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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Jeu 21 Juil 2016 15:54 
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Le seigneur Tiret était visiblement organisé, puisqu’il choisit de répondre aux questions de tout le monde dans l’ordre dans lequel elles avaient été posées. Il parla donc de Yumiko, et de ses...talents. Donc, elle avait eu des “soucis” à l’adolescence. Magnifique. C’était une raison pour lui donner une puissance pareille ? Ah non, même pas, il déclara que cette puissance n’avait rien à voir avec leur avancée technologique. Donc il y avait une autre raison à cela, ou une autre énigme à résoudre. Plus important, c’était la fille de Shizune. Suuuuuperbe. Si elle avait hérité d’une impatience pareille, on était dans la mouise. Mais enfin bon, Tiret était en train de mentionner une personne, un scientifique, le professeur Hynt. Et qu’avant de quitter le palais, nous pourrions le rencontrer, si nous le souhaitions. Totalement partante, ce scientifique pourrait éclairer ma lanterne sur pas mal de choses.

Shizune confia la responsabilité de l’humaine, au sergent Collin. Qui était vraiment beau d’ailleurs. Enfin bon, ce n’était pas le moment de m’étaler dessus. Enfin, non, s’étaler sur les gens est vraiment déconseillé, sauf dans certains cas. Enfin, c’était au sens figuré, bon je me comprends c’est le principal. Enfin, c’est un peu normal de se comprendre, parce que...rah ! Focus, focus. Je me reconcentrai sur la scène, avec Shizune quittant la pièce, et Tiret continuant son monologue, nous parlant de l’avancée technologique de ce monde sur le notre. Apparemment, ils avaient observé notre monde. Et un seul continent possédait un semblant de technologie, entièrement soumis à l’utilisation de la magie d’après lui. Dans la famille des continents, je demande le Naora ! Focus, focus. Donc ici, si la technomagie était encore utilisée, la simple technologie primait la majorité du temps. Parce que la magie n’était plus très présente, d’après ce qu’il disait.

Il se tourna alors vers Fenouil, répondant a sa question. Nous étions dans une partie secrète du palais d’Izurith. Donc visiblement, la cité d’Izurith était vide de couleur, et bien terne comparée aux splendeurs de Yuimen que le professeur Hynt lui avait rapporté. J’avais de moins en moins confiance en lui. Il avait l’air trop gentil, et être trop gentil, c’est jamais bon quand on est dans la politique. En plus, si il était réellement gentil, il aurait eu plus de gens avec lui, même si un complot était organisé. En fait, il n’y aurait même pas eu de complot contre lui. Question de respect envers une personne qui faisait le bien. Bon, on était pas tous de bons samaritains, mais il aurait eu le soutien de plus de monde.

Poursuivons. Il parla de Vadokan comme un érudit, malgré ce qu’il avait pu entendre sur les garzoks. Totalement d’accord j’étais. Parler comme ça me rappelait le livre avec le segtek, le Shaakt avec un casque, et les humains…
Et c’est reparti ! Fenouil dans le rôle du Maître, Vadokan dans le rôle du méchant, même si ça ne lui correspondait pas du tout, Tina dans le rôle de la princesse, avec des macarons sur la tête…
Focus. Focus. FOCUS.

Donc, il n’y avait rien, ce monde aussi nommé Izurith, était désert. Aller dehors ne présentait “aucun intérêt”, puisque toute la population de ce monde vivait ici, à Izurith, soit un peu plus de vingt millions de personnes. Soit quasiment Cuilnen quoi. Donc, j’irais dehors plus tard. Bah autant vérifier par moi-même, non ? Ça ne coûtait rien. A part les elfes, il n’y aurait rien ici. Et les elfes blancs alors ? Ils étaient ici ou à l’extérieur ? Focus.

Donc, il disait que la cité était ingérable. Pas de loi, Izurith était vraiment désorganisée. Enfin bon, la Reine y parvenait bien, enfin, les Hauts Mages étaient là, mais quand même. En même temps...bon, donc en gros, ils finissaient par se marcher sur les pieds. C’était dur de reppousser les murs, donc ils s’entassaient. Et pourquoi ils ne se servaient pas de la technologie, hein ? Enfin bon. Donc, il se tourna vers l’humaine, et lui déclara que...bon, on ne connaissait toujours pas son nom, donc il marqua un petit temps d’arrêt. Donc, il lui dit qu’arriéré n’est pas le mot qu’il employerait, et que c’était même un avantage. Déjà parce que comme nous ne connaissions pas la technologie, nous serions incorruptibles. Il continua, et bon, je fus forcée d’admettre qu’il ne peut pas confier le destin de sa ville à de parfaits inconnus en croisant les doigts pour que nous soyons gentils, il n’avait pas tort sur ce point. Ensuite, nous apporterions un “regard nouveau” sur leur technologie.

Bon, donc ils avaient été réduits en esclavage par des elfes venant d’un autre monde, peut-être Yuimen. Certains peuples humains se cachaient comme des lapins, et pour les déloger de leur terrier, les elfes avaient créé une arme technomagique dévastatrice, le Canon, capable de raser tout ce qui se trouvait sur son chemin sur plusieurs kilomètres en un seul tir. A la mention de la puissance du Canon, je lâchai une bordée d’injures sans le faire exprès, heureusement en elfique. Vadokan m’avait sûrement entendu, et devait encore comprendre l’elfique. Zut. Je tournai le regard vers le seigneur Valaï, histoire de me concentrer sur autre chose. Mais...si Vadokan comprenait encore l’elfique, je pourrais lui parler sans que les autres comprennent. Intéressant. Enfin donc, ils ont fait la révolution, guidés par quatre “héros”, dont ne faisait pas partie Che Guevaro. Enfin mais si, vous savez là, l’humain qui...laissez tomber, focus. Et ensuite, il y a eu un massacre, plusieurs millions d'humains versus un million d’elfes. Et les elfes ont réussi à s’enfuir, et donc des nobles essayent de les faire revenir en échange de la promesse de les faire gouverner à leurs côtés.

Superbe. Juste superbe. Carte blanche, et non pas carte bleue que nous avions. On devait jouer les espions, magnifique. Nous avions le droit de poser des questions, donc Tina se précipita, juste avant moi. Il me semblait que Fenouil aussi avait posé une question, mais je ne l’avais pas entendu. Tina demanda des précisions sur le système qui donnait au seigneur son pouvoir et son titre de dirigeant d’Izurith, et demanda à rencontrer le professeur Hynt. Puis, je pris la parole.

“Seigneur Valaï, j’apprécierais également de rencontrer le professeur Hynt. J’aimerais également vous poser trois questions. La première, n’y a-t-il que des humains ici à Izurith ? Si oui, vu que les elfes sont très mal vus, et que nous ne sommes pas tous des humains ici, existe-t-il un moyen de cacher nos...caractéristiques propres à nos races respectives ? demandai-je en pointant mes oreilles. La deuxième, nous ne sommes pas d’ici, ils rechigneront à nous donner ce que nous voulons si nous montrons que nous ne sommes pas d’ici, et habillés ainsi. Ils peuvent même deviner d’où nous venons. Donc, pourrions-nous avoir des vêtements adaptés s’il vous plaît ? Enfin, j’aimerais savoir si il y a une bibliothèque à Izurith, et si oui, si je peux y avoir accès.”

C’était un peu futile, mais nos vêtements ne conviendraient pas forcément. Et la bibliothèque me permettrait d’avoir plus d’informations sur ce monde. Il fallait rester concentré. Cette phrase me revint dans une autre langue, dont je ne connaissais pas, ou plus le nom. Je la murmurai.

I've got to stay focus.


[1206 mots]

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Dernière édition par Yuélia le Ven 22 Juil 2016 14:34, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Ven 22 Juil 2016 08:39 
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Décidément, Àma l’aimait bien cette Colonel… et c’était chose suffisamment rare pour qu’elle s’arrête à analyser son opinion de la jeune humaine. Alors elle laissa ses pensées dériver pendant que Shizune répétait l’histoire de son peuple à un nouvel arrivant qu’Àma ne prit même pas la peine de saluer.

De toute évidence, le parler vulgaire de la rôdeuse et son caractère de cochon frappaient l’officier ; Àma avaient l’habitude d’être ainsi percue. Après tout, elle parlait effectivement comme une charretière et l’âge n’avait pas arrangé son naturel revêche, elle le reconnaissait volontiers. Mais généralement, les gens ajoutaient à ce juste constat un jugement de valeur : Il y avait ceux qui la méprisaient ouvertement et ceux qui dissimulaient leur suffisance derrière un masque de bienveillance condescendante. Mais tous partageaient ce sentiment qu’elle leur était forcément inférieure puisqu’elle n’était pas capable de se comporter de manière « civilisée » …

Au contraire, bien que les deux femmes ne pussent être plus différentes, Àma ne percevait pas de mépris dans le sourire en coin de Shizune, et le fait même que celle-ci finalement ria aux éclats lui confirmait que ce n’était pas au nom d’une bienséance prétentieuse qu’elle se retenait. L’elfe l’amusait, tout simplement, et ça n’avait rien d’irritant.

La rôdeuse se garda bien cependant de répondre à la plaisanterie de la séduisante Colonel que, l’eussent-elles connue plus tôt, Àma le lui aurait montré par l’exemple. Il n’y avait aucun doute sur la manière dont celle-ci recevrait les avances d’une bâtarde Sindel en état d’obsolescence prématurée. Peut-être le clin d’œil adressé au guerrier Qui-brûle-des-Opales confirmait-il le goût de la charismatique jeune femme en la matière …? Mais ce genre de pensées de chair n’avait plus guère prise sur elle. Et c’est avec un bien plus grand intérêt qu’elle se pencha sur ce que Shizune expliqua par la suite.

La situation serait effectivement délicate pour une étrangère aux traits elfiques, plus que pour Aliéron à en croire le Colonel Shizune. Àma se voyait proposer deux alternatives : prétendre être le fruit d’une union inter-espèce ou bien se cacher derrière dans une armure intégrale… La première solution avait un avantage certain : un tel personnage lui permettrait tantôt de prétexter une haine envers les elfes, celle d’une enfant née d’un viol d’un maitre Sindel sur une esclave humaine par exemple, ou au contraire, tantôt de justifier d’une ouverture d’esprit devant un idéal de fraternité entre humains et elfes dans le cas d’une union harmonieuse et aimante de ses géniteurs… Un gros bémol cependant s’imposait à son esprit : elle n’avait en rien l’air d’avoir une ascendance humaine. Et à en juger par la surprise du garde à l’entrée du campement, les Earions ou tritons apparentés ne couraient pas les rues dans leur mondes… Il serait donc difficile d’expliquer sa peau bleue et son absence totale d’attributs humains.

Restait la possibilité de se cacher des regards indiscrets derrière un travestissement suffisamment extensif. L’armure intégrale qu’elle avait vue sur son escorte était ferait effectivement l’affaire, comme le suggérait Shizune. Mais bien qu’elle n’aimerait pas l’avouer, la vieille elfe se voyait mal porter pareille charge en crapahutant dans les ruelles d’un monde inconnu… Il lui faudrait surement songer à quelque chose d’autre. Peut-être les ingénieurs de leur monde auraient-ils une idée astucieuse pour remédier à ce problème. Elle serait bientôt fixée, car déjà l’Ynorienne, d’apparence sinon d’ethnicité, déposait au sol un disque métallique sorti de sa ceinture avant de finalement s’en écarter vivement pour dévoiler ce qui était sans doute possible un passage vers un autre monde.

Et Àma n’avait pas besoin que l’officier le confirme : tout dans le décor inhabituel de cet ailleurs rappelait l’étrangeté du matériau des armures articulées et uniformes moulants qu’elle associait désormais à ces étranges étrangers. Par contre, la précision qui suivit fut la bienvenue, car dans un premier temps Àma avait eu un mouvement de recul lorsque le passage s’était ouvert dans un léger vrombissement d’air. Alors c’est avec soulagement qu’elle s’entendit dire que le voyage était sans danger... et avec un soulagement plus grand encore qu’elle vit Aliéron s’avancer en premier !

Il s’arrêta cependant sur le seuil du portail suite à l’irruption d’une paire d’intrus. Deux guerriers humains : à en juger par leur équipement, l’une était de leur monde, ressemblant fort au Colonel d’ailleurs, et l’autre du nôtre. Il avait l’air penaud, songea Àma. Mais elle n’accorda à ce grand blond comme à cette fillette et son épée démesurée pas une seconde d’attention de plus. Pendant que le semi-elfe faisait des politesses, Àma, elle, brûlait d’impatience qu’il reprît le chemin du portail et démontrât la sûreté de la chose. Ce qu’il fit finalement avec une pointe de scepticisme… elle n’était donc pas la seule à avoir besoin de preuve plus tangible que la parole d’un officier.

Finalement, d’un pas mesuré mais résolu, Aliéron … marcha dans la mystérieuse pièce. Elle aurait voulu dire qu’il avait « franchi » un seuil, « traversé » un passage, ou encore qu’il fût « passé » par un portail. Mais les apparences étaient bien plus plates : le jeune aventurier avait tout simplement avancé comme si les deux mondes ne faisaient qu’un.

