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 Sujet du message: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 13 Avr 2016 14:47 
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Forêt d’Ætelrhyt – Orée

    Tout autour d’eux, des arbres gigantesques et noueux s’élevaient vers le ciel, masquant une partie de la lumière du soleil. Ils semblaient se trouver sur une route, ou ce qui avait dû être, bien, bien longtemps auparavant une voie régulièrement fréquenté et qui n’était à présent qu’un chemin jonché de mousse, de feuilles mortes et de racines. Une vieille structure, comme une de pierre arche à moitié détruite, était visible au loin.

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    Kalas mena à bien son rituel, mais rien ne se passa. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, toujours rien ne s’était produit. Il en alla ainsi durant un temps long, peut-être une ou deux heures sans que rien ne vienne distribuer le calme de la forêt des elfes, si ce n’était cette ambiance étrange et pesante qui semblait peser sur eux, comme si chacune de leurs actions ou de leurs paroles étaient scrutées et jugées.

    Puis, lentement, un son se fit entendre, comme un petit bourdonnement ou une pelle creusant la terre, tintant parfois en tombant sur un rocher. Le son s’amplifia, semblant se rapprocher jusqu’à ce que les trois aventuriers voient la terre sous les feuilles mortes se soulever, comme si quelque chose rampait en-dessus. Ce quelque chose s’avança jusqu’à se trouver à quelques dizaines de mètres d’eux et s’arrêta là. Soudain, la terre se sépara et les feuilles voletèrent, laissant apparaître un être étrange.

    Il s’agissait d’un être tout de pierre, légèrement plus petit que Tartuffe. Ses membres étaient de roches retenues au reste du corps par des racines et ce dernier était recouvert de lichen et de mousse. Il semblait les observer de loin de ses orbites de pierre vides. Il ne fit pas un autre geste dans leur direction.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 17 Avr 2016 03:29 
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Un cours d'eau

L'homme au regard écarlate resta évasif quant à l'utilité de sa pièce. Il indiqua qu'ils devaient pénétrer plus profondément encore la forêt, là, Meraxès en comprendrait l'utilité. L'elfe hocha de la tête et répondit d'un sourire complaisant, rassuré de voir qu'il savait ce qu'il faisait.

Il rangea sa carte et adressa un dernier regard en arrière, Birhûvaya n'était plus visible. Alors Tartuffe descendit de sa monture et parcourut la berge pour revenir avec un long bâton. Pataugeant prudemment dans le courant, il entreprit de sonder le fond de l'eau afin de savoir si le gué était praticable. Le Sinari jugea qu'ils pouvaient emprunter ce passage, mais par prudence, demanda s'ils pouvaient charger son paquetage sur leurs chevaux afin de ne pas encombrer son âne. Sitôt l'opération accomplie, ils traversèrent l'onde fumante sans soucis.

Les cavaliers s’enfoncèrent dans les bois empreints d'un charme insaisissable. Les arbres devinrent gigantesques et dissimulaient la clarté du soleil d'Elysian. Plus aucune fougère ne tapissait le sol, à présent recouvert d'une couche de feuilles mortes aux couleurs chaudes variant d'un jaune orangé au rouge prononcé. Meraxès remarqua quelques pavés dissimulés sous les racines et en déduit qu'ils arpentaient une ancienne route infréquentée depuis des lustres.

Ils sillonnèrent ce chemin serpentant entre les géants immobiles et s'arrêtèrent en vue d'une construction, elle aussi d'un âge avancé. Il s'agissait d'une arche de pierre encastrée dans un fossé naturel, au dessus de laquelle trônait une étrange statue ailée dont Meraxès ne parvint pas à distinguer les détails, malgré ses sens elfiques pourtant supérieurs à la norme. Kalas détermina qu'ils avaient parcouru une distance convenable et débuta son curieux rituel.

Il remonta ses manches, prit une grande inspiration en fermant les yeux et contracta son bras. Meraxès l'observa curieusement en se demandant à quoi il jouait, puis s'écarquilla en découvrant sa peau se foncer et prendre une texture rocailleuse.

( Voici comment on utilise le Muutos ! )

Alors Kalas s'accroupit et enfonça brusquement son avant-bras dans le sol.

« Très impressionnant ! » le congratula Meraxès.

L'homme expliqua qu'il procédait à une invocation pouvant durer quelque temps, environ une dizaine de minutes, ensuite un Golem devait apparaitre pour réclamer la pièce en terre cuite. L'issue du voyage en dépendait.

Dans l'attente du résultat, Meraxès s'installa sur le talus de feuilles et de racines. Cinq minutes passèrent, puis dix minutes, vingt...

Ils commencèrent à s'ennuyer et le doute l'investit quant à la réussite de l'invocation. Néanmoins, l'utilisation du Muutos l'intriguait et à force de se tourner les pouces, il se leva et décida de s'y exercer. Après avoir soigneusement dissimulé son dispositif de mort constamment sanglé à son bras dans son sac, il retira sa robe des Sylphes, dénudant son dos et dévoilant sa fine musculature.

Alors, Tartuffe émit une intonation de surprise en indiquant qu'un tatouage lumineux parcourait son dos. L'elfe lui répondit qu'il devait se tromper, mais sous l'insistance du Sinari, il tourna la tête pour apercevoir son échine. Il y découvrit une rayure luminescente descendre de son flanc jusqu'à sa hanche gauche, s'évanouissant vers son bas-ventre. Atterré par cette découverte sur son propre corps, il glissa sa main sur la lumière iridescente et constata que sa peau n'avait pourtant pas de texture particulière.

Ne pouvant le voir intégralement de lui même, Meraxès demanda à quoi ressemblait l'intégralité du tatouage magique. Le Sinari l'apprécia avec une insistance ponctuée d'une légère résistance. Selon lui, une longue langue lumineuse traversait transversalement sa colonne, partant de son épaule vers son bas flanc, et coupait un cercle de cette même lumière. Puis il buta sur ses mots, expliquant qu'au centre du cercle se tenait une orbe d'une noirceur inouïe absorbant toute lueur. L'intensité du tatouage ondulait, donnant une impression de mouvement régulier et astral. Meraxès tourna sur lui-même dans l'espoir d'entrevoir l'étrangeté, se contorsionna de manière ridicule, puis abandonna. Pris d'une soudaine angoisse, il regarda sous sa ceinture et fut heureux de découvrir que le tatouage s'achevait assez tôt. Il se serait volontiers passé d'un sexe lumineux.

Ses compères le dévisageaient bizarrement, le mettant mal à l'aise. Il pria pour qu'ils ne tirent pas de conclusion déconcertante au sujet de la sinistre et obscure partie du tatouage, puis leur annonça qu'il s'éloignait un peu afin de s’exercer.

Il trouva un rocher relativement plat au pied d'un chêne vénérable et s'y assit en tailleur en posant ses mains recourbées sur ses genoux. Fermant les yeux afin de se concentrer, il fit circuler son fluide le long de ses membres. Adepte de la méditation, il généra l'image mentale d'une sphère dans un vide absolu, autour de laquelle il fit graviter son fluide de lumière matérialisé en une succession d'anneaux solaires. L'image spirituelle persista dans son imagination et les fluctuations de sa magie vitale se calquèrent sur ce schéma. Les lumières mentales traversèrent ses muscles, glissèrent sur sa peau comme des vagues caressant le sable.

Il fut ravi de constater l'harmonie manifeste avec laquelle il maîtrisait son fluide depuis sa rencontre avec les deux esprits élémentaires. Ses cheveux opalins se balançaient délicatement au gré du vent par-dessus ses paupières closes, tandis que l'intégralité de son corps vint à briller d'une lueur timide aux reflets mordorés. D'un léger effort, il accentua la luminosité, et progressivement, une lueur aveuglante émana de tout son être, illuminant les alentours de vagues lumineuses. Quand il ouvrit les yeux, la voute feuillue et frémissante répercutait son aura éclatante parmi l'arborescence.

Il se plut à faire varier l'ondulation de son Muutos, puis il s’attela à une expérience, rétractant son aura jusqu'à l'éteindre progressivement. Alors, se concentrant davantage et fit jaillir son fluide en une pulsation lumineuse et instantanée. L'effet n'était pas celui escompté, il souhaitait atteindre l'intensité maximum en l’espace d'un instant. Il réitéra donc la manipulation de nombreuses fois, faisant clignoter les bois mouvants.

La bouche ouverte, son abdomen se soulevant frénétiquement, il était en sueur et avait négligé ses efforts. Bien qu'il veillait à n'utiliser que de petites quantités de fluides, il avait sérieusement puisé dans ses ressources. L'exercice s'avérait bien plus fatigant qu'escompté, alors il décida que les prochains devaient être plus décisifs et réfléchis.

