Le repas fut consommé avec un fort appétit bien que l'éducation du barde dicta les manières à conserver à table. Le conseiller lui avait fournit les informations les plus basique qu'il pouvait avoir. Elscar’Olth, semblait être le nom d'une ville, d'une place forte sous occupation des forces d'Oaxaca. Un lieu visiblement très loin d'ici, avec entre les deux points une armée d'être maléfique en marche sur Fan-Ming.

Serpent finit son verre, un arrière goût amer en bouche. Au final il connaissait bien peu de chose sur ce monde et même avec un bon cheval il finirait par se perdre dans ses étendues exotiques. Comment allait-il pouvoir se rendre utile à la cause ?

Alors qu'il se torturait les méninges, en proie à une remise en question virulente. Une lumière étrange vint perturber la scène, laissant apparaître une créature étrange, métallique et dégageant une aura bienveillante. Serpent voyait son visage ahurit dans le reflet d'acier de ce qui servait de visage à l'apparition.

Une voix, douce mais ferme, omniprésente et évanescente en même temps, résonna dans l’esprit choqué du ménestrel…


« Par la grâce qui est mienne, Je vOus offre, moYEnnant votre accord, Un précieuX préseNt aux pOuvoirs éminEmment utiLes. »

Serpent lança un regard stupéfait au conseiller Tsukiko alors que la voix poursuivit:

« Je vous laisse également un petit sac. Les aventuriers en marche vers Aliaénon, et eux seuls, pourront s’y servir. »

Et dans la même lueur, il disparut, laissant entre les doigts fin du musicien un curieux petit sifflet d’argent et, sur la table à manger, un petit sac fermé d'une cordelette.

Il y eut un long silence gêné à table, le ménestrel cligna des yeux et baissa enfin le regard sur la part de flan qu'il était en train de terminé avant l'apparition impromptue. Il souffla bruyamment avant de commenter:

"J'ai du trop forcer sur le sucre..." Il prit toutefois le sac et compara un instant les deux objet en silence. Le sifflet avait un pouvoir dont il comprit bizarrement tout de suite le sens. Il pourrait invoquer la monture la plus rapide de cet univers capable de courir plus vite qu'une étoile qui tombe du ciel. C'était démentiel et le barde n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Pourtant l'impression dans son esprit était si familière et rassurante qu'il n'eut pas l'envie de refuser les présents offerts. Surtout que si c'était vrai, la monture lui permettrait d'atteindre Elscar’Olth en un éclair et son plan de sabotage s'avérait tout à fait possible.

Il repoussa son assiette et poliment prit congé du conseiller.
"Mes excuses, je vais prendre du repos ensuite je partirais pour Elscar’Olth dés mon réveil avec un crochet par les artisans du coin pour fixer mon équipement. Quoique fut cette... chose, le présent qu'elle m'a confié est inestimable. Quand à ce sac je vais prendre le temps d'examiner son contenu avant de dormir. Mes respect conseiller Tsukiko, je prends congé."

Le ménestrel se laissera guider jusqu'à son lieu de repos pour prendre un bain, se changer, se reposer et surtout une fois toute ses choses faites, examiner l'étrange sac fermé que lui a donné l'apparition.


[hrp: Serpent Prend du repos, se rend plus présentable et ouvre le petit sac pour regarder ce qu'il contient]

Les appartements douillets rappelèrent le temps de quelques heures au ménestrel les bienfaits du bain, des vêtements propres et de la détente. Ainsi purifié, le jeune Kendran torse nue, désarmé et démasqué, semblait à présent plongé dans une profonde réflexion assis sur le lit.

Plus tôt, Il avait découvert dans le petit sachet offert par l'être sans-visage, d'autres sifflets magiques. Ainsi, il était possesseur d'un petit nombres de ses artefacts puissants. En était-il l'unique dépositaire ? Pouvait-il en jouir de manière exclusive ? Il prit un des sifflets en main et le maintint à la lueur d'une bougie pour l'examiner sous toute ses formes. I

l se gratta la mâchoire, Ses méninges fumaient, partagé entre la convoitise de tout garder pour lui ou bien de trouver d'autres personnes de valeurs à qui confier ces étranges dons. Il se massait les tempes, puis les globes oculaires. La fatigue rôdait dangereusement. Il se sentit mal, comme brouillé après une soirée trop arrosé.

