Inscription: Mar 30 Juin 2009 20:59 Messages: 213
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Au doux sir qui souhaite la distraction d’un pauvre ménestrel, ère parmi ère , voyageant de cour en cour pour apporter au cœur de mes seigneurs joies et consolations de beaux récits tournés dans la langue de nos jours heureux bien loin de la guerre présomptueuse et faucheuse d’homme, je te rends honneur en te proposant l’histoire du lutin Hutcha voguant au porte du temple de Rana en la sainte terre d’Ylorie semée de bon riz nourricier, sa rencontre avec la maîtresse des lieux et ses péripéties initiatiques dans le vaste monde. D’abord, permet moi seigneur puissant et redouté de te présenter la pauvre bête. A peine plus haut que deux pommes Je vagabonde dans les plaines humaines A peine plus haut que la cheville d’un homme Je suis le lutin des chemins plantés de haine A peine plus haut que le sabot des bêtes de somme Je fraye avec canailles et coquins A peine plus haut que dés de rhum Je vivote de rapines et larcinsAhah !!! Je suis Hutcha le lutin à la croisée de petits chemins portant mon courage dérisoire aux nobles portes d’un temple que je ne connaissais point.Ah ! Écoute vieux seigneur la voix du lutin farceur et apprécie sa longue histoire.Isolé dans les plaines désolées, bordant des pays infamants Tourbières et herbes sèches en allant Bercées par des bises salines derrière de sombres collines De compagnie ornithologique et lapine Nous allions le désespoir aux tripes Sur chemin glissant et sans pipe Pour savourer herbes folles et reposer corps délabrés Par le dégoût des perfides orques embusqués Au quatre coins de frontières repoussées Et survient l’odeur macérée Dans les épices, le miel et les gelées florales Une odeur toute pastorale Guide de pattes fatiguées Du compagnon de poile et aux oreilles dressées Prêt à succomber à mon poids de brindilles Si je ne décide pas de quelques repos avant la nuit qui scintille Des lieux encore à parcourir avant de fouler de terres fertiles S’étalent entre nous et ce paradis aux baies de myrtilles Joyaux bleus à même les épineux, parures sucrées Murissant quand se pose chaud l’été Et au ventre cette tristesse pluvieuse Accroché aux plantes épineuses Qui éventrent mes chausses usées De boue et de ronciers traversés. Les pensées amères touchent même le plus alerte Début cinglant de notre perte.
A ces heures où l’humide froidure Forme de profonde cassure, corps d’usure, Tressaute un feu nouveau dans les poitrines souffreteuses Ma veste, encore, s’accroche à de vilaines yeuses, Un feu divin parsemant notre cheminDe filagramme arachnéen que cher lutin Reconnaît de son être, de son sang des premiers matins. De la désolation pernicieuse des lueurs joyeuses Tiraillent le cœur des jeunes aux envies soyeuses.
Abandonné à la désolation de jours tristes Ils sont portés par ce goût de liberté hors des pistes, Dépassent quelques arbrisseaux timides et vainqueurs Poussant de petites feuilles avec vigueur Petite nourriture pour le pauvre lapin Qui s’en va sur le chemin avec son lutin De tendres pousses dans une terre de mousse L’hiver pernicieux de son froid éclabousse Les joues rouges du lutin maladif Malade de se porter écœuré par les horreurs orques Qui suintent au delà de leurs frontières chimériques. Le soleil de vaillance dardait des rayons puissants, Le soleil d’envie de briller grossissants, Hutcha se laissait gagner par un dégoût Qui ne le rendait pas fier du tout L’espoir de trouver couvert et abri S’était brisé. Ce matin, accroupi, Aucun son ne parvenait à son oreille attentive La raison, personne ne vivait en ces terres fautives D’être des hommes et des orques, rencontres racistes Terrain de guerre, futur pessimiste, Voilà ce que pauvre cœur subissait Et à lui de dire pour finir ce voyage Que portent des vents sans âge :Ah croyez moi !croyez moi que cela ne se finit pas !
