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 Sujet du message: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 4 Juil 2016 14:22 
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Palais - Salle de transport spatial


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    (Le portail est au centre)


    La salle où menait l'étrange portail était presque vide de tout individu, si l'on excluait l'homme qui se tenait près de la porte.

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    (Cliquez pour la version grande)


    « Bienvenue, » fit-il aux nouveaux arrivants. « Bienvenue sur Izurith, je suis le Seigneur Valaï, c'est moi qui ai demandé votre aide. »

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 4 Juil 2016 16:50 
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Vadokan avait commencé un discours tout à fait admirable, et il me semblait dommage de ne plus mettre a profit ses talents d’orateur pour le moment. J’espérais vraiment pouvoir l'entendre défendre ses valeurs à nouveau. Enfin bon. Le petit Fenouil me tendit une miche de pain, me conseillant de ne plus rien dire. Du pain. Frais. Une odeur ensorcelante s’en dégageait, me faisant penser a ce que j’avais enduré sur le bateau. J’avais dû laisser l’homme, ce gardien sinistre, me toucher comme il le souhaitait pour de la nourriture de misère, avant d’être recueillie par Elaryë. Et même si sa nourriture était bonne, ce pain me semblait meilleur. Je ne me fis pas prier pour le manger, pendant que Fenouil assurait la Colonelle de son engagement. Dès que Fenouil finit, elle m’apostropha, me disant stupide. Je n’aime pas que l’on me croie, ou me dise stupide. Cette Colonelle était énervante. Vraiment. Enfin, je n’y avais pas été de main morte avec elle. J’avais abusé, une fois de plus. Je décidai de m’excuser.

Colonelle, je vous prie de m’excuser si j’ai été agressive, et hostile. Nous venons de sortir d’une épreuve fatiguante, et éprouvante mentalement. Je suis exténuée, et ma fatigue m’a conduit a vite m’énerver. Il est regrettable que je vous aie aussi mal parlé, mais souffrez que je m’excuse et que je demande a repartir de zéro avec vous.” m’excusai-je.

Je me sentais réduite à néant mentalement, et réellement désolée de m’être conduite ainsi. Je ne sais pas si cela se voyait sur mon visage, mais c’était réel. Je me tournai alors vers Tina, pour m’excuser aussi.

Tina, je suis réellement désolée. Ces raisons ne doivent probablement pas t’être suffisantes afin de justifier mes actions, et je ne te demande pas de m’excuser si tu ne le souhaites pas. Je te demanderai juste de réfléchir a la possibilité de me pardonner.” déclarai-je.

Le verdict serait prononcé par les intéressées. Pendant que La Colonelle alla trifouiller derrière un pan de tissu, je stressais et me plantai les ongles dans la peau pour me calmer. Feraient-t-ils partie de l’expédition ? Peu importe, on le saurait bien assez tôt. Shizune revint, et avec un boîtier qu’elle posa par terre. Je me rapprochai pour voir ce qu’il faisait, quand un cercle en jaillit. De l’autre côté, un endroit, assez étrange, constitué de métal. Pour y accéder, nous devions visiblement passer par ce…”portail”...Je n’avais pas confiance en ce système, mais pourquoi pas essayer ?

Preum’s !” m’exclamai-je avec joie et impatience.

Je marchai dans le portail, et fut aspirée par le trou. Là, une espèce de laboratoire. Où il n’y avait personne. Ah ben non en fait. Un homme me regardait, pendant que les autres arrivaient. Sa peau était écailleuse par endroits, des écailles de reptile noires striées de vert. Assez étrange. Était-il une espèce de sang-mêlé, mi serpent mi humain ? Il avait aussi une canne faite du même matériau. Ou s’agissait-il d’une excroissance de chair ? Si elle était voulue, ce serait assez bizarre. Pouvait-il faire pareil avec d’autres parties de sa peau ? Tant de questions qui avaient besoin de réponses. Quand tout le monde fut présent, il se présenta comme le seigneur des humains. Hé bien. Les Hinïons n’existent donc pas ici ? Il me plairait de trouver des elfes blancs sur cette Terre. Ce serait un accord de conclus, un peuple extérieur a la situation qui pourrait me donner un avis objectif, et si j’étais chanceuse, ils ne seraient pas aussi prétentieux que les elfes blancs de Yuimen. Je demanderai plus tard. Devais-je me présenter en attendant ? Ou Shizune s’en chargerait ? Je ne savais pas. Par pure tradition, je fis une légère révérence, et relevai la tête pour me présenter. On est jamais mieux servi que par soi-même après tout. Mais quand même, je décidai de voir la réaction des autres.bb

Enchantée, Seigneur. C’est un honneur.” dis-je, en relevant doucement les yeux.

On va arrêter là. Je ne lèche pas les bottes des gens, j’instaure une relation amicale avec le représentant de cet autre monde. Alors je ne veux pas entendre de “Oh c’est bon, tu lèches les bottes du premier noble qui arrive”. J’hésitais a donner mon nom, et je me mis à attendre une intervention des autres.

Non pas que je ne souhaitais pas me mouiller, hein…


[712 mots]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 4 Juil 2016 16:55 
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À peine la belle a-t'elle fait part de son engagement auprès des humains que l'elfette éclate. L'instant d'avant assez calme mais naïve, la voilà à invectiver le Colonel. Elle justifie son savoir par des déductions, se trompe dans des expressions pourtant banales, et finit par dire ne pas vouloir s'attarder avec de la diplomatie sur l'instant. Terrible première impression. Si elle perd son sang-froid aussi facilement avec une représentante, que fera-t'elle face aux véritables acteurs de ce conflit ? À avoir la langue trop pendue, on finit par se mettre dans l'embarras.

Mais le plus incompréhensible pour la tulorienne est que l'elfette s'adresse à elle, par un jeu de mot ridicule. Tina ne peut pas s'empêcher de légèrement incliner le visage, et de la regarder en clignant des yeux. Décidément, cette petite blonde n'a pas l'air douée pour se faire des alliés. Cette pensée ne fait que conforter la tulorienne dans l'idée que l'hinïonne a du commettre quelque erreur qui l'a fait chasser de son petit confort. Elle songe également que si la première impression n'était déjà pas fameuse, là, une chose est certaine : il serait totalement inconscient de se lier avec cette personne. Qui sait si elle ne serait pas du genre à dévoiler les secrets d'autrui, juste pour prendre le dessus pendant une conversation ? Qu'elle agisse à son gré, soit. Qu'elle risque de compromettre la position de l'humaine à l'avenir est inenvisageable.

Calmant le jeu, l'énigmatique Vadokan prend la parole, renvoyant le Colonel Shizune à ses propres responsabilités. Plus intrigant encore, il prend le parti des membres de cette expédition, indiquant que Yuimen n'aurait que mépris pour la cause de ces étranges humains si la violence était employée contre eux. Tina réprime un petit sourire. Il est étrange d'entendre un parfait inconnu se soucier d'eux, quand même les puissants n'ont cure de leur peuple. Surtout dans sa cité natale. Cet hybride a tout l'air d'avoir un bon fond.

Son intervention semble calmer quelque peu l'humeur vindicative du Colonel, qui se contente de traiter l'elfette comme un être trop stupide pour être un espion. La brune se redresse à son tour lorsque leur interlocutrice leur donne davantage de détails. Elle-même et son contingent sont les seuls êtres de confiance qu'il reste à un certain Seigneur Valaï, dirigeant suprême de leur cité d'Izurith. Encore une question à poser plus tard. Leur cité est-elle dirigée par un roi ou, comme dans sa ville natale, par un groupe fortuné ?

L'elfette reprend la parole, comme une gamine prise en faute. Elle s'excuse et se justifie d'une façon qui fait lever les yeux de la brune au plafond. Elle est peut-être sincère, mais le mal est déjà fait. Et la voilà qui se tourne vers elle, lui demandant de réfléchir à la possibilité de lui pardonner. La tulorienne se moque un peu de sa tirade précédente, habituée à bien pire, mais l'idée de jouer avec cette naïve demoiselle l'amuse beaucoup.

Elle darde sur la blonde un regard neutre, adulte, presque sévère.

"J'ignorais que nous avions chassé le bouloum ensemble, Yuyu-Chou.", dit-elle avec une amère insistance.

Tina croise les bras, détournant légèrement la tête, comme vexée. Mais lorsqu'elle est sûre que la blondinette reporte son attention ailleurs, la brune avise Vadokan. Elle lui fait un clin d’œil complice, l'accompagnant d'un sourire amusé. La tulorienne n'est pas du genre à prendre la mouche pour si peu, surtout si la pique vient d'une gamine pas même entièrement formée.

L'ynorienne s'éclipse brièvement ensuite, puis elle revient avec un étrange objet. Quelque chose de circulaire et troué, semblant fait de métal, qu'elle pose au milieu de la tente. Elle semble agir dessus, et l'instant d'après... Tina se fige, écarquillant les yeux. Une sorte de... Cercle ? Dans l'air ? La brune essaie de fouiller dans sa mémoire, à la recherche de quoi que ce soit de similaire. Mais elle se heurte à une sensation de vide. La seule chose que cela lui évoque, c'est l'impression de regarder dans un puits, mais... L'ouverture est verticale. Et... Au lieu de son reflet sur de l'eau, elle aperçoit quelque chose de gris. De... D'inconnu.

La voix du Colonel la tire de sa torpeur, les rassurant sur le fait que c'est traversable, et surtout sans danger. Machinalement, Tina porte la main à ses colliers, les effleurant doucement, puis elle inspire et s'avance.

"Surprenant."

L'elfette émet un cri incompréhensible, sans doute de l'elfique, avant de pratiquement bondir dans la porte. Aucune tenue et une impatience pas même masquée. Qu'est-ce que ce chiot fou pourra faire d'utile dans une histoire de complot ? La jeune femme retient un souffle, et sans y attarder la moindre pensée supplémentaire, rassemble son courage et sa curiosité pour franchir cette trouée.

Un court instant, elle sent un petit vertige la prendre. Sa tête tourne légèrement, chose qui l'incite à fermer les yeux. Lorsqu'elle les rouvre, elle découvre une pièce qu'elle a du mal à qualifier. Une salle blanche ou grise, mais pas de pierre ou de chaux. Fermée. Et pourtant, elle y voit comme en plein jour. Mais nulle bougie ou lampe offrant sa lueur feu. Le plafond est ouvert ? Non ? Est-ce donc de la magie ?

La belle fait quelques pas, laissant la place à ceux qui suivent, retrouvant son équilibre. Face à elle, un homme dans la force de l'âge qui, l'espace d'un instant, lui fait froid dans le dos. Une longue chevelure blanche, un monocle, et de l'autre côté... Un masque ? Un accessoire ? À l'endroit de son œil, c'est comme si... Du vide, éclairé par une luciole verte. Des motifs qui se retrouvent sur ses doigts. Tina a vu de nombreuses cicatrices auparavant, mais ça...

Malgré l'élégance dont il fait preuve dans sa façon de se vêtir et de se tenir, il faut qu'il prenne la parole pour que la tulorienne surmonte sa stupéfaction. L'homme se présente comme le Seigneur Valaï, commanditaire de l'aide des yuiméniens. La jeune femme se ressaisit. Comme la gamine à oreilles en pointes, elle attrape un pan de sa robe rouge, et effectue une révérence polie, main contre ses colliers.

"Enchantée, Seigneur Valaï. Tina, de Tulorim.", se présente-t'elle avant de se redresser et de s'attraper les mains, jetant un regard perplexe derrière elle. "Veuillez pardonner ma confusion. Cette expérience me laisse en proie à bien des interrogations."

La belle abaisse les yeux sur son sac, s'assurant que tout s'y trouve, puis elle laisse son regard bleuté retourner sur le visage du Seigneur. Les motifs, s'ils l'ont d'abord inquiété, la fascinent à présent. Toutefois, Tina se reprend habilement, en rajustant son bandana. Passer pour impertinente serait bien dommage. Elle dirige donc son attention sur la main, posée sur une canne, de son interlocuteur.

