Finalement, le plan se mettait en place. Bien qu'il soit dubitatif, Azra devait bien admettre qu'il n'avait rien de mieux à proposer. Endar, le shaakt, était une parfaite monnaie d'échange car Vallel voulait sa mort. Vu son comportement à leur arrivée, le nécromancien ne le pleurerait pas !

(Tu sais ce que tu as à faire...) chuchota Arek.

(Non, justement...)

(Si... Phaïtos ne veut pas voir les enfers surchargés, mais tu l'as vu : les morts ne vont pas aux enfers, ici. Ce monde peut mourir entièrement, c'est sans importance. L'important, c'est que la guerre ne balaye pas plus Yuimen qu'elle ne le fait déjà.)

(Aliaénon est mon monde !)

Elle soupira patiemment :

(Tes facultés à te convaincre toi-même de tes absurdité est toujours aussi stupéfiante. Mais tu sais bien que cette affirmation est fausse. Tu es lié à Phaïtos et tu dois servir sa volonté, tout comme moi.)

Il ne répondit rien, nerveux. Phaïtos l'avait toujours soutenu, même si c'était aussi indirecte qu'involontaire... Il l'avait toujours vénéré et, même s'il affirmait ne pas avoir de maître... il avait besoin d'un but dans la vie. Il ne pouvait pas errer éternellement ainsi, voguant d'une allégeance à l'autre, sans savoir où le mènerait ses pas. Le départ de Chandakar laissait un vide qu'il ne savait comment combler. Une vie de pantin qui devait prendre fin. C'était là le rôle de Phaïtos... de lui servir de phare ténébreux dans cette journée cruelle qu'était la vie.

Il remarqua alors que le conseiller était arrivé. Il ne voyait en eux que des traîtres et... une créature de la lande noire. Laissant les autres disserter, il s'avança bientôt à son tour :

« Ne reconnaissez-vous pas ce masque, ni cette robe ? Je suis Azra, venu de Yuimen pour bous aider... Je suis fort déçu de voir le peu de considération que vous avez pour quelqu'un à cause de sa simple appartenance au monde des ténèbres. Je suis le général des Ol'Toga, celui qui les mena jusqu'à reprendre Esseroth aux mains de l'ennemi. J'ai aussi amené Thensoor Val'Crooh à la bataille d'Andel'Ys et son aide a été déterminante ! Ne sous-estimez pas les ténèbres... Les ynoriens ont, paraît-il, un grand sens de l'honneur, et son prêt à mourir pour leur patrie... N'accordez-vous aucun crédit à quelqu'un qui est effectivement mort pour la vôtre ? »

D'un geste brusque, il rejeta son masque en arrière pour dévoiler son visage osseux.

« Je ne vous demande pas de m'aimer. Mais que vous le vouliez ou non, je suis l'un de vos meilleurs alliés ! »

Comme l'humoran demandait à maintenant le bouclier anti-magie, il intervint :

« Non. Je n'ai vu aucune forme de magie dans le camp ennemi, alors que nous avons bien des alliés d'Aliaénon qui font de la magie. Il faut juste demander aux Yuiméniens de faire attention à ne pas déchainer trop fort leurs pouvoirs. J'ai moi-même utilisé plusieurs fois les miens sans que cela cause de problème. Cela dit, Vallel possède le pouvoir de contrôler la chair. Soyez prêt à réactiver ce bouclier s'il lui prenait l'envie de venir en personne en première ligne. »

(((2028)))

- proposition à la Reine et à Astidentix de créer des bombes faites d'une coque de terre, remplie d'huile avec une mèche en tissus. L'idéal serait qu'ils acceptent qu'elles puissent être larguée par les harpies restantes.
- si ok du coté des pâles : je vais voir l'intendant des elfes pour savoir s'il aurait des herbes capables de gêner l'adversaire en brûlant (pour augmenter l'effet des grenades incendiaires en rendant la fumée toxique aussi), ainsi que des plantes capables de rendre malades utilisés en soupe.
- Durant une halte (sans doute celle du soir), je propose de se rassembler avec Ejude, Sheela et Astidenix. Mon idée étant que, si on croise un émissaire de l'autre camp venant négocier, on fasse un faux débat -mais qui devra paraître crédible- avant que les uns, ou les autres, ou les deux, fassent semblant de céder, fassent demi-tour... Pour mieux contourner l'armée adverse pour revenir par l'un ou l'autre coté.

