L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Vos poésies
MessagePosté: Jeu 22 Jan 2009 16:42 
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Un petit topic pour ceux qui voudraient exposer leurs créations poétiques^^
En voilà une de moi, faite dans le cadre d'un concours de poésie sur un jeu:



"Vivre sans amour,
Je ne le conçois pas."

"Vivre sans amour,
Je l'imagine pas."


"Je marchais seule sur les chemins,
Eux ils marchaient main dans la main."

"Je demeurais seul dans ma forge,
La solitude prenait ma gorge."


"Vivre sans amour,
Je ne le pouvais plus."

"Vivre sans amour,
Moi je n'en pouvais plus."


"Je suis arrivée chez toi."
"Tu as passée ma porte."
"J'ai voulu travailler là."
"Je t'ai vu tellement forte.

"Vivre sans amour,
Moi je n'en voulais plus."

"Vivre sans amour,
Je ne le ferais plus."


"Puis tu m'as formée,
Puis tu m'as aimée."

"Je t'aimais tellement,
Je t'aime tendrement."


"Vivre sans amour,
Comment le pouvez-vous?"

"Vivre avec amour,
C'est tellement si doux."


(les 2 couleurs, c'est parce que c'était un poème à 2 voix, en vert pour la femme -ma PJ- en orange pour l'homme -son maître artisan et époux depuis peu- )

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Ven 23 Jan 2009 18:20 
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Citation:
Je ne suis pas ce que je crois – voila ce que je suis, devrait être le véritable principe du jugement de soi (L'aube Rouge, M.D)


Lame sournoise aux reflets blessés,
Triste frustrée qu'ici j'enduis
D'un noir dégoût et d'un grand cri,
Sois donc traits de feux crachés:

Sois mon armée! Sois mon passé!
Comme le gel dans la nuit,
Abats-toi sur cet ennemi
- Lui, juge hâtif et préjugé!

Je vous parle là d'un combat!
D'un cœur de feu qui en moi bât!
Haine de cette fausse prière :

Qui suis-je? Abysse pétulant,
Voici une chaîne qui vous révère,
Et ruine chaque entendement...


http://www.zyiix.com
Extrait de "L'Aube, Rouge...", essai poétique et - surtout - philosophique d'environ 100 pages, bientôt achevé sous ma jeune plume.

Au passage : [:kiss:] à tout Yuimen.

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Sam 24 Jan 2009 19:51 
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Amitiés

Ailes sombres de fatigues
Ailes sombres aux yeux abîmés
Ailes claires de ton sourire
Ailes claires qui s'envolent

Au loin de la soif et la misère
Au loin de la mort et la terre

Souvenirs volants et attrophiés
Souvenirs anciens de jours révolus
Souvenirs volants de rêves en écriture
Souvenirs anciens d'amour et de haine

Au loin du présent et de l'asphixie
Au loin du présent et des maladresse

Eclats de voix de ta part
Eclat de vie dans ces images
Eclats de voix hispanique
Eclats de vie colorés

Loin de la grisaille de l'hiver
Loin de la grisaille française


Selsynn

Un poème pour une amie que j'ai hâte de revoir et que je n'ai pas vu depuis très longtemps ^^

_________________
Selsynn, rôdeuse niveau 1, à Kendra Kar


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 20:14 
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Citation:
Hybris ici bas est l'absolue hauteur:
Iris désespoir salue ma douleur
Et tremble de gloire sur l'autel d'ailleurs;
Étanche cette soif d'un monde qui meurt...


En cours de maths :p .
Qu'une strophe, mais niveau liens et échos sonores, j'en suis fier : plein de correspondances.

