L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 217 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5 ... 15  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 14:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 20 Juin 2010 20:58
Messages: 1148
Localisation: Eud Lille din'ch Nord, hin
^^ post précédent

"Assez Rauco !"

La vieille Lumbo frappa dans ses mains et la buse lâcha Eucalyptus qui tomba dans le petit ruisseau, au milieu des carpes de Plume. Le front plissé, il marmonna quelques jurons lutins pour la buse et déclencha un Souffle d'air chaud pour se sécher. Lumbo et Eucalyptus remercièrent le maître de tai shi, les trois gamins et le groupe de musique pour les avoir aidés puis passèrent à table. Lumbo complimenta son jeune apprenti à plusieurs reprises mais ce dernier boudait un peu car il avait trouvé l'exercice beaucoup trop difficile, surtout lorsque Plume était revenue avec son décolleté. Après avoir mangé, Plume devait aller livrer deux shamisens pour une famille en ville et Lumbo voulait faire une sieste. Eucalyptus émit l'idée d'aller se balader dans les rues d'Oranan mais Lumbo ne fut pas d'accord et lui soumit de maîtriser un nouveau sort avant qu'elle n'ait terminée sa sieste.

"Mais heu, je suis épuisé, moi..."
"Tttt Tttt Tttt... Je ne veux rien savoir. Nous ne sommes pas ici en vilégiature, je te le rappelle..."
"Bien chef..."

Se retrouvant donc seul, Eucalyptus sortit le parchemin de l'Armure Alyzée. Ce sortilège était assez compliqué, mais Eucalyptus voulait impressionner Lumbo alors il se mit à la lire consciencieusement. Les dessins étaient très jolis mais les écrits étaient très énigmatiques. Eucalyptus commençait à connaître le verbiage magique mais il n'arrivait pas à comprendre vraiment pour autant. Le jeune lutin comprenait fort bien le principe mais la pratique lui paraissait aussi sombre que le manteau de poil de Lumbo. Il tenta un premier essai, en vain puis fut déconcentré par une des carpes de Plume. Pour un lutin, même un mage, il était plus rigolo de regarder une carpe faire des bulles que d'essayer de comprendre les rouages mystiques d'un parchemin magique. Au bout de quelques minutes, il se rendit compte que le temps passait et qu'il n'avait toujours pas maîtrisé ce sortilège. Il se remit au travail et alla s'installer sur le petit pont de bois, bientôt rejoint par son louveteau qui réclama des calins.

"Mon petit Séléné, tu es réglé comme du papier à musique !"

Le louveteau lécha Eucalyptus puis se coucha sur le petit pont, prêt à recevoir sa ration quotidienne de gratouillis. Eucalyptus continua donc de lire son parchemin tout en caressant son ami poilu qui baillait et était prêt à faire une bonne sieste. Lorsque Séléné se mit à ronfler, Eucalyptus allongea son dos sur son louveteau et continua de lire, enfin il lutta plutôt contre le sommeil. Une heure plus tard, Lumbo retrouva son apprenti en pleine sieste, allongé sur son louveteau, son parchemin en guise de drap. Bien que son regard promettait la plus cruelle des sanctions, ses pensées ne lui en voulaient pas, elle savait que cela se produirait. Elle voulait certes que le lutin progresse dans l'art de l'aéromancie mais savait aussi que si elle ne le surveillait pas ou s'il n'y avait personne pour regarder ses pitreries, Eucalyptus avait tendance à flâner et à faire seulement ce qui lui passait par la tête. Soudain un éclair de génie traversa son esprit et elle prononça un mot magique bien mystérieux dans un rictus inquiétant.

"Lapin !"

La magie opéra... Séléné se releva brusquement et se mit à courir partout dans le jardin et Eucalyptus sursauta en se réveillant, battant des bras pour ne pas tomber à l'eau une seconde fois. Quand il vit que Lumbo était là, il tenta de trouver une excuse potable qui expliquerait qu'il se soit assoupi mais il ne trouva rien de bien convaincant. Il avait pensé lui dire que tout était de la faute d'un raton laveur magique mais comme il avait déjà servi cette excuse à Lumbo un mois plus tôt, pour expliquer l'encre versée sur son bureau, il se ravisa et resta muet, les oreilles en berne, devant son mentor au regard assassin. La vieille taurion ridée n'avait déjà pas un physique commode et avait tendance à donner la frousse aux guerriers les plus aguerris mais lorsqu'elle usait de son regard assassin, elle aurait pu faire peur à un dragon assoiffé de sang. Eucalyptus, comme il était un lutin et pas un dragon, ne demanda pas son reste et se remit aussitôt au travail. Pour impressionner Lumbo, il répéta la formule magique avec passion mais rien ne se passa d'extraordinaire. Il retenta l'opération avec son fifre, même résultat. Les croisements de doigts de Lumbo, même effet, c'est à dire nul. Eucalyptus était excédé et ne savait pas ce qui clochait. La prononciation était parfaite, ses gestes aussi, il ne comprenait pas.

"Essaie çà..."

Lumbo se contenta de claquer des doigts à trois reprises en déplaçant sa main devant elle. Aussitôt, un micro-vent coriace se leva et fit jouer les poils de son long manteau noir. Eucalyptus n'en revenait pas et trouvait que son mentor avait vraiment la classe. Il essaya alors la méthode de son mentor et au bout de six reprises, un vent timide vint jouer autour du lutin. Il fut alors tout content et pour s'assurer que son apprentissage avait bel et bien marché, il regarda son parchemin qui commençait à être déchiqueté et disséminé dans le vent.

>> La Maison Rouge

_________________
Image
Safari Disco Club


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 4 Aoû 2010 11:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 20 Juin 2010 20:58
Messages: 1148
Localisation: Eud Lille din'ch Nord, hin
>> L'armurerie de Takoido Himatori

Les étoiles parsemaient le ciel assombri d'oranan et la lune brillait, majestueuse. Eucalyptus, qui était couché sur le toit de la pagode de Plume, regardait les étoiles et fredonnait Sous la Lune d'Oranan, une chanson à boire qu'il venait d'apprendre avec le vieil ami de Lumbo, Ume. Le jeune lutin repensait à ses dernières et palpitantes aventures, tellement perdu dans ses pensées qu'il occulta un certain temps qu'une discussion étrange avait lieu dans le jardin entre Plume et sa grand-mère. Mais bientôt, la curiosité aidant, il alla, discrètement, vers les bords du toit et écouta avec la plus grande attention ce qu'elles se disaient. Il ne le savait pas encore mais cette nuit étoilée serait le début d'une longue, très longue aventure. Plume posait beaucoup de questions et Lumbo répondait avec peu de mots mais ils étaient si clairs qu'Eucalyptus ne put que comprendre et se sentir tout à coup très investi. La vieille Lumbo avait donc été membre d'une très vieille organisation qui avait disparu aujourd'hui. La Société du Midi-Minuit. Plume ne comprenait pas pourquoi Lumbo ne faisait pas revivre cette guilde et Lumbo lui répondit que les relations diplomatiques n'étaient pas son fort et qu'elle était trop occupée à résoudre l'énigme qui entourait sa malédiction. Eucalyptus écoutait les yeux grands ouverts car il n'en revenait pas. Plume rajouta que sans cette guilde, sa grand-mère aurait encore un long chemin à parcourir avant de démêler les intrigues qui constituaient sa malédiction mais Lumbo soupira. Elle n'avait pas la force et savait fort bien que toute entreprise de sa part se résoudrait par un échec.

(Je voudrais tellement l'aider...)
(Tu peux...)
(Ô Rana ! Je ne savais pas que tu étais ici... Comment pourrais-je l'aider ?)
(Tu sais, des fois, je ne comprendrais jamais Lumbo... Je n'arrive jamais à prédire ses réactions... Fara et elle ont déjà commencé à réunir certaines personnes, elle veut clairement refonder cette guilde et pourtant, devant Finëlind, elle lui dit qu'elle n'en a pas la force...)
(T'en sais des choses... Tu es si... Divine...)
(Je ne suis qu'une fieffée menteuse...)
( ??? )


"Je suis Bidouille, ta faera..."