Il s'accorda donc une pause, déployant ses bras tendus derrière lui, exposant son corps à demi nu à la brise forestière. Régulant sa respiration en la calquant sur le balancement des arbres grinçants, il ferma les yeux afin de retrouver le noir de son esprit. L'elfe réinvoqua l'image mentale, mais cette fois-ci la situa physiquement légèrement au-dessus de son nombril. Il comprit qu'expulser son fluide en un débit constant ne le mènerait nulle part. Après un long moment de réflexion, il essaya de concentrer son énergie sans la relâcher. Commençant de manière bénigne, il accumula petit à petit son fluide sous sa peau. Une pression sourde palpitait sous son épiderme. Alors, il souleva ses entraves et fit déferler son fluide en une unique pulsation. Une intense brulure infesta tout son épiderme.

Certes, il y avait eu un flash vif et aveuglant, mais une douleur cuisante le consumait de toute part. Les muscles contractés, la mâchoire verrouillée, il se retint de ne pas hurler. Haletant au sol, il comprit qu'il était encore novice dans la maîtrise de la magie et réalisa l'immensité de son ignorance sur le sujet. Il avait encore tant à travailler... Dans un ultime sentiment de rage et d'impuissance, il réitéra l'expérience en puisant dans l'intégralité de ses ressources, comme pour se prouver quelque chose. Le dos droit, les paupières closes, il rassembla déraisonnablement toute son énergie. De petites vapeurs fugitives s'échappaient de sa peau rougie, la pression s'accumula en un flot prodigieux et explosif.

Meraxès coupa sa respiration, puis ouvrit les yeux.

Une détonation silencieuse investit les bois, une lumière extraordinaire se diffusa en d'innombrables faisceaux à travers les feuillages, rapidement remplacés par un hurlement déchirant.

À bout de souffle, sa réserve de mana complètement vide, Meraxès s'écroula lourdement. La souffrance entreprit le siège de sa chair. Il se recroquevilla sur le tapis de feuilles mortes et attendit en convulsant que la brûlure disparaisse. Le jeune elfe comprit qu'un incommensurable potentiel se dissimulait en lui mais qu'il ne pourrait en goutter les fruits qu'à l'issue d'une expérience dûment accumulée. Plus au fait de ses capacités, il se releva fébrilement et saisit sa robe déposée sur un rocher. Sa peau encore cuisante ne supportait pas encore le contact des tissus, aussi doux soient-ils, alors il décida de rejoindre ses compagnons d'un pas chancelant.

Tartuffe et Kalas l’accueillirent avec des yeux ronds. Il devait avoir réalisé un sacré tapage lumineux... D'un geste gêné il demanda s'ils avaient du nouveau, puis une brusque fatigue causée par sa pénurie de mana lui coupa les jambes. D'un pas las il alla s'allonger sur le talus bordant le chemin et se reposa.

Alors qu'il somnolait étendu sur le sol pentu, un son vibrant et souterrain parvint à son oreille. Meraxès releva la tête, interloqué, puis il la reposa contre le sol. Un étrange grondement frénétique et constant, s'interrompant parfois après des bruits de chocs creux, se répercutait distinctement dans le sol.

Alarmé par le mystérieux phénomène, l'elfe se redressa sur son séant et interpella Tartuffe et Kalas avec panique. Les trois aventuriers restèrent aux aguets et virent une ondulation sur la surface terrestre soulever le tapis de feuilles mortes. Quelque chose rampait ou creusait le sol, s'approchant dangereusement dans leur direction. Le guérisseur bondit sur ses deux pieds et pesta intérieurement d'avoir laissé son arme dans sa sacoche.

Soudain, l'étrange apparition s'arrêta à une dizaine de mètres d'eux. Meraxès s'immobilisa et attendit une réaction. Puis la terre se souleva, les feuilles s'éparpillèrent pour laisser apparaître un petit être constitué de pierre. Ses membres minéraux étaient reliées entre eux par des articulations de racines et son corps était recouvert erratiquement de mousse dans ses anfractuosités. Deux petits creux vides et lisses, étrangement réguliers, faisaient office d'orbites inexpressives au milieu de son visage.

L'elfe émit un petit mouvement de recul, la silhouette difforme et immobile de cette chose dans la pénombre lui insufflait une sinistre impression.

« Euh... Kalas ? C'est un Golem de pierre ? » glapit-il sans détourner le regard de la créature.


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1686 mots


((( Tentative d'apprentissage du sortilège :
Lumière vive : crée un halo de lumière stupéfiant autour du lanceur : initiative-0,5/lvl pour tous les ennemis quelque peu hébétés, minimum 1, arrondis à l'inférieur. L'effet dure [lvl/4]tours, arrondis à l'inférieur. )))

Un brame terrible et éraillé

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Multi de : Daemon, Erastos
Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Sam 23 Avr 2016 04:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 20 Avr 2016 00:14 
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Alors qu'il activait son Muutos, Kalas observait le sol, inquiet. Étrangement, il sentait qu'il était nécessaire de plonger ses mains d'un seul coup dans la terre, comme pour la frapper. Craignant de se briser un doigt, le jeune homme avalait sa salive et rassemblait ses esprits, déterminé à réussir ce rituel. Le Shaman relevait ses manches et se mit au travail sans jeter un regard à ses compagnons qui attendaient à proximité.

(*Gloups*... Espérons pour que ça fonctionne...)

A genoux, l'homme-loup vit le sol engloutir ses mains sans aucune résistance. La Terre accueillait ses membres comme s'il en avait toujours faits partis, laissant le Shaman insuffler sa Magie en elle. Au même moment, Kalas sentit sa tête se remplir d'une étrange sensation; comme si la Terre voulait lui parler. Coïncidence ou tentative de communication, le jeune homme ne savait s'il devait répondre à cet appel. Birhû ne lui en avait pas parler alors qu'il s'agissait malgré tout d'une étape non négligeable du rituel. Indécis, Kalas choisit de fermer son esprit en s'attardant sur d'autres pensées, comme l'apparence du Golem qu'il tentait de faire apparaître. S'il en avait déjà vu certains faits de pierre et de bois, le décor qui entourait la troupe d'aventuriers ne semblait pas être propice à cette possibilité. Après tout, un élémentaire de terre... C'est tout à fait possible.

Depuis déjà une heure, le Shaman avait ses mains plongés dans le sol. L'absence du moindre signe commençait à démotiver Kalas de continuer. Birhû n'avait pas pu lui donner de faux conseils, surtout s'il fallait laisser la troupe se débrouiller seule. Préférant s'attarder sur ses compagnons pour ne pas laisser l'ennui et le mal de dos l'assommer, le jeune homme préféra observer ses compagnons. Il pu voir Méraxès, l'elfe blanc, bataillant avec lui même dans son esprit. Chacun semblait s'occuper comme il le pouvait, aussi Kalas reprit plus ardemment son rituel, désireux de le terminer.

Ce n'est qu'après une autre heure qu'un son à l'intensité progressive se fit entendre. Un genre de raclement, similaire à ceux qu'on entend en enfonçant une pelle dans la terre. Surpris mais satisfait, Kalas redoublait de concentration pour intensifier le phénomène, jusqu'à en voir une preuve matérielle. De sous un tas de feuilles mortes, une petite silhouette s'agitait, tentant de se dégager du tapis de mousse qui lui recouvrait la tête. Arrivant à peine aux épaules de Tartuffe, un élémentaire de pierre se montrait à la compagnie, attirant l’œil de tous. Désormais inerte, il semblait attendre un quelconque signe de la part des spectateurs, ébahis devant son apparition. Ce fut finalement Méraxès qui brisa ce silence, tentant de satisfaire sa curiosité.

"Tout à fait. Barkhane, leur capitale, abrite de nombreuses espèces de Golems toutes plus intéressantes les unes que les autres. Venez, ne le faisons pas attendre. Allons le rejoindre."

S'avançant d'un pas assuré, Kalas prit tout de même le temps de plier son dos qui craquait d'une trop longue immobilité. Une fois arrivé aux pieds du Golem, l'homme-loup plongea son regard dans les yeux rocailleux de l'élementaire et lui glissa la pièce en terre cuite dans la main, tout en lui indiquant la raison de sa présence d'une légère mais gracieuse inclinaison du torse.

"Ravi de te voir. Mon ami Birhûvaya m'a fait savoir que tu pourrais nous emmener jusqu'à Ætelrhyt. Penses-tu pouvoir nous servir de guide ? Ce serait très aimable de ta part."

