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 Sujet du message: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 7 Juin 2011 11:22 
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La Laide-les-Maines

(Joueuse : Silmeria)


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Navire militaire à trois mats, le pont est haut placé de façon à offrir un point de vue sur 360°. Peu discret, la Laide-les-Maines est destinée aux escortes mais également de transport. Il possède une belle troupe de 120 matelots.
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Durée du trajet en bateau entre les villes des 4 continents
Vitesse: Rapide (x3)

Selon les dires, ce navire remis en état par les marins de Bouhen appartenait à une caste secrète. Simples rumeurs murmurées par des ivrognes aux quatre coins des tavernes, cependant, le nom du navire a lui, une histoire plus réelle.

Le capitaine porte le nom de Von Klaash. Un homme peu recommandable mais son talent de marin reste strictement incontesté, fils de la mère, ce capitaine devenu officier à la solde de la Baronnie de Keresztur pour échapper à la justice de la milice de Bouhen.

Si le navire porte le nom de " la Laide " c'est bien à cause de sa seconde d'équipage. Une jeune femme qui rivalisait de talent et de tenue avec bien des marins, sa beauté aurait selon Von Klaash porté le trouble dans la discipline de l'équipage. C'est pour cela qu'un soir, elle fut attachée au grand mat et le capitaine lacéra le visage de sa propre seconde afin qu'elle ne puisse plus plaire à aucun des hommes du navire. Devenue laide, la jeune femme du nom de Marine se donna la mort en se jetant à l'eau; elle avait cependant noué ses chevilles et fut trainée une nuit durant à ce bateau qu'elle aimait tant. Lorsque l'on retira son corps au visage ravagé par la lame et la mer, Von Klaash lui trancha la tête et la fixa sur une longue lance d'abordage à la proue du navire. C'est la véritable raison du nom étrange du navire. On peut toujours admirer les vestiges du crâne de Marine solidement fixée à la proue.

Lors des voyages, Von Klaash reste la personne à éviter, on ne lui accorde ni la douceur ni la considération. Le confort à bord de la Laide laisse à désirer, selon le capitaine, vivre dans le chaos consiste à s'endurcir, cet homme né avec un sabre à la place du coeur n'hésitera pas à vous jeter par dessus bord pour nourrir les requins... Et pas forcément en un seul morceau.

L'équipage est formé d'un mélange de soldats de l'armée régulière ainsi que des marins et mercenaires personnel de Von Klaash. Le reste est alimenté par des flux incessants de prisonniers. Dans la Baronnie de Bouhen, il vaut mieux être exécuté que de finir à bord de La Laide en tant que prisonnier... Car ces derniers ont une espérance de vie franchement limitée.

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15 000 messages et une pluie de vaches pour torturer les pjs de la quête 15. Combien pour ceux de la quête 18 ?


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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2011 18:38 
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- La salope !

Heartless frappa le mur avec ce poing qu'il croyait empoisonné, invalide. Une tromperie de la baronne qui se plaisait à semer le désordre non pas seulement dans un champ de bataille mais aussi dans l'esprit des hommes. Tout ça n'était qu'une farce qu'il avait prise trop au sérieux, aveuglé par sa soif d'aventures, les rêves dont se moquait Gallion. Les souvenirs du borgne étaient un peu flous, il avait du mal à réfléchir, il avait une enclume coincée dans la tête. Il se souvenait de la rune qui avait provoqué sa furie sanguinaire, il se souvenait d'avoir fait couler le sang des barbares, deux, trois, quatre au moins. Le visage de Von Klaash, le capitaine de la Laide-les-Maines, qui l'avait embarqué sur son vaisseau, était encore flou dans son esprit, un vieux loup de mer qui lui fit penser à Gorilla, un pirate endurçi. Il aurait pu être son professeur, son mentor mais Sirius le voyait comme un ennemi, tout comme le capitaine boîteux le voyait comme un simple prisonnier, bon à pourrir au fond d'une cale. Heartless se laissa tomber contre le mur, dans un coin de cette cage maritime, qui emprisonnait une vingtaine d'âmes égarées, et parmi elles, celles de Rosa, Mazhui et Nark, tous dans le même guépier. Et la faute, tout le monde la rejetait sur le pauvre borgne qui noyait sa culpabilité dans un silence inexpressif, contemplateur, ce n'était pas comme ça qu'il désirait reprendre la mer. Soudain, la petite porte de bois, naturellement fermée à clé, s'ouvrit dans un grand fracas. Un homme imposant, musclé comme deux gorilles, interpella la foule misérable qui vivait dans la cale. Cela faisait partie, selon les dires d'un ancien, d'un rituel quotidien. La nature bagarreuse des subordonnés de Von Klaash réclamait souvent un martyre pour encaisser leurs pires frustrations, et y perdre ses dents par la même occasion. La dernière fois, c'était un pauvre gringalet qui s'était fait tordre le cou puis jeter à la mer pour nourrir les poissons. Le gardien commença un plouf-plouf pour désigner la future victime, car personne n'était assez fou pour se désigner. Un coup de sort fit que son dévolu se jeta sur la personne la moins encline à combattre : Rosa, la shaakt au visage pâle. Il avançait à pas lourd vers elle et lui prit le bras pour l'emmener à l'abbatoir. Il était clair pour le borgne que sa faible constitution ne survivrait pas une seule seconde. Ce fut à cet instant qu'il agit avec altruisme, pour la première fois, il ne voulait pas avoir plus de morts sous les bras à cause de ses plans foireux, et encore moins de ceux avec qui il s'était plu à faire un bout de chemin. Alors que le colosse brusquait Rosa, une voix arrogante sonna avec un air de défi.

- Vous d'vez être de sacrées tafioles pour ne taper que des esclaves sans défense, j'ai pas raison ?

Le marin se retourna rapidement, foudroyant l'insolent du regard prenant cela comme un signe de révolte, il rejeta la shaakt et avança à pas lourd vers Heartless, chaque pas se faisant plus menaçant que le précédent. L'ancien, un vieil homme qui avait plus de barbe que de peau sur les os, chuchota à l'oreille de Sirius.

- Petit, si t'es costaud, laisse-toi faire. Si tu résistes, tu es fini !

Le borgne fit mine de ne pas l'entendre. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Heartless se fit hisser sur l'épaule du geôlier comme un vulgaire sac à patates et disparut par la porte qui se referma violemment.

Les rires et les moqueries fusaient autour du prisonnier, on le largua sur le pont avec violence, le dos du vantard s'en trouvait déjà brusqué. Il se tordit sur le sol et se releva pour faire face à son adversaire, un loubard assez baraqué qui arborait fièrement un tatouage en forme d'ancre marine sur son biceps gauche. Sur le pont, c'était l'hystérie, même les mousses semblaient capables de trancher une gorge et le navire était impressionant rien que par le volume de ses voiles pourpres, probablement repeintes au sang humain. Le pont était surélevé, à tel point que l'on pouvait aisément voir la mer qui s'étendait à perte de vue autour du navire et qu'il était facile de passer par dessus bord à cause de la petite taille des barrières. Alors que le regard de Heartless se perdait entre les cordages du titan, un coup violent au visage le fit trébucher, l'impatient matelot était motivé, il désirait plus que tout à ce moment là fermer le clapet du microbe. D'ailleurs, cet insecte-là était plutôt bavard, c'était Heartless après tout, fanfaron à temps plein.

- Hé... tu sais, on peut s'arran-

Et paf ! Poing dans tête, tête sur sol. Heartless KO, ou presque. Le borgne se releva avec difficulté, comme si il revenait d'une gueule de bois, son nez était rouge, mais ce n'était pas la faute de l'alcool. Le malabar émit un ricanement sonore et fit signe à Sirius d'approcher pour prendre sa raclée. Le prisonnier se rappelait des paroles de l'ancien : si il ne voulait pas aggraver son cas, il devait encaisser sans broncher. Pour quelqu'un d'aussi fier que lui, c'était difficilement supportable, de jouer le sac de frappe. Le prochain coup le fit s'agenouiller, une frappe fourbe à l'abdomen, le genre qui fait vomir son petit-déjeuner, suivie d'un choc ascendant au menton, un genou probablement, l'oeil du pirate en herbe n'avait rien vu venir, et sa carcasse se laissa tomber sur une caisse de nourriture, il avait le nez dans les tomates. Heartless serrait les dents, du sang perla de sa lèvre, il avait mal, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Derrière lui, la ligne fatale, le bord du navire, le point de non-retour, si il tombait à l'eau, personne ne le rattraperait, tout aurait été fini, c'était peut-être le moins plaisant dans toute cette histoire. Le matelot arbora un sourire sadique et tourna du bras pour annoncer le coup final. Et...

Bam, dans les dents ! Mais contre toute attente, ce fut le larbin de Von Klaash qui s'éffondra, Sirius avait cédé à la tentation, il avait gratifié le visage de son adversaire d'un splendide oeil au beurre noir. La tache bleuâtre sur la face du sbire se déforma dans une expression de colère, avant de se prendre une pomme de terre sur la gueule. Heartless se défendait furieusement, il poussa le vice jusqu'à humilier son ennemi en fracassant la cagette sur son crâne, libérant des arômes exotiques et des jus collants qui tombaient en cascade sur les cheveux débraillés du malotru. D'ailleurs, ce dernier craquait d'envie de tuer cet insolent qui le ridiculisait devant ses camarades, il bavait comme un chien enragé, ses yeux rouges pleuraient presque, son visage était rougi par la honte. Il déroba le couteau d'un de ses compagnons mercenaires et, dans un élan sauvage, se rua vers Heartless qui était dos à la mer, sans échappatoire possible. Sirius calcula son coup, ou du moins ce qu'il pouvait calculer. Il n'avait qu'une option, il attendit le bon moment, lorsque son aggresseur serait assez près. Il attendit, le temps se ralentit autour de lui, il avait les nerfs à vif, et quand la lame émoussée titilla son cou, Heartless réalisa une esquive très rapide sur le côté et leva légèrement le pied; en résulta un croche-pattes déloyal qui fit passer le marin par dessus bord, emporté par son élan. Sa silhouette maladroite s'engouffra dans l'eau claire et lorsqu'il en resurgit, sa bouche n'émit que des beuglements incompréhensibles, des insultes noyées. Une partie de l'équipage s'agglutina contre le bord alors que l'autre fusillait le prisonnier rebelle d'un regard noir. Dans la cacophonie ambiante, une seule voix rauque, rouillée par le rhum et les âges, fit figure de volonté divine.

- Place place, vermisseaux ! Qu'est ce qu'y s'passe ici ? Enfer de mes deux !

La foule cédait le passage à un homme boîteux enveloppé dans un grand manteau grisâtre et taché du sang qu'il avait fait couler la veille. Il empestait l'alcool à cent lieues et son visage s'ornait autant de rides que de cicatrices. A son tricorne, on pouvaoit facilement reconnaître le capitaine Von Klaash, le Thimoros des marins. Lorsqu'il constata que le borgne était l'auteur d'un tel brouhaha sur son navire, ses yeux s'injectèrent de sang. Personne ne sut pourquoi, c'était comme ça, Von Klaash n'aimait pas Heartless, pas du tout, peut-être lui rappelait-il un ancien ennemi, ou bien cela venait de l'insolence permanente dont il faisait preuve avec un naturel déconcertant. Les deux hommes se toisèrent l'un l'autre. Von Klaash sortit un couteau de son long manteau noir, Heartless comprit qu'il n'y allait pas être question d'agir en gentilhomme, mais que pouvait-il faire face à ce terrifiant corsaire ainsi que tout son équipage. Le borgne, contrairement à ses habitudes, se tint droit et se laissa faire, espérant repartir avec tout au plus qu'une cicatrice. Un pas plus lourd que l'autre, Von Klaash se plaça juste devant Heartless, à tel point que celui-ci ressentit comme un malaise, c'était l'aura lugubre d'un requin sur pattes, de l'incarnation humaine du Léviathan. Il n'était qu'un homme certes, mais au moins il avait le mérite d'inspirer la peur au premier regard. Dans un geste aussi lent qu'irresistible, le capitaine de la Laide touche la gorge de Sirius avec la pointe de son couteau, puis l'enfonça doucement dans la chair, jusqu'à ce qu'une goutte de sang perla sur sa peau. Le borgne sut qu'il ne devait détourner le regard des orbites du charognard, c'était un défi, un test pour savoir si il avait le droit de vivre ne serait-ce qu'une minute de plus. C'était dans la nature de Von Klaash, ces incessantes batailles avaient réveillé en lui ce sens de la valeur, qui faisait qu'il haïssait les lâches et respectait les vrais guerriers. Heartless n'était pas un héros, mais il n'était pas non plus un véritable lâche, il fixa les iris de ce vieux loup de mer sans faillir.

Von Klaash se mit à sourire alors qu'il faisait glisser la lame de gauche à droite juste en dessous de la glotte du borgne, comme si il lui tranchait lentement la gorge. Plus que la douleur, c'était la peur qu'il fallait vaincre, la gorge étant l'endroit où l'on aime le moins recevoir un coup de couteau. Heartless serrait les dents tout en affrontant les orbites menaçantes qui le fusillaient sans défaillir. Puis le manège de Von Klaash arriva à son terme, il laissa tomber son arme à terre, et le coup de Sirius s'orna d'une cicatrice indélébile qui lui longeait le cou horizontalement, en ligne droite, parfaitement droite malgré l'apparente ébriété du capitaine. Von Klaash saisit le diablotin par les cheveux et le frappa violemment au ventre pour le faire plier, puis il le traîna vers la cale lui-même, pour le jeter avec les autres qui, pour la plupart, ne croyaient plus à son retour, même si cela avait été dans le plus piteux état.

- J'vous rend vot' borgne adoré ! Et n'espérez pas patager votr' bouffe avec lui, il en aura pas !

La porte claqua violemment derrière Heartless et on entendit la clé tourner dans la serrure. Sirius était encore un peu étourdi mais un sourire ornait ses lèvres, il avait tenu tête à Von Klaash et doucement, la confiance revenait en lui. Peu importe qu'il n'ait plus droit à la nourriture, il se jura de sortir d'ici le plus vite possible, et à en remontrer à ce tordu de Von Klaash...

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Dernière édition par Heartless le Ven 23 Déc 2011 15:00, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Ven 12 Aoû 2011 23:23 
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Une nouvelle distance, nécessaire. Elle augmentait à la cadence des gardes qui eux, ne ressentaient rien. Son bouclier ne pouvait pas la suivre, Rosa s’écroula. Le vacarme assourdissant devint sourd, les voix troubles, elle baissa la tête, des poutres et des cordes meurtries. La shaakt comme d’autres fut conduite dans la cale. Une nouvelle cage, cruels fers. La seule lumière venait de la grille au plafond, au niveau du pont qui laissait passer la lumière du ciel. Asservie, voilà un sort bien détestable pour une elfe noire. On lui avait arraché son bâton des mains sans qu’elle ne puisse ajouter la moindre plainte. Son cœur lui faisait mal et la colère ne venait pas. A nouveau enfermée, ce traitement la rendait bouleversée. D’autres âmes égarés se regardèrent, les unes des autres. L’espoir ne semblait pas avoir sa place, ni les mots. Le capitaine trompé exprimait sa rage mais sans vraiment briser ce mur de chaînes. La mort se tenait non loin, prête à emporter cette poignée d’esclaves, non rassasiée du massacre à la plage. Ses yeux lui faisait mal et la peur s’installa soudainement. Au rythme du bateau tanguant elle voyait son corps inerte. Rosa regardait les ombres immobiles en face d’elle, les mêmes sentiments. Le bourreau n’allait pas tarder à venir les chercher et rien ne permettait d’imaginer un échappatoire.

La mage sortit du lieu désormais tombeau des siens. Il faisait nuit noire, si bien qu’elle n’osa pas s’aventurer loin. Tétanisée par ce monde sans plafond, l’univers se dévoila à la jeune femme. Elle s’accrocha à un arbre, son vertige explosa. Elle avait l’impression de se faire inspirer par l’infiniment grand. Tout ce vide répondit à l’incrédulité de la shaakt, elle pleura enfin. Le vent fut le chant qui lui permit de trouver la force de couler des larmes pour la première fois. Seule, il n’y avait personne. Ce monde si gigantesque pour une poussière perdue sans compagnie, sans peuple, sans autrui. Un garde dans son dernier soupire lui parla de la capitale des esclavagistes. Une vague information devint alors une incertaine raison de vivre. Le vide s’insinuait toujours, elle ne voyait rien. Elle scruta l’horizon jusqu’à l’aube. Ses yeux lui donnèrent l’impression de brûler, une image d’un livre se présenta devant elle dans toute sa puissance. Il illumina le firmament, de l’espoir… Ou éclairer d’avantage ce néant sans limite. Peut-être retrouverait-elle quelqu’un… Son père… Quelqu’un.

Ce ne fut que bien après des années qu’elle parvint à Darhàm. Le cynisme, le mépris, la colère… Tout cela vint sur la route. Sans figure maternelle… Déchue.
On vint chercher quelqu’un. Celui désigné servirait de pâture pour les molosses du bourreau. Rosa écoutait d’une oreille, son angoisse venait du passé, le présent lui échappait toujours. On la désigna. Réveil. Hors de question, pas maintenant, pas sous cette angle. Pas comme ça. La folie lui tendit un châle réconfortant. Il fallait tout brûler, purifier ce navire de vice, pulvériser cette coque maudite ! Tout était noir, il faut éclairer cela. Rouge… Tant pis pour les ombres, plus rien n’a d’importance si sa pensée s’effondre. Quant au protecteur ? Elle ne savait que faire lorsqu’on la souleva. Rosa crut perdre un bras. Heartless s’interposa, contre toute attente. L’insulte d’esclave passa presque mais le sacrifice fut difficile à avaler. Silencieuse jusqu’au bout, la sorcière ne broncha pas à son atterrissage douloureux.


« Ton casque il est pas réglementaire !... Bah ! Je te charrie… On va crever sur ce rafiot alors pour le reste… »
Le garde vint lui assener une tape sur l’épaule pour s’accouder à ses côtés et regarder la mer. « J’m’appelle Cared… Je me suis engagé y’a pas longtemps. »

« Thalo… Moi aussi… Très récemment. »

Un instant l'angoisse le prit, son objet enchanté pouvait s'avérer être un véritable fardeau pour des choses que Thalo n'aimait pas faire, à savoir l'infiltration ou boire cul sec.

« On s’est fait avoir tous les deux on dirait ! Je savais que j’aurai du rester dans ma compagnie de mercenaire… Quel gâchis. Ça a l’air d’être un dur… Le capitaine. » il se penche vers son interlocuteur de fortune. « Tiens toi bien mais… Tu as vu le crâne sur la proue ? »

« Non… C’est un vrai ? »

« Pour sur ! J’en ai vu ! Eh beh ce crâne… Ca serait la dernière seconde du capitaine… Tu vois le genre ? Il plaisante pas ! Juste parce qu’elle était belle… Ou un truc du genre… »


Le bouclier pensa soudainement à l’avenir de sa protégée, les yeux ronds.

« Que vont-ils faire à ceux dans la cale ? »

« Rien de bon… Mais eux ça durera moins longtemps… Je plains l’elfe… C’est pas bon d’être une femme ici… »

« Gaïa… »

« Comme tu dis. Tiens regarde ! T’as la réponse qui arrive ! Eh… »


Thalo se retourna et vit avec surprise le pirate traîné dans une foule de matelots agités. L’heure ne semblait pas au labeur mais plutôt à une sorte de divertissement. Le guerrier ne put retenir une certaine pitié pour le misérable, même si ce misérable était Heartless.