Ses sens semblaient troublés, il avait la nausée et des vertiges envahissant le forçait à rester assis et à se maintenir sur ses bras. L'image effrayante et le hurlement titanesque du dragon d'Oaxaca vrilla les limbes de son inconscient. Le barde se mit à tousser, d'une toux sèche et acérée. Il fut pris de sueur froide un bref moment, le délire psychédélique le fit un moment chanceler sur son séant.

Serpent ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, ce malaise brouillait sa vue sporadiquement et ses lèvres semblaient pâteuse.

Il maintint difficilement sa concentration mais après moult égarement, il finit par décider de la marche à suivre.

Ici, sur cet étrange monde, Ils étaient en guerre face à des hordes supérieures en nombres et Oranan allait sûrement envoyé d'autres aventuriers pour soutenir l'effort de guerre. L'archère et peut-être même Depheline allaient, il l'espérait, surgir du néant du portail d'un moment à l'autre.

Doter les aventuriers les plus prometteur de ce pouvoir de déplacement quasi-instantané semblait une idée merveilleuse. Il avait envie d'attendre directement dans la salle d’accueil, prit d'une montée d'excitation improbable, mais son étrange mal gagnait du terrain et ses yeux se voilèrent d'une chape grise noyant sa vue. Il s'ébroua et prit une longue inspiration.

C'était décidé ! Dès la fin de sa sieste il irait se poster à l'entrée du portail pour y accueillir les héros et leurs confier conseils et dons. Dans ce sachet remplit d'artefact résidait à coup sûr un atout stratégique monumental et il fallait en armer les meilleurs éléments !

Serpent se coucha épuisé, malade mais soulagé d'avoir défini un sort pour ses étranges sifflets supplémentaires. Le sommeil se chargea d'emporter les effluves de stress résiduels avec lui et le barde ferma les yeux apaisé.

Le réveil fut curieux, ouvrir ses yeux sur un décors étranger et ne plus sentir le moindre maux alors que la sieste fut légèrement perturbé par des cauchemars mettant en scène le Lézard noir de la reine du chaos, avait quelque chose de perturbant. Le ménestrel se leva, assis sur son lit et essuya ses yeux ensommeillé.

L'ablution et la collation matinale effectué, Serpent masqua son visage derrière son fidèle Mask, qui semblait bien silencieux ces dernier temps. Le Faera était d'un naturel taciturne et sortait de son mutisme uniquement pour sortir des vacheries bien senties. Le ménestrel fit tout de même preuve de bienveillance et s'enquit du sommeil de son hôte féerique.


« J'te demande si tu rase les poils du cul ? » obtint-il pour toute réponse.

Le ménestrel soupira et après s'être habillé, équipé et étiré, quitta l'appartement pour rejoindre la salle du portail. Les longs couloirs blanc, violet et rose pâle marquaient une culture Oranienne bien présente et le musicien devait avouer qu'il y avait une grande classe couplé à une impression de sérénité irréelle qui se dégageait de ses murs.

Alors qu'il traversait le hall d'entrée il croisa un drôle d'énergumène qui se baladait, nonchalant, dans le palais. Des vêtements colorés, un bonnet extravagant, un teint ensoleillé et un sourire débonnaire sur les lèvres.

Ce petit-homme ne semblait pas du tout Oranien et bien que tenant un étrange bâton aux relents magiques menaçants, le ménestrel eut bien du mal à se convaincre que ce joyeux luron pouvait être un héros. Pourtant le sifflet magique que le jeune homme triturait avec fascination ne pouvait mentir : Ce trublion était un élue et donc sous cette apparente bonhommie cachais un pouvoir rivalisant avec le sien.

