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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 20 Déc 2016 14:05 
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Je n’avais jamais été aussi mal. Il me semblait que le fluide tentait de m’enlever une quelconque nature de force, mon appartenance à Yuimen, pour me transférer dans un autre ou je serais inconnue, étrangère. J’avais mal, pourtant, je tentai de conserver une expression impassible, même quand finalement après m’avoir acceptée en son sein il me rejeta, m’abandonnant à ce monde, Aliaénon. Il considéra ma présence un petit moment avant de me prendre dans ses bras, de m’embrasser et de me faire venir à lui. Je sortis du portail avec l’air triomphant de celui qui vient de prendre une cité et l’air conquérant du vainqueur qui venait de soumettre à sa volonté une sauvage et puissante bête. J’avais joué avec le fluide comme le vent avec la plume, lui échappant tout en lui restant proche, il avait fini par se blottir contre moi en ronronnant comme un chat pour m’obéir. Le tigre était devenu chaton.

Mes premiers pas furent hésitants. Je posai doucement le premier pied avant de continuer, ayant repris le contrôle de mon corps. Dans la salle illuminée, le soleil d’Aliaénon semblait comme nous saluer, nous souhaiter la bienvenue. Cependant, il n’était pas le seul à nous saluer. En face de nous se trouvaient quatre personnes qui n’étaient pas présentes à Oranan, probablement le fameux conseil qui devait nous accueillir. Le dernier à passer fut le géant Krayne. Une lopette, donc. Mes lèvres se muèrent en un sourire sardonique quand il poussa un grognement à l’attention de Xël.

Le premier était…mais qu’était-ce, au juste ? Un squelette, vêtu d’une robe ample noire aux reflets bruns et posant la main sur un bâton pourvu d’une pierre verte, peut-être une émeraude à son sommet. La femme qui se tenait à côté était une jeune femme à la peau blanche, et les minces cheveux et mèches blondes qui sortaient de sa toque de fourrure laissaient présager sa couleur de cheveux. Elle était vêtue d’une robe luxueuse, qui soulignait ses formes, laissant apprécier à chaque homme de la pièce cette œuvre d’art de la nature. Une autre jeune femme, blonde également, encore plus pâle que celle qui se tenait à ses côtés, ne portait que des cristaux de glace qui ne masquaient rien de sa nudité, ils la dévoilaient plus que ne la cachaient, sa beauté mystique.

La dernière, une Ynorienne élégante et raffinée, vêtue d’une robe de soie, d’une capeline et d’une coiffe d’or posée sur sa belle chevelure. Elle nous souhaita la bienvenue au nom du Conseil dOr, composé des personnes présentes. Elle se nommait Honoka, représentante de Fan-Ming. Le squelette se nommait l’Archisorcier Thensoor Val’Crooh et il représentait les Landes Noires. La femme blonde à la toque de fourrure se nommait Simaya Sombreroc et était l’émissaire d’Esseroth et l’autre femme vêtue de cristaux se nommait Falseilh, Reine des Monts Glacés de Sansarth.

Elle nous remercia avant de nous dire que cinq ans s’étaient écoulés, avec une foule de changements dont nous serions avertis et que Naral nous avait probablement fait part de leur volonté de « dialoguer » avec le Sans-Visage. Et visiblement, le langage des armes était le plus adapté. Du moins selon Naral qui l’interrompit d’un rire narquois pour préciser qu’annihiler était plus approprié que dialoguer. Honoka lui lança un regard empli de reproches. Etait-ce parce qu’il l’avait interrompue ou parce qu’il avait dévoilé quelque chose dont peut-être le conseil ne souhaitait pas nous faire part ?

Enfin, elle n’y répondit pas et continua sur sa lancée en expliquant qu’ils n’avaient que peu d’indices sur lui, leur glissant entre les doigts comme une anguille entre les roches. Elle nous mena ensuite vers un escalier en colimaçon que nous descendîmes afin de nous regrouper dans une salle où se trouvait une table ronde remplie de mets, de vins, de poissons, de pâtisseries, de fruits, de vins et d’eau claire et pure.

Une fois que tout le monde se fut assis, Honoka étala une carte d’Aliaénon, expliquant aux anciens que l’éveil des Titans avait rendu le monde plus grand. Nous étions en ce moment dans la Plaine d’Or, au nord du lac Andel selon elle. La Plaine était limitrophe au Royaume Pâle, au Gouvernorat d’Ynorie et aux Landes Arcaniques. Les Landes étaient habitées par des Titans, dont celui de magie.

J’essayais de tout retenir. C’était difficile, mais je faisais de mon mieux. Il serait ridicule de me perdre, ce monde était si vaste que je n’étais qu’une fourmi parmi d’autres. Naral nous parla encore de ces chevaliers, les Chevaliers d’Or, formés par ce conseil afin de contrer le Sans-Visage. Ils étaient puissants et obéissaient à un code d’honneur strict, mais qu’il ne fallait pas s’étonner s’ils ne révélaient ni nom ni histoire, ayant fait vœu d’anonymat.

Simaya lui répondit qu’ils ne dépendaient plus du Conseil, ayant pris leur indépendance. Naral ne disait décidément que des stupidités la majorité du temps. Du moins, la majorité du temps que nous l’avions vu. Elle ne semblait pas l’aimer non plus. Et déjà, si elle ne l’aimait pas…

Enfin l’elfe à la chevelure mauve lui demanda de ne pas nous assommer avec des détails sans importance, disant que nous aurions bien assez à ingérer ainsi. Il continua en nous expliquant qu’il leur était impossible de leur donner un cap, ne sachant eux-même ou chercher. Cependant, il nous donna des idées, comme chercher un bastion de ses fidèles, trouver un moyen de l’exterminer ou de se faire entendre de lui, ou juste le trouver, tout simplement. Il précisa que si nous avions besoin d’aide, le conseil serait prêt à nous en fournir, avant de nous demander si nous avions des questions.

Ce fut la jeune enfant Yurlungur qui ouvrit le bal, demandant si nous aurions droit à des montures ou moyens de locomotions. Question pertinente. Naral lui répondit qu’il nous donnerait avant de partir un sifflet magique, qui appellerait ses amis les dragons afin qu’ils puissent nous transporter, mais qu’il ne fallait cependant pas en abuser. Un dragon ? Une créature noble, puissante, fière, de légende, réduite à être une MONTURE ! Une simple monture !

Cependant, Honoka sauva la mise en nous précisant qu’à part les dragons des chevaux nous seraient fournis, tant était que nous sachions monter. Je montais pour ma part depuis mon enfance. J’ai toujours aimé monter, sentir le vent filer contre mon visage, passer dans mes cheveux. Je serais ravie d’avoir une monture. Mais un dragon ? Monter un dragon ? Ce monde était vraiment étonnant.

Kiyoheiki prit ensuite la parole, ayant remarqué que certaines personnes manquaient et que le Conseil n’était pas au complet. Mais pourquoi donc ? Enfin, il extirpa de ses vêtements une pierre bleue en demandant si son pouvoir avait été altéré. Enfin, ce fut Thensoor qui lui répondit par rapport aux autres membres du Conseil, que je ne connaissais pas, mais enfin j’appris que certains conseillers tournaient le dos à leurs responsabilités afin de retourner auprès de leurs peuples, et que le pouvoir des pierres de vision comme celle que le semi-elfe possédait avait en effet été altéré, mais que nous en apprendrions plus dessus avant notre départ.

L’elfe blanche, Sibelle, demanda ensuite si nous devions cacher notre nature de Yuiméniens ici, ce à quoi Honoka lui répondit que les Yuiméniens qui avaient sauvé Aliaénon étaient célèbres pour ce qu’ils avaient fait, et que nous n’en avions pas le besoin.

Le suivant fut le dénommé Ezak, qui demanda si l’on pouvait se fier aux Chevaliers Sans-Patrie en ce qui concernait leur mission, qui les guidait et en quoi consistait leur code d’honneur. Ce fut Simaya qui lui répondit, lui reprochant de ne pas avoir été présent il y a cinq ans, avant de lui répondre qu’ils se donnaient un peu tous les droits, tortures sur suspects sans mandats, perquisition dans des endroits interdits, vol de vivres et usage de violence.

Naral répondit que s’ils se bornaient à respecter les règles, ils n’arriveraient jamais à quoique ce soit. Elle lui répondit qu’il y avait un juste milieu à respecter, avant de finalement répondre à sa question, comme quoi ils n’avaient plus de chef et que l’on pouvait avoir une confiance aveugle en eux concernant leur tâche. Cependant, leur code était gardé secret.

Beaucoup de personnes posaient des questions, comme par exemple Endar qui demanda d’abord à ce qu’on laisse parler Simaya, en tant que membre du Conseil qu’il tenait visiblement en estime. Il demanda si l’unité du Conseil s’était brisée, et s’ils pouvaient aider, s’ils pouvaient leur expliquer la formation militaire qu’ils avaient reçue, qui avait eu l’idée de leur faire oublier leur nom, et s’il pouvait organiser une expédition sur une île remplie de titans agressifs ou sûrement le Sans-Visage se serait terré.

Honoka lui répondit que leur formation militaire était la plus complète possible, de la chasse au camouflage en passant par la diplomatie et qu’ils avaient tous été équipés d’une monture équipée et d’une armure complète. Elle précisa également que certains étaient restés fidèles au Conseil d’Or, et que si l’influence du Sans-Visage disparaissait les Chevaliers reviendraient servir le conseil. Naral en profita pour dire que nous pourrions nous-même leur signifier notre désapprobation sur leur vision de la guerre contre la déité.

Enfin, Simaya nous expliqua quels endroits avaient été laissés aux Titans : les Landes Arcaniques, le Chaos d’Ethel’Ar et l’Océan Thallerique. Je les situai sur la carte, pendant qu’elle expliqua qu’un accord avait été fait sur ces endroits : ils ne transgressaient pas les frontières et les habitants d’Aliaénon ne le ferait pas non plus. Si on le faisait, l’accord ne tiendrait plus nous concernant et nous allions mourir, cependant l’on ne pourrait remettre la faute sur eux. Quant aux îles mentionnées par l’elfe noir, elle précisa qu’elle trouvait cela compliqué et qu’ils ignoraient tout de ce lieu.

Ce fut à Charis de relancer le bal, demandant dans quelle mesure nous pourrions compter sur les Chevaliers, et s’ils étaient nombreux, ainsi que si le Sans-Visage possédait des bastions ou son pouvoir serait plus important et si ses suivants étaient dispersés.

Après les interventions de Simaya et de Thensoor, Honoka expliqua que les cités touchées par la campagne du Sans-Visage seraient Arothiir et Néo-Messaliah, que je situai pour m’en souvenir, et que l’on pouvait compter sur les Chevaliers, mais qu’ils ignoraient leur nombre exact, n’étant plus recensés par le Conseil. Elle précisa aussi qu’il était rare d’en voir plusieurs d’un coup, voyageant en groupe restreint.

Le grand humoran, Sirat, expliqua que du fait de ses allégeances et de sa position, il n’était pas particulièrement apprécié, ce qui ne lui donnait pas forcément le droit de donner son avis ni même d’en avoir un, mais que la vraie question selon lui était plutôt de voir à qui profitait le fait que les Chevaliers ne soient pas aimés de la population et il pensait qu’ils étaient dirigés par quelqu’un.

Honoka lui répondit ensuite qu’il se trompait, qu’il n’y avait pas de rapport entre le nombre de fervents et les Chevaliers, que ce même nombre avait même drastiquement baissé avec leur intervention car en outrepassant les lois qui pourraient les protéger, les suivants du Sans-Visage n’étaient plus en sécurité…

Ensuite, ce fut à Xël de commencer un long discours sur un agneau aux fèves, la possibilité de renouer avec le Sans-Visage, le besoin de refaire la guerre, des sifflets invoquant des chevaux ailés…en clair, lui préférait l’idée de renouer avec le Sans-Visage plutôt que de lui faire du tort.

Naral fut celui qui lui répondit que s’il y arrivait, son agneau avait intérêt à être bien gros, sinon, ce serait lui qui serait mangé, avec, ou sans fèves. Honoka soupira face au discours du dragon et répondit à sa question concernant les sifflets dont il parlait, disant qu’ils avaient disparu à la fin de la bataille contre le Titan.

Simaya répondit ensuite à Xël par rapport à sa question sur Esseroth, sa cité. Elle ne m’intéressait que peu, aussi je ne suivis pas ce qu’elle dit, préférant me concentrer sur Yurlungur qui, faisant preuve d’une attitude puérile et enfantine quand son discours en était l’antithèse, utilisant une citation qui me plut particulièrement. Elle dépeignit la motivation des soldats en temps de guerre, puis demanda si éventuellement les dragons pourraient être corrompus par le Sans-Visage, et quel contrôle les membres du Conseil opéraient sur leurs nations respectives.

Ce fut encore l’Ynorienne qui lui répondit, visiblement choquée par la vision manichéenne de l’enfant. Elle lui expliqua que les Chevaliers n’étaient pas bêtes assoiffées de sang, mais soumis à un code d’honneur.

C’était sans compter sur Naral, qui modéra ses propos en déclarant qu’elle n’avait pas tout à fait tort, mais que ses propos avaient dépassés sa pensée. Thensoor lui répondit qu’ils n’avaient plus de contrôles sur leurs nations, ayant passé le flambeau à un autre, ne pouvant gérer les deux mandats en même temps, sauf la Reine Sheela, et que c’était pour cette raison qu’elle n’était pas là actuellement. Enfin, l’elfe reprit la parole en expliquant que les dragons n’avaient que faire du Sans-Visage.

La dernière à parler fut Galelia, l’elfe blanche. Elle demanda si l’on pouvait avoir un peu d’équipement.
Quand tout le monde eût fini de parler, j’en profitai pour poser mes questions.

- « Excusez-moi mais personne ne fait quelque chose pour arrêter les Chevaliers qui créent des problèmes à la population ? Non parce que je veux bien comprendre qu’ils aient une mission, mais si un d’eux prend confiance, voyant qu’on ne l’arrête pas et choisit comme leitmotiv d’écraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes, tout en sachant que ce fanatique considérera comme ennemi tous ceux qui se mettent en travers de sa route, les habitants ne seront plus en sécurité ! Que se passera-t-il après ? »

La question me taraudait. Que se passerait-t-il ?

- « Sinon, pour ceux qui n’étaient pas présents la dernière fois, sera-t-il possible d’avoir une carte d’Aliaénon ? »

Mes questions me semblent moins utiles que celles des autres, mais qu’importe. Je m’inquiète pour les habitants, et je ne supporterais pas de me perdre.

[2347 mots, Citation de Conan le barbare.]

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Multi de Yuélia.


