L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 130 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5 ... 9  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Jeu 30 Oct 2008 17:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Route entre Tulorim et Yarthiss


Image
La route se perd dans les marais au nord...


Description du voyage à pied et/ou sur monture :

Il est difficile de se rendre dans cette ville, une ancienne route se perd dans les marécages au nord, proche de la côte. Au sud une route allant vers Eniod fait étape sur un lac et des bateliers peuvent vous faire descendre le fleuve jusqu’à Yarthiss.

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent d'Imiftil

Basez vous sur les cartes et présentations décrites dans les 4 continents de Yuimen

Postez sur ce topic votre trajet !

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Jeu 8 Avr 2010 11:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 28 Nov 2009 02:46
Messages: 156
Les Roches Sédimentaires



Volonté de Puissance




Yarthiss était encore endormie lorsque Agadesh se réveilla, Enkidu à ses pieds. L'aurore n'avait pas encore pointé son nez qu'il regroupa ces affaires, paya l'aubergiste de nuit et quitta l'établissement sans plus attendre.

Les rues étaient désertes. Seuls quelques gardes déambulaient au pas dans la ville et quelques marchands de l'aube comme le boulanger commençaient à se faire entendre.

Agadesh errait dans les grandes rues en quête d'une autre sortie. Il passa par-dessus un pont de pierre qui retint son attention, mais pas son admiration. L'eau claire ne manquait pas ici, c'était chose sûre. Toute cette eau qui passait sans que l'on ne la récupère lui semblait un effroyable gâchis. Dire, encore une fois, qu'à quelques lieux à l'est l'on pouvait tuer pour un peu d'eau...

Son esprit dépité fut vite détourné par la vue d'une porte de la ville.

Agadesh ne pensa même pas à ce que la ville puisse avoir d'autres sorties, oubliant ainsi les conseils de l'aubergiste de l'Entre Deux Mondes pour une marche aveugle sur cette route, le sac à dos sur les épaules, la gourde remplie d'eau attachée à son côté gauche, son sabre du côté droit et Enkidu le suivant sagement derrière.

Leur relation toute fraîche avait quelque chose de particulier. La si commune rencontre entre l'homme prédateur et la proie animale n'avait pas eu le résultat escompté. Elle ne s'était ni soldé par la perte de l'un ou de l'autre, ni même par une séparation des deux individus mais par une alliance contre nature. Les conditions inhabituelles de leur jonction y était pour beaucoup. Dans cet environnement inconnu et hostile autant pour l'un que pour l'autre, l'entente semblait être le meilleur moyen de survie et l'adaptation commune leur seule priorité.

Le camïu ordinairement nocturne et solitaire avait compris que la liaison avec son seul allié en cet endroit n'était possible qu'en devenant diurne et Agadesh, qui était loin de faire dans le sentimentalisme, s'était mis à considérer celui-ci comme un homme et pas comme n'importe lequel ; comme un de ses origines, de son désert, de son clan. Aussi pour lui était-il maintenant, avec le brassard noir, la seule trace concrète de ses origines et le rappel de sa quête : Trouver un moyen de libérer l'âme de Xenaïr de ses tourments. C'était tout ce qui importait, c'était la volonté des ancêtres et c'était un honneur que d'être le serviteur de leur exigence. Sur lui reposait non seulement son propre honneur mais aussi et surtout celui de tout son clan. Sa tâche était noble et sa responsabilité grande. Il n'était plus un simple homme du désert luttant pour sa survie, mais l'élu des ancêtres, à la reconquête de la fierté perdue des siens.

Les motivations d'Enkidu étaient par contre beaucoup plus obscures. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser l'animal à le suivre et à s'aventurer aussi loin du désert bleu ? Pourquoi n'avait-il pas fait demi-tour et a-t'il poursuivi la route en allant ainsi contre toutes les lois de son instinct animal ?

Agadesh était loin de se poser ses questions alors qu'il marchait sur cette route sans vraiment savoir où elle menait. Les habitations autour de la ville avaient vite disparu des bords du chemin pavé pour être remplacé par des élevages et des champs, avant de n'être plus autour de lui qu'un paysage de garrigue et de maquis, le chemin perdant peu à peu sa splendeur et devenant quelque peu envahi par la broussaille. Le temps d'aujourd'hui, bien plus chaud et sec que durant son trajet dans la petite montagne de la veille, le rappelait à une nostalgie de son désert. Depuis le début du parcours, il ne croisa pas une âme qui vive...

Il n'y avait que lui, marchant pendant de bonnes heures sur la route qui se faisait de plus en plus chaotique. Agadesh ne prêtait pas attention à ce genre de subtilité, mais n'importe quel occidental aurait tout de suite remarquait que quelque chose clochait. Une route censée relier deux villes aussi importantes que Tulorim et Yarthiss qui soit si peu empruntée cachait forcément quelque chose. Elle était pavée, donc elle avait bien du avoir de l'importance à une époque elle était maintenant totalement abandonnée, délaissé à la charge du temps et des éléments.

Mais ce genre de question n'effleura même pas un Agadesh qui n'avait pas l'habitude des grandes route. Il continuait simplement à marcher sans se poser une once de question, se réjouissant presque que sa marche ne soit pas perturbé par d'excentriques personnages.

Soudain, parmi les arbustes sauvages, un mouvement se fit entendre dans quelques bas buissons. Agadesh sursauta et s'écarta rapidement. Il était dur pour lui de savoir à quoi s'en tenir. L'ennemi ne devait certes pas être immense pour pouvoir se faufiler dans des buissons de cette taille, mais lorsqu'il est question de danger -ou de tout autre chose-, ce n'est pas tant la taille qui compte. Et même si l'ennemi était petit, il pouvait très bien se révéler être très dangereux, très coriace et il pouvait même ne pas être tout seul...

Enkidu n'eût pas cette crainte et se positionna aussitôt en position de chasse, les oreilles dressés et l'oeil attentif. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour trouver l'auteur de ce bruit et se ruer vers sa source en montrant cette technique de chasse si spécifique à sa race : le mulotage. En effet, la proie découverte, l'animal s'approcha, fit un grand bond en hauteur puis retomba les pattes antérieures jointes directement sur sa proie.

Agadesh rengaina vite son arme en voyant Enkidu ramener fièrement dans sa gueule un gros campagnol provençal mort et puis s'allonger sur le bord de la route en grignotant sa prise toute fraîche.

L'homme du désert commençait vraiment à avoir du mal à continuer à se comporter comme si son compagnon était humain, surtout dans ce genre de conditions, mais il n'en démordait pas :
"Ah, vous avez découvert l'ennemi Enkidu ! Vous voulez vous arrêter pour déjeuner donc ? Soit, je trouve que c'est un peu tôt mais au fond vous n'avez pas tord, ainsi ce sera fait. Et puis ça nous fera toujours une pause !"

Agadesh, maintenant conscient que la terre était bien plus salissante que le sable, prit la précaution de prendre dans son sac les habits varrockiens déjà souillés qu'il avait dans son sac pour s'en faire un petit tapis de sol et ainsi pouvoir s'assoir sans salir ses vêtements. Il prit ensuite sa bourse de nourriture séchée et en mangea un brin en regardant le spectacle plutôt dégoutant du camïu se régalant du rongeur au sang encore chaud. Pris d'une soudaine stupeur, il regarda dans la grosse encyclopédie si un animal comme celui dont se régalait Enkidu était référencé. Il tourna rapidement les pages et tomba alors sur des pages entières consacrés à des rongeurs qui se ressemblaient tous. Aucun signe à côté d'eux, c'était donc une bonne et saine nourriture.
Agadesh reposa alors tranquillement l'encyclopédie dans son sac pour prendre sa gourde et boire un peu de son eau. "Boire" était une notion relative pour lui, si habitué au désert ; s'humidifier un peu les lèvres lui suffisaient pour tenir plusieurs heures. Il pensa aussi alors à Enkidu et lui tendit alors dans sa main un peu d'eau. L'animal, repus de sa proie n'étant maintenant plus que quelques os entourés de-ci de-là de chair rose ou de sang écarlate en but volontiers en quelques coups de langues. Et, tout comme Agadesh, quelques gouttes lui suffisait pour continuer l'aventure.

Lorsque cela fut fait, Agadesh se releva et vit que sur le chemin derrière lui arrivait une troupe de guerriers plutôt inhabituelle. Il en comptait neuf et ceux-ci se trimballaient tous avec des arcs et des carquois verts et rouges remplis de flèches. L'arc était une arme peu usité dans le désert car le rare bois trouvable était plutôt utilisé pour faire du feu, mais un coup d'oeil autour de lui suffisait à lui montrer qu'une fois de plus, cette ressource était très abondante ici. Toujours était-il que de cette troupe d'archers, l'un d'eux, à la tête de l'escorte, était habillé de couleur pourpre et portait un bouclier mi-sinople mi-gueules. Ses couleurs n'étaient pas inconnues à Agadesh, il les avaient déjà vu sur les habits des gardes et les drapeaux de Yarthiss. Ce devaient être le symbole de la ville. Il ne voyait pas très bien sa tête d'aussi loin. Derrière lui, deux hommes étaient vêtues de la même tenue blanche et les six autres d'un uniforme d'un vert impérial. Ils portaient tous ces habits nus, sans armure avec de longs gants en mitaine de la même couleur que le reste de leurs vêtements. Le chef d'escorte avait aussi à sa ceinture une épée bâtarde tandis que ses suivants se contentait de courts glaives à pommeaux ronds.

Les guerriers étaient visiblement en marche pour aller au combat et Agadesh ignorait contre quels ennemis. Si la route était au coeur d'un champ de bataille ou d'une zone à risque, il devait s'en mettre au courant. Il pensa à de possibles conflits entre les nations occidentales. Si tel était le cas, cela ne le regardait pas mais il ne s'y risquerait pas pour autant. Il attendit donc tranquillement que les guerriers arrivent à sa hauteur.

Les combattants étaient tous de jeunes varrockiens grands et effilés qui devaient avoir entre vingt et trente ans. L'homme en pourpre s'apparentant comme le chef devait tourner autour de la quarantaine. Celui-ci, la peau pâle, chauve et imberbe avait un air dur et décidé. Ce fut lui qui s'adressa à Agadesh en premier, non sans agressivité :
"Que faites-vous sur cette route, civil ?"

Agadesh fut interpellé par ce mot. Il ne le connaissait pas. On n'utilisait pas ce mot dans le désert. Il n'y avait pas de "civil", de "citoyen", de "militaire"... Il s'agissait juste d'être soit un guerrier, soit un homme mort. Il pensa simplement que ce mot devait désigner un voyageur ou une personne marchant sur la route. Il décida de ne pas montrer une nouvelle fois son ignorance comme il l'avait fait avec Enki. La troupe qui venait d'arriver avait l'air bien moins commode et devait avoir un raisonnement plus proche de son tempérament de guerrier du désert.
"Je me rend à Tulorim, guerrier. Vos royaumes sont-ils donc en guerre pour que vous y alliez armés de la sorte ?"

"Imbécile ! Ne savez-vous donc pas qu'une grande partie de cette route est engloutie sous des marécages hostiles ?"

Agadesh se rappela soudain qu'en effet, le premier aubergiste lui avait parlé de deux chemins allant à Tulorim et que l'un d'eux avait un marais en plein milieu. Mais bien qu'il ne sache toujours pas ce qu'est un marais, il était maintenant en train de parler à un guerrier de sa trempe et ne devait en aucun cas montrer un signe de faiblesse tel que la surprise, l'ignorance ou la soumission.

"Bien sûr que je suis au courant ! Mais cette route reste la plus courte et ce ne sont pas ses marécages qui m'arrêteront ! Je suis un brave guerrier du désert, homme, les dangereuses et interminables traversées sont mon quotidien ! Et puis répondez à ma question, où allez-vous ainsi armés ?"
En répétant cette phrase dans son esprit, Agadesh repensa un peu à sa stupidité. C'était exactement le genre de phrase qu'aurait pu sortir au sujet du désert un de ses chasseurs de vers qu'il détestait tant, mais le mal était fait et il en allait de son honneur de maintenant accomplir sa parole.

"Si le bédouin sait un minimum de quoi il parle, il doit sans doute être au courant que des tribus de kadus infestent les abords des marais. Nous, nous allons justement y faire un peu de ménage. Une tribu de kadu ne cesse de s'attaquer aux ouvriers que Yarthiss envoie pour remettre la route à neuf et c'est à nous de nous en débarrasser. Maintenant, si monsieur le guerrier du désert a la bravoure dont il se targue, il aura sans doute envie de se joindre à nous pour combattre ses créatures ?" dit d'un ton provocateur le soldat en pensant lui faire peur.

