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 Sujet du message: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 09:36 
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La Forêt d'Ynorie


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Sur les collines au nord-est d'Oranan s'étend une vaste forêt dans laquelle les habitants de la capitale de la République d'Ynorie s'adonnent à la chasse pour subvenir à leurs besoins en viande. Cette forêt est pourtant déclarée comme dangereuse car nombre de Gobelins et d'Orques voyagent dans celle ci. Certains racontent même y avoir vu un Troll... C'est folie que de s'aventurer seul en son cœur, plusieurs courageux s'y sont déjà essayé, mais aucun d'eux n'est revenu et nul ne sait ce qu'il est advenu d'eux...

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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Pour vos demandes de corrections : C'est là !
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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 22:28 
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Le vol avait été plus court que le première fois, mais bien plus plaisant aussi : le dragonnet avait survolé une forêt montagnarde aux brumes mystérieuses, une plaine sauvage percée d’un grand lac naturel aux dimensions impressionnantes. Il en avait presque frôlé la surface pour se voir voler dans le reflet de l’eau. Il en tirait de la fierté, pour la première fois de sa vie, peut-être. Il était fier de ce qu’il était, cet être changeant, mi-dragon mi-gobelin. Et ce sentiment était si nouveau pour lui qu’il en était ivre de liberté.

Sa vitesse de vol était rapide et le paysage défilait à vive allure. Il montait jusqu’aux nuages et descendait aussitôt faire du rase-mottes dans la plaine. Sa tête lui tournait, tant il était grisé de cette nouvelle expérience.

Et puis soudain, il la vit : la forêt de ses rêves. Celle où les flèches pleuvraient, ou la mort répandrait ses affres glacés, et surtout, la forêt où Mélodie attendait. Le jeune gobelin n’avait fait aucun lien entre cette intuition et les dernières paroles de Lumbo. Pas consciemment, en tout cas. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il devait se rendre là-bas, le plus vite possible. Et c’est à toute vitesse qu’il arriva dans la forêt, à son orée. Elle semblait paisible, comme ça… Et il atterrit aussitôt.

Un regard à gauche, un regard à droite… Il n’y avait personne. Quelque chose clochait. Quelque chose n’était pas comme dans son rêve. Il n’était pas un arbre.

La désillusion s’empara de lui. Tout allait flancher à cause de ça. Si seulement il pouvait être cet arbuste convoité en songe, tout irait plus simplement. La demoiselle viendrait s’asseoir près de lui, et jouerait de son instrument. Et il la serrerait dans ses bras pour la protéger. Mais non… Il n’était pas un arbre.

Et il s’assit sur le sol, prostré, boudeur et râleur. Il croisa ses bras et y plaça la tête… Et il ne bougea plus. Pendant un temps tel qu’à partir d’un moment, il ne put plus bouger, tout simplement. Sans même s’en rendre compte, il était devenu cet arbuste convoité. Aussi étrangement que ça puisse paraître. Un arbuste muni d’une amulette spéciale, entremêlée dans ses branches, insaisissable : l’amulette de Lumbo Desconti.

_________________
"Le coeur grossier de la prospérité ne peut comprendre les sentiments délicats de l'infortune..."

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 14:01 
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<--précédent

Virina n’en revenait tout simplement pas, elle avait été chassée de cet salle de jeux sans ménagement, sans aucun scrupule et surtout sans aucune considération envers une personne de sa condition et de sa race.

(On n’en restera pas là !)

Elle était bien décidée à ne pas se laisser ainsi insulter sans réagir.
Jusztriin, la grande shaakt, se vengerait. Elle avait l’intention de se rassembler une petite armée. Ensemble elle et sa troupe s’attaqueraient à Oranan et en défonceraient les portes.

(Ils regretteront le jour où ils m’ont accusée à tort de tricherie et m’ont jetée en dehors de l’enceinte de la ville au même titre qu’une traînée, qu’une bonne à rien.)


***


À son réveil, le premier geste de Virina fut de regarder ses mains, ses vêtements, afin de vérifier si elle était redevenue elle-même, une vieille créature à la peau verte et non pas une jeune shaakt arrogante et prétentieuse.

Rassurée d’avoir retrouvé son identité, l’orque demeure tout de même quelque peu perturbée et perplexe. Dans ce rêve étrange, elle était une autre, une jeune elfe distinguée qui parlait beaucoup et qui utilisait des mots complexes et pompeux qui ne faisaient pas partie du vocabulaire de Virina. Ce n’est pas que Virina était une idiote, loin de là, elle était en fait plus intelligente que la moyenne des individus de sa race. Cependant, sa culture générale était assez restreinte et ses intérêts pour la lecture se limitaient aux ouvrages portant sur la cuisine et les combats. Deux domaines totalement différents, mais qui s’avéraient être les deux uniques passions de la vieille guerrière.
Une fois bien réveillée, son dérangeant rêve relégué dans un coin obscur de son cerveau, Virina s’attarda à observer le paysage qui l’entourait. Ce qu’elle n’avait pas fait la veille puisqu’elle et Franky étaient arrivés à l’orée de la forêt à une heure trop tardive.

Cette même forêt lui était apparue lors de son premier rêve et l’avait marquée à un point tel qu’elle avait éprouvé une irrésistible envie de s’y rendre sans tarder.
Notre guerrière ne vit pas la mystérieuse femme à la chevelure grotesque, mais reconnut aisément le décor luxuriant de son premier songe.