Le bord de sa cape fit même un bref aller-retour trans-dimensionnel lorsque celui-ci s’agenouilla pour poser son compagnon animal. Et celle-ci se rapprocha, son pliant dans une main, et sa lance dans l’autre, ne s’étant même pas aperçue qu’elle s’était levée, telle une somnambule captivée par ce phénomène inouï. En deux pas parvenue sur le seuil du portail, elle s’agenouilla une main tendue vers le disque métallique. Elle voulait le faire glisser sur le sol entre les pieds d’Aliéron qui semblait se trouver quelques misérables dizaines de centimètres, et voir… voir si cela le faisait repasser du côté de Yuimen… si les bornes du passage étaient physiquement reliées dans l’espace… Mais dans son dos, elle sentait darder le regard des étrangères, et Àma jugea prudent de se retenir. Après tout, qu’est-ce qu’elle s’en fichait de savoir comment ça marchait ?! *Des fois t’es plus A’as que Àma, j’te jure…* se dit-elle à elle-même.

- Bienvenue, bienvenue sur Izurith, je suis le seigneur Valaï.

Une voix inconnue lui fit lever la tête. Il y avait quelqu’un d’autre de « l’autre côté » … ? Bien sûr, il fallait bien qu’on les réceptionnât. Elle se redressa aussitôt, passant nerveusement ses doigts dans les vermoulures du manche de sa lance pendant que le demi-elfe répondait à leur hôte, avant de finalement lâcher de sa voix lapidaire et aigrelette habituelle :

- Allez p’tit, bouge tes fesses. Y en a qui attendent derrière.

Mais en l’occurrence elle avait décidé de ne pas attendre une seconde de plus et passa un bras dans le portail pour écarter Aliéron et prendre sa place sur une étrange plateforme de verre. Avec la prudence de ceux qui ont les os fragiles et l’habitude de voir ce matériau aux fenêtres plutôt qu’au sol, la vieille rôdeuse traversa l’insolite surface d’arrivée et rejoignit le mur le plus proche pour y chercher le réconfort d’un appui solide.

Une fois ses marques prises, Àma se tourna vers un homme qu’elle avait aperçu du coin de l’œil mais avait été trop préoccupée pour prendre en compte. C’était un humain *logique* aux long cheveux blancs attachés en catogan et…c’était là que s’arrêtait les attributs familiers. Tout le reste de sa personne criait la bizarrerie ! Un scarabée en bijou de col, une peau en patchwork moitié organique moitié synthétique, et pardessus tout : cet œil !... Pas celui orné d’un monocle snobinard, non, l’autre !... L’orbite était-elle vide? L’œil était-il peint d’un émail aussi noir que le derrière des oreilles d’Àma…? Cet inconnu lui faisait froid dans le dos malgré l’apparente bonhomie de son accueil. Et c’est d’une voix dénuée de toute offense qu’elle se présenta à celui qu’elle avait qualifié auparavant de « péteux d’aristo ».

- Àma A’as.

Puis elle se tût, soulagée de voir un nouvel arrivant détourner l’attention d’elle.

(((1300 mots)))
Edit : c'est Aliéron, resté immobile sur le seuil du portail côté Izurith que je pousse, pas Lelma. J'édite donc pour préciser plus clairement :)

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Dernière édition par Àma A'as le Ven 22 Juil 2016 21:18, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Ven 22 Juil 2016 16:24 
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Le garde acquiesce et me demande de le suivre. Il a un léger accent, mais je réussi parfaitement à le comprendre malgré sa tenue. Nous passons à travers le campement, je ne m’attarde pas, le pas du garde est vif et il me conduit à l’entrée de la plus grande des tentes. Il relève une partie de la tente qui fait office de porte et m’invite à entrer.

Je mets quelques secondes à réaliser où je suis, une vaste tente au mobilier plus que sommaire. Je ne suis pas seul, trois autres personnes sont là. Je me focalise sur ce qu’il semble être la maitresse des lieux, confortablement installée dans un ample fauteuil. D’un certain âge, la femme semble d’ascendance Ynorienne avec des traits caractéristiques de ce peuple. Elle semble irritée de me voir débarquer, comme si j’avais interrompu quelque chose d’important. Elle semble en confiance la plus totale, assise de façon décontractée sur ce fauteuil trois fois trop grand pour elle. Ce qui me marque le plus est sa tenue, une sorte de vêtement moulant en une espèce de cuir d’une couleur bleu foncé d’une nature que je ne connais pas, quel animal donne une telle sorte de peau ? Les deux autres sont encore plus curieux, sont-ils de ses gardes ? L’une est une grande femme aux traits marqués par le temps, elle semble avoir un âge très avancé. Elle a une couleur de peau tenant du gris et du bleu, indéfinissable réellement. On dirait une très vieille Sindel, mais clairement je n’ai jamais vu une personne comme elle de ma vie. Son accoutrement fait penser à une personne modeste, peut-être quelqu’un sur les chemins pour un pèlerinage quelconque, elle s’appuie sur une vielle lance passé d’âge, comme sur une canne. C’est là que je me rappelle qu’on m’a déjà dit de me méfier des apparences, aussi je ne présumerai pas de cette personne avant d’en savoir plus. L’autre est une belle personne, bien plus jeune d’aspect que sa voisine, cet homme est plus grand que moi, avec une teinte de peau indéfinissable et une allure mêlant fierté et noblesse. J’ai une bonne impression de ce guerrier, il semble avenant et honnête, même si j’en ignore tout, en passant par son origine. Il me fait signe de la tête en entrant avec un sourire inspirant la confiance. Il a la particularité d’être accompagné par une sorte de magnifique et très grand chien, là encore jamais vu en ce monde. Ces deux-là accompagnent les étrangers ? Sont-ils issus de ce monde qui a besoin de nous ?

Je salue tout ce beau monde d’un signe de tête, mi impressionné, mi gêné d’arriver comme un cheveu sur la soupe. Je ne dis pas un mot, je tente de n’exprimer aucun sentiment avec ma gestuelle, mais le corps est capricieux et je n’espère juste que personne n’aura vu ma surprise face à ces trois-là. Je comprends désormais que ma mission commence ici. Le garde interpelle la femme dans le fauteuil et l’appelle colonel en m’introduisant comme aventurier. Donc les deux autres présents face à elle sont aussi des aventuriers ? D’autres mondes ont été conviés ou sont-ils de Yuimen ? Elle se présente comme le colonel Shizune et n’est pas contente de me voir arriver en retard… En retard, comment je pouvais savoir ? Je fais bonne figure et répond : "Excusez mon retard, je ne voulais pas vous interrompre." des plus polis, essayant ainsi de faire baisser son irritation visible à son visage. Mais elle n’en tient pas compte et reprend son discours où elle nous explique pourquoi nous sommes là. Ainsi l’histoire de son monde est pleine de trahisons et d’esclavage. Le colonel est issu de la partie humaine de son monde, pendant des millénaires Shaakts et Sindels les ont tenus en esclavage. Ils ont pu se libérer il y a de ça déjà sept siècles. Mais la menace revient car certains humains complotent avec les anciens dominateurs pour reprendre le pouvoir. Voilà pourquoi ils ont besoin de nous, car chacun soupçonne l’autre de complot et donc ils demandent à des gens au-delà de tout soupçon de les aider à contrecarrer tout ça. Vaste programme…

Elle nous a rapidement posée la situation en concluant sur un jeu d’esprit que je n’arrive pas à comprendre. Sans en tenir compte, je reste debout les bras croisés, à attendre la suite des instructions. Elle s’adresse aux deux autres leur expliquant les difficultés qu’ils vont rencontrer vu leur apparence. Elle leur indique des astuces pour mieux se faire accepter. Je n’en comprends pas tout, mais j’en déduis que se sont bien des aventuriers comme moi avec des particularités qui ne seront pas admises sur le monde où l’on doit se rendre. J’attends patiemment le reste des instructions en ne quittant pas du regard la colonelle.

Elle reprend pour nous tous, leur monde s’appelle Izurith et ils sont arrivés sur Yuimen, non pas par un fluide préexistant, mais en créant ce qui ressemble à des fluides de transport. Incroyable, je peine à masquer ma surprise en apprenant qu’ils sont capables de créer des portails de voyage de monde à monde. Je pensais que ce savoir était réservé aux dieux. Ce peuple semble être très avancé dans le domaine des technologies, comme s’ils étaient d’un futur lointain. Que viennent-ils faire ici ? Sont-ils de l’époque de Caffreen, car finalement n’a-t-elle pas la même technologie ? Sont-ils de son monde ? De mon monde du futur ? Je ne pense pas, nous n’avons pas les mêmes traits physiques et il n’y avait pas de type Ynorien sur Asflhon. Je continu à l'écouter sans sourciller, en masquant un maximum ma surprise. Elle présente rapidement leur relation actuelle avec leurs anciens maitres, les décrivant comme divisé en de multiples factions ayant chacun leur point de vue quant à la relation à avoir avec les hommes.
Une fois les explications faites, le colonel Shizune tire une petite boule de métal de sa ceinture et se lève pour la placer au centre de la tente. Elle me masque l’objet de son corps et très rapidement après elle s’en écarte. Un petit bruit et la surprise de voir qu’une partie de la tente n’est plus, remplacé par comme un autre lieu. Le grand guerrier est tout aussi déconcerté que moi et saisis son épée de saisissement. Nous sommes estomaqués de voir cela, ça ne ressemble pas vraiment à ce que j’ai déjà vu des fluides spatiaux, en ayant déjà pris deux différents. La colonelle voit notre étonnement et nous rassure en nous disant que c’est le portail et que c’est sans danger. Si nous voulons les aider, il faut traverser, sinon on peut renoncer ici et s’en aller. Nous hésitons, ne sachant pas quoi faire. Quand je vais pour faire un pas vers le trou, deux nouvelles personnes entrent dans la tente.

Une nouvelle garde accompagnée d’un géant blond, d’une tête de plus que moi, entre dans la tente. Nous sommes surpris de voir un nouveau compagnon aux vêtements qui ne collent pas avec son aspect physique... Enfin que dire de moi en armure Hionione. L’homme, très grand, porte un ensemble Ynorien typique. Mais il n’a ni la taille, ni la forme de visage, ni la couleur de cheveux des Ynoriens. Encore un étrange personnage, qui est-ce ? Il semble gêné, presque timide de rentrer, encore plus en retard que moi, dans la tente. Je lui fais un signe de bienvenu de la tête comme je l’ai appris à Oranan il y a déjà trois ans de ça. L’homme présente une grande cicatrice sur son œil aveugle, il est borgne, mais semble bienveillant, il a une belle arme là aussi d’origine Ynoriene, qui est une grande sorte de lance. Mais je suis plus surpris par la petite garde, elle me fait peur, une sale impression. Je sais qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, mais on peut voir rapidement qu’elle est dangereuse. Sans doute par son aspect physique et une armure mélangeant le métal et leur sorte de cuir qui ne semble pas en être. Ou alors à cause d’une immense épée dans son dos... ou ce que je pense être une épée. Quoiqu’il en soit, elle ne reste pas, nous ignore totalement et confie le géant blond au colonel.

Le colonel Shizune appelle le nouveau venu Duncan et l’invite comme nous à passer le portail. Nous ne pouvons plus reculer. L’autre guerrier se présente comme étant Aliéron, nous salut et passe le premier, suivit de son grand chien. Je n’hésite pas et passe après lui, mais je suis écarté par la vieille et n’y prête pas attention. J’entre dans le trou et je suis comme déstabilisé une seconde et puis rien à part un léger vertige.

J’arrive dans un lieu où je ne comprends rien, cela ressemble à ce que j’ai pu voir avec mes rêves sur Caffreen, chez elle. Mais je suis perdu. Tout n’est que métal et matières inconnues. Tout est lisse, sans aspérités. Je regarde de toute part, Aliéron est déjà là et se présente ainsi que son compagnon animal. Un homme nous attend, à l’aspect soigné. Tout semble normal en lui, excepté une étrange particularité du visage. Tout une partie de son visage est comme de métal et il lui manque un œil dans cette partie, remplacé comme par quelque chose métallique. J’ai du mal à formuler mes pensées et à concevoir ce que je vois. Je regarde partout autour et ne comprends pas où je suis ni ce que je vois. J’en oublie presque les politesses envers notre hôte qui se présente comme le seigneur Valaï qui se dit être celui qui a fait appel à nous de Yuimen. Nous sommes sur Izurith, déjà ? Je n’ai pas ressenti les mêmes effets qu’avec des fluides spatiaux. Quelle étrangeté que ce lieu, j’essaye de reprendre mes esprits et de répondre au seigneur. Je note qu’il n’est pas de type Ynorien.

"Merci de votre accueil Seigneur Valaï, je suis Lelma et je viens ici apporter toute mon aide." Avec un signe de tête de politesse. N’attendant pas et curieux : "Impressionnant votre façon de passer de monde en monde, où sommes-nous arrivés ? Quel étrange lieu !" Je tente au mieux de dissimuler mon trouble, étant pleinement déjà investi par la mission que ma confié mon frère. Rapidement nous sommes tous les quatre de la tente et le grand chien, arrivés dans cette pièce des plus curieuses.


