Inscription: Mer 6 Mai 2009 23:43 Messages: 40 Localisation: Rennes, Bretagne
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Chapitre premier : Le samouraï, la guérisseuse et l'amnésique... Partie première : Première demi-journée d'amnésie.
Nous y voilà ! L'aventure ! Le grand air ! La liberté ! Oui oui, je raconte...
Or donc nous disions, pour rappel, que Pyron s'était réveillé au milieu d'une forêt de pins, avec un bandage autour du ventre et du torse, qui ne bandait plus rien, pas même une cicatrice, aux côtés d'un sac de toile et d'un Katana... Dans ce sac se trouvait un carnet ainsi qu'une bourse de cinquante Yus et dans le carnet ne se trouvait absolument rien si ce n'est qu'un bout de papier sur lequel était griffonné ceci : Ariza Derante Fortomia ... Rappelons tout de même que dans ce carnet à la première page il y avait de noté ceci : Moi, Pyron Kalerneck, dit Pyron'tyr, fera le récit de mon histoire dans les pages suivantes... Enfin, Pyron ne sait pas qu'il s'appelle Pyron'tyr Kalerneck en raison de sa stupidité qui l'empêchait de comprendre que ces affaires pourraient lui appartenir...
Voilà pour la piqure de rappel ! Attaquons nous au coeur du problème, maintenant !
Pyron s'étant éveillé d'un long sommeil, probablement, eu la soudaine impression que son ventre lui criait famine... Certes cette pensée parait un peu futile étant donné qu'il est censé être atteint d'une amnésie totale sur son passé et sa personne... Mais en y réfléchissant quelques secondes on s'accordera sur le fait que lorsque l'on quitte notre état avancé de somnolence nous ne nous posons pas systématiquement les questions : Qui suis-je ? Ou encore : Mais quel est donc mon passif ? Quoi que se réveiller au beau milieu de la nature devrais nous intriguer quand aux raisons qui nous on poussées à bivouaquer aux côtés de Dame Nature. Et il est fort probable que de cette observation découle une réflexion sur nos précédente intention et, conséquemment, sur notre passif, nous faisant comprendre, bon gré, mal gré, que nous sommes atteint d'un trou de mémoire fort gênant, voir effrayant... Mais un tel raisonnement est bien trop complexe pour l'esprit très limité de notre héros... Il ne faut pas trop lui en demander, nous ne voudrions pas qu'il grille le "truc" qui lui sert d'unique neurone...
Vous comprendrez donc que pour un individu de ce genre, les instincts primaires prime sur une quelconque logique... Donc, notre jeune amnésique s'en alla d'un bon pas dans une direction qu'il ne connaissait pas, mais que la chance, fort présente chez ce neuneu, dirigeait vers Tulorim... Pourquoi cette ville ? Pourquoi pas !
C'est donc le pas léger et l'estomac creux que Pyron cheminait entre pins de pinède et rocher de rocaille... Il lui fallut quelques minutes avant de comprendre son amnésie, qui le poussa à fouiller ses affaires et donc à lire le carnet qui s'y trouvait, puis une bonne heure avant de commencer à comprendre qu'il était la personne susnommé dans le dit carnet. Au risque de me répéter, il ne faut pas trop lui en demander... Cette constatation mena aux lèvres du jeune homme une réflexion, ma foi, plutôt juste :
" J'ai qu'même pas un nom aussi pourri ! "
Je ne m'attarderais pas sur la qualité de ce nom, mais me permettrais quand même d'ajouter qu'effectivement, en matière de patronyme on a vu mieux. Bref ! Cette constatation faite, l'amnésique commença à comprendre que le katana qu'il avait, par réflexe et ce malgré lui, accroché à sa ceinture, pourrait être le sien. Il se saisit de la garde à l'aide de sa main droite et retira la lame de son fourreau, aussi délicatement qu'un épileptique en pleine crise voulant peindre de la porcelaine. Il admira, quoi que c'est un bien grand mot... Il reluqua la lame magnifiquement forgée, au hamon en dents de scie, avec une certaine approbation. Comprenez que maniez une telle arme, capable de couper un cheveu dans la longueur, alors que l'on a oublié jusqu'à son utilité, est particulièrement perturbant.