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Dernière édition par Virina le Dim 24 Oct 2010 16:48, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 16:43 
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Killak était arrivé dans à l'orée de la forêt D'Ynorie, elle était immense et encore plus vu d'Oranan. L'elfe était habitué dans un milieu forestier et il connaissait un peu ce lieu, un jour il dut aller chercher l'un des siens qui était en danger de mort à l'intérieur.

Ynorie n'était pas comme d'habitude, un malêtre grandissant était entrain de hanter le cœur du rôdeur, elle était beaucoup plus malfaisante que d'habitude, c'était vraiment étrange. Il était dix-huit heures, le trajet était vraiment long de la ville à la forêt, cependant, il avait encore le temps avant de plonger dans les bras du dieu du sommeil.

Il entra un peu dans la forêt l'arc à la main, il se faisait vraiment discret, il était la forêt et la forêt l'avait entièrement adopté. Il vit un lièvre sortir de son terrier qui n'eut pas le temps de gémir qu'il eut déjà une flèche dans le crâne. L'elfe alla le ramassé et rangea son arc et sa flèche qu'il avait nettoyer auparavant. Il retourna à l'orée de la forêt et installa un campement avec quelques pierres, il installa également du bois et des brindilles.

Il dépeça le lièvre et le fit cuire sur le feu qu'il avait préalablement allumé. Il avait l'air vraiment appétissant, il l'enduit d'une huile elfique qui faisait briller d'une lueur orangée l'animal mort devenu de la nourriture. Une fois le repas prêt, le rôdeur le dégusta, il mangea pendant prêt de trois quart d'heure tellement il était délicieux. Il était prêt de vingt heures lorsque ce fut terminer, il devait dormir pour être en forme le lendemain afin d'explorer la forêt, il s'endormit pas trop profondément mais assez pour faire un autre rêve bizarre.

Je venais de tricher au carte et la femme m'avais empoigné et m'avais mis à terre mais foi de Killak, jamais au grand jamais il ne s'avouerait jamais vaincu devant cette femme. Elle avait rassemblé une armée de squelette soudainement et l'elfe était à la tête d'une armée d'animaux, c'était quoi ce rêve? Il était encore plus bizarre que tous les autres.

_____________________________________________________________________

Il s'était réveillé en empoignant son épée, il n'était pas seul, il avait remarqué un petit campement.

"Qui va la?"

_________________
Killak Goddien, Elfe Blanc, Rodeur


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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 16:46 
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Par Gaïa, enfin, je la survole ! Ynorie... Le destin que Cétayales m’a tracé m’y a menée, et j’en suis aujourd’hui aux abords. Quelles frondaisons radieuses, et quelles ombres mystérieuses ! En tout point cette forêt me rappelle les délices de Bäl que je quittai naguère, exilée, pour suivre une voie nouvelle et semée d’étoiles. Je plane avec légèreté, et frôle les feuilles d’émeraude aux éclats d’argent qui bruissent sur mon passage. Les effluves des arbres sont enchanteresses, épicées, exotiques, et me comblent d’un bien-être qui serait peut-être mal venu – car comment me croire capable d’un tel caprice, comment croire que j’ai traversé le continent entier pour trouver quelque chose dont j’ignore encore tout et vers lequel m’a conduite la volonté souveraine d’une Femme-Arbre ? Pourtant je ne veux pas remettre en cause les élans qu’elle me donna, car jusque là n’en résultèrent que des bienfaits pour ma personne.

Je louvoie entre les feuilles pour trouver un lieu de paix où grandement me reposer de mes aventures, qui furent, vous ne pouvez le nier, rocambolesques…

- WOOOHHHHHHH…!

... mais une malfaisante brindille s’est accrochée à ma robe de silm, et a fait chavirer mon équilibre déjà précaire à cause de la fatigue : je tombe en spirales infernales, chaos de plumes et de feuilles, de cris et d’images qui me viennent en tête – toujours celle de ma visqueuse cervelle d’Aldryde dotée de tous les charmes s’écoulant effroyablement sur une pierre aiguë. Je tombe, oui, inexorablement attirée par la terre jonchée de cailloux meurtriers et de buissons épineux. Dans ma chute, impossible de reprendre mon envol, car mes ailes ne cèdent plus à ma volonté. Inertes, elles ne me portent plus. Mes yeux écarquillés de terreur voient le sol se rapprocher mesure à mesure, plus vite que je ne l’aurais cru possible.

Mais…

Mourir, moi ? Jamais !

Un souffle de vent divin se porte à ma rescousse, et déplace mon corps de quelques pouces dans les airs – suffisamment pour que je sois projetée, une seconde à peine avant de m’écraser au sol dans un fracas digne de Thimoros, sur un arbuste ridiculement petit qui amortit ma chute.

Le cœur battant à tout rompre, j’essaie tant bien que mal de reprendre mes esprits. Longtemps, je reste étendue, mes membres d’albâtre s’emmêlant dans les branchages fragiles du buisson. Quand ma respiration se fait à nouveau calme et que la peur disparaît totalement de mon esprit, j’essaie de m’extraire de ma prison végétale avec la plus grande délicatesse, afin de ne pas me blesser à son contact.

En cherchant un appui, je pose la main sur quelque chose de plat et froid. Trop lisse pour être naturel, c’est un artefact étrange que je peine à distinguer entre les ramilles emberlificotées, et qui luit cependant avec force...

Par Gaïa qui me protège, quelles aventures m’attendent encore en ces lieux ?


