L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 06:56 
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Il attrapa le sifflet tendu, petit artefact argenté, gravé de volutes brunes fruit d'un travail artisanal de qualité. Sirat le jaugea appréciant ces reflets dans sa main, avant de le glisser dans son sac. Une prison au barreau doré les attendait, aidé de rouage au bruit inquiétant, la machine descendit avec la troupe chamarrée. Sirat se gainait à mesure que la plate forme coulait en saccade anarchique le long de la tour. Le fond du puits n'était en rien ténébreux et Sirat l’accueillit avec soulagement. Le portique s'ouvrit dans un grincement bref, sur une plaine d'or s'étalant au-delà de l'horizon. La nature avait repris ses droits par endroit, s’extirpant du précieux métal. Un petit village était né en lieu et place de la fête qui jadis les avaient réunis, lui et les autres héros de la première guerre. Les maisons se cachaient à l'ombre du donjon aux reflets ambré, lui-même entrelacé dans la roche d'une montagne couleur terre.

La princesse aux yeux amande d’où se striait déjà le temps perdu, les guida jusqu'à une place que l'humoran put reconnaitre aisément. Les statues des sauveurs trônaient toujours, figés dans des positions comptant leurs exploits et leur qualité. Ces gargouilles, répliques superficielles arrachèrent un sourire crispé au zélote. Mais ce qui était le plus surprenant s'était les deux dragons, l'un pourpre aux yeux dorés et un second plus grand aux écailles fins éclats de topaze qui toisaient l'assemblée. Autour d'eux, grouillaient, insouciant une foule de marchands et vendeurs ambulants. Ils se pressaient sur leurs étales avec de l'équipement et des vivres pour les aventuriers.

Un enfants, dans sa neuvième année, fin comme une brindille mais plein d’enthousiasme, s’avança prestement vers le couple d’aventurier. Ses yeux bleus pétillaient caché sous sa tignasse blonde alors qu’il leur tendait un sac contenant des vivres et une bouteille d'eau. L’elfe le remercia et lui tendit un pendentif. L’humoran appréciait ses plaisirs simples de la vie, un sourire échangé, un présent sans rien attendre en retour.

Il s'approcha des présentoirs. Ils pouvaient découvrir de nombreux objets, équipements, vêtements... Sibelle aborda un Sirat absorbé à la description de l'inventaire présent. Elle lui demanda le temps, à Nagorin et si elle devait sans prémunir. Sirat tenta d'y réfléchir, ce monde avait bien changé et le climat devait surement avoir fait de même.

Que je me souvienne, il faisait plutôt tempérer, mais ce monde à tellement changé.

Près de l’étal d’équipement, Sibelle ramassa des jambières de cuir bouillis ainsi qu’un casque du même matériau, elle ramassa également une couverture. Sirat l'arrêta.

J'en ai déjà pris une bien chaude, on pourra la partager.

Il esquissa un sourire coquin. La réponse fut simple et ferme, elle le trouvait bien trop gros pour qu’elle puisse tenir avec lui sous la même couverture. Elle n’avait même pas relevé l’allusion. Il se racla la gorge et passa à autre chose.

Il continua de chercher, ramassa quelque trouvaille : une chausse trappe, une bougie, une corde, un grappin, un manteau de fourrure, avant de tomber sur des tenues de soirée. Il fallait se prémunir de toute situation. Elle émergea alors, accrochant l’œil du zélote. Une robe cousue main, travail d'orfèvre, gisait parmi d’autres vêtements. Sirat trouvait celle-ci magnifique et il ne pouvait plus se dérober de l’atour. Il observait un peu ébahi la tunique pour homme et cette robe de soirée, silencieux avant que l'elfe le coupe dans ses rêveries. Elle lui demanda froidement ce qui lui prenait, il n'allait pas au bal, pour elle de telle considération était inutile.

On ne sait jamais, une réception diplomatique.


Il jaugea la jeune femme, de la tête au pied. Elle était belle même si elle le cachait. Ses courbes athlétiques s'élevaient dans une posture fière qui aurait donné à ce vêtement ses lettres de noblesse. Sibelle se renfrogna sentant le regard de l’humoran sur ses formes. De son côté Endar semblai avoir la même idée et chinait une tunique.

Je suis sûr que tu serais très belle avec.

Il lui tendit l'étoffe.

Elle regarda le tissu circonspecte et à l’inverse de son discours qui jugeait ce vêtement obsolète elle l’attrapa et l’engouffra dans son sac. Au fond cela faisait plaisir à Sirat, ses paroles étaient sincères et il était sûr que son amie méritait ce présent. Il était content s’il lui avait fait plaisir, même si elle ne l’avouerait jamais. En fin de compte, leur combat et les quelques mots échangé n’étaient pas suffisant pour se connaître. Accrocher dans un fatras de fer et de métal, Il tira une barre métallique, elle avait attisé sa curiosité et tout de suite il avait vue l’utilisation qu’il pourrait en faire. Soulevant le pied-de-biche, il découvrit une paire de menottes qu'il s’empressa d'attraper.
L'objet virevoltait dans sa main, il l’auscultait à la manière d’un brocanteur expert, quand il croisa le regard de Sibelle. Il la contempla un instant puis examina les pinces, elle considéra les menottes, puis regarda le gros humoran. A la manière d’une lame de fond qui draine tout sur son passage, Sirat vit la colère s’emparer de l’elfe. C’était qu’un quiproquo mais il avait déclenché un raz de marée qui allait submerger le colosse qu’il était.
La guerrière l’empoigna par le col, faisant descendre son visage à quelques centimètres du sien. Il pouvait sentir son parfum chypre aux teintes fleurie. Sa respiration chaude caressait son visage dans un vas et viens rapide. Ses yeux étaient froncés, le visage dur et glacial, elle sermonna Sirat. Si il pensait avoir choisi une catin il s’était trompé. Elle était une aventurière, pas une femme objet, potiche de comptoir et si il la jugeait trop faible il pouvait changer de partenaire. Sirat ne savait plus où se mettre, il avait vexé son amie alors que ce n’était pas son intention. Alors qu’elle le relâchait de son étreinte et s’apprêtait à lui tourner le dos. Sirat lui attrapa la main.

Je te demande de m’excuser si tu as cru que je t’insultais, je connais ta valeur et je ne souhaite personne d’autre pour surveiller m'épauler. Et ces menottes servent surtout à faire des prisonniers…

La jeune guerrière passa au rouge, elle était confuse, elle bredouilla quelques mots de ce qu’elle avait déduit, puis s’excusa rapidement.

Endar continuait ses recherches et Sibelle avait prit les devant un peu honteuse. Il finissait de boucler son sac et se détachait des étales. Un chevalier en armure lourdes faites de plaque ébène décoré d’esquille ocre, s'approcha de lui. Une cape carmin lui couvrait les épaules. Il se présenta comme étant un chevalier de l'ordre et qu'il désirait se joindre à eux pour aller à Nagorin. Sirat acquiesça à la demande d'un hochement de tête et s'approcha du chevalier cherchant son regard, caché derrière son heaume. Il ne vit rien d'autre que les ténèbres s’extraire de l’interstice du casque.

Je peux vous demander une chose chevalier, d'ou venez-vous? Et votre casque il s'enlève ou il reste vissé sur votre tête, non car j'aime bien voir le visage des gens avec qui je fais équipe. Et nous allons à Nagorin en tant que diplomate, la force sera notre dernier recours et signerait un échec de notre part. J’espère que vous en êtes conscient.

Le chevalier répondit qu'il était de Fan-ming, mais que ses origines importaient peu car ils avaient fait vœu d'anonymat et d'impartialité. Ce qui expliquait le visage masqué et le fait qu'il ne l'enlèverait jamais. Il termina en exprimant son souhait d’une issue diplomatique et de son rejet de la force. Sirat resta perplexe, bien que pour dormir le casque devait être gênant, il pensa à une toute autre utilisation. Il se rapprocha du chevalier en murmurant pour ne pas que l'elfe guerrière l'entende. Il guettait que celle-ci soit à bonne distance devant lui tout en appréciant les formes du galbe de son postérieur se déhanché.

Mais alors comment vous faites pour embrasser une femme avec votre casque, faire ces choses agréables de la vie, si tu voies ce que je veux dire...

Il répondit qu'il n'en avait pas le temps et qu'il était dévoué à son travail ce qui ne manqua pas d'accentuer l'incrédulité de l'humoran. Sur ses gardes il continua son interrogatoire.

Mais qui donne les ordres justement, vous avez une hiérarchie, comment faire si l'une de vous rentre en désaccord avec un autre, qui vous départage? Vous avez des signes distinctifs pour le commandement?

Prenant un instant de réflexions sur une vie sans érotisme, il ne put retenir ses paroles.

C’est quand même dommage pour le sexe.

Le conscrit déclara qu'il n'avait pas de hiérarchie, c'était justement ce qui le différenciait. Ils étaient libres, n'obéissant qu’à leur code et leur morale. En cas de conflit, un tiers départageait les frères ennemis.

À la dernière remarque il soupira expliquant que les sacrifices que certains faisaient étaient bien pires. Ils avaient quittés femmes, enfants, possession, le sexe n'était qu'une gouttelette dans cet océan de privation et tout cela pour la cause.

Sirat resta interdit, quitté ce qu'il aimait il connaissait et les paroles de cette none en conserve retentissait en lui. Il avait renoncé à sa vie, son amour, non pas par prétexte, mais par peur de la tuer, pour la protéger. Il n'avait rien à quoi se rattacher hormis un souvenir douloureux qui le blessait chaque fois qu'il y repensait. Le destin l'avait forcé et de cette dévotion qu'il comprenait et dans laquelle il se jetait lui aussi à corps perdu, naissait aussi une haine ineffable de cette fatalité. Une rage envers lui même et envers son maitre. Son âme ressemblait toujours à une terre chaotique, vrombissante son aigreur et cribler de cicatrices suintantes de laves. Cette paix intérieur semblait s’étioler chaque jour un peu plus.

Il se renfrogna et renifla et cracha sur le sol comme pour expier ses pensées et ses doutes. Tout cela n'était que de la mauvaise herbe, rien n'était au dessus de Zewen. Il revint au sacrifié en casqué avec un regard plus compréhensif.

Je comprends... et ce code il y a un moyen de trouver un exemplaire écrit, qui la dicté?

Mais le code était tenue secret et réservé à l’initié. Sirat leva la tête au ciel... dommage...

Sibelle arrivait à leur porté et le chevalier se présenta. Sibelle le questionna sur le sans-visage et pourquoi il pensait que sa présence était à Nagorin. Dans le Temple de l'Unique, une entité du Sans-Visage demeurait éternellement. Les Ouessiens avaient été les premier à le trahir mais ils étaient aussi ceux avec qui en étaient les plus proches. Sirat haussa un sourcil. Il se souvenait de se retournement de situation spectaculaire.

Alors que Sibelle émettait les mêmes doutes sur l’utilisation de la force, Endar s’approcha et d’un discours sermonnaire mit en garde le chevalier sur ses futures actions et qu’il aurait à en répondre soit à lui soit à l’humoran. Surpris Sirat ne put retenir un rire nerveux. Il tapota sur l’épaulière du conscrit en désignant Endar du regard.

Lui, c’est Endar le rigolo du groupe.

Le Saurien trônait au dessus d’eux feignant l’indifférence. D’une voix caverneuse il indiqua qu’il était prêt à les conduire aux portes de Nagorin.

Sirat se retourna vers Sibelle avec un sourire carnassier. Ses tourments avaient été enfouis sous les décombres de son esprit et l’action, pour lui, se révélait être le meilleur des traitements, après le sexe et l’alcool.

T’es déjà monté à dos de dragon ? Il parait que les gens ne croient plus aux héros. Toi et moi, on va le ressusciter, l’héroïsme !

Il était excité comme une puce, les sensations de sa dernière chevauché de saurien avait été si enivrante, qu'il lui tardait de recommencer.



Citation:
1917 mots
citation : Il parait que les gens ne croient plus aux héros. Toi et moi, on va le ressusciter, l’héroïsme ! Mad Max

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 12:59 
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Tour d’Or – Salle d’Alchimie. (13h50)

    Ejude écouta Laewllyn attentivement, sans bouger d’un iota. Lorsqu’elle eut fini de parler du Sans-Visage, il s’exprima à son sujet.

    « Le problème du Sans-Visage est plus fin que ce qu’on a pu vous présenter. Il ne fait aucun doute qu’il soit assez puissant pour se hisser au rang de divinité de ce monde, au même titre que les Titans, ou d’autres entités plus régionales, telles qu’Iso Karhu, le protecteur de notre forêt. Statut que n’acceptent pas les autres Conseillers, à tort, selon moi. Le souci majeur, c’est que le Sans-Visage, qui n’aime rien de plus que de se considérer comme l’Unique, est exclusif, et ne tolère pas d’autres croyances sur Aliaénon que la sienne propre. Voilà d’où viennent en réalité toutes ces tensions au sein des peuples. Ceux qui le rejettent, ceux qui l’acceptent parmi leur propre panthéon, et ceux qui le voient comme l’Unique. Les premiers le stigmatisent et ont une position extrême. Les derniers sont au moins aussi extrêmes, et entrent dans son jeu de déni des anciennes croyances. Ses « fidèles », comme les nomment les Chevaliers sans patrie. Ma position est bien plus équilibrée, à son sujet, et c’est dans la troisième catégorie que je me situe. Position que les autres membres du Conseil ne comprendraient ni n’accepteraient. Aussi resté-je en retrait de leurs décisions actuelles, notamment celle de faire appel à vous. »

    Il gardait son air sévère et son ton distant.