De petites lucioles sortirent de la veste d'Eucalyptus puis se réunirent à ses côtés, formant alors une demoiselle ailée, un peu plus petite que le lutin. Elle avait la peau verte claire et de beaux cheveux caramel. A la fois stupéfait et émerveillé, Eucalyptus resta sans voix, la bouche ouverte. Il regarda Bidouille longtemps dans les yeux, incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit.

"Heu... Tu m'en veux de t'avoir menti ou alors tu es resté bloqué ? Youhou... Eucalyptus ?"
"Je le savais ! Je le savais que ma Bidouille n'était pas comme les autres salamandres ! Mais heu... C'est quoi une faera ? Et pourquoi tu ne me le dis que maintenant ?"
"Nous sommes des êtres de magie. Nous sommes constitués de fluides élémentaires et nous sommes libres de nos choix jusqu'au moment où un mortel nous donne un nom et s'occupe de nous. Nous devenons alors liés à lui, pour la vie. Nous avons un énorme savoir mais nous ne pouvons pas tout transmettre. Ainsi je pourrais répondre à beaucoup de tes questions mais il y a des lois auxquelles je dois me plier. Nous avons la faculté de parler dans vos esprits et nous avons aussi la possibilité de vous apporter des dons uniques. Pour ma part, je peux te permettre de voler grâce à mes ailes et te prêter ma vue aussi. Il suffit que tu me le demandes ou que tu le souhaites vivement."
"Wa-ouh !"
"Tu ne devras jamais révéler mon existence, Eucalyptus. Ce n'est pas une loi mais c'est un conseil. Trop peu de gens sont au courant de notre existence et tu pourrais avoir des soucis. Tu peux cependant en parler à Lumbo ou à tes amis si tu le désires mais sache que je n'apparaîtrai jamais sous cette forme devant une assemblée."
"Tu me prêtes ta vue ? Je voudrais me voir, hihihi..."
"Bien sur !"
"Huhuhuhu ! Hihihihihihi ! On dirait mon père en plus jeune et sans la barbe ! Houhouhou, regarde, je bouge mon bras !"

vv post suivant

_________________
Image
Safari Disco Club


Dernière édition par Eucalyptus le Lun 9 Aoû 2010 09:48, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 9 Aoû 2010 09:46 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 20 Juin 2010 20:58
Messages: 1148
Localisation: Eud Lille din'ch Nord, hin
^^ post précédent

Le lendemain de sa découverte faérique, Eucalyptus se réveilla avec grand mal car il n'avait pas beaucoup dormi et avait passé le plus clair de la nuit à bavarder avec sa faera. Cette dernière avait répondu tant bien que mal à ses questions les plus loufoques et n'en revenait pas qu'il pouvait avoir un esprit si tordu. Ainsi, elle lui confia la recette de la gelée kendrane, le nom du prétendant de Plume et le lieu d'Oranan, qui, selon elle, vaudrait le détour pour un lutin, à savoir chez l'artificier Uzuki. Elle hésita ensuite à lui révéler l'existence des fluides spatio-temporelles et donc de l'existence de tout un multivers complexe mais se ravisa très vite, constatant que la révélation du secret de la gelée kendrane était déjà beaucoup trop dure à digérer pour le lutin. Le reste de la nuit, ils la passèrent à discuter des projets de Lumbo ainsi que du mystère qui les entourait.

"Hinhinhin... Je sais tout ! Lumbo a fait exprès d'en parler à Plume pour que je puisse entendre... Elle sait que je sais mais niera le savoir, mais moi je sais qu'elle sait que je sais ce qu'elle sait ! Houhouhou... Mon mentor est si oaxacique* ! Elle est douée, mais moi aussi..."

(Je n'ai rien compris...)

Eucalyptus petit-déjeuna rapidement puis partit à dos de louveteau vers le dojo d'Hidarikiki Ume avec empressement et méditation. Les rouages de son esprit s'activaient sur les moyens dont il disposait pour aider son mentor dans sa quête mystique. Il avait maintenant plusieurs plans possibles dont un nécessitait l'emploi d'une carotte géante et un autre d'une bande de singes capucins en tutu. Arrivé devant les innombrables marches qui menaient au dojo, Eucalyptus haussa la tête et se demanda comment un vieux bonhomme comme Ume faisait pour monter ses marches. Peut-être était-ce là le secret de sa jouvence ? Eucalyptus aurait volontiers déployé ses ailes faériques pour arpenter ce long escalier de pierres mais il avait promis de les franchir par ses propres moyens. Deux heures plus tard, il arriva enfin au sommet des escaliers...

"573... 574 ! Plus jamais !"
"En es-tu si sur, jeune mage ?"
"Oh oui ! M'ssieur Ume ! Je comprends maintenant pourquoi vous êtes ami avec Lumbo ! Plus jamais je ne gravirai ces marches..."

Exténué, le petit lutin reprenait son souffle et suivit avec peine le vieux maître vers son tatami d'extérieur. Ce vieux dojo, de loin, ne payait pas de mine, mais de près, il était tout simplement magnifique. Malgré la fatigue et la rudesse de son épreuve, il admirait les bambous, les cerisiers et les camélias qui ornaient fièrement le jardin du vieux maître. Devant le tatami, Eucalyptus se déchaussa et continua de suivre le vieux maître qui avait tout préparé en l'attendant. Il y avait trois cibles faites en tiges de riz et Eucalyptus ne manqua pas de rire aux éclats lorsqu'il les vit. Elle représentait toutes les trois Thelma, dans des positions différentes mais toutes étaient absurdes ou simplement très drôles. Eucalyptus regarda alors autour de lui pour voir si son nouvel ami elfe n'était pas dans les parages et le vit tête en bas, accroché par les pieds, tentant vainement de récupérer un couteau planté au sol qui était trop loin de lui.

"Vous rigolez pas avec les entraînements, vous !"
"C'est lui qui a insisté pour devenir mon élève. Mais tu sais, j'ai fait bien pire avec Lilosan... Ah Lilosan... Une perle nacrée parmi les déchets ! Si douce, si élégante ! Tout le contraire de son empoté de mari !"

Eucalyptus voulut défendre Thelma mais quand il le vit s'agiter comme un asticot pendu à son arbre, il se contenta de rire avec Ume.

((( HRP
* : le diable n'existant pas, oaxacique remplace donc diabolique ! )))


vv post suivant

_________________
Image
Safari Disco Club


Dernière édition par Eucalyptus le Lun 9 Aoû 2010 10:43, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 9 Aoû 2010 10:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 20 Juin 2010 20:58
Messages: 1148
Localisation: Eud Lille din'ch Nord, hin
^^ post précédent

"Bien ! Assez ri ! Nous avons du pain sur la planche !"
"Oui chef !"

Eucalyptus alla au milieu du tatami et se concentra sur les cibles de riz. Ume, lui, se contenta de rejoindre un petit patio où l'attendait correspondance écrite et service à saké chaud. Le jeune lutin consulta son parchemin une dernière fois puis le posa au sol non loin de lui. Il s'empara ensuite d'un de ses shurikens tout neufs et le caressa un instant, déjà amoureux de son nouveau matériel d'acier. Depuis quelques temps, ses idéaux de respect, de paix et de non violence avaient été ébranlés mais comme avait dit Lumbo à ce sujet, on ne faisait pas de crêpes sans casser des oeufs. Cette expression avait fait mouche dans l'esprit du lutin et il comprenait, bien qu'il avait encore du mal, que son destin l'emmènerait surement à faire des choix difficiles et il devait dès à présent s'y préparer. Comme prescrit dans le parchemin, il se concentra sur le shuriken puis l'effleura du doigt en divers endroits pour y appliquer un peu de ses fluides aériens. Comme décrit dans le même parchemin, le shuriken se mit à léviter et suivre les mouvements de bras du lutin. Jusqu'ici, tout allait bien.

