Alors que Xël se dirige déjà vers la porte que la guerrière nous a indiquée, je suis interrompu par l'arrivée d'une fournée d'aventurier. Rapidement, je les observe, mais aucun d'eux ne semble être digne d'intérêt. Un bellâtre blond, un homme pas foutu de se laver les cheveux qui me fait un signe de tête, une archère à l'allure sauvageonne qui possède un arc attirant et une gamine qui se balade avec un ours...UN OURS ?! Bordel! Qu'est-ce que cet ours fout ici ?! Je ne peux m'empêcher de fixer la bestiole. Il faut être complètement dingue pour se balader avec un animal qui peut vous démembrer à n'importe quel moment.

Ouais enfin...A dire vrai je ne suis pas le symbole de la présence d'esprit moi non plus. Sergent Oaxien en pleine forteresse Oranienne, on a vu mieux. Je m'avance alors un peu vers le groupe en leur faisant un rapide signe de la main.

"Pas la peine de lui parler, elle va juste vous envoyer chier. Si vous voulez plus de renseignements, il faut visiblement aller au rez-de-chaussée, par là. D'ailleurs j'ai pas vraiment le temps de glander ici plus longtemps."

Et sans un mot de plus, je leur fausse compagnie pour rejoindre Xel. Je tourne à gauche, longe le couloir comme on me l'a indiqué et passe par la porte déjà ouverte sur ma droite. Je suis de nouveau avec Xel, mon "garde du corps". La salle où je viens d'entrer est assez vaste et carrément plus meublé que la première où j'ai mis les pieds. Il n'y a que le centre de la pièce qui reste assez vide malgré tout : Une salle d'entrainement à n'en pas douter. Et au milieu de celle-ci se tient un vieil homme à la longue barbe blanche. Je m'avance calmement et je m'incline respectueusement devant vieil homme. Je sais de source sûr qu'il ne faut pas sous estimer les vieux maitres Oraniens.

"Nous sommes des aventuriers venus de Yuimen et on nous a dit de venir ici."

La porte s'ouvre, me laissant découvrir une vaste salle meublée d'armes et d'armures devant des tapisseries symbolisant diverses batailles. La seule personne présente ici était un petit vieux et je le remarque uniquement parce qu'il m'adresse la parole d'un ton paisible, me demandant si je suis un aventurier de Yuimen.

Je ne peux m'empêcher d'avoir un air surpris. Dans une salle d'arme, je m'attends à voir un grand balèze à l'image du capitaine d'Oranan, au lieu de ça je fais face à un vieillard aux cheveux et à la barbe blanche appuyé sur une canne.

Je retrouve néanmoins un visage acceptable pour lui répondre :

"Oui ! Je suis Xël et lui c'est Karz."

L'ami des insectes venait d'arriver et il s'avance vers le vieillard pour s'incliner. Je l'imite, il en sait probablement plus que moi sur les coutumes Ynoriennes. Je m'incline pour le saluer avant de reprendre la parole.

"Excusez-moi mon vieux, mais y aurait pas un endroit où j'pourrais me débarbouiller un peu ?"

Perdue dans ses pensées depuis un petit moment, Marla n'entendit même pas le conseiller leur proposer de visiter la bibliothèque et ainsi voir la carte du monde où il se trouvait. C'est au moment ou Armelle se leva qu'elle comprit. La sombre se leva à son tour, elle n'avait pas touché à son thé, boisson peu engageante pour elle.

Très bien rivvil, menez nous à votre bibliothèque.

Elle suivit le conseiller retournant dans ses pensées, elle réfléchissait à un plan pour pouvoir éviter tout contact avec un quelconque combat, elle n'était pas prête pour le moment...

Le vieil Ynorien m’indique d’une main une pièce d’eau, je m’y dirige pendant qu’il précise ce qu’on fait dans cette salle. Il est là pour tester nos capacités de combat si j’ai bien compris et je fais bien de partir me laver pendant ce temps. Certes il m’est déjà arrivé de me bagarrer, comme tous ceux qui vont souvent boire un coup dans les tavernes de Kendra’Kar. Mais n’ayant pas vraiment d’atouts physiques, j’ai tendance à éviter ce genre de problèmes.
J’ouvre la porte et m’engouffre dans la pièce pendant qu’il se préoccupe de Karz et referme la porte derrière moi après avoir remercié le vieillard.