    « Prenez garde, cependant. Vous êtes une elfe, soit, mais ne faites en rien partie de mon peuple. Vous ne connaissez ni nos coutumes, ni notre histoire, ni nos valeurs. En cela, vous êtes autant une étrangère que les autres aventuriers. Ne faites pas l’erreur de le considérer autrement. Mon peuple, dans la Forêt de Jollarsyth, se déchire actuellement sur la question de l’Unique. Et je ne puis assister qu’impuissant à sa déroute, d’ici. Peut-être, si vous aviez eu ma confiance, vous aurais-je demandé de vous y rendre pour superviser ces tensions à ma place… Mais je ne vous connais guère. »

    Et il se tut, permettant à l’elfe de poser sa question sur le bâton du pèlerin. Il fronça les sourcils.

    « Je n’ai jamais entendu parler d’un tel objet sur ce monde. Mais Dame Sombreroc n’a pas tort : les Ouessiens de Nagorin prennent plaisir à thésauriser les artefacts uniques et légendaires. Peut-être en savent-ils davantage. Le… pouvoir de cet objet, si vous le mettez au service des elfes de Jollarsyth, pourrait me sembler une bonne garantie de confiance que je pourrais vous accorder. »

    On sentait, dans ses paroles, la prudence qu’il avait, calculant précautionneusement chacun des mots qu’il employait.


Tour d’Or – Alentours directs. (13h50)

    Le chevalier noir et or toisa Endar à travers son casque après ses paroles un peu extrêmes. Lorsque Sirat lui signifia que l’elfe noir était le rigolo de la troupe, il répondit, d’une voix audible aux quatre aventuriers :

    " J’espère qu’il s’agissait d’humour. Sans doute aurez-vous compris qu’aucun chevalier d’or ne se rangera sous les ordres de personne. Nous agissons comme bon nous semble, pour atteindre nos objectifs. Et ceux qui s’y opposent sont nos ennemis. Aussi, si vous ne voulez pas de mon aide pour rejoindre Nagorin, sans doute faudra-t-il également vous passer de celle du Dragon d’Or, notre allié et ami. Vous serez contraint d’aller à cheval jusqu’à Nagorin… »

    Il marqua une courte pause, observant au loin les enclos de montures, avant de poursuivre :

    « Encore que… Ce sont là nos montures que nous vous prêtons. Peut-être devriez-vous aller à pieds, en ce cas. Mais… C’était de l’humour, n’est-ce pas ? »

    Il s’était adressé à Endar plus particulièrement.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 15:13 
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Xël nous annonce qu’il préfère nous prévenir qu’en dehors des chevaux ailés du Sans Visage, il n’a jamais posé son auguste postérieur sur un cheval. J’esquisse un demi-sourire en lui répondant :

- J’ai passé ma vie sur le dos d’un cheval, c’était l’activité principale de mon clan, nous possédions quelques uns des meilleurs chevaux du désert. A nous deux, nous trouverons bien le moyen de vous apprendre.

Il annonce ensuite reconnaître mon expérience du désert et qu’il me fait confiance pour prendre les objets nécessaires à notre survie là-bas. J’incline la tête, le remerciant de sa confiance.

Karz, quant à lui, me répond que ma curiosité sera assouvie lorsque nous en aurons le temps, et de la manière la plus exhaustive possible. Il rejoint notre volonté de nous approvisionner au plus tôt, en exprimant ses souhaits d’équipements sur lesquels je le rejoins. Je reprends néanmoins ses premiers mots.

- Je ne demanderai pas tant de précision, Rempart Lumineux, dis-je en reprenant le titre que lui a donné le sorcier. Chacun a son passé, et il ne m’appartient pas d’en exhumer les recoins. Mais je vous suis gréée de votre franchise et je répondrai évidemment également à vos propres questions.

Le Sorcier Al’Sabbar me répond quant à lui que les pierres sont sa création et qu’il est absolument certain de leur pouvoir, nous affirmant que personne en ce monde n’en possèdera de semblable. Bien, dans un premier temps, elles seront relativement sûres, mais si l’une d’elle tombait dans des mains malintentionnées ou qu’un aventurier voit les choses sous un autre angle, et cela pourrait s’avérer délicat. Il nous indique que nous trouverons des vivres fournis ici, mais que pour les équipements du désert, il faudra nous adresser directement à Methbe-el. Je retiens un sourire en repensant au Bazar de Khebet d’où proviennent certains des objets les plus importants que je possède. Je serai ravie d’y retourner, mine de rien. Il me demande également de transmettre ses salutations à Ayoub El’Haris, ce que je ne manquerai pas de faire et nous met en garde de nouveau contre Neo-Messaliah.

J’incline la tête en le remerciant de nouveau, lui assurant que nous ferons notre possible, et nous prenons le chemin menant au bas de la tour. Chemin faisant, nous rencontrons l’une des aventurières, l’elfe Laewllyn qui, après que je lui ai expliqué le fonctionnement de la pierre, me dit espérer que les hommes qui nous accompagnent résisteront à l’envie de nous contacter à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Je hausse un sourcil circonspect. Je n’ai jamais été confrontée à ce genre de problématique. Les hommes de mon clan m’ont toujours traitée avec grand respect et je n’en ai pas rencontré beaucoup depuis, mais aucun ne m’a paru irrespectueux.

- Je ne doute pas qu’ils se montreront respectueux, lui réponds-je néanmoins.

J’incline la tête à son encontre et nous poursuivons la descente, en utilisant une gigantesque plateforme nous menant d’un étage à l’autre à l’image d’un monte-charge. Je n’imagine pas la force qu’il faut pour nous hisser. Quelle invention étrange, mais pratique, bien que je craigne qu’elle n’amène que la paresse. De la simple place qui s’étendait cinq ans plus tôt au pied de la tour, je découvre avec stupeur qu’elle a laissé place à une petite bourgade entourée d’une pleine recouverte d’épis de blés aux allures dorées.

En quittant la cours, nous recevons des mains de Katsuya, la même femme qui m’avait accueillie à mon arrivée sur Aliaénon, un petit sifflet d’argent qui nous permettra d’appeler l’aide d’un dragon. Nous suivons ensuite Honoka qui nous mène sur la place où nous avons fait la fête, celle sur laquelle trônent encore les statues d’or nous représentant. Je rougis légèrement en apercevant la mienne, un rougissement de fierté, quoi que légèrement mal à l’aise. Je n’ai pas l’habitude de tant d’attention portée sur moi, moi qui avait l’habitude de rester dans l’ombre de mon père et de mon frère. J’avise également de la présence de deux dragons. L’un que je reconnais comme étant Naral Shaam et un second, doré, plus majestueux encore. Mon cœur se met à battre plus fort en les apercevant, et je reste un bref instant le souffle coupé. Comment des créatures telles que celles-ci peuvent exister ? Elles m’impressionnent par leur grâce et leur grandeur.

Tout en avançant, je distribue les pierres à chacun des aventuriers, inclinant la tête avec respect et en leur expliquant le fonctionnement à chaque fois.

Au pied des dragons, une foule de villageois s’amassent et l’un d’eux nous apporte à chacun des vivres. Je le remercie d’un sourire et observe ce qu’il y a à l’intérieur, en hochant la tête. Je dis à mes deux compagnons :

- Nous devrions prendre d’autres gourdes avec nous, ainsi que quelque chose de chaud pour la nuit, elles peuvent être froides dans le désert.

Joignant le geste à la parole, j’achète trois gourdes de plus, portant leur nombre à quatre, ainsi qu’une tente portable avec une couverture, du matériel pour allumer un feu, une lanterne, une torche, une corde, une rudimentaire popote, des condiments ainsi qu’un poignard pour la cuisine. J'ajoute également un sac à dos au cas où il soit nécessaire de se séparer des montures et une trousse de premiers soins ainsi qu'une tenue de rechange. Je vais ensuite mettre l’ensemble dans les sacoches de ma monture. Celle-ci est un étalon gris pommelé au garrot plus haut que moi. Il semble doté d’un caractère marqué mais curieux et renifle avec intérêt ma main dans laquelle je tiens quelques fruits secs. Je flatte ensuite son encolure, vérifie la longueur des étriers et replace chaque pan de cuir de façon à ce qu’il me satisfasse. J’agis ensuite de même avec les montures de Karz et de Xël pour enfin me tourner vers le chevalier à l’armure d’argent qui arrive à notre rencontre. Ce dernier nous propose de nous accompagner jusqu’au désert, sans prendre cependant la peine de se présenter.

- Vous êtes le bienvenu parmi nous si cela également à mes compagnons, Ser… ? Seriez-vous l’un de ces Chevalier d’Or dont on nous a parlé ? Pour ma part je me nomme Charis Kel Asheara, Cheikha du clan Asheara.

Je lance un regard sceptique à la grosse armure qu’il porte, le genre d’armure que jamais une personne seine d’esprit porterait dans le désert d’où je viens, pas plus que je n’en ai vu à Methbe-el.

- Pardonnez-moi cette question, mais garderez-vous votre armure dans le désert ?

Je n’apprécie pas beaucoup les personnes qui n’ont pas la politesse de se présenter et je garde à l’esprit les mises en garde que nous avons eu à leur sujet, néanmoins un bras de plus nous sera utile. Restera à déterminer si ses buts concordent avec les nôtres, le temps d’en apprendre plus. Il pourra s’avérer être une mine d’informations intéressantes. C’est ensuite au tour du nain Thrag Varag, de s’interposer pour nous dire que si nous acceptons sa présence, il pourra nous accompagner car personne ne se soucie des siens réduits en esclavage à Arthim’Olth et que peut-être il pourra nous convaincre d’aller ensuite l’aider.

Il s’incline en attendant la réponse et je l’observe un instant avant de répondre :

- Je ne vois pas de raison pour laquelle vous ne seriez pas le bienvenu également, Maître Thrag Varag. Je n’avais cependant pas entendu parler des vôtres réduits en esclavage à Arthim’Olth, mais j’écouterai vos propos avec grande attention.


(1200 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 16:27 
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Localisation: Aliaénon
Laewllyn écouta avec un intérêt croissant la réponse du Roi Ejude concernant sa position par rapport au Sans-Visage. A l'aune de ces explications, la nature du problème apparaissait bien différente de celles qui avaient été exposées lors du conseil. Pour le roi Elfe, du moins était-ce ainsi que l'Hinïonne le comprenait, le Sans-Visage pouvait sans autre entrer au panthéon des dieux d'Aliaénon, à la condition évidemment qu'il abandonne sa prétention d'être l'Unique. Laewllyn sourit pensivement pour elle-même en se souvenant que la Reine Faseilh lui avait expliqué que son propre peuple la considérait elle-même comme l'Unique. Il y avait quelque chose d'amusant dans tout cela, un parallèle paradoxal en quelque sorte. Chaque être était unique avec un "u" minuscule, mais les puissances s'arrogeaient une majuscule à ce titre et, pour cette seule petite différence, s'affrontaient en une lutte sans merci. Il y avait déjà deux Uniques sur ce monde à la connaissance de l'Elfe, sans doute en existait-il d'autres dont elle ne savait rien, l'arrogance des puissants les rendaient-ils si aveugles qu'ils ne réalisaient plus l'humour de la situation? Elle supposa que oui, rares étaient les Dieux, ou ceux se prétendant tels du moins, ayant conservé une bribe d'auto-dérision, pour ce qu'elle savait d'eux. Et cela valait aussi bien pour les "grands" seigneurs et dames qui se prenaient tant au sérieux que la moindre critique à leur égard, la plus petite contrariété, était susceptible d'engendrer une guerre.

S'il ne semblait pas plus sensible à l'humour que les autres conseillers, le roi Ejude prônait au moins une approche largement plus subtile que celle du va-t'en guerre aux cheveux violets. L'Elfe se posa une nouvelle fois la question du ou des buts de ce dernier, pourquoi tenait-il à toute force à anéantir le Sans-Visage? Songeait-il lui-même à postuler au titre d'Unique? Ou alors, voulait-il dégager le chemin pour qu'une autre puissance soit en mesure de prétendre à ce statut? Mais dans ce cas, pourquoi aurait-il favorisé l'éveil des Titans? Cela ne collait pas. Quoique, ces derniers n'ayant aucune volonté de représenter quoi que ce soit aux yeux des peuples d'après ce qui lui en avait été dit, il se pouvait que Naral Shaam ne les considère pas comme des obstacles à ses projets. Il n'était pas exclu qu'au contraire leur éveil serve ses desseins, peut-être était-il en mesure de les manipuler indirectement ou de se servir éhontément de leurs pouvoirs d'une façon ou d'une autre. Cela semblait assez être dans les cordes de ce manipulateur sans vergogne si elle avait bien saisi ce qui s'était passé la dernière fois que des Yuimeniens étaient venus "sauver" ce monde.