Pendant un long moment, Eucalyptus s'amusa à danser avec son shuriken volant puis quand il en eut marre, il fit un geste brusque et tenta de viser une des cibles. Ce dernier finit sa course entre Ume et son courrier et Eucalyptus se désola mentalement de son inaptitude profonde à viser juste avec des armes. Le lutin n'était pas désespéré pour autant et retenta l'expérience une seconde fois. La première partie de ce sortilège n'était pas vraiment un problème pour lui, mais le reste, en revanche, était une toute autre affaire. Durant l'heure qui suivit, Ume dut faire le deuil de son service à saké, puis d'un de ses coussins et enfin d'une jeune pousse de framboisier. Eucalyptus s'excusa à chaque reprise mais le vieux maître l'encouragea de ne pas baisser les bras. Avant de se remettre à lancer ses shurikens, Eucalyptus lut encore son parchemin deux bonnes fois, car il se demandait s'il n'avait pas oublié quelque chose.

Une phrase un peu bancale attira son attention. Il ne lui avait pas prêté grande attention auparavant mais là, elle prenait tout son sens. Le lancer du Vent était un sortilège, il ne fallait donc pas lancer soi-même le shuriken. Quand il l'avait lu, il avait trouvé çà tellement logique qu'il s'était même demandé quel abruti avait bien pu écrire une chose pareille. Mais maintenant qu'il y réfléchissait, il se rendit compte qu'il lançait lui aussi le shuriken en quelque sorte. Fier de sa trouvaille et de son génie, il retenta à nouveau l'opération, mais cette fois, au lieu de lancer le shuriken avec ses gestes qui ordonnaient au shuriken de bouger, il se concentra encore plus et visualisa le shuriken qui partait décapiter la cible de riz. Cette fois-ci, le shuriken manqua de peu la tête de la cible mais Eucalyptus était tout content et sautilla un peu partout sur le tatami. Même s'il n'avait pas réussi à toucher la cible, il venait de comprendre comment ce sortilège fonctionnait. Cela faisait plusieurs fois qu'il maudissait intérieurement les mages qui écrivaient ces parchemins et là encore, il ne se fit pas prier pour envoyer quelques jurons bien sentis envers l'auteur anonyme.

"Ils le font exprès, je suis sur ! Tu verras qu'un jour, je vais tomber sur un parchemin fait de charades et de calembours...", confia-t-il à son louveteau qui venait voir ce qu'il se passait.

>> Le temple de Rana

_________________
Image
Safari Disco Club


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 21 Aoû 2010 14:56 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Juil 2010 17:29
Messages: 9
((( Message précédent )))

Je finissais rapidement les besognes que m'avait confiées la mère Koyama, prenant de l'avance sur les chambres, après avoir nourri copieusement les deux chevaux de Takon- sSi je devais les lui faucher... Autant qu'ils soient bien portants - quand j'entendis Takon rentrer et compris à son air que tout n'allait pas pour le mieux.
Il tirait par le poignet sa femme infidèle, et la traînait dans la maisonnée. La femme était en larmes, sa belle toilette était complétement froissée, et son poignet très rouge déjà. Je me suis immédiatement cachée dans le renfoncement de la cuisine, et ai tendu l'oreille.
Takon se mit à reprocher à son épouse son infidélité, la molestant d'injures, la poussant ici et là, dans les quatres coins de la maison, qui résonnait des sanglots coupables de la belle.
Je déglutis quand il prit dans le séjour le martinet qu'il réservait à ses filles, soi-disant, et qui n'avait jamais servi. La mère Koyama le supplia de la laisser en paix, mais déjà, j'entendis le cuir de l'objet lacérer la peau douce de madame.

Un frisson parcourut mon échine, et je me posais immédiatement la question : devais-je la secourir ?
Cette femme n'était rien d'autre pour moi qu'une patronne. Et Takon... Takon n'était rien d'autre non plus qu'un patron. En clair... Ils n'étaient rien pour moi. Rien du tout.
Mais ma morale m'empêchait de le laisser massacrer sa femme, qui s'était pourtant laissée aller à des libertinages. Je saisis mon courage à deux mains, pour faire un pas. Un pas sonore, espérant que Takon se détournerait de sa femme, surpris.

Dans ma main, je gardais un petit couteau fauché dans la cuisine. Il serait plus maniable que l'épée que j'avais si vraiment je devais en venir aux mains, et mon but n'était pas de lui faire la peau. Juste de l'inquiéter pour le faire prendre momentanément la poudre d'escampette, ou offrir à sa femme la chance de déserter.

Mon stratagème fonctionna. Et au grand soulagement de la femme, il cessa, et laissa tomber au sol le martinet, dont elle s'empara vivement, avant de le cacher sous sa robe.

" Takon ?! Tout va bien ?! j'étais dans le cellier quand j'ai entendu du bruit, et je me suis inquiétée ! Que se passe-t-il ? " mentis-je, en m'approchant de lui, le couteau précautionneusement caché

L'homme me dévisagea. Aurait-il déjà compris mon manège ? M'avait-il démasquée ? Un certain doute et une faible crainte monta doucement en moi. Pourrais-je seulement lutter contre Monsieur Koyama ?
Sa figure rouge se crispa, et ses machoîres se serrèrent. Madame Koyama continuait à sangloter dans son coin. Il ne pouvait pas me mentir, lui.

- Jinann, partez.

L'ordre s'avérait un peu sec. J'avalais rapidement ma salive. Il ne fallait pas que je lui laisse entrevoir ma peur. Qui sait ce qu'il en ferait, dans l'état de colère dans lequel il était plongé !

- Je ne le puis.

Je fus ferme. Et droite comme un i. J'entendis vaguement un bruit sur le carrelage, et quand je risquais un oeil à ma droite, je vis que madame Koyama était en train de se relever. Takon poussa un grognement agacé.

- Partez !!

Il s'approcha, menaçant. En moi, une panique commençait à gronder, et c'est presque vive que je lui rétorquais, acculée déjà contre le plan de travail :

- Pas... Pas sans cheval.

Il arqua un sourcil, avant de rire. Pas sans cheval, hein... Quelle réponse idiote ! J'étais en train d'abandonner une femme à son destin et à la violence de son conjoint pour un équidé ?
Oui mais je n'avais pas le choix. Au fond, elle n'avait qu'à pas le tromper, non ?

- Takon, fis-je, m'impatientant, et surtout, me donnant plus de consistance face à ce bourreau mal léché, il me faut un cheval... Et la liberté de madame Koyama.

Il arrêta de rire. Me dévisagea lentement, avant de rugir :

- Non mais bien sûr ! Ca vient dans votre maison, hein... Ca vous fauche de la monnaie, et ça vous exige de la monnaie. C'est de la sale race, de la saloperie !!

Sa main avait été plus rapide, et il s'était emparé de mes cheveux, avant de m'envoyer ballader sur le meuble en coin d'en face. Je jetais un regard à madame Koyama, qui se relevait enfin.
Je n'avais plus le choix. Plus aucun choix. Mon front saignait déjà, je devais fuir. Fuir cet homme trop fort pour moi.
Je me mis à courir, vers l'écurie, sachant très bien que s'il était sur mes talons, Takon n'en restait pas moins bien plus lent. Je sautais au-dessus de la barrière devant le cheval à la robe sombre du couple, et, m'accrochant à son encolure, me mit en selle à une vitesse ahurissante.

En me sentant sur lui, le cheval se cabra, mais ma prise était sûre.
Takon, maintenant, reculait prudemment.

_________________
Il est de la justice de prendre vengeance d'un crime, mais c'est vertu de ne point le venger

Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 8 Sep 2010 00:22 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 25 Aoû 2010 12:57
Messages: 7546
La jeune fille nous guida mollement à travers les rues, dans un quartier commerçant qui semblait assez riche. Elle finit par ne plus avoir assez de force pour cette simple action, mais par chance nous ne restâmes pas perdues au milieu de la rue bien longtemps. En effet, une porte coulissante s'était ouverte, un couple de locaux s'approchant de nous l'air complétement affolé. Ils se précipitèrent vers la jeune femme, la prenant de nos bras avant de nous faire signe de la main de les suivre.