Suite | Suite (bis)



(((Arrivée dans la forêt d'Ynorie | Chute sur un arbuste boudeur)))

_________________
.
CAHIDRICE ARO. PRINCESSE ALDRYDE, ACTUELLEMENT DANS LA MERDE.


Dernière édition par Cahidrice Aro le Lun 25 Oct 2010 19:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 13:33 
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Après un tel combat, mon état n'était pas au plus fort. L'orque me regarda un instant, et je compris tout de suite que je n'allais pas pouvoir compter sur elle pour m'aider à me relever, ni pour me plaindre. Avec toute la motivation que j'avais en moi, je me relevais alors très péniblement. Virina ne me laissa pas même un morceau de son volatil, et le mien semblait très peu appétissant. Je me résolus cependant à en croquer un bout, juste pour ne pas voyager le ventre vide.

Au soir nous arrivâmes tout deux à la forêt d'Ynorie où nous installions notre camp. Je dus me retourner plusieurs fois dans plusieurs positions différentes pour pouvoir m'endormir. Mes blessures me faisaient encore souffrir, ainsi que ma main que je ne pouvais toujours pas réutiliser.


J'étais seul, le silence faisait rage, mon esprit divaguait... Mes amis, mes compagnons d'armes, où étaient-ils passés ? Voilà deux jours maintenant qu'ils avaient disparu... Deux jours que j'attendais les renforts, de l'aide, n'importe laquelle, pourvut que je ne sois plus seul... Mais je ne pouvais compter sur les autres... Non ! Moi seul pouvais le faire, je devais m'en occuper, coûte que coûte. Cette satané shaakt, bien que très sexy et attirante n'avait qu'à bien se tenir. J'allais m'en occuper... Au soir... Ce soir, je convoquerais Zewen, je jouerais pour lui, il saura quoi faire pour moi. Une légère mélodie avec mon instrument, et je sauverais toute une ville...

Je me réveillais un peu désorienté... Mais qu'est-ce que c'était que ces rêves ?! Ma foi c'était plutôt désagréable. Et puis, moi, je n'aurais jamais eu besoin d'utiliser la manière forte contre la shaakt, je l'aurais charmé, et ç'aurait suffit. Je restais là, quelques instants à contempler le paysage, tout comme Virina qui demeurait le regard dans le vide. Elle semblait réfléchir. C'est vrai que ce tableau était assez prenant, mais il aurait été bien mieux avec quelques donzelles à moitié dénudées...

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 14:06 
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Cela doit bien faire quelques heures que nos compagnon marchent maintenant, et aussi bizarre que cela puisse paraitre, Luneoh n'a pas dit un mot depuis le port, il semble soucieux, pensif, je suis un peu inquiet pour lui, ce n'est pas dans ses habitudes de rester silencieux aussi longtemps., mais son mutisme ne durera pas, enfin je crois, surtout que les trois amis arrivent dans une drôle de forêt, magnifique forêt s'il en est et c'est alors qu'une myriade de papillons colorés, s'approchent et viennent effectuer leur balais aérien autour de Luneoh, le tirant à sa rêverie et lui redonnant le sourire, cela fait plaisir à voir. Il descend de la tête de l'aniathy, toujours entouré de ces merveilleux insectes qui semblent ne plus vouloir le lâcher et il court, vite, en direction de cette forêt.

"C'est là !! C'est cette forêt !!"

Voici donc la forêt du rêve de notre petit lutin. Comment la suite va-t-elle se passer, je me le demande. Espérons juste que Luneoh ne se mettra pas en danger.

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 14:46 
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Nous ne trainâmes pas dans le port d'Oranan bien que la vue de l'architecture de la ville me laissa une nouvelle fois bouche bée. Ce n'était pas ma première visite, loin de là, mais chaque fois je ne pouvais m'empêcher d'admirer l'allure particulière de la cité. Je marchais donc afin que nous nous rendions au plus vite à la forêt, accompagnée par un lutin farceur et une aniathy mélomane. Étrange équipée que ce petit trio dont j'étais, difficile à admettre, l'élément combattant ce qui augurait de bien mauvais moments en cas de combats. La ville fût rapidement traversée et au fur et à mesure que l'on avançait vers la forêt de nos rêves, la peur montait aussi.

(Ce n'est qu'une forêt, rien à craindre... Près d'une ville qui plus est).

Chose pouvant paraitre étrange, j'avais généralement peur des lieux boisés un tant soit peu étendu, surtout si je n'étais pas accompagnée d'au moins une dizaine de solides gaillards. L'explication se trouvait dans mes cauchemars ainsi que dans mon passé car ma mère était morte dans une forêt. Après un voyage fort peu exaltant, même pas de pitreries de la part du lutin, nous arrivâmes à l'orée de la forêt.

(Prudence).

Le petit homme ne semble pas partagé la même appréhension que moi car il saute de la tête de l'aniathy et se précipite, trop vite à mon gout, sous les arbres.

Mais pas si vite!

Je secouai la tête, désespérée et inquiète, avant de prendre mon arc et d'encocher une flèche dessus. Bien que le lutin fût parti bien rapidement, moi-même avançais lentement et précautionneusement en jetant des regards partout, prête à voir surgir une pluie de flèches ou un groupe d'orque.

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ImageHylëna, archère


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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 15:43 
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J'avais eu la bonne idée de demander le chemin pour la forêt la plus proche au premier passant que nous avions croisé. Celui-là m'avait regardé l'air de me prendre pour une folle puis m'avait indiqué le chemin vers la porte Nord, en me conseillant vivement de ne pas m'écarter des sentiers. C'est ainsi que nous avons voyagé durant un fameux bout de temps, Hylenä à coté de moi et Luneoh à nouveau sur mes cheveux. La longueur de mes poils de tête lui permettait de grimper et de descendre quand il le désirait, ce qui facilitait le boulot de tout le monde finalement.