Une autre question que l'Elfe se posait était de savoir pourquoi le conseil, visiblement plus modéré puisque aucun des membres qu'elle en avait rencontré ne semblait souhaiter particulièrement l'anéantissement du Sans-Visage, cautionnait le dragon mauve et le laissait prôner ses sombres extrémités. Qui se servait de qui dans tout cela? Il était bien trop tôt pour le dire mais l'Elfe était désormais certaine d'une chose: il y avait là un méchant sac de nœuds politico-religieux. Et s'il y avait bien une chose que l'Elfe avait apprise au cours de sa longue existence, c'est que les religions étaient trop souvent honteusement exploitées par les puissants et les politiques pour manipuler les foules à l'envi et accroître ainsi leur pouvoir personnel. L'inverse était vrai également et, au final, les hautes sphères religieuses comme politiques n'étaient qu'ambitions égocentriques et manipulations plus ou moins ouvertement affichées. En cela le roi Ejude semblait différent, Laewllyn avait l'impression que la seule chose qui lui importait était la paix de son peuple et la préservation de leur forêt. Bien sûr cette position pouvait paraître égoïste, mais l'Hinïonne voyait les choses différemment, elle trouvait plutôt que c'était une preuve de sagesse que de se consacrer aux siens et de ne pas se mêler directement aux luttes plus ou moins occultes qui agitaient les avides de pouvoir. Evidemment il était bien obligé de garder un oeil sur ce qui se tramait dans le monde pour préserver son peuple au cas où les manigances de certains le viseraient, l'Elfe supposait d'ailleurs que c'était la raison de sa présence en ces lieux, mais il ne paraissait pas vouloir intervenir tant que les siens n'étaient pas directement menacés.

Le roi précisa ensuite durement à Laewllyn qu'elle ne faisait aucunement partie de son peuple, ignorante qu'elle était de leur histoire, de leurs coutumes et de leurs valeurs. La guerrière se contenta d’acquiescer d'un hochement de tête à ces mots, bien que son avis sur la question soit un peu plus mitigé que celui d'Ejude. Comme les Elfes de ce monde elle était attachée aux forêts, à la nature, elle pensait que ce lien fondamental constituait une solide fondation commune qui les rapprochait plus que le roi ne semblait le penser. Pour le reste, elle était et resterait à jamais une étrangère, mais cela n'avait rien de nouveau pour Laewllyn. Elle avait été une étrangère toute sa vie, partout et toujours. Son propre peuple avait été définitivement éradiqué peu après sa naissance, elle avait grandi dans la ténébreuse et puissante citadelle de son père, une demeure qu'elle n'était jamais vraiment parvenue à considérer comme la sienne. C'était un lieu glacial et austère dépourvu de la moindre végétation, un lieu de pouvoir conçu par et pour un être d'une race dont elle ignorait tout mais qui n'avait d'autre lien avec les Elfes que d'avoir aimé une femme de ce peuple et d'en avoir eu une fille. Cela impliquait une chose que Laewllyn rechignait à admettre, principalement parce que rien dans son apparence ou sa pensée ne venait l'étayer: elle était une bâtarde, une sang-mêlée dont la moitié paternelle semblait avoir été totalement et irrémédiablement occultée. Elle était Elfe jusqu'au bout des ongles, se considérait comme telle et l'était indiscutablement. Mais, un soir, son père lui avait révélé obscurément que, le moment venu, cela changerait et qu'elle découvrirait alors avoir hérité d'une part de la nature de son paternel. Ce jour n'était jamais venu et elle n'y avait plus songé depuis des siècles, mais les paroles du Roi Ejude avaient fait resurgir en elle ce souvenir et les doutes qui l'accompagnaient. Était-elle condamnée à ne jamais trouver sa place nulle part, ne serait-elle jamais considérée comme membre à part entière d'aucun peuple? Elle soupira doucement et se raisonna calmement avec un certain fatalisme, c'était ainsi et elle n'y pouvait rien changer, s'en préoccuper ne servait donc à rien.

Les paroles suivantes du souverain lui firent plisser les yeux d'étonnement: les Elfes d'Aliaénon se déchiraient eux aussi par rapport à ce Sans-Visage. Malgré leur isolement ils étaient touchés par le fanatisme qui entourait cette entité, l'Elfe trouva cela d'autant inquiétant que le seigneur Elfe se déclarait contraint d'assister, impuissant, à cette déroute. Laewllyn croyait comprendre ce qui obligeait le roi à demeurer ici, mais n'avait-il donc aucun Elfe de confiance sur place, à qui il aurait pu confier la tâche de résoudre ce problème et de maintenir l'unité de ses sujets? Voilà qui était étonnant. Que pensaient les Elfes de leur souverain? Était-il à ce point impopulaire ou méfiant que nul n'avait été chargé de tenir les rêves de son peuple durant son absence? A moins que son rôle de souverain n'ait pas le sens communément attribué à ce titre, la question serait à creuser.

Le roi fit alors usage d'un discours extrêmement subtil pour répondre à la question de l'Hinïonne visant à savoir ce qu'Ejude souhaiterait voir accompli pour son peuple. Il déclara qu'il n'avait évidemment aucune confiance en elle mais que, s'il en avait eu, il lui aurait probablement confié la tâche d'aller superviser ces tensions à sa place. Si, de prime abord, ces paroles pouvaient être comprises comme une fin de non-recevoir et paraître excessivement abruptes, Laewllyn les perçut tout autrement. Le prudent seigneur des Elfes lui entrouvrait une porte tout en incitant l'Hinïonne à lui démontrer préalablement qu'elle était digne de sa confiance et méritait donc qu'il lui confie cette mission des plus sensibles. Il révélait aussi son désarroi, d'une certaine manière, sous-entendant habilement qu'il avait besoin de quelqu'un de fiable pour accomplir ce que lui n'était pas en mesure de faire. Ce qui signifiait qu'il n'avait pour l'instant personne d'assez sûr qu'il puisse oser charger de cette tâche délicate. Mieux encore, en répondant aux questions de Laewllyn à propos du Bâton de l'Ultime Pèlerin, il lui indiqua un moyen de gagner cette confiance tout en soulignant adroitement ce qu'il attendrait d'un tel émissaire s'il s'en trouvait un qu'il accepte d'honorer de sa confiance: le rétablissement de la paix parmi les siens, la réunification pacifique de son peuple. Tout comme Simaya Sombreroc il conseilla à l'Elfe d'aller se renseigner auprès des Ouessiens, férus d'artefacts et grands thésauriseurs d'objets chargés de fluides.

L'Elfe ne perdit pas son temps à protester de sa fiabilité et à tenter de convaincre Ejude qu'elle était digne de confiance, aucun discours ne convaincrait le roi, elle en était certaine. Seuls ses actes lui permettraient éventuellement de conquérir la confiance de ce souverain aussi prudent qu'averti. Elle se contenta donc de répondre posément:

"J'apprécie votre approche de la situation, Messire Ejude, elle jette une lumière nouvelle et, à mon sens, fort pertinente sur tout ceci. Si modestes que soient mon pouvoir et mon influence, je soutiendrai votre vision des choses car elle me semble pondérée et juste. Je vous remercie pour vos sages avis et le temps que vous m'avez consacré, je ferai en sorte qu'ils ne soient pas perdus."

Laewllyn s'inclina gracieusement avant de préciser:

"Je vais donc me rendre à Nagorin et trouver cet artefact, du moins si le prix que les Illuminés exigeront pour me renseigner me semble acceptable. Quoi qu'il en soit, j'irai ensuite visiter votre peuple et ferai mon possible pour apaiser les tensions qui le divisent. Possédez-vous l'une de ces gemmes de vision permettant de communiquer? Ou, à défaut, y'a-t'il un moyen de vous joindre en cas de nécessité?"

Lorsque le roi lui aurait répondu, l'Elfe le saluerait de la manière la plus protocolaire qui soit et rejoindrait d'un pas vif le rez-de chaussée de la tour d'Or, peut-être arriverait-elle à temps pour rejoindre les autres aventuriers allant à Nagorin et faire route en leur compagnie.

(env. 1800 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 19:49 
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Alors que je tendais mon papier à l'archisorcier la discussion continua. J'écoutais en tendant une oreille distraite, cette réunion n'avait que trop duré et j'avais hâte que Thensoor Val’Crooh réponde à mes questions pour que je puisse enfin sortir. J'entendis tout de même l'échelle approximative qui fut donnée par la femme vêtue de cristaux de glace. Le continent était moins grand que je ne l'avais anticipé. La proposition de Naral Shaam de voyager à dos de dragon ne serait peut être pas utile finalement. Je me promis que j'en ferais usage au moins une fois quoiqu'il en soit. L'occasion ne se présenterait sans doute plus jamais.

L'archisorcier, qui avait finit par réussir à déchiffrer mon écriture, prit la parole pour répondre à mes interrogations. Malheureusement il ne m'apprit pas grand chose. Aucun être vivant n'était allé sur les landes Tanahéennes depuis l'éveil des titans et il n'avait aucun conseil à me donner sur ces lieux. Il me précisa cependant que les chevaliers d'or désiraient s'y rendre avec ardeur. Ce détail n'échappa à mon attention. La tâche de ces derniers était de réduire l'emprise du sans visage sur ce monde. Que les âmes des morts ne trouvent plus le repos était certes un phénomène préoccupant. Pour que ce groupe s'y intéresse il devait y avoir des indices sur l'influence du sans visage en ces terres.

J'en appris ensuite un peu plus sur Azra. Thensoor m'expliqua comment en levant une armée de morts il était parvenu à reprendre, seul, une ville envahie par des orcs. La puissance de ce nécromant devait vraiment être colossale! La réponse apportée à ma question sur Naral Shaam confirma une fois de plus la méfiance que je devais avoir pour cet homme, sans en apprendre davantage sur ses véritables motivations. L'archisorcier me confia que par le passé le dragon mauve avait trahi ses maîtres, causant leurs morts, pour arriver à ses fins personnelles.

Sur la magie il ne put rien me dire d'utile si ce n'est d'agir avec précaution. Au final la seule information qui me fut vraiment donnée arriva à la fin. Il y avait des liykors dans ce monde. Chose curieuse ils seraient apparus seulement après l'éveil des titans. Peut être que la présence des miens sur ces terres faisait également parti du mystère qui enveloppait encore ce monde pour moi. Ils se seraient manifestés dans la forêt d'émeraude. Un rapide coup d'œil à la carte m'apprit qu'elle se trouvait sur un territoire voisin. Il me faudrait environ quatre jours pour atteindre Treeof, ville la plus proche de ce royaume. Du moins si l'échelle qui nous avait été donnée était correcte. D'après l'archisorcier la reine Sheeala d’Argentar pourrait m'aider. Je la trouverai peut être la bas.

Mon objectif venait de changer. J'avais cru comprendre que plusieurs personnes parmi les Yuiméniens avaient déjà prévus de se rendre dans les landes Tanathéennes. Ils seraient de plus épaulés par les chevaliers d'or dans leur quête. Tant pour la mission que pour mon intérêt personnel il était plus judicieux que je me rende dans le royaume pâle. Je me souvins alors qu'au début de la réunion un de ceux qui avait le titre de sauveur d'Aliaénon avait parlé de se rendre en ces terres. Je pourrais probablement le retrouver au pied de la tour pour lui demander de faire route avec lui. La connaissance qu'il avait de ce monde me serait surement utile.

Une dernière information sur la nature des titans capta mon attention. Chacun représentait un élément unique: le feu, la terre, la glace, l’obscurité, la lumière, l’eau, la foudre et l’air. Un pour chacun des fluides magiques qu'on pouvait trouver sur Yuimen. En plus de ceux là, il y avait au moins celui de la magie et peut être encore d'autres qui ne furent pas mentionnés. Le sans visage était donc parvenu à enfermer au moins neuf créatures gigantesques, si puissantes que leur simple présence rendait leurs alentours invivables et dénaturait la magie de tout un monde. Je commençais seulement à prendre conscience de l'étendu de la puissance que nous allions devoir affronter.

Il y eut encore quelques paroles, mais elle concernait des objectifs personnels. Me désintéressant de la discussion, je m’apprêtais à saluer les personnes encore présentes avant de me retirer lorsqu'une pensée me traversa l'esprit. Plus tôt dans la réunion une personne avait demander de quoi écrire. Elle avait emporté avec elle une partie des fournitures mais il restait encore sur la table feuilles blanches, encriers et plumes. Changeant de place pour me rapprocher de ces objets j'entrepris d'écrire mon premier rapport pour la milice d'Oranan. L'exercice fut fastidieux mais il me permit de poser tout ce que je venais d'apprendre à plat et d'organiser un peu ma pensée. Le résultat fut le suivant.

"Naral Shaam est en désaccord avec les autres membres du conseil. Alors que la majorité semble vouloir discuter lui semble bien déterminé à éliminer le sans visage.
Plusieurs membres du conseil étaient absents, la situation est apparemment alarmante dans divers royaumes.
Les titans réveillés arpentent librement ce monde. Il a tout de même été négocié qu'ils restent dans leurs terres tandis que les hommes restent dans les leurs. Si ils étaient animé de mauvaises intentions je doute que quelqu'un ici pourrait les arrêter. A part le sans visage peut être.
Les chevaliers d'or, ordre autrefois sous le contrôle du conseil, agissent maintenant de leur propre chef pour réduire l'influence du sans visage.
Les âmes des morts ne trouvent plus le repos et vont hanter une partie du continent, la savane Tanathéenne. Les chevaliers d'or semblent s'intéresser à ce phénomène. Une expédition partira bientôt vers ces terres.
Un avatar du sans visage aurait été localisé à Nagorin, un des royaumes dont le représentant n'était pas au conseil. Une expédition partira sans doute éclaircir ces indications sous peu.
Pour ma part je vais me rendre dans le royaume pâle qui est aussi en proie à des troubles incertains. Des liykors y seraient apparus depuis l'éveil des titans. Je vais essayer d'établir un lien entre ces phénomènes et tous ce qui se passe ailleurs dans ce monde.
Je ne pourrais sans doute pas envoyer de rapport avant un long moment.

Algaries des blakalangs"


Je ne pus m'empêcher d'avoir une pensée amère en signant de la sorte. Je ne faisais plus parti du clan après tout. Si les miens savaient que j'étais parti dans une mission sous le commandement des humains, ma déchéance à leurs yeux serait pire que la mort. J'étais pourtant persuadé que je prenais les bonnes décisions. Découvrir des êtres semblables à mon clan dans un tout autre monde amènerait forcément les miens à réfléchir à leur isolationnisme. Du moins je l'espérais.