Nous ne restâmes pas plus longtemps dans la rue, suivant les deux personnes dans une grande maison avec étage. Une jeune domestique s'empressa d'aller aider ceux qui devaient être les parents de la jeune fille. A l'entrée, sur du bois de couleur claire étaient disposées plein de chaussures. Les personnes étaient en effet pieds nus malgré l'agitation.

Aglaeka me fit alors remarquer que les habitants de la ville étaient particuliers. Je lui montrai le tas de chaussure, tout en ôtant mes bottes. Mes pieds n'étaient pas dans le meilleur état, mais j'avais déjà vu pire. Tout cela était presque instinctif après la course effrénée pour échapper à la mort. Maintenant que c'était fait, je reprenais mes habitudes et mon sang froid comme si de rien n'était. C'était toujours aussi étrange de manquer de mourir.

La femme qui était venue nous chercher dehors, probablement la mère, revint vers nous. Elle devait avoir entre trente et quarante ans, mais l'âge était difficile à lire sur son visage.

"Merci pour aide. Vous me suivre s'il vous plait, vous rester ici, invitées pour la nuit. Nous dire quoi arrivé à Mitsuko.
-Elle s'est faîte agresser par une sorte de monstre plutôt grand. Un jeune homme s'est battu pour la défendre, mais...
-Tanaka-san? Il est mort?
-Je suis désolée. Il s'est bien battu et a sauvé votre fille.
-Venez s'il vous plait. Je parler à vous tout à l'heure."

Elle parla alors à sa servante dans sa langue étrange, cette dernière nous demandant gentiment de la suivre, uniquement en gestes. Je regardai Aglaeka, avant d'effectivement suivre la jeune femme.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 8 Sep 2010 15:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 23 Aoû 2010 17:38
Messages: 294
À peine étions-nous entrées qu'Isulka me fit remarquer qu'une ligne de chaussures était disposée contre le mur, je l'imitai et enlevai mes chaussures hautes afin de me retrouver pied nue sur le sol de bois propre et clair. Quelques lumières éclairaient la pièce à travers des lampes et des bougies disposés sur la petite table sur le côté. La salle principale grande et très épurée s’entendait dans un couloir qui devait certainement mener aux chambres et à l’étage supérieur. Quelques pots de terres gisaient sur le sol, laissant place libre à la pièce majeure une sérénité. Le blanc et le brun clair du bois étaient les seules couleurs dominantes du lieu qui laissait un esprit zen et reposant malgré l’atmosphère d’inquiétude et de précipitation qui y régnait.

La mère de la jeune femme que nous venions de ramener dans son foyer nous demanda avec un accent très prononcé et des phrases incorrectes dans la langue commune. Elle nous fournit ainsi le nom de sa fille et du jeune homme qui a avait combattu vaillamment la bête sanguinaire.

Je ne sus où me mettre avant que la servante nous invita par un geste à nous asseoir autour de la table basse. C'était une jeune femme qui venait tout juste d'entrer dans l'âge adulte ou du moins c'est ce que je crus. De longs cheveux sombre et lisses était attachée en une queue haute. Je m’exécutai prenant place sur un coussin foncé et moelleux. Je tentai de paraître à l’aise même si la façon de s’asseoir était tout à fait étrange pour moi. Je me tournai vers Isulka, ne pouvant trouver qu’un repère auprès d’elle.

« C’est vraiment étrange, cet endroit, la façon dont ils s’assoient … Vraiment. Tu as déjà vécu ça ? »

Je savais pertinemment qu’elle n’avait pas tout vue et ni tout vécue, mais pour moi elle était un grand puits de savoir sur les différentes contrées et cultures existantes. J’eus directement une pensée pour mes sœurs, me demandant si de mes aînées parties avant moi avaient découvert ces étranges personnes et leurs coutumes. Après quelques instants d’attente, la servante revint nous voir pour nous déverser de nombreuses paroles dans sa langue. Je restai le visage paralysé, ne savant que dire, que faire pour l’informer que nous ne comprenions strictement rien à ce qu’elle disait.

Après une longue tirade agrémentée de gestes délicats, j’en vins au fait que peut-être était-elle en train de communiquer sa gratitude envers nous d’avoir ramener leur enfant vivante. Je me contentai d’un sourire un peu perdue dans cette histoire si étrange, avec des gens si particuliers. La femme face à nous continua de nous parler d’une voix qui nous fit clairement comprendre qu’elle nous posait question. Le gros problème est que nous ne comprenions strictement rien.

Je haussai les épaules ne voulant pas lui faire un geste qui pour cette culture pouvait signifier une réponse. Elle pouvait très bien demander si nous voulions de manger ou si elle avait l’autorisation de nous couper la tête.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 9 Sep 2010 11:29 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 25 Aoû 2010 12:57
Messages: 7546
Alors que la servante nous conduisait dans une petite salle au sol de bois et aux murs de tissu, Aglaeka me demanda si j'avais déjà vécu cela. Je fis non de la tête, tout en lui commentant:

"Nop, jamais été ici avant. Mais tu verrais les gens du désert, ils sont spéciaux aussi."

Pas de chaise, juste des coussins posés sur le sol. Je m'assis donc en tailleur, à défaut de mieux. La jeune femme nous parla beaucoup, essayant de se faire comprendre par gestes. Je ne sus trop comment lui répondre, et Aglaeka semblait vraiment perplexe. Je m'y contraignis donc:

"Une grande créature, et Tanakassan l'a combattu, mais elle l'a... tué."

La jeune femme était restée pendue à mes lèvres et avait frémis en entendant le nom du jeune homme qui avait passé l'arme à gauche. Elle se tut finalement, se penchant vers nous avant de ressortir de la pièce. Je jetai un coup d'œil à Aglaeka, ne sachant si j'avais bien fait ou non. Enfin elle aurait bien fini par l'apprendre et je n'étais pas connue pour prendre des gants. Ce fut finalement la mère qui revint, nous saluant avant de s'agenouiller en face de nous. La servante ne tarda pas non plus, nous offrant du thé.

"Merci pour votre aide. S'il vous plait pouvez vous raconter ce qui arrivé?
-Et bien, nous avons entendu du bruit dans une ruelle pas très loin et sommes venues voir. Il y avait votre fille sur le sol, protégée par le jeune homme. Et une bête les attaquait. La bête a vaincu le jeune homme, mais nous avons eu le temps d'emporter votre fille. Elle nous a poursuivies, c'est là qu'elle a blessé votre fille, mais les hommes de la garde l'ont repoussée."

La femme m'avait écouté sans m'interrompre, avec toujours cette retenue bien que ses yeux témoignaient d'une activité intense. Quand elle fut sûre que j'eus fini, elle me demanda:

"Et à quoi bête ressemblait?
-Très grande, quatre pâtes, poilue et avec des griffes et des crocs très énormes. Cela me fait penser à un gros loup garou, mais c'était différent.
-Rugaru?
-Loup garou. Ce sont des hommes qui se transforment en loups gigantesques et terrorisent les campagnes.
-D'accord. Merci beaucoup, nous allons voir prêtre pour savoir ce que cela être. Vous fatiguées sûrement. Vous êtes invitées ici, Riko vous montrera chambre.
-Merci beaucoup.
-Et nous donner cadeau à vous pour remerciement."

Elle se leva alors, gracieusement, allant chercher une petite boîte en bois. Elle revint, l'ouvrant devant nous pour révéler un magnifique bracelet à la couleur de jade. Très élégant et féminin, Il portait quelques inscriptions mystérieuses.

"C'est bracelet important pour famille. Ancien Shugenja, prêtre chez nous.
-Nous acceptons votre cadeau."