Agadesh n'avait strictement aucune idée de ce que pouvait bien être un kadu, mais n'hésita pas à pousser à l'extrême sa notion de fierté en rétorquant d'un ton assuré :
"Je suis la même route que vous, guerrier. Si pour la poursuivre, il me faut me battre à vos côtés, alors qu'il en soit ainsi !"

L'homme en pourpre cacha sous un soupir narquois sa surprise d'avoir affaire à un homme aussi audacieux que lui avant de reprendre :
"Soit, suivez-nous si le coeur vous en dit, mais n'interférez pas. Nous avons nos manières de faire. Si vous voulez vraiment nous être utile, vous devrez suivre mes ordres durant la durée du combat."

"Entendu, je serais fier de vous montrer ce que vaut un fils des dunes sur le champ de bataille !"

L'homme aux habits pourpres se nommait Maniakès. Ce militaire patriote et quelque peu blasé avait fini par accepter de se retrouver assigner à toutes les sales missions qu'on pouvait lui donner. Il s'agissait là d'une opération de nettoyage qui était à son sens bien trop risquée pour une équipe comme la sienne. Non pas que leur nombre était insuffisant, mais ses supérieurs l'avaient entiché de quelques bleus qui sortaient à peine de l'entraînement et la faible expérience des autres ne lui inspirait pas confiance. Il avait tout juste réussi à convaincre ses commandants d'assigner deux archers de Gaïa en plus, au cas où. Il ne partait en aucun cas vainqueur et espérait au mieux, qu'il n'y ai aucun mort à déplorer de leur côté. Ce n'était pas le genre de combat dans lequel il se voyait trop risquer sa vie et celle de ses hommes.

Il n'aurait en général pas accepté l'aide d'un civil, mais Agadesh n'était pas un citoyen de Yarthiss. Les peuples du désert avaient toujours eu la réputation d'être de farouches combattants dans le pays. Le regard, la fierté et le comportement de guerrier du bédouin lui inspira directement que celui-ci pouvait être de taille à les soutenir au combat. Il se disait en lui-même dans un amer pressentiment que celui-ci devait déjà avoir plus d'expérience sur le champ de bataille que la moitié de ses hommes réunis. Il considéra donc celui-ci comme étant le renfort que ses supérieurs n'ont pas daigné lui accordé.

Agadesh saisit cette occasion comme un don inespéré des ancêtres. Il pensait brièvement à ceux-ci en train de le regarder accomplir cette tâche, le soutenant en forçant le destin à mettre sur son chemin l'aide dont il avait besoin.

Il se mit donc à la suite du cortège, content de cette opportunité soudaine.
Les archers ne bronchèrent pas à l'arrivée de cet intrus dans le groupe. Le silence, leur posture tendue et leurs tics d'inquiétudes trahissaient leur peur du combat à venir.

Agadesh n'eût pas l'audace de leur faire remarquer ce manque d'assurance qui s'affichait dans le groupe mais au moins espérait-il qu'ils lui parlent de l'ennemi qu'il s'apprêtait à combattre. Ainsi il s'adressa à un des archers verts :
"Pouvez-vous me renseigner sur ce que sont ses kadus ?"

"Les kadus ? Ce sont des créatures horribles à voir à ce qu'on m'en a dit ! La peau sombre et velue, ils cachent leurs face derrière les crânes ces créatures qu'ils tuent. S'ils sont légèrement plus petit que nous, leur sauvagerie, elle, est immensément plus grande. Ils n'ont pas de tactiques et ne connaissent pas la peur. Ils peuvent encaisser plusieurs carreaux de flèches et des coups d'épées sans broncher et se ruent en courant sur quiconque les approchent... On dit même que certains ont des pouvoirs magiques !"

Un autre intervient :
"Fadaises ! Ses créatures sont bien trop stupides pour comprendre le maniement de la magie, Ezin !"

"Vous avez déjà eu affaire à elles ?"

"Moi ? Non. Les autres non plus d'ailleurs. On vient de sortir de l'académie vous savez, et si nos carreaux ont déjà eu raison de quelques bandits, c'est bien la première fois que nous avons à nous battre contre des créatures de la sorte."

"Et votre chef ?"

"Le chef ? Bonne question tiens ! Chef ! Vous vous êtes déjà battu contre des kadus ?"

"Affirmatif soldat. Nous avions été envoyés non loin des marais ; une famille de fermier se plaignait qu'un groupe de kadus dévastait leurs champs et ils avaient peur qu'ils ne s'en prennent à eux... On nous avait donc ordonné de leur en débarrasser. Lorsque nous étions arrivés sur place, une dizaine d'entre eux étaient éparpillés dans les champs. Séparés, à découvert et surpris, nous nous sommes débarrassés sans mal de ceux-ci. Ils n'étaient pas arrivés à dix mètres de nous qu'ils étaient déjà morts criblés de flèches."

"Ils n'usaient donc pas de magie, chef ?"

"Pas la moindre soldat."

"Et que s'est-il passé pour la famille de fermier, chef ?"

"Ils sont rentrés chez eux en nous remerciant. Quelques jours plus tard, on nous avait fait part de leur disparition, probablement tués par d'autres kadus, ce qui me valu ma dégradation et le fait de me retrouver à votre tête aujourd'hui. Cela répond à votre question soldat ?"

"Excusez chef, j'ignorais."

"Je ne suis pas vraiment accoutumé à vos tactiques et à l'utilisation de telles armes... Comment comptez-vous trouver leur camp et les battre ?"

"Par le feu pardi ! Leurs baraques sont faites en bois, nous allons les canarder de flèches enflammés jusqu'à ce que plus rien ne vive !"

"Vous enflammez vos flèches ? Très malin... Mais, pour localiser leur camp ?"

"Ce ne sera pas difficile, ces créatures sont sédentaires et les précédents rapports d'exploration sont formels quant à leur localisation. Nous les surplomberons depuis un petit promontoire naturel qui nous protégera d'avoir à les combattre au corps à corps."

"Alors je ne vois pas en quoi je peux vous être utile. Je ne sais pas manier l'arc."

"Mes hommes sont tous des archers, bédouin, leurs performances au corps à corps n'est donc pas leur principal atout. Si jamais le plan foirait pour une raison x ou y, je préfère avoir un bretteur digne de ce nom parmi nous. Les vôtres sont connus pour en être de farouches, et le sabre à votre ceinture m'inspire dans ce sens, ai-je tord ?"

"Ce sabre est la seule arme que j'ai jamais utilisé, son maniement a toujours été la clé de ma survie au combat et j'en suis fier."

"Alors vous maintenant vous comprenez votre rôle ?"

"Oui, je le comprend."

Ce fut donc dans un état de nerf assez tendu que le petit groupe s'arrêta ainsi de parler pour faire place à un silence de situation jusqu'à arriver aux plus proches abords des marais. Agadesh ne savait d'ailleurs toujours pas ce que cela signifiait, mais il se gardait bien de le demander, se disant qu'il le verrait bien par lui-même.



Instinct de Conservation

_________________

Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

--------------------
Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Mar 18 Mai 2010 11:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Mai 2010 18:37
Messages: 17
En sortant du marais Karkaras prit la direction du sud pour gagner la route reliant Tulorin à Yarthiss, sans savoir que l'une de ses routes passait par le marais. La journée avait été éprouvante et la fatigue s'en faisait ressentir, mais la récompense était belle.
Au milieu de l'après-midi, il découvrit un petit chemin tracé par les sabots des troupeaux et les roues des charrettes. Ce n'était certes pas la route principals menant à Yarthiss mais c'était toujours mieux que rien.
Le chemin était de plus en plus fréquenté au fur et à mesure qu'il avançait. Karkaras redoubla de vigilance, mais, malgré tout, la routine de la marche commençait à abrutir l'aventurier. Son attention devenait difficile à soutenir d'autant qu'il croisait de plus en plus de voyageurs sur le chemin.
C'est dans cette ambiance de pèlerinage qu'un soudain éclat de voix le surpris :

"Holà étranger, on pourrait te suivre à la trace tant tu laisses de boue derrière toi ! D'où viens-tu ainsi sale ?"

Karkaras ignora l'appel tout en concentrant son fluide obscure dans sa main prêt à lancer un sort.

"Je t'ai parlé ! " lança de nouveau la voix impatiente.
Karkaras comprit qu'il ne pourrait s'en tirer à si bon compte et qu'il fallait répondre. Après s'être arrêté, il se retourna. Savourant la surprise et la peur que son apparence suscitait.

"Je suis Karkaras, et d'où je viens ne regarde que moi, guerrier."

C'était un chevalier. Il mesurait à peine moins que deux mètres, portait une armure scintillante qui semblait être à peine sortie des forges. À sa ceinture battait une épée à deux mains dans un fourreau ciselé. L'homme n'avait pas de heaume et son visage rougeaud portait moustache. Il avait des pommettes saillantes, un nez empâté et des lèvres charnues. Ses cheveux châtains clairs lui tombaient aux épaules, tirés en arrière par une lanière de cuir. Ses yeux bleus exprimaient la franchise et lui donnaient l'air affable. Toutefois, la terreur qui traversa son regard fit sourire le demi Shaakt.

"Un Shaakt !" Dit-il en cherchant à sortir son arme.
"On se calme je ne suis qu'un demi et j'ignore tout de mon sombre héritage."

L'homme fut dubitatif un instant avant de croire les paroles du Fanatique, le fait que la rencontre eut lieu en plein jour dut être important.

"Mon nom est Harald de Blins, te servir. J'ai fait vœu d'aider mon prochain et je recherche compagnons de route. Veux-tu bénéficier de ma protection ?
"Ne vois-tu pas que tu es à cheval et moi à pied ? Passe ton chemin et laisse-moi à mes pensées, Harald de Blins."
"Tu as le don de la logique et des paroles qui touchent. Tu n'es point paysan et je ne suis point mendiant. Si tu le désires, je marcherais à tes côtés ou te prendrai en croupe. Sinon je te laisserai aller rendre visite à Phaïtos. dans ton état tu n'es guère capable de te défendre et la région n'est pas sûre. Décide-toi vite, mon temps est compté !"
Phaïtos, le dieu des enfers... Le Demi-Elfe n'hésite qu'un instant.

"Soit, laisse donc reposer ta monture et fais-moi grâce de ton joyeux babillage, je n'ai point le cœur à rire. "

Le langage châtié du noble ennuyait le Fanatique, mais son épée pouvait s'avérer utile en cas de rixe, d'autant plus qu'Harald ne paraissait pas menu. Karkaras reprit sa route accompagnée d'un gai et fier guerrier.
(Il doit juste sortir de son apprentissage, il se comporte encore comme un enfant, confiant en tout et sûr de lui), songea le Fanatique à l'égard de son nouveau compagnon.

"Où vas-tu ainsi, Harald ? À Yarthiss ?"
"Où pourrais-je aller d'autre en quête de cause à défendre ! Je n'ai pu rejoindre à temps les Troupes pour combattre Oaxaca, alors, je vais défendre les cités abandonnées à elles-mêmes."

Karkaras acquiesça pour signifier qu'il avait comprit la logique de son compagnon mais également qu'il ne désirait pas en apprendre d'avantage.

Le temps se fit franchement plus doux à mesure que la soirée se rapprochait. La pluie ne tarda pas à tomber. Karkaras fut heureux du déluge qui lui offrait l'opportunité de se débarrasser de la boue qui le maculait. Harald, lui, jurait à tout bout de champs. Il n'aimait pas la pluie et craignait pour son armure rutilante.

--> Attaque Avant la ville

_________________
"La vie est vaine, prendre une vie n'a pas d'importance."
Karkaras fanatique niv2


Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Jeu 12 Aoû 2010 14:13 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
Bonne surprise

Départ à l'aube

Dès l’aube, lorsque les premiers rayons du soleil traversèrent les rideaux de l'habitat d'Exhen et le réveillèrent, il se prépara hâtivement. Il prit son petit déjeuner, principalement composé de fruits remplis de vitamines, très énergisant et donc très approprié pour une journée comme celle que Exhen allait passer. Il s’habilla après s’être rasé les multiples poils blancs qui parsemaient son menton et ses joues, prenant Eruadan et l’enfilant dans le portebien. Ensuite, Exhen enfila sa tunique par-dessus sa chemise en peau de mouton. Il avait mit cette chemise car c'était son habit le plus confortable et il lui semblait utile de la porter ce jour-précis car il allait sans doute devoir marcher pas mal de temps en ligne droite sur un chemin qui devait relier Yarthiss à Tulorim (il ne s’était pas encore informé de l’état de la route qui raccordait les deux cités). Pour finir le semi-elfe s'habilla d'une sorte de pantalon loin d’être moulant d’un cuir aussi doux que celui de sa chemise (il les avait acheté chez le même tailleur, son préféré tailleur qui fournissait des vêtements seulement de ce type de cuir). Il n’oublia pas de préparer un petit sac accrochable sur le côté de la ceinture pour y emporter quelques provisions indispensables : nourriture, eau… Prêt après une demi-heure depuis son réveil et en pleine forme pour le moment, Exhen, à la porte de son appartement, se retourna pour contempler peut-être pour la dernière fois cet endroit.

