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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Sam 18 Aoû 2018 19:41 
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Aussi surprenant que ça puisse être, Hrist n’esquive pas mon coup de genoux. Pire, elle se jette presque littéralement dessus. Pris au dépourvu devant cette stratégie que je n’ai pas prévue, je ne peux réagir lorsqu’elle se saisit de ma cuisse, tout en se prenant ma rotule dans le menton avec force… Ainsi, l’instant d’après, même si après le gourdin c’est ma jambe qui la heurte cette fois, c’est bien moi qui suis mis en position de difficulté, repoussé vers l’arrière sans équilibre. Je ne peux éviter l’inévitable : je chute au sol sur le dos, heurtant le pavement avec rudesse, coupant légèrement ma respiration sous le choc. Ça m’apprendra à jouer au malin, tiens. Une imprudence que je ne me serais pas permise dans un combat à enjeu plus grand. Je suis joueur, et ça me perd ici face à l’assassine, qui semble prendre ce duel très au sérieux. Serait-elle encore rancunière de la victoire à plate couture que je lui ai opposée lors de notre bataille de polochons à Illyria ?

J’ai beau être au sol, cependant, je ne m’avoue pas vaincu pour autant. J’ai plus d’un tour dans mon sac, et c’est cette fois à mon tour d’activer mon muutos venteux pour être moins perceptible par l’elfe grise. Mes mouvements, déjà fluides, s’entourent de volutes aériennes héritées des sylphes d’Ilmatar. Alors qu’elle s’apprête à me frapper, je tends un bras sur le côté et m’en sers pour me propulser de l’autre côté en roulant sur moi-même. Une prise de distance nécessaire pour ne pas finir dans ses filets. Ainsi reculé, une fois retourné sur le dos, et espérant profiter de l’effet de surprise de cette subite combativité, je me relève prestement, d’un saut carpé élégant qui me fait passer, en à peine une seconde, de la position assise à une verticalité par chance retrouvée.

Dans le même temps, ma métamorphe prend la forme d’une naginata, à la longue hampe et à la lame aiguisée, que je pointe vers mon ennemie pour la tenir, une fois de plus, à distance, la forçant à passer ma garde large pour venir me toucher. Mais plus aussi aisément que la première fois : je suis plus loin, maintenant, et fendu à changer ma lame en quelque chose de plus court si elle avait la mauvaise idée de s’y accrocher pour tenter de se rapprocher prestement. Elle s’y couperait la paume… Je la sais prudente, cependant. Elle connait désormais le pouvoir de mon arme, et saura s’en défier. Pour attiser sa ferveur, et toujours, malgré moi, joueur, je lance une nouvelle pique :

« Hé bien. Il n’est pas encore l’heure de me coucher ! »

Mais déjà, c'est à elle que revient l'opportunité de frapper. Un style défensif, voilà ce que je suis en train d'adopter, et qui me ressemble si peu... Pour lui laisser une chance, peut-être ?

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Lun 20 Aoû 2018 22:25 
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Lorsque son poids et son élan allèrent à l'encontre de l'équilibre de Cromax, celui-ci manqua de garder le pied ferme et emporté dans la chute de l'attaquante, il perdit pied et chuta lourdement sur le sol accompagné de la femme qui roula à ses côtés. Dans ce genre de situation, il est souvent facile pour un assaillant de glisser un coup létal sous l'aisselle gauche de sa victime.

A compter que l'adversaire soit sonné par la chute.

A compter qu'il soit en armure suffisamment lourde pour l'empêcher de se relever facilement.

A compter qu'il ne s'agisse pas de Cromax.

Ce dernier employa lui aussi la magie de son Mutoos et glissa tel une anguille, difficile à distinguer, sur le côté d'une roulade précipitée pour marquer la distance entre lui et son adversaire. D'un saut carpé le revoilà sur ses deux jambes, de nouveau prêt à en découdre. Son arme adoptant cette fois la forme d'une de ces longues lances de Samouraï dont la lame est bien plus élancée et affutée de tout son long, servant tant à l'estoc qu'aux frappes de pleine lame.

Il fanfaronna tout moqueur qu'il était qu'il était trop tôt pour le coucher. Malgré la moquerie, Hrist appréciait cette passe d'arme amicale, elle n'avait pas souvent quelqu'un capable de lui tenir tête à se mettre sous la dent.

La jeune femme tournait doucement, faisant tourner sa longue lame argentée entre ses doigts, en observant la situation. Elle avait déjà attaqué de façon directe sans trop de succès, maintenant que la pression de l'affrontement retombait lentement, elle sentait le gout de cuivre du sang et son odeur métallique qui se fourrait dans son nez. Elle avait peut-être une petite écorchure dans la bouche à la suite du coup reçu sous la mâchoire.

Son arme serait difficile à contourner, il pourrait frapper de façon offensive ou défensive et même si elle venait à le prendre en duel à portée de dague, il pourrait toujours modifier son arme et le problème resterait le même.

(" Tu sais... S'il te maintient systématiquement en respect c'est peut-être qu'il est moins doué en combat au corps à corps. ")
(" C'pas faux. Tu devrais le provoquer un peu qu'il cesse de jouer un peu et qu'il s'aligne sur ton jeu, s'il est si doué qu'il le laisse entendre, ça ne devrait pas poser de problème")

Hrist recula alors d'un pas, puis deux jusqu'à complètement tourner le dos à Cromax, elle se dirigea vers ses affaires et rangea la Tueuse de Mage au profit du Serpent de Kiraes. Cette longue lame fine dissimulée sous la forme d'un collier. La lame était finement ouvragée, très légère et de toute finesse, ce genre d'arme n'aurait aucun mal à se glisser dans une cote de maille.

" J'ai hérité de cette arme du Capitaine de la Garde de la Reine. On m'a dit qu'il détenait un pouvoir inconnu, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de l'employer au combat... Si tu te sens de jouer à ce petit jeu avec moi et de le découvrir, promis, si ça saigne trop je te ferai un petit bisou sur la plaie. "

Elle dit ça tout sourire en dévoilant la lame que la gueule du Serpent d'Argent vomissait lentement.
" Et si tu t'accordais sur mon arme pour une fois. "

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Changement d'arme.