"Puis-je vous demander ce que sont...", commence-t'elle en lissant ses propres doigts, ne sachant pas comment le formuler.

L'endroit lui parait tellement étrange qu'elle préfère se raccrocher à ce qu'elle comprend : un homme puissant se tient devant elle, détenteur de nombreuses réponses, et il l'intrigue grandement.




(1 165 mots)

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Dernière édition par Tina le Lun 11 Juil 2016 13:43, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mer 6 Juil 2016 14:41 
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    « Lorsque les poils du pinceau touchent la toile vierge, c'est comme le battement du cil de l'œil qui s'ouvre sur un nouveau monde. »


Après mes paroles, la situation sembla s’apaiser, et la tension qui pesait rudement sur l’intérieur de cette tente finit de se désagréger, pour l’heure, en tout cas, aux paroles du petit Fenouil, qui s’engagea à son tour, dernier membre de notre quatuor si particulier, à respecter la mission qu’ils nous confieraient. La froide et intransigeante colonelle Shizune se leva de son siège confortable pour nous rejoindre dans l’inconfort réaliste d’une verticalité réflexive. Malgré mes recommandations pour ne pas envenimer inutilement la situation, elle commença ses dires en insultant la jeune elfe, précisant qu’elle était sans doute trop stupide pour être une espionne. Je pinçai les lèvres, sans pouvoir réagir. Un jugement bien dur, et fort hâtivement prononcé, pour une personne n’ayant pas vécu le quart de la vie de la petite, et se montrant elle-même non-dénuée de faiblesses évidentes dans son rôle présent. Maladresse diplomatique, elle s’en servit néanmoins comme excuse pour accepter Yuélia et lui laisser le bénéfice du doute.

Lorsqu’elle se tourna, ensuite, vers moi, je lui fis face et sans ciller, ni baisser les yeux, je laissai les siens partir à la rencontre des miens. Elle tenta, un peu vainement, en ce qui me concernait, de s’expliquer du geste qu’elle avait eu, ou en tout cas qu’elle avait ordonné, à l’encontre du géant blond si vite écarté avec une violence extrême. Son argument était bancal, bien entendu, car s’il l’avait bien approchée, arme à la main, c’était surtout parce que cette arme était trop encombrante pour se porter autrement, et il ne l’avait en rien menacée directement avec. Elle souffrit de nous expliquer qu’un ultimatum posé était pour elle une chose à ne pas prendre à la légère, car elle finissait souvent en bain de sang. Je fronçai légèrement les sourcils à cette intervention, ayant souhaité rebondir sur ses paroles, mais n’étant pas suffisamment impertinent pour interrompre le flux discontinu des siennes, je me retins. Elle s’abaissa à de futiles provocations sur mon raisonnement, le poussant dans les retranchements d’un ridicule extrême qui me fit secouer la tête d’un air exaspéré. Elle s’emporta même à préciser qu’elle se fichait de ce que je pensais. Une nouvelle bravade qui n’allait pas m’aider à l’apprécier. D’autant qu’elle défendait son acte comme étant une banalité, alors qu’elle décrivait le non-acte du guerrier comme la pire des menaces et des trahisons. Comment pouvait-on à ce point manquer de discernement ?

Je compris néanmoins la suite de ses explications, indiquant qu’elle était parmi les derniers êtres de confiance du dirigeant qu’elle servait, souverain d’une cité nommée Izurith. Elle était là par devoir, et c’était honorable, même si elle semblait faire plus cas de ses goûts personnels que de son sens du devoir, pour l’occasion, se parant d’une mine peu réjouie et avouant son ennui de se trouver là. Elle indiqua même que son Seigneur, Valaï, n’avait pris aucun plaisir à l’envoyer là, de même. C’était gonflé de leur part que d’insister autant sur la déplaisance de leur présence en notre monde, alors qu’ils quémandaient notre aide comme un dernier recours pour leur survie. Une fois encore, je me retins d’intervenir, même si l’envie ne manquait pas. Je soufflai avec insistance l’air d’un soupir par les narines, mais restai attentif à ce qui se tramait devant moi. La colonelle partit un instant hors de la tente, et revint juste après pour piocher un petit objet métallique dans sa ceinture. Une sorte de… boucle de ceinture magique ? Sans doute. Je n’avais jamais rien vu de tel. Le plaçant au centre de l’espace couvert par la toile, elle exécuta quelques manœuvres précises et soudain, je ne pus réfréner un sursaut en voyant apparaître, après un court instant de trouble de l’air au-dessus de l’objet, l’image d’un endroit tout autre que celui-ci. Comme si elle avait ouvert une porte entre deux mondes par la seule force de la magie de son artefact enchanté.

J’en écartai le regard, craintif de me faire absorber inexorablement dans ce qui apparaissait presque comme un piège pour fixer, incrédule, Shizune. Elle précisa que nous pouvions traverser sans risque, et qu’elle nous y suivrait.

Yuélia, jeune et vigoureuse, fit une nouvelle fois preuve de son impatience, et fut la première à réagir. Avec plus de discernement, cette fois. Elle s’excusa platement à Shizune, ainsi qu’à Tina, l’arrivante de Tulorim d’avoir sommairement plaisanté avec son prénom. Des excuses bien plates, pour une simple boutade, mais je n’y prêtai pas plus attention. Sans plus attendre, dénotant d’une imprudence certaine, elle se précipita dans le vortex vers cet autre endroit, cette porte dimensionnelle, et je la regardai faire, perplexe. Elle sembla ne pas en souffrir outre mesure. C’était une bonne chose. Tina, accueillant les excuses de la jeune elfe avec sévérité, attend cet instant pour se tourner vers moi et m’ajuster un clin d’œil complice. Si elle m’avait paru sévère, c’était qu’elle plaisantait, et cette certitude me fit me dire qu’elle ne devait, par conséquent, pas manquer d’humour. Un humour taquin, sans doute, et bon enfant. Je lui renvoyai son sourire en un rictus dévoilant malgré moi mes canines inférieures, imposantes, mais bien entretenues.

Suite à cela, elle se rendit à son tour dans le passage, m’abandonnant avec le petit être vert et la colonelle. À mon tour, je m’approchai de l’étrange phénomène dont je ne comprenais pas grand-chose, l’inspectant de loin. Il révélait, sans cadre déterminé, un décor fort différent de celui où nous nous trouvions, que je me gardai de détailler avant de m’y trouver. En lieu et place, je me tournai une nouvelle fois vers Shizune, décidé à ne pas laisser passer ses provocations sans y répondre. D’un ton léger, cependant, et non accusateur. Il était inutile, comme je l’avais moi-même énoncé, d’envenimer les choses.

« Constatez, alors, que nous sommes dotés d’une sagesse certaine. Car si vous avez réagi fortement à une menace indirecte, nous avons su déceler dans les vôtres, plus directes, pas même voilées, l’essence de votre intérêt. Peut-être serait-il intéressant que, malgré toute cette mauvaise humeur qui semble vous caractériser, vous fassiez de même, désormais. »

Je levai les sourcils en tentant un sourire soulignant l’évidence, avant de redevenir sérieux.

« Si nous sommes votre dernier espoir, et que tous vous ont abandonné, je vous suggère de prendre votre devoir d’honneur plus à cœur, alors. Je conçois que l’heure soit grave, pour vous, mais la moindre des politesse envers ceux que vous appelez à l’aide et qui viennent malgré votre ton ne serait-elle pas bienvenue, vous croyez ? »

Je laissai la question, rhétorique, en suspens, et me tournai moi-même vers la porte dimensionnelle. Prenant une ample inspiration, j’y pénétrai d’un pas décidé. Ma vue se troubla un instant, et je clignai des yeux en posant une main sur ma tempe droite, avant de les rouvrir sur ce tout nouvel endroit. Je n’avais jamais rien vu de tel. La lumière, omniprésence, n’avait rien de naturel, et n’était pourtant pas issue de flammes. Blanche, irritant ma rétine, elle éclairait tout un peu trop, donnant un aspect métallique et moins vivant à cet environnement. Murs gris et blancs, sol brillants et portes translucides, semblant faites de verre, j’avais du mal à concevoir comment cet endroit pouvait tenir debout. Les murs, qu’on eut dit faits de métal, un gaspillage précieux de ressources stratégiques, nous cernaient de toutes parts. Tina et Yuélia étaient déjà là, face à un être non moins étrange. Plutôt âgé, si l’on observait sa chevelure immaculée et les ridules sur sa peau pâle, il avait couvert son œil unique, pâle lui aussi, d’un monocle de vision. Il était vêtu d’une livrée noire assez longue et d’une chemise blanche serrée au col par une broche en forme de coléoptère. Un scarabée, vraisemblablement. Un symbole de ce peuple dont nous ignorions tout ? Sans doute. Ou peut-être une décoration bien innocente. Le plus surprenant, chez cet homme, restait son visage. Car si d’un côté, il avait tout d’humain, de l’autre, il était remplacé par une peau qu’on eut dite faite d’un métal sombre parcouru de veines smaragdines. Son œil, vert lui aussi, n’avait rien d’organique, et rendait un côté assez malsain à son orbite, qui ne se serait pas plus mal portée d’être vide, tant qu’à être borgne. De telles bizarreries étaient également présentes, sous la même forme, sur deux des doigts de la main avec laquelle il tenait une cane faite dans la même matière.

L’homme, si c’en était bien un, se présenta en nous souhaitant la bienvenue comme le seigneur des lieux, Valaï. Notre véritable commanditaire. Yuélia opta, cette fois, pour une réponse contrôlée et bien plus retenue que ce qu’elle avait désormais coutume de faire, depuis que je la connaissais. Tina, elle, se présenta, et poussa même la curiosité à directement demander à l’être ce qu’étaient ces marques sur sa main, sur son visage. Je n’aurais sans doute moi-même pas poussé aussi rapidement le vice jusque-là, mais je restai néanmoins attentif, prêt à entendre la réponse, qui m’intéressait au moins autant qu’elle, puisqu’elle était désormais posée. À mon tour, j’inclinai le buste pour me présenter, encore un peu remué du voyage dont je ne comprenais pas la logique intrinsèque.

« Seigneur Valaï. Je suis Vadokan Og’Elend, et voici Yuélia. »

Je rattrapai les présentations pour la jeune elfe qui ne s’y était pas souscrite. Ce rôle que j’avais par trois fois exécuté, depuis notre rencontre avec ces êtres étranges. Tenant son attention, j’en profitai pour regarder une fois de plus autour de moi d’un air circonspect, demandant à mon tour :

« Dans quel genre d’endroit est-on donc ? »

Ma surprise était palpable. Je n’avais jamais rien vu de tel. Le seigneur, connaissant sans doute notre monde, y serait peut-être sensible, et donnerait réponse à ma curiosité.


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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mer 6 Juil 2016 17:48 
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Le regard de Fenouil restait rivé sur la colonelle, non seulement parce que son costume lui plaisait, mais aussi parce qu’il était impatient de connaître la suite des événements. Il poussa un petit soupir lorsqu’elle se leva et prit la parole après avoir réfléchi quelques instants qui parurent un long moment au petit gobelin. En s’adressant d’abord à Tina, la colonelle supposa que cette dernière était trop stupide pour être une espionne. Fenouil ne partageait pas cet avis, il jugea que son impertinence était essentiellement due à une carence dans son alimentation. Elle n’avait pas suffisamment mangé de savon. Puis elle répondit à Vadokan, en justifiant son geste violent comme étant une réponse légitime à la provocation qu’elle avait subie. Comme tous les militaires, elle semblait prime sur la détente. Enfin, c’est ce qu’en déduisit Fenouil. Pour sa part, il décida d’être prudent, et de ne pas provoquer ces gens inutilement. La colonelle continua à discourir expliquant que la petite Yumiko, les autres soldats et elle-même constituaient le seul effectif de confiance dans leur ville Izurith gouvernée par le Seigneur Valaï. Une moue de déception se dessina sur le visage de Fenouil, lorsqu’elle expliqua qu’elle n’avait pris aucun plaisir à se rendre sur Yuimen pour demander notre aide. Il trouvait bien mal élevée cette réaction. Elle semblait porter un certain dédain envers ceux qui s’avéraient être en quelque sorte leur sauveur et cela attristait un peu le gobelin, quelques secondes du moins, après quoi, il avait déjà oublié ce petit affront.

