[Avant]




En général, lorsqu'un homme est en territoire familier ou conquis, il fait preuve de davantage d'assurance. Ce n'est visiblement pas le cas de l'interlocuteur de la belle. Sa petite touche d'humour sur sa popularité auprès de la gente masculine du quartier est prise avec sérieux, et il s'assombrit plus encore lorsqu'il est question de la Dame Francisque. Il semblerait que de noble, la Maison mentionnée n'en ait que l'apparence. Les scandales et les affaires de moeurs ont l'air de ne surprendre personne. Une maison de passe plutôt qu'une capable de diriger Izurith, apparemment. La jeune femme est de plus en plus convaincue qu'ils utilisent leurs capacités dans le domaine pour garder une bonne place. Reste à savoir quel genre de ponte a été assez naïf pour être pris dans leurs filets, et leur assurer ainsi d'être tranquilles.

Ce qui est certain, c'est que l'alcool commence à atteindre son interlocuteur. Le voilà qui s'enfonce dans une spirale triste et auto-dénigrante, se blâmant de ne pas avoir pu tirer son amie d'enfance de ce mauvais pas. Tina cogite tout en buvant une autre gorgée de la liqueur forte. Elle adore d'ordinaire écouter les gens se confier à elle, mais est-ce que cela lui sera d'une grande utilité ? Peut-être pas dans la mission du Patron, mais pour celle du petit patron, cela demeure envisageable. Il faudrait qu'il parle un peu plus, de façon plus détaillée, qu'il lui donne de nouvelles pistes sur lesquelles se pencher. Personnellement, elle adorerait en savoir davantage sur le bras mécanique dont il est pourvu, mais cela ne l'avancera sans doute guère.

"Je suppose que vous avez fait tout ce que vous pouviez.", dit-elle doucement, sans brusquerie.

Elle conserve ses pensées quelques instants, persuadée qu'une jeune femme peut avoir un autre point de vue qu'un être masculin plutôt mûr. Surtout impliqué comme il semble l'être et aveuglé par son devoir de galant homme.

"Mais peut-être avez-vous négligé quelques pistes ? Dites-moi donc. Rien de tel qu'un œil neuf pour changer de point de vue sur une situation donnée, mon chou."

La brune fait lentement tourner sa boisson dans son verre. Elle sait qu'elle ne doit pas se montrer trop brutale, de crainte de braquer son interlocuteur. Pour lui, elle n'est qu'une inconnue qui en sait déjà pas mal à son sujet. Potentiellement dangereuse, en somme. À fourrer son joli minois où elle ne le devrait pas, certainement.

Cela dit, c'est un risque que Tina compte prendre. Kalahan ne l'aidera sans doute pas à fouiner du côté des Atalante, mais il est possible qu'il lui ouvre la voie vers une autre Maison. Et s'il souhaite jouer aux chevaliers-servants avec une demoiselle perdue, la tulorienne a bien l'intention de l'encourager dans cette voie.

Pour son profit personnel et sa mission pleine de promesses, cela va de soi.




(467 mots)

Décidément Frank ne cessait de se gratter le visage. Fenouil se demandait si le garde ne devrait pas avoir recours à un baume quelconque afin de soulager ses démangeaisons. Puis, Frank lui répondit qu’il n’avait jamais vu des implants qui consistait à rajouter des membres. Par contre, la tendance dans certains quartiers consistait à se rajouter des trucs sur le visage, tels que des morceaux de métal.

Si Fenouil avait des doutes avant de poser sa question sur les elfes, ceux-ci venaient de s’évanouir dès que le visage de Frank se renfrogna. Il expliqua que les elfes les avaient réduits à l’esclavage pendant des millénaires et qu’ils les avaient utilisés comme main d’œuvre gratuite. Il conclut en disant que c’était derrière lui tout ça.

Fenouil le regarda perplexe, mais ne pipa mot pour un court instant. Il sourit lorsque Frank le remercia. Puis ayant bien mangé, il passa à l’étape suivante :

« Et si nous sortions d’ici. Vous voulez bien me montrer la boutique où vous vous êtes procuré ce chapeau ? »

Une fois dans les rues, Fenouil leva son index gauche faisant signe à Frank de se rapprocher pour lui chuchoter à l’oreille.