Nous finissons par arriver dans un lieu rempli d'arbres. Je réalise alors que c'est la première fois que je m'écarte autant d'une ville puis que c'est la première fois que je rentre dans un tas d'arbres comme celui-là. Mais je n'allais pas me laisser dégoûter par une série de végétaux après avoir fait tellement de route pour suivre ce lutin et ses chaussettes. Etrange quand même qu'un être de cette taille-là soit capable de nous mener ainsi.

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La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Nietzsche
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Là où est la musique, il n'y a pas de place pour le mal. Miguel de Cervantès


Je suis aussi GM14, Lothindil, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 16:12 
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"Nous y voilà enfin !"

"C'est pas trop tôt !"

"Quelle forêt effrayante ..."

"J'en ai plein les guibolles !"

"Tu m'étonnes ! Moi j'ai un de ces maux de crâne ..."

"Pas étonnant, vu notre "laborieuse" descente de mont ..."

"Eh ben quoi ? C'est bien toi qui m'avait dit qu'il y avait un rocher !"

"Je ne t'ai jamais dit de sauter par dessus ! C'était de la pure folie !"

"Ouais. Ben, en tout cas, on n'a pas fini en chair à saucisse pour gobelin !"

"Parle pas de saucisse !"

"Toi va dormir !"

"Un peu de reconnaissance, s'il te plait ! N'oublie pas que c'est grâce à moi, si on est encore envie, à l'heure qu'il est."

"Ah ouais ?"

"Exactement. Si je n'avais pas fait griller cette bestiole bleue ..."

"On aurait pu devenir malade !"

"Oh, ça va, hein !"

"Faut que je casse quelque chose !"

"Faut que je mange et que je dorme."

"Faut que je m'enferme en sûreté."

"En fait, quoi qu'on cherche, tout est là, non ?"

"Quoi ?"

"Je le sens. Il est là, tout près."

"Mais quoi donc ?"

"Le Tiroli !"

"Le quoi ?"

"Cet abruti d'oiseau qu'on s'en entêté de devoir capturer."

"Ah. ... ça."

"Un peu de respect pour le Grand Tiroli ! Nous devons le ramener à Nélys. Imaginez le respect qu'on nous offrira enfin ! Finis les quolibets, finies les railleries ! Nous serons les rois de tous les mangeurs, autrement dit, tout le monde !"

...

"Bon. J'en ai marre, moi. On rentre, et on verra bien, hein."

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Gepsy, téméraire et courageux
Gepsy, parano et suspicieux
Gepsy, fainéant et bienheureux


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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Ven 11 Mar 2011 21:22 
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Il fait nuit. Il fait sombre. Il fait noir. Et une petite boule de poils toute blanche essaye de trouver la sortie. Le pompon multicolore sur son chapeau tressaute à chacune de ses frayeurs. La branche qui lui agrippe le bras, la feuille qui lui effleure l'épaule, et surtout toutes ses ronces qui en veulent à sa vie. Dois-je rappeler que Mifasol ne mesure que 50 cm ? Le vrai parcours du combattant cette forêt. Il y a en plus des bruits étranges dont la provenance reste mystérieuse. Elle est seule. Elle a soif. Elle a faim. Tout ça à cause de cet oiseau de malheur ! Pour tenter de se rassurer, l'Aniathy réfléchit tout haut au nom qu'elle allait bien pouvoir donner à son ennemi juré.

Coureur de jupons. Non c'pas pour lui. Vache-à-lait. Non trop gentil. Poursifleur de patate. Bof. Tradicapititeur de poilu feuillus ! Nan plus. Pouf !

Elle venait de pousser avec succès une branche qui se tenait sur son passage. Un sourire éclaira soudain son visage.

Ah oui Pouf, c'est bien ça !

Mifasol souffla dans sa flûte un son joyeux, qui sonnait bizarrement dans l'ambiance de la forêt. Elle continua sa randonnée, vers une direction choisie au hasard, ponctuant ses pas d'une petite chansonnette, chantée comme un cri de guerre.

Pouf pouf pouf ! Je te mangeraaaiii ! Ton plumaaageeeeu Pouf, je le plumeeraaaiiiiiiiiiiii ! Pouf pouf poOouf ! Sans toi, je dormirèèèèè !

Heureusement pour elle, et malheureusement pour les animaux peuplant ses bois, elle chantait tellement mal, mais à vous en casser les oreilles, qu'elle faisait fuir tout prédateur. Efficace comme défense, vous me direz.

Mais je me vengeraaiiiiii !
Pouf pouf...


Si quelqu'un venait à passer dans les bois à ce moment là, il devrait croire à un mort revenu de l'au-delà pour les hanter.

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Jeu 28 Juil 2011 18:17 
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D’un noir abyssal sont les ombres qui se découpent dans l’or du ciel, quand les hautes cimes des montagnes tranchent leurs arêtes aiguës et saillantes dans l’aurore à peine naissante. Candides sont les à-pics qui effleurent paresseusement les nuages, minces lacets d’une pure blancheur. Emprunte de calme et de fraîcheur, la brise fait tressaillir les herbes juvéniles, et les senteurs qui s’enchevêtrent alors, à son doux passage aux caresses tendres, sont celles de l’écorce dans le frimas ténu d’un matin de printemps, de la rosée qui n’advient que dans les primes heures de l’aube lorsque tombe la nuit et qu'advient le jour, et celle de la mort qui teinte les ultimes étoiles de sang, comme autant de grenats parsemant la voie ambrée des premiers rayons.