Dernière édition par Hisaya le Mar 20 Déc 2016 22:23, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 20 Déc 2016 16:09 
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Tour d’Or – Salle du Conseil d’Or (12h50)

    Nastya Terenzia jeta un coup d’œil amène à Galélia, et lui répondit discrètement, à demi-mot pour ne pas interrompre la réunion :

    « J’ignore moi-même où me rendre ensuite. Peut-être ferions-nous mieux de nous rendre où nos intérêts seront les plus grands, quand les différentes destinations se profileront. En tout cas, nul doute que ma soif d’aventures et de découvertes soit étanchée ici. »

    Honoka, elle, eut un sourire à l’encontre de la jeune elfe qui se plaignait de son équipement.

    « Vous saviez, normalement, que vous partiez dans une aventure difficile. Pourquoi ne vous être pas posé la question de votre équipement plus tôt ? »

    Non sans malice dans le regard, elle poursuivit néanmoins :

    « Nous vous pourvoirons au mieux de nos capacités, même si l’équipement stocké ici n’est qu’une base pour survivre en Aliaénon. Peut-être vous faudra-t-il vous tourner vers de meilleurs équipements assez vite. Nous verrons cela lorsque vous serez sur le départ. »

    Aux inquiétudes d’Hisaya, Naral Shaam répondit, dardant la jeune ynorienne d’un regard perçant.

    « Si un Chevalier dépasse les bornes, la seule consigne est identique à celle qui régit tout autre être qui ferait pareil en ces terres : il faudrait l’arrêter, de tous les moyens à notre portée. Mais pourquoi absolument les diaboliser, eux ? Parce que nous les avons évoqués ? Si nous avions parlé des bêtes de la forêt d’Emeraude, des géants de Sansarth ou des riches mécènes d’Ouesseort, les auriez-vous suspecté de même ? Faites attention, aventuriers, à saisir ce monde dans sa globalité avant de former des conclusions hâtives. Vous n’aurez pas pire ennemi que la méconnaissance, dans cette quête contre le Sans-Visage. »

    Honoka, elle, intervint concernant la carte.

    « Pensez-vous qu’il nous soit si aisé de les reproduire ? Vous avez devant vous un des rares exemplaires de la nouvelle cartographie d’Aliaénon. Faites en sorte de vous en souvenir, ou en tout cas de vous faire guider dans les lieux que vous visiterez : il ne nous est pas loisible de la faire copier en tant d’exemplaires en si peu de temps. »

    Cela demandait des jours et des jours de travail, à n’en pas douter.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Jeu 22 Déc 2016 23:12 
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De nombreux intervenants s'adressèrent aux membres du conseil, ces derniers écoutèrent les différentes remarques avec attention et y répondirent avec plus ou moins de sérieux, en particulier Naral Shaam, le dénommé élu de Brytha et Dragon Mauve qui avait trompé habilement l'un des treize lieutenants d'Oaxaca, Vallel.

Thensoor, la liche au langage énigmatique s'adressait à lui en l'informant qu'effectivement certains conseillers étaient partis dont la reine des Pâles, Sheela d'Argentar qui devait gérer la guerre civile qui menaçait son royaume. Triman, quant à lui, s'était réfugié avec d'autres ouessiens dans leur citadelle de connaissances, Nagorin. Endar connaissait bien les lubies mystérieuses de l'Ouessien et les énigmes de leur chef Clirley Xissirant, celui que Simaya nommait le Roi-Esclave. Le connaissant, le shaakt songea que Xissirant ne se voyait ni esclave ni souverain des siens, il était et il est encore un Sage.

Honoka rappela l'utilité des Chevaliers d'Or et assura que leur mission avait permis la réduction significative du nombre d'élus du Sans-Visage. Le Dragon Mauve choisit ce moment pour se moquer de lui, cependant le shaakt n'en avait cure, il avait mieux à faire que d'écouter un farceur et manipulateur. Simaya s'avéra être la plus utile des conseillères puisqu'elle réfléchissait à son plan qu'elle jugeait dangereux en raison de l'accord passé avec les Titans qui avaient pour territoire les Landes Arcaniques, le Chaos d'Ethel'Ar et l'Océan Thallerique où se trouvait les îles de Rocsombre. Les légendaires géants de pierre pouvaient encore s'y abriter, néanmoins il lui fallait s'y rendre.

D'autres Sauveurs s'inquiétaient à leur tour des individus avec lesquels ils s'étaient liés. Ce qui marqua l'esprit du shaakt étaient les propos de la jeune enfant dont l'apparente innocence s'était évaporée par des mots qui appartenaient à un esprit sombre. Elle avait brûlé sa dernière carte, mais Naral Shaam était des plus amusés par elle. Vint ensuite le tour de l'hinïonne mal en point qui demandait de l'équipement, ravivant le sourire d'Honoka et enfin Xël et Hisaya qui étaient sans doute les plus pacifistes du groupe.

Lorsque Naral leur répondit qu'il n'y avait nul besoin de diaboliser les Chevaliers sans patrie et qu'il les compara aux géants des monts de Sansarth, Endar décida d'intervenir vivement.

- Naral, ne comparez pas mes amis les géants des monts de Sansarth avec de simples bêtes des forêts des elfes ou de vos chevaliers. Néanmoins, vous avez raison, nous n'avons que trop parlé d'eux et je propose quelque chose qui satisfera tout le monde. Nous pourrons traquer les plus dangereux et les moins efficaces des individus et nous pourrons soutenir les plus intelligents grâce à nos titres pour que les peuples ne s'émeuvent pas de leur ingérence, ainsi ils seront plus efficaces.

- Naral, vous évoquez une guerre et nous avons besoin d'une armée, mon propos va choquer, cependant je pense que nous pourrions utiliser les expérimentations de Vallel dans la Tour s'il en reste et nous pourrions fabriquer quelques golems d'argent noir à la mine d'Arthim'Olth. Elurien pourrait aussi nous épauler si nous trouvons un moyen de pression adéquate et nous devons pacifier tous les royaumes d'Aliaénon comme il y a cinq ans si nous désirons l'emporter sur le Sans-Visage. Je compte me rendre avec Sirat à Nagorin pour converser avec Triman et surtout Xissirant, puis me rendre dans les îles. Allez-vous nous accompagner Naral ou préférez-vous agir dans l'ombre du Conseil d'Or ?

Les faits étaient exposés, le shaakt allait à présent voir si le Conseil et Naral approuvaient ou non ses idées.

[629 mots]

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Dernière édition par Endar le Ven 23 Déc 2016 21:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 23 Déc 2016 00:43 
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Un silence embarrassant suivit la déclaration de l’humoran. Il fut coupé par la princesse ynorienne qui rappela que l’ordre des chevaliers d’or restait une valeur sûre dans la traque du sans-visage. Sirat se reposa dans le fond de sa chaise, l’air entendu.

Vous avez surement raison.

Il n’abandonnait pas son idée, mais elle reposait trop sur des spéculations. D’ailleurs tout ici n’était qu’hypothèse. Xel et son éternel humanisme, proposait une rencontre au lieu d’une guerre, mais l’idée fut balayer par un Naral toujours plus cynique. Honoka le visage toujours contrarié tempérait les propose du saurien. La poupée maléfique, se fit encore plus froide et sanglante dans ses paroles, ce qui effraya Honoka. La petite avait tout de la sociopathe, Imprévisible, dénué d’émotion et avide de sensation forte. Sirat resta muet et continua d’écouter tout en se servant une coupe de liqueur. Il jetait de temps à autre des regards en coin à Faseilh attendant une réaction sur les propose tenue.

Endar lui restait fixé sur l’idée d’une guerre ouverte et préconisait d’aller voir du côté de la tour d’expérimentation de Vallel afin d’y faire son marché. Sirat fit une moue, Zewen était-il prêt à replonger ce monde dans un conflit meurtrier, une boucherie qui ne laisserait que de faux vainqueur, champion de paille, au cœur lourd. Il reprit la parole.

Vous nous avez mandatés pour nos qualités et pour une issue qui serait adéquate avec les valeurs de paix prônées par l’équilibre de sieur Naral. On est loin de ce que vous aviez promis, l'amis… Il souriait, astiqué l’elfe était une petite vengeance de s’être fait duper il y a un an. J’ai les mains faites pour l’or, et elles sont dans la merde, mais cela peut s’arranger.
Il y a plusieurs choses possible de faire :
Premièrement aller voir les déserteurs du conseil, Reine Sheeala d’Argentar et Triman.
Il regarda Kiyoheiki D’autres devrait aller voir le cristal de vision et le remettre en marche, une fois cela fait nous pourrions coordonner nos efforts plus facilement. Il se retourna vers Charis Explorer les îles Rocsombre est une bonne idée et en apprendre plus sur une constante inconnue de ce monde ne serait pas un mince atout dans notre jeu. Il faut restructurer l’ordre et lui redonner un semblant de hiérarchie afin que nous travaillions tous de consorts.
Pour ma part, je vais aller voir Triman et son icône du sans-visage que ceux qui m’aime me suive. Les membres du conseil vont-ils d’ailleurs se joindre à nous ?


Citation:
« J’ai les mains faites pour l’or, et elles sont dans la merde. » (Scarface)
mots : 447

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 23 Déc 2016 12:54 
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~4~



Après moi, d'autres aventuriers posent leurs questions. Certaines sont honnêtes, d'autres me font légèrement plisser les yeux. En particulier les réactions de l'homme qui s'était caché sous un faux nom, puis celles du shaakt dont le passe-temps favori semble d'être de prendre Naral Shaam à parti. Ses propos rejoignent mes pensées sur les Chevaliers d'Or, mais l'entendre de la bouche d'un autre me permet de prendre du recul. Okina a raison. À force de voir le mal partout, on finit par être obnubilé par des détails. Je n'ai pas encore croisé l'un de ces chevaliers, tout comme le dénommé Endar, et pourtant il les considère déjà tous comme traitres et renégats. Un jugement hâtif, dont je dois éviter de devenir également coutumier.

C'est le sombre Thensoor Val'Crooh qui répond à mes inquiétudes concernant les absences les plus notables. La Reine tente de rallier le soutien des siens, car son royaume se déchire. La nouvelle me fait m'assombrir. À mon départ, les différentes cités ont effectivement pris davantage de pouvoir au niveau local, mais les D'Omble sont à la tête de deux d'entre elles. Ce n'est tout de même pas la famille elle-même qui s'entredéchirerait, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas la seule figure qui s'est tournée vers les siens. L'énigmatique Triman a fait de même, s'enfermant dans sa cité où demeurerait un avatar du Sans-Visage. Pour le contrôler, peut-être ? Y trouver une faiblesse ? Néanmoins, j'ai moins d'attache avec eux qu'avec les Pâles. D'autres que moi sont plus adéquats pour une telle tâche.

Mon autre question reçoit également une réponse inquiétante. Les responsables de la Pierre de Vision ne sont pas plus unis que mes amis, et seraient allés jusqu'à souiller la Pierre originelle. Je serre lentement la main sur mon pendentif. À l'heure actuelle, il est donc inutile.

La discussion se poursuit, mes voisins s'enquérant de certaines de leurs connaissances et d'autres... Continuant de parler des Chevaliers d'Or sans les connaître, leur prêtant des intentions perverties à tous, car certains abusent de leur autorité. Plus j'entends des portraits sombres de cet ordre, moins j'ai envie d'y prêter foi. D'autant plus que plusieurs membres du Conseil font tout pour redorer leur blason. Une chose semble sûre : une fois le Sans-Visage écarté, cet Ordre est censé revenir auprès du Conseil d'Or naturellement. Un détail dans les propos de Honoka me dérange. Arothiir serait dangereusement proche de l'Entité en question. Le Trio avait les mâles en ligne de mire, mais qu'a-t-il pu se passer pour qu'il choisisse de se tourner vers le Sans-Visage ? Un reste de foi exacerbé ? Un besoin de réconfort et d'assurance ? Je ne le saurai qu'en me rendant sur place, j'imagine.

Si quelques-uns d'entre nous envisagent un échange pacifique avec l'Entité, d'autres sont davantage vindicatifs. Si en cinq années aucun membre du Conseil n'a pu s'entretenir avec leur adversaire, pourquoi daignerait-il le faire avec nous ? Je conserve cet objectif dans un recoin de mon crâne, mais comme par le passé, je songe qu'établir des fronts unis et solides est la clé vers la réussite. L'ampleur de la tâche dans laquelle je me suis engagé commence à prendre forme. Et encore, je n'envisage que le versant des Pâles.

Je tourne mon attention vers une elfe qui, par sa question, atténue un peu la tension de la pièce. Un petit souffle presque amusé m'échappe. Cette personne s'est présentée sur un autre monde sans préparation, au point de demander à nos hôtes quelques pièces d'équipement. Encore un esprit jeune et inconscient ? Puisse Rana lui insuffler la sagesse nécessaire pour ne pas se jeter inconsciemment dans tous les traquenards que recèle ce monde.

(Parfois, j'aimerais exister en plusieurs exemplaires.)

(Vous ne pouvez veiller sur tous.)

(J'en suis conscient. Juste une fois, j'aurais aimé que cela soit possible.)

(Cela ne l'est pas. Vous êtes unique et devrez faire des choix. Ne pas choisir est aussi un choix. Ne les craignez point. Vous ne serez jamais seul, mon Protégé.)

Rien qu'un instant, j'aurais aimé envisager de me diviser, de pouvoir me rendre en plusieurs lieux et demeurer auprès de plusieurs personnes. Mais le côté terre à terre d'Okina chasse bien vite ces pensées. Je n'ai pas le temps de rêvasser. Et puis, même dans les légendes de nos divinités, je n'ai pas souvenir de ce don d'ubiquité.

Non loin de moi, une ynorienne, l'Héritière d'une Maison que je ne connais que vaguement de nom, intervient à son tour. Elle aussi voit les Chevaliers d'Or d'un mauvais oeil, avant de demander une carte de ce monde. Sa demande rencontre un refus évident. Je trouve déjà incroyable que le Conseil ait pu cartographier une telle étendue en si peu de temps, il est vraisemblable qu'il s'agit là d'un des rares exemplaires. Je m'efforce de l'analyser, de me repérer par rapport à la Tour d'Or.

Le sieur Endar reprend la parole après que Naral Shaam ait prononcé une phrase malheureuse, une comparaison entre les Chevaliers d'Or et les Géants avec lesquels il est ami. Des propos avec un parti-pris évident, mais au sujet desquels je n'interviens pas. Après tout, j'ai moi aussi tendance à tendre l'oreille quand il est question des Pâles. Toutefois, entendre que cet elfe sombre envisage une autre guerre sur ces terres me laisse perplexe. Certes, j'imagine que les suivants du Sans-Visage ne se laisseront pas faire sans se défendre, mais faire appel à des abominations en vaut-il la peine ? Je me souviens encore du colosse de chair de Vallel, et ne souhaite à personne d'en être victime.

Je tourne mon attention vers l'humoran, qui me regarde assez directement. Ses propos me dérangent malgré des intentions avec lesquelles je concorde. Traiter des membres du Conseil de déserteurs parce qu'ils privilégient leur peuple me semble déplacé.

"S'il est dans vos intentions d'user de diplomatie, Ser Sirat, je vous conseille de modérer vos propos. Certains termes ont une consonance assez inappropriée."

