedans. Profitez-en pour aiguiser vos lames."

Les hommes s'arrêtèrent aussi sec, s'assirent sur la route et vaquaient à différentes occupations sans pour autant s'adresser la parole.

Le chef alla s'adresser à Agadesh :
"Dites, votre espèce de chien qui arrête pas de vous suivre, là..."

"C'est un camïu et il ne m'appartient pas."

Le chef le regarda avec un léger air d'incompréhension avant de reprendre, faisant mine de n'avoir rien entendu :
"Il est silencieux au moins ?"

"Jusque là je n'ai jamais eu à m'en plaindre."

"Parce que vous voyez, faudrait pas qu'il se mette à s'exciter quand nous arriverons auprès du camp ennemi."

Agadesh considéra un instant Enkidu, qui le fixait d'un air bête, la tête penchant vers la droite, les yeux grands ouverts et les oreilles dressés bien haut.

C'était une inquiétude véridique qu'avait le soldat. Après tout, il n'avait encore jamais eu à combattre depuis qu'Enkidu le suivait. S'il se mettait à aboyer lorsque le danger était proche, cela pourrait vite tourner la bataille au désastre.

"Je ne sais pas ce qui vous lie à cette animal et honnêtement je m'en fiche, mais il est hors de question que je risque la vie de mes hommes à cause de lui. Alors trouvez-moi un moyen pour être sûr qu'il se taise ou débarrassez-vous de lui d'une manière ou d'une autre mais je refuse de prendre ce risque et je préférerais encore me passer de vos services."

Agadesh posa un silence.

"Non, c'est d'accord. Je vais... Je vais l'attacher à cet arbre-là et j'irais le chercher après la bataille. Il me faudrait une corde..."

"Voilà qui est une bonne idée. Je vous en donne une. Et puis, tant que vous y êtes, laissez votre barda avec les nôtres. Il n'y a rien à craindre, aucun voleur n'est assez fou pour s'aventurer dans le coin et je préfère risquer de perdre un sac qui serait ici que de perdre ma vie en l'amenant là-dedans n'est-ce pas ?"

Le chef lui donna une corde qu'il avait dans son barda et s'en alla dicter à ses hommes quelques instructions, laissant Agadesh à sa besogne. Il déclara à voix basse à la bête :
"Désolé Enkidu, mais, comme vous voyez, je n'ai pas le choix."

Il enroula la corde solidement autour de l'arbre, puis autour de son cou. A entendre le couinement d'Enkidu, cela devait l'étrangler un petit peu et l'inquiétait beaucoup.

Il soupira, et continua :
"Je compte sur vous pour garder mon sac, je... Ah non, c'est trop idiot. Vous n'êtes pas un homme, vous ne comprenez même pas ce que je vous dit. Bon, ça suffit les idioties, je n'ai pas à vouvoyer un animal..."

Agadesh s'énervait seul, il n'aimait pas devoir faire ça de cette manière. Enkidu le suivait depuis qu'il l'avait sauvé et ne savait pas comment faire pour lui donner des ordres. Pour un chameau c'était bien plus simple, on le montait jusqu'à destination puis lorsque l'on n'en avait plus besoin, on le faisait s'assoir en donnant quelques tapotements et puis ils pouvaient absolument rester assis à un endroit précis sans être attachés à attendre que leurs chameliers reviennent.

La chose semblait bien plus difficile avec un camïu. Ces bêtes sauvages avaient l'air d'avoir beaucoup plus de volonté et de personnalité que les domestiqués. Peut-être fallait-il le mater, ça n'aurait pas dérangé Agadesh outre-mesure mais il ne savait absolument pas comment s'y prendre. Déjà qu'il y avait un fossé entre la façon de domestiquer un cheval et un chameau, alors pour un camïu... Il n'avait jamais entendu parler de dresseur de ce genre dans le désert alors en dehors...

Mais Agadesh se ressaisit, la résolution de ce problème était loin d'être la priorité du moment.

Enkidu regardait l'homme du désert avec un air triste, lâchant quelques maigres couinements. Être ainsi enchaîné n'était pas dans ses habitudes de coureur des dunes.

Agadesh se détourna doucement en laissant son sac à terre avant de se relever et d'aller rejoindre les archers. Enkidu ne le lâchait pas du regard. Le chef finissait de donner un discours d'encouragement que ses subordonnés approuvaient d'un court cri de guerre. Celui-ci vint s'adresser à lui :
"On y va. Le soldat Ezin que voilà guidera vos pas, là où il marche, vous marchez. Ne le dépassez pas. A partir de maintenant, nous rentrons dans les marais. Silence total."

"Nous n'attendons pas la nuit ?"

"Non, la nuit le feu nous ferait repérer tout de suite."

Et alors qu'Enkidu regardait la scène en couinant, les archers se mirent alors à avancer en légère course sur les côtés du chemin abandonné. Les couinements devinrent vite des aboiements, qui s'effacèrent au fur et à mesure qu'ils avançaient.

Ezin fermait la marche du groupe, surveillant la position d'Agadesh à chaque fin de mouvement.

Agadesh suivait sagement les pas d'Ezin sans broncher. Le sol boueux laissait dans ses sandales des restes qui, bien que ça ne l'incommodait pas outre-mesure pour marcher, commençait à faire à chaque pas un léger bruit de ventouse.

Le chef, entendant cela, fit stopper de quelques signes brefs de la main le groupe qui se dispersa automatiquement derrière les troncs d'arbres et les roches qui pouvaient les camoufler.

Agadesh fit de même et se réfugia derrière le premier arbre qu'il trouva, un macabre arbre noir aux branches chaotiques. Ezin avança rapidement vers lui, et lui chuchota :
"C'est vous qui faîtes ce putain de bruit ?"

"Oui, c'est la boue dans mes sandales."

"Alors qu'est-ce que vous attendez, merde ? Enlevez-les, ses foutues godasses !"

Agadesh enleva ses sandales et les laissa sur place. Le contact de ses pieds sur le sol froid, humide et enveloppé d'un léger voile de brume ne l'inspirait guère. Un frisson parcourut son échine lorsque ses deux pieds touchèrent le sol. Vraiment, c'était beaucoup moins confortable à fouler que le sable de l'aurore.

Ezin fit un signe à ses frères d'armes et la marche reprit.

Ils suivirent silencieusement l'ancien chemin englouti par le marais pendant une bonne quinzaine de minutes avant de le quitter pour aller vers la gauche. Des bruits particuliers commençaient à se faire entendre. Des timbres lointains de ce qui devait être un langage claquetant et éraillé raisonnait. Des sonorités de pas irréguliers dans de la terre boueuse. Des bruits de pièces de bois que l'on frappent.

L'atmosphère se faisait de plus en plus inquiétante, et à mesure d'approche, le léger brouillard qui sévissait semblait devenir providentiel pour cette attaque surprise. Cependant, Agadesh fut soudain prit d'un doute inquiet.

(Comment vont-ils s'y prendre pour faire le feu ? Les soldats n'ont pas de bois sec sur eux et celui d'ici est trop humide... Et puis faire du feu n'est pas une chose facile ! Nous serons tout de suite repéré et le combat tournera à la catastrophe !)

Ce doute le rongea mais l'ennemi était de plus en plus près et il n'allait pas se risquer à briser le silence total une nouvelle fois, surtout maintenant. Après tout, ils avaient jusque là eu l'air de savoir ce qu'ils faisaient.

Alors que le bruit se faisait de plus en plus voisin, la fange et sa sylve s'arrêtèrent pour laisser place à une étroite clairière en pente ascendante sur laquelle ne poussait plus que quelques touffes d'herbes hautes et autres rochers solitaires. Agadesh commençait vraiment à s'inquiéter pour la question du bois en ne voyant plus aucun arbre dans les environs lorsqu'il vit les soldats se mettre à ramper sur le sol. Ezin lui fit signe de faire de même. Agadesh s'exécuta sans se poser de question, mais le boubou étaient plus que gênant pour cela. Lorsque les bras avançaient, les genoux reculaient en tirant au niveau des épaules. Agadesh réagit immédiatement en se défaisant aussitôt de l'habit récalcitrant. Sa tenue d'homme des dunes n'était vraiment pas adapté à cet environnement et à ces manoeuvres militaires.

Une nouvelle fois, sa peau se retrouvait en contact direct avec la terre humide et froide. Son corps convulsa dans un nouveau frisson, plus intense celui-ci, d'où il ne put s'empêcher se murmurer un léger râle involontaire avant de s'avancer comme les autres. Ezin, le regardant une nouvelle fois, n'avait pas l'air de comprendre la raison d'une telle action mais ne s'attarda pas à la réflexion.

Lorsqu'ils furent assez haut, le groupe couvert de boue se rassembla en position accroupi. Le chef alla seul à ramper un peu plus en hauteur, puis revint dicter quelques ordres et indications incompréhensibles pour Agadesh. Les bruits des kadus semblaient vraiment proches maintenant, ils devaient être à quelques dizaines de mètres tout au plus.

Quelques uns se mirent à arracher rapidement quelques unes de ces touffes d'herbes et les entassaient grossièrement sur une parcelle de sol qui avait l'air plus sèche que les autres.

Agadesh en conclut qu'effectivement, la question du combustible avait dû être reniée. Il enleva alors son turban, demandant à force de signe au chef s'il ne valait pas mieux cela que quelques poignées d'herbes. Le chef ne donna pas de réponse, se contentant de regarder un des deux archers vêtus de blanc pour connaître son avis. Celui-ci lui fit un signe approbateur, le turban alla donc rejoindre avec le tas d'herbes l'état de cendre.

L'escouade des archers se mit alors aussitôt à sortir l'ensemble des flèches de leurs carquois. Celles-ci avaient juste avant le carreau un petit bout d'étoffe sèche enroulé autour du tube et maintenu par une solide fil. Ils sortirent tous de leur poche une petite fiole et en imbibèrent le tissu.

Agadesh ne comprenait pas vraiment l'utilité de tout ceci et continuait à se demander pour le feu.

Lorsque tout le groupe eût vidé sa fiole et rangé les flèches à l'exception d'une seule, l'escouade entière tourna le regard vers l'archer blanc auquel le chef indiqua le tas. Celui-ci se mit à se concentrer en exhibant sa paume à proximité du centre de celui-ci. Au bout de quelques secondes, une petite fumée se vit voir et devint rapidement une petite flamme, qui alluma le tout.

(De la magie ! Les archers blancs savent utiliser la magie !)

Sans plus attendre, le groupe alluma ses flèches et le chef fit un signe en direction du haut. Ils se levèrent tous brutalement en avançant vers le haut et le chef hurla :

"Tirez !"

Les archers s'exécutèrent qu'Agadesh n'était pas encore arrivé à leur niveau. Le silence ambiant était devenu en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire un vacarme épouvantable. Ils n'en avaient pas encore vu qu'il entendait déjà les cris aigus et déchirants des kadus blessés par les flèches.

Lorsqu'il fut à la hauteur des archers, qui revenaient ensemble vers le feu, il vit enfin le champ de bataille. Les créatures avaient la corpulence d'un petit homme musclé, une peau d'un vert mélèze et une chevelure qui ressemblait plus à du varech posé qu'à des cheveux dignes de ce nom. Leurs visages étaient quant à eux recouvertes de masques d'os d'animaux divers, certains avec des cornes, d'autres pas et leurs mains n'étaient pas pourvus de ce que l'on appelle ordinairement des griffes, mais d'une sortes de longs ongles noirs et épais plus ou moins pointus. Il semblait y en avoir de tout les âges et de tout les sexes, ils gardaient somme toute une certaine ressemblances avec l'homme. Leurs habitations, des taudis de fortunes faites de branches collés les unes aux autres, ne semblaient pas décidés à s'enflammer. Elles devaient être faites d'un bois trop humide.

Et pourtant l'effet de surprise était passé et ils allaient maintenant à l'attaque en masse. Estimant brièvement leur nombre, ceux-ci devaient être une bonne vingtaine en train de se ruer vers eux.



Activité Hypothalamique

_________________

Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

--------------------
Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Dernière édition par Agadesh le Sam 15 Mai 2010 00:21, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Lun 3 Mai 2010 23:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Mai 2010 18:37
Messages: 17
>apprentissage de sort à l'ombre des remparts<

Le demi Shaakt quitta la ville par la porte nord. Il avait traversé cette dernière le plus rapidement possible tout en restant discret qu'il le pouvait, plus facile à dire qu'à faire car Karkaras est très certainement le seul elfe noir de la cité.

Il ne faut pas croire que Karas quittait simplement la cité après avoir tué celui qui l'avait utilisé toutes ses années. Et s'aventurer dans les marais sans objectif réel était de la folie, surtout si en plus il ne connaissait pas ce milieu naturel. Mais le fanatique avait un plan qu'il gardait secret pour le moment sans quoi ses chances d'obtenir quelque chose serait nul.

Askin le nécromancien, aujourd'hui défunt, avait récemment contacté un esprit. L'âme de cet homme était perturbé, sans quoi elle aurait trouvé la paix. Cet esprit était le capitaine d'un navire qui s'était échoué récemment dans le marais, son témoignage était confus sur la cause du naufrage. Mais l'important était la cargaison. Ils transportaient de nombreuses armes pour la lutte contre Oaxaca, y comprit l'une des cinq lames vorpals de Sharil'linda.
Et c'est bien évidemment cette dernière que le demi Shaakt souhait obtenir.
Il la voulait pour son pouvoir, pour sa relation avec la mort et non à cause de son origine Shaakt. Ces derniers ne représentaient rien pour le jeune homme, même si l'idée de les provoquer en ayant l'une de leur relique lui plaisait.


Karkaras ne savait pas où le bateau se trouvait. Et n'ayant pas le pouvoir de communiquer avec les esprits, il devait baser sa recherche sur ses déductions. Le navire venait de la mer et remontait le fleuve et pour une raison ou une autre il avait fait naufrage. Le bâtiment devait donc se trouver sur une rive ou l'autre. Le jeune homme avait choisi le côté ouest du fleuve. Aussi longtemps que possible il devait suivre le cours d'eau.

Rapidement la prairie sur laquelle Yarthiss est bâtit devient plus humide. Une brume grise se leva, loin d'avoir la légèreté de brouillard, presque aussi épaisse que de la fumée, elle s'accrochait désagréablement au corps de Karas et à ses vêtements. On eût dit que des centaines de minuscules mains glacées tentaient d'entraver la progression du voyageur. Karkaras éprouva une répulsion instinctive pour le contact de la brume.
La brume s'épaissit tant qu'il ne voyait rien à quelques pieds devant lui. Une muraille d'humidité en suspension interdisait toute orientation. Il eût l'impression de s'enfoncer dans les limbes. Seule la solidité du sol sous ses pieds le reliait encore à la réalité. Karas dut avoir fait un pas de trop dans la mauvaise direction, car il s'enfonça jusqu'aux genoux dans les eaux boueuses verdâtres. Il glissa sur la gadoue qui tapissait le fond, par chance le fanatique réussit à attraper une racine et à s'en servir pour regagner une partie plus ferme du marais.

