L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Dim 25 Déc 2016 21:45 
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A peine fini-je de prononcer mes mots que j'entends quelques bruits de pas venant de derrière moi. Je me retourne et constate avec surprise qu'il s'agit de ceux de Xël, l'aéromancien. Il nous salue et j'incline à mon tour la tête avec un léger sourire pour répondre à son visage avenant. Il nous dit espérer qu'il ne nous dérange pas avant d'ajouter qu'il souhaite m'accompagner dans la cité des sorciers de feu. Il semble avoir la volonté saugrenue de... prier le Sans-Visage. Je hausse un sourcil, après tout, pourquoi pas ? L'idée me paraît étrange, moi qui suis croyante mais peu pratiquante, mais qui suis-je pour juger des priants ?

Je m'apprête à lui répondre, mais Al'Sabbar prend à son tour la parole pour expliquer qu'il a sans doute une vision plus équilibrée de ses pairs en ce qui concerne Vakkar Tî car c'est de lui qu'il tient ses pouvoirs comme sa malédiction, ce que je savais déjà, d'où ma question. Il explique que, pour lui, il s'agit de l'Esprit de ce monde et qu'il n'est ni divin, ni créateur, mais sa représentation physique. Il reste persuadé que le dialogue reste possible, et c'est pour cette raison qu'il était absent. Il nous invite à oeuvrer avec parcimonie et sagesse. J'incline la tête pour affirmer que je tiendrai compte de ses conseils.

Il poursuit ses réponses à mes questions. Il ignore si Vakkar Tî est réellement lié aux sorciers de Neo-Messaliah, toujours est-il que ceux-ci le clament, de même qu'ils clament que l'amoindrissement des pouvoirs de la Pierre de Vision est une punition du Sans-Visage. C'est pour cette raison, du moins selon leurs dires, qu'ils placent l'Interdit sur la cité. Néanmoins il s'agit peut-être d'un stratagème pour garder eux-même la mainmise sur la cité et nous en éloigner. Je préfère ne pas me faire d'opinion arrêtée tant que je n'aurais pas vu les choses de mes yeux. Il semble très inquiet sur leur fanatisation. Le départ de la faction la plus progressiste a dû donner libre champs aux plus réactionnaires. Il semblerait que les évènements aient commencé dès l'éveil des titans, dès que la magie a commencé à faire des siennes.

A mes propos sur la clé de Sol, Al'Sabbar referme mes doigts sur l'objet en me disant que j'en aurais sans aucun doute besoin. Quant au surnom qu'il m'a donné, il me dit estimer qu'il s'agit simplement de ce que je suis, via ce que Zaria et moi avons fait dans les profondeurs de Messaliah. J'ai accompagné les prophéties et, selon lui, cela justifie ce surnom.

Il se tourne alors vers Xël pour lui dire qu'il ne dérange en rien et lui explique brièvement la situation dans le Désert.

Je me tourne à mon tour vers le nouveau venu et lui adresse un nouveau signe de tête.

- Votre présence est plus que bienvenue, Xël. De plus, j'ai cru comprendre que vous possédiez quelques dons dans la magie du vent, peut-être pourriez-vous me conseiller un peu, car j'ai senti récemment que ces fluides avaient également élu domicile en moi, aux côté de mes fluides de feu.

De plus sa bonne humeur communicative pourra s'avérer une compagne agréable dans les évènements qui vont suivre. Je prends cependant note à faire attention, s'il devait rencontrer les sorciers de Neo-Messaliah, à ce que son insouciance ne lui cause aucun problème. Je me tourne de nouveau vers le Seigneur Al'Sabbar.

- Pour Messaliah, j'aurais sans doute l'occasion d'en rediscuter avec Zaria et le Seigneur Ayoub El'Haris, mais j'aimerai tenter de régler cette situation en délicatesse. Je vois trois options se profiler, une première serait de les attaquer de front, les sorciers de Metbe-el contre ceux que Neo-Messaliah, mais je refuse d'en arriver à de telles extrémités tant que nous n'avons pas tenté toutes les autres voies et je suppose que vous rejoignez cet avis. Une seconde serait de tenter de discuter avec eux, mais... je crains que la discussion ne soit pas une option très viable et risquerait de les alerter sur nos intentions et leur donner tout le champs de nous couper l'herbe sous le pied. J'ai pu voir personnellement ce à quoi discuter avec eux amenait. Pensez-vous néanmoins que certains d'entre eux pourraient être amenés à se joindre à nous ? La dernière solution, celle que je préconise pour le moment, est celle de la discrétion. Agir dans l'ombre, comme nous l'avons déjà fait avec Zaria, et aviser.

Je réfléchis un instant à la suite, puis observe un instant le plus grand sorcier de feu d'Aliaénon, un être si vieux, doté de grands pouvoirs et pourtant maudits. Ce que m'apprête à lui demander est nécessaire, mais délicat.

- Mon Seigneur, j'ai entendu la légende qui conte la chute de Messaliah, mais pourrai-je vous demander de revenir sur ces évènements liés à Vakkar Tî ? J'ai conscience qu'il s'agit d'un souvenir difficile, mais je crains que toutes les informations que nous pourrons rassembler seront nécessaire pour la suite.

J'achève en disant :

- Est-ce qu'il existe une autre entrée à Messaliah, Seigneur Al'Sabbar, une entrée que ne pourrait connaître qu'une personne y ayant vécu ?


(859 mots, total : 1800 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Lun 26 Déc 2016 12:29 
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Le sorcier parait ravi. Autant qu'il le peut avec son visage si particulier en tout cas. Malgré tout, il semble sympathique et même s'il m'affirme que je ne dérange pas, il est clair qu'il se passait entre eux quelque chose à ce moment-là, quelque chose qui ne me regarde pas.

Il me met néanmoins en garde. Il n'y a plus de cité des sorciers de feu. Il ne reste plus qu'une tour qui abrite les fameux Cadi-Yangin qui se sont divisés pendant la grande guerre.

Il est surprit par mon idée de prière ce qui me fait hausser un sourcil amusé. Il me prévient que ça peut marcher mais qu'il doute tout de même que le sans visage se laisse prendre au piège et que je ferais mieux de me tenir hors de vue des chevaliers sans patrie.

J'agite une main ouverte devant moi tout en précisant:

"Je ne veux pas le piéger, le manipuler ou le tromper. Je cherche juste à discuter, à comprendre. S'il accepte de communiquer alors j'espère qu'il y aura une chance de résoudre ce problème en évitant un conflit que ce soit entre les fidèles ou pire entre les titans et le sans visage."

J'ai tout de même un instant de réflexion avant de poursuivre :

"Aucun membre du conseil n'a jamais songé à l'idée de prier pour parler avec le sans visage ? "

Charis, elle aussi, semble contente que je demande à l'accompagner. Elle me demande également quelques conseils sur la magie du vent.

Je laisse échapper un léger rire.

"Oui, j'ai quelques dons mais j'ai tout appris sur le tas sur Aliaénon. Je pense à un sort, je le visualise, l'imagine, me concentre et ça se passe. Comme pour vos sorts de feu j'imagine. "

Dis-je, hésitant en regardant les deux autres mages.

"Le seul conseil que je peux vous partager c'est celui qu'on m’a donnée quand je suis retourné brièvement sur Yuimen."

Je ferme les yeux un instant pour me souvenir des mots exact avant de partager mon conseil en imitant le vieil homme qui me l'a donné. Un index pointé vers le haut, l'autre main frottant ma barbe, m'exprimant d'une voix grave, ferme mais courtoise.

"Tu ne contrôles pas simplement le vent, tu peux contrôler l'air. C'est très important que tu saisisses la nuance mon jeune ami."

Je ris à nouveau et j'hausse les épaules. J'ai repensé de nombreuses fois à cette phrase et il me parait en effet important de reconnaitre la différence entre le vent et l'air. Ça m'offre une multitudes de capacités en plus. Respirer sous l'eau ? Etouffer des flammes ? Ou au contraire les attiser ? J'aurais sûrement le temps d'expérimenter ça quand ce sera nécessaire.

J'écoute ensuite attentivement, l'épaule contre un mur de la tour. Je retiens les noms que j'entends. Zaria, Ayoub. Les cités; Metbe-el, Neo-Messaliah. Les options qu'elle propose et Vakkar Tî qui, si j'ai bien suivi, est le nom qu'ils donnent là-bas au sans visage.

Elle connaissait bien ce peuple je n'en doutais pas. J'en profite pour détailler plus précisément ma prochaine compagnonne de voyage pour ne pas la voir uniquement comme une femme portant un manteau qui semblait être fait de braises.

A peine plus petite que moi, elle avait des yeux d'un bleu vif et un beau visage encadré de cheveux châtains ondulés. Difficile de la décrire plus tant elle était couverte de voiles. Mais je ne doutais pas que sous tous cet amas de tissu se trouvait un corps fin et musclé. Il y avait quelque chose chez elle qui m'étonnait, sa posture, sa façon de s'exprimer, de se mouvoir, tout était très protocolaire. Elle était sans doute d'un rang social élevé d'où elle venait mais pour autant elle me paraissait loin des bourgeoises pédante de Kendra Kar.

J'ai un mince sourire qui parcourt mes joues rien qu'en imaginant une de ces bourgeoises traverser le fluide.

Je reste silencieux, attendant les réponses du vieux sorcier avec attention.


((708 mots, total de 1807 mots))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Lun 26 Déc 2016 12:43 
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~5~



En cette salle, les paroles volent parfois comme des nuées d'oiseaux lents et à d'autres moments comme des dagues. En l’occurrence, il n'est pas difficile de remarquer que le shaakt Endar a une capacité spéciale plutôt exceptionnelle : celle de pousser le Dragon Mauve à retirer le miel de ses mots. Un ton cinglant qui ne lui ressemble pas vraiment, à croire que le sombre elfe lui porte véritablement sur les nerfs. De mon côté, je demeure silencieux, tendant l'oreille aux différentes interventions des uns et des autres. Divers sujets sont passés en revue, depuis l'avis de Dame Faseilh, plutôt neutre, aux dangers entourant les zones cartographiées d'Aliaénon, en passant par la relation avec les Titans.

D'autres réponses sont apportées quant aux systèmes d'échanges, qui ne me sont pas nouvelles. Le troc est la façon principale d'obtenir un objet ou un service contre un autre. Ce qui me fait penser que je n'ai pas grand-chose sur moi qui pourrait me servir en ce sens. J'espère ne pas en avoir besoin dans les prochains jours. Je tourne mon attention vers l'elfe sans équipement, dont les paroles jettent un vent glacé sur la pièce. L'hypothèse qu'elle émet me laisse perplexe. Un accord passé entre un Titan et le Sans-Visage, pouvant mettre en danger non seulement Aliaénon, mais aussi Yuimen ? C'est... Hélas une possibilité...

Mais comme mon oncle me le disait devant des tâches de longue haleine : à force de lever le nez vers les sommets, on trébuche sur la petite pierre du chemin qui y mène. Autrement dit, chaque chose en son temps. Se faire peur dès à présent risque juste de nuire aux entreprises les plus urgentes.

La réunion prend fin sur des paroles de Honoka. Elle nous met en garde contre la magie. Si dans mon souvenir elle était effectivement capable de vilaines surprises, à l'heure actuelle, le chaos engendré par les Titans a accru le danger de son usage. Non seulement elle peut changer de forme et de puissance, mais aussi d'élément. Je regarde brièvement ma paume ornée de la Relique, songeur. Ma magie curative est l'un de mes rares atouts en ce monde. Si au lieu de soigner j'en viens à blesser, je sais que je ne me le pardonnerai pas. Je serre le poing, me jurant de n'user mes pouvoirs qu'en cas de stricte nécessité.

À cela s'ajoute un fait étrange. Les morts ne trouvent plus de repos et sont comme attirés vers la Savane Tanathéenne. Quelque part, je me demande comment les semi-morts comme Azra réagiraient face à ces nouveaux éléments. En tous cas, une chose est certaine : Aliaénon est toujours un monde fascinant, mais bien plus dangereux encore qu'auparavant.

(Y compris pour les immortels.)

(Pardon ?)

(Je l'ai perçu à notre arrivée, mais les paroles l'ont confirmé. La magie de ce monde est capable de me nuire, mon Protégé. Je ne pourrais vous apparaitre sans risquer d'être... Annihilée.)

Je ressens un long frisson me parcourir l'échine. Okina et moi ne sommes liés que depuis une poignée de jours, mais l'idée de sa disparition me cause un grand inconfort.

(Ne prenez aucun risque, en ce cas. Je ne souhaite pas vous perdre, Okina.)

En un recoin de mon esprit, j'ai la sensation de deviner une sorte de surprise avant que le calme naturel de ma faera reprenne le dessus. Honoka nous mène ensuite au rez-de-chaussée où mes yeux constatent la présence de la droite Katsuya, des samouraïs gardiens du fluide, mais aussi de trois Chevaliers en armure. Un en protections argentées, présenté comme Ser Thersien, un autre aux coloris noir et or, dit Ser Gasaru, et le plus impressionnant à l'armure d'argent et or répondant à celui de Frinaldi. Visages masqués, apparence puissante et droite. Si tous les membres de cet ordre sont aussi imposants, pas étonnant que les populations aient du mal à leur tenir tête lors d'abus.