La jeune elfe pour sa part avait accepté de bonne grâce le pain offert par Fenouil, et le temps de mastication de cette nourriture lui sembla profitable aux yeux de Fenouil puisque cette dernière se confondit ensuite en excuses autant envers l’exquise Tina que vers la sévère colonelle. Avec son élégante robe rouge et son bandana sur le front, Tina plaisait bien à Fenouil. Il admirait son calme et sa prestance.

Fenouil vit Shazune sortir de la tente et y revenir quelques secondes plus tard avec un petit objet, rond troué en son centre et métallique, accroché à sa ceinture. Elle déposa l’objet au centre de la tente. Curieux de nature, Fenouil fit quelques pas en avant pour mieux voir. Après quelques manipulations complexes, elle s’écarta rapidement du socle. Ce dernier forma un trou dans l’air, une espèce de passage dans l’espace qui leur permettait de voir ailleurs. Les yeux encore plus grands qu’à son ordinaire, la bouche tout ouverte de surprise, Fenouil observait cet étrange phénomène avec curiosité. Cette brèche dévoila des murs gris à l’aspect métallique ainsi que d’étranges machines inconnues de notre petit gobelin.

Bien qu’il ne détacha son regard du nouveau lieu qui se présenta à lui, il entendit la colonelle les encourager à s’y rendre, les rassurant sur la sécurité du passage.

Il n’en fallut pas plus à la jeune Yuélia pour franchir le pas et se retrouver de l’autre côté. La resplendissante Tina la suivit presque immédiatement après. Ce fut ensuite Vadokan qui s’approcha de l’ouverture. Mais avant d’y pénétrer, il se tourna vers l’officier en chef pour lui prodiguer de précieux conseils qui firent sourire notre gentil gobelin. Le grand être affichant quelques traits des garzoks rappela que la sagesse serait de mise, ainsi que la bonne humeur. Il suggéra aussi à la dame de respecter davantage ceux qui allaient leur offrir de bon cœur leur aide. Fenouil approuvait ces propos, mais se retint de commenter. En aucun moment, il ne voulait subir un coup de pommeau derrière la nuque, il avait trop hâte de se rendre dans cette mystérieuse pièce grise.

Ainsi, il emboîta le pas à Vadokan, empruntant un air confiant malgré la crainte qui l’habitait intérieurement. Tout en franchissant le seuil, il sentit un léger étourdissement qui le fit vaciller à peine et ne dura que le temps de deux pas, suite à quoi, Fenouil se retrouvant avec ses compagnons d’aventures, oublia le léger inconfort subi quelques secondes plus tôt. Il ne songea même pas à jeter un regard vers l’arrière pour voir la colonelle dans la tente, il était trop affairé à tenter de tout voir dans cette pièce étrange.
Dans ce monde, ou du moins dans cette salle, cinq couleurs semblaient dominer : le noir, le gris foncé, le gris moyen, le gris pâle et le blanc. Et ce, du plancher au plafond en passant par les murs. Et le mystère résidait aussi dans l’utilité de cette pièce. On y voyait des formes carrées, des tuyaux et même une table, mais aucune chaise, ni foyer, ni lit. Tout en sortant du cercle central, Fenouil intrigué, regarda ses pieds et c’est là qu’il s’y vit en entier. En fait, tout autour du cercle central, se trouvait un anneau miroitant.

(quelle idée de mettre un miroir sur le plancher ! )

Ricana intérieurement Fenouil, sans laisser paraître rien d’autre que son sourire habituel face à la nouveauté. Et enfin, près de la porte, il vit un homme vêtu élégamment qui leur souhaita la bienvenue et se présenta comme étant le seigneur des lieux : Valaï.

Yuélia répondit la première en effectuant une petite révérence. Tina fit de même, gracieusement, tout en se présentant.

Fenouil attendit poliment son tour, tout en en profitant pour détailler leur hôte. A quelques détails près, cet homme passait pour un noble de tout ce qui a de plus classique si on se réfère à sa redingote brune, sa chemise blanche, son monocle, ses cheveux longs attachés. Mais les détails, très voyants, changeaient complètement la donne. Alors que le regard de Fenouil s’attardait sur le coléoptère qui faisait office de bijou, la jolie Tina questionna délicatement le Seigneur Valaï au sujet des symboles sur son index, son majeur et qui se prolongeait sur sa canne. Fenouil se pencha la tête de côté, fixa le visage du seigneur et afficha un air sérieux quelques secondes avant de sourire à nouveau.

Vadokan se présenta à son tour, précisant le nom de la jeune elfe. Pour sa part, il questionna sur l’étrangeté de l’endroit.

Sourire aux lèvres, Fenouil se redressa afin de bien paraître et révéla son identité.

« Merci de votre accueil !» Dit le petit gobelin tout en s’inclinant légèrement de la tête.

« Je suis Fenouil, juste Fenouil ! »

Puis naïvement, il ajouta en guise de compliment :

« J’aime bien le scarabée à votre cou, de même que les magnifiques symboles verts en forme d’alvéole d’abeilles ornant votre joue. Je constate que nous avons les mêmes goûts. J’affectionne beaucoup les insectes. »

(((1086 mots )))

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Dim 10 Juil 2016 21:54 
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Localisation: Kendra Kâr
Le soldat fit une brève constatation de la situation. Détendu et peu enclin à suspecter cette jeune femme qui ne devait constituer aucune menace réelle à ses yeux, il fit appel à un chirurgien au nom exotique.

Un jeune homme quitta la tente la plus proche de ce joyeux duo. Il n'avait rien d'un chirurgien martial, Phyress en avait vu des gravures, ces hommes à la barbe brute et au tablier de cuir comme des bouchers et au matériel terrifiant. Lui semblait plutôt... Décontracté. En tout cas il n'était pas abruti par le travail puisque le camp n'avait pas été attaqué à en juger la propreté qui y régnait et le calme incroyable des soldats qui le gardaient malgré la menace que criait le héraut.

Visiblement, ils avaient un poste d'importance similaire vu la façon dont le soldat avait de l'aborder. Peut-être que lors de certaines campagnes, les soldats recevaient des formations de guérisseurs pour justement palier à l'absence des chirurgiens de formation. Phyress multipliait ses hypothèses.

Les deux hommes discutaient entre eux, le fameux Collin avait ignoré totalement la jeune femme et ne se pencha sur le cas de sa blessure que lorsque le soldat le lui avait indiqué.

(" Beh pourtant... Ca se voit que c'est ma jambe. ") Se lamenta Phyress.

Sans même lui demander son accord et lui arrachant un couinement étonné, il se pencha sur sa cheville pour défaire rapidement le bandage qu'elle avait détendu plus tôt pour le laisser négligemment tomber sur le côté. Enveloppant la blessure ensanglantée dans la paume de sa main, il s'y dégagea un fourmillement inconnu suivi immédiatement d'une chaleur douce et là où le contact avec la plaie aurait du lui arracher un cri de douleur, le mal de dissout et disparu au grand étonnement de la jeune femme qui resta le regarder avec deux grands yeux étonnés. Il se releva, l'air de rien, comme s'il était inébranlable face au prodige qu'il venait de réaliser et se contenta de lui recommander du repos.

Phyress lui bredouilla un merci à peine audible tant son trouble prenait le pas sur son sens de la normalité. C'était donc ça, la magie ? Yvain l'érudit de son village lui avait parlé de ces hommes et femmes capables de contrôler les éléments, certains avaient, paraît-il le pouvoir de lancer des flammes du bout de leurs mains, un feu si dévorant qu'il était capable de faire fondre même le métal. Plus impressionnant encore, on raconte qu'une Sindel protectrice du Dieu Yuimen lui même serait capable de faire jaillir du sol une forêt entière, de donner la vie aux arbres et aux plantes simplement par la pensée en méditation.

Elle remua son pied et constata qu'en effet, sa blessure avait disparu et elle n'était pas au bout de ses surprises. De derrière elle se fit entendre une voix de femme, claire et ferme, lorsqu'elle se retourna, Phyress vit une dame en armure sombre aux traits semblables à ceux des femmes d'Oranan.

Le guérisseur répondit immédiatement, laissant entendre à Phyress que c'était cette femme, en charge de ce camps. Il l'invita à la suivre, la précédent de quelques pas jusqu'au sein de la tente. Au milieu de celle-ci, un... Socle. Il était impossible à Phyress d'exprimer ou de comprendre ce qu'elle voyait. Son quotidien avait été d'une grande pauvreté et elle n'avait de culture que celle retranscrite par les livres et les parchemins que l'érudit lui laissait consulter lors de ses visites au village. Cette distorsion incroyable qui semblait plier l'air à sa volonté, comme si elle le chassait de son passage pour laisser place à un envers, une porte, une fissure, une faille. Gaïa elle même en avait-elle ce pouvoir ? Phyress restait bouche bée, observant ce phénomène, partagée entre l'admiration et la crainte.

Le dirigeante du camp fit un signe de la main, répétant que le traverser était sans danger. Il fallait donc que la jeune femme s'en approche. Fallait-il l'enjamber et arriverait-elle sans mal de l'autre côté ? De quoi était-il constitué d'ailleurs, elle ne voyait qu'un drôle de sol aux reflets gris qui tranchait avec le côté " champêtre " de ce camp.

Elle s'en approcha doucement, il n'était de toutes façons plus question de reculer. Elle avait déjà fait marche arrière une fois, prétextant que sa blessure la dérangeait, maintenant qu'elle était en bonne santé, il n'y avait plus d'autre choix que d'aller de l'avant.

Et pour aller de l'avant, il lui fallait bien sûr surmonter sa panique intérieure et franchir cette fissure spatiale.

La jeune femme ferma les yeux une seconde avant de le traverser. Puis, en les ouvrant fut en proie à un spectacle des plus singulier. De toutes évidence, la première chose qui lui vint à l'esprit, c'est qu'elle était en intérieur, peut-être même sous terre. Le sol n'était pas en bois ni en pierre mais d'une matière qu'elle n'avait jamais vu jusqu'à ce jour. Tout reluisait et plusieurs petites lumières brillaient et pétillaient, alertant ses yeux d'un objet inconnu à un autre avant d'être irrémédiablement attirée par les autres occupants de la pièce. Un homme à l'allure étonnante, d'une peau sombre et parfaite. Une femme vêtue de rouge qui la dominait d'une tête de hauteur. L'autre femme de la pièce devait être une de ces Elfes, Phyress en avait largement entendu parler mais n'avait jusqu'à ce jour jamais pu en voir de près. Un être vert de petite taille, au sourire naïf qui devait être aussi émerveillé qu'elle et enfin, un homme arborant un monocle ainsi qu'une tenue des plus sophistiquée. Ce devait sans doute être un de ces nobles excentriques qui aimait se vêtir richement. Cela dit, rien n'expliquait le masque singulier qu'il avait sur une partie du visage.

Phyress ravalait peu à peu son malaise, cette sensation de vertige qui faisait tanguer ce nouveau tableau des plus incroyables et dit en ravalant sa nervosité :

" Je... On est toujours au Sud de Bouhen ? Je n'ai jamais vu d'endroit semblable à celui-ci. "

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 11 Juil 2016 10:49 
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Palais - Salle de transport spatial


    Le Seigneur Valaï offrit un sourire bienveillant à ses nouveaux hôtes, sourire qui s'étira plus encore aux remarques respectives de Tina et de Fenouil.