Après avoir relu ma lettre je la pliai en quatre et rajoutai sur le dessus "à l'adresse de la milice d'Oranan" ce n'était sans doute pas la façon habituelle de remettre un rapport mais cela ferait l'affaire. Je remis le papier à qui de droit et après m'être assuré qu'il serait bien transmis je me levai et saluai d'un signe de tête les personnes encore présentes. Je sortis finalement de cette pièce pour descendre la grande tour.

Arrivé en bas je vis que des groupes avaient commencé à ce former, visiblement selon les objectifs de chacun. Il y avait également trois nouvelles personnes portant toutes trois des armes et des armures. Je compris qu'il devait s'agir des fameux chevaliers d'or dont il avait été question tout au long de la réunion. Il n' y avait pas une once de peau qui dépassait de leurs protections. Je les saluai d'un signe de tête avant de me diriger vers celui que je cherchai.

Kiyoheiki, celui qui avait mentionné sa volonté de se rentre dans le royaume pâle, était entouré par un petit groupe. Il y avait une femme au visage masqué, deux guerriers l'un armé d'un arc et l'autre d'un espadon, j'avais cru comprendre qu'ils étaient frères, et la jeune fille que j'avais déjà remarqué à Oranan. Il était visiblement celui qui mènerait l'expédition et je ne pus m'empêcher de sourire à cette pensée. Malgré le charisme indiscutable du sauveur d'Aliaénon il y avait un détail de taille, il ne devait pas faire plus d'un mètre quarante. Je pris une feuille dans mon livre et alors que je commençais à écrire je pensais une fois de plus que les apparences pouvaient être trompeuses.

"Je vais également me rendre dans le royaume pâle. Thensoor m'a prévenu que des liykors étaient apparus sur ces terres depuis le réveil des titans. Ma présence pourra être utile.

Algaries."


Ma note terminée et après l'avoir relue je m'approchai doucement du groupe. Kiyoheiki était en train de répondre aux deux frères et il ne me vit pas arriver. Au fur et à mesure que je me rapprochai je remarquai qu'il n'avait pas tous les traits caractéristiques des hommes. Son allure trahissait qu'il était le fruit de l'union de deux races différentes. Un bâtard mi humain mi elfe noir visiblement, cela expliquait probablement en parti sa petite taille malgré ses manières d'adulte.

Il finit par s'apercevoir de ma présence et se retourna vers moi visiblement surpris. Je lui tendis le mot qui lui était destiné. Il le lut rapidement et en guise de réponse se tourna vers le reste du groupe pour annoncer que je serai du voyage. Personne ne sembla protester. Je les saluai d'un hochement de tête.

Après un bref moment d'attente pour être sûr que personne d'autre ne souhaitait se joindre à l'expédition, Kiyoheiki récupéra des sifflets d'argent pour chacun des membres de groupe. J'en saisis un et le contemplai avec admiration avant de le glisser dans ma sacoche. Une fois que tout le monde eu récupéré le sien l'équipage se mit en mouvement. Nous nous dirigeâmes vers une sorte de cage équipée d'une machinerie complexe. Une fois que nous fûmes à l'intérieur les rouages s'actionnèrent et nous descendîmes vers la cité qui s'étalait en contrebas de la tour.

Arrivés, Honoka guida tout ceux qui était présent vers une grande place. Tout autour il y avait des statues d'or représentant les sauveurs d'Aliaénon. Je reconnus ceux qui étaient parmi nous, dont Kiyoheiki dans ces représentations dorées, mais certaines n'avaient pas leurs équivalents de chair présent en ce jour. La statue d'Azra en faisait partie. Le nécromant était représenté avec un visage mi-humain, mi-squelette et couronné d'or. Il enfonçait lui même une dague dans son cœur.

Cette étrange vision m'aurait sans doute fait me poser des questions si mon attention n’avait pas été aussitôt accaparée. A côté des statues, au milieu de l'indifférence générale, deux dragons étaient présents. Je pus finalement voir les bêtes mythiques tel que je les imaginais. L'un était violet et l'autre doré. Le premier me rappela aussitôt Naral Shaam, ainsi donc le titre de dragon mauve était finalement bien mérité. Je restai un moment à admirer les deux colossales créatures. Je ne pus m'empêcher de songer que ramener la tête d'un des sauriens serait probablement suffisant pour que me racheter aux yeux du clan.

Mes pensées furent interrompues par un homme qui se présenta devant moi, un panier de victuailles à la main. Il me regardait avec respect mais curieusement ne semblait nullement inquiété. Sans doute comparé aux dragons je n'étais pas si impressionnant que ça. Malgré moi cette pensée me déplut. Je pris tout de même le panier qui m'était tendu. La plupart de ce qu'il contenait était totalement impropre à la consommation. En fait, à part la viande séchée et la gourde tout le reste pouvait aussi bien être jeté immédiatement. Je le gardai tout de même en me disant que cela pourrait être utile pour mes compagnons de route. Me tournant vers eux je vis que chacun était affairé à récupérer des équipements pour le voyage. Je me mis à faire de même. Bientôt j'arpentais les alentours de la grande place, cherchant parmi les objets mis à notre disposition, ceux qui pourraient m'être utile.

(((1984 mots
c'est pas la citation mais c'est beau quand même ^^)))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 18 Jan 2017 00:51 
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Alors qu’elle attendait un commentaire du chevalier noir et or ou de Sirat, ce fut Endar qui tout en s’approchant prit la parole s’étant apparemment octroyé lui-même le rôle de chef de la petite expédition pour Nagorin. D’un ton condescendant, il donna ses ordres au chevalier d’Or. Endar fit référence à un massacre survenu à Nagorin cinq ans plus tôt, ne manquant pas au passage de critiquer les actions de Naral et tout en précisant qu’il ne voulait pas qu’un tel carnage se produise à nouveau. Il donna même au chevalier des conditions à respecter s’il désirait les accompagner. Ce dernier devrait recevoir les ordres de Endar ou de Sirat.

Sibelle fut choquée d’une telle affirmation puisque cela supposait qu’elle et Nastya étaient également sous leurs ordres. Sibelle ouvrit la bouche pour intervenir, mais c’est à ce moment que Sirat les rejoignit questionnant le chevalier noir et or sur son origine ainsi que sur le port de son casque. Avec plus de tact que ne l’avait fait Endar, l’humoran précisa que nous nous rendions à Nagorin en tant que diplomates et que la force ne serait que notre dernier recours. Le chevalier dit provenir de Fan Ming, et que son casque masqué préservait son anonymat puisqu’il en avait fait le vœu. Il rajouta qu’il souhaitait une issue diplomatique et le rejet de l’utilisation de la force.

Puis, il se tourna vers Endar, et lui répondit sur un ton cinglant que Sibelle apprécia grandement. Il précisa qu’aucun des chevaliers d’Or ne se rangerait sous les ordres de personne. Et si Endar ne voulait pas de son aide, il devrait également se passer de l’aide du dragon d’Or qui était son allié et son ami. Il devrait également se passer des chevaux qui étaient leur monture. Un sourire discret se dessina sur les lèvres de Sibelle, elle appréciait la réplique du fier chevalier d’or. Elle en aurait fait autant si elle avait été à sa place dans une situation similaire.

Sibelle se tourna ensuite vers le dragon d’Or alors que Sirat s’entretenait à voix basse avec le chevalier noir.

L'elfe blanche n’avait pas assez de ses deux yeux pour admirer la magnifique créature qui se tenait devant eux et qui les dardait de ses somptueux yeux d’émeraude. Des écailles d’or recouvraient tout son immense corps. Sa large tête était encerclée par des cornes noires, dont les deux plus grandes prenaient place au sommet de son crâne. Une rangée de petites cornes d’or partait du début de son museau, traversait le milieu de son visage pour se rendre jusqu’aux premières vertèbres de son cou. De là prenait naissance une splendide crête membraneuse. Muni de larges épaules, des jambes puissantes, d’imposantes ailes membraneuses et d’une longue queue, le saurien s’adressa à eux d’une voix grave qui secoua quelque peu Sibelle. Cette puissante voix, cette fierté, cette intelligence imposaient le respect. Le dragon qui n’avait pas décliné son nom les informa qu’il avait accepté de les conduire près de frontières de Nagorin. Il leur signifia sans détour qu’il les considérait comme des êtres inférieurs. L’impulsive guerrière ne prit pas ombrage de ce commentaire, elle était en ce moment très consciente de son infériorité devant ce mastodonte ailé.

(je serais prête à sacrifier beaucoup pour pouvoir me transformer en dragonne en ce moment même.)

Quelque peu intimidée par le dragon qui lui faisait face, Sibelle lui répondit d’une voix sincère et respectueuse.

« Je me prénomme Sibelle. Je suis consciente de la faveur que vous nous faites et je vous en remercie » dit-elle respectueusement en inclinant légèrement la tête en signe de déférence.

Sirat s’était approché de Sibelle, lui demandant si elle avait déjà volé à dos de dragon, rajoutant qu’à eux deux, ils ressusciteraient l’héroïsme. L’hinione lui répondit aimablement sans quitter des yeux le fier reptile :

« Non, je n’ai jamais fait ça. Et j’avoue en avoir beaucoup envie. »

Sibelle avait adoré prendre la voie des airs en anyore, mais elle savait que ce n’était rien à côté de ce qui l’attendait. Dès que le dragon s’inclina, Sibelle s’avança et grimpa sur son échine.

(((668 mots )))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 18 Jan 2017 11:54 
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Si Endar se retrouva bien seul sur le coup, il passa d'un état de simple mépris à une haine profonde pour l'outrecuidant Chevalier d'Or ou devrait-il dire Chevalier qui allait mettre son nez dans les affaires des autres. Il se redressa et son corps se raidit adoptant une posture militaire qu'il n'avait prise depuis près d'un demi-siècle lorsque le Chevalier Sans Patrie usa de chantages et irait même jusqu'à le tuer s'il s'avérait être un ennemi. Si un lourd silence de plusieurs minutes s'installa entre eux à la suite de ces propos, le shaakt resta un moment incertain quant à la manière d'aborder une telle situation, son visage toujours crispé par les propos d'un humain qui resterait toujours un esclave pour n'importe quel elfe noir. Ses yeux luisaient d'une sourde colère prête à éclater alors que sa main gantelet serrait le pommeau de l'épée garzok dont l'ancien propriétaire avait également eu la malchance de l'avoir traité comme un moins que rien avant de supplier pour sa vie. Si tous les Chevaliers d'Or étaient ainsi, le shaakt aura tôt fait de trouver son camp dans cette guerre puérile entre le Sans Visage et Naral Shaam. Desserrant les dents, il lui répondit sur un ton moins véhément que tout à l'heure mais non sans un certain agacement.

- Je suis le seul apparemment à ne pas avoir bu les paroles de Naral, néanmoins je n'ai ni le pouvoir ni l'envie de débattre de votre présence dans le groupe en partance pour Nagorin. Je m'incline cette fois-ci devant la majorité et de toute manière nos routes se sépareront après Nagorin puisque je compte mener une expédition pour les îles Rocsombre... Nous allons devoir nous supporter jusque là pour le bien de la mission même si Naral ne nous avait point averti que votre aide nous serait imposée ni que les chevaux mis à notre disposition étaient vôtre sans quoi je m'en serais acheté un, ayant horreur de dépendre de quelqu'un.

Il reprit sa respiration devenue irrégulière par les bouffées de haine qu'il contenait avec grande peine et parvint finalement à adopter une posture et une attitude plus pacifique.

- Je le fais uniquement pour le bien des Ouessiens et parce que je souhaite renforcer le lien qui me lie à ce peuple d'érudits. Je combattrai le Sans Visage uniquement si j'ai la preuve avérée du danger qu'il représente pour tous les peuples d'Aliaénon que cela soit ceux de la Lande Noire ou les peuples plus au nord. C'est uniquement pour cette raison que j'ai combattu le Sans Visage avec d'autres il y a cinq ans, pour protéger les peuples d'Aliaénon et les unir sous la même bannière et cela reste mon unique objectif même après ces cinq années. Quant aux dragons, je les ai toujours respecté, je n'ai pas de problème avec eux.

L'ignorant totalement, il s'adressa par la suite au Dragon d'Or.

- A moins que d'autres aient l'intention de nous rejoindre, je pense que nous sommes fin prêts Honorable Dragon d'Or pour convaincre diplomatiquement les Ouessiens de nous ouvrir les portes de leur cité. Je gage que vous avez d'autres choses plus importantes à faire qu'à nous transporter de surcroît.

Posant ses mains gantés sur ses genoux, il ferma un instant les yeux se remémorant les années passées à Khonfas à apprendre à être maître de soi-même, à forger son propre destin de ses mots et surtout de ses actes. Ravivé par ses souvenirs, il plongea sa main dans sa sacoche pour y retirer une fiole contenant une substance liquide aussi noire que l'argent noir des mines d'Artim'Olth et qui ne contenait rien d'autre qu'un fluide d'ombre qu'il but avec satiété en attendant le départ.

((Absorption d'un fluide d'ombre 1/4))
(666 mots)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 18 Jan 2017 12:00 
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Charis échange des derniers mots avec le sorcier avant de me rassurer en me proposant son aide pour apprendre à monter à cheval. Etant, elle, une spécialiste dans le domaine de l'équitation.

Nous quittons enfin la pièce pour rejoindre l'étage inférieur. Sur le chemin, nous croisons l'elfe aux tatouages de serpent plein la gueule. Nous lui confions une pierre avant de poursuivre notre descente.