Je regarde l'ynorienne en entendant mon nom et acquiesce, confirmant mon souhait de partir pour le Royaume Pâle. Le nain roux fait entendre sa voix, volontaire pour partir du côté de la Lande Noire, y délivrer d'autres thorkins apparemment utilisés comme esclaves. Un mouvement attire mon attention sur la jeune femme d'Exech, Dorika Knerses, me signifiant qu'elle a pour projet de rejoindre Arothiir. Nous avons de fortes chances de voyager de concert. Mon intuition fait germer une poignée de questions au sujet de son projet, mais quelque chose me dit que cette femme masquée, qui s'est déjà adressée discrètement à moi, n'est pas du genre à répondre ouvertement. Il me faudra patienter un peu.

Je lui réponds sur le même ton.

"En des terres dangereuses, rien ne vaut une paire d'yeux et de bras supplémentaires. Nous ferons route ensemble, Dame Knerses. Voyager à cheval ne m'est pas inconnu. Est-ce également votre cas ?"

Avec une monture comme Ganko, je suis certain de pouvoir avoir la main sur à peu près tous types de chevaux. Mais ce n'est peut-être pas le cas de ma future compagne de voyage. Devra-t-elle monter en croupe ? Dans une carriole empruntée au Conseil ? Quid des provisions pour le trajet ? À part quelques feuilles de thé, je n'ai rien sur moi pour caler un estomac.

D'autres aventuriers se prononcent. Certains décidés à visiter plusieurs cités, d'autres à aller directement dans des lieux dangereux. Les paroles de Dame Elysea d'Astanor sonnent avec une certaine violence, même si l'idée de se défaire de la Mort peut sembler être un noble objectif. Le Ser Frinaldi n'entend pas la laisser seule, mais c'est l'unique Chevalier qui se fait entendre. Ni les autres ni certains aventuriers, dont le silencieux Edmar Dongho, ne se sont prononcés.

Peu à peu, les groupes se forment, et s'élèvent déjà quelques objections. Le Ser Endar se fait encore remarquer, se montrant généreux d'un côté et presque castrateur de l'autre. Quelque chose chez lui me dérange grandement. Il ressemble à Père par certains points, mais ne pourrait pas lui être plus dissemblable sur d'autres. Je sais que je ne devrais pas me fier à mes premières impressions, mais ce shaakt me cause un certain inconfort.

En tous cas, l'heure du départ approche.




(1 023 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Sam 14 Jan 2017 06:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 28 Déc 2016 20:26 
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Le rejet fait toujours mal, il pue, il suinte de sa sève corrosive et vous détruit. Alors qu’on lui répondait que les membres du conseil ne pouvaient se joindre à eux, l’humoran essuya une attaque verbale de Kyosheki. Le petit elfe, qui n’en avait probablement pas l’intention et pensait simplement à étayer les propos du colosse, déclencha chez Sirat une colère sourde qui raisonna dans les tréfonds de ses frustrations enfantines. Il essayait, il y croyait de tout son cœur à la paix et a ses actes, alors que d’autres prônait la guerre et la destruction, lui était mis au banc pour une erreur de champ lexicale. Puérilité, hypocrisie qui le faisait pester, fulminé intérieurement. Il toisa d’un regard mauvais l’elfe qui terminait son verre, étranglé par sa rage, il l’aurait écrasé d’un coup de marteau ce petit être si présomptueux de se croire supérieur et de dispenser la leçon si facilement. Il n’entendait plus rien, voilé par le spectre de la haine.

C’est la main et la voix de Sibelle qui le ramena de son antre caverneux. Elle le suivait et l’épaulerait, finalement, on croyait peut-être en lui. Il expira et comme sortant d’un mauvais rêve balaya ses pensées parasites. Il répondit par un sourire et reprit le fil des discussions. Il s'attarda sur la table, chapardant pain et viande, mêlant le deux pour en faire un casse-croûte conséquent. La manière était brutale et sans finesse, il s'agissait là de manger afin de combler le vide laissé par l'aigreur. il arrosa le tout d'une demi-bouteille d'une boisson aux reflets prune au odeur fruité et fraîche. Bien que satisfait, il engouffra par la suite deux trois rations dans son sac ainsi qu'une bouteille de vin. Son regard revint pourtant sur la princesse d'Ynorie qui expliquait que la magie était bien plus qu'instable et qu'elle apparaissait même changeante et versatile. La mort, jumelle jalouse en faisait de même d'après Thensoor. Les âmes continuaient à errer dans des limbes interdits au vivant. Sirat resta pensif et regretta de ne pas voir la lyche Azra qui aurait bien été utile dans ce cas présent. Tout était plus dangereux, SIrat en avait pleinement conscience, le monde sans l'unique était devenue si instable. Alors que tout le monde se levait, chacun pour prendre des directions de leur quête, Tensoor, Simaya et Faseilh restèrent assis. Sirat s'approcha d'eux, demandant à Sibelle de patienter. Près d'eux, il resta debout, l'air inquiet.

J'ai une question à vous trois, vous les habitants originels d'Aliaenon votre monde n'était-il pas plus agréable sous l'égide de l'unique ? Je m'explique depuis l'arrivée des étrangers, nous, Oaxaca, Naral votre univers est chamboulé, si Naral arrive à ses fins de tuer ou de mettre sous silence le sans-visage pensez-vous réellement qu'Aliaenon ira mieux ? Je me dois de vous demander, car plus que tout autres, c'est votre avis qui comptera dans mes décisions.

Les aventuriers disparaissaient à mesure de la salle, mais il avait besoin de savoir avant de partir.

Citation:
536 mots
mange un casse-croûte
chaparde une bouteille et à manger
pose une question à Thensoor, Faseilh, Simaya

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 30 Déc 2016 16:48 
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On dit que la parole est d’argent, mais que le silence est d’or, et selon les principes de Sibelle, il était adéquat de rajouter : l’écoute est de diamant.

Et c’était avec attention que Sibelle écoutait les questions des aventuriers et les réponses des membres du conseil. Plus elle en saurait sur Aliéanon, le Sans-Visage et les titans, mieux elle serait en mesure de se préparer pour remplir les objectifs qu’elle se serait fixés. Les connaissances s’avéraient ici précieuses afin de ne pas faire de fausses interprétations. Ce que Naral d’un ton cinglant reprocha une fois de plus à l’elfe noir nommé Endar. Plus calmement, Thensoor Val’Crooh expliqua que la guerre serait différente de celle qui s’était passé cinq ans auparavant. Elle serait sûrement non officiellement déclarée et ne se déroulerait probablement pas sur le champ de bataille. Il précisa que toute la lande noire, dont les trois principales cités étaient toujours sous le contrôle d’Oaxaca dirigé par l’intermédiaire d’ Elurien d’Assamoth.

Visiblement outré, Naral répondit aux piques d’Endar et à la question de Sirat. Au premier, il spécifia qu’il n’avait pas été inactif pendant les cinq années écoulées. Il avait parcouru les terres d’Aliaénon en vain afin de retrouver le Sans-Visage. Et il ne renoncerait pas à poursuivre ses recherches, il était même prêt à apporter son aide aux aventuriers si leurs objectifs lui semblaient suffisamment éclairés. A l’imposant humoran, il expliqua que les membres du Conseil d’Or avaient une fonction précise à occuper et qu’ils ne pouvaient quitter leur poste.

Sibelle venait tout juste de terminer son grossier schéma sur Aliaénon qu’Anastasie questionna sur ce qu’il en était du reste du monde, sur les lieux non exposés sur la carte. Elle demanda pourquoi ils n’avaient pas exploré ces endroits puisqu’il serait possible selon elle de le faire à dos de dragon. Une fois de plus, ce fut l’elfe aux cheveux mauves qui répondit. Cesdites zones sur la carte s’avéraient non viables pour les êtres mortels. Des monstres marins habitaient l’Océan Thallerique, les plaines d’Arothiir regorgeaient d’un poison volatile intoxicant pour quiconque s’y aventurait sans protection et la chaleur qui régnait dans le désert de feu pourrait les faire cuire dans leur armure. Et pour ce qui était des montagnes de Raa’Saaksha à l’extrême Nord d’Aliaénon, elle était peuplée de dragons, bêtes intelligentes qui ne se laisseraient envahir d’aucune façon. Il se tut pour laisser la parole à Simaya Sombreroc. Cette dernière rajoutant que le Sans-Visage pourrait effectivement se trouver dans ces zones inhabitables, et que si c’était le cas, il s’agirait d’un moindre mal puisqu’il ne pourrait répandre son influence néfaste sur les cités d’Aliaénon.

La jeune femme questionna ensuite sur la possibilité de discuter avec les titans. Symaya répondit qu’il s’agissait là d’une chose presque impossible, sinon très difficile et traumatisante, elle en avait fait l’expérience cinq ans auparavant et il lui arrivait encore de se réveiller en sueur. Les titans comprenaient la magie, ses concepts et sa puissance, ils ne s’exprimaient pas par des mots.

Sans faire de bruit afin de n’interrompre personne, Sibelle roula son parchemin, ferma hermétiquement le pot d’encre et essuya la plume. Après qu’elle ait signifié discrètement et à voix basse aux serviteurs son intention, elle mit tout le matériel d’écriture dans son sac, sans oublier de rajouter une feuille de parchemin supplémentaire.

Timidement, l’hinionne nommée Galélia demanda tout en s’excusant à l’avance s’ils avaient pensé récompenser les gens qui leur fourniraient des informations sur le Sans-Visage. Elle questionna également à propos de la nature du Sans-Visage, de sa possible alliance avec un titan plus ambitieux qu’un autre. Sibelle fronça les sourcils d’incompréhension puis tourna son regard vers Honoka qui répondit à Galélia. C’est ainsi que Sibelle apprit que le commerce sur Aliaénon s’effectuait sans monnaie, le troc étant la pratique courante. De par cette façon de faire, il devenait impossible de monnayer de l’information. Et puis, les moyens du conseil étaient limités et il serait difficile de trier le vrai du faux parmi ce qui leur serait rapporté.

Symaya reprit le flambeau pour répondre à la deuxième question de Galélia. Personne ne connaissait vraiment la nature du Sans-Visage. Il s’avérait puissant, omniprésent, pouvant prendre plusieurs visages. Par contre, il n’était pas un titan. Envahi par un désir excessif de puissance, il se pensait être l’unique divinité d’Aliaénon.
Un bref silence suivi, rompu par Ezak qui nomma son désir de trouver la solution la plus efficace pour neutraliser le Sans-Visage, précisant que la première étape consistait à le localiser.

Les aventuriers semblaient avoir épuisé leur liste de questions et Sibelle pour sa part terminait son troisième morceau de gibier. Elle bénéficiait d’un bon appétit et avait fait honneur au buffet, ne buvant par contre que de l’eau, contrairement à Ezak qui avait bu une quantité considérable de vin.

Honoka prit une dernière fois la parole, et ce fut sur un ton solennel qu’elle énonça quelques précautions d’usages. Elle les prévint que depuis l’éveil des Titans, la magie était devenue de plus en plus incontrôlable et puissante, elle les convia donc à en user avec parcimonie. Sibelle ne put retenir alors un frisson. Elle n’avait jamais vraiment aimé la magie, et d’apprendre que celle-ci s’avérait encore plus puissante, la mit un peu mal à l’aise. Honoka les prévint également au sujet de la mort, rapportant les dires de l’archisorcier Val’Crooh qui affirmait que les âmes des défunts ne trouvaient plus le repos. Elle les enjoint donc à veiller à ne pas perdre la vie. Elle termina en leur suggérant de bien se préparer à l’expédition qu’ils avaient envisagée. Honoka conclut la réunion en les invitant à les suivre au rez-de-chaussée de la tour où ils se diviseraient en communauté de voyage.

Les aventuriers sortirent l’un après l’autre de la salle du conseil, Sibelle s’approcha du buffet afin de suivre les conseils d’Honoka pour préparer son expédition. Puisqu’aucune monnaie n’avait cours, il ne lui serait pas possible de s’acheter de la nourriture, elle choisit donc les moins périssables : de la viande séchée, quelques fruits et quelques contenants d’eau qu’elle mit dans son sac.

Pendant ce temps, Sirat s’était approché des conseillers restants, Tennsoor, Simaya et Faesilh, tout en faisant signe à Sibelle de patienter. L’hinionne signifia son accord d’un hochement de tête et observa l’humoran qui semblait inquiet.

Sa question fut assez insolite. Il s’adressait à eux en tant qu’habitant d’Aliaénon, et leur demanda sans détour si leur monde ne se portait pas mieux sous le règne du Sans-Visage, de l’unique. Il était conscient que leur univers avait été chamboulé par l’arrivée d’Oaxaca, et des étrangers. Il les questionna sur la nécessité de tuer le Sans-Visage, si le monde se porterait vraiment mieux sans cet être. Il termina en précisant que l’avis de ces trois membres du conseil comptait beaucoup pour lui.

Sibelle comprit que la confusion dans l’esprit de l’humoran. Selon ce qu’il lui avait raconté plus tôt et selon ce qu’elle avait entendu dans la salle, Sirat avait eu une relation privilégiée avec le Sans-Visage, et Sirat lui avait accordé sa confiance. Ainsi, il s’était senti floué et se demandait probablement si la traîtrise du Sans-Visage était bien réelle.

Discrètement, Sibelle s’approcha de l’humoran et des trois conseillers. Lorsque ceux-ci eurent répondu à l’humoran, elle se permit d’intervenir.