Je termine ma boisson avant de reprendre la parole, prenant le parti de ne pas me prononcer sur les Chevaliers d'Or. Etrangement, l'image du jeune Khar'Tal me revient en tête, tout comme son air préoccupé à notre séparation. L'impétueux jeune Pâle n'aurait tout de même pas...

Non, assez d'hypothèses farfelues.

"Il est effectivement dans mes projets de rallier le Royaume Pâle et Sa Majesté, dès que j'aurai connaissance de sa localisation."

J'ai beau avoir d'autres questions sur Fan-Ming notamment, j'ai le pressentiment que les poser ne ferait que créer inutilement d'autres sources de méfiance ou de prétextes à prise de bec. Silencieux, je patiente en attendant que le Conseil reprenne la main sur la discussion.




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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 23 Déc 2016 16:47 
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L'Elfe chancelle en ressortant du fluide, déboussolée, effarée de constater que tout ce qui l'entoure a réellement totalement changé. Un autre monde...le troisième qu'elle arpente, une pensée dérangeante pour l'Hinïonne. Elle espère ardemment que les choses seront différentes cette fois, le souvenir de sa mort sur le premier monde est encore récent et son bref passage sur le deuxième a bien failli s'achever de la même manière. Elle s'écarte d'un sursaut lorsque l'aventurier suivant jaillit de la porte entre les mondes, puis réalise soudain qu'un comité d'accueil des plus surprenant est présent. Elle frémit en découvrant une espèce de mort-vivant, sa main se crispe sur son bâton mais elle parvient à ne pas céder au hurlement de son instinct, qui la pousserait à fuir cet être contre nature. Il possède un bâton fort intriguant que l'Elfe examinerait bien de plus près mais, là encore, la prudence la retient, une fois n'est pas coutume, et elle tourne son attention sur la femme hautaine qui se tient aux côtés du mort qui ne l'est pas. Elle est richement vêtue et dégage une aura de puissante autorité, sans doute est-ce une personnalité importante de ce monde. Quant à la troisième personne, Laewllyn ne peut s'empêcher d'avoir un hoquet d'étonnement en la découvrant, elle est en effet entourée de mystérieux cristaux de glace et, surtout, totalement nue! L'Elfe se retient de justesse d'extirper sa couverture de son sac pour la lui tendre en lui enjoignant de se couvrir. Par les puissances, cette femme n'a-t'elle donc aucune pudeur pour se montrer ainsi à la foule des aventuriers, dont bon nombre de mâles sans doute lubriques comme le sont si souvent les hommes?!

Focalisée sur l’exhibitionniste, l'Elfe ne remarque la quatrième membre du comité d'accueil que lorsque cette dernière prend la parole pour leur souhaiter la bienvenue au nom du conseil d'or d'Aliaénon. Elle a des traits indubitablement Ynoriens et se présente sous le nom d'Honaka, puis elle nomme ses trois comparses et nous remercie d'avoir répondu à leur appel. Laewllyn hausse un sourcil perplexe lorsque l'Ynorienne fait la supposition que l'elfe violet a expliqué aux aventuriers la volonté du conseil de nouer un dialogue avec le sans-visage. Une approche bien éloignée de celle évoquée par le sieur Naral Shaam, qui réagit d'ailleurs aussitôt en parlant à nouveau d'annihilation, ce qui lui vaut un regard sévère d'Honoka.

(Eh bien, la cohésion de ce conseil semble laisser à désirer), songe l'Elfe qui se garde néanmoins d'intervenir pour l'instant.

La femme aux yeux bridés admet avoir peu d'informations à partager concernant ce sans-visage, mais elle invite les aventuriers à la suivre afin de s'installer en un lieu plus propice avant de répondre à leurs questions. Le groupe ne tarde guère à rejoindre une vaste salle dans laquelle se trouve une immense table ronde, dont le centre est orné d'un dessin de dragon d'or, et que s'avère être chargée de mets et de boissons. Invitation leur ayant été faite de se servir, Laewllyn se verse un verre de vin blanc fruité avant d'aller prendre place, silencieuse et attentive aux informations qui vont certainement leur être données. Et de fait, c'est un véritable déluge de renseignements qui s'abat sur les aventuriers, en partie incompréhensible pour l'Elfe qui peine à saisir les tenants et aboutissants de ce qui leur est expliqué. ELle se penche néanmoins sur la carte déroulée par l'Ynorienne et en grave les éléments principaux dans sa mémoire, enregistrant de son mieux les paroles qui fusent dans la salle. Contrairement à elle, ceux qui ont été présentés comme étant les "Sauveurs d'Aliaénon" ne perdent pas pied, ils connaissent visiblement ce monde et s'empressent de poser bon nombre de questions pointues qui ne font qu'accroître le trouble de l'Elfe de plus en plus désemparée.

Elle retient cependant qu'un ordre de chevaliers puissamment entraînés a été créé par le conseil, mais que cet ordre outrepasse allègrement ses prérogatives et s'est en bonne partie libéré de l'autorité dudit conseil. Mais là encore le conseil d'or expose une profonde division que ne manquent pas de relever les Yuimeniens, chacun et chacune y allant de son petit laïus pour révéler leurs avis et prises de position quant à la situation. Des dragons sont à nouveau évoqués qui, selon Naral Shaam, pourraient leur apporter leur aide pour effectuer de longs voyages, à condition de ne pas en abuser précise l'Elfe violet. Pour les trajets plus courts, des chevaux rompus aux longs périples leurs seront fournis, ce qui rassure un peu Laewllyn qui n'est pas vraiment certaine d'avoir envie de grimper sur le dos d'un redoutable cracheur de feu. L'expérience serait sans doute exaltante et passionnante, mais l'Elfe peine à s'imaginer en train de grimper sur l'une de ces créatures de légende, souvent présentées comme des prédateurs affamés et meurtriers.

Quoi qu'il en soit, l'Elfe apprend encore que le conseil n'est pas complet, certains de ses membres étant contraints de demeurer en leurs terres pour y maintenir l'ordre, et que les aventuriers seront probablement bien accueillis sur ce monde que certains ont contribué à sauver. Là encore de très nombreux noms sont évoqués, de personnes mais aussi de lieux tout aussi rigoureusement inconnus de l'Elfe qui tente de son mieux de relier ce qu'elle entend à la carte déposée sur la table. Par ailleurs, la division du conseil déteint sur les aventuriers qui adoptent des positions très diverses face à la situation exposée, situation qui elle-même peut être perçue de manières très diverses, voire contradictoires. Comme toujours, certains s'empressent de faire de simples suppositions des certitudes, allant jusqu'à tirer des conclusions péremptoires et extrêmes parfois dépourvues de la moindre logique ou de la moindre réflexion personnelle. En apparence du moins, car l'Elfe reconnaît qu'elle n'est pas en mesure de définir ce que savent au juste ceux qui ont déjà longuement arpenté ces terres. Elle soupire doucement en s'efforçant de bannir tout jugement de sa pensée, consciente qu'en le faisant elle sombrerait elle-même dans ce travers qu'elle déteste. Son regard se pose sur la seule personne du conseil qui n'a pas pris la parole, la seule aussi qui n'a pas exprimé sa position et sa pensée quant à la situation d'Aliaénon: Faseilh, la Reine des Monts glacés de Sansarth. Sa retenue intrigue Laewllyn, c'est une attitude qu'elle apprécie d'autant plus qu'elle contraste fortement avec celles des autres participants à cette réunion, si bien que c'est à elle qu'elle s'adresse finalement:

"Et vous, Reine Faseilh, que pensez-vous de tout ceci? Chacun et chacune ici semble avoir un avis différent sur ce qu'il convient de faire, la situation elle-même semble radicalement différente selon les points de vue, mais qu'en est-il de vous?"

Certains aventuriers semblent avoir déjà choisi leur destination et la manière dont ils aborderont le problème mais l'Elfe réserve encore son avis sur ces questions, même si elle sait déjà qu'il y a certains membres de cette assemblée avec lesquels elle ne souhaite pas travailler. Les prises de position de certains, dénuées de nuances et de retenue malgré le flou artistique de la situation, vont clairement à l'encontre de tout ce qu'elle a appris au cours de son existence. Les jugements hâtifs l'agacent au plus haut point et elle doute fort pouvoir collaborer avec des personnes prêtes à agir aveuglément en fonction d'un point de vue extérieur presque systématiquement partial. Pour elle, c'est un comportement d'une bêtise crasse, le signe d'une incapacité à réfléchir par eux-mêmes. Nombreux sont ceux qui ont besoin d'un être pour diriger leur vie à leur place, mais ce n'est certes pas le cas de l'Elfe qui n'a que trop subi les conséquences de décisions prises par un autre quant à son propre avenir. Sa mort l'a libérée du chemin étroit tracé par son paternel, elle n'a pas la moindre intention de laisser qui que ce soit le remplacer...

(env. 1400 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 23 Déc 2016 17:23 
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À la question du petit homme, Naral expliqua que certains s’étaient tournés vers les leurs afin de tenter d’y régler les nombreux troubles dans leurs contrées, négligeant ainsi malheureusement leurs responsabilités de conseillers. En ce qui concernait le Cristal de vision originel, il était souillé par une magie obscure qui empêchait l’utilisation des pierres de vision.

Au soulagement de Sibelle, Honoka lui répondit qu’elle se devait d’être fière de ses origines. Quant à leur mission comme telle, elle n’était connue que du conseil d’Or, il leur sera possible de la dissimuler en se prétextant d’autres objectifs. Elle termina en précisant qu’ils clarifieraient se point un peu plus tard.

À la suite de Sibelle, ce fut Ezak qui prit la parole. Le bel homme au regard d’acier interrogea les membres du comité au sujet du code d’honneur de l’ordre des chevaliers, il voulait savoir si l’on pouvait se fier à eux. Ce fut Simaya qui lui répondit d’un ton sévère. Lesdits chevaliers n’obéissaient à aucune règle ni loi, se croyant tout permis afin d’atteindre leur objectif unique qui consistait à trouver et éliminer le Sans-visage. Naral ne semblait offensé par leur façon de faire, justifiant que ce comportement pouvait s’avérer nécessaire pour avancer. Naral et Simaya s’accordèrent cependant sur un point, en ce qui concernait la lutte des chevaliers contre le Sans-Visage, les aventuriers pouvaient leur vouer une confiance aveugle.

Savoir écouter s’avère un atout plus utile que savoir parler… et Sibelle constata amèrement que certains aventuriers n’écoutaient que d’une oreille les informations qui leur étaient fournies, préférant se lancer plutôt dans des hypothèses hasardeuses et sans fondement. De l’avis de Sibelle, ce fut le cas de la fillette et de Endar. Ce dernier avait conclu hâtivement que les chevaliers d’or ou sans-patrie étaient devenus des renégats et qu’ils constituaient un des trois problèmes à régler et qu’il était prêt à les faire rentrer au bercail la queue entre les pattes. Sibelle fronça alors les sourcils et se fit la réflexion qu’elle devrait être prudente lorsqu’elle s’adresserait à cet elfe noir afin qu’il n’interprète pas faussement ses paroles. Sur un ton dur, les trois membres du conseil d’Or tour à tour remirent les pendules à l’heure précisant que les chevaliers ne constituaient aucunement un problème, bien que leurs attitudes soient à déplorer. Une armée était nécessaire et ils resteraient en place. Les aventuriers devaient davantage se concentrer sur un seul objectif : trouver le Sans-Visage et éliminer son influence.
Plus posée et stratégique, Charis la femme du désert, souhaitait rencontrer un certain seigneur Al’Sabbar afin d’en savoir plus sur la situation à Messaliah, puis questionna sur les possibles armés du Sans-Visage. Il lui fut répondu que le seigneur en question serait plus que ravi de la rencontrer. Quant aux bastions du Sans-Visage, aucune liste officielle n’était dressée, cependant, certaines cités telles que Arothiir et Néo-Messaliah seraient plus touchées.

L’humoran assis à la droite de Sibelle prit alors la parole signifiant également ses doutes quant à la légitimité de l’existence des chevaliers d’Or. Il termina en exprimant son désir d’aller rencontrer Triman en compagnie de Sibelle, si elle acceptait de l’accompagner. L’objectif de Sirat étant d’éviter le conflit. Malgré son manque de manière, Sirat avait bien cerné le caractère de Sibelle, en ne lui imposant pas sa volonté et lui offrant le choix de l’accompagner ou pas. Sibelle l’observa un instant sans répondre immédiatement, elle préféra écouter les autres arguments et opinions avant de faire un choix sur sa future destination.

Le dénommé Xël, celui qui avait l’apparence d’un vagabond suggéra de renouer le dialogue avec le Sans-Visage, prétextant naïvement que ce dernier leur avait fourni généreusement des sifflets leur permettant de se déplacer. Sibelle, plus méfiante, se dit que si ce Sans-Visage avait fait preuve de générosité, c’était sans doute pour servir ses propres intérêts. Et ce fut tout en riant que Naral lui répondit qu’ils n’avaient pas réussi à entrer en contact avec leur ennemi en cinq ans de tentatives, mais l’invita à essayer tout de même, tout en le prévenant de la dangerosité de cette action. Et pour ce qui était des sifflets qui procuraient une monture ailée, ils avaient complètement disparu après l’arrivée des dragons.

Simaya renseigna les aventuriers sur la situation de Esseroth. Cette cité avait été reconstruite entièrement et que les nombreux immigrants qui avaient rejoint cette cité avaient développé des pouvoirs magiques semblables aux habitants d’Esseroth. Deux courants dominaient dans cette ville, le premier mené involontairement par un dénommé Arthès, tentait de faciliter au mieux le travail des Chevaliers sans patrie. Ce qui n’était pas apprécié par l’autre meneur nommé Egregor qui voyait d’un mauvais œil, l’intrusion de ces chevaliers dans leur cité.

La fillette, dotée d’un sens de déduction particulièrement tortueuse aux yeux de Sibelle, interrogea au sujet de la loyauté des dragons. Naral répondit alors sans hésitation que les dragons étaient bien au-dessus de cette guerre contre le Sans-Visage.

C’est à ce moment qu’une hinionne se plaignit de ne pas être aussi équipée que ces comparses aventuriers. Avec autant de tact qu’il lui semblait coutume, Honoka lui fit remarquer qu’elle aurait dû penser à s’équiper adéquatement avant de se rendre sur Aliaénon. Elle accepta tout de même de lui prêter quelques équipements de base. Réponse que Sibelle trouvait tout à fait adéquate, elle avait elle-même songé à s’équiper avant de partir, mais l’humoran trop pressé lui avait proposé de lui refiler une partie de son équipement, ce qu’elle avait accepté.

La jeune Ynorienne prit alors la parole demandant la possibilité de se voir fournir une carte d’Aliaénon. Honoka lui expliqua qu’il leur était impossible de faire copier des copies de la carte en si peu de temps. Sibelle comprenait les arguments plus que censés de Honoka, par contre, ne connaissant point toutes ces cités, une carte lui aurait été bien utile.