En effet, il aurait été très malvenu d'accepter un cadeau, et ce n'était de toute façon pas mon genre. Je lançai alors un clin d'œil à la belle guerrière à mes côtés, avant de reprendre la discussion avec la femme:

"Et pour le monstre, nous sommes chasseuses de monstres. Nous pourrions nous en occuper pour vous.

-Nous pas pouvoir demander cela.
-C'est notre métier, prenez le simplement comme tel. Si vous voulez que nous vengions la mort de Tanakassan bien sûr."

A ce nom elle se raidit. Elle nous informa qu'elle allait en parler à son époux et que nous aurions la réponse le lendemain. Elle prit alors congé, alors que la servante nous apportait de quoi nous restaurer.

"Bon, ça ne se passe pas si mal. Tu en penses quoi?


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 9 Sep 2010 19:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 23 Aoû 2010 17:38
Messages: 294
Isulka m'informa qu'elle n'était jamais venue dans cette contrée si particulière et me dit également que les hommes habitant dans le désert étaient des personnes toutes aussi spéciales. La mageresse sembla vouloir de nous sortir de notre incompréhension en communiquant les faits à la jeune servante qui semblait être tout désigné pour s'occuper de nous pendant l'absence de sa patronne. Quand la jeune fille parut entendre le nom du guerrier maintenant mort et déchiquetée, une lumière sembla briller dans ses yeux sombres et innocents. Après quelques instants, la servante s’éloigna de nous jusqu’à changer de pièce et où apparut du même endroit, la maîtresse de maison.

Celle-ci s’assit auprès de nous, prenant place sur un coussin face à nous, la servante nous servant du thé avant que le natif ne commençât une nouvelle fois à nous parler. Elle nous remercia de l’aide que nous avions apporté et nous demanda de raconter l’aventure qui venait tout juste d’arriver à sa pauvre fille. Isulka prit la parole, contant notre récit avec beaucoup de retenue, en passant sur certains détails qui n’allaient que remuer le couteau dans la plaie.

Après beaucoup d’attention face aux paroles de la mageresse, la femme face à nous, nous demanda ou plutôt questionna ma coéquipière sur la bête que nous avions rencontrée. Isulka s’exécuta et décrit avec de gros traits de la chose assoiffée de sang et de meurtre avant que la native ne se lève afin de chercher un cadeau de remerciement.

Après s’être levée pour aller farfouillé dans un meuble de la salle, elle nous présenta une boîte de bois qui gardait un sublime bracelet aux couleurs du jade, agréable à l'oeil et très féminin, mais paraissait également trop fragile pour être porté. J’observai les yeux émerveillés de ma coéquipière qui admirait ces nombreuses pierres reliées entre elles par de l’argent qui brillait malgré la lumière tamisée qui régnait dans la pièce.

La femme nous précisa que ce bijou était très précieux pour la famille puisqu’il appartenait à un ancien shugenja, qu’elle dénomma comme prêtre sans trop que je n'arrive à comprendre la signification. Isulka accepta joyeusement ce cadeau par la famille aux yeux étirés, tout en me glissant un clin d’œil malicieux avant de reprendre la conversation avec la maîtresse de maison.

La mageresse lui informa que nous étions des chasseuses de monstres. C’était clairement faux pour ma part, si j’étais une chasseuse de quelque chose ce n’était vraiment pas de monstre, mais plutôt d’hommes et de leurs noix. Sans la contredire, je l’a laissée poursuivre, offrant nos services afin de venger la mort de l’homme mort lors du premier affrontement face à la bête. Ma mémoire revint sur les derniers évènements précédents et j’eus clairement une pensée négative. Nous étions peut-être bien trop faible pour affronter une telle chose, mais ma coéquipière venait de donner notre parole.

Quand la femme fut partie, la servante revint pour nous ramener sur un plateau, deux grands bols avec du bouillon de viande et des sortes de grandes choses longues qui occupaient presque toute la préparation. Je restai les yeux fixés sur le plat fumant, humant la bonne odeur qui s’y échappait. Isulka en profitant pour me demander mon avis sur la situation.

« Au moins nous avons un endroit ou nous restaurer et ou dormir. »

Tout en regardant la mageresse faire, je tentai de me débrouiller des seuls ustensiles dont nous avions à disposition, autrement dit, des baguettes de bois. Je fus étonnée de disposer de couvert et essayer avec beaucoup de mal à les utiliser profitant pour le début de boire le bouillon à pleine bouche. Le liquide brunâtre était très particulier et plein de saveurs.

« C’est … bon. »

J’avais beaucoup de mal à trouver mes mots tant ce mélange de longues choses et de bouillon me paraissait bizarre. Après avoir bu une partie de ce liquide quelque peu épicé, je m’attaquai aux à ces longues choses gluantes et très difficiles à manger. Ces choses étaient bonnes malgré la grande difficulté pour les déguster sans se salir. Quand j’eus mangé une grande partie de cette fameuse préparation, la servante vint nous resservir une nouvelle fois en thé tout en profitant de nous débarasser.

« Isulka, je crois que le bracelet t'ira très bien. De toute évidence il n’est pas fait une personne qui ne fait que d’agiter les bras et qui se manque de se les faire couper lors d’affrontements rapprochés. »

Une gorgée de thé en plus et je me laissai guider par la servante dénommée Riko, qui nous montra une pièce munie de deux matelas au sol, protégés par une plaque de bois qui séparait le sol de la couche. Je m’allongeai et fondis rapidement dans un sommeil, même si le changement de hauteur avec un véritable lit m’avait perturbée au premier abord.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 9 Sep 2010 23:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 25 Aoû 2010 12:57
Messages: 7546
Le repas me fit assez peur tout d'abord. Un bouillon ma foi très bon, mais surtout sur un petit plateau de bois des sortes de petits tentacules noirs. Je n'étais pas trop fruits de mer, et je tentai d'attraper la chose avec les deux petites brindilles qui nous servaient de couverts. Finalement je désespérai, et quand la servante ne regardait pas je chopai le bout de calamar avec les mains, le gobant presque. La chose craquait bizarrement sous la dent, mais en fin de compte ce n'était pas du tout mauvais. Je répondis d'un hochement de tête quand Aglaeka me dit trouver cela bon.

Elle me fit alors savoir que le bracelet me reviendrait, sous prétexte qu'elle agitait trop les bras pour des trucs féminins. C'était du vent, mais dans un sens je ne la voyais pas arborer le bracelet d'un prêtre.

"J'avoue que je pensais plutôt le revendre, mais c'est vrai qu'il a l'air... étrange. Ça mérite étude."


Après le thé, nous fûmes conduites dans une salle à coucher, ou deux sortes de matelas avaient été posés sur le sol. Ça allait changer des paillasses poussiéreuses et des nattes de paille: même pas la peine de dormir habillée pour échapper aux punaises, le luxe sans nom. Aglaeka semblait crevée, se couchant presque aussitôt. Il faut dire qu'elle avait été active aujourd'hui...

"Tiens d'ailleurs, s'ils acceptent notre proposition je pense qu'il me faudra un peu plus d'énergie. Ils ont des commerces vraiment particuliers sur ce continent, je suis sûre que je pourrai trouver mon bonheur. Et puis au moins je dépenserai mes sous dans quelque chose d'utile, pour une fois."

J'avais dit ça tout en ôtant mes vêtements. La brûlure que j'avais reçue quelques heures plus tôt ne me faisait pas trop mal, mais c'était loin d'être agréable. J'allai donc chercher quelques herbes dans mon sac, pour me préparer un petit cataplasme d'appoint. Ma main tomba alors sur une racine, qui me rappela des souvenirs. Je fouillai le sac, renversant même le tout sur le sol de bois, avant de me tourner vers Aglaeka, désespérée:

"Dis, tu aurais pas vu la Mandragore? Je ne la trouve pas."


