L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 29 Avr 2018 21:59 
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Localisation: Le monde d'Aliaénon
Il était partout. Son esprit peinait de plus en plus à suivre tout ce qui se passait. Il était... un dieu ? Encore ? Mais non, son pauvre esprit humain ne pouvait assimiler toutes ces informations, ni contrôler tout le monde. Il y avait trop, qui grouillait, rampait, courait, partout autour, devant derrière ! Ça sifflait, criait, battait des ailes, en proie à la froide détermination qui était celle d'un adepte de Phaïtos rendant justice : une vie pour une vie. Mais il n'avait pas le pouvoir. Il fatiguait de plus en plus. Non, il ne pouvait contrôler...

… une flèche était braquée sur lui. Elisha'a, l'archère, s'était libérée. Il la voyait par les yeux d'un oiseau. Elle le menaçait, lui ordonnant de tout arrêter ! L'Âme d'Azra se tourna vers Natsya, la guerrière, mais celle-ci s'était aussi libérée pour se précipiter sur Talia. Avait-elle quelque chose pour la soigner ? Si c'était le cas, il valait mieux garder l'attention de l'archère le temps qu'elle fasse ce qu'elle avait à faire. Ensuite, la liche vogua dans la forêt où il vit la fuyarde par les yeux d'une créature qui l'attaquait. D'un bond, son attention sauta dans un genre de campagnol qui passait par là pour regarder ce que c'était. Une sorte... d'ours à bec d'aigle ? L'Âme d'Azra navigua encore quelques instants, détaché de toutes choses. Bon, tant pis pour la gamine. Après ce petit spectacle, il doutait de la revoir de si tôt, de toute façon. Et la peur apportait bien des enseignements, là où la mort n'apportait plus rien. Il regagna son corps pour fixer Elisha'a, les yeux dans les yeux. Il affectait de ne pas se soucier le moins du monde de l'arme braquée. Le danger était pourtant réel, mais ce n'était là rien de nouveau.De plus, il avait enfin assez d'informations pour s'engager sainement vers la suite. En fait, il était si fasciné qu'il formula à voix haute ce qu'il pensait depuis un moment, maintenant :

« Intéressant... Très intéressant. Je ne suis donc pas le seul à avoir connu la mort, ici... »

Il poursuivit, calmement :

« Mais j'ai du mal à comprendre votre réaction. Vous estimez que vos ambitions justifient de tuer des gens. Je ne fait qu'appliquer votre credo. Je ne vois vraiment pas ce qui vous dérange dans mon action. »

Il fallait lui occuper l'esprit, le temps que Natsya fasse ce qu'elle avait à faire. Et le nécromancien savait exactement comment faire. Après tout, il avait là une chance inespérée de progresser dans une quête qui semblait il n'y a pas si longtemps impossible. Il allait retrouver Karin et les... voyons, comment Akouba les avait-il appelé ? Ah oui...

« Je suppose que c'est notre ami commun qui vous a parlé de moi. Cela tombe bien, je le cherchais, justement. Mais dites-moi, que font donc les Ombres d'Arothiir ici ? Pourquoi vous mettre au service de ce coup d'état ? »

Avec un peu de chance, elle serait suffisamment surprise de se voir ainsi découverte. Cela devrait retenir son tir et permettre de repartir sur de nouvelles bases plus fructueuses... tout en corrigeant la regrettable erreur de la mort de Talia.

((( 531 mots )))

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Lun 30 Avr 2018 03:06 
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Localisation: Quête 35
Alors que les gardes ne réagirent aucunement aux paroles de Sibelle, pas davantage à sa main tendue tenant une plume, il en fut autrement des soldats d’Arothiir. L’un de ceux qui s’étaient approchés de la guerrière pour l’empêcher d’aller plus de l’avant, exprima avec hargne son mécontentement décrétant qu’elle ne pourrait rien donner à leur prisonnier. Joignant le geste à la parole, cet homme dont le casque à nasal ne laissait à découvert que des yeux gris délavé et un menton fuyant, frappa du plat de son arme la main de la guerrière, l’obligeant à lâcher prise. Les plumes libérées et légères descendirent lentement vers le sol. Tolérante à la douleur, aidée de son fier orgueil, Sibelle ne laissa échapper aucun cri. Ses poings serrés, Sibelle se contenta de darder le soldat d’un regard assassin. Elle ne s’attarda pas davantage à cet individu qu’elle jugea insignifiant et reporta son regard sur Bortë-a-Thino. Ce dernier la regardait sans ciller et elle put voir dans ces yeux cette fois briller la flamme du guerrier, trahissant rage et volonté. Cette même flamme qui habitait notre hinionne.

Mais un feu plus intense anima soudainement les cieux de Treeof. Une immense langue de feu destructrice qui n’avait rien de naturel et qui s’empara non pas seulement du ciel, mais également des palissades de bois qui avaient été érigés afin de protéger les végétariens des carnivores. Ces derniers étaient désormais isolés hors de l’enceinte alors que les végétariens durent se replier afin d’éviter de se retrouver à l’état de cendre.

Cet incendie imprévu devint l’élément déclencheur d’une rébellion au sein des prisonniers. Cet homme-loup, meneur des carnivores, qui venait à peine de retrouver l’espoir, se redressa soudainement tout en hurlant avec fureur. Faisant appel à sa puissance musculaire, il tenta de briser ses chaînes, mais en vain. Il réussit néanmoins à se relever et à exprimer sa rage contre ses gardiens. Il les malmena à coups de chaînes, de tête et de coup de pied. Deux des gardiens furent assommés et le troisième vit la chaîne encercler son cou et avant qu’il ne puisse même songer à se libérer, la poigne de Bortë se referma, la chaîne se resserra, un craquement se fit entendre, ses vertèbres cervicales cédèrent.

C’était à présent au tour de Sibelle d’entrer en scène et elle ne s’y fit pas prier. Alerte et consciente que le meneur des carnivores ne ferait pas long feu s’il demeurait enchaîné, elle dégaina rapidement ses deux rapières, parcourut la courte distance qui la séparait de lui. Utilisant toute sa force musculaire, elle abattit sa lame gauche sur la chaîne qui entravait les pieds de Bortë alors que simultanément de sa lame droite, elle brisait les chaînes qui tenaient ses mains liées. Sans perdre une seconde et sans verbiage inutile, elle lui donna l’une de ses rapières. Libéré de ses entraves et ayant une arme en main, Bortë pourrait garantir sa survie et aider la guerrière à libérer ses hommes.

Sibelle s’empara vivement du coutelas qui pendait à sa ceinture. Une arme dans chaque main et non loin de Bortë, elle n’avait pas l’intention de laisser s’approcher les soldats davantage.

Xël s’était approché d’eux. Voyant tous les carnivores tenter de se libérer, il prit panique et ne cessait de crier. Son action se voulait pacifique. Il voulait éviter le carnage qui s’apprêtait à survenir. Il implora les soldats à libérer les soldats et à faire une chaîne humaine jusqu’au lac afin d’apporter de l’eau et d’éteindre l’incendie qui faisait rage.
Les mots du compagnon étaient sages, son idée noble. Mais Sibelle ne pensait pas que les soldats allaient obtempérer, ils n’étaient pas des habitants de Treeof, mais une troupe d’Arothiir, ils ne tenaient peut-être pas tant que ça à sauver cette cité. Ils étaient venus à Treeof selon le désir de leurs reines qui voulaient s’emparer de tout le royaume des pâles.

«Reculez soldats! Écoutez Xël et aidez à éteindre le feu. Nous ferons de même lorsque toutes les chaînes seront brisées »

Ordonna-t-elle aux soldats munis de lance et de piques. En possession de tous ses moyens, animée d’une volonté sans pareille, les pieds bien campés au sol, la guerrière était prête à attaquer tous soldats qui s’approchaient trop d’elle ou du meneur des carnivores.

((( 750 mots
-Sibelle utilise sa puissance surhumaine et sa capa de maitre d’arme pour libérer Bortë.
- Aux aguets, elle utilisera sa CC cent lames au niveau maximal si les soldats tentent de l’attaquer ou d'attaquer Bortë )))

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Sibelle, Maître d'armes


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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Jeu 3 Mai 2018 14:36 
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Localisation: Aliaénon
un deuxième coup vint lui frapper la mâchoire. Celle-ci trembla comme une embarcation face au vague déchainé. le gout de l'acier dans sa bouche de venait pas du gant de son ennemi fait de cet alliage, mais du sang qui se rependait dans sa cavité buccale. Il avait mal, le butor avait frappé avec une tel force, qu'il avait eut l'impression qu'elle allait se décrocher de son visage. Rien n'avait marché, la magie avait joué sa mutine boudeuse et l'avait laissé en plan. Astidenix n'avait pas mordu à l'hameçon et sur de sa supériorité il avait molesté encore une fois l'humoran. Une fois de trop, cette fois pour le zélote il n'était plus question de solution à l'amiable. Ce coup l'avait percer en plein cœur crevant l'abcès trop longtemps retenu et sa haine se rependait lentement à mesure qu'il considérait la douleur qui irradiait sa face.
cet à cet instant que le destin frappa, une lame de feu enflamma le ciel, la nuit s'éclaira d'une lumière purpurine et l'atmosphère humide de la nuit jumelé au lac disparu. Les flammes légères tout la muraille de bois, laissant sa bave incendiaire. Elle s'estompa aussi vite qu'elle était apparu. La magie yuménienne a coup sur pensa Sirat, mais ne connaissant pas de mage du feu, cela devait être l'echec d'un autre. Il n'avait pas vue ce qui ce passait réellement pour les autres, couché, forcé à terre. Mais quand l'emprise du général zélé se relacha, il se redressa à son tour.
Ils étaient seuls sur une tour, en proie au feu, des murs de flammes les cernaient de toute part. Mais la haine de l'humoran l'aveuglait. cet abruti l'avait frappé une fois de trop. Il dégaina son fléau, la lumière refleta sa folie destructrice. Le sang maculait encore ses crocs qu'il pourlécha pour en apprécier le gout.
Autour d'eux, une muraille purpurine, s'élançait dans le ciel, mordant de ces piques acérés la nuit.