De l’aride plaine et désolée, désespoir du trépas, Je ne chantais la beauté et la valeur, Préférant m’en aller, la peur au cœur, Je m’effondrai du lapin cavalier, Aussi tôt stoppé et des plus inquiets, Mes compagnons animaux de tous les jours, Me poussèrent à continuer mes tours De lutin, ici ou par là, et de ne perdre courage De poursuivre selon l’adage A cœur courageux rien d’impossible, Ou un équivalent dans les grincements et piaillements audibles Que professèrent ces adorables, Je désespérai encore de ne trouver d’étable Avec paille et douce chaleur aimable Dans laquelle on se serait faufilé Et passait une nuit, abrités, Ce genre de songes m’assaillait souvent Me poussant de moins en moins en avant, Mes sourires étaient faux et pauvre hère que je suis, Se perdait délirant dans de tristes trous de suie, Pensant à ici, à là-bas, parcourant monté Les terres désolées, souffrant de l’ennuie et de la morosité.Le pauvre lutin s’en faisant du sang mauvais Son oiseau, qui aimait comparer son regard A celui des hiboux et des chouettes et des renards, Monta si haut que le grand froid le saisit, Pour voir la route dans sa grandeur infinie, Et la surprise fut d’apercevoir une oasis verte, Lieu à l’écart et somptueux aux portes ouvertes, Un paysage lointain d’accueil et d’espoir, Espoir de s’arrêter bientôt et d’obtenir repos, Lieu où seront chassées les peines illusoires, Prodiguées par de la magie orque et noire. ParaPara, tel est le nom de l’oiselet, Rapport à sa façon de vivre hors des près Un instant ici, un ailleurs là, disparaissant, Se fit rapporteur au lutin, compatissant, Sa peine déteignait sur les êtres de pureté, Même la force du petit peuple oublié N’arrivait à combattre ces magies de souillures Poussant les plus vaillants à l’usure. Eh sire ! Écoutez encore ceci ! Le temps se couvrait de l’est, à l’encontre même des vents forcis Par des vociférations orques bestiales, Hurlements dans la nuit qui tombait partiale, Hutcha le lutin pleurait ainsi :« Pauvre bête, abandonné de Zewer, affamé de Rana, rassis De l’intérieur par cette journée de tristesse désolée, Pauvre lutin, enivré par toute cette saleté, Tu ne verras pas le soleil se relever, Tu pourriras au milieu de tes deux amis épleurés, Et incapables, pauvre être que tu menas si loin Pour les jeter ainsi sur les chemins, Cette aventure ne se taille pas à un lutin, Qui devrait vivre de rapines et coucher dans le foin, Pauvre bête ! Insensée et folle D’espérer prendre ton envol, Au milieu d’être de plus de vingt pommes de haut. »Mais les chemins du destin se tissent et retissent, Formant des desseins métis, Et le virage s’ouvrit sur ce que vit l’oiseau, Hutcha : « Impossible ! Mon cœur rebat, mon cœur revit »Sire, vous le comprendrez, il découvrit le temple de Rana, Et il continue croquant à de doux appas« Ciel et Miséricorde ! Honneur soit fait à Zewer d’avoir poussé Hommes à bâtir un havre pour le pauvre lutin émacié, Je suis guéri et me sens porté par les trompettes de la renommée, Ici, je suis chez moi et ici est partout, grande joie ! »
Et c’est vérité, son cœur bondissait, jouant de tressauts aux abois D’un moindre signe trompeur d’une illusion« Ah non ! Ceci n’est pas dans l’illusion, mon attention Semble pouvoir s’estomper et mes forces mes reviennent doublées, Oh Grande Rana, je te remercie de m’apporter, Au bas de ces portes sculptées ! Ahah ! Je suis comme si mon voyage commençait, Comme si cette journée n’avait jamais Existé, jamais été enduré. Mon esprit, fébrile hirondelle, Joue avec mon oiseau dans le firmament du ciel !