« Si j’ai bien compris la situation, vous êtes Sirat, peut-être l’un des seuls à qui le Sans-Visage acceptera de parler. Vous l’avez soutenu dans l’ancienne guerre et il vous fera sans doute confiance une fois de plus. »

Sibelle s’arrêta pour bien choisir ses mots et n’offusquer personne tout en s’adressant aux quatre personnes en sa présence.

« S’il a encore confiance en Sirat, je crois qu’il tentera d’entrer en contact avec lui…. Sirat deviendra en quelque sorte un appât. »

Puis, prenant une position plus fière, elle regarda Sirat dans les yeux :

« Tant que vous oeuvrez pour le bien du peuple d’Aliaénon, je serai à vos côtés pour vous soutenir et vous épauler. Le combat et l’adversité ne me font pas peur. Je réitère donc mon désir de vous accompagner sur Nagorin afin de découvrir le visage du sans visage et d’annuler sa mauvaise influence sur Aliaénon, si tel est le cas.»

(((1370 mots
    Sibelle
  • a bien mangé.
  • ramasse des denrées non périssables,
  • ramasse encrier(bien fermé), plume et parchemin
  • annonce ses missions (détaillée dans ledit sujet)
)))

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Sibelle, Maître d'armes


Dernière édition par Sibelle le Dim 8 Jan 2017 16:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 31 Déc 2016 01:25 
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La traversée se fit avec beaucoup plus de douceur que ce que j'avais anticipé. Avant même que je ne m'en rendre compte je posai les pattes de l'autre côté du portail. Une légère sensation de vertige tout au plus me parcouru. J'avais peine à croire que je venais d'entrer dans un autre monde.

Devant moi un groupe d'individus, dont l'apparence était la preuve que nous étions loin de Yuimen, formait un comité d'accueil. Il y avait une femme visiblement nue dont le corps n'était caché que par des fragments de glaces, deux autres à l'apparence plus banale dont une était visiblement originaire d'Ynorie mais mon attention fut surtout captée par la quatrième personne. Il s'agissait visiblement d'un mort-vivant. Comme Azra il portait un masque mais ses doigts squelettiques, dépassant de sa longue robe noire, ne laissaient aucun doute sur sa vraie nature. Quand bien même il aurait porté des gants son odeur l'aurait trahi. Elle n'avait pas tous les éléments qui caractérisent le vivant. Il ne sentait presque rien.

Alors que le groupe attendait les retardataires je pensai qu'il faudrait que je lui demande son histoire. Ses pouvoirs étaient sans doute proches de ceux du premier nécromant mais peut être il aurait une autre approche de cette étrange magie. Je fus en tout cas rassuré de voir que le passage dans l'autre monde ne semblait pas avoir de grand impact sur les fluides obscurs.

L'Ynorienne s'avança au devant de notre groupe pour nous saluer et s'introduire ainsi que les trois autres individus. Elle se présenta sous le nom de Honoka représentante de Fan-Ming. Cela ne m'évoqua absolument rien. Je me contentai d'acquiescer discrètement en écoutant la présentation des autres. En désignant le nécromant masqué elle le nomma Archisorcier Thensoor Val’Crooh. Ce titre et son nom firent aussitôt écho dans mon esprit. Je sortis la note que j'avais faite lors de ma rencontre avec Azra et la relu rapidement.

(Trouver les Ol'Toga dans la ville de Jesuir. Les prévenir du danger des titans? et les aider. Azra champion de la bataille d'Esseroth. Trouver archisorcier? Thensoor Val'Crooh déposé d'Eldcar'Oth. L'aider à combattre les Oaxacas. Méfiance sans visage et Naral Shaam dragon!!! mauve.)

L'homme squelette devant moi était donc celui que le nécromant m'avait envoyé chercher. Je me sentis un peu rassuré d'avoir la chance de le rencontrer si rapidement. J'avais de toute façon prévu de lui parler et maintenant j'avais une raison sérieuse de le faire. La présentation continua sur la deuxième femme habillée de fourrure. Simaya Sombreroc, émissaire d’Esseroth. Si le nom de la femme m'était inconnu le lieu dont elle était l'émissaire était également marqué sur ma note. Elle pourrait peut être m'en dire un peu plus sur le rôle exact qu'avait joué Azra durant cette fameuse bataille. Pour le moment je tenais à en apprendre plus sur les motivations mon mystérieux commanditaire. La situation ici semblait être complexe et je ne voulais en aucun me retrouver dans un camp sans avoir pleinement compris ce qui se passait.

La présentation s'acheva sur la femme vêtue de cristaux gelés. Faseilh, Reine des Monts glacés de Sansarth. Je me penchai avec un intérêt renouvelé vers cette femme en me présentant des montagnes faites de la même matière que son étrange habit. Malgré mon aversion profonde pour l'eau, la neige et la glace m'avaient toujours fasciné. Si cette femme régnait réellement sur un royaume de glace je tenais absolument à m'en faire une alliée. Dans cet accueil au final tous avaient éveillé d'une manière ou d'une autre ma curiosité.

La présentation finit Honoka, qui semblait diriger le groupe, reprit la parole. Elle nous remercia de notre venu dans ce monde et rappela le but de notre présence ici. Cependant ce qu'elle dit ne correspondait pas à ce dont avait parlé Naral Shaam. Il n'était plus question de tuer le sans visage mais de nouer le dialogue avec lui. Le dragon mauve la reprit pour affirmer sa version de notre quête. Il y avait visiblement un désaccord au sein de nos commanditaires. J'étais de plus en plus persuadé que Naral Shaam poursuivait un intérêt bien plus personnel dans ce combat. Si je voulais mener à bien la mission qui m'avait été confié, je devrais d'abord comprendre les intérêts de chacun dans cet histoire.

On nous guida vers un banquet et je suivis sans dire un mot en ruminant mes pensées. Je pris une place autour de la grande table ronde où une grande quantité de nourriture était disposée. Des végétaux et de la viande cuite. Rien qui ne m'attirait et de toute façon j'avais déjà décidé que je ne mangerai rien. Je venais tout juste d'arriver dans un nouveau monde, dehors, derrière ces murs de pierre, il y avait sans doutes des centaines de proies nouvelles à traquer. J'avais hâte de sortir. Cependant j'étais ici pour une raison précise et je devais encore attendre un peu. Prenant mon mal en patience je posai, les coudes sur la table croisai mes mains devant mon museau. Observant en silence tous les autres convives manger.

Une carte fut alors dépliée sur la table par Honoka. On y voyait un seul grand continent découpé en une quinzaine de zones de tailles inégales. Notre position y était indiquée. Nous nous trouvions dans une zone mitoyenne à l'extrême nord. Je repérai rapidement les noms que j'avais déjà entendus à l'exception des montagnes glacés de Sansarth que je ne parvins pas à localiser. Jesuir, Esseroth et Eldcar'Oth, la dernière était notée Elscar'Olth mais j'étais persuadé qu'il s'agissait de la bonne ville. Les trois cités étaient dans des régions du sud. Pratiquement à l'autre bout du continent. Le voyage serait sans doute long, c'était compliqué à dire car la carte était dépourvue d'échelle. Jesuir était cependant le plus proche des trois endroits, cela me conforta dans l'idée que c'est la en premier que je chercherai à me rendre.

Honoka compléta les informations donnée par la carte en nous prévenant que des titans vivaient dans une région voisine. Les landes arcaniques. Elle précisait que celui de la magie faisait partie du nombre. J'ignorais absolument ce que cela pouvait bien représenter. Il faudrait que je me renseigne également sur ces étranges entités dont j'avais beaucoup entendu parlé mais dont au final je ne savais rien.

Naral Shaam prit alors la parole pour rajouter encore une autre information au tableau. Un groupe de guerriers répondant au nom des chevalier d'or était déjà en guerre contre les disciples du sans visage. D'après lui beaucoup d'entre eux avaient fait voeu d'anonymat. Je tiquai sur cette information. Je ne comprenais pas pourquoi ce groupe se cachait. Une partie de réponse me fut donnée par la réaction vive de la reine des glaces. Le groupe étaient apparemment plus sous l'influence du conseil et exerçait leurs pouvoirs avec un zèle qui ne respectait pas les lois des peuples chez lesquelles ils oeuvraient. Naral Shaam balaya la question sous prétexte de ne pas vouloir nous surcharger d'informations. Cela faisait déjà deux membres du conseil avec lesquelles il était en désaccord de manière explicite. Toute cette organisation me parut soudain bien bancale. Je ma gardai bien d'intervenir, attendant d'observer les réactions de ceux qui avaient franchis le portail avec moi.

Tout le monde ou presque régit et plusieurs questions furent posées tout autour de la table. J'appris notamment que nous aurions à disposition des sifflets pour appeler des dragons. A cette pensée je ne pus m'empêcher de sourire. Je savais qu'il en existait sur ce monde mais l'idée d'en rencontrer un et encore plus de pouvoir le chevaucher me semblait inimaginable.

Après beaucoup de choses se dirent et je ne parvins pas à tout suivre. Chacun y allait de son hypothèse et de sa question personnelle dont la plupart ne m'apportait aucune information intéressante. J'appris tout de même que les titans vivaient dans des zones qui leur étaient propres dans lesquels les autres êtres vivants ne pouvaient pas survivre. Leur éveil avait également, d'après Naral Shaam, grandement perturbé la magie dans ce monde. Elle serait devenue plus puissante mais plus erratique. Je me promis que je mettrai ses dires à l'épreuve quand j'en aurai l'occasion.

Autre chose capta mon intérêt. C'était Honoka qui parla sur le fait que les âmes des défunts ne trouvaient plus le repos et allaient toutes vers la savane Tanathéenne. C'était la bas que se trouvait Jésuir. Il faudrait que je demande plus d'informations sur ce point au l'archisorcier qui était celui qui avait découvert le phénomène.

C'est alors qu'Honoka conclut la réunion en demandant aux personnes présentes de la suivre. La salle se vida d'un grand groupe d'individus et Naral Shaam fut du nombre. Ils se dirigèrent vers le bas de la tour. Je demeurai avec les trois autres membres du conseil et quelques membres de la troupe qui avait visiblement des questions à poser.

J'avais suffisamment attendu et mes interrogations étaient maintenant claires dans ma tête. Je sortis mon livre de mon sac et en arrachais une nouvelle page. Je me mis à écrire en essayant au maximum de formuler clairement tous ce que j'avais à dire. Quand j'eu finis je tendis le papier à l'Archisorcier.

"Je m'appelle Algaries. J'ai rencontré Azra un peu avant de franchir le portail qui m'a amené ici. Il m'a demandé de trouver l'archisorcier Thensoor Val'Crooh et de lui apporter mon aide pour combattre les oaxacas. Si je peux vous être d'une utilité quelconque faites le moi savoir. J'ai plusieurs questions à vous poser également.
Je dois trouver les Ol'Toga dans la ville de Jesuir. J'ai cru comprendre que les âmes des morts hantent ces lieux. Qu'en est il vraiment et quel danger cela représente? Y a t il des précautions que je pourrais prendre avant de me rendre la bas?
Qu'est ce que la bataille d'Esseroth et quel rôle Azra y a joué?
Pourquoi il m'a demandé de me méfier de Naral Shaam et pourquoi ce dernier tient tant à voir le sans visage mort contrairement au reste de ce conseil? Quel objectif poursuit il?
Azra m'a dit que vous étiez un sorcier extrêmement puissant. Auriez vous des conseils à me donner sur l'utilisation de la magie en général et sur ce monde plus particulièrement?
Est ce qu'il y a des êtres comme moi, des lyikors, sur ce monde?"


(1708 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 31 Déc 2016 01:48 
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...

Évidemment, les paroles de la petite fille choquèrent la douce et immaculée Honoka. Elle semblait jouer, elle aussi, lorsqu'elle portait sa main aux lèvres pour avoir l'air outrée, ou lorsqu'elle s'adressait à Yurlungur avec le ton de la réprimande. Mais elle n'était pas sa mère, et sa mère n'était plus : or il ne devait y avoir encore personne ici en qui elle ait assez confiance pour en suivre le jugement sans broncher. Personne qui puisse l'éduquer, elle - mais elle s'en sortait déjà très bien toute seule. Non ?
Le code d'honneur évoqué lui arracha une expression amusée, un sourcil haussé alors qu'elle croisait les bras dans une posture proche du dédain. Elle n'avait plus faim. Non, la naïveté de cette femme paraissait une comédie, une farce, une tragédie. Elle, l'esprit noir ? Il lui semblait pourtant qu'il s'agissait de pur réalisme. Tout le monde ici n'avait pas rencontré quelqu'un comme Asmodée...
Elle connaissait le Gros Néral et ses hommes, elle avait eu un bref aperçu de la cruauté de la milice de Dahràm, elle avait croisé des Shaakts, des Earions et même, plus récemment, une bande de pirates peu scrupuleux : cela lui donnait un éventail assez large d'hommes et de femmes pour connaître la nature humaine, or nombre d'entre eux n'avaient pour réels intérêts que l'acquisition d'un pouvoir plus grand, que ce soit par la violence ou la richesse.
Sans doute cette princesse ynorienne était-elle semblable, au fond d'elle-même, même si elle ne se l'avouerait jamais...