Serpent s’immobilisa au milieu du hall, après avoir descendu les marches, pour attendre Xel. Le ménestrel était drapé de sa belle cape aérienne qui semblait flotter sans cesse et croisant les bras, il dévisagea un moment le jeune mage derrière son masque d’or. Une fois que le mage remarquât sa présence il lui sourit aimablement et lui adressa un salut de la tête.

« Salutation sir. Je vois, à ce que vous portez précieusement dans vos mains, que vous êtes un des aventuriers désigné pour renverser la balance dans cette guerre ? Nous poursuivons le même but… »

Le ménestrel rabattit sa cape derrière lui et réajusta les boutons de ses manchettes avant de terminer.

« Je me présente, Serpent le ménestrel, musicien et tacticien à mes heures. Je me dirigeais vers le portail d’arrivé pour accueillir les nouveaux venus. Il est, à mon humble avis, nécessaire d’allier rapidement nos forces pour agir de manière efficiente donc autant prendre les devants. »

Il présenta le couloir menant à la dite salle d’arrivé d’une main et poursuivit sur un ton avenant :

« Voulez-vous m’accompagner ? Vous présentez et éventuellement échanger sur d’éventuelles tactiques ? »

Je traverse les rues en courant, retrouvant facilement mon chemin maintenant qu'il fait jour, n'ayant qu'à remonter la pente jusqu'au palais. Je traverse la cour et débarque dans le hall d'entrée où je prends un instant pour reprendre mon souffle, triturant toujours le sifflet pour m'assurer qu'il existe encore.

Une fois les battements de mon coeur calmés, je reprends une démarche nonchalante pour me diriger vers la salle à manger en espérant y retrouver le conseiller, mais je croise un drôle d'énergumène qui n'était clairement pas de Fan-Ming. Grand, fin, dissimulant son visage derrière un masque d'or finement travaillé. Il me dévisage de son regard rusé et de ses yeux pommes. Il m'adresse un sourire et incline la tête. Il s'adresse ensuite à moi, désignant mon siffler d'argent avant de rabattre sa cape et ajuster ses boutons de manchettes dans un geste théâtrale qui ne manque pas de me faire sourire.

Il n'y a pas à en douter, c'est un Kendran. D'une famille aisée si j'en crois ce qu'il porte bien que sa tenue de bonne facture et lui-même semble un peu abimé.

Sa façon de s'exprimer me plait, il dit s'appeler Serpent le Ménestrel et m'invite à l'accompagner à la salle des portails pour accueillir les nouveaux venus. Est-ce qu'il est l'éclaireur d'un groupe plus grand ? Ou dit-il juste ça par hasard ?

" D'autres personnes vont arriver bientôt ? Combien ? "

Je me rends compte que je m'apprête à le harceler de question, ravi que d'autres personnes viennent apporter leur aide. Je passe une main sur mon visage en riant.

" Désolé. Je m'appelle Xël. " J'ajoute en riant. " Xël le Clodo "

Je m'incline dans un geste théâtral moi aussi avant de poursuivre.

" Je fais partie du premier groupe d'aventurier à être venu, je reviens pour raconter ce qu'il s'est passé au conseiller. C'est lui que je venais trouver. Si t'es sûr que des nouveaux vont arriver je t'accompagne, comme ça, ils pourront entendre le rapport en même temps que lui. "

Je m'avance vers lui et lui donne une tape dans l'épaule avant de prendre le chemin de la salle du portail, glissant le sifflet dans ma poche.

" Ravi de te rencontrer Serpent ! "

" Toujours aussi courtois. "

Dis-je avec un grand sourire au samouraï qui gardait l'entrée de la salle du fluide. Trois nouveaux venus avaient surgit du portail. Deux dames ; une elfe à la peau pâle et aux cheveux pratiquement blancs, le visage ovale, un nez légèrement brusqué, des lèvres fines et pulpeuses, des yeux en amendes et quelques fines cicatrices ici et là. Enfin un objet que je remarque en la scrutant de haut en bas, une chevalière marquée du sceau de la milice Kendranne à son annuaire qui accentue mon sourire.