Le capitaine revint lourdement sur le sol. Von Klash l’avait sans doute humilié. Cela aurait pu la faire rire, pourtant ce fut la rage qui bouillonnait dans ses veines. Assez ! Les murs se resserraient ça devenait insupportable, cette haïssable habitude de le fermer les portes à clef. Plus de tombeau, plus d’ombres, plus de souffle manquant, Rosa ne se contrôlait plus. La shaakt hors d’elle se leva, face à cette serrure. Dans un élan de furie, elle sortit le poignard du champs de bataille dissimulé dans sa botte et propulsa son feu ardent sur la porte. L’huis se jeta hors de ses gonds , un morceau de la serrure atteignit le bras du garde qui se stupéfia, abasourdi. La sorcière complètement aveuglée par son instinct de survie planta son poignard dans le ventre du blessé, il hurla. L’homme à son tour empressé par le danger la repoussa de son bras intact puis dégaina son épée. Elle recula alors de son propre chef mais lorsqu’il voulut appeler à l’aide, l’elfe lui jeta son arme. L’habitué des combats l’évita malgré ses blessures et préféra alors en finir avec cette impudente. Comment avait-elle pu faire exploser la porte ? La paroi fut comme frappée par la foudre ! Le chef donnerait certainement une bonne prime pour avoir évité une évasion. D’ailleurs il l’aurait tué s’il se sortait vivant d’une pareille révolte. Sa blessure le lançait terriblement, il devait vite tuer cette harpie et se faire soigner. Le vétéran de la Laide chargea alors. Soudain il comprit, alors qu’il leva son épée vers elle. De la magie, c’était une mage. Une deuxième boule de feu fusa, s’écrasa sur sa tête, sa nuque se brisa alors que son crâne subissait le feu dévastateur. L’homme inanimé tomba sur les genoux puis s’écroula entièrement sur les poutres chaudes. Rosa se rendit compte que sa respiration était bruyante, elle venait de tuer un homme. Apeurée par les cris lointains, elle observa ce que la coque de l’énorme vaisseau pouvait lui offrir comme cachette. Désormais, il n’y avait plus qu’elle. Sans attendre ses compagnons, elle se précipita dans l’ombre.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 01:41 
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« Ramenez vous ! Y'a du grabuge dans la cale. »

« Sans déconner ? On peut pas laisser les pouilleux du capitaine s'en charger ? »

Trois gardes dont Thalo furent désignés pour aller voir avec leur officier. L'un d'eux supportait déjà assez mal les mouvements du navire et à l'abri du vent sa souffrance ne fit qu'empirer. On le redressa alors qu'il n'avait même pas terminé puis le chef indiqua l'escalier menant à la cellule des prisonniers. La cale semblait désertée, tout l'équipage s'empressait de manœuvrer le navire. Le garde en tête s'arrêta net, il piétinait du sang. Le groupe vit alors le corps du marin complètement défiguré et la prison ouverte.

«  Vous, le nouveau. Allez voir. »

Thalo avança prudemment puis pencha la tête vers la pièce à peine éclairée. Les malheureux détenus l’observèrent, à la vue de Nark, Heartless et Mazhui il s'écarta.

« Ils semblent tous là... »

« Absurde. Comment est-il mort, soldat ? »

« Comme la porte... Enfin je veux dire... Si on oublie les deux blessures dont celle du ventre qui saigne pas mal... Il a été brûlé … Un coup de torche ?  Pwah regardez moi...»

« Comptez les prisonniers ! »


Rosa. Il aurait du s'y attendre, l'enfermement avait du lui coûter la raison. Le protecteur se sentait désemparer. Que pouvait-il faire à cet instant ? La mage n'était en aucune façon en mesure d'affronter la garnison ni la mer. Elle agissait seule... Ou l'idée venait-elle de ce damné Sirius  ?

« C'est la shaakt, monsieur. C'est une mage de feu... »

« Bon sang ! Je vais avoir du mal à calmer ce fou furieux de Von Klaash. Retrouvez la et vivante ! Sinon c'est la baronne qui va me tuer.»

« On a qu'à lui dire qu'elle est morte après avoir tenté de rejoindre la côte à la nage.. »

« Non. Si vous voulez être officier ou avoir une longue vie, vous effectuerez les ordres de la baronne à la lettre. Elle les veut sur l'île. Ils iront sur l'île. »


La terreur irrationnelle qu'inspirait cette femme allait peut-être sauver sa protégée. L'officier fit signe de le suivre après avoir laissé le garde malade derrière afin que les autres se tiennent tranquille, lentement il s'aventura entre les diverses caisses et les parois grinçantes. L'homme savait qu'elle ne se trouvait pas loin. Il lança à voix haute  :

« Écoute moi la sorcière. Tu peux peut-être nous tuer mais tu ne pourras sûrement rien contre Von Klaash et sa suite. La côté est à des centaines de lieux d'ici. Alors tu regagnes gentiment tes petits camarades et je ferai en sorte qu'on évite de mettre tout le monde en colère. Ça te va ? »

Aucune réponse. Thalo tenta de la raisonner.

« Faites ce qu'il dit ! »

L'officier jeta un œil à son subordonné sans comprendre puis continua à avancer. Le bouclier fut le premier à la trouver, en boule complètement perdue. La shaakt le reconnut, elle semblait vouloir se lever. Son visage afficha ensuite une mine grave comme si elle savait que son protecteur n'allait pas la sauver. Son cœur eut mal mais sa raison savait que le pire pouvait être évité. Sans plus attendre, Thalo ravala sa peine puis l'empoigna ni trop violemment ni trop délicatement. Il indiqua sans conviction et d'une voix qui dissimulait à peine son chagrin.

« Par ici... Je la tiens ! »

« Bon ! On a décidé d'être raisonnable. C'est bien. Je vais remplir ma part de marché. Mais ça.... »


L'officier asséna un violent coup de pommeau au ventre de la sorcière. Rosa l'encaissa très mal, elle ne tenait debout que par la force de son porteur mais resta silencieuse. Thalo ravala sa rage, il ne fallait pas se trahir. Comme pour pousser à bout, l'ordure la tint par les cheveux et poursuivit son discours :

« Ça c'est pour me donner un entretien avec le capitaine. On verra comment il encaissera la mort d'un de ses hommes par une femme et une shaakt de surcroît. Qui sait ? Il va peut être vouloir amuser l'équipage avec toi ? Si tu ne te tiens pas tranquille, je suis prêt à prendre le risque d'énerver la baronne. Même si tuer un larbin de Von Klaash me fait plaisir ou encore de donner des ordres à ce poivrot, je tiens à ma vie.  Vous autres vous gardez les prisonniers en attendant qu'on répare la porte... Elle non plus n'aura pas le droit à son repas.  Ah oui et foutez moi ce corps à la flotte...»

Il la lâcha enfin, un autre soldat vint assister Thalo. Ils la déposèrent à sa place, les autres regardèrent cette évadée qui se montrait totalement abattue. Au moins, le protecteur était désormais posté à ses côtés. Cependant le malheur de la voir ainsi ne lui permettait pas de s'en réjouir. Il s'installa auprès des autres gardes après avoir donné un dernier regard vers la mage anéantie. Au cours des heures qui passèrent, l'homme d'armes ne cessa de la surveiller jusqu'à ce qu'elle reprenne ses esprits. Elle vint près de la porte pour essayer de lui parler.

« Je veux enflammer ce bateau. »

Il chuchota :

« Par Gaïa, non ! Nous allons débarquer sur l'île, c'est là qu'il faut agir. Je vous en conjure au nom de mon serment, abstenez vous de vous faire tuer ! Si l'officier n'avait pas eu ce flegme ou cette peur de la baronne, nous aurions été perdus... »

Elle semblait prête à gémir :

« Qu'est ce que cet insupportable tableau où je suis peinte ? »

« Je vous jure de vous sortir de là... Que Gaïa daigne être témoin !  Maintenant je vais rejoindre les autres avant qu'ils ne doutent de quelque chose... Voyez avec Heartless s'il a prévu quelque chose... A part se faire tabasser par tout le monde. Promettez moi de ne plus faire pareil acte désespéré, dame. »

« Va te couvrir, tu n'auras aucune promesse. Mon esprit vacille comme ce navire. J'ai les idées troubles au fil des vagues. »


Thalo soupira. Il resta un instant silencieux puis rejoignit les gardes qui jouaient aux osselets.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Jeu 25 Aoû 2011 15:40 
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LA FUITE KERESZTUR

[HRP] première partie

… La traversée en barque lui semblait durer une éternité. N’Kpa gardait la tête baissée se cramponnant à la hampe de sa lance. Si sa silhouette fluette pouvait passer pour celle d’un jeune soldat, son visage mi-félin, mi-elfique ne pouvait que très peu tromper. Heureusement, ou par malheur, l’inconfortable et trop lourd heaume dissimulait la majeure partie de la face du soldat. Mais qu’en adviendrait-il une fois embarqué ?
Le clapotis des vagues balançait les barques qui se rapprochaient du géant des mers. A aucun moment son estomac lui joua la rengaine de la nausée du mal de mer. Elle apprécia même le mouvement de balancement rythmé par le son des rames qui crevaient la surface et projetaient des gouttes fraîches sur les occupants. Personne ne parlait, et derrière les barrières métalliques les mines devaient être aussi sombres que la coque du navire.
Par instants, elle jetait un regard de biais surveillant les membres de son esquif, cherchant Thalo et le reste du groupe. Les marins mercenaires tous patibulaires à son goût, occupés à manœuvrer les avirons ne pipaient mots. Alors profitant de ce moment de calme, cherchant à oublier l’avenir, son esprit vogua petit à petit vers les souvenirs des heures précédentes et un passé moins mouvementé qu’elle avait quitté sciemment…


Nark, Heartless, Rosa et Mazhui c’étaient retrouvés dans une situation bien précaire, prisonniers voués à un châtiment cruel, acteurs involontaires de la vengeance d’une Baronne maléfique dont sa soirée troublée, avait tourné au cauchemar pour ses invités.
Thalo le protecteur assermenté de la Shaakt maladive c’était vu imposé le choix de suivre l’Humoran dans une fuite éperdue qui, les avait mené à rencontrer un petit clan indépendant de chasseurs des terres de Kerezstur. Le guerrier, blessé par un carreau, avait bénéficié de soins.
Les chasseurs par craintes des représailles de la Baronne les avaient éconduits rapidement tous deux sur le champ de bataille entre l’Ost du manoir et les barbares nordiques.
La suite avait été orchestrée de main de maître par le guerrier aguerri, dans l’espoir de libérer Rosa et les autres. Les deux fugitifs cachés sous la forme des gardes de l’armée de Kerezstur, avaient rejoint les membres prisonniers, mais pris dans le mouvement, ils furent condamnés contre leur gré à monter sur le galion au large de la baie, pour accompagner la chiourme vers une future bataille.

… La jeune femme releva la tête quand l’ombre imposante du navire vint obscurcir son champ de vision. Elle se mordit les lèvres et frissonna entendant les beuglements de celui qui semblait être le capitaine de cet univers, cette île de bois noire aux voiles rouges, crasseuse et puante, qu’était le navire.

(Par Yuimen, Thilytanataë mon vieux maître, quand j’ai quitté la forêt dans le but de retrouver un père, je ne pensais pas que j’arriverai à ça… Aide moi, donnes moi le courage qui me fait défaut…)

La première barque, la plus grosse, celle du capitaine arriva contre la paroi de chêne, une amarre descendit, un marin s’en saisit. Les marchepieds sur le flan permirent aux occupants de rejoindre rapidement le pont. Déjà loin au-dessus de leur tête, les ordres vomis par le seigneur de ce royaume retentissaient, suivis d’une grande agitation. Des hommes sautaient dans les haubans pour grimper aux vigies, d’autres activaient le grand palan de l’ancre…
Lorsque ce fut à son tour, peu habituée aux bottes, ses sens perturbés, une main encombrée par la lourde lance l’humoran glissa pour retomber dans les bras d’un marin, sous l’hilarité des compères.


« Pale sang bleue, bougre d’âne, j’vais t’apprendre à avoir le pied marin… bleusaille ! »

« Laisse tomber, le grand large va l’aider à trouver son équilibre.Ha ! Ha ! Ha ! »

« Il suffit ! Messieurs, votre capitaine n’attendra pas, grouillez vous ! »

Le dernier devait être le commandant des troupes de Keresztur. Les marins bougonnèrent et reprirent leurs manœuvres. L’ambiance était électrique et les rapports entre les terriens et les marins souvent tendus pour ne pas dire explosifs.
En quelques minutes, tout le petit monde était sur le pont, les barques de tailles différentes relevées, retournées et rangées, empilées les unes par dessus des autres.
Lorsque N’Kpa posa ses pieds sur le pont, le dernier prisonnier disparaissait par une écoutille vers les entrailles.


***


(((Surprenant ! Voilà le mot qui me vint en découvrant cet endroit lorsque j’y posais les bottes qui me faisaient atrocement mal.
Oh ! bien sur, quand j’étais gosse avec les autres enfants de la tribu nous aimions inventer et raconter des histoires. L’une d’elles, pour moi, était source d’inspirations particulières, la « Grande Eau » comme on l’appelait, l’océan. Nous qui étions loin de tout cela, plongé dans l’univers de verdure qu’est Cuilnen, c’était la source d’imagination, d’un désir lointain et inaccessible. Pourtant en cet instant, j’aurais aimé être à cent lieues de cet enfer que je découvrais sous mes yeux.)))

***


Tout transpirait la haine, la puanteur et la peur. Alors que les marins contribuaient au départ du mastodonte de bois, la jeune femme leva vers le ciel un regard curieux. Les énormes voiles sanguines gonflaient leur panse sous l’air marin, guidées par les mains savantes des hommes sur les vergues, propulsant le navire vers le grand large et une destination inconnue.
Comme des âmes égarées, les soldats nouveaux venus se rangèrent pour ne pas gêner les manœuvres.
Un homme portant une cotte plus sophistiquée regroupa sur l’avant et à l’écart du tumulte les nouveaux arrivants. Un bataillon était déjà à bord, plus légèrement équipé et formait un cordon « protecteur » autour de l’officier pour éloigner les importuns marins. Le commandant de Kerezstur prit la parole :


« Messieurs, pour les nouveaux et en rappel pour les plus anciens, nous voici comme vous le savez sur la Laide les Maines, fleuron de la flottille de Keresztur. Notre première mission et notre tache seront de purifier l’île où se sont regroupés les derniers barbares. Soyez fiers de porter aussi loin la crainte et le respect que représente l’Ost de Keresztur. Ovation de la part des anciens.
La seconde et non moins facile est de tenir un semblant d’ordre et de respect sur ce navire. A ces mots, il était facile de comprendre qu’il n’appréciait guère le mercenaire fou et dangereux que la Baronne avait placé aux commandes du navire. S’il avait pu s’en débarrasser, il l’aurait fait avec grand plaisir. Ne pouvant le faire officiellement, cela ne l’empêchait pas pour autant de ne pas lui laisser la bride trop lâche.
Pour l’heure, vous allez prendre vos quartiers dans le gaillard d’avant, le sergent Ybelin vous donnera les consignes. Il désigna le second un homme au visage buriné et couturé, d’une taille modeste mais trapue à l’air peu commode. Ensuite, je veux dix hommes de nuit et vingt de jour en permanence, répartis sur le navire et par quart, vous pouvez disposer. »

L’officier s’éloigna vers ses quartiers en arrière du navire. Les mines autours de N’Kpa n’étaient pas des plus réjouies et la fatigue du combat, l’angoisse, faisant deux ou trois nouvelles recrues qui montraient déjà des signes de difficultés stomacales.

« Allez mes doux agneaux, vous avez entendu les ordres ? Tous à vos paquetages, suivez-moi. Toi, toi et toi et tous autres là, dépêchez vous de ranger votre attirail. Vous allez prendre le premier quart qui reste, vous avez entendu le commandant, ouvrez l’œil.
Le repas sera pour 17h, le prochain quart à 20h. Soyez heureux le cuistot nous soigne bien.
Les nouveaux, vos lances doivent être placées dans les râteliers ici et les armures lourdes rangées dans des coffres à cet effet. Vous ne garderez que vos cottes, mailles et épée. Débrouillez vous avec les autres pour les couchages. »


Elle paniqua car elle faisait partie des soldats désignés. Il allait devenir difficile à L’humoran de dissimuler ses attributs raciaux et sa condition féminine, chaleur, humidité et lourdeur de l’équipement commençait à miner ses résistances. Elle prenait de plus en plus conscience, à sa juste valeur, de l’impossibilité d’une échappatoire…
La jeune fille s’approcha du protecteur de Rosa et agrippa un pan de sa cape pour l’attirer à lui.
Dehors le commandant des troupes discutait avec Von Klaash. Le Bosco hurlait ses ordres et les marins couraient dans un ordre bien établi…


Thalo qu’est ce que je dois faire ? Je ne vais pas me déshabiller… enfin… tu…

Elle n’eut pas le temps d’avoir une réponse. Sa phrase fut interrompue par un soldat qui railla le géant. Le guerrier ignora l’Humoran déboussolée. Elle se retourna et resta en retrait écoutant le monologue de la recrue. Ses propos peu optimistes ruinèrent l’état déjà ébranlé de la jeune femme.
Une main se posa sur son épaule, elle tressaillit :


« Allons jeune homme, courage, si tu ne fais pas de vague et reste bien sagement à ta place, tu pourras voir naître demain et les jours suivants. hu hu hu !»

Le vétéran qui venait de l’aborder était un homme d’une quarantaines d’années balafré, mais vigoureux. Il semblait avoir un regain d’apitoiement ironique pour les nouveaux. Il lui décocha une tape amicale bien pesée sur l’épaule, qu’elle crut être un coup de bélier.

« Regarde, d’autres que toi rendent déjà leurs tripes … Un clin d’œil. Toi tu ne souffres pas vraisemblablement du mal de mer, sois en heureux.
Hum… Comme le grand là, tu es nouveau n’est-ce pas? Et c’était ton premier combat ? »
Un conseil Ybelin le sergent aboie beaucoup, mais il n’est pas méchant. Il n’aime pas les traînards et les menteurs, tires au flan. Alors, grouille-toi de poser tes affaires et d’aller le voir. »


Elle déglutit et répondit d’une voix qui se voulait grave. Oui… très bien… Merci...

« Oh du grabuge commence déjà... Rajouta t-il en regardant par dessus les têtes devant eux. Garçon, vois-tu, le capitaine a comme qui dirait la visite parfois du dieu Jerì et souvent la tentation de Kubi sous sa coiffe, hu ! hu ! hu ! … On dirait qu’une victime que vous avez amenée va servir de soufre douleur. »

Soudain le brouhaha derrière eux capta tous les regards. Le borgne venait d’être extirpé du ventre de bois et allait passer un mauvais quart d’heure. Connaissant sa proportion maladive à chercher les ennuis, Von Klaash allait prouver à tous ses hommes une fois de plus ses talents verbaux et gestuels au détriment du pauvre capitaine déchu.
N’Kpa tourna la tête et profita de l’attention centrée sur la scène pour s’éclipser.


***


(((Que puis-je faire? Thalo semble sourd à mes demandes, le monde et l’espace exigus ne nous permettent pas de nous isoler facilement... J’ai comme le pressentiment malsain que ma présence risque de ne pas être des plus appréciée. Je tremble à allez voir Ce Ybelin et pourtant, que vais-je devoir faire ?
Par mes aïeux pourquoi ai-je suivi Thalo dans sa folie ?
Etrangement les mâts du navire, les cordages et les voiles me rappellent la forêt. Je ne suis pas à mon aise bien sûr, mais... ça me rassure un tantinet.
Las de tous cet attirail, je jette un regard en arrière, j’abandonne la lance et me faufile entre les poteaux du pont, les cordages, sacs, malles et autres objets encombrants. Derrière moi les paroles à moitié étouffées de l’esclandre me parviennent par bribes.
Le plafond bas et l’air étouffant, moite, me compriment la poitrine sous le plastron de métal. À moins que ce soit mon angoisse qui me joue des tours… voir les deux ? Je me blottis entre deux gros tonneaux et rouleaux de cordage épais. Je ferme les yeux et tante de calmer mon cœur qui chavire.
Deux options s’offrent à moi : Je joue le petit soldat et je pourrai peut-être allez librement sur le navire, trouver et aider le groupe. Ou, je me cache, je fuis, pour allez où? Comment me nourrir? Comment et pendant combien de temps vais-je tenir avant de me faire capturer et torturer par ce malade et les autres ?
Les yeux toujours clos, j'essaye de ne pas entendre les cris des marins, les fanfaronnades de Heartless, la voix nasillarde et hautaine du capitaine et les bruits des coups qui pleuvent…

Le navire respire comme un animal dantesque, grince comme les arbres sous le vent.