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Ven 22 Avr 2016 11:05 
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Forêt d’Ætelrhyt – Orée

Le Golem observa quelques instants la pièce que lui avait donné Kalas et la lui rendit sans un mot. Il leva les yeux, ou du moins ses orbites vides, sur l’homme-loup et l’observa à son tour quelques instants. Il se déplaça et agit de même avec Meraxès et Tartuffe. Il revint ensuite de placer devant Kalas.

Ils entendirent alors une voix flotter dans les airs, une voix masculine, mais étouffée. Sur la voie restez ou égarés vous serez.

- Vous guider vers la cité des Elfes est en mon pouvoir, mais vous prémunir des dangers je ne peux. Bhûmirea est mon nom chez mes frères Golems.

Il leur fit signe de les suivre vers l’intérieur de la forêt, s’enfonçant plus avant sur l’ancienne voie des elfes. Bhûmi semblait fébrile, inquiet, du moins autant que peut l’être un caillou animé.

- Une grande et vive lumière l’un de vous a invoqué, l’arrivée d’ennemis de l’Ombre je crains. Agitée a été la forêt ces derniers temps, Ô oui, agitée elle a été…

Les feuilles des arbres autour d’eux bruissaient, mais un agréable soleil perçait la canopée, illuminant leur chemin de petites touches dorées. Ils marchèrent ainsi quelques temps, le petit golem à leur tête. Progressivement, les ombres se firent de plus en plus denses, plus étendues. Les rayons du soleil se firent de plus en plus rares jusqu’à disparaître presque totalement. Soudain, la luminosité baissa brusquement, comme si un nuage épais était passé sur le soleil et Bhûmi s’arrêta. Devant eux apparurent cinq créatures étranges, tout droit sorties des pires ténèbres. Elles avaient une vague forme de cervidé, montées sur quatre pattes avec des cornes, mais leur peau semblait être à nue, noirâtre comme le reste de leur être à par leur col sur lequel se trouvait une toison grise, comme souillée. Leur tête était atroce, étrange, et leurs dents protubérantes. Leurs yeux haineux étaient braqués sur eux, particulièrement sur Meraxès.

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Comme mues par un étrange instinct, elles chargèrent en même temps.


[Je vous laisse faire ce combat en libre. Pour vous donner une idée, Kalas est capable de s’en faire deux tout seul, Tutuffe et Meramera un chacun et Bhûmi prendra le dernier. Vous pouvez bien évidemment ne pas suivre exactement ce que je vous indique ici et vous entraider, c’est surtout pour vous donner une idée générale. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser. Et si vraiment vous ne le sentez pas, je peux le faire en dirigé.]

[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (apprentissage), 1,5 (longueur), 0,5 (bonus) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (demandes), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Ven 22 Avr 2016 13:18 
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Un golem apparaissait alors, tout de pierre et de racine comme son congénère nous ayant quitté il y a peu. Il clama alors être en mesure de nous accompagner jusqu’à la cité des elfes et sans attendre, commença de marcher.

Il nous guida à travers bois et fourré, autour de nous s’épanouissait une luxuriante végétation. Les géants sylvestres étaient ici seuls maîtres. Ils devenaient de plus en plus nombreux, de plus en plus volumineux, de sorte que leurs frondaisons ne laissent traverser que par bribe éparse les rayons du soleil. Le golem lui-même semblait devenir anxieux et déclama que le mal tapi dans ces bois avait probablement été réveillé par le sort de lumière invoqué par Méraxès. Je le regardais alors avec colère, quel imbécile il avait été d’agir ainsi… Et si ce fameux mal nous tombait dessus…

« Si le golem dit vrai, que vous avez réellement attiré jusqu’à nous de sombres créatures… Vous n’êtes qu’un fieffé idiot. Pourquoi ne pas crier en plus, histoire d’attirer à nous toujours plus de danger ? »
Sifflais-je avec irritation.

L’ombre marquait son emprise, la forêt semblait devenir aussi sombre qu’une nuit d’hiver. Les éparses rayons de soleil n’arrivaient plus à nous atteindre, nous étions plongé dans une angoissante pénombre quand soudain se concrétisa la prédiction du golem sous la forme de cinq créatures des ténèbres… Semblable à des cerfs, leurs peaux sombres ne reflétaient nulle lumière, leurs cornes saillantes paraissaient prêtes à vous charcuter comme autant de couteaux aiguisés. Mais le plus terrifiant était leurs yeux… Ils brillaient d’une intelligence malsaine et sournoise… Il était certain que ces bêtes étaient animées d’un certain intellect et qu’il ne fallait pas les prendre à la légère…

Je regardai à nouveau Méraxès et m’exclamai avec désespoir :

« Voyez ! Voyez la mort approcher ! Tout est de votre faute ! Ces créatures n’ont été attirés que par votre maudite magie tape à l’œil ! Imbécile dépourvu du moindre éclat d’intelligence… Qu’allons-nous devenir… »

Les bêtes se mettaient alors à charger de concert. En désespoir de cause je me saisissais de mon katar mais la sueur m’empêchait de renforcer ma prise, mes jambes tremblantes peinaient à me porter. Je savais que les dangers ne nous épargneraient pas mais pourquoi devait-il revêtir cette monstrueuse forme… Je me sentais privé de mon courage, totalement sapé devant ces anomalies porteuses de mort.

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Merci à Itsvara pour cette magnifique signature !


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 23 Avr 2016 04:07 
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Localisation: Sur la planète Elysian
Détonation silencieuse

Meraxès émit un mouvement de recul face à l'étrange et difforme créature sortie de terre. Elle restait là, immobile et silencieuse sur le tapis de feuilles jaunies. Alors Kalas prit la parole d'une manière étonnamment calme, validant sa supposition prudente en confirmant qu'il s'agissait d'un élémentaire de terre. Son assurance rassura le guérisseur qui ne décollait néanmoins pas les yeux de cette statue anormale.

L'homme s'approcha du Golem sans crainte ; s'étirant au passage. Le petit être tendit alors son bras articulé de racines pour tendre une sorte de main ouverte vers le ciel. Kalas y déposa sa pièce de terre cuite avant de s'incliner légèrement en signe de respect. Il lui expliqua qu'il était un ami de Birhûvaya et lui demanda poliment s'il acceptait de les guider jusqu'à la cité des elfes.

Le rocher anthropomorphe fit pivoter délicatement l'objet au creux de sa main, comme s'il lui prêtait une grande valeur, et lui rendit sans un mot. Il pivota de la tête et observa le jeune homme l'ayant invoqué. Puis il s'approcha de Tartuffe avec l'allure d'un petit vieillard, en fit le tour, l'examina sous toutes les coutures, puis continua sa curieuse route jusqu'aux pieds du guérisseur... Une irrépressible sensation de gène s'empara de Meraxès quand les deux orbites vides et inexpressives le toisèrent. Derrière cette expression grossière et figée, il captait une intelligence, une personnalité aux propriétés surnaturelles. Cette étrange petite créature, plus encore que Birhûvaya, semblait être l'incarnation même du fluide terrestre.

Le Golem retourna à son point de départ à petits pas rigides et dévisagea Kalas qui patientait tranquillement. Une voix rauque et résonnante se fit entendre. Graveleuse et gutturale, elle paraissait venir de nulle part et de partout à la fois. L'écho dit qu'il pouvait les conduire à la cité d'Ætelrhyt, mais qu'il ne pouvait les préserver des dangers. Il s'exprimait d'une étrange manière empreinte d'une sagesse vénérable. Il se présenta sous le nom de Bhûmirea puis les invita à prendre la route.

Meraxès se rhabilla rapidement, ajustant son dispositif secret discrètement, et les rejoignit en se présentant le plus chaleureusement possible, un peu honteux d'avoir été si distant de prime abord. Il évoqua son appartenance au peuple des elfes, sans préciser sa provenance extra-planétaire, puis ajouta ne rien savoir d'eux. Mais alors qu'il commençait à évoquer leur destination afin d'y prélever la moindre bribe d'information, le petit être frémit sinistrement comme si la peur venait de l'investir...

D'une voix écorchée, à peine audible, il souffla que l'un d'eux avait invoqué une grande lumière, pour ensuite prétendre l'arrivée d'une ombre. Il précisa sinistrement que la forêt était agitée ces derniers temps, très agitée. Sous-entendait-il que Meraxès avait attiré des ennemis pendant son entrainement ? L'elfe se convainquit que non ; car s'il avait appâté quelques animaux sauvages, ils auraient déjà donné signe de leur présence. Pourtant, cette tirade était tellement incongrue, d'une logique si insaisissable, qu'elle en prenait aussitôt une indéniable et terrible véracitée. Tartuffe perdit aussitôt son calme et commença à réprimander sérieusement l'elfe, allant même jusqu'à le traiter d'idiot. Meraxès qui avait naturellement perdu sa gaieté, nota l'injure mais ne répliqua pas, du moins pas oralement. Son sourire coutumier s'estompa à la faveur d'un masque exsangue de sympathie, puis son regard écarlate s'abjura insidieusement.