Seul Naral, encore une fois, sembla la soutenir. Elle le fixa un moment, à mi-chemin entre l'étonnement et l'impassibilité : son masque tombait presque, mais elle haussa les épaules et écouta la suite. Au vu des réactions qui avaient suivi son petit discours assassin, il lui sembla que tous ici étaient incorrigibles ou déjà au courant de ce qu'elle avait exposé, aussi préféra-t-elle se taire. Les adultes ne comprenaient de toute façon généralement rien à ce que racontent les enfants, quand bien même cela serait plus vrai que toute la philosophie du monde.

Les discussions, toutefois, s'allongeaient. Un peu trop.
Ils parlèrent d'équipements, de ces fameux chevaliers, les mêmes soupçons étant formulés dix fois différemment pour faire son intéressant, - Yurlungur bâilla, - de la volonté de donner paix et amour partout dans ce monde, d'équilibre et d'ordre, - Yurlungur bâilla à nouveau, - du Royaume Pâle, de l'avis d'une muette qui n'intéressait personne, de la carte, des Titans, - Yurlungur bâilla encore et perdit le fil.

Elle n'écoutait plus que d'une oreille, distraitement, faisant rouler dans sa main l'un de ces petits pains en le déchirant en petits bouts qui atterrissaient dans sa bouche - un jeu qui servait à passer ce dîner interminable. Et vas-y que je commençais à mettre en valeur ce que je savais faire, et vas-y que je disais que j'allais aller ici, ou là, et vas-y que je proposais de se méfier des chevaliers d'or, encore et toujours les méchants chevaliers qui faisaient le bien par le mal. Oh là là ! Elle ne pouvait s'empêcher, de temps en temps, de lever les yeux au ciel. Le supplice se faisait long.
Tout cela était d'une idiotie terrifiante. Non, vraiment, Yurlungur s'ennuyait à mourir.
Elle avait bien entendu tout ce que disait les Conseillers et Shaam - elle avait fini par n'écouter vraiment plus que ceux-là, leurs propos étant plutôt intéressants - mais ils auraient parfois pu abréger. Tous ici se ressemblaient, elle y compris : ils aimaient les longs discours bien tournés plutôt que les courts traits d'esprit allant droit au but.
Quel dommage. Que de temps perdu.

Enfin il fut proposé de descendre. La fillette ne tenait plus en place et, comme un ressort, elle se leva d'un bond et soupira de satisfaction sans la moindre gêne. Mais alors qu'elle s'apprêtait à quitter la pièce à jamais, elle aperçut le gros nounours et l'elfe qui l'accompagnait prendre quelques provisions pour la route. Il fallait reconnaître que le repas était plutôt agréable, et elle n'avait de plus aucune monnaie valable dans ce monde, puisque le troc était de mise. S'approchant en vérifiant que personne ne la regardait de trop près, elle saisit les biscuits les plus appétissants - elle devait bien tous les avoir goûtés - et les fourra sans ménagement dans son sac avant de se décider à quitter les lieux, non sans une pointe de regret à la vue de toutes ces vivres qui restaient là. Mais c'était la destinée des choses d'être gâchées bêtement par les grandes personnes.

C'est alors que Yurlungur s'aperçut que tous ne suivaient pas. Si la majorité descendait au rez-de-chaussée à la suite de Naral Shaam, et il faudrait les suivre rapidement pour ne pas les perdre du haut de ses courtes jambes, d'autres montaient (la gentille Charis et le naïf Xël) tandis que les deux autres qui avaient songé jusque là à prendre des provisions souhaitaient poser d'autres questions. Un instant, elle regarda avec une pointe d'envie la femme du désert s'éloigner, suivie par son acolyte trop amical pour être croyable. (Ne serait-ce pas amusant de les suivre un moment ?)

Son sang se glaça, ses yeux s'écarquillèrent, son teint pâlit - et elle secoua la tête dans tous les sens, remettant rapidement son sac sur les épaules. Avait-elle bien entendu ?
Elle commença à se diriger vers l'étage du dessous tout en interpellant mentalement sa Faera :

(Papillon, Pa-Papillon !)
(Que, quoi ?)
(L'as-tu entendue, toi aussi ? Dis-moi ! N'était-ce pas Asmodée qui parlait juste là ? Mais parle, bon sang, dis quelque chose ! Et où es-tu passé, depuis la sortie du fluide - réponds, Papillon !)
(Euh, oui, écoute, j'ai un petit problème.)
(Je sais bien que tu es trouillard et que tu détestes te montrer, mon vieux, mais j'aimerais des signes de vie de temps en temps !)

Son ton était franchement agacé, ou anxieux, et elle répondait cinglante à toutes les réponses de la petite fée.

(Ben, oui... Mais là, ça fait pas bon d'être dehors. Tu sais, je préférerais rester à l'intérieur...)
(Mais tu ne risques rien... T'es pas immatériel ?)
(Justement ! C'est un peu, comment dire... saturé de magie ? J'avais jamais vu ça avant, mais je sens bien que si je sors, je suis réduit en poussière, en miettes, en lambeaux, en...)
(Ça va, j'ai compris. Je crois bien que je hais la magie.)
(Tu as tort... enfin, en cette occasion, tu as raison. Si ça peut te rassurer, je sens la présence d'autres Faeras - les créatures comme moi - accompagnant certains de ces aventuriers : elles restent toutes bien cachées à l'intérieur aussi...)
(Pas une pour rattraper les autres.)

Elle en avait fini par oublier Asmodée. Quoi qu'il en soit, il valait mieux ne pas suivre Charis et Xël si c'était ce que souhaitait l'Autre. C'était facile d'imaginer un plan comme ça, où leur attention conjointe ferait perdre sa méfiance à Yurlungur, et Asmodée reviendrait, et ce serait terrible, et...
Il fallait qu'elle se calme.

Déjà, en bas, de nombreux gardes à l'allure ynorienne semblaient sécuriser les lieux, tandis que trois guerriers - des chevaliers d'or, sans doute - avaient attendu là la venue des Yuiméniens. Plusieurs prirent alors la parole pour expliquer leurs objectifs et se répartir les rôles : Yurlungur écoutait avec attention, essayant de se concentrer sur quelque chose de constructif. Il y avait l'histoire d'une mine de Nains enfermés, mais vivre sous terre n'avait jamais été à son goût : puis cette illuminée expliqua vouloir aller dans la lande des morts, bien que la mort n'ait jamais été du domaine de Gaïa, et enfin ils parlèrent de Nagorin et du Royaume Pâle, si elle avait bien tout entendu. Enfin, écouté.
Elle lança un regard à Naral Shaam, qui attendait à côté sans montrer le moindre signe d'envie de rejoindre l'un des groupes déjà formés. N'avait-il pourtant pas dit qu'il traquerait lui aussi le Sans-Visage ?
Lentement, la gamine s'approcha de lui, l'air de rien. Même si certains aventuriers semblaient plus lucides que d'autres, c'était bel et bien lui qui attirait le plus Yurlungur - malgré son affreuse couleur de cheveux.

« Ser Naral ? J'aurais une question pour vous. »

Elle lança un regard en coin aux autres qui discutaient sur mille et un sujets inutiles. Qu'ils continuent : elle ne voulait pas de leurs réponses, seulement de celle de ce curieux elfe qui était peut-être aussi un dragon. Un dragon !

« Si j'ai bien compris... commença-t-elle en le regardant de dessous, un petit sourire sur les lèvres : si j'ai bien compris, vous suivez les préceptes de Brytha, n'est-ce pas ? »

Il fallait toujours commencer par une question rhétorique, histoire de faire semblant qu'on avait bien écouté, de centrer le sujet et de pouvoir continuer sur la lancée en attirant l'attention de l'interlocuteur sur un fait déjà mentionné.

« Serait-il possible... elle regarda à droite, à gauche, son excitation presque palpable alors qu'elle agissait comme si elle allait révéler un secret : dites-moi, se pourrait-il que les Dieux Yuiméniens aient une influence sur ce monde ? »

Elle ne connaissait pas tellement Brytha, mais il lui semblait bien qu'elle était aussi vénérée sur Yuimen et qu'Oaxaca aussi avait tenté d'imposer son pouvoir à Aliaénon. Et puis, il y avait des Titants ici, ainsi qu'une déité appelée le Sans-Visage...

« Je veux dire, continua-t-elle en montrant ses paumes comme s'il s'agissait d'une évidence, s'il y a un problème avec les morts, il serait peut-être bon de chercher à restaurer l'influence de Phaïtos sur ces terres plutôt que combattre des êtres déjà morts, vous ne croyez pas ? Bien sûr, l'initiative de ces deux jeunes gens me paraît d'intention louable, fit-elle en désignant Elysea et son nouvel acolyte, mais, vous comprenez... Elle se pencha un peu en avant pour chuchoter plus faiblement, son sourire moqueur toujours présent. Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.

Enfin, je m'égare, reprit-elle gaiement. J'avais l'impression, sinon, que vous étiez bien seul. Je suis certain que vous auriez besoin de compagnie : cela tombe bien, moi aussi. J'aurais juste besoin de vous demander une dernière chose avant de vous inviter à cette... danse, dirons-nous, où je l'espère nous ne serons que deux. Elle lança un rapide regard en arrière, vers les autres aventuriers. Non, la fillette n'avait aucune envie de voir son tête-à-tête avec ce mystérieux dragon-elfe être gâché par l'arrivée impromptue d'un trouble-fête. Dites-moi donc : les gens de ce monde vous connaissent-ils ? Savent-ils qui vous êtes, ce que vous faites et quel est votre but ?

Car, si tel est le cas, je crois bien que notre ballet risque de se montrer magnifique, et je pourrais continuer à jouer pour mon plus grand plaisir. Je serais ravie de partir avec vous vers un lieu sensible du culte du Sans-Visage - n'avez-vous pas évoqué précédemment Arothiir, ou une ville d'un des Royaumes où cette fausse religion serait développée ? J'aurais envie de partir avec vous réduire à néant ces cultes, cela risque fort d'aguicher le Sans-Visage qui finira bien par se montrer, à moins qu'il ne préfère perdre toute son influence ainsi.
»

Yurlungur avait fini par se serrer les mains l'une dans l'autre, comme dans un geste de prière, puis les rapprocher de son visage qu'on aurait pu qualifier d'angélique si l'on se méprenait réellement à son propos. Elle regardait ainsi Naral Shamm, presque suppliante malgré ce perpétuel sourire railleur sur son visage enfantin.
Avec toutes ces mimiques surfaites, ces manières exagérées et ce langage si précieux couplé à des marques ostensibles de sarcasme, il allait bien finir par comprendre les intentions réelles de la petite et le plan qu'elle avait en tête - s'il ne l'avait déjà deviné au vu des questions posées.


(((1800 mots, citation de Les tontons flingueurs
Yurlungur a plutôt bien mangé et, sur le modèle de Sirat et Sibelle, a pris des provisions dans son sac.)))

...

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Dernière édition par Yurlungur le Sam 7 Jan 2017 19:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 3 Jan 2017 12:54 
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Ma dernière question jeta un froid sur l'assemblée et j'eus l'impression d'avoir mis le doigt sur quelque-chose d'important. Je décrochais alors totalement de la réunion pour commencer à réfléchir à cette piste tout en grignotant pensivement. Mon attention fût attirée de nouveau vers les autres lorsque la jeune femme m'ayant titillé sur mon manque de préparation déclara la fin de la séance. Tout le monde s'ébranla et une grosse partie du groupe fila vers les étages inférieurs à la suite d'Honoka et de l'elfe à la chevelure mauve, tandis qu'une paire d'aventuriers préféraient monter vers les hauteurs de la tour. Ne restèrent que les trois conseillers, une créature féline, une autre tendant plutôt vers le loup, une elfe de ma race et moi-même. J'avais perdu mon amie Nastya dans la bataille mais j'allais la rejoindre une fois que mes dernières questions auraient été posées.

Ce fût l'humoran roux qui prit d'abord la parole, s'adressant aux trois membres du conseil restant et leur posant une question qui était on ne pouvait plus intéressante. Il leur demanda plus ou moins ce qu'ils pensaient de leur précédente intervention sur ce monde. Si le sans-visage était vraiment un fauteur de trouble. Je compris mieux qu'il soit resté en retrait jusqu'à ce que Naral parte car ce genre de question n'aurait sans doute pas trouvé de réelle réponse en sa présence.

La partenaire de Sirat éclaira un peu plus la situation sur l'implication de son acolyte dans la précédente guerre, celui-ci ayant déjà rencontré notre cible. Nous nous retrouvions dans une affaire sacrément pointue! Pendant ce temps, la créature lupine avait griffonné quelque-chose sur un bout de papier arraché dans un livre de son sac. J'attendis donc encore mon tour pour me lancer, principalement vers la dame qui avait négocié avec les titans.

"Excusez-moi, tout à l'heure il a été sous-entendu que les titans avaient des attributs... Il a été mentionné le titan de la magie. Quelle est donc la nature des autres colosses? Je dis colosse mais si ça tombe ils sont tous petits! C'est juste la façon que vous avez d'en parler qui m'a fait pensé à des créatures énormes... Bref, je pose cette question car je reste sur ma théorie d'une alliance entre le sans-visage et l'un d'eux, et l'attribut de certain pourrait être utile à notre "ennemi"... Et sinon, Dame Simaya, pensez-vous qu'il vous serait possible d'entrer de nouveau en contact avec eux? Je sais que leurs terres nous sont interdites, mais peut-être qu'en votre compagnie..."

Je laissais ma question en suspend, avide d'une réponse positive. Certes il a été dit que les terres où vivent les Titans sont mortelles à nous autres mais il a bien fallu qu'elle s'y rende pour parlementer non?