(1740 mots)

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Sam 23 Juil 2016 14:36 
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Après moi, et avant que le Seigneur des lieux ne répondit, seule la dernière venue, cette jeune humaine blonde d’origine humble, prit la parole pour s’adresser à notre commanditaire d’un ton hésitant. Le sens de ses paroles n’était pas des plus fiers, et dénotait un certain manque de confiance en elle. Ainsi, là où j’avais moi-même considéré ces êtres étrangers comme retardés par rapport à nous sur les deux valeurs majeures de nos civilisations que sont l’art et la magie, elle préféra se montrer inférieure et prétendre ne pas pouvoir comprendre leur monde à cause de notre retard probant, n’hésitant pas à nous traiter tous d’arriérés pour faire mouche de ses propos dépréciateurs. Je secouai la tête d’un air exaspéré. Quelle jeunesse. Porteuse de tous les rêves et espoirs, mais tellement pessimiste et maussade. J’avais toujours considéré une certaine faiblesse psychique dans l’espèce humaine. J’en avais une preuve de plus, ici et aujourd’hui.

Enfin, donc, le Seigneur Valaï consentit à répondre à nos nombreuses et pertinentes interrogations. Il introduisit son discours par le thème de Yumiko, cette jeune femme qui avait pu étaler un géant d’un simple coup de pommeau, et porter celui-ci sans le moindre effort apparent. Le maître des lieux nia toute implication dans la nature de cette exceptionnelle puissance, n’hésitant pas à l’évoquer comme une aberration mutante à demi-mot, et reléguant nos questions à un certain Professeur Hynt, éminent maître es technologie du Palais d’Izurith. Un scientifique, comme il l’appela. Ce terme ne me disait rien, mais je l’associai volontiers à un savant, au vu des termes employés pour l’évoquer. Bien qu’ils parlent notre langue, nous aurions à faire quelques efforts pour nous comprendre mutuellement, sans aucun doute. Le jargon des uns n’était pas celui des autres. Valaï promit nous faire rencontrer ce Sire Hynt avant notre sortie du palais, nous donnant la seule véritable révélation de sa réponse : Yumiko était la fille de Shizune. Après un regard, il congédia celle-ci sans plus attendre, et sans se faire prier, la militaire sèche qui semblait plus jeune que l’âge réel qu’elle devait avoir rompit sans demander son reste, reléguant à son sergent indiscipliné la responsabilité de l’adolescente humaine qui ne savait sans doute toujours pas ce qu’elle fichait là.

Il poursuivit, après le départ de la colonelle, sur les différences entre nos mondes. La technologie contre la magie, quasiment inexistante ici, alors que la première n’était présente que sous forme de technomagie sur le lointain Naora, par chez nous. Il nous promit un apprentissage par le vécu de cette technologie, en parcourant ce monde.

Il continua en évoquant la question du petit gobelin d’un air triste. Intrigué par cette expression, je me fis plus attentif encore aux mots qui sortirent de sa bouche. Si d’une part, il affirma que tout n’était pas comme son palais, il nota avec peine que le monde d’Izurith n’avait rien de coloré, et ne possédait plus aucune nature digne de ce nom : animaux, couleurs, plantes. Ceux qui persistaient n’étaient plus qu’artificiels. De pâles copies décoratives des originaux, cernées de métal grisâtre et sans vie. Je me frottai la barbe du revers de la main, à la fois désolé pour cette idée fort maussade de la vie d’une planète, et persuadé de leur responsabilité, ou du moins de celle de leurs ancêtres, dans cette réalité. Ce qu’ils appelaient technologie avait été, à fortement parier, à l’origine de tous ces maux. Ils avaient voulu dompter leur monde, et l’avaient ainsi détruit, là où nous vivions en communion avec. Un esprit fort humain, à nouveau, porté sur le progrès et la facilité, au lieu d’un respect éternel fort présent chez les peuplades elfiques de l’Anorfain, mais également chez des peuplades dites plus primitives comme les Garzoks et Sektegs, et même les souterrains shaakts et nains. Ils se fondaient dans leur environnement, et ne changeaient pas celui-ci pour le dominer, à la manière des humains ou des sindeldi. Une leçon à tirer qu’il était de notre devoir de rapatrier chez nous, une fois tout ceci terminé.

Mais pour l’heure, nous devions continuer à écouter ce sire triste faire le constat de ce monde déchu. Il se tourna vers moi en retrouvant le sourire, s’adressant pour la première fois à quelqu’un de manière plus personnelle, faisant mine de s’intéresser à moi. Il s’interrogea sur mon érudition, qualifiant mon interrogation de précise scientifiquement parlant. Encore ce terme, qui semblait souvent revenir dans son vocabulaire. Je lui répondis brièvement, et humblement :

« Je me vois plus comme un chercheur que comme un érudit. Quant à la précision de mes questions, elle est inhérente, sans doute, à ma curiosité. Mon intérêt pour votre monde est réel. »

Il poursuivit en insultant à moitié mes origines garzoks. Je ne pouvais pas lui en vouloir, ils n’avaient pas une bonne réputation. Je nuançai néanmoins son propos.

« D’orque, je n’en suis qu’un demi. Et ce n’est pas parmi eux que j’ai été élevé. »

Ainsi, je pus en toute quiétude l’écouter répondre à mes propos, indiquant que la ville comme le monde entièrement s’appelaient Izurith, et que nous étions présentement dans son palais personnel, sa demeure. Il précisa, comme il l’avait évoqué avec la question de Fenouil, qu’il n’y avait ici rien d’autre que cette immense cité, et que ceux qui vivaient en dehors devaient se nourrir de la désolation. Des sauvages, des survivants. Il estima la population de la cité à vingt millions de résidants. Un nombre sans commune mesure, sur Yuimen. Tellement élevé que j’en eus le vertige. Comment pouvaient-ils vivre tous au même endroit sans se marcher dessus ? La réponse à cette question ne tarda pas : ils n’y parvenaient pas. Tout était, dehors, sans dessus dessous, chaotique et incontrôlable. Ce n’était pas pour rien que nous étions présents : son pouvoir était fantoche, et ne représentait plus grand-chose pour le commun des mortels de l’endroit. Eux aussi étaient des survivants, des sauvages se pensant sages. Car il n’était plus possible de parler de vie, dans ces conditions.

Il poursuivit en rebondissant sur les propos de Phyress, arborant un ton modeste dont je lui sus gré. Il admit les limites de la technologie pour régler son problème, n’hésitant pas à la qualifier d’indirectement responsable de la situation, et précisa que l’appel aux nôtres s’était fait justement pour avoir un regard neuf et non biaisé par cette technologie, quand bien même nous serons sans doute amenés à l’utiliser en parcourant Izurith. Là où je ne le rejoignis pas, ce fut lorsqu’il évoqua la technologie comme moyen de récompense inégalable. Je fronçai les sourcils, perplexe. Je n’étais pas certain que munir les peuplades de Yuimen de cette technologie autodestructrice soit la meilleure idée qui fut, quand on voyait où ça les avait amenés. Une assurance un peu vite admise de la part de ce seigneur, qui pensait que nous n’étions que des mercenaires sans foi ni loi, sans honneur ni idéaux. Je gardai, pour l’instant, pour moi toute remarque concernant ce fait, et poursuivis l’écoute de son récit, qui dériva sur l’historique de la planète, et les raisons de leur situation actuelle. Il parla ainsi d’un monde divisé, dont Izurith n’était qu’une petite partie, probablement. Les humains, divisés et se querellant sans cesse, ne purent contrer l’arrivée massive et technologiquement avancée de peuplades shaakts et sindeldi venues d’un autre monde. Ils transformèrent ces peuplades barbares indisciplinées en nombreux esclaves qui construisirent la cité telle qu’elle était aujourd’hui. Une main d’œuvre si nombreuse qu’il leur fut loisible de faire de puissantes avancées technologiques.

Il évoqua une arme, le Canon, créée par les elfes, pouvant supprimer des pans entiers de civilisation d’un seul tir. Les dernières poches de résistance cédèrent à ce pouvoir, et nul ne s’aventura plus hors des murs de la cité jusqu’à ce qu’après plusieurs milliers d’années, un soulèvement humain fut à l’origine d’un changement majeur : quatre héros donnèrent à ce peuple des armes technologiques, dont ils se servirent pour gagner leur liberté et retourner la situation, éradiquant sans aucune pitié leurs anciens maîtres elfes. Ils prirent le pouvoir à Izurith, et seuls quelques rares elfes purent prendre la fuite, hors de la cité, dans les plaines extérieures, tentant depuis de fomenter de rares et peu efficaces coups d’état pour renverser le pouvoir et récupérer leur bien. Et c’était présentement ce qui nous amenait à présent : certains humains auraient pardonné les années d’esclavagisme et seraient prêts à s’allier aux elfes pour accéder, ensemble, au pouvoir. Une fois encore, je me frottai la barbe, alors que Valaï concluait ses paroles en affirmant que nous pourrions voir les détails techniques avec le sergent Colline, et que nous avions désormais le choix de suivre ce militaire vers l’extérieur, ou de nous rendre chez le chercheur Hynt pour de plus amples informations… scientifiques.

Je restai muet un instant, ne sachant que penser de cette situation. Les autres prirent rapidement leur décision, à l’image de la voluptueuse Tina, qui soumit sa volonté d’aller voir Hynt, et posa une question d’ordre politique à ce seigneur, s’inquiétant de savoir si la passation du pouvoir était filiale, comme dans la plupart des royaumes de Yuimen, ou autre. Fenouil, lui, se demanda ce qu’étaient devenus ces héros humains, ou leurs descendants. Le jeune gobelin s’étonna également de la volonté elfique à reconquérir Izurith, au lieu de s’en aller sur un autre monde. Une question pertinente, mais dont je pensais détenir la réponse. Je m’avançai sans doute un peu pour lui dire :

« Sans doute n’ont-ils pas envie de repartir de rien, alors qu’ils ont tout ici. Par fierté, peut-être aussi. Par esprit de vengeance, peut-être. Sans doute aussi parce que les technologies favorisant leur exode sont présente ici, à l’intérieur de la cité, uniquement. »

Quelques hypothèses qui feraient quelques possibilités de réponse. Fenouil en donna une autre : l’appât du gain. Izurith cachait peut-être quelque ressource précieuse trouvable nulle part ailleurs, qui était à l’origine de toute cette technologie, de toute cette science. Et pour laquelle ils étaient venus d’ailleurs, voici de nombreuses années. Yuélia, abandonnant ma main, prit confiance et affirma son envie de rencontrer Hynt également, posant à son tour plusieurs questions : s’il existait des humains hors d’Izurith, si les elfes étaient mal perçus à l’intérieur de la cité – auquel cas il faudrait qu’elle cache ses attributs trop visibles - et si elle pouvait avoir des habits plus passe-partout pour ce monde où nous serons déjà lorgnés étrangement, pour ceux de notre compagnie qui n’étaient pas humains. Comme moi, par exemple. La crainte d’être associé à mes aïeux shaakts ne me plut guère, et j’attendis également la réponse à cette question, histoire de me prémunir d’un racisme probable à mon égard. Car si mes traits se rapprochaient de ceux d’un garzok, ceux qui ne connaissaient pas cette race verraient surtout le teint sombre de ma peau, et mes traits elfiques, bien que fort bourrus par rapport à la norme noire. Elle demanda l’accès à la bibliothèque de la cité, ce à quoi je lui répondis :

« Je crois que nous n’aurons guère le temps de nous plonger dans de longues lectures. Le problème sévissant ici a l’air urgent. »

Et à mon tour, je me tournai vers Valaï.

« J’ai juste une remarque à vous faire, Seigneur. Tout d’abord merci de votre temps, et de vos explications. Ainsi que de votre confiance. Ma remarque, cependant, la concerne directement : vous nous dites incorruptibles. Je vous suggère la prudence. Tous ici ne sont pas là pour l’argent ou la gloire. Certains ont des valeurs, et pourraient trouver, de ce regard extérieur que vous indiquez, qu’une union clémente entre des espèces autrefois ennemies pourrait être la solution à votre problème. Ce que vous semblez vouloir éviter, de toute évidence. Ainsi, outre l’aspect purement matériel ou technologique, sur lequel je ne crache pas, mais qui n’est pas fondamentalement mon intérêt premier, pourriez-vous me dire quelle raison, en prenant votre parti, nous défendrions, hormis la rancœur d’actes passés ? Vous pensez que les elfes ne pourraient pas reconnaître votre équivalence, et s’unir à vous ? Vous les croyez eux-aussi revanchards du massacre perpétré contre eux ? En d’autres termes, sire, et sans offense : qu’est-ce qui fait de vous le camp des « gentils » ? »

Une question qui pouvait sembler impertinente, mais que Valaï comprendrait peut-être. J’étais une personne foncièrement franc et sincère. Je ne voulais pas cacher à notre commanditaire ces pensées qui m’effleuraient déjà. En posant la question, j’aurais peut-être une réponse. Et alors, je pourrais me diriger avec les autres vers ce fameux Hynt, scientifique de renom.