Ces noires pensées qui m’encombraient s’évanouissent Et de tous ces moments que j’en jouisse, J’écrirai ode et poème pour fêter ces hommes De grand courage que de bâtir si proche de gnomes, Affreux et dégoutants ! Assuré mon salut, Assuré ma venue ! »Et il est vrai que ce lieu possédait des particularités du bonheur, La présence de la Déesse s’y fait sentir à toute heure, Seigneur, le connais-tu ce temple à la déesse du vent, Cet endroit où l’eau coule, clapotis apaisant, Ce lieu où le soleil darde, chaleur enfantine Bâtiment au-delà du temps, où pousse l’églantine, Le Lila et les roses, les fleurs exquises, Chaque femme s’y sentirait marquise.
Et les rouages des haines sont en fait en mouvement pour le lutin, Qui se voit, in extremis de l’arrivée en ces lieux de paix, un peu hutin, Assailli par un esseulé, ces bêtes fauves orques à la recherche de nourriture, Et il faut dire que ces trois composaient autre chose que les souillures Habituelles des repas des bêtes qui s’étendent au nord.
Ce fut sournois, ce fut avec plein de désarroi, ce fut trop prompt et fort, Le lutin boula dans les herbes quand détala son lapin échappé, L’immonde voulait le lutin, voulait manger à sa faim de damné, Tous les orques sont des miséreux, il est notoire,« Je devrai abattre cette montagne pour continuer et atteindre ce miroir Dans lequel la beauté et la finesse se reflètent que j’aperçois sur mon chemin »Le pauvre essayait de se relever, légèrement assommé le lutin ! « Ahhhhhhhh ! Je devrai le faire tomber !!! »L’esprit n’était pourtant pas belliqueux, mais des forces rageuses, enragées, Donnaient à son corps une puissance si nouvelle, A peine relever, à peine sur ces courtes jambettes, Il se jette sur l’ignoble bête, Lui grimpe par le dos jusqu’aux oreilles, Un combat débutant entre eux.
De cette capacité miraculeuse, il agita son bâton d’églantier, Invoqua, en se débâtant pour éviter les poignes, de tous ses vœux Son sort, c’est un lutin magicien ô mon seigneur aimé, Un sort des entrailles de la terre réveillée, Qui se plante, si ses vertus lui autorisent, Dans les yeux de l’orque enragé,« Tout se joue sur la surprise Si j’y parviens, mon sort sera efficace et apportera un avantage. » Un disque bleuté se dessina face à l’orque qui se combuschie le dos De toute sa force pour toucher le lutin, le mettre à mal sans ambages, Le tuer d’un coup bien porté et le dévorer tout de go,« Canaille, tu ne m’auras pas sans mal, juré de lutin ! »Et le disque céruléen lance des piques minuscules, Effleurant l’œil de l’orque crétin, L’attaque fit mouche et sautant loin des pustules, Hutcha préparait son deuxième coup, « Il ne faut pas exagérer, ma magie facile à un tel adversaire, Se joue dans le dérisoire, je suis un pou ! » (Pour suivre une telle quête, il me faut un compère, Seul c’est la mort qui va s’assurer de me cueillir)Déjà il doit se jeter en avant pour esquiver la volée de poings qui se perd Dans le volatil de l’herbe, le vide, et se s’accroupir Pour se dissimuler à la férocité assassine que l’autre déploie !(Petit vieux, tu vas finir dans l’estomac de ce monstre, Petit vieux, ta vie fut de peu de joie, Ta vie fut près des âtres, Mais là, défend là si tu l’aimes ta pieau.)Seigneur, regarde l’insensé s’élancer contre la montagne Plein de rage et de hargne. Jamais lutin se donna tant, enfin celui-là ! Et il, pris dans le feu de l’action, esquiva Une terrible cognée qui en aurait emporté Deux de nos meilleurs chevaliers. Fiau que c’était un combat épique, Et celui-ci, si petit comme électrique, Se donna et se donna, tournant et virant, Poussé, ne l’oublie pas, par l’énergie du lieu d’asile pointant, Entre les pattes de c’t’animale d’orque colérique,(Tu finiras bien par t’effondrer, barrique)Lui jouait des tours tout lutin et, presque serein, Il invoqua à nouveau ce cercle voltigeur des airs, Qui le sortirai, l’espérait-il, de ce mauvais pas certain.