((453 mots, j'ai mangé et bu à ma faim))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 4 Jan 2017 23:36 
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Plus les minutes passaient, et avec elles un flot continu d'informations et de questions, plus l'elfe se sentait cruche, incapable d'assimiler la moitié de ce qu'elle entendait. Agacée, elle gardait les yeux rivés sur la carte, ses doigts fins tambourinant silencieusement sur le plateau épais de la table. De temps à autre elle piochait de la nourriture dans le buffet et l'avalait sans y penser, plus pour occuper ses mains que par réelle faim. Lorsque, pour finir, l'Ynorienne invita ceux qui le souhaitaient à la suivre au bas de la tour pour former des groupes et se mettre en route, l'Elfe préféra rester assise encore un moment. Elle haussa un sourcil curieux à la question de l'homme-fauve, qui demandait si l'arrivée d'êtres étrangers à ce monde n'avait pas finalement rendu la vie plus difficile sur Aliaénon et si la disparition du Sans-Visage résoudrait vraiment le problème. Une question que l'Hinïonne trouvait pertinente, bien qu'elle doute que les trois conseillers apportent une réponse claire au poilu quant aux conséquences de la disparition du Sans-Visage. C'était apparemment son influence actuelle qu'ils réprouvaient, plus que son existence en elle-même. En outre Laewllyn avait entendu parler d'Oaxaca lors de son long séjour à Oranan, apprendre qu'elle sévissait aussi sur ce monde n'était pas vraiment pour la rassurer, Aliaénon pourrait-il trouver la paix avec cette sombre entité accrochée comme une tique sur son dos? L'Elfe en doutait sérieusement après ce qu'elle avait appris de cette soi-disant déesse.

Ce n'est que lorsque elle réalisa que tous, ou presque, avaient quitté la salle qu'elle s'enquit soudain sans s'adresser à personne en particulier:

"Cette carte...quelle est son échelle au juste? Combien de temps faudrait-il pour aller d'ici à...Fang-Ming, par exemple, avec un bon cheval?"

Autre chose la tarabustait dans la réponse que la reine des monts glacés lui avait donnée plus tôt, Laewllyn releva donc les yeux de la carte pour les river à ceux de Faseilh et lui demander:

"Vous disiez, Majesté, que le Sans-Visage n'avait aucune influence dans votre région, savez-vous comment cela se fait? Je veux dire par là qu'il semble trouver des adeptes un peu partout, mais pas en vos terres, y'a-t'il une raison précise, ou simplement connue à cela?"

Après que la reine lui ait répondu, la guerrière tourna son attention vers Simaya Sombreroc, l'observant durant quelques instants de ses prunelles aussi pâles que la vêture de Faseilh avant de se décider:

"Vous devez être une magicienne puissante si c'est vous qui avez été chargée de négocier avec les Titans, Dame Sombreroc..."

Laewllyn sourit légèrement à l'adresse du trio de conseillers avant de poursuivre:

"Sans doute l'êtes-vous tous trois d'ailleurs, alors peut-être pourrez-vous m'aider à comprendre certaines choses. Je suis, ou plutôt j'étais, une enchanteresse jusqu'à ce qu'un carreau d'arbalète me transperce le front et me tue, assez récemment. Je cherchais à atteindre un vieux temple voué à une entité primitive nommée Serpent, mais ses secrets n'étaient pas destinés aux mortels, fussent-ils elfes à la longue vie. J'ai été...réincarnée...sur un monde dont j'ignorais tout: Yuimen. C'était il y a quelques mois et, lorsque je suis revenue à moi, j'avais perdu tous mes pouvoirs, mais pas mes connaissances. Même si certaines semblent curieusement...inappropriées sur Yuimen comme sur ce monde."

L'elfe posa doucement son bâton sur la table, juste devant elle, puis reprit:

"Mon père est un maître des Runes, le gardien d'une terre de légendes et de magie. Il ressemble passablement au Seigneur Naral Shaam par certains aspects, en beaucoup plus...sombre et...moins bavard. Bref, il m'a enseigné qu'un bâton représentait l'arbre dont il était issu, et que l'arbre représentait les éléments du monde où il avait poussé. Un symbole puissant autrement dit, mais aussi, pour moi, un moyen de renouer avec la magie que j'ai perdue. J'ai trouvé ce bâton-ci sur Yuimen, mais...je ne parviens pas à me relier aux éléments au travers lui. J'ai entendu parler d'un bâton qui aurait appartenu à l'Ultime Pèlerin, une petite menteuse m'avait affirmé que c'était celui-là mais si cela avait vraiment été le cas...je l'aurais senti. Auriez-vous par hasard entendu parler de cette relique? Je serais sans aucun doute plus apte à soutenir votre quête si je retrouvais cette part de moi-même liée aux fluides, raison pour laquelle je vous pose cette question."

Laewllyn entendait Aube s'offusquer dans son esprit, mais elle n'en tint aucun compte. Le volatile l'avait précipitée dans un piège odieux sous prétexte de lui permettre d'acquérir une précieuse relique, elle avait failli en crever et elle avait réalisé à Oranan que ce bâton n'était certainement pas celui dont l'oiseau de malheur lui avait parlé. Qu'Aube récrimine tout son saoûl, elle avait menti et menti encore, bien qu'elle prétende le contraire avec une obstination désespérée depuis lors. Ce ne serait pas demain la veille que l'Elfe lui accorderait à nouveau sa confiance. Toutefois cette quête du bâton qui lui permettrait de renouer avec la magie n'occultait pas la raison première de sa présence ici, aussi reprit-elle:

"Autre chose, il a été dit qu'ici comme sur Yuimen sévissait une entité que vous nommez Oaxaca, quel est son pouvoir réel ici? Tente-t'elle, comme sur Yuimen, de conquérir vos terres? Et enfin, dernière question, les Elfes de ce monde, et ce roi Ejude que je pense aller voir ensuite, sont-ils d'une nature semblable à la mienne?"

L'Elfe s'abstint de préciser "parfaite et immaculée", après tout l'un de ses interlocuteurs semblait tout droit sorti de son caveau funéraire et une autre était apparemment humaine, il aurait été discourtois de souligner la malchance de leur naissance. Son sourire le plus charmant servirait incontestablement mieux sa cause et elle l'offrit de bon coeur à ses interlocuteurs, espérant que les Elfes d'Aliaénon seraient assez proches de ce qu'elle était pour pouvoir les considérer comme son peuple. Si tel était bien le cas, c'est certainement dans la forêt de Jollarsyth que commencerait son enquête sur les prétendues manigances du Sans-Visage en ce monde. Parmi les siens, si tels ils étaient, il lui serait plus aisé de se familiariser avec ce monde et tous ses mystères. Du moins l'espérait-elle avec, peut-être, cette damnée bribe de naïveté que l'âge n'avait su atténuer en elle.

(env. 1100 mots, a bu et mangé)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 7 Jan 2017 02:36 
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Passer les fluides, je commence à avoir l'habitude maintenant. Me faire la réflexion devient aussi une habitude au final. Franchement, soit tout ce que je vis en ce moment est vraiment similaire, soit je commence à radoter comme une vieille elfe sénile qui passerait son temps à raconter comment son chat est mort il y a 500 ans. Nan...J'en suis pas encore là. Toujours est-il que je suis de retour sur Aliaenon. Je ne pensais pas y remettre les pieds de si tôt enfin pour moi. Parce que pour les habitants de ce monde, la dernière fois qu'ils ont vu ma tronche de métal, c'était il y a cinq ans. Et cinq ans, c'est long. Très long. Je me pose donc tout un tas de questions. Certaines utiles, d'autres moins, quelques unes joyeuses, les dernières franchement glauques. Je suis curieux de voir ce qu'est devenu ce monde. De voir ce que le conseil d'or et les titans en ont fait. Nos statues sont-elles encore là ? Thensoor est-il toujours aussi moche ? Combien de personnes se sont faites piétiner par un Titan en oubliant de regarder partout avant de traverser une plaine ? Comment s'est passée la reconstruction d'Esseroth ? Vallel a-t-il refait surface dans un nouveau corps ? Plein de questions, trop de questions. Elles affluent, en boucle, inlassablement, jusqu'au moment où j'arrive en compagnie des autres, dans la salle où une partie du conseil nous attends. Je ne les connais pas tous, mais en reconnaît la plupart. Finalement, Thensoor n'a pas changé contrairement a...C'est vraiment la douce Honoka ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces cinq années n'ont en rien entamé son charme...Bien au contraire. Oui, il y a sans doute des remarques plus pertinentes à faire, sur les absents ou sur les propos que chacun commence à tenir, mais bon, je ne suis qu'un homme.

De sa douce et délicate voix, elle commence par nous expliquer la situation et franchement, ça à l'air d'être le bordel. Enfin en même temps, c'est sans doute pour ça qu'ils nous ont demandé de l'aide. La titans ont refaçonné le monde, les Sans-Visage fait son malin et démarre un petit culte en choppant des partisans à gauche à droite. Des chevaliers sans laisse luttent contre ce dernier. D'ailleurs, et sans que je n'arrive à comprendre pourquoi, ces derniers ne semblent pas avoir la cote parmi mes compagnons Yuimeniens. Sérieux, ils font juste leur boulot, comme ils peuvent. Alors ouais il peut y avoir une ou deux pommes pourries dans la panier, mais c'est pas pour ça qu'il faut toutes les refiler aux porcs. Nan, je ne pige vraiment pas cette haine naissante et du coup, pourquoi la discussion ne semble tourner qu'autour d'eux. Sérieusement, on s'en branle. Personnellement, tant qu'ils ne viennent pas me chier dans les bottes et qu'ils ne m'empêche pas de faire mon boulot, je vois pas pourquoi j'irai leur taper sur les doigts. Bon, c'est sûr que si j'en croise un qui se la joue excès de zèle j'interviendrai, mais sinon, leur objectif est le même que le notre. Ou en tout cas le même que le mien : Coller un bon gros coup de pied dans le cul du Sans-Visage pour qu'il arrête de se la jouer ado complexé parce que son membre viril est plus petit que celui de ses voisins.

Les discussions se poursuivent à gauche et à droite, chacun y allant de son petit commentaire, de sa petite question, pertinente ou non. Je reste là, silencieux, attentif, grignotant quelques fruits. J'avais déjà mangé avant de venir, mais je ne sais pas vraiment ce qui m'attend alors autant faire quelques réserves. Quelques fruits et un peu de viande séchée dans mon sac, je remarque un peu plus loin que Xël quitte la pièce en suivant Charis. Je ne sais pas trop quoi faire pour le moment, ni où aller, où commencer. Alors autant suivre ceux que je connais et que j'apprécie. Puis je m'en voudrais qu'il arrive quelque chose à mon clodo de service pendant que je ne suis pas là. Lui qui ne m'a jamais traité différemment, lui qui ne m'a jamais jugé même quand il en a appris un peu sur mon passé. Lui qui n'a jamais posé de regard haineux sur moi...Il m'est trop précieux pour moi. A partir de maintenant, les rôles vont s'inverser et c'est moi qui lui servirai de garde du corps.

Une pomme en bouche, je m'étire plus par habitude que par réelle utilité et, faisant un signe de tête à mon archisquelette préféré pour ne pas jouer les gros rustres, je décide de suivre tranquillement Xël. Je les suis, lui et Charis, jusqu'en haut de la tour. Dans une pièce ou flotte une immense pierre bleue. Une version obèse de celle que j'avais ramassé dans la tour d'Orsan. Au milieu de la pièce un homme que je ne reconnais pas. Enfin, il me semble l’avoir déjà vu, mais impossible de me souvenir de son nom. Il semble en grande discussion avec la jeune demoiselle et Xël qui vient de les rejoindre. Ne souhaitant pas interrompre de possibles émouvantes retrouvailles. Je reste tranquillement dans l'encadrement de la porte, à moitié caché dans l'obscurité. J'observe, j'écoute. Je réfléchis encore aux informations que j'ai pu recueillir en bas, essayant de séparer le bon grain de l'ivraie. Jusqu'au moment où Xël évoque le fait d'entrer en contact avec le Sans-Visage. Il ne sait franchement pas dans quoi il s'embarque. Il y a cinq ans déjà, alors qu'il ne se planquait pas et qu'il avait la main mise sur ce monde, il était à peine plus ouvert au dialogue qu'un muet de naissance à qui on aurait coupé la langue...Alors maintenant qu'il se planque. C'est donc clairement le moment de faire mon entrée. Souriant, mais le regard sérieux.

« Tu cours droit vers les emmerdes M'sieur le clodo. J'ai pu discuter avec le Sans-Visage pendant notre précédente venue et c'était déjà un sacré glandu. Bref, tout ça pour dire que tu n'iras pas sans moi. »

Je me tourne alors vers Charis, me grattant l'arrière du crâne l'air légèrement gêné.

« Enfin si ça ne vous dérange pas bien sûr. »

Puis finalement vers la dernière personne présente, en m'inclinant.

« D'ailleurs je ne crois pas vous avoir déjà croisé. Karz, pour vous servir. »

Retourner dans le désert, pourquoi pas ? Qui sait, je vais peut-être pouvoir déposer des fleurs sur ma propre tombe.