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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 25 Juil 2016 03:03 
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Le Seigneur répondit à toutes les questions, prenant bien le temps de réfléchir entre chacun de ses propos afin d'être le plus concis possible. Phyress craignait déjà de devoir s'éterniser ici même à entendre les autres parler et poser des questions alors qu'elle venait de sortir une seconde sottise et était à deux doigts de se résoudre à ne plus jamais oser ouvrir le bec. Surtout lorsqu'elle entendit la femme la surnommer la " Blondinette " en refilant sa responsabilité au fameux Collin.

Les informations fusaient dans tous les sens. On pouvait apprendre qu'il ne s'agissait pas de magie mais de technologie, technomagie ou d'autre mots que Phyress n'avait jamais entendu. Même pas de la bouche d'Yvain ou encore dans un livre. Non, ça vraiment, elle ne l'aurait pas oublié. La jeune femme regardait autour d'elle. Personne n'était aussi étonné qu'elle ? Vraiment ? Cela voulait dire, que quelque part, ces gens là avaient su devancer la magie même. Ils avaient pu rivaliser avec les lois élémentaires qui faisaient de Yuimen le monde qu'il était ? Ce devait être au prix de ce qu'il expliquerait par la suite comme un véritable désastre humain.

La question du jeune gobelin reçu également une réponse et pas des plus inintéressantes. L'homme aux alvéoles avait employé un mot des plus singulier. Synthétique. Phyress cherchait dans sa petite tête d'oiseau où elle avait pu entendre ça pour la première fois. Elle fouillait dans ses souvenirs, manquant au passage quelques informations clefs. N'est pas tête de linotte qui veut.

Faute de trouver l'origine de ce mot, elle fronçait ses petits sourcils et se demandait en quoi il était faisable de pouvoir falsifier un arbre, une plante, un oiseau ? Quel intérêt alors qu'il suffisait de laisser la nature faire le travail ? Faute de se rappeler de l'origine du mot, elle n'avait pas oublié toutes ces joyeuses matinées d'été à virer la mousse et le lierre qui lui mangeait la maison. Alors à cette époque, si on lui avait raconté qu'ailleurs on faisait de fausses plantes, elle aurait probablement rigolé.

Ayant passé le plus clair de sa vie dans un trou boueux au bord d'un lac et entouré de chèvres, de forêt, de loups et d'ennui, dans l'ordre, elle était curieuse de voir comment le monde avait pu faire reculer la nature au point de devoir la recréer derrière. C'était lié à cette avance technomagiquologique que la jeune femme n'expliquait pas. D'ailleurs, elle était à des années lumières de la comprendre, encore ébahie des portes automatiques qu'elle était.

Lorsqu'il répondit à sa question, faisant preuve d'une grande amabilité, elle se mit à rougir. Elle avait effectivement oublié de se présenter, la façon qu'il avait de l'appeler laisser entendre qu'il voulait connaître son nom. Les autres s'étaient-ils présentés ? Devait-elle le faire ? Elle ne connaissait pas les noms des autres non plus, donc peut-être que ce n'était pas urgent.

La " Blondinette " commençait à se demander si on voyait sa tête fumer sous la honte et les questions qu'elle se posait. En tout cas, ses joues rougissaient. Le Seigneur alvéole avait beaucoup de tact et avait en toute sympathie surjoué les compliments et les flatteries, disant qu'ils seraient une aide de confiance, incorruptibles, purs, presque divins si on lui avait laissé assez de temps pour s'étaler en compliments. Y pensait-il le moindre mot ? Souhaitait-il atténuer le malaise provoqué par la jeune femme qui avait délibérément comparé tous les aventuriers ici présent à des primates jouant avec les poux tandis que d'autres peuples jouaient avec des portes automatiques ?

Et qu'avait-il dit ? Trop pensive qu'elle était, elle avait oublié d'écouter. Encore une fois. Ce qui avait réveillé son attention, c'était un chiffe. Vingt millions ? De quoi ? D'habitants ? C'était une blague ? En quoi est-ce que c'était faisable ? Il n'y avait plus de nature, où est-ce qu'ils trouvaient autant de bouloums pour alimenter tout le monde ? Ah, oui, des bouloums synthétiques... Probablement.

Mais d'où venait ce mot, à la fin ?! Synthétique... Synthétique... Elle avait beau le répéter dans tous les sens, elle ne parvenait pas à mettre la main dessus. Pourtant, elle l'avait sur le bout de la langue.

Les autres parlaient, posaient des questions pertinentes qui seraient très utiles pour la suite, afin de mieux analyser ce qui allait les entourer, les surprendre ou encore les aider à comprendre. Comprendre dans un monde incroyable où les habitants qui peuplaient ces terres en étaient à un stage impensable où, bercés dans une telle cohabitation avec la technomagiemesgenoux qu'ils n'avaient même plus besoin de comprendre. Là où Phyress, encore sale d'avoir dormi dans la forêt devait remettre son existence en question à chaque fois.

Comme lorsqu'elle regardait les étoiles avant de s'endormir. Quand elle réalisait à quel point le monde était grand et qu'elle était toute petite. Elle avait déjà compris, rien qu'un tout petit peu, sa place dans l'univers. Etait-ce le cas de ces habitants ? Des gens de ce palais militaire sans âme ni verdure ? Etait-ce le cas de quelqu'un qui n'était même plus obligé de comprendre pourquoi le vent, la pluie, les arbres lorsqu'il suffisait de les crééer ? Et d'où venait ce satané souvenir.

(" Synthétique... Synthétique... Mais où est-ce que j'ai entendu ça. ")

Lorsque l'homme à la peau étrange reprit parole, annonçant dans la foulée qu'il était à moitié garzok (" AH ! Je comprends mieux ! "), il poussa le vice à poser une question à ce Seigneur alvéole, tout en y mettant de nombreuses formes comme si, doué du sens de la diplomatie, il comprenait lui même l'impact que ses mots pourraient avoir. Il remettait en doute tout ce qu'il venait d'être annoncé. Et si nous aidions le mauvais camps ? Et comment pouvaient-ils le savoir aussi tôt, qu'est-ce qu'être bon ou mauvais, surtout quand appât du gain il y a... Phyress se questionna sur ses propres valeurs. Puis elle trouva.

Voilà, c'était ça ! C'était dans un conte qu'elle avait entendu ce mot. Synthétique. Un frisson traversa son échine comme un éclair fendrait un chêne. Ouvrant de grand yeux, elle réalisa qu'elle venait de mettre les pieds dans une situation qui la dépasserait très certainement. Ces gens là avait pu contrefaire la vie ? Falsifier la nature ? Mais pourtant, ça existait déjà sur Yuimen.

C'était même là que venait ce fameux souvenir. Khynt le modifié.

Phyress découvrit les joies de la paranoïa. Et elle avait encore oublié de dire son nom.

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1050 mots

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 25 Juil 2016 15:12 
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Palais - Salle de conseil (Tina, Fenouil, Yuélia, Vadokan et Phyress)


    Le Seigneur Valaï écouta patiemment et avec intérêt les questions de chacun, avant de se lever et de faire signes à ses invités de faire de même. Il leur répondit alors en les menant lentement vers le Sergent Collin, sans oublier cependant de regarder dans les yeux les gens à qui il répondait. Il s'adressa d'abord à Tina, concernant ses interrogations relatives à la passation de pouvoir d'Izurith.

    « C'est en effet à peu de choses près votre équivalent à la Royauté, seulement mon titre officiel est Seigneur d'Izurith. C'est, officiellement, le seul titre de noblesse de la ville, mais les grandes maisons sont par tous considérés comme les aristocrates de la cité. C'est donc bien une affaire de lignage, sauf que la maison régente a été élue par vote, et, n'ayant pas d'héritier, la prochaine maison dirigeante sera également établie de cette manière. D'où les attentats à ma vie : si je venais à mourir, ce serait très certainement l'une des grandes maisons de la cité qui finirait au pouvoir. »

    Le Seigneur d'Izurith se tourna alors vers Fenouil.

    « Les quatre héros de la résistance étaient Dame Aël, Messires Col et Säan, et, enfin, le plus célèbre d'entre eux, le Docteur Hynt. Oui, vous l'aurez deviné, le Professeur Hynt est de sa famille. Aucun d'entre eux n'a eu d'enfant, mais le neveu du Docteur Hynt a suivi les pas de son oncle et a engendré une lignée de chercheurs et savants exceptionnels, dont le Professeur Karl Hynt, que vous aurez le plaisir de rencontrer d'ici quelques minutes, est un digne successeur. »

    « Quant à l'intérêt des elfes concernant la reconquête d'Izurith, elle est très simple : ils sont les premières victimes de leur arrogance passée. Lorsqu'ils ont usé le Canon, ils ont ensevelis le fluide par lequel ils étaient arrivés, et nous soupçonnons qu'ils en aient cachés bien d'autres à notre vue. Ainsi, leur seule porte de sortie de ce monde désolé qu'ils parcourent est cette cité, qui non seulement est la seule parcelle de terre viable de la planète, mais, comme vous avez pu le voir, possède depuis peu le moyen de voyager vers d'autres mondes, comme Yuimen. »

    Il se tourna ensuite vers Yuélia pour répondre à ses nombreuses questions.

    « Effectivement, il n'y a que des humains à Izurith. En dehors des nombreux hybrides issus des unions humaines et elfes, évidemment. Concernant les moyens de passer inaperçus, vous aurez le loisir de voir cela avec le Sergent Collin. Mais n'ayez pas peur concernant vos vêtements, il y a de nombreuses modes vestimentaires à Izurith, et vous n'avez pas l'air plus étranges que certains originaux de la ville. Et il y a peu de chance qu'ils devinent que vous n'êtes pas originaires d'ici : nous avons pris soin de ne pas crier sur les toits que nous savions voyager entre les mondes. Concernant les bibliothèques, il y en a bien plus d'une. Mais la plus grande est dans ce quartier : c'est la Bibliothèque Seigneuriale. Le Sergent Collin pourra vous en donner un passe, mais je doute que vous y trouviez des choses que nous ne pouvons pas vous dévoiler nous-mêmes. »

    Il se tourna pour terminer vers Vadokan, à qui il adressa un sourire mutin.

    « Toujours aussi pertinent, Messire. Mais vous vous méprenez : nous ne sommes pas opposés à une entente pacifique avec les elfes. Il est certain que nous sommes les mieux équipés pour vous rémunérer comme il se doit à la conclusion de cette sombre affaire, et c'est en cela que je vous considère comme incorruptibles : car ceux motivés par l'appât du gain ne trouveront pas mieux sur ces terres. Mais ça ne veut pas dire que je vous crois tous plus stimulés par nos technologies que par le sentiment de faire ce qui est juste. Je pense simplement que c'est notre cause qui l'est. Et je pense que si vous n'êtes pas encore convaincus, vous le serez rapidement lorsque vous verrez les alternatives qui s'offrent à nous. Car nous savons de source sûre que les elfes qui détiennent le pouvoir sur leurs confrères ont toujours pour but de nous assouvir pour reprendre leur souveraineté. Il faut que vous compreniez : les elfes vivent très longtemps, et sont encore aux rênes ceux qui nous dominaient au moment de leur chute. Aussi, cette génération, qui dominera toujours pour les prochains millénaires, nous sera à jamais nocive. Je suis prêt, évidemment, à leur offrir des accords, mais rien qui comportera le moindre risque pour les citoyens de cette cité. Donc rien qui laisse supposer qu'ils puissent remettre un pied dans celle-ci. »

    « Si vous croyez encore à leur bonne volonté, cependant, laissez-moi vous dire que les marques laissées sur mon visage et le reste de mon corps sont de leur fait, et qu'ils sont également la raison pour laquelle je n'ai plus d'héritier. »

    Son regard avait pris une teinte plus sombre qu'il ne l'avait jamais laissé montrer jusque là à ces mots, mais bien vite il balaya ces remarques d'un revers de la main avant de les confier au Sergent Collin, qu'ils venaient de rejoindre.

    « Excusez-moi, il semblerait que d'autres aventuriers aient besoin de moi. Je vous laisse donc aux bons soins du jeune Sergent ici présent, car le devoir m'appelle. »

    Il effectua une légère révérence avant de quitter la pièce par là où ils étaient entrés, prenant la direction d'où ils venaient. Collin, lui, leur adressa un sourire bienveillant mais quelque peu timide, avant de prendre la parole.

    « Heu... Tout le monde veut rencontrer le Professeur ? Enfin je vais vous mener à lui, et ceux qui n'ont rien à lui demander me suivront. »

    Il tourna finalement les talons et les mena à travers les couloirs pendant un peu plus d'une minute, jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'intérieur de ce qui ressemblait vraisemblablement à un laboratoire.

    Image


    A l'intérieur se trouvait un homme d'un cinquantaine d'années, penché sur des dispositifs étranges.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)


    « Professeur Hynt, » appela le Sergent. « Je vous présente les aventuriers venus nous aider. »

    Puis, à ceux-ci.