Ma décision est prise, je ne dois pas traîner sinon ma disparition risque de nuire à ma couverture. Alors j’entreprends d’ôter cette armure et surtout quitter ces bottes insupportables. Je remets mes atouts, jambières sous les braies que je porte, je revêts la veste de cuir plus légère et délaisse cette pesante peau d’anneaux de fer. J’ai l’impression de retrouvre enfin une sensation de fosse liberté.
Le petit bouclier de bois, ma pelisse de fourrure et ma besace resteront bien sûr là, cachés, sous un rouleau de cordage. Je ne garde sur moi que le poignard dans ma jambière et la belle cape aux couleurs changeantes, trouvée sur le champ de bataille.
Un peu rassurée, j’attache la petite clef étrange à un de mes colliers. Je me dis en rigolant de ma bêtise que, peut-être m’ouvrira t-elle les portes de la cage où je suis…
Reste à dissimuler mes pieds et la fourrure qui les recouvre sans oublier ma face. Un pot contenant une patte graisseuse noire et malodorante m’offre avec un dégoût prononcé une idée. Je m’en enduis le dessus des pieds… BEURK ! mais je ne peux me résigner à me coller ça sur le visage. Je me frotte alors avec un chiffon pour ôter le maquillage blanc clanique qui fait ma fierté. Stupide monde !
Reste plus qu’à remettre le casque lourd sur ma tête en cachant mes nattes dedans. Au moins cela amorti sa lourdeur inconfortable.
Je reprends la longue épée que je pends au baudrier de cuir et me voilà fin prête pour aller affronter l’enfer.
Une petite pensée à Zewen, maître du destin à qui je recommande le mien…

J’aperçois une petite porte et ma curiosité maladive est piquée au vif à tel point d’en oublier la raison et le sergent qui m'attend sûrement pour me gratifier d’un sermon des plus odieux et peut-être d’une corvée en punition...
Tant pis ! Je file voir ce qu’il y a derrière...
Elle donne sur l’avant du navire au-dessus de la proue (terme de marine que je ne connais pas en cette heure de découverte), un air frais iodé envahit mes narines et je me délecte d’une grande inspiration, jouis de sentir enfin sous mes pieds le bois, l’humidité salée qui me rend un brin d’optimisme.
Je reste là trop longtemps, j’en suis sûr. Les gerbes soulevées par le bateau arrosent parfois le caillebotis sur lequel je repose. J’en apprécie la fraîcheur.
Soudain, je réprime un cris, un crâne humain trône au bout de l’étrave. Fossile blanchâtre et luisant délavé par les embruns. Je n’ai pas le temps de trop cogiter, des voix me ramènent à la réalité et comme un chat, je me glisse le long du bastingage juste en dessous de la grosse encre en métal, assise sur son écoute épaisse et trempée.
La scène que j’observe m’en dit long sur les us et coutumes du navire. Le petit pont au-dessus de l’étrave est le lieu d’aisance de toute la chiourme.
Je ne peux pas rester accrochée là indéfiniment. De plus les mouvements du bateau ou une vague plus grosse qu'une autre, risquent bien de me faire chuter. La grande eau, pour belle qu’elle soit et l’idée d’y barboter ne m’attire pas outre mesure…
C’est le milieu de journée et le soleil haut est brûlant, même si je n’ai pas besoin de beaucoup de temps de sommeil, j’en ai pas mal en retard. Je suis épuisée et j'aspire à piquer un petit roupillon dans ma cachette mais... voilà je crains que…
Une fois la route libre, je reviens en arrière et allais me cacher derrière les tonneaux, quand.
Malheur ! … )))

***


Le spectacle de Heartless était bel et bien fini depuis longtemps. Il manquait à l’appel un des gardes désignés par le sous-officier.

« Bougre de fieffé tire au flanc, j’vais t’apprendre moi à aller te planquer … ! »

***


((( Ce à quoi je viens d'assister sur le devant du navire m'a donné cette idée soudaine. Je lui coupe la parole en soldat peu respectueux, avec une certaine hésitation dans ma voix chevrotante, je ravale ma salive. Me justifier rapidement avant que cela n’aille trop loin, me semble important... erreur de ma part ! )))

***



J’avais besoin d’assouvir des besoins natu…

« Oôh ! pas gros l’animal, mais je vois que je suis devant une tête de bois ! Tu apprendras qu’il faut demander avant de disparaître. Ici on ne fait pas de vieux os et l’on fini en ragoût pour l ‘équipage. Pour la peine tu ne souperas pas ce soir, je te tiens en vigie pour la nuit ! … Demain tu seras plus doux mon corniot ! »

***


((( J’étouffe un cri et déglutis… “ Oôh ! pas gros l’animal… “ Hein? Comment a t-il deviné que je n’étais pas une humaine ? … Sur le moment je n’ai pas compris que c’était une expression, une boutade et mes yeux traduisent ma surprise… Heureusement la visière du casque cache mon expression. Bon résultat des courses était que je ne dormirais pas de si tôt… Thalo où es-tu ?… )))

***


La jeune femme fut affectée à la surveillance du carré des officiers. Comme punition il y avait pire, mais le lieu était déprimant et la faction lourde à tenir. Elle nota les allées et venues de Von Klaash, baissa les yeux à chaque fois, retint à chaque fois sa respiration tant il puait un mélange de sueur, d'alcool... ce qui ne lui échappa pas.
Seule la présence du Capitaine de la Baronne resté dans sa cabine une bonne partie de l’après midi, après l’incident avec la sorcière, empêcha probablement Von Klaash à assouvir un de ses vices stupides sur un soldat qu’il haïssait.

Le commandant repoussait l'instant ou il devrait affronter l'homme, expliquer la mort d'un marin et modérer les ardeurs meurtrières du capitaine. En son for intérieur, il ne pouvait reprocher à la Shaak son acte désespéré.

C’est l’odeur de la tambouille montant d’en dessous par l’échelle, qui torturèrent N'Kpa. Son estomac criait famine et ses lèvres étaient aussi sèches qu’un caillou dans désert.
Heureusement, ici la chaleur était plus supportable et les heures s'égrainèrent rapidement. Au-dessus de sa tête sur le pont, se tenaient le Bosco et le pilote. De temps en temps, elle pouvait apercevoir les deux hommes manier les grandes roues du gouvernail et capter leurs discutions.
Tout au long de sa garde, elle eut le loisir d’apprécier les manœuvres et les occupations diverses, comme celles moins marantes de briquer et récurer à genoux le pont, de voir aussi qu’il y avait un tailleur, un menuisier et aussi bien d’autres métiers.
Le navire était une petite ville, avec ses artisans et ses ouvriers.
Parfois des petites disputes semblaient éclater, très vite réprimées par l’arrivée des gardes de Keresztur. Elle surprit quelques messes basses et comprit que le contingent des soldats n’était pas apprécié du tout, encore moins leurs petits avantages qu’elle découvrirait plus tard.


***


(((La torture fut à son comble pour mon estomac lorsque les soldats défilèrent pour aller remplir leur gamelle et lorsque par l’échelle des plats somptueux aux odeurs alléchantes passèrent devant mes yeux et mes narines. J’en salivais tant que j’aurais enfreint mes vœux de ne pas manger de nourriture animale. )))

***


Puis ce fut le calme, juste rythmé par le balancement nonchalant du navire
Le soleil rejoignait l’horizon, le capitaine sortit de sa cabine.


« Rien à signaler soldat ? »

Euh… non, commandant ! (((lui répondis-je soudainement sortie de mes rêveries. En faite je crois que je m’étais assoupie… je me mis à trembler, tant mes forces étaient épuisées et mon estomac affamé. )))

Le commandant sourit, il avait surpris ce soldat freluquet en pleine somnolence adossé à la cloison de sa cabine, trop jeune sûrement pour avoir à affronter une bataille et un voyage sur la Laide les Maines. Le jeune homme baissait la tête et cela l’ennuya, même épuisé, un soldat de Keresztur devait la tenir haute, encore plus devant la racaille qui composait l’équipage du navire.

« Soldat, relevez le menton soyez fiers de votre appartenance. Allez vous reposer et demandez à Ybelin de vous relever, allez disposer ! »

***


((( Je n’en croyais pas mes oreilles, il me libérait de ce qu’Ybelin m’avait puni. Ma joie fut ponctuée par un gargouillement extraordinaire.)))

***


Oui… euh bien sur…

Le commandant tiqua, regarda ce soldat étrange à la démarche chaloupée, si fin et pieds nus. Il n'avait pas distingué son visage derrière la visière du casque. Il se frotta le menton et se jura d’approfondir plus tard le sujet. Pour l’heure il allait devoir supporter un repas avec le seigneur de ces lieux, palabrer pour justifier la mort d’un marin… Et cela ne l’enchantait pas du tout.

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Sam 27 Aoû 2011 08:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Ven 26 Aoû 2011 19:41 
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Localisation: Au bureau de recrutement de la Confrérie d'Outremer à Tulorim
Ils arrivèrent à la Laide-Les-Maines, fleuron de la flotte de Kerezstur, symbole de sa puissance maritime et fierté de la Baronne. Son capitaine, Von Klaash, ne l’était sûrement pas. Il régnait entre le boiteux et Erzébeth une haine ancestrale et éternelle. Il ne pouvait que se détester : tout les opposait. L’un puait et était grossier, tandis que l’autre était douce et raffinée.

Les prisonniers furent mis aux fers, à la cale. Une dizaine d’hommes était présente, peut-être les prisonniers d’anciennes batailles. Des pirates. Peut-être des futurs alliés. Il fallait tout de suite leur parler, pour mettre au point une stratégie. Rosa était une mage de feu, elle pourrait sans difficulté détruire la porte d’acier qui les retenait enfermés. Lors du débarquement sur l’île des barbares, tous devraient trouver un moyen pour rester sur le bateau ou y retourner. Il y aurait sur le bateau une vingtaine d’hommes à ce moment là, les prisonniers pourraient donc s’en débarrasser s’ils les prenaient par surprise. Pendant que Nark était perdu dans ses pensées, Heartless se sacrifia au profit de Rosa, se dévouant pour prendre une raclée. A la vue de toutes les cicatrices que le jeune capitaine avait sur le corps, le borgne était soit masochiste, soit un très mauvais combattant. Pour son second, c’était un peu des deux. La douleur de celui-ci s’était calmée grâce aux plantes que lui avait donné Illiode, son ancien maîre.

Après avoir réfléchi un petit peu, le guerrier se dirigea vers l’un des prisonniers, avec qui il n’avait pour l’instant échangé aucun mot. Grand et musclé, il devait avoir une quarantaine d’années. Ses cheveux bruns étaient coupés très courts et l’on pouvait voir ses tempes grisonner. Ses yeux étaient très foncés, son nez tordu et des cicatrices ornaient son visage. Sa barbe courte montrait qu’il ne s’était pas rasé depuis plusieurs jours. Un Kendran pur souche.

« Je suis Nark, le second du capitaine Heartless, celui qui est parti se faire botter les fesses. »

« Ton capitaine est Heartless ? Le plus mauvais combattant de taverne que la terre ait porté ? »

« Oui, c’est lui. »

« Et bien, c’est un sacré phénomène de foire. Je l’ai vu se battre dans une taverne de Tulorim voilà quelques semaines. Je suis Eliwin, capitaine des Insurmontables. Voilà quelques jours, mon sloop est attaqué par ce vaisseau. De mes cinquante hommes, nous ne sommes qu’une vingtaine à avoir survécu. Ceux qui étaient trop amochés ont été envoyés par le fond. Cinq sont morts depuis, lors de coups de sang du capitaine, qui prend un malin plaisir à éliminer ses prisonniers après en avoir extraits la plus infime et délicieuse goutte de souffrance. »


D’après ce que disait Eliwin, Von Klaash était un véritable monstre, à côté duquel la Baronne faisait figure d’enfant de cœur pleine de principes. Il chuchota à l’oreille du pirate, pour que le soldat de garde ne les entende pas. Cela semblait peu probable, puisqu’il dormait à moitié, appuyé contre la cloison en bois.

« Eliwin, j’ai une proposition à te faire, à tes hommes et toi. Depuis que tu as rencontré Heartless, il a beaucoup progressé et mes compagnons sont d’excellents combattants. Rosa est une mage de feu et elle peut nous sortir de cette cage… »

« Où veux-tu en venir ? »

« Nous allons prendre le contrôle de ce bateau. Soit vous nous aidez et vous faites partie de l’équipage d’Heartless, soit vous passez par le fond une fois que nous aurons pris possession du navire. »

Naturellement, le jeune guerrier mentait, il n’avait nulle intention d’exécuter dix hommes de sang-froid. Mais il espérait que le bluff prendrait.

« Quel est ton plan, mon garçon ? »


« On se dirige actuellement, si j’ai bien compris, vers l’île où se trouvent les barbares. On doit tous y aller pour se battre. La Baronne a dit qu’on serait libre si on s’y battait. Mais je pense plutôt qu’on sera tous tué. Mon idée est de revenir sur la Laide immédiatement après avoir débarqué sur l’île. Il n’y aura qu’une vingtaine d’hommes, que l’on éliminera facilement si on les prend par surprise. »


« Très bien. Mes gars et moi sommes sur ce coup. »


C’est à ce moment là que Heartless revint, escorté par le capitaine Von Klaash en personne. Il était superficiellement blessé, mais il se traînait tout de même par terre. Et là, alors que Nark aidait son capitaine à s’asseoir et s’apprêtait à lui expliquer l’accord qu’ils avaient passés et son plan, Rosa explosa. Une boule de feu jaillit, détruisant la porte. Puis elle sauta sur le garde, le poignardant au bras. Avant que le garde ne comprenne la puissance de la mage, il mourut, une nouvelle boule de feu le touchant. La shaakt s’enfuit. Aucun des prisonniers ne bougea, trop abasourdis. De plus, il savait qu’ils seraient massacrés s’ils fuyaient leur prison, avec les deux cents ennemis présents sur le navire. Les soldats arrivèrent rapidement, se préparant à arrêter les fugitifs et à les tuer. Ils retrouvèrent rapidement Rosa qui fut ramené dans la cage, allongé et blessé après le coup de pommeau qu’elle avait encaissé. L’un des gardes discuta avec elle, jusqu’à ce que Nark comprenne qu’il s’agissait de Thalo, le protecteur. Il le dit à Heartless, puis lui exposa son plan.

« Qu’en penses-tu Sirius ? »

Il espérait que son capitaine serait d’accord avec lui. En tout cas, s’il voulait changer des choses, il devrait le faire rapidement, car ils se rapprochaient de l’île des barbares à toute vitesse.

_________________
Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 18:56 
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Rosa avait disjoncté. Sombrant dans la folie, elle avait foncé tête baissée, en solitaire. Ce fut la première fois que Heartless put admirer l'étendue des pouvoirs de la pyromancienne ( et lui qui se demandait d'où était venue la flammèche qui avait incendié son popotin auparavant... ). Sa folle entreprise fut un échec cuisant, elle revint quelques minutes plus tard, dans les vapes, tenue fermement par des soldats de la baronne. Remise en captivité, on prit des mesures pour éviter qu'elle ne fasse une nouvelle victime et aucun garde n'était plus assez fou pour s'approcher de cette porte maudite, dont le trou avait été bouché à l'improviste avec des planches de bois. Aucun prisonnier ne se risqua à lui adresser la parole, préférant la laisser dormir quelques temps, un nouvelle crise leur aurait été fatale. Sirius avait perdu toute considération envers Rosa. Il ne ferait jamais confiance à une femme qui s'était abandonnée d'une telle manière à son destin, puis à la folie. C'était une preuve de lâcheté, quelque chose dont il faisait preuve lui aussi, assez régulièrement même, c'était pourquoi il détestait la lâcheté. Ils étaient tous arrivés à un point où céder à la facilité n'était plus permis. Le lendemain, ils accosteraient pour une bataille dont ils ne ressortiraient pas, Sirius devait agir vite, trouver un plan, mais comment ? Jusque là, ses idées farfelues n'avaient fait qu'empirer la situation, c'était en grande partie à cause de lui que son groupe d'infortunés était prisonnier en ce moment même.

Il le cachait bien sûr, mais à cet instant, personne n'était plus déboussolé que Heartless, il n'était pas apte à décider pour les autres. Assis contre le mur de bois grisâtre, l’œil dans le vide, il semblait rêver mais il était enchaîné à cette dure réalité : ils n'allaient probablement pas survivre un jour de plus, malgré ses vaines promesses. Une heure passa, puis deux, puis trois... rien. A côté de Sirius venait de s'assoir un homme imposant, le premier colosse qui ne remuait pas les poings devant lui. Son dos glissa contre la paroi, ses fesses retombèrent lourdement sur le sol, le borgne l'entendit mais ne chercha pas à le voir, il regardait un insecte vagabondant entre les planches de bois. L'inconnu à côté de lui demanda d'une voix grave :

- Qu'est-ce que tu cherches ?





Heartless leva la tête, une araignée au plafond. Alors que son regard se perdait entre les fils de cette toile soyeuse, il sembla réfléchir un temps puis répondit :

- J'sais pas. La semaine dernière, je t'aurais répondu sans hésiter mais maintenant, je suis même pas sûr de savoir où je veux aller.

- Je vois, alors on est tous dans la même galère.


L'araignée descendit doucement de son repère, suspendue à un fil presque invisible, remuant des pattes presque au hasard. Sirius souffla dessus et elle partit valdinguer au gré du hasard. Son silence était justifié par le fait qu'il n'avait rien à dire.

- Ton ami Nark m'a dit que vous aviez un plan pour sortir de cet enfer.

- C'est bien lui ça. Il doit bien être le seul à y croire encore à mes "idées de génie".

- Un second de rêve en quelques sortes. Mon nom est Eliwin.

- On s'connait ?


Heartless tourna la tête vers Eliwin. Cet homme au crâne rasé et au menton négligé devait avoir la quarantaine. Son visage semblait taillé dans le roc, mais Sirius oubliait facilement ce genre d'empreintes.

- Non à priori.

- Moi j'te connais. On oublie difficilement les guignols dans ton genre, tu sais, le genre qui danse ivre sur une table en clamant qu'il sera capitaine.


Ils partagèrent un léger rire puis se turent. Sirius se rappela l'avoir déjà vu, mais ses souvenirs embrouillés par l'alcool étaient difficiles à décoder. Eliwin reprit, en montrant du regard son groupe de voyageurs peu commun :

- Alors c'est ça, ton équipage ?

- Faut croire ouais, j'ai du les rencontrer pendant un jour de malchance.

- On dira que c'est un début. Sachant que mes gars représentent le reste. J'en ai perdu un paquet à cause de Von Klaash. Je te fais les présentations :


Il donna le nom de chacun des prisonniers, Heartless, voyant leur mine défaitiste, les ignora pour la plupart. Cependant, certains de ces lascars attirèrent son attention. Le premier, Plagg, dit "La peste" se différenciait des autres par son corps délié et frêle ainsi que par son agilité. En cela, il n'était pas si différent de l'araignée que le borgne titillait; accroché au plafond, ce macaque aurait fait sensation dans un cirque. Ensuite vint Iguru, un homme aussi imposant en hauteur qu'en largeur, son air jovial témoignait de sa gentillesse ainsi que son penchant pour la nourriture. Elias fut le dernier digne d'attention, un vieil homme trapu, presque étouffé par ses longs poils grisâtres, un ancien, un vétéran, qui en avait vu des pourries et des pas mûres dans sa longue errance. Un conseil cependant, rapidement donné par Eliwin, la simple évocation du mot "corde" sonnait comme le glas de l'apocalypse aux oreilles du vieux superstitieux. Mais, dans le coin le plus sombre de leurs prison, était assis un inconnu, autant d'Eliwin que de Heartless.

- Et lui, qui c'est ?

- Aucune idée, il est arrivé là y'a pas si longtemps pourtant... Il n'a jamais prononcé un seul mot depuis qu'il est ici.


Sirius se releva enfin, animé par la curiosité. Peut-être que, caché là, devant lui, était assis un personnage digne d'intérêt. Il s'arrêta net devant l'homme qui cachait sa tête sous un capuchon déchiré. De longs bruits de respiration témoignaient de son état de somnolence, de la même manière que l'arrêt soudain de cette respiration signalait son réveil, probablement provoqué par la présence d'un individu qui le guettait. Il leva la tête et dévoila le visage qui se terrait derrière ce bout de toile. Sirius n'eut aucun mal à s'en souvenir, bien que ce n'était qu'une brève rencontre, il reconnut tout de suite le visage du jeune homme qui, l'ayant aussi reconnu, le salua amicalement :

- Tiens tiens, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu.

- Flynn ? Qu'est-ce que tu fous-là ?

- Si je le savais... La chance, ça n'a jamais été mon fort, alors là pas du tout...