Niveau fond, vous n'y comprendrez rien sans avoir lu un de mes opus... :sifflote:

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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 21:10 
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Papillon quand tu me tiens

Des battements d'ailes plein le cœur,
mon esprit veut partage toute son ardeur.
Tu sais, mon amour, tout ce que tu m'inspires
je le vis depuis que j'ai poussé mon premier soupire
là, ma tête sur ton épaule, contre ta chair,
et c'était la plus douce magie de l'univers.
Je ne sais pas vraiment pourquoi tout ça,
pas besoin d'explication car tu es là.
Seulement, je ne veux pas penser jamais à te perdre
Oublions tout ça, j'ai rien dit, que de la merde !
Alors serrée contre toi, aimée, dans tes bras
et puis, bénie dans tes draps, toujours ce sentiment exquis perdurera
Avant que l'ombre ne soit
La souffrance, je ne sentirai pas.
Comme une attache de satin à mes poignets,
je me lis à ton être, à tout ce que tu es.
Mais il n'y a point de peur en mon sein
Car de notre histoire je n'en tirerai que du bien.
Le plus fort, c'est vrai, reste encore à venir
Avant que tu ne songes à partir.
Reste près de moi, j'ai déjà trop besoin de toi
Des pages sur ma passion, il y aura
Pour que sur tous les toits on sache que je t'aime
Et entre nous ça ne passera jamais de l'amour à la haine.

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 21:11 
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Tourne le vide

comme si jpouvais ouvrir ma poitrine
telle une jolie petite vitrine
des bubulles dans de l'eau, elles bougent
et il tourne, là dedans, mon poisson rouge
il fut un temps où il était mon coeur
mais il n'est plus maître en sa demeure
depuis qu'il a perdu la mémoire
tout lui semble au plus haut point dérisoire
tourne, tourne, en rond, rond, petit chaton
niché dans ta pelote, il n'y a plus que ça de bon
le chaud vient de là-bas, de l'exterieur
car dedans, il n'y a plus rien, je me meurs

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Jeu 7 Mai 2009 23:49 
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Bon bah soyons fou. Cela dit, pardons pour les puristes, la rime ne m'inspirant pas beaucoup, poêmes en prose! :p (tadaaaaaaaaaa [:crie:] ) :

Une rose

L'homme qui marche dans les allées de ce jardin de roses flétries ne voit pas les fleurs sauvages qui rient et pleurent de le voir si triste et si beau. L'homme qui, faible et perdu, erre seul dans le jardin de sa vie. Sa vie qui meurt qu'il ne veuille la vivre. Sa vie qui pleure qu'il ne veuille en rire. Et, arrivant au bout de ce jardin, il voit un parterre de fleurs noires. Noires comme la mort. Noires comme sa vie.

Tournant finalement la tête vers le jardin de sa vie, il contemple la mort et aperçoit enfin les fleurs sauvages de la vie. Et il pleure devant tant de beautés perdues, oubliées, enterrées sous les roses de la mort.

Il se retourne, refusant de voir ces fleurs si noires, si mortes. Il fuit vers sa vie. Mais il n'arrive qu'au milieu de roses flétries, fanées, mortes. Et les fleurs noires, si noires le rattrapent et l'entraînent vers les parterres de l'enfer.

L'homme est mort et sa vie aussi. L'homme est mort en refusant de voir le fumier immonde qui remplaça les si belles roses de son jardin.

L'homme est mort. Bien d'autres sont nés et devant eux s'étend un jardin de jeunes roses.

Fin

Et oui c'est nul, et oui je le sais. [:Dforme:]

_________________


    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 21:40 
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Tu m'as donné envie de mettre une évocation ici :jap:


Citation:
Il y a des hommes qui sont sources

Victor Hugo


À Nietzsche, l'un de mes pères...


Les hommes que j'aime sont sources : ils sont créateurs, dédaigneux et solitaires. Ici, hommes qui êtes sources, mon démon va parler pour vous. Il est sombre et vous envie. Voyez en lui l'incarnation de ma frêle passion vacillante; passion de larmes émerveillées et de rages jalouses face aux grandeurs du monde – devant vos grandeurs aveugles. Mon démon se fera écho de vos voix et de vos cris.