- si ok pour les bombes, tente de passer la nuit à faire des bombes grâce au sort de terre glaise, à condition d'avoir de l'huile pour lampe ou de la poix.
- si pas ok, je passe la nuit à préparer des chausses-trappes / clous / trucs équivalents

- le lendemain chevauchée alternant entre des constructions de bombes (toujours si ok) et le reste à moitié endormie.



A l'arrivée de Naral :
"Et si vous ne désirez pas rejoindre notre camp. Acceptez le duel que vous m'avez refusé. A moins que vous préfériez rentrer auprès de votre maître la queue entre les jambes, votre troupe annihilée aux portes d'Andél'Ys. Un duel, entre vous et moi, à mort. Dragon contre panthère, elfe contre elfe. Le perdant n'aura pas le droit de participer à la bataille. Ramenez ma tête que vos chiens ont été incapables de saisir, comme tous les Oaxiens qui ont essayé. Un défi à votre hauteur, non ?"

(((sorry pour le squelette, mais bon )))

Au lieu d'arriver directement dans la cour enneigée, nous nous retrouvons devant les portes. Je ne suis pas seul. Charis et Alistair sont avec moi. Ils ont des alliés avec eux. Moi je suis partis seul, c'est comme ça. Je n'avais pas le temps d'emmener quelqu'un.
L'ami de Charis se présente sous le doux nom d'Ibn Al’Sabbar. Cela sonne bizarrement. C'est pas de chez nous, ça c'est sûr. Il semble plutôt serein et pose ses attributs dans la discussion. Le garde, en face, ne trouve rien à redire.
Ce dernier pointe alors la plaine. Elle est en train de tournée au noir. Noir de monde. Noir d'ennemis.
Néanmoins, le militaire ne nous ouvre pas les portes tout de suite. Il nous désigne un petit groupe qui arrive de l'Est. Je n'y avais même pas prêté attention. Voilà Triman, la Rousse, une petite armée de fantassin ainsi que cinq golems ! Une bonne petite troupe d'élite. Le chef s'adresse à Alistair et confirme qu'ils sont avec nous dans cette bataille.
Je souris. Parfait. Nagorin est là. Ils vont nous être grandement utiles.

La sentinelle nous ouvre enfin les portes. Derrière, c'est le bordel. Des hommes en armes courent un peu partout. Il y a des guerriers venus de loin, à en juger par leurs styles d'armement. Des peuplades inconnues, des chefs mystérieux, des masses grouillantes et luisantes par le fer qu'elles portent.
Des aventuriers apparaissent, ici et là-bas. Ils abordent tour à tour différentes troupes. Soit pour s'y joindre, soit pour poser quelques questions et parler de stratégie.

Pour ma part, je n'ai pas le cœur à la réflexion. Avant toute chose, je me concentre sur ma magie. Mon sabre est encore gelé, dans ma main droite. Cela ne me servira pas tout de suite, dans une place forte bondée comme celle-ci. J'essaye donc de retirer ma magie. Je repense à tous les sorts lancés plus la veille. À mes pics de glace, ma vague de froid gelant les priso-... Merde ! Les prisonniers ! Je les ai complètement oublié, dans ma fatigue et ma nervosité. J'essaye donc de retirer toutes traces de ma magie sur ce monde. Je retire la glace de ma lame, le froid et le gèle sur les corps au loin... Je reste concentrée. Il faut que j'y arrive. Je sauve des vies, si j'y arrive.

Une fois que j'ai essayé, même si c'est un échec, je pars en direction du palais, seul. Je ne m'arrête pas en route, marchant droit et fièrement.
J'ai quelques questions, à l'aube de cet affrontement sanglant.