Un faux rire émana de sa gorge. Mais le sourire vicieux qui s'installa sur les lèvres du borgne n'en était pas moins vrai, lui qui ne lâchait jamais l'affaire...

- Alors, vu les circonstances, tu pourrais...

- Non.

- Mais j'ai pas fini...

- Non c'est non. Je préfère me faire étriper par Von Klaash plutôt que me joindre à ta bande de péquenauds.


C'était la troisième fois que ce jeune insolent fermait le clapet du marin vaniteux. Admettant sa défaite ( à sa manière ), il s'écarta en lui rabachant :

- D'accord, d'accord ! C'est pas ma faute si t'es pas à la hauteur...

Puis il s'écarta, la compagnie d'Eliwin était bien plus appréciable, et discuter avec lui était plus utile que perdre son temps avec Flynn. Ces étranges retrouvailles pouvaient cependant difficilement s'apparenter à une coïncidence, bien qu'il ne se préoccupait guère de ces détails. Eliwin, voyant Heartless revenir, lui demanda avec un air amusé :

- Alors, c'était qui ?

- Personne, juste un escroc.
souffla Sirius avant de retomber lourdement sur le sol à côté de l'ancien capitaine.

- Alors, comme tu vas nous sortir d'ici, toi et ta bande de danseuses ?

Sirius soupira une énième fois. Il n'avait aucune idée sur la manière dont ils allaient pouvoir se dépêtrer de ces sables mouvants, d'échapper au joug d'Erzébeth, et de pouvoir un jour voguer au loin au rythme de ses envies.

- Honnêtement, j'en ai aucune idée...

- ...


Nark toussota et les deux hommes le regardèrent, interpellés par son intervention inattendue. En effet, Nark s'était immiscé dans la conversation avec une idée en tête. Alors qu'on l'interrogeait sur son idée, il leva les épaules et désigna d'un mouvement de la tête la porte de leur prison. Mis à part le fait qu'elle était à moitié défoncée mais très bien gardée, elle servait aussi comme le salon de thé privilégié de Rosa, la shaakt qui s’était tout juste extirpée de son sommeil, et d'un garde dont la voix grave et le ton protecteur ne pouvait être que le chevalier servant de la demoiselle : Thalo.
Ils complotaient déjà dans leur coin, et le fait que Thalo s'était infiltré parmi les soldats du navire était aussi ridicule qu'inespéré. Cette tentative presque folle constituait le dernier espoir des prisonniers. Avec des alliés en armure, leur sortie n'en serait que facilitée. Le plan restait à construire cependant...

Eliwin, Heartless et Mazhui s'étaient réunis en cercle, s'adressant des murmures indécodables, et ce pendant au moins deux heures. Le seul plan qui ne fut pas rejeté à cause des risques à prendre fut celui-ci :

Thalo devrait s'arranger pour faire partie des soldats qui surveilleront le bateau pendant la bataille. Sa tâche serait d'attacher l'une des barques ( celle destinée au prisonniers ) à la verge d'une des balistes déployées sur le pont du navire. Si Thalo arrivait à retourner l'engin dans le sens opposé, il pourrait servir de levier qui happerait la barque des esclaves vers la Laide et leur permettrait de rentrer sans même avoir mis le pied sur l'île. C'était à partir de là que le plan devenait incertain, car si jamais les autres gardes à bord se rendaient compte de la supercherie, ils massacreraient Thalo et couperaient le cordage. L'idée d'un empoisonnement était flou car à ce moment-là le protecteur de Rosa serait occupé à saboter les balistes, mais une fois les esclaves remontés à bord, ils auraient une chance de se battre contre le restant de l'équipage avec les armes qu'on leur donne pour se battre sur l'île. Restait à manœuvrer le navire pour l'écarter suffisamment loin du bataillon et garantir la fin du plan.
Ce plan était très risqué et personne n'avait la garantie de son succès. Mais ce fut là que Mazhui intervint : il se mit à genoux au centre d'un petit autel composé de bouts de planches et de son habit de soie ( en bien piteux état depuis le temps... ) et posa son front contre le sol.

- Je peux faire en sorte que cette dernière tentative réussisse, je prierais Moura pour nous apporter un temps propice. Sur ce, je vous prie de ne pas interrompre mes incantations, voilà un moment que je n'aie prié aucun dieu...

Puis il se perdit dans des chuchotements inaudibles dont seul le mouvement frénétique de ses lèvres était témoin. Cette soudaine lueur d'espoir que leur offrait Mazhui valait bien qu'on respecte sa demande, si ça leur permettait de rentrer vivant. N'y croyant pourtant pas plus que les autres, Heartless soupira et vint s'assoir à côté de Rosa, non sans ressentir un certain dégoût. Il n'aimait pas l'attitude de cette dernière car elle lui rappelait exactement le genre de personne que Sirius ne voulait pas être. Sachant que lui mentir ou invoquer une quelconque amitié serait vain, il lui parla froidement, pour la première fois, sans pitreries ou sourire narquois.

- Cette fois, t'as intérêt à suivre le mouvement, ou on te laissera derrière. Je sais que tout ce qu'on essaie de faire est complètement dingue mais c'est notre seul chance de nous tirer de ce trou. Rappelle Thalo, j'ai besoin de faire le point avec lui.

Il se releva aussitôt et revint dans le coin des "cerveaux", pour affiner un peu ce plan de la dernière chance dans l'espoir que, le lendemain, ils se retrouveraient tous à l'extérieur, bien vivants et libres. Heartless voulait croire que Thalo les aiderait. Dès que ce dernier se présentera derrière la porte, il lui fera l'exposé de leur opération. Il n'aurait jamais cru que cette situation se présenterait un jour et que cet abruti au visage casqué représenterait son dernier espoir. Il ne leur restait que ça d'ailleurs, à ces rats pleins de rêves démesurés entravés par les barreaux de leur cage et la fatalité d'un lendemain cruel : l'espoir.

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Dernière édition par Heartless le Dim 11 Sep 2011 17:27, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mer 31 Aoû 2011 00:26 
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« Votre mouvement. Je l’ai suivi depuis le début, d’abord amusée puis désespérée. Il n’a fait qu’enfoncer un peu plus un poignard rouillé sur ma raison, votre mouvement. Vous aurez beau arborer un ton sérieux et méprisant, vous n’en resterez pas plus qu’un imbécile. Thalo est à moi et à moi seule. Vous voulez quelque chose, vous vous adresserez à moi. Je me moque bien de savoir si mon emportement vous a irrité ou toute autre absurde réaction, je ne coopérai pas sous votre orgueil. Si vous trouvez un plan ingénieux comme un idiot qui trouve le bon mot, je lui en parlerai. S’il échoue, je brûlerai ce bateau avant qu’on décide de m’abattre. Un dernier bûcher pour exprimer ce que j'en pense... de votre mouvement. »

Il jouait une très mauvaise carte. La sorcière était elle aussi à bout et la maladresse du capitaine jouait avec ses nerfs. Rosa se releva, la colère montait à la vue de ce jeunot d’humain malavisé, il fallait s’en éloigner. Elle enjamba alors les prisonniers pour atteindre la porte. L’homme le plus proche de celle ci eut un sentiment d’appréhension et s’écarta légèrement. Cependant, la shaakt se laissa tomber près de la sortie, il souffla discrètement rassuré de voir que ses nerfs pouvaient se relâcher. La mage toqua deux fois, les yeux rivés sur ces planches de fortunes en guise de barreaux. Aucune réponse, elle colla son oreille contre la paroi.

« Les quatre ! Il a attrapé les quatre ! »

« Je te l’avais dit de pas jouer avec moi. A toi, Thalo. »

« J’abandonne… Continuez sans moi. »

« Hé hé, C’est triste de voir des gens qui abandonnent leur paie si facilement ! »


Le bruit de l’armure se rapprocha et la rassura d’une certaine manière. Elle refrappa du dos de sa phalangine pour alerter le guerrier. L’armure s’immobilisa un instant et lorsque le bruit retentit une nouvelle fois se posa contre l’autre côté du mur.


« Rosa … ? »

« Oui. Ne t’éloigne plus de cette porte, je vais avoir besoin de toi sous peu. »

« Quelque chose vous tracasse ? »

« Heartless a bien vu que tu étais là. Cette petite fouine , comme tu l’espérais concocte un plan avec le reste des prisonniers. Tu risques d’avoir un rôle essentiel vu qu’il te réclame. N’kpa est avec toi ? »

« Je... Non on s’est séparé depuis que nous sommes sur le navire. A vrai dire je n’aimerai pas retourner sur le pont. »

« Tant pis… Elle sait se débrouiller. Je vais écouter son plan, je ne veux pas qu’il te fasse courir des risques. »

« Je suis prêt à les prendre. »

« Non. Ses décisions sont catastrophiques et son ton hautain me rend malade. S’il venait à t’envoyer à la mort, ça ne serait plus une petite crise qu’il me donnerait mais une folie sans retour. Je te connais. Par le désespoir tu ferais tout ce qu’on te dit, même si c’est un malade qui te l’ordonne. »
La shaakt pousse un long soupire. « Je ne sais pas ce qui m’a pris toute à l’heure. Je n’ai jamais été jusque là… Est-ce là le signe d’une déchéance pour mon esprit ? »

« Vous… Vous avez fait preuve de courage. Vous vous êtes dressée alors que tous les autres gardaient la tête basse. Vous avez frôlé ce dont nous rêvons tous dans ce navire… La liberté… Nous sommes tous à cran et je pense qu’enfermé comme vous, je me serai brisé les poignets à vouloir sortir… »

« Des discours de guerrier… Je suis une shaakt, tes valeurs ne sont pas les miennes. Je voulais survivre… Maintenant j’attends… Parce que ma colère est réveillée et désormais plus forte que ma peur… » Un temps « Je veux la tête de cet officier qui m’a rabaissée et la tête de Von Klaash. »

Elle ne chuchotait presque plus.

« Ne nourrissez pas ce feu là ! Choisissez autre chose que la haine pour garder la tête froide ! Retournez voir Sirius et ne laissez pas cette colère voir uniquement les risques de son plan. Nous devons travailler avec lui pour nous en sortir. Laissez lui une chance de se racheter et ne sous-estimez pas ma force ! Je vaux bien dix hommes sur le champs de bataille ! »


Outre l’orgueil du Wiehl, il avait peut être raison. Sirius saurait persuader les autres prisonniers. La mage revint donc face à lui, debout avec une mine qui voulait imiter le dégoût qu’il avait osait lui montrer.


« Allez-y. Expliquez moi votre merveilleux plan. »

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mer 31 Aoû 2011 23:13 
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[HRP] deuxième partie

Le vent avait forci, la houle augmentée, le navire tanguait un peu plus et les hommes, sous les ordres du second du navire s’affairaient en bas et dans la mature pour prendre le ris et réduire la voilure.
Sans attendre une nouvelle charge du commandant, la jeune femme s’éloigna et se jeta délibérément sur l’échelle qui descendait vers les odeurs qui torturaient son estomac. Elle avait la bouche sèche, les lèvres craquelées un air famélique, mais encore assez d’énergie pour quémander pitance à Maître coque.

Normalement, l’homme n’était pas seul et trois jeunes mousses le secondaient dans sa lourde tâche de confectionner deux types de repas et de faire le service.
Celui de l’équipage, maigre et composé de soupes de gruau, fèves aux lards et parfois, quelques fromages rapidement rances, des bouillons de volailles ou de porcs, agrémentés de fruits plus ou moins frais pour éviter certaines maladies. Le tout était accompagné de biscuits plus secs que l’âme de leur capitaine, quand ils n’étaient pas farcis de vers. L’eau et de temps en temps des alcools, divers vins de mauvaise qualité, plus acides que du vinaigre, rhum, récompensaient les faveurs glaner.
Il était de notoriété que les soldats bénéficiaient de largesses qui, souvent, entraînaient de violentes bagarres et aussi pour les plus malins un trafic juteux, violemment réprimandé en cas de prise sur le fait.
Les officiers quant à eux mangeaient à loisir les volailles, porcs, entretenus avec soins par le maître de cantine et jalousement surveillé par les destinataires. Vin, spiritueux et autres font largement partis de la table du « commodore » qui ne s’en prive pas.
Une légende sur le navire court qu’il maintiendrait une cave digne de ce nom pour son usage personnel, résultat des saisies et des rapines diverses.

Maître Espinace était un géant basané, tatoué de pied en cap de motifs tribaux, impressionnants. Ces gros yeux noirs flottaient au milieu d’un océan blanc et ses dents toutes aussi claires contrastaient sur sa couleur de peau olivâtre. Rencontré en pleine nuit, il était effrayant et devait faire assez peur pour repousser les tentatives de vols de boissons et de nourritures de la part des marins.
N’Kpa arriva sur ces entre faits alors qu’il était absent. Un des garçons remplissait une soupière. Il tourna un visage ravagé par la frousse.


‘soir M’sieur ?… Euh j’peux k’aiqu’chose pour vous ?

Il déglutit comme s’il était pris en train de chapardé. N’Kpa balança sa tête de coté et d’une voix soutenu par son estomac le rassura, sur ses intentions pacifiques.

Oui jeune homme, j’ai faim et je viens prendre une gamelle… Poussée par sa fringale insupportable, elle commença à farfouiller dans les marmites encore sur les feux, sans attendre que le jeune homme l’autorise. Qu’est ce qu’il y a ici… et là… et dans celle-là ?

Le jeune se renfrogna évidemment, les attitudes des soldats n’étaient pas toujours bien acceptées et celui-là ne dérogeait pas à la règle ; Mais derrière ça c’était l’idée qu’il se faisait de la trempe qu’il risquait de prendre si jamais Espinace le trouvait en train de servir sans autorisation ce soldat...

‘tendez M’sieur, j’porte la soupe au capt’aine et je r’viens vous servir !

Le garçon plus agile qu’un singe grimpa l’échelle avec sa soupière et disparut.

(J’ai pas envie d’attendre et j’ai assez subis de brimades et fait d’efforts aujourd’hui pour avoir envie de patienter. Ici du pain chaud et fumant, là cette soupe dégage une odeur alléchante et ça, me semble être du poisson aux amandes et pommes de terres de premier choix. )

La jeune femme avait la tête dans la gamelle de soupe toute concentrée à faire ses choix, lorsqu’un ouragan s’abattit sur elle sous la forme d’une brute épaisse, ventripotente belliqueuse, braillant comme un goret qu’on égorge. Le coup qu’elle reçu sur le casque résonna comme un gong, mais le bulldozer l’envoya valser dans les gamelles derrière elle.
Elle fut relevée, attirée vers le haut comme si toute sa carcasse avait été happée par un tentacule de poulpe géant. Sous les injures du cuistot, elle se débattait en vin pour se libérer de cette armoire de muscles qui la traînait sans ménagement en direction du carré des officiers.
La porte claqua et tous les regards se tournèrent en direction du géant qui obstruait celle-ci et tenait presque à bout de bras sa victime qui se débattait.


CAPTAINE, IL Y A DES RATS SUR CE RAFIOT ET JE VIENS D’EN COINCER UN ! JE DEMANDE L’AUTORISATION DE LUI FAIRE COMPRENDRE QU’IL NE FAUT PAS TOUCHER A MON DOMAINE SANS MON AUTORISATION ?

trop sur de sa prise il ne fit pas attention aux coup de pieds aux griffes qui lui lacera le tibia et une partie du mollet. Dans un cris de douleur contenue, il propulsa N’Kpa sur la table dans un fracas de vaisselle.

Hola ! tout doux Maître cuisinier ! … Il y a… Tonitrua le commandant, sentant bien qu’il fallait couper court à ce débordement avant que Von Klaash lui-même n’y mette son grain de sel. Mais c’était sans compter sur l’animosité des deux hommes. Le capitaine se releva le poignard à la main une cuisse de poulet empalée au bout et désigna la malheureuse se relevant tant bien que mal de sa chute.

HAAAA ! Foutre dieux, par les entrailles maudites d’Oaxaca, bougre de pourritures, choppez- moi cet énergumène qui vient se jeter sur ma table, mettez le aux fers avec les autres esclaves. Espinace je le tiens pour responsable de cet incident, demain, vous me ferez monter cet homme et je lui apprendrais ce qu’il en coû…

STOP ! Cet homme est sous mes ordres. Il n’y aura pas de sanction tant que nous ne saurons pas le pourquoi de cet esclandre. Expliquez vous Espinace !

Le commandant O’Donnell Sully était rouge de rage, debout, une main sur son arme, prêt à en découdre s’il le fallait. Ses deux lieutenants suivaient l’exemple et les trois marins seconds à différents niveaux de Von Klaash en garde aussi. La tension était à son comble, N’Kpa tomba de la table maugréant par mégarde dans sa langue. À quatre pattes se frictionnant les cotes, elle jetait de derrière son casque un œil de braise au barbare marmiton…
L’œil torve du cuistot alla d’un chef à l’autre cherchant soutien le son capitaine. Sa mâchoire inférieure resta un tantinet béate, puis se ferma, dans une moue dubitative.


Euh … ben… quand chuis arrivé à mes fourneaux j’ai trouvé ce jouvenceau la tête plongée dans mes gamelles !

Ah ! Vous voyez commandant ? Vous connaissez les ordres et le vol est puni. Si jamais je laissais passer cette incartade au règlement, essayez d’imaginer ce que ce fleuron de la marine de Keresztur va devenir ? Intervint Von Klaash, trop heureux de couper l’herbe à son rival. Le commandant ne détourna même pas la tête et garda un œil sur le géant. Il allait jouer serré et pour cela le concours innocent du soldat était requis :

Soldat levez vous ! Qu’y a t-il pour votre défense ?

Je, enfin vous m’avez relevé de ma garde, commandant et comme je n’avais pas mangé, vous m’avez autoriser à aller me servir.

Alors ? voyez-vous Von Klaash, il n’y a pas eu tentative de vol, juste la juste récompense d’un soldat qui a officié sans rechigner. Et voilà que Monsieur Lespinace s’emporte un peu vite et sans raison. Le commandant revient sur Von Klaash afin de voir l’effet qui résulte de sa stratégie et sourit en voyant la mine de l’autre. Capitaine, récompensez votre chef cuistot et ordonnez que l’on serve comme il faut mon homme. L’incident est clos pour moi !
Succulentes vos raies Maître Lespinace.


Le commandant se rassit et prit sa fourchette, ses hommes encore sur le qui vive restèrent quelques secondes de plus debout. Le capitaine regarda son homme et le commandant, rendit un sourire crispé et se rassit. Au passage, il se versa un grand verre de vin.

Bougre de forbans et par ma mère cette chère catin, fort bien commandant. Il se mit à rire. Ventre bleu, par Saint thimoros, chef cuisinier, comme le suggère le commandant, donner donc la ration à cet homme et en même temps qu’il aille donner celle de nos esclaves. Je ne voudrais pas qu’ils soient trop affaiblis à notre arrivée. Ils ont un travail important, disposez !

Suis moi moustique ! Désignant N’Kpa silencieuse.

Le géant quitta la salle. Von Klaash appela son voisin tout prêt, lui glissa un mot et l’homme se leva et sortit du salon. Le commandant tiqua, mais ne pouvait réagir, il était trop tard. Le repas reprit tendu et peu convivial. L’homme rattrapa le cuistot et lui expliqua, le jeune femme pas très loin derrière capta la discussion.

Ah ! pour la Shaakt incendiaire, Le capitaine veut qu tu lui apporte que du piment à croquer et de l’eau croupie, veille bien à ce que cela lui soit remit en main propre. Lespinace fit un signe de tête.

(Slut, napenda basi wewë kufanya! ) La jeune femme n’était pas d’accord pour les laisser faire.

Maître Lespinace exécuta les ordres et N’Kpa mangea son soûl et même au-delà, à tel point qu’elle se sentait un peu lourde. Il fut étonner de constater que ce soldat n’avait pas touché à son pichet de vin et en cachette résolut le problème.

Bien, prends cette marmite et cette miche de pain, tu vas descendre en dessous et apporter ça aux prisonniers. Renverse pas car ils n’auront rien d’autre. Ah ! Cugnan rapplique ici espèce de larve, viens aider notre ami le soldat, prends la pile d’écuelles et vas avec lui donner la soupe, par contre tu donneras ça à la Shaakt et elle seule, compris ?

Oui maître Lespinace.

Le gamin prit le sac, un sourire sur sa frimousse crasseuse. Il attendit que le soldat soit disponible.