Batard !

Cria t'il avant de frapper, un coup franc et sans bavure, qu'il allait enchainé avec une percussion forte qui emporterait ce fou qui avait osé le tenir en respect. Son corps lui servirait de matelas et qu'advienne que pourra, Zewen déciderait du reste.


Citation:
365 mots à la va vite cause vacance
* coup de marteau dans le crane de Astidenix
* cc de classe :
Capacité de combat :
"Modification temporelle" : une fois par combat, le Zélote peut ralentir le temps, lui permettant au choix : d'avoir l'équivalent de deux tours d'action au lieu d'un, en bénéficiant d'un bonus de maîtrise (maîtrises+50%) ou d'esquiver toutes les attaques du tour suivant tout en attaquant normalement.
* et deuxième action pousse le corps de Astidenix dans le vide et s'en sert comme matelas pour amortir sa chute

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 5 Mai 2018 02:46 
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Localisation: Sur la planête Aliaénon
Treeof émergeait de la nuit comme un croissant de lumière épousant les rives du lac. Loin au dessus, Daemon, transporté par les vents et balloté par les tourbillons, tombait dans les ténèbres. Il trouva cependant l’inspiration nécessaire pour forcer la dernière extrémité : l’ingénie du désespoir dissimulée au creux de sa poche, il dressa un poing refermant une rune et une plume, et il hurla, comme un damné, le mot gravé.

Deux ombres naquirent aussitôt dans son dos. Le vent s’y engouffra comme dans des voiles et stabilisèrent sa chute chaotique. Il n’y cru guère au début, jusqu’à ce que son esprit et son corps se connectèrent à ses deux nouvelles ailes. Dans sa jubilation première, il ne parvint pas à contrôler ses battements, comme il échoua à maitriser son rire saccadé de stupeur… mais lorsqu’une bourrasque vint le prendre à revers et qu’il bascula à l’oblique, il se ressaisit. Ce n’était pas le moment de se disperser.

Il pouvait sentir la force du vent peser contre ses plumes, dans sa propre chair… Il ouvrit largement ses ailes et profita d’un courant ascendant.

Il était maintenant devenu l’homologue sombre des harpies. Il allait pouvoir les défier sur leur propre territoire, dominer la bataille de sa funeste présence et porter la guerre juste jusqu’à son apogée. Et comme en réponses à ses visions, des scintillements apparurent en contrebas.

Ces lueurs erratiques n’auguraient rien de bon : une magie était à l’œuvre et cette magie était plus qu’instable. Comme il l’avait pressenti, un geyser de feu s’engouffra dans la tempête. Une vague de flamme inonda le ciel, recouvrant toute perspective sur la ville et ses environs, et le nuage ardent montait dangereusement. Daemon se dressait ailes déployées au dessus des enfers. Il réagit promptement, battant de toutes ses forces, pour ensuite profiter de la portance de la chaleur. Cependant… le rayonnement était si puissant, la déflagration si grandiose, qu’elle parvint immanquablement jusqu’à lui.

La brulure fut insupportable et il parvint in extremis à s’extraire de la langue de flamme, pour dériver et enfumer les airs. Malheureusement, le feu prenait dans ses plumes et si cela continuait, ses ailes allaient finir en cendre.

« RAHHH ! Maudite ! Maudite ! » croassa-t-il comme un corbac.

Il plongea vers les reflets obscur du lac de Treeof en survolant la ville avec une longue trainée grisâtre. A peine arrivé au dessus du rivage, il se jeta dans les eaux noires. Il y resta un long moment recroquevillé, crispé par la douleur.
Lorsqu’il émergea pour reprendre sa respiration, il surprit une voix glisser sur les eaux. Des silhouettes s’étaient regroupées sur le bord, devant les murs de la ville, derrière lesquels on devinait une atmosphère de brasier. Il ne tarda pas à reconnaître la voix : c'était Kiyo', le semi-elfe qui avait réclamé le concours des yuiméniens... Le pauvre paraissait dépassé par les événements, abasourdit par le malheur qui s'abattait si subitement sur la ville. A ses côté, silencieuses, la reine et le trio se toisaient.

Encombré par ses longues ailes, il nagea pitoyablement vers la berge. Arrivé sur les galets incertains, haletant, secouant ses ailes ruisselantes et noircies de suie, il apostropha Sheeala avec force :

« Sheeala d'Argentar, vous ne pouvez renoncer ! Vous avez été trompée ! Leurs paroles vous ont aveuglé ! » Il reprit un instant son souffle, alors que les ombres se tournaient dans sa direction. « La Trinité a cessé de vous soutenir au moment où son regard s’est posé sur votre demeure. Elles convoitent votre royaume, Sable me l’a avoué, à l’instant, dans les airs… votre royaume n’est qu’une étape dans leurs vastes ambitions. Souvenez-vous… Remettez-vous vos convictions ! La moitié de votre peuple est soumis par les chaines, l’autre moitié s’apprête à se soumettre après contentement de ses inclinaisons les plus basses. Est-ce cela votre aspiration pour Treeof !? »


- 600 mots -

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Multi : Erastos, Meraxès
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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 6 Mai 2018 11:04 
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Treeof – Alentours du Manoir d’Omble (Azra, Yurlungur)

    L’ourgle était dressé sur ses pattes arrière, prêt à frapper, à écraser de sa force brutale la trop jeune adolescente victime de ce curieux maléfice. Mais au moment où le coup allait partir, et bien qu’elle se tint prête à le recevoir, il ne vint pas. Quelque chose changea dans le regard de l’animal hybride. La haine, la volonté de tuer qui l’habitait juste avant venait de disparaitre pour laisser poindre une lueur curieuse d’incompréhension. Toute animosité semblait l’avoir abandonnée : il semblait plutôt se demander ce qu’il faisait là. Sans plus prêter attention à sa cible, il renâcla de son bec énorme et retomba sur ses quatre pattes, se détournant de Yurlungur pour s’en aller retourner à ses occupations d’ourgle. Une sieste, sans doute. Le calme était retombé dans la forêt aux alentours de la jeune assassine. Les oiseaux, insectes et animaux semblaient avoir perdu toute agressivité à son égard, lui laissant l’occasion de libérer ses mouvements : retourner voir Elisha’a et comprendre ce qui s’était passé ? Venir achever subrepticement Talia, encore au sol ? Aller de l’avant et poursuivre sa fuite vers Treeof, pour connaitre les événements sur place ? Les possibilités étaient nombreuses, désormais.

    Derrière elle, pendant que Nastya tentait un peu maladroitement de faire boire une fiole contenant sans doute une potion quelconque à Talia, dague toujours plantée dans la nuque, Azra tenait le crachoir avec la mystérieuse archère, qui répondit à ses commentaires d’un ton neutre, comme si rien ne l’avait choquée ou surprise dans les révélations du nécromancien.

    « Ce que vous dites n’a pas de sens : que vous appliquiez ce que vous pensez être mon credo ou non n’a aucune sorte d’importance : si vous l’utilisez contre moi ou mes alliés, ça fait de vous mon ennemi. »

    Elle laissa une seconde filer, puis réagit sur la seconde partie de l’intervention de la liche.

    « Quel ami commun ? Et qu’y a-t-il de curieux de voir l’une des nôtres ici, puisque nous sommes au service de la Trinité ? »


Treeof – Abords directs. (Sirat, Sibelle, Xël)

    La situation en dehors des murs était critique. Si Xël, après son discours, s’en alla s’occuper des portes sans attendre la réaction de ceux à qui il s’était adressé, c’est donc vers Sibelle, après sa remarque, que l’un d’eux réagit. Non pas avec une frappe, comme elle avait pu s’y attendre, mais avec une condition, criée pour qu’elle l’entende bien. Son action précédente était mitigée : si elle avait bien réussi à trancher la chaine tendue entre les pieds de l’homme-bête, sa seconde arme ne rencontra pas le même succès sur les chaines entre ses poignets. C’étaient des chaines, non des cordes, et donc pas si aisées à trancher de la sorte. L’homme loup avait récupéré cependant l’une des épées courtes de l’elfe, et se tenait lui-même prêt au combat lorsque le soldat d’Arothiir répondit.

    « Vous n’avez pas à nous poser la moindre condition : que ce meneur se rende et se laisse enchainer à nouveau totalement, et nous libérerons temporairement les siens pour que nous aidions de concert à éteindre l’incendie. Lui restera sous bonne garde, tout comme votre compagnon humain archer, à l’arrière de nos troupes. Ils seront notre garantie. S’il refuse, nous exécuteront tous les prisonniers séance tenante et la cité de Treeof brûlera, pour ce que ça importe. »

    Bortë-a-Tchino semblait trouver révoltant ce marché, et il regardait l’homme avec un regard mauvais, prêt à lui bondir dessus. Mais une hésitation passa dans son visage : la vie des siens était en jeu. Il regarda Sibelle, comme pour chercher une réponse à la situation. Peut-être lui montrerait-elle la voie. Peut-être lui apporterait-elle un chemin à suivre pour la suite.