Ca ne sembla, à l’orque, ne pas plaire, Il se dépêcha t’attraper le lutin immobile par l’invocation.
Il se débat dans les serres et plante ses dents dans la chair noire, Entre les poils pleins de vermines, et finit de tomber le soir.
Tu vois seigneur, la nuit les prit dans un moment délicat, une sensation De force fit tressaillir la peau d’Hutcha qui souffrait serré, Avec sa baguette d’églantine, il se débat et fini libéré.(Jamais, je ne l’aurai ce tas d’horreur, cette ordure sur pied J’ai bien failli y passer et ma vie me quitter).Le cercle s’était effondré, réduisant de maigres chances, Face à ce membre de mauvaises engeances, Et l’éclaircie frappa son esprit, (Il faut user de sa bêtise sans fond, à ce crétin pas fini !)Il remonta sur l’orque, s’accrocha à des guêtres dégelasses Agrippa le cul puant, lui le sans classe, Allait monter jusqu’à la gorge de la monstruosité, Et dans la carotide, enfoncé le coutelas qui pendait A la corde de son ennemi, le faire pisser son sang noir Et se délecter de ce plaisir de chair et de haine, à le croire ! Chose aisée que de grimper quand on mesure un demi-pied Léger et comme porté par le vent, on escalade un ventre, Même si le géant se tortille, on s’harnache à tout va, et on rentre Dans la chemise étriquée, Arrive au cou, passe à la nuque et encore, On revient au cou, on cherche à affoler la bête, son corps, Se déhanche et remue pour faire tomber le petit, D’un coup sec pourtant tout est fini.
Et oui Messires et mesdames, ça se termine comme ça, L’arrivée au temple de Rana d’Hutcha, La veillée a bien duré et l’heure est à se retirer ! J’espère qu’Hutcha me sera redemandé, Il est vaillant et de nombreuses aventures l’attendent encore.C’est ainsi que nous apprenons, effectivement, son arrivée aux abords du temple, mais cela il ne le sait pas encore ! (Pourvu que les reflets de beauté de ce lieu soit en accord avec le caractère de ses habitants, ici suffisamment retiré, les hommes ne puent pas et à la vérité, je me sens en sécurité.)
« Bon PinPin, tu m’as bien mené ! On rentrera, on essaiera, demain là dedans, ça me semble bon et ça me semble paisible. »
(Pourvu…ce truc horrible était d’une force de tous les diables et pourtant si bête…C’est marrant d’avoir mis tant de force dans un corps si bête…Parfois, c’est à se demander ce que cherche à faire les Dieux…par Zewer, je le dis, content d’être à bon port, enfin ce qui semble être un lieu de quiétude. La compagnie doit dormir, elle aussi, je ne dois déjà plus exister pour eux…Ca oublie vite une compagnie…Heureusement que le lapin et l’oiseau ont bien voulu me suivre…Que Rana en soit louée…Je ne peux pas me battre comme ça, les dangers sont trop grands, ça fait combien de temps que nous sommes partis, et combien de mésaventures avons-nous rencontré ? Il me faut me trouver un humain stupide pour me mener ou un elfe ou un nain mais quelque chose de plus grand que moi et plus fort…Ma magie est dérisoire et je m’épuise vite…Je suis au bord de l’évanouissement à chaque fois que je prononce les mots sacrés. Par tous les dieux, il faut que je me trouve quelque chose pour aller plus haut…)Suivant un chemin poussiéreux et frontalier des orques: Mélancolie en route
_________________ Hutcha, le lutin nabot
---------------------------Niveau 2--------------------------- En passe de se faire mettre en charpies
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