Une forme se détache de l’horizon radieux, dans la mouvance fugace d’un corps qui ondoie. Son cheminement de pèlerin silencieux se peut, je dois dire, apparenter à une danse, tant sa grâce et son maintien frappent l’œil de celui qui sait observer. C’est enveloppée d’un voile de mystère, telles les brumes qui, au petit jour, prennent dans leur écrin diaphane les marais des basses terres, qu’elle avance vers moi avec une indolence terrifiante, apanage des grands et des puissants qui tiennent un royaume dans le creux de leurs mains.

Je fus de ceux-là. Je fus de ceux qui en lieu de ciel s’abritent d’un dôme d’or ; je fus de ceux qui pour seule compagne s’attachent d’une Etoile ; je fus de ceux dont le geste est sacré, dont les mots s’approchent du divin, dont la naissance ravit un peuple en plus d’une mère. Je fus tout cela – je le fus.

Aujourd’hui me voilà, l’œil sereinement posé sur les lignes du lointain, dans l’attente sans fin de cette silhouette vaporeuse. Apatride, exilée, bannie, sans toit et sans peuple, vagabond qui se perd dans les rets du destin sans en comprendre le sens ou les desseins. Les voix de Gaïa ne sont que par trop impénétrables, car c’est elle, j’en suis certaine, qui fit s’abattre sur moi tant de douloureuses épreuves – je me veux offrir à elle, qui est Mère de toutes choses.

Quelle étrangeté que ses créatures ! La rumeur sylvaine enfle comme croît le jour, mélodieux dithyrambe pour sa plus grande gloire qui eût pu sans défaut émouvoir jusqu’à la froide lune qui se pare d’argent une dernière fois, plus scintillante que jamais, avant de disparaître sur les orées du monde.

A présent voilà l’ombre approchée, à seulement quelques pieds de moi, et je distingue nettement sur les contreforts des montagnes une cuirasse belliqueuse, luisante dans la moire du contre-jour. Brune comme la terre en-deçà du brouillard, elle est souple et rapide, et son visage aux angles singuliers fait montre d’une rare agilité : sa curiosité sans frein, certainement, la fera s’enquérir du moindre bruissement dans les feuillages, du moindre mouvement fortuit, de la moindre aspérité dans l’habituelle quiétude de la forêt. Son port est celui d’une reine, le jeu de ses membres, celui d’une guerrière farouche – mais qui est-ce donc là, car ce ne peut être qu’un héraut de ma déesse. Un héraut féroce, sans peur, sans félonie au cœur, et l’indéfectible amour pour sa Dame comme seul étendard.

… un héraut qui tiendrait dans ma main.

Un héraut myrmicéen.

...

...

QUOIII ?!!!

- Nom d’un Aldron mal congelé !

Lecteurs ! Soyez saisis, vous qu’en mon cœur je chéris plus que tout, de me voir ainsi le nez dans le froid humus tout gorgé de rosée, éperdue dans les limbes labyrinthiques d’un demi-sommeil, reprenant à peine conscience et ne jurant allégeance qu’à une fourmi qu’en moi-même je croyais envoyée de Gaïa !

Ne me croyez pas ébaubie, car me voici sur l’instant qui me redresse de toute ma hauteur de superbe Akrilla – Guérisseuse de surcroît, et, sans médire, d’une grâce inénarrable – jugeant d’un œil averti cet animal qui m’a si cruellement fourvoyée. Et en effet, brune, broigne luisante et mandibules confusément agitées : je m’en étais tirée pour la description comme la magistrale conteuse que, sans forfanterie aucune, je suis à tous égares. Ne restait dès lors qu’à saisir le pourquoi du comment et l’essence-même de cette sournoise illusion – mais, avouez-le, vous non plus n’en avez pas démêlé le vrai du faux.

Laisserai-je ce sycophante librement vaquer à ses élans dépourvus d’esprit, ou l’abattrai-je sans coup férir, de cela je ne puis débattre dans la minute, car aussitôt relevée me voilà en proie à des apparitions aussi fugaces que suffocantes. Car vous ne pouvez qu’être aiguillonnés comme moi par la question qui demeure en suspens :

- Par toute la morve de Jerì, que s’est-il donc passé ?!

Hier encore, j’étais dans cette funeste clairière où se tenaient les spectres déliquescents de Thimoros, avec Tips le Petit-Chou, chevalier dans ses grandes heures, et la mort aux trousses. Les images qui se succèdent sous mes yeux ébahis sont toutes tintées de sang – celui des ennemis comme des amis, et en cela je vois le combat éternel des forces de Gaïa contre celles, abominables, du Mal qui sommeille en toute chose.

Ô, misérables traîne-savates pourtant aimés de moi, n’ayez donc pas pitié de la délicieuse Akrilla qui se meut sous vos yeux émerveillés par sa seule présence ! Mais le fait est que, par un jeu du destin qui fut inscrit dans les astres bien avant que vous et moi ne naquissions, je me vois aujourd’hui abandonnée de tous – et une nouvelle fois, telle la reine alanguie, étalée sur le sol. Cette fois, je connus le premier coup bas de l’ennemi. Car quoi d’autre à voir dans cette mortelle chute qui, si elle ne me rompit point le cou pour votre bonheur, fit au moins la mort de cette si pure robe de silm à la blancheur éclatante ; quoi d’autre à voir, disais-je, qu’hécatombe déchaînée par la toute force de la magie ? Quel est ce tourbillon zéphirien qui m’amena à une collision fatale avec le commensal dont la superbe eût été inébranlable jusqu'à la toute fin, et à, une fois encore, m’aplatir de tout mon long sur le sol, de cela j’ignore tout – et les visions ne sont point assez claires pour que j’en définisse une quelconque cause.