    Sur les murs, Sirat se débattait avec Astidenix. Le coup de marteau toucha, mais pas la tête de son ennemi. Voyant le coup venir, grâce au cri qui ressemblait plus à « h’a’thar » qu’à un mot réel, avec sa mâchoire décrochée, il se protégea de son épaule pour accueillir le choc. Son armure encaissa le coup, mais pas suffisamment pour qu’il s’en sorte indemne. Son bras d’arme pendit subitement mollement alors que son propre marteau tombait sur le sol de bois de la tour incendiée. Il ne put réagir lorsque Sirat lui bondit dessus promptement pour le faire choir de la tour. Mais ça ne se passa pas si aisément que prévu : si l’on dit qu’un chat retombe toujours sur ses pattes, ça ne semblait pas tout à fait être le cas de Sirat, qui tomba avec sa cible vers le sol de manière chaotique et non contrôlée.

    Mais c’était sans compter l’intervention de Xël, qui ne semblait pas las de jouer avec la dangereuse magie d’Aliaénon. Là où il tenta d’invoquer ses pouvoirs d’air, ce fut l’eau qui se manifesta. Là où il tenta de supprimer l’oxygène, c’est à faire jaillir l’élément aqueux qu’il parvint. De puissants geysers naquirent dans toute la zone, autour et sous l’enceinte de bois incendiée. L’un d’eux détruisit tout bonnement la porte et les tours adjacentes, éteignant bien sûr l’incendie, mais faisant s’envoler dans les cieux de lourds morceaux de bois, emportés par la puissance de l’eau. Des morceaux qui ne tarderaient pas à retomber chaotiquement. D’autres geysers détruisirent d’autres pans de la palissade pareillement, éteignant partiellement l’incendie, mais la détruisant sans la moindre pitié. Une maison de Treeof, proche de l’enceinte, fut elle-même détruite de la sorte. Quelques geysers naquirent proches de l’armée d’Arothiir, menaçant tant les soldats que les prisonniers carnivores. Par chance, Börte et SIbelle ne furent pas directement menacés, ni les soldats en noir alentours d’eux. Un geyser naquit également dans la foule de Treeof, envoyant sans pitié quelques végétariens à une hauteur un poil trop élevée dans les cieux…

    C’est ce qui arriva à Sirat et Astidenix également : alors qu’ils allaient s’écraser lourdement au sol, un jet d’eau en sortit avec puissance et les frappa de plein fouet, les propulsant en l’air violemment, plus haut encore que ce que la tour n’était initialement. Le héros pâle semblait ne pas comprendre ce qui se passait, heurté de toutes parts. Car le choc avec l’eau avait été rude. Plus encore que le coup de marteau qu’il venait de recevoir. Et une chose était certaine : le choc qui suivrait leur chute serait plus rude encore. Mortel, s’ils ne faisaient rien. Et là, même Astidenix ne pourrait pas être d’un grand secours pour amortir la chute de Sirat.


Treeof – Lac Pâle.

    Sur les bords du lac, ailes éteintes de l’incendie qui y était né, toute la petite troupe formée des quatre harpies dirigeantes, de Kiyoheïki et de Daemon se toisaient dans l’obscurité de la nuit. Sable se laissa approcher par le protecteur oranais, et accepta de prendre ses bandages imbibés de potion. Jess vint vers elle pour les lui placer autour de la gorge blessée. Les ailes, tant celles des harpies que celles de Daemon, sentaient un peu le roussi et étaient un peu noircies, mais pas détruites. Elles demeuraient pleinement fonctionnelles. Heureusement qu’il y avait cette grande zone d’eau toute proche. Jess, tout en pansant sa consœur, répondit à l’ynorien.

    « L’heure n’est pas aux jugements et aux sentences, effectivement. Nul doute que nos troupes s’organisent déjà pour palier à l’incendie. Mais ce qui importe, ce soir. Ce qui importera, malgré les tentatives de sabotage des vôtres, c’est que Sheeala d’Argentar prenne une décision sur ce que nous proposions plus tôt. »

    Elle semblait calme, même si elle avait foudroyé Daemon des yeux lorsqu’elle avait prononcé le mot « sabotage ». Elle poursuivit.

    « Rien de ce qui s’est passé ce soir après notre offre ne remet en doute celle-ci. »

    Elle s’adressait à Sheeala, désormais, qui eut un regard aussi attentif à cette remarque que ce qu’elle eut pour les paroles de Daemon, accusatrices. La Reine prit un temps pour finalement répondre, posément.

    « Rien n’est tromperie, ici : leur convoitise sur le Royaume Pâle est avouée. D’une manière qui peut sembler être une trahison mais… mais dont les tenants et aboutissants sont raisonnés. Elles n’ont pas tort dans ce qu’elles ont dit : elles ont mieux que moi réussi à gérer la crise de Treeof. Oui, la moitié de mon peuple est enchainée. Mais qu’en serait-il sans leur intervention ? Mon peuple entier se déchirerait pour l’heure dans une guerre qui n’est pas moins de basse inclinaison que ce que vous projetez pour eux. Je… »

    Elle porta le regard sur Jess et Sable.

    « Je ne peux décemment pas prendre de décision sur l’heure. Accordez-moi cette nuit de réflexion, et demain je vous ferai savoir ma décision, comme je vous le demandais avant que… tout ça n’arrive. »

    Elle jeta aussi un regard un peu accusateur sur Daemon. Ce qu’il avait fait était des plus maladroits en pleine discussion diplomatique. Jess répondit presque instantanément.

    « Et nous vous accordons cette nuit sans peine, Reine. Faites-nous savoir votre réponse demain, et nous vous laisserons libre de choisir le sort de nos prisonniers. »

    Mais l’oubliée du tas se manifesta subitement, en la personne de Guigne. Elle s’approchait, menaçante, de Daemon, s’adressant à l’assemblée.

    « Mais à une condition supplémentaire : celui-là doit s’ajouter au nombre de nos prisonniers dès maintenant. Nous ne pouvons plus courir le risque de tels actes inconsidérés. »

    Au loin, près de la palissade enflammée, des sons de destructions se firent entendre. Des geysers d’eau visibles depuis le lac percèrent les cieux nocturnes. Un nouveau maléfice… Le chaos régnait toujours, là-bas.





[Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (CC) + 1 (bonus longueur).
Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (fait cesser le sort) + 0,5 (noie le poisson) + 0,5 (bonus longueur).
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (discours organisateur) + 0,5 (apprentissage) + 0,5 (sort) + 0,5 (bonus longueur).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (tentative de libérer Bortë) + 0,5 (don d’arme) + 0,5 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (frappe) + 0,5 (papy volant).
Kiyo : 1 (introspection) + 0,5 (soin) + 0,5 (demande) + 1 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (accusations) + 0,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 6 Mai 2018 16:22 
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Localisation: Quête 35
Le sol tremble. J’observe la porte d’un œil sceptique. J’ai peur d’avoir fait une grave erreur. Je serre les poings, coupant mon flux de magie mais il est trop tard. Le sol tremble d’avantage. Je grimace, conscient qu’il allait se passer quelque chose d’incontrôlable. Quand soudain la porte explose, emporté par un jet d’eau fumant et surpuissant. Je lève les bras, exaspéré en m’exclamant.

" Et voilà ! Et voilà ! "

D’autres geysers surgissent à la suite, emportant palissade et tour de guet. Je me retourne brusquement quand un autre jaillit du sol à côté des soldats d’Arothiir alors que derrière moi j’entends encore les jets de vapeur qui s’échappe du sol.

" Fait chier hein… " Lâchais-je, blasé à l’attention de moi-même avant de continuer à me parler à voix haute.

" Oui… la magie c’est dangereux… Mais pourquoi tu n’essaieras pas de t’en servir pour éteindre du feu, sauver une jeune harpie. Pour faire du pain pourquoi pas ?! "

Je scrute le ciel, à la recherche de morceaux de bois susceptible de me tomber dessus.

" Non mais c’est très bien. De l’air, du feu, de l’eau… il reste plus qu’un petit séisme et ce sera parfait ! "

Au moins une partie de l’incendie est éteint. Pour le reste, les Vegetariens devraient pouvoir se débrouiller, il y a assez d’eau à proximité pour agir maintenant. Je m’approche des soldats d’Arothiir en grommelant, à bout de patience, sans quitter le ciel des yeux et les débris qui ne tarderaient pas à retomber. Je pointe alors le ciel d’un doigt.

" Qu’est-ce que je fais les gars ? Je laisse tout retomber en espérant que ça ne tue personne ? Je tente de tout faire voltiger vers la forêt en espérant ne pas déclencher un cataclysme ? En tout cas les gars je vous préviens. Je commence à en avoir marre de vos conneries. Soit tout le monde se calme et on fait une trêve. Soit je me déchaîne. Je ne peux que vous conseiller de ne pas me mettre à l’épreuve. Je crois que tout le monde ici a vu de quoi j’étais capable. "

Une petite intimidation à un contre quoi… Mille ? Dix mille ? Cent mille ? Que vaut une armée face à un vent déchainé ? Je joue des épaules, comme si je m’échauffais pour me préparer à une petite baston d’ivrogne. Pourtant je me prépare vraiment. Si une flèche file vers moi ou si un de ces imbéciles cherche à me charger. Je lâche tout. Je le fais bien comprendre à travers mon regard déterminé vers celui qui semble commander. Je fais également un vague signe de la main à Sibelle pour qu’elle s’écarte. Elle devait aussi comprendre que j’étais très sérieux et que si elle poursuivait dans ses efforts pour libérer les prisonniers, ça allait mal finir.