*


Hommes créateurs, vous frémissez des durs rêves du monde, car nous n'êtes jamais de votre heure. Votre solitude n'a d'égal qu'en vos désirs forgés par les déchirures de vos cœurs gémissants. C'est sur leurs cendres que vous criez vos tourments. La solitude est votre temple – en elle vous trouvez le calme de vos discordances.
Hommes créateurs, vous voici continuellement partagés : dans vos cœurs entrechoquent les plus puissants extrêmes – parfois un soudain désir vous prend d'être fondu dans le monde – mais, parmi la foule, alors seul un masque cache votre vrai visage ; visage d'où suinte la sueur de vos rêves éclatants. Vos rêve, mon démon les connaît pour les avoir vécus. Ce sont des élans de puissance, des images fulgurantes. Et votre masque en est si vite victime! Alors vous survivez à vos passions par la plume et le pinceau, et transmettez votre désarroi.
Hommes créateurs, j'aime vos déchirures maladives, le combat en vous de vos extrêmes. C'est par celui-ci que vous pleurez vos tourments. Ainsi vos plaies semblent apaisées... Mais les voici si vite rouvertes! Car en leur chair s'incise toujours le venin du monde – de ce monde qui vous force à être sources.
Hommes créateurs, en cherchant la paix de votre âme, vous voila à l'origine de la plus grande des guerres...

*


Quant à vos déchirures maladives, seules les pures me plaisent ; les seules qui ne sont pas créées dans le but d'être connues ou reconnues. Comme je ricane de ces volontés-là!
Déchirures maladives, œuvres superbes de battements éteints aux échos retentissant, vous êtes un cycle sans fin, un processus qui s'emballe et ne peut que s'élever sans cesse : votre genèse n'est plus, votre envol survit par-delà toutes volontés premières.
Hommes qui êtres sources, nourrissez-vous de ce que vous engendrez – il faut que votre volonté s'efface devant son fruit!
Les plus prodigieuses sources sont celles qui poussent l'homme à jouer jusqu'à son équilibre dans ses créations ; et ces sources-là n'ont que faire du monde...

*


Solitaires créateurs, soyez hauts et fiers ; et pour vous envoler encore plus loin que les cimes du monde, cultivez vos passions. Hommes qui êtes sources, mon démon vous envie car vous savez vous défaire des crochets du monde et laisser votre imagination voguer sans attache dans les royaumes de vos désirs et de vos rêves. Dès lors, cultivez les extrêmes en vous – soyez le combat de ceux-ci! Les plus grandes sources sont les esprits aux équilibres tentaculaires...

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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 22:08 
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En fouillant dans la mémoire sur-dévelloppée de mon ordi, j'ai retrouvé ça et en fait je suis pas si nul que ça. [:Dforme:]

Sur le trottoir, en face.

Un soir comme tant d'autres sur les rebords humides de ta fenêtre, tu regardes derrière. Derrière cet épais rideau qui clôture ta vie. Tu regardes les ombres grises des autres hommes. N'en pouvant plus de te taire, comme toujours, tu hurles. Tu hurles n'importe quoi pourvu qu'ils t'entendent. Ils tournent la tête et te regardent, brièvement. Puis ils reprennent leur route qui ne les mène nul part.

Mais moi je reste encore un peu. Je reste encore là. Assis sur le rebord humide du trottoir. Assis sur les restes de ta voix. Et je te regarde. Je te regarde et je t'aime. Je regarde derrière tes yeux verts et je vois le pâle échos de ta voix brisée.

Et je t'aime.

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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Jeu 14 Mai 2009 20:19 
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Héhé je suis plein d'inspiration en ce moment! :D




Vous lui devez bien ça

Errant parmi les ronces, encore un homme meurt. Vivant parmi les roses, deux autres ici-bas rêvent. Marchant sur le trottoir, celui-ci réfléchit. Nageant avec la mer, celle-la perd sa vie.

Et tous ils avancent puis s'arrêtent, puis repartent et en rêvent. Tous ils s'amusent sans rire, ou ils rient sans sourire.