« Mais non, mais non… Pas de mauvaise pensée Exhen. »

Il fit un « haaa » de satisfaction et entama sur-le-champ sa marche vers les entrées de la ville. Il passa par les ruelles où les rues étaient bien moins peuplées que le soir ou l’après-midi. Les marchands commençaient à installer leurs magasins. Exhen dit bonjour à presque tous les passants. Ah, l’espoir.
Il passa à une vingtaine de mètres d’une boutique sois disante magique. Il fut impressionné par la grandeur de la vitrine, où des objets utiles étaient exposés de manière à attirer les curieux, comme Exhen.

« Je pourrais y faire un petit saut, un de ces jours. »

Enfin il vit les portes d’entrées et une route terreuse qui commençait à partir loin, très loin. Il était seul pour l’instant. Sortant de la ville, devant les grandes et majestueuse portes gardées par les gardes qui faisaient des mines d’enterrés, il contempla les alentours pour se rendre compte où il avait vécu (il n’avait jamais vraiment su ce qui entourait la belle ville). Au fond vers la droite il semblait se trouver des écuries, car il vit des chevaux brouter tranquillement et quelques humains s’en occuper.

« Un de ces jours aussi je pourrais aller y jeter un coup d’œil. ».

Lointainement vers l’horizon la route continuait en virant un peu vers la gauche, et celle-ci était entourée de longues plaines herbeuses qui n’en finissaient plus. Peut-être trouverait-il du blé ou des céréales pour se réapprovisionner. Le vent soufflait sur ses cheveux, les faisant voler en arrière. Le soleil matinal ne faisait pas encore chauffer la peau d’Exhen. Pour l’instant, la température et la météo étaient idéales, pour le semi-elfe.

« Ma première excursion intercontinentale. »

Exhen sourit puis grandit les yeux, il frémit et ses poils se hérissèrent. Ce voyage, pour lui, représentait le début de sa nouvelle vie. Fini le train-train quotidien, cette conformité ainsi que la soumission qui le bouleversait depuis déjà trop longtemps. Ce voyage, il allait le faire pour montrer qu’il avait toujours été fait pour être un guerrier. Il n’y avait jamais encore trop réfléchi mais un jour, une nuit plus précisément, ces idées avaient submergés et assaillit son esprit. Presque en transe dans son lit le semi-elfe avait hurlé au beau milieu de la nuit. Criant qu’il avait ruiné la moitié de sa vie à faire comme le reste de la populace… Si quelqu’un serait rentré à ce moment là il l’aurait cru pour un fou. « J’ai tout gâché » , qu’il criait sans cesse en se tirant les cheveux et en sanglotant. En fait, ce qui avait provoqué cette terrible folie et ce désespoir était un rêve qu’il avait fait avant de s’être réveillé. Ce rêve lui avait fait prendre conscience de ce qu’il était devenu. Il lui avait permit de ne pas sombrer dans la dépendance de la société et de devenir quelqu’un. Il s’était rappelé son grand-père, il avait eu plusieurs flash-back de son enfance où il voyait Argus, son idole, revenir du combat, l’arme rouge de sang, son armure a moitié cassé qui laissait apparaître moult marques du champ de bataille. Chaque jour il avait rêvé d’être un puissant soldat comme son grand-père. Puis après les ravages de Tulorim (la mort de ses parents), il avait totalement oublié cet unique but qui l’avait amené à rester en vie durant la manifestation. A Yarthiss, dès son arrivée, il pensait à autre chose. Il était presque hypnotisé par la beauté de la ville et devint un simple citoyen. C’est ce que regrette aujourd’hui Exhen. Son inconscience.

« En route, l’avenir n’attend pas. »

_________________


Dernière édition par Exhen le Lun 6 Sep 2010 16:29, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Dim 15 Aoû 2010 00:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
Départ à l'aube

Miracle

Exhen commença donc son voyage. Il était seul sur cette petite route qui donnait l’impression de filer droit vers l’horizon et de ne jamais s’arrêter. Le sol était dur, c’était une sorte de terre marron très sèche. Des bonnes semelles étaient recommandées pour ce type de terrain, surtout si on entame un long voyage comme celui du semi-elfe. Exhen ne pensait pas vraiment à quelque chose en particulier, il chantonnait dans se tête un petit rythme qu’il connaissait depuis 40 ans. C’était le plus souvent dans des cas où il s’ennuyait qu’il pensait à cette chansonnette, comme quand il attend, où qu’on lui parle de manière inintéressante.

Autour de lui s’étendaient les plaines agricoles de la contrée de Yarthiss. D’ailleurs, il vit un fermier, une faux à la main, qui mettait sa main au niveau du front. La chaleur commençait à être pesante, surtout après une heure de marche en plein soleil. Exhen commençait ainsi à transpirer, d’une part parce qu’il portait deux couches de fourrure assez épaisses et d’autre part car le semi-elfe n’était pas forcément habitué aux hautes températures comme celle-ci. Ce qu’il faisait était déjà un effort considérable pour lui. Exhen considérait même qu’il avait accompli un exploit : c’était pour lui la première fois qu'il passait autant de temps à marcher à une allure rapide sans s’arrêter. Ses jambes mollissaient au fil du temps, son palais et sa gorge s’asséchaient et son front était brillant, sans cesse il devait éponger son visage avec les manches de sa tunique, qui commençaient alors à devenir très humides. Le bout des manches de la tunique qui était maintenant de couleur plus sombre que le reste du vêtement collait à sa veste qui elle-même collait à la peau d’Exhen. Il devait songer à meilleure façon de retirer ces gouttes désagréables qui lui dégoulinaient jusque dans le bas du dos, car il ne pouvait tout de même pas atteindre cette endroit-là.
Soufflant de manière régulière pour essayer de garder un bon rythme, Exhen tentait diverses façons de ne pas se fatiguer trop vite car il voulait parcourir une bonne distance cette matinée – là.

« Je dois bien avoir fait 5 ou 6 kilomètres… Ce n’est pas de tout repos quand même, mais bon, il faut que je m’habitue à ce genre de trajet si je veux devenir un bon guerrier, comme Argus. Il devait avoir des jambes en béton pour réussir à courir avec toutes les pièces de plaques qu’il portait, durant ses combats… Pourquoi n’ai-je pas hérité de ses forces… »

Cela lui passait le temps de se parler à lui-même, et puis il se sentait moins seul. Même s’il aime bien les voyages en solitaire, de la compagnie ne lui ferait pas de mal. Discuter avec des gens, rigoler, créer des liens… Tout ça il ne le connaissait plus depuis qu’il habitait à Yarthiss. Peut-être était-ce une bonne occasion pour lui, durant ce voyage intercontinental, de retrouver ces plaisirs et même peut-être, rencontrer… le grand amour ? Cette pensée vint à l’esprit lorsqu’il songeait à ses nuits qu’il passerait dans les cités. Il devait forcément y avoir d’autres excursionnistes comme lui. Et s’il tombait sur une personne dans la même position que lui ? Quelqu’un qui partait vers l’inconnu en quête d’aventures et d’action, d’adrénaline.
Avec un peu de chance, le hasard pourrait réunir Exhen et un autre voyageur.

Il commença à réfléchir à son déjeuner. Exhen avait emporté dans son sac quelques fruits juteux qu’il avait bien découpés en tranches pour optimiser la vitesse de son repas et ne pas perdre de temps pour le reste de la journée. Tout était prêt dans son sac, le repas était enroulé dans une peau de bison qui gardait les aliments au frais. Une gourde que sa mère lui avait acheté lorsqu’il avait 9 ans lui serait très utile tout au long du périple car sa légèreté et son volume faisaient d’elle le meilleur moyen de conservation de liquide que Exhen n’avait jamais eu. Auparavant il avait déjà essayé de la remplacer mais en vain, elle restait le moyen le plus pratique pour transporter du liquide. Alors il avait décidé de la prendre.

Encore une demi-heure de marche après qu’il ait vu le fermier brûler au soleil et le semi-elfe s’arrêta au bord des tiges de blé, sur le bas côté de la route. A l’ombre, il récupéra un peu et resta là pendant environ vingt minutes. Il n’avait encore croisé personne sur la route.

« Cette route est déserte. Cela ne m’étonne pas d’ailleurs. »

Il en avait conclut cela car le soleil touchait les aventureux de plein fouet et la direction de cette route désespérait les plus motivés. Tout droit, sans cesse tout droit.
Soufflant bruyamment, il but quelques gorgées qui lui redonnèrent cette terrible envie de bouger, de partir à l’aventure. C’était l’envie qui lui avait fait entamer ce long voyage. Cette envie qui était apparut la nuit où il avait le rêve révélateur de son inconscience.

Il repartit de plus belle dans l’espoir tomber sur une vie, et pour aussi demander le chemin. Ce n’est pas qu’il se sentait perdu mais il voulait quand même être sûr de ne pas avoir pris de mauvais détour sans s’en rendre compte.
Alors il vit au loin, très loin sur la route, et très petit, un point noir qui dépassait de l’horizon.

Après un mouvement de sourcil qui illustrait la curiosité, il décida d’intensifier sa vitesse (il voulait voir de quoi il s’agissait). Pendant qu’il rejoignait le lieu, Exhen s’imaginait différentes choses que cela pouvait être. Un rassemblement de paysans en colère ? Une caravane, avec un peu de chance.
En effet, sa dernière pensée était véridique. D’une forme cubique et rattachée à deux chevaux blancs qui buvaient dans des sceaux d’eau, le moyen de transport s’était arrêté sur la bas côté de la route. Le conducteur se trouvait derrière et machinait quelque chose avec la roue arrière gauche. En fait, elle était cassée. Le bois s’était fendu brutalement à cause du sol. La roue était dans cet état à cause de la dureté du terrain sur laquelle elle avait roulée, le poids en plus et cela entraînait une terrible force qui avait appuyé sur les rayons de bois qui s’étaient finalement brisés. L’homme qui était accroupi avait heureusement une roue de secours qu’il était en train de mettre lorsque le semi-elfe arriva à l’improviste.

« Quelle chaleur, n’est-ce pas ? Je marche depuis ce matin à l’aube, je n’en peux plus. »

« Et moi donc, assis sur le bois bouillant à claquer mes chevaux, qu’est-ce qui vous amène donc, mon ami ? »

En l'observant de plus près, il constata qu'il avait surement affaire à un ancien de la guerre. Son visage était blessé. Il avait d'ailleurs une carrure d'athlète, épaules larges, bras musclés et il parlait d'un ton vraiment très déterminé. Il ressemblait un peu à Argus, en plus jeune.

Exhen avait de l’argent, alors il espérait pouvoir grimper à bord. Il n’en pouvait plus. Tant qu’il serait à l’abri de ces horribles rayons de soleil…

« N’y aurait-il pas une petite place pour un vieil homme comme moi, là-dedans ? »

« Et bien, il y a une famille plutôt noble que je dois emmener à Tulorim, je pense qu’ils ne verront pas d’inconvénient à profiter de votre compagnie. Du moins, je l’espère pour vois car ce n’est pas moi qui décidera de votre sort. Le client est roi, comme on dit ! Ah oui, est aussi, c’est 10 pour le voyage ! »

Le semi-elfe ne s’était pas attendu à que ce transport soit gratuit, bien au contraire. Il se présenta à la famille en se plaçant devant la porte située sur le côté de la caravane, en s’accoudant sur le rebord de la fenêtre ouverte. Sur les deux bancs face à face étaient assis quatre personnes habillait élégamment : de larges robes qui tombaient jusqu’aux pieds dans une explosion de couleurs, chacun son chapeau propre à lui qui accentuait cet effet d’excentricité produit par le mélange de teintes très bien mariées. Exhen dût prendre quelques secondes pour revenir sur terre, et pour passer aux politesses.

« Je suis Exhen, aventurier en route pour Tulorim. »

Un silence. Puis il continua car ses récepteurs ne réagissaient pas.

« Acceptez-vous ma compagnie pour le restant du voyage ? Je sais que vous avez loué cette caravane pour tout le voyage, mais ma situation est très délicate. Et puis ne vous inquiétez pas, j’ai de quoi payer ! »

La vieille femme rousse regarda son mari rapidement puis répondit au guerrier.