« Pour les elfes, j’ai entendu dire que ce n’était plus derrière vous. Ils se seraient apparemment affiliés à une maison et auraient l’intention de reprendre le pouvoir. Je suis bien content d’apprendre qu’il ne s’agit pas de la maison des Kartage. »

Fenouil se recula d’un pas afin de voir la réaction de Frank après une telle affirmation.

(((253 mots )))

Une fois debout et étant de taille beaucoup plus petite que le garde de l’O2, Fenouil devait se lever la tête pour bien observer son interlocuteur. Cette exercice ne le fatigua pas puisqu’il en était habitué. Par contre, un des comportements de Frank commençait à l’intriguer et il ne put s’empêcher de lui faire une remarque, même si celle-ci s’avérait hors propos.

« Vous avez consulté une soigneuse dernièrement ? … Toutes ces démangeaisons ne sont pas régulières ? Vous souffrez peut-être de …. Quelque chose ? »

Fenouil savait qu’il existait de toutes petites bestioles qui parfois parcouraient la tête à la recherche de sang, mais il n’osa pas le dire clairement à Frank, ce dernier l’aurait certainement mal pris.

Sans attendre la réponse de Frank, il reprit le sujet de leur discussion.

« Je ne sais pas qui pourraient leur faire confiance. C’est en fait ce que je cherche. Le seigneur Valai nous as fait venir dans votre monde afin que nous empêchions ces elfes de vous astreindre à l’esclavage une fois de plus. »

En terminant son explication, le regard de Fenouil se posa sur le chapeau de Frank. Il aimait vraiment ce couvre-chef, il était certain qu’il serait joli sur sa tête à lui.

« Faisons un marché voulez-vous ? Si je vous aide à vous débarrasser de ces elfes, vous vous engager à me donner votre chapeau ou un tout aussi beau. »

Mais notre gobelin était un voleur et qu’il réussisse ou pas sa mission, il était bien décidé à se dénicher un chapeau tel que celui que portait Frank.

(((266 mots )))

La certitude, n'est-ce qu'une façade pour rassurer les autres ? Suis-je si certain de moi, de ce qui va se passer ? Ce monde part vers l'explosion et je suis en première ligne. Suis-je inconscient ? Mais où est passé ma raison ? Suis-je aussi fonceur que je veux bien le faire croire ? Le doute est toujours là, bien sûr, à me narguer, à me tordre le ventre. Vais-je survivre ? Vais-je rentrer sur Yuimen et revoir ma fille ? Combien de temps tout cela va durer. J'ai l'impression que l'éternité a passé depuis que je suis arrivé, et pourtant déjà combien de temps ? Si peu...

La jeune Johanna semble se gausser de moi et de mon apparente assurance, si au moins j'ai pu la détendre quelques secondes, c'est déjà ça de gagner. Je ne vais pas me vexer pour si peu. Elle me dit devoir avec sa mère pour les négociations, mais aussi qu'un certain Vadokan va être envoyé chez l'ennemi pour parler avant l'assaut. Vadokan ? Ce n’est pas le gars bizarre de Yuimen qui est venu avec nous ?

(Si, ce gars tout en noir, il est spécial celui-là, sans doute un des plus redoutables qui a été envoyé.)

(Je ne connais pas ses origines, juste qu'il est étrange, pas d'une race commune, mais je ne connais pas tout Yuimen. Enfin ça ne m'étonne pas qu'il soit déjà là, c'est un bon signe si les Yuimeniens se regroupent, ça veut dire qu'on tient une bonne piste.)

(Ou que vous êtes tous des idiots, au choix...)

(Tsss, Aakia tiens-toi tranquille.)

J'allais leur parler de Vadokan, puis je me rappelle qu'il est peut-être resté discret sur son origine, je ne veux pas dévoiler sa couverture ou gâcher une quelconque histoire qu'il a pu leur raconter.