    « Ravi de vous rencontrer, » répondit-il à leur présentation. « Ces alvéoles sur mon visage, mes doigts, et d'autres parties de mon corps présentement cachées par mes vêtements, sont un... souvenir... laissé par un attentat envers ma personne, il y a de cela quelques années. Ou plutôt, elles sont là pour "réparer" ce souvenir. Mais passons. Et ici, » ajouta-t-il en se tournant vers Vadokan, « c'est ce que nous appelons la salle de transport. Si vous vouliez une réponse plus globale, cependant, j'ai bien peur que ça doive attendre quelques minutes. »

    Derrière Phyress, Shizune pénétra finalement dans la pièce, accompagnée par un jeune homme à l'allure et la coiffure étonnamment peu martiale.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)
    (Oubliez la clope et le sang, mais pas les cicatrices)


    Aux questionnements de Phyress, la dernière arrivée se tourna vers le jeune homme, qui l'avait faite venir.

    « Elle ne sait pas où on est ? » questionna-t-elle, les sourcils froncés.
    « Eh bien, » marmonna l'autre, « elle sortait de la tente, je pensais qu'elle savait que... enfin... »

    Le Colonel lui adressa un regard noir, mais l'homme aux cheveux blancs temporisa d'un ton calme.

    « Passons, passons, il sera toujours temps pour elle de repartir à votre prochain voyage si elle le désire, ce n'est rien d'irréparable. Sergent Collin, je suppose que vous avez été choisi comme escorte ? »
    « En effet, Mon Seigneur, » répondit le jeune homme en lançant des coups d'oeil discrets à Tina. Son visage s'empourpra à sa vue, mais il reprit bien vite un maintien un peu plus militaire et focalisa son attention sur son Seigneur.
    « Bien. Passons aux choses sérieuses, » reprit Valaï. « Si vous voulez bien me suivre, je vous expliquerai de quoi il en retourne dans la salle du conseil. »

    Et, tournant les talons, l'homme aux cheveux blancs s'approcha un peu plus des étranges portes vitrées, qui coulissèrent toutes seules devant lui pour le laisser passer. Il les mena à travers quelques couloirs faits des mêmes matériaux étranges que la salle d'où ils venaient, passant par des portes métalliques qui s'ouvraient également à leur seule approche.

    Image
    (Les couloirs sont de ce genre, sans les câbles qui pendouillent partout)


Palais - Salle de conseil


    Ils arrivèrent, après un peu plus d'une minute de marche sans croiser la moindre personne, dans une salle à l'éclairage plus tamisé mais toujours aussi inexplicable.

    Image
    (Mais il n'y a rien sur la table)


    Le Seigneur s'assit en bout de table, sur l'un des confortables canapés en cuir rembourré, avant de faire signe aux Yuiméniens de s'asseoir à leur tour à ses côtés. Collin et Shizune restèrent debout, près de la table, dans un étrange mélange de décontraction et de rigueur militaire.

    « Il me semble, si tout s'est bien passé, que vous connaissez tous les raisons qui m'ont poussé à faire appel à des personnes comme vous pour nous venir en aide. Je vous donnerai, dans un instant, les informations dont vous aurez besoin pour accomplir votre mission. Mais, dans un premier temps, je suis certain que vous avez tous beaucoup de questions, alors je vais d'abord vous laisser les poser, et j'y répondrai comme je le peux. »

    Son petit discours terminé, il adressa un nouveau sourire bienveillant à la petite assemblé, accompagné d'un signe de tête encourageant pour les inciter à prendre la parole.


[Yuélia : 0,5 (introspection) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 0,5 (bonus longueur)
Tina : 0,5 (introspection) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1 (bonus longueur)
Vadokan : 0,5 (introspection) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1,5 (bonus longueur)
Fenouil : 0,5 (introspection) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1 (bonus longueur)
Phyress : 0,5 (introspection) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 0,5 (engagement involontaire) ; 0,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 11 Juil 2016 13:40 
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[8]



Les autres membres de leur expédition adressent divers commentaires au Seigneur Valaï. Si celui-ci sourit avec bienveillance, son expression se renforce lors des remarques sur les parcelles noires de son corps. Ce sont des alvéoles, souvenir laissés par un attentat contre lui, quelques années auparavant. Son discours est étrange aux oreilles de la belle, parce que ces marques sont censées réparer les traces. Est-ce une forme de magie curative ? Mais concrète ? Qui diffuse le soin en continu par exemple ?

L'homme répond à Vadokan concernant l'endroit où ils sont. Une salle de... Transport. Pourtant, Tina a beau y attarder les yeux, seule la trouée semble en lien avec ce terme. D'ailleurs, d'autres personnes arrivent par le passage. Une jeune femme blonde, à la tenue ayant sans doute connu de meilleurs jours, précède le Colonel Shizune, et un jeune homme. Une tenue décontractée mais sur un modèle que la couturière a du mal à définir. Une coupe de cheveux elle aussi ne semblant pas protocolaire, et un visage bardé de cicatrices. Le plus frappant reste ses yeux, d'un bleu très pur. La brune y décèle une petite similitude avec son frère, mais l'arrivant n'a pas cet aplomb amusé de son jumeau. Et sans la barbe, il ferait peut-être plus jeune encore.

Un court échange a lieu entre Shizune et lui, quant au fait que l'humaine blonde a l'air d'ignorer ce qu'elle fait là. Toutefois, le Seigneur Valaï y met rapidement un terme avec calme, avant de s'adresser au jeune homme par le grade de sergent. Sergent Collin. Tina reporte son attention sur ce dernier, la bouche d'abord entrouverte sous la surprise, puis tournant en un petit sourire. Voilà donc à quoi ressemble celui qui l'a accueilli ? L'homme qui bredouillait adorablement sous sa protection inconnue ? Et en effet, il confirme avoir été choisi comme escorte.

La tulorienne garde un œil sur lui, s'amusant du fait qu'il reporte de façon un peu trop évidente son attention sur le maître des lieux. Mais elle n'est pas sotte. S'il a été troublé en sa présence, son grade et le nombre de marques sur son visage indiquent qu'il n'est pas à sous-estimer. Peut-être pourra-t'elle lui poser quelques questions plus tard, si des choses lui échappent encore.

Le Seigneur Valaï les incite à le suivre dans la salle du conseil, en s'avançant vers des portes. Des portes sans poignées ? La tulorienne sent ses yeux s'écarquiller un peu tandis que les battants s'écartent d'eux-mêmes sur son passage. Lorsqu'elle passe à son tour au niveau de l'entrée, Tina ne peut s'empêcher de jeter un regard appuyé à la saignée au sol et sur le montant. Trop fin pour que quelqu'un s'y terre et tire le battant. Est-ce encore de la magie ? Mais laquelle ? A moins que le Seigneur Valaï soit capable de manipuler la matière à distance, comme certains artistes de rue ?

Tina perçoit un brin de frustration face à son incompréhension, mais il ne représente rien par rapport à sa curiosité. Et la lumière blanche persiste encore, sans la chaleur des flammes. Elle sent avoir bien des choses à apprendre, et compte bien le faire en parallèle de sa mission.

Quelques couloirs et portes étranges plus tard, les voilà dans une salle d'un gris monotone et sombre. La lumière inconnue y est moins forte, et cela n'aide pas la belle à qualifier l'endroit autrement que triste. Froid, même. Les seules touches de couleurs viennent des occupants eux-mêmes. Pas la moindre trace de fleur ou de décoration. Elle n'en fait toutefois pas la remarque et prend place également sur un des sièges entourant une table de grande taille. Leur hôte va les informer sur leur mission, mais il leur laisse l'opportunité de poser des questions.

Tina incline légèrement la tête et lève doucement la main pour se manifester.

"Bien des choses sont intrigantes, Seigneur Valaï. Pour n'en citer que quelques-unes... La... Le... L'outil qui a permis notre arrivée. L'origine de la puissance physique de certains des vôtres. Sans oublier ces lumières sans flamme ou soleil, ou encore ces portes bougeant seules."

La belle marque un temps d'arrêt, dirigeant son attention sur le Seigneur Valaï. Elle a besoin de confirmer une intuition.

"Employez-vous de la magie ?"

Même à Tulorim, les manieurs de forces magiques ne sont pas si nombreux que cela. Elle a besoin de savoir si, ici, les choses sont différentes. Qui sait si quelqu'un ne pourrait pas l'aider à développer son don ?




(744 mots)

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Dernière édition par Tina le Mar 19 Juil 2016 15:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mer 13 Juil 2016 04:43 
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Fenouil était plus que content de s’être aventuré au sud de Bouhen et d’avoir découvert ce campement étrange de soldats . Très curieux et très sociable, il ne pouvait être plus heureux. Non seulement, il allait se faire beaucoup d’amis, mais il visiterait un autre... ville ? pays ?... endroit. Le petit gobelin ne savait pas trop ce qu’était Izurith, mais il en appréciait son hôte. Affichant un sourire bienveillant, ce dernier répondit aimablement aux questions de ses invités et leur expliqua que les magnifiques petites lignes vertes en forme d’alvéoles sur sa joue gauche ainsi que sur son index et son majeur droit se révélaient à être une réparation d'une blessure passée. Il leur apprit également qu’ils se trouvaient dans une salle de transport.

Le seigneur Valaï venait à peine de terminer de répondre lorsqu’une jolie jeune femme, aux cheveux châtain pâle coupés au carré, fit son entrée. Timide et à la fois désorientée, elle demanda s’ils étaient encore au sud de Bouhen. Fenouil fit non de la tête et il s’apprêtait à répondre lorsqu’il vit la colonelle Shizune et un jeune homme aux yeux bleus arrivés à sa suite. Il décida donc de se taire, c’était aux hôtes de donner les explications et de faire les présentations. Et à ce propos, le seigneur Valaï ne manqua pas à l’étiquette, enfin selon l’interprétation de Fenouil, en nommant le dernier venu : Sergent Collin.

Le seigneur Valaï les pria de le suivre et tout en tournant les talons se dirigea vers les portes vitrées sans s’arrêter. Fenouil crut un moment que l'homme aux cheveux blancs allait se blesser de nouveau et recourir à de nouvelles réparations, lorsqu’il vit avec surprise et admiration, les portes s’ouvrir en glissant dans les murs adjacents. Sans poser la moindre question, Fenouil lui emboîta le pas et se laissa mener dans les étranges couloirs, traversant d’autres portes coulissantes qui dévoilaient d’autres couloirs comportant toujours les mêmes cinq couleurs de base, du noir au blanc en passant par des nuances de gris. Les dernières portes coulissantes s’ouvrirent sur la salle de conseil, une grande pièce rectangulaire où trônait au centre une grande table ovale entourée de fauteuils rembourrés. Le seigneur Valaï s’assied au bout de la table, comme tout bon père de famille, et les invita à le rejoindre. Le colonel et le sergent restèrent debout alors que la belle Tina prit place à la table. Fenouil l’imita en choisissant une place tout juste à sa gauche.

Le Seigneur prit de nouveau la parole et proposa de répondre d’abord à toutes leurs questions avant de leur expliquer plus à fond la mission. Des questions, Fenouil en avait un nombre incalculable qui se bousculaient dans son cerveau, mais il ne savait pas par où commencer.

Ce fut donc Tina qui commença à poser les siennes, ce qui rassura en bonne partie Fenouil qui avait sensiblement les mêmes, à savoir pourquoi les portes s’ouvraient d’elles-mêmes, comment la lumière sans chaleur demeurait dans ces boîtes au plafond et aussi comment l’outil de transport fonctionnait. À vrai dire, il ne voyait qu’une seule réponse : La magie.

Quand Tina eut terminé de parler, Fenouil leva son index gauche en l’air à l’intention du Seigneur Valaï signifiant qu’il avait lui aussi des questions à poser.

« Est-ce que toutes les maisons sont comme celles-ci ? Avez-vous un extérieur comme nous avec des arbres, des animaux et de la couleur ? »

L’absence de couleur avait le plus marqué notre petit gobelin et c’était en quelque sorte pour pallier à cette monochromie qu’il avait choisi de s’asseoir à côté de la belle robe rouge.

Il ouvrit la bouche pour poser une autre question, et après un petit moment de réflexion il la referma sans rien dire. Il se demandait comment il pourrait bien les aider, mais il n’osa pas l’avouer de peur de se faire renvoyer au campement de Bouhen. Il ne savait pas trop dans quoi il s’embarquait, mais sa curiosité le poussait à foncer.