***


(((Trop affamée, je m’étais jetée sur les assiettes que me tendait le cuisinier. En quelques minutes, j’avais ingurgité plus que de raison et je ne me sentais pas très bien… Je repoussais le gobelet rempli de vin et but cinq verres d’eau. « Pauvre gourde va, si tu es malade maintenant, tu vas faire comment ? » Me houspillais-je avec violence.
Enfin le bon coté était que j’allais savoir où étaient détenus les prisonniers. Je ne savais pas trop ce qu’était devenu Thalo. En cette heure tardive, il devait dormir, ou bien fomenter un plan désespéré pour secourir Rosa. Je devrais me débrouiller seule.
Je me tourne dans l’espace exigu de la cambuse quand de derrière ma visière, que j’espère pouvoir quitter bientôt, j’aperçois sur la cloison, un lot de couteaux, hachoirs impressionnants. Soudain une idée germe dans ma p’tite tête…
Lespinace me tend une grosse soupière, une louche. Le gamin tient la miche de pain et les bols. On part enfin, alors que le petit emprunte une échelle qui plonge dans les entrailles du navire, je m’arrête et lui dit, avoir oublié la louche… Je remonte en quatrième vitesse, mon estomac est lourd comme une chape de pierre, la chaleur humide, les odeurs de pourritures, de sueurs et le roulis du navire me donne la nausée. Je pose une main sur la cloison de bois et essaye de retrouver un semblant de respiration que mes poumons cherchent sans vraiment la trouver.
J’arrive à la cambuse et, « O joie ! » l’ours des cavernes c’est absenté. Je fouille les tiroirs et rafle les couteaux, hachoirs divers. Je ne touche pas sciemment à ceux qui sont contre le mur, trop visibles. Ce ne sera pas de grandes armes, mais mieux que rien…
Je reprends le chemin inverse et avec ma louche en vue et je les entends et je suis ravie au son n’un nom qui m’est cher, sur ce navire. J’arrive devant les trois soldats et le gamin, qui me dévisagent en laissant tomber les osselets. )))

***


« Les quatre ! Il a attrapé les quatre ! »

« Je te l’avais dit de pas jouer avec moi. A toi, Thalo. »

« J’abandonne… Continuez sans moi. »

« Hé hé, C’est triste de voir des gens qui abandonnent leur paie si facilement ! »

Voilà la soupe pour les prisonniers ! Dis-je plus pour me rassurer

***


((( Faisant fi de mon annonce, le protecteur s’en va contre ce qui reste d’une porte. Des traces de lutte, ou plutôt de brûlure sur le bois et une odeur de chair cramée me prend les narines. Je suis dépitée de voir comme il m’ignore. J’avais eu l’espoir que le timbre de ma voix, même modifiée pour paraître plus masculine l’aurait interpellé ? Mais non, ce grand nigaud sans cervelle tenait la porte comme si un rat voulait se sauver.
Les autres gars se lèvent, l’un ramasse les osselets et l’autre se pousse. Je passe et rejoins l’armure en pleine discussion en messes basses je suppose avec Rosa. )))

***


Eh petit, coupe donc des bouts de pains. Dis-je en me rapprochant de Thalo et commençant de remplir une écuelle. Thalo, c’est moi et j’ai des choses à faire passer, aidez-moi… Je lui tends un couteau de cuisine dans ma main, avec l’écuelle, tournant volontairement le dos aux deux soldat et au gamin derrière moi.

***


((( Un doute m’envahi : pourvu que le Wiehlenois dans son engagement et sa droiture ne fasse pas l’impair de me refuser de donner les couteaux, parce qu’il aura décidé de sauver Rosa et les autres seuls … J’en tremble presque, mais les dernières paroles qu’il prononça banni mes soupçons et derrière ma visière, j’émis un souffle.
Derrière la porte du remue-ménage, du monde s’approche et je distribue à Thalo chaque écuelle pleine et un couteau. Les hommes qui discutent derrière nous n’y vois que du feu et je resplendis de bonheur. Enfin une action qui marche… )))

***


La jeune femme jeta un œil par dessus l’épaule du guerrier. Elle pouvait apercevoir les prisonniers à chaque fois que les mouvements du navire lui faisaient croiser les rayons de la lune. Par le caillebotis, seule source de lumière et de renouvellement d’air frais, les rais de lumières blafards découpaient en ombres chinoises des formes humaines qui parfois bougeaient.
Pour elle il était facile de deviner qui était qui dans ses connaissances, la nature lui ayant donné une vision plus performante de nuit que les humains.


Ce ne sera pas grand-chose… lui murmurais-je mais c’est mieux que rien... Comment vont-ils et Rosa ?

Les hommes commencent à trouver ça long et le manège un peu suspect.

« Bon c’est pa bientôt fini là ? »

« Ouais c’est vrai et au fait, pourquoi quel est ton nom toi, ne voudrais-tu pas jouer avec nous ? Le grand là s’en fiche de perdre sa paye, mais du coup c’est pas amusant. »

« Mais au fait t ‘es bien p’tit pour faire partie des troupes malinoises ! Quel âge as-tu et comment t’appelles-tu ? »

« Ouaip ! pi tu pourrais enlever ton casque. D’où tu viens, ne me dis pas que tu es comme le Thalo hein ? »

Les deux hommes se gaussèrent de concert. Un frisson parcourut l’échine de la jeune femme. Ses gestes s’interrompirent et elle déglutit… Chercha le soutien du protecteur…

« Que ça doit pas être beau dessous son bassinet au Thalo, Dis donc ça doit mariner là dedans ? Pas étonnant que tu t’en fiche de ta paye, tu n’as plus d’espoir ? »

Nouvel éclat de rire, rejoint avec celui du garçonnet que tout le monde avait oublié. Il servit d’intermède…

« File toi là, avant qu’on te dépèce pour faire du lard à mettre dans ta sale tambouille ! »

Le gosse fila sans demander son reste, abandonnant les restes de la miche qui fit le bonheur des deux compères.

« Où en étions nous ? Ah oui le p’tit nouveau ! … Alors ? »

(((Aïe ! Je ne sais pas comment faire sur ce coup là, Thalo au secours ! … )))

Ben... eux j’m'appelle N’Kröen et j’a euh 16 ans… enfin je crois… J’dois me grouiller sinon maître Lespinace va me gratifier d’un coup de paluche…

« Quel drôle de nom, tu entends Thalo, c’est Wiehlenois hein ? Elle embauche n’importe qui la baronne maintenant hu hu hu ! »

(((Je ne sais pourquoi, mais j’avais dans le sentiment que ça n’allait pas se terminer là. Est ce que le Protecteur n’allait pas leur rentrer dedans ?… En attendant, j'avais besoin de dormir et même si mon estomac était lourd et nauséeux, mon esprit lui était épuisé et demandait juste à prendre un peu de repos... Y arriverais-je? )))

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 00:00 
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Localisation: Au bureau de recrutement de la Confrérie d'Outremer à Tulorim
Heartless et Eliwin écoutèrent ses paroles, puis Mahui, le sage de l’équipage, l’érudit, intervint pour donner une idée. Pendant plusieurs heures, les trois hommes discutèrent, Nark tendant l’oreille pour capter ce qu’il disait. De la sueur dégoulinait de son front et la tension était à son comble. Il se rapprochait à grande vitesse de l’île des barbares et il fallait que leur projet soit parfaitement prêt. De plus, tous les hommes étaient très proches les uns des autres, enfermés à quinze dans un espace exigu. S’il ne respirait pas l’air frais rapidement, il allait exploser et ça ne serait bon ni pour ses ennemis, ni pour ses amis.

Le plan des trois alliés nécessitait l’aide de Thalo et une chance formidable, mais il y avait une dose de chance dans tous les grands plans. Le Wiehlenois devait tirer sur la barque dans lesquelles les prisonniers embarqueraient et la ramener contre la Laide, sans que les soldats de garde ne la voient. Ainsi, ces derniers penseraient que les esclaves seraient sur l’île et seraient surpris quand ils verraient quinze hommes armés jusqu’aux dents leur bondir dessus. Même s’ils donnaient l’alerte, les nouveaux propriétaires de La Laide-les-Maines seraient déjà au large et que personne ne pourrait les rattraper. Rosa eut une petite discussion avec le borgne, qui lui demandait d’appeler Thalo, mais la menaçait aussi de la laisser seule si elle ne le suivait pas. Cette première parla avec son protecteur qui repartit jouer aux osselets. Puis elle arriva et demanda à son capitaine de lui expliquer leur plan. Mais il n’en eut pas le temps.

C’est à ce moment-là que deux soldats arrivèrent, donnant à chaque prisonnier une écuelle remplie et un couteau. Un couteau de cuisine, aiguisé comme pas deux. Les deus personnes qui leur avaient donné à manger n’étaient autre que Thalo et N’Kpa. Certains des prisonniers avaient hérité d’un hachoir, un truc capable de couper les os les plus épais et les plus durs. Les deux sous-fifres de Herartless avaient fait du bon travail. Tous commençaient à manger quand un marin cria de l’autre côté de la porte, à ceux qui gardaient les captifs :

« Île en vue ! Préparez les prisonniers ! »


Immédiatement, tous les détenus cachèrent leurs lames quelque part sur eux. Trois soldats entrèrent dans la pièce où se trouvaient les cellules. L’un d’eux ouvrit la porte et sortit les prisonniers, puis les menèrent sur le pont principal, leurs épées sorties. Nark inspira de l’air frais et ferma les yeux, sentant l’air iodé de la mer rentrait dans ses poumons, ce qui changeait de l’atmosphère humide et putride qui régnait dans la cale. Sur le pont, près de deux cents-hommes. Debout sur un tonneau Von Klaash, le maléfique capitaine du navire. Sa patte folle tremblait et il portait encore plus d’armes qu’en début de journée. Quatre pistolets à la ceinture, deux poignards, une épée dans son fourreau, deux boules fumigènes, mais il y avait sûrement des lames suspendus à l’intérieur de son manteau. Sa voix grave résonna sur tout le pont :

« Que l’on descende les barques dans l’eau ! Ceux qui étaient de garde restent sur le bateau ! »


Thalo resterait donc sur la nef, un point indispensable à la réalisation de leur plan. Les barques pleines tombèrent dans l’eau les unes après les autres, quand la voix du capitaine se fit entendre :

« Ah ! Ah ! Une nouvelle crise ! »


Nark se pencha par-dessus le bastingage, surveillé de près par un soldat. La jambe de Von Klaash tremblait d’une façon inimaginable. Apparemment, il était pris de ces crises de temps en temps et elles lui causaient une intense douleur, mais elle durait moins d’une heure en général. Le barbu ne pouvant pas se battre, il fut remonté sur le pont et conduit dans sa cabine. Un mauvais point pour l’équipage d’Heartless, qui devrait combattre ce monstre. Bon, ce serait le travail du borgne de s’occuper de son opposant.

La chute des barques reprit son cours et la dernière fut celle des prisonniers. Déjà quelques-unes s’éloignaient en direction de l’île que l’on pouvait voir à près de cinq cent mètres. C’étaient une petite île sans aucun arbre et l’on pouvait voir de nombreux feux de camps brillaient. Les détenus furent mis sans ménagement dans une embarcation, accompagnés de trois gardes. Le petit bateau tomba dans l’eau. Nark leva la tête pour voir si on les surveillait. Personne. Deux des gardes étaient à côté de lui. Il fit un signe de tête à Eliwin en lui montrant le soldat qui était à côté de lui ainsi que sa lame qu’il avait sortie de sa botte. L’ex-capitaine acquiesça doucement d’un signe de la tête et compta sur ses doigts. Au troisième doigt, l’épéiste planta sa lame dans la gorge d’un des hommes pour la ressortir immédiatement et la plonger dans le cou de l’autre. Le sang gicla et on aida le fils de marchand à pousser les corps dans l’eau. Le jeune guerrier fit une légère prière à Gaïa pour le pardonner d’avoir tué. De son côté, le chauve s’était occupé de son soldat, qui coulait maintenant au fond de l’océan. C’était maintenant à Heartless de s’occuper de les faire remonter sur le bateau.

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Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Sam 3 Sep 2011 18:53 
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- Votre mouvement. Je l’ai suivi depuis le début, d’abord amusée puis désespérée. Il n’a fait qu’enfoncer un peu plus un poignard rouillé sur ma raison, votre mouvement. Vous aurez beau arborer un ton sérieux et méprisant, vous n’en resterez pas plus qu’un imbécile. Thalo est à moi et à moi seule. Vous voulez quelque chose, vous vous adresserez à moi. Je me moque bien de savoir si mon emportement vous a irrité ou toute autre absurde réaction, je ne coopérai pas sous votre orgueil. Si vous trouvez un plan ingénieux comme un idiot qui trouve le bon mot, je lui en parlerai. S’il échoue, je brûlerai ce bateau avant qu’on décide de m’abattre. Un dernier bûcher pour exprimer ce que j'en pense... de votre mouvement.

Rosa cracha son venin sur Heartless avant de s'en aller pour revoir son Thalo chéri. Cela ne fit qu'exaspérer encore plus le pirate en devenir qui se mit à rouspéter comme un vieux sénile devant ses compagnons d'infortune.

- Vous voyez ? C'est ça les femmes, jamais contentes, jamais d'accord, faut toujours tout faire pour elles ! Voilà, c'est pour ça, c'est exactement pour ça qu'il ne devrait jamais y avoir de gonzesses sur un navire ! Toutes les mêmes...

Et il grogna de plus belle contre nos amies les dames, assis au milieu de ses comparses qui l'entendaient sans vraiment l'écouter, jusqu'à ce que l'une de ses plaintes soit coupée nette par les entre-chocs de lames acérées tombant au sol, puis par la voix de Rosa, qui avait fait passer les ustensiles de cuisine, tous plus tranchants les uns que les autres, un vrai petit arsenal de boucher. Rosa se rassit à côté de Heartless et l'accosta avec un air tout aussi déplaisant mais plus serein :

- Allez-y. Expliquez moi votre merveilleux plan.

Les hommes s'échangèrent des regards confus puis des sourires moqueurs se dirigèrent vers Sirius dont la mauvaise foi n'était plus à prouver. Il se retint de sourire aussi, par fierté, alors qu'il expliquait à Thalo par l'intermédiaire de Rosa leur plan de sortie...



Von Klaash reniflait, mécontent. Un épais brouillard était venu de nulle part pour s'installer autour de la Laide et de ses frégates, gênant la vision des marins, comme si même Moura voulait les dissuader de faire couler le sang sur l'île des barbares. Mais au diable Moura, le capitaine n'allait pas se laisser dissuader par une légère brumasse de rien du tout. Alors qu'il se disait que seule la mort pouvait l'arrêter, il ressentit des fourmis dans sa jambe droite, il aurait dû se ménager sur les côtes de Nirtim contre les barbares, son corps ne tenait plus la route. Il se saisit d'une bouteille de rhum et but à pleines gorgées pour calmer la douleur, il n'irait pas au combat ce soir, la douleur le rattraperait vite. L'idée même de se trouver un jour handicapé par cette jambe de malheur lui fit boire une énième gorgée de rhum. Mais au-delà de ça, sa mission n'était pas terminée : le sang des barbares sillonnerait très bientôt la terre humide de cet îlot renégat. Il donna l'ordre que l'on amène les prisonniers sur le pont pour les faire monter dans la barque qui serait en tête de file pour le combat, là ils seraient véritablement en première ligne, Von Klaash n'était pas aussi indulgent que la baronne.

En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, les quinze prisonniers furent regroupés sur le pont du navire, face à la petite île cachée dans le brouillard. En voyant cette vapeur qui émanait des eaux sombres, Heartless donna un petit coup de coude à Mazhui et lui chuchota :

- Bien joué, je sais pas ce que t'as fait mais ça a marché.

- C'était une prière adressée à Moura. Elle nous accorde sa bénédiction.

- Au moins comme ça on a la chance de notre côté.

Ils se turent lorsqu'ils entendirent le pas lourd du capitaine Von Klaash qui contemplait cette troupe de zigotos incapables, un sourire aux lèvres. Sourire malsain qu'il adressa tout particulièrement à Sirius, son favori sans aucun doute, et pourtant sans aucune raison valable, alors que le borgne effleurait du doigt la douloureuse cicatrice qui ornait sa gorge. Von Klaash avait envie de les faire disparaître de la surface de la terre en nourrissant leur désespoir avec le sentiment qu'il leur était impossible de s'en sortir vivants, aussi il décida de pousser le vice un peu plus loin...

- Alors les bleues-bites, j'espère qu'vous savez vous battre avec que dalle dans les paluches parce que vous allez partir sans vos babioles, tous autant qu'vous êtes, bande de p'tits merdeux ! Z'en faites pas, on les revendra à bon prix, mais comme vous allez sûrement crever dès les premières minutes, y s'rait dommage de vous laisser emporter vos objets de valeur, non ? Si vous rev'nez vivants, vos joujous vous attendent dans la cale mais j'préfère vous le dire tout d'suite, vermisseaux, vous n'sortirez jamais, jamais, JAMAIS de ce putain de rafiot vivant, c'est compris ?!! Bien... alors foutez-moi l'camp d'ici et dépêchez vous d'crever, on va bientôt débarquer !

On les menaça avec des armes rouillées et les esclaves entrèrent dans le petit navire sans voiles qui les conduirait vers l'enfer. Alors que la barque s'apprêtait à prendre l'eau, Heartless adressa un regard confiant à Thalo qui le lui rendit derrière son heaume. La corde qui liait la barque au galion se dissimula dans l'eau, presque invisible. Lentement, leurs embarcations progressaient au rythme des rameurs, ces soldats musclés qui surveillaient les prisonniers et les empêchaient de fuir. il n'étaient que trois mais ils étaient grands et musclés. Lorsqu'ils eurent l'île en vue, Heartless s'apprêta à donner le signal de.... quel signal ? Il se rendit compte qu'il n'avait pas parlé d'un quelconque signal à Thalo qui ne pouvait les suivre du regard à cause du brouillard ambiant. Sirius n'avait pas le choix, il décida d'improviser. Sirius essaya de siffloter, comme si de rien était, sur un air de chanson de taverne, mais il n'y parvint pas, le manque d'eau qui avait déjà rauqué sa voix rendait tout sifflement impossible. Sirius fit un signe de la tête à Nark et, sans gène, il demanda à haute voix :

- Hé, quelqu'un sait siffler par ici ?

Les deux rameurs se retournèrent mais ne purent dire mot, une lame leur trancha la gorge l'un après l'autre et ils tombèrent de la barque, morts. Seul restait leur supérieur qui, affolé par la rébellion, tira son arme de son fourreau et la pointa vers la gorge de Heartless, leur supposé chef. D'autres crissements lui dirent écho et la quinzaine d'hommes qu'il retenait prisonniers dégainèrent leurs dangereux ustensiles de cuisine, lui ôtant tout espoir de s'en sortir en un seul morceau. Sirius écarta légèrement la lame de son champ de vision et il se releva à la hauteur de soldat de Kerezstur pour lui adresser une ultime requête :

- Toi.

- O-Oui ?

- Siffle.

- Pa-pardon ?

- Siffle, tout de suite !

- Mais... Mais...


L'homme en armure bégaya un peu avant de glisser ses deux doigts entre ses lèvres. S'ensuivit un sifflement sonore et très bruyant, qui aurait réveillé les requins, encore aurait-il fallu qu'il y en ait eu ici... Heartless adressa un sourire amical au chef de troupes puis lui donna un dernier conseil d'ami.

- C'est bien, t'es un bon gars. Maintenant cramponne-toi.

- Hein ?


Et soudain, la barque s'arrêta net avant de repartir brusquement en marche arrière. Ce freinage inattendu fit trébucher le soldat qui tomba à l'eau avec tout son attirail. La phase une était un succès. Les autres mettraient encore longtemps à se rendre compte de l'absence des prisonniers avec cet épais brouillard à couper au couteau. Les anciens prisonniers étouffèrent leurs rires et Sirius longeait la corde du regard, attendant de voir apparaître à son extrémité la Laide-les-Maines.

- C'était la première partie du plan, maintenant on doit prendre ce rafiot.

Sur le pont de la Laide, c'était le bordel. Thalo s'était fait prendre sur le fait et il s'était fait encercler. Alors que les gardes et autres marins se perdaient en insultes devant lui et le menaçaient avec la pointe de leurs lance, un véritable géant fait son entrée. C'était le maître Lespinace, le cuistot affecté au navire par ordre de son capitaine Von Klaash, un homme imposant, tatoué de partout, qui dévoilait ses dents jaunâtres au travers d'une grimace. Une poêle chaud-bouillante à la main, il pointa du doigt le guerrier déguisé :

- Toi, t'es qui ? Un traître ?!