"S'il y a un négociateur, j'espère qu'il sera d'expérience. Nul besoin dès lors de mes services pour cela. Je préfère me préparer au mieux au combat à venir."

A vrai dire, la négociation et la diplomatie m'ennuie. Je n'aime pas discuter des heures sur des points de chamailleries. Surtout qu'ici je n'ai pas les arguments suffisant pour faire basculer la négociation en notre faveur. Dès lors, à quoi bon être un poids dans ces tractations. Il manquerait plus de les faire échouer et ? Tout ça pour rien, se faire tuer en prime ? Non réellement, Vadokan est sans doute mieux placé pour ça, rien que du peu que j’ai pu voir de lui.

Quand je leur demande des précisions sur leur nombre, leurs armes, les plans des bâtiments, je sens une certaine gêne et tout sourire disparait. Je suis effaré d'apprendre qu'ils pourraient être dans les mille cinq cents et qu'elles n'ont aucun plan des locaux. Rien, du vent. Aucune préparation concrète, même pas un éclaireur pour repérer les positions ennemies ainsi que leurs équipements.

"Ah... Oui d'accord. On est en face d'une armée. Rassurez-moi, on est combien pour l'assaut ? Car sans plan, ni savoir ce qu'ils ont en face, on va ramasser !"

Vu leurs têtes effarées, j'ai l'impression qu'elles réalisent à peine ce qu'il se prépare à avoir. Une armée en face de nous. On a intérêt à être assez nombreux, bien équipé et préparé. Et pour l'instant la préparation est proche du néant.

"As-t-on au moins l'effet de surprise ?"

N'attendant même pas de réponse je jette un regard sur une enseigne de lumière qui grésille et qui s’éteint par intermittence. Une idée d'abord farfelue me vient, mais j'ai du mal à l’énoncer.

"Attendez, est-ce qu'il y a un moyen pour les plonger dans le noir le plus total ? "

"Ça... " Je désigne l'enseigne lumineuse en fin de vie. "Il y a bien quelque chose qui lui donne à manger n'est-ce pas ? Ce n'est quand même pas de la magie. Chez nous ce sont des torches ou des bougies, qui éclairent quand il fait noir et il faut les changer quand elles sont consumées. Et ça, c'est quoi qui donne la lumière ainsi ? Peut-on enlever toute lumière à nos ennemis ?"

Je me rappelle d'une expérience avec Aakia, une sorte de connexion entre nos esprits où j'ai pu voir quelques instants avec ses yeux et voir dans l'obscurité comme en plein jour.

"Est-ce que vous avez quelque chose dans votre technologie qui nous permet de voir dans l'obscurité comme en plein jour ?"

(Aakia, prépares-toi, je vais avoir besoin de tes services, car si tout marche, alors on aura un avantage incroyable sur l'ennemi !)

(Aveuglement ?)

(Aveuglement !)

La technique de ma faera très utile en combat contre plusieurs adversaires. Le flash de lumière blanche est si intense qu'il empêche l'ennemi de voir pendant quelques secondes. Secondes suffisantes pour les neutraliser. Surtout si leurs locaux sont plongés dans le noir, l'effet de surprise sera total.

"Alors ? Vous avez bien quelque chose de ce genre quand même ?"

Un sourire se trouvait sur mon visage en regardant les deux jeunes femmes.

829 mots

Post Squelette

Vadokan Salue Didon quand elle monte dans l’embarcation.
A sa proposition de tenter une approche diplomatique, il acquiesce et précise :
« Il en sera fait ainsi. J’irai en messager lorsque nos troupes seront installées. Quelles revendications dois-je faire valoir ? Une reddition stricte de tous les membres ? Un désarmement de la faction ? Une arrestation consentie des têtes pensantes de l’organisation ? »

[Avant]




Aux yeux de la belle, son interlocuteur perd peu à peu de son utilité. Soit le sujet d'Amande le braque totalement, soit l'alcool qu'il ingurgite en continu commence à influer sur sa réflexion. Il semblerait qu'une chose soit sûre : l'amie d'enfance est du genre fétichiste et ne semble pas prête de changer. Tina croise lentement les jambes en finissant son verre en silence. Une impasse, en somme. Elle n'est pas certaine que l'Atalante puisse lui apprendre grand-chose de plus. Pourtant, elle est réticente à déjà prendre congé de lui. La garçonnière est tout de même bien différente des taudis. Autant qu'elle repaisse son regard de cet étrange monde encore un peu.