Armelle suivit alors le conseiller dans la bibliothèque. Elle observait tous ces manuscrits certainement captivants, mais elle n'avait pas le temps de les lires. Elle essaya de parcourir rapidement les différents titres pour voir si certains étaient intéressants. Il y avait peu de chances d'avoir des livres sur les pierres magiques locales, un traité sur la magie dans ce monde, ou encore des livres expliquant en détail les différents peuples. Cependant, sait-on jamais. Elle allait peut-être avoir de la chance, et puis la pièce n'était pas bien grande.
La jeune femme se pencha sur la carte en suivant les dires du conseiller. Elle hocha la tête lentement en soupirant.

" Vu que nous sommes des étrangers ici, on n'a aucune marge de manœuvre. Dès que l'on sortira de cette ville, nous serons sur un territoire d'un peuple. Cela risque d'être compliqué. "

La jeune archère regarda Marla du coin de l'œil, vu que le conseiller partit rapidement.

"Bon, faisons dans l'efficace. Vu la situation, c'est soit on gagne, soit on finit en prison ou mort à un endroit ou un autre. Je suis ici pour défendre cette ville quoi qu'il m'en coûte, alors trêve de simagrée. On doit rassembler les aventuriers et décider entre nous de la marche à suivre. J'aime bien l'idée des animaux dangereux dans les montagnes, si on pouvait pousser Oaxaca se promener là-bas ...

Les troupes d'Oaxaca ne connaissent rien, ils iront là où c'est le plus simple. Tout d'abord, ils leur seront nécessaires d'avoir un lieu de repli. Pour nous rejoindre, il y aura devant eux une montagne, ensuite des marais, ils passeront nécessairement par la plaine d'Arothiir. C'est le plus simple, en tout cas c'est ce que je ferais. Ils ne vont pas risquer leurs troupes en territoire difficile en terrain inconnu. "

Armelle tourna sa tête alors à nouveau dans la direction de Marla.

"Si vous comptez vraiment aller dans la cité templière, il vaut mieux y aller rapidement. Car plus le temps passera, moins vous pourrez y aller. Le problème est d'y aller seule, c'est du suicide. On ne connaît pas les réactions des autres peuples locaux. Ce n'est pas très raisonnable. Après faites ce que vous voulez ..."

La jeune Belmont ne dit rien du tout sur le sujet que le conseiller ne pouvait pas laisser le gouverneur seul très longtemps. Peut-être y avait-il un problème ? Chaque chose en son temps, il y avait plus urgent. Elle devait rejoindre les autres aventuriers.

"Bon et bien en route ? Retrouvons déjà les autres aventuriers, à moins que vous ne comptiez partir juste après le test ? " .

Armelle roula alors la carte après que Marla eut regardé tout ce qu'elle voulait. Elle la garderait en main pour la présenter à tous. Elles devaient également faire un exposé complet sur la situation.

Manquant totalement de savoir-vivre et affublé d’un grotesque et répugnante scolopendre géante enroulée à son bras, un jeune homme que je n’avais pas remarqué avant, nous dit, tout en empruntant un langage vulgaire que l’on devait faire fi de la jolie dame et se rendre directement au rez-de-chaussée. Ce qu’il fit lui-même sitôt après nous avoir parlé.

Alors que je levai un sourcil, contrarié par cette dernière information, la somptueuse dame confirma les dires du discourtois. Elle nous précisa toutefois qu’un maître d’armes nous attendait à la salle d’entraînement et qu’il fallait emprunter un escalier pour le rejoindre. Cela dit, elle dégagea le passage, nous laissant pénétrer dans le long corridor. Ce que je ne fis point. Je restai là, Bella, tout près de moi et interrogea de nouveau la jolie samouraï.

