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Treeof – Alentours du Manoir d’Omble (Azra, Yurlungur).Talia ne prêta que trop peu attention à Yurlungur, aveuglée sans doute par sa soif de mettre fin aux jours de celle qui avait proféré une évidente menace de mort envers les siens, sa famille. La petite eut donc tout le loisir de se ruer derrière la harpie qui fonçait elle-même vers sa cible. Nastya n’eut elle-même pas l’occasion de s’interposer, bien qu’elle vit la petite arriver, la lueur froide de sa dague trancher la nuit jusqu’à s’abattre dans la nuque de la jeune d’Omble, la compagne de Kiyoheïki… Talia s’effondra au sol, face contre terre, emportée par sa course. Elle avait la dague de Yurlungur plantée dans son cou, d’où sortaient les sombres rivières purpurines d’un sang pur. Elle n’était pas morte. Pas encore… Mais ça ne serait plus qu’une question de secondes. Et Yurlungur était désormais désarmée, à quelques pas de sa cible effondrée.
Pendant ce temps, Azra incantait sa sombre magie. Et lorsqu’elle déferla, puissante, sur sa propre âme, il sentit qu’elle serait une nouvelle fois grandiose. Puissante. Mais également incontrôlable. Son âme, au lieu de foncer vers la mystérieuse archère, s’échappa de son corps en de multiples petites parcelles, et alla s’imposer à tous les êtres vivants de la zone, à part son propre corps et celui de la cible de sa cible, Yurlungur. Les parcelles de l’âme du nécromant allèrent subjuguer tout ce qui vivait aux alentours, les forçant à sa contrainte. Nastya fut prise sous son sortilège. L’archère aussi, dont il comprit aussitôt la nature : elle était une créature dont ça n’était pas la première vie. Une ombre, de celles dont Akouba lui avaient parlé à Jesuir, consœur de Karin. Mais pas uniquement. Talia aussi fut touchée, bien qu’elle soit presque morte, agonisant dans son sang. Mais également toutes les autres créatures des alentours : vers, insectes, araignées, petits mammifères ou plus gros prédateurs. Il y en avait tant qu’Azra ne put même pas les dénombrer, incapable désormais d’agir sur son propre corps. Ni même sur ceux qui partageaient son âme fractionnées, désormais : car ceux-là avaient interprété son ordre de la manière la plus extrême : ils devaient détruire Yurlungur. Nastya se tourna vers la jeune fille, s’approchant à la manière d’un zombie sous contrôle mental, prête à abattre sur Yurlungur sa lame. L’archère elle-même lâcha son trait non pas sur Talia, effondrée, mais sur la petite. Une flèche qui ne la tua heureusement pas : elle vint s’enfoncer douloureusement dans la chair de son épaule gauche, paralysant son bras dans une douleur vive et irrépressible. Yurlungur put sentir, en sus, des vers et larves escalader ses bottes, ses jambes. De petites araignées lui grimper sur les cuisses, et partout autour, dans les herbes, des frétillements vivants s’approchant d’elle. Dans les sous-bois, aux alentours, plus lointains, des bruits de mouvements se faisaient entendre. Des animaux, sans doute, qui approchaient. Et les cieux se couvrirent de cris d’oiseaux qui volaient vers elle dans le but de lui nuire. Une horreur sans nom s’abattait sur elle.
Azra, lui, n’avait que peu de choix : tenter de contrôler tant bien que mal son sortilège pour soit annuler son ordre létal, soit en donner un nouveau à tous ces êtres sous son pseudo-contrôle, soit réintégrer son propre corps en faisant cesser le sort. Tout allait dépendre, sans doute, de la manière dont il s’y prendrait pour le faire. Treeof – Abords directs (Kiyoheïki, Sibelle, Sirat, Daemon, Xël)Sibelle, face aux trois gardiens de l’homme-loup, se heurta à un véritable mur. Loin de libérer leur prisonnier, mais également fort loin de l’attaquer aveuglément comme elle avait pu s’y attendre, ils demeurèrent aux côtés de leur prisonnier, insensibles à ses menaces, à sa présence. Ce qui ne fut pas le cas de dizaines de soldats d’Arothiir alentours, qui, vêtus de la même livrée que ceux qui gardaient Börte, s’approchèrent de la scène pour menacer de leurs piques et lances l’elfe imprudente qui s’était, sans le vouloir sans doute, jetée dans la gueule du loup, face à toute une armée. Armée qui, bien sûr, n’obéit en rien aux ordres désespéré du dragon de lumière qui flottait entre eux et la cité. Ils ne relâcheraient pas les prisonniers pour les confier à la garde des habitants de Treeof. Pas encore. C’était leur monnaie d’échange. En réponse aux paroles du dragon, Börte leva la tête. Son regard blessé, éconduit, se posa sur la créature volante sans qu’aucun mot ne sorte de sa bouche. Il dévia ensuite sur l’elfe venue le sauver. Il la connaissait aussi. Dans un murmure que seuls les soldats alentours et Sibelle purent comprendre, il parla.
« Mon corps se meurt… Je… je n’ai plus la force. »
Mais une autre réponse vint aux paroles de Kiyoheïki. De plus loin, dans les rangs des prisonniers, une voix, féminine cette fois, s’éleva.
« Jamais une d’Omble ne se ferait si aisément abattre ! »
La voix était fière, vive, et Kiyo put déceler celle de qui elle provenait. Il ne put la reconnaitre, car elle avait fort changé, mais c’était une certitude, c’était bien Lisa d’Omble, sœur de Talia et fille d’Elisa, qui se tenait là, maintenue à ses bourreaux par des fers, bien que tout sur son visage exprime la fierté, la combattivité.