Mais derrière son irritation manifeste, la peur l'investissait, car, comme si les dires de l'élémentaire se réalisaient, la lumière du jour diminuait progressivement. Bhûmirea les guida un bon moment sur le sentier vétuste, dévoré par les racines noueuses des arbres séculaires aux ramures hostiles qui contribuaient à entretenir le ressentiment du guérisseur.

Soudain, un brame terrible et éraillé résonna dans l'obscurité. Leur guide se figea.

Au comble de l'horreur, Meraxès laissa échapper un glapissement estomaqué. Il se tétanisa de frayeur, car comme l'accomplissement d'un funeste cauchemar, cinq silhouettes immondes se détachèrent des ténèbres.

Se rapprochant vaguement des cervidés tels qu'il en avait vu esquissés dans les ouvrages du monastère, ces créatures avaient une allure détestable et contre nature. Montés sur quatre pattes tordues, leurs corps s'allongeaient en hideux buste-gosier recouverts d'une toison grise et hirsute, dissociée d'une peau noire et humide. Leurs têtes, surplombées de cornes massives et retroussées, se dotaient de gueules sans babines armées de crocs désorganisés. Mais le plus notable, le plus détestable, restait leurs pupilles. Des regards noirs monstrueusement conscients encastrés dans des protubérances orange et méphitiques.

L'estomac du guérisseur se contracta et engendra une brusque nausée d'effroi. Jamais il n'avait connu pareille angoisse. Cette peur primitive et incontrôlable, l'intense impression de passer du prédateur au prédaté... Son sentiment était si fort, si intense, paradoxalement il en jouissait presque.

Les monstruosités avancèrent d'une démarche lugubre et lente au centre de la route afin de leur barrer le passage. Il ne le réalisa pas tout de suite, mais toutes le fixait lui plutôt que ses congénères. Comme si elles pouvaient détecter son appartenance au fluide, elles dégageaient une haine intense à son égard, un profond ressentiment envers sa lumière intérieure.

Tartuffe sombrait dans la folie et l'injuriait à nouveau comme un damné. Mais dans ce chaos de sensations, Meraxès ne l'entendit même pas et recula instinctivement, se sachant la cible des créatures infernales, .

Alors, muées par le même instinct meurtrier, elles fondirent sur la troupe apeurée.

Meraxès recula mais rassembla assez de courage pour ne pas se détourner et fuir. Les créatures immondes arrivèrent en bondissant à une vitesse folle, alors, Bhûmirea apposa ses mains sur le sol et un grondement sourd fit trembler la terre. Les feuilles mortes se soulevèrent sommes portées par une houle souterraine déferlant en direction des bêtes, puis arrivée sous leurs sabots, le sol éclata en une déflagration de roche et de poussières.

Alors tout devint confusion, les créatures déchirèrent le nuage et dévastèrent leurs rangs. Tartuffe aboya et détalla aussi sec, éveillant l'instinct d'une des abominations qui partit aussitôt à sa poursuite. Meraxès voulut se rapprocher de ses autres compagnons, mais une nouvelle fondit sur lui et l'isola. Face à ses yeux grotesques, la peur l'envahit et il entreprit d'escalader le talus pour s'échapper. Il atteint presque le sommet quand les gravas roulèrent sous ses mains, au comble de l'horreur, il glissait vers l'animal méphitique. Des rangés de crocs puants l'attendaient, auquel il répondit de plusieurs coups de bottes, éloignant de ses semelles la gueule acharnée.

S'appuyant sur les cornes monstrueuses, il retrouva l'élan nécessaire pour gravir la pente abrupte. Meraxès rampa en direction des bois, gémissant d'effroi, quand l'immonde silhouette se présentait déjà à l'orée. L'elfe se redressa et courut entre les arbres aux écorces sombres. Le souffle rageur le suivant était tout proche, derrière, pervers et horrible. Il aperçut une fente dans la division d'un tronc et mué par une peur lui donnant des ailes, il bondit dans le fourré florissant. Passant de justesse, il se réceptionna d'une roulade et fit volte-face. Alors, l'immonde tête s'encastra dans la béance avec une violence telle qu'il en sursauta. Heureusement, la gueule n'eut pas la portée nécessaire. Il était temps...

Soulevant le bras d'entre les pans de sa cape, il le fit pivoter d'un geste précis et détacha le loquet avec un petit cliquetis. Alors la lame traitresse jaillit de son dispositif sur le dos de sa main, plus précisément deux lames jumelles et parallèles parfaitement affutées. Avec un râle rageur, il enfonça son arme dans le crâne de la bestiole qui émit un cri strident et terrible, avant de disparaître dans l'ombre.

Meraxès resta recroquevillé dans le silence, tendant l'oreille, attentif au moindre son. Après un certain temps, il décida de sortir de sa cachette. Les bois étaient calmes, mais des bruits de combat se faisaient entendre au loin. Ses compagnons devaient avoir besoin de lui. Alors il s'y dirigea hâtivement, à découvert, quand un beuglement effroyable et aigüe retentit. Des bruits de sabots galvanisés par la rage se ruèrent sur lui, il eut à peine le temps de discerner l'ignoble silhouette gibbeuse qu'une violente charge le fit tomber à la renverse. Une douleur sourde lui coupa le souffle.

Hagard, il se roula sur le tapis de feuilles autant qu'il le pouvait pour échapper aux ruades mortelles des sabots fous. Jouant des pieds et des mains, hurlant sous la pression, il finit par entailler le bas-ventre de la créature. Celle-ci recula subitement, lui laissant le temps de se relever en maintenant ses côtes douloureuses. Il dut se rendre à l'évidence, il fallait combattre pour sauver sa peau. La monstruosité infernale s'inclina en présentant ses cornes proéminentes et chargea.

Il se concentra, attendit le moment fatidique, puis il roula latéralement en tranchant les flancs de la créature. Elle cahota subitement dans un désordre de ruades, se contorsionna dans sa direction, alors le guérisseur tira un dernier trait, ouvrant une béance jaillissante dans sa gorge. Un râle doublé d'un gargouillis infect résonna, puis la créature tomba lourdement et convulsa silencieusement.

Meraxès rétracta sa lame en un bruit métallique puis assena un dernier coup de pompe à la bestiole, esquissant un sourire satisfait, heureux d'avoir vaincu sa peur paralysante. Au-delà des troncs, les combats semblaient avoir cessé. Le bras soutenant toujours ses côtes, il rejoignit ses compagnons le plus rapidement possible, appréhendant le fait de se perdre dans cette forêt immense et hostile.


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1531 mots


Un châtiment divin

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Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Dim 1 Mai 2016 14:56, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 23 Avr 2016 09:29 
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L’un des brocards dévia soudainement de sa course et commençait de bramer en galopant dans ma direction. La peur devenait reine et détruisait les derniers bastions de résistance levés par mon courage qui s’effondrait comme un château de cartes. Elle me somma, impérieuse, de fuir, d’abandonner mes compagnons, de m’éloigner du danger. Je ne trouvai la force de résister à son appel et me retournai avant de commencer à fuir en hurlant. Je pouvais presque sentir le souffle de la bête sur ma nuque, les bruits de ses sabots percutant le sol dans une course effrénée qui se rapprochait inlassablement.

Je regardai autour de moi, totalement apeuré et en appelait à la miséricorde de Rana, priant pour trouver un abri sommaire. Je jetai alors un bref regard derrière moi et apercevait l’immonde créature qui n’était maintenant qu’à quelques mètres de moi. Je me rendis compte que je ne faisais que m’éloigner de plus en plus de Kalas et en désespoir de cause essayai de duper la bête, attendant le dernier moment avant de bondir sur le côté, la laissant continuer sa course démoniaque tout droit.

Je ne la laissai pas comprendre ma manœuvre et entreprenait déjà de rejoindre Kalas qui était en prise avec deux de ces sombres messagers de la mort. Mais le cervidé n’était pas si sot et revint vite à la charge, bramant avec d’autant plus de force. Je comprenais que d’aide je ne pouvais espérer de mes compagnons… Mais la peur était si forte qu’elle s’insinuait comme un poison, l’écho de sa volonté se révélait de plus en plus impériale. Elle brouillait mon esprit, le contraignait à n’écouter qu’elle sans laisser de place à quelques autres sentiments…

Le cerf n’était plus qu’à quelques mètres quand dans un éclair de lucidité je me précipitai vers un arbre et à l’aide de mon katar l’escaladait avec le feu au cul. La peur me donnait des ailes et c’est avec une certaine maîtrise que je parvenais à me réfugier en hauteur, hors de l’emprise des hideuses bêtes.