Néophyte en matière de katanas et donc tous les noms qui les concernent ? Ce paragraphe est pour vous ! Pour comprendre les termes que nous utiliserons au cours des extraordinaires aventures de cet imbécile fini, retenez ceux-ci. La poignée s'appelle Tsuka, pour la garde nous dirons Tsuba, la lame... Je dirais la lame, il y a trop de nom compliqués, mais il m'arrivera certainement de désigner la pointe de la lame par le terme Kissaki. Enfin le fourreau se nomme Saya.
Donc nous disions qu'il admirait, pardon, reluquai la lame avec... I.N.T.E.R.E.T. La Tsuka était magnifiquement assemblée. Le tsuka ito, laçage, était en soie blanc et recouvrait deux magnifique menuki, broches d'ornements permettant une meilleure saisie, représentant tous les deux un loup en argent lors d'une course. Le kashira quant à lui, décoration au bout du pommeau, faisait apparaitre une moulure d'une cloche, le tout également en argent... La tsuba était rectangulaire et gravé, de chaque côté de la lame, de deux imposant monsieur visiblement bien nourris. Quant à la lame, particulièrement claire, elle arborait un hamon en dent de scie, ligne pouvant être courbe, crènelée ou autre, sur la partie tranchante de la lame... La saya était noire et son tressage, le sageo, blanc.
Pour un imbécile comme Pyron, il s'agissait juste d'une épée comme un autre, mais tout bon spécialiste serait d'accord pour dire que cette lame était exceptionnelle à tout point de vue... Enfin...
Après l'avoir grossièrement constaté, le neuneu rangea la lame dans la saya, toujours avec cette délicatesse dont il avait le secret et repris sa route. Celle-ci, qui n'était en fait qu'un sillon calcaire, le conduisit à la lisière de la forêt qui surplombait, apparemment une colline. Au loin... des garrigues gigantesques à perte de vue... Auprès... Idem... Au milieu ? De la fumée provenant de toute évidence d'un feu de camp. Avec toute la prudence du jeune homme, qui forçait l'admiration, il décida de rejoindre au plus vite ce campement dans l'espoir d'y trouver un peu de nourriture... En effet chez les imbéciles finis, les gens qui allument un feu de camp au milieu de la nature très certainement parce qu'ils voyagent, sont assez généreux pour ce qui est de distribuer des vivres gratuitement et sans aucune contrepartie... Oui, Pyron est niais...
C'est donc joyeusement que notre brave et intrépide héros se mit en route. Il comprit vite que le relief de la région était particulièrement fatiguant et que la fumée était plus lointaine qu'il n'y paraissait... L'alternance côtes, pentes que provoquaient les collines étaient plus qu'éprouvant et le jeune homme se retrouva vite à marcher avec les mains trainantes sur le sol rocailleux. Quelques plantes épineuses se permirent même de lui chatouiller les mollets. Mais la faim pousse les hommes à faire de grandes choses, surtout lorsqu'ils ne se rendent pas comptent que leurs pieds commencent à saigner... Imbécilité oblige.
Il arriva donc, à force de persévérance et d'abnégation à destination... Pardon, autant pour moi. Il arriva donc à force de faim et de stupidité à destination... C'est mieux.
Le campement, quoique bivouac lui siérait mieux, était en haut d'une colline et se composait d'un petit feu de bois fort bien entretenu ainsi que de... Enfin voilà...
Pyron fit alors preuve de tact, de diplomatie et de discernement. Il se précipita sur le petit feu pour voir si un quelconque met y grillait tendrement... Il ne remarqua même pas la jeune femme en robe de mage et le guerrier en armure qui se tenait à côté du chaleureux foyer. Mais là... Déception... Pas un seul met... même pas la trace d'un quelconque grain de riz ou d'un quelconque fruit... La fin ne s'en fit que plus ressentir...
Un gargouillement grossier... Un échappement buccale de gaz fort distingué... Notre homme s'assoie aux côtés du feu...