Il poursuivit son interrogatoire parsemé de jurons crachés à la face de Thalo, pendant ce temps là, un garde plus en retrait admirait la scène, pouffant de rire à l'idée qu'un seul idiot ait voulu se mesurer à l'équipage de Von Klaash.

- Beau casque, j'peux te l'emprunter ?

Soudain, la vision du soldat s'éclaircit, il n'avait plus de visière, plus de casque du tout même. Il se retourna, surpris, avant de se prendre son propre casque dans les dents et de tomber au sol, assommé par Heartless. Le choc bruyant visière/crâne interrompit les longues moqueries de Lespinace et tous les hommes du navire se tournèrent vers Heartless comme un seul homme.

- Par mes saladiers, ils sont deux ? C'est une mutinerie ? C'est une révolte ?!

Les lances se tournèrent vers le borgne qui retint un petit frissonnement de terreur avant d'arborer à nouveau son sourire confiant et arrogant, alors qu'il jouait avec le heaume de sa dernière victime :

- Une révolte ? Non, messieurs, c'est juste un abordage.

Et aussitôt, une quinzaine de silhouettes surgit du bastingage, armée de couteaux et de hachoirs, sous les yeux ébahis des hommes de Von Klaash. Chargeant sans pourparlers, les prisonniers hurlèrent à l'unisson, brisant des crânes pour briser leurs chaînes. Sirius dépouilla le soldat à terre de ses armes et prit sa dague pour la coupler à son couteau de cuisine puis jeta une épée à Nark. Les deux compagnons chargèrent ensemble, vite rattrapés par le reste de la troupe. Heartless fut soudain frappé par une vision fugitive du chapitre sanglant auquel il avait participé inconsciemment sous l'emprise de la rune maléfique de Hrist, un véritable carnage...

"Les barbares se hâtaient au combat, les pieds embourbés dans l'eau, les yeux rivés sur la baronne qui était là, vulnérable, sur la plage. Sa frêle silhouette fut rapidement dominée par la masse noire qui se ruait vers les envahisseurs comme des pantins désarticulés. Lors du premier échange de coups, les ennemis d'Erzébeth se rendirent compte que leurs adversaires n'avaient plus rien d'humain : le corps recouvert du sang de leurs victimes, une expression de souffrance horrible sur leur visage traversé par des flots de larmes, ils incarnèrent l'humain dans toute sa misère et sa bestialité. C'était au Mal pur et simple qu'ils étaient confrontés, un échantillon de l'enfer de l'esprit pensant, mais le pire était à venir. Rapidement, une ombre maudite déchira le ciel et s'abattit sur l'un des plus puissants guerriers barbares, qui avait goûté avant de mourir à cette peur qui lui tenaillait les tripes avant même la lame qui le faisait littéralement, confronté à l’œil rouge sang de son agresseur : Heartless. La pierre maléfique qui faisait ressurgir les pires douleurs et les pires frustrations de leurs victimes eut un effet dévastateur sur le borgne, dont le cœur semblait, à cet instant, réellement absent de sa poitrine, alors pourtant qu'une tension effrayante se dégageait de sa poitrine par battements.

Il n'y avait pas que la rune, il y avait autre chose qui s'en prenait même au sang qui coulait par torrents dans ses veines. Cet homme en face d'eux avait laissé la Bête l'envahir, le monstre qui se cachait en chaque homme avait toujours l'air effrayant de nature, mais lui ressemblait plus à l'incarnation même du monstre, enfermé dans un corps d'humain. D'ailleurs, il était bien humain, si on l'avait appelé "monstre" à ce moment-là, c'était seulement à cause de la fureur extraordinaire dont il faisait preuve en lacérant ses victimes, les tuant tous de la manière la plus brutale et immédiate possible. On aurait juré qu'il pleurait des larmes de sang, mais il y en avant tant sur son visage qu'on ne pouvait clairement faire la distinction. Alors qu'il sautait sauvagement sur ses ennemis désemparés, il hurlait : "Ce n'est pas moi. Ce n'est pas ma faute. Je n'ai rien fait. Pourquoi m'appelle-t-on "Heartless ?"


Oui, c'était vrai, Heartless avait du sang sur les mains depuis longtemps maintenant. Plus qu'il ne pouvait en supporter. Alors comment pouvait-il se pardonner d'avoir tué pour un rêve incertain ? Le pirate en herbe n'avait pas pour coutume de réfléchir, et il ne le fit pas. Il hurla à ses ennemis, n'écoutant que son instinct : il ne tuerait personne de ses mains si sales en cette douce matinée, c'était là une preuve de fierté. Il se le dit tout haut : Erzébeth, la maléfique, Erzébeth, la salope... elle n'avait pas eu son âme et elle ne l'aurait jamais. Parole de Sans-Cœur !





La brume se dissipa enfin dans l'esprit de Sirius. Ensuite, le chaos total, le boucan d'enfer. Les hommes de Heartless avaient gagnés l'avantage de la surprise, inspirant terreur et désordre à leurs ennemis qui n'avaient pas le temps de se regrouper, une autre partie des hommes montait la garde à l'autre bout du navire et se préparait à surgir, alertés par les bruits des lames qui se croisaient. Nark se déchaînait au milieu de ses adversaires et Heartless, non loin, faisait tourner ses couteaux devant les yeux des marins. Il arrêta son manège alors qu'une épée menaçait de s'abattre sur son crâne. Il effectua une légère parade en faisant glisser la lame de sa dague contre l'autre et en profita pour mettre un violent coup de pied dans l'abdomen de son adversaire qui tomba à genoux, plié en deux. Il eut un léger moment d'absence lorsqu'il regarda l'homme qui se tordait de douleur devant lui : il se souvint des deux hommes qu'il avait froidement abattus à Kendrâ Kâr, et il s'imagina en train d'égorger celui-ci; cette vision le dégoûtait. Alors qu'en face, un autre assaillant arrivait pour en découdre, Sirius passa derrière l'accroupi et prit appui sur son dos pour fondre sur le prochain adversaire, dont il avait aussi entrevu et évité le meurtre. Ces manœuvres étaient peut-être aussi folles que le borgne l'était lui-même, la distance qu'il prenait avec la mort n'avait plus d'importance à ses yeux. Il ressentait une sorte d'extase, une adrénaline peu commune, son sang qui bouillait dans ses veines. Il se sentait revivre les innombrables abordages qu'il avait lu étant petit, il se voyait à la place de tant de héros qui avait bercé son enfance et la vie n’était plus qu'un jeu. Si il devait mourir, il se disait qu'il n'y avait pas de meilleur moment que le moment présent, mais il allait vendre cher sa peau même si à cet instant la crainte de Phaïstos semblait n'être qu'un lointain souvenir. Pendant qu'il valsait entre ses ennemis, il se promit intérieurement de ne tuer aucun d'entre eux.

Il relégua sa rêverie au second plan lorsqu'il atterrit sur son adversaire, les deux pieds en avant, pour au terme d'une roulade, se replonger dans l'action. Non loin de lui, le combat se poursuivait, mené par tant d'âmes et de personnalités différentes. Eliwin faisait face à un jeune marin effrayé qui le tenait en joue de manière maladroite. Confiant et n'ayant pas l'intention de tuer un homme si jeune, il laissa tomber ses armes au sol tout en faisant bien comprendre, par l'intermédiaire d'un rire sec, qu'il n'était pas question pour lui de se rendre. Le jeune homme tenta une frappa bien imprudente vers les yeux de l'ancien capitaine mais son arme s'arrêta net, bloquée par une force inconnue, tant les bras d'Eliwin ne touchaient pas l'arme. Un autre sourire interrompu s'ensuivit, et le bleu-bite se rendit compte que son adversaire avait bloqué la lame entre ses dents puissantes. Effrayé par une telle prestation ( dont certains diraient tout droit sortie d'un cirque ), le mousse abandonna son arme à la mâchoire d'Eliwin et resta figé devant le colosse. Arborant un rictus sadique, le vétéran recracha négligemment cette arme devenue inutile et resta sourd aux prières de son adversaire, le temps d'un coup de poing en pleine face.

- Ahh, les jeunes de nos jours...

Non loin encore, Iguru ( dont on disais qu'il était aussi imposant en hauteur qu'en largeur ), se lécha les babines lorsqu'il sentit le ragoût en train de rôtir dans la cuisine de Lespinace. Alors que, dans le désordre de la bataille, il se mit en tête d'y "jeter un coup d’œil", un lancier apeuré par sa stature lui barra la route et le traita de "gros porc" avant de lui porter un coup de lance. Mais la pointe n'arriva jamais jusqu'à Iguru qui bloqua l'arme avec sa seule main gauche.

- Ah bon, vous avez du porc ici ? Je vais aller voir !

Le soldat tétanisé fut soulevé comme une simple brindille par le gros hommes avant de se faire jeter par dessus le bastingage comme un vulgaire sac de pommes de terres. Car rien n'arrêtait l'appétit d'Iguru qui se mit à investir la cuisine.

Personne ne faisait attention au vieux Elias, dans toute cette agitation, et ça l'arrangeait, ce vieux bouc. Mais lorsque survint une grande gueule plus irrespectueuse que les autres envers les personnes du troisième âge, la donne changea du tout au tout.

- Haha, tu es cuit, pépé ! Les gars de ton genre sont tout juste bons à moisir au bout d'une corde !

- CORDE ?!!


En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, un hachoir vint se planter dans le mât juste à côté de la tête de l'insolent, suivi d'une ribambelle de petits objets tranchants qui, l'un après l'autre, entourèrent la silhouette pétrifiée du pauvre vantard. Elias se mit à son niveau et arbora son regard de psychopathe le plus effrayant possible pour lui hurler, armé d'un autre hachoir qu'il sortait d'on-ne-sait-où...

- Écoute-moi bien, petit con... Jamais, JAMAIS on ne prononce le mot "CORDE" sur un NAVIRE, c'est compris ?!! Ça porte malheur...

Il continua de lui hurler dessus jusqu'à ce que la cotte de mailles du soldat se mette à rouiller. Quand un inconscient, un fou suicidaire se risquait à évoquer le mot "corde" devant Elias, généralement, il finissait par se faire dessus...

Le combat avait duré assez longtemps pour que les soldats s'organisent, et deux d'entre eux se placèrent devant le stock des armes confisquées pour mettre en place un guet-apens, mais voilà, à peine arrivés, ils aperçurent un homme au corps diablement élancé qui tenait dans ses bras, sur sa tête, ses épaules, entre ses jambes, un peu partout, toutes les babioles confisquées aux prisonniers. L'air innocent, il haussa les épaules ( faisant tomber quelques colliers au passage ) :

- Trop tard !

Puis, avant que les soldats ne firent quoi que ce soit, il tira sur un bout de corde et s'envola pour slalomer entre les cordages de la Laide, faisant tomber sa cargaison au-dessus de la bagarre, une bienheureuse distribution de cadeaux pour le camp du borgne. D'ailleurs, pour revenir au borgne qui distribuait joyeusement ses pains à tout va...

Le cimeterre de Heartless tomba du ciel pour atterrir dans sa main suintante de sueur et il se servit de la pointe de l'arme pour déloger le casque de son adversaire du moment et lui asséner un coup de boule bien senti. Lorsqu'il fit tomber cet adversaire de plus, il se heurta à quelque chose de trop dur pour être un homme, et de trop flasque pour être un mur. Derrière lui, le géant du nom de Lespinace agitait sa poêle à frire brûlante ainsi que divers ustensiles de cuisine peu sympathiques. Ses lèvres boursouflées se murent en un sourire sadique :

- Bonjouuuur vermisseauuuu !

- Bonjour...


Heartless bloqua de justesse le coup de poêle à frire qui survint juste après, mais la surprise combinée à la puissance de la frappe et la sensation de brûlure suffirent à le faire retomber sur ses fesses. Quelques secondes plus tard, il se retrouva la tête à l'envers, la jambe gauche fermement tenue pas la poigne de fer du cuistot fou furieux qui lui fit profiter de son haleine de chacal ( les mouches tombaient ) le temps de quelques menaces et présages de mauvaise augure.

- Alors... Comme ça on se croit plus fort que Von Klaash, hein ? Tu sais c'qui arrivent aux souris dans ton genre ?

- Euh... Quand le chat n'est pas là, les souris dansent ?

- Keuwa ?

- Tu sais, l'expression populaire, les chats, les souris, le fromage...

- Mais... c'est quoi le rapport ?

- Et bien tu vois en fait...


Heartless tenta de se sortir de sa situation cocasse en lui faisant avaler des absurdités sans queue ni tête, une simple diversion le temps que quelqu'un se décide enfin à le sortir de ce mauvais pas dont il ne voyait aucun autre échappatoire...

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Dernière édition par Heartless le Jeu 15 Sep 2011 19:05, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Lun 5 Sep 2011 11:22 
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N’kpa réapparaissait. De son habituelle bonne humeur, elle donna du baume au cœur du guerrier désespéré. Apporter la soupe aux prisonniers, quelle idée de génie ! Thalo lui s’ empressa de l’aider à sa demande, à la vue des couverts il se doutait que l’humoran devait avoir une idée derrière la crinière. Elle prenait des risques. Cependant la jeune femme s’en sortait bien mieux que lui. Le protecteur se dirigea alors vers Rosa pour lui donner ce qu’il jugeait être la meilleure part. Sa vue ne la rendit pas d’avantage ravie, la sorcière semblait perdue dans une nouvelle de ses réflexions mystérieuses. Elle marmonna ses remerciements brefs lorsque ses mains touchèrent le bol.

« Je vous ai évité les piments que le cuisinier voulait vous donner. Alors ce plan ? »


« Tu seras un levier. Un levier particulièrement exposé… »


Elle lui expliqua toujours de façon détachée ce qu’il allait entreprendre. Thalo hocha la tête, bien décider. Il osa un contact, une tape sur l’épaule. Cela eut le mérite d’attirer son attention un instant puis la mage lui pria de repartir. L’homme d’armes rejoignit N’kpa, serein et répondit à ses inquiétudes :

« Dame Aqamaq va bien mieux ou du moins elle parvient à se maîtriser… Mais par Gaïa quelle épreuve nous devons endurer ! J’espère que les machinations du capitaine vont marcher ou nous sommes perdus… »


Leur conversation succincte prit fin au moment où l’impatience des gardes éclata. Les amusants joueurs s’étaient changés en mauvais gardes prêt à démasquer la moindre entourloupe. Ses railleries de wiehlenois bien élevé ne seraient d’aucun remède, voir ne feraient qu’empirer les choses et les doutes se tournaient vers N’Kpa. Tant pis, philosophie Garzok !

« Je pense qu’il manque un ou deux osselets à la partie, pas vous ? »


Il fila un énorme crochet sur le nez du grand gagnant qui l’assomma aussi sec, Cardec dépité se mit à balbutier :

« Oh ooh ! Eh oh ! Moi je savais pas que t’étais Wiehlenois ! Mais tu sais j’ai un lointain cousin qui en est un… Je le pensais pas vraiment ! Tu vas pas me frapper hein ? »

« Récupère ta paye et j’oublierai la tradition des miens pour les petits malins. Tout ça n’était qu’une histoire de triche pas vrai ? »


« Ouais… De la triche… Il l’a bien mérité sa droite… Ouais ! »

Le garde encore debout se mit à rire tout à coup, trop content de récupérer les gains perdus. Thalo fit signe à « N’Kröen » qu’elle pouvait partir si elle le voulait. On hurla que l’île était en vue. L’armure partit une légère peur au ventre afin d’appliquer l’étrange plan.


« Je vous demande pardon ? Ma mère quoi ? »


Thalo se retrouvait dans une situation que tous les wiehlenois admiraient, se retrouver seul avec sa lame contre des dizaines d’épées ennemies. Il pouvait enfin en découdre avec la rage qu’il retenait depuis des lustres. Plus de discrétion, l’heure était au combat. Pas une seconde le guerrier pensait au rapport de force complètement en défaveur à son égard. Il tenait bien sa garde et ses adversaires l’entouraient mais n’approchaient pas d’un pas. Seul le cuisinier, à la grande surprise du déserteur, faisait office de chef à bord et l’insultait à tout va. Le registre de l’animal semblait bien cru et visait principalement les parents de Thalo. L’honneur le sommait d’exiger réparation néanmoins il attendrait le retour des autres pour obtenir un duel dans la bataille.

Le plan d’Heartless aux abords complètement fêlés ne fut pas difficile à mettre en place. Le protecteur put attacher la corde alors que tous les yeux furent rivés devant le discours terrible de Von Klaash puis coup du sort ou appui des dieux, il fut de garde sur le pont. La suite fut plus évasive, la brume l’empêchait de voir à plus de quelques mètres. Se servir d’une baliste comme levier de fortune se montra ardu seul et sans pouvoir dissimuler le vacarme de la manœuvre. Un marin remarqua au bout de quelques minutes sont attitude suspecte. Sous l’effort, Thalo répondit machinalement qu’il appliquait des ordres du capitaine, pour tirer sur les couards qui se repliaient par exemple. Le mensonge n’étant pas sa prédilection, l’interloqué s’éloigna pour en référer à son supérieur : Lespinace. En un éclair, une foule d’hostiles rappliqua vers lui sans trop savoir que faire. L’un d’eux s’approcha pour le saisir, il pensait que la Laide-des-Maines l’avait rendu fou mais s’arrêta net lorsque le wiehl dégaina son épée. Les lances tombèrent dans sa direction et la colère monta chez ses adversaires. Traître ou dérangé, ils l’interpelaient de tous les noms.

Le chef arrivé, le combat n’allait plus tarder. Thalo ne se rendrait pas. Soudain un bruit sourd et Heartless entra en scène, suivi de ses nouveaux acolytes.
Il s’en suivit un combat digne de toute mêlée des grands champs de bataille : On comprenait tout ce qu’il y avait à savoir, c’est-à-dire rien. Le brouillard, l’absence d’uniforme pour les marins et le vacarme rendaient le tout chaotique. Le wiehlenois se jeta alors dans cette lutte prêt à faire sa part.

La mage se hissa sur le pont alors que la prise du navire battait son plein. Ce tableau la sidéra mais elle sourit, la liberté se trouvait toute proche. Impatiente de pouvoir à nouveau marcher où elle voulait, la shaakt s’empressa d’aider son camps. Elle marqua chaque adversaire de son nouveau sort de feu, les concernés devinrent alors comme des torches dans la brume extrêmement facile à viser. Contrairement au carnage du village, peu de sang fut versé sur le pont. Ce n’était pas plus mal. Des gardes qui s’envolaient, des railleries incongrues… La bande d’Heartless lui ressemblait bien, tous à rire pour des futilités. Ils faisaient leur travail, elle ne releva pas d’avantage. Le capitaine d’ailleurs, semblait en bien mauvaise posture, pauvre petit rat. Il tenait une joute verbale avec l’horreur humaine qui avait ordonné qu’on lui donne des piments et de l’eau croupie. A la vue du dos fragile de ce tas de graisse, le sadisme shaakt s’éveilla en elle. Dans l’idée d’aider son capitaine, la magicienne encore en forme envoya une imposante boule de feu au second de Von Klaash qui dans l’impact toucha la totalité de la colonne vertébrale. Le coup fut terrible mais son apparence prouvait bien sa robustesse, il tomba certes le dos rongé par les flammes qui s’atténuaient peu à peu. La douleur lui imposa un temps de réaction bien long qui permit à l’elfe sombre de s’en approcher. D’un coup de pied bien mauvais, elle brisa une des mains du cuisinier puis lui adressa alors qu’elle reprenait la marche :

« Merci pour les piments. »


La mage laissa au capitaine qu’elle avait peut être sauvé, ce si puissant cuisinier maîtrisé.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2011 00:29 
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Après la distributions des repas aux prisonniers tout s’enchaîna rapidement. Les deux soldats devenaient un peu trop insistants et le brave Thalo vint au secours de L’Humoran à court d’idée en détournant le sujet.
Derrière les deux faux matons la répartition des armes improvisées et les discussions avaient repris.
Soudain, un des garde s’étala le pif ensanglanté et sonné. Le Wiehlenois venait de se libérer en un seul coup de poing bien placé, des tensions qu’il avait emmagasiné depuis fort longtemps. Le gamin lui, avait pris ses jambes à son cou, sûrement pour allez donner l’alarme. Le second gardien balbutia un charabia propre à sa couardise.