J’avais du mal à respirer et sentais un brûlant liquide se déverser le long de mes cuisses. Mon sang tourbillonnait dans mes veines tandis que j’essayai vainement de reprendre mon calme. Je n’osai regarder en bas et commençai alors à fermer les yeux en psalmodiant frénétiquement le nom de Rana.


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782 mots au total

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 23 Avr 2016 16:15 
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Un court moment d'observation suivit le don de la pièce pendant lequel Kalas observait attentivement le Golem. Ce dernier tourna l'objet plusieurs fois dans sa main, reconnaissant certainement son appartenance aux gens de son peuple. Comme satisfait, il releva la tête, dévisageant sans la moindre expression le Shaman, avant de lui rendre son bien. Les yeux de l’élémentaire plongèrent dans la lueur orangée du regard de l'homme-loup, comme pour le sonder. Kalas connaissait déjà la particularité des Golems à déceler les secrets les plus profonds chez les autres races, aussi ne put-il s'en vexer. Rapidement, le petit être de pierre fit de même avec les autres aventuriers, encore perplexes face à la réussite du rituel.

(Je me demande comment ils auraient faits sans moi. Elysian n'est pas une terre hospitalière pour les êtres peu ou pas préparés à la visiter. Ils ont eu de la chance que notre destination soit commune.)

Les feuilles de la forêt se mirent à vibrer sous l'effet du vent qui portait jusqu'à eux une voix comme couverte, mais suffisamment audible. Accoutumé à ce timbre de voix depuis sa visite à Barkhane, le Shaman comprit très vite que le Golem cherchait à communiquer. L'homme-loup fut fort satisfait lorsque Bhûmirea, de son nom, déclara se porter volontaire pour les mener jusqu'à Ætelrhyt. Cependant, il ne put faire la promesse d'un voyage tranquille, soulignant ne pouvoir les défendre contre les dangers envisageables. Kalas se demanda de quel type de menace il pouvait s'agir du fait que la petite compagnie avait déjà pénétrée dans le territoire appartenant aux Elfes et aux Lutins.

(Si les bêtes sauvages avaient voulu nous attaquer, elles l'auraient fait pendant nos nuits de repos. Et puis, je n'ai senti aucune animosité de leurs parts... Mieux vaut rester sur ses gardes, la menace semble venir d'ailleurs...)

Le Shaman s'activa lorsque le Golem commença à s'enfoncer plus profondément dans la forêt, indiquant à ses camarades de faire de même. Le groupe d'aventuriers reprit la route sur les pas de leur guide, n'ayant de cesse de regarder les alentours. L'inquiétude grandissante de Bhûmirea était presque palpable et n'aidait pas à la bonne humeur du groupe. A la différence des deux autres, Kalas était un homme habitué des espaces comme celui-ci, ayant vécu de nombreux mois sur le territoire de la meute. Le Shaman comptait sur ses compétences surhumaines pour détecter le moindre mouvement aux alentours, faisant peu fit des écureuils et autres bestioles. Cependant, le petit Golem ne fut pas plus rassuré de leur progression, incapable de retenir sa crainte d'une quelconque embuscade. A l'entendre, l'un des trois aventuriers avait visiblement invoqué un mal capable de leur porter préjudice. Surpris, Kalas fit immédiatement le rapprochement avec le rituel qu'il avait utilisé pour invoquer Bhûmirea, se demandant pourquoi Birhû ne l'avait pas prévenu de pareilles conséquences.

Tandis que Tartuffe et Méraxès progressaient derrière lui, la tension se mua en peur et le Sinari ne put retenir ses mots à l'encontre de son compagnon. Visiblement fort inquiet de la menace citée par l'élémentaire, il commença à lever le ton, soulignant les pratiques de Méraxès comme responsables. L'elfe avait semble t-il jouer de ses fluides pendant que le Shaman s'affairait à utiliser les siens. Se sentant responsables d'eux, Kalas calma l'assemblée, usant de sa diplomatie pour rétablir le calme et ne pas affoler le guide qui avançait maintenant à tâtons.

"Calmez-vous, Tartuffe. Il n'y a aucune raison de s'en faire pour l'instant. Concentrons-nous tous sur le trajet, voulez-vous ?"

Les esprits se refroidirent et l'avancée fut plus agréable. Si le vent soufflait davantage, le soleil abreuvait les alentours d'une lumière réconfortante, parvenant même à traverser l'épais feuillage des arbres de la forêt. Satisfait d'avoir calmer ses compagnons, Kalas reprit sa marche derrière un Bhûmirea plus rassuré. Les deux autres aventuriers ne dirent mot, se contentant d'avancer en observant les alentours.

A mesure de leur randonnée, la lueur du soleil se fit plus maigre et affaiblie. L'homme-loup voulait croire qu'il s'agissait la d'une barrière de feuillage plus ardue de la part des arbres, mais la végétation était la même qu'à leur rencontre avec Bhûmirea. Ce n'est que quelques mètres plus loin que la lumière atteint un seuil si bas qu'il était difficile pour les autres de voir à une distance raisonnable. La forêt, auparavant bienveillante, suait d'une atmosphère menaçante, troublant même les sens du Shaman. L'environnement n'avait plus rien de rassurant et Kalas se fit bien plus méfiant qu'auparavant.

"Restez bien proche de moi, vous autres... Vous ne voudriez pas vous perdre, surtout dans un endroit par..."

Le jeune homme se figea brusquement à la vue de diverses silhouettes se dégageant de l'ombre des arbres droit devant. Pensant d'abord à des animaux venus à leur rencontre, ses yeux lui permirent de faire un trait sur cette hypothèse. Manifestement, les craintes de Bhûmirea avaient choisis de se manifester sous un aspect fort étrange, résultat semblable à l'accouplement d'un cerf et d'un monstre. Elysian vomit une nouvelle atrocité sur leur route, visiblement très agressive de part les étranges gargouillements qui s’échappaient de leurs bouches déformée. Les bêtes se rassemblèrent, prêtes à charger dans leur direction. Du haut de leur taille similaire à un homme de bonne constitution, elles raclaient leurs sabots noirs contre le sol, têtes munies de cornes baissées. Leurs dents dépassaient toujours de leurs gueules, même dans cette position, contrastant vivement avec la toison grisâtre qui leur ornait la poitrine. Il était peut-être le seul à le voir, mais Kalas remarqua que les regards étaient tous dirigés vers Méraxès, dont la silhouette se dégageait de derrière le Shaman. La voix de Tartuffe sortit le jeune homme de sa stupéfaction, clamant encore une fois la faute aux fluides de l'elfe blanc. Presque instantanément, l'homme-loup montra ses dents au Sinari.

"Taisez-vous, merde ! Vous allez les énerver !"

Malheureusement, il était déjà trop tard pour le groupe qui regardait les abominations charger de concert vers eux, affamées de sang et de Magie.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 24 Avr 2016 02:12 
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Je priai pour mon salut et celui de mes compagnons. Je n’osais toujours pas bouger, l’idée même de redescendre me laissait chancelant. Cet arbre constituait le dernier rempart entre moi et ces bêtes, mais je ne pouvais affronter la vérité en face, elle était trop crue, trop douloureuse. Je n’étais qu’un lâche, un couard qui abandonnait ses camarades. Je ne méritais nulle pitié ni compassion… je n’étais qu’un infâme cloporte qui pensait à sa survie avant tout, un égoïste… Je me rendais compte de ma faiblesse et cela me faisait mal. Mes tripes m’hurlaient de foncer tête baissée mais la peur continuait son travail de sape. Elle m’épuisait, me réduisait au silence et ankylosait mes membres. Elle ne me laissait aucun répit, me susurrait qu’aller en bas ne servirait à rien hormis m’exposer à une mort certaine. Elle s’insinuait de plus en plus loin, s’ancrait de plus en plus profondément dans mon cœur à vif.

Je convulsais, pleurait des larmes salées qui traçaient sur mes joues des petites rigoles. J’étais en prise à un sentiment qui par le passé m’avait déjà tant couté… Mon refus d’agir, ma peur m’avait déjà empêché de prendre les devants, d’essayer de sauver l’ancien chef de ma troupe. C’était encore elle qui m’avait fait perdre de vue Anar… J’étais encore trop effrayé à l’époque mais j’aurais dû faire quelque chose, le suivre et vivre avec lui d’enrichissantes péripéties… Les pensées tournoyaient dans mon esprit en ébullition. Je n’arrivais plus à discerner l’ivraie du bon grain, quelles pensées devais-je écouter ? Celle, encore faible, du courage qui m’exhortait à intervenir, à prêter main forte à mes compagnons de fortune ou celle impérieuse de la peur…

(Ô Rana, accorde-moi la force de vaincre, accorde-moi Ta force…)

Je me redressais alors, agrippant fermement une branche d’une main, l’autre toujours armée du Katar. Mon ventre se tordait alors que j’envisageait la descente, mes jambes flageolaient avec frénésie et mes genoux s’entrechoquaient.