Ce ne fut que lorsque la jeune femme se racla la gorge bruyamment pour se faire remarquer que l'amnésique comprit qu'il n'était pas seul. Il posa donc la question qui viendrait à l'esprit de n'importe qui :
" Qu'es'ce vous faites là ? "
Le con !
Dans un mouvement quasi unique, 'homme en armure, qui était précédemment assis en tailleur, se releva, dégaina son katana et placa le tranchant de la lame, autrement appelé muno uchi, qui correspond à la partie haute de la lame, contre la gorge de l'idiot. Ce dernier, poussé par son instinct de survie plus que remarquable, émit une remarque intéressante :
" Tiens ! J'ai la même épée ! On s'connait ? "
Nom de !
Ce fut alors au tour de la jeune femme de se lever et de faire un geste suppliant le guerrier de ne pas égorger le troisième. Le peut-être futur bourreau, autrement dit le guerrier, évita donc d'ouvrir un trou d'aération dans la peau du cou de notre bon Pyron.
" C'est à nous de vous demander ce que vous faites là. " Lança la jeune femme avec une douceur exquise. " Je viens manger pardi ! "
Mais quel blai... Hum...
Les deux autres se regardèrent apparemment décontenancé par tant de... Franchise ou de stupidité, on ne saurait choisir... Puis la femme continua :
" Certes, mais vous auriez pu nous demander avant notre accord... Nous vous l'aurions accordé bien volontiers. " " D'accord. "
Gné ?
" Euh... Oui, mais d'accord pourquoi ? " " D'accord pour qu'vous m'l'accordiez bien v'lontiers voyons ! "
Rudjudju !
Les deux compagnons se regardèrent à nouveau avec la même tête désemparé devant tant de stupidité, la c'est clair que s'en ai. Le guerrier rangea alors sa lame comprenant que la menace, s'il y en avait une, n'était pas bien grande et se rassit en tailleur.
La jeune femme qui ne savait plus quoi dire retourna à sa place et fouilla dans sacoche de voyage un morceau de pain sec qu'elle lança à l'affamé. Ce dernier le goba d'un coup sans dire merci et demanda :
" C'tout c'qu'vous avez ? "
Un nouveau regard désemparé entre les deux compères.
" Et bien... Il s'agit tout de même de nos provisions... Alors comprenez que nous ne vous donnerons pas tout... Juste de quoi... " " Au fait ! Z'ètes qui ? "
Nouveau regard... Décidément il en rate pas une...
" Je suis Gabriella Noarantis, commença la jolie jeune femme, guérisseuse novice de la guilde du Quart de Lune. Et lui c'est Ebrû Rotandil, samouraï et maitre d'arme de la même guilde. Et vous ? "
Pyron haussa rapidement les épaules et répondit simplement :
" Aucune idée ! "
Et encore un regard...
" Comment ça ? Seriez vous amnésique ? " " Vi ! " répondit joyeusement l'idiot.
Le samouraï le va les yeux vers Pyron et le questionna à son tour :
" Ce sabre... Il vous appartient ? "
Sa voix était grave et râpeuse... Pyron eu l'impression qu'on lui passait ce qui lui servait de cerveau à la moulinette...
" Je crois ... Pourquoi ? " " Pourrais-je le voir ? " " Certainement pas ! V'croyez qu'j'me doute pas qu'vous v'lez m'le voler ! J'le garde pour l'échanger cont' d'la nourriture... J'pourrais en tirer au moins un bon r'pas copieux ! "
Ebrû sauta sur le jeune homme et lui asséna un sacré coup de poing dans les côtes.
" Vendre un katana contre de la nourriture ! Espèce d'imbécile ! Chaque katana à une valeur inestimable ! Ce sont les porteurs d'âmes extraordinairement puissantes qui donnent leur extraordinaire puissance au samouraï ! Jamais vous ne devez vendre une telle arme ! " " D'accord ! D'accord ! " " Et si j'avais voulu le voler je vous aurais tué sans aucun scrupule pour le faire... " fit le guerrier en se rasseyant.
La guérisseuse repris la parole :
" Vous ne connaissez pas votre nom ? " " Si... Enfin j'crois qu'c'est Pyron'tyr Kalerneck. " répondit le susnommé en passant son sabre au samouraï. Ce dernier l'examina sous toutes les coutures.