(((659 mots)))

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Fenouil, larron origine voleur


Dernière édition par Fenouil le Mer 20 Juil 2016 16:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 20:11 
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Le seigneur Valaï avait d'étranges marques sur la peau, dont nous sûmes bien vite l’origine. Elles étaient là pour réparer un souvenir dû a un attentat. Il avait dû être blessé, et gravement. Ce qui me fit penser que si il avait été visé, et que personne ne voulait l’aider, qu’il ne pouvait avoir confiance qu’en Shizune, c’était peut-être un tyran haï du peuple. Et qui ne nous donnerait des informations visant uniquement à affirmer son pouvoir, en nous faisant agir a son compte pour mettre hors d’état de nuire les maisons qui souhaiteraient voir les Sindeldi et les Shaakts revenir au pouvoir. Peut-être que la situation était totalement inversée. Et que les Shaakts et les Sindeldi étaient honnêtes. Je gardai cette hypothèse de côté, histoire de ne pas prendre toutes les informations qu’il nous donnerait pour acquises. J’irais tout vérifier moi même. Et si il nous mentait, je comptais bien changer de côté. De toute façon, je ne pouvais pas prendre ses informations comme totalement vraies puisqu’il était impliqué dans cette affaire. Et on ne peut pas être objectif dans une histoire quand on y est impliqué, de quelque manière que ce soit. Valaï nous indiqua que nous nous trouvions dans la salle de transport, en réponse a Vadokan. Donc on repartirait probablement par ce même trou dans cette même salle. Passer dans un trou aussi étrange me faisait penser a un suppositoire qui passe par...enfin, vous avez compris. Quelles pensées charmantes, raffinées et dignes d’une jeune fille. J'étais inspirée aujourd’hui.
Beaucoup d’inspiration, pour l’utiliser ainsi. Autant l’utiliser pour décrire les lieux. Les lieux donc, étaient indéfinissables. Un mélange de métaux étranges. Et en plus ça rimait. Poète.
Donc, des métaux. De la lumière sans source visible. Comme le soleil. Et des portes qui s’ouvrent toutes seules.
Mon dieu. La fatigue me donne des hallucinations. Et les autres aussi. Remarque, cela n'étonnait pas le seigneur des lieux tiret probable tyran tiret victime d’un attentat tiret mal aimé. Donc c’était normal. Dans quel monde de fous suis-je tombée ? Je me rapprochai de Vadokan et lui attrapai la main, que je serrai fort. La boule au ventre, je le suivais, le laissant me guider dans ces longs couloirs. Je ne pouvais pas regarder où aller, ayant trop peur pour relever les yeux. Et dire que je souhaitais les aider. Je ne risquais pas de faire grand-chose comme ça. Je ne serais qu’un boulet que l’on traîne, et c’est rouge de honte, les yeux piteusement rivés vers le sol et la main dans celle de Vadokan que j’entrai dans la salle que le seigneur tiret nous indiqua. De toute façon, tiret, c’est le même nombre de lettres que Valaï, alors pourquoi me fatiguer avec son nom. Il nous laissa nous assoir sur un confortable fauteuil quand une jeune fille entra, suivie d’un bel humain qui rougissait en regardant Tina. Oui, elle a un énorme décolleté, et alors ? Cela m’énervait au plus haut point. Probablement de la jalousie. Mais en même temps, elle agressait les yeux de tout le monde avec. Pas la peine de l’exhiber ! Une image me vint en tête, celle d’une vache en robe rouge et avec un bandana, et évidemment pourvue d’énormes mamelles. Avec une cloche faite de terre cuite, comme ses perles, histoire de bien déverser ma haine. Pourtant, Tina était une humaine, et pas un défouloir. Qu’est-ce que la fatigue me faisait faire ? Je jetai un regard honteux vers la tulorienne, désolée, et essayai de fuir son regard, me cachant derrière Vadokan. J’émergeai de mes pensées, et me concentrai sur la scène derrière moi, histoire de penser à autre chose. D’après les bribes de paroles que j’avais happé tant bien que mal, la jeune fille ne savait pas ce qu’elle faisait là. Mon amulette que je portais à mon menton et que je faisais glisser entre mes doigts m’aidait à me concentrer, donc je décidai de faire un point.
Visiblement, l’humaine ignorait ce qu’elle faisait là. Et pourtant, le soldat, le sergent Collin, l’avait ramenée. Il s’agissait d’un quiproquo. J’adressai un sourire a l’humaine, destiné à la rassurer, et la conforter dans le fait qu’elle n’était pas seule dans ce monde de fous. N’empêche qu’il n’y avait que des humains pour faire des bêtises pareilles.
Ce n’était pas du racisme. C’était la vérité. Commes les elfes, ou les garzoks, ou les lutins, ou encore les aldrydes, les humains avaient leur défauts. Un elfe n’aurait pas fait mieux, c’était juste un problème de compréhension, et d’organisation, mais on dit bien “l’erreur est humaine” pour une raison. Celle-ci. Les humains ne vivaient pas longtemps, ce qui n’aidait souvent pas. Certaines personnes humaines étaient des erreurs de la nature. Des monstres.
Quand je me rendis compte de ce que j’avais osé penser, la violence de mes propres pensées me revint en tête, et tout ce que j’avais pu dire de mauvais me frappa. Au sens figuré. Imaginez si cela m’avait réellement frappé. Je serais dans la mouise. Tina posa alors la question que tout les Yuiméniens ici se posaient, comment faisaient-ils tout cela. Était-ce de la magie ? Ce fut alors au tour du tout petit et tout mignon gobelin, qui demanda si ils avaient des maisons et des arbres ici. De la verdure. La question paraissait peut-être étrange, mais ce monde semblait fait de métal, alors je pense que je l’aurais posée aussi. Cet endroit semblait déserté, et triste. Désolé. Cuilnen était une cité faite de verdure, et vivante, active. Ici, il n’y avait rien. Je me mis à regretter les beaux pavés propres de ma ville, que l’on nettoyait avec soin, presque comme des maniaques, mais qui témoignaient d’un entretien constant, et qui rendaient la ville superbe. Des pavés. Ça rajoutait un truc. Il leur fallait des pavés. Au lieu de leur métal triste. La moitié des morts de cette ville devait être des suicidaires qui trouvaient ce métal moche. Phaitos avait sûrement des pavés lui. L’enfer était donc ici.

Bienvenue en Enfer, ou Izurith pour les habitués.


[1000 mots. Et une légère référence à ta dernière màj. :sifflote: ]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Ven 15 Juil 2016 15:18 
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Venu à ma suite depuis le campement du Sud de Bouhen, le petit gobelin chétif aux airs de grand naïf, après s’être présenté, s’intéressa quant à lui aux détails vestimentaires de notre hôte et commanditaire. Sans poser de questions, pour sa part, il souligna son goût commun pour les insectes, sans doute curieux de voir ce que pourrait lui répondre cet étrange Seigneur Valaï, dirigeant controversé de la non moins étonnante Izurith. Ce dernier semblait satisfait de ces arrivées et compliments, sensibles à ceux-ci comme le prouvait le sourire étiré sur son visage émacié. Deux individus que je n’avais pas encore vus suivirent nos pas dans le portail entre les deux mondes. La première était une jeune humaine à la courte chevelure blonde et aux grands yeux bleus, proches de l’ethnie kendrane, un peu comme le géant borgne qui s’était apparemment définitivement fait écarter de cette mission. Nettement moins grande, elle semblait également moins affirmée, sa peau pâle rosissant à notre vision alors qu’elle posait, maladroitement, la question de sa position. Apparemment, elle n’avait pas eu les mêmes informations que nous avant de nous rejoindre ici, et se pensait encore sur Yuimen, près de la cité fortifiée de l’ouest kendran. Sa candeur juvénile, non sans me rappeler celle de la jeune Yuélia, était ostensible. Mais la comparaison avec la jeune elfette s’arrêtait là. Là où ma comparse de voyage originaire de Cuilnen la Blanche se pavanait dans des habits fastueux au luxe évident, l’humaine se présentait dans une tenue sale et usée dénotant de son appartenance à une classe sociale bien inférieure. Une gamine munie d’un arc léger, avouant sans parole sa préférence pour les armes de jet. Pour peu qu’elle ne l’ait pas simplement trouvé chez ses parents ou subtilisé à quelque passant avant de venir, bien entendu.

Elle était suivie de la désormais connue Colonelle Shizune, dite la connasse de service, qui n’avait pas apporté la moindre réponse à mon discours moralisateur à son égard, ainsi que d’un jeune homme à l’apparence trouble. Mal rasé, la vingtaine, il avait l’air à la fois engageant et dangereux. Un regard d’acier bleu assuré, des airs de beau gosse patenté, et le visage criblé de cicatrices inquiétantes. Un mauvais garçon qui devait avoir son succès auprès de la gent féminine humaine, sans aucun doute. Celle-là qui semble tant aimer s’attacher aux pires crapules qui soient pour ensuite amèrement le regretter. Quoiqu’apparemment lié à l’expédition, il semblait moins ynorien que les autres membres rencontrés, bien que ses cheveux négligés soient eux aussi foncés.

Shizune, aux paroles de la nouvelle arrivante, se tourna vers celui-ci comme pour lui demander des comptes sur la pertinence de sa présence ici, apparemment fort peu renseignée. Le jeune homme s’expliqua d’un air nonchalant et maladroit, qui ne sembla pas du goût de celle qui était sans doute sa supérieure hiérarchique, arrachant à celle-ci un nouvel échantillon de regard noir et sévère dont elle avait le secret. À se demander si elle savait sourire et être agréable. Contrairement à tous les autres êtres présents ici, qui devaient bien sourire de temps en temps. Même le Seigneur Valaï qui, croulant sous les conspirations et le poids de ses responsabilités, parvenait à rester accueillant et agréable, à l’image de ses réponses à nos interrogations. Ainsi, sans mystère, il donna la raison de la présence de ces alvéoles étranges sur son visage et une partie – non visible - de son corps. Un souvenir laissé par un attentat contre sa personne. Attentat échoué, visiblement. Était-il donc si décrié ? Je ne pouvais m’empêcher de me poser la question de la raison de cette hargne à son égard. Sous ses airs d’hôte agréable, était-il un tyran sanguinaire aux choix moraux discutables ? Rien ne permettait pour l’instant de l’affirmer ou de l’infirmer. Les alvéoles étaient le stigmate de la réparation de ses plaies d’alors, par une technologie obscure dont je n’avais jamais entendu parler. Jamais la magie lumineuse curative, sur Yuimen, n’avait laissé de telles marques. À ma connaissance, du moins. Ils devaient être un peu en retard sur notre science arcanique, très certainement.

Se tournant vers moi, sans sourciller devant mon apparence, ce qui était déjà étrange et inconnu en soi, pour moi, il précisa que nous nous trouvions dans la Salle de Transport, reléguant la globalité de ma question à plus tard. Effectivement, cette précision ne m’apportait guère beaucoup d’informations sur ce monde où nous nous situions. Par chance, assez vite, il annonça vouloir passer aux choses sérieuses, après s’être enquis du rôle d’escorte de celui qu’il nomma le Sergent Coline, un nom qui chez nous aurait fort bien convenu à un sinari. Peu rassuré par une escorte distraite par les attributs, certes déconcertants, mais tout de même, de notre atout charme, je me laissai guider par le maître des lieux, à travers de sobres couloirs sans vie ni caractère. Monde de métal et de lumière aux teintes grisâtres parsemées de nombreuses loupiotes inutiles, ces gens semblaient, en sus de leur retard dans la science magique, également être des attardés de l’art et de la sensibilité esthétique et visuelle.