Je n'ai pas encore imaginé l'effet jusque là inconnu de mon arme, je te laisse l'imaginer avec moi si tu veux bien, à nous deux on trouvera bien un petit quelque chose de sympa.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Mar 28 Aoû 2018 11:34 
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Surprenamment, Hrist cesse subitement ses attaques, augurant d’un changement de stratégie de l’elfe… Ou d’un constat d’impuissance, peut-être. Aurais-je été trop loin dans mes provocations ? Je lève un sourcil, amusé, la voyant me tourner le dos comme je l’ai moi-même fait au tout début de ce combat. Elle n’en a pas profité alors : hors de question que je le fasse à mon tour. Il n’y aurait aucun honneur à gagner ce duel de la sorte. Aussi la laissé-je faire, l’observant de derrière le couvert de mon arme d’hast. Elle dégaine une nouvelle arme. Un poignard qu’elle décrit comme ayant appartenu au capitaine des gardes de la Reine Insilbêth d’Illyria. Elle n’en connait même pas les effets réels, n’ayant jamais osé l’utiliser jusqu’ici, mais sait qu’elle en possède. Un curieux pari, pour un duel compétitif et amical. Jouer sur l’effet de surprise, même pour elle, me semble une stratégie pour le moins surprenante. Elle propose tout ça sous forme d’un jeu, et précise, moqueuse, qu’elle fera un petit bisou sur ma plaie si ça saigne trop. Je souris, amusé.

« Oh, mais ça, je le prends même sans saigner ! »

Elle conclut alors en dévoilant son intention : me faire me conformer à son arme. En aurait-elle assez de mes changements de forme armés ? Je n’en doute pas. Elle a compris le principe. Je me redresse, me campant sur mes appuis de manière bien moins idéale pour le combat et rengaine mon arme métamorphe tout en lui répondant.

« A la dague ? Non… Je ne la manie pas assez bien. Mais je conçois l’injustice de ma présente arme. Je n’userai plus que ma rapière, désormais. Celle-là même qui me fut offerte par le Maître des Enfers en personne. »

La rapière de Phaïtos et son pouvoir sur les victimes de sa lame… Un pouvoir dont je ne profiterai guère dans ce duel, équilibrant un peu plus les choses, sans doute. Je la dégaine dans un bruissement métallique et l’agite un peu dans les airs, en faisant siffler la lame fine. Légère et rapide.

Et subitement, je fais deux rapides pas d’escrime en avant et me fends largement vers la sindel, pour la frapper du côté de ma lame et non de sa pointe, sur l’épaule. Un coup qui fouette, plus vivifiant que dangereux, pour la sommer de reprendre le combat avec attention : je ne compte plus lui faire de cadeau, désormais.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Dim 2 Sep 2018 12:16 
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Cromax visiblement amusé par sa remarque feint une petite mimique et lui assura qu'il prendrait le petit baiser même sans plaie. Cependant, il ne semblait pas totalement partant pour employer une dague, il prétexta ne pas maîtriser assez ce genre d'instrument mais reconnu sans mal que son arme lui conférait un avantage certain, aussi, il s'engagea à n'employer que sa Rapière, reçue par le Dieu des Enfers lui même. Hrist se doutait qu'elle devait aussi employer un pouvoir magique qu'elle devinait conséquent, un Dieu n'offrirait pas une simple lame même joliment ouvragée à quelqu'un sortant des Enfers, il y avait bien un petit quelque chose de caché... Hrist restait méfiante mais savait que Cromax n'aurait pas manqué de la mettre en garde.

En parlant de garde, il lança un assaut direct, couvrant rapidement la distance qui les séparait en quelques bonds et frappa du plat de sa lame vers son épaule, à se demander si le fouet commençait déjà lui manquer.

Sa frappe, bien que rapide, Hrist put l'anticiper, il y avait assez de distance entre les deux combattants pour qu'elle puisse amorcer sa défense. Bien qu'elle ne connaissait pas encore son arme, elle parvint à bloquer son assaut et profita pour se rapprocher de lui et tenta de frapper sa gorge du plat de sa main libre.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Lun 17 Sep 2018 15:55 
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Leste, Hrist est plus attentive qu’elle ne le laisse paraître et esquive sans peine ma petite tape amicale sur l’épaule en la bloquant de sa dague, tentant aussitôt de me rendre le coup en me frappant du plat de la main à la gorge. Pris de court, je ne puis interrompre son coup de ma main libre, et ne me le mange pas dans la gorge que par un vif mouvement d’épaule, sur laquelle atterrit sa main, dont je m’empare aussitôt, mais après le choc, pour la faire tournoyer sur le côté, tel un danseur dirigeant sa partenaire dans une volte élégante et rapide.

Lui faisant de nouveau face, la relâchant si elle ne le force pas elle-même, je la pointe de mon arme et fais aussitôt mine de me fendre en avant pour la transpercer au niveau du thorax. Un coup singé qui se veut assassin… mais qui ne l’est pas en réalité, puisqu’au moment de le porter, je me tourne sur le côté. Une feinte, voilà ce que je tente, afin de la déstabiliser, de réduire sa défense, son attention, de briser le rythme d’un coup qui semblait pourtant évident.

Et j'attends le sien venir de pied ferme.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Jeu 27 Sep 2018 21:28 
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L'affrontement venait de prendre une tournure différente, Cromax parvint à éviter le coup de paume à défaut de s'y attendre et ce n'est que grâce à un heureux coup d'épaule qu'il parvint à la déstabiliser avant de lui saisir le poignet, ainsi lancé dans son élan, Hrist dû suivre le geste et tourner dans le même sens que son adversaire ne se rattrapant que d'un appui de la jambe lancée en arrière.

Il lâcha prise et contre toute attente, au lieu de frapper du pommeau ou de la garde, il recula son corps, le penchant en arrière comme un escrimeur comme s'il visait une partie spécifique d'une cible qu'il chercherait à atteindre et détendit son corps, amorçant une détente en avant visant à la pourfendre. Le geste avait été lent et exagéré, Hrist savait qu'il avait quelques lacunes en matière de combat au corps à corps, mais il n'en été rien à l'épée ou ses nombreux combats et ses années d'entrainement l'avaient conduits au rang de Maître.

Hrist se doutant d'un piège préféra ne pas prendre de risque et décida à contrer l'assaut avec une vieille botte qui fonctionnait pourtant toujours aussi bien.

Lorsque comme lui l'avait fait, son bras armé serait assez proche, elle s'en saisirait et frapperait de façon à ce que lui aussi n'ait d'autre choix que d'intercepter son bras armé.

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Usage de la capa " Foureau des mains "

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Dim 14 Oct 2018 10:16 
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La feinte ne semble pas mordre. Elle doit se douter de quelque chose. Tout ça va bien entendu trop vite pour que je m’en rende réellement compte en me basant sur des indices concrets comme sa position par rapport à mon coup feinté, l’expression sur son visage, mais mon instinct de bretteur peut me l’affirmer : elle n’est pas dupe. Et elle me le prouve aisément l’instant d’après, réalisant une action risquée : se saisir de mon bras armé, alors qu’il s’apprêtait à frapper. Interloqué un instant, je la regarde avec incompréhension. Elle vient certes de bloquer mon attaque, m’empêchant de frapper, mais limite elle-même ses propres actions par la suite. De plus, une telle technique ne peut me contraindre, habituellement : l’arme bloquée serait vite remplacée par la seconde, alors que son corps serait exposé à toute attaque. Mais ici, ma seconde main est vide, et je n’ai d’autre choix que d’attraper moi aussi son bras d’arme, chargé en pleine attaque.