    « Voici le Professeur Hynt. Il répondra à vos questions, mais uniquement celles relatives à la technologie et à ses théories... savantes. Pour tout ce qui est technique, c'est avec moi qu'il faut voir. Pour ceux qui veulent, ou quand vous aurez terminé, je serai dans la pièce d'à côté. »

    Et il tourna les talons pour se rendre dans la pièce adjacente.

    [Pour ceux qui le suivent]

    La pièce d'à côté était tout aussi étrange, mais au lieu des divers appareils aux fonctions mystérieuses, elle était pleine de placards bourrés de vêtements en tout genre qui dépassaient des portes, mal rangés. Il y avait également une table centrale avec des appareils tout aussi étranges mais bien plus petits que ceux du Professeur Hynt entassés dessus, et des chaises tout le tour, dont une occupée par Collin.



[Tina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)
Fenouil : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)
Yuélia : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)
Vadokan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 2 (bonus longueur)
Phyress : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mar 26 Juil 2016 11:19 
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Palais - Salle de transport spatial (Aliéron, Ama A'as, Lelma, Duncan)


    Le Seigneur Valaï offrit un sourire bienveillant à ses nouveaux hôtes.

    « Ravi de vous rencontrer, » répondit-il à leur présentation. « Ceci est la salle de transport du Palais d'Izurith, » expliqua-t-il en réponse à Aliéron et Lelma. Quant à ce que vous pouvez faire pour moi, je vous expliquerai de quoi il en retourne dans la salle du conseil. Si vous voulez bien me suivre. »

    Et, tournant les talons, l'homme aux cheveux blancs s'approcha un peu plus des étranges portes vitrées, qui coulissèrent toutes seules devant lui pour le laisser passer. Il les mena à travers quelques couloirs faits des mêmes matériaux étranges que la salle d'où ils venaient, passant par des portes métalliques qui s'ouvraient également à leur seule approche.

    Image
    (Les couloirs sont de ce genre, sans les câbles qui pendouillent partout)


Palais - Salle de conseil (Aliéron, Ama A'as, Lelma, Duncan)


    Ils arrivèrent, après un peu plus d'une minute de marche sans croiser la moindre personne, dans une salle à l'éclairage plus tamisé mais toujours aussi inexplicable.

    Image
    (Mais il n'y a rien sur la table)


    Le Seigneur s'assit en bout de table, sur l'un des confortables canapés en cuir rembourré, avant de faire signe aux Yuiméniens de s'asseoir à leur tour à ses côtés. Shizune resta debout, près de la table, dans un étrange mélange de décontraction et de rigueur militaire.

    « Il me semble, si tout s'est bien passé, que vous connaissez tous les raisons qui m'ont poussé à faire appel à des personnes comme vous pour nous venir en aide. Je vous donnerai, dans un instant, les informations dont vous aurez besoin pour accomplir votre mission. Mais, dans un premier temps, je suis certain que vous avez tous beaucoup de questions, alors je vais d'abord vous laisser les poser, et j'y répondrai comme je le peux. »

    Son petit discours terminé, il adressa un nouveau sourire bienveillant à la petite assemblé, accompagné d'un signe de tête encourageant pour les inciter à prendre la parole.



[Aliéron : 0,5 (introspection) ; 0,5 (engagement) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1,5 (bonus longueur)
Ama A'as : 0,5 (introspection) ; 0,5 (engagement) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1 (bonus longueur)
Lelma : 0,5 (introspection) ; 0,5 (engagement) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1,5 (bonus longueur)
Duncan : retard
]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mar 26 Juil 2016 18:16 
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Songeur, les sourcils froncés, les lèvres pincées, Fenouil réfléchissait toujours à ce qui pouvait attirer les elfes à Izurith, lorsqu’il entendit la jeune Yuélia questionner à propos des aventuriers non-humains. Il interrompit donc sa réflexion pour porter attention aux multiples questions de la jeune elfe courtement vêtue. Il était évident que Fenouil attirerait l’attention par la couleur verte de sa peau ainsi que le sage Vadokan dont la race n’était pas vraiment définie. Ce dernier, précisa de fait qu’il n’était que moitié orque. Du peu que connaissait Fenouil sur les individus de cette race, Vadokan semblait en effet nettement plus intelligent et réfléchi. Cette intelligence provenant sans doute de l’autre moitié, se dit Fenouil.

Et ce fut ce demi-orque qui tenta le premier d’apporter une réponse au questionnement de Fenouil. Le demi-orque supposait que les elfes préféraient partir de quelque chose au lieu de commencer à zéro dans un autre monde. Il suggérait également l’esprit de vengeance ou bien encore que les technologies favorisant leur exode n’étaient tout simplement pas à leur portée. Fenouil fit un signe de tête reconnaissant à Vadokan. Il n’était pas convaincu des arguments avancés, mais ne les rejetait pas pour autant, s’octroyant du temps pour réfléchir à tout ça.

Le grand demi-orque poursuivit à l’endroit de Valaï, lui précisant que les aventuriers verraient peut-être la situation d’un autre œil, et que selon leur propre vision, les « gentils » n’étaient peut-être pas les humains gouvernés par le Seigneur Valaï. L’orque avait usé de diplomatie en faisant part de sa réflexion, il avait choisi ces mots afin de ne pas offenser leur hôte, mais il n’en restait pas moins que sa remarque s’avérait plus que pertinente aux yeux de Fenouil.

Comme depuis le tout début de l’arrivée des Yuimenniens au palais, le Seigneur Valaï apportait attention à tous sans exception et sans discrimination et répondait de bon cœur à toutes leurs questions.

Tout en se levant de table et en se dirigeant vers le Sergent Collin, il expliqua que son titre de Seigneur pouvait être comparé à celui de la royauté et qu’aucun autre titre n’existait en ce monde. Mais puisqu’il ne jouissait d’aucun héritier, sa succession reviendrait à une autre maison et serait décidée par voix de vote. Puis se tournant vers notre jeune gobelin tout attentif, il nomma les quatre héros de leur histoire : Dame Aël, Messires Col et Säan ainsi que le docteur Hynt. Ce dernier étant l’aïeul du professeur Hynt. Pour ce qui est de l’intérêt des elfes envers Izurith. Il semblerait que les elfes aient enseveli leur propre fluide d’arrivée lors de l’utilisation de leur arme de destruction massive portant le nom de « canon ». La seule façon de quitter ce pays demeurait cette cité via la technologie développée depuis peu par les humains. Cette réponse satisfit notre petit gobelin qui hocha la tête.

Valaï rassura la jeune elfe au sujet de son apparence et de ses vêtements. Il n’y avait pas vraiment de code vestimentaire sur Izurith. Les vêtements des aventuriers passeraient inaperçus. Il se tourna ensuite vers Vadokan se lançant dans une longue réponse argumentant que les elfes s’avéraient réellement les méchants. Rien dans ses arguments ne réussit à convaincre Fenouil qu’il se trouvait dans le bon clan, mais rien ne le convainc davantage du contraire. Il décida donc de mettre cette question en suspens et de croire sur parole pour le moment le seigneur Valaï, se laissant l’opportunité de se raviser le cas échéant.

Leur hôte prit alors congé d’eux, prétextant être attendu. Il les salua et les confia au jeune sergent Collin. Ce dernier, d’une voix un peu timide les mena jusqu’au professeur Hynt, puisque Yuélia et Tina avaient manifesté leur désir de le rencontrer. Fenouil, indécis, suivit docilement le jeune homme à travers les couloirs qui les menèrent jusqu’au laboratoire du dit professeur. Placé dans l’embrasure de la porte, Fenouil put voir cette étrange pièce comportant des instruments tout aussi bizarres. Curieux de nature, voulant voir de plus près toutes ces lumières étranges, il s’apprêta à entrer dans la pièce, lorsqu’il aperçut le professeur Hynt.

Son mouvement en suspension, sa bouche ouverte, le petit gobelin observa l’étrange homme d’âge mûr, affublé d’une longue veste de laboratoire, portant des lunettes rondes lui donnant un regard de grenouille. L’homme à la mimique sérieuse était impressionnant, mais ce qui attira l’attention de Fenouil fut la longue aiguille qu’il tenait en main ainsi que les trois autres accrochées au bras de sa veste de laboratoire. Un tout petit peu peureux de nature, Fenouil recula d’un pas, puis de deux, et de trois. Il considéra qu’il ne lui était pas nécessaire de s’entretenir avec le professeur Hynt, puisque Tina et Yuélia s’en chargeraient sûrement.

Lorsque Collin tourna les talons, Fenouil fit un petit sourire gêné au professeur Hynt avant d’emboîter le pas au sergent.

La pièce dans laquelle le conduisit le jeune Sergent s’avérait assez différente à la précédente. Aucun instrument étrange ne s’y trouvait a priori, par contre les murs étaient presque tous recouverts de placard de vêtements, si on en jugeait ceux qui dépassaient par les portes. Il y régnait un certain désordre qui ne déplu nullement à Fenouil.

Collin prit place à la table centrale et le petit être vert fit de même, choisissant la chaise à sa droite. Sur cette table ronde monochrome gisaient de petits objets hétéroclites dont Fenouil était incapable de nommer et encore moins d’y trouver une fonction.

Curieux, il tendit son petit doigt vert vers l’un d’eux, le plus près de lui, mais arrêta son geste en suspens, de crainte de provoquer le désaccord du sergent. Il se tourna donc vers le soldat et les yeux pétillants de curiosité, il demanda :

« Qu’est-ce que c’est ? Je peux en prendre un pour l’examiner ? »

Puis tout en observant davantage son vis-à-vis, il poursuivit naïvement :

« Et toutes ces cicatrices, c’est un elfe qui vous les a infligés ? Et pourquoi on ne vous a pas réparé comme pour le Seigneur Valaï ? »

(((1004 mots)))

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mer 27 Juil 2016 12:55 
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Une fois que tous les Yuiméniens eurent franchis le passage, leur recruteuse aux courbes évocatrices les rejoint et ferma la connexion entre leurs mondes… Il n’y avait plus de retour possible, songeait Àma, un malaise grandissant dans des entrailles. La rôdeuse était loin d’être couarde mais jamais n’avait-elle eût à s’adapter à pareille situation : tout était si…étrange ! L’elfe ne trouvait aucun repère familier, que ce soit du fait des matériaux inconnus sous ses yeux et ses mains ou cette visibilité parfaite en l’absence notoire de fenêtres dans les murs, de flambeau ou de quoi que ce fût qu’elle reconnaissait.

Et les habitants de ce monde n’étaient pas en reste. Elle avait déjà fait connaissance de l’intrigante Colonel Shizune, naturellement, mais cela avait été dans le contexte familier d’un campement sur la bonne vieille terre de Yuimen. De la voir ainsi rejoindre cet hurluberlu, sa combinaison insolite donnant à voir jusqu’au balancier de ses fesses, l’impression était tout autre : autant cette tenue était-elle dissonante dans l’univers Yuimien, autant l’officier se fondait-elle parfaitement dans ce monde lisse, où Nudité fonctionnelle et Stérilité esthétique semblait être les maîtres-mots de l’architecture locale.

L’air lui-même semblait répondre à ce double mantra : ni chaud ni froid, il était à la température idéale. Une neutralité confortable qui paradoxalement ne faisait qu’exacerber le malaise de la rôdeuse : ce n’était pas naturel ! Àma voulait suer des rivières, ou voir sa maigre pilosité se hérisser en forêts… quoi que ce fût pourvu que cela démentît le contrôle absolu auquel l’air semblait se plier. Et une question sous-jacente remontait progressivement des incertitudes de la vieille elfe : le « contrôle » de Qui ?

Le Seigneur Valaï coupa court à ses pensées. Il renouvela ses vœux de bienvenue et indiqua la sortie de ladite salle de transport. Àma remarqua bien la bienveillance du sourire de leur hôtes ainsi que la bonhomie de sa voix… il fallait néanmoins autre chose que de douces paroles à une vieille mule insécurisée. Il lui fallait des réponses !

Et les questions seraient nombreuses. Car aussitôt eurent-ils atteint la porte de verre qui donnait sur un sas métallique d’une dizaine de mètre de long, que ses deux battants coulissèrent d’eux-mêmes dans le mur. Àma émit un hoquet de surprise qu’elle aurait souhaité réprimer. Par quelle magie la porte s’était-elle ouverte ? Etait-ce ce seigneur humain qui les contrôlait par la force de son esprit ? Après tout… il avait bien l’allure excentrique d’un mage, se disait la rôdeuse alors que l’étonnant phénomène se reproduisait à l’autre bout du couloir.

Ainsi donc, c’est avec une image de leur guide plus familière qu’elle pénétra dans une nouvelle salle au décor insolite. De nombreux fauteuils rembourrés entouraient à intervalle régulier ce qui évoquait à l’ancienne fermière une longue table de banquet. Encore qu’il était difficile de concevoir que la moindre miette de pain ou la moindre éclaboussure d’hydromel en aient jamais touché la surface immaculée. Quel usage était alors réservé à cette salle ? Et ces cubes vitrés qui pendaient de part et d’autres, quelle fonction pouvaient-ils bien avoir ? Autant de question qui s’ajoutaient à la liste grandissante des interrogations d’une vieille elfe retorse en pays étranger…

Mais au moins pensait-elle avoir établi un point de comparaison avec son monde, un élément familier qui faisait sens dans son imaginaire Yuiménien. Leurs hôtes étaient des mages puissants. Ils contrôlaient l’air et la lumière, pliaient la matière à leur gré et voyageait entre les mondes ! A l’idée de cette magie inédite, un mot remonta de sa mémoire : « scientifique » … Le colonel Shizune l’avait employé pour décrire l’homme que cherchait Aliéron. Un érudit de quelque sorte. Il maitrisait de toute évidence un art qui imposait le respect, voir même l'appréhension de cette dernière...