Visiblement peu à l’aise avec cet environnement reclus et sans fenêtre sur une réalité extérieure plus rassurante, je sentis la main de Yuélia tenter d’agripper la mienne. À moins que ce ne fut par crainte de cet endroit étrange et incongru, et de ce qui s’y tramais. Ne souhaitant pas la rejeter, ou faire un esclandre mal placé, je la laisse faire, et ouvris la mienne à sa menotte qui la tint du coup fermement, nerveusement. Je lui lançai un regard soucieux, lui demandant sans un mot si tout allait bien pour elle. Récemment ôtée de force de son quotidien, puis emmenée sur un monde inconnu parmi des têtes dont elle ne connaissait rien, elle semblait fort perturbée. Je ne voulais pas que cela remette en question notre présence ici, aussi préférai-je m’assurer de son état, et la soutenir, que de la voir craquer alors que nous allions seulement en apprendre plus.

Nous arrivâmes dans une salle non moins décorée ni vivante que les autres que nous avions parcourues. Une table d’acier froid vide de tout objet trônait en son centre, et plusieurs siège de cuir noir en faisaient le tour, apparemment confortables, bien que totalement inesthétiques et sans couleur, une fois de plus. Le seigneur prit place, et nous invita à faire de même. Sans nous faire prier, nous nous exécutâmes. Je le fis, en tout cas, prenant place sur l’un des sièges latéraux sans que Yuélia ne daigne me lâcher la main, et je la laissai toujours faire sans ciller, j’écoutai son discours introductif assez semblable à celui qu’il nous avait servi dans la salle des transports. Était-il programmé pour répéter la même chose à chaque nouvelle instance parcourue ? Ainsi donc, après une promesse de nous livrer les informations essentielles à notre mission, il affirma vouloir répondre à nos questions les plus pressantes. Délicat de sa part, sans aucun doute. La première à prendre la parole fut la voluptueuse Tina de Tulorim et sa grosse poitr… verve curieuse. Sans surprise, elle s’étonna de nombreuses choses, dont la magie ayant octroyé le passage en ce monde, artefact que je décidai arbitrairement de nommer « La Porte des Etoiles », dû au fait qu’elle avait la capacité de nous mener de monde en monde. Elle mit également en question la force puissante de certains de ses fidèles, à l’image de cette jeunette ayant allongé d’un simple coup de crosse un combattant aguerri deux fois plus grand qu’elle, et porté celui-ci comme elle l’aurait fait d’un fagot de brindilles, et clôtura sur l’origine des pâles lueurs qui éclairaient tout ce complexe. Des points pertinents qui affirmèrent mon désir curieux d’en apprendre plus.

À sa suite, le jeune gobelin aux yeux globuleux s’inquiéta de la morne décorative des maisons d’Izurith, bien pauvres en décoration et en vie, de ce que nous avions observé jusqu’ici. Il s’inquiéta de savoir s’il existait un extérieur à ces couloirs fermés, forgés par un esprit de métal oppressant. Un monde viable en dehors des murs de ce palais d’acier. J’approuvai la question et l’inquiétude de même, et abordai à mon tour mes propres interrogations avant qu’il ne réponde à tous d’un discours sans doute long et détaillé. Avisant Shizune et Coline restés debout, puis ramenant mon regard sur le Seigneur Valaï, je parlai d’une voix audible de tous.

« Au risque de me répéter, Seigneur, quel est cet endroit ? Nous ne connaissons rien de cette ville, de ce monde, tant de sa géographie que de ses mœurs et faits historiques. Sommes-nous dans le palais régissant la cité d’Izurith ? En existe-t-il d’autres semblables ? Quelle est la démographie et l’organisation physique de cette cité où nous devrons, sans doute, évoluer ? »

Des questions précises, peut-être, quoique je me limitai sciemment à des généralités pour le moment, mais qui avaient le mérite de planter un décor physique concret pour nous. J’espérais ainsi, en plus de me renseigner, rassurer la petite Yuélia, serrant toujours ma main dans la sienne.


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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Dim 17 Juil 2016 18:36 
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Quelques murmures derrière elle. Phyress sentait déjà le regard de la femme aux allures Oranienne qui pesait lourd sur sa nuque. Elle entendait le doux son des reproches qui entamait sa motivation et son optimisme, déjà rongés par le manque d'expérience et la crainte de faire une boulette et de se retrouver humiliée devant les autres aventuriers.

Ce fut finalement cet homme aux longs cheveux blancs et à la tenue des plus singulières qui réussit à tempérer sa panique naissante de sa voix calme et posée. A ses yeux, il n'y avait pas lieu de clamer à la catastrophe et il lui offrit même une porte de secours, un échappatoire, une issue qui lui était réservée au cas où son courage viendrait à faillir. Sans s'en rendre compte, ses mains se mirent à trembler. La jeune femme croisa du regard quelques uns des aventuriers mais sa timidité devenue implacable poussait ses yeux à se dérober sagement pour regarder le sol tandis qu'elle sentait la chaleur gagner ses joues et son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine.

Elle vit le sourire amical de la jeune Elfe, le regard plus expérimenté de cet homme à la peau sombre qui semblait l'analyser en silence. Cette jolie femme, plus grande qu'elle et vêtue de rouge, elle aussi observait les lieux avec un mélange de fascination et de crainte doublée d'une certaine incompréhension latente. Est-ce que l'un des aventuriers avait compris où ils se trouvaient ? Phyress avait lancé sans le réaliser une terrible boulette en demandant s'ils étaient toujours à Bouhen, bien sûr que non. Ils en étaient loin, si loin qu'elle comprenait peu à peu d'où venait cette crainte, ce malaise. Phyress était loin de chez elle. Pire, elle était loin de tout ce qu'elle avait connu à ce jour.

Yvain l'érudit avait parlé un jour de magie, de fluides jalousement gardés par les hauts dignitaires des grandes villes qui servaient à parcourir le monde, le temps et les astres sans voyager. Disparaissant d'un endroit à un moment pour apparaître à un autre autre endroit à cet exact même moment où ils disparaissaient. Phyress venait de comprendre, les pièces du puzzle venaient de se rassembler. Car certes, elle n'était pas encore grande voyageuse mais elle avait vu quelques villes et de nombreux villages et jamais de part le monde elle n'avait vu pareil sol, pareille matière ou encore cette lumière qui semblait sortir de derrière une surface solide. Ca lui évoquait vaguement les papiers huilés que sa mère collait sur les carreaux lors des jours froids et qui laissaient échapper une faible lueur derrière cette surface à la fois opaque et transparente.

Mais rien à voir, il n'y avait pas de courant d'air, pas l'odeur du bois ou des torches qui fumaient et crachaient ces relents lourds et compacts d'huile chaude et de toile brûlée. Pas même le bruit d'un cheval, pas de moulure en train de grincer. C'était trop de détail, et ces tenues qu'elle ne reconnaissait pas. Même sans être experte martiale, elle aurait pu reconnaître la matière des armures et des armes des soldats et des gardes, armure de cuir, épée, dague, écu ou masses... Là, elle ne parvenait même pas à déterminer quel animal avait pu fournir le cuir qui servait à confectionner ces protections.

Ravalant sa salive et se concentrant sur l'idée de ne pas défaillir, elle reprit ses esprits au moment où ils quittaient la pièce au moyen d'une porte qui se déroba d'elle même à l'arrivée des invités, entrant dans le mur qu'elle refermait quelques secondes plus tôt. La Dame en rouge eut la même réaction qu'elle, cherchant le détail, le truc, le secret d'un moyen aussi ingénieux.

(" N'empêche que... Si même les portes ne ressemblent pas aux notres... Je suis bien loin de chez moi. ")

Elle se répétait cette question. Ce " où " qui résonnait dans son esprit comme un écho inlassablement questionné céda et laissa doucement la place au plus lourd de conséquence " quand ". Car rien n'indiquait qu'elle avait changé de place, ils étaient peu être toujours au sud de Bouhen, mais des années et des années plus tard.

Remuant ces deux questions dans son esprit, elle ne parvenait pas à savoir quelle alternative elle préférait. Être loin de chez elle pour une aventure dans un autre monde riche en découverte et en rencontres ou être loin de son temps et de découvrir peut-être à quel point le monde change vite sans même que l'Homme n'y laisse son emprunte. Car naïve, elle n'ignorait pas qu'elle devrait faire beaucoup d'efforts pour ne faire que subsister, et encore. Pur produit du Commun Socle, Phyress s'engageait derrière les courageux Yuiméniens dans les couloirs faiblement éclairés, se demandant si elle aussi devait être courageuse ou céder devant la panique de ses simples pensées.

De toutes façons, elle préférait attendre un peu avant d'ouvrir sa bouche devant les autres, faute de quoi, elle dirait probablement une ânerie et se ferait railler ou pire encore, se ferait mettre de côté. Et commencer une aventure dans un monde inconnu à une époque inconnue seule avec un arc usé, six flèches et une la capacité à mettre une flèche sur une cible immobile digne d'une huitre... Elle emboitait le pas, armée d'un courage aussi plat qu'un électrocardiogramme de mauvais augure. Par contre, elle traînait une certaine appréhension. Une amertume diront les plus pessimistes.

Arrivés finalement dans une autre salle, plus confortable pour discuter, le maitre de cérémonie offrit à ses convives de s'assoir et ce n'était pas de refus car Phyress avait marché pendant longtemps avant de trouver le campement et se trouvait ravie de pouvoir s'assoir sur autre chose que de la boue ou des branchages peu confortables.

Ce fut la femme en rouge qui semblait d'ailleurs très à l'aise et nettement moins timide que Phyress qui lança la première question, à savoir si la magie était employée ici, si elle imprégnait les murs et ce monde faisant que les portes ne bougent et leurs permettrait de se déplacer à leur guise sans même avoir à entreprendre ce que tous les Yuiméniens ici appelaient communément un " voyage ".

Le jeune gobelin lui, plus terre à terre et intrigué d'un tel décor préféra s'enquérir sur l'existence des fleurs, des arbres, insectes et animaux. Il y avait sans doute un dehors, quelque chose d'ouvert sous le ciel mais concernant les animaux, Phyress préférait éviter d'y penser. Durant son voyage elle avait été malmenée par un loup, des fourmis, des insectes et avait sursauté devant une bonne demi douzaine de serpents. Alors si dans ce monde inconnu et à voir le confort des hommes, si une créature avait pu survivre dans cette dénature, elle devait être hideuse, grosse et prédatrice... Tant que ce n'était pas un loup...

Plus pragmatique, cet homme étrange à la peau sombre questionna le maître des lieux sur le lieu, avec une certaine envie d'exactitude, il souhaitait peut-être analyser ce monde qu'aucun ne connaissait grâce aux us et aux moeurs des gens qui le peuplaient, c'était une question intelligente, peut-être même la plus intelligente posée jusqu'à présent. Avant de sentir des regards curieux se poser sur elle, qui timide n'avait pas encore ouvert le bec, elle tripotait ses doigts et dit en se concentrant pour ne pas trop bafouiller.

" J'ai lu un jour qu'il est possible de voyager sans voyager. Que grâce à des éléments magiques quelqu'un pouvait être aspiré d'un endroit à un autre, que ça soit dans l'espace ou dans le temps. "
La jeune femme n'en revenait pas d'avoir parlé avec autant de précision, elle qui n'avait lu ces lignes qu'un beau soir ignorait même les voir retenues jusqu'à ce qu'elles ne franchissent la barrière de ses lèvres timides.

" Mais du coup... Vous avez déjà remarqué que nous sommes un peu désorientés face à tout ceci, ces portes, cette magie ou cette... Enfin cette différence. Avec nous, notre monde. En quoi des gens aussi... Arriérés que nous pouvons vous offrir. Enfin vous aider. " Elle se mordit la lèvre d'avoir raté sa phrase et senti son estomac se nouer. Elle respira profondément, honteuse et malade de s'être ainsi rabaissée devant tout le monde.

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Lun 18 Juil 2016 11:39 
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    Le Seigneur Valaï écouta attentivement les questions de chacun, sans se départir de son habituel petit sourire bienveillant. Celui-ci s'effaça ceci dit quelque peu lorsque vint le tour de Fenouil et de ses questions relatives à l'"extérieur", mais son visage s'illumina de nouveau quand Vadokan prit la parole. Et quand tous eurent visiblement terminé, il prit enfin la parole, répondant aux questions posées dans leur ordre chronologique.