L’elfe noir, malgré son aversion envers Sirat se proposa de l’accompagner à Nagorin afin de converser avec Triman et aussi un dénommé Xissirant.

Sirat prit une fois de plus la parole, résumant à sa façon les endroits où enquêter. Il parla des déserteurs du conseil, du Cristal de vision originel, des îles Rocsombre. Il proposa ensuite de restructurer l’ordre des chevaliers afin de leur donner un semblant de hiérarchie. Cette dernière remarque plut à Sibelle qui trouvait cette alternative plus sensée que celles proposées antérieurement par Endar.

Le petit homme répondit avec un aplomb remarquable à l’imposant humoran, l’enjoignant à mesurer ses propos. Il affirma par la suite qu’il était effectivement dans ses projets de rallier le royaume pâle. Sibelle l’observait un moment et l’opinion qu’elle se fit de lui fut positive. Pour le moment, elle le classa parmi les gens d’honneur et de confiance.

Sibelle choisit un bref moment de silence pour s’exprimer à son tour tout en s’adressant à Honoka.

« Je comprends qu’une copie fidèle de la carte s’avère un travail méticuleux. Mais si vous acceptiez de me fournir de quoi écrire, je prendrais quelques notes sur un parchemin afin d’aider ma mémoire. »

Dans l’attente du matériel demandé, Sibelle se tourna vers Sirat :

« Je me rendrai avec vous à Nagorin afin de discuter avec le dénommé Triman. »

Une fois que les serviteurs eurent apporté plume, encrier et parchemin. Sibelle se mit à la tâche. N’ayant le talent ni le temps, Sibelle n’avait pas l’intention de recopier la carte. Cependant, elle nota le nom des principales villes les disposant tout en respectant leur position, et y ajouta quelques symboles pour identifier montagnes ou cours d’eau. En consultant plus tard son schéma approximatif, il lui serait possible par exemple de savoir que Fan Ming est situé au nord des plaines d’Or et que ces dernières étaient situées au-dessus du lac Andel’Ys.

Pendant qu’elle effectuait son petit dessin de fortune, Sibelle entendit la dénommée Laewllyn demander à la Reine Faseilh quelle était sa position.

((( 1310 mots )))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 23 Déc 2016 19:29 
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Une sensation étrange parcourut le corps d'Anastasie alors qu'elle traversait l'étrange manifestation fluidique. Une sensation qui ne perdura qu'une seconde. Après quoi, par magie, elle se retrouva en Aliaénon. Un pas. C'était tout ce qu'il avait suffit pour se retrouver de Yuimen à un monde qui lui était totalement inconnu. Une minuscule petite avancée en avant, et pourtant un bond si gigantesque, tant dans l'espace que dans sa conception de l'univers. Mais elle n'eut guère le temps de s'attarder sur ces pensées philosophiques, car déjà quelques personnes à l'apparence singulière venaient les accueillir. Ils étaient au nombre de quatre et le premier arracha presque un sursaut à la jeune femme, qui sitôt arrivée devait déjà se contenir de toutes ses forces pour ne pas sortir sa rapière. Après tout, s'il était là, c'est qu'il n'était pas dangereux. Ou en tout cas pas dans cette situation là, précise, à leur souhaiter la bienvenue. Et pourtant, Gaïa savait à quel point son allure pouvait sembler... terrifiante. Car l'homme – si l'on pouvait le qualifier ainsi – ressemblait à s'y méprendre à un mort-vivant. Ses doigts squelettiques ne semblaient pas être recouverts de la moindre peau ou chair et, plus surprenant encore, son visage entier semblait n'être qu'un crâne nu. Dans son accoutrement sombre, de noir et de marron, Anastasie en connaissait plus d'un qu'il aurait fait fuir à toutes jambes. Cette pensée la fit d'ailleurs tourner la tête vers Elyséa et ce qu'elle vit manqua de lui arracher un sourire amusé. Car la fidèle de Gaïa observait la créature avec une expression qu'aucun mot n'aurait su décrire, à cheval entre l'horreur, la peur, la surprise et le dégoût.

Décidant de laisser ce « détail » de côté, Anastasie tourna le visage vers une magnifique femme aux traits pâles approchant visiblement la trentaine, aux cheveux blonds cachés sous une toque de fourrure et à la tenue mettant magistralement en valeur un corps aux formes rares. A côté d'elle, une autre représentante de la gent féminine s'approchait, aux courbes toutes aussi marquées que la précédente mais à la tenue... inexistante. Pour toute couverture, des cristaux de glace venaient cacher ses intimités, visiblement plus pour ne pas choquer les âmes les plus sensibles que par réel souci de pudeur. Elle arborait également une longue chevelure blonde et un visage aux traits fins mais peu anodins, ce qui, outre son manque de vêtement, la rendait toute aussi remarquable que sa consœur. La dernière personne n'était pas en reste non plus dans le domaine de l'esthétique. Elle venait magnifiquement compléter ce trio de femmes plantureuses, se déplaçant également du même port altier et élégant, mis en valeur par une tenue de soie de première qualité. C'était une Ynorienne d'origine et ses longs cheveux noirs typiques étaient rehaussés en une coiffure sophistiquée parée d'or. Et ses traits, fins et gracieux, n'avaient rien à envier à ses deux consœurs. Elle était peut-être la femme la plus belle de ce trio. Et donc, par extension, de toute la pièce. Même dans ses meilleurs jours, Anastasie n'aurait espéré rivaliser d'élégance et de beauté avec ces trois dirigeantes qui venaient les accueillir.

C'est elle qui prit la première la parole, saluant d'un signe de tête poli Naral Shaam avant de s'adresser à l'ensemble des aventuriers présents. Si ses premières paroles, protocolaires, représentèrent peu d'intérêt pour Anastasie, la suite l'intéressa davantage. Car, loin de vouloir éliminer le Sans-Visage, celle qui s'était présentée sous le nom de Honoka souhaitait établir le dialogue avec celui-ci, pour apaiser les tensions existantes plutôt que de les anéantir par la force. Un point de vue que la jeune femme approuva silencieusement, d'un signe de tête, en notant mentalement de prendre garde aux propos du « Dragon Mauve », dont l'avis ne semblait pas représenter l'unanimité au sein du Conseil d'Or. La jeune femme sauta sur l'occasion pour rabrouer le Champion de Brytha.

« Vous semblez être obsédé par le meurtre, Messire Shaam, quand le dialogue n'a pas encore été essayé. Mais n'oubliez pas : Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous la leur rendre ? Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. Même les grands de ce monde ne peuvent connaître toutes les fins. »

La tâche restait cependant particulièrement compliquée, car l'être divin était insaisissable et aucun ne semblait savoir comment le contacter et encore moins l'atteindre. Ils restaient cependant à leur disposition pour répondre à leurs questions, mais pas ici, au milieu de cette salle impersonnelle ; les aventuriers de Yuimen étaient donc conviés à un petit banquet pour discuter des différentes affaires les concernant autour d'un repas.

Ils traversèrent alors tous la tour, passant dans des couloirs et des escaliers jusqu'à arriver dans une salle où trônait une imposante table ronde gravée, en son centre, d'un dragon d'or. Plusieurs plats y étaient posés, ostensiblement luxueux et raffinés, allant de la venaison aux pâtisseries, ainsi que quelques pichets transparents contenant du vin et de l'eau. Tous prirent place dans les sièges en bois qui la cernaient et, immédiatement, Honoka reprit la parole, disposant une grande carte au milieu. Elle expliqua ainsi que leur terre avait changé avec l'arrivée des Titans, transformant et étendant les espaces. La jeune femme se concentra sur la mappemonde, tâchant d'en assimiler le plus possible rapidement, mais les noms des cités et des monuments naturels lui étant complètement inconnus, la tâche se révéla ardue. Heureusement, l'Ynorienne tenta du mieux qu'elle le put d'exposer les faits de la manière la plus claire possible. Ainsi ils étaient au Nord de la carte, au centre de la Plaine d'Or, qui bordait la colonie de Fan-Ming, le Royaume Pâle et les Landes Arcaniques. Ces dernières étaient d'ailleurs habitées par plusieurs Titans, dont l'un représentait apparemment la Magie. Ce fut ensuite à Naral de prendre la parole, leur confiant qu'ils seraient aidés dans leur tâche par des Chevaliers d'Or, soldats sans identité qui avaient juré de donner leur vie à la cause de la lutte contre le Sans-Visage. La dénommée Simaya intervint cependant, déclarant qu'ils se nommaient maintenant Chevaliers Sans Patrie depuis qu'ils avaient pris leur indépendance, en profitant par la même occasion pour ne pas se soumettre aux différentes règles régissant les pays d'Aliaénon. Un genre de milice au dessus des lois qui, au nom d'une cause qu'ils considéraient juste, s'adonnaient à des excès sans le moindre état d'âme. Des fanatiques, aux yeux d'Anastasie. Evidemment ce n'était pas l'avis de Shaam, qui remisa ces considérations au rang de détails et passa à la suite, déclarant que chacun devrait trouver sa voie dans cette aventure, car personne n'avait d'idée d'où commencer.

Ce fut alors un véritable florilège de questions qui débuta, auxquelles les différents conseillers et Naral Shaam tentèrent de répondre. La première vint de l'enfant qui les accompagnait, et qui se demandait quels moyens de transports seraient mis à leur disposition. Et la réponse fut étonnante : en plus des diverses montures que leur proposait le Conseil d'Or, c'était des Dragons eux-mêmes qui les mèneraient lors de leurs plus longs trajets. Vint ensuite Kiyoheiki, le semi-shaakt qui avait attiré l'attention de la jeune femme un peu plus tôt. Sauveur d'Aliaénon de son état, il se demandait où étaient passés les autres membres du Conseil d'Or. La réponse n'intéressa que peu la Comtesse, mais elle la nota cependant dans un coin de sa tête, au cas où : ainsi la Reine Sheeala d'Argentar cherchaient à unifier son peuple, apparemment déchiré ; Triman était reclus parmi les siens, à Nagorin ; le Roi elfe Ejude épiait la réclusion de son peuple ; et Ibn Al'Sabbar observait la faction dissidente de son peuple. Des noms qui n'en disaient que peu à Anastasie, mais qui pourrait lui être utile au besoin.

Après cela, Anastasie apprit que leur origine Yuimenienne n'était pas un secret, mais qu'ils ne pouvaient pas se permettre de dévoiler leur mission ; que les Chevaliers sans Patrie étaient effectivement des extrémistes ne répondant qu'à leurs propres lois et qu'ils n'avaient pas de chef ; que les Landes Arcaniques, le Chaos d'Ethel'ar et l'Océan Thallerique étaient des zones réservées aux Titans et que les îles de Rocsombre étaient par conséquent très difficiles d'accès.

La dénommée Charis intervint à son tour, demandant des précisions sur les endroits les plus fidèles au Sans-Visage. Ainsi Arothiir et Neo-Messaliah étaient deux des cités les plus touchées par cette ferveur religieuse, mais aucune n'était officiellement du côté de la divinité renégate. Le dénommé Xël, qu'Anastasie avait déjà repéré pour avoir un grand cœur et un certain amour de la paix, prit à son tour la parole pour demander s'il n'était pas simplement possible que tout le monde s'entende, comme à Kendra Kâr ou ailleurs sur Yuimen. Une perspective qui plaisait à Anastasie mais que tous semblaient trouver impossible à réaliser, pour une raison qui lui échappait. Finalement, après de longues interventions pleines d'animosités entre Endar, Sirat et Naral Shaam, le lot de questions qui évoquaient quelque chose à Anastasie fut remplacé par des paroles plus ponctuelles et des demandes hors sujet. C'est à ce moment là qu'elle prit la parole, s'intéressant à la carte qu'elle avait sous les yeux.

« Qu'en est-il du reste du monde ? Vos civilisations semblent avancées, alors comment se fait-il que vous ne sembliez pas au fait de ce qui se déroule en dehors des lieux exposés sur cette carte ? N'avez-vous jamais exploré l'Est de l'Océan Thallerique ? L'Ouest du Désert du Feu et des Plaines d'Arothiir ? Le Nord des Montagnes du Raa'Saaksha et le Sud de la Lande Noire ? Les déplacements ne devraient pourtant pas être si difficiles, si des Dragons sont vos alliés. Et est-il possible que le Sans-Visage se trouve au delà des murs de cette carte ? »

Elle s'arrêta quelques instants pour réfléchir avant de continuer, les yeux rivés sur la carte.

« Est-il possible de discuter concrètement avec des Titans ? De... de converser, par la parole ou l'esprit, et de se comprendre ? Et si non, comment avez-vous établi tous ces accords avec eux ? »

Elle se mordilla la lèvre inférieur, pensive, avant de se tourner vers Honoka pour conclure.

« Et si oui, connaissez-vous leur position sur le Sans-Visage ? Crient-ils vengeance, lui ont-ils pardonnés ou se moquent-ils éperdument de son destin ? Je me doute que comprendre la psychologie d'un être divin ne doit pas être une chose aisée, mais pour ainsi cohabiter sur un même continent vous devez avoir une certaine forme de dialogue avec eux, non ? »

Car si il était possible de dialoguer avec un Titan, leur source d'informations première était toute trouvée : comment des informations pouvaient passer outre des déités assez puissantes pour que leur présence seule altère l'espace-temps ? Ils devaient en savoir plus sur ce monde qui semblait être si secret même pour ses propres habitants. Peut-être pouvaient-ils même les aider à localiser avec le Sans-Visage, ou même à dialoguer avec lui. Après tout Naral Shaam disait craindre sa vengeance plutôt que d'exercer celle des Titans : ne signifiait-il donc pas que ces êtres eux-mêmes étaient concernés, victimes potentielles de la déité renégate ?


(((1 800 mots et la citation du Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau.)))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 23 Déc 2016 22:07 
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La Nosverienne me répondit rapidement à voix basse pour ne pas déranger le reste de l'assemblée et j'éprouvais de plus en plus de sympathie par cette femme qui semblait farouche et même terrible avec son harnachement, mais qui était on ne pouvait plus amène et cordiale.

Devant ma demande, la représentante du conseil émis un sourire un peu taquin, comme si elle lisait en moi à livre ouvert. Je sentis le rouge me monter aux joues même si sa réponse fût positive, dans une moindre mesure. j'inclinais donc la tête tout en lui répondant :

"Je vous remercie grandement, Madame... Je ne vous cache pas que ma présence ici est totalement fortuite... Appelez ça un coup du sort ou du destin. En tout cas, il semblerait qu'il y ait une raison à ma présence ici, il faut juste que je découvre laquelle..."

D'autres personnes posèrent des questions et j'enregistrais les réponses tout en jettant un regard sur la carte dépliée sur la table. Peut-être qu'un nom de lieu me sauterait aux yeux, ou trouverait un echo dans mon esprit... Je me sentis plutôt attirée par les zones forestières, quoique ma curiosité était vraiment attisée par les landes habitées par les Titans...