[1077 mots]

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 7 Jan 2017 10:25 
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Localisation: Aliaénon
La réunion prit fin sur aucune autre note notable. Honora nous distilla quelques conseils avant de nous inviter à la suivre vers le rez-de-chaussée de la Tour. J’attrapais quelques denrées pour la route, surtout du pain, avant de suivre le mouvement. Surement un peu plus enjambé qu’à l’accoutumé sous l’effet de mes verres de vins engloutis.

Le rez de chaussée, une salle ronde, dont l’entrée immense donnait sur l’extérieur n’était pas vide. Une Ynorienne à l’air farouche la gardait avec sérieux. Je me rappelais son visage, mais je ne connaissais pas son nom. Elle avait l’air toujours si abordable…

Il y avait également trois êtres en armure qui nous attendaient de pied ferme. Ils nous furent présentés comme des membres Chevaliers d’or par Honoka. Les petits groupes se formèrent pour différentes missions et j’écoutai attentivement ce qui fut dit. J’avais déjà choisi ou j’allais, mais avant toute chose, je devais discuté avec le sieur Shaam. Fort heureusement, il s’était esseulé dans un coin et j’en profitai pour l’interpeller.

"Ex-disciple du Dragon Mauve avant de devenir Dragon Mauve lui-même. Capitaine des armées d'Oaxaca, avant de devenir son ennemi, un héros d'Aliaénon. J'ai hâte de voir quelle sera votre prochaine partition Shaam..."

Je souris de bon coeur, devant ce viel allié.

Naral sourit malicieusement.

"Elle n'est pas encore écrite, mais je gage qu'elle sera sanglante, à un moment. Il serait dommage de se séparer d'un refrain si motivant, n'est-ce pas ? Hihihi.

Je souris d'autant plus devant ces paroles, en dévoilant cette fois mes dents blanches.

"Peut-être le chanterons-nous ensemble alors !"

Je me raffermis quelque peu, laissant ces plaisantes paroles de retrouvailles de côté.

" Bien que j'aie plaisir à vous retrouver, j'avoue que notre dernière rencontre m'a laissé un goût amer. Ce lien qui nous unit, dans la mort... Chaque nuit avant de m' endormir, j'ose espérer que vous bluffiez. De vous à moi, le faisiez-vous ? « 

Les yeux d'or de Naral se rétrécirent un instant, comme s'il sondait mon expression. Puis il répondit.

"Aucunement. Nos âmes sont liées. L'on ne peut m'occire sans vous tuer vous d'abord. Et Tathar Linwelin. Me prenez-vous pour un menteur, Ezak d'Arkasse ? »

"Loin de moi cette idée Shaam. Je commence à vous connaître. Vous avez bien des vices, mais le mensonge n'en fait pas partie."

Je réfléchis un instant en silence aux paroles qu'il veait de prononcer.

"C'est donc ça... J'avoue que je n'avais pas bien pris conscience de toute la complexité de ce lien. Je vois plus clair maintenant. Et presenté comme ça, je n'ai plus l'impression d'avoir cette épée de Damoclès sur ma tête."

J'haussai les épaules et mon sourire réapparu.

" Comptez sur moi pour ne jamais rendre l'âme."

J'hésitai à mettre un terme à notre conversation avant de me reprendre. Il y avait un point important dont je voulais lui faire part. Il était la seule personne à avoir ma confiance à ce sujet dans cette pièce.

"Une dernière chose Naral."

Je montrai ma bague, insigne d'officier d'Oaxaca et je baissai le ton.

"En quoi mon allégeance peut nous servir dans notre mission en ce monde ? J'ai entendu parler de ce Elurien d'Asamoth pendant le conseil. Il y aurait-il un interêt à ce que je me présente à lui en tant que Sergent de la Reine Noire ? Il y aurait-il un intérêt que je me présente ainsi pour quiconque, dans ce monde qui a été meurtri par elle ? « 

Un mystérieux sourire para les lèvres de l’elfe, suite à toutes mes paroles, qui ne disparut pas lorsque j'évoquai ma sombre allégeance.

"Je doute que quiconque, hormis Elurien d’Assamoth, voit d’un bon œil un rapprochement avec la sombre Reine ayant semé tant de troubles sur ce monde. Cet anneau vous garantira un laissez-passer pour les cités de la Lande Noire, à n’en pas douter. Mais prenez garde à ne pas tomber entre leurs griffes, en révélant votre venue en ce monde via la Tour d’Or. Pour moi, votre allégeance réelle importe peu. Il y a longtemps que j’ai cessé de me préoccuper des vaines guerres entre l’ombre et la lumière. Hihihi. »



J'écoutai les paroles de Shaam avec attention avant de pencher légèrement la tête sur le côté, intrigué par ses propos.

"C'est donc ainsi que vous définissez cette guerre ? "L'ombre contre la lumière ?
Je ne vous savais pas si manichéen... "
comment ai-je surpris.
Je ne pus m'empêcher de faire valoir ma position.

"C'est une guerre de civilisation. C'est la survie de nos coutumes, de nos valeurs. La justice, L'ordre, le respect des règles, les classes, la liberté ! Des mots dont les rues Omyriennes sont exemptées..."

Un Temps.

"Ne vous méprenez pas sur mes affiliations. Nous sommes frères de parjures. Je ne sers personnes. Juste moi, et ce, jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle." Dis-je la tête haute.

Je repris d'un ton plus léger.

"Vous avez un dernier conseil ? Vous qui avez parcouru ce monde cinq années durant ? »

Naral haussa un sourcil.

« Vous m’avez mal compris, maître d’Arkasse. J’ai simplement dit que je me désengageais de cette vision dualiste de la guerre que certaines puissances voudraient nous imposer. Cette ombre contre cette lumière. Ce ne sont que des disputes entre des opportunistes territoriaux disant se battre pour des causes qui les dépassent. Le vrai combat, lui, est bien moins incarné, bien moins concret, et plus difficile à déterminer. Peut-être en prendrez-vous conscience, un jour. Hihihi. »


Et à la demande de conseil, il rétorqua :

« Le monde a changé, en cinq ans. Les personnes que vous auriez pu connaître jadis ne sont peut-être plus les mêmes. Tout est désormais bien plus dangereux, en Aliaénon. Soyez prudent, méfiez-vous de tout et de tous. Et ne prenez aucun danger à la légère, cela vous serait fatal. »


Il me salua de la tête et, sans un mot de plus, s’éloigna, mettant fin à la discussion. Je le regardai faire sans un mot, avant de me diriger moi-même vers le chevalier à l’armure argent et, or et la Dame Astenor.

« J’irais avec vous. »

J’avais pour idée de tenter de retrouver trace de Légion avant de filer pour la Lande Noire. 

Citation:
1025 mots

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 7 Jan 2017 16:31 
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Tour d’Or – Salle de Vision (13h30)

    Ibn Al’Sabbar regarda en priorité Karz qui venait d’entrer dans la Salle de Vision. Il répondit à ses salutations par un léger inclinement de la tête.

    « Nous nous sommes déjà croisés, Rempart lumineux. À votre éveil ici-même, voici cinq ans. Mais sans doute étiez-vous alors trop nerveux pour vous rappeler de moi. Enchanté que vous ayez décidé de vous soucier des miens. Je suis Ibn Al’Sabbar, Cadi Yangin. »

    Puis, vers Charis pour répondre à sa question.

    « Je doute, ma Dame, qu’aucun d’entre eux ne se joigne à vous. Particulièrement à vous, d’ailleurs. Ou à un quelconque Cadi Yangin ayant abandonné le Conseil alors. Ils se sont tous radicalisés plus encore qu’autrefois, sans nos interventions relativistes. Vous ne trouverez aucun allié parmi eux. »

    Il émit un bref sourire lorsqu’elle évoqua la légende de Vakkar Tî et de la chute de Messaliah, avant de répondre, sans doute moins précisément qu’elle ne l’aurait voulu.

    « Ce n’est là que l’histoire d’un jeune écervelé qui, croyant tout voir, n’a fait que se rendre compte à quel point il était aveugle. C’est mon amour, ma curiosité du Désert qui a perdu la cité. Mon impétuosité. Tout ce que cette légende peut réellement vous apprendre, c’est quelle est la puissance de Vakkar Tî, le Sans-Visage, qui pour répondre à un souhait de voir de près les confins du désert de feu a enseveli la Cité dans celui-ci, approchant les frontières de la fournaises de notre ancienne capitale. Il m’est difficile de conter ces mots d’un autre temps. Les pertes ont été terribles, et mes blessures sont loin d’être cicatrisées. »

    Il ne semblait pas vouloir s’étendre davantage sur le sujet. Il répondit à la dernière question de la princesse du désert.

    « Messaliah comportait mille entrées, autrefois. Superbe et grande, laissant le jour filtrer en elle. Mais toutes celles-ci sont condamnées, désormais, enfouies comme la cité sous des tonnes de sable. Je n’ai connaissance d’aucune autre entrée que celle que vous avez ouverte avec l’aide de cette clé. »

    Il désigna la Clé de Sol pendant au cou de l’enchanteresse. Et après un instant, se tourna vers Xël.

    « Je doute que quiconque au Conseil, depuis la création de celui-ci, ait songé à prier le Sans-Visage, non. Je l’ai prié, vénéré autrefois. Mais c’est un esprit aussi retors que puissant. Il est très intelligent, et saura lire en vous vos intentions. »

    Le sorcier se tourna vers un meuble de la pièce pour en saisir un petit sac de cuir qu’il tendit à Charis.

    « Ceci contient des pierres de vision interconnectées. Pourriez-vous en donner une à chacun des aventuriers volontaires ? Elles permettront de communiquer entre vous. Et uniquement entre vous. Le pouvoir de celles que vous possédiez alors est par trop corrompu pour les user comme à l’époque. Même vous, Charis, devrez vous en munir d’une. Nul ne peut plus voir à travers celles-ci, cependant. Il vous faudra murmurer vos paroles à la pierre pour qu’agisse le pouvoir de celle que vous ciblez. »

    Il se tourna vers les trois, et les salua d’un signe de tête.

    « Vous avez beaucoup à faire, aventuriers, Sauveurs d’Aliaénon. Une fois de plus, nous comptons sur vous. Je resterai quant à moi ici pour observer l’avancée de votre progression. Sachez que je veillerai toujours sur vous, pendant votre périple. »

    Il mettait sans doute fin à la discussion… Sauf si quelqu’un avait autre chose à rajouter.


Tour d’Or – Salle du Conseil (13h30)

    Ainsi, seuls Sirat, Sibelle, Algaries, Galelia et Laewllyn étaient restés dans la salle du Conseil d’Or. Nul des Conseillers n’avait rechigné à voir quelques aventuriers à piller la table de ses denrées alimentaires. Simaya avait juste levé un sourcil surpris lorsque Sibelle avait décidé de s’emparer de deux cruches remplies d’eau, les seuls contenants à table, pour les fourrer dans son sac. Espérait-elle vraiment qu’elles ne se renversent pas ?

    C’est Simaya qui se tourna vers l’humoran pour lui répondre.

    « Je comprends vos doutes, servant du Destin. Et à ceux-ci je n’ai à répondre que notre propre ignorance. Nous n’étions pas là lorsque les Titans furent endormis. Nous sommes toujours présents, en vie, alors qu’ils sont éveillés. Et ils ne sont pas une menace directe. Je crois cependant que le choix de les éveiller était le bon : ça respecte l’ordre des choses. Ce monde a été créé alors qu’ils en faisaient partie. Nul n’a le droit de décider pour eux s’ils doivent vivre ou périr. Pas même le Sans-Visage. C’est leur rendre leur liberté, que de les avoir éveillés. Et il n’est pas du notre de déclarer la mort du Sans-Visage, jusqu’à ce qu’il ne nous mette officiellement en danger. Mais il doit être puni pour sa faute, et répondre de ses actes passés. La justice sur ce monde en dépend. »

    Elle marqua une pause avant de poursuivre, sombre.

    « Il n’est cependant pas le seul mal de ce monde. Il corrompt, certes, mais nombre de créatures et de personnalités sont au moins aussi dangereuses sur Aliaénon. Aussi nous occupons-nous d’un problème à la fois, en visant, je le crois, le plus urgent et vaste en priorité. »

    Les deux autres Conseillers approuvèrent ses dires en opinant sentencieusement de la tête. Puis, Thensoor Val’Crooh se tourna vers Sibelle pour rebondir sur ses paroles.

    « Prenez garde de ne pas sous-estimer le Sans-Visage. Si vous lui tendez un piège, il le sentira. Il est omniscient en ces terres. Omniprésent. Cette tour, grâce à la magie d’Ibn Al’Sabbar, est la seule qui reste aveugle à ses yeux, et sourde à son esprit… à moins qu’il n’y pénètre physiquement, bien sûr. »

    Puis, il reporta son attention sur le parchemin que lui tendait le liykor noir. Pendant qu’il en prit connaissance, Faseilh prit la peine de répondre à quelques questions de l’elfe blanche.

    « Il est difficile de vous donner la distance exacte séparant la Tour d’Or d’une autre cité en ce monde. Mais pour l’avoir parcourue plusieurs fois, la route allant jusque Fan-Ming ne vous prendra pas moins de quatre journées complètes de chevauchée, avec une bonne monture. Le double, au moins, si vous y allez à pied ou en litière. »

    Elle maintint un regard assuré lorsque l’elfe évoqua ses propres pouvoirs et son peuple, et ses terres.