« Nous devrions arriver demain soir si tout se passe bien. Cela m’étonnerait qu’une personne dans votre genre nous pose des soucis. Montez donc mon brave, et racontez nous vos exploits ! »

Invité gentiment, il se hâta d’entrer en souriant et s’assit à côté du jeune homme qui à première vue paraissait avoir dans les 20 ans. Puis lorsqu’il était bien installé, après avoir posé ses quelques affaires et son arme dans un rangement derrière sa tête aménagé spécialement pour cet effet, les passagers entendirent le conducteur crier.

« Mesdames et Messieurs nous reprenons le voyage. »

Trois secondes plus tard, sa tête dépassait de la fenêtre.

« Alors, prêt pour le grand voyage ? »

« Absolument, encore merci, cela va m’éviter une marche en solitaire sous ce soleil torride. Tenez voilà l'argent. » dit Exhen en sortant de sa poche 10 Yus qu'il donna en main propre au conducteur.

Le conducteur rangea l'argent puis partit vers le devant. On l'entendit claquer du fouet puis la diligence partit en route.

(( HRP : -10 Yus pour Exhen ! ))

Trajet 1

_________________


Dernière édition par Exhen le Mar 7 Sep 2010 16:02, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Dim 15 Aoû 2010 18:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
Miracle

Trajet

La petite pièce sombre dans laquelle se trouvaient les voyageurs suffisaient largement à contenir au moins 6 personnes. Très bien installé, Exhen avait assez de place car le jeune compagnon qui avait l’air plutôt timide s’était un peu retroussé vers l’extrémité du banc. Son éducation l’avait sans doute convenu de ne pas sympathiser avec des inconnus. De nos jours, cette catégorie – là de gens -les « nobles », les personnes très aisées- se souciaient seulement d’eux-mêmes. Egoïstes, renfermés, bornés, ils avaient souvent peur du monde actuel dans lequel ils vivaient. Les multitudes de dangers que l’extérieur renfermait leur obligeait la plupart du temps à rester cloîtré chez eux et ainsi à s’occuper de leurs affaires financières. Mais Exhen espérait ne pas être tombé sur une famille de ce genre. C’était toutefois bien commencé car déjà que le guerrier était entré que la mère de famille lui avait posé une question par rapport à sa « carrière ». Il fut gêné sur le coup, faute d’une expérience pas encore bien évoluée. Il dût simplement raconter son histoire qui l’a mené jusque là, écouté attentivement par les quatre paires d’oreilles concentrées sur les paroles du conteur.

Ce long monologue lui permit également de se rendre compte une fois de plus ce gâchis qu’il s’était mis en quête de réparer. Après une vingtaine de minutes, son épopée considérablement abrégée, Exhen avait la larme à l’œil tellement il avait emplit son discours de sincères émotions qui s’étaient transmises seulement dans les cœurs des deux dames. Les hommes l’avaient écouté, bien entendu, mais sans grande conviction, sans intéressement particulier, par simple politesse. Et puis pour leur passer le temps. Il fallait supposer qu’ils en avaient déjà entendu de toutes sortes, des histoires dans ce genre-là, et que cela leur avait ainsi permit de ne plus se lamenter sur le sort des autres. Ils avaient tourné la tête juste après la fin de son récit pour regagner leurs pensées banales vis-à-vis des paysages qui défilaient au-dehors. Le soleil était toujours flamboyant. Aucun nuage dans le ciel de couleur azur. Quelques voyageurs qui revenaient sûrement vers Yarthiss, se faisant cruellement calciner par cette pesante chaleur qui régnait également dans la pièce. Bien que les portes soient absolument closes, les fenêtres remontées et attachées à leur maximum, les murs de la caravane laissaient traverser cette chaleur qui emplissait l’intérieur d’une atmosphère accablante.

Exhen riait silencieusement des personnes qu’il voyait se faire griller sur la route. Cette cruauté s’était construite en lui au fil du temps et des évènements atroces qui l’avaient forgé. Ce n’était pas directement de sa faute si son caractère était comme ça, la vie avait fait de lui un homme pas vraiment sain, mais qui demander à changer en oubliant son passé. Mais sa personnalité était inscrite au fond de lui, elle demeurait inchangeable malgré les efforts qu’il faisait tous les jours. Il le savait. Il savait, bien sûr, qu’Argus n’aurait pas aimé le voir ainsi. Bon à l’extérieur, mais profondément infecte à l’intérieur. Sa tolérance ainsi que sa bienveillance luttaient contre le pire ennemi d’Exhen : le passé. Source de malveillance.

« Vous voilà donc décrit, répondit la femme quelques secondes après la terminaison du soliloque d’Exhen. Nous sommes la famille Verdelain. Fils et filles d’honorables cambistes de Tulorim, nous revenons d’un déplacement vers Yarthiss où nous devions rendre visite à ma sœur. »


Exhen écouta respectueusement en regardant la dame droit dans les yeux. Le fils, à la droite du demi-elfe, sur le même banc, se trouvait en de son père. Tout deux s’était retourné pour écouter la description de leur voyage.

« Mon fils Perceval souhaite devenir un fameux archer pour ensuite intégrer les services militaires. Il vous ressemble un peu, mais son passé en est bien moins mouvementé. »

Le fils fit un signe d’approbation en direction d’Exhen. Il lui sourit et Exhen lui rendit son geste. Les deux « hommes » partaient pour la même aventure, peut-être pourraient-ils suivrent le même chemin. Exhen pensait qu’il serait sage de lui faire part de cette idée plus tard, autant qu’il ne connaissait pas encore cet homme et cette famille comme il le voulait. Mais le temps se chargerait de ça.

« Ce soir, nous arriverons vers la côte, au Nord. Je connais bien cette route, nous longerons les marécages. Nous nous arrêterons dans les parages pour y passer la nuit. Resterez-vous avec nous jusqu’à notre arrivée, à Tulorim ? » interrogea la mère, comme toujours.

« Tout à fait, j’ai tout de même payé ma part, je ne vois pas pour quelles raisons je n’en profiterais pas. »

Le temps passait. Le soleil se déplaçait lentement dans le ciel, et sa chaleur s’apaisait, baissant la température de quelques degrés qui rendaient plus agréables le climat. Les alentours n’étaient plus que des plans de pins où l’on pouvait apercevoir, tout au fond, encore ces plaines vertes d’agriculture. La diligence se rapprochait de son point d’arrêt. L’air avait d’ailleurs changé. Il était plus pur. C’était la forêt qui, grâce à tous ses arbres, créateurs d’air, purifiait cet air pour le rendre délectable. Les voyageurs s’étaient hâtés de le laisser entrer et de s’emparer de leurs poumons, chassant la chaleur désagréable qui emplissait jusqu’alors la pièce. Les roulements de la caravane étaient atténués par des moyens conçus spécialement à cet effet, pour améliorer le confort du client. Heureusement car le chemin actuellement parcouru était pire que le précédent qui déjà avait cassé le rayon d’une des roues, tellement elle était dure et pour ainsi dire impraticable. Exhen avait passé la plupart du temps à méditer sur son voyage, à regarder le paysage défiler. Enfin, les forêts tant observées se firent relayer par des eaux nauséabondes aux odeurs putrides.

_________________


Dernière édition par Exhen le Mar 31 Aoû 2010 13:50, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Sam 21 Aoû 2010 18:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Aoû 2010 01:56
Messages: 97
Localisation: Suisse


Evildyr sortit par les portes au sud de la ville. Après quelques soubresauts énergiques de la jument, elle sembla s’habituer à la présence d’Evildyr.

Il parcourut quelques kilomètres en direction du sud, sur une petite route bordée de champs et de fermes. Il croisa quelques gardes de la ville, qui lui adressèrent un signe de tête ou de main. Il arriva à un embranchement, où un écriteaux indiquait les différentes destinations possibles :

Ouest : Exech - Est : Yarthiss - Sud : Hidirain


Il prit la direction de l’Est.

"Cette fois, je suis vraiment loin de chez moi !"

Il pensa à son village. A son père qu’il avait laissé seul. Aujourd’hui, il était trop âgé pour parcourir le monde pour vendre ses marchandises. Il restait toute la journée sur sa propriété, à s’occuper de leur jardin. Son père lui manquait. Sa vie paisible également.

Après trois heures de voyage, le nain commençait à sentir la lassitude le gagner. Le dernier signe de vie remontait à plus d’une heure, lorsqu’il avait croisé un paysan et son âne.

(Ce sentier n’est vraiment pas très fréquenté. Je me demande si je ne me suis toujours dans la bonne direction.)

Les quatre heures suivantes se déroulèrent aussi calmement que la première. En passant à côté d’un petit ruisseau, le petit barbu s’était arrêté quelques minutes pour se réhydrater et se dégourdir les jambes. Il trouvait l’endroit vraiment magnifique, coupé de tout.

"Je m’installerais bien ici lorsque tout ceci sera terminé. Qu’en penses-tu ?" demanda-t-il à sa monture.

Le soleil commençait de se coucher. Les arbres se coloraient de rouge, la luminosité baissait de plus en plus. Il avait de plus en plus de mal à discerner le chemin qui s’enfonçait dans la forêt.

(Il va falloir que je trouve une place pour m’arrêter pour la nuit. Il serait bien de trouver une petite clairière, cela sera plus sûr que dormir dans les bois.)

Mais vingt minutes plus tard, la nuit était tombée et la forêt continuait de s’étendre.

"Bon, nous allons nous arrêter ici. Pourvu que ces bois n’abritent pas de trop grosses bestioles…" dit-il, soucieux. "Il ne manquerait plus qu’un orc passe par ici cette nuit !"

Evildyr mit pied à terre et sangla solidement sa monture à un arbre. Il regroupa une petite quantité de feuilles mortes en guise d’oreiller de fortune. Seul le bruissement des feuilles troublait le lourd silence de la nuit. Malgré tout il ne se sentait pas tranquille. Il avait l’étrange impression d’être observé. Il guetta autour de lui, anxieux, à la recherche d’une créature entrain de l’observer. Mais il ne discernait rien dans ce noir.

Il s’allongea en silence, à l’affut du moindre bruit. Mais rien. Il finit par s’endormir.



_________________
Image


Dernière édition par Evildyr le Jeu 26 Aoû 2010 17:32, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Sam 21 Aoû 2010 20:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Aoû 2010 01:56
Messages: 97
Localisation: Suisse


Evildyr ouvrit les yeux. Il était couché dans les montagnes, appuyé contre un rocher.

(Mais… Je… Je me suis endormi dans les forêts du nord… Qu’est-ce que je fais dans les montagnes ?)

Soudain, il reconnut l’endroit. C’était ici qu’enfant, il venait guetter les ours avec d’autres nains. Il jeta un coup d’œil en contrebas, et il aperçut un petit village bâtit à même la montagne.

(Je suis de retour chez moi ? Mais…)

Il fut interrompu dans ses pensées par le cri d’une femme, en provenance du village.

(Qu’est-ce qu’il se passe ?)

Il descendit en courant un petit sentier creusé entre les rochers, qui menait droit sur la place du village. Plus il s’en approchait, plus il avait l’impression que quelque chose clochait. C’est en arrivant à quelques dizaines de mètres des premières bâtisses qu’il comprit.

Le village avait été détruit. Des flèches étaient plantées dans les murs des maisons, les toits étaient effondrés, des traces de sang jonchaient les murs et les sols pavés. Evildyr n’aperçut personne. Il s’avança, terrorisé, dans les rues détruites de son village natal. Il passa devant la place du marché qui était habituellement toujours bondée, mais là, personne. Il s’approcha de la fontaine au centre de la place. En apercevant l’eau, il fit un bon un arrière, surprit.

(Mon dieu ! C’est du sang ! Il y en a partout !)

Le liquide rouge emplissait la fontaine, habituellement pleine d’eau claire.

Le nain était horrifié. Il se demandait se qu’il s’était passé, quel mal s’était abattu sur son village.

Il continua d’avancer dans les allées détruites. Qui avait crié ? Et où étaient passés les habitants ?

"Il y a quelqu’un ?" cria Evildyr.

Mais seul son écho lui répondit.

Il continua de parcourir les ruelles. Il réalisa soudain qu’il se trouvait en fasse de la maison dans laquelle il avait grandi. Mais la maison avait disparu. A la place se trouvait un tas de pierres. La maison s’était effondrée.

"Non !" hurla-t-il dans un sursaut. "Que s’est-il passé ?"

Son cœur fit un sursaut. Il était tétanisé, horrifié par l’image de chao qu’il avait devant les yeux.

Il entendit un murmure, à quelques centimètres de lui. Il se retourna, saisit son épée et la tendit devant lui.

"Qui est là ?" dit-il, tendu. "Répondez !"

Personne.