Les eux saturées de vase formaient une fine couche sur le limon qui, pour être moins expéditif que des sables mouvants, n'enlisait pas moins ses proies. Tout être vivant pris dans ses rets était condamné à une mort lente et horrible. Depuis des temps immémoriaux, la surface immobile des eaux avait trompé nombre d'imprudents, les incitant à tenter la traversée. Leurs restes décomposés gisaient sous la surface faussement paisible.

Immobile sur la rive, le voyageur trembla d'horreur, frissonnant au souvenir du contact de la boue sur son corps. Un pas de plus et il aurait rejoint des légions d'infortunés, au fond des marais. Un instant il crut voir des morts défiler devant lui, semblables à des ombres.

Malgré cette épreuve il continua. Multipliant les précautions pour éviter les racines et les herbes folles. À la lueur grise de la brume leurs formes tourmentées semblaient presque vivantes. Par moments, le sol se transformait en gadoue dangereuse, alors des détours s'imposaient.
Souvent, des arbres bloquait le passage, leur troncs penchés sur les eux et leurs branches tristement inclinées, comme en l'attente d'un prédateur tapi au fond de la vase.

La brume tournoyait lentement. Pourtant, il n'y avait pas un souffle d'air. Aucune brise ne jouait entre les arbres desséchés.
Tout était d'une morne tranquillité.
Mais ce calme était celui de la mort, la véritable maîtresse de ce royaume.

Il marchait depuis cinq heures, qui en paraissait dix, quand Karkaras s'avisa d'une anomalie. Cette intuition, sans raison précise, s'empara de lui jusqu'à devenir si forte qu'il n'eut plus qu'une idée en tête : savoir d'où venait le problème. Marchant en silence il tendit l'oreille et examina le marais avec une attention nouvelle. Très vite, il acquit une certitude terrifiante : il n'était pas seul. Dans la brume on l'observait. Fou de rage, la main sur sa dague il continua machinalement à mettre un pied devant l'autre, dans l'attente de l'inéluctable.
Toute sa volonté mobilisée, il s'arrêta pour montrer à son poursuivant que la traque était finie.
Il resta un moment immobile. Dans un silence oppressant, la brume avançait lentement au-dessus des eaux mortes.

-->Combat dans le marais

_________________
"La vie est vaine, prendre une vie n'a pas d'importance."
Karkaras fanatique niv2


Dernière édition par Karkaras le Sam 8 Mai 2010 17:15, édité 12 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Mar 4 Mai 2010 12:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Mai 2010 18:37
Messages: 17
>Premier pas dans les marais<

La créature l'attaqua par derrière. Ce qui était prévisible et elle ne fut trahie que par une minuscule éclaboussure. Petite certes, mais suffisant pour alerter le demi Shaakt qui fit un pas sur le côté puis fit face à son adversaire. Évitant ainsi que son dos ne soit lacéré par les griffes du monstre.

La créature qui faisait face à Karkaras était autrefois un homme mais Vallel était passé par là, maintenant cet être n'était plus humain, mais simplement un Traqueur obscur.
Petit et en plus penché en avant comme si le haut de son corps pesait trop lourd. L'un des bras incroyablement long, le gauche, était en appui sur le sol boueux du marais comme s'il avait besoin de se soutient pour rester en position verticale, le second membre étant replié au niveau de la poitrine. Les doigts de la main droite bougeaient de façon frénétiques, indifférent au fait que les griffes qui terminaient ces extrémités entaillaient la propre chaire de la créature. La face bestiale de l'être n'avait plus rien d'humain. La salive dégoulinait de la commissure des lèvres détrousser sur des dents taillées en pointes. La sécrétion salivaire coulant sur un menton recouvert de sang séché, datant du dernier repas du monstre, et de terre des marais.
La gueule du traqueur aurait dû être surmonté d'un nez, mais il ne restait que deux fentes suintante d'hémoglobine. L'œil droit du monstre n'était également qu'une cavité vide où perlaient des humeurs d'un rouge sombre. L'œil restant était marqué par la douleur. La douleur physique de sa chaire martyrisée par ses plaies et sa faim inassouvissable, mais également dans son âme torturée.
La créature était totalement glabre et nu. Recouverte de nombreuses entailles, résultats de ses affrontements passés mais également d'automutilation, et de la terre boueuse du marais. Le traqueur avait pataugé dans celui-ci pour atteindre sa proie, en l'occurrence Karkaras.

L'être torturé, dominé par la haine et la souffrance se jeta à nouveau sur Karkaras, les mains tendues en avant comme des serres de rapaces. Le fanatique avant encore une fois anticipé son geste et tenta de l'esquiver, mais ne fut pas assez rapide. Le traqueur le saisit par les épaules et le fit tomber dans l'eau peu profonde du marais à cet endroit. Le crâne du jeune homme heurta le sommet d'une racine torturée. Sonné, il ne put empêcher le monstre de l'entraîner sous l'eau.
Paniqué, il se débattit, cherchant à revenir à la surface, cherchant l'air. D'une main la créature qui était autrefois un homme lui attrapa les poignets, tandis que de l'autre, il lui serra la nuque à l'en briser. Le traqueur obscure le remonta ainsi à la surface, haletant, et se pencha vers son oreille la bouche grande ouverte. La créature ayant l'avantage semblait vouloir faire durer la mise à mort, prendre son temps comme si infliger à autrui de la douleur calmait la sienne. Mais Karkaras ne se laissa pas faire, crachant l'eau putride qu'il avait avalée, il donna un coup de tête à la créature avant que celle-ci ne le morde.
Surpris, le traqueur le repoussa. La violence du geste projeta le jeune homme au sol. Karas n'eut pas le temps de se relever que déjà une main squelettique empoignait sa chevelure humide. L'instant d'après, son corps s'écrasait contre un arbre avant de s'écrouler une nouvelle fois dans la boue.

Cette fois Karkaras se releva avant que la créature ne lui saute dessus, il eut même le temps de dégainer sa dague. Ce qui eut pour effet de faire hésiter la créature.
Quelque chose avait changer, ce n'était toutefois pas le rapport des forces, car même armée Karas ne faisait pas le poids, Non ce qui était nouveau s'était la présence d'une douce senteur.
Un parfum doux, rassurant, que le semi shaakt reconnu pour sa dangerosité. Retenant sa respiration il attendit que son adversaire le charge une nouvelle fois, écartant même sa dague à dessein. Comme prévus l'homme fauve chargea, mais Karkaras plongea sur la gauche dans la boue et l'eau saumâtre. Le traqueur obscure continua sur sa lancé, il se réceptionna sur ses bras avant tel un crapaud mais n'eut pas le temps de faire demi-tour que quatre tentacules végétales l'assaillirent, le ligotèrent en une seconde avant de le tirer vers le corps de la Dionade, vers la bouche au puissant suc gastrique .

Mais Karkaras ne resta pas pour assister à la fin du traqueur, car la Dionade pourrait avoir de la place pour un dessert.

--> Confrontation avec des lutins

_________________
"La vie est vaine, prendre une vie n'a pas d'importance."
Karkaras fanatique niv2


Dernière édition par Karkaras le Jeu 6 Mai 2010 18:26, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Mer 5 Mai 2010 18:04 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Mai 2010 18:37
Messages: 17
>Combat dans le marais>

Le voyageur était épuisé. Marché dans les marais était une épreuve. Et cela se ressentait dans sa façon d'avancer. Certain de ses pas étaient chancelants et les inégalités du terrain ne jouaient pas en sa faveur et allaient même jusqu'à le faire trébucher. Maculé de boue comme il l'était, dire l'appartenance raciale de cet homme était un véritable pari. Toutefois, des oreilles en pointes évoquant une appartenance à la race elfique était repérable parmi la chevelure figée par l'eau saumâtre. Des yeux vairons, d'un rouge et d'un violet prononcé était la seule touche de couleur parmi la terre séchée qui recouvrait son visage.

Karkaras, car il s'agissait bien de lui, avait sous-estimé le marais et il en payait le prix. Venir avec ni vivre ni eau était de l'inconscience, mais le demi Shaakt n'avait pas prévu de passer autant de temps en ce lieu. Pour être complètement sincère il était perdu. Entre les tours et les détours qu'il avait faits ce n'était pas étonnant.

"Splatch ! Splatch !"
Des bruit d'éclaboussures se firent entendre. Et ils se rapprochaient

"Splatch !"
Le fanatique observa dans la direction des bruits, près pour un éventuel nouveau combat. Une silhouette immergea du brouillard, une forme massive avançait droit vers l'aventurier.
Elle avait une forme humaine, enfin comme un enfant aurait pu la dessiner. Les jambes n'étaient que des cylindres sans pieds à l'instar des pattes d'éléphants. Les bras évoquaient ceux d'un grand singes, dont les mains à trois doigts traînaient sur le sol. Le corps en lui-même n'était qu'un cube aux arêtes arrondies surmonté d'une tête sans visage. Le tout étant constitué de la matière du marais, de la boue, du limon et des racines. Ce qui faisait face à Karas aurait pu passer pour une créature des marais pour un observateur moins averti, mais le jeune homme identifia la construction magique pour ce qu'elle était, un Golem.

La création élémentaire s'avançait encore, lorsqu'elle arriva à seulement quelques mètres. Elle redressa ses bras, se faisant elle projeta deux grosses boules de limon qui percutèrent le semi Shaakt. Le double chocs projeta en arrière le fanatique, qui essaya machinalement d'ôter la terre mouillée, mais la boue ne tomba pas, elle resta sur la poitrine et s'agrandit même.
Lorsque Karkaras observa à nouveau le Golem celui-ci n'était plus qu'un tas de boue parmi tant d'autres dans le marais. Et un rire cristallin se fit entendre.

( C'est le marionnettiste. Et il trouve ça drôle ! On va voir qui va rire lorsque je serais libéré. Mais comment je vais me dégager de cette boue.)

Karkaras se débattait pour enlever la matière froide, mais à chacun de ses mouvements celle-ci s'agrandissait, couvrant de plus en plus d'espace. Le rire continua, tandis que la boue immobilisait le corps elfique. Tout d'abord, ce fut ses bras qui se figèrent à la poitrine puis vint le tour des jambes. Transformant petit à petit Karkaras en statue.

" Retirez-moi ça !"
Ordonna-t-il, mais seul le rire joyeux lui répondit.
" Pourquoi faites-vous cela !"
Le rire se tut un instant et une voix enfantine dit.

"Tu as pénétré sur notre territoire et va donc mourir pour cette insulte.
Le marais tu as profané, le marais tu deviendras. Haaa. "


Le rire continua, toute cette gaieté à ces dépends énerva au plus haut point Karkaras, mais celui-ci remarqua que la boue qui le recouvrait ne progressait qu'après une tentative de mouvement.
( Elle fonctionne comme du sable mouvant !)
Cette simple idée donna la solution au problème qui occupait Karkaras. Il se figea, n'opposant plus aucune résistance et eut le plaisir de voir que la boue refluait. Elle diminua jusqu'à retrouver la taille des deux projectiles puis tomba au sol. Pendant ce rétrécissement le rire cessa. Mais lorsque le jeune homme fut totalement libéré de sa gangue de pierre liquide, la voie dit.
" Félicitations, mais te voilà tout sale, je vais arranger cela. "
L'eau du marais sembla s'écarter un moment, telle la mer à marée basse, mais lorsque l'eau revient c'était sous la forme d'une vague de deux mètres de haut. Voyant la vague arriver, Le demi Phalange de Fenris s'accrocha de toutes ses forces pour ne pas être emporté et il retient sa respiration. Le mini tsunami arriva, il percuta Karas, mais celui-ci parvient à tenir.

Recrachant de l'eau immonde qu'il avait malgré tout avaler, il regarda le carnage que la vague avait causé. Plusieurs arbres avaient été déracinés, mais à part cela la face du marais était toujours la même, un chaos de boues et d'eaux nauséabonds. C'est en regardant aux pieds de l'un de ses arbres que Karkaras eut une surprise, il y découvrit deux petits êtres tombés dans la boue.
(Voilà donc le marionnettiste et son comparse. )
Se dit Karkaras dont le désir de vengeance flambait de plus belle en s'approchant ses petites persécuteurs.
Le plus grand mesurait quarante-deux centimètres et était visiblement le plus âgé des deux, car il avait de petite ride sur sa peau rousse, sa chevelure blanche surmontée d'un chapeau lui donnant un côté sage que son nez pointu et son expression démentait. Ses yeux d'un vert vif pétillaient à la fois d'espièglerie mais également de colère d'être dans une telle situation. Celui-ci étant allongé de tout son long dans la boue coulante qui retenait aussi bien son corps que ses vêtements en feuille.

Le second ne mesurait que vingtaine de centimètres et semblait bien plus frêle que son comparse. Sa peau était d'un ton légèrement plus clair que son aîné et sa chevelure était celle des feuilles d'automne. Pour tout vêtement il avait un pagne en feuille, un chapeau et des bottes en tissu. Ce lutin était quasiment debout dans le marais, la boue arrivant jusqu'à la limite de la botte.

À l'approche du semi humain, les deux lutins tentèrent de s'échapper. Le plus grand y réussit sans problème, mais le jeune y laissa ses bottes dans la boue. Les Nutons filèrent comme le vent. Karkaras s'empressa de prendre les bottes, il réussit sans problème à les sortir de leur prison de boue.

" Mes bottes ! Rends-moi mes bottes !"
Le hurlement provient de la droite, mais l'instant plus tard il continua de la gauche du jeune homme.

"Rends-moi mes bottes."

Karkaras sourit. Le désir de tuerie de ce dernier avait été remplacé par une idée. Si le lutin voulait ses bottes il devrait se plier aux conditions du semi Shaakt.

" Je te les rends si vous m'aidez."
"Rends les moi ou je te maudis."
" Écoute au moins ce qu'il demande avant de le maudire."
La dernière voix était celle du plus grand des lutins, qui se trouvait sur une branche sur l'arbre juste à côté du jeune homme.

" Je cherche un bateau qui s'est échoué dernièrement. Conduisez-moi à lui. Il me faudra également un endroit protégé pour y passer la nuit et des vivres, eaux et nourritures. Accepter et je vous rends les bottes."
" D'accord, donne-moi mes bottes et je vous conduirai là-bas."
Cela allait trop vite. Karkaras était conscient que s'il donnait les bottes maintenant le lutin partirait sans l'aider. Il demanda alors.