    « Les Géants des Monts de Sansarth n’ont jamais été mis en contact avec le Sans-Visage, auparavant. Ils ne vénèrent pas non plus les titans. Pour eux, je suis l’Unique. Leur protectrice et leur représentante. Leur ferveur à mon égard n’a jamais cillé du moindre doute. Je peine à croire qu’il pourrait en être autrement, aujourd’hui. »

    Thensoor, de son côté, avait fini par décrypter l’écriture du lupin, et répondit aux annotations de ce dernier de sa voix grave, d’outre-tombe.

    « Vous savez comment vous pouvez nous aider, Algaries, noir liykor. Apprenez-en le plus possible sur le Sans-Visage, et référez-en à ce Conseil. S’il vous est loisible de croiser le sieur Azra, à l’avenir, transmettez-lui mes amitiés. Concernant Jesuir et les Landes Tanathéennes, nous n’en savons hélas que peu. Nul vivant n’y a mis les pieds depuis l’éveil des Titans. Peut-être que les personnes les plus à-même de vous aider seraient les Chevaliers d’Or, qui bien que n’osant pas s’y rendre, le désirent avec ardeur. »

    Il jeta un coup d’œil à Simaya, seule représentante d’Esseroth ici présente, mais répondit lui-même à la question concernant la chute de cette cité libre.

    « Azra n’était guère à la bataille qui a vu s’effondrer Esseroth. Mais il s’est fait connaître par un fait majeur ayant suivi ce désastre : à l’aide d’une armée de morts, d’esprits vengeurs venue tout droit de Jesuir, il a repris la cité aux envahisseurs fidèles à Oaxaca, et tué tous les orques qui s’y trouvaient encore. Concernant Naral Shaam, cependant, il m’est difficile de parler en son nom concernant ses objectifs. Si Azra vous a dit de s’en méfier, c’est qu’il s’est fait leurrer par celui que l’on nomme le Dragon Mauve, comme tous sur ce monde. L’elfe violet a mené sa barque pour arriver à ses propres objectifs, trahissant ses maîtres, et donc Vallel en personne, et lui apportant la mort. Il a su se trouver des alliés puissants en les personnes des Ouessiens de Nagorin, et est parvenu à son but : éveiller les Titans. Un mal pour un bien, diront certains. Mais nul ne peut pleinement se fier à lui. Sans doute est-ce pour ça qu’il vous a été conseillé de vous en méfier. »

    Puis, il passa sur les deux dernières questions, sans changer de teint de voix.

    « Je suis l’un des plus puissants sorciers de cette terre, effectivement. Et malgré ça, je n’ai aucun conseil à vous donner sur la magie de ce monde, sinon d’en user avec parcimonie. Elle est dangereuse, destructrice, incontrôlable à moins d’en maîtriser parfaitement tous les détours. Quant à l’existence d’hommes-loups en ces terres, il est venu à mes oreilles l’apparition de certains d’entre eux dans la forêt d’Emeraude, domaine des Hommes Pâles, suite à l’Eveil des Titans. Peut-être la Reine Sheeala d’Argentar saurait-elle vous en dire plus à ce sujet, si vous la trouviez. »

    Simaya, elle, se tourna vers la dénommée Galélia pour lui répondre.

    « Terre, Glace, Eau, Roche… Nombreux sont les éléments dont sont parés les Titans. Mais tous ont cette caractéristique commune qu’ils sont immensément grands. Des colosses, donc, effectivement. Je ne pense pas qu’il soit possible d’entrer en contact avec eux, non. Même en ma présence. Ce fut, à l’époque, une terrible épreuve pour moi, et les termes de nos accords étaient plus que clairs : chacun doit vivre de son côté. Si vraiment vous pensez que l’un d’entre eux a pu passer outre sa rancœur et s’allier au Sans-Visage, vous devrez le découvrir d’une autre manière qu’en les contactant directement. Du moins si vous tenez à votre vie. »

    Puis, sans transition, répondit aux questions de la seconde elfe blanche, Laewllyn.

    « Je n’ai jamais entendu parler d’un tel objet. Ni mes pairs ici, je pense. Cependant, je peux vous aiguiller vers une piste qui saura vous aider, peut-être : Les Ouessiens de Nagorin, les Illuminés, sont experts en connaissances sur ce monde, et collectionneurs d’objets de légende. Si ce bâton est sur ce monde, ils en sauront sans doute connaissance… S’ils n’ont pas déjà mis la main dessus. Mais je doute qu’ils vous aident aveuglément. »

    Elle profita d’avoir la parole pour répondre à l’ultime question de l’elfe, concernant les pouvoirs d’Oaxaca en ce monde.

    « Oaxaca n’est pas présente elle-même. Voici cinq ans, Vallel, l’un de ses servants, originaire de ce monde, d’Esseroth, la représentait, et a déclenché la Grande Guerre, qui a mis nos terres à feu et à sang depuis le Sud jusqu’au Nord. Il a fait tomber Esseroth, et menacé Fan-Ming. Sans l’intervention des Sauveurs d’Aliaénon, et de Naral Shaam, qui lui a tourné le dos, sans doute Aliaénon serait-elle intégralement sous son contrôle. Mais ses armées se sont faites massacrer, et son pouvoir est dérisoire, alors que son esprit âme la Lande Noire sous les ordres d’Elurien d’Assamoth, Archi-sorcier d’Elscar’Olth. Nul ne sait ce que ce sbire fomente en ces sombres terres… Mais nous n’en avons plus eu aucune nouvelle depuis l’Eveil des Titans. Quant aux elfes, ils pourraient, j’imagine, être semblables à vous. Le Roi Ejude saurait sans doute vous en apprendre plus que moi. Je ne les connais que peu. Je sais juste qu’ils vénèrent la nature et ne vivent que pour protéger leur forêt. »

    Thensoor finit par intervenir, toujours sombre.

    « Peut-être devriez-vous vous hâter, maintenant, à rejoindre les vôtres. Naral Shaam avait un don à vous faire, avant que vous ne partiez. Il serait dommage de le manquer. »

    Ceci clôturait sans doute l’entrevue… Sauf si quelqu’un avait quelque chose à ajouter.


Tour d’Or – Rez-de-Chaussée. (13h30)

    Les choses se mettaient petit à petit en place. Les expéditions se dessinaient et les groupes se formaient.

    Dorika, de son côté, répondit sommairement à Kiyoheïki.

    « J’irai sans aucune difficulté à dos de cheval. »

    Sans plus demander son reste, elle s’en alla s’isoler dans une zone plus vide de la pièce, s’adossant au mur en attendant que les choses évoluent. Naral Shaam, après qu’il eut parlé à Ezak, se tourna vers la petite Yurlungur pour répondre à ses questions, un sourire malsain sur les lèvres.

    « Continuez à écouter tout ce qui se dit, et vous croirez bientôt tout et n’importe quoi, comme cet elfe noir. Hihihi. Je n’ai jamais révélé la moindre affiliation à Brytha ou à ses préceptes, quand bien même ai-je avoué avoir été contacté par elle, sur Yuimen. Quant à l’influence des divins yuimeniens sur ce monde… J’en doute. Ils ont leur domaine, et ne se rendent pas si aisément dans celui d’autres. Les résidents d’Aliaénon ont suffisamment à faire entre les Titans et le Sans-Visage pour rencontrer à nouveau d’autres divinités. »

    Il regarda tout autour d’eux lorsqu’elle murmura, et lui répondit sans se cacher ni baisser la voix.

    « Les gens de ce monde me connaissent, oui. Comme chacun connaît les Sauveurs d’Aliaénon. Je suis le Dragon qui a amené l’Eveil des Titans. Quant à mes buts, nul ne peut se gausser de les connaître, sinon moi. Hihihi. Vous feriez mieux de vous en tenir à ça. Ne vous méprenez cependant pas : si j’ai pris votre défense, à Oranan, ce n’est pas pour que vous me colliez aux basques. Je suis un solitaire, et en solitaire j’agis. Vous aider à rejoindre un objectif, je le peux, mais une quelconque collaboration directe s’arrêtera à ça. Trouvez-vous d’autres alliés pour traîner dans leurs pattes. Je crois avoir entendu que le Sieur Kiyoheïki et sa compagne tressée se rendaient dans le Royaume Pâle, vers Arothiir. Peut-être feront-ils de pertinents compagnons de route, ne trouvez-vous pas ? »

    Il se tourna vers les deux êtres en questions et ricana de plus belle, avant d’énoncer d’une voix claire, afin d’être entendu de tous :

    « Bien. Ce n’est pas que votre compagnie m’ennuie, mais nos objectifs en ce monde n’attendront pas. Je me rends séant dans le Sud du Continent, survoler les Landes Noires en quête de réponses. Je pourrais transporter quelques-uns d’entre vous qui se rendraient au Sud. Les explorateurs des Landes Tanathéennes, par exemple, si aucun ne rechigne à voler à dos de dragon… Hihihi. »

    Et sans plus tarder, il s’en alla près de la porte gardée par la plaisante Katsuya, avant de se retourner une dernière fois vers les aventuriers.

    « Je donne à la vaillante Katsuya un sac contenant des sifflets, appeaux à dragons. Veillez à vous en saisir d’un, si vous avez envie de l’aide de mes sauriens alliés. »

    Et sans plus tarder, ni demander son reste, il quitta la Tour d’Or. Honoka, elle, parla alors pour résumer la situation.

    « Hors de la tour, lorsque vous aurez décidé de votre périple et de votre implication dans l’un des objectifs décrits ici, vous aurez accès à des vivres et des montures et équipements de base, si tel est votre souhait. Le Dragon d’Or vivant sur ces Plaines nous fait l’honneur de sa visite, et a assuré qu’il voudrait bien mener au loin des aventuriers qui se rendraient à un point précis. Nul doute que vous pourriez profiter de ses services, sieur Endar, avec ceux qui vous accompagneront vers Nagorin. À moins que vous ne préfériez vous y rendre par un moyen plus traditionnel. »

    Les aventuriers présents se divisèrent à nouveau en groupes épars. Dorika s’approcha à nouveau de Kiyoheïki, prête à le suivre à l’extérieur lorsqu’il l’aurait décidé. Celemar Dongho et son frère, silencieux, approchèrent du duo et le premier salua le semi-elfe.

    « Vous pourrez compter sur notre secours, à mon frère et à moi. Mes flèches et son épée sont vôtres, jusqu’à ce que nos routes se séparent. D’ici là, nous vous aiderons à remplir vos objectifs, si cela vous sied. »

    Nastya, elle, s’approcha d’Endar.

    « Je n’ai pour l’instant pas d’intérêt à me rendre dans les Monts de Sansarth, mais vous avez assuré y être lié, et vouloir y retourner. Permettez-moi de vous accompagner à Nagorin, pour l’heure. »

    Ni Krayne Vassiliev, ni Thrag Varag ne semblaient quant à eux avoir choisi une mission parmi celles-là. Peut-être le nain recruterait-il sur place des hommes pour qu’ils se joignent à sa cause. Ernold Thessier, lui, impatient, fut le premier à sortir, seul, après Naral Shaam, s’emparant d’un sifflet. Le chevalier Blanc et Or resta auprès d’Elysea d’Astanor, qui vit l’arrivée d’Ezak d’un œil reconnaissant.

    « Ce serait un plaisir que de compter sur votre lame, concitoyen. »

    Elle avait sans doute reconnu en lui ses traits kendrans.

[HJ : Apartés possibles. Réponses ponctuelles de petits groupes également.]


[Charis : 0,5 (introspection) + 1 (questions) + 0,5 (choix de mission) + 2 (bonus longueur).
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (choix de mission) + 1 (bonus longueur).
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (choix de mission) + 0,5 (don de faveur) + 1 (bonus longueur).
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (choix de mission) + 1 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (subtilisation de denrées) + 0,5 (bonus longueur).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (choix de mission) + 0,5 (vol de denrées) + 1 (bonus longueur).
Algaries : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur).
Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (empreint définitif de denrées) + 0,5 (questions) + 1,5 (bonus longueur).
Galelia : 0,5 (questions).
Laewllyn : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur).
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (accaparation de denrées) + 0,5 (choix de mission) + 1 (bonus longueur).
Ezak : 0,5 (aparté) + 0,5 (choix de mission) + 0,5 (bonus longueur).
Hisaya : (absence justifiée).
Anastasie : (Absence justifiée).]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 7 Jan 2017 19:00 
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...

(Hmph.) C'était la pensée qui traversait l'esprit de la petite alors que le Dragon, dans un élan d'égocentrisme, refusait son offre sans oublier de passer par une légère humiliation. Lui “coller aux basques”, “traîner dans ses pattes”, être d'une “compagnie ennuyeuse”... Elle ne pouvait s'empêcher à présent de le regarder s'éloigner avec une aigreur difficilement répréhensible. Mais il fallait garder sa dignité dans ce monde de grandes personnes qui ne l'estimaient en rien et, si elle voulait se rendre à Arothiir, aller voir le calme Kiyoheiki et la laconique Dorika restait l'unique solution. Il lui serait ardu de les convaincre de la prendre avec eux, mais avec un peu de chance... Après tout, le Dragon avait tout de même parlé de “secrètes potentialités” qui lui étaient associées : il suffisait que cela joue un tant soit peu en sa faveur pour qu'elle s'affranchisse des barrières que posaient sa condition d'enfant.