Le dénommé Naral, derrière son rire quelque peu horripilant, semblait être quelqu'un d'assez ambiguë et difficile à cerner. Pour lui la seule solution au problème revenait à se débarrasser du Sans-visage, et certains semblaient abonder en son sens. Qui est trop prompt à la violence ne fait pas forcément bon compagnon... Il allait falloir se montrer prudente envers ces personnages... Par ailleurs, d'autres personnes dont les femmes du conseil étaient plus penchées vers une solution diplomatique, chose qui me plaisait un peu plus. Seulement, pour entamer des négociations, encore fallait-il pouvoir entrer en contact avec le dissident et de ce coté là, on en était encore loin...

"Pardonnez-moi... je sais que je ne suis pas forcément la mieux placée pour intervenir, au vu de mon peu d'expérience, et que ma question peut paraitre un peu stupide... mais avez-vous essayé d'offrir des récompenses pour tout renseignement utile? Après tout, quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute. Et euh... peut-être que j'ai loupé quelque chose mais qu'est exactement ce Sans-Visage? Un Titan déchu? Si c'est le cas, qu'est-ce qui nous dit qu'un de ses... comment dire... "collègue" ne l'aurait pas aidé à se cacher sur les terres qui nous sont interdites de par votre accord avec ces entités. Ça peut paraitre saugrenu, puisque notre ennemi les avait en quelque sorte enfermé... mais... et si il avait réussi à passer un accord avec l'un d'eux? Un Titan plus ambitieux que les autres et cela afin de servir à un dessein plus grand encore? Quelque chose qui ne se limiterait pas à Aliaénon, mais pourrait s'étendre à Yuimen, ou à d'autres mondes?"

Je sentais les regards posés sur moi... et je devais passer pour une folle, mais n'ayant aucune piste, tout était possible...

((497 mots + citation du Pacha))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 24 Déc 2016 04:28 
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Endar prit la parole à ma suite, ayant son lot de question à poser, et le moins que l’on pouvait dire, c’est qu’il était plutôt vindicatif envers le Dragon Mauve. Tout comme le Dragon d’Or il s’inquiétait du sort de ses connaissances.

Tenshoor Val’Crooh prit la parole pour leur répondre et je fus vite perdu avec tous ces noms qui ne voulaient rien - ou si peu - dire pour moi. Mais j’en retirai tout de même que si les héros avaient gagné la Grande Guerre d’Aliaénon, ce n’était pas un climat de paix qui régnait ce jour si les conseillers préféraient s’abolir de leurs obligations, ici séant.

Honoka répondit à la question de Sibelle sur le cas de nos origines et il s’avérait que nous ne devions rencontrer aucun problème en notre qualité de Yuimenien. Elle recommendait même d’en faire une fierté. En quoi, pour nous qui n’avions pas participé à la bataille ?

Simaya Sombreroc prit la parole pour répondre à mes questionnements, non sans m’interpeller sur mon absence lors de la Grande Guerre et, en me questionnant ouvertement sur la confiance qu’on pouvait m’accorder. Je la connaissais peu, mais elle était toujours aussi directe.

« Au moins aurais-je brillé… » Dis-je pour moi même avec une certaine ironie, en finissant d’une traite mon verre pour cacher la frustration que me procura sa réplique bien placée. Je n’étais pas très à l’aise avec ces reproches non déguisés, mais que pouvais-je bien dire ? Elle avait raison.

Je me contentai donc d’écouter ce qu’elle avait à dire sur les chevaliers. Même si je comptais bien défendre mon honneur devant tous ces gens présents ...quand j’aurais pu placer une. Ce qui était for mal engagé vu le nombre d’intervenants réunis autour de la table ronde.

J’appris que les Chevaliers sans Patrie étaient bien prompts aux violations de tous types. De biens principalement, de personnes aussi, par les violences et les tortures. Ce qu’elle jugeait comme « inacceptable ».
Naral Shaam de son côté prônait que c’était la bonne attitude à avoir pour obtenir des informations.

Avec raison, pensai-je. Il était sûr que nous n’obtiendrons pas ce que nous voulions d’ une « entité » qui leur échappait depuis une demi-décénnie en faisant dans la demi-mesure. En tant de troubles, la situation pouvait exiger des actes ignobles. Que l’on bouscule quelque peu des innocents en modifiant leurs habitudes ne me gênait pas vraiment en soi, si l’action était sagement motivée. Mais Simaya avait raison sur un point : que l’on torture des innocents, à tort, pouvait être contre-productif et cruel.
Quant à nos ennemis… Je n’étais pas là pour me soucier de leur bien-être. Ils avaient un dieu pour ça…

Simaya m’en dit plus, sur leur statut d’indépendance et confia également que pour arrêter le Sans-Visage, nous pourrions leur faire confiance. C’était tout ce que j’avais besoin d’entendre.

D’autres aventuriers prirent la parole , dont des héros de l’ancienne guerre. Vinrent à nouveau des noms et des références qui m’inspiraient peu. Sentant que ça allait être long avant que je puisse de nouveau prendre la parole, je me servis à nouveau un verre, et je pris mon mal en patience. Mais le spectacle fut si intéressant que je fus de toute façon absorbé par ce qui se passait tout autour de cette table. Il y avait plein de choses à apprendre et à observer.

La Kendranne aux cheveux platine jetait des regards de plus en plus écœurés à Val’Crooh. Par la question de Charis, j’appris que certaines villes étaient plus corrompus par les partisans du Sans-Visage que d’autres. Arothiir et Neo-Messaliah entre autres.
Je ne cessai de m’amuser des échanges sur les chevaliers qui mettaient à l’évidence quelques tensions au sein du groupe.
Sirat et Endar n’aimaient pas beaucoup Naral Shaam et ils leur rendaient bien.

Xël fit valoir son côté diplomate en nous racontant une anecdote personnelle alors qu’il engloutissait une pâtisserie. Je fus écœuré par tant de mauvaises manières lorsqu’il parla la bouche pleine, ne pouvant détourner le regard de ses lèvres battantes, pleines de nourriture. Et ce bruit horrible de mastication ! Ciel ! Je me retins de toute réflexion et me contentai de finir de nouveau mon verre de vin pour ravaler ma frustration.

C’est là que la petite fille reprit la parole et elle choqua son monde, rien avoir avec son ton timide d’alors. Ses paroles étaient sombres, ceux d’un adulte ayant acquit une froide image de la vie. J’en fus pantois. À son âge, je ne discourais certainement pas de la sorte. Naral Shaam avait peut-être bel et bien raison sur son compte.
Cela me fit sourire, et je me resservis un verre de vin pour le coup. Cela devenait trop intéressant. J’écoutai la fin son discours avec attention et ne pus m’empêcher de lâcher un : « Et bah ça… » Lorsqu’elle reprit un air d’enfant innocente. Honoka la réprima un peu pour des paroles si cru venant d’une enfant de son âge. Mais Naral prit sa défense. Effectivement, il se portait bien garant d’elle et je comprenais maintenant pourquoi elle lui plaisait tant.

J’appris également de la bouche de Val’Crooh qu’il n’était plus dirigeant de sa cité comme tous les membres du Conseil. Je me demandais bien qui le trône d’Escarl’Olth avait bien pu accepter à sa place. Mais je ne savais pas si j’étais pressé de retourner dans ce lieu ignoble cloitré sous terre.

J’eus du mal à étouffer un rire lorsque l’elfe blanche sembla émergée de nulle part pour demander de l’équipement et je ne fus pas le seul à m’en amuser. Celle-là, c’était un phénomène ! Comment avait-elle pu passer le poste de garde de la milice ? Je n’aurais pu le dire. Mais décidément, on s’amusait bien autour de cette table.

Puis vint Hisaya, qui en remit un couvert sur les chevaliers. Elle aussi partait avec un apriori négatif sur eux. On n’allait vraiment pas s’en sortir en multipliant nos cibles.

À sa demande d’obtenir une carte, Honoka lui répondit par la négative, par manque d’exemplaire. Et Naral Shaam tenta de dissiper ses doutes concernant les Sans-Patrie, ne comprenant pas cet obsession de la part de certains aventuriers.

Le Shaakt saisit cette nouvelle occasion pour jouter avec le Dragon Mauve le sommant de ne pas comparer les chevaliers aux géants de Sansarth qu’il disait être ses amis.
Il proposa un plan auquel je fus sensible. Il voulait se servir des expérimentations de Vallel à Orsan et c’est ce qui retint mon attention. J’étais en accord avec le fait qu’il fallait se préparer au combat et qu’utiliser toutes les armes à notre disposition était essentiel. Je songeai à Légion, mon subordonné. Se pouvait-il qu’il érrait encore dans les savanes de Jesuir ? Après cinq ans, les chances me paraissaient maigres, mais pourquoi pas. Vint Sirat qui proposa également quelques pistes, non sans une nouvelle fois égratigner le Dragon Mauve.

« Vous vous êtes fait de nouveaux amis à ce que je vois Shaam. » Ne pus-je m’empêcher de commenter un sourire malicieux sur le visage, alors que j’attrapais une nouvelle gorgée pour finir mon verre de vin.

C’est que j’allais finir par être éméché à ce rythme…
Mais cette réunion était si longue.

Le Dragon d’or proposa poliment à Sirat de modérer quelques uns de ses propos à l’encontre des membres du conseil et annonça son projet de rejoindre le Royaume des Hommes Pâles.
L’elfe blanche aux tatouages faciaux s’enquerra de l’avis de le seule membre du conseil, qui n’avait pas encore ouvert la bouche.

Sibelle annonça de son côté suivre Sirat. Les groupes et les intentions commençaient à se dévoiler. Je songeais encore aux miennes, mais j’avais une piste.

D’autres questions vinrent d'Anastasie, la belle Kendranne qui n’avait pas encore eu le loisir de parler. Elle s’enquerra de la situation hors des limites de la carte et posa quelques questions au sujet des Titans et Galélia l'air toujours aussi perdu, se demandait si ce Sans-Visage pouvait menacer Yuimen. Je n’espérais pas.

Je m’engouffrai ayant estimé que j’avais bien assez attendu mon tour et enchainé les verres.

« J’aimerais vous répondre Demoiselle Sombreroc, tant que j’en ai l’occasion. Oui, j’ai malheureusement échoué dans ma mission et je n’ai pu me retrouver sur le champ de bataille. Mais for heureusement pour nos deux mondes d’autres se sont montrés à la hauteur. Parmi vos héros, il y a trois hommes à qui j’ai déjà prêté le renfort de ma lame par le passé : Sirat, Naral Shaam et Karz Enghrim. » Dis-je en les désignant du regard à chaque fois que j’énumérai leurs noms, non sans saluer d’un signe mon vieil ami archer au passage.

« Je doute qu’aucun d’entre eux puisse affirmer devant ce conseil, qu’elle ne fut pas toujours fidèle et jamais sujette à la couardise. Alors fiez-vous au moins à eux.»

Dis-je en inclinant la tête en signe de bonne foi, avant de continuer :

« De ce que je tire de notre réunion, il nous faut soit, régler les choses diplomatiquement en trouvent un terrain d’entente avec le Sans-Visage, soit annihiler cet être et ses suivants.
Je vais être franc, le moyen ne m’intéresse pas, n’ayant aucun intérêt quant à son sort. Ce sont vos terres pas les miennes, c’est à vous d'en décider. Je suis pour la solution la plus efficace. Mais quoi que l’on choisisse, il faut déjà le localiser…"


Je jetai un regard à Endar. Trop peu ouvert d’esprit pour appuyer l’avis d’un Shaakt, j’hésitai. Mais je me lançai finalement. Si je pouvais faire semblant parmi les Oaxiens, je pouvais bien prendre sur moi ici.

« La Shaakt est va-t-en-guerre, mais ses paroles ont du sens. Je préfère de mon côté trouver de quoi détruire le Sans-Visage et son armée. Juste au cas où… " J’insistai sur les derniers mots…" Les pourparlers diplomatiques échoueraient. Je suis partisan du moindre risque. » Conclus-je en montrant les paumes de mes mains.

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1646 mots

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 24 Déc 2016 12:55 
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Tour d’Or – Salle du Conseil (13h)

    Aux propos d’Endar, que Naral n’entendait pas de laisser passer sans réagir, ce dernier rétorqua, cinglant :

    « Je les compare, si, car ils sont tous partie de ce monde, que vous le vouliez ou non. Qu’ils soient ou non vos amis, ils ont leur place sur ces landes. Ceci dit, notez qu’il n’y a guère d’elfes dans la Forêt d’Emeraude, fief des Hommes Pâles. Votre méconnaissance d’Aliaénon vous porte une fois de plus préjudice. Alors traquez, oui, si tel est votre souhait. Mais n’oubliez pas que la justice dispensée sans objectivité a deux visages, et pourrait très bien se retourner contre vous. »

    Thensoor Val’Crooh leva une main squelettique pour apaiser les tensions, et poursuivit les réponses aux questions d’Endar.

    « La guerre sera bien différente de celle que vous avez connue en ces terres, il y a cinq ans. Je doute qu’elle soit déclarée officiellement, et qu’elle se résolve sur les champs de bataille. Guerre qui, si elle arrivait, serait regrettable pour chacun ici. Outre le contexte choquant de votre question s’ajoute aussi le problème de sa réalisation. Toute la Lande Noire, dont les trois cités que vous avez citées, sont encore et toujours sous le contrôle d’Oaxaca, en la personne de son pantin, Elurien d’Assamoth, totalement relié à sa cause. Nous ne pouvons nous permettre de rassembler une armée qui marcherait sur ces cités dans la conjoncture actuelle. »

    Naral Shaam reprit ensuite la parole, moins acerbe, regardant néanmoins Endar avec un sourire carnassier.

    « Oh, mais ce n’est pas ce qu’il a voulu dire, n’est-ce pas, Endar de Khonfas ? Les elfes noirs ne sont en rien belliqueux, c’est bien cela ? Hihihi. Et non, je ne compte pas rester ici à me tourner les pouces. Voilà cinq ans que je parcoure ces terres pour retrouver sans résultat le Sans-Visage. Je ne compte pas m’arrêter maintenant. N’espérez ceci dit mon concours à vos objectifs que s’ils me semblent éclairés. Hors, Nagorin ne vous ouvrira pas ses portes, et rejoindre les Îles de Rocsombre nous ferait passer par le territoire de titans. Je n’ai aucune intention de me mettre en danger de la sorte, pour des rocs rudes dont plus rien ne vient depuis des décennies. »

    Il se tourna vers Sirat pour répondre à sa question concernant les membres du Conseil.

    « Je doute, cependant, Sirat, servant de Zewen, de la participation active à vos enquêtes des membres du Conseil d’Or. Ils doivent siéger ici, en toute circonstance, et chacun y a un rôle précis. La désertion de ce Conseil ne nous aidera en rien, croyez-moi. »

    Faseilh, silencieuse jusqu’ici, sortit de sa silencieuse torpeur pour se tourner vers l’elfe blanche qui l’avait apostrophée. Plantant ses yeux de glaces dans ceux, d’argent, de Laewllyn, elle répondit d’une voix claire, quoiqu’au volume modéré, qui ramena, pour l’écouter, un peu de calme sur l’assemblée.