    « L'origine de la puissance physique... Je ne peux que supposer que vous avez eu un aperçu des... talents de notre chère Yumiko ? A vrai dire, ceci n'a pas grand chose à voir avec nous ou notre avance technologique. Le Professeur Hynt vous expliquera cela mieux que moi - nous conduirons à lui ceux qui désirent lui parler avant de quitter le palais lorsque nous en aurons terminé ici, il est notre plus éminent scientifique, et l'un de mes derniers amis - toujours est-il que Yumiko a eu quelques... complications lors de son adolescence. Elle est la fille du Colonel Shizune, celle-ci pourra vous en dire plus une autre fois. »

    Son regard se porta sur la Colonelle, près de la porte, et celle-ci acquiesça.

    « Vous avez raison, j'ai assez traîné, » lâcha-t-elle avant de se tourner vers Collin. « Tu as la responsabilité de la blondinette. »

    Le jeune homme opina du chef et Valaï reprit la parole alors que Shizune quittait la pièce.

    « Quant à l'outil qui vous a permis de voyager jusqu'ici, les lumières sans flamme et les portes automatiques, tout ceci est du fait de notre avance technologique sur votre monde. Si je me souviens bien de ce que m'ont rapporté le Professeur Hynt et le Colonel Shizune, chez vous seul un continent dispose réellement de technologie, et il est intégralement soumis à l'utilisation de la magie. Alors qu'ici, si la technomagie est toujours utilisée dans certains domaine, c'est la simple technologie qui prime la plupart du temps. Je suppose que ça peut être déroutant pour des personnes étrangères à cela. Pour ma part, j'ai vécu là-dedans toute ma vie, alors j'ai du mal à imaginer le monde sans, mais vous découvrirez tous les bienfaits de la technologie durant votre séjour, vous verrez. Ce qui ne nous empêche pas, effectivement, d'avoir recours à la magie. Elle est juste... de moins en moins fréquente. »

    Son regard se porta ensuite vers Fenouil, et de nouveau son sourire se fit plus triste.

    « Nous sommes actuellement dans la partie militaire et secrète du Palais d'Izurith, donc non, tout n'est pas comme ça. Pour ce qui est, par contre, de la couleur, des animaux et des plantes... Je crains que notre monde ne soit bien terne comparé aux splendeurs rapportées par le Professeur Hynt de votre Yuimen. Oh, bien sûr, nous avons quelques arbres, que nous mettons dans nos jardins, pour la plupart complètement artificiels. Nous avons quelques animaux de compagnie, et des élevages, mais... le seul extérieur d'Izurith est tout de métal grisâtre et sans vie. »

    Il semblait perdu dans ses pensées en prononçant ces mots. Comme s'il les prononçait autant pour lui-même que pour Fenouil et ses autres interlocuteurs. Se réveillant, il se tourna vers Vadokan et son sourire retrouva son éclat.

    « Permettez-moi de vous dire, à tous, que vos questions m'ont agréablement surprises. Elles sont toutes si pertinentes, ça n'augure que du bon concernant votre aide. Mais vous, messire Vadokan, avez fait preuve d'une précision toute scientifique. Vous êtes un érudit, n'est-ce pas ? »

    Son sourire s'étira alors qu'il poursuivit.

    « On m'avait rapporté de mauvaises choses concernant les garzoks, mais il semblerait qu'ils possèdent également leur lot de sages. Nous sommes, effectivement, dans le Palais d'Izurith, ma demeure. Quant à ce monde... Nous l'appelons également Izurith. Voyez-vous, il n'y a rien d'autre ici. En dehors de cette cité, tout est désolé et vide, si bien que la quitter est non seulement proscrit, mais vide de tout intérêt. C'est lié à son histoire, que je vous conterai dans quelques instants. Mais en dehors des elfes vivants à l'extérieur des murs, toute la population du monde est là. Soit, selon nos dernières estimations, un peu plus de vingt millions de personnes. Avec un tel nombre d'habitants, inutile de vous dire que l'organisation de la cité est... inexistante. Il est toujours difficile de repousser les murs, aussi occupons-nous l'espace comme nous le pouvons, nous entassant toujours plus à mesure que le nombre d'habitants croit. »

    Il se tourna finalement vers Phyress, dont il ignorait toujours le nom.

    « Arriéré n'est pas le mot que j'emploierais, mademoiselle... ? » fit-il en laissant un petit temps de pause pour souligner son interrogation. « Mais je comprends votre question. Et la réponse est très simple : la technologie nous la possédons déjà. Si elle avait dû être celle qui nous sauverait, si elle avait dû résoudre nos problèmes, ce serait déjà fait. Mais voilà, nous avons des problèmes, et elle ne peut rien pour nous. Votre absence de technologie n'est donc pas un handicap, car c'est de votre esprit dont nous avons besoin. D'une certaine manière, votre méconnaissance de ces choses là est même un atout pour nous. Premièrement car elle nous apportera un regard neuf sur les choses, un regard qui n'a pas connu le biais de notre société et de notre histoire. Deuxièmement – et ne le prenez pas mal, loin de moi l'idée de vous traiter de profiteurs ou d'intéressés – parce que la promesse de pouvoir profiter de cette technologie sera un argument de poids pour votre fidélité. Comprenez moi bien, je suis à la tête d'une cité, des derniers humains vivants de ce monde, je ne peux décemment pas remettre le destin de toute cette population entre les mains de gens que je ne connais pas avec une confiance aveugle dans leur simple bonté d'âme. Mais, en tant que chef de cet état, je peux vous garantir que vous ne trouverez pas meilleure offre que la nôtre dans ce monde, et c'est pour cela que je vous fais confiance. En ne connaissant pas la technologie, vous êtes, quelque part, incorruptibles. Car c'est auprès de nous que vous serez les plus grassement récompensés. »

    Il prit place un peu plus confortablement dans son siège avant de continuer.

    « Bien, il est temps de passer à l'histoire de ce monde. Ou du moins, ce que nous en connaissons. Je vais vous faire la version courte, notamment parce que la version longue nous est encore inconnue. Il y a... longtemps... plusieurs millénaires, notre monde était divisé. Nous ignorons encore à quel point, mais il semblerait qu'aucune puissance forte n'était présente sur Izurith – ou peu importe le nom qu'elle avait à cette époque. Les humains étaient tous regroupés en des rassemblements plus proches du clan que du pays, divisés et constamment en guerre. Et c'est à ce moment là que les Sindeldi et les Shaakts sont arrivés, depuis un autre monde. Ils étaient si puissants, si avancés comparés à nous, pauvres barbares que nous étions, qu'il ne leur a fallu que quelques années pour tous nous réduire en esclavage et commencer à bâtir Izurith. Ainsi affublés de plusieurs millions d'ouvriers gratuits, ils ont très rapidement fait des avancées énormes technologiquement parlant. Mais certains peuples humains se cachaient, et c'est pour les déloger que les elfes créèrent « Le Canon ». Une arme technomagique capable de dévaster des kilomètres entiers en un seul tir. Et c'est ainsi que les derniers humains se rendirent, alors que presque toute vie avait abandonnée notre monde en dehors des murs de cette cité. L'esclavagisme dura plusieurs millénaires. Nous n'avions pas accès à l'écriture et les légendes orales ne nous ont jamais permis de compter les jours précisément, aussi est-il encore difficile de savoir combien exactement, mais nous pouvons affirmer que ça a duré très très longtemps. Jusqu'à il y a sept siècles, lorsque quatre héros de la résistance permirent aux humains de mettre la main sur les armes technologique. Comme vous pouvez vous en douter, la libération tourna bien vite au massacre : il y avait plusieurs millions d'humains, presque tous armés, contre moins d'un million d'elfes. Ceux-ci ont tout de même réussi à fuir et se sont exilés sur les plaines désolées de l'extérieur. Depuis, ils ont essayé de fomenter quelques coups d'états pour reprendre le pouvoir, mais rien de très dangereux. Jusque récemment, bien sûr. Car certains de nos compatriotes les plus aisés ont vraisemblablement oublié l'horreur de l'esclavagisme, et sont présentement en train de négocier avec les elfes pour leur permettre de reprendre le pouvoir, avec eux à leur côté bien sûr. »

    « Voilà, » fit-il finalement. « Pour les détails techniques, vous verrez avec le Sergent Collin. Ce que nous attendons de vous, donc, c'est que vous enquêtiez pour découvrir qui se trouve derrière cette conspiration, comment, pourquoi... Et que vous preniez les mesures que vous jugez nécessaires. Je vous donne une absolue carte blanche pour cela. Si vous avez des questions, posez-les maintenant. Sinon, vous pouvez suivre le Sergent Collin, il vous servira de guide jusqu'à votre sortie du Palais. »



[Tina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Fenouil : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Yuélia : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)
Vadokan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1,5 (bonus longueur)
Phyress : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 1 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mar 19 Juil 2016 15:03 
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Le groupe de Yuimen s'installe dans la pièce triste, le petit Fenouil prenant place à la gauche de la belle, les autres se répartissant autour de la table assez équitablement. Les yeux clairs de Tina ne quittent pas leur interlocuteur. Le Seigneur Valaï, sans se défaire de son petit sourire rassurant, les écoute. La tulorienne affiche un air neutre, quand bien même elle sait que la plupart des gens s'efforçant de se montrer sous leur bon jour peuvent masquer des choses.

Des questions se font entendre, auxquelles il répond galamment en respectant l'ordre dans lequel elles ont été posées. Tout d'abord, la formidable puissance physique de Yumiko, non seulement fille du Colonel Shizune mais qui semble avoir eu des problèmes lors de son adolescence. Toutefois, il ne détaille pas, laissant cela aux bons soins de l'un de ses derniers amis. Un certain Professeur Hynt, apparemment le plus éminent de leurs savants. Tina acquiesce lentement, songeant que le rencontrer pourrait s'avérer instructif.

Après que le Colonel ait pris congé en laissant au Sergent Collin la responsabilité de la jeune humaine perdue, le dirigeant d'Izurith poursuit. La jeune femme en rouge plisse un peu les yeux à l'explication de leur commanditaire. Tout ce qu'elle a vu, qu'il s'agisse des étranges éclairages, de l'outil de leur arrivée ou les portes n'ont rien de magique. Ces éléments sont fruits de la technologie, un mot qui est généralement associé sur Yuimen à cette contrée lointaine qu'est le Naora. Est-ce que cela signifie que les Sindeldi y résidant sont aussi dotés de telles merveilles ?

Quelque part, Tina se sent ennuyée. Elle a beau avoir emprunté l'une des machines volantes des elfes gris, l'idée que la différence est si grande entre leurs quotidiens la chagrine. Toutefois, elle s'efforce de n'en rien montrer, et de demeurer attentive. Tout ce qu'elle apprendra ici sera un atout aussi bien pendant sa mission qu'une fois de retour.

Elle est également rassurée sur un point : ces humains connaissent la magie, quand bien même elle est moins fréquente. Peut-être pourra-t-elle bien trouver quelqu'un susceptible de l'instruire sur cet art, et sur cette... Techno-magie.

( Prête attention, ma chérie. Manquer une information à présent serait aussi frustrant que de voir le raté d'une maille sur un ouvrage. )

Car en effet, le Seigneur Valaï poursuit en répondant au jeune sekteg. Le groupe se trouve dans une partie militaire et secrète du Palais d'Izurith, mais à l'image de cette dernière, la cité est grandement dépourvue de couleurs et de vie aussi bien animale que végétale. Machinalement, Tina ne peut s'empêcher d'effleurer son bandana coloré. Elle adore sa tenue, mais si elle porte la seule touche de couleur de toute une ville, la discrétion la fuira. Toutefois, cela peut aussi jouer en sa faveur. Mais elle garde en tête l'idée de s'informer sur les tenues des habitants de la cité.