Et nous voilà dans une position bien verrouillée, maintenant chacun le bras de l’autre, face à face, regards contre regard. Et je me plonge dans ses yeux avec intensité, laissant un maigre sourire malin percer sur mon visage. Car une idée me vient, défiant tout honneur d’un duel dans les règles de l’art, sans pour autant émettre la moindre tricherie… Puisque nous sommes ainsi verrouillés, il est inutile de frapper. En revanche, nos positions nous forcent à suivre sans conteste les mouvements de l’autre. Je me sers de ça pour pousser avec force vers l’avant, la repousser en arrière de toute mon énergie pour la plaquer sans ménagement contre un mur de la salle d’armes, renversant sur notre passage un présentoir d’armure qui tombe sur le sol dans un fracas métallique.

Là, une fois plaquée contre le mur, je continuerais à forcer sur mes bras pour plaquer les siens en haut de sa tête, m’approchant irrémédiablement d’elle jusqu’à ce que nos visage soient si proches que je sentirais sa respiration sur ma peau, et elle la mienne, chaude, s’approcher de ses lèvres avec une langueur suave. Lascivement. Ses choix seraient limités : me laisser faire, ce qui serait sans me déplaire, ou relâcher mon bras pour se dérober et, ainsi, s’exposer à ma lame en m’offrant une victoire presque acquise. Mais je n’y pense guère que subrepticement, car la passion déjà me ronge, prenant le pas sur la raison.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Jeu 25 Oct 2018 18:46 
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Hrist n'eut que peu de mal à se saisir de la main armée de Cromax, bien qu'il soit vif, la femme avait une grande expérience en matière de combat au corps à corps et elle profitait de cet avantage non sans un certain petit ricanement intérieur. Cromax n'étant pas non plus né de la dernière pluie, il comprit vite que la seule façon d'échapper à une défaite peu commune, il devait lui aussi se saisir de l'arme de Hrist, bien que son petit jeu eut été de retirer son assaut pour qu'il se saisisse non du poignet mais de la lame, ce fut son attaquant qui l'emportant sur la vitesse et la Tueuse ne parvint pas à retirer son arme à temps et fut elle aussi paralysée.

Voici que les duellistes n'avaient pas d'autre alternative que de se toiser en silence le temps d'un instant, les yeux dans les yeux, ils se souriaient d'un air mauvais. Une nouvelle fois, Cromax eut le dessus sur l'initiative et il repoussa Hrist sans pour autant défaire son emprise inébranlable et la femme, emportée dans un pareil élan ne pouvait non plus lâcher prise sans quoi elle manquerait d'équilibre et chavirerait assurant à Cromax une victoire éclatante. Ils reculaient à une allure effrénée et emportèrent dans leur sillage un râtelier entier d'armes qui tombèrent dans un éclat métallique qui se répercutait sur les murs de la salle et revenaient leur cingler les oreilles sous la forme d'un assourdissant écho.

Cromax parvint à plaquer Hrist contre un mur après l'avoir emportée sur plusieurs mètres, il était bien plus fort qu'elle et la femme préféra ne pas lutter à force inégale, elle savait qu'on ne pouvait survivre en se portant sur la brutalité seule.

Maintenant, il approchait son visage du sien, leurs souffles se croisaient et Hrist comprit son petit manège... Elle était même un peu surprise qu'il n'ait jamais profité de leur rôle de mari et femme sur Elysian pour se permettre un tel rapprochement mais si cette idée se faisait trop forte pour qu'il sache y résister, elle lui laisserait un amer souvenir.

C'était certes une femme, elle aurait pu s'abandonner aux charmes de Cromax et se laisser faire, mais c'était aussi et avant tout une Murène, et elle décida de pencher son visage vers Cromax, en harmonie avant de brusquement lui mordre le nez.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Ven 2 Nov 2018 18:04 
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Je sais, en lançant cette tentative, que je suis loin d’être sur un terrain conquis. Très loin, même. Bien plus loin, en vérité, que je n’ai pu me douter. Si dans un premier temps je pense la partie gagnée, nos visages s’approchant avec langueur l’un de l’autre, je me rends bien vite compte de ma funeste erreur : Hrist n’est pas femme à être séduite. Elle est un animal assoiffé de sang et de victoire, et l’acier a remplacé son cœur. Le feu de sa peau n’est pas passion, mais colère. Ses rêves humides sont de meurtres, non de stupre. Sans crier gare, ni que je ne vois rien venir, elle me mord le nez. Si fort que le sang en perle aussitôt, ainsi qu’une douleur vive. Aussitôt, pincé par la peine, je lâche mon arme et la sienne et me recule prestement, main sur le tarin, pour maintenir l’hémorragie. L’accuser de déloyauté serait culotté de ma part, vu ma précédente tentative, mais affirmer qu’elle ait pu gagner dans les règles le serait tout autant. Je lève une main pour lui signifier.

« D’accord, d’accord. Arrêtons là les frais. »

Je renifle bruyamment le sang qui s’écoule de mon orifice nasal blessé, et commente non sans ironie :

« En tout cas, tu me manques pas de mordant ! Encore un peu et je dirais que je suis mordu. »

Je m’approche d’elle, sans plus aucune attitude de duelliste, pour récupérer en sa main ma rapière et après une nouvelle inspiration bruyante, je clôture :

« Sans doute est-il temps de rejoindre nos pénates. Elysian, ce retour en fanfare… le sommeil m’appelle. Tu es ici chez toi, Hrist. Demain, nous irons voir les roses de mon jardin, si cela te sied. »

Je m’écarte d’elle et me dirige vers la porte de la salle d’entraînement. Je lui fais confiance pour trouver elle-même, ou avec l’aide du personnel de la roseraie, le chemin de ses appartements. Apparemment je ne l’y mènerai pas. Et je sais que ça me vaudra un commentaire de la part d’Onyx. Je souris d’avance en y pensant. Sans plus tarder, ni même me soucier plus de mon invitée, je rejoins mes propres quartiers : la vaste suite où j’ai tué Rewolf Grantier. L’endroit a été nettoyé depuis belle lurette, et les meubles brisés ont été remplacés. Je ne prends guère le temps de m’y attarder, et m’effondre sans plus attendre, après m'être débarrassé de mes effets, sur le lit moelleux. Le même, cette fois, où j’ai embroché mon ancien rival, bien que la literie ait été changée. Et je ferme les yeux en me revoyant, surplombant son corps, mes deux lames plantées dans son poitrail, et lui, exsangue, le corps percé de mille aiguilles de roses.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Lun 5 Nov 2018 22:22 
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Le doux refrain des sirènes avait porté ses fruits et lorsque les yeux de Cromax commençaient dangereusement à clore, comme pour mieux apprécier ce baiser, Hrist parvint à coincer son nez entre ses dents et mordit jusqu'à ce que le sang ne vienne infester sa bouche de ses notes métalliques. Sa langue rougie passa sur ses dents avec un mélange de langueur et de provocation tandis qu'il battait en retraite, abandonnant sa Rapière aux mains de la tueuse.