    « Je n’ai guère d’avis ferme sur tout ceci. J’ai conscience des problèmes engendrés par le Sans-Visage, mais jamais son influence n’a crû dans les Monts d’où je viens. Pas plus qu’elle n’y a sa place actuellement. Je le connais trop peu pour vous répondre, Dame. »

    Aux questions d’Anastasie sur l’exploration extérieure des frontières d’Aliaénon dessinées sur la carte, ce fut une fois de plus Naral Shaam qui prit la parole.

    « Ces zones dont vous parlez, Anastasie Terreblanc, ne sont viables pour aucun être mortel. Déjà avant que ce soit une zone dédiée aux Titans, l’Océan Thallerique était une mer aux mille tumultes et monstres marins. Des cités construites en sa bordure par des peuples ayant tenté de la dompter se sont faites raser par la force des vagues et des roches. Les Plaines d’Arothiir sont emplies d’un poison aérien intoxiquant quiconque s’y promène sans protection. Aller plus avant vers l’Ouest, c’est se condamner à périr d’asphyxie, qu’importent vos précautions. Le désert de feu est d’une telle chaleur que votre peau fondrait dans votre armure si vous vous y trouviez, et la chaleur s’intensifie toujours plus à mesure qu’on avance vers l’ouest. Un climat tel que même un dragon ne saurait y survivre. Et je sais de quoi je parle… Hihihi. Et en parlant de Dragons, d’ailleurs, le Raa’Saaksha est leur contrée. Même si vous parveniez à grimper la falaise de glace et de roches de plusieurs lieues de haut, je doute que vous soyez de taille à affronter ces créatures intelligentes, certes, mais terriblement territoriales. Quant à la Lande Noire, elle s’étend, à l’infini vers le Sud. Si les trois cités connues sont si proches de ses frontières nord, ce n’est pas pour rien. Il ne fait pas bon vivre sur ces terres de cendre et de lave où se tapissent les plus monstrueuses créatures qu’il vous ai été donné de voir, ombres d’Aliaénon se repaissant de l’air vicié de cette région inhospitalière. Croyez-moi, ces contrées sont les seuls viables de cette planète. Mais… libre à vous d’aller vérifier mes dires par vous-même, si vous ne me faites pas confiance. Hihihi. »

    Simaya Sombreroc prit le relai de l’elfe violet pour poursuivre les réponses à la jeune théurgiste.

    « Le Sans-Visage pourrait se trouver dans ces zones, oui. Il pourrait être partout. Mais s’il demeure là, grand bien lui fasse, tant qu’il n’étend pas son influence néfaste sur nos cités. On ne peut pas réellement… parler aux Titans. Pas avec des mots, en tout cas. Ni même par pensées concrètes. Ils comprennent la magie, sa puissance, et les concepts qu’elle engendre. Je suis la seule ici à être entrée en contact avec l’un d’eux, et ai parlementé moi-même cette trêve, et ce partage de territoire. Ce ne fut pas simple, croyez-moi. La pureté de leur magie est telle qu’aujourd’hui encore, six ans après ces échanges, il m’arrive encore de m’éveiller la nuit, tremblante, en nage, tant la puissance qui m’a effleurée ce jour-là était forte. Aussi, je ne connais pas leur position sur le Sans-Visage, si ce n’est qu’ils ne doivent pas le porter dans leur cœur. J’imagine qu’ils le considèrent comme un vivant de ces terres, et le respectent tant qu’il respecte lui-même leurs frontières. »

    Elle regarda Galelia et poursuivit sur sa lancée.

    « Le Sans-Visage n’est pas l’un d’entre eux. Nul ne sait ce qu’il est exactement. Un être puissant, omniscient, omniprésent, qui peut prendre plusieurs visages. Il est atteint de mégalomanie certaine, et se pense l’unique divinité de ces terres. Ce qu’il n’est pas. Nous n’en savons, hélas, pas beaucoup plus. »

    Et ce fut Honoka, l’ynorienne, qui répondit à sa question sur les récompenses en échange d’informations.

    « Aliaénon ne connaît aucune monnaie. Les marchandages sont des échanges, du troc. Dès lors, il est difficile de monnayer des informations. Nos moyens ne sont pas éternels, et nous ne pouvons avoir aucune certitude de la véracité des dires qui nous parviendraient alors, les preuves, celles que nous vous demandons de chercher, comme nous l’avons fait avant avec les Chevaliers d’Or, étant trop bien cachées pour qu’aucun les trouve par hasard. »

    Un silence de mort tomba sur l’assemblée lorsque l’elfe blanche évoqua la possibilité d’un risque ne concernant pas seulement Aliaénon, mais également d’autres mondes, comme Yuimen. Nul ne sembla pouvoir lui répondre. Ezak brisa ce silence en prenant à son tour la parole. Des mots qui n’obtinrent comme réponse que des hochements de tête de la part de Simaya et de Naral Shaam, qui conclut ses dires plutôt simplement :

    « Vous saurez décider quoi faire. Nous avons pour le moment trop peu d’éléments pour conclure d’une marche à suivre définitive. Et si alors vous craignez de prendre une décision, vous n’aurez qu’à me demander. Hihihi. »

    Lorsque tout le monde fut rassasié de ce qui serait sans doute ce dernier repas avant le départ vers de nouvelles aventures, (HJ : indiquez moi via un message HJ dans votre prochain post si vous n’avez rien mangé) Honoka reprit la parole d’un ton solennel.

    « Il reste des précautions de rigueur que vous devez connaître avant de quitter cette tour. Depuis l’Eveil des Titans, la magie s’est montrée de plus en plus incontrôlable et puissante. Elle n’en fait qu’à sa tête, changeant de forme, de puissance et parfois même d’élément, rude à contrôler même pour des êtres surentrainés. Usez-en avec parcimonie : son utilisation efficace ne relève plus guère que de la chance… De même que la mort, plus énigmatique que jamais. L’archisorcier Val’Crooh assure que les âmes des défunts ne trouvent plus de repos, désormais, et filent inlassablement vers une lande presque interdite aux vivants, la Savane Tanathéenne, coincée entre le Chaos d’Ethel’ar et la Lande Noire. Votre vie est précieuse : prenez en soin. Et il vous faudra veiller dessus face aux nombreux dangers qui constituent ce monde. Tout y est plus… mortel, plus dangereux. Le froid mordant de Sansarth ou des alentours de Fan-Ming, le poison des Plaines d’Arothiir, la chaleur suffocante du désert, les créatures des forêts de ce monde, et les monstres de la Lande Noire… Veillez à préparer dûment chaque expédition. »

    Les possesseurs de faera prévinrent elles aussi leur maître qu’elles ne pourraient pas quitter le siège confortable de leur esprit, de crainte d’être tout simplement détruite par la puissance magique ambiante et inexplicable dans ce monde. Honoka parcourut du regard toutes les personnes assises, puis conclut la réunion.

    « Si vous voulez bien me suivre, maintenant, je vais vous mener au rez-de-chaussée de la Tour, où vous vous diviserez en communautés de voyage rassemblées autour de divers objectifs que vous vous fixerez. Libre à vous de nous y rejoindre plus tard, le Seigneur Shaam et moi-même, si vous avez d’autres questions à poser aux Conseillers d’Or, qui resteront ici. Ceux qui cherchent le Sorcier Ibn Al’Sabbar le trouveront au sommet de la tour d’Or, dans la Salle de Vision. Et le Roi-elfe Ejude se trouve dans la salle d’Alchimie, juste sous celle-ci. »

    Une fois cela fait, tous prirent leur route. Simaya, Faseilh et Thensoor restèrent assis, alors que Naral et Honoka prenaient la direction du rez-de-chaussée, par le même escalier en colimaçon duquel les aventuriers étaient déjà descendus. Celemar, Edmar, Dorika, Elysea, Ernold, Krayne, Nastya et Thrag suivirent l’émissaire de Fan-Ming d’un pas sûr. (HJ : A vous de décider ici quelle direction vous prenez : Ibn, Ejude, le rez-de-chaussée ou la présente salle du Conseil. Selon votre décision, veuillez suivre les indications des màjs ci-dessous.)


Tour d’Or – Rez-de-Chaussée (13h15)

    Le plus grand nombre d’aventuriers arriva au Rez-de-chaussée à la suite d’Honoka et de Naral Shaam. C’était une large salle circulaire pavée de marbre ambré, dotée d’une très haute porte double en bronze patiné, ouverte sur l’extérieur, où un soleil radieux, quoique haut dans le ciel, rayonnait à travers l’embrasure. Certains qui la connaissaient purent reconnaître la belle et valeureuse Katsuya monter la garde devant les portes, toujours au poste. Ainsi donc, les vingt samouraïs étaient toujours là à garder le fluide, fidèles à leur serment. Elle ne cilla pas quand la troupe arriva dans son dos et s’établit dans la salle qu’elle semblait farouchement garder. Celle-ci était vide de tout nouvel individu, à l’exception de trois êtres en armure totale, dont les traits étaient masqués par la visière de leur heaume.

    Il y avait tout d’abord un Guerrier à l’armure argentée et aux atours bleutés filés d’argent. Une pelisse blanche reposait sur ses épaules, et il portait à la ceinture son arme, une épée, au fourreau. Le second était un Chevalier à l’armure noire et or sophistiquée et richement décorée. Des crins teints en rouge vifs dépassaient de son casque, unis à sa large cape qui lui tombait dans le dos. Lui aussi était armé d’une épée accordée à son armure, au fourreau à la ceinture. Le troisième était sans doute le plus impressionnant des trois, dans son armure d’argent et or extrêmement stylisée et fastueuse, au col de plumes noires, qui se rappelaient à l’œil en tombant en sortes d’ailes factices dans son dos, et en jaillissant de son casque. Il portait à la ceinture, mais sans fourreau cette fois, une paire de lames courbes dont le fil paraissait aussi tranchant qu’un rasoir. Tous trois attendaient là sans mot dire, immobiles comme s’ils avaient été des statues.

    Honoka introduisit les nouveaux, chevaliers d’Or, sans doute, à la compagnie.

    « Je vous présente Ser Thersien, Gasaru et Frinaldi. Tous trois chevaliers d’Or, ils vous accompagneront dans vos diverses explorations de ce monde pour vous aider à mener à bien vos objectifs. Libre à vous, maintenant, au su de ce que vous avez appris, de forger ces propres objectifs, ou de vous joindre à l’un d’eux. Il va sans dire que plus vous serez nombreux pour une tâche, plus efficacement ou rapidement elle pourra être réalisée. Je pense que Sirat, Endar et Sibelle voulaient se rendre à Nagorin ? Ser Kiyoheïki souhaitait se rendre dans le Royaume Pâle pour retrouver Sheeala d’Argentar, dont nous ignorons par ailleurs la position exacte. Y en a-t-il d’autres qui ont des objectifs déterminés ? »

    Silencieux jusque-là, Thrag Varag, le nain roux, s’empara du crachoir pour s’exprimer pour la première fois publiquement, d’une voix dont ils purent sentir qu’elle était rôdée aux ordres, tel le meneur de troupes qu’il se révélait être.

    « Moi. Moi, Thrag Varag de Mertar, officier de l’armée de notre bon Roi – que sa barbe reste longue – je demande votre concours, aventuriers, pour marcher sur la cité d’Arthim’Olth, dans la Lande Noire, où sont retenus prisonniers, esclaves de la volonté des êtres inférieurs dirigeant cette mine dangereuse. Bien que je déplore l’impossibilité d’une attaque frontale et massive d’une bonne armée de nains caparaçonnés, je ne peux laisser les miens réduits ainsi à la servitude. Il s’agira de s’infiltrer dans la cité pour libérer les miens et les armer pour fomenter une révolte de l’intérieur qui couvrira notre sortie… Ou le massacre de tous les esclavagistes présents sur place, et la reprise de cet objectif apparemment intéressant stratégiquement. »

    Il lança une œillade assurée, quoique méfiante, à l’attention d’Endar, et alla se camper près d’un mur de la salle, en attendant d’éventuels volontaires. Dorika Knerses, elle, s’approcha de Kiyoheïki pour lui signifier, à demi-mot :

    « Je pense me rendre à Arothiir. Si votre chemin vous mène dans le Royaume Pâle, chevauchons ensemble jusqu’à ce que nos routes se séparent. »

    Ernold Thessier, le rouquin, s’avança aussi, et déclama d’une voix claire, tout en s’isolant à la vue de tous :

    « Je compte me rendre dans le plus grand nombre de cités possible, durant cette quête, afin d’en apprendre le plus possible sur ce… Sans-Visage. Mes objectifs prioritaires seront les cités d’Andel’Ys, Ouesseort, Fan-Ming et Esseroth. Je me joindrai à une expédition s’il en est une qui se rend dans l’une de celles-ci. Sinon, je partirai pour la plus proche, Andel’Ys, prioritairement. »

    Elysea d’Astanor, la blonde kendrane qui avait eu tant de mal à garder son calme en présence de Thensoor Val’Crooh, sembla se réjouir de l’absence de celui-ci alors qu’elle déclara :

    « Si la Savane Tanathéenne est interdite aux vivants, c’est que la mort y rode. Et je compte bien m’en débarrasser, avant de me diriger, peut-être, vers la Lande Noire. »

    À ces mots, le chevalier en armure argent et or s’interposa, et d’une voix forte mais calfeutrée par la présence de sa visière, répondit à la kendrane.

    « Si cette région est demeurée inexplorée, ce n’est pas sans raison, ma Dame. L’on dit qu’une brume mortelle recouvre l’entièreté du territoire, abritant des morts revenus à la vie. De nombreux Chevaliers se sont rendus là, sans jamais en revenir. Et depuis, tous l’évitent. »

    Elysea fit la moue, déterminée.

    « J’irai pourtant, avec ou sans votre bénédiction. Cette brume, je ne la crains pas. »

    Le Chevalier d’Or inclina la tête, et poursuivit.

    « Alors il est de mon devoir de vous y accompagner. Le séditieux Sans-Visage s’y cache peut-être, j’en ai la quasi-certitude. Mes pairs disparus ne le sont pas pour rien. La malédiction qui pèse sur cette région doit être levée. »

    Aucun des autres Chevaliers ne moufta. Plusieurs missions s’organisaient donc, en plus de celles qu’amèneraient les autres aventuriers. Une expédition en direction d’Arthim’Olth et de la Lande Noire, une autre vers la Savanne Tanathéenne, une vers le Royaume Pâle et ses trois cités majeures, et une dernière, vers Nagorin et le Royaume D’Ouessie.

    Nastya, Celemar, Edmar et Krayne ne semblaient pas encore avoir fait leur choix. Ni Naral Shaam, qui observait silencieusement les groupes se faire. Y aurait-il d’autres destinations, encore, pour cette première vague de missions ?