" Ce que je vous propose. C’est de vous mettre à l’abri dans les bois avant que les morceaux de palissade retombent et de revenir demain… pour papoter. C’est ce qu’il y a de plus sage à faire. "

Pour terminer, je frime un peu, rappelant quelques hauts faits, histoire de convaincre les soldats que je ne suis pas un mage de pacotille.

" Sinon je peux vous montrer comment j’ai englouti une partie de la flotte de Vallel, vaincu une horreur noire, balayé une muraille des rats géants qui voulaient ma peau. "

J’inspire avant de poursuivre.

" Comment j’ai renversé une tour de siège et mis à terre un dragon avec une bonne patate et enfin prouvé à un titan que j’étais digne de vivre en lui fonçant dessus à dos de dragon. Vous voulez ? Ca ne me dérange pas. Je suis clairement chaud. "

Je les fixe d’un regard plein de volonté. Prêt à tout. Je veux mettre fin à ce bordel. Maintenant.

((640 mots. Se prépare à lancer le sort Vents infernaux : Invoque des vents relativement puissants qui frappent une cible avec violence. Plus le lanceur de sort est puissant, plus les vents sont forts. (mag+1/lvl.) si quelqu'un m'attaque.))

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Mar 8 Mai 2018 12:55 
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Pour toute réponse, elle affirma d'affirmer que s'il s'attaquait à ses amis, alors il serait son ennemi, ce à quoi le nécromancien répondit :

« Voilà un point sur lequel nous sommes d'accord... »

Puis, plus intéressant, elle affirma ne rien savoir d'un « ami commun » et assura que son groupe était au service de la Trinité. Bon, on progressait. Tandis que l'autre continuait à essayer de soigner la blessée, le mort-vivant continua :

« Je comprends... mais dites-moi, à quoi cela vous sert-il de défendre les chefs d'Arothiir ? Et s'il vous plaît, ne me ressortez pas le blabla sur la défense de votre peuple alors que vous en avez déjà tué bon nombres... ni ne me parlez de l'union de tous les hommes-pâles, ce genre de chose ne sert qu'aux puissants tandis que le peuple se contente de subir les convulsions politiques et leur cortège de désordre ! Non, je veux savoir ce que vous y gagnez, vous. Que vous offre la Trinité en échange de la domination totale que vous leur servez sur un plateau d'argent ? »

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
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David le nerd


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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Mar 8 Mai 2018 18:20 
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...

Il allait frapper, elle en était sûre. Il était trop menaçant, trop avancé pour faire marche arrière : le regard du monstre criait au monde qu'il ne souhaitait qu'une chose, la dépecer et la dévorer. Comme une partie non négligeable des êtres qu'elle avait rencontrés jusqu'à présent, il souhaitait l'anéantir ; comme à chaque fois jusqu'ici, elle défendrait sa vie avec cette rage, cette incompréhension face à toute la violence dirigée vers elle. La patte s'était déjà levée, majestueuse, et Yurlungur campait fermement sur ses appuis, la dague dans la main telle une extension de son bras, prête à frapper cette créature et lui faire regretter d'avoir vu en elle une cible facile. Elle serrait les dents en prévision du coup qui allait tomber, cherchait à canaliser toute sa hargne vers cette chose et, là, il allait...

Un voile passa dans le regard de l'ourgle qui parut tout d'un coup décontenancé. Il rabaissa lentement sa patte et se remit lourdement à quatre pattes, observant autour de lui avec une forme d'incompréhension. Elle venait de reculer face à cette masse et ne comprenait pas plus ce qu'il se passait. N'était-il pas affamé ? Ne souhaitait-il pas, il y avait à peine quelques instants, la dévorer ? Mais il se retournait avec flegme, lui présentant son dos, avant de disparaître dans la forêt.

Les cieux aussi s'étaient tus. Il n'y avait plus le bruit des ailes qui battaient dans l'air et frappaient parfois les branches : tous les oiseaux qui l'avaient poursuivie jusqu'ici étaient partis. De même, tous les insectes étaient partis de ses bottes et elle aperçut seulement, en baissant les yeux, une sorte de chenille jusqu'ici très tenace qui repartait tranquillement au sol.

Lentement, à son tour, elle se détendit et osa un pied en-dehors de la forêt, juste à l'orée. La nuit était effectivement redevenue calme et aucun volatile ne tenta de l'agresser à nouveau.

Elle s'assit contre un arbre, reprenant son souffle. Son dernier geste avait été de casser l'embout de la flèche et, suite à cela, tout avait changé... Est-ce que la flèche était effectivement porteuse d'un sortilège néfaste ? Si une malédiction l'avait touchée, attirant toute l'animosité des bêtes alentours à son égard, elle l'avait donc brisée en même temps que le bois qui constituait l'arme. C'était au moins une bonne chose à savoir...

Mais l'autre partie restait enfoncée dans son épaule. Toujours assise, elle fouilla un moment dans son sac. Elle n'avait évidemment aucun bandage digne de ce nom, mais sa gourde contenait encore une potion de soin, si elle se souvenait bien. Elle retira avec lenteur et précaution son armure de cuir et se dénuda le buste. Il n'y avait personne à la ronde, de toute façon. Ce fut assez lent, évidemment, en n'utilisant pleinement qu'un seul de ses bras, mais une fois cela fait, elle prit le fouet qui traînait au fond de son sac et le plaça entre ses dents, serrant bien fort.

Puis, la gourde entre les genoux, la main droite agrippée au bout qui restait de la flèche, elle inspira un grand coup puis tira.

Elle mordait le cuir pour étouffer le cri qui lui sortait des entrailles. Mais la pointe, en sortant, avait arraché de la chair : les larmes aux yeux, elle se saisit de la gourde, la main tremblante, et en choisit le contenu mentalement avant de le verser sur la plaie, espérant que cela suffirait à la refermer...


(((500 mots, tentative de soin.
D'ailleurs, le 10 a oublié de me retirer le fluide d'ombre de ladite gourde magique lors de notre RP dirigé)))

...

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Mer 9 Mai 2018 04:14 
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Douée d’une force surprenante alliée à son habileté de maître d’armes, Sibelle avait réussi à briser les chaînes des pieds de l’homme-loup, mais n’avait pu faire de même avec celles plus solides qui lui liaient les mains. En combattant expérimenté, Bortë avait attrapé la rapière que lui avait lancée la guerrière et la maintenait entre ses mains liées et tout comme elle, était prêt au combat. Elle admirait ce carnivore et c’était avec fierté qu’elle était prête à se battre à ses côtés.

Sibelle s’attendait à une riposte vive et violente de la part des soldats. En position, elle n’attendait qu’un petit geste de leur part pour riposter hargneusement. Mais il n’en fut rien. Au lieu de manier sa lance et tenter de les abattre, le soldat d’Arothir décida d’utiliser sa langue. D’une voix forte, et surtout ferme de celui qui ne se laisse pas aussi facilement intimider, il répondit à la guerrière. Il considérait que celle-ci n’était pas en position pour émettre la moindre condition. Sans plus de préambule, il ordonna que Bortë se rende. Il exigeait également que ce dernier permette sans violence aux soldats de lui repasser les chaînes aux pieds. Ce après quoi, ils libéreraient temporairement les carnivores et mettraient même la main à la pâte afin d’éteindre de concert l’incendie. Il rajouta que pendant ce temps, Bortë et son compagnon archer demeureraient sous leur garde et constitueraient leur garantie.

(Celemar ! )

À ces mots, Sibelle ne put s’empêcher de tourner sa tête dans la direction indiquée par le garde sans pour autant voir l’archer dissimulé derrière l’armée d’Arothiir. Son regard toujours fixé sur l’importante troupe de soldats, Sibelle écoutait le soldat expliquer que si le meneur des carnivores refusait son offre, ils exécuteraient tous les prisonniers et laisseraient sans remords la cité de Treeof brûler.

Sibelle reporta alors vivement son regard sur ce soldat et le dévisagea hargneusement. Ses armes toujours en main, ses joues rougies par la colère, Sibelle ne voulait pas rendre les armes, pas après avoir redonné espoir aux chefs des carnivores, pas après l’avoir presque libéré de ses chaînes. L’hinionne ne craignait pas la mort, et était prête à risquer sa vie pour défendre ses idées et mener à bien la mission qu’on lui avait confiée. Elle regarda Bortë et vit qu’ils partageaient la même colère envers ce soldat qui leur avait lancé un ultimatum. Même animée d’une rage et d’une soif de combattre, Sibelle perçut une parcelle d’hésitation dans les yeux de Bortë et elle comprit. Sans baisser sa garde, elle regarda tour à tour, les palissades en feu, les carnivores enchaînés et la puissante troupe des soldats d’Arothiir. Elle ne craignait pas pour sa vie à elle, mais il en était autrement pour celle des autres. Elle se devait d’admettre que malgré tout, le marché proposé était juste. Il permettrait de sauver la cité des flammes, ce qui était possible avec non seulement les carnivores et aussi avec un nombre important de soldats d’Arothiir. Non, sans éprouver une certaine amertume, Sibelle rangea ses armes à sa ceinture et poussa un soupir de résignation avant de se tourner vers Bortë :

« Il semble malheureusement que ce ne soit pas le bon moment pour combattre. Je ne peux sacrifier vos hommes ou la cité de Treeof, cette cité pour laquelle, carnivores et végétariens, vous vous êtes battus. Je désire donc obtempérer et apporter mon aide pour éteindre le feu... C’est la solution qui me paraît la plus sage. Mais soyez certain que je ne vous abandonne pas. Je reviendrai sitôt le feu éteint. »

Ce feu quoique ravageur n’avait pour le moment que détruit la palissade de bois. Cette construction qui n’avait été érigée que pour éloigner les carnivores. Sa destruction s’avérait donc un moindre mal.