Hrist n'appréciait pas les armes trop longues mais savait apprécier un bel ouvrage. Sa Faera n'avait jamais compris comment on pouvait rester dans l'enfer des forges à tabasser une plaque de métal à s'en rendre sourd dans le seul but de pourfendre son prochain, de préférence sans défense.

L'arme était légère et maniable, elle avait un étrange attrait, quelque chose de puissant et de terriblement envoutant qui lui donnait envie de l'essayer, de voir si elle parvenait à enfoncer sa pointe nerveuse et funeste dans la gorge d'un mannequin d'entrainement avec autant de facilité qu'elle le ferait avec une dague. Il y avait fort à parier que ça demandait des mécaniques de combat très différentes et une nouvelle danse à apprendre ne lui faisait pas plus envie que ça. Elle observa un dernier instant l'arme de Cromax et finalement la lui tendit, lui qui agitait la main pour faire cesser le combat, l'autre main du combattant était occupée à maintenir une pression sur la plaie.

('' Généralement les hommes préfèrent sans les dents, tu sais. ")

Hrist leva les yeux, peu amusée à cette intervention et cessa à son tour le combat, souriant à la petite remarque de Cromax, au moins il était bon joueur et quant à elle, la femme avait pu provoquer le premier sang et elle se doutait bien que tout le monde n'était pas assez habile ou malin pour faire saigner le Seigneur de l'Ombre ou encore tromper sa méfiance, c'était seul son amour des femmes qui l'avait conduit à ce résultat.

Une fois de nouveau en possession de son arme, Cromax ne semblait plus avoir trop envie de s'éterniser, comme pour elle, ce petit combat amical les avait ramenés devant la réalité, à quel points ils étaient fatigués de leurs précédentes péripéties. Elysian avait été une aventure de longue haleine et elle avait rogné la résistance de la femme à la fatigue pour laquelle elle ne tarderait pas à succomber sous peu. Elle massait ses tempes et sentait déjà son coeur y batter, annonçant le début d'un mal de crâne qui était le signal de son corps pour la rappeler à l'ordre et lui intimer l'ordre d'aller dormir.

Cromax lui offrit de passer la nuit ici et qu'au petit matin, ils iraient voir les roses de son jardin comme il le lui avait déjà proposé plus tôt. Il s'en alla, laissant la femme seule dans cette salle soudainement inanimé et vide. Ne restait que la fumée âcre que recrachait les torches et la lueur fantomatique qui donnait à son ombre l'impression qu'elle était dotée de vie.

Hrist quitta les lieux silencieusement. Elle avait traversé les jardins en silence, sous le couvert d'une nuit noire, les étoiles se cachaient sous un lourd manteau de nuage, seule la lune l'observait. De la pointe de sa lame empoisonnée, elle coupa une tête de rose et regarda un instant la fleur, au creux de sa main, mourir du poison qui torturait ses pétales.

" Tu sais, ça me rappelle un petit chant que mes soeurs et moi avions chanté sur la montagne, avant que toutes ne meurent et qu'il ne reste que moi. "
" Et bien... Je dois reconnaitre avoir du mal à vous imaginer chanter. Enfin, j'imagine des barbares sanguinaires chanter sans trop de mal, tiens, je te fais un refrais : Égorgeons-geons-geons, Étripons-pons-pons, un bon massacre y'a rien d'meilleur.
Toutefois des assassins... Non ça ne me dit rien et ça ne m'inspire pas plus que ça. "


" Rouge.. " Entonnait-elle doucement, dans la nuit. " Rouge sang écarlate, de nos soldats la fureur.
Blanc...

Blanc comme mon peuple, purs et royaux sont nos coeurs

Noir

Noir comme le purin, la terre qui boira vos douleurs.

Mes soeurs,
Ne restez pas derrière, courrez au combat prouver votre valeur
Que la lune éternelle se souvienne de ton heure.
Si j'avance, même dans la boue et les ténèbres.
Suivez-moi
Prenez part au combat
Si je recule,
Tuez-moi
Si j'avance, même dans la boue et les ténèbres,
Suivez-moi...

Si je meurs.

Vengez-moi. "


Les pétales de la rose s'étaient flétris et les bords viraient au noir. Elle ne rendait plus de parfum, comme pour tout ce qui passait entre ses mains, la rose avait elle aussi expiré. Hrist la laissa tomber et l'écrasa de sa botte.

" Sous ma botte, toutes les roses se ressemblent. "

Puis elle s'en alla. Elle se doutait que Cromax comprendrait son absence au petit matin, mais il n'était pas dupe, elle n'était pas à sa place ici. C'était une Murène, elle avait sa Caste à protéger et il fallait avertir la Milice que sa mission, bien qu'échouée, pouvait être rattrapée par le succès d'une prochaine.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Sam 10 Nov 2018 01:10 
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Localisation: (Quête 33)
[Avant]

Tulorienne, es-tu là ?

[1]



Une longue inspiration marque la fin du repos de la belle. Son oreille se tend, guettant le familier ronronnement de Filoute. Elle attend la salutation féline contre son nez, comme tous les matins. Pourtant, rien ne bondit sur le lit raide qui semble plus malléable que d'ordinaire. L'animal de compagnie serait-il en train de patienter par terre, ayant finalement compris que la jeune femme jouait la comédie ? Ce serait une première après tant d'années.

Sans ouvrir les yeux, Tina tend la main à travers le matelas, cherchant le bord. Elle doit être encore endormie. Jamais son modeste endroit de repos ne lui a paru si vaste. Elle parcourt le drap d'une grande finesse et ses sens s'éveillent. Tout lui indique que quelque chose ne va pas. Sa couverture est bien plus rudimentaire et grossière au toucher. Toujours pas de fourrure féline contre sa paume ni l'odeur des galettes de Mémé Samantha s'insinuant dans la chambre. Non, décidément, quelque chose la dérange. Ses paupières papillonnent doucement, son regard vert d'eau saisi par la luminosité du petit matin. Un souffle contrarié lui échappe, mais elle rouvre courageusement les yeux.

Un frisson hérisse sa peau claire, qu'elle explique par le simple fait qu'elle ne dort pas dans les draps mais dessus. La jeune femme repousse une mèche de sa longue chevelure ondulée, finissant par se figer en remarquant un détail. Elle fronce les sourcils, portant la main à sa hanche en découvrant une étrange robe noire qui couvre à peine ses formes. Elle sent le tissu contre elle mais peine à le voir, sauf contre son bassin et sa généreuse poitrine.