(Tu peux le faire… Tu, peux, le, faire…)


Je m’apprêtais alors à sauter quand je vis le cervidé. Il était toujours là à m’attendre… J’avais même l’impression qu’en me voyant me relever, il se lécha les babines et exhiba ses crocs en une sorte de sourire sinistre. Je réprimais un haut le cœur et mettait un premier pied sur une branche plus basse avant d’observer à nouveau la vile créature. Sa queue, si l’on pouvait qualifier ceci de queue, frétillait avec impatience. Elle avait sa tête levée, son attention focalisée sur moi uniquement.

« Tu vas voir sale monstre ! » criais-je avant de… me raviser.

Je retournais alors sur la cime et m’emparait de branches que je lançais sur la bête. Cela ne semblait avoir aucun effet et c’est en désespoir de cause que je m’en prenais à une branche bien plus volumineuse. Elle me résistait mais je forçais quand j’entendis soudain un craquement de mauvaise augure… La branche céda et emporté par mon élan je ne parvins pas à reprendre l’équilibre précaire qui me maintenant en sûreté…
Je tombais la tête la première, la scène eut pu même être cocasse si ma vie n’avait pas été en danger. Une branche me fit perdre tout espoir d’avoir un jour progéniture et je tombais avec violence sur l’animal. J’avais par chance équipé le plastron que la reine m’avait offert et le choc en fut moins douloureux. En tout cas c’était le cas pour moi. La bestiole avait essuyé le plus gros du choc. L’une de ses cornes s’était même brisée sous l’impact et elle me regardait maintenant avec des yeux déments. Son sabot racla la terre et elle chargea sans sommation !

Je me relevai avec hâte et me feignant d’un bond à gauche sautait en l’air et agrippai une branche basse de justesse. Je me laissai retomber quelques secondes plus tard, me cramponnant avec ferveur à la crinière de l’animal que je chevauchai. Il partait dans des ruades, espérant me déloger, me piétiner et me dévorer. Je me cramponnai comme si ma vie en dépendait, enfin c'était réellement le cas...

Je lui plantai alors à la base du cou le katar, y mettant toute ma force, l’animal cessa brutalement sa course, bramant de souffrance avant de s’effondrer en convulsant. Je n’avais pas eu le temps de sauter et accusai le poids de la bête qui pressait mon abdomen avec force. J’essayai de m’en dégager mais c’était peine perdue… Je gesticulais dans tous les sens et avait l’impression d’être une tortue renversée, incapable de faire le moindre geste sans aide…

J’étais bloqué de tel sorte que je n’avais pour horizon qu’une épaisse racine et le vide de l’autre côté. J’entendais bien les rumeurs du combat qui faisait rage mais ne pouvait savoir si mes compagnons étaient en mauvaise posture. Je rageais de cette maudite impuissance, j'aurais préféré pouvoir fuir, ne plus constituer une cible de choix... Pour parfaire le tableau je sentais encore la morsure acide de l'urine sur mon entre-cuisse. Cette désagréable posture commençait de me peser et le pire étais que je ne pouvais rien y changer. Je décidai donc de patienter en attendant une occasion.


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 24 Avr 2016 18:15 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
[:attention:] Ce RP est susceptible de contenir des passages choquants, aussi prenez garde à la lecture. [:attention:]


Le bruit des sabots résonnait dans le sol, portant avec lui le vent de la peur et de l'effroi. Tartuffe y voyait la fin et Bhûmi la véracité de ses craintes, mais seul Méraxès restait de marbre face au danger qui fonçait droit dans sa direction. S'il ne comprenait pas un tel engouement pour son compagnon, le Shaman ne resta pas sur place. Empoignant la rondache qui lui voilait le dos, il hurla une ultime consigne à ses compagnons avant de puiser dans ses fluides prêt à hurler leur colère.

"DISPERSEZ-VOUS !"

Seul contre tous, l'homme-loup courut face à la charge morbide des abominations, bravant l'effroi qui lui empoignait le cœur. Ses bras se chargèrent d'énergie que le jeune homme s'empressa d'utiliser sans attendre. Paume à plat et poing fermé, Kalas chargeait le rituel du pilier sans se stopper, se rapprochant dangereusement des créatures en pleine course. Le sol siffla sous l'effet de la Magie invoquée, laissant ses particules se drainer jusqu'à matérialiser un lourd bélier de terre et de pierre, répondant à la moindre pensée du Shaman. Lorsque le sortilège atteignit son paroxysme, Kalas frappa dans le creux de sa main dans un habile geste circulaire, ordonnant au pilier de faucher la troupe dans son élan. La robuste cylindre fonça presque instantanément dans leur direction, filant à une vitesse qui fit chanter l'air alentour. La seconde d'après, le sortilège s'écrasa contre le flanc de la bête la plus à droite dans un sinistre bruit de craquement. L'impact fut tel qu'elle fut projetée contre le monstre voisin, trébuchant à son tour dans sa charge, l'obligeant à rouler sur quelques mètres, totalement désorientée. La frappe était davantage destinée à diviser les adversaires qu'à faire de réels dégâts, mais le plan avait parfaitement fonctionné. A leurs yeux, la cible n'était plus l'elfe blanc rempli de Magie, mais le jeune Mage qui les regardait d'un regard aussi bestial que le leur.

Le Shaman avait participé à suffisamment de batailles pour savoir qu'il fallait profiter du moindre instant propice pour frapper, aussi prit-il l'initiative d'entamer sa transformation le temps que les horreurs adverses ne reprennent conscience. En un court instant, Kalas devint Hurlenuit, le loup noir au hurlement glacial comme la nuit, désireux d'honorer son nom en cet instant. Gonflant ses poumons, il fit résonner dans la forêt un cri de défi à l'attention des étranges cervidés, déterminé à ne pas les laisser s'attaquer au reste de la troupe. Deux monstres pour un loup, la chasse était ouverte. Loin de les effrayer, l'intimidation raviva leur esprit combatif, désireuse de punir celui qui les avait attaquer. L'une d'entre elle, frappé de plein fouet par le sortilège du Shaman, respirait bruyamment d'un horrible mélange de gargouillement et de cris de colère. Si les dégâts externes semblaient minimes, la respiration de la créature semblait perturbée, l'obligeant à se reposer un court instant. Elle ne semblait cependant pas le comprendre, tentant à plusieurs reprises de se relever sans succès. La seconde, visiblement peu affectée par la collision avec sa consœur, reprit rapidement ses esprits, pointant un regard haineux mais surpris vers le loup qui lui faisait face. Écoutant davantage sa colère que sa conscience, la bête prit un puissant appui à l'aide de ses sabots avant de charger tête baissée en direction de Kalas.

Sous sa forme bestiale, Kalas semblait habité d'idées différentes que d'habitude. En temps normal, il aurait profité de l'inconscience de son adversaire pour tourner le combat en sa faveur. Mais Hurlenuit n'écoute que son code d'honneur, dicté maintes fois par les membres de la Meute.

(Si l'on m'attaque, je mords.)

C'est désireux d'obéir à ce principe que le loup, toutes dents dehors, grogna bestialement avant de filer droit vers son adversaire d'une fulgurante accélération. Son instinct avait souvent reprit le dessus sur lui depuis que Kalas avait accepté la malédiction dont il était la victime. Sans savoir ce qu'elle était réellement, le jeune homme se plaisait à agir parfois comme un animal, libre de toutes lois et consignes fidèles aux humains. Cependant, elle savait également lui porter préjudice, comme à cet instant précis. L'idée de charger de front une bête munie de telles cornes était tout bonnement irréfléchie et amena Hurlenuit à subir de plein fouet l'attaque de la créature, ne s'arrêtant même pas de courir au contact du museau s'écrasant sur son crâne. La collision envoya le loup valser sur le côté, s'échouant au sol comme un un fétu de paille. Violemment touché à la tête, le Shaman sentit un goût de sang envahir sa gueule alors que sa vue se remettait à peine du choc. Les images étaient floues et perturbées, ne le laissant qu'entrevoir à peine quelques secondes l'abomination charger à nouveau dans sa direction. Hurlenuit parvint à se repositionner sur ses quatre pattes avec difficulté, tandis que son adversaire se rapprochait davantage à chaque seconde. A quelques mètres de lui, alors que le monstre relevait déjà la tête pour projeter à nouveau le loup dans les airs, ce dernier rassembla ses forces et ses esprits ce qui lui permit de sortir de sa trajectoire d'un saut sur le côté particulièrement vif.