Moi qui ne sourit pas, je ne rit pas non plus. Moi qui n'avance pas, je ne peux plus partir. Mais je rêve, moi aussi. Assis sur un morceau, belle part du trottoir, écoutant encore un peu les échos de sa voix.

Pour ne plus ressortir, je marche à l'aveuglette. Je vais vers où je vais, sublime marionnette. Et tous vos fils d'or ne sauraient rien changer. Votre grimace pâlit. Rentrez, vous déplaisez.

Je sors de vos lignes pour ne plus y rentrer. Resté seul au dehors avec d'autres bannis, je vous saluerais bien et puis je m'inclinerais. Vous l'avez tant voulu mais vous n'en rirez pas. Il n'y aura que moi, resté seul au dehors, avec d'autres bannis.

Vivant certes comme un chien, mais vivant libre enfin, je suivrais cette route qui n'existe même pas. Je verrais comme en août fleurissent les bégonias. Il ne me manquera rien. Sauf peut-être sa voix.

Pestant contre mon ange, cette muse insensée, je garderais le fil qui guide mes pensées. Votre brillant fil d'or, sublime marionnette. Rendez-lui en donc grâce, car sans elle où serais-je? En dehors des sentiers, alors, pourquoi rester? Car ma muse si belle, sentiment oublié, car cette muse je l'aime, n'en soyez pas fâchée. Rendez-lui en donc grâce, vous lui devez bien ça.

Un jour peut-être pourrais-je l'entrainer avec moi. Nous détruirons ensemble les murs de leur pitié. Qu'elle me suive seulement et l'été merveilleux, sera pour nous un piège, un beau piège pour deux. Sera pour nous un piège où nous vivrons heureux.

Mais vous avez gagné, sublime marionnette. Car à elle elle m'entraine refusant tous mes rêves. Que faire sinon se taire? Accepter son triomphe? Vivre heureux avec elle. Au beau milieu des ronces.

_________________


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Dim 17 Mai 2009 08:48 
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Une autre de mes évocations. Moins philosophique, plus au niveau des impressions sensibles ;)

J'ai fais ça en classe, en commençant par parler de ma non-motivation xD

Citation:
Il prit l'univers dans sa chambre
Et ferma la porte...

William Jay Smith


À mes voyages...

Une salle vide, pleine, débordante. Débordante de fumées invisibles aux flous sulfureux, d'inspirations grisées. Une salle vide de vivacité : béton sous un ciel gris de rayons délavés, tristes lieux égarés que je veux quitter.
Ennemis, volez! Pillez-moi. Mon démon de désirs en cette cage enfermé sera le guide de vos ricanements lointains.
Maintenant, suivez-le! Soyez témoins de la mort de ma pathétique inspiration...
Un seul rayon d'or amarante perce le ciel, élancement inattendu, fil d'Ariane d'instants en moi perdus. D'un trait, la salle s'efface, la fumée s'éclaircit et s'estompe alors que je perce les nuages de mon passé condamné. Le ciel azuré brûle soudain de sens aiguisés par le terne déclinant; l'aube mourante au soleil levant s'extirpe avec lenteur de l'horizon enflammé tandis que passent les courants septentrionaux de rêves transpirants, qui enfin s'extraient de souvenirs aux cocons de gel... Une glace pourtant éternelle...

*


Feu.
Chaleur volée aux entrailles de la terre, l'eau sulfurée monte en un dôme cristallin. Il explose : c'est un jaillissement de vapeur qui frappe le silence d'une colline brûlante. Deux puis: l'un de vapeur, l'autre de boue violacée pétrie par le feu depuis des millénaires. Un ruisseau d'eau pure chemine entre les roches calcinées et les fumerolles; chemine, tel la première vie de la genèse des temps, et se perd dans le paysage désolé, guerre incessante de fers rouges, de feu asséché...
Un champ de lave mort, lentement colonisé par les herbes guerrières, semble encore d'un même mouvement figé s'écouler du volcan, menaçant dormeur au lit de neiges et de glaces – un dôme, une protection de froid, conquérant de la terre riche d'une île fissurées, du jour et de la nuit d'années impossibles – le glacer des géants du nord.