Il se retourna à nouveau pour regarder le tas de pierre, seul vestige de la maison dans laquelle il avait grandi. Son cœur battait à tout rompre, partagé entre la peur et la tristesse. Il entendit à nouveau les murmures, plus proches qu’auparavant. Il sentit également un souffle dans son cou.

Il se retourna d’un coup, et son sang se glaça dans ses veines. Il vit un spectre, de la taille d’un homme, bondir sur lui, gueule ouverte, de grandes dents dépassant d’une bouche démesurée. Evildyr n’eut rien le temps de faire. Le fantôme était déjà sur lui…



_________________
Image


Dernière édition par Evildyr le Jeu 26 Aoû 2010 17:35, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Sam 21 Aoû 2010 20:32 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Aoû 2010 01:56
Messages: 97
Localisation: Suisse


Evildyr sursauta et ouvrit les yeux.

Il n'était plus dans les montagnes. Au-dessus de lui se trouvaient des arbres légèrement éclairés. C’était le matin.

Son cœur battait à tout rompre.

"Ce n’était qu’un rêve !" essaya-t-il de se convaincre. "Père va bien, il n’est rien arrivé au village !"

Mais sa tentative ne l’apaisa pas pour autant. Il n’était pas tranquille.

Soudain, il sentit à nouveau un souffle dans son cou. En tournant la tête, il vit deux énormes narines humides. Il découvrit alors que le souffle qu'il avait senti dans son rêve n'était autre que sa jument. Elle était en train de lui brouter la barbe.

"Oh non !" dit-il en repoussant l’animal.

Il se releva et caressa sa joue pour évaluer les dégâts. Le côté gauche de son imposante barbe avait perdu de son épaisseur. Il regarda le cheval d’un air menaçant.

"Tu as de la chance que j'ai besoin de toi !" dit-il en s'adressant à la monture. "Sinon je t'aurais déjà transformé en steak ! Recommence ça une fois, et je n’aurais plus de pitié !"

Le cheval le regarda, quelques mèches châtain dépassant de la bouche.

"Je crois que j'aurais dû te nourrir avant de dormir !"

Le nain fouilla dans le sac attaché sur le flan du cheval et en sortit du foin et une poignée de grains. Il forma un petit tas sur le sol. La jument approcha sa tête, la releva, regarda le guerrier avec un regard affamé en fixant sa barbe, puis repencha la tête sur le petit tas et entama son repas.

Evildyr aperçu alors une petite boîte posée sur le sol. Intrigué, il la ramassa et observa l'objet. Elle était en bois, surmontée d’un couvercle maintenu par deux charnières. Elle ne mesurait pas plus de 5 centimètres de côté, et chacune de ses faces était ornée de décorations taillées à même le bois. Un travail d'orfèvre, digne des plus grands artistes du continent. Les enjolivures représentaient des feuilles, des branches, des arbres. Sur l'une des faces se trouvait un texte écrit dans une langue inconnue. Une petite serrure en fer était visible sur la paroi frontale.

Image


(Etrange ! On dirait de l’elfique…)

Evildyr essaya de forcer la boîte, mais le couvercle ne bougea pas. Il entreprit de crocheter la serrure avec la pointe de son épée, en vain. Il déposa alors la boîte sur un rocher, saisit une lourde pierre, qu'il lança sur le petit coffre en bois. Un bruit fracassant perça le silence de la forêt. Un oiseau qui chantait paisiblement s'envola. Le cheval, qui continuait de manger, fit un saut sur le côté, surprit.

Evildyr regarda la boîte, déconcerté. La pierre qu'il avait lancée s'était brisée, mais le coffret n'avait pas bougé et aucune marque n'était visible sur ses faces.

(Cette boîte doit certainement être protégée par un grand sortilège ! Ce n'est pas avec la force que je pourrai l'ouvrir !)

Il saisit le coffret et le fourra dans son sac. Le cheval avait arrêté de manger et observait Evildyr.

"Ne me regarde pas comme ça, toi ! Il faut reprendre la route !"

Il détacha la jument, monta en selle et s’engagea sur la route, songeur.

Après quelques dizaines de minutes, il arriva à la lisière de la forêt. Devant lui se dressait un grand marais, qui s'étendait à perte de vue. Un petit sentier, entre deux étangs, s'y engouffrait. Il avait déjà entendu parler de ces marécages. Un piège mortel pour toute personne trainant trop sur le sentier. Il était heureux d’avoir fait halte dans la forêt !



_________________
Image


Dernière édition par Evildyr le Mer 25 Aoû 2010 09:50, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Mar 24 Aoû 2010 20:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 17 Aoû 2010 01:56
Messages: 97
Localisation: Suisse


Après de longues heures de voyage, alors qu’il ne l’espérait plus, Evildyr aperçu Yarthiss à l’horizon.

(Enfin ! J’avais peur de m’être perdu !)

Il mit pied à terre sur une petite butte de terre, entre deux marais.

"Tu as faim ?" demanda-t-il en s’adressant au cheval.

Sans attendre une réponse, il enfourna la main dans le petit sac et tendit une poignée de grains à sa monture.
Le nain observa autour de lui. Le temps était au beau fixe, mais l’air empestait et l’humidité ambiante était très pénible. Soudain, il remarqua sur la droite, à quelques kilomètres de là, un étrange nuage, au ras du sol. Il pouvait discerner les rives d’un lac aux abords du nuage.

(Etrange ! Un lac, ici ? Et ce brouillard… On dirait qu’il est accroché à l’eau !)

Intrigué, il décida de faire un détour pour aller voir de plus près. Au moment où il allait enfourcher son cheval il aperçut un lutin. Celui-ci l’observait.

Le guerrier s’arrêta dans son élan et reposa derechef pied à terre. Il s’agenouilla pour se mettre au niveau de la petite créature.

"Bonjour ?" se hasarda le barbu. "Est-ce que tu me comprends ?"

Pas de réponse… Il jaugea le minuscule être : le farfadet ne mesurait pas plus de 40 ou 50 centimètres. Il était tout maigre mais tenait une petite masse dans la main droite. Le nain fit un pas en direction de la créature, qui ne bougeait toujours pas mais le suivait des yeux.

Evildyr n’était pas sûr que la bestiole soit inoffensive. Elle avait un regard mauvais et semblait être prête à lui bondir dessus à tout moment.

Brusquement, le lutin prit son élan et s’élança à la verticale. Le guerrier fut étonné qu’une si petite chose puisse sauter si haut. L’entité monta jusqu’à trois mètres de haut, et sembla rester suspendu dans les airs. C’est à ce moment-là que le nain aperçu de petites ailes dans son dos. Elles avaient dû se déployer au moment de sauter. La maigre créature observait toujours Evildyr.

Subitement, elle plongea sur lui en levant sa masse au-dessus de sa tête. Le guerrier l’évita en sautant sur le côté. Il tira son épée de son fourreau et se retourna, cherchant le lutin des yeux. Il l’aperçu en train de remonter, lui tournant le dos. D’une agilité déconcertante, le farfadet fit un virage serré, et replongea sur le nain. Ce dernier donna un coup d’épée dans sa direction, mais il fut trop lent. La petite masse le frappa au visage. Le nain était sonné, déconcerté par la force de cette bestiole. Avant qu’il ait eu le temps se retourner, elle fit volte-face et replongea sur lui. La créature frappa le nain au niveau du mollet. La puissance du coup lui fit perdre l’équilibre, et il s’effondra sur le côté. Entrainé dans son élan, il roula et tomba dans l’eau stagnante du marais.

Instantanément, Evildyr sentit l’eau frémir autour de lui. Il perçut de petites morsures sur ses jambes, ses bras et son visage. Horrifié, il se débattit pour remonter à la surface. Il avala une grande gorgée d’eau et s’étouffa. En émergeant, il cracha et sentit un goût acre lui bruler la gorge. Il aperçut la rive qu’il rejoignit rapidement. Lorsqu’il attrapa la bordure de terre, il vit, terrifié, que son bras était couvert de sangsues attachées à sa manche. Les bestioles l’avaient mordu, transperçant le tissu pour s’accrocher dans sa peau.

Il se tira pour sortir du liquide épais du marais. Une fois à l’air libre, il se débattit pour se débarrasser des sangsues. Il en avait des dizaines sur le corps et le visage. Chacune d’elles s’accrochait fermement à leur proie. Evildyr sentait des élancements à chaque fois qu’une ventouse lâchait prise, mais il savait que s’il les laissait, elles le videraient de son sang en quelques minutes seulement. C’est à ce moment que le farfadet relança une offensive. Il plongea sur sa cible et le frappa lourdement dans l’estomac. Le nain en eut la respiration coupée.

(Vite, réfléchit... Il faut que je me débarrasse d’abord du gnome, sinon je risque de retomber dans le marais !)

Il chercha son épée du regard. Elle se trouvait à un mètre de lui. Il roula sur le côté et tendit le bras pour l’attraper. Il se remit sur ses pieds et chercha la petite créature des yeux. Tout son corps le brulait. Le manque d’hémoglobine dans ses veines lui donnait le tournis. Il fallait faire vite !

En se retournant, il vit le lutin qui lui fonçait dessus. Il se baissa à la dernière seconde pour éviter de justesse le coup de masse. Il se releva rapidement et frappa l’air de son épée. Malheureusement, le gnome n’était plus à portée. A chacun de ses passages, la créature évitait le coup d’épée. Evildyr sentait ses membres s’alourdir et ses réflexes s’émousser. Les sangsues continuaient de s’abreuver, vidant peu à peu le corps de leur victime.

Le farfadet relança une attaque. Cette fois, il ralentit légèrement juste avant d’atteindre le nain baissé, puis plongea pour lui assener un coup de masse sur le crane. Le guerrier pencha la tête au dernier moment, et la masse s’abattit sur son épaule. Un éclair parcouru son bras, qui lui fit lâcher sa lame. Il tomba sur le sol à plat ventre et vit, horrifié, son fer tomber dans l’eau sombre et crasseuse.

Evildyr sentit la peur le gagner. Il n’avait plus d’arme, et le farfadet n’allait pas tarder à le mettre en bouillie ou, les sangsues, à le vider de son sang. Il serra ses poings, qui se refermèrent sur de la terre.

(C’est la fin…)

Subitement, une idée lui passa par la tête.

Regroupant ses dernières forces, il se issa péniblement sur ses pieds. Il aperçut brièvement le lutin qui fonçait sur lui. Il se baissa au dernier moment et sentit le souffle de la masse frôler le sommet de son crâne. Il se retourna et fixa le petit démon. Ce dernier fit encore une fois demi-tour et attaqua à nouveau. Au moment où il leva sa masse, le nain lança la poignée de terre qu’il venait de ramasser. Surpris, le gnome n’eut pas le temps de l’éviter et traversa un nuage de poussière et de cailloux. Déboussolé, il dévia de sa trajectoire et fonça sur le sol. Lorsqu’il s’écrasa, un petit bruit sourd retentit. Evildyr plongea sur corps qui était déjà prêt à s’envoler. Il saisit une aile de chaque main et tira de toutes ses forces. L’aile gauche s’arracha et une gerbe de sang jailli du petit corps. Un cri strident, inhumain, retentit. Le nain saisit la tête de la petite créature qui se débattait et l’écrasa sur le sol à trois reprises. A chaque coup, la tâche de sang sur le sol grandissait. Le belliciste, la rage au corps, se retourna et lança le corps inanimé de la créature dans l’eau. Il vit à nouveau l’eau frémir, puis se teinter lentement de rouge.

(C’est terminé…)

Le guerrier, brisé, courbaturé, tomba à genoux. Ses extrémités étaient engourdies. Il regarda ses jambes et constata avec stupeur que les suceuses de sang avaient doublé de volume. Il s’empressa de les retirer une à une et de les écraser sur un rocher. A chaque fois qu’il écrasait un des invertébrés, une giclée de sang venait tacher un peu plus ses vêtements. Après quelques secondes, il retira la dernière sangsue de son visage. Il se sentait fatigué, vidé de son énergie. Il avait une furieuse envie de dormir, mais la raison lui murmurait qu’il ne valait mieux pas s’assoupir dans ces marais.

Il se releva péniblement et chercha la jument du regard. Elle n’avait pas bougé, attendant sagement en haut de la colline. Evildyr arriva jusqu’à elle, grimpa difficilement sur la selle et reprit rapidement la route. Il fallait arriver à Yarthiss le plus vite possible. Le nain était épuisé, désarmé, à la merci de n’importe quelle créature. Le cheval avançait rapidement. Le guerrier blessé, bercé par les pas de sa monture, sombra lentement dans un lourd sommeil.