Lentement, la tulorienne se met à lisser du doigt le bord de son verre, maintenant un léger silence mûrement réfléchi. Elle finit par relever ses beaux yeux vers son interlocuteur.

"Intrigant. Raison de plus pour que je tente de lui rendre une petite visite, un de ces jours. Par curiosité.", dit-elle avec un brin de malice. "Je me demande si mentionner être de vos connaissances m'ouvrirait ou me fermerait sa porte."

La tulorienne sourit avec une pointe de provocation avant de se pencher pour reposer le verre, puis de reprendre place.

"Je pense vous avoir suffisamment ennuyé avec ce sujet. Et si nous passions à d'autres thèmes plus enrichissants ?", fait-elle en entortillant une mèche sombre autour de son index. "Je vous en propose quelques-uns. La lubie de mon employeur au sujet des elfes, la ou les histoires qui vous font aujourd'hui arborer cette...", commence-t-elle en avisant les membres mécaniques, cherchant un terme pour ne pas froisser l'égo de l'homme. "Apparence. Ou un sujet auquel vous penseriez."

Tina commence à ressentir un léger tiraillement dans l'estomac. Il est vrai que même dans l'auberge, elle a beau avoir perçu quelques relents de nourriture, elle n'a vu aucun âtre. D'ailleurs, s'ils n'ont pas de vie animale ou végétale, de quoi se nourrissent donc ces humains ? Kalahan lui proposera-t-il quelque aliment étrange pour se sustenter lorsque lui-même retrouvera de l'appétit ?

Outre ces considérations, Tina se demande où en sont les autres yuiméniens. Cela fait un petit moment que l'appareil pour parler à des gens éloignés ne s'est plus manifesté.




(370 mots)

C’est tout en s’esclaffant de rire que Frank expliqua au gobelin son comportement de grattage. Cette réponse qui se voulait rassurante, inquiéta Fenouil, du moins les premières secondes, le temps qu’il comprenne que le garde parlait de tic et non pas de tiques. Ce petit détail réglé, ils abordèrent des sujets plus sérieux : La récompense de Fenouil en fin de mission et le possible retour des elfes au pouvoir. S’il avait été possible au petit segtek de faire un plus grand sourire, il l’aurait fait. Il imaginait déjà, tous les chapeaux de couleurs différentes qu’il pourrait porter une fois la mission terminée. Mais puisque celle-ci n’en était qu’à son début, il sortit de ses rêveries pour répondre aux questions du garde. Ce dernier lui demandant s’il possédait une piste et lui proposant de voir les chefs Kartage malgré son apparente réticence envers ceux-ci.

« Quelques pistes oui. En fait, il semble qu’une des maisons se serait associées aux elfes… Et puisque le clan Kartage a gagné en puissance depuis quelques temps, il devient suspect…il est soupçonné d’apporter son soutien aux elfes. »

Puis tout en scrutant le regard du gardien afin de discerner le moindre tic qui le trahirait s’il venait à mentir, il rajouta :

« Je ne sais pas pourquoi, mais je vous fais confiance. Pouvez-vous m’assurer qu’aucun membre du clan Kartage aurait trahi les autres ? Ou du moins en connaissez-vous au moins un dont vous pouvez être garant de son honnêteté ?»