Pendant la descente, j'observe encore Karz qui a promis de répondre plus tard à nos questions. Il est donc mort, une fois, dans le désert de feu.

Étrange sensation de se trouver à côté d'un ancien mort. Je combats ma curiosité, me retenant de lui poser d'autres questions pour le moment.

Au rez-de-chaussée, dans la large salle circulaire faite de marbre, des petits groupes se forment. Je reconnais les samouraïs qui gardent le fluide, plus précisément Katsuya qui semble toujours aussi distante que belle. Je lui adresse un bref signe de la main couplé d'un sourire en sachant très bien qu'elle n'y répondra jamais.

Je remarque également la présence de trois personnes amurées de la tête aux pieds. L'un a l'armure argentée, l'autre à l'armure noire et or et enfin un dernier en argent et or. Inutile de me les présenter, c'est la représentation fidèle de ce que j'imaginais des chevaliers d'or.

Nous n'y traînons pas car Honoka nous guide vers l'extérieur de la tour, en passant devant la belle samouraï celle-ci me tend un sifflet d'argent. Je la remercie et lui adresse un sourire avant de sortir.

J'écarquille les yeux, devenue brillant. Je laisse échapper un "Génial !" Ravi alors que j'aperçois la ville qui a poussé au pied de la tour d'or.

Nous empruntons par petit groupes une étrange plateforme entourée de grille d'or qui monte et descend à l'aide d'un mécanisme trop complexe pour que je puisse le comprendre.

Une fois dessus, je m'approche des barreaux pour apprécier pleinement la vue de la plaine dorée. De son herbe, de ses champs de blés, de ses chemins et routes brillantes. J'ignore pourquoi tout à cette couleur ici mais cela me rappelle les bâtiments dorées de Nagorin.

Toujours guidés par l'Ynorienne, nous parvenons jusqu'à la place des statues où mon double guerrier y est toujours figé dans la même posture après cinq années.

Je m'observe avec fierté et une certaine appréhension de devoir à nouveau me servir de ma magie pour combattre. Surtout avec les changements que ce monde a subis.

A côté des statues, deux dragons patientent. L'un d'eux est Naral, mauve aux yeux d'or, je le reconnais sans peine. Le deuxième est bien plus grand et se fond dans le décor.

J'incline la tête vers eux. L'œil toujours brillant d'émerveillement.

Une jeune dame m'interpelle par mon prénom avant de me confier un sac contenant eau et vivres. Je la gratifie d'un sourire avant de lever les yeux vers les étals allègrement fournis en matériel divers.

Charis nous conseille de prendre d'autres gourdes et des habits chauds pour passer les nuits froides des déserts. J'incline la tête et suis ses conseils, me dirigeant vers les étals pour demander trois gourdes en plus, une couverture et un bonnet pour remplacer le mien toujours disparu. Je réunis mes cheveux en boule pour le visser sur ma tête, retrouvant la sensation agréable d'avoir un couvre-chef me protégeant des vents froids de la plaine.

Je jette ensuite un œil aux objets qu'a pris la fille du désert pour l'imiter. Je fais donc l'acquisition d'une tente, d'une lanterne et de quoi l'allumer et la faire vivre, une corde, une casserole et un coutelas pour la cuisine.

Je retourne ensuite auprès des chevaux que Charis prépare déjà avec tout le savoir-faire qu'elle possède. Je m'approche d'elle alors qu'elle s'occupe d'une monture. Une femelle aux couleurs sable avec une ligne blanche allant de son front à son museau et à la crinière et la queue blanche.

Je flatte l'encolure de la bête en m'approchant de son visage, un fruit sec à la main, me souvenant des gestes et des façons de faire que j'ai appris à l'hippodrome de Kendra Kar. La leçon numéro une étant de ne pas passer derrière.

Je lui donne la friandise avant de lui adresser la parole d'un ton doux, proche de son oreille.

"Salut mon pote. C'est quoi ton nom ?"

Je penche mon oreille vers elle.

"Quoi ? J'ai pas entendu."

Je m'approche plus près, prenant un air attentif.

"Chétif ? Tu serais pas en train de te moquer de moi par hasard ?"

Lui dis-je en me redressant, l'air faussement outré. Le cheval me répond en secouant la tête et remuant ses babines. Je ris avant de lui répondre.

"Gaïka. C'est bien plus joli."

Je tourne la tête vers Charis qui occupée avec la selle a pu assister à la scène.

"Merci de m'aider. On voit que tu as l'habitude. J'ai pris d'autres gourdes et une couverture comme tu l'as conseillé et regarde, j'ai retrouvé un bonnet. "

Je pointe du doigt ma tête en riant.

"J'ai aussi pris une tente pour moi et Karz comme ça tu pourras être tranquille dans la tienne. Puis une corde, une lanterne et d'autres trucs qui sont utiles quand on en a plusieurs. Est-ce que ça suffira ? "

Un chevalier à l'armure d'argent vient nous proposer son aide. Elle l'accueille avec un regard sceptique.

"Avant qu'on parte je préfère être franc avec vous. J'aimerais tenter de communiquer avec le Sans Visage une fois là-bas. Pas par fidélité mais pour voir si un dialogue est possible. Est-ce que vous allez me clouer sur place avec votre épée ou c'est quelque chose que vous pouvez tolérer ? "

Lui demandais-je en souriant.

Le nain vient ensuite proposer son aide à son tour. Je l'accueille d'un signe de la main avant d'imiter Charis pour accrocher mon équipement à Gaïka, attendant la réponse du Chevalier.

((975 mots))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 18 Jan 2017 14:44 
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Tour d’Or – Alentours directs.

    Le chevalier d’Or à l’armure argentée répondit à Charis d’une voix affable.

    « Je suis Chevalier d’or, oui. Aussi ne connaitrez-vous pas mon nom. Mais pour qu’il soit plus aisé pour vous de me parler, je vous autorise à me nommer Ser Thersien d’Esseroth. Ce n’est guère mon vrai nom, que j’ai oublié en revêtant cette armure, mais il fera l’affaire. Cette armure que je ne quitterai pas, effectivement, quand bien même je suis conscient des risques de la porter dans un désert par trop chaleureux. Nous avons pris pour habitude de vivre avec, jour et nuit, ne l’ôtant que pour nos ablutions. N’ayez crainte, je ne me changerai pas en fait-tout sur pattes, demoiselle Kel Asheara. »

    Il se tourna ensuite vers Xël, et lui répondit d’un ton grave.

    « Mon engagement me force à occire les suivants hérétiques du Sans-Visage et à reclure ce dernier en vue de son exclusion d’Aliaénon. Si vous œuvrez en ce sens, je supporterai sa vision. »

    Thrag Varag accueillit la bienvenue de Charis avec un poli signe de la tête. Il répondit ensuite à ses dires d’une voix emplie d’amertume.

    « C’est bien parce que vous n’êtes pas de ceux qui m’avez abandonné à mon sort que je souhaite vous rejoindre. Vous étiez absents tous trois lorsque j’en ai fait allusion à vos pairs. Nous aurons le temps pour que je vous explique tout ça en route, je gage que le voyage sera long. »

    Thersien d’Esseroth prit le pli de répondre au nain roux :

    « Vous pourrez compter sur mes services, ser, lorsque nous aurons mené à bien notre mission dans le désert. Soyez-en assuré. Ainsi que ceux de tous les chevaliers d’or que nous saurons croiser. Nous n’abandonnerons pas une cause que d’autres voient comme perdues. Il en va de notre honneur chevaleresque. »

    Le nain opina du chef, suspicieux mais reconnaissant.


    Du côté de Sibelle, Endar et Sirat, le dragon resta sans réponse face aux propos de Sibelle. Était-il au-dessus d’un tel compliment, ou de cette reconnaissance dont elle faisait preuve ? Sans doute. Les dragons étaient des créatures fières. Trop, peut-être.

    Le chevalier à l’armure noire répondit non sans inimitié aux paroles mordantes d’Endar.

    « Mon aide ne vous est pas imposée, elle vous est offerte. Et pensez bien que la situation est double, ser : C’est bien vous qui venez nous aider dans un processus que nous menons depuis près de cinq ans, et non l’inverse. Qui, selon vous, s’impose à qui ? Mais passons sur ça, car je considère que vous m’offrez une aide, que j’accepte volontiers, et que je suis fier de soutenir en vous apportant ma science, mon épée et nos ressources. Libre à vous, ceci dit, d’acheter votre propre monture, si vous le souhaitez. Mais pensiez-vous vraiment que ces chevaux tombaient du ciel ? Qu’importe si c’est à l’ordre ou au Conseil d’Or qu’ils appartiennent, vous auriez dépendu d’eux. Mais sans doute n’y avez-vous pas songé… »

    Il marqua une pause. Il ne s’était pas départi de son calme en parlant, même si ses dires étaient violents.

    « Vos buts sont nobles. Bien. Les miens aussi. Peut-être s’agira-t-il dès lors de, plus que nous supporter, œuvrer main dans la main pour nos objectifs conjoints, peut-être. Ne trouvez-vous pas ? »


Tour d’Or – Salle d’Alchimie.

    Le Roi Ejude acquiesça aux paroles de l’elfe, et répondit d’une voix posée :

    « Vous pourrez me joindre via Ibn Al’Sabbar. C’est lui qui a conçu ces pierres, et qui reste le gardien de la salle de Vision de la présente tour. J’ai en lui une confiance totale. Il saura me transmettre vos messages. Puisse la Grâce des Elfes vous accompagner dans vos objectifs. »


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Mer 18 Jan 2017 22:17 
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Les sifflets remis, le groupe que je considère désormais comme mien quitte le rez-de-chaussée du bâtiment. Nous passons dans un étrange élévateur de très grande taille. Malgré moi, j'ai un instant de raideur inconfortable lorsque la plate-forme bouge. J'ai déjà vu quelques mécanismes de ce genre au port, actionnés par des dockers dans une roue, mais ce genre d'invention vaut son pesant de yus. Est-ce la magie qui ferait fonctionner celle-ci ? Obnubilé par ce prodige, je mets un instant avant de réaliser avoir également machinalement accepté une pierre de vision différente de celle que je porte. J'appose instinctivement la main contre mon pendentif avant de ranger respectueusement le don de Dame Charis.

Nul temps pour me reprendre efficacement lorsque je m'aperçois des changements impressionnants survenus dans cette plaine. Là où mes souvenirs situent encore le banquet de notre réveil, c'est tout un bourg qui se dresse désormais. L'ampleur du gouffre entre mes souvenirs et la réalité d'Aliaénon me frappe de plein fouet. La seule chose qui n'a pas varié est la teinte dorée présente dans les champs et les rocs de la plaine. Mécaniquement, j'emboite le pas à la Respectable Honoka, qui nous guide jusqu'aux statues d'or. Je ne leur jette qu'un bref coup d'oeil, songeant que me voir là est une belle entorse à mon humilité. Si la première fois j'en étais fier, en particulier car elle représente ce que j'ai contribué à faire en ce monde, je la trouve à présent déplacée. Surtout lorsque mon esprit ramène les images de tous les ressortissants d'Aliaénon qui ont grandement contribué à cela. Je ferme le poing, l'accole contre ma poitrine et adresse une pensée à ceux tombés autrefois.

Non loin de la place, Shaam et un immense Dragon d'or semblent deviser. Le second a un aspect majestueux et dangereux. À côté, l'autre forme que je peux revêtir doit ressembler à un jeune lézard. J'ai à peine le temps d'en détourner les yeux que quelqu'un appartenant au village me présente un paquetage plutôt conséquent. J'apprends qu'il contient des vivres pour l'équivalent d'une semaine. Il y a là viandes, rations et fruits séché, ainsi qu'une gourde d'eau. Je peux juste offrir un signe de tête reconnaissant avant que le villageois se fonde dans la foule. Je peux voir les différents groupes se former, les yuiméniens allant devant les divers étals faire provision d'équipement ou de biens.

Une silhouette attire mon attention. La jeune Yurlungur Elvent, le sac rond d'objets rudement posé au sol, suggère de nous organiser par rapport au matériel de camp. J'acquiesce. Inutile de surcharger tous les chevaux avec du matériel individuel. Toute la forme de la jeune fille semble rayonner, et sa voix laisse entendre une sorte de joie presque infantile qui manque de peu me faire sourire. Décidément, cette personne a aussi bien des facettes.

Elle me sollicite bientôt sur mes connaissances des environs du Royaume Pâle, concernant son climat, surtout. Je demeure silencieux un instant, mais n'ai pas l'occasion d'organiser ma pensée pour lui répondre qu'elle reprend de plus belle en désignant la sculpture d'or me représentant. Elle s'attriste presque de n'y voir aucun Sauveur issu d'Aliaénon avant de continuer sur... Des propos que je ne m'explique pas. Dans mille ans, il n'y aura plus... Que des gens se tournant les pouces, pour rester poli. Je prends le parti de ne pas rebondir là-dessus et avise aussi bien le reste de mon groupe que la jeune fille.

"Aliaénon n'a plus grand-chose de commun avec mes souvenirs. J'ai connu douceur de climat lors de mon dernier voyage, mais je ne puis affirmer qu'il en est toujours de même. Mieux vaut se préparer en conséquence."

J'avise un étal portant étoffes et objets de bivouac en tous genres.

"Une couverture et une tenue avec de l'épaisseur ne sont jamais de trop. Fraicheur et humidité du milieu forestier peuvent jouer des tours."

Mes yeux violets accrochent quelques objets, et je me tourne finalement vers mes compagnons.