" Jures le solennellement, trois fois."
" Je jure sur la terre et les étoiles de vous conduire au bateau en vous aidant en chemin.
Je jure sur la terre et les étoiles de vous conduire au bateau en vous aidant en chemin. Je jure sur la terre et les étoiles de vous conduire au bateau en vous aidant en chemin. Foi de Polénis D'altefiz "

" Non ! "
Cria le plus vieux pour empêcher le plus jeune de dire son nom, mais cela n'empêcha pas Karkaras de l'entendre. Lui offrant ainsi le Nom Véritable du lutin et donc la possibilité de contrôler celui-ci. Le jeune homme se rappela ce qu'il savait à ce sujet.

(Chaque créatures de l'univers a son propre Nom. Des sons uniques et des cadences précises attachés à des individus précis. Une sorte de partition musicale. En connaissant le nom d'un être, on peut s'y associer- au sens magique du terme- comme un magicien peut affecter quelqu'un s'il dispose d'une boucle de chevaux ; d'une rognure d'ongle ou encore d'une goutte de sang. Quand on connaît le nom d'une créature, on peut développer un lien magique avec elle.
Mais ça ne suffit pas. Il faut connaître la prononciation. Demandez à deux Roger Martin de dire leur nom, et il y aura toujours de subtiles différences d'intonation.)


-->navire échoué

_________________
"La vie est vaine, prendre une vie n'a pas d'importance."
Karkaras fanatique niv2


Dernière édition par Karkaras le Jeu 6 Mai 2010 18:11, édité 6 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Mer 5 Mai 2010 23:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Mai 2010 18:37
Messages: 17
>Confrontation avec des lutins<


Le lutin le plus âgé disparu, laissant son fils assumer ses erreurs. En effet celui-ci avait juré d'aider le semi Shaakt Karkaras à retrouver le bateau échoué que celui-ci recherchait en échange des bottes du lutin. Karkaras remit donc les bottes au lutin d'une vingtaine de centimètre. Le fanatique était confiant en la parole du petit être, car il possédait maintenant le Non véritable de celui-ci et s'il le disait le lutin serait sous son emprise. Toutefois, Le semi Phalange de Fenris n'utilisa point l'influence qu'il pouvait avoir pour dominer le lutin, pas encore. Avoir un guide ayant son libre arbitre étant préférable à un serviteur dénuer d'initiative.

"Maintenant que tu as tes bottes conduit moi à un endroit où je pourrais boire, manger et dormir en sécurité. On ira au bateau demain. Sauf si tu as des questions ou commentaire. Et comme on va faire de la route ensemble autant se présenter ! Moi c'est Karas."

Karkaras avait choisi de jouer à l'ignorant, si le lutin pensait que son nom était en sécurité il serait plus coopératif. Et il sembla à l'aventurier avoir observé le lutin expirer de soulagement lorsqu'il lui demanda son nom.
" Je m'appelle Lut. Et il y a un havre non loin."

Karas passa outre la banalité de ce pseudonyme et fit un signe de tête voulant dire en route.
Le lutin ouvrit la marche, mais il se déplaçait tellement vite qu'il devait faire des pauses tous les cinq mètres pour que le Semi Humain le rattrape. Étrangement le chemin derrière Lut était plus simple à suivre que le reste du marais comme si la boue était plus solide.

Moins d'un quart d'heure plus tard Karkaras marchait sur de l'herbe alors que ça faisait des heures qu'il ne voyait que de la boue noirâtre, de l'eau saumâtre et des arbres morts.
( Ça doit être le havre.)

" Voila il y a tout. De l'eau, il y a un source juste là. Pleine de nourriture et aucun fauve n'entre ici c'est protégé."

Karas observa le lieu. Il y avait une source d'eau fraiche au centre d'une petite pelouse d'une dizaine de mètres de diamètre avec plusieurs arbres fruitiers à la fois en fleurs et porteur de fruits bien mûres. À cet endroit le demi Shaakt ressentait comme un malais, une étrange sensation de relâchement contraire à son tempérament.
Passant outre ce phénomène il s'approcha de la source, l'utilisa pour faire un brin
de toilette nécessaire avant de boire à satiété avant de manger quelques fruits bien sucrés. Lut butina quelques fleures à la recherche de nectar substitue au miel, puis il grignota un morceau de fruit.
Dans ce calme Karkaras s'endormit sans le vouloir aux pieds d'un arbre et se réveilla à l'aurore frais et dispos. Le lutin dormait sur l'une des branches d'un arbre.

"Allez en route."
Dit le Semi Shaakt en réveillant le petit être, lui proposant une autre moitié de fruit.

Et ils reprirent leur route dans le marais, encore une fois la boue gênait la progression mais, passer une bonne nuit avait redonné des forces au jeune homme et surtout il n'y avait plus cette insupportable brume. Il pouvait donc supporter cette marche surtout que Lut avait un air décidé et avançait en ligne droite. Le lutin devait véritablement savoir où le navire échoué se trouvait.

La marche dura encore une bonne heure avant que le fleuve ne soit à nouveau visible. Ils descendirent le court d'eau en longeant la berge. La rive était du même type que le marais, de la terre boueuse que le débit rapide du fleuve rongeait petit à petit.

Le navire fut enfin en vue, après une nouvelle heure de route. C'était l'un de ses gros bâtiments marchand à coque ronde et il aurait dû avoir deux mats mais ceux-ci était brisés. La coque elle-même était fendu sur toute la hauteur du côté appuyer sur la berge.
Avec prudence Karkaras s'approcha de l'épave, il savait que le capitaine était mort, mais il y avait peut-être des survivants voir même la créature responsable du naufrage.
Il arriva jusqu'à l'ombre du bâtiment, sans se faire attaquer, il regarda dans la déchirure. Et comme il ne remarqua ni fluide étrange sur les bords ni morceaux de chaire dans l'épave il y entra. Laissant le lutin à l'extérieur. D'après les caisses en présence, il se trouvait dans la cale. La présence des boites était une bonne chose au moins le navire n'avait pas été dépouillé, le butin devrait être toujours là. Et comme ce qu'il cherchait était rare ça devrait être dans la cabine du capitaine.

Karkaras se dirigea donc vers l'échelle de corde pour se rendre au niveau supérieur, en passant devant les caisses il observa néanmoins ces dernières, on ne sait jamais.


Correction recherche Lame Vorpale
-->Fouille du navire

_________________
"La vie est vaine, prendre une vie n'a pas d'importance."
Karkaras fanatique niv2


Dernière édition par Karkaras le Dim 16 Mai 2010 17:23, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Mer 12 Mai 2010 20:12 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 28 Nov 2009 02:46
Messages: 156
Activité Hypothalamique



Nécessitarisme




Hélas le repos fut de courte durée, car le sommeil d'Agadesh fut interrompu par les aboiements agressifs d'Enkidu.

Agadesh regarda rapidement vers sa direction, prenant vite pour acquis que la bête devait s'agiter pour des absurdités quelconques.

La nuit étant bien présente et installée depuis un temps indéfini, Agadesh eût le réflexe de tourner sa tête vers la voûte céleste pour s'en donner une idée. Mais les nuages envahissaient le ciel et empêchait toute estimation.

Agadesh, ayant abandonné le précepte de le considérer comme un être humain, n'hésita pas à rager :
"La ferme Enkidu !"

Le Camïu n'arrêta pas ses cris pour autant, et Agadesh se répéta, plus violemment cette fois-ci :
"J'ai dit la ferme ! Par El Etarni tais-toi, je dois me reposer !"

Le camïu, voyant qu'il ne faisait aucun effet, lâcha quelques couinements avant de se rapprocher d'Agadesh et de s'assoir à ces côtés. Soulagé, Agadesh s'apprêtait à reprendre sa nuit lorsqu'un bruit particulier se fit entendre, venant des marais. Un rire enfantin et amusé. Enkidu reprit ses aboiements de première et Agadesh se leva, le sabre à la main, aux aguets.

"Qui va là ?"

Il n'eut en réponse qu'un nouveau rire venant des marais. La nuit était noire, les nuages cachant la lune et les étoiles. Il était impossible de percer les ténèbres avec une vue humaine, mais la vision d'Enkidu semblait plus prompte à le faire à en juger par sa subite charge dans l'obscurité.

Agadesh n'était pas très rassuré, mais ne pouvait se décider à laisser Enkidu s'aventurer seul dans les marais en pleine nuit. Il avait beau l'avoir reléguer au rang de simple animal, il n'oubliait pas que celui-ci pouvait lui être bien utile et, même s'il se refusait de l'admettre, le fait qu'il soit tout comme lui du désert lui donnait une certaine valeur symbolique et sentimentale.

Les rires s'étaient arrêtés, les aboiements aussi. Il n'y avait que le silence. Agadesh hésitait quant à sa prochaine action, surtout étant donné les dangers qu'il savait traîner dans les marais. Crier ne servirait probablement à rien et attirer quelques kadus étaient à éviter. Faire de la lumière était aussi une idée risquée, mais toutefois toujours moins que de s'enfoncer dans le noir absolu sans voir où il mettait les pieds, il opta donc pour ceci.

Il fouilla rapidement dans son sac et récupéra la bourse qui contenait les pierres de feu et les amadous séchés. Il improvisa un petit feu de camp en faisant un petit cercle de pierre et en y mettant une poignée d'amadous séchés dedans et déchira les habits varrockiens qu'il avait dans le sac pour en faire du combustible à utiliser par la suite. Il frotta les pierres au-dessus, qui se mirent à faire aussitôt des étincelles et à allumer le feu. Décidément, cette technique occidentale était bien plus facile et efficace que les techniques du bâton à frotter et des pierres de feu. De cette manière, il pourrait même battre Eshmoun à la vitesse de création du feu, se disait-il dans une seconde de puérilité.

Lorsque le feu fut enfin prêt, il l'alimenta de quelques bouts de tissus arrachés et se mit en quête d'un bâton. Il en trouva un relativement vite, maintenant que les alentours étaient éclairés. Il le ramena près du feu et fit une torche grâce aux derniers bouts de vêtements restants.

Ayant retenu la leçon des hommes de Yarthiss, Agadesh enleva ses sandales, peu pratiques et trop bruyantes pour les marais. N'ayant guère confiance, il choisit de porter son sac sur le dos, quitte à faire plus d'effort que nécessaire.

Peu rassuré tout de même, il se décida à s'enfoncer dans le marais. Il espérait juste que les ancêtre veillent sur lui en cet instant inquiétant.

Ses premiers pas dans la boue froide suffirent à le faire trembloter et lui donner la chair de poule.

Après plusieurs minutes de marche dans le silence total à être à l'affût du moindre son ou de la moindre vision en espérant ne pas attirer une quelconque dangereuse créature des marais, une ombre se détacha au loin, au détour d'un arbre mort, en lâchant ce même rire puéril.

Enkidu n'hésita pas une seconde et lâcha Agadesh pour foncer vers l'origine de ce bruit, en aboyant comme un surexcité. Il s'enfonça derrière l'arbre et un cri s'en échappa aussitôt :
"Aaaaaaah par les dieux, lâche-moi sale bête !"

Vu comme ça, la créature du marais semblait bien moins dangereuse... Agadesh s'avança donc pour voir ce qu'il en était. Il vit alors Enkidu mordre sans lâcher prise le pantalon d'écorce d'un lutin d'environ trente centimètres.
Agadesh était cependant étonné de voir un être si petit. Il ressemblait fort à un humain, mais ses oreilles pointus lui fit penser aux elfes des légendes.

"Enkidu, ça suffit !"

Le camïu lui obéit directement alors qu'il tendait le bout de son sabre sous la gorge du curieux personnage.

"Qu'êtes-vous et pourquoi être venu troubler mon sommeil avec vos rires ?"

"Humpf. Je suis un lutin, je vis dans ce marais. Vous savez, les nouvelles vont vite dans les marais et c'est pas très gentil ce que vous avez fait à ses kadus. Ils sont un peu idiots mais pas méchants quand on sait parler avec eux, vous savez. Mais c'est pas vous que je suis venu voir monsieur mais votre chien bizarre là."

"Enkidu ? Mon camïu ? Pourquoi vous intéresse-t'il ?"

"Je voulais voir de quoi il a l'air. D'ailleurs hihi il est tout rigolo avec ses grandes oreilles et sa petite tête."

"C'est tout ?"

"Hihihi ? Euh... Non, j'aurais bien aimé récupérer quelques uns de ces poils."

"Des poils ? Mais enfin, pour quoi faire ?"

"Les mages de notre village veulent qu'on récupère tout plein de produits bizarres pour leurs potions et leurs sorts. Je me suis dit que si je récupérais un peu de ces poils, ça pourrait les intéresser, c'est tout !"

"Il y a donc d'autres lutins. Où sont-ils ?"

"Bah ils sont pas rigolos, ils dorment tous là au village."

"Vous connaissez bien les marais ?"

"En long en large et en travers, pas un coin des marais ne m'est inconnu !"

"Bien alors faisons un marché. J'ai grand besoin de traverser cet endroit et trouver le chemin qui mène à Tulorim. Je veux que vous me guidiez jusque là-bas. En échange, je vous donnerais quelques uns de ces poils. Mais je vous préviens, à la moindre entourloupe ou si jamais vous venez l'idée de nous fausser compagnie, je me ferais un plaisir de laisser Enkidu faire de toi son prochain repas."

"T'es vraiment pas rigolo toi ! J'ai pas vraiment le choix on dirait, marché conclu..."

"Allez, on avance."

Son sabre toujours brandi, prêt à trancher dans le vif au moindre faux mouvement du lutin, Agadesh le suivait à une distance rapprochée. Enkidu suivait le pas aussi, n'attendant lui aussi qu'un pas de travers du lutin pour en faire son quatre heure.

"Bon, en fait tu es un méchant monsieur toi. Pourquoi ?"

"Je ne suis pas méchant, seulement j'exécute la tâche qui m'a été confiée."

"Et ta tâche c'est de tuer des kadus et de menacer des gentils lutins comme moi ?"

"Pas exactement."

"Alors pourquoi tu fais ça ?"

"C'est compliqué et ça ne vous regarde pas. Maintenant silence ou vous allez tâter de ma lame."

"Votre brassard noir là, ça a un rapport avec Phaïtos et Thimoros je me trompe ?"

Agadesh, interloqué, prit directement un air plus calme et intéressé.

"Quoi ? Que savez-vous de ce culte ?"

"Oh, plein de choses... Enfin, je sais surtout que je ne dois pas faire confiance à ceux qui arborent leurs symboles."

"Ce brassard est un don, je suis fier de l'arborer !"