(((Grand merci à ma chérie qui m'a beaucoup aidé pour la forme... [:luvlove:] On a passé 1h15 à corriger ! [:dingue:] )))

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 13:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 22 Juil 2010 21:40
Messages: 41
CONTENU POUVANT CHOQUER

Tragédie

Sous le soleil flamboyant, côte à côte, les deux amis s'en vont de ces endroits dangereux. Les forêts denses s'éloignaient peu à peu derrière eux, ne formant plus qu'une vaste ligne formant l'horizon. C'était comme une sorte d'air d'arrêt. Il y avait un croisement entre la route qui filait tout droit au loin jusqu'à Tulorim, auquel se rejoignait un chemin plus serré qui partait dans ces marécages abjectes. Il n'y avait même pas de panneau pour les indiquer. Pas une seule indication : il fallait vraiment connaître les environs pour savoir où mener cette étrange route. Bien sûr, on voyait bien au fond qu'elle s'engouffrait dans ces milliers de rangées d'arbres, si bien qu'un voyageur même peu expérimenté pouvait en déduire les lieux : les forêts des marais du Nord. Ceux qui avaient fait ces routes n'avaient pas jugé utile de placer un panneau à ce croisement... Où bien il avait été retiré. Des brigands ou autres assassins utilisent ce genre de procédés pour embrouiller les voyageurs, mais les plus malins ne tombent pas dans le panneau. Les plus idiots tombent dans ce piège, se perdent, - et si ce manque d'indication est réellement causé par une troupe de bandits - sont attaqués lâchement pour se faire voler leurs biens.

L'heure du dîner approchait tandis que le duo de cavaliers gagnait du temps sur leur heure d'arrivée, car ils ne s'étaient point encore arrêté depuis leur départ du campement. C'était sûrement la peur qui les obligeait à foncer, foncer droit devant à toute vitesse pour atteindre un endroit sécurisée. Bien que le tueur fût rendu boiteux, ils n’avaient trouvé aucune raison de garder leur calme. Ils ne parlaient pas, ils étaient trop effrayés. Ils n'en trouvaient pas le courage. Exhen avait eu le courage d'affronter le colosse, assisté par Perceval, mais même à deux le résultat ne fut pas bien superbe. Quel humain pouvait lutter contre deux adversaires à la fois ? Ils s’en étaient sorti et les avait fait fuir promptement. Un tel adversaire devait être surentraîné. Bien qu'Exhen ne soit pas spécifiquement entraîné à se battre, il avait tout de même brillamment réalisés avec succès des attaques rapides très bien placées, mais parées avec aisance par cet homme barbu. Heureusement encore que la flèche n'eut pas été esquivée elle aussi, car la suite aurait été tragique pour nous deux amis. Leur volonté de devenir guerriers (ou archers, c'est pareil) avait en effet été mise à rude épreuve. Ce dernier aura bouleversé à jamais la vie de Perceval, qui connaît à présent cette rage qu'Exhen a su enveloppé au fond de lui. Les deux compagnons se ressemblaient de plus en plus, et seulement Exhen s'en rendait compte. Il avait réfléchi et en avait conclu qu'après les deux précédentes morts, Perceval, comme lui, développerait une rage terrible qu'il ne laissera exploser que dans les situations les plus extrêmes. Exhen considérait cela comme ça. Peut-être se trompait-il au sujet de cette rage qu'il connaît depuis si longtemps. Il 'n’avait jamais eu l'impression de la laisser s'échapper de lui jusqu'alors. Mais il gardait espoir en lui et quelque fois faisait exprès de s'énerver pour qu'elle sorte de lui et pour enfin voir de quoi il était capable une fois dans cet état. Il s'imaginait des tas de choses effrayantes, catastrophique s'il explosait en pleine ville. Peut-être cette profonde colère le rendrait inconscient durant un certain laps de temps, qui sait ? Il deviendrait un animal sans pitié, simplement avec l'envie de se venger, de venger ses parents. Ces pensées autour de ce sujet-là lui occupaient l'esprit pendant qu'il galopait, maintenant un peu d'avance sur Perceval qui grondait son cheval bientôt épuisé.

Quel comble. Le semi-elfe, un future guerrier. C'est ce qu'il espérait. C'est ce qu'il voulait prouver. Etait-ce là une preuve ? Fuir lamentablement, contre un adversaire déjà blessé en plus, qui boitait et dont les capacités étaient très faibles. Exhen aurait pu l'achever, venger Perceval. Il a préféré partir. Il était anéanti par la peur, par cette sensation de danger, qui la réduit à tourner le dos à son ennemi. C'est ce qu'il aurait voulu, lorsqu'il se disait auparavant qu'il combattrait des hordes d'ennemis ? Où était passé son courage lors du duel. Le semi-elfe regrettait déjà, rien qu'une heure après les évènements, la médiocrité dont il avait fait preuve. Une certaine de honte commençait déjà à le dévorer. Et cela agrandit encore sa rage, inconsciemment elle grandit au fil des choses qui se passent dans sa vie, comme ce duel clos par cette pathétique fuite à laquelle Exhen tentait de trouver une excuse potable. Il avait l'air si fort ! Si habitué aux combats ! Je n'ai jamais vraiment combattu d'adversaire aussi expérimenté ! C'est déjà bien de s'être défendu ! J'ai fait mon maximum ! Ces phrases-là résonnaient en lui, car il essayait de relativiser, mais au fond, s'il regardait bien au fond de lui, i restait profondément déçu de ce qu’il avait réalisé tout à l'heure... D'après lui, il faisait honte à Argus. Il espérait que son grand-père n'avait pas vu ce lamentable échec.

Le temps était venu aux deux amis de faire une pause. Principalement pour les chevaux haletants qui paraissaient au bord de l'évanouissement. Faute de la soif et de la fatigue à cause de cette longue ligne droite depuis déjà quelques kilomètres. Ils étaient au bord des plaines vertes, encore. Assis entre celles-ci et un petit fossé. En s'approchant de plus près, Perceval aperçut sous les plantes un peu d'eau sans courant. Il amena les chevaux et les força à d'abord pencher leurs têtes vers le bas puis ils trouvèrent par eux-mêmes cette eau qui leur remplit agréablement le gosier. Elle devait être trop sale pour être bue par des humains (ou des semi-elfes, également). Pendant que les deux chevaux se requinquaient, Exhen mangeait quelques fruits et en proposa à Perceval. Par pure politesse, il refusa la première fois mais accepta lorsque son ami insista. Il avait dans sa poche de quoi tenir deux jours pour une seule personne, et comme à cette allure ils arriveraient sans doute le soi-même, ils ne voulaient rien gaspiller car ces aliments périmeraient au plus tard le lendemain. Ils s'étaient calés à l'ombre, aux pieds de hauts blés qui leur cachaient un quelconque paysage pouvant être appréciable durant le voyage. Le vent les faisait vibrait, créant des petits courants qui continuaient sur toute la première rangée qui longeait la route. Cela indiquait la direction du vent, tout simplement. Perceval, animé par cette curiosité spécifique à la jeunesse humaine, s'avança dans ces hautes herbes en tâtant la brise végétale sur ses doigts. Exhen pouvait toujours l'apercevoir car son chemin restait tracé : les blés s'écartaient puis laissaient au passage une largeur et la trace des pas de Perceval. Exhen lui avertit de faire attention, de ne pas trop s'éloigner. Exhen finit de manger tandis que Perceval s'amusait comme un enfant. Il courait même en s'éloignant un peu trop selon Exhen, qui gardait les bêtes dociles. Elles, elles buvaient. Depuis environ un quart d'heure. Le goût surement amer de l'eau ainsi que sa saleté qu'elle contenait n'avait pas l'air de les déranger plus que ça. Tant mieux, pensait Exhen, plus elles boivent, plus elles fatigueront tard. Quand à Perceval, il se situait alors à une trentaine de mètres de la route. Exhen écoutait le silence, et le bruit des langues des chevaux, claquant la surface de l'eau dans un tempo admirable. Il caressait les bêtes de sa main lentement, gentiment.

Lorsqu'il se retourna vers les plaines, il vit ressortir de celles-ci Perceval. Mais il n'était pas tout seul. En effet, une lame lui écorchait le cou. Une main attrapait la sueur de son front. C'était encore un homme barbu. Un autre. Il paraissait encore plus costaud que le premier. Ce fut d'ailleurs logique que ce ne soit pas l'homme qui avec qu'il s'était combattu auparavant... Comment aurait-il pu les rattraper.

"Mais qu'ont-ils donc, à la fin ??"

Image


Le mastodonte paraissait déterminé, savant ce qu'il faisait. Bien au contraire d'Exhen, ayant le cœur commençant à battre plus rapidement que d'habitude. Il avait déjà ressenti cette étrange sensation face à l'homme barbu des marécages. Cette sensation qui l'avait poussée à fuir, il la retrouvait à l'instant, et il essayait en vain de garder son sang--froid.

-Je suis Aragräah. L'homme de ce matin est Bryemor.

Exhen avait tiré son arme, même s'il savait qu'il ne s'en servirait pas, surtout dans ce genre de situation (de prise d'otage...). Bien sûr, il se demanda comment les deux hommes pouvaient bien se connaître. Il y avait des milliers de raison possibles.
L'étranger était blond, barbu, les chevaux tombant sur ses épaules. Il devait être plus vieux que le barbu précédent. Il paraissait plus puissant que l'autre, également. Sa carrure, plus fine mais plus musclée, laissait comprendre que c'était un habitué des combats. Mieux valait ne pas chercher le combat. Il avait une longue épée en fer brillant, accrochée à sa ceinture, même pas dégainée. Car de sa seule main libre - car de l'autre il tenait Perceval au niveau du front - une dague était maintenue entre son au niveau du cou, où des filets de sang coulaient à peine, car l'oppression de la lame sûrement bien aiguisée avait déjà commencé à ouvrir la peau du pauvre jeune homme. Celui-ci semblait être apeuré. Son visage était horrifié, ses mains tentaient ridiculement de s'échapper de cet emprisonnement, et la sueur mélangée aux larmes mouillait son visage dégoulinant. Il haletait comme un pauvre chien assoiffé.

-Bryemor et moi avons retrouvé un corps, cette nuit. Ce corps était celui d'un ami. Il s'appelait Kazabian. Il a été tué par des humains. Bryemor et moi avons fouillé les alentours. Nous sommes tombés sur un campement, où résidaient pour la nuit ces farouches humains, sûrement complices de cet assassinat. Sans doute le tueur en faisait parti.

Il parlait d'un ton très haut, comme s'il faisait la morale à des enfants. Il regardait le semi-elfe droit dans les yeux, les sourcils froncés.

-Nous leur avons donné un signe. Un mort. Ils auraient pu comprendre qu'il fallait partir. Ce territoire ne les appartenait pas. En plus de cela, ils avaient farouchement tué un des chasseurs à qui appartenait ce territoire. Ils sont restés, et ont sali nos terres en déposant ce cadavre ignoble. Un deuxième signe. Un mort. Ils sont stupidement restés là toute la nuit. Notre terre avait été entièrement salie. Bryemor, furieux, s'est lancé droit sur vous, comme vous avez le constater. Ayant le sens de l'honneur, je l'ai laissait agir seul, sans le perturber. Vous l'avez attaqué à deux. Vous ne connaissez pas l'honneur. Il est maintenant blessé. Je vous ai rapidement suivi à travers ces plaines, à cheval. Je vous ai entendu et me voilà maintenant face à vous. Vous n'êtes rien, et vous allez mourir.

Perceval fit un visage d'enfant qui pleure et cria doucement. La lame s'enfonçait paisiblement, laissant s'évanouir le pauvre enfant sous la douleur trop profonde. Cette seconde-là lui parut interminable. A peu prés à la moitié de la largeur du cou, il ressortir sa lame de cette molle matière rougeâtre et laissa tomber le corps. Son ventre était plein de sang, on ne voyait plus son cou. Il avait toujours la bouche ouverte.
Exhen recula, horrifié Il lâcha son arme, car il tremblait trop pour réussir à la maintenir. Ses faiblesses ressortaient alors. Il n'avait jamais combattu. Il avait pu auparavant se défendre, mais il avait dé&jà fait son maximum le matin-même. En reculant, il trébucha sur la pente du fossé et ses fesses atteignirent l'eau. C'était pathétique. Aragräah avançait en essuyant sa lame avec on torchon fait pour cela. Il sortit expressément son épée et la dirigea juste sous le menton d'Exhen.

-Aujourd'hui, mon ami, je vais t'apprendre l'honneur. Comme tu ne l'as à priori jamais acquis, je vais te faire une simple démonstration. Ne jamais tuer un adversaire sans lui laisser de chance. C'est la loi de l'honneur la plus connue. Ton autre ami s'est défendu dans ces fougères, donc je n'ai pas contredit cette règle. Alors que toi...