« Un escalier ? Alors, je vous prierai de m’indiquer où sont les écuries afin que j’y laisse ma monture, avant de rendre à la salle d’entraînement. »

Alors que la femme envers laquelle j'éprouve tant d'admiration nous répond d'un ton des plus froid, Mathis s'enquiert d'une écurie pour son cheval. L'homme qui nous précédait dans la salle avait raison: nous n'aurons aucune information supplémentaire venant de la samouraï, elle ne fait que nous indiquer une direction à prendre.

Tehero me fait sourire lorsqu'il ironise à propos de cet étrange personnage, dont le bras est couvert d'un insecte étrange, plutôt répugnant. Mais il m'exaspère à nouveau quand il repart à l'assaut de la guerrière à la chevelure soyeuse.

Je n'ai pas envie de poireauter là plus longtemps. Et en même temps, rejoindre seule, l'homme peu avenant dans la salle d'entraînement, ne me tente pas beaucoup non plus.

Pour la première, je m'adresse alors à Rosie, voyant là un bon compromis: je laisse les hommes à leurs occupations, et si elle accepte, je ne continue pas ma progression dans cette étrange bâtisse en solitaire. D'ailleurs, c'est vrai, ça? Où sommes-nous exactement? Dans un bâtiment de milice, comme de l'autre côté, à Oranan? Enfin, peu importe, ce n'est certainement pas ici que j'apprendrai ce genre d'informations.

Plantant mon regard clair dans les yeux de la jeune femme en rouge, je l'interroge:

- "Rosie, et si nous laissions ces hommes à leurs occupations? Tu m'accompagnes à la salle d'entraînement?"

Il est vrai que je craignais son ours lorsque je les ai vu arriver auprès de nous quelques minutes plus tôt. Mais l'animal ne semble pas dangereux. Son air lourd et pataud semble le rendre inoffensif.

Alors que Xël se dirige vers la salle d'eau pour tenter de se débarrasser de son odeur peu agréable, le vieil homme me regarde et m'indique le centre de la pièce, tout en me demandant quelle est ma spécialité. Il n'y a pas à hésiter, je n'ai qu'une seule réelle spécialité. Même si depuis quelques temps j'ai réussi à me diversifier, à m'ouvrir plus de possibilités lors d'affrontements, je ne suis et n'ai toujours été qu'un archer et rien d'autre.

Je m'avance donc tranquillement, tout en tirant un peu sur la bestiole accroché à mon bras pour qu'elle descende au creux de ma main. Son corps longiligne et chitineux se raidit avant qu'un mince fil lie les deux extrémité de l'insecte.

"Le tir à l'arc."

Je n'ai pas besoin d'en dire plus pour le moment. Je lui aurais bien montré ce que je sais faire directement, mais...Je sèche, je n'ai pas la moindre idée de comment faire. Tout du moins, pas une seule idée qui n'implique pas de blesser le vieillard.

Quand Ziresh rouvrit les yeux, il eut la surprise de se retrouver dans un lieu entièrement différent de là où il était. Du moins, cela, il s'y attendait bien. Mais la véritable surprise, c'était de ne rien avoir "senti" pendant ce voyage. Pas de douleur, pas la sensation de déplacement. C'était simplement comme s'il avait fermé les yeux et les avait rouverts sur un autre monde.
Et pourtant, avant de s'émerveiller de l'endroit où il se trouvait, la première chose qu'il eut en tête fut bien différente...

"Le "chien", Sirop ? Sérieusement ?"

Terra avait beau avoir essayé de le tuer lors de leur première rencontre, il avait trouvé cela minime, comparé à terme aussi rabaissant. C'était celui qu'utilisaient les liykors noirs et les humains à l'encontre des bratiens quand il s'agissait d'employer des termes péjoratifs. Mais qu'importe, Ziresh n'était pas rancunier pour un sou.

"Écoute, ne recommence pas, veux-tu ?"