"Un don ? Alors je serais vous, je me méfierais de celui qui vous l'a offert, à mon avis il ne veut pas que votre bien..."

Agadesh fut un moment tourmenté par ce discours. Pourquoi les ancêtres ou encore Balamon lui voudrait du mal ? Non, c'était pour lui une idée ridicule.

"Vos fabulations n'ont aucun effet sur moi, lutin. Continuez de me guider vers la sortie de cet endroit inhospitalier en silence. La prochaine fois que vous serez tentée d'ouvrir votre petite bouche, dites-vous que c'est comme vous égorgez vous-même car si vous avez le malheur de le refaire sans ma demande express, c'est ainsi que ça se passera."

Le lutin avança donc sagement, guidant Agadesh sans broncher de part le marécage. Le traverser n'avait rien de facile. Il fallait faire attention à ne pas s'enliser dans un quelconque bourbier, éviter les branches basses des arbres de mangroves qui bataillaient entre eux à hauteur de tête et marcher pieds nus dans la boue, les herbes, les cailloux et les insectes n'avait rien de plaisant ni de pratique et ralentissait considérablement l'allure. Il leur fallut de nombreuses heures et quelques haltes bien venues pour franchir une bonne partie des marais.

"Lutin, cela fait une demi-journée que nous marchons et nous voilà déjà à la brune. Combien nous faudra-t'il encore de temps pour sortir du marais ?"

"Pas longtemps. Environ une heure, peut-être même moins."

Le lutin disait vrai et ce fut pile là où le chemin vers Tulorim reprenait qu'il les amena.

"Bien lutin, tu as tenu ta parole. Je tiendrais donc aussi la mienne."

Agadesh appela Enkidu, lui coupa quelques poils au fil de l'épée et les donna au petit être.

"Tu n'es peut-être pas si méchant finalement...", lui dit-il, avant de repartir vers les marécages sans un mot de plus.

Agadesh était content d'avoir finalement réussi aussi facilement à traverser ce marais hostile. Le lutin avait été un bon guide et nul doute qu'il lui avait fait prendre des détours loin des zones à risque.

Agadesh et Enkidu était maintenant sur la route de Tulorim, le soleil n'allait pas tarder à aller se cacher sous l'horizon. Le bédouin n'avait maintenant plus qu'une envie, s'éloigner pour de bon de ces marais de malheurs qui créaient en lui une indescriptible sensation de malaise...



Simplicité

_________________

Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

--------------------
Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Dernière édition par Agadesh le Mar 14 Sep 2010 20:34, édité 4 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Sam 15 Mai 2010 00:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 28 Nov 2009 02:46
Messages: 156
Instinct de Conservation



Activité Hypothalamique


Les archers revinrent vite tirer une seconde salve sur les plus avancés des kadus, qui s'effondraient aussitôt au sol. Agadesh se sentait désespérément inutiles au sein de ce combat et se rabâcher comme il pouvait les justes raisons que lui avait donné le chef. Aucun incendie ne s'était déclaré dans les habitations et de toute façon tout ceux qui les occupaient en étaient loin maintenant.

"Rien ne s'enflamme ! Oubliez le feu les gars, on embroche ses salopards à l'ancienne !"

Une troisième salve s'arrêtait à être tiré lorsqu'une ombre surgit de nulle part en plein milieu du groupe, surprenant au passage quatre hommes qui loupèrent leurs tirs. Les kadus s'approchaient dangeureusement.

"Bordel de merde, c'était quoi ça ?"

"Ce... C'est de la magie obscure chef !" dit l'archer blanc

"D'où est-ce que ça vient ?"

"Par Gaïa, le lanceur du sort doit se planquer quelque part en arrière !"

Agadesh observa, cherchant le kadus pouvant être responsable de tout ceci. Il aperçut alors une curieuse zone d'ombre qui n'avait pas lieu d'être à proximité des habitations.

"Près des baraques, une zone d'ombre, ça ne serait pas ça ?"

"Ça vaut le coup d'essayer ! Plétios, avec moi, on éclaire la zone d'ombre là-bas !"

Plétios était le second archer blanc. Tout deux se mirent à brièvement se concentrer le temps d'une attaque à défaire la créature de sa protection de ténèbres pour révéler un kadu au crâne rasé, un peu plus malingre que les autres et possédant un bâton qui se finit par une tête réduite humaine.

"Chef, nous l'avons débusqué, il est dans l'ombre là-bas !"

"Ok, toi et Plétios, occupez-vous en !"

"Oui chef !"

Le groupe n'était plus du tout coordonné. Les tirs se faisaient de plus en plus chaotiques et de moins en moins précis. Agadesh restait aux abois, le sabre dégainé, à attendre le possible moment du choc frontal.

Une dizaine de kadu était encore en train de leur foncer dessus lorsque l'un d'eux fut assez prêt pour se jeter sur un des deux archers blancs et le renverser au sol. Personne n'eût le temps de comprendre que le kadu lui avait déjà fracassé le crâne sur un rocher maintenant trempé de son sang.

"Plétios !", cria l'autre, ne voyant pas s'abattre sur lui une ombre se mettre à l'étrangler.

Le chef réagit le plus vivement, balançant son arc pour récupérer son épée bâtarde et alla directement empaler le kadu meurtrier.

"Le bédouin, c'est maintenant que vous devez me montrer de quoi vous êtes capables !"

Agadesh se sentit bête. Il avait regardé la scène sans réagir, dans un immobilisme qui ne lui ressemblait pourtant pas dans les combats désertiques. Peut-être était-ce qu'il se sentait moins concerné par la vie de ses hommes dont il ne savait rien que par ceux de son clan. Ou peut-être était-ce une peur soudaine face à un air de défaite face à un farouche ennemi inconnu à vaincre dans un environnement qui ne lui inspirait pas la victoire. Un peu des deux sans doute.

L'autre archer blanc s'était visiblement défait de la poigne d'obscurité qui le retenait, mais les autres kadus arrivaient. Le chef hurla en ajustant son bouclier :
"Proximité !"

Les archers survivants jetèrent aussitôt leurs arcs pour la dégainer leurs courts glaives. Une angoisse profonde naissait sur leurs visages. On aurait même dit que certains se retenaient de pleurer.

L'archer blanc semblait être épuisé. L'utilisation de la magie devait en être la cause. La zone d'ombre restait toujours présente au loin, mais il n'en émanait plus aucune attaque magique. Le kadu shaman devait être aussi épuisé que lui...

Les huit kadus restant, eux, n'avaient rien perdu ni de leur puissance ni leur rage et fonçaient vers leurs agresseurs. Agadesh restait encore comme hypnotisé, comme absent, perdu dans la contemplation d'un combat dont il n'avait cure. Si un kadu venait le combattre, il allait bien sûr se défendre, mais il ne sacrifierait pas sa vie pour sauver celle d'un étranger. Une tâche plus importante lui incombait et son honneur lui était à son sens préservé puisqu'il n'avait en aucun cas l'idée de fuir le champ de bataille.

Mais ça y était, ils étaient arrivés, ils étaient à leurs niveaux. La vitesse de choc fit s'effondrer plusieurs archers sur le sol sans qu'ils aient pu avoir le temps de s'en défendre. L'archer blanc en faisait parti. Le chef se défendait comme un lion enragé, le kadu qui l'attaquait se retrouva dépourvu de jambes, hurlant de douleur et se vidant de son sang dans une flaque de boue avant d'être achevé de sa lame dans le coeur.

Un kadu arriva finalement jusqu'à Agadesh, la téméraire créature avait apparemment eu l'ardeur d'esprit, la folie combative de continuer l'attaque alors qu'un carreau de flèche s'était planté en plein dans son épaule gauche et l'affaiblissait considérablement. Cela n'était pas sans conséquence sur son comportement, les kadus ressentant aussi bien la douleur que les hommes. Elle courrait moins vite que les autres et semblait peiner à faire abstraction de sa souffrance. Agadesh estimait ne pas devoir sous-estimer un tel adversaire. Il pouvait lui réserver des suprises. L'adrénaline monta en lui et, lorsque la créature fut assez près, il esquiva un coup de griffe maladroit et incertain. Mais la bête était loin de l'être et parvint tout de même à se rattraper et à le surprendre en lui prenant les jambe et le plaquant au sol, perdant au passage son sabre bleu qui aurait pu lui permettre de finir le combat bien plus rapidement à environ trois mètres du duel qui se jouait. Ils étaient maintenant à armes égales. Le kadu sauta alors sur son torse nu, le cogna de solides coups de poing au visage, prête à le frapper à mort. Mais c'était sans compter qu'Agadesh avait les mains libres et comptait bien les utiliser pour de défendre. Il se protégea des coups aux visages avec les bras comme il le pouvait. Les coups sur ses bras et sur son visage n'était pas sans douleur, les kadus étaient loin d'être dépourvu de force. La bête se retrouva frustrée de voir la plupart de ses coups n'arrivant pas au but et laissa un temps morts, un instant de faiblesse crucial dont Agadesh ne manqua pas de profiter. Il se garda de frapper la bête au visage comme il l'aurait fait pour un humain ; recouverte d'un masque d'os et de deux cornes pointus, cela aurait été une mauvaise idée et même plutôt risqué. Il tendit le bras et lui fit alors gigoter la flèche qu'elle avait planté dans l'épaule, auquel la créature eût le mauvais réflexe de l'empêcher avec l'autre main, ce qui lui laissa la possibilité de continuer son attaque et de renverser la situation à son avantage.

Alors que le chaos et le brouhaha de la bataille ne cessait pas, les rôles s'inversaient. Assis sur la créature blessé et ayant retiré des erreurs de son adversaires, Agadesh prit bien soin de lui bloquer les bras avec les jambes. Le kadu n'eût pour ultime défense que d'essayer de gigoter sous le fils du désert dans un espoir vain. Le bédouin voulait en finir. Son arme étant hors de portée de main, il ne trouva pas d'autres solutions que de lui arracher la flèche de l'épaule dans un bruit horribles d'os et de chair qui laissa la place à petit geyser de sang qui éclaboussa le visage et le torse d'Agadesh. Alors que le kadu hurlait à la mort, Agadesh essuya ses yeux maculés du sombre cruor avant de la lui donner en replantant le projectile droit dans le coeur. Quelques ultimes soubresauts nerveux, un râle déchirant se transformant en une petite toux sanguine qui éructait puis coulait d'une de la bouche aux petites lèvres et aux dents pointus par dessous son masque macabre. Maculé de sa propre hémoglobine, les yeux figés droits vers le ciel et c'en était fini de la misérable vie du kadu qui avait osé se mesurer à la volonté de l'envoyé des ancêtres. Le kadu avait eu une mort digne d'un guerrier, estima Agadesh. Il avait été un adversaire vaillant et il n'avait pas hésité à continuer à se battre auprès des siens malgré sa blessure, ce que beaucoup d'humains aurait abandonné à la lâcheté. Il fût mort avec tout son honneur, son âme sera donc en paix.

Agadesh resta un instant essoufflé, contemplant pendant quelques instants le cadavre inanimé avec le regard immobile. Visiblement son esprit avait été plus lents que son corps à réagir et il lui fallait se remémorer de ce qu'il s'était passé durant ses dernières secondes. Lorsque Agadesh repris ses esprits, il regarda autour de lui.

La clairière s'était calmé. Un dernier kadu était passé sous le fil de la lame d'un des archers. Les huit kadus étaient tous revenu à la terre, dans la position grotesque de la mort que l'on leur a infligé. L'un d'eux avait même était décapité, un autre avait eu le bras coupé. Mais ils n'étaient pas les seuls à joncher la terre. La magie des archers blancs n'avaient pas suffi à les protéger et leurs corps gisaient inanimés côte à côte. Un des soldats verts était à quelques mètres dans un état semblable, son visage frappé de nombreuses coupures. Il avait dû être étouffé.

Le chef était toujours debout, immobile. Il était totalement dépassé par la tournure des évènements.

Ezin était à quelques mètres, il tenait un de ses compagnons d'arme à ses genoux et il criait : "Plétios ! Asclep ! Nigen est blessé !"

Ceux-ci semblait échanger des mots durs. Le genre de discours qui montre que la mort réclame son dû. Agadesh ne put les entendre, et Ezin continua à hurler, trempé de larmes :
"Bordel, un protecteur ici ! Vite ! Pitié !"

Il se retourna vers son camarade :
"Nigen ? Nigen ! Putain répond-moi Nigen ! Crèves pas, pas maintenant !"

Le chef approcha doucement d'Ezin et lui parla d'une fausse voix apaisante :
"Il est mort Ezin. Tout comme Sanroit, Plétios et Asclep."

"Non ! Non !"

Agadesh restait étonné de ce comportement. Ces guerriers avaient pourtant l'air bien entraînés au combat et ils se laissaient aller après coups à ce genre de lamentations, véritables révélations de faiblesses ordinairement réservées aux femmes et aux enfants. N'avaient-ils jamais vu leurs semblables tomber au combat ?

D'autant plus que la bataille n'était pas totalement terminé. Il restait au fond l'ombre du kadu shaman qui hantait la scène, immobile. Agadesh, estimant être le plus à même à penser du groupe, alla parler au chef à la triste mine :
"Il reste un ennemi là-bas, le mage ! Allons en finir avec lui !"

Sa réaction fut vive :
"Non ! Il y a eu assez de sang qui a coulé aujourd'hui ! Soldats, nous rentrons à Yarthiss !"

Agadesh s'énerva, le comportement des guerriers occidentaux lui paraissait totalement absurde et indigne :
"Par Yuimen, vous n'étiez pas censé réduire à néant cette tribu ? Nous sommes victorieux et lorsque nous avons la possibilité d'achever cet objectif , vous vous défiler ? Mais quel genre de guerrier êtes-vous ?"

Le chef se retint de ne pas frapper le bédouin, et clama :
"Victorieux ? Nous sommes victorieux vous trouver ? Quatre des mes hommes sont morts, de jeunes hommes qui venaient de sortir de l'académie et des robes de leurs mères ! Cette mission fut un fiasco, une tragédie et vous me parler de victoire ?"

"Ces hommes sont morts honorablement comme de véritables guerriers, à votre place j'en serais fier ! C'est vous qui en ne poursuivant pas le combat vers la victoire finale qui les déshonorait ! Laisserez-vous vos hommes être morts en vain ?"

"Arrêtez de me parler de victoire par Gaïa ! Nous avions été envoyé ici pour faire un sale boulot, un véritable génocide ! N'avez-vous pas vu que leurs rangs comportaient des femmes et des enfants ? Ces créatures ne faisaient que se défendre et aucun de mes hommes n'était fier de devoir obéir à ses ordres ! Humpf, laissez tomber, nous ne sommes pas du même monde."