Au bout quelques instant le spécialiste se prononça :
" J'ai rarement vu une lame d'une telle qualité... Même mes armes font pâle figure à côté d'une telle merveille... Vous deviez être un bretteur de grand talent pour qu'un forgeron vous offre une telle lame ! Vous souvenez vous de la technique ? " " Quelle technique ? " demanda l'autre en récupérant son bien... " Je vois... Voyez vous, les samouraï sont les maitres incontesté d'un art qui consiste à se battre avec des katana... Ce genre de lames... Et les plus grand Maitres se voyait offrir des katanas d'exception par les meilleurs forgerons du monde... Signe d'une grande maitrise de leur art. De plus ils sont reconnus et respectés par la majorité des guerriers de ces terres. Vous comprenez ? "
Pyron baissa un instant la tête comme pour mieux assimiler autant d'information d'un coup. Les secondes passèrent...
" Heu... Sire Pyron ? " Fit Gabriella en luit touchant l'épaule.
D'un coup, d'un seul, Pyron se redressa, arrachant un petit cri de peur à la belle et s'exclama haut et fort, de telle sorte que la moitié de la région soit au courant.
" C'est décidé ! "
Silence pesant et interrogateur...
" De quoi ? " tenta Ebrû. " J'deviendrais l'plus grand maitre samouraï de tous les temps et vous s'rez mon maitre ! "
La guérisseuse afficha un air déconfit, tandis que le samouraï se plia de rire avant de répondre :
" Je veux bien te donner des conseils si tu nous suis jusqu'à Tulorim mais je ne peut pas être ton maitre... Le serment que j'ai prêter à la guilde me l'interdit... Mon savoir lui est réservé. " " Alors j'trouvait un aut' maitre qui f'ra d'moi l'plus grand maitre samouraï d'tout les temps ! "
Les deux compagnons se remirent à rire tandis que Pyron ne comprenait pas pourquoi ils riaient, mais peu importe, il avait un objectif autre que de manger. Il voulait devenir le plus grand samouraï de tous les temps.
C'est donc sous le soleil couchant et après une demi-journée d'une nouvelle vie qu'une alliance quasi légendaire naquit... Enfin légendaire... C'est un doux euphémisme... Bref c'est ainsi que naquit le groupe du Samouraï, de la Guérisseuse et de l'amnésique...
Le dernier fait un peu tâche...
Partie seconde : Tulorim
Nous avions précédemment laissé notre bon Pyron aux côtés d'une jeune guérisseuse au doux nom de Gabriella Noarantis et du grand samouraï, Ebrû Rotandill, qui n'est pas si grand que cela d'ailleurs... Soit ! Je reprendrais donc mon récit en ce point, mais je passerais sur la partie de la discussion la moins intéressante de ce début de soirée... Début de soirée dans le récit je parle... Enfin bref ! Je vous résumerais ce passage en quelques lignes un peu plus tard, mais avant tout, attaquons nous à la description de nos deux nouveaux protagonistes que je n'ai point eu le temps de décrire précédemment pour ne pas freiner le récit.
Or donc ! Commençons par ce cher Ebrû Rotandil.
Allons d'abord à l'essentiel : humain, quarante-six ans, samouraï et maitre d'arme. Passons maintenant à toute la confiture des descriptions... Ebrû est un homme de taille moyenne que nous situerons aux alentours d'un mètre soixante-cinq, le teint légèrement jaune pâle et les yeux bridés, il appartient clairement au peuple d'Ynori, mais ça, Pyron ne peut le savoir... Ses cheveux sont aussi noirs qu'un ciel sans lune et ses yeux sont bruns très foncé avec quelques pigments plus clair donnant l'impression que ses iris sont deux minuscules voûtes étoilées. Il porte, lui, un kimono de soie noire aux reflets argentés et son katana bizarrement jamais attaché sur sa gauche à sa ceinture, endroit où il devrait se trouver, mais il le tenait à la main. Comme s'il avait peur qu'on lui vole.