Quand il eut terminé de "sermonner" le jeune hobbit, il regarda un peu plus attentivement autour de lui. L'endroit était bien plus peuplé que ce qu'il avait imaginé, puisqu'Atsuhiko lui avait dit que leurs troupes n'étaient pas employées sur Aliaénon. Vingt samouraïs, c'était déjà beaucoup. Mais outre ceux-ci, le loup d'argent remarqua davantage les quatre autres aventuriers qui étaient ici. Peut-être cinq si l'on comptait la belle ynorienne qui les accompagnait, mais qui était probablement membre des troupes d'Oranan.
Deux hommes, deux femmes et un ours donc. Il y en avait un particulièrement soigné physiquement. Il formait un véritable contraste avec l'autre qui était torse nu et coiffé d'une manière plus hirsute. Quant aux femmes, le Porteur de Lumière n'arrivait pas à voir à qui pouvait appartenir l'ours, mais les deux étaient susceptibles d'être propriétaire de l'ours. L'une portait une longue cape rouge déchirée, laissant à peine voir son visage. Quant à l'autre, Ziresh la jugea très belle et pensa d'ailleurs que Sirop n'allait pas se trouver dépaysé. Des personnes démarrant leur première véritable aventure, il devait y en avoir plus d'une ici. C'était certainement aussi le cas de cet homme aux dreadlocks. Mais en y regardant de plus près, il se ravisa immédiatement. Cette jeune femme, n'était pas faiblement équipée. Dans son dos, il avait reconnu une arme dont Kâhra lui avait parlé lorsqu'elle était encore en vie. Quand elle pensait à quelle relique lui correspondrait le mieux. C'était l'époque où il n'était pas encore parti à l'aventure. C'était il y avait à peine un an.

(Bon sang... C'est l'arc aérien ! Cette fille ne rigole pas...)

Mais assez tergiversé. Il n'y avait d'ailleurs pas vraiment davantage de choses à observer. A l'extérieur, il n'y avait rien de vraiment discernable. Pas de paysage "particulier" quand l'on voyait à travers les meurtrières. Pas de mobilier non plus. Pour tout dire, Ziresh n'avait absolument aucune idée de l'endroit où il se trouvait, ou même, dans quel "genre d'endroit" il pouvait se trouver...
Ne voulant pas s'attarder à observer les personnes présentes, risquant de paraître malpoli, il se présenta de nouveau à ceux qu'il estima comme ses nouveaux compagnons. Instinctivement, il s'orienta vers la femme ynorienne, en supposant qu'elle pouvait être responsable de cette formation.

"Je m'appelle Ziresh de Liykkendra. Enchanté. J'espère pouvoir vous aider du mieux que je le peux. Le capitaine Atsuhiko ne nous a cependant pas donné plus d'indications et je dois admettre qu'en vous voyant, je nous trouve en très petit nombre pour ce genre de mission. Je suppose que vous pouvez me donner davantage de détails à ce sujet...?"

Suivant les deux humains dans la forteresse, Marla arriva bientôt à la bibliothèque, l'endroit était sombre...Ou plutôt, elle voyait normalement depuis quelques jours. Elle enleva la capuche de son piwafwi et examina la pièce du regard. Cette bibliothèque était chaotique, les ouvrages étaient dispersés un peu partout sur les tables. Certaines piles étaient vertigineuses, presque dangereux de laisser des livres comme cela. La couche de poussière sur certains donnait un certain aperçu du passage dans la bibliothèque...

Ils arrivèrent devant un mur ou se trouvait un parchemin en peau de bête, celle-ci était clouée au mur et affichait la carte de ce monde. Le conseillé expliqua aux deux femmes que la carte n'était pas à l'échelle et que la distance à parcourir était bien plus grande que celle indiqué. Elle démontrait néanmoins les différentes villes et leur localisation approximative. Après les avoir informées, il prit congé et s'en retourna dans la forteresse.

Armelle se dirigea vers la carte et voulu la décrocher tout en exposant une thèse sur la stratégie à adopter face à l'invasion des troupes d'Oaxaca. La sombre ne savait pas si l'humaine était un stratège, elle aussi avait déjà fait la même déduction logique, mais elle savait qu'il pouvait en être autrement. Espionnage, sabotage, contre information et assassinat étaient les domaines ou les sombres excellaient en temps de guerre. Se pourrait-il que les troupes adverses utilisent aussi le même procédé? L'humaine enchaina sur le souhait de Marla de rejoindre la citée templière, celle-ci lui répondit aussi sèchement que possible.