En ce jour, me voilà dans la nuit, avec seulement dans l’âme la certitude d’avoir joué de ma lumière avant que de ne perdre connaissance. Ce ne fut que lorsque, inconsciente, je rencontrai de mon altière tête la cuisse gracile de l’hôte de la Femme-Cheval que je reconnus en lui le véritable ennemi, et, dans les farouches combattants de la forêt, ses pâles détracteurs – auxquels j’eusse dû me liguer. Gaïa m’en fit le signe, je n’en puis être qu’assurée, lorsque ma magie féroce s’épandit de moi sans que j’eusse pu la brider, et lorsqu’elle attaqua de sa force terrible le muscle putrescent du dragon – car il s’agissait bien là, et je le conçois désormais, d’un monstre.

Pourtant, lecteurs, loin de moi l’idée de vous perdre, adorés que vous êtes, dans de nouvelles rocambolesques aventures, mais à peine les souvenirs étiolés, voici devant moi un nouvel ennemi qu’il me faudra combattre. Voici, pour mon malheur, ce que dans les dialectes des Terres Enormes l’on nomme un Mantis…

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Lun 1 Aoû 2011 02:03 
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J'eusse compris que, dans un élan hardi ou étourdi – tout au plus, celui d'un doux hurluberlu que l'on peut amnistier – il eût confondu le charme de chacun de mes gestes avec ceux, déliés et suaves, des délicieuses veuves-noires qui honorent de leur présence les hautes frondaisons. Je l'eusse compris, bien sûr, dans ma grande miséricorde. Mais enfin ! Ne point connaître en son esprit et en son œil la dissemblance diamétrale entre une robe de silm de noble facture, même maculée de sang et de fange, et la toison acrimonieuse dont se vêtent ces êtres-là ! En mon cœur je ne saurais absoudre pareil forfait.

Cependant, là ne sont point ses pires méfaits, lecteurs qui savez être de moi les plus fidèles amours, car voici la créature qui, d'une outrecuidance jusqu'alors inconnue de par le vaste univers – mais je vous en supplie, ne pâlissez point d'horreur face à cet acte ignominieux – émet un grognement à l'adresse de la Princesse de sang que je suis...

(Que je ne vois personne tourner de l'œil, hein ?)

… et tendre une bien disgracieuse main armée d'effroyables griffes vers moi.

- Mais ! Je ne suis pas une araignée, fils de demi-gnome puant ! As-tu donc de la bave de chonkra plein les yeux ?!

Et quels yeux, par toute la lumière de Gaïa ! Si, dans sa haute silhouette dégingandée, le sans-esprit (dont vous êtes, me semble-t-il) peut se fourvoyer et croire discerner forme aldrydoïde, cet œil-là immédiatement le désavoue : plus apparenté à celui des belliqueux et ô combien dangereux moustiques, il se brise en autant de facettes reflétant les graciles rayons du jour qui point à peine. Sous la dentelle que dessinent les feuilles des arbres, son cuir luit de singulières irisations, d'or et de vert tendre, et barde ainsi son malingre corps de presque vingt-huit pouces – qui reviennent à dire dix pommes, soit deux fois trois-quart la taille de l'Akrilla parfaitement proportionnée qui lui fait face !

Aussi, premier instinct au contact de l'incongruité, de la démence, et (ne craignez rien) du danger est sans conteste la fuite, car si mes aphorismes ne lui ont pas révélé ma véritable nature, il serait bien temps de lui montrer l'ultime bigarrure aldryde : me voici déployant mes ailes contusionnées par moults péripéties et prenant mon envol avec la distinction dont jamais je ne saurai me défaire. Les muscles de mon dos se bandent et se détendent avec la lenteur qui leur sied, car je les sens meurtris par les roulades au sol, les bondissements soudains et impromptus, et les griffes ardemment serrées tout contre eux... autant d'évanescents vestiges d'un passé qui fut mien. Les heures importunes me paraissent bien loin, vapeurs oubliées de moi, car le Mantis, privé d'ailes, ne peut dès lors me poursuivre dans mon périple.

Mais alors que je prends hauteur sur mon ami, mes atermoiements paresseux me trahissent : je sens sur mon pied d'albâtre, d'une délicatesse enchanteresse s'il en est, ses longues serres subitement se refermer. Mon hurlement résonne alentour, car il vient d'écharper ma cheville sans plus de mansuétude que n'en a une matonne d'Aldrons – le cri a l'effet du tonnerre, et tout de suite la canopée frissonne. Et moi, impotente tandis que dans sa main je me pends par les pieds, je ne suis qu'effroi et frayeur. Mon seul salut, je le sais, sera la toute foi dans ma déesse. Quelques murmures à elle dans l'ancienne langue de mon peuple, et la conséquence ne se fait point attendre : des traits de lumière jaillissent unanimement de chaque ligne dessinée dans mes mains et s'abattent tout entiers sur celui qui veut de moi faire son festin. Il me relaxe sans plus tarder, et moi, au sol, entre les salutaires racines d'un orme noueux, je sens la terre subir de violentes secousses – réponse funeste de qui, affilié aux desseins de Yuimen, peut à loisir se jouer de magie tellurique.

...

...

- SALE PETIT RESIDU D'EXPECTORATION PULMONAIRE VISQUEUSE !!