Peut-être s’agissait-il d’une magie qui combinait les fluides de manière originales ? De vagues souvenirs de son éducation bourgeoise lui revenait : on lui avait parlé de légendes sindeldi faisant état de fluides différent sur leur planète originaire… Rhaa. Rien ne l’enrageait plus que lorsque sa mémoire défaillante ne lui fournissait que la coquille d’un souvenir sans le contenu qui seul comptait !... Il faudrait qu’elle enquête si elle voulait approfondir la question.

Et elle le désirait ardemment. Car bien qu’elle n’ait elle-même pas la moindre affinité pour les fluides, elle pressentait que la manière dont ces « scientifiques » semblaient les manier pourraient lui être utile dans sa lutte contre l’engeance omyrienne. Alors, lorsque le Seigneur Valaï eût achevé son second exercice de langue de bois par une invitation aux questions, Àma ne se fit pas prier :

- Je m’demandais… attaqua-t-elle de but en blanc en évitant de regarder une Shizune qu’elle imaginait amusée par son manque de protocole, c’te lumière qui sort des murs just’com’i’faut, c’t air qu’est à température just’com’i’faut, ces portes qui bougent toutes seules…just’quand i’faut… Tout ça c’est la magie des « scien-ti-fiq’ » ? articula-t-elle avec suspiscion, son regard glissant sur l’humaine aux traits ynoriens dont elle s’attendait à moitié qu'elle explose de rire comme après une bonne farce.

Mais affectant plus de certitude qu’elle n’en ressentait réellement, Àma s’assit sur un fauteuil désigné par son interlocuteur et croisa les bras sur la table en attendant la réponse du Seigneur Valaï. Ne pouvant se retenir, elle demanda cependant une précision d'un air de ne pas y toucher :

- Et ca peut faire aut' chose vot' magie d'scientifiq' ? Vos traitres-là, ceux qu'on est v'nu débusquer, i'pourraient pas l'utiliser cont'vous ? Comme une arme par exemple...?

(((800 mots)))

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Dim 31 Juil 2016 02:00 
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Nous sommes tous passés, troupe bigarrée de Yuimen, à travers cette sorte de porte entre les mondes. Pas de remarques de ma faera, sans doute connaît-elle cette façon de faire, sans avoir recours à des fluides, mais plutôt avec quelque chose qui y ressemble. L'étonnement est permanent, rien ici ne ressemble à ce que je connais. Je ne peux m'empêcher de regarder autour de moi, la curiosité l'emportant sur la politesse. Le seigneur Valaï nous répond qu'on est sur Izurith, dans la salle de transport et qu'il va nous expliquer le but de notre venue dans une salle plus loin. Mais qu'est ce Izurith ? Leur monde, une ville, un lieu ? C'est dérangeant d'arriver à un endroit sans rien savoir dessus, surtout quand on devine que nos hôtes attendent beaucoup de nous.

Je mets quelques secondes à réaliser quand l'homme passe une porte transparente comme du cristal qui glisse devant lui comme par magie. Quel monde étrange, sont-ils tous sorciers ? Et ce sol lisse, ce métal permanent, cette lumière venue de nulle part ? Nous traversons sans nous presser des couloirs qui se ressemblent, qui suscitent toutefois notre intérêt par l'étrangeté par rapport à Yuimen. Une seule fois j'ai vu des choses similaires et c'était un rêve chez Caffreen, vient-elle d'ici aussi ? C'est possible qu'elle ait eu contact avec ce monde ? Je n'ai pas le temps d'y réfléchir, mon esprit reste obnubilé par tout ce qui m'entoure et je ne suis pas le seul. Mes compagnons restent silencieux durant le chemin, sans doute perdu dans autant de questions que moi.

Je n'ai pas réalisé tout de suite, mais notre hôte sur Yuimen dans sa tente, a passé aussi la porte et nous a rejoints. La femme se fond parfaitement dans ces couloirs, parfaitement en raccord avec sa tenue. Nous poursuivons dans un dédale de couloirs avec des portes de métal, qui s'ouvrent et coulissent, comme si elles se mouvaient par une magie que je n'arrive pas à voir. L'étonnement se lit sur nos visages, j'essaye de rester le plus neutre possible, mais tout n'est que stupéfactions. Le seigneur Valaï et la colonelle Shizune n'y prêtent pas attention et nous conduisent dans une grande pièce qu'ils nomment la salle du conseil. Nous ne croisons personne sur le chemin, juste de grands couloirs éclairés car une lumière sans feu et des portes qui s'ouvrent toute seules et se referment après notre passage. Est-ce sorcelleries ? Sont-ils mages ? Quels sont leur pouvoir ? Et si c'était le futur ça ? Que de questions qui arrivent dans mon pauvre esprit tourmenté.

Nous arrivons enfin dans une grande pièce avec une immense table lisse avec de grands fauteuils de cuir. De mon point de vue tout semble luxueux, je n'ai pas l'habitude d'un tel ordre, rien ne dépasse, tout y est ordonné, propre et lisse. Il doit y avoir beaucoup de personnel pour entretenir tout ça, ce seigneur est très riche. Il va s'assoir au bout de la table, nous invitant à prendre place pour discuter. Un à un nous installons, sans nous arrêter de regarder tout autour de nous. La colonelle reste debout à nous scruter sans pour autant se départir de son air martial. Le seigneur nous indique qu'il va nous dévoiler ce pourquoi on est là. Il est vrai que nous avons besoin d'en savoir plus, si on peut aider un tant soit peu. Il nous demander aussi de poser les questions et on se regarde tous à savoir qui demandera en premier, tellement nous en avons.

La première qui réagit est la vieille étrange à côté de moi, qui a un accent et une façon de parler très... Rustique. Je la laisse parler, curieux de voir les réponses du seigneur. J'interviens juste après, une fois sa réponse apportée. "Excusez-moi seigneur Valaï, mais tout d'abord je ne veux pas être impoli envers vous, mais nous sommes étrangers à vos coutumes, j'aimerai savoir ce que vous mangez et buvez, vos commodités, enfin vous voyez les besoins naturels... Et comment prenez-vous vos repos. Non pas que ça presse non, pas du tout, mais simple curiosité." Et une vessie pleine...

"Mais d'autres questions sont plus importantes." Je prends la parole voyant que mes compagnons n'interviennent pas, conscient qu'il est important de savoir où l'on met les pieds. "J'aimerai savoir où nous sommes, qu'est-ce qu'Izurith ? Votre monde ? Une ville ? Et vous, sans vouloir manquer de politesse, qui êtes-vous Seigneur Valaï, vous dirigez ce monde ? Comment ça se passe concrètement ?" J'ai demandé tout ça sans réellement structurer ma pensée, comme un novice. Je ne veux pas dévoiler mon jeu tout de suite, restons basique, surtout avec ces compagnons dont je ne sais rien. Mais ces questions ne sont pas idiotes, j'ai besoin de savoir où je suis et qui j'ai en face. Tout comme j'ai besoin de savoir comment dormir, comment manger et boire et surtout quoi, voire même comment. Mais aussi comment faire pour les besoins primaires, pas que j'ai envie de pisser, mais ça commence à me travailler.


(842 mots)

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Dim 31 Juil 2016 22:06 
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Bon, visiblement Vadokan et le seigneur Tiret allaient continuer longtemps. Suuuuuperbe. On avait un problème urgent à régler, on avait pas le temps de lire mais on avait droit à papoter comme des ménagères. En plus sur une hypothèse que j’avais émis en première. Copieurs.Tiret décida qu’on devait se bouger, et ce n’était pas trop tôt. Il répondit donc à Tina que la passation du pouvoir était bien filiale, et que la maison régente était élue par vote. A peu de choses près des royaumes yuiméniens, donc.

Il continua sur sa lancée en répondant à Fenouil, donc en nommant les quatre héros de la résistance. Et nous apprit que le professeur Hynt était de la famille d’un des quatre mousquetaires. Ils n’avaient pas eu d’héritiers. Connus. Je pariais qu’il y en aurait au moins un. Ils n’allaient pas nous faire “Jouissance dans l’abstinence”, soyons réalistes un moment. Ou alors ils étaient tous des saints. Quatre héros en robe de prêtre ou de nonne.

Il parla également de la volonté des elfes à reconquérir Izurith. Première victime de leur arrogance que j’aurais aimé qualifier de typiquement Hinïonne, si je n’étais pas par moment aussi arrogante moi aussi. Et que je n’étais pas une elfe blanche. Donc, le Canon a détruit les fluides par lesquels ils étaient venus, même si il doit en exister d’autres sur cette planète. Leur seule issue, reprendre le contrôle d’Izurith.

Il passa à mes propres questions, qui consistaient grosso modo en : Non, oui, oui. Non, y’a que des humains. Oui, il existe un moyen de cacher nos différences physiques. Oui, je pouvais aller à la bibliothèque. Et bim dans ton...trop vulgaire. Dans ta face, c’est mieux. Mais il doutait que je trouve des choses qu’il ne puisse pas me dire lui-même. Passe moi ton passe et laisse moi aller fouiller ta bibli, c’est tout ce que j’ai demandé, je n’ai pas demandé ce que tu en pensais tout de même !

Puis, les deux poules de service reprirent MON hypothèse. Même modifiée c’est la mienne, copiteurs. Mais donc pour lui, c’étaient eux les gentils. Déjà quand on est les gentils on frappe pas les gens. C’est mal élevé. Encore plus si ils sont venus pour vous aider. Aurais-je le cran de rapporter l’incident au seigneur Tiret rien que pour faire chier Shizune ? Bon, j’étais d’humeur assez neutre donc ce serait pour la prochaine fois. Et en plus il fallait que je me dépêche, alors tant pis.

J’effectuai une rapide révérence, et suivis le sergent Collin, dans cet espèce de labyrinthe de couloirs. Quelle tristesse dans cette décoration qui donnait le cafard, dans ce camaïeu de gris-blanc fade quelque fois égayé de vagues couleurs qui font presque tâche tellement elles sont rares. Je maintiens mon hypothèse, des gens ont dû se suicider à cause de cette décoration. Moi je préfèrais ma ville, mon chez-moi où la nature faisait partie intégrante du paysage, où les couleurs vives et claires se côtoyaient, où il faisait bon vivre. Ce dédale qui me sembait sans fin n’avait aucun charme, aucune espèce de beauté. Ici, la beauté devait être pratique et fonctionnelle ? Aucun charme, toujours. La beauté est inutile, mais on l’apprécie. Quand elle est pratique, c’est un plus, mais on doit l’aimer, l’apprécier pour son inutilité. Passons.

Quand on atteignit le laboratoire du Professeur Hynt, Collin nous fit entrer en nous précisant qu’il ne répondrait qu’aux questions scientifiques. Donc aucune chance de pouvoir avoir un avis sur Tiret de la part d’un de ses amis, qui serait franc, ou en tout cas je l’avais espéré. Autant poser des questions sur le Canon alors. Il n’y avait personne comme moi, c’est à dire immature, qui touchait à tout, qui essayait de voir à quoi servait un peu tout. A vrai dire, si j’en avais eu le cran, je l’aurai fait, mais c’est peut-être dangereux...

“Enchantée de vous rencontrer Professeur Hynt. Je me nomme Yuélia,dis-je en inclinant légèrement la tête et en regardant Vadokan d’un air entendu. Dites moi Professeur, qu’est-il advenu du Canon, l’arme qui servit aux elfes à dévaster Izurith ?”

Combien de fois m’avait-il présenté, le pauvre. Cette fois, il n’aurait pas à le faire. Le laboratoire était aussi propre et net que ce qu’on avait vu, mais il présentait l’avantage d’être rempli de gadgets, ce qui rendait la pièce bien plus vivante. Je me sentais bien mieux ici, en présence du Prof, qui semblait assez loufoque avec ses étranges lunettes sur la tête. Il voyait quelque chose au moins ?

”Dites Prof, vous voyez avec ces lunettes au moins ? A quoi vous servent-elles ? Sont-elles elles aussi technologiques, peut-on faire quelque chose avec ?” demandai-je, toute curieuse.

Oui, bon, j’étais encore une sale gamine après tout ! On ne se refait pas ! Au moins je ne touchais pas à tout, même si l’envie de le faire commençait sérieusement à me démanger. Ce laboratoire fourré d’objets et de machines hétéroclites semblait être à l’image de son propriétaire, ce qui me faisait sourire. Si c’était réellement le cas, j’aimais bien le Professeur. Parce que son laboratoire était tellement différent de ce que l’on avait vu, j’appréciais ce bazar qui me semblait tellement...tellement vivant ! Je sais, je me répète, mais j’aime cet endroit. Mes oreilles remuaient de curiosité, il y avait tellement de choses ici, toutes plus intéressantes les unes que les autres, à quoi elles servaient ?