Agadesh resta silencieux, sur ce point-là le chef n'avait pas tord et il était vraisemblablement impossible de lui faire entendre raison. Ses émotions le trahissait et commençait à lui faire dire des sottises. Ça ne pouvait être que ça. Comme si des créatures de la sorte pouvaient avoir un esprit humain. Agadesh n'était que trop sûr du contraire.

La suite se passa très silencieusement, dans un laisser-aller morose qui l'exaspérait. Ils ramassèrent sobrement leurs armes à terre, comme à contre-coeur, puis partirent lentement, laissant le nouveau village fantôme et l'ombre magique qui y résidait à leurs sorts sans y jeter un regard. Ils ne ramassèrent pas les cadavres. Les survivants du combat avaient la tristesse au corps et perdu tout de leur superbe. Il faisaient maintenant bien fi de ses stratégies du commencement et il fallait remercier Zewen qu'une autre tribu ou un autre danger ne traînasse pas dans les environs.

Agadesh rageait intérieurement. Il n'avait fait que perdre son temps à accompagner des guerriers indignes de leurs morts.

Le retour se fit alors bien plus rapidement que l'aller, et Agadesh commençait à regretter ses vêtements. Il avait du mal à se débarrasser de la boue froide qui commençait à sécher sur son corps et son pantalon, qui connaissait le même sort, commençait à se faire lourd et tombant.

Lorsqu'ils sortirent de la lisière des marais, ils récupérèrent leurs sacs sans sortir un mot de plus. Enkidu, en les voyant arrivé, était vraisemblablement le seul à être content de la situation en aboyant de bon coeur.

Les archers ramassèrent leurs bardas et commençait à partir, toujours enfermé dans leur mutisme éploré. Seul le chef s'attarda à dire quelques mots sobres à Agadesh :
"Merci pour votre aide, civil et au revoir."

Agadesh aurait aimé dire qui fut honoré d'avoir combattu à leurs côtés, mais ce n'était pas le cas. A l'avenir, il éviterait de se mêler à nouveau à ce genre de personnages forts en apparence et faibles dès les premières difficultés survenues. Il ne répondit au chef que par un regard agressif qui voulait tout dire.

Alors que ceux-ci s'éclipsaient au loin, retournant dans leur ville la tête basse, Agadesh libérait un Enkidu reconnaissant, changea ses vêtements et partagea quelques bouts de viandes séchés avant de s'apprêter à dormir sur place, bien que le soleil soit encore haut dans le ciel. Le sol de la garrigue n'était certes pas des plus confortables, mais après le passage épuisant du trajet et du combat jusqu'au camp des kadus, cela ne l'empêcha pas de s'endormir, la fatigue aidant à oublier les herbes gênantes, les insectes chanteurs et même les dangers divers pouvant sortir du marais pour l'attaquer dans la nuit.

Il se disait juste qu'il fallait se reposer, car demain il devrait rattraper le temps perdu et traverser une bonne fois pour toute le marécage.



Nécessitarisme

_________________

Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

--------------------
Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Dim 16 Mai 2010 17:15 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Mai 2010 18:37
Messages: 17
> Navire échoué>

Le semi Shaakt n'eut pas à se fatiguer pour ouvrir les caisses entreposées dans la cale. Car la plupart de celles-ci étaient déjà ouvertes. Certaines s'étaient abimées lors du naufrage, en frappant violemment les cloisons. D'autres portaient les traces d'outil sur leur couvercles.

(Ont-elles été forcées avant par l'équipage ou après par d'autres détrousseurs ?)
Se demanda Karkaras en les observant. La réponse à cette interrogation n'avait pas d'importance aux vues du contenu des caisses. En effet il n'y avait rien à l'intérieur qui pouvait intéresser le semi Shaakt. Ces dernières ne contenaient que des vivres gâtés par l'eau salée, ainsi que de la poterie brisée.

(Étrange, ça devait être un chargement d'arme, pourquoi de la céramique?)

En remuant les morceaux d'argile de la pointe de sa lame, Karkaras découvrit sous les débris du métal. Des dizaines de lames, mais même pour un œil non avertit comme celui du demi elfe noir, il était évident que ces armes étaient de mauvaises qualités.

(Des contrebandiers ! Ce qui explique le camouflage. Toutefois, je doute qu'un objet de valeur se trouve parmi ce fourbi.)


N'ayant rien trouvé d'intéressant, Karas monta au niveau supérieur du navire. Le déplacement provoqua une légère oscillation du bâtiment, qui était en équilibre précaire sur le fragile rivage du marais.

Le fanatique arriva dans une coursive. Un couloir, aux cloisons de bois sans décoration, étroit, large de seulement un mètre. À trois pas se dressaient deux portes dont celle de gauche était ouverte laissant ainsi passé la lumière du jour. Cinq mètres plus loin deux autres accès se faisant face était visible pour les yeux sensible de l'elfe noir. La coursive débouchait ensuite dans une grande salle dont l'unique source de lumière était une trappe ouverte au plafond avec une échelle de corde qui descendait jusqu'au sol.

Karkaras franchit la porte ouverte, constituée de planche de bois sans aucune fioriture décorative. Celle-ci donna sur une simple cabine qui avait dû appartenir au menuiser du bord, l'étalage de couteau à bois, de lime et de maillet le confirait. La lumière provenait de la déchirure qui éventrait le navire. Le jeune homme fouilla la pièce, mais sans faire de mouvement brusque, pour ne pas déstabiliser le navire, mais sa recherche ne lui apporta rien. Car l'essentiel des objets en présence étaient soit trop lourd soit totalement inutile.

Le fanatique continua donc l'exploration de l'épave. Il alla à la porte qui lui faisait face. Celle-ci n'était point verrouillée et s'ouvrit sous l'impulsion d'une simple pousser. La lumière dans le dos du jeune Shaakt projeta son ombre dans la pièce. Une simple cabine qui à l'instar de la première n'était meublé que d'un lit et là où se dressait l'établit du menuiser se trouvait une petite table. Là encore la fouille ne donna rien mais c'est nullement découragé que Karkaras gagna les prochaines cabines du corridor. La première ne donna que sur une réserve qui ne comportait rien de cacher sous les cordages et toiles de rechanges. La quatrième porte donna sur un réfectoire faisant également office de cuisine. Là encore aucune découverte notoire si ce n'est quelques fruits dont il fit un rapide repas avant de poursuivre.

En continuant dans la coursive Karkaras arriva dans la grande salle qu'il avait observé de loin un peu plus tôt. À la vue des hamacs il conclut qu'elle servait de dortoir aux marins qui n'étaient pas de quart. À chacun de ses pas le sol tremblait et avec lui toute la structure du vaisseau. Le bâtiment s'enfonçait de plus en plus dans le marais et la déchirure fragilisait la coque elle-même. Conscient de cet état de fait Karkaras ne fouilla pas les males des marins et alla directement à l'échelle pour gagner le pont supérieur

Il prit ensuite la direction de la poupe en direction de la cabine du capitaine. Celle-ci non plus n'était pas verrouillée. L'intérieur était décoré de façon non ostentatoire tout en restant fonctionnelle. Des cartes jonchaient la table centrale, mais elles n'étaient que marines et donc sans importance. Le jeune homme découvrit dans le coffre aux pieds du lit une cape sombre de bonne facture ainsi qu'un plastron de cuir dont la taille lui convenait, mais cela n'était rien en comparaison de ce qui se trouvait en dessous. Une épée logée dans son fourreau, rien, a priori, ne la distinguait des autres. Toutefois, Karkaras sut que c'était bien celle qu'il recherchait.
Une lame Vorpale de Sharil'linda
Sertie de gemmes de Ténèbres, la garde avait la forme stylisée d'un dragon, dont les ailes déployées composaient une coque protectrice. Le pommeau était constitué d'une gemme, un véritable trésor dont les multiples facettes absorbaient la lumière provenant de la fenêtre de la cabine.
Le cœur serré, Karkaras approcha sa main avec précaution, glissa ses doigts sous les ailes et les referma sur la poignée.
L'arme était tiède, presque chaleureuse. Elle l'accueillit comme un ami et une onde de chaleur qui se répandit dans ses entrailles comme une caresse.
Karas sortit l'épée de son fourreau dans un chuintement qui joue une musique oubliée, celle d'une vibration qui avait résonné longtemps aux confins du monde, qui avait semé la peur et le doute.
Il sourit et leva l'arme vers le plafond. L'équilibre de la lame suffit à se faire une idée du forgeron qui l'a conçue. Le semi Shaakt accomplit quelques mouvements simples et eut presque la sensation que l'air lui-même se soumettait à l'épée pour faciliter ses trajectoires.
Courbée et élargie à sa base, l'arme rappelle la forme traditionnelle du cimeterre des elfes noirs. Karkaras n'eut aucune peine à imaginer les sorcières Shaakts rassemblés autour d'elle, leurs murmures parlant au métal pour l'enchanter et incarner l'âme vorpale. La magie s'était perpétuée au fil des siècles, à travers les gemmes envoutées.

Karkaras fit le constat d'une étrange coïncidence. La veille il avait appris le sort de l'ombre vampirique et il se retrouvait maintenant avec une arme qui était la version matériel du sort. Une draineuse de vitalité.
Les symboles gravés sur la lame attira l'attention du fanatique et il devina leur importance, bien qu'il soit incapable de les déchiffrer.

"Buki Barra"

Karkaras la glissa dans son fourreau avec une pointe de regret, mais il n'avait que trop tardé. Le bois craquait de plus en plus signe que la déchirure l'emportait sur l'enlisement.

Au lieu de redescendre une nouvelle fois dans la soute, Karkaras trancha l'un des cordages et en jeta par-dessus bord l'une des extrémités. Il descendit ensuite le long de la coque en s'aidant du lien de chanvre jusqu'à toucher le sol spongieux avant de s'éloigner de l'épave.

Une fois aux pieds du navire, Karkaras constata que le lutin ne l'avait pas attendu. Il hésita un instant à appeler Lut alias Polénis D'altefiz par son vrai nom pour qu'il le guide en dehors du marais. Certes le petit homme avait respecté sa part du contrat, conduire le semi Shaakt jusqu'au navire échoué en échange de ses bottes. Appeler le lutin ferait de celui-ci un fidèle serviteur, mais cela entraînerait certainement le courroux de tous les lutins du marais. Chose dont le fanatique n'était pas près à faire, du moins pas au sein du marais.

Karkaras décida donc de sortir du marais par ses propres moyens, comme il y était entré, ce qui n'avait rien de rassurant.
Étrangement rien ne vint entraver la sortie du jeune homme. Il n'y eut aucune attaque de Dionade ou ni d'aucune autre créature étrange. La brume elle-même se fit discrète rendant possible une visibilité supérieure à seulement quelques mètres. Et le terrain étant ce qu'il était, essentiellement de la boue, resta praticable à condition d'être prudent. Karkaras était tellement attentif au danger du milieu qu'il ne remarqua pas qu'il fut l'espace d'un instant survolé par une petite créature ailée.

_________________
"La vie est vaine, prendre une vie n'a pas d'importance."
Karkaras fanatique niv2


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Ven 20 Aoû 2010 15:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
Trajet 1

CONTENU POUVANT CHOQUER

Nuisible

Comment une quelconque vie pouvait vivre dans cet environnement ? Comment s’habituer à ces conditions horribles, cette saleté, cette eau si verte et mortelle. Y’ avait –il quelconque vie dans cet étrange endroit ? Quelles seraient ces créatures qui peupleraient un tel lieu si néfaste ? Les raisons qui pousseraient quelqu’un à habiter dans les parages devraient être vraiment folles. Le danger doit rôder sans cesse, ici. Bêtes et plantes dangereuses sont sûrement les pires problèmes des habitants de cette région. Personne, personne ne pourrait s’accommoder à cet entourage auquel il faut toujours se méfier. Même y passer la nuit tels des maraudeurs serait une tâche demandant attention et précaution. Rare sont ceux, d’après Exhen, à s’aventurer dans ces parages. De part cette chaleur atroce qui s’empare des muscles et les engourdissent, d’autre part un danger animal pouvant s’avérer être fatal même pour les plus forts.

Le semi-elfe ne comprenait pas pourquoi le conducteur avait décidé de faire escale ici. C’était dangereux, et loin d’être confortable. Ils devraient prendre garde toute la nuit, peut-être même Exhen devrait-il se lever en pleine nuit et défendre ses compagnons, car pour l’instant aucun des humains avec le quel il se trouvait n’avait l’air de savoir se défendre. La nuit s’était abattue sur Imiftil. Les torches placées sur les côtés de la diligence étaient très utiles et permettaient au conducteur de bien voir les alentours de la route, et d’apercevoir les dangers. A n’importe quel moment un terrible animal pouvait leur sauter dessus, dérangé par le bruit des roues et du chahut des chevaux. Le conducteur était habitué à ce genre de voyage, il ne passait pas soucieux, à l’inverse d’ Exhen. Il observait par la fenêtre les alentours, essayant de deviner des formes suspectes mais en finissant à chaque fois par conclure que c’était tout simplement des vieux troncs obscurs. La famille non plus ne s’inquiétait pas, sans doute étaient-ils passés par ce même chemin à l’aller. Exhen s’interrogea sur la position où ils se trouvaient par rapport au continent. Il déduisit qu’ils avaient peut-être déjà traversé la moitié de la route qui sépare Yarthiss de Tulorim. Une journée de plus serait sans doute suffisante à terminer ce voyage.

La forêt qui bordait la route se laissait traverser par des rivages lents et silencieux. Leurs eaux ne laissait paraître aucune ombre, la nuit camouflait les quelques animaux qui s’aventuraient dans les buissons et Exhen, pendant ses quelques minutes d’observation du territoire, ne put parvenir à apercevoir des choses vivantes bouger.

« Pas un chat… »

Il s’était mis à l’idée de partir en quête de nourriture ce soir-là. Les gibiers qui l’intéressaient étaient alors les proies les plus inoffensives… Un lapin, un rat de forêt… Un peu de viande sur le feu ferait l’affaire et lui changerait des fruits qu’il devait manger toute la journée. Les vitamines lui seraient très utiles et cela lui ferait du bien. Et puis il ne voulait pas accepter le repas offert par le conducteur. Même si cela était compris dans le voyage, les envie d’Exhen restaient de s’entraîner au combat par la chasse, au début contre des animaux non dangereux. La chasse demeurait très utile pour l’entraînement du semi-elfe, et il songeait déjà à comment s ‘améliorer, lorsqu’il aurait atteint un niveau bien plus haut.