La belle était déjà plongée dans un profond sommeil. J'eus envie de la réveiller, mais elle n'aurait probablement pas eu la réponse. J'essayais donc de réfléchir: quand était la dernière fois que je l'avais vues? Je me souvenais de l'avoir trouvée dans la maison d'Exech, mais après plus rien. J'avais du la laisser là-bas. L'idée même était inconcevable, aucune mageresse digne de ce nom ne pourrait laisser mourir une Mandragore. Et pourtant...

Pas si grave. Enfin si, mais je n'y pouvais plus grand chose là. Je finis donc mon cataplasme, la douceur des plantes se faisant sentir assez rapidement. Un bout d'étoffe par dessus, et le lendemain il n'y aurait probablement plus la moindre trace. Mon regard fut alors attiré par le curieux bracelet de jade. Je le saisis, le regardant sous tous les angles. Très élégant, il semblait receler d'une aura mystique. C'était léger, mais à force de passer les mains par dessus je la ressentais. Empirique et tête brulée je le mis à mon poignet, contemplant les curieux motifs. Ma peau n'était pas devenue celle d'un lézard et d'un poisson, ce n'était donc pas un piège à c...

Le bracelet crépita, libérant une décharge qui me fit sursauter. Je posai tout de suite la main dessus pour l'enlever, mais celui-ci resta bloqué. je jurai intérieurement.

Une deuxième décharge similaire me fit mal l'espace d'une seconde, avant de se calmer de nouveau. Aglaeka râla dans son sommeil, aussi essayai-je de faire un peu moins de bruit. Je portai ainsi toute mon attention sur la petite chose verte, espérant qu'il ne m'agresse pas de nouveau. C'était le problème avec les prêtres, leurs artefacts étaient géniaux mais étaient surtout connus pour les emmerdes qu'ils...

Une nouvelle fois il émit ce courant bleuté, me faisant un mal de chien. Je jurai de nouveau, mais la chose recommença à luire. Comme s'il réagissait à chaque fois que je pensais à lui. C'était bien ma veine: sauvez des donzelles, que la famille vous refile des objets maudits à la noix. J'essayai une nouvelle fois de l'enlever, sans succès. Bah, ça n'avait pas l'air mortel ce truc, je pourrais sûrement attendre le lendemain pour m'occuper de cette connerie.

Une nouvelle fois il me fit mal, et je ne pus m'empêcher de le frapper de mes doigts, décidément de mauvais poil. Je remis ma manche par dessus, pour oublier sa présence. Heureusement qu'il était élégant et ne s'était pas transformé en truc affreux. Cela dit les plus beaux objets étaient rarement les moins dangereux. Je rangeai mes affaires en vrac dans mon sac, me pris un bout de racine de valériane pour trouver le sommeil rapidement, et surtout oublier ce bracelet maudit.

A priori je ne mourus pas pendant la nuit. Cela dit mes rêves furent assez particuliers. Je me voyais dans leurs grands temples locaux, rendant visite à un prêtre en robe blanche, au visage sévère et intransigeant. Il donnait des coups de bâton dans une sorte de grand tambour, dont le son était particulier et il portait ce curieux bracelet. Seule une phrase sortit de sa bouche: "Par la rigueur et la droiture l'esprit transcende la matière".

C'est là-dessus que j'ouvris les yeux, au petit matin. Le bracelet toujours là et le goût amer de la droiture, de la rigueur et de toutes ces idées ennuyeuses à mourir dans la tête. A en croire que l'esprit du shugenchose était encore dans le bracelet et n'était pas content d'être porté par une jeune fille délicate et aux mœurs légères.

Vieux con.

"Aie bon dieux!"

(Hrp: bracelet et malédiction reçus ici)


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 10 Sep 2010 18:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 23 Aoû 2010 17:38
Messages: 294
Je m'éveillai dans cette salle sobre et propre quelque peu désorientée par cet univers si particulier et différent du mien. La lumière matinale tentait de se faire une place les fins murs de la maison pâle. À côté de moi je trouvai Isulka qui commençait à s'éveiller avec un tic de douleur. Je la regardai et d'une voix monocorde, l'interrogeai.

"Bonjour, Isulka. Un problème ?"

Je remarquai presque instantanément le bracelet au bras de la jeune femme qui brillait avec beaucoup de beauté grâce aux quelques rayons de cette nouvelle matinée sur ce continent. Je souris et me levai me rendant compte que je n'avais pas pris la peine de me dévêtir pour la nuit. Debout, je me mis à prier ma Déesse quelques instants avent de me retourner avec une nouvelle fois vers ma compagne.

"Faim ?"

Sur la pointe des pieds, je fis glisser la porte coulissante avant de tomber nez à nez sur la servante, un plateau à la main remplit de toutes sortes de choses exotiques. Elle me salua en se baissant avec beaucoup de souplesse et lui répondit cette même courbette avec perplexité.

Riko déposa près de nous le petit-déjeuner tout en nous laissant quelques paroles dans sa langue. Bon et bien on va se passer des explications. En effet, le plateau était rempli de sortes de fruits ou choses colorées qui étaient inconnues de ma personne. Un sourcil arqué, je regardai la mageresse afin de voir son attitude face à ces plats et me mis finalement à déguster, prenant à pleines mains un fruit rosé et juteux.

La peau dure de ce supposé fruit m'interdit de l'avaler à pleine bouche, je me contentai donc de goûter avec mes doigts le coeur de cette nourriture sucrée, juteuse et piquante.

"La nourriture est sympa."

A côté de toutes ces couleurs, des petites choses blanches fumantes formaient une grosse boula compacte dans un bol de terre. Curieuse, je pris à pleines mains, me brûlant et tentant d'utiliser les morceaux de bois présent au repas de la veille. Une dans chaque main, la chose n'était pas efficace. Les deux dans une main, cela ne changeait rien. Je m'armai donc de patience, attendant que cette chose refroidisse tout en goûtant de nouvelles saveurs.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 10 Sep 2010 19:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 25 Aoû 2010 12:57
Messages: 7546
Aglaeka me demanda si j'avais un problème, mais je lui fis non de la main. Il n'y avait rien que je n'arriverais à résoudre. Elle me fit alors savoir qu'elle avait faim, se dirigeant vers la porte. Comme pour répondre à ses désirs la domestique vint à sa rencontre, le bras chargé d'un nouveau plateau fumant. Voilà de quoi me mettre de meilleure humeur.

L'amazone me dit qu'elle aimait la nourriture. J'étais quant à moi plutôt dubitative: les trucs qu'ils nous servaient étaient sacrément bizarres. Enfin, quand on a vadrouillé on apprend à se nourrir de tout ou presque, et puis une fois que l'on a eu son premier accident avec des champignons hallucinogènes, on ne craint plus grand chose!

"Ça va, c'est plutôt pas mal oui."

Je me débrouillai comme je pouvais avec ma pitance, et alors que j'affrontai violemment mon bol de riz la porte coulissa. Je m'essuyai le menton, alors que la maîtresse de maison entrait. Je m'enquis aussitôt de l'état de santé de sa fille:

"Comment se porte Mitsuko?
-Elle a la fièvre. Un médecin vient la voir.
-J'espère que ce n'est rien.
-Mon mari a choisi d'accepter votre aide. Nous pensons malédiction toucher Mitsuko, et besoin de trouver bête.
-Je comprends. Vous pouvez avoir confiance en nous.
-Merci. Vous devriez voir prêtre à temple. Lui savoir comment vaincre malédiction.
-Nous nous y rendrons ce matin.
-Je remercie vous sincèrement. Vous êtes bienvenues ici et pouvez rester tant que vous voulez ici. Excusez-moi."

Elle s'inclina alors, nous saluant toute deux avant de se retirer. Je finis mon riz d'un coup, avant de me retourner vers ma partenaire:

"Parfait tout ça. Ils ont l'air assez riches, et ils ont besoin de nous. Allons donc voir le prêtre, on en profitera pour passer me chercher des fluides si ça ne te dérange pas. D'ailleurs il y a quelque chose que tu aimerais faire après? On a pas trop eu le temps de se poser depuis notre rencontre, ni de choisir ce que l'on allait faire, partenaire!"