Ils restèrent quelques secondes comme ça. N'importe qui qui passait aurait pu les voir. Alors Aragräah rangea son arme, et repartit dans les herbes lentement, en tournant le dos à Exhen. Il savait que ce dernier n'aurait pas le cran d'essayer une attaque par derrière. Mais il l'espérait aussi. Car cela aurait été un outrage au code de l'honneur. Aragräah avait pour habitude d'instruire aux ignorants l'honneur, comme ici. Il pensait réellement que cet honneur suffisait sûrement à restaurer une certaine paix entre les races, un respect qui s'est depuis longtemps perdu. C'était sa façon de penser, égale à celle Bryemor, et de Kazabian. Trois chasseurs. Maintenant deux dont un blessé.

_______________________


Exhen, paralysé par la peur, resta immobile quelques secondes, en regardant dans la direction d'où était partit l'homme. Cette raflure, pensait Exhen. Remplit de cruauté camouflée par ce soi-disant code d'honneur. C'était un prétexte pour cacher cette personnalité si détestable, et intolérable. L'homme n'était pas humain, tuer un un jeune comme ça parce qu’il croyait qu'il avait auparavant tué l'un de ses amis. Comment un humain pouvait-il faire cela, de nos jours ? Quel passé l'a forgé à accomplir de telles actes, sans paraître ressentir une seule émotion au moment de l'acte ? Cela dépassait largement Exhen, qui restait assis dans l'eau dans cette position certes humiliante, mais cependant confortable.

Toutefois, conscient de son état d'inertie totale, il se releva, inquiet de la santé de son ami. Bêtement, il lui tâta le cou et en conclu difficilement qu'il était mort. Il fut idiot d'en espérer l'inverse, car il voulut vraiment que cela ne se finisse pas comme cela. Toute la troupe avait été sauvagement assassinée, sauf lui.... Portait-il la poisse ? Est-ce que Dieu cherchait à le punir ? Mais de quoi ? L'injustice fut le sujet principal de ses pensées lorsqu'il tirait une conclusion bien claire de toute cette mésaventure, pendant qu'il continuait sa route. Il était remonté sur le cheval qu'il avait monté le matin et avait accroché l'autre derrière celui-ci, en enroulant les rennes sur un cordon qui pendouillait au niveau du jarret. Le cheval qui suivait devait abaisser la tête pour ne pas gêner celui de devant, mais c'était le seul moyen qu'avait trouvé Exhen pour le faire suivre.

La route fut bien longue. Comme à l'allée, il se trouvait tout seul mais cela lui faisait tout de même un peu de bien. Finit les ennuis, les courses-poursuites, les morts, les assassinats nocturnes. Et puis Exhen n'appréciait guère trop de compagnie. Cela lu était plaisant dés fois de rencontrer des gens, de discuter, de partager des idées. Mais trop pour lui, c'est maximum deux jours avec plusieurs personnes. Il avait presque passé ce cap. Son état de solitude le regagna. Ses profondes réflexions animèrent en lui des débats intérieurs, discutant du pourquoi du comment étaient mort tous ces pauvres individus, quasiment tous innocents. Perceval n'y avait été pour rien. Il était mort à cause de la chasse, et des représailles d'homme furieux et si... intolérants.
Exhen ne voulait prendre de responsabilités. D'après lui, il n'avait rien à voir avec ces évènements funestes. Perceval s'était lui-même proposé à rejoindre cette partie de chasse. Il ne l'avait pas forcé. Il remarqua que sa mère avait eu raison de s'opposer à cet élan d'inconscience, mais elle n'avait pas fait assez preuve d'autorité quant à la décision de son fils. Elle avait donc failli à sa tâche, à son rôle, d'après Exhen. La répercussion de cette erreur en fut énorme, et tragique, si on repense à tout ce qui s'est passé, au total... Sans doute elle le méritait. Elle avait beau faire bel effet à première vue, elle avait faillit à une chose que n'importe quelle mère doit savoir faire : la sécurité de son ou ses enfants.

Après une bonne marche de trot, et que le cheval de derrière commencer à geindre de sa position très désagréable, Exhen décida de changer complètement sa façon de se déplacer avec les deux animaux. Il détacha la pauvre bête de derrière qui profita de sa totale liberté de mouvement pour remuer sa tête et son cou qui craquèrent dans un bruit fort et hennit de plaisir, puis il remonta sur son cheval et maintenu les rennes dans sa main droite pour que l'autre cheval fut à sa droite. Il ordonna aux bêtes de galoper. Il repartit bien plus vite mais cette fois ce fut Exhen qui se fatigua. Son bras devait soutenir une partie du poids du cheval pour ne pas qu'il parte n'importe où. Il dût faire une pause régulièrement ou il devait ralentir pour que le cheval de droite passe à gauche, pour ainsi échanger de bras. Il ne se passe rien dans cette longue après-midi épouvantablement pesante. Seule la lourde chaleur représentait un ennemi pour Exhen.

En fin d'après-midi, le voyageur, après multiples changements de bras et beaucoup de pauses, vit enfin loin autre chose qu'une route infinie et que des plaines vertes si ennuyeuses à la longue.

Fin du long périple.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Mar 14 Sep 2010 20:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 28 Nov 2009 02:46
Messages: 156
Nécessitarisme



Simplicité




Enfin débarrassé de la désagréable moiteur et puanteur des eaux stagnantes du grand marécage du nord de Yarthiss, Agadesh pouvait maintenant se mettre tout entier à la simple tâche de poursuivre la route abandonnée jusqu'à Tulorim. Il n'espérait pas y trouver grand-monde, jugeant que les voyageurs allant se balader vers les marais devaient être aussi rares d'un côté que de l'autre du marécage mais la nuit qui commençait à pointer semblait être bien partie pour être très fraîche et Agadesh se surprit à espérer trouver une de ces auberges plutôt que de s'imaginer gâcher un autre de ses boubous en dormant sur le sol si peu confortable de ces contrées.

Enkidu continuait de le suivre silencieusement, la fatigue semblait commencer à l'envahir à lui aussi. Avoir crapahuté durant toute la journée dans un marécage pieds nus, dévoré par les moustiques et en s'attendant à tout moment à ce qu'un ennemi vous attaque avait en effet eu quelque chose d'épuisant.

"Qui va là ?", dit froidement la voix.

Agadesh leva automatiquement la tête, un peu surpris de n'avoir pas vu l'individu auparavant. En contre-jour, il était dur de voir le personnage précisément, mais la silhouette obscure semblait brandir une lance.
Le camiu, qui n'avait visiblement pas remarqué l'homme jusque là, se mit à aboyer de plus belle. Agadesh lui ordonna de se taire, sans succès, avant d'essayer de hurler plus fort que son chien.

"Je peux vous retourner la question ?"

"Poste frontière de Tulorim Nord-Est. Maintenant, répondez !"

"Je suis Agadesh et je dois aller jusqu'à Tulorim. M'empêcherez-vous de passer ?"

"D'où venez-vous ?"

"De Yarthiss."

"Ça j'entend bien, mais par où êtes-vous passer pour vous retrouver sur cette route ?"

"J'ai traversé les marais."

Tout d'un coup, la voix jusque là froide du garde se décontracta soudainement : "Vous vous fichez de moi ? Personne ne traverse ce marécage vivant !"

"C'est pourtant bien ce que je viens de faire."

Comme Agadesh avait continué à avancer durant la conversation, il était maintenant presque à la hauteur du garde et pouvait enfin le voir clairement. L'homme était un peu maigre et avait un visage assez niais. Il était vêtu d'une tenue mi-blanche mi-noire qui semblait lui allait un peu trop grande et arborait un bouclier de la même couleur. Non loin derrière lui se tenait deux guérites branlantes d'une part et d'autre de la route ainsi qu'une petite cabane faisant office de poste-frontière devant lequel deux rossinantes attachés auprès d'un abreuvoir vide et de quelques meules de foin sec dans lesquelles traînaient leurs propres excréments.

"Haha ! Sans déconner ? Attendez faudra me raconter ça !"

"Qu'est-ce que vous attendez de moi exactement ?"

"Tiens, attends... Akadex c'est ça ? Ça te dérange si je te tutoie ?"

"Agadesh et..."

Il ne lui laissa pas finir sa phrase qu'il reprit :
"Ouais voilà, bon viens avec moi."

"Je dois m'attendre à des ennuis ?"

"Nooooooon t'inquiètes pas, c'est juste que j'aimerais bien que mon collègue entende aussi ton histoire, je serais curieux de savoir comment t'as traversé les marécages !"

Le garde rentra dans le poste frontière dénué de porte et fit signe à Agadesh de rentrer. A l'intérieur, de vieux papiers d'archives, quelques pièces de monnaies et diverses armes et pièces d'armures étaient dispersés dans la pièce, sur des étagères, des tables ou complètement laissés au sol. Mais surtout, ce qu'il y avait, c'était un gros garde affalé sur une chaise et en train de se baver dessus.

"Excuse, mais à vrai dire on a pas vraiment l'habitude qu'il y ait de l'action ou des gens qui passent par ici, alors on prend plus ou moins nos aises... A part lors de l'inspection mensuelle du sergent Garzia, on nous embête pas trop ici."

Il marque une pause en regardant Agadesh, puis se tourne vers l'autre garde en lui bougeant doucement l'épaule :
"Allez, réveille-toi gros feignant, ça va être l'heure de se coucher..."

Le soldat endormi semblait rechigner à se réveiller, ne réagissant au doux réveil de son collègue que par quelques balbutiement digne d'un nourrisson.

"Mmmmrrrrr.... Kessessé ?"

"C'est moi, Lorrel."

"C'est toi, Ardhi ?"

"Allez, l'ami, debout et lave ta bave, on a de la visite..."

Ardhi s'agita soudainement, comme pris de panique en regardant tout autour de lui :
"Quoi ? Le sergent Garzia fait sa visite aujourd'hui ? Il arrive quand ? Faut qu'on range ça !"

"Héhé mais non ne t'inquiètes pas mais regarde ce qui vient de traverser la frontière..."

Le gros garde répondant au nom de Lorrel regarda le nomade avec un air circonspect sans rien dire.

"Bon, je n'ai pas de temps à perdre, donc à moins que vous ayez une raison valable de me..."

Agadesh fut interrompu par le bruit de galop de chevaux qui s'avançait vers le poste frontière.

"Ah enfin, voilà la relève !"

Agadesh sortit voir ce qu'il se passait et effectivement, deux autres gardes arrivaient sur des chevaux aussi miteux que les autres et les arrêtèrent à l'abreuvoir. Lorrel et Ardhi sortirent les accueillir.

"Ah, Beud et Térancil, donc c'est vous qui nous relayait ! Qu'est-ce que vous foutiez ? On commençait à se faire vieux nous, ici !"

"Oh non les mecs, me dites pas que vous avez encore une fois pas été foutu d'aller puiser de l'eau pour les canassons !", leur rétorque le plus gros des deux, avant de jeter son regard sur Agadesh.

"Qui c'est, lui ?"

"Je m'appelle Agadesh."

"Et qu'est-ce qu'il fait ici, Agadesh ?"

"Il perd son temps. D'ailleurs, puisque vous n'avez aucune raison de m'en empêcher, je vais à Tulorim.", dit-il, un peu énervé par la tournure des évènements avant de se remettre à marcher rapidement sur le chemin, toujours suivi de Enkidu.

"Hé ben, il est pas commode votre camarade là."

Agadesh traça quelques minutes sur le chemin, s'éloignant du poste-frontière avant d'entendre à nouveau deux chevaux venant dans sa direction. C'était Lorrel et Ardhi.

"Hey ! Le nomade, attends !"

"Que me voulez-vous encore ?"

"Où comptes-tu aller, comme ça ?"

"Il me semble l'avoir déjà dit, à Tulorim !"

"Le soleil a déjà disparu à l'horizon et Tulorim est à encore environ une journée de marche, à pied. Et à cheval c'est pas beaucoup mieux. Venez plutôt avec nous, il y a un domaine viticole tenu par des amis à nous pas loin. Le gouvernement de Tulorim les payent pour qu'ils servent d'auberge aux gardes frontaliers comme nous, je suis sûr qu'ils ne verront aucun inconvénient à vous héberger vous aussi. Vous verrez, ils sont très sympathiques."

Agadesh resta un moment pensif, pesant le pour et le contre pour finalement se dire que tout le chemin qu'il pourrait faire aujourd'hui sur ce cheval serait toujours en moins pour le lendemain. De plus, fatigué et n'ayant que peu de motivation à s'imaginer devoir dormir par terre et à faire un feu, il accepta et monta sur le cheval de Lorrel.