Ainsi rêvait mon démon d'Islande.

Air.
Le vent se déchaîne, funeste porteur de pierres mortes. Bourrasques de sable sous une fleur ardente, ce dernier se veut maître des dunes; dunes qu'il dresse et mène au combat d'un même élan plat.
Le désert semble chanter d'une voix inhumaine, maléfique et joyeuse, aux tonalités longues et rageuses.
Ce désert ronge les chairs et avale la vie.
Ce désert or et rouge est une mer aux lentes vagues, saturée de contrastes impossibles. Seuls le scorpion et le serpent y vivent, monstres marins dénaturés, à la décadence figée.
Doucement la noire carapace est recouverte par l'or, et sous l'azur, dans le frais plaisant du sable profond, le scorpion plonge dans un sommeille améthyste...

Ainsi rêvait mon démon des sables marocains.

Eau.

Une proue effilée fend la vague. Le souffle chaud du Sud meurt doucement. L'eau s'éclaircit soudain, le fond marin surgit de l'abîme en reflets déformés. Doucement, la voile est amenée; puis au fond de la crique chantante, l'ancre noire est jetée.
La petite baie frémit de vie – grillons musiciens de bosquets tortueux et chèvres vagabondes forment les habitants insouciants d'un lieu que l'homme a oublié.
En conquérant pacifique, le navire s'immobilise non loin d'une épave, trophée de l'eau transparente – une vieille barque de pêche est venue y mourir.
Sur la plage toute proche, quelques vestiges le regardent en silence, échoués par la faible marée et le léger ressac. Un vieux mât de fer rongé et de bois mangé, une cage d'acier, n'enfermant désormais que du vide, se prélassent au soleil.
Elle qui a connu les profondeurs me fait rêver de grandeur. Le pays de l'Hybris tout entier défiant me laisse songeur et, guidé par le doux clapotis du présent oublié, je laisse Héraclite d'Ephèse et Platon renouer avec leur lointaines îles aux travers de leur ouvrages millénaires.

Ainsi rêvait mon démon de Grèce.

Terre.
Le village aplati domine la côte de sa colline douce. Étage par étage, l'escalier chemine entre les rangs de dattiers et de potagers, séparés par des murets lézardés où la pierre claire se mêle à la terre, et l'apprécie.
A l'ombre des falaises rongées par la mer poussent des baies rouges et noires aux goûts sucrés; et insectes, oiseaux et reptiles maîtres en ces lieux me regardent passer par l'œil de l'indifférence.
La terrasse est paisible et, assis, je m'évade, songe, fantasme...

Ainsi rêvait mon démon des Cinq terres d'Italie.


*


Et le rayon disparaît. Le ciel gris, le béton et la fumée ressurgissent, exigeant leur dû de mes rêves terminés. Mais mon démon se rendort en moi, invisible et caché.
Ennemis, prenez, et vivez pour moi!

Car maintenant, la porte s'est refermée – mon démon l'as scellée. Et en elle l'univers entier soupire et rit du gris d'une salle à la triste fumée.

Mon démon a sa chambre, il y a pris l'univers.
Et a refermé la porte.

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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Dim 24 Mai 2009 19:14 
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A l'origine ça devait être une chanson.... mais.... non [:nan:]

Encore une soirée passée à rêver
Ma conscience silencieusement part
Alors qu’autour de moi volent les pétards
Feux d’artifice nocturne désemparé

Tragédie que ces soirées
Où j’attends cette jolie fille
Qui me cueillerai comme une myrtille
Pour dénouer ma langue liée

Pourquoi suis-je-la ?
Tombé ici bas
Un acte de présence
Dénué de sens

La nuit tombe et je suis perdu
Ce soir elle ne sera pas féconde
Alors que s’en vont les secondes
Emportant mes rêves déchus