Sans sourciller, demeurant immobile, Sibelle attendit la réponse de Bortë, car cette décision lui appartenait. Elle ne tendit même pas la main pour qu’il lui remette la rapière, c’était à lui de le faire, s’il en avait envie. Elle souhaitait que tout comme elle, il abaisse son arme, mais ne lui en fit pas la demande, elle respectait le chef en lui et ne voulait pas l’humilier.

Pendant ce temps sur les murailles, un combat avait lieu, Sibelle en était consciente, mais ne pouvait discerner clairement les deux êtres qui se livraient bataille. Xël les avait quittés pour éteindre le feu en utilisant sa magie et il avait apparemment réussi partiellement. De violents geysers avaient surgi du sol et avaient non seulement éteint les portes en feu, mais les avaient démolies emportant également les tours et une maison avoisinante. En voulant régler un problème, il en avait créé un nouveau.

(Maudite magie !)

Cette eau qui s’était voulue dans un premier temps salvatrice devint très vite un fléau. Au sommet d’un geyser, Sibelle crut apercevoir Sirat et Astidenix. Sa gorge se serra. Elle aurait voulu souhaiter la mort de l’humoran, mais elle en était incapable. Bien que le sachant désormais dans le camp ennemi, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour sa survie. Il croyait à son destin, il ne restait plus qu’à espérer que celui-ci lui serait favorable et qu’il n’aurait pas un atterrissage trop rude sur la terre ferme.

Et puis, de sa frêle stature révélant sa répugnance à la violence, Xël s’approcha de nouveau. Il les sermonna de nouveau, leur sommant de cesser la bataille. Puis, leur rappelant que les geysers étaient dévastateurs, il les prévint du danger que représentaient ces morceaux de palissade emportés par l’eau. Il craignait leur chute éminente et leur suggéra de se réfugier dans la forêt.

Sans quitter son regard de Bortë, Sibelle répondit au mage.

« Ne lancez plus aucun sort, vous ne pouvez contrôler la magie dans ce monde, vous ne faites qu’aggraver la situation ! Je ne peux rejoindre la forêt, je n’abandonnerai pas ces hommes ni cette cité, nous devons éteindre les feux que vos geysers ont épargnés. »

Cachant son impatience, la vaillante guerrière attendait la réponse, verbale ou non, de Bortë avant de se mettre à l’action.
(((1 008 mots)))

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Sibelle, Maître d'armes


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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Jeu 10 Mai 2018 02:07 
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Localisation: Sur la planête Aliaénon
Dans la pénombre, les dernières vagues soulevées par la subite tempête roulaient sur les berges, alors qu’au loin, par delà les murs de la ville, montait le murmure de l’émeute. Treeof s’embrasait… Des hurlements d’alarme, de panique, des bruits de courses fourmillaient en échos jusque sur les eaux ; alors qu’en même temps, incongrue de part son calme, la situation sur la rive du lac n’évoluait pas et le silence régnait toujours parmi les harpies. Aux révélations de Daemon sur la trahison et les ambitions de la trinité : la reine n’avait rien répondu. Elle restait coite, claquemurée dans son indécision.

Epuisé et à bout de souffle, Daemon avait jeté l’éponge. Il avait mis sa vie en jeu pour contrecarrer la trinité et, bien qu’il eût réussi à obtenir des aveux de Sable, cela ne suffisait toujours pas. Si Sheeala d’Argentar ne se décidait pas à agir maintenant, alors il ne pouvait plus rien pour elle…

Toujours dans le calme, Kiyoheïki tentait d’apaiser les tensions et proposa des bandages à la jeune harpie et enfin Jess brisa le silence pour répondre aux inquiétudes de l’ynorien sur le devenir de la ville. Elle ignora volontairement l’irruption de Daemon et lui adressa seulement un regard noir à l’évocation du sabotage des négociations. Elle conclut cependant sur un point qui mettait tout le monde d’accord : la suite ne dépendait que de la reine… et enfin la reine répondit et Daemon resta suspendu à ses lèvres, un souffle d’espoir soulevant sa poitrine, avant qu'elle ne retombe de consternation.

Sheeala niait toute tromperie venant d’Arothiir. Les intentions de ses congénères étaient claires et leurs raisons convaincantes. Une évidence ! pensa Daemon, puisque ces arguments étaient destinés à flatter sa mésestimes. Cette pauvre reine était prête à enchainer son peuple pour résoudre la guerre, alors qu’une occasion unique permettait de l’unir pour soutenir une nouvelle. Mais ce n’était pas la préoccupation première de Sheeala. L’honneur ne la guidait point. Elle n’y songeait pas, si ce n’était à son trône, toujours réticente à le céder sans davantage de réflexion.

« Reculer la sentence ne l’annulera pas… » murmura-t-il.

Jess lui laissa la nuit pour donner une réponse, en lui promettant de décider du sort des détenus. A cela Guigne s’approcha de Daemon, menaçante, et compléta les conditions par le fait qu’il soit ajouté au nombre des prisonniers.

De son attitude morne et désespérée, le semi-elfe émergea l’œil brillant, un sourire amusé au coin des lèvres. La mésaventure avec la cadette n’avait pas été oublié. Il agita ses ailes d’un coup sec au souvenir de sa chute, comme si le temps s’était reculé et le sol dérobé sous ses pieds. Cette désagréable réminiscence ne fit cependant pas ombrage à sa malice, et il se dressa face à Guigne plus dignement pour prendre la parole.

« Vous n’avez plus à me craindre : j’avais une certaine affection pour la cause de la reine, mais maintenant sa résolution prise, je ne peux déroger davantage à sa volonté. Nous avons été convoqué pour résoudre le conflit et n’est-il pas résolu grâce à vous ? Azraël et moi ne sommes d’ailleurs que de passage… notre mission à Jésuir est accomplie, nous repartons dans notre monde parmi les corbeaux. »

Il déploya ses ailes et s’éleva du sol pour la toiser avec hauteur. De nouvelles décharges de magies se firent sentir et des déflagrations retentirent en ville. Des geysers aqueux crevèrent le ciel au dessus des flammes, alors que les hurlements terrorisés montaient des emportés qui côtoyaient les étoiles.

« Libre à vous de me poursuivre pour servir votre vengeance, mais n’avez-vous pas d’autres priorités ? Contemplez le chaos provoqué par mes semblables ; la situation ne serait-elle pas en train de vous échapper ? Alors, avant de partir, j’ai quelques conseils à vous prodiguer : ne soyez ni confiante, ni banale, ni empressée, trois écueils ! » adressa-t-il respectivement à Guigne, Sable et Jess. « La trop grande confiance diminue le respect, la banalité vous vaut le mépris, le zèle nous rend excellents à exploiter. »

Il se fendit d’un dernier sourire empli de compassion envers Guigne, ouvrant les bras, se courbant d’une révérence aérienne.

« Alors ne soit pas trop confiante, ou il t’en cuira. »

Sur ces mots, il capta le regard de Guigne avec intensité pour lui offrir un dernier présent, avant de disparaître dans la nuit.


- 700 mots -

(((Capacité de classe : Tenaille mentale ; sur Guigne. Je peux savoir si Daemon aperçoit Sirat et Astidenix ?)))

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Dernière édition par Daemon le Jeu 10 Mai 2018 12:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Jeu 10 Mai 2018 11:05 
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les mots de Sirat avait alerter Astidenix et il avait éviter de justesse le coup. Les mots, plutôt la bouilli qu'il avait tenter d'extirper de sa mâchoire douloureuse. Mais Sirat ne pouvait se résoudre à frapper en traitre. l'honneur était ce qu'il pouvait vous rester au bout du compte. Face a ce guerrier, le combat était rude et âpre mais malgré sa colère il désirai le vaincre à la loyal, le tuer mais pas dans le dos. Dans le brasier s'ensuivit une mêlée sans merci et ils tombèrent vers le sol traversant les flammes. Cet à cet instant que des colonnes d'eau sous pression jaillirent du sol, projetant les deux belligérants dans les airs. Se noyant dans les nuages et sous les trombes d'eau, quel étrange sensation ils ressentaient tout les deux. Ils dépassèrent les cimes des murailles de bois d'au moins deux bon mètres. Celle-ci était attaqués de toute part par ces vagues magiques. Puis tout cessa relâchant les deux guerriers à la sortie du rouleau hébétée perdu dans les airs. Sous leur pieds, les flammes avaient été mis à mal, par la tempête et seul quelques feu, continuait a exister péniblement. Treof dégageait une fumée sombre et acre qui s'échappait vers le ciel et ou les deux aventuriers planaient.
Sirat relâcha Astidenix, pour jauger le souffle court la précarité de leur situation. le sol s'offrait à eux, et le corps barbare ne le protégerait pas à une si grande distance. Pourtant il n'y avait pas énormément de solution, les habitations étaient trop loin et voler ou planer n'était pas le fort d'un humoran.
la mort l'embrassait une nouvelle fois, mais cette étreinte semblait être la dernière. Elle se terminait plusieurs mètres plus bas.
Il n'avait plus aucune solution, seul la magie et l'espoir vain qu'elle fonctionne.
Il avait utilisé ce pouvoir, lors du raz de marée sur l'île maudite et dans la forêt contre les monstres. Il ferma les yeux se recroquevilla, et pria zewen sa magie et le sans-visage.