Ce qu'elle découvre lui fait l'effet d'un seau d'eau froide. Toute trace de sommeil la quitte tandis qu'elle s'assoit brutalement, retient sa longue tignasse de son avant-bras et se contemple. Que fait-elle dans cette tenue ? Même les dessous les plus osés qu'elle ait eu à fabriquer pâliraient devant ce dont elle est parée. Elle cherche. Elle fouille dans ses souvenirs. Un inconfortable flou la submerge. Que faisait-elle avant d'aller dormir ? D'ailleurs, quand s'est-elle couchée ?

Son regard balaie la pièce. Des meubles qu'elle n'a jamais vu la décorent. Nouvelle question : où est-elle ? Confuse, Tina incline adorablement la tête sur le côté. La seule chose familière du lieu est son sac, au sol, juste au pied du lit. Et en parlant du lit, le froissement du tissu incite la belle à tourner son attention vers l'autre côté du matelas. Et elle y découvre... Quelqu'un. Qui ? Serait-ce finalement arrivé ? L'un de ses prétendants aurait trouvé le courage non seulement de l'enlever, mais aussi de... De la forcer à porter cette tenue ? Tina rejette son avant-bras sur le côté, écartant sa longue chevelure dont une mèche taquine revient contre son nez.

Son cœur cogne deux ou trois fois avec rudesse. Ce dont elle est sûre, c'est que ce n'est pas son jumeau qui est étendu là. Gardant son calme, s'efforçant de retrouver son assurance et sa maîtrise d'elle-même, la tulorienne sourit doucement. Il reste à espérer que, qui que soit cette personne, elle ne soit pas trop grincheuse au réveil.

"Bonjour ?", salue-t-elle sur un ton doux, le revers de la main approchant l'autre personne sans la toucher.



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MessagePosté: Sam 10 Nov 2018 02:47 
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Voilà longtemps, très longtemps, que je n’ai plus dormi comme ça. Une nuit complète, comme un loir. À poings fermés. Comme un humain, railleraient mes semblables avec mépris. Mais je n’ai que faire de leur mépris : qu’est-ce que c’est bon de dormir de la sorte, de se laisser aller complètement au sommeil, perdant toute prise sur le monde, tout contrôle sur la réalité. Peut-être est-ce ça, être chez soi, confortablement ? Moi qui n’ai jamais connu ça, sans doute puis-je considérer être chez moi, ici, au Palais de la Roseraie de Soie. Pourtant, j’y ai passé si peu de temps. Et je n’ai aucun lien avec la culture du pays où il se situe. Un peu comme à Ard’Khorneur, sur Saldana. Au Temple des plaisirs de Kendra Kâr. Ou dans l’auberge du Pied Levé de Talic, à Tulorim. Non. Non je n’ai pas de vrai chez moi. Mais cette nuit, je profite de ce lit aussi profondément qu’on puisse le faire. Fourbu de mes aventures sur Saldana, sur Elysian. Fourbu de ces guerres, de cette violence, de ces meurtres, de ce sang, tout ce sang. De ces morts. Si nombreuses.

Pas une, cette nuit, ne hante cependant mes rêves. Je dors du sommeil du juste jusqu’à ce que l’aube pressente son arrivée, perlant par les fenêtres de la chambre de sa pâle lueur matinale. Je remue subrepticement dans les draps, m’étendant sans m’étendre, poussant le vice de la paresse jusqu’à imaginer me rendormir encore, profiter d’une grasse matinée dûment gagnée. Je suis certain que Hrist me le pardonnera. Elle aussi doit se reposer, quelque part dans le palais, dans la chambre qui lui a été allouée. Je me tourne, yeux fermés, dos à la lumière, enfonçant ma tête dans l’oreiller et profitant avec avidité de la chaleur puissante de la literie. Ma propre chaleur accumulée de la nuit. Et je vais pour me rendormir comme un vieux félin paresseux, lorsqu’une voix retentit doucement, non loin de moi.

« Bonjour ? »

Proche. Très proche même. Plus proche que la raison le permet. Ouvrant deux yeux ronds comme des billes, j’arque le sourcil droit de surprise alors que le gauche se fronce d’incompréhension. Je me relève subitement, faisant choir les draps qui me couvraient en révélant mon torse nu à la peau argentée à… une parfaite inconnue. Allongée à mon côté dans le lit, une délicieuse créature, humaine, me regarde, la main tendue vers moi. Son regard vert d’eau posé sur moi, un sourire aux lèvres. La pulpeuse jeune femme aux cheveux sombres et à la peau pâle est vêtue – si on peut réellement appeler ça des vêtements – d’une robe faite d’un tissu sombre et presqu’entièrement transparent, à part au niveau du bassin et de la poitrine, qu’elle a fort généreuse.

Même si l’habit pourrait lui convenir… Ce n’est pas Hrist. Loin de là. Et puis, que ferait-elle là ? Je frotte mes yeux pour bien m’en assurer, et dévisage la jeune humaine. Non. Non, décidément, ce n’est pas ma compagne de duel d’hier soir, à moins qu’elle ait acquis des pouvoirs de métamorphose semblables aux miens. Mais… non. Non, je n’y crois pas un instant.

« Bon...jour. »

Hésité-je, troublé. Je n’ai pas le moindre souvenir de cette charmante créature ou de son arrivée à mon côté. Ai-je passé la nuit avec ? Tout semble le laisser croire. Lui ai-je, comme à de nombreuses, arraché la vertu en vertu des pouvoirs qui me sont conférés ? L’ai-je de mes mains fait gémir sous mes caresses ? Je n’en ai plus aucun souvenir, et… Je dois bien avouer trouver ça très gênant. Je lui demanderais bien qui elle est, et ce qu’elle fait là, mais… je n’ai pas envie de la froisser, de la vexer. Quelle attaque à son honneur si j’admets par cette question ne pas me souvenir de cette nuit s’il s’est passé quelque chose ! Aussi resté-je coi, sans savoir que dire. Démuni.

Je frotte ma tignasse bicolore, de charbon aux mèches d’ivoire, embarrassé. En mon esprit, bien que mon corps soit fusionné à elle, je sens le rire moqueur de Lysis. Et j’en déduis que je ne pourrai pas compter sur elle pour m’en dire plus. J’avise la main tendue vers moi, la saisis doucement dans la mienne et l’amène près de mes lèvres pour y poser un baiser, léger, subrepticement, avant de la lui rendre. Et je me hasarde à une question dissimulée sous une exclamation peu assurée.