La différence entre un kimono et un dogi ? Et bien pour commencer le dogi est beaucoup moins ample que le kimono et beaucoup moins long... Mais pour faire simple, retenez ceci, chers petits amis : Kimono, pour s'habiller bien car il est riche en décorations et est généralement fait de soie précieuse. Dogi, pour l'entrainement au combat dans les arts martiaux en général du genre karaté etc. Mais surtout d'une couleur unie et sans coutures ou broderies superflus.
Revenons en à Ebrû... Comme je disais il portait toujours son katana dans sa main gauche, choix d'ordre pratique et non sécuritaire... Il n'y a que les inconscients pour voler le katana d'un samouraï. Bref ! Nous terminerons par dire qu'il s'est forgé une réputation assez conséquente à son niveau... Il est en effet assez réputé, mais est loin d'être le meilleur... Pour ce qui est de son passif, j'en ferais le descriptif à un autre moment, car il ne nous intéresse en rien ici.
Passons maintenant à la douce et belle Gabriella Noarantis. Douce et belle jeune femme au premier abord elle s'avère être extrêmement sévère dans sa façon d'être... Enfin. Pareillement, l'essentiel : humaine, vingt ans, guérisseuse. Et passons aux dorures de la disciplines : la description détaillée ! Donc bon... Hum... Cette jeune femme à un physique bien particulier, à commencer par ses cheveux semi-longs rouges sang en bataille... Je vous le concède, il s'agit bien d'une nouvelle bizarrerie de la nature et c'est loin d'être la dernière... Pyron rencontra nombres de personnes particulières au cours de sa vie... Revenons en à nos moutons... Elle devait mesurer dans les un mètre soixante et des poussières et peser à peine plus lourde qu'une plume... Elle n'en était pas moins fort agréable à regarder, à admirer, bref... Elle était physiquement intelligente. Sa tenue vestimentaire était par contre, fort particulière... En effet il s'agissait d'une robe blanche aux multiples sophistications, inutiles de primes abord et inutile de bis abord... Comme quoi les expressions littérales... En effet, le bas de sa charmante tenue était taillé en pointes noires... Des sortes de ceintures parcouraient son pan droit sur lequel étaient posées des carrés, de ceinture pour pas changés, renversé à quarante-cinq degré environ. Le pan gauche de la robe se voyait agrémenté de losanges noir au centre blanc sur une bande beige... Notons au passage la présence, moins remarqué certes, de quelques autres losanges sur le col et les manches moulantes...
Vous me suivez toujours ? Tant pis ! Continuons...
Le plus perturbant est que Pyron était le plus imposant des trois or il en était également le plus stupide... Mais ceci n'est dû qu'au hasard de la nature...
Enfin... Nous dirons simplement que l'un était simple, Pyron, l'autre en imposait, Ebrû, et enfin que la dernière était sophistiquée, je vous le donne en mille : Gabriella.
Reprenons maintenant le récit où nous l'avions laissé, mais en passant une phase de débat fort peu intéressante...
L'alliance entre les trois comparses s'était tissé de façon implicite dans le dialogue et comme à son habitude, Pyron n'avait pas saisi la subtilité du traité. Il fallut donc que dans les échanges qui suivirent, Ebrû et Gabriella lui expliquent précisément et sans sous-entendus qu'ils marcheraient ensemble jusqu'à Tulorim au moins... Quand je vous disais que Pyron ne comprend rien aux sous-entendus... Ha oui, pour ceux qui auraient déjà oublié que je l'ai dit, détournez vous de ce récit, car, si vous voulez tout saisir de l'histoire, il faudra vous souvenir de tous les détails des péripéties de notre bon vieux Pyron. Pourquoi ? Tout simplement pour trois raisons... Ce récit n'est qu'une histoire de souvenirs, de prévisions et de hasard... Si votre mémoire vous joue des tours, je vous conseille de prendre note du moindre détail...
Or donc, nous disions, que Pyron mit le temps avant de comprendre qu'il accompagnerait, s'il le souhaitait, les deux voyageurs qu'il avait rencontré... Bien entendu, les deux autres avaient vite compris à quel point notre idiot chéri était... Idiot... Mais ils étaient heureux d'accueillir un tel énergumène qui rendrait les soirées moins moroses... On se doute en effet que les discutions entre un homme de plus de quarante ans et une femme de vingt ans doivent être passionnantes au plus haut point, écart de génération oblige... Ce fut donc avec beaucoup d'humour que nos trois " aventuriers " passèrent le reste de la soirée. Pourtant, une question d'Ebrû fit revenir un peu de sérieux dans cette pagaille...