***


(((Thalo me fait signe de partir et je ne me fais pas prier… Je pose les pieds sur la première échelle, quand un cri retentit au dessus. L’île est en vue et le navire silencieux jusqu’à présent devint plus animé qu’une ruche.
Je ne peux rester là, sinon je vais me retrouver enrôler sur une barque pour aller guerroyer contre des gens qui ne m’ont rien fait.
La panique me prend et je m’enfile vers l’arrière du navire, abandonnant les ustensiles de cuisines. Dans ma fuite, courbée en deux à cause du plafond trop bas, dans le noir le plus complet, je me prends les pieds dans quelque chose et… trou noir…)))

***


Quand la jeune femme revint à elle, le vacarme de la bataille au-dessus sur le pont supérieur faisait rage.

***


(((je m’assoie, jette au loin le casque de colère et me masse la bosse qui émaille mon front. J’ai une migraine du tonnerre. Mes yeux s’habituent doucement à la pénombre et je commence à distinguer les formes vagues de l’entre pont, la barre du safran qui oscille bizarrement de gauche à droite, comme si le navire était livré à lui-même.
Soudain, je prends conscience que les bruits que j’entends sont ceux d'une bagarre. Serait-il possible que Heartless, Rosa, Nark, Thalo et les autres ce soient révoltés ?
« Allez ma fille, ce n’est pas en restant sur ton séant dans le noir que tu sauras ce qu’il se passe ! » Me dis-je à voix haute pour me rassurer et me motiver. )))

***


La jeune femme rassembla ses affaires. Elle avait sur elle cette magnifique cape mordorée, chatoyante qui la rendait insaisissable. Elle sortit du faux pont, passa la tête par l’écoutille juste au moment ou une tête roulait à sa rencontre. Son cri se perdit au milieu des autres, N’Kpa disparut à la vue de tous.
Dans le capharnaüm qui sévissait sur le navire, entre les cris, le fracas des armes et dans ce brouillard à couper au couteau, l'Humoran entrevit des lueurs rougeâtres et comprit que Rosa était à l’œuvre. Elle se glissa sans pêne entre les cadavres et les combattants divers, ombre silencieuse et discrète. Elle s’était armée de l’épée lourde de soldat...

... Le sabre fendit l’air moite vers sa tête, son bras s’arma par réflexe et le choc violent projeta l'épée loin et la fit chuter. L’homme édenté se jeta sur elle comme un furibond, mais sa course s’arrêta nette. Le souffle coupé, les yeux révulsés, le marin venait de se prendre de volée une des pattes de la jeune femme en plein estomac, la deuxième l’avait cueilli dans l’antre jambe.
N’kpa recula sur ses coudes, s’extirpant tant bien que mal des corps et débris divers qui jonchaient le pont.
Sa main tomba sur un sabre ébréché, elle s’en saisit et se dirigea vers l’arrière du navire où le tumulte était moins important. Le château arrière du navire, l’antre du despote et ses secrets si jalousement gardés. De notoriété, ceux qui étaient parvenus jusque chez lui ou invités contre leur gré, n’en étaient pas ressortis indemnes. Personne ne dérangeait Sire Von Klaash chez lui et ceux qui par leur inconscience ou leur malheur osaient, risquaient d’apprendre quel en était la récompense, l'Humoran l'ignorait...
Ici étrangement les combats n’avaient pas encore laissé leurs empruntes.
De chaque coté du couloir, deux ou trois portes étaient closes. Les bruits de la bataille étaient atténuées et la jeune femme curieuse de découvrir les lieux poussa sa visite à pas feutrés. Une première porte ouverte, rien qu’une cabine sommairement meublée.
Puis des bruits provenant de celle du fond plus grande, à doubles ventaux, attira son attention. Elle y colla son oreille et reconnu le capitaine en pleine furie, pestant, vociférant contre quelques choses ou quelqu’un.
Un frisson parcourut son échine, un regard en arrière... Jusqu’où irait-elle en cet instant ?


***


(((Oh !… l’envie d’embrocher cette sale baudruche me passe par la tête, mais ma petit voix primitive me renvoie l’image du personnage dans tous ses atouts. Et de mémoire si je n’arrive pas à compter le nombre d’arme sur sa personne, celui de ses cicatrices m’en dit long sur ses compétences et l’abnégation maladive qu’il doit avoir de souffrir et faire souffrir au combat… Aïe ! quelqu'un rapplique…)))

***


Le cœur battant à rompre, la jeune femme sauta dans la pièce voisine et eu juste le temps de refermer la porte. Des pas de course, une voix de marin affolé qui informa Von Klaash des frasques du capitaine déchu et de la mutinerie. Le Pacha sortit de son domaine en grande pompe, furibond, gueulant comme le soudard qu’il était. L’amiral vomit sa colère et les voix s’éloignèrent. Quelques secondes passèrent, la jeune femme viola la cabine princière…

Tout était étrange pour elle… En arrière d’une table de salon lourdement chargée des restes de victuailles et diverses choses s’ouvraient des fenêtres à cul de bouteilles ne laissant filtrer qu’une lumière opaque et colorée. L’une d’elle était ouverte offrant un brin d’air humide et rafraîchissant, couvrant à peine le mélange d'odeur de renfermé, de sueur et d'alcool. Tout au tour, des placards marins couvraient les pans des murs décorés de sculptures et de moulures variées. Partout des lampes tempêtes et des bougies offraient une lumière chaude et dansante. Dans l’un des murs, une porte coulissante, laissait entrevoir la couche du capitaine. Dans un coin une magnifique robe exposée attendait la belle qui l’aurait mise en valeur… À moins que ce ne soit celle destinée à la seconde, que sa beauté avait condamnée ?
Partout, des objets en tout genre, des babioles, tableaux sculptures, armes ornaient murs ou pendaient aux solives du pont. Un éclat attira l’œil de l'Humoran. Un joli meuble aux décorations très féminines en partie vitré exposait des bijoux, cuillères, couteaux et fourchettes, poupées gigognes et pleins d’autres objets tous aussi hétéroclites les uns que les autres. Une petite boîte ouvragée ouverte contenait un groupe de petites fioles de couleurs d’une finesse extraordinaire.
La jeune femme tendit une oreille jeta un regard en arrière et poussée par une pulsion digne d’une pie, elle rafla les bijoux, la petite boîte et ses trois fioles, qu’elle referma avec précaution avant de glisser le tout sous son plastron de cuir…

Soudain, la porte claqua comme soufflée par un ouragan. Von Klaash titubant apparut comme une explosion. Les quelques secondes de surprises qui suivirent permirent au premier de s’armer comme et à la seconde de se mettre en garde.


TOI ! Ventre bleu, sac à vinasse, pourceau d’Oaxaca, vermine putride de fumier ! J’vais te faire courir les tripes à l’air histoire de t’apprendre à respecter tes supérieur. Qui es-tu ? un espion à la solde de la Baronne ? Un sbire engagé pour m’occire pendant mon sommeil, ou empoisonné ma pitance ?…

À chaque exclamation, à chaque progression du vociférant, N’kpa se tassait sur elle même dans une position prête à bondir. Elle dégrafa la cape mordorée et la jeta sur le coté. Tous ses muscles étaient tendus comme la corde d’un arc.
Elle secoua la tête et ses nattes se délièrent formant une corolle rougeâtre autour de son crâne, dévoilant ses longues oreilles et un visage féminin, loin d’être celui du jeune soldat pour qui elle se faisait passer. Les griffes de sa main au sol traçaient des lignes nerveuses arrachant des escarbilles dans le bois. L’autre chercha dans sa jambière le poignard dissimulé. Ses grands yeux ronds aux pupilles dilatées reflétaient sa détermination à ne pas se laisser faire.

Von Klaash stoppa ses élucubrations et hésita. Non par peur, l’homme ne craignait rien, ou personne si ce n’était la Baronne, ses menaces et surtout les faits qui les accompagnaient le plus souvent. Il se frotta le menton en dévisageant la jeune femme.
Soudain, il venait de se rendre compte qu’il avait dans sa propre cabine un drôle d’oiseau ; une Humoran ?
Oui, il connaissait… Ces êtres presque devenus une légende, depuis les grandes épurations. C’était la première fois qu’il pouvait en contempler de si prêt et, qui plus est, un spécimen pas des plus repoussant à admirer...
Comment était-elle parvenue à se faire engager dans la garde Malinoise ? … Ça n’avait aucune importance… Le fait était qu’elle l’avait trompé, qu’elle s’était introduite dans son antre, qu’elle avait transgressé les interdits et pour finir, elle était une femme et trop jolie de surcroît… La dernière qui avait bravé son mécontentement trônait en figure de proue.

Il cogitait rapidement et, il fit un lien hypothétique entre le chef des esclaves, cette brelle de borgne qui ne lui revenait pas et qui saccageait son navire et son équipage… Elle devait être une pièce du puzzle qui avait permis à l’insurgé et ses sbires de s’en sortir. Elle était peut-être sa muse, il en sourit vicieusement de l'intérieur. Elle allait payer et le borgne allait la voir souffrir et mourir sous ses yeux. Il bavait déjà de plaisir à lire la peur qu'il inspirait sur l'expression de l'Humoran. Il allait savourer se combat...

Avec un ricanement pervers, le capitaine sortit une petite bouteille, en but une gorgée et s’arma dans chaque main. Un cimeterre lourd et large et un sabre léger et rapide dans l’autre. Son baudrier retenait un groupe de couteaux de lancés qui en disaient long sur l’étendue de ses compétences martiales.


Alors ma jolie, as-tu adressé une dernière pensée à Yuimen ? J'ai comme un pressentiment que Zewen a tissé un fil qui aujourd’hui risque de voir le bout s'effilocher et rompre. Rasure toi, Moura la déesse de la mer saura accueillir ta dépouille, même si elle lui arrive par petits bouts Hu Hu Hu ! ... Je vais te laisser une chance d’apprendre ce qu'est la souffrance au point que tu me supplieras d’en finir, tu es d'accord j'espère?

La jeune femme déglutit et son cœur s’il avait pu, aurait bondit de sa poitrine qui se soulevait au rythme accéléré de sa respiration angoissée. Les mots avaient fait leur office, la peur était maintenant lisible dans son regard, mais elle gardait encore une once d'espoir, dans une bravache juste pensée.

(Oh ne sous-estime pas ton adversaire vieille carne, je pourrais te surprendre.)

L’homme ne termina pas sa phrase calmement. Il l’avait accompagné d’un saut magistral en direction de la jeune femme, qui l'esquiva avec brio.

Von Klaash malgré son handicap articulaire montrait une jouvence et une rapidité déconcertante… Le cimeterre siffla en passant au-dessus de la tête de la victime, alors que le sabre lui dessinait une première estafilade à l’épaule gauche.


***


((( Je n’en croie pas mes sens et je retiens un cri à la douleur de mon épaule. Comment peut-il être aussi rapide et précis, alors qu’un instant auparavant il boitait ?
Ce n'est plus le temps des réflexions... Le souffle de la première lame plus lente me frôle à nouveau...
Cette fois, j’esquive le sabre en me contorsionnant en arrière et, dans le même mouvement je lui colle un coup de mon poignard dans le mollet gauche… Il ne réagit même pas… et la stupeur doit se lire dans mes yeux, qu’il en ricane comme un diable… Où est la porte? … je dois sortir de là au plus vite, ce gars est un démon… Je roule sur le coté et me remets sur pieds, erreur… )))

***


Le cimeterre cueillit en pleine poitrine la jeune femme. La force de l’impacte l’envoya valser sur la table emportant avec elle les lampes à huile, bougies et autres bricoles.

Le cuir avait encaissé une partie de l'impact, mais c’est à la petite boite en bois fracassée contenant les trois fioles qu’elle devait la vie. Un liquide coulait entre l’armure et sa tunique. Une fiole était sûrement brisée et les débris la coupèrent et la meurtrirent. L’huile des lampes répandue enflammait doucement les lattes du plancher.
Elle roule sur elle-même sous la table et suivit du regard les bottes de l’affreux. Elle se tenait la poitrine et soupira de constater qu'elle était entière.


(Je… Aïe… O Gaïa viens moi en aide ? )

La table vola, Von Klaash arma son cimeterre, N’Kpa lèva son bras en protection. Soudain une puissante lumière sortit du brassard de cuivre et éblouit le capitaine. Hébété, N’Kpa hésita une seconde, puis projeta ses deux jambes dans le ventre de l’homme qui valsa et se fracassa contre un mur. Il échappa son arme lourde et resta groggy un court instant, juste ce qu’il fallait à la jeune femme pour se relever et tenter de prendre la tangente.

Tu vas où, je n’ai pas fini avec toi et ton petit truc ne te sauvera pas deux fois !

Le cri de N’Kpa déchira l’atmosphère, elle s’écroula une lame dans une cuisse, alors qu’une seconde venait se ficher dans le chambranle de la porte qu’elle tenait auparavant, juste entre ses doigts.
Le capitaine était déjà debout et se rapprochait alors que la jeune femme se traînait en dehors de la pièce.


(Thylitanataë mon vieil ami... au secours, je ne veux pas mourir ici, je veux revoir nos forêts, je suis trop jeune !… ) Les larmes coulaient sur ses joues, elle rampait sans perdre son couteau. Au loin devant la lutte pour la prise du bateau n’était pas encore terminée.
Dans son dos, elle pouvait sentir l’aura méphitique du personnage fondre sur elle. Elle redoubla de vivacité pour essayer de s'évader.


Bien, fillette, j’aime ça ! Allez relève toi, j’ai horreur de tuer trop facilement. Je te dois bien ça, tu es mignonne et tu as du cran…

Il ricana encore plus gras. Il avait changé d’arme et tenait son sabre et une main gauche…

Tiens j’vais être bon prince, j’vais te laisser l’initiative ? Quand penses-tu ?

Ses yeux étaient injectés de sang, sous sa peau les veines saillaient lui donnant une face purpurine, son rictus défigurait l’ensemble dans un sourire macabre et vicieux.

N’Kpa sentait bien le piège, mais ne savait comment l’éviter. Fuir il l’abattrait dans le dos, l’affronter il l’empalerait, la découperait. Ses larmes inondaient ses joues de douleur et de peur. Elle se mordait la lèvre inférieure jusqu’au sang dans la certitude de ne pas vouloir renoncer aussi facilement. La petite voix du vieux druide lui clamait de garder un espoir en toute circonstance.
Doucement assurant ses points d’appuis, elle se releva en s’aidant du mur. Elle tenait son poignard si fort que ses doigts étaient exsangues et les jointures blanchies.
Von Klaash sourit de tous le reste de ses dents.


Fort bien, j’vois qu’jai à faire à quelqu’un de valeur et de caractère... J’aime ça ! J’en serais que plus ravi de finir tes jours lorsque j’aurais terminé le travail.


Tuo kumalizaë katika ... Lakini minaë si bassi mi kufanyëa. Phaitos bados nafsaë yangü. Lui cracha t-elle.

Elle regroupa ses forces, ferma une fraction ses yeux et plongea littéralement dans les pattes de son ennemi. De sa jambe valide, elle frappa le bras d’arme et de l’autre balaya une guibole du tortionnaire. Son poignard manqua de force et de précision et s’enfonça dans le gras au-dessus de la hanche sans toucher d’organe.

Dans son mouvement, elle s’exposa trop et la main gauche de Von Klaash lui ouvrit une large estafilade sur la cuisse valide. Le fauchage de la jambe le déséquilibra, il échappa le sabre, pour se retenir et stupéfait grogna de douleur à l’entaille du poignard dans ses chairs.
Il se redressa, examina son côté d’où le sang perlait à travers ses vêtements, sans y toucher. Le couteau était dans la place, il fit une grimace et ricana. Il rengaina sa dague et but une gorgée de sa fiole.


Et bien ça alors, je ne m’attendais pas à ça? Voilà un joli coup. Nous voilà presque à égalité Hu Hu Hu. Bon c’est pas l’tout, assez joué, j’vais devoir écourter ça, sinon je vais perdre mon navire. Je dois aller aussi m’occuper de ton cher ami le borgne et sa mégère de sorcière, avant qu’elle ne flambe notre barque.

Oh par Phaitos ! j’espère qu’elle y arrivera à flamber votre rafio et qu’elle vous entraînera au fond avec lui !

Derrière eux l'huile enflammée attaquait maintenant les tapis en plus du plancher...
Le reste de la bagarre fut rapide. N’Kpa blessée et désarmée ne résista pas très longtemps aux attaques. Elle réussit encore quelques fois à esquiver et porter quelques jolis coups de pieds et de griffes, mais à chaque fois le fou l’entaillait, la saignant un peu plus, augmentant les souffrances comme il le lui avait dit.
Les vêtements de Von Klaash n'étaient plus que des guenilles. Ses cheveux noirs trempés collaient à son visage et les multiples traces de griffes et blessures légères témoignaient que l'Humoran avait défendue sa vie.
Enfin abattue, épuisée, inconsciente, il l’agrippa par sa tignasse, en coupa une natte, comme fétiche souvenir qui ornerait sa barbe, plus tard. Elle n'était plus qu'une plaie sanguinolente. Son pelage soyeux gris avait viré brun et rouge, parfois les poils étaient collés en paquets par le sang coagulé.
Le capitaine se présenta en haut du pont supérieur, l’a souleva d’une main dans un excès d'adrénaline, l'accrocha à la roue de gouverne, elle gémit tête ballante. Un sabre releva le menton de de la victime, Von Klaash le dos à elle, apostropha Heartless :


BOUGRE DE RACLURE... LE BORGNE ?... REGARDE DONC PAR ICI ... TU AS TRENTE SECONDE POUR DEPOSER LES ARMES AINSI QUE TES HOMMES SI TU VEUX QU’ELLE VIVE !
APRES TU VIENDRAS ME REJOINDRE HUMBLEMENT !
AU MOINDRE BATTEMENT DE CILS DE L'UN D'ENTRE VOUS JE FINIS DE LA VIDER COMME UN GORET.
GROUILLE !


Le manche du poignard de N'Kpa pointait encore dans le coté du capitaine qui n'en faisait pas cas. la blessure du mollet apparaissait derrière la botte fendue et dégoulinait.
L'homme était insensible à la douleur et aux blessures, comme drogué. Il sortit à nouveau sa petite gourde et se jeta une dernière bonne lampée dans le gosier, sans perdre de vue le chantier de la mutinerie et les gestes du borgne...

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Sam 17 Sep 2011 09:15, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Dim 11 Sep 2011 18:22 
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Heartless retomba lourdement sur le sol, aveuglé par une puissante lumière soudaine qui brûla le dos de son tortionnaire. Lespinace avait été surpris par la douleur et avait donc relâché sa proie. A genoux, le dos vivement brûlé, les larmes aux yeux, il hurlait, se perdant dans des jurons inintelligibles. Pour achever son œuvre, Rosa la pyromancienne lui écrasa la main avec une rage muette. Ensuite, elle repartit reprendre son labeur, ponctuant son départ d'une légère moquerie venimeuse :

- Merci pour les piments.

Elle et Heartless ne s'adressèrent même pas un regard, chacun ayant sa propre fierté à conserver mais le borgne, au fond de lui, pensait tout fort "Merci.". Si Rosa l'avait entendu, elle l'aurait cramé sur le champ, mais au moins elle savait prouver sa valeur dans ces moments-là. Sirius se retourna vers Lerspinace, l'énorme chef cuisinier n'était plus qu'un vermisseau qui ne cessait plus de gémir. Quelques flammes surgirent sur son dos, il était encore en train de cramer, il hurlait "Au feu ! De l'eau !". Heartless se fit passer pour un saint et, un sourire hypocrite au lèvres, il indiqua gracieusement la mer par-delà le pont. Désespéré, l'homme de main de Von Klaash se mit à jurer de plus belle et se jeta par-dessus la balustrade, dans l'eau froide. Les marins, suivis des soldats de Kezestur, arrêtèrent tout mouvement lorsqu'ils se rendirent compte de la défaite de Lespinace, probablement l'un des combattants les plus forts restés sur la Laide, après Von Klaash bien entendu.