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Mer 3 Aoû 2011 01:11 
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La première fois, j'ai fui sous le regard froid de la Lune. Cette fois-ci, c'est le Soleil à peine sorti de son sommeil qui assiste à ma course effrénée d'un oeil vitreux et désintéressé. Pourquoi se passionnerait-il en effet pour un petit bouloum terrifié qui file comme une comète à travers les troncs, comme si les dieux sombres eux-mêmes étaient à sa poursuite? Qu'en a-t-il à faire, de sa détresse, de sa colère, de sa lassitude? L'astre du jour pourrait-il seulement prendre ombrage des mésaventures d'une mouche?

Une nouvelle fois - ô amère fois!-, me voici plongeant au coeur d'une forêt inconnue, pour fuir les folles. Je ne sais où je vais. Je vole à pleine vitesse, n'évitant un tronc que pour foncer dans le suivant, et réchapper à nouveau de justesse à une douloureuse collision. Mes yeux sont aveuglés de teintes de marron et de vert. Mon cerveau sature.

Quand donc trouverai-je la paix? Est-ce donc l'existence qui m'attend, désormais? La fuite perpétuelle?... Non. Non, non, non! Non. La solution à mon problème est si simple. Je n'ai qu'à devenir chasseur si je souhaite cesser d'être gibier. Un chasseur impitoyable. Ecrasant ses proies de sa puissance. Un jour, je serai ce chasseur. Mais pour l'instant, aussi intenable que cela peut m'être, je dois détaler.

Une part de moi, encore à peu près lucide, ne peut s'empêcher de noter que ma colère est plus raisonnée qu'avant. Toujours aussi vive, mais plus pragmatique. Je me rends bien compte de mon impuissance actuelle. Fuir, me cacher, et fomenter, voilà tout ce que je peux faire. Attendre que le plat soit assez froid avant de savourer ma vengeance.

Des longues minutes passent. Haletantes. Paniquées. Pesantes. La forêt autour de moi se fait plus dense, plus protectrice mais aussi plus étouffante. Je heurte plusieurs fois des branches, qui me cinglent cruellement le torse, mais parviens à ne pas chuter. A de nombreuses reprises, j'aperçois des silhouettes plus ou moins massives, à l'air plus ou moins bienveillant. Malgré la clarté pure dispensée par l'aube, il fait sombre autour de moi.

Les muscles de mon dos me mettent au supplice, pourtant je suis incapable de m'arrêter. Qui diable sait ce qu'il pourrait encore me tomber dessus si je m'arrête ne serait-ce qu'une seconde?! Alors je vole, encore et encore, le corps tendu comme un arc, crispé par la tension.
(Sil'.)
(…)
(Sil', ça suffit. Arrête-toi où tu vas te blesser.)
La voix chaude et réconfortante d'Aurore agit comme un déclic. Je cesse alors brusquement de battre des ailes et atterris lourdement sur l'humus. Encore sous le choc, je me traîne jusqu'au tronc d'arbre le plus proche, et m'adosse pour reprendre mon souffle, tandis qu'Aurore -aurais-je survécu plus d'une heure sans elle?- déverse dans mes pensées un flot continu de paroles apaisantes.

Peu à peu, ma respiration heurtée se calme et les battements de mon coeur oublient leur affolement. Inspire. Expire.

Un cri effroyable retentit alors et me perce les tympans. Un cri indéniablement féminin. Je sursaute tellement fort que je me cogne le crâne contre le tronc. Fichue hurleuse. L'oreille attirée par ce qui semble être des imprécations fort colorées, j'oublie l'espace d'un instant ma situation et me relève brusquement pour me lancer en courant en direction de la hurleuse, qui semble se trouver non loin de moi. Aujourd'hui encore, je me demande quel résidu insensé d'esprit chevaleresque m'a saisi, à cet instant précis. Enfin bref. Une dizaine de secondes me suffisent pour tomber sur la scène du crime: mon ouïe endolorie identifie très clairement la hurleuse, à quelques mètres devant moi. Seulement, entre elle et moi, me bouchant la vue se trouve...
(Un mantis!)
Aurore a un sens du timing ahurissant. Et moi de répondre:
(J'aurais plutôt dit une affreuse bestiole insectohumanoïde verdâtre et répugnante. Mais tu as raison, mantis, c'est plus court.)

Le mantis, donc, doit faire deux bonnes fois ma taille, et arbore une paire de mains griffues à faire pâlir le moineau le plus féroce. (Cependant, je ne veux pas paraître prétentieux, mais après l'armée de squelettes de la Cornue, je dois dire que je ne suis pas très très impressionné. Mais chut.) Il me tourne le dos, son attention étant concentrée sur la hurleuse, toujours soustraite à ma vue.

Au vu de l'urgence de la situation, vous me pardonnerez si j'arrête ici la partie descriptive pour passer à l'action. Plongeant avec la célérité du mage chevronné au coeur de cette zone tumultueuse de mon âme où reposent mes fluides glacés, je me laisse envahir par le pouvoir. D'un effort de concentration devenu familier, je concentre les fluides dans mon avant-bras, préparant une attaque de derrière les fagots. Je bondis alors dans les airs pour me placer au-dessus de mon adversaire, et lui décoche avec toute la dextérité et la puissance dont je suis capable une flèche de glace; non sans lancer une réplique spirituelle du style:
« Eh, le mantruc! Prends ça! »

J'ai alors l'intense satisfaction de voir ma flèche filer vers le mantis et lui transpercer l'abdomen de part en part, le clouant purement et simplement au sol. Le cri de douleur que la bête pousse fait pâle figure auprès de la performance sonore que je viens d'entendre, mais fait cependant froid dans le dos. Profitant de mon effet de surprise, je retourne rapidement sur le sol et me précipite en direction de la hurleuse, au cas où elle aurait besoin d'aide.