Tour d’Or – Salle de Vision (13h15)

    Tout en haut des marches de la tour, Charis arriva dans la salle de Vision, surprenamment plongée dans une semi obscurité, les orifices de la tour ayant été voilés. Des torches éclairaient le pourtour de la pièce, au centre de laquelle une gemme bleue plus grosse que la plupart de celles qu’ils connaissaient, mais moins grande que celle de Messaliah, flottait au-dessus du sol. Non loin d’elle, une main tendue vers celle-ci, un visage familier semblait se concentrer. Ibn Al’Sabbar était là, et lorsque Charis s’avança un peu plus dans la pièce, il sembla perdre sa concentration, et tourna les yeux vers elle.

    « Charis Kel’Asheara, exploratrice de Messaliah, il est bon de vous revoir ici. »

    Il s’approcha d’elle et avança sa paume, où trônait toujours un œil ouvert, vers son visage, fermant ses yeux à lui, si étranges. Il se concentra un instant, et déclara :

    « Vous êtes toujours liée à la Pierre Originelle. Sa magie coule encore en vous, même si elle est moindre, et viciée. Depuis votre départ, mes yeux restent aveugles à ce qui se passe dans l’antique cité qui m’a vu naître. Un sombre enchantement s’est emparé de la Pierre Originelle, et masque ses pouvoirs. Les Cadi-Yangin de Neo-Messaliah se sont unis pour empêcher quiconque de s’y rendre, formant un blocus magique quasiment impossible à passer. La puissante Zaria y opère en ce moment des missions de reconnaissance. Nous aiderez-vous, une fois de plus, prophétesse du Feu ? »

    Puis, après un instant, il parut hésiter et finit par déclarer :

    « Peut-être le moment viendra-t-il bientôt pour vous de rejoindre les rangs des Cadi Yangin, si vous le souhaiter. Votre puissance est forte, et exponentielle. Et votre lien avec la Pierre de Vision reste forte, malgré le temps. Vous semblez rassembler toutes les prédispositions. »

    Et le silence retomba dans la pièce, qu’importe que d’autres aient suivi Charis ou non jusqu’à cette haute salle.


Tour d’Or – Salle du Conseil. (13h15)

    Lorsque le gros des aventuriers fut parti de la salle du Conseil, le calme retomba sur celle-ci, et les trois Conseillers y demeurant restèrent un instant méditatifs, prêts à répondre aux questions d’aventuriers retardataires qui voudraient profiter de l’occasion pour les avoir plus individuellement avant le départ vers Aliaénon.



[HJ : Choisissez votre zone et œuvrez-y. Les apartés sont disponibles avec les PNJ à la condition qu’ils soient un minimum isolés du reste. Si plusieurs personnes interviennent, ça sera le même principe que la semaine passée, je répondrai ponctuellement à chaque réponse, sans limite de posts cette fois-ci, et en essayant que chaque zonette soit RP par toutes les personnes y étant associée avant d’y apporter une réponse. (Enfin j’me comprends. C’est moi que ça regarde, vous verrez bien.) Cette manière de faire couvrira sans doute deux semaines, jusqu’au 07/01, au vu de mes disponibilités réduites les deux semaines à venir. Je tâcherai de faire des petites réponses ponctuelles, ceci dit. Si vous avez la moindre question… Vous connaissez le chemin !]



[Yurlgungur : 0,5 (introspection) + 1 (questions) + 0,5 (relativiser la discussion) + 2 (bonus longueur).
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (conseil) + 0,5 (questions) + 1,5 (bonus longueur).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (gribouillage d’une carte) + 1,5 (bonus longueur).
Ezak : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (organisation prônée) + 1 (bonus longueur).
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (hypothèses exposées) + 1 (questions) + 1,5 (bonus longueur).
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (hypothèse formulée) + 0,5 (proposition d’organisation) + 0,5 (question) + 1,5 (bonus longueur).
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (hypothèse formulée) + 0,5 (question) + 1,5 (bonus longueur).
Galelia : 0,5 (introspection) + 1 (questions) + 0,5 (hypothèse formulée) + 1 (bonus longueur).
Hisaya : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur).
Laewllyn : 0,5 (introspection) + 0,5 (question) + 1 (bonus longueur).
Anastasie : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur).
Algaries : Sans nouvelles ! -0,5 (retard).
Karz : Absence signalée.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 24 Déc 2016 15:34 
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Plusieurs flux de questions et de réponses s'échangent. J'écoute chacun avec grand intérêt, notant où se trouvent les frictions, qui souhaite se rendre où, qui craint qui et où résident les pouvoirs. A l'issue du repas que je mange goulûment, Honoka reprend la parole d'un ton solennel, nous expliquant qu'il reste des précautions à prendre avant de quitter cette tour. La magie se montrerait de plus en plus incontrôlable et puissante, n'en faisant qu'à sa tête. Elle nous invite à n'en user qu'avec parcimonie car son utilisation efficace a plus à voir avec la chance qu'avec le talent. Les mots ne trouvent pas le repos non plus, s'en allant vers la Savane Tanathéenne et s'y trouvent coincés. Elle nous invite aussi à préparer avec grand soin chacune des expéditions que nous voudrions préparer. La jeune femme termine en nous expliquant que le sorcier Al'Sabar se trouve au sommet de la tour d'Or, dans la Salle de Vision.

Mes pas gravissent silencieusement les marches de la tour, non sans une certaine appréhension. Dans quel état trouverai-je le seigneur Al'Sabbar, qu'est-ce qui soit plus important que sa présence au sein du conseil ? Je crains que ça ne puisse être que de mauvaises nouvelles, comme l'a très fortement sous-entendu le seigneur liche. Arrivée en haut des marches, je pousse la porte pour entrer dans la salle de Vision, plongée dans une semi-pénombre étonnante. J'avise de la présence de fenêtres, pourtant, mais toute lumière qui aurait pu en provenir est voilée. Quelques torches, cependant, éclairent le pourtour de la pièce au centre de laquelle se trouve une gemme bleue, plus petite que celle que nous avons éveillé avec Zaria, mais plus grande que celles que j'ai vu en possession des autres aventuriers.

A ses côtés, j'aperçois le visage tant espéré, celui du Seigneur Ibn Al'Sabbar dont l'aura de puissance est telle que je m'en souvenais. Je m'avance de quelques pas, prenant le soin de les faire crisser sur le sol afin de ne pas le surprendre, et je râcle légèrement ma gorge afin d'attirer son attention. Je le tire de sa concentration et ses yeux son visage se tourne vers moi.

Il énonce mon nom complet, manifestement soulagé de me voir de retour. Sans un mot de plus, il s'avance vers moi en avançant sa paume dont le creux est encore orné d'un oeil et ferme les deux orbites étranges de son visage. Il ne dit mot pendant un instant en semblant se concentrer, et je n'ose ouvrir la bouche de peur de rompre ce qu'il est en train de faire. Confiante, je le laisse agir à sa guise. Lorsqu'il reprend la parole, c'est pour annoncer que je suis toujours liée, d'une façon ou d'une autre, à la Pierre Originelle car sa magie coule encore dans mes veines, bien qu'elle soit moindre et viciée. Il m'explique alors que depuis mon départ, ses yeux restent aveugles à ce qui se passe dans la cité qui l'a vu naître car un sombre enchantement s'est emparé de la Pierre de Vision. Il semblerait que les Cadi Yangin de Neo-Messaliah y soient pour quelque chose car ils ont formé un blocus magique impénétrable autour de la cité. Zaria, qu'il qualifie de puissante, gonflant mon coeur de fierté pour elle, serait en train d'opérer des missions de reconnaissance là bas. Il conclue en me demandant si, une fois de plus, je les aiderai. Il me qualifie alors de prophétesse de feu, un terme que je trouve fort étrange, car jamais à mon souvenir on ne m'a appelée ainsi. Au Royaume Pâle, j'ai bien entendu le surnom de "Flamme de l'Ouest" murmuré sur quelques lèvres, mais jamais rien de la sorte.

Avant que je n'ai le temps de prendre à mon tour la parole, son visage marque un instant d'hésitation et je retiens les mots que j'avais sur le bout des lèvres pour le laisser continuer. A ma plus grande surprise, il annonce que le moment est peut-être bientôt venu pour moi de rejoindre les rangs des Cadi Yangin, si je le souhaite car ma puissance est forte, exponentielle, et que mon lien avec la Pierre de Vision reste fort, malgré le temps passé. J'aurais... toute les prédispositions.

Mes yeux s'écarquillent et le silence s'installe. Les mots me manquent à cette annonce, non pas par mépris, mais par le trop plein d'émotions qu'elles génèrent en moi, amenant une petite pellicule humide sur mes yeux. Moi ? Pressentie pour devenir Cadi Yangin ? Jamais, Ô grand jamais je n'aurais cru pouvoir prétendre à un tel titre. Je sens une agitation, un léger tremblement parcourir mon corps et je prends sur moi pour le réfréner et reprendre mon empire sur moi-même.

Finalement, je m'approche du Seigneur Al'Sabbar pour poser mes mains sur le dos des siennes et les tenir, paume vers le haut, entre nous. J'incline alors légèrement le buste. Il s'agit du salut que je destinais à mon père, celui d'une fille et princesse à son géniteur et seigneur. Je le relâche en faisant un pas en arrière et le regarde.

- Seigneur Al'Sabbar, je ne saurais dire à quel point je suis honorée par vos mots. J'ai conscience qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, celles qui reposent sur le statut de Cadi Yangin et je ne suis sans doute pas encore prête. Mais lorsque vous jugerez que le moment sera venu, je serai plus qu'honorée de faire partie de vos rangs, mon Seigneur.

Je marque une petite pause avant de poursuivre :

- Evidemment, je joindrai une fois de plus mes forces aux vôtres afin de découvrir ce qu'il se passe réellement à Messaliah.

- Je souhaiterai, mon Seigneur, connaître votre position à l'égard de Vakkar Tî. Que pensez-vous de cette situation ? Est-il lié aux Cadi Yangin de Neo-Messaliah ?

Mes yeux se posent sur la réplique miniature de la Pierre de Vision de Messaliah.

- Que savez-vous de ce qui se passe à Messaliah ? Quand est-ce arrivé ?

Mes mains se portent à mon cou où se trouve la clé qui m'a permis d'ouvrir la cité, je la sors et la lui montre.

- Je possède toujours cet objet avec moi, il nous avait permis, à Zaria et à moi, de pénétrer au coeur de la cité de Messaliah.

Je me tais un instant et le regarde avec un léger sourire :

- Pardonnez ce flot de paroles, mon Seigneur, mais la situation est nouvelle pour moi. J'aurais cependant une dernière question, pourquoi m'avez-vous appelée Prophétesse du Feu ?


(1081 mots, Spiderman placé : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités").

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 24 Déc 2016 16:50 
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J'observe la jeune enfant me parler avec étonnement. On ne peut pas dire que je suis choqué comme l'est visiblement Honoka. En fait je l'observe plutôt avec une certaine tristesse.

Je connais cette façon dont les enfants traitent les choses avec cette forme d'extrémisme. Pour eux les choses c'est bien ou mal, noir ou blanc. Elle comprendra en grandissant qu'il y a un milliers de nuances mais hélas pour l'instant elle a dû vivre des évènements qui l'ont conduit vers une telle violence.

Je ne suis pas le seul à m'en rendre compte. Je pourrais lui répondre qu'elle se trompe que les hommes sont loin d'être tous assoiffé de sang. Je pourrais lui expliquer pourquoi une guerre serait si dangereuse. Je pourrais lui décrire à quoi ressemble un titan et de quoi est capable le sans visage mais les autres aventuriers présents ont aussi des choses à dire et je ne me permets pas de leur couper la parole. J'espère simplement de tout mon cœur que la vie réservera à cette petite des choses heureuses capable de lui faire changer la vision si sombre de ses pensées.

Je me détourne d'elle pour écouter Simaya me parler d'Esseroth. Elle semble d'abord apprécier que je demande des nouvelles de la cité avant d'avoir une lueur triste dans le regard en m'expliquant la différente vision qu'ont Arthès et Egregor.

Je lui envoie un sourire rassurant, ravi que la cité se porte bien. Elle ne me donne pas de nouvelles de Fin' mais il m'avait confié vouloir entamer un tour du monde avant que je quitte Aliaénon, je suis donc peu surpris et loin d'être inquiet.

Les discussions se poursuivent et je reste silencieux, continuant mon repas. Les Chevaliers ou plutôt leurs façons de faire semblent déranger beaucoup de monde parmi nous mais Honoka finit par répondre d'un ton très clair. Les chevaliers ne sont pas le problème.

Pour ma part, je doute que tous soient des trous du cul, si j'en croise je serais correct avec eux tant qu'ils le sont avec les autres.

Certains décident de leurs destinations. Si j'ai bien compris Endar, Sirat et la brune qui l'accompagne partent pour Nagorin et Charis souhaite se rendre chez les Sorciers de feu.

J'avoue ne pas trop savoir où je serai utile. Mon but est d'éviter un conflit ouvert entre les titans et le sans visage. Pour ça il faudrait établir un contact mais d'après Naral, trouver la divinité est impossible et d'après Sim' communiquer avec les titans et terriblement compliqué et si même elle en souffre alors je n'ai aucune chance d'y parvenir.

Je me gratte le crane en réfléchissant. Pour moi, la meilleure façon de communiquer avec un dieu, c'est la prière. On ne peut pas dire que je sois un habitué, on peut même dire que je suis tout l'inverse. Mais ça n'a pas l'air bien sorcier de se mettre à genoux et parler à une personne qu'on ne peut pas voir en y pensant très fort. Est-ce que les conseillers y ont pensé ? J'ai un mince sourire en imaginant le dragon rose en train de prier.

Si ils ont essayé et que ça a échoué c'est peut-être parce que se montrer à la tour d'or pouvait être risqué pour lui.

La représentante de Fan-Ming nous met en garde contre les changements qu'il y a eu sur Aliaénon. La magie, les éléments, les créatures et même la mort. Tout semble bien plus dangereux.

Elle nous invite finalement à la suivre au rez de chaussée où nous pourrons prendre la direction que l'on souhaite.

Ce qu'il me faut c'est un endroit où le sans visage pourrait se sentir suffisamment en sécurité pour se montrer et communiquer.

Ce serait sûrement le cas des cités comme Arothiir ou celle des sorciers de feu qui seraient selon le conseil plus orientés vers le sans visage.

La cité de feu m'avait toujours attiré mais je n'avais pas eu l'occasion de m'y rendre malgré la volonté, l'armée de Vallel s'était montré plus préoccupante. C'était l'occasion de rattraper ça. En plus, je n'étais pas le seul à souhaiter m'y rendre.

La plupart des aventuriers se lèvent alors que je prends quelques réserves pour le voyage que je mets dans mon sac. Je cherche le visage aux yeux bleus vifs de Charis. Je l'aperçois prendre une autre direction que ceux qui se sont levés et me redresse à mon tour pour la suivre après quelques derniers mots à l'attention des membres du conseil restant.