« Hem… Quelle… Quelle nuit, n’est-ce pas ? »

J’avise son habillement. Non. Impossible qu’il ne se soit rien passé. Mais comment expliquer sa présence alors ? Est-on bien le lendemain de mon duel avec l’elfe grise ? Ai-je subitement perdu toute mémoire, peut-être prisonnier depuis plusieurs jours d’un quotidien qui ne me ressemble pas ? Non, impossible. Et pourtant, je n’ai pas le souvenir d’avoir bu quoique ce soit qui ait pu m’enivrer au-delà du raisonnable. Je reste juste là, paf, la dévisageant avec curiosité.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Sam 10 Nov 2018 11:18 
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La première chose que la belle note, c'est de l'hésitation. Ses beaux yeux s'attardent sur l'homme qui vient de s'asseoir presque aussi brutalement qu'elle. En vérité, ce n'est pas un homme. Il a la silhouette musclée d'un adepte des armes, mais possède une chevelure teinte charbon à mèches d'ivoire, des oreilles en pointe et une peau argentée. Une personne au sang elfique, en déduit la tulorienne. Et qui a l'air aussi surpris qu'elle de la découvrir là. Tina sent sa main saisie puis des hommages lui être rendus. Sans se départir de son léger sourire, la jeune femme élimine un grand nombre de possibilités. Aucun des hommes ayant tenté de gagner ses faveurs n'avait jusque-là de sang elfique, et seule son aïeule a auparavant traité avec certains d'entre eux personnellement. Le mystère s'épaissit encore.

Son voisin de lit rompt le silence, semblant insinuer que la nuit passée recèle quelques secrets dont il demande implicitement la confirmation. La brune incline adorablement le visage sur le côté, se tapotant la pommette de l'index en dardant un regard taquin à son interlocuteur. Sans lui répondre, Tina cherche à confirmer quelque chose. Elle souffle dans le creux de sa main et hume son haleine. Elle perçoit bien une faible trace d'alcool, mais définitivement pas assez pour que cela puisse expliquer son amnésie. Elle qui peut rivaliser avec les plus impétueux soûlards de Tulorim n'a jamais eu besoin d'être raccompagnée après une soirée de beuverie. Perdre la mémoire suite à cela demeure impensable.

La tulorienne patiente jusqu'à ce que tous ses sens soient parfaitement en éveil et ne constate aucun changement en elle. Pas de douleur, de gêne, de courbatures aptes à témoigner des événements passés. La confusion de l'être elfique lui rappelle quelqu'un, éveillant sa tendresse naturelle. Tina sourit avec chaleur et amusement.

"Quelle nuit ?", répète la jeune femme. "Aurait-on quelque chose à se reprocher, Messire ?"

Les doigts de la couturière pincent le drap, le relevant élégamment pour masquer le torse dénudé de son interlocuteur, comme pour le protéger de la fraicheur matinale.

"Ou cherche-t-on à me faire prendre quelque responsabilité ?", taquine-t-elle de nouveau avant d'adoucir son expression. "Cela aurait pu fonctionner dans d'autres circonstances, mais vous manquez de chance, mon ami.", poursuit-elle, son beau regard pétillant de malice. "Je n'ai jamais fait partie du cercle des voleuses de vertu. Vous ne risquez rien avec moi.", ajoute-t-elle avec un clin d’œil complice et amusé.

Tina laisse passer un doux rire derrière sa main relevée, se tourne vers le bord du lit et se lève, fouillant dans son sac. Puisque nulle entrave ne retient sa cheville ou son poignet, elle est donc libre d'agir comme elle l'entend. Ce qu'elle fait. Elle déniche dans son paquetage sa rassurante robe rouge, mais aussi une tenue dans une matière étrange et un objet dont elle ne comprend ni l'origine, ni la fonction. La belle serre sa robe contre elle, avise la plus grande armoire à double battants de la pièce, et va gracieusement se servir de l'un deux comme paravent.

Elle réfléchit une nouvelle fois, remontant à son souvenir le plus récent. Elle est allée rencontrer l'érudit de Bouhen pour négocier la statuette de la jeune Selma, y a fait la connaissance de quelques personnes... Et après ? Elle sait avoir pris la route en charrette pour une destination, mais ne parvient pas à se remémorer laquelle.

Tout en cherchant comment se débarrasser de ce qu'elle porte sans l'abimer, curieuse d'examiner cet habit en bonne couturière qu'elle est, elle reprend la parole depuis son couvert.

"Oh, puisque nous avons vraisemblablement partagé le même lit, cela fait de nous des proches, n'est-ce pas ?", amorce amicalement et rhétoriquement la jeune femme. "Dans ce cas, mon ami, auriez-vous l'élégance de m'indiquer où je suis ?"



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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie. (Guilde ARS)
MessagePosté: Sam 10 Nov 2018 15:33 
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Elle laisse, à son tour, le silence se faire entre nous. Et à mes mots, son sourire se renforce subitement. Tout en pinçant de ses doigts le drap dont la chute a dévoilé mon torse, et le remontant élégamment pour couvrir ma peau, avec pudeur, elle répète mon propos et y ajoute une question, me demandait si nous avons quelque chose à nous reprocher. Est-ce de la provocation ? Impossible de le déterminer pour l’heure. J’avise le drap sur moi, ne faisant rien pour le retenir. Je ne suis pas pudique, quelle que soit la situation. Elle poursuit, malicieuse, en demandant si je cherche à la rendre responsable de la situation. Bien qu’elle semble paisible et assurée, sur le ton amical d’un amusement partagé, j’ignore où elle veut en venir. Je la regarde, perplexe, dans son habit fort peu couvrant, me dire avec assurance qu’elle n’est pas une voleuse de vertu, et que je n’ai rien à craindre d’elle.

Mon air surpris, je ne peux le masquer. La craindre ? De… de voler ma vertu ? A son rire, je joins le mien, bien qu’il soit un peu nerveux, ne sachant pas tant à quoi m’en tenir. Je rétorque sur le même ton :

« Je n’ai moi-même de vertu que celle que je vole aux demoiselles partageant ma couche. »

Elle se tourne alors vers le bord du lit, fouillant dans ses affaires pour en sortir ce qui semble être des habits plus… corrects. Plus couvrants en tout cas. Ainsi donc n’était-elle peut-être pas dans cette tenue en arrivant ici. J’ai du mal à la croire sur parole quand elle annonce n’être pas une voleuse de vertu. Quelle femme, sinon une séductrice, se promènerait dans de tels attributs pour envahir la propriété d’un amant renommé ? Avec assurance, elle se saisit de ses effets et, sans demander son reste, se lève et s’en va se cacher derrière la porte d’une garde-robe, qu’elle ouvre pour s’en servir de paravent. Bien curieuse pudeur, après s’être éveillée d’une nuit qui semble avoir tant de mystère pour elle que pour moi, à mon côté.