La deuxième femme a un teint clair et un regard acier qui s'accorde parfaitement avec la lourde armure qu'elle porte. Une femme qui de regard et d'équipement semble prête pour la baston.

Puis il y a un homme, grand, musclé, au teint bronzé et aux longs cheveux noirs.

" On vient accueillir les nouveaux arrivants. "

D'un air ravi, je sors une main de ma poche pour les saluer tous les trois.

" Bienvenue. Je suis content de voir que des renforts arrivent. Je suis Xël et j'allais justement faire un rapport au conseiller de Fan-ming. J'imagine que ça vous intéresse."

Le voyage d'un monde à l'autre se passa sans heurt : pas d'inexplicable migraine, pas de membre resté sur Yuimen, pas de nausée ; bref, rien qui pourrait laisser penser qu'ils aient fait autre chose que passer le seuil d'une simple porte. Pour autant, ils avaient bien changé de monde : Alistair sentait, sans pouvoir vraiment l'expliquer, qu'ils avaient quitté leur terre natale.

L'assassin mit ce constat de côté pour reporter son attention sur la salle dans laquelle ils se trouvaient dorénavant. Elle était gardée par un grand nombre de guerriers Ynoriens, dont celle qui semblait être leur chef attira tout particulièrement l'attention d'Alistair.

( Il faut toujours que je rencontre les belles femmes ensemble, ) s'énerva intérieurement le voleur. ( Après je suis obligé de choisir et la plupart du temps je finis seul sans espoir de pouvoir retourner voir les autres sans passer pour un rustre. )

La jeune Ynorienne prit alors la parole, non pas à l'attention du groupe d'Alistair – que l'elfe venait finalement de rejoindre – mais à celle de deux énergumènes qui semblait venir d'arriver par la porte d'entrée.

« Stop. Où comptez-vous aller ? »

« On vient accueillir les nouveaux arrivants, » répondit l'un d'eux à la gradée. « Bienvenue. Je suis content de voir que des renforts arrivent. Je suis Xël et j'allais justement faire un rapport au conseiller de Fan-ming. J'imagine que ça vous intéresse, » ajouta-t-il enfin aux trois nouveaux arrivés.

« Je suis Alistair, » répondit poliment l'assassin. « Je propose de d'abord d'offrir une tribune à mademoiselle de la garde pour écouter le message qu'elle doit certainement avoir eu l'ordre de nous répéter, puis, si elle n'y voit pas d'inconvénient, je suppose qu'il serait judicieux de vous accompagner, en effet. »

Le petit bonhomme semblait bien sympathique et le ménestrel n'eut aucun mal à se sentir à l'aise en sa présence. Bien qu'indubitablement le manque de tenue du personnage bariolé, le plaçait dans la case « petit peuple », Serpent n'en fit pas grand cas. Ainsi le drôle d'hurluberlue se nommait Xel et de ses propres dire affectait le prestigieux poste de « Clodo ». C'était bien là un drôle de héros.

Xel se mit à parler à la volée, attention à laquelle le barde répondit poliment, bien que surpris, par cette franche gentillesse que présentait le jeune homme auprès de l'illustre inconnu qu'incarnait Serpent à ses yeux. Le ménestrel hochait la tête ou souriait suivant les mots qu'il entendait pour finir par répondre calmement.

« J'ose espérer qu'il y aura du monde encore, à vrai dire, car j'attends moi même des renforts. Mais le portail semble capricieux... »

Alors qu'il pénétrait le hall d'accueil, un nouveau groupe d'arrivant franchissait les limbes. Au nombre de trois. Serpent aurait aimé retrouver sa comparse mage, mais il dut se faire à l'évidence: aucun des héros présent n'était pyromancienne, rousse et nerveuse. Une chevalier au port altier accompagné de son canasson. Un brun ténébreux au yeux louches et une Hinionne pâle au visage bien familier.