Suite aux remarques judicieuses et savantes de Vadokan, leur interlocuteur semble ravi, presque impressionné en vérité. Il enchaine par une présentation de son monde, portant aussi le nom d'Izurith, car selon ses dires... Seule la désolation existerait en-dehors de cette ville, parcourue par les exilés se trouvant hors des murs. Tina ne peut pas retenir une expression éberluée au nombre d'âmes que l'homme de pouvoir évoque. Vingt millions, voire plus... Tulorim lui semble déjà peuplée, étouffante parfois, alors qu'elle compte sans doute un millier de fois moins de personnes. Ils doivent se marcher sur les pieds en permanence, sauf si la ville est véritablement immense ! La belle effleure le collier de sa grand-mère instinctivement.

( Je dois voir cela, de mes propres yeux. )

L'homme aux alvéoles se tourne ensuite vers l'égarée blonde, dont le nom n'a pas encore franchi ses lèvres, la rectifiant sur sa question. Il est vrai qu'elle a tout de même laissé entendre que les natifs de Yuimen ici présent font figure d'arriérés en comparaison. Cela aurait pu s'avérer vexant, mais la tulorienne est d'accord avec cette pensée, tout comme avec l'idée qu'une population aussi avancée n'aurait guère besoin d'aide extérieure. Sauf qu'il s'agit d'un problème interne, que visiblement la confiance est une ressource rare, et que faire appel à des étrangers est leur meilleur atout.

Le Seigneur Valaï le confirme. Le regard "pur" des arrivants peut apporter un éclairage et des pensées nouvelles sur leur situation, et la promesse de cette incroyable technologie leur assure grandement une fidélité des étrangers. Il prétend que la récompense qu'il peut offrir dépasse celle de ses concurrents. L'humaine écarlate ne laisse filtrer qu'un mince sourire. C'est peut-être vrai, mais il est certain qu'elle va tout de même se renseigner. Ceux qui ont le plus d'assurance ne sont pas toujours ceux qui peuvent prouver leur puissance.

La tulorienne rajuste son sac sur ses cuisses, défroissant légèrement un pan de sa tenue. Elle s'amuse de la tension qui la parcourt. Elle est un brin plus angoissée qu'elle le pensait, entourée d'inconnus dans un lieu bien triste. Mais plus elle en apprend, plus sa confiance se renforce.

Le maître des lieux se lance alors dans une version abrégée de l'histoire de son monde. Une humanité vivant en clans belliqueux. L'arrivée des elfes depuis un autre monde. Les porteurs d'oreilles pointues étaient donc des étrangers à ce monde quelques millénaires plus tôt ? Fugacement, Tina songe que les elfes sont capables de vivre des siècles, voire des millénaires. Si les premiers ne sont sans doute plus en vie, peut-être existe-t-il encore certains shaakts et sindeldi ayant vécu leur exil ? Et à la tête de cette opération pour leur retour ?

La tulorienne s'efforce de ne pas laisser ses pensées vagabonder. Le Seigneur Valaï leur explique les bonds en avant de la technologie une fois les humains devenus esclaves, des poches de rébellion matées par une arme technomagique, appelée Le Canon. L'humaine frissonne. Une arme décrite comme capable de lancer un projectile suffisamment puissant pour dévaster des lieues entières. La belle s'assombrit. Si une telle chose existe, peu importe l'épaisseur de l'armure ou la puissance de la magie, une créature vivante ne pourrait pas résister.

( C'est donc là la raison de la désolation extérieure... Quel gâchis... Et quelle folie. )

Le Dirigeant évoque ensuite la rébellion, menée par quatre héros de la résistance, sans préciser leurs noms ni même s'il ne s'agissait que d'humains. La révolte n'a laissé aucune chance aux elfes, submergés par le nombre, et contraints de fuir hors d'Izurith. Quelques coups d'état ont été préparés, sans faire courir de grands dangers. Jusque-là. Apparemment, certains ont oublié le passé et cherchent à aider les elfes à revenir, en se tenant à leurs côtés.

La mission est donc d'enquêter sur les conspirateurs, connaître leurs motifs et leurs moyens, puis agir. L'homme les laisse libre de faire à leur gré, et est prêt à répondre à d'autres questions. Tina en a plus encore en tête à présent que des réponses ont été fournies, mais elle en garde la plupart. Le Sergent Collin pourra certainement lui en dire davantage sur certains sujets.

Tina incline respectueusement la tête avant de se redresser pour prendre la parole. Le Seigneur Valaï semble être le plus à même d'évoquer la politique que n'importe qui d'autre pour le moment.

"Je souhaiterais rencontrer le Professeur Hynt avant mon départ si possible, mais auparavant, j'ai également une question assez... Pragmatique à vous poser, Seigneur."

La tulorienne applique son index contre ses lèvres, les tapotant pour trouver la plus juste formulation possible. Puis elle se lance.

"Quelles sont les règles régissant l'accès à la place de Meneur d'Izurith ? Est-ce une affaire de lignage telle la royauté ? Une nomination par un cercle fermé ? "

Saisir le fonctionnement même basique de leurs hautes sphères peut aider la belle à envisager des pistes lors de son enquête. Plus elle sera armée, mieux elle pourra affronter ce monde inconnu.




(1 300 mots)

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 Sujet du message: Re: Palais (Izurith)
MessagePosté: Mer 20 Juil 2016 20:09 
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Ils étaient à présent tous assis à la table de la salle du conseil et chacun apportait sa part à la discussion en posant successivement leurs questions. Au lieu de leur répondre au fur et à la mesure. Patient, le Seigneur Valaï, décida d’écouter d’abord et de répondre ensuite en respectant l’ordre des interrogations.

Ce fut donc vers la belle Tina qu’il se tourna pour expliquer que les talents de la petite Yumiko avaient un certain rapport avec le professeur Kynt. Fenouil tout attentif, fixait l’homme, sans ciller. Il se demandait ce qu’avait fait ce scientifique pour rendre ce petit bout de femme si forte. Et puis, il comprit que si cette jeune femme ressemblait tant à la colonelle, c’était tout simplement parce qu’il s’agissait de sa fille. Il se frappa le front de la paume de la main en se disant qu’il aurait dû y penser, cela paraissait évident, maintenant qu’il connaissait ces faits. Ce fut à ce moment que la colonelle choisit de quitter la salle, elle leur en raconterait peut-être davantage à leur prochaine rencontre. Fenouil la regarda partir puis reporta son attention sur l’homme aux cheveux blancs. Contrairement à ce que pensait Fenouil, le système de transport, les lumières et les portes n’étaient point un phénomène magique, mais plutôt une réalisation scientifique.

(Ha ! Un système d’engrenage, de courroies et de poulies, sans doute)
Pensa-t-il en affichant le sourire de celui qui pense avoir compris alors que ce n’est pas le cas.

Puis le seigneur se tourna vers Fenouil, son sourire permanent effacé. Le petit gobelin prit une moue inquiète. Malheureusement, comme Fenouil l’avait déduit, Izurith s’avérait bien terne comme monde. Les animaux y étaient rares et les arbres, pour la plupart, de pâles copies, sans vie. Bien que la partie militaire s’avèrait plutôt froide, et terne, le reste de ce monde n’offrait guère plus de couleur. A cette triste nouvelle, Fenouil se tourna vers la robe flamboyante de Tina, tentant de retrouver son sourire.

Celui de Valaï revint lorsqu’il répondit aux questions de Vadokan. Ils étaient bien dans un palais, sa demeure, siégeant au centre de la cité du monde Izurith. En dehors, de celle-ci, il n’y avait aucune vie, si ce n’était que quelques elfes exclus vivants à l’extérieur. Ainsi, plus de vingt millions d’humains habitaient la cité. Ce n’était plus les yeux de Fenouil qui s’étaient arrondis, mais sa bouche qui exprimait un Oh de surprise.

(Tant de gens, tous à la même place)

La jeune femme blonde timide avait exprimé son désarroi face à cette technologie et se demandait ce que pourraient faire les aventuriers pour aider une population en avance sur eux. Le Seigneur des lieux s’empressa de rassurer la jeune dame et les autres aventuriers en précisant que c’était de leur esprit dont ils avaient besoin, de leur regard neuf sur la ville, d’un regard étranger.

Puis Valaï se cala dans son fauteuil et entreprit de leur raconter l’histoire de leur monde. C’est à ce moment que Fenouil commença à se tortiller sur sa chaise. Ce n’est point qu’il était indifférent à l’histoire d’Iziruth, ni qu’il daignait les aider, mais ça faisait un petit moment qu’il était assis et il ne disposait pas d’une grande attention. Ainsi, il tenta d’adopter une position confortable sans trop l’être afin de ne pas sommeiller, puis il s’ouvrit les yeux encore plus grand comme tentative de tout capter. Tout en écoutant leur hôte, Fenouil tentait de ne conserver en mémoire que l’essentiel. Avant l’arrivée des Sindelis et des Shaakts, les humains étaient divisés en clan et la guerre quasiment toujours présente. La technologie des elfes étant tellement supérieure à celle des humains, qu’ils conquirent Izurith et réduisirent les humains à l’esclavage. Certains humains avaient réussi à se cacher et vivaient exilés, jusqu’à la fabrication d’une puissante arme appelée : Canon. Les siècles s’écoulèrent et une résistance s’organisa. Et quatre héros, issus de celle-ci, permirent la libération des humains en mettant la main sur la technologie des elfes. Ce fut autour des elfes de s’exiler sur les plaines désolées de l’extérieur. Et puis, tout récemment, soutenus par des compatriotes humains bien nantis, ils tentent de reprendre le pouvoir.

(Étrange ! ) Se dit Fenouil.

Son laïus terminé, Valaï, les orienta vers le sergent Collin, apparemment qualifié sur l’aspect technique de la situation. Et il termina en précisant que leur rôle serait d’enquêter sur la conspiration et de prendre les mesures qu’ils jugeaient nécessaires.

Quelque chose dans le discours du Seigneur, intriguait Fenouil, il voulut lever la main pour prendre la parole, mais la belle Tina fut beaucoup plus rapide et respectueusement, elle demanda de rencontrer le professeur Hynt. Puis, après un court temps de réflexion, elle demanda quelles étaient les règles qui permettaient l’accès aux titres de dirigeants d’Izurith.

(Oh, oui ! Bonne question ! )

Il regarda du coin de l’œil, la belle Tina afin de s’assurer qu’elle avait terminé avant d’enchaîner à son tour.

« Et ces quatre héros, qui étaient-ils et que sont-ils devenus ? Ont-ils des descendants encore vivants ? » Cette première série de questions n’avait pour but que de satisfaire sa curiosité.

Il ne perdit pas de temps et enchaîna immédiatement avec ce qui le préoccupait le plus.

« Mais je ne comprends pas quel est l’intérêt de ces elfes à reconquérir Izurith. Je ne veux pas paraître impoli, mais vous l’avez dit vous-même : en dehors de cette cité, tout est désolé et vide. Avec leur technologie avancée et leurs moyens de transport efficaces, il n’aurait pas plutôt intérêt à tenter de conquérir un monde plus fascinant et plein de richesses ?»

Il s’était arrêté là, songeur. Selon ses maigres connaissances sur Izurith, il lui semblait que Yuimen serait un monde beaucoup plus intéressant à exploiter. Mais il ne fit aucunement part de cette observation, il ne souhaitait en aucun cas que ses paroles puissent êtres entendus par des espions et leur donner l’idée d’envahir son propre monde.

Puis, il lui vint une idée et leva son petit index en l’air tel que celui qui pense avoir trouvé la réponse à la question qu’il avait lui-même posée.

« À moins que sous ses allures désolés, triste et gris, Izurith cache une ressource de valeur inestimable pour ces elfes, dans ses sous-sols ou autres ? Des richesses qui valent leur pesant d’or ? Izurith doit forcément présenter un intérêt quelconque… vous avez une idée de quoi il s’agit ? »

Toujours songeur, le petit Gobelin considérait que son raisonnement était bon. Il était par conséquent bien curieux de connaître la réponse que le Seigneur Valaï allait lui donner.

(((1099 mots)))

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