Pendant tout ce temps, je ne parviens pas à décrocher mon regard d’elle. La courbe de son dos se penchant dans son sac. Sa démarche assurée vacillant au rythme de ses pas vers la garde-robe. Curieusement, le fait qu’elle se cache attire plus en moi la flamme d’un désir irrévérencieux que si elle s’était simplement changée face à moi, situation où j’aurais sans doute simplement détourné le regard, rosissant peut-être pour feindre la gêne. Mais là… Et en plus, elle m’interpelle, affirmant que puisque nous avons partagé un lit, nous ne pouvons être que proches. Elle poursuit en m’appelant ami, et en me questionnant sur l’endroit où elle se trouve.

Non, décidément, elle n’en sait pas bien plus que moi sur ce qui s’est passé entre nous, cette nuit. Ou si elle le sait, elle joue le jeu de l’innocence à la perfection. Hors de question, cependant, qu’elle puisse acquérir des réponses si facilement là où la brume envahit encore mon esprit. Je décide, pour le coup, d’être joueur. De la jouer mystérieux et provocateur. Je me lève à mon tour et, félinement, vêtu seulement de mes braies de lin, je m’approche de l’armoire pour lui répondre.

« Où sommes-nous ? Dans ma chambre, de toute évidence, ‘amie’. »

J’insiste avec malice sur ce dernier mot. Je poursuis, m’adossant à l’armoire derrière laquelle elle se change, mutin.

« Mais vous ne semblez pas plus savoir qui je suis, moi. Tout proches que nous soyons. »

D’une main ferme, je claque la porte de la garde-robe pour la refermer, lui faisant face en m’approchant d’elle, lascif et quelque peu menaçant… Je laisse folâtrer une lueur rougeâtre dans mon regard noir en le plongeant dans le sien.

« Un prédateur, avide de chair fraîche ? »

Mais ma mine se fige aussitôt pour changer d’expression, en prenant une plus inquiète, lunaire… Je me fais être de fluide, impalpable, et lui passe littéralement à travers, la traversant comme l’aurait fait un spectre. Je reprends forme derrière elle et, lui tournant toujours le dos, poursuis.

« Un esprit défunt vous accueillant dans l’antichambre des Enfers, sinon ? »

Je me saisis de sa main et la fais tourner vers moi, m’écartant ensuite d’elle sans plus imposer une présence trop agressive, mais continuant mon petit jeu qui, je dois bien l’avouer, m’arrache un grand sourire intérieur, que je m’efforce de dissimuler. Je désigne les alentours, le faste de la chambrée.

« Un seigneur elfe, peut-être, dans ses nobles quartiers, ayant su abriter avec compassion votre corps pour la nuit ? »

Je désigne mes armes, rangées près du lit.

« Un guerrier, mercenaire, ayant mis un château à feu et à sang et vous ayant enlevée comme otage ! »

J’enflamme ma main, la tenant devant moi, pointée vers le haut.

« Un mage, alchimiste voulant tester sur vous ses expériences ! »

Une fois de plus, mon visage se fige… Et mes traits changent pour prendre sa propre apparence, lui faisant face avec gravité, dans une nudité presque totale ne cachant pas à ses propres yeux ses attributs les plus visibles.

« Peut-être ne suis-je que votre propre reflet. Celui de la folie qui s’est emparée de vous… »

Je marche, la contournant jusqu’à rejoindre le lit où je m’assieds, reprenant mes traits sindels avec naturel. Cette fois, mon sourire je ne le cache pas.

« Ou peut-être ne suis-je que moi, Cromax, aventurier de métier, voyageur par passion, amant par envie et guerrier par nécessité. Et que ceci est ma demeure temporaire, en Ynorie lointaine, dans un palais des Roses. »

Je baisse la tête pour clôturer cette vaste présentation alambiquée, et finis ma diatribe par une question.

« Je peux bien être, en vérité, qui vous voulez. Mais j’ignore tout à fait franchement qui vous êtes, vous, et la raison de votre présence ici. Peut-être sur ce point pourriez-vous m’aider ? Éclairer ma lanterne ? »

L’aveu. J’ignore toujours s’il s’est passé quelque chose entre nous, cette nuit, mais au moins lui ai-je avoué ne pas maîtriser la situation aussi bien que j’ai voulu le faire croire dans un premier temps. Je la regarde, mais sans que mon regard ne se fasse oppressant ou irrévérencieux. Je la regarde dans les yeux, attendant impatiemment ce qu’elle aura à dire de tout ça.

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Masquée derrière la porte, Tina tâtonne, effleure, découvre le tissu jusqu'à percevoir une couture étrange dans son dos. Instinctivement, elle remonte la froide matière, curieuse de savoir ce dont il s'agit. Après plusieurs essais maladroits, elle attrape une partie mobile de cette fermeture et la fait peu à peu jouer dans son dos. Si le tissu commence à se relâcher, ce n'est pas le cas de l'attention de la belle. Elle entend distinctement son camarade de lit se lever et s'approcher. Cela n'arrête toutefois pas Tina dans sa tâche, qui se défait de la tenue sombre qu'elle laisse choir à ses pieds. Elle l'écoute confirmer être dans une chambre et est en train d'enfiler sa robe rouge lorsque le meuble lui servant d'abri se meut. L'elfe s'y est appuyé et laisse presque passer ce que la tulorienne estime être une pointe vexée dans son ton. Il semble quelque peu lui reprocher de ne pas savoir qui il est, malgré leur proximité.

La jeune femme n'a pas encore pu ajuster les renforts de son corsage que la porte claque subitement, la mettant face à face avec son hôte. Nulle trace d'hésitation dans le comportement de cet être torse nu. Soutenir un regard n'a jamais posé de problème à la belle, mais cette fois-ci, quelque chose la dérange. Est-ce l'aplomb de son interlocuteur tandis qu'il énonce être possiblement un prédateur ? La belle a son lot de mauvaises personnes dans son entourage, mais leurs méthodes sont plus directes, plus froides. Qui que soit cet elfe argenté, il éveille un sentiment de danger dans la généreuse poitrine. Il n'est rien de plus sournois qu'un prédateur sachant masquer ses crocs et ses griffes.

Tina ne bouge pas, ses pieds nus rivés au sol lorsqu'il s'avance avec une étrange expression au visage. Ses beaux yeux ont à peine le temps de cligner et son corps de se préparer à percevoir un choc. Déstabilisée. De tout ce que la belle avait envisagé comme dénouements, comme une rude accolade ou une provocation par une trop grande proximité, c'est une chose incompréhensible qui se produit. Son interlocuteur lui passe à travers, comme si elle venait de fendre un courant d'air. Un instant de confusion pare les traits de la jeune femme avant que sa curiosité ne pointe le bout de son nez. Comment a-t-il fait cela ? Un tour de passe-passe ? De la magie ? Est-ce dangereux ? En a-t-il profité pour lui causer du tort à l'intérieur de son corps ? Les questions se bousculent dans son esprit, interrogations dont elle est écartée par le mouvement de son interlocuteur. Il lui saisit la main pour la faire pivoter, ce que Tina accompagne gracieusement et sans résister en prenant appui sur l'avant de son pied.