"Je vous propose de prendre trois tentes pour deux personnes chacune, la même proportion de lanternes et deux nécessaires de feu de camp, en prévision d'une séparation. Je vous laisse donc la responsabilité du matériel de cuisine, Damoiselle Elvent."

J'esquisse un sourire à son intention, approuvant son initiative, avant de me tourner vers les grands gaillards aussi bien humains qu'à fourrure sombre.

"J'appuie son autre idée. Je préfère ne pas miser sur la rencontre fortuite avec du gibier en route. Mieux vaut prendre une ration de plus."

Je m'apprête à préciser 'de viande', mais je ne sais pas si l'être gigantesque est totalement carnivore comme son aspect canin semble l'indiquer, ou s'il peut se contenter de ce que l'on nous a offert.

"Récupérons ce matériel et retrouvons-nous auprès des chevaux si la foule nous sépare."

Après avoir patienté un instant, je me dirige vers les étals, attrapant une lanterne, une portion supplémentaire de vivres et examinant les couchages. Je pense que les femmes du groupe seront d'accord pour partager une tente, de même que les deux frères, ce qui me laisse en binôme avec le loup géant. Je sais ne pas avoir besoin de beaucoup de sommeil, et qu'avec une troupe aussi nombreuse il est possible que plusieurs d'entre nous puissent se reposer seuls, mais j'ai conservé cette habitude du duo. De toute manière, j'imagine que d'autres avis se feront entendre si besoin.

Je me saisis donc d'un abri à deux places, d'une couverture et d'un manteau avant de me diriger vers les montures où sont déjà rassemblés d'autres aventuriers. Je leur adresse un signe de tête avant de chercher un animal adéquat.

Si monter Ganko ne me pose pas de problème malgré sa grande stature, ces animaux-ci n'ont pas été entrainés au même rituel. Il me faut donc une monture avoisinant ma propre taille mais dont la personnalité importe relativement peu. Je trouve rapidement un petit cheval de coloris isabelle, pattes et crins noirs, dont le garrot avoisine mon front. Ma paume tapote gentiment l'encolure de la bête, puis je commence à charger ses sacoches.

"Nous allons voyager de concert, ami quadrupède. Puissiez-vous avoir assez de patience pour vous laisser guider par un nouveau cavalier."

(Auriez-vous de la fièvre, mon Protégé ?)

(Pas à ma connaissance. Pourquoi cette question ?)

(Bien des créatures peuvent converser en ce monde. De l'humain au lupin, de l'elfe au reptilien, mais vous décider pour celle-ci est un choix... Que je ne saurais qualifier.)

(Il est vrai que la plupart des paroles servent un propos, Okina. Mais pas toutes.)

(Vous êtes donc de ceux qui parlent pour ne rien dire ?)

(Je n'irais pas jusque-là...)

(Et pourtant... Point d'inquiétude, mon Protégé. Je veillerai à vous éduquer.)

J'ignore si je dois trouver ses paroles rassurantes ou non. Quelque part, la voix de ma faera avait des accents de reproche, et son soudain silence m'intrigue. Toutefois, des mouvements proches attirent mon attention et me recentrent sur ma mission. J'ai de plus en plus hâte de partir et suis à la fois quelque peu anxieux à cette idée.




(1 167 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 5 Fév 2017 12:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Ven 20 Jan 2017 18:19 
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La jeune femme accueilli mes doutes et interrogations de manière très bienveillante, m'annonçant que toutes les possibilités étaient envisageables et que mon envie de visiter les forêts de ce monde n'était pas inutile, bien au contraire. Elle me proposa même de me joindre à d'autres aventuriers qui partaient pour le royaume pâle, histoire de ne pas faire le chemin seule. Elle m'invita également à aller rencontrer l roi des elfes de ces forêts qui se trouvaient quelques étages plus haut, dans la salle dite d'alchimie. Pour ce qui était de l'équipement, il me suffisait de suivre tout le monde et tout nous serait donné en temps voulu.
Une ombre de profila alors derrière moi et je me retournais pour sursauter en voyant l'imposant guerrier à la hache me fixer de ses yeux perçant. Sa voix grave résonna alors pour me dire qu'il me suivrait où j'irais pour assurer ma sécurité. Je fus à la fois apeurée et en même temps très touchée. Je balbutiais quelques mots de remerciements :

"Merci beaucoup, Ser, je... Je suis honorée par votre proposition. J'espère ne pas être un boulet pour vous..."

Avec un cerbère comme celui-ci à mes coté, peu de monde serait tenté de me chercher des noises, du moins je l'espérais... J'espérais aussi que ce ne serait pas lui le boulet. Sans doute était -ce mes préjugés qui parlaient mais une boule de muscle comme celle-ci n'était pas pour moi synonyme d'un intellect fourni... Peut-être que l'avenir me détromperais!

Pour le moment j'étais partagée, fallait-il que j'aille voir le dénommé Ejude ou que je suive le groupe... Si je perdais trop de temps, les autres risquaient de quitter les lieux sans moi... Faisant mon choix rapidement, je m'avançais à la suite du peloton, tant pis pour le roi, j'aviserais sur place... Avant de monter sur la plate-forme censée nous mener à la sortie, chacun de nous reçu une sorte de sifflet, dont on me dit que c'était un appeau à dragon et qu'en soufflant dedans, l'une de ces créatures pourrait venir nous aider, si toute fois nous l'utilisions avec parcimonie. Une des aventurières nous donna également une pierre en nous expliquant qu'il s'agissait de pierre de vision nous permettant de communiquer entre nous malgré la distance. Je reçus ces deux objets et les observais avec émerveillement. Nul doute qu'un grand honneur nous était fait en nous offrant des artefacts aussi précieux! Je les emballais donc dans une pièce de tissu avant de les placer délicatement dans la bourse attachée à ma ceinture.

Je fis partie du dernier groupe à descendre par la plateforme et fût émerveillée par la technologie requise pour mettre en mouvement cet "ascenseur", tout comme j'avais été subjuguée lors de mon premier voyage en Aynore. Lorsque le plateau s'immobilisa, je suivis les autres aventuriers qui était dans le même wagon que moi et nous débouchâmes au milieu de bâtisses somme toute assez banales, semblable à toutes les cités yuimeniennes, à ceci près que l'or ou du moins la couleur dorée semblait omniprésente, que ce soit aussi bien pour les éléments artificiels que pour les plantes et les rochers environnants. Je me retournais pour jeter un œil à l'immense tour que l'on venait de quitter et je ne pus que rester bouche bée devant le spectacle... Si un jour on m'avait dit que j'aurai l'occasion de voir pareil construction, j'aurais traité cette personne de fou! Ne voulant pas perdre le reste de l'assemblée, je me forçais tant bien que mal à me détourner de cette vision époustouflante pour me diriger vers la place où tout le monde semblait s'être donné rendez-vous. Et le peu d'emprise que j'avais repris sur moi-même ne tint pas longtemps. En effet, trônant au milieu d'une petite foule se tenait deux majestueux dragons! L'un aussi violet que la couleur de cheveux de notre commanditaire et quelque peu effrayant, le second aussi doré que la couleur environnante. Je sentais ma tête commencer à tourner et j'avais le souffle coupé. Cela faisait trop d'émotion pour la petite bourgeoise peu habituée à sortir de chez elle que j'étais...

Il me fallu trouver un banc et patienter cinq bonnes minutes pour retrouver mes esprits et essayer de faire comme si la présence des deux imposantes créatures était tout à fait normale... J'espérais ne pas avoir inquiété mes comparses outre mesure et me jurais d'essayer à tout prix de ne plus montrer ma faiblesse. Me redressant sur mes jambes encore un peu cotonneuses, je rejoignis les autres pour recevoir mon paquetage de vivres puis, donnant rendez-vous à mon guerrier à la hache près du groupe en partance pour le royaume pâle, commençais à faire le tour des différents étals afin de me préparer au mieux. J'entendis quelques bribes de ce que disait Kiyoheïki, celui qui semblait être le meneur du groupe auquel j'allais me greffer avec mon garde du corps et retins plus ou moins la liste de matériel qui pourrait nous être utile. Le matériel de cuisine me parût superflu, puisque je pouvais très bien me contenter de fruits pour me sustenter, me je pris tout de même une couverture, une paire de torche et un kit pour allumer un feu. Je pris également une corde au cas où... Je passais ensuite à l’échoppe présentant différentes armes, et bien que ce ne soit pas forcément mon domaine de prédilection, j'y choisis un arc et un carquois. Krayne semblait être un expert en corps à corps et je ne voulais pas me trouver dans ses pattes lorsqu'il aurait besoin d'utiliser ses talents. Vint le moment de choisir des protections et je pris toute la panoplie : pantalon de cuir, bottes souples et jambières, brassards, et armure en cuir bouilli. Je demandais aimablement au gérant de la boutique pour qu'il me permette de me changer hors de la vue de mes camarades, et ce n'est pas forcément à l'aise dans ces équipements que je ressortis prête à partir en découdre avec les sbires du sans-visage.

Il ne me restait plus qu'à rejoindre mon groupe. Je commençais donc à me rapprocher d'eux avant de m'exclamer pour un oubli et de faire demi-tour vers le vendeur de vêtements pour attraper une cape à ample capuche. Cela pourrait s’avérer utile en cas de pluie. Cette fois-ci c'était la bonne! M'approchant du semi-elfe milicien et de sa monture, je me raclais la gorge :

"Ser, pardonnez-moi mais nous souhaiterions, mon camarade et moi, nous joindre à vous pour une partie du chemin. Je désire me rendre dans la forêt du royaume pâle. J'ai pris tout le nécessaire pour l'expédition, hormis peut-être une tente mais vous semblez avoir déjà tout ce qu'il faut."

Sans vraiment lui laisser le temps de me répondre, je cherchais une monture appropriée, une bête très docile et calme, car l'équitation n'était pas vraiment mon fort...

((1133 mots))

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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 21 Jan 2017 03:17 
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Pierre bleue en poche, compagnon à ma suite, une fois qu'Ibn Al Sabbar finit de nous expliquer le fonctionnement de ses créations, je décide de prendre les devant pour quitter cette salle un peu trop sombre à mon goût. Sur le chemin du retour, nous croisons une elfe à la face tatouée dont j'ai déjà oublié le nom. D'une oreille distraite, il me semble l'entendre tenter un trait d'humour...Aucun intérêt. Disons qu'avec Xêl et Ezak on m'a habitué à mieux du coup tout ça sonne un peu fade et tout ce que je peux lui offrir c'est un regard que je pourrais qualifier de totalement neutre. Nan décidément, même si elle a possiblement toute les qualité du monde cette elfe ne représente pour le moment pas le moindre intérêt. Je continue donc ma route, tranquillement. Une fois au rez-de-chaussé on nous parque tous dans une sorte d'étrange cage en or et après quelques instants, nous nous retrouvons à l'extérieur.

Cinq ans. Cinq ans ont passé et tout a tellement changé. Enfin il me semble car au final, je n'ai passé que peu de temps par ici quand je me suis réveillé après le sommeil d'une pige. Et puis surtout il y avait des tables partout et un brasier géant donc j'ai un peu de mal à me rappeler. Pourtant, je reste persuadé que tout a changé. A bien y réfléchir, même la tour a eu le droit à son ravalement de façade et surtout, il y a clairement une sorte de petit bourg à son pied. Des commerces ont ouvert, des badauds circulent bref, l'endroit est clairement vivant. Au final, il n'y a qu'une chose qui n'a pas changé, une seule chose qui reste immuable et sur laquelle le temps n'a pas eu d'emprise. D'un autre côté, résister à l'épreuve du temps est un peu l'une de leur caractéristiques premières : Nos statues. Elles sont encore toutes là, intactes. Je ne peux m'empêcher de regarder la mienne avec un sentiment de gêne mêlé à une profonde fierté. Ah si les gens sur Yuimen pouvaient voir ça, peut-être arrêteraient-ils de me regarder comme un monstre. Enfin, là n'est plus la question.

La belle Honoka nous guide dans ce qui est désormais son foyer, pour...AH BAH PUTAIN. Deux dragons. Il y a deux dragons en train de tailler le bout de gras juste là. Bon d'accord, je connais l'un des deux puisqu'il ne s'agit que de Naral, mais l'autre c'est bien la première fois que je le vois. Franchement, j'ai beau en avoir déjà croisé quelques uns maintenant de ces foutus lézards volant, les croiser comme ça fait un choc. Surtout que l'un d'entre a bien failli nous dissoudre, la Reine Sheeala et moi. Pas de quoi être rassuré. Enfin pour le moment ils sont de notre côté donc je ne pense pas qu'il faille partir dans l'autre extrême et se chier dessus non plus mais quand même...

Progressivement, chacun s'organise pour le voyage qu'il a décidé d'entreprendre. Chacun récupère le matériel dont il aura besoin en plus de celui que nous offre les villageois. Gourde d'eau, vivres, bref, tout ce qu'il faut pour survivre. A notre petit groupe viennent s'ajouter deux personnes. Un de ces fameux chevalier d'or tout armuré. Si certain semble les décrier personnellement, je trouve qu'ils ont un sacré charisme et je ne suis pas contre leur présence. Tant qu'ils font leur boulot correctement et sans trop de débordement. La seconde et dernière personne est un nain. Je connais ce peuple. Âpre à la tache, fier, puissant et robuste. On peut difficilement rêver meilleur allié dans une situation difficile. Enfin, tant qu'on ne les prend pas pour des idiots et qu'on ne crache pas sur leur dieux ou leur honneur. Mais je n'ai pas le temps de leur répondre qu'au loin, j’aperçois une tête connu me faire signe. Ezak. Je décide donc de m'excuser auprès de mes compagnons et de prendre congé pour me dirigé vers mon ami en lui rendant son signe de la main. Une fois à sa hauteur je m'adresse à lui d'un ton amical.