Il y avait-il moyen de tout savoir ? Tout ici avait une utilité, est-ce qu’il savait tout sur ses inventions ? Est-ce qu’il se souvenait du processus de création de chaque machine ?

La science était vraiment quelque chose d’épatant, et je voulais savoir si il y avait une limite à ce qu’il pouvait être créé. Mais j’en étais sûre, si limite il y avait, alors ils étaient loin de s’en approcher…
Le savoir qu’ils possédaient était vraiment incroyable, que pouvions-nous faire avec ? Il me semblait que c’était presque magique, tellement c’était...je n’avais même pas de mots pour exprimer ce que je ressentais.

Finalement, la science et la magie ne sont pas si différentes. Toutes deux, elles émerveillent le monde.


[1012 mots]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 1 Aoû 2016 04:25 
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Phyress essayait tant bien que mal de digérer la nouvelle pondue par son esprit, puis ensuite, elle essayait avec autant de difficulté de se persuader que c'était son esprit qui venait d'imaginer le pire scénario possible. Puis elle échoua. Et elle recommença à suer et à paniquer, se demandant ce qu'elle fichait ici. Elle apprit à ronger son frein et à apprécier l'ironie des malentendus. Elle l'appréciera encore pendant longtemps.

Le Seigneur Alvéole continuait à expliquer que son titre de Noblesse étant unique, il faisait de lui la cible privilégiée des attentats des maisons de haut rang qui pourraient prétendre par la suite à un scrutin, un vote qui pourrait assoir leur domination sur ce monde. Phyress avec sa grande expérience du fin fond de la campagne n'y comprenait absolument rien, mais soit !

Ce qu'elle comprit sans mal, c'était l'urgence de la situation. Selon lui, les Elfes ayant provoqué tout ce mal sur sa ville et sa personne seraient donc encore en vie. Levant les yeux au ciel, un rien déstabilisée, elle se souvint qu'en effet, les elfes avaient été dotés par la vie plusieurs centaines d'années pour les plus chanceux, ce qui laissait de quoi comploter pour qui voulait. Phyress réalisait avec un semblant d'amertume qu'elle était toute mortelle et que si les choses empirait ainsi, elle avait déjà vécu la moitié de sa vie.

Une fois qu'elle eut terminé ses pensées réjouissantes, elle se concentra sur les autres aventuriers, oubliant un temps la joute entre ce mystérieux aventurier mi-Garzok et le Seigneur Alvéole.

Lorsque ce dernier annonça qu'il était attendu ailleurs, il confia le petit groupe d'aventuriers au Sergent Collin a qui on avait déjà confié la responsabilité de Phyress, dite " la Blondinette ".

Le Sergent guérisseur les conduit jusqu'au repaire du fameux professeurs dont ils entendaient parler depuis quelques instants. C'était lui qui était sensé répondre à toutes les questions techniques et supposées technomagicologique. Bref, Phyress avait soif d'apprendre, mais ça tangentait déjà trop à la limite de ses compétences. Elle n'avait que peu d'intérêt pour cet étrange homme qui portait deux étranges tessons de bouteille devant les yeux. Phyress savait que les hommes savant avaient parfois des déviances mais là, si elle l'avait croisé ailleurs que dans un laboratoire d'alchimie, elle aurait crié au fou. A quoi servait ces deux morceaux de verre devant ses yeux ? Ce devait lui flouter la vie et lui donner d'odieuses migraines.

Elle préféra suivre le Sergent Guérisseur et cette étrange grenouille au sourire niais. Tous trois arrivèrent dans une pièce semblable à la précédente et bien qu'elles se ressemblaient toutes, celle-ci était moins encombrée. La petite grenouille récupéra un objet que Phyress ne reconnaissait pas, et vu le regard qui animait ce compagnon d'infortune, il ne savait pas non plus de quoi il s'agissait. Doucement, Phyress posa une main douce sur l'épaule de cette étrange créature à la calvitie naissante et pour la première fois, s'adressa à un des Yuimeniens.

" On devrait peut-être le reposer... On ne sait pas à quoi ça sert."

En voyant le regard enfantin de la Grenouille, Phyress ajouta bêtement " Peut-être que ça... pique. "

Elle sentait de nouveau la honte s'infiltrer. (" Que ça pique... Non mais quelle conne, franchement... ")



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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mar 2 Aoû 2016 14:31 
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Nombreuses sont les questions des yuiméniens, auxquelles le Seigneur Valaï ne répond pas immédiatement. Il incite tout d'abord le groupe à se lever. Sans doute estime-t-il avoir assez employé de son temps. La belle ne s'en offusque pas, trouvant même étonnant qu'un être aussi important ait daigné leur accorder autant d'attention. L'homme blessé les regarde tour à tour, et le regard franc qu'il lui adresse surprend presque la demoiselle en rouge.

Elle apprend ce qu'elle souhaite : le titre de Seigneur d'Izurith est officiellement le seul de noblesse de la cité, qui semble se transmettre par filiation directe. Mais pour choisir la maison dirigeante, c'est un vote qui est effectué, et peut-être uniquement par lesdites maisons. Ce qui signifie que la disparition du Seigneur Valaï est la clé pour la montée au pouvoir d'une autre famille, et qu'il semblerait que certains n'aient pas la patience de laisser faire le temps. L'ambition liée à cet échec rend donc les responsables dangereux, très dangereux...

Leur hôte leur conte ensuite quelques détails sur les héros de la Rébellion : Dame Aël, Messires Col et Säan, ainsi que le Docteur Hynt dont le neveu est un aïeul direct du Professeur que le groupe peut rencontrer. Tina n'en montre rien, mais elle note qu'il n'a toujours pas été fait mention des natures de ces héros. Quelque part, l'idée que l'un ou plusieurs d'entre eux aient du sang elfique l'amuse.

La belle laisse par contre une expression d'abord surprise puis un léger air désabusé en entendant l'une des raisons pour laquelle les exilés veulent remettre la main sur la cité. Elle avait déjà eu un frisson en pensant au Canon, mais elle n'avait pas songé que la folie des elfes les aurait poussé à ensevelir le... Fluide... De leur arrivée. Sans doute fait-il allusion à un dispositif comme la trouée ? Toujours est-il que les bannis doivent remettre les pieds dans la cité, s'ils veulent pouvoir quitter ce monde.

Tina rajuste doucement son bandana quand le Seigneur Valaï répond aux questions de l'elfette blonde. Elle en esquisse un sourire, car c'est exactement l'une des questions qu'elle se posait plus tôt : la nécessité de changer de tenue pour faire davantage couleur locale. Mais l'homme les rassure. Il existe bien des modes à Izurith, qui ne les rendent pas plus étrangement vêtus que certains habitants. Le coeur de la couturière se met à cogner un peu plus vite. Déjà que les habits de Shizune et Yumiko ont piqué sa curiosité, elle a hâte de voir à quoi ressemblent les atours des gens du cru.

La tulorienne joint les mains, jouant un peu avec ses ongles à cette idée plus que réjouissante. Cependant, elle met un point d'honneur à tout écouter, surtout lorsqu'il est question de la relation entre humains et elfes. Et comme elle le pensait, certains des Sindeldi et Shaakts encore à la tête de ces groupes ont vécu leur chute sept siècles plus tôt. Et ont certainement la rancune tenace. Le Seigneur Valaï semble prêt à leur tendre la main, s'ils ne mettent pas la population en danger. La brune ne peut s'empêcher d'afficher un air désolé en apprenant que si l'homme aux cheveux blancs n'a pas d'héritier, c'est que ce dernier lui a été pris dans l'attentat.

( Quel affreux retournement de situation... Peut-être sera-t-il judicieux d'aller voir sa sépulture ? Lui rendre hommage et surtout voir qui se recueille là.)

Occupé, leur guide les laisse aux bons soins du Sergent Collin qui leur adresse un petit sourire intimidé. Il a beau être couvert de cicatrices, il n'a pas autant d'aplomb que certains chasseurs de primes de sa connaissance. Toutefois il remplit sa tâche avec diligence, les menant dans un long couloir débouchant sur une salle si blanche et lumineuse que Tina doit se frotter les yeux un instant. Ensuite, elle y découvre un homme dans la cinquantaine d'années, portant une tenue différente, et avec d'étranges lorgnons sur les yeux. Le Professeur Hynt, Karl Hynt.

La jeune Yuélia le salue, ce que fait également la belle en étirant doucement un pan de sa robe rouge. Elle laisse la jeunette poser ses questions sur le devenir du Canon, puis sur les étranges choses sur ses yeux. Lorsqu'elle a terminé, Tina enchaîne.

"Salutations, Professeur. Je suis Tina de Tulorim et j'ai également des questions que je souhaiterais vous poser. Le Seigneur Valaï m'a indiqué que vous étiez le plus à même de m'éclairer sur certains sujets. Par exemple le... La porte qui nous a permis de venir, mais aussi Yumiko, et les... Complications qui lui ont donné cette force prodigieuse."

Tina réfléchit un instant, croisant un bras en travers de son estomac pour effleurer la bandoulière de son sac. Elle y ajoute une petite moue presque boudeuse.

"Je dois admettre me sentir un peu frustrée. Si la notion de magie ne m'est pas étrangère, j'ai quelques difficultés à différencier ce que vous qualifiez de technologie et de technomagie. Pourriez-vous me l'expliquer ? Auriez-vous quelques exemples concrets également ?"

Ses interrogations formulées, Tina se met à regarder le contenu de cette pièce. Elle a beau chercher, elle ne trouve dans ses souvenirs rien de similaire à ces tubes brillants et ces sortes de... Perches blanches pendant du plafond. Quelque part, cette pièce la fascine et lui donne un sentiment d'étrangeté assez grisant.




(885 mots)

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Dernière édition par Tina le Sam 6 Aoû 2016 23:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Ven 5 Aoû 2016 17:39 
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    Le Professeur Hynt regarda les nouveaux arrivants avec une moue quelque peu agacée.

    « Ne vous a-t-on pas dit que je ne répondrai qu'à vos question purement techniques, longues et ennuyeuses ? »

    Il laissa échapper un soupir.

    « Enfin bref, je suppose que je devrais être content de voir tant de curieux, » fit-il en tournant son regard camouflé par ses étranges lunettes vers Yuélia. « Le Canon est dans son hangar, toujours en état de marche à l'intérieur du mur Ouest. Quant à ces lunettes, elles permettent bien des choses, en effet, mais leur fonction principale restent de pouvoir voir de très très près. Je peux, d'une simple pensée, les utiliser pour observer des micro-organismes si minuscules qu'ils sont invisibles à nos yeux. »

    Il se tourna ensuite vers Tina.

    « Ah, le portail, oui. Il y a beaucoup à en dire, mais je doute que tout l'aspect technique vous intéresse. Disons pour faire court que... Il permet de modifier l'espace pour accoler deux endroits pour éloignés. »

    Il sembla réfléchir quelques instants, visiblement conscients que ça ne suffirait pas, avant de reprendre.

    « C'est comme si ma main gauche était un point A, » fit-il en levant celle-ci devant lui à hauteur d'épaule, « et la droite à un point B, » ajouta-t-il en levant la seconde face à l'autre mais à quelques centimètres de distance. « Eh bien le portail permet de rapprocher ces-deux là, » dit-il en rapprochant ses deux mains jusqu'à ce qu'elles se touchent. « Seulement pour ça il faut créer un autre espace, un espace artificiel pour héberger le couloir qui mène du point A au point B. Sans quoi, c'est tout l'espace que nous connaissons qui serait déplacé, et cela provoquerait des catastrophes sans nom. Et sans arriver à succès, qui plus est. »

    Il laissa retomber ses mains avant de pousser un soupir.

    « Je vous avais bien dit que ce serait compliqué et ennuyant. Bon, bon, passons à Yumiko. Aaah, Yumiko, voilà un sujet passionnant. Je vous préviens, c'est encore technique et compliqué, mais pour faire simple... Disons que Yumiko, en plus d'avoir toujours été une prodige, a développé quelques complications fluidiques durant son adolescence. Quand elle a commencé sa puberté, ses pouvoir se sont développés, ses fluides d'Ombre pour être exact. Mais ceux-ci n'étaient pas... »

    Il sembla chercher ses mots quelques instants.

    « Disons qu'ils n'étaient pas branchés au bon endroit. Au lieu d'être dans un aspect tout à fait spirituel de sa personne, comme pour tous les mages, ses fluides étaient incontrôlables, traversant l'entièreté de son corps de manière folle sans qu'elle ne puisse les utiliser correctement. C'est extrêmement rare, en fait ce n'est que le troisième cas répertorié dans l'histoire récente d'Izurith. Aussi n'ai-je pas pu m'empêcher de sauter sur l'occasion pour la réparer à ma manière. »

    Il arborait maintenant un large sourire, signe très clair de sa propre fierté sur le sujet.