Plus elle l'écoute évoquer de possibles identités, plus la tulorienne se sent à la fois intriguée et méfiante. Il émane de cette personne une confiance et une assurance peu communes. Exactement le genre d'être qui peut aussi bien devenir un redoutable adversaire qu'un allié des plus précieux. Un seigneur elfe possédant domaines et gens ? Guerrier par nécessité dont elle serait une sorte de trophée ? Mage en manque de cobayes qui se serait rabattu sur sa personne ? À cette mention, la jeune femme retrouve une esquisse de sourire. Quel genre d'érudit fou lui ferait une telle démonstration en lieu et place de sa besogne ? Cherche-t-il juste à jouer avec elle ? À l'effrayer ? À l'amuser ? Les deux peut-être ?

Alors qu'elle est tout juste en train de reprendre contenance, l'elfe la prend au dépourvu une fois de plus. Son apparence change pour se faire plus douce, plus voluptueuse, plus... Familière. Tina se retrouve alors face à face avec une jumelle quasiment dénudée. Cette fois-ci, elle ne parvient pas à masquer sa stupéfaction, bouche bée de se contempler sous cet angle. Qui en Yuimen possède une capacité aussi extraordinairement utile et dangereuse ? Pouvoir se faire passer pour n'importe qui... Un talent qu'un nombre incalculable de ses connaissances lui envieraient. Il pourrait la tuer et prendre sa place auprès des siens sans éveiller le moindre soupçon ! S'il avait eu vent de son identité et trouvé le moindre intérêt à incarner une simple roturière, bien entendu. Tina se sentit un rien rassurée par son fil de pensées. Un elfe capable d'un tel prodige doit sans douter réserver ce sort à victime plus utile.

Hébétée par ce spectacle des plus étranges, Tina suit de ses yeux verts d'eau cette silhouette qui s'éloigne vers le lit, retenant difficilement sa main. Incrédule, elle a failli toucher cette enveloppe, juste pour confirmer sa tangibilité. La jeune femme va de surprise en surprise et, si d'ordinaire il est difficile de lui faire perdre ses moyens, là, elle a du mal à saisir exactement la situation.

L'elfe finit par se rasseoir sur son lit et reprendre ses traits sur lesquels un franc sourire se dessine. Il finit par se présenter. Tina n'en retient que l'essentiel : il porte le nom de Cromax, et elle se trouve dans sa demeure en Ynorie, un palais des Roses. Cromax. Cromax. Le nom la frappe et lui fait ouvrir la bouche en un silencieux "oh". Pendant qu'il lui demande à son tour plus franchement son identité et la raison de sa présence, Tina inspire longuement, se place de profil par rapport à lui et rajuste méthodiquement son corsage.

(Ne voulais-tu pas rencontrer du beau monde, ma fille ? Tu es servie.)

Car à moins d'avoir véritablement un destin farceur, nul doute qu'il s'agisse du vrai Cromax, celui dont son cousin à la milice de Tulorim respecte le nom et les faits d'armes, celui dont même certains bambins prennent l'identité dans leurs jeux de chasse aux vilains. Celui qui lui a fait la démonstration de pouvoirs qu'elle n'aurait jamais pensé possibles et dont la réputation de séducteur n'est également plus à faire.

La tulorienne fait volte-face avec légèreté, rajuste sa longue chevelure noire sur son épaule gauche, attrape les pans de sa robe rouge et effectue une révérence des plus protocolaires.

"Messire Cromax.", salue-t-elle avec déférence avant de se redresser et de remplacer son expression respectueuse par un sourire désolé. "Je vous présente mes plus humbles excuses pour m'être ainsi imposée en votre demeure. Croyez que si je l'avais prévu, j'aurais concocté quelques douceurs à vous offrir en guise de tribut."

La jeune femme ramasse la tenue sombre et la replie avec précaution, la tenant entre ses douces mains comme si elle risquait de la casser.

"En Ynorie, vous dites.", répète-t-elle en affichant une petite moue pensive. "J'aimerais pouvoir tout vous expliquer, Messire, mais il semblerait que ma mémoire refuse de m'amener les souvenirs nécessaires."

La jeune femme demeure immobile, son regard se teintant d'une lueur plus sereine tandis qu'elle le pose sur son notable interlocuteur. Elle porte une main à sa poitrine, reprenant la parole avec calme et assurance. Puisqu'il ne semble pas se monter hostile, autant jouer cartes sur table.

"Je ne suis qu'une simple couturière, monseigneur. Tina de Tulorim, pour vous être agréable.", se présente-t-elle en souriant chaleureusement de nouveau. "Je me suis rendue à Bouhen pour une affaire commerciale et une fois hors des murs... L'absence. Croyez que vous n'êtes pas le seul à chercher un sens à tout ceci, mon cher.", ajoute-t-elle en s'effleurant la pommette de l'index.

Son regard se pose sur la tenue noire puis sur son sac et de nouveau sur la silhouette de son interlocuteur. Il a beau être une personnalité reconnue à travers Yuimen, pour la jeune femme, c'est un être qu'elle vient à peine de rencontrer. Et possiblement de tirer du lit après qui sait quelles aventures. Risquées d'ailleurs, si quelque chose est parvenu suffisamment proche de lui pour réussir à lui laisser une trace sur le nez.

Si elle est honorée de l'avoir rencontré et valorise le possible lien qu'elle pourrait tisser avec lui, elle sait néanmoins ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Se faire des relations est une priorité aux yeux de la belle, mais elles ne servent à rien si elles ne peuvent pas être maintenues. C'est dommage, mais Tina ne veut pas prendre de risques. Avoir de grands noms dans son entourage a autant d'avantages que d'inconvénients, et la tulorienne ne se sent pas encore prête à jouer à ce niveau.

À pas légers, la jeune femme s'avance, s'abaissant pour ranger son sac. Elle relève la tête, une expression presque maternelle au visage.

"Puis-je dérober un dernier zeste de votre temps ? Je ne connais nullement l'Ynorie et suis désireuse de rentrer auprès de ma famille au plus tôt. Les miens me manquent.", avoue-t-elle avec un brin de chagrin dans la voix, laissant son regard briller avant de se relever et de placer la bandoulière de son bagage sur son épaule. Elle dénoue alors le foulard de l'autre tenue étrange et s'affaire à l'ajuster autour de sa tête, ses pieds cherchant à enfiler ses chaussures plates en parallèle. "Un simple itinéraire me suffira, mon involontaire hôte."




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Dernière édition par Tina le Sam 10 Nov 2018 22:32, édité 1 fois.

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