In Vino Veritas

_________________

Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

--------------------
Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Dernière édition par Agadesh le Mar 29 Mar 2011 22:15, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Mar 21 Sep 2010 11:25 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 7 Sep 2010 20:08
Messages: 224
Localisation: Aliéanon
Post précédent

Cela faisait maintenant plusieurs heures que nous nous étions mis en route. Comme prévu Haily ne broncha pas le moins du monde par rapport à la présence d’Anorynn qui suivait au pas le rythme que j’avais imposé à ma jument.

"Tu sais que si tu vas à cette allure nous n’arriverons jamais à Tulorim ?

Tu peux être un peu exaspérante des fois.

Oh ça va ! Je suis sûr qu’Anorynn est d’accord avec moi !"

À ces mots il se mit à grogner fort ce qui eu pour conséquence d’effrayer un tant soit peu ma monture.

"Vous allez vous calmez oui !"

Et d’un coup tout le cirque qui régnait autour de moi se calma. Je regardais mon compagnon. Que pouvait-il bien lui arriver ? Lui qui était si calme avant, il semblait d’un coup agité et nerveux. Décidemment ce voyage s’annonçait plein de rebondissement. Mais je me faisais quand même du souci pour mon loup. C’est donc dans une ambiance pesante que le voyage continua de se dérouler.

Nous étions partit en fin d’après midi. Je m’étais donc déjà préparée à devoir faire la route de nuit. Cela ne me posait aucun problème mais je ne connaissais pas la région. Fenris seul savait ce qui pouvait s’y passer.

"C’est un coin mal fréquenter.

Merci, c’est gentil à toi de me rassurer.

Tu aurais préféré que je te mente peut être ?

Non…J’apprécie ton honnêteté."

Hàdia avait raison de me prévenir. Seulement je ne me sentais plus du tout rassurer. Je me baissais depuis le dos d’Haily pour caresser la tête de mon compagnon. Sentir sa présence me rassurait toujours. Alors que je réfléchissais à l’éventualité de faire une pause, je perçus non loin de moi des bruits pas très encourageants.

Étant une casse cou dans l’âme, je stoppai ma monture et descendis de cette dernière. À pas de loup de m’avançai vers la source du bruit, Anorynn sur mes talons.

"Si j’étais toi j’éviterais de faire ça.

Oui mais tu n’es pas moi."

Le spectacle qui s’offrit à ma vue me choqua. Un jeune enfant se trouvait entouré d’une bande de voyous qui trouvaient drôle de le battre à coup de bâtons. Je trouvais ça vraiment ignoble de s’en prendre à quelqu’un de plus jeune. Je décidais de ne pas suivre la raison qui m’indiquait de fuir.

Je sortis de ma cachette, Anorynn grognant à pleine dent fit de même. Il n’en fallut pas plus pour que les petits idiots s’en aillent à toutes jambes. Seul restait l’enfant mutilé. Je descendit vers lui mais comme les autres, il eut peur d’Anorynn et prit la fuite lui aussi.

"Moi qui voulais l’aider…

Tu vois tu commences à changer.

Tu crois ?

Oui. Bon on se remet en route ?

Oui, allons retrouver Haily."

Je me redirigeais vers elle qui n’avait pas bouger et qui se nourrissait comme si de rien n’était. Son pelage noir ressortait dans les lumières du couchant.

"Et bien ma grande, on avait faim ?"

Je lui caressais le col et remontais en selle. J’attendais patiemment qu’elle finisse de se restaurer. Après tout même si j’étais pressée, ce n’était pas une raison pour malmener mon cheval. Cela m’aurait causé plus de problèmes que nécessaire.

Quand elle eut finit, le soleil était quasiment couché et je décidais de forcer un peu l’allure. Après ce que je venais de voir, je ne souhaitais pas m’attarder dans ces marais poisseux. La prise de vitesse faisait que de l’eau m’éclaboussait. Cela était très désagréable.

Pendant que je continuais d’avancer, je me mis à penser à mon enfance. Depuis ce qui s’était passé à Yarthiss, je ne cessais de me demander si il y avait une part de vérité dans ce que m’avait dit l’esprit. Si mon père était responsable de tous les malheurs, et de toutes les épreuves que j’avais dues traverser, il allait me le payer. Mais je ne voulais pas non plus tuer sans raison et si l’esprit avait dit vrai, il voulait me revoir avant de mourir…ne pas y aller était une punition assez cruelle, du moins à ce que je pouvais en juger.

Mon destin m’avait été révélé, plus rien d’autre ne comptait. Mon père pouvait bien allé se faire voir ailleurs, il n’était plus une préoccupation pour moi.

"Tu es sûre que c’est ce que tu veux ?

Oui car si je le vois, je pourrais le tuer… Mieux vaut éviter.

Vu sous cet angle tu as sans doute raison."

Je n’avais pas remarqué à quel point j’avais forcé l’allure. Je pouvais déjà apercevoir les lumières d’une ville : Tulorim. La première étape de mon voyage se présentait enfin sous mes yeux.

Je ressentis une joie immense à l’idée de quitter enfin cette route immonde que j’avais du supporter. De plus je pouvais constater que le soleil commençait à se lever.

"Tu es une rapide quand tu veux !

Tu as l’air satisfaite.

En effet ! Comme toi, cet endroit m’épouvante.

Il ne m’épouvante pas, il me dégoute.

Tu chipotes sur les mots, ces la même chose."

Je commençais à ralentir l’allure à l’approche de la porte de la cité.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Mer 8 Déc 2010 19:30 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 24 Nov 2010 00:57
Messages: 243
Nous étions partis assez précipitamment de Tulorim, Qassim et moi, pour la simple et bonne raison que le bougre s'était décidé d'obtenir notre petit-déjeuner d'une manière pas forcément légale, mais qui me plu beaucoup du fait de sa fuite artistique et élégante, sautant aussi bien parmi les cageots que se faufilant entre les foules où les barres trop écartées d'un portail. J'avais beau chercher, il devait s'être entraîné depuis un moment pour réussir si habilement une aussi jolie performance !

Pendant un moment j'observais ce fameux carnet que j'avais récupéré, examinant l'écriture en fin de livre. Père écrivait toujours la fin d'abord. Pourtant, cette fin n'y est pas. Cela commence de son jeune âge, poursuit par ma naissance, m'indiquant clairement qu'il était satisfait d'avoir de nouveaux bras pour l'aider à charger les chevaux, rien de plus, avant de s'achever sur une balade à Tulorim. Je demandais à Qassim quelle était la ville la plus proche, mais visiblement il était un peu perdu dans ce vaste endroit qu'étais ma maison, le désert.

C'est ainsi que, fatigués et n'ayant rien de précis à nous dire, nous poursuivions silencieusement notre chemin. Au moins je n'avais pas eu à lui demander de venir avec moi. Plus jamais. Plus jamais.
Il faisait beau, le soleil brillait et tapait sur nos têtes comme il en a tant l'habitude, changeant bien de l'air marin de Tulorim. J'étais néanmoins loin de l'autre idiot qui m'appelait Turban, comme s'il ne savait pas qu'il y avait quelqu'un derrière.

Le trajet se fit dans le plus grand silence, sans plus de communication qu'une simple demande pour avoir telle où telle victuaille, et ce fut la rivière qui tira de cette semi-torpeur Qassim, dans laquelle il s'était enfoncé pendant ce trajet épuisant. Je décidai donc de le laisser en ville. Je lui prendrai probablement son cheval. Je ne lui demanderai pas, il me disait vouloir s'installer. Il n'en aura plus besoin. Plus jamais.

Alors que nous pénétrions les frontières, un groupe armé s'approcha de nous, nous contrôlant. Leur peau était mat, elles étaient du coin. Visiblement, notre sexe ne leur plu pas, aussi donnèrent-elles assez de vivres à mon ami pour rejoindre la prochaine caravane vers une cité nommé Kendra-kar, où quelque chose du genre. L'une me regardait avec un regard assez étrange, sa peau identique à la mienne à peu de choses près. Néanmoins, elle ne portait pas l'habit traditionnel des nomades. Peut-être viendrait-elle d'une tribue n'ayant pas les mêmes coutumes, peut-être un autre continent, un autre désert ? Il me semblait être sur le seul désert d'Imiftil...Imitfil...enfin, de ce continent, en incluant l'est et l'ouest. Je n'en connaissais pas d'autres.

Quelques gloussements me tirèrent de ma torpeur tandis que deux d'entre elles me fixaient d'un air visiblement très -trop ?- amusé par les propos de leur camarade. Alors qu'elle s'approchait de moi, enlevant son casque, libérant sa chevelure brune d'un hochement de tête, me fixant avec un amusement presque enfantin.
Lorsqu'elle ouvrit la bouche, je reconnu l'accent du désert, de mon désert. Je ne l'oublierai jamais. Plus jamais.

Je la fixai, elle me fixait, tant et si bien que je ne vis pas ses camarades me désarçonner habilement, me faisant chuter avec tout juste le temps d'anticiper une roulade et glisser mes griffes dans un cestus, prêt à en découvre si ma survie était en jeu. Elles avaient le cheval, étaient 5 et portaient de lourdes armures.
La demoiselle m'ayant fixé s'approcha de moi et posa la pointe de son épée contre mon cou, si habilement qu'aucune coupure n'était à déplorer. Ce n'était pas une menace mais plutôt une sorte d'examen. Elle m'obligeait à tourner la tête, observait mon nez, ma bouche, ma dentition, comme s'il s'agissait d'un vulgaire cheval.

J'étais désarmé. J'avais rangé les griffes dans ma besace et levait les bras bien haut sous la pression sur ma carotide, tandis que les amazones des dunes s'occupaient à me maîtriser, me menottant au cheval sur lequel leur capitaine (Au nom étrange) était montée, chuchotant par moments à l'intention de l'étrange ex-nomade :


Je me doute qu'il est de ton âge, mais tu veux vraiment faire cela ?
Enfin, si tu cherches tant que cela un nomade, tu peux toujours obtenir quelques jours de tranquillité...


Bon, mauvais ? Tout ce que l'on m'a laissé c'est ma plume et mon carnet, le reste est dans ma besace, jonchée parmi mes bagages divers, sur le cheval de Qassim.
Cela fait maintenant des heures que je marche, mais je ne m'arrêterai jamais. Plus jamais.

_________________
Image

Pygmalion, Voleur des Dunes, niveau 3, Quelque part dans le désert...


Haut
 

 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Yarthiss
MessagePosté: Dim 12 Déc 2010 15:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 19:00
Messages: 258
Les Ecuries de Fridrich

Cela faisait quelques heures déjà qu’il avait perdu de vue la cité, le soleil tapait fort sur toute la région mais Leoj n’avait pas l’esprit à s’en occuper, tout comme à s’occuper de son estomac réclamant bruyamment sa pitance. Plongé dans un enchevêtrement de questions, d’hypothèses et d’idées, il suivait vaguement l’ancienne route, laissant de temps à autre sa monture se régaler d’herbes folles des marécages.

"Cette magie n’a pas pour source les dieux, alors qu’est-ce qui lui confirait son pouvoir ?"

Sans vraiment s’en rendre compte, sa voix reprenait par moment une idée ou la chute d’un raisonnement comme pour mieux en juger la logique, … ou l’illogique. Entouré par les marécages, que faire à part penser ? Aussi devrait-il trouver un petit boulot à Kendra Kâr afin de se nourrir et de continuer son apprentissage.

Le soir tombait lorsque le voyageur se décida à accélérer sa progression. La jument, surprise par ce brusque changement de rythme failli envoyer son passager dans un des nombreux bourbiers alentours dans une ruade. Se rattrapant aux sangles de la selle du mieux que ces réflexes purent et le pied droit encore bloquer dans son étrillé, cela tenait plus du spectacle de cirque auquel Leoj a assisté enfant plutôt que de la cascade mortelle. Se rétablissant de manière à faire face à son moyen de transport, posant pied à terre il le regarda dans les yeux un long moment.

"Soit tu avance à mon rythme et tu arrêtes tes bêtises, soit aucun de nous deux n’arrivera à destination en entier, compris Calinor ?"

Il reprit alors sa place sur la jument, cette dernière accepta le nouveau rythme que son passager désirait en émettant toutefois quelques bronchements.

"Préfères-tu passer la nuit en plein marécages ? Si tu veux mon avis le tas de viande que nous formons tous les deux attirerait probablement pas mal de bestioles que ni toi ni moi ne pourrons semées."

C’est avec un léger sourire que Leoj vit sa monture accélérer d’elle-même sans n’entendre aucune plainte de sa part.

La nuit était tombée depuis une quelques heures déjà lorsque Leoj aperçut au loin les lumières de la ville.

"Encore un effort, et tu pourras prendre un repos bien mérité."

L'Ecurie de Tulorim

_________________
Leoj / Fanatique / Humain (Wiehl)
Image

"Si on ne prend pas son destin en main, nul ne le fera à notre place."


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 130 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5 ... 9  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016