    « Outre quelques petits ajustements faits directement dans son corps, j'ai donc construit cette armure un peu particulière, qui a pour but de contenir ses fluides. Malheureusement le procédé la rend moins forte qu'elle ne devrait l'être, car il sert notamment à absorber une partie de ses fluides non maîtrisables pour que son corps ne se brise pas. Mais tout le reste de sa puissance est exploitable, donnant le résultat absolument prodigieux que vous avez pu voir. Sans moi, elle serait morte, vous savez, » conclut-il fièrement. « Si vous voulez plus de détails techniques, ce sera avec grand plaisir, mais je ne sais pas si vous avez déjà suivi l'essentiel de ce que je viens de dire. »

    Son ton était légèrement arrogant, mais il semblait néanmoins sincère. Il poursuivit finalement concernant les dernières questions de Tina.

    « Les différences entre la technologie et la technomagie sont multiples dans leur technicité. Dans les faits, bien souvent, elles sont pourtant peu différenciables si l'on a pas de connaissance avancée de l'une ou de l'autre. Mais soit. La technomagie est employée sur Yuimen, notamment par les Sindeldi et les Hafiz. Les aynores, les cynores et les différents gadgets que vous pouvez voir sur le continent du Naora, ce me semble, en sont des exemples. Techniquement, c'est donc l'utilisation des fluides qui permet d'animer des mécanismes pour accomplir des prouesses comme celle de soulever un engin de plusieurs tonnes dans les airs. La technologie, elle, n'a rien à voir avec la magie. Ce sont des procédés physiques, utilisables par tous, à condition d'avoir le bon matériel et les connaissances nécessaires, qui créent l'énergie nécessaire pour animer ces engins de plusieurs tonnes, ou pour créer de la lumière en intérieur, etc, etc. Sur Izurith, la majeure partie de notre technologie est dite ''physique'', et non magique. Mais il reste quelques prouesses extrêmes, exceptionnelles, que celle-ci ne peut accomplir, et pour lesquelles la technomagie est nécessaire, de par l'immense puissance que peut conférer la technomagie. C'est le cas par exemple du Canon. Il lui faut une puissance si extrême qu'elle est obligée d'employer la magie. Certaines personnes nées avec des fluides préfèrent également toujours celle-ci, car elle est plus flexible, et qu'elle leur permet plus d'adaptabilité. Vous avez d'autres questions ? »


Palais – Salle de préparation (Fenouil, Phyress)


    Face à Fenouil, Collin esquissa un sourire quand celui-ci hésita à toucher les objets éparpillés sur la table.

    « Vous pouvez en prendre un, oui, en fait vous pouvez même le garder. Il y en a un pour chaque aventurier. On appelle cela un téléphone. »

    Il en tendit un aux deux Yuiméniens présents. C'étaient des petits objets rectangulaires pourvus d'une grande vitre. Collin leur en expliqua l'utilisation, leur montrant à quoi ils servaient et comment on s'en servait. Il y avait une fonction carte ainsi qu'une fonction appel.

    [HRP : Je vais pas vous expliquer comment fonctionne un téléphone hein. Donc partez du principe qu'il explique tout ce que vous savez sur eux, au niveau fonctionnement. Ils peuvent avoir un répertoire et ils ont une carte intégrée, rien d'autre. Concernant la carte, je ne l'ai pas encore faite, mais tant que vous êtes dans le palais c'est pas bien grave. Elle sera de toute manière assez minimaliste de par la nature de la cité. Je vous expliquerai tout le fonctionnement sur un autre sujet bientôt.]

    Après leur avoir expliqué comment appeler et comment enregistrer des numéros dans le répertoire, Collin leur donna le sien, personnel, ainsi que celui de Shizune. Après quoi seulement il répondit à la question de Fenouil.

    « Non, mes cicatrices ne viennent pas des elfes. Elles viennent... Disons que ça dépend desquelles. Mais elles viennent d'autres humains, des malfrats pour la plupart. Et il n'y a rien à réparer, elles ne sont plus vraiment douloureuses, contrairement à celles du Seigneur Valaï. »

    Il se redressa finalement pour s'approcher de l'un des placards pleins de vêtements, qu'il ouvrit.

    « Messire gobelin, vous risquez d'être mal vu en ville. Vous voulez une combinaison intégrale, qui cachera votre visage ? On a aussi des combinaisons normales, ou d'autres vêtements, dites moi jusque ce que vous voulez. Vous aussi mademoiselle, » ajouta-t-il à l'encontre de Phyress, dont tout le monde ignorait encore le nom.


Palais – Salle de Conseil (Aliéron, Ama A'as, Lelma)


    Le Seigneur Valaï sourit aux paroles de Ama A'as, visiblement amusé par son parler.

    « Effectivement, tout ceci c'est de la technologie, mais cela a été réalisé grâce à la Science, le domaine des Scientifiques, donc. Je suppose que tout ce nouveau jargon doit être déroutant pour vous, mais voyez les comme des érudits et des savants qui travailleraient à mieux connaître le monde. Concernant les armes technologiques, il y en a en effet en possession de nos ennemis, tout comme de nos alliés. En fait, n'importe qui est capable de s'en procurer de nos jours. »

    Il se tourna ensuite vers Lelma, dont les questions sur les commodités l'amusèrent.

    « Nous mangeons toutes sortes de choses, mais les légumes et la viande sont l'apanage des riches, ici. J'ai cru comprendre qu'ils étaient foisonnants sur Yuimen, mais ici ceux qui n'ont pas les moyens se nourrissent d'une nourriture de substitution, artificielle, créée à l'intérieur même de la ville. Et nous prenons notre repos dans nos chambres, sur des lits, comme vous ce me semble. Quant aux commodités, elles fonctionnent quelque peu comme vos latrines. En plus hygiéniques. »

    Il prit une longue inspiration avant de continuer sur les vraies questions de Lelma.

    « Ah, Izurith... C'est à la fois notre monde et notre ville. Car cette ville dans laquelle nous sommes présentement est la dernière trace de civilité, d'habitabilité, même, de notre monde, et elle est tout ce que nous avons connu depuis des siècles, des millénaires même. Quant à moi, je suis le Seigneur de cette ville, et donc de tous les humains de ce monde. Seuls échappent à mon autorité les elfes, exilés en dehors de la cité il y a de cela sept siècles. »

    Il se tourna finalement vers Aliéron.

    « Concernant votre première question, je n'ai pas eu l'occasion de vous répondre tout à l'heure alors je le ferai maintenant : ce que vous avez vu accroché au mur n'ont pas un but esthétique, ce sont des machineries, des éléments technologiques qui servent au bon fonctionnement de cet endroit. C'est eux qui fournissent l'énergie nécessaire pour éclairer ces pièces ou les aérer, entre autres. Concernant vos vêtements, n'ayez crainte. Vous aurez la possibilité de les changer un peu plus tard. Concernant la façon dont est régi ce monde... Je ne suis pas certain de savoir ce que vous voulez connaître. De son organisation politique ? Si c'est cela, alors c'est une Seigneurerie très proche de vos Royautés. Et pour la carte représentant les différentes factions, c'est également très compliqué. Premièrement il y a les différentes maisons que l'on pourrait qualifier de nobles, mais on ne peut pas vraiment les considérer comme différentes factions. Et il y a bel et bien des factions dans la politique d'Izurith, mais elles nous sont plutôt inconnues, pour la plupart, et c'est bien là le problème. Il y a ensuite une autre faction à l'extérieur du pouvoir, le G.P.E.T, le Groupe Pour l'Eradication Technologique, qui, comme son nom l'indique, est contre l'utilisation de la technologie. Mais ils sont implantés un peu partout dans la ville, ce qui explique que l'on ne les ai pas encore démantelé. »

    Il prit place un peu plus confortablement dans son siège avant de continuer.

    « Bien, il est temps de passer à l'histoire de ce monde. Ou du moins, ce que nous en connaissons. Je vais vous faire la version courte, notamment parce que la version longue nous est encore inconnue. Il y a... longtemps... plusieurs millénaires, notre monde était divisé. Nous ignorons encore à quel point, mais il semblerait qu'aucune puissance forte n'était présente sur Izurith – ou peu importe le nom qu'elle avait à cette époque. Les humains étaient tous regroupés en des rassemblements plus proches du clan que du pays, divisés et constamment en guerre. Et c'est à ce moment là que les Sindeldi et les Shaakts sont arrivés, depuis un autre monde. Ils étaient si puissants, si avancés comparés à nous, pauvres barbares que nous étions, qu'il ne leur a fallu que quelques années pour tous nous réduire en esclavage et commencer à bâtir Izurith. Ainsi affublés de plusieurs millions d'ouvriers gratuits, ils ont très rapidement fait des avancées énormes technologiquement parlant. Mais certains peuples humains se cachaient, et c'est pour les déloger que les elfes créèrent « Le Canon ». Une arme technomagique capable de dévaster des kilomètres entiers en un seul tir. Et c'est ainsi que les derniers humains se rendirent, alors que presque toute vie avait abandonnée notre monde en dehors des murs de cette cité. L'esclavagisme dura plusieurs millénaires. Nous n'avions pas accès à l'écriture et les légendes orales ne nous ont jamais permis de compter les jours précisément, aussi est-il encore difficile de savoir combien exactement, mais nous pouvons affirmer que ça a duré très très longtemps. Jusqu'à il y a sept siècles, lorsque quatre héros de la résistance permirent aux humains de mettre la main sur les armes technologique. Comme vous pouvez vous en douter, la libération tourna bien vite au massacre : il y avait plusieurs millions d'humains, presque tous armés, contre moins d'un million d'elfes. Ceux-ci ont tout de même réussi à fuir et se sont exilés sur les plaines désolées de l'extérieur. Depuis, ils ont essayé de fomenter quelques coups d'états pour reprendre le pouvoir, mais rien de très dangereux. Jusque récemment, bien sûr. Car certains de nos compatriotes les plus aisés ont vraisemblablement oublié l'horreur de l'esclavagisme, et sont présentement en train de négocier avec les elfes pour leur permettre de reprendre le pouvoir, avec eux à leur côté bien sûr. »

    « Voilà, » fit-il finalement. « Pour les détails techniques, vous verrez avec le Sergent Collin. Ce que nous attendons de vous, donc, c'est que vous enquêtiez pour découvrir qui se trouve derrière cette conspiration, comment, pourquoi... Et que vous preniez les mesures que vous jugez nécessaires. Je vous donne une absolue carte blanche pour cela. Si vous avez des questions, posez-les maintenant. Sinon, vous pouvez suivre le Sergent Collin, il vous servira de guide jusqu'à votre sortie du Palais. »



[Fenouil : 0,5 (introspection) ; 1 (bonus longueur)
Ama A'as : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Lelma : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Yuélia : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)
Phyress : 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Tina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Aliéron : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Vadokan : Absence justifiée]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Sam 6 Aoû 2016 15:37 
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(D'aut' questions ...?)
Àma aurait bien demandé où se trouvait ce fameux "Canon" capable de ravager des régions entières, ainsi que s'il lui serait possible de l'emprunter, à tout hasard, pour faire du ménage sur Yuimen... Mais, son instinct lui soufflait que l'approche manquait de subtilité...

De plus, à en croire leur interlocuteur, tout un chacun pouvait se procurer de ces armes "technologiques" dans ce monde. Alors, elle devrait commencer petit, et ouvrir l'oreille au cours de son enquête pour glâner des informations supplémentaires.

Car ce n'était ni le lieu ni le moment de poser d'autres questions. Les sujets les plus pressants ayant été abordés, en particulier les problèmes logistiques qu'avaient levés ses homologues masculins, aussi bien le semi-elfe à l'arme mystérieuse que cet aventurier suréquipé du nom de Lelma.

Une chose l'intrigait cependant... cette faction réactionnaire dont le Seigneur Valaï avait fait mention en répondant à son congénère. Pourquoi voudrait-on se défaire d'un tel pouvoir sur le monde ? Àma avait certes du mal à s'acclimater à cet environnement asceptisé où la Nature semblait avoir perdu ses droits. Mais elle n'avait pas grandi dans ce confort... et aurait-ce été le cas, elle aurait sans doute apprécié cette lumière et cette température "technologique", ainsi que ces meubles qui opéraient d'eux-mêmes les tâches du quotidien.

Par analogie, il ne lui serait jamais venue à l idée de remettre en cause l'usage de la charrue pour vanter les mérites de la bèche et du labourage manuel !... Encore qu'elle pouvait bien imaginer des nobliaux de la cour avoir ce genre d'idée de génie, eux qui n'avait jamais mis un pied hors de leurs demeures marbrées et loin de leurs cohortes de serviteurs. Etait-ce le cas de cette faction ? Incarnaient-ils seulement les fumisteries d'une classe bourgeoise desoeuvrée à la recherche d'idéaux ?

Ou bien voyaient-ils dans cet technologie quelque chose d'indésirable que la rôdeuse, nouvelle venue sur ce monde étrange, ne pouvait comprendre ? Naturellement, l'idée d'armes aussi puissante que ce "Canon" pouvait faire frémir. Mais ...(suffit d'êt' celle qui s' trouve aux mannettes du machin)... et tant pis pour les autres.

(((300mots)))

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