Fait de moi, plus dur que la pierre, comme le cristal, incassable, incassable, incassable...

Il se répétait cela come un mantra et puisait au plus profond de l'abyme de son âme pour y puiser son dernier espoir, sa magie, la magie d'Aliaénon.


Citation:
374 mots
utilisation : -Chair de Pierre : Votre peau devient peu à peu de la roche aux propriétés magiques, pouvant devenir aussi résistante que du diamant, ce qui vous ralentit sensiblement dans vos actions. (End+2/lvl pendant lvl/4 tours, maîtrises-0,5/lvl et esquives-0,5/lvl.)

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Jeu 10 Mai 2018 11:41 
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~Auparavant~

~63~



Le groupe trempé est rejoint par un autre être volant. Daemon, le compagnon de voyage d'Azra, paré d'immenses ailes sombres. Après avoir éteint les flammes s'attaquant à ses propres ailes, ce dernier s'approche de nous, hélant la Reine. Avec force, il confirme ce dont je m'étais déjà douté : la Trinité convoite le trône depuis un moment et use des circonstances en sa faveur. Cela n'est cependant qu'une première étape vers de plus vastes ambitions. Dans toute l'attitude de l'arrivant, je peux percevoir un élan énergique, apanage de ceux qui se savent dans leur bon droit. Mes yeux violets accrochent son étrange gant à l'aspect dangereux, et je me demande s'il s'agit davantage d'une arme que d'une protection. Il est d'abord ignoré par toutes, à l'exception d'un regard noir qui lui est adressé. Dame Jess' tente de me rassurer en affirmant que leurs troupes doivent déjà s'attaquer à l'incendie, puis rappelant que ce qui est véritablement important est la décision de Sheeala d'Argentar concernant son abdication.

Comme tous les présents, je tourne la tête en direction de la Reine. Celle-ci, après un temps atrocement long malgré sa réelle durée, répond par des paroles qui me semblent lointaines tant leur sens m'échappe au premier abord. Et puis, je réalise. Je prends conscience que, quelque part, elle reconnait la valeur de l'intervention des trois Dames et leur rôle dans ce conflit entre les siens. Une valeur concrète, dépassant de loin tout ce que j'ai pu faire pour l'aider dans cette situation. Malgré moi, mes épaules s'affaissent, comme si mon corps était vidé de son énergie naturelle. Je ne peux pas croire que malgré l'évidence que quelque chose ne va pas, que la coïncidence est trop parfaite, la Reine soit aussi sérieuse dans sa réflexion. Elle demande de nouveau la nuit pour réfléchir, chose à laquelle la matriarche Jess' rajoute que sa décision lui permettrait de choisir le sort des prisonniers. Ainsi, tout semble aller dans une direction toute tracée depuis le début. Je ne prête qu'une oreille peu attentive aux menaces de Guigne envers Daemon. Un grand vide s'empare de moi, ne résonnant que d'un terrible et répugnant mot : échec.

Oui, moi qui ne supporte pas l'idée même de sa possibilité, j'ai échoué. Et pas qu'une fois. J'ai échoué à faire entendre raison au Seigneur Loup. Échoué à apaiser les Végétariens avant que ceux-ci ne commettent un acte inconsidéré. Échoué encore à les protéger, que ce soit d'eux-mêmes, contre des apparitions extraordinaires ou contre la magie. Échoué en ayant foi dans les actes des yuiméniens pour parvenir à une paix ne portant atteinte à personne. Échoué toujours, en ne parvenant pas à redonner leur loyauté aux Végétariens détournés de leur Reine. En fait, maintenant que j'y pense, je me sens pris dans l'une de ces pièces tristes que l'on nomme tragédie. Celle qui, peu importe ce que tentent les protagonistes et à quel point ils sont proches d'un dénouement heureux, finissent par être frappés par le sort décidé à l'avance. Je... Je suis impuissant à avoir le moindre impact... Je me sens las de tout ceci, de me débattre en vain. Je... Je ne sais plus pourquoi je suis ici. Je veux... Je sais que... Le mieux que je puisse faire... C'est de rentrer chez moi.

Ma poitrine se serre à cette pensée, d'autant qu'elle s'ajoute à d'autres de plus en plus pernicieuses, laissant entendre que jamais je n'aurais du revenir. Que j'aurais mieux fait de rester là où mon vrai peuple a besoin de moi. Là où on m'écoute réellement. Là où aucun sentiment d'attachement superflu n'obscur...

(Un instant...)

Quelque chose ne va pas. Certes, voir les événements s'enchaîner sans que je puisse y changer quoi que ce soit me désole, mais jamais auparavant je n'ai eu de regrets aussi forts. Que m'arrive-t-il ? C'est comme si la voix de ma conscience n'était plus tout à fait la mienne. Cela ne me ressemble pas, pas du tout. Est-ce encore le contrecoup de cette ignoble illusion qui m'a fait voir Talia mourante ? Suis-je toujours sous influence magique ?

Un son brutal parvient jusqu'à nous, me faisant porter mon attention en direction de la porte. Yeux écarquillés, je vois des morceaux de palissade incandescents voler dans le ciel nocturne sous la poussée de puissants et gigantesques jets d'eau. Mon sang ne fait qu'un tour quand je songe que la population est regroupée aux abords immédiats.

"Par les Dames !"

Tournant le dos aux harpies et à Daemon qui vient de prendre son envol, je conjure ma puissance lumineuse, bien décidé à faire taire ces sentiments malvenus. Un début de colère m'étreint brièvement.

"Rien ne sera donc épargné au peuple de Treeof ?!"

Portant les mains à ma gorge tout en avançant vers la cité, jamais je ne me suis senti aussi déterminé à me métamorphoser que maintenant. Je dois les protéger. Je veux les protéger ! Peu importent les circonstances ou les opinions à mon égard. Peu importent encore les actes passés ou manqués ! Je sais ce que je veux, et foi d'ynorien, hors de question de me laisser abattre aussi facilement !

J'enferme toutes ces émotions dans ma perle, ne jetant pas même un regard vers les harpies présentes. Si aucune ne se préoccupe de la vie des leurs, comme leur discours n'ayant rien à voir avec l'urgence de la situation le suggère, alors je le ferai à leur place. Tapant des pattes au sol, je prends mon envol, décidé à user de toutes mes capacités pour épargner de nouvelles souffrances aux Pâles. Vite. Que mes écailles fassent rempart aux projectiles créés, armes imprévues pouvant frapper le peuple. Que mon corps atténue la chute des malheureux soumis à la magie. Ma raison d'être. Mon but.

Mon regard violacé évalue l'urgence. Ma perle pulse sur un rythme doux et fort. Je sais ce que j'ai à faire et surtout comment m'y prendre. Puiser dans l'essence même de mon existence et tordre les voies de la réalité physique pour être là, comme il se doit. Nul Pâle ne souffrira sans que j'ai tout tenté pour prévenir ce fait. Si des victimes ont été projetées, alors le sol est leur ennemi, et je me placerai entre eux pour les en protéger. Si seuls des éclats remplissent le rôle d'armes envers les habitants, alors c'est pour les contrer que mon corps d'écailles se déplacera.

La vie des autres avant la mienne. La Protection avant la survie. Le Devoir avant le ressenti, car je suis le Dragon d'Or d'Ynorie.





- Transformation en Dragon.

- Utilisation de la "Protection des faibles : 1*/tour, à la place d'une action de combat, le Dragon d'Or d'Ynorie peut se téléporter entre un coup porté par un ennemi et sa victime, se prenant l'attaque à sa place (esquives et endurance du dragon prises en compte)" pour se placer sous les victimes de chute et/ou en travers de la trajectoire des débris les plus importants.

- 1 085 mots

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Dernière édition par Kiyoheiki le Mar 15 Mai 2018 11:44, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 12 Mai 2018 11:29 
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Treeof – Alentours du Manoir d’Omble (Azra, Yurlungur)

    Yurlungur, appuyée contre son tronc, parvint à extraire la flèche sans aucune difficulté. Elle n’était pas profondément enfoncée, pas létale ni même handicapante. Un tir… presque raté. La potion de soin aida à limiter l’hémorragie, la contenir à l’intérieur de son petit corps frêle. Elle garderait une cicatrice, bien sûr, et serait plus faible pendant quelques jours, le temps de s’en remettre totalement, mais elle allait bien. Et désormais, tout un monde de possibilité s’ouvrait à elle. (Tu as le droit de rejoindre la màj qui te plaira au tour prochain : le lac, les abords ou les alentours du Manoir).

    Azra, de son côté, tenait la conversation avec l’archère implacable qui dirigeait l’armée d’Arothiir. À sa dernière intervention, elle avait porté un regard curieux vers lui, s’approchant lentement de la liche tout en lui répondant d’un air détaché.

    « Arothiir est ma patrie. La Trinité sont mes reines et employeuses. Ne cherchez pas plus loin la motivation d’une loyale suivante. Le sort des Pâles, qu’ils viennent d’ici ou d’Andel’Ys, il ne me concerne en rien. Et… Vous connaissez mal Arothiir. Elle n’est pas la cité que vous décrivez. »

    Derrière eux, Nastya commença à psalmodier avec désespoir.