" Pyron. " " Quoi ? " " Tu n'as rien dans ton sac qui te permetrais de retrouver ton passé ? " " Ba... J'ai un carnet ou un Pyron v'lait écrire tout'son histoire... Pourquoi ? " " Mais c'est à toi idiot ! C'est toi Pyron ! " " A tiens c'est vrai ça ! "
Gabriella éclata de rire... Elle n'en pouvait plus et commençait à pleurer sérieusement... Ebrû, consterner par tant de niaiserie, pris le carnet que Pyron lui tendait et commença à le feuilleter avec sérieux...
" Ariza Derante Fortomia ... " fit-il en lisant le bout de papier.
D'un coup, le rire de la guérisseuse cessa et son sérieux lui revint...
" J'ai déjà vu ça quelque part... Ca avait un rapport avec une histoire de fin des races ou je ne sais trop quoi... " " Oui... renchéri le samouraï. Maitre Asvalov m'avait répété ces mots une fois... Il m'avait donné leur signification mais ce n'était pas signe de bonheur... "
Pyron s'invita dans la discussion, signe d'une grande curiosité :
" Connait pas Aspaplof... Et pui, comprend rien à ces mots donc gardez les si vous v'lez... " " Imbécile ! Ces mots vont peut-être te mener à ton passé et toi tu t'en moque... " " Pourquoi pas ? C'pas important l'passé... "
Ebrû aurait égorgé Pyron sur le champ si Gabriella ne l'en avait pas empêché...
" Idiot finit ! C'est le passé qui détermine qui tu est ! C'est lui qui détermine ton but et ton avenir ! C'est la base même de ta vie ! Sans passé tu n'est rien ! "
Pyron eu soudain l'air sérieux, voir effrayant... Son regard se vida de toute émotion et fixa Ebrû, tout en glaçant le sang de la guérisseuse.
" Tout ce que tu viens de dire... Un tas de conneries... Le passé ne détermine pas qui tu es... Il détermine ton paraitre auprès des autres... Ce sont tes idéaux et tes convictions qui déterminent qui tu es réellement... Ce sont tes choix qui déterminent ton but... Et l'avenir ne peut être déterminé, même pas par les dieux s'ils existent, car c'est la providence qui le détermine... Quant à ce que tu as dit en dernier... Je n'ai pas de passé et pourtant je suis quelqu'un... Je suis Pyron'tyr Kalerneck et je deviendrais le plus grand bretteur de tous les temps... Mais tu as raison... Je vais garder ce bout de papier, car devenir le meilleur est un objectif que je ne saurais accompli qu'à ma mort... Par contre, trouver la signification de ces termes est un objectif à court terme... "
Le samouraï ne répondit pas... L'espace d'un instant, le temps s'était arrêté pour laisser Pyron parler... Il avait vu un démon apparaitre devant lui... La pression était insoutenable... Puis tout redevint comme avant et l'idiot repris son air ahuri.
" Ba... Qu'est-ce y'a ? J'ai di un truc'ki fallait pas ? "
Les deux autres ne répondirent pas... Ils ne savaient plus quoi dire ou quoi faire, décidant assez vite de se coucher... Seul Pyron eu le sommeil profond...
Au réveil, notre amnésique national fut surpris en voyant les têtes fatiguées de ses deux nouveaux collègues... Il ne comprenais pas que l'on ne puisse pas être bien réveillé après une bonne nuit de sommeil... Personne ne lui explique qu'encore il aurait fallut qu'elle soit bonne, la nuit. Par contre, tout idiot qu'il était, il compris qu'il avait une faim de loup au réveil mais ne compris le refus de Gabriella quand il mendia nourriture et eau auprès d'elle... Personne ne lui expliqua que leurs réserves étaient épuisées car il arriverai dans la soirée à Tulorim. Les deux comparses avaient prévu juste ce qu'il fallait en nourriture pour le voyage.