(Je commence à comprendre comment fonctionnent ses attaques. Reste à garder les yeux sur lui, j'ai toujours les oreilles qui sifflent et le nez qui me pique...)

Remarquant finalement l'esquive du loup, l'horrible créature freina dans sa course, soulevant la poussière à mesure qu'elle s'arrêtait. Hurlenuit n'attendit pas qu'elle charge à nouveau pour filer vers elle en ouvrant sa mâchoire parsemée de crocs acérés. D'un traite, l'animal avala la distance qui le séparait de l'abomination pour se retrouver sur son flanc, cette dernière entamant déjà son demi-tour. Elle n'eut que le temps de bramer de surprise, voyant son adversaire foncer aussi vite vers elle en la menaçant de sa gueule dentelée. A portée d'attaque, le Shaman poussa sur ses pattes arrières pour se projeter aussi vite que possible vers la gorge du monstre, claquant sa mâchoire sur sa chair chaude. Alors que ses longues dents s'enfonçaient dans le cou de la créature, Hurlenuit goûta à son sang noir et fétide qui l'aurait très certainement dégoutté davantage sous forme humaine. La lueur orangée de ses yeux perdit progressivement de sa vivacité à mesure que sa proie hurlait dans un gargouillement répugnant pour finalement s'assombrir d'un rouge sanguin. Le loup avait faim et sa victime en subissait les frais, sentant la chair de sa gorge se détacher à mesure que le loup tirait dessus. A cet instant précis, n'importe quel individu aurait désigné Kalas comme le monstre.

Finalement, la viande de la créature se sépara de son corps, laissant cette dernière agoniser dans un râle de douleur. Le sol se colora d'un liquide noir à l'odeur nauséabonde, forçant le loup à cracher le morceau de chair qu'il tenait encore entre ses dents. Le goût était si infecte que Hurlenuit dû prendre quelques instants pour se faire vomir le sang avalé, véritable infection qui lui tapissait la gorge. Cet instant de relâchement fut sanctionné par la seconde créature, remise du sortilège du Shaman, qui écrasa ses cornes sur les côtes du loup inattentif. Le choc fut particulièrement violent pour la bête, ne s'attendant pas du tout à une attaque surprise après la perte de deux de ses sens les plus développés. Hurlenuit vola sur quelques mètres en couinant avant d’atterrir au pied d'un arbre, agitant ses feuilles sous l'impact du corps qui venait de le percuter. Rapidement, le goût répugnant du sang de la créature laissa place au sien, teintant ses canines de rouge vif. Son corps semblait résonner des coups subis, incapables d'entendre ce qu'il se passait aux alentours. Se relevant péniblement, le Shaman parvint à se positionner sur ses quatre pattes, cherchant son ennemi des yeux au milieu du champ de bataille. Non loin, près du corps de son partenaire, la créature semblait bramer de colère à l'encontre du loup, fonçant déjà vers son adversaire. Ses pattes frappèrent la terre et le sang, colorant ses griffes à chacun de ses pas. Hurlenuit regardait la créature s'approcher dangereusement de lui, conscient qu'une attaque frontale lui serait certainement fatale. La douleur qui lui envahissait les côtes traduisait certainement la fracture de quelques os, limitant ses déplacements et sa vitesse. Pour vaincre celui-ci, il faudra user de la ruse.

Alors que la bête s'apprêtait à écraser le loup contre l'arbre derrière lui, le Shaman trouva la force d'effectuer une ultime esquive sur le côté, sentant sa patte arrière caresser les cornes du monstre pendant son saut. Incapable de s'arrêter brusquement à cette vitesse, l'abomination frappa le tronc de plein fouet qui se mit à trembler sous la puissance du choc. De nombreuses feuilles se détachèrent de leurs branches tandis que le cervidé titubait, totalement sonné par son manque de précision. Conscient qu'une occasion pareille ne se présenterait pas de nouveau, le loup sauta en montrant les dents, surmontant avec difficulté la douleur qui lui broyait les côtes. Sa mâchoire se referma sur la nuque découverte de son adversaire, relevant instantanément la tête alors que les longues canines du loup s'enfonçait dans sa chair. Bramant de douleur, le cervidé n'eu d'autres choix que de chanceler à terre, offrant d'avantage de prise à Hurlenuit pour l'achever. Une fois sa prise confirmée, la bête secoua sa proie dans tous les sens en grognant furieusement tandis que cette dernière frappait le sol de ses pattes en tentant de lutter. Malheureusement pour elle, le Shaman resta maître de la situation à mesure que la vie quittait le corps du monstre, jusqu'à ce que sa carcasse ne s'affaisse au sol, morte. Le loup laissa la bête choir à terre, la libérant de ses crocs teintés de noir. Le goût puant du sang d'abomination s'était une nouvelle fois répandu dans sa gueule, obligeant Kalas à reprendre le dessus sur Hurlenuit. Sa forme de loup disparut progressivement, laissant la place au jeune humain qui vomit presque instantanément sa transformation terminée. Le goût abjecte du sang des créatures avait tapissé son palais et le Shaman s'affaissa contre l'arbre en respirant bruyamment, ressentant la douleur dans ses côtes à un autre niveau. L'adrénaline du combat disparut, laissant sa place aux divers contrecoups. Fatigue, douleur décuplée et difficulté à se concentrer, tout réapparut tandis que le jeune homme contemplait les corps des abominations en tentant de reprendre son souffle.

"Putain... Putain... Putain... c'est terminé..."

Entre deux crachats, le Shaman fouilla non sans mal dans sa sacoche avant d'en ressortir sa gourde qu'il se vida dans le gosier, trop pressé de faire disparaître ce goût abjecte. Là, il prit un moment pour rassembler ses esprits avant de prendre des nouvelles de ses compagnons, certainement toujours aux armes avec ces monstruosités.


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(((Aprentissage de la Capacité secondaire de Shaman Charge bestiale : Son arme (sous forme humaine, utilisation de la maîtrise AA) ou ses pattes et sa gueule (sous forme totémique, utilisation de la maîtrise SA du totem) furieusement brandie devant lui, le shaman fonce sur son ennemi pour l'attaquer de façon semblant quelque peu désordonnée, mais qui n'en est pas moins redoutable (for+2,5/lvl, maîtrise-0,5/lvl))))

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 26 Avr 2016 17:07 
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Forêt d’Ætelrhyt – Chemin dans la forêt

    Les trois aventuriers défaits mais victorieux se retrouvèrent aux côtés d’un Bhûmi regardant la créature devant lui. Elle tenait encore debout, lardée de toute part de multiples pics de pierre et de terre de taille diverse qui, sur un geste las de sa main, refluèrent vers le sol pour y rentrer. La créature s’effondra alors à ses pieds. Il la regarda encore quelques instant avant de relever la tête sur les trois aventuriers.

    - Nous hâter nous devons, car qui sait ce qui pourrait nous attendre.

    Il leur fit signe et ils ne tardèrent pas à se remettre en route. Néanmoins… néanmoins, un sentiment de malaise persistait. Comme si le mal qui veinait cette forêt n’avait pas disparu avec ces créatures, l’ambiance était toujours noire, troublée, comme si la lumière du soleil n’était pas assez forte pour rejoindre le sol.

    Ils marchèrent ainsi pendant plusieurs heures, mais incapables de calculer le temps qui passait. En fin d’après-midi peut-être, à moins que le soit n’approche, ils entendirent une voix.

    - Qui sont ces étrangers qui osent pénétrer dans la Forêt Interdite ? Parlez, ou mourrez, cela je n’en ai cure.

    La voix était puissante, féminine, mais non dépourvue d’une certaine dureté. Elle semblait provenir de partout et de nulle part à la fois. C’était presque comme si les arbres eux-mêmes leur adressaient la parole.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 1,5 (combat), 1,5 (longueur), 0,5 (bonus) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 1,5 (combat), 0,5 (apprentissage), 2,5 (longueur), 0,5 (bonus) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 1,5 (combat), 1,5 (longueur), 0,5 (bonus)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 26 Avr 2016 20:12 
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Inscription: Sam 21 Nov 2015 20:11
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J'étais toujours sous la bête et je braillai alors avec force, ne pouvant me dépêtrer seul de cette fâcheuse situation. J'espérais qu'un de mes compagnons répondrait vite à mon appel à l'aide, ne pouvant strictement rien faire seul.

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40 mots

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Merci à Itsvara pour cette magnifique signature !