Je n'ai pas besoin de votre aval pour faire ce que je veux rivvil, si vous croyez pouvoir tisser un quelconque lien avec moi, détruisez le tout de suite. Je tolère votre présence pour le moment parce qu'elle rejoint mes objectifs. Si vous vous mettez en travers de mes convictions, je me ferai une joie de vous arracher le cœur de la poitrine et d'envoyer votre âme auprès de Valshabarath.

Voyant que l'humaine n'arrivait pas à détacher la carte, la prêtresse alla près d'un bureau ou se trouvait encre, plume et parchemin. Elle enleva son piwafwi, dévoilant sa tenue et son attirail, elle savait pertinemment que la cape allait la déranger pour ce qu'elle voulait faire. La sombre chercha un encrier ou l'encre était encore liquide, le prit et l'emmena sur le lutrin le plus proche de la carte. Elle entreprit de la recopier, écrivant inconsciemment les noms dans sa langue natale. Elle dessinait chaque changement de couleur en marquant chaque partie par un symbole bien distinctif. Seuls les Shaakts pouvaient comprendre ces symboles.

Et un test est fait pour ceux qui en éprouvent le besoin et qui doutent d'eux même.... Je n'ai aucune intention d'y participer. Seule Valshabarath peut me mettre à l'épreuve. Il me semble que vous non plus ne souhaitez pas y participer particulièrement. Vous connaissez déjà certaines substances, vous avez été surprise de me voir les demander même si vous teniez à le cacher. Quant à mes manières de mener un interrogatoire, vous n'avez montré aucun sentiment, donc vous pratiquez-vous aussi cette pratique.

Elle esquissa un sourire tout en terminant de dessiner un double de la carte. Elle se dirigea vers son piwafwi et rangea la carte dans l'une des multiples poches que celui-ci contenait.

Et en ce qui concerne les aventuriers comme vous dites...J'irai quand je jugerai bon, je n'ai aucune envie de démontrer ou va mon allégeance une fois de plus ou encore voir des mines renfrogner à ma venue... Je suppose également que personne à envie de voir débarquer une Shaakt.

Marla entreprit alors d'explorer les livres se trouvant dans la bibliothèque à la recherche d'un herbier, d'une encyclopédie sur ce monde, ou d'un traité sur les divinités. Elle voulait savoir si le silence de sa déesse avait eu un précédent. Elle voulait savoir également comment récupérer ses dons. Marla voulait beaucoup de chose pour le moment et le meilleur moyen de satisfaire sa soif de savoir était de se documenter sur chacun des sujets.

Je ne vous retiens pas...ah oui une chose...n'oubliez pas de leur dire qu'il y a encore quelqu'un ici...qu'on évite de me prendre pour une espionne...

Je m'avance dans la pièce carré meublée uniquement de quatre colonnes entourant un bassin, en l'apercevant, je retire mes bottes pour sentir la fraicheur du carrelage. Je trempe mes doigts dans l'eau avant de retirer mes vêtements sales et usés. Je sens vraiment mauvais, une odeur de sueur, de crasse et d'animal. Etonnant qu'on ne m'ait pas fait de remarque sur mon odeur. Je retire mon bonnet, laissant mes cheveux emmêlés retomber sur mes épaules. Je prends de l'eau entre mes mains en coupe pour y plonger le visage puis je plonge la tête entière dans le bassin avant de me relever pour y entrer et m'asseoir, frotter et retirer les couches de saletés sur mes épaules, mes bras puis de mon torse jusqu'à mes pieds avant de prendre un instant pour me détendre.

