Lothindil a écrit:
Deux heures plus tard, je m'éveille comme d'un doux songe. Je regarde en souriant la lune qui berce notre route. Manifestement, celle-ci me protège, comme tout ceux étant né sous sa protection. Cependant, quelque chose m'étonne, la lune n'a que guère changé depuis que nous avons dormi avec Elo près des dragons avant de passer la porte.
(Nous aurions passé un mois en enfer?)
(Un mois, ou quelques jours... Je penserais plus pour quelques jours d'ailleurs.)
(C'est possible en effet... J'ai du mal à imaginer depuis combien de temps j'ai quitté chez moi.)
(Deux ans, peut-êtres plus...)
(J'ai l'impression d'avoir plus appris en deux ans qu'en cent ans, Lirelan, c'est étrange non?)
(Le temps est une chose étrange, tu sais.)
(Non, je ne le sais pas.)
(En tant que Faera, j'ai voyagé à travers le temps et l'espace. Tu peux pas imaginer à quel point c'est étrange de changer d'époque.)
(Faudra que tu me fasses découvrir cela...)
(Peut-être, mais ce n'est pas le plus simple. Les fluides temporels sont extrêmement rares et les règles très complexes.)
Je reste sur le pont, bercé par la mer en souriant. Petit à petit, la nuit se finit et l'aube se lève. La proue s'éclaire d'une lumière, celle d'un jour nouveau, vers de nouvelles aventures. J'ai encore du mal à croire que nous voguons vers Nirtim et que notre mission est accomplie.
(C'est pas une raison pour se relâcher!)
(En effet, il est temps de se lever et de s'occuper de notre prisonnière.)
Je me redresse alors et descend à la cuisine où je chope de quoi faire un repas assez plantureux. Le pain, frais cuisiné embaûme l'air et mon coeur. J'arrive à la porte de Cheylas, les mains chargées. Le marin semble émergé de son sommeil, la garde a dû être longue pour eux. Je remarque alors qu'un deuxième marin a rejoint le premier pour la surveillance. Sans m'embarasser du protocole, je lui dépose le panier de nourriture dans les bras et cherche la clé avant de rentrer.
Je récupère alors mon panier et claque la porte. Comme dans la forêt, je brise le plâtre de Cheylas et la soigne à nouveau, enchantant deux feuilles d'un légume proche de la salade, mais bien plus résistant dans le temps. Profitant de tissus propre, je lui bande alors son bras avant de la laisser.
"J'ai pas mal de chose à faire, je reviendrais pour le repas de midi."
"Merci."
Je la salue et sors de la pièce avant de rejoindre ma cabine. Je quitte alors pour la première fois depuis plusieurs jours mon armure. Je prends alors le temps de me laver, enlevant la crasse, y compris la poussière des enfers. Je change mes vêtements par une tenue propre, une simple tunique, un collant et une de chaussure propre. Je refixe ma cape à mon cou alors et monte sur le pont, mes armes et armures à la main.
Il est encore tôt dans la matinée. Grâce à un seau, je récupère de l'eau de mer et entreprends de laver mes vêtements utilisés sur l'île, qui sont dans un état détestable. Je suis obligée de changer plusieurs fois l'eau pour leur faire retrouver une couleur normale. Je fais de même avec les tissus récupérés sur les tentes. Finalement, je lave mes équipements et mets le tout à sécher sur les cordages où d'autres ont déjà fait de même. Faudra que j'huile mon arme mon armure cet après-midi pour éviter qu'elle s'abîme, mais il faut d'abord qu'elle sèche.
La matinée a déjà bien avancée, je retourne à la proue et regarde l'océan. Bogast ayant repris son poste, les vagues se forment autour du bâteau tandis que nous filons en direction de la cité blanche. Lillith vient alors me trouver:
"Lothindil. J'ai un service à te demander. J'aurais besoin que tu m'aide à voir Cheylas pour que je puisse lui parler."
Je me retourne vers lui avec un sourire.
"Non, je suis désolée Lillith."
Ma réponse est simple et claire, quelque soit ses intentions, je ne peux me permettre de le laisser voir Cheylas.