    « Non, non. Pas maintenant, non. Reste ! Talia, reste. Pour ta famille, pour Kiyoheïki. Reste ! »

    Talia allait de mal en pis. La potion de soin de la nordique n’avait pas suffi. Loin de là. Les mains ensanglantées de la nosvérienne tenaient la tête de la jeune harpie, toujours plantée de ce poignard séculaire. Ses talents de soigneuse étaient limités. Talia était sans réaction, désormais. Morte, déjà, peut-être. Nastya en semblait particulièrement affligée. Des larmes coulaient sur ses joues, sa lèvres tremblaient alors qu’elle continuait à prononcer des mots sans qu’aucun son ne sorte sinon celui de ses sanglots. Cela détourna l’attention de la générale d’Arothiir. Elle haussa les épaules et précisa, nonchalamment, à Azra :

    « Bien. J’ai une promesse à tenir. »

    Et elle s’avança dans la propriété des D’Omble, passant les grilles de l’immense jardin, en direction des portes. Son intention était claire.




Treeof – Le Lac (Daemon)

    La situation était tendue, sur les bords du Lac Pâle, berceau de leur civilisation. Mais peut-être l’était-elle davantage ailleurs, en pleine décompression alors que les geysers perçaient le ciel et détruisaient les murs dressés entre les membres d’un même peuple. C’est pour sauver ceux-là que le Dragon d’Ynorie revint sous sa forme animale pour se précipiter au secours de ceux qui étaient en danger.

    Mais la situation au lac n’était pas réglée pour autant. Guigne grimaça subitement et tomba à genoux dans les eaux du lac alors que Daemon, après son discours moralisateur et accusateur, prenait la fuite en distribuant une nouvelle petite dose de chaos. Le chaos qu’il avait lui-même initié en tentant de soumettre une des harpies. Sable se précipita pour aider sa consœur. Jess ne fit que regarder le semi-elfe prendre son envol, avec un regard sévère, mais dont toute colère était absente. Ce fut de la part de la Reine elle-même que la réaction vint. Elle prit subitement appui sur le sol et, déployant ses ailes, se précipité à la poursuite de Daemon. Plus habituée que lui à l’utilisation de ses membranes emplumées, elle le rattrapa sans mal et, tel un aigle qui fond sur sa proie en plein vol, elle lui planta ses serres dans le dos, à l’endroit des ailes, et serra si fort que le truand n’eut aucun loisir de lui opposer la moindre tentative. Elle avait littéralement annihilé sa capacité à voler, serrant dans ses griffes la base des ailes du demi-elfe. Aussi rapidement qu’elle l’avait fait pour s’envoler, elle redescendit brutalement vers les eaux du lac et plaqua violemment Daemon sur leurs rives, le corps à moitié dans l’eau, allongé sur le dos, soumis à elle. Elle le domina de toute sa colère, et lui annonça sa sentence :

    « Je refuse qu’un Yuimenien mette davantage en péril la vie de mon peuple. »

    Elle le toisait de son regard jaune intense.

    « Savez-vous combien sont morts de votre unique fait, ce soir ? Connaissez-vous seulement le terme de diplomatie ? Vous êtes une insulte à ceux dont le cœur nous soutient véritablement dans ce conflit. Je refuse que les vôtres soient perçus comme vous œuvrez pour qu’ils le soient. N’espérez plus fuir. N’essayez même plus. Vous resterez ici pour aider à réparer vos torts de ce soir. Puis, vous ferez partie du nombre des prisonniers, car là est votre place, honnis. »

    Elle regarda vers les trois sœurs, qui opinèrent du chef sans plus rien dire, acceptant le marché. Une nuit et un prisonnier. Elles s’envolèrent toutes trois vers les palissades détruites et encore partiellement enflammées. Elles avaient de l’ordre à remettre là-bas. Sheeala, elle, resta encore un moment avec Daemon, le toisant avec colère.

    « Pourquoi ? Pourquoi avoir engendré ce chaos alors que nous avions la nuit pour trouver une solution ? Pourquoi avoir à ce point précipité les choses, sans nous laisser plus d’options ? Je doute vraiment de vos bonnes intentions : vous ne me semblez qu’un trublion fort fier de ses actions. »

    Ses ailes étaient dans un état déplorable. Légèrement consumées sur les bords, et formidablement blessées en leur base, elles étaient inutilisables, pour l’heure. Jusqu’à nouvel ordre. Jusqu’à ce qu’à ce qu’elles se fassent soigner, peut-être. Plusieurs végétariens arrivèrent à portée, portant de nombreux seaux. Ils ne prêtèrent pas attention aux deux silhouettes dans la nuit. Ils s’organisaient en chaines pour apporter l’eau vers le lieu de l’incendie.


Treeof – Abords directs. (Sirat, Sibelle, Xël, Kiyo)

    La situation n’était pas moins tendue aux alentours des désormais détruites portes de Treeof. Au cœur d’une guerre des éléments, les silhouettes se débattaient dans la nuit. Intra-muros, les végétariens s’organisaient pour réaliser des chaines jusqu’au lac pour relayer des seaux remplis d’eau pour éteindre les poches restantes de l’incendie provoqué par mégarde par Kiyoheïki. Côté extérieur, tout le monde semblait attendre d’agir, suspendus aux lèvres des deux yuimeniens et de leurs vis-à-vis, Börte et ce soldat d’Arothiir qui avait semblé prendre les choses en main. C’est celui-là qui répondit en premier :

    « Nous ne sommes pas des ennemis. Nous venons proposer une solution à cette guerre intestine. Amener la paix. Nous n’avons rien à dire : nos dirigeantes parlent pour nous. Mais nous avons des bras pour aider, et il est hors de question de laisser les végétariens seuls dans cette tourmente de ce soir. »

    Börte tourna vers lui un regard curieux. Il souffla, baissa la tête. Puis il regarda Sibelle, encore. Il opina lentement du chef. Tout ça lui échappait, de toute façon. Il se laissa tomber à genoux. Avec sa rage, plusieurs blessures anciennes sur son corps semblaient s’être rouvertes. Du sang coulait en abondance de ses plaies. Il se reconstituait prisonnier. Plusieurs soldats vinrent pour l’enchainer à nouveau, plus solidement que précédemment, et il se laissa faire…

    Puis, survint un sauveur, à hauteur des portes qui avait volé en miettes. Un dragon-serpent tout blanc à la crinière d’or apparut dans la nuit, chassant par la vitesse de son arrivée quelques lourds débris qui tombaient dans la ville, les expulsant dehors, les annihilant de son poids. Les projetant loin de toute vie. Et, dans un même mouvement, il se plaça sous la chute d’Astidenix et de Sirat. Si le chevalier parvint à se rattraper in-extremis au dragon, s’accrochant cde toutes ses forces car sa vie en dépendait, ce ne fut pas le cas de Sirat. Son sortilège, une fois n’est pas coutume, se lança exactement tel qu’il s’y attendait. Sa peau se couvrit, voire se changea en minéral si pur et dur qu’il pouvait presque s’y voir en reflet à mille facettes. Il était devenu un diamant brut, qui filait à toute vitesse vers le sol. Ses réflexes étaient amoindris, et s’il percuta le dragon, sans dommages d’un côté comme de l’autre, il ne parvint pas à s’y raccrocher… Il tomba et percuta le sol devenu boueux avec une violence inouïe… Mais il était sauf. La roche le constituant et la boue sous lui avaient absorbé le choc. Ah il était tout sale, la mâchoire toujours déboitée, mais il était en vie et en un seul morceau. Le Dragon, lui, avait fait son office.

    Les trois harpies de la Trinité d’Arothiir intervinrent à ce moment, se posant non loin de Sibelle et Xël, non loin de Börte-a-Tchino. Elles avaient d’un coup d’œil compris la situation. Sable salua Xël d’un signe de tête posé. Elle vivait, et les bandages sur sa gorge indiquaient qu’elle allait bien. Jess prit la parole, comme à son habitude.

    « Envoyez le gros des troupes aider les habitants de Treeof à préserver leur cité. Gardez quelques soldats ici pour surveiller les prisonniers, et rabattez-vous avec eux sous le couvert de la forêt. La Reine Sheeala nous a demandé une trêve, le temps de cette nuit. Toute décision est reportée à demain. Ne laissez personne s’approcher des carnivores avant le lever du soleil. »

    Elle se tourna vers Sibelle et Xël.

    « La situation est réglée pour l’heure. Je gage que les habitants de Treeof ont besoin de votre aide. »

    Elles attendirent là que les ordres soient respectés. Les gardiens des prisonniers ramenèrent ceux-ci sous le couvert de la forêt, et le reste des troupes s’avança vers Treeof, qui pour compléter les chaines d’eau, qui pour porter secours à quelques blessés coincés sous des décombres, qui pour écarter les débris de cette magie destructrice.


[HJ : indiquez-moi vos actions. Dépendamment de ce que vous faites, la prochaine màj fera passer la nuit ou se concentrera sur vos tentatives éventuelles.]



[Azra : 0,5 (gagner du temps)
Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (soins) + 0,5 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (lâche fuite) + 0,5 (capa). + 0,5 (bonus longueur).
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (transformation) + 0,5 (sauvetage) + 1 (bonus longueur).
Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (menaces) + 0,5 (bonus longueur).
Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (décision) + 1 (bonus longueur).
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (sort).]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 13 Mai 2018 11:23 
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Je sens l’atmosphère électrique dans ce face à face entre moi et cette armée indécise. Un frisson d’excitation mêlé d’inquiétude remonte le long de mon dos. J’espérais qu’ils ne tenteraient rien d’idiot mais la sensation de danger me procurait un sentiment indescriptible. Finalement, le soldat qui semble prendre les décisions en l’absence des trois dirigeantes se montre raisonnable. Il déclare que nous ne sommes pas ennemis et qu’ils ne veulent pas laisser Treoof dans cette situation. J’en suis persuadé, leur intention n’est pas de détruire mais je veux que toute possibilité d’affrontement soit oubliée. J’incline la tête, lui montrant que je l’ai bien compris avant de regarder le chef des carnivores. Ce fameux homme-loup. Börte. Il tourne vers le soldat un regard curieux avant de souffler, de baisser la tête, de regarder Sibelle, d’hocher lentement la tête et enfin de se laisser tomber à genoux pour se faire enchaîner à nouveau. Je baisse alors les bras, mettant fin à la menace d’un nouveau sort incontrôlable et lève la tête tandis que Kiyo, en forme de dragon, chasse de son immense corps les débris qui menaçaient de nous écraser.