C'est alors que je l'aperçois. Ma taille. Des ailes. Des oreilles caractéristiques. Je manque de défaillir. Je me fige. La chance ne m'a pas à la bonne, aujourd'hui.

Une aldryde.

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 Sujet du message: Re: La Forêt d'Ynorie
MessagePosté: Jeu 4 Aoû 2011 12:46 
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Ainsi la frayeur se mue-t-elle en flamboyante ire, courroux d’une race et d’un statut, d’une lignée et d’une figure en tous points royale (moi, en somme), sur laquelle point ne se peut porter ainsi la patte !

- Tu vas voir, ce qu’il en coûte, de se frotter à une princesse Aldryde… !

Mais alors que, tapie dans la futaie ombragée par le clair-obscur de ce petit matin, moi féline comme ne peut l’être que l’engeance noble des Akrillas guerrières, l’œil sauvagement dardé sur celui qui trépidera sous les foudres de ma colère toute divine, voici qu’un élément de chevaleresque complexion se porte à mon secours – secours, soit dit en passant, dont je n’avais que modestement besoin.

Ô plumes lissées et éclatantes de blancheur dans la douceur de l’aurore, ô minois vaillant, ô aura de puissante magie qui auréole cette vision mirifique… ! Lecteurs, eût-il été possible que ma céleste voltige m’eût assez ébranlée pour qu’en la voûte sculpturale de mon front se fût meurtri mon encéphale doté de toutes les vertus ? Car ici se profile une vision, un songe plutôt qu’une réalité tangible, et pourtant point ne crois-je être ici assoupie – que ne l’ai-je été tantôt, et là fut dans la silhouette myrmicéenne un messager de Gaïa !

Pourquoi un rêve, me demanderez-vous, vous qui sans yeux déambulez par mes contes dans mon univers aux merveilles sans pareilles – pourquoi une illusion ? Loin de moi, sachez-le, les délicates heures où je me voyais parée de toutes les grâces par mes semblables qui se délectaient de ma seule vue. Que de jours me séparent de mon terrifiant exil, que de jours sans à mon côté les murmures duveteux d’envolées légères, que de jours sans, de proche en proche, une sœur d’Yscambielle la Grande ! Et là, qui se dresse devant mes yeux ébahis ? Un héraut aldrydique, vêtu de silm scintillant, et dans l’âme, cela ne se peut confondre, la farouche ferveur qui palpite au cœur de tout Aldryde digne de naissance. (Oui, enfin… faut voir.) Le corps athlétique parfaitement aguerri aux taches les plus rudes (heu… ?) il apparaît comme parfait champion d’une cité reine, le cheveu noir de jais et la peau scintillante comme sous l’effet d’une glace par trop tôt fondue, il se présente à moi comme digne porte-étendard d’une engeance parfaite (on va dire…). Les excoriations qui blessent son délicat et hâve visage n’en sont que les manifestations visibles : grand héros, pour sûr, qui se tient devant moi !

Et pour cause ! Ne l’avez-vous donc pas vu, vous qui ne faites qu’attendre le récit ? Le voici céans venu à moi, mais je ne le vis point d’emblée, car à mes yeux le cachait la carcasse famélique du Mantis. Il bondit soudain, véloce et enhardi de belliqueuses résolutions, et je ne le perçus qu’alors, envolé au-dessus de la créature, il la perçait d’une aiguë flèche glacée. Sa voix retentit soudain, et néanmoins je n’eus pas l’honneur d’ouïr sa maxime – certainement du plus haut intellect – car le Mantis tout à la fois mugit sous l’algie qui tenaillait son flanc et frappa le sol dans un fracas tumultueux (rah, ces gens qui braillent, quand même !).

Et à présent, alors qu’il s’approche de moi, le regard du valeureux héros se fait plus grand et lumineux – assurément saisi qu’il est par ma toute beauté – et tout son corps soudain roidi me fait l’impression de réminiscences qui l’auraient assommé. A-t-il donc déjà connu tant de grâces en un seul être rassemblées ?

- WOHAAAAAA !!!

Chers lecteurs, veuillez me pardonner : point assez de temps pour plus longuement nous interroger, car voilà le Mantis portant les griffes sur l’arme qui le perce de part l’abdomen, et, d’un coup sec, la retirant dans de grandes gerbes de sang verdâtre. Un seul tour dans mon esprit, les chiffres se bousculent et les probabilités s’accélèrent. Je conçois plus de chances dans une attaque prompte et fortuite que dans l’écrasement de l’ennemi par une mort soudaine. Pas plus que de raison ne m’adore-je, ô lecteurs, car la vérité toute nue naît de ma bouche princière : en effet le Mantis se relève-t-il, certes chancelant, mais non moins menaçant.

- Hé, petit, c'est reparti ?

Il est vrai que le visage poupon du héros, quoique par trop abîmé de quelques éraflures, me porte à ce sobriquet affectueux. J’aime à nous imaginer, deux forces Aldrydes inclinées à défaire le mal, avec comme toute flamme l’irradiation heureuse de la grande Lumière !

Et moi de sombrer aussitôt dans les chemins sinueux de ma conscience, longeant l’encéphale et tombant sur le plexus, afin de retirer du coffre tant aimé l’arsenal fabuleux de ma toute-puissante magie. Il ne servira que trop tôt.

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