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 1 Mai 2016 14:53 
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Un brame terrible et éraillé

Le jeune elfe claudiquait légèrement, son bras enlaçant son buste comme pour vainement soulager la douleur lancinante provenant de ses côtes. Alors qu'il rejoignait la route, il ne pouvait s’empêcher de lancer de temps à autre un regard par dessus l'épaule, redoutant le retour de la créature fétide. Il eut beau marcher dans la bonne direction, croyait-il, le chemin forestier n'était plus là.

( Était-ce par ici... ? ) se dit-il en cherchant des ramures aux courbures familières. ( Ou par là...?)

Il hésita à faire demi-tour, lorsqu'une légère intonation portée par le vent lui parvint. Meraxès se figea et tendit l'oreille. Une vague sonore et frémissante de feuilles portées par le vent siffla entre les troncs, faisant claquer les pans de sa robe, accompagnée par un bref son dilué, un : « à l'aide »...

Il reconnut aussitôt le timbre de Tartuffe et s'y précipita, nullement par inquiétude à son égard mais par peur de se retrouver seul. Il galopa dans cette cathédrale aux piliers végétaux, puis un nouveau sanglot le fit se retourner pour découvrir le Sinari étendu au sol et écrasé par le corps gisant d'un de ces rennes infernaux. L'elfe vint le dominer et découvrit le petit homme sanglotant pitoyablement, son poignard délaissé et hors de portée, son corps immobilisé.

Le vieillard glapit encore qu'on le tire de là. Alors, Meraxès se pencha sur lui, tout près, plongeant son regard sanguin et froid, puis appliqua sa main sur son torse en signe d’apaisement. Feintant d'être touché par sa situation, Meraxès émit une moue désolée.

« Vous m'avez l'air plutôt mal au point, Maître Sinari. Êtes-vous bloqué ? »

Hochement de tête paniqué et transpirant.

La main de Meraxès était apposée sur son torse qui se soulevait frénétiquement, un seul pivot, un petit geste précis permettrait de faire jaillir ses lames froides en travers de sa gorge...

( Je n'ai pas oublié tes allégations maudit nabot. Quel plaisir se serait de se délecter de ta noyade et ses gargouillis... )

Le guérisseur maintint son regard ambigu quelques secondes, puis souleva l'imposante tête de la créature.

« Je regrette, mes réserves de fluide sont vides, il m'est impossible de vous soigner pour le moment. Mais tâchons de retrouver rapidement sire Kalas et notre guide. »

Le Sinari se releva difficilement et souffla un peu, quand un bruit sourd retentit dans les bois.

« Par ici ! »

Meraxès l'attrapa par le poignet et le tira dans les bois vers la direction supposée, puis il retrouva les ramures familières et la route. Le Golem faisait face à une créature avec une dangereuse proximité, l'elfe dévala le talus pour venir à son aide, avant de remarquer que l'échine de la bête était percée de toute part par des pieux minéraux. Le sol se mit à gronder et la carcasse semi-consciente s'enfonça à ses pieds. Bhûmi l'observa disparaître de son regard immobile, puis il se détourna sur les deux aventuriers ainsi que Kalas, qui venait d'arriver, pour leur dire de se hâter.

Ils marchèrent un long moment et son ressentiment négatif ne tarissait pas. L'atmosphère était toujours délétère, l'obscurité surnaturelle ne disparaissait pas, presque plus dense. Ces bois étaient clairement inhospitaliers et les aventuriers restèrent sur leur garde, hésitants à rebrousser chemin...

Soudain, une voix claire et féminine les fit s'arrêter. Tombant du ciel invisible comme un châtiment divin, dure et impérative, elle demanda qui étaient ces étrangers osant pénétrer la forêt interdite. L'avertissement fut clair : parlez ou mourrez.

Meraxès comprit instantanément qu'il s'agissait des elfes, et pourtant non dupe de la manœuvre d'intimidation, il ne put contrôler un frisson d'angoisse. D'une voix timide qu'il força à devenir forte, il prit la parole malgré l'absence d'interlocuteur visible.

« Nous sommes des voyageurs à la recherche d'Ætelrhyt. Nous venons en paix et en quête de votre sapience millénaire, afin de répondre à nos questions aux réponses immémoriales. »


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650 mots

Un doute

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Dernière édition par Meraxès le Sam 7 Mai 2016 02:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 2 Mai 2016 19:21 
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Inscription: Dim 2 Fév 2014 00:03
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Ses blessures lui faisait un mal de chien, mais Kalas parvint à surmonter la douleur afin de rejoindre ses compagnons, certainement nécessiteux de son aide. Alors qu'il progressait à tâtons en s'appuyant contre les arbres, le jeune Shaman se demandait s'il n'avait pas été trop gourmand en tentant de retenir deux de ces créatures. L'une d'entre elles aurait largement suffit, mais il ne pouvait s'empêcher de penser que le reste de la compagnie aurait certainement eu du mal à sa place. Quoi qu'il en soit, il devenait vital de réunir la troupe et de reprendre la route, de préférence avec tout le monde.

Usant de son ouïe surhumaine, Kalas ne tarda pas à repérer d'étranges bruits semblables aux abominations combattus. S'attendant à devoir en croiser une de plus, le jeune homme resta sur ses gardes, gonflant déjà son bras de fluides pour frapper fort et juste dans le dos de la bête. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir le cadavre d'un monstre empilé sur la carcasse nerveuse du Sinari qui étouffait sous elle. A ses côtés, Méraxès s'approchait en indiquant sa présence à Tartuffe, visiblement à bout de souffle. La démarche lente, le Shaman n'arriva que lorsque son aide n'était plus nécessaire, soupçonnant ne pas pouvoir en faire davantage avec cette douleur qui lui rongeait les côtes. Fort affaibli après cette bataille, il s'enquit de l'état de tous, jugeant que la forêt leur avait donné un bon aperçu de ce dont elle était capable. Bhûmi, lui, finit de s'amuser avec le cadavre de l'une des créatures avant de les rejoindre avec hâte. Le Golem était clair, il fallait partir maintenant.

Sans un mot, les aventuriers reprirent chemin, n'évoquant à aucun moment la bataille qui venait de faire rage. Du moins, c'est ce que Kalas voulait. Chacun avait subi des aléas du combat, ne demandant qu'à se reposer au coin d'un bon feu. Le décor ne changea pas depuis leur départ, voilant le soleil si nécessaire pour avancer sans crainte. Progressant à travers les troncs sur lesquelles se dessinaient parfois des visages fictifs, le Shaman se laissa aller en dernière position, tentant tant bien que mal de tenir la cadence hâtive de ses compagnons. Les minutes semblèrent des heures et la douleur ne s’atténuait pas, rongeant peu à peu sa volonté de continuer. Cependant, sa conscience était la seule chose qui le maintenant en état et l'homme-loup choisit de ne pas ralentir le groupe, cédant le contrôle de son corps à son esprit fatigué.

Ce n'est qu'après un temps indéfinissable qu'un événement vint surprendre toute la compagnie. Kalas leva la tête, écoutant la voix qui leur imposa de s'identifier. Ce n'est qu'après un court instant que chacun pu en comprendre les mots, réagissant différemment les uns des autres. Pour sa part, le Shaman chercha d'abord à identifier la voix et sa provenance, avant d'obéir en tentant de faire jouer ses relations.

"Je m'appelle Kalas et je suis un envoyé des Golems de Barkhane. Je viens en paix, sans aucune volonté de vous faire du mal. Nous avons besoin de vous pour lutter contre le mal qui risque de faire disparaître toute trace de Magie dans ce monde."

_________________
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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 23:32 
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Forêt d’Ætelrhyt – Chemin dans la forêt

    La voix résonna une nouvelle fois dans l’air autour d’eux dans un rire dur, dépourvu d’humour.

    - Vous venez en ces terres sans rien en connaître et cherchez le conseil des Êtres qui résident en ces bois ? Vous venez chercher la sagesse, vous qui pourtant avancez dans les ténèbres.

    La voix se tut soudainement, mais les arbres bruissèrent comment s’ils échangeaient un murmure. Lorsqu’elle reprit, elle semblait s’être déplacé bien qu’il leur fût incapable de dire où elle se trouvait car elle semblait venir de toutes part.

    - L’un de vous a eu la sagacité de se présenter, qu’en est-il des autres ? J’aimerais savoir ce que font un elfe, un homme et un nain de concert sur les Terres Interdites. Nous n’avons pas posé les yeux sur vos engeances depuis bien longtemps.

    Les feuilles se mirent à bruisser dangereusement et à son timbre, la voix semblait juger le pour et le contre de les tuer sans autre forme de procès.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Tartuffe – xp : le post ne justifie le gain d’aucun xp.]


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