Elle s'avança vers les deux personnages, les regardant à tour de rôle. Il lui était désagréable de devoir venir demander à les accompagner, justement parce qu'il s'agissait d'une demande et qu'elle se soumettait à un potentiel refus, à du mépris pur et dur ou à une quelconque autre forme de raillerie, silencieuse ou non. Autrement dit, il s'agissait de se plier à leur jugement.
Et elle détestait ça.

« Vous êtes... le Sauveur d'Aliaénon Kiyoheiki, n'est-ce pas ? »

Elle espérait avoir bien répété son nom, qui n'était par ailleurs pas sorti facilement : mais avec un peu d'entraînement, elle ne doutait pas pouvoir arriver rapidement à l'appeler normalement. N'ayant jamais entendu parler de lui jusqu'à présent, le seul titre de Sauveur d'Aliaénon - qui semblait distribué à de nombreuses personnes ici - couplé à sa petite taille permettait ainsi de l'aborder plus aisément, du point de vue d'une gamine.

« J'aimerais me rendre moi aussi dans le Royaume Pâle, vers Arothiir, indiqua-t-elle en plaçant les mains dans le dos, un regard sur le côté pour marquer un faux désintérêt et sa propension à la comédie.
Je serais ravie de pouvoir partager votre compagnie le temps du voyage, tout du moins, ainsi que votre expérience sur ce Royaume... si vous souhaitez bien sûr la partager avec nous. »

Elle désigna d'un signe du menton l'Exechienne qui se tenait à côté et reprit avant que l'un d'eux ne puisse émettre des objections à sa venue :

« Je tiens à préciser que, si vous ne souhaitez pas traquer le Sans-Visage en ma compagnie par la suite, ce serait plus que compréhensible. Elle soupira sans réussir à calmer la colère sourde qui l'accaparait depuis qu'elle était arrivée ici et qu'on la regardait comme une moins-que-rien. Je ne voudrais pas vous coller plus que nécessaire, puisqu'il semblerait déjà que beaucoup trouvent ma présence en ces lieux gênante. »

Maintenant que son amertume était sortie par des mots, elle se sentait un peu plus légère, étrangement. Et, en son for intérieur, elle gardait tout de même l'espoir que le voyage lui-même permettrait un rapprochement suffisant pour qu'elle s'intègre un minimum malgré ses propres paroles. Même si Dorika ne semblait pas le genre de personnes qui l'accepterait immédiatement, il faudrait qu'elle coordonnent leurs actions au sein de cette ville, Arothiir, si elles s'y trouvaient en même temps.

Elle remarqua du coin de l'œil qu'Ezak avait rejoint le groupe qui s'en irait vers la lande des morts, tandis que d'autres, un certain nombre même, étaient restés à l'étage. D'autres réflexions passaient par sa petite caboche, sur ce culte secret du Sans-Visage, ces troubles qui agitaient ce monde et toutes les péripéties qui lui arrivaient. Dire qu'il y avait à peine deux petites semaines, elle n'aurait jamais imaginé quitter Dahràm un jour... Le monde changeait bien vite.

Mais il fallait se concentrer sur le présent, et particulièrement sur la réponse des deux adultes devant elle.


(((630 mots)))

...

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Dernière édition par Yurlungur le Sam 14 Jan 2017 17:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Dim 8 Jan 2017 18:02 
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Ce fut lorsque Sibelle prit la première cruche d’eau pour la mettre dans son sac qu’elle réalisa sa bêtise. La cruche n’étant non pourvue d’un couvercle ne pourrait retenir l’eau qui se répandrait dans le sac, mouillant tout son contenu. Sibelle se tourna alors vers un serviteur, et à voix basse afin de ne pas déranger les discussions qui y avaient cours, elle lui demanda de lui rapporter deux gourdes d’eau, une pour elle et une autre pour Sirat. Certes Sibelle n’était pas égoïste, mais elle n’était pas de nature très généreuse, elle ne voulait tout simplement pas à devoir partager sa propre gourde et être limitée dans sa consommation.

Les membres du conseil répondirent aux dernières questions des aventuriers.
Simaya signifia à Sirat qu’elle comprenait ses doutes, et elle avoua son ignorance n’ étant pas présente lorsque les Titans trouvèrent le sommeil. Par contre, elle lui fit remarquer que le réveil des Titans n’avait pas menacé leur survie. Et ils n’auraient pas déclaré la guerre au Sans-Visage si ce dernier ne les avait pas mis officiellement en danger. Elle précisa que s’il n’était pas le seul mal de ce monde et que d’autres personnalités pouvaient s’avérer aussi dangereuses, mais ils s’occupaient d’un problème à la fois. Retrouver le Sans-Visage s’avérait une urgence.

Thensoor prévint Sibelle qu’il était nécessaire de ne pas sous-estimer le Sans-Visage. Il était omniscient et pouvait flairer les pièges qu’on tenterait de lui tendre. Seuls les propos tenus à l’intérieur de la tour lui étaient inaccessibles. Sibelle opina de la tête, elle appréciait ce conseil. Elle était consciente qu’il ne fallait jamais sous-estimer l’ennemi et se promit d’être prudente dans ses actions contre le traître.

L’archi-sorcier lut le parchemin tendu par le liykor noir. Ce dernier ne parlait le langage commun, mais semblait être apte à l’écrire. Sibelle en déduisit qu’il ne devait posséder des cordes vocales suffisamment développées pour leur répondre. C’est avec attention que Sibelle écouta le sorcier expliquer que se rendre de la Tour d’Or jusqu’à Fan-Ming demanderait au moins quatre jours à dos d’un bon cheval. Sibelle en déduisit qu’il devrait se mettre en route sans tarder s’ils voulaient se rendre à Nagorin.

Sibelle fut un peu distraite et ne comprit toutes les questions ni les réponses qui en découlaient. Par contre, son attention revint lorsqu’elle entendit prononcer le nom d’Oaxaca. Cette dernière n’était pas présente sur Aliaénon, elle intervenait sur ce monde par l’intermédiaire de servants. Le dernier en lice fut Vallel. Ce fut lui qui déclencha la Grande Guerre, qui a fait tomber Esseroth et menacé Fan-Ming. Grâce à l’intervention de l’elfe mauve et des Sauveurs d’Aliaénon, Aliaénon serait sous son contrôle.

Pus Thensoor les invita à rejoindre les autres, leur rappelant que Naral avait quelque chose à leur donner.
Sibelle, qui en avait entendu plus qu’elle était capable retenir, acquiesça positivement à cette demande. Puis avant de franchir le seuil de la porte, elle annonça à Sirat.

« Je vous attends au rez-de-chaussée ! »

Ce disant, joignant le geste à la parole, elle quitta enfin la salle du conseil, descendit les escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée où nombre d’aventuriers y étaient assemblés. Elle se dirigea alors vers Endar.

« Moi et Sirat désirons toujours nous rendre sur Nagorin. Est-ce encore votre cas ? »

(((549 mots )))

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Dernière édition par Sibelle le Lun 9 Jan 2017 23:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Lun 9 Jan 2017 22:04 
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A peine ai-je terminé de poser mes questions que l’aéromancien prend à son tour la parole pour me répondre, expliquant qu’il a quelques dons en magie, mais qu’il a tout appris sur le tas sur Aliaénon. J’incline la tête, compréhensive, n’est-ce pas également ainsi que j’ai appris à me servir des fluides en mon sein ? Il poursuit en disant qu’il pense à un sort, le visualise et se concentre avant de le lancer. C’est en effet sensiblement de la même façon que j’agis. Il poursuit cependant avec un conseil qu’on lui aurait donné sur Yuimen, stipulant que l’on ne contrôle pas simplement le vent, mais que l’on peut contrôler l’air. Je hausse un sourcil intrigué puis acquiesce afin de le remercier. J’ignore exactement ce qu’il veut dire, mais j’aurais probablement plus de temps pour m’y pencher dans la suite des évènements.

Mon attention est soudainement attirée par une voix qui fait irruption de derrière-nous. Je me retourne, alertée, pour voir cet être étrange qui a si ouvertement avoué avoir fait partie des troupes d’Oaxaca avant de retourner sa veste. Je plisse un bref instant les yeux, me demandant comment je dois composer avec sa présence. Est-il digne de confiance ? Son apparence, déjà, est peu commune. Il possède des cheveux blonds et cours, presque communs, s’ils n’étaient accompagnés de pupilles étranges, or, tandis que son blanc est noir. Ce qui me choque le plus sont ses bras qui semblent faits de métal animé selon sa volonté. Plus étrange encore, a son bras est enroulé une créature semblable à un insecte, mais encore plus grand. Une sorte de scolopendre. Qu’est-ce que ça fait là ?

Pourtant, je décide de laisser de côté cet apriori que m’impose son apparence générale pour tenter de l’observer d’un regard neutre, dépourvu de jugement hâtif. Après tout, l’apparence ne fait pas l’être, et il a lui aussi donné une forte somme pour l’orphelinat. A y penser, il est curieux que nous nous retrouvions tous trois, celui qui a lancé l’idée de le financer et ceux qui l’ont suivi. Curieux, mais tout à fait légitime à y penser.

C’est donc avec curiosité que je vois le nouveau venu, Karz, parler avec familiarité avec le mage, lui déconseillant d’aller discuter avec le Sans-Visage qui serait, je cite, « un sacré glandu ». Il souhaite l’accompagner, manifestement, et prendre soin de lui, chose que je ne peux qu’admirer.

Comme s’il se reprenait, il se tourne vers moi en se grattant la tête d’un air gêné en ajoutant que c’est si cela ne me dérange pas. Il se tourne alors vers le Cadi Yangin pour se présenter à lui.

Ceci fait, Al’Sabbar se tourne vers moi pour m’annoncer qu’il doute également que les Cadi Yangin reclus se joignent à nous. Leur cause semble manifestement perdue. Ils seraient encore pire qu’autrefois. Je retiens un soupir d’exaspération. Concernant l’histoire que je lui demande de conter, son histoire, le sorcier se montre peu loquace, évitant manifestement de s’enfoncer dans le sujet. Ce dernier serait encore délicat pour lui, et il ne pense pas que cela m’apporterait quelque chose de nouveau. Je ne suis pas d’accord avec lui, cela pourrait nous en apprendre plus sur le caractère du Sans-Visage, de Vakkar Tî, mais je mordille ma joue pour ne pas le presser. Ce n’est pas ainsi que j’ai été élevée et je ne souhaite pas faire ressurgir ces souvenirs douloureux.

Il répond également à ma seconde question, expliquant que Messaliah comportait mille entrées autrefois, mais qu’elles ont toutes été condamnées, enfouies comme la cité sous le sable. Il n’a connaissance d’aucune autre entrée que celle que nous avons déjà empruntée. Malgré tout, je garde cette idée en tête, si l’occasion nous est donnée de fouiner dans le désert, je compte bien la saisir.

Le sorcier répond également aux questions de Xël, indiquant qu’il a autrefois prié le Sans-Visage, mais qu’il s’agit d’un personnage retors et nous mets en garde contre lui.

Finalement, il se tourne vers un meuble pour en sortir un sac de cuir qu’il me tend. Il m’explique qu’à l’intérieur se trouvent les pierres de visions interconnectées et me demande d’en distribuer aux aventuriers, car elles nous permettront de communiquer avec eux, comme les précédentes, et uniquement entre nous. Il ajoute que le pouvoir de celles que nous possédions est trop corrompu pour être de nouveau utilisé, y compris celui qui m’habite encore, et m’enjoins à me munir d’une également. Personne ne peut cependant voir au travers de celles-ci, simplement parler au travers.

Je prends le sac, prenant une pierre pour moi et en tendant une pierre à chacun de mes deux compagnons.

Al’Sabbar se tourne vers nous pour nous congédier, nous disant qu’une fois de plus Aliaénon compte sur nous. Lui restera dans la tour pour veillez sur nous. Je m’incline profondément devant le Sorcier avant de dire :

- Je vous remercie, Seigneur Al’Sabbar, je ferai de mon mieux dans les tâches qui s’annoncent. Cependant, êtes-vous certain du pouvoir de ces pierres ? Personne d’autre ne pourra avoir accès à nos conversations, il n'y a aucun risque ? De plus, je souhaitais vous demander, est-il possible de s’approvisionner quelque part en vivres et en vêtements pour le désert ? Vers où nous conseillez-vous de nous rendre en premier ?

En effet, si je ne crains pas grand-chose de la chaleur du désert, je ne peux en dire autant de mes compagnons.

Je me tourne alors vers Karz. Ce petit interlude m’a laissé le temps de réfléchir, et je ne vois rien que je puisse réellement retenir contre lui. De ce que j’ai pu observer de lui, il s’est montré franc et bon, et je ne peux rien demander de plus à un compagnon de voyage. Je préfère, comme pour tout, me faire ma propre opinion, aussi je lui réponds :

- C’est avec plaisir et grande curiosité que j’envisage votre venue parmi nous. Vous êtes, évidemment, le bienvenu dans cette équipée et ne gênez en rien.

Je ponctue mes mots en inclinant le buste à son adresse, à la manière des gens de mon clan. Je me redresse pour ajouter, à son adresse ainsi qu’à celle de mon compagnon.

- Cela vous convient-il si nous nous approvisionnons avant le départ ? Ou peut-être directement à Methbe-el s’il est plus aisé que nous nous rendions là-bas. Toujours est-il que je dois donner ces pierres à qui de droit sur le trajet.

Je suis donc prête à aller où nous conseillera Al’Sabbar, si mes compagnons sont d’accord.


(1071 mots)

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