« Sinaétin ! » Dit-il en levant la main, tout en mâchant affreusement le nom « elfique », il n'arrivait toujours pas à prononcer le nom de la pâlichonne archère. Son salut fut coupé court par la samouraï gardienne qui ne semblait pas d'humeur à souffrir des retrouvailles dans son hall.

Un brouhaha de discutions diverse s'ensuivit et Serpent laissa Xel répondre à la gardienne et s'enquérir des aventuriers. Il resta un moment silencieux, les bras croisé à observer les nouveaux venus d'un œil critique, comme s'il les évaluait.

Quand chacun eut présenter ses souhait et ce fut préparer à quitter la salle il brisa son observation pour se présenter au 2 inconnus, préservant l'Hinionne de sa présentation mais pas du message final.

« Salutation également, je suis Serpent le ménestrel et tacticien novice ici à Fan Ming. J'aurais à vous parler de manières … personnelle, quand l'occasion se présentera. »

Katsuya me laisse passer et je la gratifie d'un sourire, je me demande comment est cette femme en dehors du temps où elle garde cette salle. D'ailleurs fait-elle autre chose que de garder cette salle ?

Les présentations se font d'elle-même, la fille en armure est Calimène et demande où elle peut laisser sa monture, l'homme du groupe se nomme Alistair et fait une proposition qui ne plait pas au samouraï et qui lui répond en gros de se démerder.

C'est alors que la troisième du groupe s'effondre. Un samouraï annonce simplement après s'être penché au-dessus d'elle qu'il s'agit du mal du fluide et qu'ils allaient s'occuper d'elle jusqu'à son réveil.

Surpris, je me gratte l'arrière du bonnet.

" Sans déconner, il y a un mal du fluide ? "

Plus surpris de ne pas en avoir été victime que de son existence à vrai dire. On peut se douter que traverser un portail d'un monde à l'autre peut avoir des effets secondaires.

" Enfin, j'imagine qu'on peut pas attendre ici. "

J'observe ceux encore debout et sourit, toujours ravi que des renforts soient présents. Je m'adresse d'abord à Calimène, galanterie oblige.

" Il me semble qu'un type s'occupe des montures dans la cour du palais j'pense qu'il devrait se démerder sans soucis avec ton coureur des plaines. "

Je fais un signe de la main au cheval avant de continuer.

" Je vais t'y emmener puis je pense qu'on pourra retrouver le conseiller dans la salle à manger. A croire qu'il passe sa vie là-bas. Pourtant, il n'est pas si gros... "

Je me gratte le menton songeur tandis que je fais demi-tour pour prendre la direction de la cour du palais, continuant de parler en n'étant même pas certain d'être suivi.

" Vous êtes ici à Fan-Ming, une ville Ynorienne assez riche comme vous pouvez le constater. Si je me souviens bien on est au nord du continent. Je sais qu'il y a un gouverneur mais je n'ai pas encore vu sa tronche, c'est plutôt le conseiller Tsukiyo qui chapeaute un peu tout et pour être honnête avec vous je trouve que c'est un peu un trou du cul."

Dis-je plus bas en m'assurant qu'aucun habitant du palais ne m'entende.

" Je suis arrivé il y a quelques jours avec les premières vagues d'aventurier et des émissaires d'une grande cité sont arrivés pour prévenir qu'ils étaient assiégés. "

Je pousse un profond soupir.

" On s'est séparés en plusieurs groupes. L'un est parti en monture pour rallier d'autres personnes dans les villes sur le chemin. Et d'autres sont parties à l'aide d'une magie de téléportation pour rapidement apporter de l'aide là-bas. Je fais partie du second groupe, je viens justement faire mon rapport au conseiller. Et c'est pas joyeux. J'imagine que vous avez un tas de questions mais je n'ai pas beaucoup de réponse. Je peux juste vous apprendre une chose importante encore. La magie ici est différente. La puissance de vos sorts est décuplée. Mais si vous balancez des sorts de bourrins à tout va, vous allez vous retrouver mort de fatigue alors soyez prudents. "

Je me gratte la joue et continue de ma démarche nonchalante à guider ceux qui me suivent.