"J'ai été ravi de vous revoir. Particulièrement toi Sim' ! J'irais à Esseroth en temps voulu pour passer le bonjour. Je leurs dirais que tu es toujours aussi belle et aussi sympathique. "


Je lui fais un clin d'œil accompagné d'un sourire avant de m'adresser plus ouvertement aux trois.

"Je vais faire mon possible pour apporter une solution pacifique au problème. Ecraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes."


Je soupire tristement avant de conclure.

"Ce n'est pas à ça que je veux ressembler."

Je leurs adresse un dernier sourire avant d'emprunter les escaliers d'un pas nonchalant.

La fille du désert m'a clairement distancé mais je parviens moi aussi au sommet de la tour, une salle plongée dans l'obscurité, à peine éclairée par des flammes vacillantes sur les murs. Au centre se tenait une gemme plus grosse que celle que je possédais. A côté d'elle, Charis et le sorcier étrange que j'avais déjà aperçu.

Je racle ma gorge pour attirer leurs attentions. Je sors ensuite la main d'une poche de ma robe pour les saluer.

"Salut, j'espère que je vous dérange pas..."

Je rajoute en riant.

"Pas trop. Si tu es d'accord, je souhaite t'accompagner dans la cité des sorciers de feu. Si le culte y est plus présent peut être que le sans visage acceptera de me parler si je..."


J'hésite un instant de peur de paraitre idiot.

"Si je prie. "

J'hausse une épaule avant d'ajouter.

"Bien sûr, je filerais un coup de main si tu as besoin d'aide. Je suis pas un trouduc'. J'ai cru comprendre que la cité avait quelques problèmes."



((1099 mots, citation de conan le barbare)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Dim 25 Déc 2016 00:57 
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Naral Shaam semblait perdre patience face à ses accusations et ne prenait plus son ton mielleux et plein de fiel qui le caractérisait. Tout cela était pour le mieux pour le shaakt qui en avait plus qu'assez de ses remarques désobligeantes à son égard et ses manières reptiliennes ainsi que son rire agaçant. Il releva sa méconnaissance de l'Aliaénon en lui faisant la remarque qu'aucun elfe n'habitait la forêt d'Emeraude, or si le Dragon Mauve avait fait attention, il aurait remarqué qu'il faisait mention de la seule forêt appartenant aux elfes, soit la forêt de Jollarsyth et en particulier du sanctuaire, Vraithel'Ar, cependant cela devait être un effort surhumain pour le prétendu dragon. A ces paroles, il ne fit que lever un sourcil, exaspéré par les prétentions de Naral qui l'accusait de faire de même à son encontre, bouclant ainsi la boucle. Agrippant une grappe de raisins juteux, il s'en saisit prestement du bout de ses gantelets avant d'en déguster les fruits mûrs dont le jus maculait le bout de ses lippes.

Vint ensuite le tour de la liche, anciennement dirigeant d'Elscar'Olth à présent aux mains d'Ellurien d'Assamoth. Comme il l'avait escompté le conseiller était peu propice à faire appel aux expérimentations de la tour d'Orsan ou aux colosses d'argent noir de la cité minière d'Arthim'Olth. L'archer-mage regrettait un peu son étroitesse d'esprit alors que celui-ci méjugeait ses paroles en répondant qu'une guerre en ce moment sur la Lande Noire s'annonçait inenvisageable. Tel n'était pas le sens de ses propos, puisqu'il jugeait que seule une alliance avec Elurien et l'unification des trois cités permettrait d'augmenter le nombre d'alliés potentiels et d'ainsi d'augmenter les chances de réussir leur mission. Endar voulut contredire le conseiller, cependant Naral le prit de court et tenta vainement et pathétiquement de l'humilier devant toute l'audience. Il n'en eut cure et lâcha un fin soupir, fatigué d'entendre les mêmes critiques depuis tout à l'heure. Le reptile termina sa performance comique en lâchant que Nagorin n'ouvrira jamais ses portes et que les îles de Rocsombre n'étaient d'aucun intérêt. (Nous verrons bien cela...)

L'ancienne reine de la Tour des Glaces dans les monts de Sansarth prit finalement la porte en faisant remarquer que le problème posé par le Sans-Visage n'avait jamais touché les montagnes de Sansarth et ne les touchait pas plus en ce moment. Cela rassura Endar qui craignait pour ses amis et surtout pour sa belle géante.

Il n'écouta le reste de l'entretien que d'une oreille distraite, préférant à l'écoute manger convenablement à sa faim avant de repartir vers des cieux moins cléments, néanmoins lorsque le moment vint où l'entretien touchait à sa fin, il écouta soigneusement les paroles d'Honoka concernant l'utilisation de la magie qui s'avérait décidément bien plus dangereuse que la dernière fois. Etant envahi de plusieurs éléments fluidiques, il craignait que cela ne lui joue des tours et se promit d'utiliser plus rarement sa magie. Xël, au contraire, s'avérait être plutôt désavantagé par la situation, mais nul doute qu'il saurait y faire face à sa manière. Par ailleurs, les dangers naturels s'étaient accrus et il leur faudrait préparer soigneusement chacune de leur expédition.

La belle ynorienne leur indiqua ensuite plusieurs directions: le rez-de-chaussée de la Tour, rester dans la salle du Conseil pour discuter encore avec les trois Conseillers qui y restaient ou aller voir Ibn Al'Sabbar ou le Roi-elfe Ejude. Endar était partagé quant à la marche à suivre, il était intéressé par les étranges elfes qui s'avéraient être de redoutables combattants et dont la Princesse semblait vouloir conquérir toute la forêt, cependant il doutait fort être assez convainquant au vu du lien inexistant qui existait entre eux. De ce fait, il suivit les autres et en particulier l'humoran qui semblait partager ses plans, cette fois-ci. Le shaakt constata avec stupéfaction qu'il n'avait à ce moment là confiance qu'en Sirat qui semblait le moins fou de l'assemblée avec le guerrier Erzak, anciennement voyageur sur l'Aliaénon sans pour autant participer à la bataille finale à Fan-Ming.

Lorsqu'ils atteignirent le rez-de-chaussée, Endar remarqua les vingt samouraïs dont la froide Katsuya en train de monter la garde devant une porte massive en bronze. Il y avait également trois guerriers en armure totale qui semblaient les attendre, aussi immobiles que des statuts.

Honoka s'empressa de les introduire et il s'avéra que c'était tous trois des chevaliers d'Or apparemment encore fidèles au Conseil et prêts à aider, tout du moins c'est ce qu'elle disait parce que seul l'un d'entre eux s'empressa de porter assistance à la femme aux cheveux blonds platine qui souhaitait se rendre près de Jésuir, territoire où seuls les morts avaient leur place. Il apparaissait clairement qu'elle était une fanatique de Gaïa, une dangereuse créature bouffie d'orgueil qu'Endar espérait qu'Aliaénon n'en ferait qu'une bouchée. Ce qui le choqua le plus cependant était le fameux Thrag Varag, un officier de l'armée du Roi de Mertar, autant dire un meneur d'hommes tout comme lui, et qui souhaitait s'infiltrer dans Artim'Olth pour libérer les nains qui y sont emprisonnés. Le nain s'avérait méfiant envers lui et il avait raison, car ses yeux luisaient d'une rage difficilement contenue. Arthim'Olth était à lui, à lui-seul et il n'autoriserait personne à reprendre cette mine bien trop précieuse à ses yeux et qui pouvait devenir la première colonie shaakt en dehors de Yuimen. La demoiselle Knerses, quant à elle, décida de suivre le semi-ynorien qui faisait peu honneur à sa moitié shaakt selon Endar. Le Sir Thessier, rouquin de son état, déclama qu'il comptait voyager pour en apprendre le plus possible sur le Sans-Visage et notamment Ouessort, cité qu'ils allaient sans doute traverser pendant leur périple. Il avait beau être enthousiaste, le shaakt n'oubliait pas que cela semblait être une personne qui ne tenait pas en place. Les autres aventuriers dont Naral ne semblait guère avoir choisi leur destination pour l'instant.

Endar se dirigea vers Sirat et lui dit à voix basse:

- Je serais plutôt d'avis d'y aller uniquement nous trois, les autres ne semblent guère tailler à comprendre les paroles sibyllines des Ouessiens, et j'aimerai avoir la chance d'intégrer la communauté des Ouessiens cette fois-ci. Qu'en penses-tu ?

Attendant sa réponse, il se décida d'aider quelques uns des aventuriers encore néophytes sur Aliaénon.

- Ser Thessier, si vous vous rendez à Fan-Ming, vous pourrez demander au Conseiller Tsukiko de vous accorder n'importe quel faveur, il m'en doit une pour avoir ramené sain et sauf le jeune gouverneur de la cité. Dîtes-lui juste qu'Endar de Khonfas utilise la faveur qu'il doit à votre endroit.

Il se tourna ensuite vers le nain qui pouvait grandement contrarier ses plans.

- Maître Nain, je ne doute ni de votre courage ni de vos capacités, cependant il est impossible d'infiltrer Artim'Olth. Si vous parvenez déjà à franchir les Landes Noires puis à trouver parmi les pics sombres l'entrée de la cité souterraine, ce serait déjà un miracle sans guide pour vous accompagner. De surcroît, c'est un véritable bastion, il n'y a qu'une entrée et donc qu'une sortie. Des postes de garde sont prévus à chaque palier, je n'ai pu atteindre que le troisième palier pour ma part avant d'avoir pu tuer l'intendant en charge des mines de justesse. On meurt tous un jour, petit, qu’on soit mendiant ou empereur, cependant j'espère pour vous que ce jour arrive tard plutôt que tôt. Les seuls moyens de vous infiltrer seraient soit de vous faire capturer par l'ennemi soit d'avoir un sacré matériel pour faire du rappel le long de la crevasse abyssale. Je suis étonné d'apprendre qu'il y a des nains au fond de la mine, les Garzoks m'avaient assuré qu'aucun esclave n'y était retenu il y a six ans.

- Je ne mets pas en doute vos informations, mais même si cela est vrai, s'ils ont été en contact prolongé avec l'argent noir qui en est extrait, ce ne sont plus que des pantins dénués de conscience.

Endar espérait aussi secrètement que le nain épargne la zone qu'il souhaitait obtenir et qu'ainsi il pourrait avoir des esclaves pour extraire le précieux minerai.

(1456 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Dim 25 Déc 2016 12:56 
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Tour d’Or – Salle de Vision (13h20)

    Aux paroles de Charis sur son statut de Cadi Yangin, Ibn Al’Sabbar incline la tête en fermant les yeux. Aux autres, il répondit d’une voix paisible, sage.

    « Soyez-en remerciée d’avance. Concernant Vakkar Tî, j’ai sans doute une vision plus équilibrée que celle de mes pairs. Je lui dois mes pouvoirs, et ma malédiction. Il est l’essence du Désert de Feu, mais pas uniquement. Pour moi, il est l’Esprit de ce monde. Ni un divin, ni un créateur, mais… sa représentation physique. Je suis sûr qu’au-delà de ses craintes et de ses ambitions dépassées, le dialogue reste possible. Ça explique mon absence au Conseil vous ayant donné la mission, bien que je ne m’oppose guère à leur décision. Mon conseil sera : œuvrez avec parcimonie, avec sagesse. »

    Il rouvrit les yeux sur Charis, et poursuivit.

    « J’ignore s’il est lié à Neo-Messaliah, mais les Cadi Yangin réfractaires se disent à son service, et à ce titre se permettent des actes absurdes, menaçant l’existence même de notre pouvoir. La Pierre de Vision de Messaliah est troublée d’une magie sombre qui la ronge, et amoindrit nos dons. Sous prétexte qu’il s’agit d’une punition de Vakkar Tî, et préservant l’interdit de pénétrer dans Messaliah, ils refusent que nous y accédions pour arranger le problème, et en apprendre plus. Ils sont fanatisés, Charis. Plus que jamais. Ces événements ont commencé sitôt que les titans ont été éveillés, je dirais. Ou plutôt, dès que la magie de ce monde a commencé à n’avoir plus ni queue ni tête. »

    Il posa les yeux sur la clé de Sol, et referma les doigts de la princesse du désert dessus.

    « Vous en aurez besoin, sans aucun doute. Et ne prenez ombrage de ce surnom que je vous donne. Votre démarche à Messaliah était celle d’une prophétesse, l’ouverture de la cité et l’embrasement de la pierre de vision. Vous avez accompagné les prophéties, et avez gagné ce titre, à juste titre. Pour moi, du moins. »

    Il détourna les yeux vers Xël, après un sourire complice.

    « Vous ne dérangez en rien, Sauveur d’Aliaénon. Votre aide et votre soutien sont plus que bienvenus. Ne vous méprenez pas, cependant. Il n’existe guère de Cité des Sorciers de Feu. Messaliah était celle-là, et est en ruine depuis des siècles, rongée par les sables brulants du désert. Il n’est plus qu’une tour, Neo-Messaliah, qui abrite les fanatiques de Vakkar-Tî, représentation flamboyante du Sans-Visage. Du temps de la Grande Guerre, l’ordre des Cadi Yangin s’est divisé. Ceux qui ne sont plus à Neo-Messaliah sont désormais à Methbe-El, sous la bienveillante direction d’Ayoub El’Haris. Un nouveau siège d’intégrant bien plus naturellement et respectueusement au sein du Peuple du Désert. »

    Il parut surpris de l’idée de Xël de prier le Sans-Visage pour qu’il apparaisse.

    « Prier… Je doute qu’il se laisse prendre au piège. Mais qui sait… Evitez cependant d’œuvrer de la sorte dans le champ de vision d’un Chevalier Sans Bannière. Il vous clouerait au sol de son épée sans que vous ayez eu le temps d’expliquer. »



Tour d’Or – Rez-de-chaussée. (13h20)

    Ernold Thessier parut surpris de l’intervention d’Endar, mais salua son geste généreux.

    « Je n’y manquerai pas, shaakt. Soyez remercié par la bonne fortune de votre générosité. »

    Thrag Varag, lui, sembla ne pas être très heureux de l’intervention de l’elfe noir. Fronçant ses épais sourcils roux, il écouta Endar jusqu’au bout, fulminant intérieurement.

    « Je ne compte pas mourir. Ni abandonner mes frères sous le joug de ces sombres créatures. Impossible n’est pas Thorkin, sachez-le. Et si j’avais un conseil pour vous : ne croyez pas les promesses des orques. Ce sont de viles créatures qui mentent presque aussi souvent que ceux de votre engeance. Aussi je refuse de croire sans le voir qu’ils ne sont plus eux-mêmes. Mes nains. Mon unité. Et pourtant je ne suis pas fou : je n’irai pas là-bas seul, sans alliés pour m’y aider, ni un plan solide pour les extrader. Mais j’irai, soyez-en assuré. Aucun bastion ne m’effraie. »

    Un nain opiniâtre. Curieusement cliché.

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