"Ezak d'Arkasse, mon ami. Visiblement, nos routes restent et resteront liées."

Il s'approche alors de moi, souriant et avec une de ses blagues habituelles me saisit l 'épaule pour me saluer. Il m'observe un instant. Je me doute que ma transformation lui fasse un léger choc. Contrairement à la plupart des autres aventuriers, lui était plutôt coutumier de mon ancienne apparence. Il affirme être heureux de me voir même s'il a un peu de mal à croire que c'est bien moi, ajoutant que l'histoire de ma nouvelle apparence doit être complètement folle. Je rigole légèrement avant de lui confirmer.

"Le plaisir est partagé. Et l'histoire est effectivement folle, mais surtout assez longue. Si j'en ai l'occasion, je te raconterai tout. Mais oui, c'est bel et bien moi. Alors, prêt à botter le cul du Sans-Visage ?"


Car oui, au final c'est bel et bien pour ça que je suis là et connaissant la nature quelque peu guerrière et impétueuse de mon cher ami, je sais que lui aussi. Il m'écoute silencieusement en acquiesçant avant de me montrer que lui aussi a visiblement dû passer par Orsan, même si d'une manière différente de la mienne. Je doute qu'il soit passé par les affres de la mort. Puis, après avoir confirmer sont envie de casser de la « non- tronche » de divinité, il finit par me demander quelle sera ma destination.

"J'ai prévu d'aller calmer le bordel dans les cités du Désert avec Xël et Charis. J'crois que le nain va nous accompagner aussi...Mais parlons de quelque chose de plus sérieux...T'as vu ma statue ?"

Car oui, je ne peux pas manquer une occasion de me faire mousser auprès d'Ezak. Franchement, avoir une statue ça en jette et lui n'en ayant pas, je ne peux pas m'empêcher de lancer le sujet là-dessus. Et comme je m'y attendais, même s'il semble être heureux pour moi, voire peut-être un peu fier de moi dans le fond, il ne peut s'empêcher de me lancer une petite pique, m'arrachant un immense sourire. Bordel que je suis heureux de le revoir lui aussi. Mais je ne peux pas le laisser sans réponse, il serait terriblement déçu.

"Tu es juste jaloux de mon regard de braise et de ma poigne de fer!"


Puis de poser une main sur son épaule et d'ajouter, le regard plein de défi :

"Bon, les autres vont m'attendre, mais si on faisait un petit pari ? Sur le premier qui botte le cul du Sang-Visage ? Si tu veux, j'accepte un handicap histoire que ce soit équitable."


Bien évidemment il accepte le défi et me tend la main, prédisant ma cuisante défaite. Lui serrant la main pour sceller le pari, j'ajoute un dernier "Que le meilleur gagne!" avant de finalement prendre congé de lui.

Avant de rejoindre mes futurs compagnons de voyage, je décide de récupérer deux trois choses supplémentaires pour les jours à venir. Quelques gourdes d'eau supplémentaire et de la nourriture qui se conserve. Sans oublier une tente et quelques flèches, mon carquois s'étant quelque peu vidé ces derniers temps. Une cape plus chaude pour les nuits glaciales du désert et une plus légère pour me protéger du soleil puis enfin quelques médicaments si jamais pour une raison ou une autre ma magie s'avérait inopérante. Je suis habitué à vivre en milieu hostile et à survivre, mais c'est la première fois que je risque d'être responsable d'une autre vie que la mienne.

Une fois mes réserves faites, je retourne vers mes compagnons et m'adresse directement aux deux nouveaux arrivants. En commençant par le nain.

« Mon cher ami nain. Soyez le bienvenue et soyez assuré que je mettrai tout en œuvre pour libérer les vôtres une fois notre mission dans le désert complétée. Mon arc sera votre. »

Puis au chevalier.

« Quand à vous messire le chevalier votre présence ne me gêne pas le moins du monde. Après tout mon objectif final est le même que le votre. »


Ceci fait, je vais installer tout mon matériel sur ma monture. Une magnifique jument à la robe intégralement noire. Je suis enfin prêt à partir. Il ne me reste plus qu'à le faire savoir.

« Personnellement, je suis prêt à partir quand vous voulez. »


[1385 mots]

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 21 Jan 2017 09:44 
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J’attendis un instant les membres de mon groupe en tapant du pied le sol. J’ étais pressé de quitter cet endroit. L’inaction, ça ne me connaissait pas. La Kendranne belle à reveiller un mort nous avait rejoint également. Nous étions donc entre Kendrans. C’est en groupe que nous nous dirigeâmes vers un ascenseur aux mécaniques que mon esprit ne pouvait pas comprendre. Fermé par de grandes grilles d’or il avait ouvert sa gueule béante pour nous laisser entrer.

Déjà depuis notre cage d’or en descente, on pouvait apercevoir les alentours directs de l’endroit : En dessous de nous une cité. Humble de petite taille, plus proche de la bourgade qu’un monstre s’étendant à perte de vue. La plaine la cernant semblait fertile à en croire par les champs de blés, et herbes jaunies qui s’étendaient qu’importe ou le regard se posait. Une plaine d’or…

L’ascenseur ouvrit sa large gueule dorée pour nous vomir sur le sol de cette plaine. J’en profitai pour me retourner et lorgner un œil sur la Tour d’où nous étions sortis. Majestueuse, massive et d’Or elle se dressait fièrement, sur un pic rocheux. Cette Tour n’avait surement pas usurpée son nom. Elle était si belle vu d’en bas.

Je délivrai mon regard de ce chef d’œuvre d’ingénierie pour reprendre la marche. À mes côtés, le Chevalier argent et or, marchait. Sous cette épaisse masse de d’armure difficile d’imaginer à quoi il pouvait bien ressembler. Je ne m’étais pas présenté à lui, il était vrai que le cas Elysea D’Astenor, avait réussi à me faire perdre toute politesse. Et j’étais curieux de connaître l’avis de cet autochtone sur la question. Je décidai donc d’engager la conversation :

« Je suis Ezak d'Arkasse, venu pour vous aider à mettre fin à ce problème de Sans-Visage. »

Je poursuivis :

« Une partie du conseil d'Or est élogieuse à votre propos. L'autre, bien moins. Mais ils s'accordent néanmoins sur une chose, vous connaissez votre sujet. »

Une pause.

« Quel intérêt avons-nous à parcourir les plaines Tanathéènnes ? Il y a t'il trace de la présence du Sans-Visage dans ces contrées ? Et qu'en est-il de ces nécromant qui y vivaient jadis, les Ol'Thoga ? »

Le chevalier me confirma bien vite les propos relatés.

"Nul doute, messire, que nous le connaissions. Nous fûmes formés pour cette unique mission."

Il émit une pause avant de continuer :

"Quant aux plaines que nous allons parcourir, nombre sont ceux qui ont peur d'y mourir. Landes inexplorées des Chevaliers d'Or, maudites et fanées, pays de la Mort. Nulle trace n'y a été trouvée, puisque nul d'entre nous ne s'y est jamais pointé."

Il haussa les épaules avant de reprendre :

"Les Ol'Toga ? Peuple maudit oublié depuis longtemps... Seriez-vous l'officiant de leur vieux testament ? Il n'en reste aucune trace, pour autant que je sache."

J’ouvris grand les yeux de surprise, tordant mon visage d’incompréhension.

"Aucune trace ?! Je suis surpris qu’une information vielle de cinq ans ne vous soit jamais parvenues ! Je puis vous assurer qu'il y a cinq ans j'ai croiser leur route à Jesuir. »

Je pus presque sentir le Chevalier tressaillir sous son armure à l’entente de mes mots.

"Vous êtes allé dans cette cité maudite ? Êtes-vous sûr, au moins, de ce que vous me dites ? Depuis l'éveil des titans, nul ne s'y rend, c'est évident. Aucune nouvelle n'a donc passé les frontières de cette lande maudite et de ce qui se cache derrière. »

Ça se tenait, même si je trouvais tout cela quand même bien étrange. Ce jour-là, j’y avais croisé Azra en furie. Alors je n’étais pas le seul témoin de tout cela, j’en étais sûr.

"Je vous assure que j'ai vu près d'un millier de spectres m'entourant aux traits reconnaissables, comme s'ils faisaient partie d'un même peuple. Et je puis vous assurer qu'ils n'étaient pas qu'une simple invocation ! Je puis vous assurer également avoir aperçu des hûtes peu nombreuses, et sortant d'elles des membres encore vivant de leur clan. »


J’émis une nouvelle pause pour laisser au chevalier le temps de tout digérer et en profitai pour en venir au point sensible qui m’intéressait.

"Si vous voulez mon avis, il vaut mieux ne pas s'en faire des ennemis. »
Dis-je en jetant un regard en coin à la Kendranne, Elysea, non loin de nous.[/i][/color]

L’homme acquiesça mes propos silencieusement. Il était d’accord.

"Ce n'est pas pour rien, ma foi, que nul n'y va. Le lieu aura sans doute changé, depuis votre dernière venue. Depuis, une brume de mort rode dans la lande, empêchant tout vivant de s'y rendre. »

Je souris à l’entente de ses derniers mots, tant la situation était ironique.

"Cela doit être en partie faux. J'ai du mal à vous imaginer foncer tête baissée dans une mission suicidaire. »

Le chevalier acquiesça de nouveau.

"Depuis trop longtemps les miens craignent de s'y rendre. Je ne fais que saisir une occasion, qui était à laisser ou à prendre. Et dû aux vertus chevaleresques qui m'incombent, je ne pouvais laisser seule une femme aller vers la tombe. »

Tant de chevalerie… Ca en devenait ridicule. Je comptais rétablir la vérité froide.

"Une fanatique...Et si ses actes suivent ses paroles, effectivement, elle n'ira pas seule vers la tombe. Elle nous y emmènera avec elle."

Je jetai à nouveau un regard en coin à la Kendranne.

"Si nous croisions la route des Ol'Thoga, et qu'elle se décidait à avoir une attitude belliqueuse envers eux, j'ose espérer que le bon sens fera partie de vos vertus."

"Il ne m'appartient point de la juger. Et dans un affrontement, nous ne devons avoir aucun parti-pris, si ce n'est celui que nous dicte notre âme. »

Je fronçai les sourcils. Ce chevalier et son esprit aussi souple que la pierre commençait à me déplaire. Ses idées chevaleresques commençaient à se heurter à ma froide raison. Je me devais d’être clair avec lui.

"Ce n'est pas mon combat, alors soyons clair sur nos intentions : Ne vous attendez pas à recevoir la moindre aide de me part si ce n'est pour le Sans-Visage. »
avertis-je la mine fermée.
Le chevalier hocha la tête à nouveau, sans un dire un mot de plus. Il ne protesta pas, rien. Je respectai au moins cette franchise qu’il y avait entre nous. Chacun était maintenant au courant des intentions de chacun.

J’inclinai la tête silencieusement, signifiant que nous n’avions plus rien à nous dire et j’accelera le pas pour m’éloigner de lui. J’étais assez frustré et franchement inquiet à l’idée d’avoir ces deux là avec moi. Ils étaient dangereux pour eux même, alors qu’allais-je bien faire à rester avec eux ? Je ne voulais pas mourir pour leur insignifiants idéaux.


Nous arrivâmes sur une grande place cernée par des statues, celles des héros de ce monde. Certains nous accompagnaient : Xel, Karz, Kiyoheïki, Sirat, Endar, Charis, la plupart en fait. Tous, immortalisés dans des poses héroïques. Je ne pus m’empêcher d’avoir une grimace signe d’une certaine pointe de jalousie. Tant de respect, tant d’amour, tant de postérités. Ils allaient rejoindre les livres d’histoire et on parlerait d’eux bien longtemps encore après leur mort. Bien sûr que oui, je les enviais.

Sur cette place, Naral Shaam avait pris sa forme draconnique et un autre dragon l’accompagnait. Beaucoup plus imposant sous ses écailles dorés. Calmes, ils lorgnaient leur regard reptilien sur la foule qui semblait faire peu cas de leur présence.

Car il y avait bien du monde sur cette place, des villageois par dizaines autour d’étales garnies de vivres et de matériel. Un villageois à l’allure robuste s’approcha de moi pour me donner paquet remplie de vivre. Je le remerciai d’un signe et m’empressai de me diriger vers les étales après avoir rangé les vivres dans mon sac.

Ainsi, je me dotai, d’une tente et d’une couverture,d’une corde, de quelques torches et de matériel pour faire du feu pour le côté survie. Je n'oubliai pas de rajouter un foulard, je me rappelais que trop biens les charnier nauséabond à ciel ouvert que l'on pouvait rencontré à ciel ouvert dans la Lande Noire.

J’étais satisfait de mes armes, mais j’attrapai tout de même une pique après avoir bien soupesée pour vérifier son bon équilibre. Chargé comme une mule, je m’apprêtai à prendre la direction du dragon mauve lorsque mes yeux aperçurent Karz, en compagnie de son groupe. Un sourire vissé sur les lèvres, je levai la main pour attirer son attention.

L’archer me vit, et s’approcha d’un pas tranquille en répondant à mon signe. Arrivant à mon encontre, il me fit un commentaire, sur nos routes qui ne cessaient de se croiser. Il était vrai que j’avais maintes et maintes fois fait couler le sang à ses côtés. C’était devenu un frère d’arme à force.
"C'est que je ne voudrais pas avoir à te manquer, Karz Enhgrim." Répondis-je avec sourire complice.