Je lui posai la main amicalement sur l'épaule.

"Je vais me refaire mon cataplasme et on y va?"


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 12 Sep 2010 11:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 25 Aoû 2010 12:57
Messages: 7546
Après s'être acheté un petit gant de cuir, Aglaeka me demanda ce que je voulais faire avant la fin de la journée. Je réfléchis un instant: nous avions ce qui fallait pour faire sortir la bête du corps de la jeune fille, mais nous n'étions pas prêtes pour autant. Il fallait mettre au point notre plan d'action, et nous entrainer un peu.

"Tout d'abord je vais prendre ces fluides, ça devrait me permettre de tenir plus longtemps pendant la baston. Il faudra aussi que je m'entraine un peu, je ne sais pas si j'ai ce qu'il faut pour cette bestiole. Et puis après ça il faudra faire un petit tour de la ville, pour trouver un itinéraire sûr jusqu'au port. Tu vois, je pense que sur le tas d'embarcations qu'il y a elle aura beaucoup de mal à nous prendre par surprise et cette fois nous aurons l'avantage du terrain. Ou en tout cas pas trop de désavantage. Mais pour ça faut l'y attirer..."


Nous arrivâmes finalement à la maison de nos hôtes. Un jeune homme, plutôt petit et assez maigre en sortait, nous lançant un regard assez craintif. Il s'arrêta devant nous, et timidement nous dit:

"Merci pour avoir ma sœur sauvé.
-J'espère qu'elle s'en sortira. Nous faisons tout pour.
-Merci. Si besoin d'aide, Akiru peut vous aider.
-Nous n'y manquerons pas. Il y aurait un lieu tranquille où nous entrainer?
-Oui, jardin. Suivez moi."

Le garçon, pas vraiment agréable à regarder, nous conduisit en effet dans un petit jardin très calme. A se demander comment ils avaient pu construire un jardin pareil en ville. Dans tous les cas, il y avait un petit cercle de terre au milieu où nous pouvions nous installer sans tout piétiner.

Sans plus de cérémonie j'allai m'y asseoir en tailleur, tout en sortant la petite outre. Ça allait faire mal, et c'était en partie pour ça que je détestais absorber ces trucs. Je me concentrai donc, essayant de penser à quelque chose d'agréable. Puis je comptai mentalement jusqu'à trois, et à trois j'ouvris l'outre avant de mettre le goulot à ma bouche. Les liquides visqueux tombèrent dans ma gorge, avec un goût de rouille absolument immonde. Je n'arrêtai pas cependant, et avalai trois bonnes gorgées avant que la chose ne soit à sec.

Je plissai les yeux, grimaçant de dégoût. Mais il ne fallait pas vomir, sinon je devrais les ravaler et ce serait encore plus crade. Je me retins donc de toutes mes forces alors que les fluides coulaient dans ma gorge, arrachant celle-ci comme la pire des liqueurs. Ironique je me dis que seuls des mages nains n'auraient pas de problème avec ça. La douleur me prit d'un coup à la poitrine. Je gémis, plaçant mes mains sur celle-ci tandis qu'une crampe terrible m'élançait. Mon corps tout entier se crispa, pris même de quelques spasmes alors que je roulais sur le sol tout en maudissant mes ancêtres.

La sensation dura plusieurs longues minutes, avant de progressivement s'en aller, me laissant peu à peu reprendre le contrôle de mon corps. J'avais du foutre les jetons à Aglaeka. C'est à ce moment que le bracelet se rappela à mon existence, m'envoyant une nouvelle décharge.

Chienne de vie...


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 12 Sep 2010 16:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 23 Aoû 2010 17:38
Messages: 294
Isulka me répondit qu'elle avait l'intention de boire ces fluides nouvellement acquis et profiter de s'entraîner par la même occasion. La bête paraissait être une chose bien trop dangereuse et forte pour être prise à la légère. La mageresse voulait par la suite préparer un itinéraire afin de mener la bête vers le port. Je fus tout à fait d'accord par le plan de la jeune femme et bientôt nous nous rendîmes dans le quartier riche des habitations de la ville.

Avant d'entrer dans la demeure nous étions les nouvelles invitées, un petit homme bridé vint à notre rencontre. Il nous remercia pour l'aide apportée à sa soeur et se présenta sous le nom de Akiru. Je l'observai pendant qu'Isulka se renseigna auprès de lui pour trouver un lieu tranquille afin de nous entraîner. C'était un homme à la chevelure sombre et lisse, les cheveux court couper au carré. Sa petite tête paraissait disproportionnée à son corps maigre. Il était habillé comme tous les autres, plusieurs épaisseurs de tuniques étaient retenues par une longue ceinture qui se serrait sur plusieurs tours.

Akiru nous conduisit dans le jardin à l'arrière de la demeure. Je fus émerveillée par la calme et le sérénité que ce lieu pouvait nous faire ressentir. Un jardin en ville ne devait pas être commun et de cette taille, c'était presque irréel. Malgré tout, nous étions bien là au milieu de ces quelques arbres de taille moyenne, un petit ruisseau artificiel coulant non loin de nous, délimités des pierres et des plantes marines.

Au centre de ce lieu de calme, un cercle de terre était dessiné, assez grand pour s'entraîner à l'arme. Isulka s'assit en tailleur dedans afin d'ingurgiter son premier fluide. Je m'assis en face d'elle de la même manière, l'observai par curiosité et me rendis rapidement compte que le contenu de cette petite fiole devait être épouvantable. J'avais envie de l'encourager en lui disant qu'il n'en restait plus que deux, mais cela allait plus la décourager qu'autre chose.

Après avoir observé une nouvelle fois la beauté du jardin zen, je sortis de mon dos la longue lame à deux mains, la tenant de mes deux mains gantées, pointe en direction du ciel et fermai les yeux un instant pour consacrer quelques-unes de mes pensées à ma Déesse. Mon sac hors du cercle, je me levai me préparant à quelques entraînements de base. Cela faisait peu de temps que j'avais acquis cette arme et ne faire qu'un avec sa lame était un travail de longue haleine qu'il ne m'était encore jamais arrivée.

"Bonne boisson Isulka."

Je m'étais adressée à elle d'une voix sage et concentrée, le genre de tonalités que j'utilisais très peu, mais qui signifiait une grande concentration de ma part. Doucement je fis pivoter ma lame dans les airs, le contact pesant sur mes doigts et la pointe de fer qui fendait l'air avec lourdeur. Bientôt je m'imaginai à nouveau des prédateurs imaginaires masculins qui n'avaient aucune l'intention de me laisser vivante.

_________________
Image


Dernière édition par Aglaeka le Lun 13 Sep 2010 20:22, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 13 Sep 2010 11:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 25 Aoû 2010 12:57
Messages: 7546
Aglaeka n'avait pas perdu ses moyens et se mit assez rapidement à l'œuvre. Quant à moi je la regardai un long moment battre l'air de sa grosse épée. C'était à se demander comment elle arrivait à agiter cette chose avec autant de célérité. Il me fallut plusieurs minutes pour me remettre de la sensation douloureuse des fluides, mais au final mon corps les intégra et je me sentis plus vigoureuse, plus forte. C'était une sensation assez exaltante que cette nouvelle puissance qui circulait dans mes veines.

Et cette puissance allait être mise à profit. J'ouvris donc mon sac et en sortis quelques herbes et racines que je mis dans ma petite tasse de terre cuite. J'allai ensuite chercher une servante, lui faisant comprendre à l'aide de signes plus ou moins clairs qu'il me fallait de l'eau chaude ainsi qu'un petit bâton d'encens et un peu de sel. Elle ne fut pas longue et j'eus tout ce qu'il me fallait. Aglaeka était toujours aussi studieuse, criant parfois tout en abattant sa claymore sur la tête d'un gars imaginaire.