« Existe-t-il des endroit spécialement pour cela. Des centres d’entraînement, ou de magie. D’enchantement ? »

Son expérience dans ce domaine ne lui permettait pas de savoir cela. Il n’avait jamais su comment son grand-père » s’était procuré ce savoir, cette maîtrise des armes et du combat. Il se disait, lorsqu’il était petit, qu’Argus était né comme ça, avec ce don. Mais aujourd’hui, Exhen est quasiment sûr qu’il existe des endroits pour se battre et s’améliorer. Dans les grandes villes qu’il traverserait il cherchera.

La diligence arriva lentement dans une sorte de place naturelle. Un grand rond de terre formé par Dame Nature fit office de campement pour « l’équipe ». On aurait dit que cet endroit avait été aménagé spécialement pour ce genre d’arrêt. Le sol était moins dur que la route, plus confortable mais il valait tout de même mieux un bon drap épais pour ne pas se faire mal au dos. Le conducteur, qui pensait à tout pour ses clients, ouvrit une sorte de petite trappe sous la diligence, vers l’arrière. Il en sortit un gros paquet de draps d’un tissu qui avait l’air du même genre que la chemise d’Exhen, et le posa par terre dans un bruit sec. Il se frotta les mains comme pour s’en retirer de la poussière que lui avaient mis les draps, puis les déplia un à un en faisant bien attention à ne pas faire de plis. Il y en avait cinq. Il les mis en rond en laissant environ deux mètres de diamètre » au milieu, sans doute pour faire un feu, pensa Exhen. La famille et le semi-elfe étaient sorti et admiraient l’homme faire sa besogne.

La nuit était pleine. On ne voyait même pas la cime des arbres. Tous les bruits de la nuit, des animaux, s’emparaient de place dans un tumulte naturel qui enchantait les oreilles des personnes s’y trouvant. Les criquets, les grenouilles, les oiseaux, tout ça plaisait eux voyageurs car ils se rendaient alors compte combien la nature était belle. Et cela leur changeait des bruits de la ville qui souvent leur bouleversait leur sommeil. La lune n’était pas pleine mais elle rayonnait tout de même dans le ciel où les étoiles paraissaient des millions. Il n’y avait pas de nuage. La chaleur était moins pesante qu’à l’arrivée dans les marécages. La fraîcheur avait été apportée par la nuit. Et bientôt il fallait même s’armait d’un vêtement en plus pour ne pas trembler de la tête aux pieds. La famille s’habilla chaudement pour le repas. Le conducteur avait en effet mis en place un feu au milieu qui réchauffa les voyageurs, assis chacun sur leurs draps et causant de banalités ressortiers à chaque repas avec des invités. Le genre de banalités qui remplit bien une discussion avait des personnes qu’on ne connaît pas trop encore. Une aventure ou deux, quelques anecdotes rigolotes, de peurs ou des expériences qui nous laissent de bons ou mauvais souvenirs… Exhen écoutait pour l’instant, la discussion du père avec le conducteur. Exhen s’en fichait un peu, pensant à comment il irait ce soir chercher à manger tout seul, dans les environs. Il ne devait pas s’aventure trop loin, pour ne pas se perdre. Il devrait mémoriser son chemin, et faire attention à où il mettrait les pieds. Le hululement des animaux rappelait au semi-elfe son enfance. Il avait souvent dormi à la belle étoile. Dans son jardin. Cela lui rappelait une bonne époque.

La mère complétait les explications de son mari en ajoutant des remarques qui faisait détourner le regard du conducteur. Il paraissait étrangement intéressé, captivé par les paroles de ses clients. Machinalement il acquiesçait par les mouvements les fins de phrases du père. Dés fois il s’aventurait à raconter lui aussi ses histoires du passé » mais tout de suite il était coupé. Son attention restait pointée vers le père qui parlait fort. Le père avait des tas de choses à raconter, sa famille l’écoutait aussi, même si elle connaissait déjà toutes ces anecdotes par cœur. Ils étaient tous polis entre eux, mais pas vraiment vis-à-vis du conducteur, qui ne pouvait pas dire un mot. Il attendit alors à moment de silence pour placer une phrase qu’il cherchait à exprimer depuis déjà quelques minutes.

« Je vais vous chercher de quoi manger. »

« Ne vous en faites pas pour moi, je m’occupe moi-même de mon repas. Je reviens dans la soirée, ne vous en faites pas pour moi. » Annonça Exhen du même ton que celui du père, pour bien faire comprendre aux autres ce qu’il s’apprêtait à faire.

« Des carnivores rôdent près de marécages, non loin d’ici. »


« Je ne chasse pas ce genre de prédateur. Un lapin me suffira, ou bien deux… je verrais là-bas s’ils sont plutôt grassouillets ou non. »

Le conducteur, qui avait dévoilé auparavant son identité, Erwan, se retourna rapidement en direction de son gros sac qu’il tenait derrière lui puis sortit quelques morceaux qu’il mît à cuire au-dessus du feu. Des barres noires suspendues soutenaient les aliments qui grillaient doucement, en crépitant. L’odeur fut délicieuse.

« Etes-vous certain de… »

Exhen fit un geste de la main exprimant son refus net. En se levant, il souhait bonne appétit à la famille ainsi qu’au conducteur, qui l’épiait curieusement. Exhen s’apprêtait à entrer dans les fourrés, à limite de la place naturelle, lorsqu’il entendit un appel venant du centre.

« Attendez, j’aimerais faire partie de cette partie de chasse nocturne, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. »

« Perceval, que te prend-il !? » rétorqua la mère bruyamment, interrompant le silence qu’il eut après la réplique du fils.

« Grandir. Connais-tu ce mot, maman ? » Répondit Perceval.

La mère, bouche bée, ne sut quoi répondre. Quel outrage, pensait-elle lorsqu’elle vit son fils s’avançait vers Exhen.

« Alors, qu’en dites-vous, j’ai mon arc dans mon sac. Il se trouve dans la diligence, sous notre banc. Je vais le chercher. »

Il revint quelques secondes après, arc à la main, carquois dans le dos, sourire aux lèvres. Exhen haussa les épaules. Les deux partirent dans la nuit.
La mère, insultée, énervée, mangea sa cuisse de poulet en s’en mit partout. La famille était gênée, le conducteur riait intérieurement d'un fait auquel il avait pensé. Un fait légèrement stupide...

« Elle mange ce qu’elle est. Une maman poule. »

____________________

Le duo parti, un lien invisible s’était crée entre les deux êtres sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Ce lien allait peut-être durait éternellement, peut-être pas. En tout cas, les deux futurs amis commençaient pour leur première fois une action collective, en équipe. Leur but était à eux deux le même : avoir conscience de leur réel niveau. Ils pourraient ainsi envisager telle ou telle chose pour s’améliorer. Il y a un début à tous. Cette chasse nocturne serait prétexte de la découverte de ce début. S’ils étaient vraiment destinés à être ce genre de personne, ils allaient bientôt le savoir, en fonction de leur comportement suivant la situation. On ne sait pas ce qu’il pouvait arriver dans ces lieux dangereux, même s’en trop s’éloigner, des accidents sont si vite arrivés. Les alentours sont pleins de bêtes agressives, en plus. Le conducteur l’avait confirmé tout à l’heure, avant d’arriver sur la place naturelle, l’agora. De toute façon, un tel lieu ne pouvait être très amical. Exhen s’en était déjà douté. Mais la curiosité de la découverte de ces terrains ainsi que l’envie d’accomplir sa première action ayant un rapport avant le combat l’avait poussé à entreprendre cette chasse, à la base tout seule, sans cet invité encore pas très bien connu.

Ils marchaient doucement, se faufilant entre les buissons et les troncs morts, évitant les carrés de boue, de sables mouvants qui dés fois laissaient dépasser des petits t’as d’os, sûrement d’un animal désespérément tombé dans ces pièges à malheureux. Pour le moment, ils tentaient de ne pas déranger le fond sonore de la nature, en évitant de faire craquer des branches, de parler fort. Ils passaient inaperçus et c’est ce qu’ils recherchaient.

Ils savaient que la chasse était art furtif qui demandait concentration et attention, ainsi que larges précautions.

La chasse était transmise à la plupart des familles ayant au moins un membre faisant partie d’un ordre militaire. La chasse est la première étape dans une carrière militaire. Elle forge un enfant, le prévenant de la violence du monde. La chasse demande beaucoup d’insensibilité, de la barbarie. Un sang-froid est exigé. Ce sang-froid qui plus tard sera le principale atout d’un guerrier – quand je dis guerrier je sous-entends tout ce qui y touche que ce soit du magicien jusqu’à l’archer – car il n’y a pas que sa force et sa dextérité qui comptent, mais bien d’autres choses qui sont mises en jeu. La chasse apprendra cela à chaque petit ayant rêvé comme Exhen. Ce rêve qui touchait la plupart de enfants, qui se réalisaient pour les plus persévérants et les plus motivés, quelque soit le chemin qu’ils prenaient. Exhen ayant choisi le chemin de l’apprentissage par lui-même, sans aide spécifique. Les plus courageux préfèrent en général ce chemin, même si c’est sans doute le moins aisé. Le résultat en est bien meilleur. Ceux qui sont passés par cette voie restent les plus talentueux dans une armée, les plus utiles dans un groupe et les plus compétents dans une équipe. Moult apprentis ne sont plus des nôtres, à cause des multiples dangers auquel ils avaient fait face. Certes, il faut prendre des risques, mais ne pas non plus foncer dans le tas. L’apprentissage doit être lent, mieux vaux y passer plusieurs dizaines d’années que y perdre la vie au bout de quelques mois d’impatience. C’est aussi cela, le bon côté d’un guerrier : la patience.

La patience fait partie du sang-froid, elle s’apprend et s’agrandit durant la chasse. La seule caractéristique non apprise à la chasse et la force. A part contre des gros gibiers tels que de sangliers ou des loups, la force reste la plupart du temps inutile. A quoi bon forcer son arme sur un lapin, si pour faire ensuite griller des copeaux de chair ? Au niveau de sa force, Exhen songeait à la bâtir et la doubler – ou même mieux encore la tripler ! - au fil du temps. S’il accomplissait une carrière de guerrier, chaque jour pour lui compterait comme un jour d’entraînement physique, non ? Argus n’avait sans doute pas eu besoin de se muscler plus qu’un autre, porter une armure lourde ainsi qu’une arme non moins légère – comme Eruadan, sa masse d’armes – feraient office de poids permettant une croissance considérable du potentiel physique d’Exhen. Sion poids vestimentaire ? Pas pour l’instant. Mais un débutant comme lui ne saurait quoi faire d’une armure renforcée qui le contraindrait à ralentir chacun de ses mouvements. Il en portera une plus tard, lorsqu’il aurait acquit une certaine expérience. Et qu’il se sera lassé de ces vieux habits en cuir non très résistants à une arme bien coupante.

« Avez-vous déjà chassé ?


« Non. Silence. »

Exhen sut qu’il fallait rester discret. Les animaux ne parlent pas, mais ils savent que l’humain oui. Il fallait rester furtif dans ces bois sombres. De plus, ils auraient tout le temps de discuter le lendemain. Ils devaient cette nuit-là se consacrer totalement à cette chasse. Il ne fallait changer de sujet, et une discussion ne rendrait pas cela facile.

« Arrêtons-nous quelques secondes » Chuchota Exhen lorsqu’il s’était discrètement approché de son compagnon.

A présent, un large 300 mètres les séparait de l’agora, leur point de départ et d’arrivée. Au milieu du rien, deux êtres côte à côte écoutaient attentivement, sans faire aucun bruit – même leur respiration était coupée – en observant les quelques arbustes qui pouvaient abriter des petits gibiers inoffensifs. En-dehors du vacarme naturel des dizaines d’animaux bruyants, les deux remarquèrent ce bruit inhabituel. Exhen essaya de catégoriser ce son. Des pas. Un petit craquement de bois. Cela n’était pas très loin. Et même les bruits se rapprochaient lentement. Le même bruit à peu près qu’eux lorsqu’ils marchaient au début, sans faire attention à ne pas passer par les parterres habilités à attirer produire un certain son non discret. Perceval et Exhen observaient dans la même direction. Une ombre bougeait, mais ils semblaient aux deux hommes que ses mouvements montraient que la chose ne les avait pas remarqués. Elle semblait recroquevillée. Environ de la taille de Perceval, ils crurent à un ours qui s’étaient mis debout quelques secondes, ou bien pire encore… Un monstre encore inconnu pour les deux jeunes gens.

Perceval prit son arc, dont le fil était mis autour du dos de sorte que l’arc en lui-même tenait tout seul. Le fil partait de l’épaule gauche, derrière, et finissait sur la hanche droite. Pas très esthétique, mais pratique. Et puis il faisant nuit. Aucun regard jugeur. Une flèche fut placée et vissée vers cette ombre suspecte.


Exhen fit un signe de main pour indiquer d’attendre encore un peu. Il tenait son arme à la main, au cas où.


L’ombre se rapprochait maintenant de face au duo. Plus rapidement. Lorsqu’elle se trouvait à quelques mètres, elle grogna de manière bizarre. Elle tenta de se retourner pour fuir mais à ce moment elle tituba puis tomba en agonisant bruyamment. Dans le bas du dos, le sang coulait jusque dans l’gerbe humide alentour. La flèche en bois profondément enfoncée touchait le système nerveux de la cible. Dans un râle de souffrance, elle tentait désespérément de se relever. Exhen ne devinant pas de quoi il s’agissait, il prit son arme à deux mains et avec un effort considérable, la leva et l’abattit sur leur gibier.

Un craquement bizarre suivi d’éclaboussures de sang dégoûta un peu Perceval, qui s’agenouilla pour reprendre ses esprits. Exhen avait le visage rouge. Maintenant, l’animal était couché. Le sol, envahi par ce liquide brillant, ramassa les morceaux d’os qui étaient emportés par les petites vagues de sang. Exhen recula car il ne voulait pas être assaillit par cette montée de liquide. Il contourna le corps et s’en approcha sur le côté. Il le tira par les bras ensanglantés jusqu’à Perceval. L’humain, éclairé par la lune, reconnut alors cette cible. Elle avait tout l’air d’être un chasseur. Exhen balbutia quelque chose d’incompréhensible. Il lâcha le corps qui se déposa dans un bruit mou sur le sol.


Perceval commença à pleurer de cette tragédie. Exhen reprit son sérieux, il le gifla.

Perceval dût également se rendre compte que la faute était à « pas-de-chance ». Exhen, avec conviction, extirpa de la ceinture deux petites sacoches qui renfermaient quelque chose. Il les laça dans son sac à lui puis avertit Perceval qu’il se faisait tard.
Très bouleversé, le duo rentra lentement, ayant mémorisé » leur chemin à l’aller.