Les trois harpies de la Trinité d’Arothiir se posent autour de nous et après un simple coup d’œil commencent à agir. Sable me salue d’un signe de tête pendant que Jess ordonne au gros de ses troupes d’aider à éteindre les flammes et aux autres de retourner dans la forêt avec les prisonniers. Une trêve est en place pour cette nuit, la reine pourra donner sa décision dès demain. Je soupire de soulagement, laisse mon cœur se calmer tout en m’approchant de Sable.

" Je suis content de voir que vous alliez bien. Désolé de vous avoir autant secoué. "

Jess s’adresse à Sibelle et moi nous assurant que la situation est réglée pour l’instant et que les habitants de Treeof ont besoin de notre aide. J’incline la tête dans sa direction avant d’adresser un sourire à Sable et de me retourner pour porter assistance aux habitants de la cité. Tous s’affairent déjà à éteindre les flammes en réalisant des chaînes humaines jusqu’au lac. D’autres s’occupent de porter secours aux blessés coincés sous les décombres. Je patauge dans la boue en compagnie des soldats d’Arothiir qui se mettent rapidement à l’œuvre pour apporter une aide efficace. Je tombe d’abord sur ce gros Humoran de Sirat, empêtré dans la boue. Je lui propose mon aide pour s’en dégager.
J’aide ensuite les autres habitants coincés à se sortir des débris, cherchant dans la boue les personnes qui pourraient avoir besoin d’aide. Peu importe si ça prend la nuit. Je me nettoierais et prendrais du repos que quand la situation sera résolue.

Je suis content de voir que pour l’instant, le pire est évité. J'espere que la Reine prendra une décision censée. Elle n’est plus en mesure d’affronter le Trio d’Arothiir et il n’y gagnerait rien si ce n’est du sang versé pour une fierté mal placée. Je pense qu’elle est trop intelligente pour ça.

((500 mots. Aide Sirat à sortir de la boue. Aide les Treoofiens à se dégager des décombres.))

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 13 Mai 2018 12:17 
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...

Étonnamment, la flèche n'avait même pas fait tant de dégâts. Et, avec la potion de soin, il ne restait finalement qu'une cicatrice un peu laide sur l'épaule, mais rien de si handicapant. C'en était surprenant, à vrai dire : Yurlungur avait vu l'archère à l'œuvre, lors de l'affrontement entre les soldats d'Arothiir et les Carnivores, et elle s'était montrée bien plus précise lorsqu'il s'était agi d'abattre Börte d'un tir bien placé. Et il était absurde de croire que, dans le feu de l'action, elle ait été surprise et ait visé à côté. Elisha'a possédait un sang-froid suffisant pour ne pas broncher lorsqu'une horde d'être mi-hommes mi-carnivores lui fonçaient dessus : il allait sans dire que la jeune fille ne l'impressionnait guère.

Et, dans ces conditions, Yurlungur ne savait que penser, alors qu'elle se rhabillait prestement et rangeait ses affaires. Est-ce que l'Ombre avait réellement voulu la tuer ? Ou simplement l'écarter des combats ? Cela ne ressemblait guère aux méthodes d'Arothiir. Avait-elle fauté auprès de la Trinité ? Celle-ci avait-elle voulu depuis le début se débarrasser d'elle le moment venu, ou était-ce un mouvement isolé de la part de cette Ombre-ci, considérant peut-être dangereux que quelqu'un sache que les Ombres avaient un traître dans leurs rangs ?

L'idée de revenir vers le Manoir, de voir ce qu'il s'y passait, se profilait. Elle pourrait rejoindre Treeof, aussi, mais il y aurait Kiyo là-bas et, après son acte de cette nuit, elle doutait qu'il montre aucune miséricorde. Alors qu'Elisha'a, elle, avait raté son tir, là où elle aurait aisément pu l'exécuter en un instant. Il y avait peut-être un espoir...

Elle voulait comprendre, et en même temps, cela la terrifiait. Les Ombres, en général, l'impressionnaient autant qu'ils l'effrayaient : c'était une tentation absurde, faite d'attraction et de dégoût, de peur. Ce curieux vertige la poussait à tenter sa chance, à risquer l'aventure - car elle ne pouvait pas décemment rester là sans rien faire. Quoi qu'il arrive, si la Trinité s'était effectivement retournée contre elle, il ne restait aucune échappatoire. Les Yuiméniens, après son acte de trahison, ne la protégeraient jamais, elle se retrouverait seule. Quitte à mourir, autant mourir en affrontant sa peur...

Si elle avait été un peu plus maligne, elle se serait dit qu'il était inutile de risquer sa vie pour si peu, que ces rêves de grandeur et d'héroïsme n'apportaient rien d'autre qu'une gloire passagère ou une mort brutale, qu'elle aurait bien pu s'enfuir et quitter Aliaénon avec ses peurs et ses remords. Mais son esprit était embrumé par la fatigue, la douleur et les regrets : la vie, tout d'un coup, avait perdu de sa valeur. Qu'y avait-il à craindre encore à la risquer, puisqu'il n'y avait rien qui la gardât attachée à ce monde ?

Elle se releva donc et se mit à marcher d'abord vers le Manoir, dans de grandes inspirations pour calmer ce cœur qui battait dans sa poitrine - pour combien de temps encore ? Puis elle commença à trottiner, puis courir. Il ne fallait pas qu'elle réfléchisse davantage à ses actions, ou elle renoncerait : il fallait qu'elle avance et qu'elle se retrouve embourbée dans la mouise avant d'avoir pu se rendre compte de son erreur.

Elle finit par cerner à travers la nuit les silhouettes d'Azraël et d'Elisha'a, ainsi qu'une petite forme sombre, qui devait être Nastya, penchée sur Talia. De là où elle était, elle supposait qu'aucun d'entre eux ne pouvait la voir, perdue au milieu du décor, à moins d'être capable tout comme elle de percevoir dans le noir et de regarder précisément dans sa direction... de sacrées coïncidences, quoi.

Elle tremblait. Mais il fallait qu'elle se montre courageuse, ou qu'elle fasse semblant juste un peu, comme elle savait faire, et puis ce serait assez. Elle savait se trouver, en cet instant, à la frontière de deux réalités qui se juxtaposaient : l'une où elle avancerait et affronterait ses peurs, mourant peut-être, l'autre où elle s'enfuirait et vivrait à jamais dans l'ombre et la misère.

Et finalement, elle fit quelques pas en avant, discrètement, en venant jusqu'à s'accroupir pour s'approcher à couvert. Jusqu'à entendre des voix s'élever : d'abord celle de l'Ombre, qui affirmait que la Trinité avait toute sa loyauté. Yurlungur frissonna. Si Elisha'a avait agi, c'était sur ordre de celles-ci... Puis un cri, celui de Nastya, qui s'adressait à Talia. L'harpie était donc en mauvais état : le coup de l'assassine l'avait presque achevé, ou c'était une question de minutes...

Et alors, Yurlungur entendit Elisha'a parler d'une “promesse” et se diriger vers le manoir.

« Pas si vite ! lança-t-elle sans réfléchir. »

Elle se releva et se redressa, bombant fièrement le torse, dirigeant sur l'Ombre un regard noir. Elle était encore à une dizaine de mètres du groupe et elle écarta les bras, mue par une témérité absurde.

« Je suis revenue, Elisha'a. Tu t'es lamentablement ratée tout à l'heure, donc je viens te donner une seconde chance, pour rattraper l'honneur des Ombres d'Arothiir. »

Elle avait dans sa main son poignard dégainé. De la où elle était, elle comptait sur sa vivacité pour se jeter sur le côté au cas où l'Ombre tenterait effectivement de la tuer à nouveau : et alors, elle serait fixée. Elle avait toujours cet espoir fou, l'espoir que l'Ombre se soit trompée, ou qu'elle ait eu en elle une forme d'hésitation - comme en témoignait le ratage complet de son tir. Et sinon, si tout le monde s'était effectivement retournée contre elle... Tant pis.

Elle mourrait sur ce champ, en affrontant l'Ombre, et Nastya peut-être aussi, voire ce type à l'air patibulaire. Elle mourrait sans revoir Kiyo - qu'aurait-elle eu à lui dire, de toute façon ? des excuses ? -, elle quitterait ce monde avec grandeur et dédain, on l'oublierait vite et elle s'en moquait bien. Peut-être qu'enfin, enfin, elle atteindrait cette délivrance absolue... Que la flèche vienne : elle était prête et déterminée à faire autant de dégâts que possible, à se venger sur ces êtres qui la narguaient de leur arrogance, à tuer et exécuter, avant de disparaître pour de bon. Cette froide résolution, pareille à l'abandon désespéré du condamné, ressemblait à un sacrifice sublime qui, tout d'un coup, rendait son existence entière sublime. Elle tremblait, oui, mais elle tremblait de jubilation, la jubilation qui accompagne la rédemption par le sang et l'abandon terrible aux griffes de la mort.


(((1000 mots)))

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Dernière édition par Yurlungur le Ven 6 Juil 2018 11:10, édité 1 fois.

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