A la grande surprise du ménestrel alors qu'il avait déjà entamé sa brève présentation, Sinaëthin s'écroula au sol sans crier gare. Le barde en resta un moment interdit, la main figée en l'air, une expression perplexe peint sur le visage. Ce n'était pas la première fois que la jeune hinionne sombrait dans l'inconscience. Peut-être était-elle narcoleptique ?

Heureusement, les gardes semblaient coutumier de ce genre d'effet indésirable, qu'ils attribuaient au voyage interplanétaire. Le « Mal du fluide » qu'ils le nommaient. Ils prirent en charge l'archère avec diligence et professionnalisme.

Cet événement mis le ménestrel dans l'embarras. A dire vrai il comptait prestement sur le retour de Depheline et sur la venue de l'archère blanche pour leur confier un sifflet. Devant le désordre et l'imprévue qu'occasionna la disparition de l'une et le trouble de l'autre, le ménestrel dû revoir ses plans.

Son accolyte du moment, le dénommé Xel expliquait déjà tout ce dont les deux nouveaux venus avaient besoin de savoir. Il les guidait aux travers des couloirs. Il souligna d'ailleurs un fait qui fit se dresser l'arcade sourcilière du rouquin: La magie prenait ici des proportions dantesque quasi incontrôlable. Vraiment ? Cela pouvait être amusant, se surprit-il à penser.

Il ne fallait toutefois plus perdre de temps à attendre un miracle, Oaxaca profilait déjà ses ombres sur Fan-Ming. Serpent ruminait de nouvelle stratégie alors qu'il suivait xel dans le couloir. Dans sa réflexion, il se mit à analyser les deux nouveaux venus d'un regard perçant, l'un deux avait-il le potentiel d'apporter son aide à sa stratégie?

L'éphèbe au cheveux brun, répondant au nom d'Allistair, bien que possédant un port plutôt noble et héroïque, n'avait rien d'impressionnant, peut-être était-il l'écuyer du chevalier au canasson. Le barde se frotta le menton et poussa un peu plus l'analyse du personnage. Le teint de peaux était étrange mais les traits fin et la beauté pure du personnage finirent de convaincre le Kendran. L'homme aux cheveux noir-corbeau était un représentant de la race Hafisz, « les gardes du roi ». Une race de héros-née d'après ce qu'avait entendu le barde à leur sujet. Il mit donc une option sur le jeune homme car, après tout, il avait déjà rencontrée une Hafisz au cour de ses voyages et cette dernière s'était montrée redoutable au combat.

La seconde personne ressemblait en tout point à un chevalier et l'allure élancée, le port altier, l'accent et le regard hautain ne pouvait tromper l'oeil expert du jeune rouquin. La dénommée Calimène était à n'en point douté une compatriote Kendranne, sûrement aussi bien née que lui même. Il se dégageait d'elle une assurance redoutable qui, couplée à son armure rutilante, mit un point final aux réflexions du ménestrel. Il confierait à cette noble, l'un des sifflets magiques confié par l'être surnaturel.

Il s'adressa alors à la troupe en se stoppant dans le couloir, sa cape magique ne cessant d'onduler.

« Messieurs,Dames. Je me dois de vous quitter car le temps presse et j'ai déjà en tête quelques plans pour enrayer l'avancée d'un ou deux pions sur l'échiquier. Cependant Dame Calimène et Sir Allistair... »

Le ménestrel portal la main à sa ceinture, où pendait la bourse de cuir contenant les sifflets. Il en sortit deux et les accrochant à ses doigts fins, les mis bien en vue des deux interpellés avant de poursuivre.