Maintenant que j'ai du temps pour réfléchir dans quoi je me suis embarqué je ressens une pression sur mon estomac, mélange de faim mais également de peur. Et si je m'étais lancé dans quelque chose de trop dangereux ? Je n'ai jamais eu de formations de combat, je ne sais pratiquement rien des conflits actuelles. En gros, je suis un peu étranger à toute cette histoire. C'est par erreur que je me retrouve ici mais ça en vaut peut-être le coup. Le capitaine m'a dit qu'il aurait peut-être des informations sur l'éventail que cherche le vieux mage de Kendra'kar et ces informations m'ouvriraient les portes à l'utilisation de la magie. Je souris en sortant du bassin et j'attrape une serviette que je noue autour de mes hanches après m'être essuyé les cheveux.

J'attrape ensuite mes vêtements et les trempes dans le bassin pour les laver. Je trempe, je frotte, j'essore avant de poser mes affaires sur le bord du bassin.

C'est ainsi, habillé seulement d'une serviette que je retourne dans la salle d'armes. Les cheveux encore humides et emmêlés qui tombent sur mes épaules et le corps svelte encore ruisselant d'eau avec mes vêtements mouillés dans les bras.

Devant l'impossibilité évidente de plier le tableau de bois, Armelle se contenta alors de décrocher la carte avec le plus grand soin. Il n'était pas question de l'abîmer, surtout si c'était la seule représentation. Tout en faisant son travail, elle écouta la shaakt sans vraiment réagir à ses nombreux pics. Elle attendit qu'elle ait totalement fini avant de lui répondre, une sorte de politesse.
Marla commença par dire qu'elle n'avait pas besoin de son aval. Qu'elle pensait que l'archère essayait de tisser un quelconque lien. Elle ne put évidemment pas se passer d'une petite menace de mort histoire de tenter de montrer sa supériorité.

"Je ne veux pas vous donner mon aval, vu que je vous ai dit de faire ce que vous voulez. Si vous voulez risquer de mourir uniquement pour prier dans un temple, c'est votre problème. Mais tout ce qui peut empêcher la réussite de cette mission est le mien.
Sinon, je vous rassure, je n'ai aucun intérêt à avoir un quelconque lien avec vous. Après cette mission, soit je serais morte soit je retournerais dans ma famille. Rien qui ne vous concerne.

J'ai appris une chose, il est inutile de menacer de mort quelqu'un. Si vous voulez le tuer, autant le tuer sans même qu'il le sache. C'est ma méthode, mais pour le moment on a une armée à réduire en pièces. Alors cessons ce jeu plutôt cavalier, il n'a aucun intérêt. "

La shaakt ensuite avait dit que le test était pour ceux qui doutaient d'eux-mêmes. La Belmont n'était pas vraiment d'accord, mais peu importe. Puis elle avait remarqué les réactions d'Armelle ou ses absences de réaction, et elle avait deviné sa connaissance dans les poisons et les tortures. Elle se contenta de lui sourire doucement.

"Je pense surtout que les gens de cette ville veulent savoir à quoi s'attendre avec chacun, alors vous serez testé comme les autres. Je vais m'y rendre, cela sera l'occasion de rencontrer les autres. "

Puis la shaakt poursuivit sur le fait qu'elle ne voulait pas démontrer son allégeance. Elle dit également que personne n'appréciait de rencontrer une elfe noire. Armelle ne comprit pas tout et haussa les épaules.

"Votre peuple à une mauvaise réputation, vous devez en être fière et une certaine habitude non ? Si ce n'est pas le cas, alors il est grand temps d'apprendre à se taire et encaisser quand il le faut. Cela peut toujours apporter un avantage dans une situation donnée. Il faudra bien que vous les rencontriez un jour, que vous travaillez avec eux. À moins que vous ne comptiez vous enfermer dans la cité templière ? "

Armelle regarda alors Marla explorer la bibliothèque. Elle précisa également de dire qu'il y avait quelqu'un ici afin de ne pas passer pour une espionne. L'humaine sourit légèrement en partant avec la carte.

"Et bien dites le vous même à la prochaine personne que vous croisez. Si vous ne mordez pas, je suis certaine que tout se passera bien."

Elle attendit afin d'écouter les réponses de la shaakt. Puis, elle prit la direction pour la salle avec le maître d'armes.