Le monde des cieux, lui, n’était pas en reste. Car le dragon vint se faire frapper dans le dos par un sortilège d’une puissance incommensurable, qui échappa même à son lanceur, Sirat, tant la puissance subite de la magie se fit dense. Une vision d’horreur se suppléa à la vue du saurien blanc. Celle de sa bien-aimée, Talia, rampant sur un sol nocturne avec une dague plantée dans la nuque, répandant un sang vermillon sur le sol autour d’elle, le regard suppliant. Et au-dessus d’elle, prédatrice terrifiante pour le moins inattendue, la silhouette chétive de Yurlungur. Une vision horrible, certes, mais dont la conséquence fut plus rude encore : Kiyoheïki ne parvint pas à préserver sa forme draconique sous le choc émotionnel et magique. La douleur se fit physique, en lui, et il perdit pied. Retrouvant sa forme originelle, il chut à vitesse folle vers le sol… Par chance, il avait des alliées ailées dans le coin : Sheeala abandonna toute confrontation possible avec les sœurs d’Arothiir pour se ruer à son sauvetage. Elle parvint à le saisir de ses serres avant qu’il ne tombe au sol, et l’éleva dans les airs à son tour, revenant vers la cité de Treeof… vers Sirat, sans même se rendre compte que l’humoran était à l’origine du sortilège.
Aux côté de l’homme-bête à crinière, Astidenix ne savait plus quoi penser. Sans doute fit-il le lien entre ce qui venait de se passer et la main de Sirat tendue vers Kiyoheïki, bien qu’il ne puisse rien comprendre à la magie. Il se rua sur lui pour le plaquer violemment au sol, lui assénant un coup de poing dans la mâchoire. Un douloureux coup de poing avec un gantelet de plaque. Le vieil homme dominait le tigre, et répondit à sa demande :
« Jamais je ne prônerai la destitution de ma Reine pour ces usurpatrices. Jamais ! »
Plus haut encore dans les cieux se tenait la confrontation entre Daemon et Sable. La douleur affligeait la harpie, qui restait fière et grimpait, grimpait encore dans les cieux. À tel point que la température elle-même commençait à descendre. Blessée, soumise à la douleur de son tortionnaire, elle restait fière.
« Tre… Treeof n’est qu’une partie du Royaume sur lequel nous régnerons. Le plus vaste de tout Aliaénon, comprenant pas moins de trois cités majeures. Non, ce n’est pas un objectif dérisoire et rien… rien ne pourra se mettre en travers de notre route. Pas même la mort d’une des nôtres. Et… et je suis fière si je suis celle-là. »
Elle grimaçait, peinait de plus en plus. Elle poursuivit néanmoins.
« Qu’importent tes pouvoirs ou tes forces, être de l’ombre. Tu sous-estimes notre résilience, notre force. L’air est notre élément, et nous ne sommes certainement pas plus faibles en volant. Tu ne tueras que moi… »
Lorsque Daemon tenta d’apercevoir Guigne, il n’y parvint que de peu. Son sortilège fut lancé, mais il se rendit vite compte qu’il n’avait pas pris la forme qu’il souhaitait. Si l’ombre s’était bien manifestée, l’effet était totalement différent qu’il ne l’avait imaginé. Une sorte de brume sombre se forma autour de Guigne, la rendant invisible à qui ne se trouvait pas dans cette brume d’ombres. Peut-être cela l’aveuglait-elle également. Un effet bien piètre, par rapport à celui recherché. Et puis… et puis subitement, Daemon fut arraché à l’emprise de la harpie. Des vents des plus puissants naquirent du néant pour le propulser dans les airs. Sable, censée être épargnée par le sortilège de Xël, y fut elle-même emprisonnée. Ainsi que Guigne, et Jess. La reine portant Kiyoheïki de même. Tout ce beau monde aérien, Daemon comprit, tournoyait maintenant sans contrôle au-dessus de deux camps éberlués par la puissance du sort, qui échappa totalement à son lanceur. Une véritable tornade s’était formée dans les cieux, bringuebalant tous ces êtres volants sans qu’ils puissent rien faire à part s’accrocher à la vie, les menaçant de s’écraser au sol d’un instant à l’autre s’ils ne parvenaient pas à se ravoir.
Les harpies, d’un camp ou de l’autre, tentaient vainement de plier leurs ailes pour sortir du tourbillon. Daemon, en véritable roue libre, virevoltant autour d’une Sable blessée et désorientée, n’avait que peu de prise sur ce qui se passait. Peut-être, oui, pouvait-il tenter comme il l’avait promis, de lancer un sort avant de s’écraser au sol, si c’était son destin… [Yurlungur : 0,5 (introspection) + 0,5 (CC) + 0,5 (bonus longueur). Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (sort) + 0,5 (bonus longueur). Xël : 0,5 (introspection) + 0,5 (sort) + 0,5 (bonus longueur). Kiyo : 0,5 (introspection) + 0,5 (vers le champ de bataille) + 0,5 (lift) + 0,5 (ordre) + 0,5 (bonus longueur). Sibelle : 0,5 (introspection) + 0,5 (vers le champ de bataille) + 0,5 (ordre) + 0,5 (bonus longueur). Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (influence) + 0,5 (sort) + 0,5 (bonus longueur). Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (influence) + 0,5 (sort) + 0,5 (bonus longueur).]
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