Le petit groupe, vraiment petit, ne tarda pas à lever le camp et se mettre en route, montant et descendant les collines à une vitesse impressionnante pour des marcheurs... Même si Pyron ne s'en rendait pas compte, contrairement à Ebrû, son corps avait été fort bien entraîné par le passé. Cette observation trotta dans le crâne du vieux durant le reste de la journée... Si, si... Quarante six ans c'est vieux ! Par rapport au deux autres, clairement, mais même par rapport à la population... Il est vieux un point c'est tout... C'est moi qui raconte ! Donc c'est moi qui décide ! Je disais donc qu'Ebrû était vieux, et qu'il avait réfléchit toute la journée sur le cas de Pyron... Au bout d'un moment il s'arrangea pour pouvoir parler à Gabriella sans être entendu de l'autre phénomène :
- Même s'il à l'air inoffensif, méfie toi de lui... Reste constamment sur tes gardes ! - Pourquoi ? Il ne ferait pas de mal à une mouche ! Et il ne sais plus se battre... C'est un enfant sans défense...
Le samouraï lâcha un " tss " très significatif et repris :
- Réfléchit et observe...
La jeune guérisseuse s'exécuta sans comprendre ou voulait en venir son acolyte... Elle observa l'idiot quelques minutes et tenta quelques raisonnements mais ne compris toujours pas et s'en retourna vers son aîné :
- Je ne vois pas en quoi il est dangereux... dit-elle. Même à le voir se dandiner comme ça, on voit clairement qu'il est déficient mental...
Il est fort vrai que la démarche de Pyron laissait perplexe. Il marchait les pieds bien écarté, les bras vers l'arrière, le corps courbé en avant. Ridicule de prime abord.
- Il ne se dandine pas... repris le vieux. Certes il est amnésique mais tu as remarqué comme moi le sérieux de ses propos hier soir... Tu était tétanisé, comme moi... Il peut adopté un attitude effrayante et je pense que c'est un réflexe de son passé... Il devait agir comme ça avant et maintenant il recopie le schéma sans s'en rendre compte... Sa démarche s'explique de la même manière... Les jambes écartés pour abaisser le centre de gravité et donc être pus stable. Les bras en arrière pour pouvoir entamer une course sans être gêner par son propre corps et pour avoir un bras d'élan en plus. Le corps penché en avant pour une meilleur stabilité et un meilleur départ de course... C'est ainsi que moi même je devrait marcher au milieu de la nature et je le pourrais... Le fait qu'il sache comment se positionner n'est pas une surprise en soi car beaucoup de monde connaît cette démarche... Ce qui me perturbe c'est que c'est une démarche désagréable, fatiguante et contraignante, et donc notre corps par réflexe, se redresse. Mais lui à vaincu ce réflexe naturel et, en plus, l'a remplacer par un autre, celui de marcher ainsi...
Gabriella commençais à comprendre les inquiétude de son compagnon.
- Donc si il se comporte ainsi par réflexe, il peut se mettre à combattre et à tuer... - Exactement, et tout laisse à croire que ce n'était pas un combattant de pacotille par le passé.
C'est à ce moment là que Gabriella compris une chose importante et qui lui sauvera la vie dans le futur : ne jamais se fier aux apparences... Quant à Pyron qui lui ne comprendrais jamais rien de toute évidence remarqua cette discussion privé et arriva vers eux joyeusement :
- C'est quoi ces cachotteries ?
Mais il ne fut pas très insistant sur ce point et préféra retourner à sa démarche de tueur...
La journée fut longue et les échanges franchement inintéressant c'est pourquoi je m'arrêterais ici pour cette partie... Je conclurais ceci par cela, ou l'inverse : ils arrivèrent à Tulorim en fin d'après-midi, près à accomplir ce pourquoi ils étaient là, sauf Pyron qui n'allait pas accomplir grand chose, mais bon...
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La fiche technique de Pyron... Faut vraiment tout faire pour vous... Elle est là : là ... Une liste des péripéties... Vous le faites exprès ? Enfin bon... Allez voir là : là... Une liste des personnages et un image d'eux ! Sa devient une habitude ou quoi ? là... 
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