Repérages des lieux. Linquant se rend à l’endroit où doit passer le convoi, comme à son habitude, il essaye d'attirer le moins possible l'attention des passants. Le soleil est en train de se coucher sur la ville, le rayon du soleil frôlant l horizon, aveugle qui tente de progresser vers l'ouest. La noirceur de la ville est adoucie par la nuance de jaune orangé se dégageant du ciel crépusculaire. Dans cette lutte des couleurs, notre jeune elfe est perturbé. Cette mission a l'apparence d'un piège.
Une fois arrivé à l’endroit souhaité, Linquant décide de prendre de la hauteur pour étudier le terrain. Il se hisse sur le toit d’une petite maison qui lui permet d’accéder au faitage d’une habitation plus haute. Sans aucune difficulté, il grimpe à la force des bras sur la maison surplombant le quartier, en utilisant les irrégularités des briques, les rebords des fenêtres et sa volonté. Tel un rapace cherchant un rongeur dans la plaine, le voleur est à l'affut d'un avantage procuré par le terrain. Il pense en premier lieu à un moyen de fuite qui puisse lui permette de disparaitre comme une étoile filante s’effaçant dans la le ciel d’été. Suite à une inspection des lieux, il trouve une plaque qui conduit vers les profondeurs de la ville souterraine, pour gagner du temps lors de sa fuite : il préfère tout de suite ôter la crapaudine. En quittant la ruelle, il voit à l’opposé une grange entrouverte, il s’approche de la bâtisse et trouve un second moyen de s’échapper par les combles. A proximité des points de fuites, le prédateur prépare son piège, il dispose sur le bas côté de la chaussé des caisses qui vont permettre de le cacher pendant que les proies foncent dans la gueule du loup. En plus la cape elfique rendra l’effet de surprise plus grand. Bien que l’étau ne se referme sur les Enhoyw, Linquant ne sait toujours pas comment le premier assaut va se dérouler, il lui faudrait une idée qui fasse la différence, une astuce qui attire le regard. Dans cette situation de crise, aucune idée ne vient à Linquant, il ramasse, sans conviction, plusieurs pierres qui trainent, en les lançant il se dit que c’est toujours ça. Il essayera de trouver un moyen le moment venu.
En attendant, il se place derrière les caisses emmitouflé dans sa Cape Elfique avec quelques cailloux à proximité. Les rayons du soleil perdent de leurs intensités, l'humanité quitte les lieux pour laisser place aux ténèbres. La fraicheur de la nuit a l'odeur du sang et du métal s'entrechoquant. Le silence règne sur les lieux.
L'assaut éclair. Au loin résonne, le bruit d'une diligence. Dans la nuit, on aperçoit quelques flambeaux se rapprochant. Linquant décide d'attendre que le convoi passe derrières les caisses disposées sur le trottoir pour les prendre à revers. Deux chevaux recouvert d’une couverture aux armoiries des Enhoyw tracte un coche dont la seul ouverture se situe sur le coté droit. Il n’y a aucune fenêtre, L’ensemble semble imprenable, le bois recouvert de pièces de métaux à certain endroit clé paraissent très résistants. Sur la porte du char, on retrouve les emblèmes des Enhoyw représentant trois têtes d’hydres d’un ton or sur un fond bleu. L’ensemble est escorté par quatre gardes ; postés de par et d’autre.
Linquant remarque que trois gardes ont une démarche assez particulières, accablés sur eux mêmes, leurs mains sont placées sur leurs ventres et non sur le manche de leurs épées. Cela doit être le résultat du poison d’Erfgui. Les convoyeurs sont équipés d’une tenue légère qui leur permettent de voyager plus facilement, leurs seules protection est une cotte de maille caché sous leur tunique bleu arrivant à hauteur de genoux cachant à moitié leurs pantalons noirs. Le seul garde ne semblant pas être victime du médicament d’Erfgui se trouve à l’arrière, Linquant espère qu’il ne se trompe pas et qu’il s’agit bien de l’espion de la Sage, car cette erreur d’interprétation pourra lui être fatale.
Sans perdre de temps, Linquant quitte sa planque avec la vivacité d'un félin, se lance arme au poing sur le premier garde. A sa hauteur, la lame de sa dague coupa la gorge de l'homme ainsi que les cordes vocales avec force et vitesse, l’empêchant de prévenir ses compères. Linquant attrape le cadavre et le place sur son épaule avant de se cacher derrière la diligence qui continu à avancer. En même temps, le deuxième garde assurant la défense de l'arrière ligne, avance vers la porte de diligence toute en faisant signe à Linquant de rester en position. Notre espion explique aux gardes restants que leur collègue a trop mal au ventre pour marcher et qu’il va se reposer à l'intérieur. Lorsque les gardes reprennent leur chemin, Linquant en profite pour se glisser par la porte ouverte et y dépose l’Elfe qui expire son dernier souffle de vie.
A l’intérieur Linquant reprend son souffle, en observant le petit coffre en chêne dont les arrêtes sont recouverts d’un métal gris. Malheureusement, l’ouverture est protégée par une serrure magique. Il est impossible pour un simple voleur d’ouvrir un tel cadenas. Seul solution : embarquer le butin et son contenant sous le coude. Enveloppé dans sa cape de dissimulation, Il quitte le convoi vers la ruelle où se trouve le passage vers la ville souterraine. A pas de loup, il s’éclipse sans un bruit laissant les gardes arriver bredouille dans la cité des Enhoyw.
[Suite]