Je pris mon sceptre et commençai à tracer un cercle sur le sol. Je repérai le nord, et j'y plaçai le sel que j'avais réussi à négocier. Je me retournai vers le sud, y plaçant une de mes bougies que j'allumai au silex. A l'est je plaçai le bâton d'encens, allumé grâce à la bougie et dont l'odeur commença très vite à se répandre. Enfin à l'ouest ce fut la bouilloire avec le reste d'eau que je mis, pour compléter le cercle mystique.

J'ôtai mes chaussures, ainsi que mon corset, me retrouvant les seins nus, les cheveux libres. Je pris alors la petite tasse que j'avais laissée de côté et complétai la mixture par de la terre et un peu de mon sang. Je mélangeai bien, et des deux doigts je pris un peu de la pâte terreuse et herbacée. J'en mis sur mon front, pour ouvrir ma perception au monde mystique. Je traçai ensuite le symbole d'Algiz sur mon corps. La base étant à mon nombril, remontant le long de mon plexus jusqu'à mes seins. Les deux embranchements partaient de sous la poitrine, finissant au bout de mes seins. Ainsi j'allai donner la vie à un nouveau sortilège, la rune me protégeant.

Une fois prête, je pris mon sceptre, me mis à l'est, l'encens, avant de saluer et de réciter:

"J'invoque la présence du Gardien de la Tour de l'Est, celui qui garde les cieux et gouverne l'air. Nous t'invitons à te joindre à notre célébration et à nous prodiguer tes influences bénéfiques."


Je me tournai ensuite, me dirigeant vers la chandelle au sud, répétant le salue et la prière:

"J'invoque la présence du Gardien de la Tour du Sud, celui qui garde le feu sacré et qui gouverne cet élément. Nous t'invitons à te joindre à notre célébration et à nous prodiguer tes influences bénéfiques."

Le même manège continua cette fois-ci à l'ouest en direction de la bouilloire:

"J'invoque la présence du gardien de la Tour de l'Ouest, celui qui garde les eaux sacrées et gouverne cet élément. Nous t'invitons à te joindre à notre célébration et à nous prodiguer tes influences bénéfiques."

Enfin je me mise face au nord, là où j'avais versé du sel, et une dernière fois j'invoquai les gardiens des éléments:

"J'invoque la présence du gardien de la Tour du Nord, celui qui garde la Terre et gouverne cet élément. Nous t'invitons à te joindre à notre célébration et à nous prodiguer tes influences bénéfiques."

Je sentis un léger picotement à la base de la nuque. Rien de tout ceci n'était visible à l'œil nu, mais je savais que le rituel avait commencé. La magie le savait elle aussi, et plus rien d'autre n'avait d'importance à cet instant. C'était un acte de communion, le monde n'existait plus et n'avait plus sa place. Seule la force mystique rayonnait, bloquée par les parois invisibles du cercles que j'avais tracé.

Je raffermis ma prise sur le sceptre, plantant celui-ci dans le sol. Les yeux clos je laissai ma magie jaillir de mes mains, sentant la différence depuis l'absorption des fluides: ma puissance s'était décuplée, et c'était une force électrique impressionnante même pour moi qui se répandait autour du bâton. Le mur magique crépitait alors que les légères décharges tentaient de s'échapper. Mais le cercle tenait bon, reflétant ma magie qui ne se perdait pas du coup.

L'air se chargea ainsi autour de moi, criant presque sous les morsures de la foudre, me faisant frissonner de toute part et me faisant même mal parfois. Mais je n'arrêtai pas, libérant toujours plus de mon énergie, celle-ci se débattant férocement pour échapper à l'oppression des quatre gardiens élémentaires. Moi-même je sentais que mes jambes faiblissaient, manquant une ou deux fois de se dérober sur moi.

Quand je fus satisfaite de la quantité d'énergie qui volait tout autour de moi j'ouvris les yeux. L'air était devenu bleu, parcouru de nombreux arcs électriques qui vociféraient bruyamment, comme un petit orage. Les parois invisibles ne l'étaient plus tant que ça, la foudre se heurtant à elles à chaque instant et reflétant ainsi leur force. Le barrage n'était que spirituel bien entendu, n'importe qui pourrait entrer et sortir du cercle, mais l'efficacité contre la magie statique était prouvée.

Je levai mon bâton, avant de l'abattre avec violence sur le sol, attirant en lui toute la magie ambiante. Je dus mettre les deux mains pour le retenir, l'énergie accumulée le faisant vibrer comme un diable enragé. Il brilla ainsi de plus en plus violemment, avant de devenir d'un bleu éclatant et presque aveuglant. Je n'allais pas pouvoir le contrôler bien longtemps, aussi passai-je la main sur la crosse sculptée, me concentrant sur l'énergie de toutes mes forces.

Je la visualisais, toutes cette électricité me parlait, me disant qu'elle voulait être libre, qu'elle voulait éclater dans l'air. Je murmurai à son encontre, crispée sur le sceptre:

"Ô esprit de la foudre et de l'orage, prête moi ta force et je te libérerai. Passons ce pacte, accorde moi tes pouvoirs et la liberté sera tienne. Passons ce pacte et toujours je te donnerai la foudre à l'intérieur de moi. Protège moi de mes ennemis, détruis mes ennemis, accorde moi ta force et liberté sera tienne. Et toujours plus de foudre j'offrirai."

Comme pour répondre, une petite pluie fine commença à tomber, avant d'assez rapidement se transformer en averse violente. Les nuages étaient passés de blancs à noirs en quelques instants, juste et seulement au-dessus de nous. Le tonnerre gronda, et un premier éclair zébra le ciel.

L'eau céleste éteignit la bougie, noya l'encens et dispersa le sel. Toute mon énergie fus happée comme si un vortex venait de s'ouvrir, mon corps tout entier rayonnant de pouvoir. Seule la rune tracée sur ma poitrine m'empêcha de frire sur place. L'électricité ne partit pas cependant, ne prenant pas immédiatement sa liberté. Au contraire même, elle se rapprocha de moi, m'entourant, formant comme un voile aux fils d'éclairs tout autour de moi. Je sentais la force de la foudre, qui pourtant me protégeait.

Et j'appris. La magie libérée, j'observai son mouvement alors que l'esprit de la foudre me faisait ce cadeau. De tout mon être je sentais les mouvements des éclairs liés entre eux dans ce voile dangereux. Mon esprit absorba l'information, alors que mentalement je retraçai rapidement chaque ondulation pour être sûre de pouvoir accomplir ce sort de mon chef. L'énergie demeura un long moment statique, de la grêle tombant à présent tout autour de nous. Mais la force magique ne demeura pas éternellement, et quand je pensai avoir compris je cessai ma concentration. Le nuage de foudre s'envola alors, libre, rejoignant les nuages loin au-dessus de moi.

Je tombai à genoux dans la terre à présent plus proche de la boue, totalement épuisée. La grêle me faisait mal, mais je n'avais la force de bouger. Heureusement celle-ci se fit peu à peu averse, puis simple pluie avant de disparaître totalement. Le soleil reprit sa place loin dans le ciel. Je restai là, sur le sol, immobile. Mon esprit retraçait encore et encore la toile complexe du sortilège, un sort bien au-delà de tout ce que j'avais pu voir jusqu'à présent. Je me rendais compte de l'immensité de mon ignorance, mais aussi de tout ce que j'allais pouvoir apprendre par le futur.

Mon regard se posa finalement sur Aglaeka, qui elle aussi avait dégusté un peu d'eau et était trempée jusqu'aux os. Je levai une main, mon pouce pointant le ciel:

"On va se le faire ce monstre!" Je rajoutai cependant: "Mais demain, là j'ai juste besoin de... dormir..."

Je m'allongeai sur le sol, exténuée, laissant mes yeux se fermer.



(hrp: Apprentissage du sort Protection électrique supérieure)


Dernière édition par Isulka le Mar 14 Sep 2010 11:30, édité 1 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 217 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5 ... 15  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016