« ... peu importe quelle mission vous sera confiée, le facteur temps n'est pas notre allié et nous avons besoin de frapper vite et loin. Prenez ces deux sifflets... Lorsqu'il vous faudra faire preuve de promptitude, soufflez à l'intérieur et utiliser la monture magique qui en surgira... elle vous portera plus vite que la lumière dans le lieu de votre choix. Utilisez les avec efficience »

Le barde leur lança les artefacts en souriant, puis il s'adressa à Xel.
« L'ami, ta rencontre fut agréable et je ne doute point de ton dévouement pour la juste cause. Que va tu faire après ton compte rendu ? Si d'aventure toi... ou bien encore ces nouvelles têtes chercheraient à faire équipe, sachez donc que je me rends chez les artisans de la ville pour faire fixer quelques gemmes. Je me rendrai ensuite aux portes de la ville d'ici trois heures pour partir à Elscar’Olth. Mon travail débuterra là bas. Si tu as quelques conseils... je suis preneur. »

Ziresh crut mourir pendant un instant. Il avait entendu Sirat hurler aux orcs de l'attaquer et il les avait vus bander leurs armes. Pendant un instant, il crut que les flèches allaient le transpercer de part en part, mais à la place, un voyage indescriptible se déroula pour lui. Il n'eut même pas la temps de ressentir l'air sur son pelage alors que le cheval volait dans les airs. Il s'était simplement retrouvé là, dans la cour de Fan Ming, et sa monture disparut au moment même où il posa la patte au sol.

Personne ne l'avait encore remarqué. Sa vision était restée comme s'il voyait le monde à travers un verre bleuté, caractéristique de son pouvoir d'invisibilité. Comme on ne le voyait pas, il hésita un moment à se rendre visible immédiatement. Peut-être pourrait-il en profiter et connaître quelques secrets ici ? Tout n'avait pas semblé clair, notamment le fait qu'on lui cache qui était réellement le Gouverneur Teruki. Inversement, il s'était dit que se rendre visible le rendrait criminel. Comment faire confiance à un liykor arrivant magiquement au centre d'un avant-poste aussi protégé et en guerre ?

Mais quand la porte s'ouvrit devant lui, découvrant trois personnes qu'il connaissait bien, il changea immédiatement d'avis.

Il n'eut finalement pas le temps de constater à quel point il avait eu de la chance d'être encore en vie, ni de se rendre compte que le plus important, maintenant, était de voir les dirigeants de cet endroit pour les prévenir de la présence de Vallel... La priorité se fit toute autre quand il vit ses trois compagnons. Alors en les voyant, il tira son pendentif, seulement pour désactiver le pouvoir. C'est ainsi qu'il apparut magiquement devant les trois compères.

"Je n'arrive pas à le croire... eut-il dit tout d'abord à la Dame Ligure. Calimène... Je te croyais morte."

Et aussi étrange que cela paraissait pour un être comme lui, il l'enlaça après avoir porté la main à sa gueule, par émotion. Ses yeux étaient devenus brillants. Il la regarda longtemps, constatant avec joie qu'il s'était trompé et se tourna ensuite vers Xël.

"Je te croyais aussi mort, Xël. Je crois que j'ai dû te voir pour la dernière fois sous une barbacane avant que tu rejoignes la muraille..."

Puis il s'adressa ensuite à Serpent, que fut il y a déjà un long moment son compagnon d'arme. Un de ceux avec qui il avait réussi à vaincre le Dieu-Pieuvre.

"Serpent... Cela fait déjà des mois que je ne t'avais pas revu. J'en étais alors à ma première aventure. Cela fait chaud au cœur de te retrouver ici, frère."

Trois compagnons qu'il retrouvait, dont deux qu'il croyait morts et l'un dont il connaissait les talents exceptionnels. Après tout ce qu'il venait de vivre, il se sentit rassuré. Mais ce trop plein d'émotion lui rappela fatalement ce qui était arrivé. Comme Xël était le seul à avoir vécu la bataille et que Calimène était certainement sa plus grand confidente ici, il ne put s'empêcher d'en dire plus, non sans peiner à retenir son émotion.

"Nous avons été trahis... Armelle a été tuée... Karz nous a trahi. Il servait déjà l'ennemi. L'armée était contrôlée par Vallel, un des lieutenants d'Oaxaca. La ville, quant à elle, est déjà en cendres... Il faut prévenir quelqu'un !"