« Tu connaîtras bien pire que ça. » Lui expliqua le semi-elfe.

Perceval ne parlait plus. C’était la première fois déjà qu’il tuait un être vivant. Mais en plus un humain. Cela resterait sans doute gravé à jamais dans sa mémoire. Exhen, apparemment résolu à ne pas montrer extérieurement ses émotions, restait quand même profondément frustré par l’incident.

(… La vie nous réserve parfois des surprises. Il faut savoir les prendre comme elles arrivent. Ne pas être la victime. Ne jamais être la victime des évènements. …)

Au retour, les deux « chasseurs » ne surent pas préserver cette tranquillité gardée à l’aller.

En quelques minutes à peine ils arrivèrent au campement. Exhen s’était nettoyé le visage avec de l’eau des marécages. Elle puait, mais cela ne faisait rien. Il avait également nettoyé son arme du sang qui la collait. La famille dormait déjà lorsque le duo arriva en essayant de ne pas les réveiller. Le feu n’était pas encore éteint. Le conducteur dormait aussi, sur l’avant de sa diligence, attachée aux chevaux qui étaient étalés par terre. L’odeur et l’état de la grille du feu expliquaient que le repas avait été correctement servi. Exhen prit une des deux poches trouvées sur le corps, l’ouvrit et en tira une pate blanche coupée à un lapin. Cela lui suffirait. Il pensa à son ami qui le regardait.

En effet, Perceval avait tout de même fait sa part des choses. Il en méritait donc autant.

Exhen sortit cette fois ci la tête dont les yeux étaient exorbités. Il y avait assez de viande là-dedans pour nourrir un petit gosier comme celui de Perceval.
Une fois les morceaux mis à cuire, ils s’allongèrent respectivement à leur place. Exhen s’allongea en repensant aux évènements de la soirée et Perceval l’imita. Perceval était bien plus choqué que le semi-elfe, et cela se voyait. Mais Exhen avait cinquante ans, en âge humain. Sa sensibilité avait quasiment disparue. De nombreuses expériences l’ont autrefois habitué à ce genre de violence.

Ils mangèrent rapidement, fatigués par le voyage de la journée et par cette chasse nocturne. La viande était bonne et Perceval mangea toute la tête sans exception. Trier ne lui disait rien du tout, malgré le goût amer des yeux et de la bouche.
Ventres remplis, ils se dirent chacun bonne nuit poliment sans trop discuter. Exhen remonta le drap jusqu’à hauteur de ses épaules et plongea dans un profond sommeil. Il s’était habitué au tumulte des oiseaux et des criquets. Avant de s’endormir, le semi-elfe pria intérieurement pour le chasseur malheureusement mort. Il respecte les défunts.

_________________


Dernière édition par Exhen le Lun 6 Sep 2010 16:31, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Mar 24 Aoû 2010 17:54 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
CONTENU POUVANT CHOQUER

Quelque chose dans la nuit...

Le sommeil d"Exhen fut violemment bouleversé lorsqu'un cri perça la nuit d'un aigu assourdissant. Les bruits alentours de la forêt qui remplissaient le silence de la vie furent interrompus par un son non habituel. Les oiseaux, grenouilles et autres petites bêtes hululantes laissèrent place à l'écho du hurlement dans les montagnes lointaines, se répercutant plusieurs fois pour enfin revenir dans un son encore plus frustrant que l'original. La nuit était à présent effrayante, comme si quelque chose d'inhabituel se préparait. Jamais un tel silence n'était aussi parfait dans un lieu comme celui-ci. Les dizaines de bestioles aux alentours étaient apeurés mais n'émettaient aucun son en retour du terrible cri nocturne.
Exhen, ayant sursauté puis s'étant levé brusquement, affolé, s'apeura tout seul sans savoir de quoi il s'agissait.

A côté, le père de famille, allongé sur le faux lit, paraissait dormir alors que sa femme se lamentait en sanglotant, crachant des injures choquantes salissant l'aspect serein de sa personnalité. Mais comment rester serein, lorsqu'une personne si proche se trouve inondée de flèches, saignant dans un bain rouge foncé puant la mort et la putridité. Une douzaine de projectiles criblés dans le corps souillaient ses vêtements blancs qui étaient maintenant de couleur rouge terne, laissant paraître les visages horrifiés des innocents alentours. La puanteur faisait deviner le temps entre la mort de l'individu et le cri féminin due à la découverte du corps terriblement déchiré. L'odeur nauséabonde fit frémir le semi-elfe qui n'éprouva aucun remord quant au décès de l'homme. Au même moment qu'à son réveil, Perceval avait rejoint sa mère puis joignit les cris colériques de sa mère. Quelle scène, pensa Exhen. Erwan, le conducteur, enquêtait, fouillait les buissons qui séparaient la forêt dense de la place naturelle, s'interrompait en s'agenouillant, croyant apercevoir des traces suspectes d'un quelconque criminel. Mais rien ne laissait deviner qu'une vie s'était aventurée par là durant leurs sommeils.

Le conducteur, prit dans cette étrange ascension vers la découverte de pistes, fit même un dessin à la va-vite pour mieux analyser le terrain et les chemins qu'auraient pu prendre le tueur.

Image


Il en déduisit ainsi - Erwan avait fait de courtes études de "détective", environ quatre mois, ponctuées par un échec total, c'est après cela qu'il décida de professer dans " la cour des petits " - que si le criminel n'était pas très malin, il était reparti vers l'Ouest, dans la direction opposée par laquelle il était venu, c'est-à-dire en continuant sa route. Précédemment, il avait intelligemment conclu que l'homme ou les hommes n'auraient pu venir que de Tulorim. Erwan connaissait les environs par cœur, il avait même fréquenté des chasseurs qui rôdaient souvent dans les parages. Il n'y avait quasiment que des Tuloriens. D'un courage extrême, il s'aventura à quelques mètres de la mite de la place naturelle, dans la forêt dense qui bordait la place naturelle, en quête de meilleurs indices. Les buissons et autres fougères ne laissaient pas de traces spécifiques à un passage d'un groupe de personnes. Ou ce groupe avait effacé ses traces instinctivement, ou il n'y avait qu'un seul criminel pas assez épais pour marquer son passage. Erwan revint à l'agora, sans succès - comme d'habitude - puis retourna à la diligence. Exhen s'était rassis, observant la scène triste ignorée par le conducteur, qui n'avait pas l'habitude de ce genre de perte. Il demanda alors stupidement, durant les derniers instants des pleurs de ses clients lamentés, s'ils voulaient se faire rembourser. Silencieusement, la mère répondit négativement. Perceval et elle, à côté du corps, n'osaient toucher celui-ci. Exhen, insensible, s'allongea puis s'endormit sans se soucier vraiment des alentours encore peut-être dangereux. Le conducteur tira avec précaution le lit avec le mort dessus pour l'emmener dans la forêt, après confirmation de la mère, qui voulait déjà oublier ce terrible évènement. Heureusement, on apprit par la suite que le défunt n'était pas le réel père de famille, et qu'il était époux depuis seulement six mois. Le précédent était également mort.

Evitant la vase où tout simplement les sols dégoûtants, Erwan, en traînant le lit du mort, suivi par le reste de la famille, cherchait un carré d'eau profond. A une trentaine de mètres du campement, ils s'arrêtèrent, laissant place au tumulte naturel de la faune environnante, qui avait repris son fracas régulier. Le conducteur laissa le corps près de la rive et revint au camp, à une vitesse très lente. Il paraissait pensif. Tandis que le semi-elfe dormait, Perceval et sa mère regardaient pour la dernière fois l'homme assassiné durant la nuit, par on ne sait qui, ou quoi. Perceval enfouissait sa colère, bien qu'elle fût dominée par la tristesse inévitablement profonde. La mère tenait la main de son fils et ils regardaient le corps. Elle s'accroupit alors puis poussa sans effort le lit, Son bout, qui portait ses pieds, se noyait déjà dans l'eau, car Erwan l'avait placé de manière à ce que la mise à l'eau se fasse sans difficulté gênante. Le lit partit sur l'eau, il flottait et aucune partie du corps ne touchait la surface de la mare. On ne voyait plus rien quelques mètres plus loin, la noirceur de la nuit camouflait tout. Le chemin du retour était facile : tout droit sans aucun virage, et puis il y avait un chemin par terre qui laissait penser qu'il avait été ratissé exprès pour des voyageurs comme eux.

Lorsque Perceval, qui marchait en premier - la politesse exige à l'homme de passer devant quand ils entrent dans des lieux inconnus, susceptibles d'être dangereux - aperçut au loin la fin des arbres et donc le campement, il fût interpellé par un bruit qui ne lui plut guère. Dans les buissons voisins, ce bruit n'avait pu être déclenché par un animal, car un sanglier ou tout autres bêtes pouvant peser un poids capable de casser une branche auraient fuis rien qu'à l'odeur des humains. En un instant sorti du buisson à quelques mètres de là une ombre du même genre que celle qu'Exhen et lui-même aveint attaqué durant leur chasse d'avant. Perceval ne percuta pas tout de suite, et dût prendre le temps de bien comprendre ce qu'il se tramait alors. C'état difficile d'apercevoir un projectile attiré à pleine puissance dans une obscurité comme celle-ci. D'un geste fabuleux, Perceval bondit sur le côté pour s'écraser contre un tronc, se blessant légèrement le dos et le coude. Mais il n’avait prévu le trajet qu'allait parcourir la flèche ou le carreau pour aller se planter dans la mâchoire de sa mère. Le sinistre fit évanouir le fils. La mère, fit un vol vers l'arrière, entraînée par la puissance de ce qu'elle venait de recevoir illégitimement. Elle tomba sur le dos en essayant de gémir mais le fond de sa bouche était ouvert par la flèche qui dépassait de la nuque. A cause du choc sur la terre, la flèche ressortit de sa bouche, poussée par le contact de la surface, et finalement ne bougea plus de cette mâchoire. Sous la tête de la vieille femme, le sang fit office d'oreiller pour la morte, qui en quelque secondes venait de perdre la vie, très injustement, car elle n'avait pas été la cible principale. Mais bon, le rôle de la mère est tout de même de donner sa vie pour son fils, même si les circonstances n'étaient pas exactement les mêmes...

Le tireur observa quelques instants, attendit qu'il soit sûr de la mort des deux personnes, et partit silencieusement en marmonnant des jurons. Elle cru que Perceval était mort. Dans le noir, elle vit par terre, ne bougeant plus. Elle en avait conclu qu'il s'était à priori fracturé le crâne, ou quelque chose de similaire. Ses principales intentions avaient été de causer des dommages : même s'il n'était pas mort, sa chute suivi de la mort de sa mère l'auraient profondément blessé.

Erwan dormait lui aussi, sur le banc de sa place de conducteur. Tout le monde dormait, à présent. Je dis tout le monde car je sais bien que Perceval ne se réveillera pas de si peu, trop violemment choqué par le terrible évènement. En plus, aucun bruit n'avait été assez fort pour alerter Erwan qui ne sommeiller pas encore au moment du drame, ou qui aurait put réveiller Exhen dans son rêve profond. L'acte avait été judicieusement fait discrètement, avec une rapidité et une efficacité rare. Les cibles n'étaient pas vraiment dangereuses, ni très défensives. Le tueur ne s'était pas attendu à une lutte vraiment acharnée...

_________________


Dernière édition par Exhen le Mar 7 Sep 2010 16:00, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Jeu 26 Aoû 2010 22:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
CONTENU POUVANT CHOQUER

Et ça continue...

Dés l'aube, le conducteur s'était hâté de réveiller les bêtes, sans s'être aperçu qu'il ne restait plus qu'Exhen qui dormait encore au campement. Les chevaux avaient besoin 'une bonne poignée de minutes pour retrouver leurs énergie. Cette énergie était propre à eux, elle leur permettait de marcher des heures et des heures. Ce genre de chevaux avait été élevé exprès pour les voyages lents, et entraîné à porter des charges lourdes. Leurs dos constituaient, à l'âge adulte, la partie de leur corps la plus puissante. Ils étaient appelés des chevaux de traies. La plupart sont vendus en ville aux paysans et autres fermiers pour porter leurs cultures et leurs semences, quant à d'autres, plus chanceux - car les voyages interurbains sont bien moins déplaisants que de frire au soleil toute la journée en marchant dans la boue - étaient vendus aux voyageurs, où aux sortes de "taxis" de l'époque, comme Erwan.

Une fois le conducteur levé et l'esprit retrouvé, car il lui fallait lui aussi quelque temps pour se remémorer ce qu'il s'était passé la veille pour avoir conscience de la situation dans laquelle il se trouvait à présent, il fut bouleversé lorsqu’il ne vit pas tous ses clients qui dormaient.

-Que s'est-il passé, encore ? marmonna-t-il.

Exhen, qui déjà se trouvait dans un état entre le sommeil et l'éveil, ouvrit complètement les yeux lorsque, inconsciemment, il perçut les paroles d'Erwan. Se levant à son tour, le même bouleversement le réveilla une bonne fois pour toutes. Alors les deux hommes cherchèrent aux alentours pendant quelques instants. Erwan, qui était le seul à pouvoir savoir où avaient bien pu passer Perceval et sa mère, revint sur le même chemin que la nuit passée, après avoir émis une parole d'avertissement au semi-elfe. Celui-ci le suivit dans son élan brusque vers un petit chemin de la forêt qui partait vers l'Ouest.

Exhen tomba sur lui-même, Erwan vomit sur un buisson. Perceval paraissait mort, allongé par terre dans une position feignant une chute mortelle. Toutefois, il ne présentait aucun signe de blessure grave, au contraire de sa mère, inévitablement morte. Bien que les relations entre la mère et son fils et Erwan et Exhen n'étaient pas spécialement bonnes, la terrible vision choquante de la femme abattue par le projectile les heurta de plein fouet. Malgré cette habitude aux scènes violentes et bouleversantes, le semi-elfe ne put se retenir d'éprouver cette profonde frustration. Se remettant de ses émotions, il se releva. Il passa à côté d'Erwan, agenouillé sur le rebord du chemin, s'essuyant le contour de la bouche avec ses manches. Exhen examina les faits un à un. Constatant avec certitude le néant quant aux blessures du jeune homme, il se rapprocha pour lui tâter le coup. Son pouls était régulier. Exhen informa Erwan de cela, puis dans un élan convictionnel, gifla les joues salies de Perceval.

Il se réveilla aussitôt en un sursaut ridicule. Affolé, il avait l'air d'un chat au milieu d'un radeau en pleine mer.