Je parcourus les derniers mètres me séparant de lui et l'attrape amicalement par les épaules. La sensation de ses bras de fer, me perturba et je pris un temps pour l’observer de plus près. M’arrêtant sur ce visage qui m’était étranger. Il était étrange de se dire que c’était bien ce bougre de Karz que j’avais face-moi.

" Quel plaisir de te voir mon ami ! Même si j'ai grand mal à croire que c'est bien toi... J'imagine que c'est une histoire complètement folle."

Il ria de bon coeur, faisant part de la réciprocité du plaisir qu’occasionnait ces retrouvailles. Il fit la promesse de me raconter son histoire folle, mais une autre fois. Nous n’avions que peu de temps pour ça. Et il m’interrogea sur détermination à faire saigner du Sans-Visage.

J’acquiesçai silencieusement à ses propos et me baissa pour retrousser le haut de ma botte, dévoilant la naissance de ma jambe bionique.

"Tu m'en diras plus, mais je devine déjà une partie de cette histoire."

L’archer observa ma jambe silencieusement, mais ne commenta pas plus. Je me relevai.

"Quant à ce Sans-Visage, il devrait trembler de m'avoir à ses trousses." Dis-je dans un sourire carnassier.

"Quelle sera ta destination en ce monde l'ami ? »

Il m’indiqua qu’il avait pour intention de rejoindre les cités du désert, avec ses compagnons, mais il changea bien vite de sujet. Souriant et fier, il me demanda si j'avais aperçu sa statue.

"Comment la rater ? " Répondis-je sincèrement.

Je me retournai vers sa statue en croisant les bras, dans une pose d'observation. Nous mettant dans une position côte à côte. Elle lui faisait vraiment honneur, dans sa posture, bras mécaniques dirigés vers le sol. Tel cet héros qu’il était, ils l’avaient immortalisé. Elle imposait le respect. Ce n’était pas un seulement un héros d’Aliénons, mais un héros d’Ynorie également et pour ça, il avait tout mon respect. Cependant, c’était mal me connaître de croire que j’allais flatter aussi facilement son ego.


"Magnifique œuvre d'art n'est-ce pas ? Du travail d'orfèvre ! Ils ont reproduit ta nouvelle sale tronche à la perfection." Dis-je avec un sourire en coin.

Karz, sourit à ma pique, en arguant que je faisais juste preuve de jalousie. Je me contentai de sourire silencieusement devant cette affirmation. C’était un peu le cas, pour le coup.

Il posa une main sur mon épaule pour me signifier qu’il devait rejoindre les siens, non sans me proposer au passage un défi. Le premier qui infligerait une correction au Sans-Visage. Il proposait même de se mettre un handicap pour que ce soit équitable.

Je laissai échapper un rire. Il avait peut-être changé de corps, mais c’était bien mon vieil ami, sans aucun doute.

"Prépare-toi à subir une cuisante défaite, l'archer."

Dis-je en lui tendant une main. Il l’a pris fermement en souhaitant que le meilleur d'entre nous gagne et s’éloigna. Je m’en retournai vers Shaam et entrepris de monter sur ce dragon fière et majestueux.

« Dire que la première fois que je vous ai monté, vous n’étiez qu’un tout petit dragonnet si mignon. Ça pousse on dirait… » Commentai-je taquin.

Citation:
1681 mots sans les paroles du Chevalier

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 21 Jan 2017 12:43 
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Tour d’Or – Alentours directs. (14h)

    Les groupes étaient formés, les aventuriers (presque) tous équipés, le voyage allait pouvoir commencer. Trois gros groupes se dessinaient ainsi, plus un petit duo. Les quatre orientations allaient être couvertes.

    À l’Est, en direction du Royaume d’Ouesseort, et plus particulièrement de Nagorin, le Dragon d’Or s’envola avec sur son dos plusieurs aventuriers : Sirat, Endar, Sibelle, Le chevalier en armure noire et la franche Nastya.

    Au nord partait le plus petit groupe, uniquement formé du rouquin de Bouhen, Ernold Thessier, et de la jeune ynorienne Hisaya. Leur destination : Fan-Ming. Ils s’étaient tous deux juchés sur de vaillants canassons, tout apprêtés pour le voyage.

    Au Sud, un autre dragon s’en irait. Il poserait tout son lest près des Landes tanathéennes avant de partir, seul, vers les Landes Noires du Sud du continent. Ezak d’Arkasse, Anastasie Terreblanc, Elysea d’Astanor et le chevalier d’or et d’argent iraient sur les écailles violines du mystérieux Naral Shaam, qui s’exclama à la plaisanterie d’Ezak :

    « Contrairement à vous : Vous n’avez pas changé d’un poil ! Hihihi. »

    Sans doute faisait-il référence à la barbe qui dévorait les joues du kendran. Il prit son envol sans plus tarder, lorsque tous furent installés.

    Enfin, vers l’Ouest partit la plus large bande, tous montés sur des chevaux, à part l’immense loup noir qui irait avec eux à pattes, aucune monture n’étant suffisamment grande pour soutenir un être de sa taille et de son poids. Le chevalier d’or à l’armure argentée précisa à Charis, Xël, Karz et Thrag Varag :

    « Nous partirons avec ceux qui se rendent dans le Royaume Pâle. Les routes y sont aisément praticables. Lorsque ceux qui bifurqueront vers le sud, pour se rendre à Arothiir, le feront, nous les accompagneront : une voie sûre traverse les Plaines d’Arothiir jusqu’à Methbe-El. »

    En plus de ces cinq là partaient donc vers l’Ouest Kiyoheïki, les deux frères Dongho, Dorika Knerses qui prit en croupe la jeune Yurlungur, le grand loup Algaries, Krayne Vassiliev et sa protégée, Galelia.

    (HJ : Suite pour tous ceux-ci dans le sujet des Voyages.)

    La seule à rester sur place n’était autre que l’elfe Laewllyn, qui avait tardé à arriver, et dont personne ne s’était soucié. Elle arriva sur la place du bourg pour voir les deux dragons prendre leur envol vers de lointaines contrées, et observer les vives chevauchées de ses comparses aventuriers. Dénuée de tout équipement, Honoka vint à sa rencontre pour lui remettre un paquet de vivres, et l’interroger sur ses intentions.

    « Le sire Ejude a-t-il su répondre à vos interrogations, dame elfe ? Ayez le loisir de vous équiper parmi les ressources de nos villageois. Avez-vous un objectif, en ce monde ? »


[HJ : Plus de réponse ici, si ce n'est celle de Laewllyn. Vous posterez dans le sujet qui va suivre sous peu.]


[Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (équipement) + 1 (bonus longueur).
Laewllyn : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur).
Hisaya : post-squelette. Noté quand complété (merci de m’en prévenir).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussion) + 0,5 (équipement) + 1,5 (bonus longueur).
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (équipement) + 0,5 (discussion houleuse) + 1,5 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussion) + 0,5 (équipement) + 1,5 (bonus longueur).
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (équipement) + 1 (bonus longueur).
Algaries : 0,5 (introspection) + 0,5 (rapport) + 0,5 (équipement) + 1,5 (bonus longueur).
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (équipement) + 0,5 (bonus longueur).
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (équipement) + 1 (bonus longueur).
Galelia : 0,5 (introspection) + 0,5 (équipement) + 1 (bonus longueur).
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussion) + 0,5 (équipement) + 1 (bonus longueur)
Ezak : 0,5 (introspection) + 0,5 (discussion) + 0,5 (questions) + 0,5 (équipement) + 1,5 (bonus longueur).
Anastasie : -0,5 (retard)]

_________________
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 Sujet du message: Re: Tour d'Or
MessagePosté: Sam 21 Jan 2017 15:32 
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Lorsque l'Elfe parvint au pied de la tour, elle arriva juste à temps pour voir deux énormes dragons s'envoler, un spectacle si incroyable qu'elle manqua de peu rater les dernières marches et s'étaler au sol. Bouche bée, elle les contempla jusqu'à ce qu'ils disparaissent à l'horizon et qu'Honoka s'approche d'elle en lui demandant si le roi Ejude avait été en mesure de répondre à ses questions. L'Elfe mit quelques secondes à détacher son regard des cieux désormais vides, quelque chose en elle regretta de n'être pas arrivée à temps pour se joindre à cette impensable chevauchée, mais une autre en était heureuse. L'idée de pouvoir chuter de telles hauteurs la fit frissonner et elle songea que si la Terre Mère avait voulu qu'elle vole, elle l'aurait dotée d'une paire d'ailes. Elle se secoua en entendant l'Ynorienne lui proposer de s'équiper et lui demander si elle avait choisi une destination. L'Elfe remarqua enfin les piles de matériel entassées sur plusieurs tables et les montures équipées mises à disposition, son rapide regard circulaire lui apprit aussi que nul n'avait jugé bon de se soucier d'elle. Mais après tout, qu'attendre d'autre de la part des éphémères créatures à peine sevrées censées sauver une nouvelle fois ce monde? Ils s'étaient montrés fébriles et pressés pour la plupart, de vrais gamins aux yeux de l'Elfe. Mais Laewllyn ne leur en voulait pas, leurs vies ne duraient qu'un infinitésimal instant et ils ne pouvaient s'empêcher de les passer à courir de toutes leurs forces vers leurs fins, c'était dans leur nature. L'Elfe, elle, n'était pas pressée, la hâte n'amenait jamais rien de bon de son point de vue et le problème d'Aliaénon ne serait pas résolu en se précipitant tête baissée dans les ennuis. Elle adressa un calme sourire à Honoka et lui répondit enfin en prenant le paquet de vivres offert:

"Au delà de mes espérances, Dame Honoka, je vous remercie de vous en inquiéter. Je vais m'équiper un peu, puisque vous le proposez si aimablement, une mort impromptue m'a laissée quelque peu...démunie."

L'Elfe souligna ses dernières paroles d'une moue attristée, non pas d'être morte mais d'avoir perdu dans l'histoire son merveilleux Tsalion et, plus que tout, sa belle robe verte si efficace pour la protéger des coups. Elle se désola en songeant qu'il lui faudrait se résoudre à supporter une pesante cotte de mailles en attendant de trouver mieux, le pire étant que ce fardeau n'aurait en outre certainement rien de seyant au vu de ce qui se trouvait sur les étals. Enfin, il lui faudrait sans doute patienter jusqu'à ce qu'elle rencontre les Elfes pour se procurer une tenue acceptable, eux seuls étaient susceptibles d'être gens de goût, visiblement. Se résignant à ce triste sort, Laewllyn poursuivit à l'attention de l'Ynorienne:

"Je pense me diriger vers Nagorin dans un premier temps, tout comme Dame Sombreroc le Roi Ejude semble penser que les Illuminés pourront m'en dire plus sur le bâton que je recherche. Par la suite il est probable que je me rende chez les Elfes, il semblerait que même eux soient divisés quant à cette affaire de Sans-Visage."

L'Elfe prit ensuite son temps pour examiner les montures proposées, elle avait été bonne cavalière dans sa vie passée mais était-ce encore le cas? Rien n'était moins sûr, mais elle se souvenait néanmoins de ce qui différenciait une bonne monture d'une mauvaise. Elle opta pour une jeune jument calme et robuste, la jugeant plus apte à résister aux rigueurs d'un long voyage que d'autres chevaux certes plus racés mais sans doute plus fragiles. Laewllyn fit ensuite le tour des étals, examinant soigneusement chaque article avant de choisir celui qu'elle emporterait. Elle se munit tout d'abord d'une cotte de maille argentée et de hautes bottes de monte renforcées de plaques de métal adaptées à sa morphologie. Un casque à nasal très simple et une pique au beau manche de frêne joliment poli vinrent compléter son équipement guerrier. Elle choisit ensuite une tente sommaire et légère, une couverture et un chaud manteau de fourrure d'un beau blanc bordé de noir aux extrémités. Une corde, trois torches et une petite casserole rejoignirent la pile de matériel qu'elle répartit sur son cheval. Tente, couverture et manteau furent méticuleusement roulés et attachés derrière la selle, le reste prit place dans les fontes prévues à cet effet.

Dans son propre sac elle fourra de quoi allumer un feu, un nécessaire de soins comprenant quelques bandages ainsi que du fil, trois aiguilles et une toute petite flasque d'alcool fort. Après un instant d'hésitation, elle ajouta à cela un coutelas de taille modeste, une deuxième gourde, quelques collets, un petit lot d'hameçons et une longueur de fil supplémentaire, fin mais résistant. S'estimant parée pour un long périple en terres sauvages, elle se mit en fin en selle et s'apprêtait à partir lorsqu'un problème pitoyablement trivial lui vint à l'esprit et la fit légèrement rougir de honte. D'un ton quelque peu emprunté, elle demanda à Honoka:

"Heu...dites-moi, Dame...pour aller à Nagorin...c'est par où?"

L'Elfe avait bien mémorisé les grandes lignes de la carte, mais elle ignorait où se situait le nord. D'autre part, le chemin le plus court était incontestablement la ligne droite, mais Nagorin se trouvait séparée de la Tour d'or par les Landes Arcaniques, un lieu où résidaient les titans si sa mémoire était bonne. Elle supposait qu'il lui faudrait effectuer un large détour pour éviter ces terres interdites, mais valait-il mieux passer par le nord ou par le sud? Elle soupira en se disant qu'il aurait certainement été plus simple de s'y rendre à dos de Dragon et, non sans une certaine mauvaise foi, pesta contre les goujats qui n'avaient pas daigné l'attendre. L'Elfe maugréa, ils ne perdaient rien pour attendre ces cuistres, elle saurait leur faire payer leur ineffable grossièreté le moment venu...

(env. 1000 mots)

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