Le visage de la douce est partout
Et pourtant à milles lieux du mien
Un désir soumis à une loi d’airain
Qui ne sait réveiller en moi le loup

Pourquoi suis-je-la ?
A regarder comme ça
Ce paradis fermé
Dont elle possède la clef

_________________
Celatarion alias Amàndir, Elfe Gris, Archer


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Mar 26 Mai 2009 18:38 
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J'espère que c'est bien, j'étais complètement stressé, et je joue beaucoup la-dessus ça, en plus de ma calligraphie pourrie... :cry:

EDIT: dédicace quête 19 :p

Citation:
La conscience de n'être jamais qu'un voyageur vous lave les yeux...

Philippe Jaccottet


Quelques ombres, vite brûlées par l'horizon enflammée.
Quelques secondes, puis le cercle solaire s'élève en mille traits de feu dans le ciel azuré.
La mer repue lèche avec douceur digues et plages d'un port escarpé de sa marée montante. La brise sur les vagues plissées savoure avec bonheur le bois salé d'un galion endormi; les entrailles de son pont s'abreuvent de rhum et d'eau pure.
Son odyssée l'appelle d'un chant envoutant, irrésistible poème.
Et son âme, sa douce âme dansante s'éveille, déploie brigandines, focs et génois. La voici qui lève l'ancre du royaume des hommes, et s'envole sur la trace d'oubliées.

La voyageuse quête les ombres passées...


Le vent claque et soupire dans les filets de toile blanche; et comme si plein de bienveillance il soufflait d'aise espérant, il permet à l'étrave de fendre la vague. L'eau cassée crépite en douce rebellée, et le navire s'y fond, âme indépendante oubliée des terres lointaines.
Et l'âme sait : elle boit dans la mer les échos du passés, d'yeux fermés. Elle les nommes – frères et sœurs, par les abysses avalés.
L'âme du navire est une voyageuse éperdue dans sa solitude, nourrie d'espoirs libres et capricieux. Elle sait se faire de son pire ennemi son meilleur allié, et du vent d'ouragans apaisés s'élever en marcheuse rythmée.

La voyageuse quête les ombres passées...


L'inspiration s'éveille : l'âme silencieuse pousse son cri de guerre.
Voyez le ciel qui la domine : il brûle d'un zénith immortel. Et voyez: au loin, une coque brandissant des voiles de suie aux pavions anthracites – l'ennemi pilleur de paix, le guerrier sans patrie.
Mais l'âme voyageuse sourit et ricane : dans ses entrailles le feu couve, il se nomme combat et expansion. Le navire aussi à son inspiration, et l'objet de sa gloire : des canons noirs, qui arrachent tout bois enchevêtrés, crachent la mort et la puissance.
Le chant de la mer est traître, et l'âme s'en nourrit – elle décide de créer, de maudire. Le poème des abysses le lui chochotte : la volonté, c'est la guerre et l'expansion, le voyage des limites.
Feu. Cent bouches mugissent et crachent leur sphères de plomb. Le bois craque, les vergues ploies. Puis la mort tombe, et l'étrave se brise. La voyageuse a créer : une nouvelle ombre pour la mer, résonance oubliée du passé.
Elle souffle : je suis la garante de la paix. Je suis la guerre pour la paix – la paix dans la guerre.

La voyageuse quête les ombres passées...


Les semaines s'écoulent loin des côtes. Seul l'éperon brise le manichéen du ciel et de la mer, azurs éternellement répétés.
Calmes et caprices, l'âme du galion les subit du vent endurci en maître absolu du temps. Il devient le grand horloger, gardien de l'intensité: de ses immondes araignées aux pattes de velours il tisse dans les voiles blessures et déchirures, que le sel empêche de refermer.
La voyageuse le sait : son exploration conquérante à un prix: son intégrité. Elle fait le grand sacrifice, jouant jusqu'à son équilibre dans son ambition téméraire.
Elle veux fixer les yeux du monde pour l'éternité, les blanchir de l'éclatante innocence de ses voiles et du bois sombre qu'est son pont.
L'âme veut créer pour l'éternité, au risque de s'oublier. Et le temps autour d'elle brûle de la défier.