Puis se grattant la tête à son tour, puisqu’il trouvait la manie amusante :

« Ce n’est pas que je ne les porte pas dans mon cœur. C’est plutôt que je n’aime pas qu’ils bâtissent leur richesse en appauvrissant déjà des gens démunis… en leur fournissant en plus, des produits qui les abrutissent… et qu’ils affirment qu’ils améliorent leur sort. »

Puisqu’il faisait naïvement confiance à Frank, il rajouta :

« Les riches n’aident pas les pauvres, les riches veulent seulement devenir plus riche… Ce sont les gens pauvres qui aident les pauvres. Ca a toujours été comme ça depuis que Yuimen est Yuimen et je pense que c’est ainsi que ça se passe dans tous les mondes existants. »

Mais pendant le long moment passé avec Frank, le gobelin avait réfléchi et tempéré son opinion.

« Mais je suis prêt à vous suivre. Et en discuter avec les chefs Kartage… ou du moins celui ou celle en qui vous faites tellement confiance que vous mettriez votre vie dans leurs mains… Et si on peut les éliminer des suspects, peut-être alors qu’ils pourront nous aider à trouver le clan qui aurait trahi les humains pour aider les elfes.»

Le gobelin savait qu’il prenait un risque, qu’en agissant ainsi, il pouvait se jeter tout droit dans la gueule du loup. Mais cette obsession pour le chapeau de Frank le motivait à agir ainsi. Frank faisait partie du peuple, et c’était pour cette raison que Fenouil lui faisait confiance. Il était prêt à le suivre et même à retourner dans cet endroit malsain si nécessaire.

(((510 mots)))

[Avant]




L'izurithien se renfrogne un peu et hausse les épaules lorsqu'il est question de sa noble amie aux habitudes dominatrices. Toutefois, il ne cherche pas à la décourager et suppose qu'un lien avec lui protégera peut-être la jolie brune d'une atteinte à sa vertu. Quel adorable grand gaillard, tout de même. Toujours à vouloir conserver sa nature sous contrôle, à commencer par son langage. Hormis venant de son frère, et des quelques audacieux que ce dernier a corrigé par le passé, rares sont les hommes lui témoignant autant de respect. Cela lui donne un côté enfantin plutôt rafraichissant.

Comme tous les enfants, d'ailleurs, il semble soudainement ravi de pouvoir exhiber ses bobos et en conter l'histoire qui y est liée. La belle brune sourit avec indulgence et une expression presque maternelle, bien qu'elle soit franchement impressionnée par ce qu'elle entende. Intriguée aussi. La GPET serait responsable de cela. Attaquant une bibliothèque, elle l'aurait gravement blessé mais aurait perdu six de ses membres dans l'action. Toutefois, alors que son récit démarre bien, il s'arrête, frustrant la tulorienne. Il revient sur le sujet des elfes, doutant que ces derniers soient une menace.

"Rectification, mon chou.", commence Tina en levant un index. "Je meurs d'envie que mon employeur passe à autre chose que ses lubies sur les elfes. J'aimerais qu'il me suffise de lui conter une jolie histoire, mais c'est quelqu'un de... Pragmatique. Sans preuve pour appuyer ce que je vais raconter, il y a fort à parier qu'il me prive de son soutien.", explique la belle en entortillant une mèche sombre. "J'adorerais entendre l'histoire de vos cicatrices avec force détails, pour être honnête. Elle me semble bien plus intéressante."

Elle soupire doucement, fait mine de réfléchir un instant pour recentrer ses pensées puis reporte ses beaux yeux sur son fascinant interlocuteur.

"Prenons la situation sous un autre angle, voulez-vous ? Admettons, même si c'est une simple hypothèse, que les elfes cherchent effectivement à faire leur retour. À leur place, vous vous y prendriez comment ? Alliance secrète d'avant-guerre ? Chantage sur ceux qui ont des traces de sang elfique en eux ?", énonce Tina avant de sourire à son trait suivant. "Assaut souterrain par tunnels creusés grâces à leurs longues dents ou à leurs mains bloquées dans des gestes obscènes ?"

Il est vrai que la belle demeure intriguée par cette jeune femme aperçue au journal, aux oreilles pointues. Peut-être se pense-t-elle humaine ou la considère-t-on ainsi, mais s'il est une chose que la jeune manipulatrice sait pertinemment, c' est qu'il n'y a pas meilleure place pour agir à son gré que celle où personne ne vous remarque.




(435 mots)