Mais sans prévenir, une voix infiniment rauque et animale retentit sur le pont. C'était la voix de Von Klaash qui avait surgit de sa cabine, avec N'Kpa l'humoran comme otage. Serrant la lame de son sabre contre sa victime impuissante, il mit Sirius au défi, et hurla des insultes de toutes ses forces :

- Bougre de raclure... Le borgne !! Regarde donc par ici ! T'as trente secondes pour déposer les armes ainsi qu'tes hommes si tu veux qu'elle vive !! Après, tu viendras me rejoindre humblement.... AU moindre battement d'ils de l'un d'entre vous, je finis de la vider comme un goret !! GROUILLE !!!

Le capitaine, au vu de ses yeux de fou et des blessures profondes qu'il ignorait, semblait comme drogué, possédé par la rage de vaincre et probablement, quelques substances peu ragoûtantes. La boisson que l'homme buvait régulièrement l'avait rendue plus fort et plus cruel, le pirate était prêt à égorger leur amie au premier mouvement trop brusque et Heartless était comme paralysé. D'un côté il voulait sauter à la figure de Von Klaash et lui arracher les tripes, de l'autre il craignait pour la vie de N'Kpa. Il ne voulait pas se sentir coupable, et surtout pas avoir fait une promesse à sens unique à l'humoran, en laquelle il était le seul à croire. Sirius ne bougeait plus, son cœur battait plus vite qu'il ne respirait, et même si il ne pouvait pas tenter de blesser Von Klaash à ce moment-là, il ne lâcha pas son arme pour autant. "Soit je renonce et je fais un pas en arrière, soit j'avance mais sur le mauvais chemin." se disait-il. Un cri violent interrompit le flux de ses pensées. Tenant un sabre à deux-mains, hurlant comme si c'était pour la dernière fois, il attaquait le mal par l'arrière, lui qui ne s'était jamais battu contre un tel adversaire par le passé, lui qui était resté caché durant tout le combat. C'était peut-être de cette manière qu'il voulait se prouver qu'il n'était pas inutile, il était comme une enveloppe vide, il ne pensait plus, il voulait juste en finir avec cette comédie. Son élan fut stoppé net par la lame tranchante de Von Klaash qui lui parcourut le torse, entailla sa poitrine. Mazhui poussa un faible cri puis s'effondra, il se tordit de douleur sur le sol, même si sa blessure n'avait pas été mortelle, il perdait rapidement son sang. Cette vision pathétique du martyr plongea le boiteux dans une hilarité moqueuse, un homme si faible, un frêle intellectuel n'aurait jamais pu infliger la moindre douleur à ce guerrier sanguinaire qu'était Von Klaash.

- Ha, r'gardez moi ça ! Encore une autre de ces couilles molles qui veut jouer les héros ! Mais pourquoi t'as fait ça ? T'es débile ou quoi ? T'as bu du mauvais rhum ? Hahaha !!!

Devant l’œil ébahi de Sirius, le sage homme révéla la raison qui lui avait fait perdre son sang-froid, étouffé par la brûlante blessure, il gardait néanmoins un sourire serein aux lèvres :

- Je n'avais toujours pas... repayé ma dette... pour ton aide furtive lors de nos parties de chasse... N'Kpa.

- Hein ?! Qu'est-ce que t'as dit, microbe ? C'est l'mal de mer qui t'a fait ça ?! Abruti, bougre de fils de pieuvre paraplégique, pauvre merde sans...






Il arrêta net ses insultes lorsque du coin de l’œil il constata la disparition du borgne, il ne lui fallut qu'un dixième de seconde pour réaliser que son adversaire avait pris appui sur le gouvernail et se trouvait déjà au-dessus de lui, brandissant son épée et son couteau. Le jour venait à peine de se lever et le soleil derrière le dos de Sirius aveuglait légèrement le vieux loup de mer. Son expérience et surtout ses réflexes alimentés par sa transe lui permirent de bloquer le premier coup d'épée de Heartless, mais ne purent l'aider à résister à cet élan furieux. Le borgne retomba lourdement contre Von Klaash et l'attira dans sa chute, les deux se retrouvèrent au sol. Étourdi par un tel choc, le mercenaire laissa tomber son otage et se releva avec difficulté tout en s'appuyant sur sa jambe rebelle. Quand il vit une ombre dominer la sienne sur le sol, son sang ne fit qu'un tour : le cruel capitaine fit volte-face et para le second assaut de son adversaire qui s'était déjà relevé. Les deux lames se bloquèrent et les deux ennemis se transmirent un regard d'une intense violence dont Von Klaash était coutumier, mais pas Sirius, qui arborait ici un iris enflammé, animé par la colère. L'homme qui était en face de lui avait osé blesser deux de ses camarades, et il était aussi le dernier rempart à l'assouvissement de son ambition : pour Heartless, Von Klaash devait mourir. L'expression furieuse qui animait son visage intriguait cet homme qui ignorait le sens du mot "peur", mais loin de le terrifier, ce regard lui faisait plaisir, il n'attendait que ça, il n'avait jamais pu supporter ce borgne, à cause d'une impression permanente. Les deux adversaires se détestaient déjà même avant de se rencontrer, et eux-même ne savaient pas précisément pourquoi.

Mais ce borgne ne restait qu'un moucheron dans son chemin, si facile à balayer, et en plus il l'attaquait sur son territoire, sur la Laide-les-Maines. Sirius brandit son couteau et le planta dans l'épaule sanglante de Von Klaash qui, dans son état, se moquait tout simplement de la douleur. Il lui adressa une grimace sadique qui mut le regard auparavant si décidé du borgne en une expression de terreur, chose bien courante devant les yeux injectés de sang de ce fou furieux. Œil pour œil, dent pour dent, Heartless se prit une lame courbée dans le mollet, du sang giclait de la profonde blessure. Le borgne posa un genou à terre; Von Klaash lâcha son coutelas dans la plaie et saisit le marin vaniteux par le col dans le but de le faire céder par la douleur. Il prit son bras et le coinça entre son genou et un manche de la barre de gouvernail. Il hurla alors qu'il appuyait de toutes ses forces sur la roue, puis on entendit un craquement horrible suivi du cri de Sirius à qui l'on venait de tordre le poignet. Alors que les compagnons effrayés par ce hurlement accouraient pour aider Heartless, le restant de la garde du navire leur barra la route : Heartless et Von Klaash étaient complétement isolés du reste du navire. Von Klaash voulait finir le travail dans la douleur, il prit son ennemi par les cheveux et cogna plusieurs sa tête contre la roue, avant de lui couper la respiration en coinçant sa gorge entre deux barres.

Il le ramena enfin vers lui et le blessa à l'aide de plusieurs coups de tête. Un... puis deux coups du front du pirate firent saigner le nez du moucheron, qui répondit avec un troisième coup de boule. Les deux adversaires blessés au crâne s'éloignèrent l'un de l'autre, et le capitaine furieux dégaina un nouveau sabre pour faire sortir les tripes de Sirius. Ce dernier n'ayant plus d'arme, il se replia jusqu'à ce qu'il ait le dos au bastingage, sans défense alors que son assaillant armé d'une lame tranchante marchait vers lui, confiant. Heartless tenta de fuir mais il était trop mal en point, la main puissante de Von Klaash agrippa par le cou alors que la seconde brandissait la lame finale. Le borgne transpirait par tous les pores de son corps et, tandis qu'il écoutait les dernières menaces de son ennemi, il se rendit compte que son visage était illuminé par la frêle d'une torche qui illuminait le navire en plein brouillard.





- Héhé... Comment tu t'appelles ?

- Si... Sirius... Heartless...

- Sirius Heartless... Je m'en souviendrais p'têtre. Maintenant, va en enfer !


Un sourire narquois ( celui qu'on lui connait ) illumina le visage d'Heartless.

- Après... Après toi !

Le jeune homme se saisit de la torche et la plaça contre le ventre de Von Klaash qui ne céda pas contre la douleur, mais arborait un visage bien pénible. Il frappa Sirius à la va-vite et celui-ci, ravivé par le désespoir, passa sous le bras de son ennemi pour se retrouver derrière lui. Considérant son entreprise des plus futiles, le pirate boiteux se mit à rire bruyamment jusqu'à ce qu'il suive le regard du borgne : les deux bombes fumigènes sous son manteau de capitaine avaient leurs mèches en feu, allumées par la torche. Cette fois, c'était à Von Klaash de devenir blanc de peur.

Alors qu'il tapotait son manteau pour éteindre les mèches, Heartless rassembla le peu de forces qu'il lui restait et défia la douleur. Il sauta à la hauteur du visage du capitaine, et abattit ses deux pieds contre son torse. Déséquilibré par le choc, Von Klaash passa par-dessus le bastingage et commença sa longue chute vers les eaux sombres. Sirius retomba lourdement sur le dos et se tint la jambe qui avait encore le couteau planté à l'intérieur. S'ensuivit le cri de Von Klaash et une bruyante explosion qui crama la balustrade. Une dense fumée noire se leva en lieu et place du capitaine, le silence envahit le navire. La stupeur se lisait sur les visages des uns, et la joie chez les autres. Dans les eaux troubles, on ne vit pas la dépouille du marin, seul son fameux tricorne était resté sur le navire. Au hurlement de l'ancien capitaine de la Laide-les-Maines suivit un léger grognement provenant du nouveau qui avait arraché le coutelas de sa blessure et s'était étendu sur le pont, peut-être n'avait-il même pas encore réalisé qu'il avait réussi à se débarrasser de Von Klaash. Iguru vint au secours de Mazhui tandis qu'Eliwin aidait Sirius à se relever, avec un immense sourire aux lèvres. Il lui chuchota plein d'un d'enthousiasme à peine contenu :

- On a réussi, Sirius, on a réussi !

Il adressa un sourire à Eliwin, et un regard amer à ses ennemis décapités. Ils le regardaient, hébétés, puis dressèrent leurs armes en sa direction, comme si le combat n'était pas terminé. Heartless se pencha regard et se saisit du tricorne. Lorsqu’il le posa sur sa tête, il regarda une nouvelle fois les hommes, et ils lâchèrent leurs armes, comprenant le sens de ce qu'il venait de se passer. Les soldats de Von Klaash et de la Baronne restants venaient de se rendre face à ceux qui étaient leurs esclaves la journée précédente. Soutenu par Eliwin, Sirius se plaça devant le bataillon, il leur adressa un regard devenu sévère et leur dit :

- Maintenant, ce rafiot est à moi. Que ceux qui ne veulent pas naviguer sous mes ordres sautent sur cette barque et reviennent sur l'île, compris ?

Les marins se regardèrent entre eux et se mirent d'accord. Ils hochèrent tous la tête en signe de respect. Une légende était né... enfin...

- Nous sommes d'accord. Alors ça fera deux mille Yus par personne ! déclara le nouveau capitaine avec un rictus pervers.

Les marins se regardèrent entre eux et se mirent d'accord... Tous coururent vers l'extrémité du pont et sautèrent du navire. Sirius soupira :

- Bande de radins... Bon, où on va maintenant ?

- Ça je sais pas, c'est toi le capitaine.

- Ah, c'est vrai...


Heartless sourit, même si il n'avait pas encore compris toute l'ampleur de ce "titre". Il fit la moue comme si il endossait ce rôle avec modestie mais dans son esprit, un étrange minuteur se mit en marche, celui d'une bombe prête à exploser... Il tourna le dos aux rares marins qui s'étaient ralliés à lui et adressa un sourire sincère à ceux qui l'avaient aidé à réaliser... tout ça. Il regarda Mazhui et N'Kpa avec un regard lourd. Ils avaient été tous deux bien amochés par les combats mais le pire était qu'ils endossaient à ce moment le rôle de martyrs, de sacrifices humains. Cette image pourtant noble était insupportable à Sirius car c'était en partie à cause de lui qu'ils avaient perdu tant de sang. Il baissa la tête, lui qui ne pouvait se résoudre à leur dire "Je suis désolé.", et après tout, ils ne l'entendraient probablement pas. Son regard se dirigea ensuite sur la bande d'Eliwin qui s'était déjà jetée sur les réserves de rhum, surtout Elias, le vieil ivrogne. Puis il y avait Rosa et Thalo, ce couple inséparable qui avait lui aussi risqué gros et s'était retrouvé impliqué malgré eux dans toute cette histoire. Il sourit aux deux, avec son air arrogant habituel, un témoignage de respect entre deux inconnus bizarres qu'il avait croisés au hasard. Il passa ensuite près de Nark, son ami loyal envers lequel il cultivait déjà plusieurs dettes impayables, pour aller jusqu'à la cabine de de Von Klaash, mais il se rendit compte que quelque chose ne tournait pas rond : Flynn, où était-il ? Disparu, personne ne disait l'avoir vu après les combats, il avait semblait-il disparu comme un fantôme, une ombre vagabonde. Flynn était introuvable, on ne trouva ni lui ni son cadavre sur la Laide et dans les eaux alentours...
Lorsqe Eliwin reposa sa question à Heartless, celui-ci arrêta de se poser des questions sans importance et lui répondit, alors qu'il s'apprêtait à pénétrer dans l'antre de l'ancien maître des lieux :

- Nous allons à Bouhen.


....



Alors que Mazhui et N'Kpa récupéraient de leurs blessures dans l'infirmerie du navire géant, Heartless resta seul dans la chambre de Von Klaash, inspectant chaque recoin comme si il voulait maintenant s'évertuer à connaître cet ennemi vaincu; mais il fut soudain pris d'une envie terrible. Réajustant ses bandages, il ouvrit la porte de derrière et pénétra dans un balcon à l'arrière du navire. Il sentit enfin l'air frais du large alors que l'île aux barbares disparaissait au même rythme que le brouillard déclenché par Mazhui. Il poussa un cri de joie, un rugissement plein d'entrain, c'était fait : il était en train de rejoindre les héros de son enfance, il allait devenir aussi célèbre que la plus célèbres des célébrités, la richesse et l'aventure lui ouvraient leurs portes... Sirius Heartless explosa.

- WAOUUUUUUUH !!! JE SUIS CAPITAINE BORDEL DE MERDE ! OUAIS !! CA-PI-TAINE HEARTLESS ! JE SUIS LE ROI DU MOOOONDE !!!


...



Plus loin, bien plus loin, au large de l'île à feu et à sang, une silhouette décharnée surgit de l'eau et se mit à ramper sur la plage. Von Klaash, capitaine déchu et survivant inattendu se mordit les lèvres jusqu'au sang lorsqu'il entendit les hurlements de Heartless, capitaine à la place du capitaine.




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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 20:15 
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Tout à coup, la barque repartit en arrière, pour arriver juste devant une échelle de corde. Tous la grimpèrent, Heartless en tête. Derrière lui, son second le suivait de près, impatient à l’idée de combattre les terribles guerriers de Von Klaash. Nark savait que cette bataille maritime était décisive, une victoire leur permettant de récupérer un bateau et d’enfin mériter le titre de pirates. Ses deux rapières étaient dégainées, les fines lames prêtes à transpercer des corps humains, à trouver la faille d’une armure, à trancher une gorge. Mais une surprise les attendait. Sur le pont de l’immense navire, Thalo était entouré d’une trentaine d’hommes. L’un des soldats étaient à l’écart se moquant du pauvre bougre qui avait tenté de s’infiltrer dans l’équipage du terrifiant capitaine de la Laide-les-Maines.

Les hommes du borgne surgirent, se précipitant sur ceux de Keresztur. L’effet de surprise était pour les attaquants qui tuèrent une dizaine d’hommes avant même que leurs ennemis purent sortir leurs armes. C’étaient maintenant un vingt contre quinze. Nark était déchaîné. Un homme surgit à sa gauche, possédant un couteau et d’un sabre. Il portait un bandeau d’où des mèches noires. Il passa le plat de sa petite lame sur sa langue. Sur sa droite, un homme énorme armée d’une énorme hache à double tranchant. Ses bras tatoués étaient très musclés et un rictus étirait ses lèvres. Il pensait faire face à un jeune garçon sans défense, qui allait mourir rapidement sous les coups des pirates. Il portait un cache œil orné d’une tête de mort.

« Tu vas mourir, mon garçon. Nous sommes les meilleurs combattants de ce navire. Nous sommes les frères Gloutons. », lui dit le premier.

Et le duel débuta. Les Gloutons attaquèrent en même temps, parfaitement synchronisés et Nark dû redoubles d’effort pour ne pas céder. Il céda du terrain, recula, fit tout son possible pour contrer les redoutables attaques dont il était la victime. En haut, en bas, coups de taille, de revers. La puissante et épaisse hache risquait à tout moment de briser les précieuses lames du fils de marchand, qui sentait qu’il était sur le point de lâcher prise. Il plongea au sol pour esquiver un énième coup vertical. La hache cassa en deux une planche du pont. Nark put voir les visages des ces ennemis quand ils se retournèrent. Leurs yeux étaient ceux de fous, le même rictus diabolique sur les lèvres. Ils voulaient tuer, plus que tout. C’était des chiens enragés. Un frisson le parcourut. Il revit les supplices des assassins de ses parents, qu’il avait torturés pendant de longues heures. Les cris de douleurs. Leurs demandes, pour qu’il les achève, enfin. Pour que tout cela s’arrête. Pendant ces longues séances de torture, il devait sûrement avoir ces yeux là. Il recula, terrifié. Il voulait s’enfuir, ne plus combattre ces deux êtres inhumains.

Il heurta quelque chose, sursauta. Un homme se tenait derrière lui. De longs cheveux blonds, des yeux bleus rieurs, un visage d’enfant. Asirak. Le jeune homme possédait une longue épée qu’il tenait à deux mains. De son armure de lancier, il ne restait plus que son plastron et ses jambières d’acier noir.

« Je suis avec toi, mon ami. »

Nark sourit. Il vit l’amitié que lui portait l’ancien guerrier de la Baronne. Il lui serra la main. En un instant, sa peur avait disparue, laissant place à l’amitié et à la volonté.

« Allons-y. »

Les deux jeunes hommes s’approchèrent à grands pas de leurs ennemis, qui souriaient toujours. Le combat reprit. Asirak était un très bon épéiste, peut-être meilleur que son ami pirate. Mais Leurs adversaires étaient eux aussi très bon. Après quelques minutes de combat intensives, alors que Von Klassh affrontait N’Kpa, Nark comprit qu’il était à bout de force suite à son précédent affrontement qui avait failli se solder par une défaite. Ses côtes le faisaient à nouveau souffrir. Et le moment arriva. Le fils de marchand ouvrit sa garde suffisamment longtemps pour que son adversaire s’engouffre dans la brèche et le blesse à la hanche à l’aide de son couteau, créant une plaie superficielle mais très douloureuse. Le guerrier était à bout de force et tomba au sol.

« Nark ! »

Et ce fut le moment. Des bulles jaillirent de la main d’Asirak et frappa celui qui allait achever le second de Heartless. Les bulles explosèrent au contact de l’homme, qui s’écroula au sol. Mais l’homme armé de la hache n’était pas au sol, lui. Et sa hache allait tuer Asirak. Mais une autre lame, transperça ce dernier adversaire. Le frère Glouton glissa en avant en crachant un nuage de sang. De l’autre côté du corps se trouvait Eliwin, qui leur avait sauvé la mise. Ce dernier acheva le Glouton encore vivant, puis aida Nark à se relever. La blessure de ce dernier n’avait rien d’alarmant, mais la fatigue alliée à son autre plaie l’empêchait de tenir debout, son nouvel ami l’aida donc. Ainsi donc, Asirak était un mage. Un mage d’eau, vraisemblablement.

Ils en discuteraient tout deux plus tard, puisque le combat entre Von Klaash et Heartless venait de se finir. Une haie d’honneur se forma pour le nouveau capitaine, qui était ravi. Ce dernier annonça que leur destination était Bouhen, puis se retira dans sa nouvelle cabine. Nark demanda au jeune homme qui le soutenait de l’accompagner jusqu’à la cabine du borgne, ce qu’il fit avec plaisir. Devant la porte, Asirak se retira, puis le second frappa quelques coups à la porte. N’entendant pas de réponse, il entra. Heartless était assis sur une chaise, hagard, les yeux fixant un point au mur. Le fils de marchand prit une chaise et s’assit en face de lui, enfin, les yeux du pirate se fixèrent sur lui. Soulagé de pouvoir se reposer, l’épéiste dit quelques mots à son capitaine.

« Sirius, félicitations. Tu es enfin capitaine. Mais nous n’avons pas le temps de nous reposer. Tu dois rapidement nommer des officiers. Nous devons recruter au moins une quarantaine de marins expérimentés à Bouhen, nous sommes trop peu pour manœuvrer un navire de cette taille. »

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Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


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