La voyageuse quête les ombres passées...


Puis l'univers s'enflamme d'éclairs et de pluie, l'eau pure s'écoule en tourment incessant. L'instant grandit, le temps y veille : l'ouragan couve, puis s'éveille.
D'allié rebellé il devient ennemi, démon des abysses qu'il déchaîne.
L'innocence blanche sur le pont sombre est amenée: les voiles sont pliées. Le bois craque et les vagues rugissent en tremblant d'une peur cent fois répétée et oubliée. La mer est un désert, et dans le désert toute vie est intruse : les vagues s'y dressent en obstacle vivace qu'il faut constamment vaincre.
L'âme voyageuse de déchire dans la tourmente des éléments en folies, mille contrastes la prennent d'assaut. L'univers manichéen n'est plus : les bleus se mélangent, l'azure se pare d'un crêpe de gris vengeur, l'écume domine de nouvelles montagnes à l'éphémère vie qui se fracassent sur la coque en râles redoublés.
L'âme voyageuse et sa volonté ici sont mal venus : l'éternelle puni le mortel d'avoir eu ce qu'il ne peut avoir : le désir de l'éternité.

Le présent sur l'avenir s'échoue.
La voyageuse quête les ombres passées...


Une île déserte, gardienne de récifs massifs : les coraux d'ors pourpres et d'émeraudes l'entourent, méandres enchevêtrés où crustacés et poissons éclatants tournoient en bal de nature harmonieuse.
Mais la voici violée : une nouvelle épave s'y fracasse, ses lignes fines déchirées.
A l'horizon le soleil s'élève, pour une fois de plus s'agenouiller à contempler les ombres disparaître.

Le navire est mort, et rejoint la poussière de sa genèse dans les abysses des ombres. Une tombe de plus s'y élève, fantôme d'une conscience envolée.
La volonté est déchue, les canons ne cracheront jamais plus leur panache.
L'âme du galion est décédée, ses yeux lavés, ombres du passé...

Sur le sable doucement léché, une planche gravée vient s'échouer et pourrir.
En fines lettres dorées, un nom :
La Voyageuse...

_________________
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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Lun 6 Juil 2009 16:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Ven 5 Juin 2009 21:39 
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Inscription: Lun 30 Mar 2009 16:03
Messages: 225
Localisation: Infinitésimalement quelque part.
Citation:
Je me lance, ce n'est pas du tout du même niveau, je suis très nul mais n'importe: la poésie n'a pas d'étage.


Ci-gît ma reine, d'esprit âcre, amère.
Sans peine, ne merritant aucun has ;
Nulles craintes ne l'apaisent, lasse
La dame se fanna, ès mains de la Mère.

In reatu, tu reblandis de mots doux
Ton Celadon ! Ton outrecuidance !
Et à la main, ton affliction, cierge roux
D'espoir fanné par la vengeresse puissance !

Proche est,
Mais délicate à saisir,
Morte fut,
Pour l'ambition de gésir.

Tu rougis, tu souris, tu gis.
Mais mon danger croit,
Ainsi que mon Salut aussi.

Citation:
On va dire que c'est fini. Même si c'est un beau n'importe quoi. Désolé ...

_________________


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 Sujet du message: Re: Vos poésies
MessagePosté: Lun 1 Fév 2010 20:40 
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Inscription: Lun 1 Fév 2010 13:50
Messages: 10
Je te sais mais ne te connais
J'y vagabonde pourtant, me cherchant
Peut-être aimerais-je m'y brûler ?
Peut-être aimerais-je m'y noyer ?

J'y entretien mes peines
Pour mieux en sentir la joie
Et sournoise elle m'enserre

Maudit par ma muse
Le risque est pris

Je retiens mon souffle

Encore une fois

...

_________________
ImageRah Vehn / Fanatique / Level 1


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