Il ne se souvenait plus vraiment des évènements tristes de la veille qui l'avaient à jamais marqué son cœur. Sans doute ces derniers changeront-ils son caractère et sa façon de vivre, d'être. Son présent ressemblait étrangement au passé d'Exhen, qui y avait songé cette nuit-là, après la mort du père. Une envie similaire d'évoluer, mais des évènements venant tout bouleverser, les rêves, les buts, les espérances, les songes... Pour enfin banaliser une personne renfermant une unicité propre à celle-ci, inchangeable mais malheureusement la plupart du temps inconnue, cachée au fond de l'esprit, parfois insaisissable également. Cette unicité n'appartient qu'aux personnes les plus téméraires. Bien que souvent elle apparaît dés la naissance, cette forme de qualité conceptuelle peut se révéler bien tard dans la vie de "l'heureux élu" qui la détient. Et, prenant en l'occurrence l'exemple de nos chers amis, certains actes voulus ou non, ou des évènements tragiques ou joyeux empêchent souvent ou la découverte, ou l'usage de ce "don", qui différencie donc les personnes entre elles

Parvenant enfin à recomposer chronologiquement les faits de la nuit passée, Perceval resta de marbre, indifférent. Aucune réaction ne put se lire sur son visage, bien que pourtant sa mère soit inanimée juste à côté. Dans sa tête, c'était le vide complet. Il baissa ses yeux vitreux puis posa ses mains sues genoux. Les deux amis ne s'attendaient pas vraiment à ça. Il semblait que le jeune homme oubliait ce qu'il se passait au moment où il comprenait. Il ressemblait maintenant à une vulgaire statue, car il ne produisait aucun mouvement et son regard se posait sur le sol, sans jamais cligner des yeux.

"Que s'est-il passé, cette nuit-là ? Parle, Perceval, PARLE !!"

Erwan l'avait brusquement prit par le col en le levant à moitié, puis il le plaqua sur le haut tronc qui se trouvait derrière lui. Perceval restait figé dans son regard. Exhen, surpris face à la soudaine réaction inattendue du conducteur, lui prit la main pour le dégager de son étreinte non conforme selon lui. Exhen tenta à son tour d'extirper des informations du jeune homme totalement bouleversé. En vain. Bien que ses méthodes soient biens moins tactiles et désagréables, il ne parvint pas plus qu'Erwan à faire parler Perceval. Les trois personnages, à présent levés, regardaient la femme belle et bien dans un autre monde. Exhen avait les mains sur les hanches, comme quand il faisait un constat absolument négatif d'un fait ou d'un évènement. Erwan faisait non de la tête, comme s'il avait oublié de faire quelque chose, comme si cela était de sa faute. Mais bien sûr il n'y était pour rien : il ne pouvait sans cesse garder un œil sur ses clients, souvent séparés à plusieurs endroits en même temps. Il prenait tout de même sa tâche à cœur, et regrettait profondément ces différentes attaques nocturnes qu'il n'avait jusqu'à alors jamais connu. Jamais dans un de ces voyages, bien qu'il en eut fit des centaines, jamais jusqu'alors il n'avait fait affaire à de tels actes barbares. Pour quelles raisons ? se demandait-il alors... Qu'avait-il donc fait pour mériter cela ? Quel serait le prochain sur la liste ? Et même, que dirait la famille, s'il y en avait, à l'arrivée à Tulorim ? Sans doute serait-il réprimandé là-bas, par on ne sait qui... Par l'Etat ? La Loi ? Mais Erwan devait vivre pour le présent. Il se devait d'arrêter de se soucier des menaces futures ou peut-être même des interdictions prochaines quant à ses voyages, faute de sécurité...


______________________


"Raaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!"

Erwan se retourna. Une épée s'enfonça en lui et ressort de son dos. Il tomba sur ses genoux, porta sa main gauche à son ventre ensanglantée, tâta le fer de l'arme, puis s'abattit péniblement.

Perceval fuit lâchement, car il n'a aucun moyen de se défendre. Stupidement, il laissait à chaque fois ses deux armes, son arc et sa petite hache, au campement...

Exhen qui avait sorti son arme vivement, apeuré par ce cri barbaresque, fit face en serrant les dents, tel un loup enragé. Il reculait car il ne voulait pas porter le premier coup, et voulait se rapprocher du campement où Perceval une fois muni de son arc pourrait certainement grandement l'aider.


" Il est barbu, plutôt vieux, habillé légèrement. Ce n'est sans doute pas un guerrier, mais il a l'air de savoir manier l'épée. Que nous veut-il ? Pas de bonnes choses, en tout cas ! "

Image


L'ennemi chargea Exhen en pointant l'épée droit devant lui. Exhen recula presque en courant et donna un coup latéral à l'arme d'un mouvement lent mais dont la force suffit à faire basculer son adversaire. D'un revers rapide, le barbu frappa du plat du tranchant la jambe d'Exhen qui se mit à crier de douleur, mais qui resta debout. Profitant de ce moment d'inattention, l'homme lui décocha un coup de poing dans le ventre qui lui coupa la respiration. Exhen s'agenouilla en gémissant, puis il reçut un coup de genou dans le visage qui lui cassa deux dents et l'envoya dans les pommes. Le gagnant s'apprêtait à en finir. Levant son arme, il n'eut pas le temps de l'abattre car une flèche venait de l'atteindre à pleine vitesse dans son pectoral droit, en plus du côté dont il levait le bras. Il tournoya sur lui-même d'un hurlement rauque puis s'écroula. Il n'était pas mort, mais n'était plus en état de nuire.

Perceval arriva en courant. Il traîna Exhen sur tout le chemin jusqu'au campement. Arrivé au bout mais essoufflé, il essaya de le ranimer, d'abord par les mots puis en lui donnant quelques baffes gentillettes. Il n'osait pas trop forcer, bien qu'il fût inconscient. Son visage ensanglantait salit les mains de Perceval qui continuait à le gifler ridiculement. En même temps, il sanglotait. Il avait peur de ne pas réussir et de rester tout seul, perdu dans cette forêt, car le chemin qui en menait en dehors était long et semé de multiples directions venant de partout : un vrai labyrinthe. Perceval cédait de plus en en plus panique, son cœur battait comme celui d'un petit oiseau. Il passa près de cinq minutes à le gifler, aggravant la situation encore et encore. De temps en temps, par pure réflexe, il jetait un coup d'œil sur le corps immobile de l'autre homme qu'il arrivait à entrevoir entre deux fougères, à près d'une vingtaine de mètres de là. Fatigué, il se laissa dominer par cette sensation d'abandon, qui pesait sur lui déjà depuis qu'il avait vu le corps du semi-elfe inanimé, ainsi que celui de l'homme barbu. Il pleurait au-dessus d'Exhen, les mains sur sa poitrine, pesant de tout son poids.

"Suis-je mort ?"
marmonna Exhen péniblement.

Perceval sursauta de bonheur et sanglota encore plus fort, cette fois-ci de joie. Il le prit dans ses bras.

"Aïe! ... Tu me fais mal"

"Qu'est-ce que je suis heureux. J'ai cru, j'ai cru... Oh!..." balbutia Perceval.

Perceval l'aide à se relever. Exhen essuya son visage avec un des draps qui étaient par terre. Allant ramasser son arme à quelques pas du corps, Perceval s'affola quant à son approche trop précoce de l'ennemi.

"Du calme, il a l'air raide mort.»

"Croyez-vous vraiment qu'une simple flèche pourrait venir à bout de ce colosse ?

Exhen bredouilla quelque chose de bizarre. Il remit Eruadan, ou plutôt Gabriel dans son fourreau puis revint en marchant lentement.

"Quelle tragédie ... Enfin, au moins, tu n'auras plus à te soucier pour eux..."

Perceval baissait une fois de plus les yeux pour poser son regard vers les draps qui le soir de la veille abritaient ses parents...

Il regarda Exhen et son visage fut convulsé d'horreur. Exhen ne comprit pas tout de suite.

"Qu'est-ce qu...?!"

Perceval montra du doigt ses arrières. L'homme s'était levé et avait retiré la flèche d'un coup sec. Exhen se retourna et il le vit casser le projectile sur son genou. Alors, Exhen, voulant éviter à tout pris un deuxième duel contre ce terrible adversaire, fuit en direction des deux chevaux debouts et prêts à partir depuis déjà belle lurette. Il fit rapidement un signe de la main à Perceval qui comprit aussitôt. Ils sprintèrent et montèrent chacun sur un cheval. Exhen, une fois sur le dos du cheval de gauche, prit Gabriel et l'abattit lourdement sur un bout gros bout de bois qui reliait la caravane aux deux animaux. Le bois se fendit en deux dans un gros craquement. Bien qu'il restait tout de même les reliures en bois autour des jambes arrières des deux chevaux, ils étaient aptes à bouger librement, sans toutefois galoper à leur vitesse maximum. La distance entre la reliure et leurs jambes ne leur permettaient pas de les étendre assez pour pouvoir faire des mouvements aussi amples que d'habitude. Mais cela était assez pour semer l'homme barbu, qui boitait, jurait et brandissait son arme en l'air, furieux et ne demandant qu'à se battre. Les deux compagnons crièrent et ordonnèrent aux chevaux de galoper. Ils donnaient des coups de pieds à l'arrière train et secouaient des lanières en cuir qui entouraient leur cou jusqu'au niveau de la bouche, accrochées par une sorte de barre en métal aux extrémités arrondies.
Dociles, les chevaux, bien heureusement, partirent à une allure qui époustoufla et enragea de plus bel l'homme fou qui frappa le sol avec le bout de son épée. Il frappa, frappa et frappa encore en hurlant comme un terrible condamné.

Libres, les deux hommes traçaient leurs routes au hasard dans les larges chemins dés fois traversés par des arbres tombés sous d'anciennes tempêtes. Finalement, ils arrivèrent rapidement sur une route qui les séparait de la forêt marécageuse.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Jeu 26 Juil 2012 13:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 4 Juil 2012 14:32
Messages: 43
Localisation: Entre Yarthiss et Tulorim
Araksis avait beau grogné dans sa barbe, Loupsage n’en eu cure, il avançait tranquillement à grands pas vers les marais. Enfin en disant tranquillement, oui pour lui, le nais quand a lui devait quand même se dépêcher un peu pour suivre.
Un sourire était poser sur les lèvres de l’archer, et il devait se retenir de ne pas éclater de rire en entendant marmonner son compagnon, faut dire qu’il lui avait pas laisser en placer une et il y était aller sans gène devant le Garde pour que celui-ci n’ai pas le temps de poser de questions, ce qui avait bien fonctionner en fin de compte. Sûrement que le pauvre homme de service n’avait pas envie de se coltiner une question réponses avec un nain ronchonnant comme Araksis.

Quoi qu’il en soit, ils arrivèrent à l’entrée des marées, et au bout de quelques pas Loupsage s’arrêta et se retourna vers le nain, s’adossant à une vieille souche d’arbre, en attendant que le nain arrive à sa hauteur :

Tu récitais une prière, ou tu me parlais ? Dans le doute je n’ai pas trop écouté.

Dit-il, tout en tapotant ses vêtements qui avaient quand même un peu pris de poussière pendant le combat et la ballade.

As-tu des projets ?

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Ven 27 Juil 2012 20:10 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 28 Juil 2010 23:17
Messages: 494
Araksis grognait depuis qu'ils avaient quitté Yarthiss, il ronchonnait en haletant pour suivre les pas de l'archer, il était plus ou moins question de malédiction sur lui et sa descendance sur les cents prochaines générations.

Ils finirent à arriver dans les maris du Nord, il les avait sentis avant d'arriver. La végétation était torturée, les sentiers peu ou pas entretenus, l'atmosphère humide et pesante, lourde, étouffante, exténuante. Ils transpiraient à grosse gouttes sans que cela ne leur apporte le moindre réconfort car pas une once de vent ne parvenait jusqu'ici. Loupsage se tourna vers lui.

Exactement celle où il question de te botter les fesses d'ici jusqu’à Tulorim avec des chaussures à clous !

Il se laissa tomber sur son postérieur les jambes en V devant lui et tira les bourses qu'il avait ramassées sur les adversaires. Elles étaient en nombre de trois, il en envoya une négligemment à Loupsage, la plus rondouillette. Il vida la deuxième à même le sol et entrepris de compter avec minutie la somme qu'il avait obtenu. Une fois son travail comptable effectué il ouvrit la troisième bourse et la vida de même, les pièces tombèrent en cliquetant et une boule de papier froissée suivi. De nouveau il compta les pièces avant de saisir délicatement le papier entre ses doigts boudinés et de commencer à le déplier en tirant la langue et avec le petit doigt en l'air dans une attitude d'application et de concentration extrême. Un objet glissa du petit paquet, un croc noirci.

Image


Bin dis … quoi c’est donc que ce bordel encore ?


Il attrapa la dent et la fit tourner entre devant ses yeux pour l’examiner.

Tu sais de quoi ça provient peu être ?

Il jeta un coup d’œil au papier froissé.

« Exech, Dlore » était gribouillé dessus.

_________________
Araksis Fareiss : J'ai deux haches. Une pour me battre et une pour ... bin pour me battre aussi.

Actuellement Araksis est en route


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les marais du Nord
MessagePosté: Ven 27 Juil 2012 21:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 4 Juil 2012 14:32
Messages: 43
Localisation: Entre Yarthiss et Tulorim
Lorsque Araksis arriva à le rejoindre et se laissa choir à même le sol, tout en lui répondant, un grand sourire se posa sur le visage de Loupsage, la sueur qui suintait de leurs pores était encore un peu plus dense chez le nain que chez l’archer.
Habillement Loupsage attrapa la bourse au vol, en lui répondant :


Ma foi si tu arrives à m’attraper, tu pourras essayer. Si il le faut je t’attendrai de temps a autre, question que je prenne pas trop d’avance.


Il avait répondu sur le ton de la blague, et se prépara à ouvrir la bourse, lorsque le nain posa sa question. Loupsage tourna le regard vers lui et observa qu’un court moment l’objet entre les doigts du nain, et son visage s’assombris aussitôt :

C’est une dent de Loup, si je tenais celui qui a arraché cela à ce pauvre animal.

Se rendant compte de ce qu’il venait de dire, il tourna la tête, il venait de dévoiler son attachement pour les Loups sans vraiment le vouloir, mais tant pis c’était fait, peut-être que le nain n’avait pas enregistrer le fait.

**Repose en paix frère Loup**

Pensa-t-il, avant de s’occuper a ouvrir la bourse, afin d’en examiner le contenu. Quelques pièces qu’il se mit en devoir de compter, avant de se retourner vers Araksis, le visage a nouveau calme et serein :

Ca dit quoi ?

Fit-il en tenant la somme dans une main et la bourse dans l’autre, tout en s’accrouppissant.

_________________
Image


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 31 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016