<-- Les portes d'OrananRien d’étonnant qu’une si belle cité dont la renommée de l’architecture s’étend sur tout le continent et qui avoisine une ville obscure telle que Omyre soit si bien gardée. Je savais par l’intermédiaire des ménestrels qui de temps à autre chantaient leurs odes dans le parc de la Bise d’Ynorie que le système militaire d’Oranan se démarquait nettement des autres. Toujours selon ces musiciens ambulants, leurs unités de combat hors du commun étaient constituées de samouraïs, exerçant dans l'art du katana, ainsi que les moines guerriers, étant autant à l'aise à manier les bâtons qu’exercer la magie.
Malgré tout ce que j’avais glané d’information tout au long de ces années, je n’avais jamais imaginé voir dans ses gardes de si féroces combattants. D’une stature impressionnante, trop musclés pour que cela soit élégant, ils exhibaient avec fierté une arme dont seule la grandeur de la lame pouvait en décourager plus d’un.
La file étant assez longue, tout en détaillant ces valeureux officiers qui semblaient exercer un zèle exemplaire à l’accomplissement de leur tâche, j’écoutais d’une oreille attentive les discussions des gens autour de moi. C’est ainsi que j’appris par la bouche d’un gros nain aux nattes et à la barbe rousse que les dirigeants d’Oranan avaient quémandé à ses villes voisines l’aide d’aventuriers de toutes sortes. Cette affirmation me rendait assez perplexe sachant que cette cité semblait dotée de l’armée la plus puissante et la plus réputée. Sans oublier que son enceinte fortifiée par de hautes murailles rendait difficile une évasion quelconque. L’interlocuteur du petit nabot, un grand humain trop maigre, trop laid et à la voix trop aiguë, renchérit en ajoutant que le nombre de patrouilles et d’effectifs avait augmenté depuis quelques jours comme si les dirigeants de la cité soupçonnaient de se faire attaquer d’un moment à l’autre.
C’est ainsi qu’après une attente considérablement longue vint mon tour. Le garde, arborant une énorme moustache noire trop fournie, me détailla de ses petits yeux noirs trop petits après m’avoir sommé de décliner mon nom ainsi que la raison de ma venue.
« Je me nomme Mathis Demarcus. Habitant de la ville de Kendra Kâr, j’ai répondu à l’appel de votre cité et je viens apporter mon aide. »La situation de la ville tombait pile, je n’aurais jamais trouvé de meilleurs prétextes pour traverser ces remparts si bien gardés et ainsi cacher la vraie raison de ma venue, ma mission pour le compte des ARS . Quoique d’un autre côté, cela ne m’enchantait guère de me retrouver au milieu d’un assaut qui risquait d’être de grandes envergures.